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nº 326 du 03 au 15 mai 2018

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Le 1er mai comme si vous y étiez…

Québec : le salaire minimum passe à 12$ l’heure 353 000 travailleurs bénéficient de cette augmentation

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nยบ 326 du 03 au 16 mai 2018


Rendez-vous Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002

Événement incontournable du mois

Le 16ème anniversaire du Groupe Atlas Média

célébré le 18 mai prochain dans le cadre du 15ème IFTAR du dialogue et de l’intégration Le 16ème anniversaire du ayant en commun de s’être Groupe Atlas Média, éditeur pole montréalaise. distinguées au cours de du bimensuel Atlas.Mtl, sera Au cours de cet événement, l’année écoulée par leur célébré le vendredi 18 mai un hommage sera rendu à engagement social et poli2018 à Laval dans le cadre des personnalités québécoistique ou par leurs contribudu 15ème Iftar du dialogue. es et canadienne, de diverses tions culturelles ou Cet événement se déroulera origines et appartenances, économiques, au développesous la présidence effective de Mme Marie Montpetit, Ministre de la culture et des Communications, Ministre responsable de la Protection et de la - 327 numéros du bimensuel Atlas. Promotion de la langue Mtl, soit des milliers française. d'articles exprimant la sensibilité maghrébine

Groupe Atlas Media Seize ans, c’est…

Plus de cinq cent personnes représentatives des divers groupes culturels et confessionnels constituant la mosaïque humaine québécoise et de nombreuses personnalités du monde de la politique, des arts et lettres, des affaires et de la société civile seront présentes à ce rendez-vous devenu, avec le temps, un moment incontournable du vivre ensemble dans la grande métro-

et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; - Une centaine d'événements identitaires, politiques, culturels artistiques et sportifs; - De nombreux débats, colloques, séminaires et coférences; - 132 reportages TV sur la communauté pour les chaînes de télévision (2M, AlMaghribia, Al Aoula, Arrayadia); - 365 émissions radio (de 2002 a 2009); - Un site web (www.atlasmedias.com) ayant accueilli plusieurs millions de visiteurs depuis 2003; - Plus de 150 000 abonné(e)s aux réseaux sociaux.

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ment et au rayonnement de la société d’accueil, à l’intégration de la communauté des originaires du Maghreb ou au développement des relations bilatérales canado-maghrébines.

Aide-mémoire 16ème anniversaire du Groupe Atlas Média (15ème IFTAR du dialogue) Date : Le vendredi 18 mai 2018 Heure : 20 h Lieu : Salle de réception Le Château Royal, 3500, Boulevard du Souvenir, Laval, QC H7V 1X2


À la Une

Le 1er mai comme si vous y étiez… La journée de toutes les revendications et de toutes les attentes Ceux qui célèbrent la journée et défilent le 1er mai, savent-ils ce pour quoi ils manifestent? Outre le fait que ce jour commémore le combat ouvrier, ce jour tire son origine d’un des principaux combats syndicaux du 19ème siècle, celui qui a abouti à la limitation de la journée de travail à 8h. Par ailleurs, contrairement à notre Fête du travail» le premier lundi de septembre, ce jour n’en est pas un de fête, mais de combat. Doublé d’un jour de souvenir, afin que l’on se souvienne du massacre de Haymarket Square dans les premiers jours de mai 1886 à Chicago. Mais cela reste, pour ceux qui défilent un symbole d’espoir, car la cause ouvrière, quoique plus avancée aujourd’hui qu’elle ne l’était à l’époque, est toujours un combat d’avantgarde et une nécessité. Depuis 1856 L’histoire de la journée internationale du travail commence chez les travailleurs australiens qui ont eu l’idée de faire une grève de masse le 21 avril 1856 comme moyen de pression afin d’obtenir une baisse raisonnable de la journée de travail, soit à 8h au lieu des 10 - 12 heures en vigueur partout à travers le monde. Cette grève contre toute attente fut un succès retentissant. Ce qui, 28 ans

plus tard, amena les américains de l’American Federation of Labour (AFL), au terme de leur 4ème convention tenu à Chicago, à adopter une motion sur la nécessité de l’implantation des 8h dans un délai de 2 ans durant lesquels aucune augmentation de salaire ne serait demandées. À défaut, l'AFL déclarait mener des grèves de grandes ampleurs jusqu’à satisfaction de sa revendication. Les patrons n'ayant pas répondu, à l'expiration du délai, un appel à la grève a été lancé pour le 1er mai 1886. L’appel à la grève général fut largement suivi dans le pays et environ 350 000 personnes répondirent « Présent ! » à ce grand jour. Malgré ce succès, la situation n’évolua gère par la suite. À Chicago, principal bastion de la cause, une grande marche fut organisée au 3ème jour de mai avec près de 4 000 ouvriers afin de donner leur appui aux grévistes de la société McCormick qui faisaient face à des patrons particulièrement cyniques, notamment par leur usage immodéré des briseurs de grève (scabs). Ce jour fut particulièrement funeste, car il dégénéra en un conflit direct avec les policiers, ce qui fit 3 morts chez les grévistes. Au lendemain de ce drame et sous l’impulsion de l’indignation populaire,

une manifestation de près de 15 000 personnes est organisée au Haymarket Square. Comme celui de la veille, l’événement a dégénéré en conflit direct avec les policiers. Une bombe explosa du côté des policiers, faisant un mort. Une bagarre terrible se produit, provoquant plusieurs blessés et morts de part et d'autre. Suite à quoi intervint la condamnation à mort de sept syndicalistes et l’emprisonnement de nombreux autres. Et après la journée de huit heures?... L'étape suivante, en 1889,

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est le fait de l'«Internationale ouvrière» créée en Europe avec pour buts essentiels d'obtenir la journée de travail à 8h mais aussi la mise en place d’une journée de grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays à la fois, le même jour, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail. Cet usage, qui sera entériné par le Congrès de l’International tenu à Zurich en août 1893, dure encore aujourd’hui. Les attentes et revendications

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des travailleurs qui défilent ont cependant bien changées depuis les origines. D’abord, c’est devenu la journée au cours (ou la veille) de laquelle, les pouvoirs publics annoncent toutes les mesures prises en faveur des travailleurs. Ici, chez nous, elle est généralement le moment de l’annonce du relèvement du salaire minimum. Mais c’est aussi et surtout, dorénavant, le moment durant lequel on s’interroge sur les évolutions de la notion de travail qui a bien changé depuis la révolution industrielle.


À la Une

Le 1er mai comme si vous y étiez…

Les syndicats adoptent un ton électoral…

…et demandent au gouvernement d’opérer le «virage économique et social» qui nous préparera à la «quatrième révolution industrielle» « Peu importe le parti qui sera au pouvoir, tous devront prendre parti en faveur des travailleurs », a déclaré, trois jours avant le 1er mai 2018, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, avant que ne se mette en branle à Montréal la marche « nationale » pour souligner la fête des Travailleurs du 1er mai.

qu'en 2018, des gens se trouvent encore sous le seuil de la pauvreté» a notamment clamé Mme Chabot.

Des organisations syndicales, étudiantes et communautaires participaient à la marche, placée sous le thème «Prendre le parti des travailleurs».

L'austérité aura d'ailleurs « des effets irréparables si nous n'avons pas des partis politiques qui prennent fait et cause pour les travailleurs », a-t-elle ajouté, avant d'indiquer que les femmes, majoritaires au sein de la fonction publique québécoise, « ont été majoritairement touchées » par les restrictions budgétaires.

À six mois des élections législatives provinciales, le 1er mai représentait aussi une occasion de présenter des revendications au gouvernement ainsi qu'aux formations politiques qui aspirent à prendre le contrôle de l'État après le scrutin. « En 2018, la réalité du travail a bien changé », a repris Mme Chabot lors d'un point de presse donné avant le départ de la marche. La présidente de la CSQ a énuméré une série d'avancées réclamées au nom des Québécois, dont la hausse du salaire minimum à 15 $ de l'heure. Il s'agit d'un « minimum », a martelé Mme Chabot. Plus de «laissés pour compte»! «Aujourd'hui, on ne veut laisser personne pour compte; cela n'a aucun sens

Les différents groupes revendiquent également un « renforcement clair » des services publics, à la suite « d'années d'austérité qui ont fait mal », a souligné la présidente de la CSQ.

S'adapter aux changements Les dirigeants syndicaux appellent également le gouvernement à entreprendre un « virage économique et social » pour adapter la réalité des travailleurs aux changements que devrait entraîner la « quatrième révolution industrielle », soit la transformation numérique et l'automatisation plus poussées de diverses industries. Dans une situation de quasiplein emploi, où des entreprises peinent à pourvoir de nombreux postes, faute de main-d'oeuvre, le président de la Centrale des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, rappelle qu'il ne faut pas simplement évoquer

le fait de travailler, mais aussi les conditions dans lesquelles les employés exercent leur métier. « En ce sens, le message que les organisations syndicales veulent envoyer, c'est qu'il y a encore beaucoup de précarité dans le monde du travail - plus d'un million de travailleurs québécois gagnent moins de 15 $ de l'heure. Donc, le gouvernement a bougé un peu sur le salaire minimum, mais nous trouvons que ce n'est pas suffisant », a-t-il souligné. Il rappelle que si le gouvernement libéral a bel et bien déposé un projet de loi pour réformer les normes du travail, par exemple avec l'ajout d'une troisième

À travers le monde France: Des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Paris pour dénoncer les politiques économiques du président Emmanuel Macron. Certains manifestants ont fracassé la vitrine d'un restaurant McDonald's. D'autres étaient cagoulés ou ont lancé des pétards. Russie: Plus de 100 000 personnes sont descendues dans les rues de Moscou. Un regroupement syndical affirme que 120 000 personnes s'étaient massées sur la place Rouge pour le début de la

manifestation. Au fil des ans, cette manifestation s'est transformée en manifestation de force du régime, et les voix dissidentes sont rares. À Saint-Pétersbourg, toutefois, des centaines de Russes ulcérés par les tentatives du Kremlin de restreindre les libertés en ligne ont affronté un temps maussade pour dénoncer la décision du gouvernement d'interdire Telegram, une application de messagerie très populaire. Turquie : la police a arrêté une vingtaine de personnes qui ont fait

fi de l'interdit en vigueur et tenté de marcher en direction de la place Taksim, à Istanbul. Les rues menant à la place étaient bloquées et la police a seulement permis à des représentants syndicaux de venir déposer des gerbes de fleurs au pied d'un monument. Une vingtaine de personnes qui ont tenté de forcer le cordon policier ont été arrêtées. Grèce : des milliers de personnes ont participé à au moins trois manifestations différentes dans les rues d'Athènes. De multiples

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semaine de vacances et un meilleur encadrement des agences de placement, « les élections s'en viennent, et cela arrive que les choses passent tout droit ». « Oui, le taux de chômage est bas, mais la condition du travail demeure très difficile pour les travailleurs québécois », a ajouté le président de la CSN. Son de cloche similaire du côté du président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer, qui estime que la situation de « plein emploi » devrait justement être l'occasion de chercher à améliorer les conditions de travail et pas seulement salariales.

grèves ont aussi été organisées à l'occasion de la fête des Travailleurs, paralysant les traversiers et ralentissant le transport en commun. Philippines : quelque 5000 personnes ont manifesté près du palais de Malacanang pour dénoncer l'inactivité du président Rodrigo Duterte face au contrat d'emploi à court terme, qu'il avait pourtant promis d'abolir pendant la campagne électorale. Ils réclamaient aussi que le gouvernement

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«Le gouvernement s'appuie sur la notion de salaire moyen pour déterminer le salaire minimum, mais qu'est-ce que le salaire moyen a à voir avec la notion de salaire viable permettant de vivre dignement et décemment?» estime M. Boyer. « Si on veut attirer de la main-d'oeuvre, on ne peut pas se contenter de lui offrir 12 $ de l'heure et des conditions de surcharge de travail importantes; on se doit de se concentrer sur une charge de travail raisonnable et un climat de travail qui sera raisonnable pour tout le monde. »

s'attaque à la faiblesse des salaires, au chômage et à la répression des syndicats. Corée du Sud : environ 10 000 personnes ont manifesté au coeur de Séoul pour réclamer une hausse du salaire minimum. Des manifestations ont également eu lieu à Hong Kong, au Cambodge et en Indonésie, où quelque 10 000 personnes se sont massées près du palais présidentiel.


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À la Une

Le 1er mai comme si vous y étiez…

Québec : le salaire minimum passe à 12$ l’heure

353 000 travailleurs bénéficient de cette augmentation Après l'Ontario, c'est maintenant au tour du Québec d'augmenter son salaire minimum cette année. Des travailleurs, surtout des jeunes, voient d'un bon œil cette nouvelle hausse, mais demeurent tentés de se rendre en Ontario, où le salaire minimum est de 14 $. La hausse de 0,75 $ du salaire minimum entrée en vigueur mardi 1er mai 2018 -« Il s'agit de la plus importante hausse qu'ait jamais connue le Québec» tient à souligner le ministère du Travail porte le taux horaire de base québécois à 12 $ l’heure pour environ 350 000 travailleurs. En raison des nombreuses dépenses associées aux études postsecondaires, bon nombre d'étudiants

qui travaillent au salaire minimum accueillent à bras ouverts cette plus récente augmentation. Mais malgré cela, le salaire minimum ontarien de 14 $ l’heure — qui devrait

Évolution du salaire minimum au Québec depuis 2011 Année hausse 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

0,15 $ 0,25 $ 0,25 $ 0,20 $ 0,20 $ 0,20 $ 0,50 $ 0,75 $

même augmenter à 15 $ l’heure l’an prochain — demeure très attrayant pour ceux et celles qui doivent payer une voiture, des livres, des droits de scolarité ou un loyer.

Même si beaucoup de travailleurs québécois tireront profit de la nouvelle augmentation du salaire minimum, ils pourraient faire face à un certain nombre de conséquences importantes. C’est du moins la mise en garde qu’a tenu à émettre la Fédération canadienne des entreprises indépendantes. Sa vice-présidente principale, Martine Hébert, croit que d’autres mesures, comme de l’aide fiscale, seraient plus appropriées et

moins dommageables pour les salariés, qui risquent d’être perdants ailleurs, selon elle. Les employeurs pourraient aussi épargner de l’argent au détriment des travailleurs en « en coupant dans

les heures travaillées [...] ou encore en retardant certains projets d’investissements ou en ne créant pas l’emploi à temps partiel qu’on aurait pensé créer », a-t-elle ajouté.

«Faire en sorte que le salaire minimum soit plus attrayant que le BS» La hausse annoncée le 1er mai 2018 est la plus importante hausse qu'ait jamais connue le Québec, selon le ministère du Travail. Établi à 11,25 $ depuis le 1er mai 2017, le salaire minimum a effectivement augmenté de 0,75 $, soit une hausse de 6,67 %. Au cours des dernières années, les hausses annuelles avaient été plus modestes, oscillant entre 0,15 $ et 0,50 $. L'objectif de la ministre responsable du Travail, Dominique Vien, est de faire en sorte que le salaire minimum représente 50 % du salaire horaire moyen d'ici 2020. Auparavant, 13 facteurs étaient utilisés afin d'établir le taux du

salaire minimum, mais la ministre avait annoncé en 2016 une simplification du processus. Cette nouvelle manière de procéder comporte deux avantages : la hausse du salaire minimum est plus facile à anticiper pour les entreprises et elle est en phase directe avec la vigueur de l'économie. À ce rythme, le salaire minimum atteindra la barre des 15 $ l'heure lorsque le salaire horaire moyen grimpera à 30 $ l'heure. À l'approche des élections, des partis d'opposition ont cependant promis de hâter le pas s'ils sont portés au pouvoir. Ainsi, Québec solidaire fixerait le salaire minimum à 15 $ l'heure dans l'année suivant son élection. Le Parti québécois est d'accord avec

l'objectif de 15 $, mais souhaiterait y parvenir de manière graduelle d'ici 2022. De son côté, la Coalition avenir Québec préconiserait une hausse graduelle et constante du salaire minimum, sans objectif précis, pour ne pas nuire à l'économie. Le gouvernement veut aussi s'assurer qu'il sera plus avantageux de travailler au salaire minimum que d'être prestataire de l'aide sociale. À l'heure actuelle, le ministère du Travail estime qu'une personne seule vivant de l'aide sociale touche moins de 10 000 $ par année, et ce, même en tenant compte des 200 $ de revenu de travail qu'elle est autorisée à gagner mensuellement sans pénalité. En comparaison, une personne travaillant au salaire minimum 40 heures par

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semaine gagne plus de 20 000 $ par année. Le ministère du Travail évalue

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que 353 000 Québécois sont payés au salaire minimum, soit 6 % de tous les salariés. De ce nombre, 60 % sont des femmes.


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Le salaire minimum à 12$ l’heure au Québec

Et ailleurs au pays?

Le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans et rémunérés au salaire minimum est en augmentation constante, selon l’Institut de la statistique du Québec. Il faut noter une accentuation de la surreprésentation dans certains secteurs, mais dans l’ensemble, l’image du travailleur au salaire minimum a peu changé au Québec en 20 ans. Et le Québec tient la comparaison avec sa rémunération de base même s’il ne cible pas les 15 $ l’heure. Le Québec au troisième rang Le salaire minimum au Québec est passé de 11,25 $ à 12 $ l’heure mardi 1er mai 2018, le gain de 75 ¢ se voulant le plus important depuis 1997. Le Québec passera ainsi au troisième rang parmi les provinces, au quatrième en juin prochain, étant dépassé par l’Ontario (14 $), par l’Alberta (13,60 $) puis par la Colombie-Britannique (12,65 $) le mois prochain. Il faut souligner que l’Alberta et l’Ontario ont retenu la cible des 15 $ l’heure, dès octobre 2018 pour la première, dès janvier 2019 pour la seconde. En Colombie-Britannique, cette barre devrait être dépassée en 2021. Pour sa part, le Québec ne s’est pas donné une telle cible, retenant plutôt l’objectif d’un ratio équivalant à 50 % du salaire horaire moyen, sans l’excéder, en 2020. Se penchant sur l’écart actuel, Luc Godbout, professeur titulaire et chercheur princi-

pal, et Suzie St-Cerny, professionnelle de recherche de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, ont mesuré l’impact de la hausse sur le revenu disponible de six types de ménage. Le revenu disponible en hausse

Ils arrivent au constat que « tous les ménages analysés verront leurs revenus disponibles croître entre 2017 et 2018, d’un montant allant de 883 $ pour une personne seule à 1533 $ pour un couple avec deux enfants et deux revenus. Il s’agit d’une variation minimale de 3,2 % pour le couple avec enfants, à un maximum de 4,7 % pour le couple sans enfant où un seul conjoint travaille au salaire minimum à temps plein. » Aussi, le taux de couverture de la mesure du panier de consommation augmentera entre 2 et 4 points de pourcentage. Les résultats ont également été opposés à ceux des ménages équivalents vivant en Alberta, en Ontario et en Colombie-Britannique. Dans ce jeu des comparaisons interprovinciales, « le coût de la vie plus bas et le système d’impôt et de transferts au Québec font en sorte que la charge fiscale nette est dans tous les cas considérée ici la plus basse. » Finalement, le Québec a le taux de couverture de la mesure du panier de consommation le plus élevé dans quatre cas sur six. « Dans les deux autres cas (personne seule et couple sans enfant avec deux reve-

nus), la position du Québec n’est pas la dernière malgré le salaire minimum horaire plus bas », peut-on lire. + 5,30$ depuis 1997 De son côté, en ce 1er mai, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a dressé un petit portrait de ce travailleur qui, de mai 1997 à mai 2018, a vu son salaire minimum croître de 5,30 $, ou de 79 %. Sur cette période de 20 ans, ils étaient 60 000 personnes de plus dans cette situation, avec aujourd’hui 230 000 personnes rémunérées au salaire minimum. Mais la part de ces travailleurs dans l’emploi total demeure inchangée, à environ 6 %. Ce qui n’a pas changé également est le fait que le travail au salaire minimum en 2017

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concerne davantage les femmes, les jeunes de 15 à 24 ans, les personnes vivant seules, les personnes sans enfant de moins de 18 ans, les non-syndiqués, les travailleurs permanents, les employés dans les établissements de moins de 20 employés, les travailleurs dans le secteur de la production des services et, surtout, ceux qui sont dans l’industrie du commerce ainsi que dans celle de l’hébergement et des services de restauration. Qui travaille au salaire minimum? Ce qui a changé toutefois entre 1997 et 2017 est la surreprésentation des jeunes de 15 à 24 ans, leur part dans l’emploi au salaire minimum passant de 52 à 60 %. « D’ailleurs, un des change-

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ments les plus marqués au cours des 20 dernières années dans la composition de l’emploi au salaire minimum a trait au statut d’étudiant », retient l’ISQ. « La part des étudiants dans l’emploi total a peu varié (autour de 10 %), mais dans l’emploi au salaire minimum, elle passe de 33 % en 1997 à 51 % en 2017. » Par industrie, l’ISQ mesure une concentration accentuée de l’emploi au salaire minimum dans certains secteurs des services. C’est notamment le cas dans l’industrie du commerce, où la part est passée de 29 % à un peu plus de 40 %, alors que le poids de cette industrie dans l’emploi total a peu changé.


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Le salaire minimum à 12$ l’heure au Québec

Des réactions très diverses… Environ 350 000 travailleurs québécois gagnaient mardi1er mai un peu plus d'argent que lundi 30 avril. Le salaire minimum est en effet passé à 12 $ l'heure, une augmentation de 75 ¢, soit la hausse la plus importante jamais réalisée au Québec. L'augmentation de 6,67 % suscite des réactions partagées chez les salariés comme chez les employeurs. Pour les travailleurs de base, la hausse du taux horaire représente une bonne nouvelle, mais elle est toutefois assez importante pour représenter une source de préoccupation chez certains employeurs. Des employeurs préoccupés C’est notamment le cas dans le secteur de l’alimentation, qui emploie 125 000 personnes au Québec. S’ils sont d’accord avec l’idée d’augmenter le salaire minimum, les restaurateurs insistent sur l’importance d’y aller progressivement. « On fait déjà pas beaucoup d’argent. On fait beaucoup d’heures pour pas grandchose », dit le propriétaire d’un café dans le Quartier DIX30, qui ne veut pas s’identifier. « Les frais de franchise augmentent, le loyer augmente, les coûts de toute sorte… On prend ce qu’il nous reste à la fin », souligne l’homme d’affaires, qui dit travailler lui-même environ 70 heures derrière le comptoir pour économiser sur les salaires. Pour un propriétaire de 22 restaurants Subway dans la région de Québec, « c’est évident que ça fait mal ». Lorsque le salaire minimum augmente, il ajuste d’autant le taux horaire de ses 300 employés, afin de garder l’écart entre les salaires.

«Pour l’instant, on n’a rien fait, on n’a pas pris de mesures spéciales, mais on va voir l’impact. C’est sûr que ça va être grugé dans les profits» dit-il. Ces propos font écho à ceux de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), selon qui la hausse de salaire minimum va avoir des « conséquences » pour ses membres. « Quand on parle de pression à la hausse sur les salaires, ce sont des coûts pour les employeurs, affirme Martine Hébert, porte-parole de la FCEI. Malheureusement, ils doivent reprendre cet argent-là quelque part, soit en augmentant le prix des produits, ou encore en coupant les heures travaillées, ou d’autres projets d’investissement pour l’entreprise. » « Si on veut mieux aider les travailleurs à faible revenu et éviter les effets pervers de hausses trop marquées du salaire minimum sur ces derniers et sur l’économie, mieux vaut miser sur les aides fiscales », affirme Mme Hébert. Des syndicats pas tout à fait contents Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Serge Cadieux, soutient que la hausse de 0,75 $ l’heure ne révolutionnera pas le pouvoir d’achat des petits salariés. Comme plusieurs autres, il milite pour un salaire minimum à 15 $ de l’heure dès maintenant. « Quelqu'un qui va gagner 15 $ l'heure va peut-être pouvoir aller au restaurant une fois de temps en temps. À 12 $ l'heure, il n’y va pas. Il va peut-être pouvoir prendre un taxi une fois de temps en temps », soutient M.

Cadieux. «À 15 $ l'heure, tu n’as pas d'argent à placer dans les paradis fiscaux, mais tu peux consommer un peu plus que tu consommes actuellement» illustre-t-il. Le copropriétaire d’un groupe qui exploite plusieurs rôtisseries à Québec, affirme qu’augmenter le salaire minimum à 15 $ d’un seul coup ferait mal aux entreprises. « Les marges sont très minces. Notre poste de coût le plus élevé maintenant, c'est le coût des salaires. Alors si vous arrivez et que vous augmentez d'un seul coup la masse salariale qui est autour de 30-32 %, de 30 %, vous voyez un peu l'impact que ça peut avoir. C'est très difficile pour nous comme restaurateurs », fait-il valoir. «Des avantages 11 fois supérieurs aux inconvénients» disent les économistes Pour l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), la hausse du salaire minimum est un outil pertinent pour améliorer l’ensemble de l’économie, surtout locale. Les avantages seraient de « 9 à 11 fois supérieurs aux inconvénients », estime le

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groupe de réflexion progressiste. « On parle souvent de la perte d’emploi qui pourrait être provoqué par une hausse du salaire minimum, mais ce que l’on a constaté, c’est que l’augmentation de la masse salariale, pour les travailleurs à bas salaire qui demeurent en emploi, est beaucoup plus importante et ça a un impact positif sur l’ensemble des régions au Québec », affirme PierreAntoine Harvey, économiste et chercheur associé à l’IRIS. « L’augmentation du salaire minimum, ça correspond aussi à une augmentation du revenu disponible pour les ménages, ajoute-t-il. Oui, c’est sûr que pour l’entreprise il y a des coûts supplémentaires, mais en bout de ligne, les ménages ont plus d’argent à dépenser. La roue économique tourne un peu plus vite. » De plus, la hausse du salaire minimum touche surtout les femmes, note l’IRIS, ce qui contribue à aplanir les inégalités. Le petit commerce satisfait Le Conseil canadien du

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commerce de détail (CCCD), pour sa part, aurait souhaité que la hausse du salaire minimum suive le taux d’inflation, mais s’estime satisfait de voir le gouvernement respecter le plan annoncé en janvier 2017. À cette époque, Québec avait prévu que le salaire minimum atteindrait, en 2020, 50 % du salaire horaire moyen. « Ça répond en partie à une demande traditionnelle des détaillants, soit la prévisibilité, dit Jean-Luc Benoit, directeur des relations gouvernementales pour le Québec au sein du CCCD. Dans le commerce de détail, les budgets d’opération sont souvent prévus longtemps d’avance. Quand il y a une hausse du salaire qui n’est pas prévue, ça a un impact sur les opérations. » En Ontario, le salaire minimum est déjà de 14 $ l’heure depuis janvier. Selon le plan du gouvernement libéral, il atteindra 15 $ de l’heure en janvier 2019 pour ensuite suivre l’inflation.


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Votre argent

Payons-nous trop d’impôts? 70% des Québécois répondent «oui»… Globalement, presque les deux tiers des Québécois (63 %) pensent payer trop d’impôts compte tenu de l’ensemble des services gouvernementaux offerts, contre environ un tiers (35 %) qui estiment leur fardeau fiscal équitable et seulement 2 % qui jugent qu’ils pourraient contribuer plus encore, rapporte une étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke dévoilée vendredi et basée sur un sondage CROP. Ces proportions étaient déjà sensiblement les mêmes lorsqu’on avait posé la même question en 2005, note Luc Godbout, professeur et coauteur de l’étude, avec le politologue Jean-Herman Guay et le chercheur Antoine Genest-Grégoire. Il semble que 70% de Québécois estiment que leurs impôts sont «plutôt mal» (48%), voire «très mal» (22%) «administrés et dépensés par le gouvernement», révèle le sondage. La principale raison pour laquelle autant de Québécois estiment payer trop d’impôts est leur impression que les gouvernements gèrent mal leur argent, conclut une étude. Plus on paye, plus on a de mal à payer… On pourrait croire (à raison) que cette opinion est plus forte chez les contribuables qui payent objectivement plus d’impôts ou qui sont moins susceptibles de bénéficier des services de l’État. Comme le genre et la scolarité des répondants ne semblent pas avoir d’impact sur les résultats, l’étude illustre l’effet des autres variables à partir de l’exemple des

réponses obtenues auprès des femmes avec un diplôme collégial ou professionnel. On observe ainsi un écart de 14 points de pourcentage entre celles qui disposent d’un revenu annuel de plus de 150 000 $, qui estiment à 78 % payer trop d’impôts, et celles qui gagnent entre 20 000 et 40 000 $ par année, où cette proportion tombe à 64 %. À revenu égal (entre 40 000 et 60 000 $), les femmes qui n’ont pas d’enfant se montrent également plus critiques (67 %) que celles qui sont susceptibles de recevoir plus de services de l’État parce qu’elles en ont (60 %). La même logique liée à l’aide de l’État semble aussi s’appliquer aux écarts entre les groupes d’âge, les femmes sans enfants de 25 à 64 ans se révélant, en effet, plus critiques (67 %) que celles qui, âgées de moins de 24 ans ou de plus de 65 ans, pourraient encore être aux études ou être à la retraite (57 %). Une certaine idée de la gestion des finances publiques… Ces facteurs explicatifs liés aux caractéristiques « objectives » des contribuables québécois se révèlent toutefois moins importants que la perception « subjective » qu’ils ont de la compétence de leurs gouvernements à bien gérer les fonds publics, rapporte l’étude. Il semble, en effet, que 70 % de Québécois estiment que leurs impôts sont « plutôt mal » (48 %), voire « très mal » (22 %) « administrés et dépensés par le gouvernement », révèle le sondage

CROP, contre moins d’un tiers qui pensent que cela se fait « plutôt bien » (27 %) et même « très bien » (3 %). « Ces proportions n’ont pas vraiment changé, elles non plus, par rapport à 2005 », a expliqué Luc Godbout en entretien téléphonique au Devoir. Les auteurs de l’étude ont tenté de cerner la nature de cette mauvaise gestion dans l’esprit du public. Pensezvous que les gouvernements perdent de l’argent à cause de la corruption des fonctionnaires et des politiciens ? ontils demandé. « Oui, beaucoup » (68 %) ou « oui, un peu » (26 %), leur a-t-on essentiellement répondu. Pensez-vous que les gouvernements perdent de l’argent à cause de l’évasion ou de l’évitement fiscal ? « Oui, beaucoup » (65 %) ou « oui, un peu » (28 %), leur a-t-on encore surtout dit. Pensez-vous que les gouvernements perdent de

l’argent à cause de dépenses inutiles ? a-t-on aussi demandé, essayant de ratisser plus large. « Oui, beaucoup » (76 %) et « oui, un peu » (21 %), a répété tout le monde, sauf 4 % des répondants. « Notre étude ne vise pas à vérifier si cette perception de mauvaise gestion est fondée ou pas, précise Luc Godbout. Elle cherche à mesurer son influence sur le sentiment que les impôts seraient trop élevés. » Le lien entre ces deux sentiments semble fort, en effet. Dans certains groupes, la proportion de répondants estimant payer trop d’impôts peut ainsi bondir de 37 % à 66 % ou de 45 % à 73 % s’ils pensent que les fonds publics sont bien ou mal gérés. Et un certain penchant partisan… Ce n’est pas la seule variable

qui peut avoir un lien marqué avec la perception de mauvaise gestion des fonds publics, observent les auteurs de l’étude. Cette perception semble dépendre aussi du penchant partisan des répondants. L’impression de mauvaise gestion peut, en effet, dans certains cas, varier de presque 30 points de pourcentage entre ceux qui appuient le parti politique au pouvoir (30 %) et ceux qui ont d’autres allégeances politiques (56 %). Réalisé au mois de janvier, le sondage CROP se base sur 1000 répondants. Un tel échantillon permettrait normalement de lui attribuer une marge d’erreur de 3 %, 19 fois sur 20, ont expliqué les auteurs de l’étude, mais comme l’enquête a été réalisée au moyen d’un panel Web, ce test statistique ne peut pas être effectué par les moyens ordinaires.

Le Québec paye ses dettes Un chèque de 2 G$ a été signé le 1er mai Le ministre des Finances Carlos Leitao a apposé sa signature sur l'arrêté ministériel visant à transférer 2 milliards de dollars du Fonds des générations au remboursement d'obligations gouvernementales, mardi 1er mai 2018. Le Fonds des générations a été créé à cette fin en 2006.

Cette opération officialise ainsi l'engagement de Québec et le rend irréversible, mais devra être répétée chaque année pendant cinq ans afin de consacrer les 10 milliards promis à la diminution de la dette. À terme, un milliard de dollars en intérêts pourraient être écono-

misés, selon le ministre. Il s'agit du plus important remboursement direct sur la dette de l'histoire de l'État québécois. «C’est une façon d'équilibrer les risques et de diminuer la dette de façon concrète. Comme ça, on est mieux préparé pour l'avenir» a commenté M. Leitao.

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Québec rembourse ainsi deux obligations gouvernementales qui viennent à échéance en avril et en mai. « Donc, on va rembourser ces deux échéances entièrement, indique Carlos Leitao. La procédure habituelle, c'est que le gouvernement renouvelle toujours sa dette

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quand elle vient à échéance. » Malgré ce remboursement, la dette brute s'établissait à 204,5 milliards au 31 mars, ce qui représente 49,6 % du PIB. Québec espère atteindre la cible de 45 % d’ici 2026.


Coût de la vie

Essence : Le prix à la pompe explose! Record de tous les temps : 1,61 $ le litre le 30 avril 2018 Alors qu'en ColombieBritannique le prix du litre d'essence ordinaire a franchi un record nordaméricain lundi, il a bondi de 12 cents dans la région de Montréal pour atteindre près de 1,48 $ mardi 1er mai 2018 au matin. Cette nouvelle augmentation n’a cependant pas encore gagné les autres régions du Québec, où l’essence se vend en moyenne entre 1,28 $ et 1,35 $ le litre, selon le site Essence Québec. Or, il n’y a pas qu’au Québec que le prix de l’essence s’envole. À Vancouver, il a atteint lundi 30 avril 2018 un record de tous les temps en Amérique du Nord, à près de 1,61 $ le litre. Le précédent record avait été établi à Los Angeles en 2008. Quant aux prix les plus bas, on les retrouve au Manitoba, en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick où le litre d'ordinaire oscille entre 1,13 $ et 1,18 $. Mardi 1er mai, le prix moyen du litre d’essence ordinaire était de 1,33 $ au Canada. L’an dernier à pareille date il était de 1,11 $. Les consommateurs premiers responsables de la flambée des prix? Selon le professeur titulaire aux HEC, PierreOlivier Pineau, spécialiste des politiques énergétiques, l'appétit grandissant des consommateurs canadiens pour les véhicules automobiles, les gros véhicules surtout, est le principal facteur à

l'origine de la montée des prix du carburant au pays. Pour M. Pineau l'équation est simple, le parc automobile ne cesse de croître au Canada année après année et l'engouement des gens pour des véhicules de plus en plus gros fait en sorte que la demande pour les produits pétroliers est de plus en plus grande ce qui augmente la rareté et donc le prix de l'essence au pays. «En 2017, les ventes d’essence ont battu le record. Au Québec, on n’a jamais vendu autant d’essence que cette année» affirme M. Pineau. Moins de stations-service

concurrence, souligne Piere-Olivier Pineau. C'est notamment le cas à Vancouver, où la valeur des terrains est très élevée.

Cette demande stimulée par l'appétit croissant des Canadiens pour les gros véhicules s'ajoute à une diminution observée du nombre de stations-service au pays qui font en sorte que l'offre est plus limitée alors que la demande, elle, explose.

Étant moins nombreux et de plus en plus concentrés sous le joug de grandes bannières, les détaillants exercent ainsi un contrôle plus important sur les prix, même s'il n'y a pas nécessairement de collusion entre eux, souligne Pierre-Olivier Pineau.

« À chaque trois ans, la Régie de l’énergie du Québec fait la recension des stations-service et on constate qu’au Québec, il y a de moins en moins de stations-service », souligne Pierre-Olivier Pineau.

« D’un côté, moins de stations-service, de l’autre côté beaucoup de véhicules, l’économie va bien, les salaires ont monté ces 10 dernières années. Les gens ont acheté de gros véhicules à 40 000 dollars, ça leur donne moins de flexibilité et les pétrolières en profitent », ajoute l'expert.

Outre les nombreuses acquisitions de stationsservice par les grandes bannières observées ces dernières années, l'augmentation de la valeur des terrains où sont établies les stations-service fait aussi en sorte qu'il y a davantage de fermetures, donc moins de

Plus globalement, la valeur du dollar canadien, qui est en moyenne 25 % moins élevée que le dollar américain, affecte aussi le prix de l’essence, car les raffineurs canadiens achètent le pétrole brut en

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dollars américains et le revendent en dollars canadiens qui a une valeur moins élevée, ajoute Pierre-Olivier Pineau. En ce qui a trait aux fluctuations quasi quotidiennes des prix, PierreOlivier Pineau explique que les détaillants se comportent davantage comme des moutons dans la mesure où dès que l'un d'eux décide d'augmenter ou de réduire ses prix, tous les autres suivent rapidement sans se poser de question pour ne pas perdre l'avantage commercial face à leurs concurrents. Bien entendu, la concurrence n'opère pas qu'avec des prix à la baisse. Les détaillants n'hésitent pas à augmenter leurs prix lorsque leurs concurrents le font. Leur but est tout de même de faire le plus d'argent possible, rappelle M. Pineau. Plus cher dans les grandes villes C'est un fait bien connu, les prix sont souvent

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beaucoup plus élevés dans les grands centres urbains qu'en périphérie alors que logiquement, ça devrait être l'inverse puisqu'on compte davantage de stations-service dans les grandes villes. Or, ce n'est pas tout à fait le cas, explique PierreOlivier Pineau. Selon lui, les consommateurs des villes constituent une clientèle captive et très nombreuse de surcroît, ce qui fait augmenter la demande localement et incite les pétrolières à demander davantage pour leurs produits. « Dans les grandes villes comme Vancouver et Montréal, on est dans un marché où il y a moins de stations-service qu’ailleurs [par rapport au nombre de citoyens], moins de concurrence. S’il n’y a qu’un ou deux vendeurs, c’est plus facile d’augmenter les prix en sachant que la demande est là », ajoute M. Pineau.


Coût de la vie

Essence : Le prix à la pompe explose

Voici pourquoi L'essence représente une charge de plus en plus importante dans le portefeuille d'une majorité de ménages. Une charge qui résulte d’une taxation évaluée à près de 60% du prix payé. Une «taxe dissuasive» dit-on, dont l’objectif est de préserver l’environnement.

Il est vrai que l’objectif d’une «taxe dissuasive» n'est pas d'augmenter les charges fiscales des automobilistes. Son objectif, c'est plutôt de faire changer un comportement pour éviter que cette taxe, finalement, soit payée. En ce moment, les taxes imposées sur le carburant, qui représentent plus de la moitié du prix du litre d’essence, ne modifient pas les comportements des automobilistes. Au contraire, les ventes de véhicules augmentent, les gros véhicules deviennent la norme, la consommation d’essence est en progression. Le prix actuel de l’essence, même si certains le trouvent élevé, ne ralentit donc aucunement les ventes de carburant et les achats de camionnettes et véhicules utilitaires sport. Donc, en réalité, les taxes actuelles ne servent essentiellement qu’à remplir les coffres de l’État. La taxation de l’essence n’est pas dissuasive. Amener un changement de comportements Or, une tarification du carbone plus élevée, qui entraînerait une hausse importante du prix de l’essence, pourrait avoir un effet réel sur les types de véhicules achetés et la fréquence de l’utilisation. Non seulement le consommateur changerait son com-

portement, mais les fabricants seraient portés à miser davantage sur des véhicules moins énergivores. Les décisions récentes de Ford et de GM vont très exactement dans le sens contraire. Dans les faits, toutefois, au Canada, il est prévu que la tarification du carbone va augmenter. Le ministère de l'Environnement a publié une analyse qui indique que la hausse de la tarification du carbone de 10 $ à 50 $ la tonne, de 2018 à 2022, entraînera une réduction de 80 à 90 mégatonnes de carbone. Pourquoi? Parce qu'on prévoit un changement de comportement chez les automobilistes. Nous savons déjà que le prix de l’essence va continuer d’augmenter. Et c'est donc vivre dans le déni que de croire que l’essence va coûter moins cher. Ce jour viendra peut-être… quand on n’aura plus besoin d’essence pour nourrir son véhicule! Des solutions alternatives En attendant, pour éviter de payer ces taxes, il y a des solutions qui ne s’appliquent pas qu’aux résidents du Plateau-Mont-Royal avec les bixis et le métro! Ces solutions passent cependant par une certaine modification de la conception de la liberté. La Commission de l’écofiscalité du Canada et plusieurs autres études ont proposé des dizaines de mesures pour rendre la tarification du carbone efficace et éviter qu'elle n'augmente les charges fiscales des citoyens.

réduire l’utilisation de son véhicule pour utiliser davantage les transports en commun;

envisagées par les partis politiques qui nous demandent de voter pour eux le 1er octobre prochain :

- là où c'est possible (j'insiste : là où c'est possible), utiliser davantage son vélo ou encore marcher, les mois de beau temps ou quelques jours ici et là;

instaurer des tarifications routières et mettre en place un grand nombre de voies sans tarification pour le covoiturage, à trois personnes ou plus par véhicule;

- faire du covoiturage pour aller au travail, une option beaucoup plus largement accessible, partout;

soutenir financièrement les personnes à faible revenu pour compenser le coût plus élevé de l’essence dû à la tarification du carbone;

- se rapprocher de son travail, si c’est possible; - acheter un véhicule écoénergétique, plus petit, électrique, hybride; cette option deviendra de plus en plus intéressante; - revoir ses déplacements, l’utilisation de son ou ses véhicules, le nombre de véhicules dans la cour.

Solutions individuelles

Solutions collectives

- là où c'est possible (et il est évident que ce n'est pas possible en plusieurs endroits),

Il y a également plusieurs solutions collectives, qui devraient être sérieusement

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soutenir financièrement les personnes qui ont réellement besoin d’une camionnette pour leur travail; réduire d’autres charges fiscales pour compenser la hausse du prix de l'essence en raison de la tarification du carbone; favoriser (comme le rabais de 8000 $ sur les véhicules électriques) l’achat de petits véhicules, électriques, hybrides; décourager l’achat de plus gros véhicules.

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Taxer l’essence pour générer plus de revenus pour l’État n’est pas l’objectif de la tarification du carbone. Si on taxe davantage l’essence, il faut baisser les impôts des contribuables en retour ou investir dans l’économie, dans les énergies renouvelables et les innovations écoénergétiques. Le directeur parlementaire du budget a d’ailleurs invité les provinces à mieux « recycler » les revenus de la tarification du carbone pour atténuer les conséquences économiques négatives et favoriser l’effet positif sur l’environnement. Le but n'est pas de priver qui que ce soit du bonheur ou de l'obligation de conduire son véhicule pour aller au travail. L'objectif est d'optimiser ce choix pour le rendre plus en phase avec les objectifs que nous devons atteindre en matière environnementale, pour nous et les prochaines générations.


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Initiatives

Du 1er au 3 juin 2018

Montréal complètement vélo!

Dans moins d’un mois, Montréal vibrera au rythme des vélos lors du Festival Go vélo Montréal, présenté par Les Producteurs de lait du Québec. La première fin de semaine de juin, Vélo Québec convie les cyclistes de tout acabit à célébrer le vélo à l’occasion de plusieurs rassemblements populaires, tels que le Tour la Nuit, le vendredi 1er juin, et du Tour de l’Île de Montréal, le dimanche 3 juin. Tour de l’Île : Un départ en chanson Émile Bilodeau est le nouveau porte-parole du Festival Go vélo Montréal. Le dimanche 3 juin, accompagné de ses musiciens, il donnera le départ du Tour de

l’Île en chansons. Au menu, bonne musique et vélo! Une nouvelle offre gourmande Les participants pourront désormais profiter d’une toute nouvelle offre gourmande lors du BBQ du terroir, qui leur sera offert dès 17 h sur le site de départ du Tour la nuit, le vendredi 1er juin, et dès 11 h au site d’arrivée du Tour de l’Île, le dimanche 3 juin. Montréal complètement cirque à l’arrivée Au parc Jeanne-Mance, Montréal complètement cirque animera le site d’arrivée du Tour de l’Île de Montréal. Au programme, activités participatives pour

Le Festival Go vélo Montréal Le Festival Go vélo Montréal est un événement réalisé par Vélo Québec en partenariat avec un dizaine de partenaires publics et privés. Vélo Québec Fondé en 1967, Vélo Québec a pour mission de promouvoir et développer la pratique du vélo. Son expertise est aujourd’hui reconnue à travers la communauté cycliste internationale. les petits et grands et des performances cirque tout au long de la journée. Et sur le parcours du Tour la Nuit, sur le site de la TOHU, le passage des cyclistes sera agrémenté de prestations lumineuses par des artistes de feu.

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Les bornes thématiques Cette année encore, le 50 km du Tour de l’Île propose aux participants des bornes thématiques conçues pour rendre le circuit festif et

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l’expérience mémorable. Tous les 10 km, de nouvelles bornes animées marqueront de façon ludique la progression des cyclistes. Un Carrousel à photo À l’arrivée des deux Tours, au parc JeanneMance, la Maison de la photo de Montréal accueillera les participants avec son Carrousel à photo : coup d’œil sur une ville où le vélo est un mode de vie. Pour s’inscrire aux événements du Festival Go vélo Montréal: velo.qc.ca/govelomtl


Politique

Après Martin Coiteux, Jean-Marc Fournier, Stéphanie Vallée et, Jacques Chagnon

David Heurtel et Laurent Lessard sur le départ?...

Élu depuis 2013, David Heurtel, ministre de l'Immigration, ne sollicitera pas un nouveau mandat. Des sources libérales ont indiqué aux média mardi 1er mai 2018, que son départ serait acquis depuis le dernier mois, bien qu'au fil des jours, la décision du député de Viau ait pu varier. Quant à Laurent Lessard, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, il ne sera pas candidat aux prochaines élections, ont annoncé nos confrères de RadioCanada. Ce départ de David Heurtel et celui annoncé par RadioCanada de Laurent Lessard trois autres ministres importants ont aussi renoncé à se présenter aux prochaines élections - en disent long sur l'atmosphère qui règne au sein de l'équipe libérale, toujours devancée par la Coalition avenir Québec dans les sondages sur les intentions de vote.

construire un terminal méthanier à Cacouna, proche d'un lieu de reproduction des bélugas. Mais il jouit de l'appui indéfectible du premier ministre Philippe Couillard. Ce dernier a découvert son ministre surtout au moment d'une conférence internationale sur le réchauffement climatique à Paris, et l'a depuis toujours appuyé dans ses dossiers. MM. Couillard et Heurtel ont d'ailleurs fait leur entrée à l'Assemblée nationale le même jour, en 2013, à la suite de deux élections complémentaires. Avant de faire le saut en politique, dans Viau, où il a remplacé Emmanuel Dubourg, cet avocat avait été président-directeur général de la Régie des installations olympiques. Proche de Gilbert Rozon, sa carrière a longtemps été associée au Groupe Juste pour rire, où il a travaillé à

trois occasions, de 2009 à 2011, de 2003 à 2004 et de 1999 à 2000. Il a été attaché politique du premier ministre Bernard Landry en 2001. D’autres départs à prévoir? Avant l'annonce du départ de Laurent Lessard, à l'Agriculture, on savait qu'il était en sérieuse réflexion sur son avenir et c'est aussi le cas de Geoffrey Kelley, aux Affaires autochtones. La perspective d'un séjour dans l'opposition, on le comprend, n'a jamais attiré les membres du gouvernement dans le passé. Cette fois, cette réflexion se fait avec une contrainte nouvelle - les députés qui se font élire ne peuvent partir avant la fin du mandat sous peine de perdre leur indemnité de départ, grosso modo une année de salaire.

Chez ses collègues, la décision de David Heurtel en a surpris plus d’un. Depuis qu'il a été affecté aux dossiers de l'immigration, David Heurtel paraît plus heureux - son passage récent à Ottawa dans le dossier des réfugiés irréguliers qui arrivent au Québec l'a montré sous un jour plutôt favorable -, a rappelé un collègue du Conseil des ministres. Son attaché de presse s'est refusé à tout commentaire, hier. M. Heurtel n'a jamais eu beaucoup d'alliés au Conseil des ministres, où son caractère soupe au lait en irrite plus d'un. Il avait enguirlandé publiquement son adjointe parlementaire à l'Environnement, MarieClaude Nichols, députée de Vaudreuil. À l'Environnement, David Heurtel a multiplié les adversaires au sein même de son équipe ministérielle. Les dossiers de développement économique ou d'agriculture qui nécessitaient son approbation traînaient en longueur. Son projet ambitieux de réforme de la consigne est resté lettre morte. Il s'était aussi mis les pieds dans les plats quand TransCanada envisageait de

Philippe Couillard : «Ça se passe ainsi à chaque élection» …mais «je présenterais (encore) la meilleure équipe» Malgré les nombreux départs qui déciment son gouvernement, le premier ministre Philippe Couillard assure qu'il aura la meilleure équipe à présenter aux Québécois aux prochaines élections. Il réagissait ainsi mardi 1er mai à la nouvelle vague de ses ministres qui quittent le navire. Après l'annonce d'un poids lourd du gouvernement, Martin Coiteux, on apprenait effet que David Heurtel et Laurent Lessard ne brigueraient pas un nouveau mandat, selon ce que rapportent des médias.

M. Heurtel n'a pas commenté dans les corridors du parlement, mais Laurent Lessard a affirmé qu'il poursuivait sa réflexion. En point de presse avant d'aller à la séance du caucus libéral, Philippe Couillard a affirmé qu'il en était ainsi à chaque élection, à savoir que des gens décidaient de ne pas se présenter de nouveau. Le premier ministre soutient qu'il avait de loin la meilleure équipe aux élections de 2014 et qu'il en sera de même au scrutin de 2018.

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Éducation

Décrochage scolaire

Le Québec dernier de classe

Le fait que les garçons sont plus nombreux que les filles à décrocher est une réalité bien connue au Québec. Or, une nouvelle étude qui a analysé le taux de diplomation au Canada depuis 10 ans démontre que ce n’est qu’au Québec que l’écart entre les garçons et les filles est important. Une nouvelle donnée « troublante », selon les auteurs, qui invitent Québec à refaire ses devoirs.

« Au Québec, on tient pour acquis qu’on a plus de misère à motiver les garçons et à les garder accrochés, mais ce n’est pas le cas partout, on ne retrouve cet écart dans aucune autre province canadienne, en tout cas pas dans cet ordre de grandeur », constate Mia Homsy, auteure du rapport sur le décrochage de l’Institut du Québec qui vient d’être rendu public. L’Institut du Québec est un groupe de recherche qu’ont constitué le Confrerence Board et HEC Montréal. L’écart entre les garçons et les filles est de 14 % au Québec. Dans les autres provinces canadiennes, cet écart varie entre 1 et 7 %. « On est complètement dans une autre catégorie au Québec, on est isolé, et c’est une donnée qui nous a inquiétés, ajoute la chercheuse en entrevue. Il y a dans ces chiffres quelque chose qui démontre qu’on pourrait probablement faire mieux pour soutenir les jeunes garçons. » Bon dernier au Canada Le taux de diplomation généralement avancé pour le Québec est de 80 %, soit le nombre de jeunes qui obtiennent un diplôme en sept ans. Or, pour avoir des données comparables avec les autres provinces, l’Institut du Québec a choisi d’utiliser le taux de diplomation sur cinq ans.

Avec cette mesure, l’Institut constate qu’à peine 64 % des jeunes Québécois qui fréquentent une école publique réussissent à obtenir un diplôme « dans les temps requis ». Et c’est là que le bât blesse. Ainsi, selon ce rapport, « le Québec présente la pire performance au niveau canadien », bien loin derrière la Saskatchewan (72 %), qui se trouve à l’avant-dernier rang au pays. Les championnes, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, affichent toutes trois un taux de diplomation de 84 %. Non seulement le Québec affiche « un retard préoccupant », mais « l’écart se creuse » avec les autres provinces, notamment avec l’Ontario, notent les chercheurs. Et c’est chez les garçons que l’écart entre les deux provinces est le plus spectaculaire. Ainsi, l’Institut constate qu’à peine 57 % des garçons réussissent le programme en cinq ans, alors qu’en Ontario, ce chiffre est de 82 %. Ces résultats ne tiennent pas compte des résultats du réseau privé, qui frôlent les 90 % de taux de diplomation en cinq ans. Or, même en prenant en compte les 20 % d’enfants qui fréquentent une école secondaire privée au Québec — c’est moins de 5 % dans les autres provinces —, la performance globale du Québec reste en deçà des autres provinces canadiennes avec un taux de diplomation sous la barre des 68 %. Têtes bien pleines ou bien faites? Les auteurs de l’étude s’intéressent également au type de diplôme obtenu, rappelant qu’un

élève sur 10 opte désormais pour une qualification plutôt qu’un diplôme d’études secondaires (DES) ou un diplôme d’études professionnelles (DEP).

« Les qualifications sont des certificats de formation qui servent à préparer les élèves ayant des difficultés d’apprentissage à intégrer le marché du travail, et ce, sans égard à leurs résultats scolaires », précise le document. « Quand on exclut les qualifications, et qu’on prend uniquement les DES et les DEP, on arrive à un taux de diplomation de 51 %, explique Mia Homsy. Cette donnée-là parle beaucoup, parce que ça veut dire que si tu es un garçon dans une école francophone au Québec, tu as une chance sur deux d’obtenir ton diplôme en cinq ans. » Parallèlement, l’étude met en évidence le fait que les taux de diplomation sont « alarmants » pour les élèves des milieux socioéconomiques plus défavorisés et encore plus chez les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Ces derniers représentent désormais 30 % des élèves du réseau scolaire public et leur taux de diplomation est de 31 %. L’exemple ontarien Comment expliquer de tels résultats ? L’institut du Québec s’est penché sur le financement, souvent mis en avant pour expliquer la mauvaise performance du Québec. Or, il s’agit là d’une fausse piste, notent les auteurs.

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« Alors que les efforts de financement sont similaires au Québec et en Ontario depuis 10 ans, le taux de diplomation a bondi en Ontario, mais il a stagné au Québec. Ce qui laisse croire que l’argument du manque de financement ne peut, à lui seul, expliquer la faiblesse persistante du taux de diplomation au Québec. Le problème semble tenir davantage aux façons de faire actuelles et au choix des mesures et des programmes mis en place pour améliorer la diplomation. » Pour améliorer le taux de diplomation du Québec, l’Institut invite le gouvernement à regarder ce qui se fait du côté de l’Ontario. On évoque « la mise en place de la maternelle à 4 ans, l’obligation d’aller à l’école jusqu’à 18 ans, la création d’équipes spécialisées dans la lutte contre le décrochage scolaire dans chaque école, la flexibilité et la souplesse du système scolaire, l’importance de la formation continue des enseignants, de l’évaluation de la performance et la présence d’un ordre professionnel des enseignants et une prise de décision

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basée sur les pratiques probantes soutenues par la recherche ». Selon l’institut, le manque de données et d’évaluations des programmes « ne permet pas de prendre des décisions éclairées ». Il faut désormais se baser sur les données probantes, « accepter de revoir [les programmes qui ont été instaurés dans la dernière décennie] et remettre en question leur pertinence », conclut le rapport. Égide Royer, professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval, est du même avis. Il faut continuer d’investir, dit-il, mais investir mieux, non pas en fonction des modes en éducation, mais dans des programmes qui ont démontré leur efficacité. « Les chiffres sont troublants, ditil. Il n’y a pas de raison qu’un petit gars ait moins de chance d’obtenir un diplôme que le même petit gars de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Il serait indécent de balayer encore ce problème sous le tapis, surtout en contexte préélectoral. »


Santé

Alerte à la rougeole

Les médecins et infirmières montréalais invités à la vigilance Les autorités de santé publique de Montréal invitent les médecins et les infirmières à la vigilance après l'identification d'un cas confirmé et de trois cas potentiels de rougeole le 24 avril dernier. Certaines de ces personnes seraient venues à Montréal par avion le 2 avril dernier depuis la Roumanie, un pays où sévit une épidémie de rougeole en raison d'un taux de vaccination relativement faible. Elles auraient fréquenté un centre d’hébergement et un organisme d’aide pour demandeurs d’asile, précise la direction régionale de santé publique du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-del’île de Montréal. Les autorités considèrent que, pour éviter une épidémie de rougeole, 95 % de la population doit être vaccinée contre cette maladie. Or, en Roumanie, ce

taux est d’environ 85 %, selon des données de la Banque mondiale. La rougeole est en effet causée par un virus très contagieux, qui se transmet par les voies aériennes. Une seule personne atteinte peut en infecter 16, précise la docteure Caroline Quach, microbiologiste-infectiologue et médecin responsable de l’Unité de prévention et contrôle des infections au CHU SainteJustine, en entrevue à Gravel le matin. « Le seul moyen de couper cette chaîne de transmission, c’est qu’il y ait suffisamment de personnes protégées entre les différents cas de rougeole. Autrement, ça prend comme un feu de paille », indique la Dre Quach. Une maladie qui peut être grave Il peut s’écouler de 7 à 14 jours

entre le moment du contact avec une personne infectée et l’apparition des symptômes. La personne infectée peut être contagieuse jusqu’à quatre jours avant l’apparition des symptômes et quatre jours après. Comme le vaccin n’est administré qu’à partir de l’âge de 12 mois, en raison d’une moindre efficacité avant cet âge, les bébés de moins d’un an sont particulièrement vulnérables. La Dre Quach affirme que la résistance complète à la vaccination est relativement faible au Québec, mais que « l’hésitation à la vaccination, c’est-à-dire ne pas vouloir donner tous les vaccins en même temps ou choisir entre un vaccin et un autre, est en croissance ». La rougeole peut entraîner des complications graves, comme la

cécité, la pneumonie, l’encéphalite ou même la mort. « Le problème avec les maladies infectieuses infantiles, c’est qu’elles sont tout à fait démocratiques. On n’est pas capables de savoir qui va avoir des complications et mourir »,

souligne la Dre Quach. C’est pourquoi la santé publique invite les professionnels de la santé à « profiter de chaque occasion pour mettre à jour le statut vaccinal de toute personne ».

Alerte à la rougeole

Mieux vaut savoir!

La rougeole est réapparue en décembre dernier aux ÉtatsUnis et au Canada depuis quelques jours. Ce retour de la rougeole coïncide avec la tendance de certains parents de refuser de faire vacciner leurs enfants parce qu'ils craignent que le vaccin ne soit responsable de l'augmentation des cas d'autisme. Qu'est-ce que la rougeole?

La rougeole est une maladie virale grave extrêmement contagieuse. Les contacts directs ne sont pas essentiels à sa transmission. Le virus peut survivre dans l'air pendant quelques heures. Le seul fait d'avoir partagé un même espace avec une personne infectée contagieuse durant une courte période de temps peut suffire pour être infecté et contracter la maladie. La rougeole est une maladie humaine, et on ne connaît pas de réservoir chez l'animal. Quels sont ses symptômes? La rougeole se manifeste d'abord par une forte fièvre, un écoulement nasal et de la toux. Une éruption cutanée

apparaît plusieurs jours plus tard, habituellement sur le visage et le haut du cou. En trois jours environ, elle progresse pour atteindre les mains et les pieds. Elle persiste 5 à 6 jours avant de disparaître. De plus, les personnes infectées vont être plus sensibles à la lumière ambiante et ressentir des douleurs aux yeux avec des larmoiements.

bonne alimentation et une consommation adéquate de liquides. Des antibiotiques peuvent également être prescrits en cas de complications. Les gens qui guérissent de la rougeole sont immunisés (protégés) contre le virus pour le reste de leur vie.

Y a-t-il des complications à la rougeole?

Oui. La vaccination est le meilleur moyen de se protéger contre la rougeole. Le calendrier de vaccination prévoit l'administration d'une dose du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO ou MMR) à l'âge de 12 mois et de 18 mois. Ce vaccin est gratuit.

La rougeole se complique souvent d'otite (5 % à 9 %), d'infection pulmonaire (1 % à 5 %), de convulsions et dans 1 cas sur 1000 d'une complication cérébrale (encéphalite) qui peut causer des dommages permanents au cerveau, voire un retard mental. La mort peut survenir dans 1 cas sur 3000. Existe-t-il un traitement? Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique contre la rougeole, d'où l'importance de la vaccination. Néanmoins, certaines complications graves peuvent être évitées par des soins de soutien qui favorisent une

Peut-on prévenir la rougeole?

Est-ce que le vaccin est sécuritaire? Oui. Ce vaccin est utilisé depuis environ 30 ans. Il a fait ses preuves dans la prévention et le contrôle contre la rougeole, la rubéole et les oreillons. Il est très sécuritaire. Dans la vaste majorité des cas, le vaccin ne provoque aucune réaction. Plusieurs autorités de la santé dans le monde

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attribuent la recrudescence des cas de rougeole ces dernières années dans les pays développés à la baisse du taux de vaccination. Des travaux publiés en 1998 dans la revue The Lancet avaient semé la panique dans le monde en établissant un lien entre le vaccin rougeole-rubéole-oreillons et l'autisme infantile. La publication des résultats de cette étude, réalisée sur un échantillon de seulement 12 enfants, avait entraîné une baisse marquée de la vaccination RRO en GrandeBretagne, mais également aux États-Unis, au Canada et dans d'autres pays occidentaux. Le journal The Lancet s'est rétracté en 2010 et a retiré l'étude de ses archives. L'étude a récemment été critiquée comme étant un « trucage délibéré » par le British Medical Journal. De nombreuses recherches publiées depuis n'ont établi aucune corrélation entre l'apparition de l'autisme chez l'enfant et le triple vaccin RRO. Que dois-je faire si on présente des symptômes ?

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Si vous présentez des symptômes de rougeole, vous devez être examiné par un médecin. Avant de vous déplacer, communiquez avec l'établissement de santé afin d'aviser le personnel que vous pourriez être atteint de rougeole. Entre-temps, restez à la maison pour éviter de contaminer d'autres personnes. Le diagnostic de rougeole est confirmé par une prise de sang, une analyse d'urine et un écouvillonnage du nasopharynx. Le risque est-il élevé au Canada? La rougeole est relativement rare au Canada grâce à d'importants taux d'immunisation à l'échelle du pays. Depuis 1998, il existe un système de surveillance active nationale de la rougeole. Une fois par semaine, l'ensemble des provinces et des territoires signale les cas confirmés de rougeole à l'Agence de la santé publique du Canada, qui fait à son tour un rapport hebdomadaire à l'Organisation panaméricaine de la santé. Suite à la page 23


Technologies & Société

Alerte à la rougeole

Mieux vaut savoir! Suite de la page 22

Les autorités sanitaires estiment que l'efficacité d'une dose unique de vaccin contre la rougeole administrée entre douze et quinze mois varie entre 85 et 95 %. Avec une seconde dose, près de 100 % des enfants sont protégés. Des éclosions sont cependant survenues au sein de populations ayant des taux de couverture vaccinale élevés. En raison de l'infectiosité élevée de la rougeole (chaque personne infectée peut en contaminer de 12 à 18 autres), au moins 95 % de la population doit être immunisée pour développer une immunité collective.

Faits et chiffres La rougeole reste l'une des causes importantes de décès du jeune enfant. En 2013, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 145 700 décès par rougeole dans le monde, soit près de 400 décès par jour ou 16 par heure. Grâce à la vaccination antirougeoleuse, les décès par rougeole dans le monde ont chuté de 75 % entre 2000 et 2013. En 2013, environ 84 % des enfants dans le monde – contre 73 % en 2000 – ont reçu une dose de vaccin antirougeoleux avant l'âge de un an, grâce à l'intervention systématique des services de santé. Entre 2000 et 2013, l'OMS estime que la vaccination antirougeoleuse a évité 15,6 millions de décès.

Campagne de la Fondation Hôpital Charles-Le Moyne

Objectif 25 millions C’est dans une ambiance festive et dans une union parfaite entre les artistes québécois et le milieu hospitalier qu’a eu lieu le lancement de la campagne majeure de la Fondation Hôpital Charles-Le Moyne, hier matin à l’Hôpital.

oncologie et en néonatalité. Nos porte-paroles ont pu saluer les patients de l’Hôpital, dont un nouveau-né d’à peine 24 h, et constater le travail colossal empreint d’empathie fait par les équipes médicales.

Sophie Lorain, Josée Lavigueur et Dominic Arpin, ont révélé aux membres du personnel de l’Hôpital, aux médecins, aux dignitaires et aux membres du conseil d’administration pourquoi ils ont choisi d’appuyer la Fondation dans sa campagne qui a pour objectif de collecter 25 M$.

Kim Thuy, Josée Boudreault et Michel Louvain font également partie de ce groupe de vedettes qui ont choisi de donner de leur temps et de prêter leur image à la Fondation pour rappeler l’importance de l’Hôpital Charles-Le Moyne, l’un des plus grands centres hospitalisers au Québec. Rappelons que l’Hôpital dessert 20 % de la population québécoise, soit 1,5 million de personnes, dans plusieurs spécialités médicales.

Avant de s’adresser à la foule rassemblée pour l’occasion, Sophie, Josée et Dominic ont rendu visite à des patients de l’Hôpital en hémodynamie (cardiologie), en

La campagne majeure qui débute et dont 16 millions $ sont déjà confirmés, permettra de financer quatre projets prioritaires de l’Hôpital, soit l’acquisition d’un

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Tep Scan, le réaménagement de l’unité d’endoscopie, l’aménagement d’une unité d’intervention brève en santé mentale et la création d’une Chaire de

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recherche sur l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins aux personnes atteintes de cancer.


Sécurité

Portrait de la criminalité à Montréal

Une ville sûre

Depuis environ deux ans, la police de Montréal publie des données détaillées sur les crimes commis sur l'île depuis 2015. Au vu des chiffres collationnés par ce biais, le criminologue de l’Université de Montréal Rémi Boivin affirme sans hésitation que Montréal est une ville sécuritaire et que ces données « enlèvent le côté mythique de la criminalité ». Il précise qu'il est très rare pour un Montréalais d’être victime d’un crime violent. Petite géographie du crime

»Les taux de criminalité sont assez prévisibles. En règle générale, les endroits les plus fréquentés sont ceux où il y a le plus de crimes». « La violence entre étrangers arrive surtout au centre-ville, tandis que dans les quartiers, la violence se fait entre personnes qui se connaissent. Les crimes entre conjoints arrivent dans les endroits avec plus de domiciles », explique Rémi Boivin. Selon la théorie de la désorganisation sociale, dans une ville, les crimes sont distribués inégalement et de façon non aléatoire. Le centre-ville connaît des taux de criminalité plus élevés puisqu'il s'agit d'un secteur continuellement en transition avec une plus grande mobilité résidentielle. Les endroits plus accessibles – près des transports en commun et des grandes artères – connaissent davantage de crimes. Les secteurs commerciaux présentent une concentration de criminalité beaucoup plus élevée. Généralement, les épiceries, les buanderies, les salons de coiffure, les commerces de prêt sur gages et les bureaux de change et d'encaissement de chèques – tout lieu où les transactions se font souvent en espèces – sont des foyers d’attraction pour la criminalité. Enfin, il y a généralement plus de crimes violents le soir et plus de cambriolages l’été.

Crime ne veut pas toujours dire violence… La plupart des crimes à Montréal ne sont pas violents; les crimes violents sont peu fréquents. Il y a eu 5 infractions menant à la mort en 2018; 21 en 2017, 22 en 2016 et 25 en 2015. En fait, le taux de criminalité a été réduit presque de moitié depuis 1998. Il est donc plus probable de se faire frapper par la foudre que d’être l’une des deux ou trois personnes qui meurent chaque mois d’un crime violent. Les homicides ont connu leur sommet dans les années 70 et 80, et les années 90 ont été marquées par des règlements de compte au sein du crime organisé . Montréal se trouve au 19ème rang de l’indice global de gravité de la criminalité de Statistique Canada de 2016. Regina est la ville qui a le plus haut indice global de gravité de la criminalité, suivie de Saskatoon, d’Edmonton, de Winnipeg et de Kelowna. Montréal est une ville très sécuritaire par rapport aux autres villes nord-américaines. On y voit rarement des événements violents comme des fusillades comme dans certaines villes américaines. En comparaison, selon le Major Cities Chiefs Association, en 2017, il y a eu 328 meurtres à Chicago, 136 à Détroit, et 170 à Baltimore, des villes avec une population moins nombreuse que Montréal. Philadelphie, qui a une population de la même taille que Montréal, a répertorié environ 10 fois plus de meurtres. Même si l’ensemble de la ville est sécuritaire, certains secteurs connaissent des taux de criminalité plus élevés que d’autres. Ces données ne devraient toutefois pas provoquer de panique ou d’anxiété, mais simplement servir d’outil d'information et de prévention.

Vols de véhicules : points chauds dans l'ouest Les stationnements d'hôtels et de magasins sont souvent des endroits privilégiés par les voleurs de voitures. Selon le dernier rapport annuel du SPVM, les vols de véhicules ont diminué de 2,5 % entre 2012 et 2016. Toutefois, ce que l’on remarque, c’est que la plupart des vols de voitures depuis 2015 ont été commis à deux endroits : dans les stationnements le long du boulevard Côte-de-Liesse (où l’on trouve plusieurs hôtels) et au centre commercial Fairview à Pointe-Claire. À ces endroits, les voitures sont souvent garées pendant des heures, voire des jours à la fois, explique André Durocher, inspecteur et porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). En avril 2017, le SPVM a démantelé un réseau de voleurs de voitures qui ciblaient les stationnements d'hôtels sur la voie de desserte du chemin de la Côte-de-Liesse. Le SPVM a aussi rencontré les responsables des hôtels du secteur, mais il semblerait que le problème n’est pas encore réglé. Autres points chauds pour le

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vol de voitures : Près du magasin IKEA Place Vertu Place Versailles Walmart à Montréal-Nord D'après le Bureau d'assurance du Canada, une voiture est volée toutes les sept minutes au Canada. Par contre, selon Statistique Canada, le taux de vols de véhicules à moteur au pays est 55 % plus bas qu’il y a 10 ans. Il existe deux types de voleurs de voitures, selon M. Boivin : ceux qui volent occasionnellement et les voleurs professionnels qui revendent et exportent les véhicules volés. Si la proximité du port de Montréal a par le passé facilité la revente à l’étranger , M. Boivin croit que des contrôles plus serrés ont eu un effet dissuasif. Le centre-ville au coeur des vols dans les véhicules Les grands stationnements attirent les voleurs de voiture Quand les voleurs dérobent des objets à l’intérieur des voitures, ils le font surtout au centre-ville et dans le Vieux-Montréal. « Un voleur voit quelque chose dans la voiture et le prend. C’est pourquoi nous conseillons aux gens de ne pas laisser d’objets de valeur à l’intérieur du véhicule », souligne M. Durocher.

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Autres points chauds pour le vol dans les voitures : Galeries des Sources (Dollarddes-Ormeaux) Marché central (AhuntsicCartierville) Centre Rockland (Ville de MontRoyal) Intersection de l’A-40 et du boulevard Lacordaire (SaintLéonard) (on y trouve un hôtel, plusieurs concessionnaires automobiles et des commerces). Introductions par effraction : fléau des quartiers denses Des maisons sur le Plateau Mont-Royal Les crimes les plus fréquents sont les entrées par effraction; environ 800 sont signalées chaque mois. Il faut toutefois relativiser : ce type de crime touche moins de 0,1 % des quelques 760 000 ménages et le nombre d’introductions par effraction est relativement stable depuis une dizaine d’années. La plupart de ces cambriolages sont concentrés dans le centreville, Le Plateau-Mont-Royal et Hochelaga-Maisonneuve. Ils sont particulièrement fréquents dans le Quartier latin, le quartier Milton-Parc (« ghetto McGill ») et Rosemont-La-Petite-Patrie. Les quartiers centraux de Verdun Suite à la page 25


Éducation

Portrait de la criminalité à Montréal

Une ville sûre Suite de la page 24

et de Côte-des-Neiges ont chacun connu des centaines d’introductions par effraction. Le district Ovide-Clermont à Montréal-Nord connaît également un grand nombre de cambriolages. Sans surprise, ces quartiers sont parmi les plus densément peuplés de la ville. « Il y a des voleurs qui se promènent dans les quartiers et qui testent si les portes n’ont pas été barrées », explique M. Durocher. Il avance que ces voleurs ont souvent des problèmes de consommation de drogue. « Ces voleurs cherchent des choses qui sont faciles à prendre. Ils vont chercher des portes ouvertes ou des fenêtres ouvertes en été », précise M. Durocher. Méfaits : graffitis et vandalisme au centre-ville Le centre-ville, particulièrement le long de la rue SainteCatherine dans le Village gai et

près de l’Université Concordia, est la cible privilégiée des vandales. Un autre endroit à Montréal se distingue du lot : la moitié nord de la Plaza Saint-Hubert dans Rosemont-La-Petite-Patrie. On y a enregistré beaucoup plus de méfaits que dans les secteurs avoisinants. Même situation dans le secteur d’Hochelaga, entre Frontenac et Pie-IX. Rappelons que ce secteur où se trouvent de nombreux commerces a connu une vague de vandalisme anti-embourgeoisement en 2016 et 2017. Plusieurs personnes ont depuis été arrêtées. Les vols qualifiés sont rares à Montréal, mais pas dans le Village gai et dans le Quartier latin. Ces deux quartiers ont connu un total de 230 vols qualifiés depuis 2015, un chiffre plusieurs fois supérieur qu’ailleurs sur l'île. La majorité des vols qualifiés se sont produits dans le quadrilatère entre les rues SainteCatherine et Sherbrooke et entre Atwater et Papineau.

L’inspecteur Durocher indique que la plupart de ces vols se produisent dans les entreprises, en ajoutant que les gens dans la rue peuvent aussi être victimes de vols qualifiés. « Le Village est une grande zone piétonne en été, mais il y a aussi beaucoup de personnes qui quittent les bars la nuit qui peuvent être des victimes faciles », selon M. Durocher. De nombreux vols ont aussi été

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recensés au métro Côte-Vertu, à proximité du Collège MarieVictorin et dans le secteur Longue-Pointe à Rosemont. Pourquoi le taux de criminalité est en baisse Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer pourquoi le nombre de crimes rapporté au SPVM, ainsi qu’aux différentes instances policières à travers le Canada, est à la baisse depuis plusieurs années .

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L’une de ces hypothèses est que, lorsque l’économie va bien, il y a moins de crimes. L’autre hypothèse est que le nombre de crimes n’a pas tout à fait diminué, mais qu'il s’est plutôt transformé. « Il y a un mouvement vers la cybercriminalité. Mais quand, par exemple, la banque nous signale une fraude sur notre carte, on n’a souvent pas besoin de faire appel à la police; tout est arrangé avec la compagnie de crédit », précise M. Boivin.


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Vivre ensemble

6ème «Top 20 de la Diversité»

La foule des grands jours…

Le suspense entourant la 6ème édition de l’unique Palmarès de la diversité a été levé ce 23 avril dans la métropole économique du Québec! Tout un public pour assister à la grande révélation du « Top 20 de la diversité » qui s’est déroulée au centre-ville de Montréal.

En effet, plus de 300 personnes ont répondu à cette invitation présentée par la Banque Nationale du Canada en collaboration avec l’Agence de presse Médiamosaïque. Un signe qui démontre, de l’avis de plusieurs observateurs sur place, que ce prestigieux baromètre, dont l’objectif ultime consiste à pousser la diversité vers l’excellence, répond effectivement à un énorme besoin de reconnaissance. Présence non seulement quantitative, mais surtout qualitative! Des élus et des représentants des plusieurs formations politiques dont le Parti libéral, le Parti québécois, la Coalition avenir Québec, des hommes d’affaires, des universitaires, des membres

du milieu artistique, plusieurs personnalités provenant des différents secteurs d’activités de la société, ont unanimement salué la révélation de cette sixième

cuvée. Occasion de belles retrouvailles et théâtre d’échanges traditionnellement productifs entre célé-

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brités et talents émergents, anciens et nouveaux récipiendaires dudit palmarès, l’unique du genre au Québec, cette cérémonie de réseautage intensif,

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prévue dans le cadre d’un 6@8, s’est pourtant achevée vers les 21h30 du soir.


Cultures

1ère édition du Salon du Livre et de la Littérature marocaine à Montréal

La culture plurielle sur le podium Le rideau est tombé, samedi 28 avril 2018, au Centre culturel marocain "Dar Al-Maghrib", dans une ambiance chaleureuse et conviviale, sur la première édition du Salon du Livre et de la Littérature marocaine, initiée sous le thème "La culture plurielle au service du vivre ensemble", avec un hommage appuyé à la créativité littéraire des écrivains marocains du Canada, qui ne cessent de contribuer au rayonnement de la culture et de la littérature marocaines outre-Atlantique. Initié par le Centre culturel marocain en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication, l'Union Professionnelle des Éditeurs du Maroc et l'organisme culturel "E-Passerelle", le premier Salon du Livre et de la Littérature marocaine, qui s’est déroulé du 17 au 28 avril, a offert l’occasion pour promouvoir la littérature marocaine au Canada et faire découvrir au grand public la création littéraire des Marocains vivant au Canada. Compétences littéraires Intervenant lors de cette soirée de gala, placée sous le signe "Les compétences littéraires marocaines au Canada : moteur du développement, de compréhension et de promotion des valeurs de tolérance et de dialogue", le Directeur de "Dar Al-Maghrib", Jaâfar Debbarh, a souligné que l’hommage rendu à ces femmes et à ces hommes de lettres marococanadiens, qui intervient après plusieurs journées riches en débats et en échanges dans le cadre de ce Salon, se justifie non seulement par les compétences dont ils sont porteurs, mais aussi par leur contribution à l’enrichissement de la littérature marocaine. Ces compétences littéraires marocaines au Canada sont également un vecteur de dialogue interculturel et contribuent à endiguer les amalgames et à forcer l’ouverture sur l’autre, a-t-il ajouté. "Nous tenons aussi à leur rendre hommage car plus que des auteurs

de talent, ils sont des ambassadeurs de leur pays d’origine et contribuent à son rayonnement audelà des frontières", a affirmé M. Debbarh.

: une terre de culture, de partage, de dialogue et de tolérance où vivent en parfaite harmonie plusieurs religions.

Et le Directeur du Centre culturel marocain de soutenir que dans leur pays d’accueil, ces femmes et hommes de lettres sont aussi, avec leurs plumes, des moyens de promotion des valeurs de tolérance et de rapprochement des peuples, tout en mettant en avant le rôle de moteur qu’ils jouent dans la promotion de l’image de la communauté marocaine au Canada et de modèle inspirant pour la nouvelle génération qui compte déjà des talents en écriture.

De son côté, le directeur de l’organisme culturel "E-passerelle", Kamal Benkirane, a mis en exergue les riches débats et les échanges fructueux ayant marqué cette première édition du Salon, soulignant l’égard et l’intérêt particuliers témoignés à l’endroit de ces femmes et hommes de lettres marocains établis au Canada.

M. Debbarh a, en outre, indiqué que grâce à la créativité des compétences littéraires marocaines au Canada qui réunissent différents profils, le Maroc reflète au-delà de ses frontières ce qu’il est vraiment

Visibilité et inclusion

M. Benkirane a indiqué que cette première édition a essayé d’être assez inclusive et de donner plus de visibilité aux auteurs et écrivains marocains au Canada, ajoutant qu’elle a réussi à jeter la lumière, entre autres, sur la littérature jeunesse ainsi que sur la litté-

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rature arabe.

littéraire au Canada.

Il a, par ailleurs, émis le vœu de voir la prochaine édition du Salon donner ses lettres de noblesse à l’interculturalité, vu que ces écrivains marocains se trouvent à l’intérieur de la sensibilité de la littérature québécoise et canadienne, et aller de l’avant pour débattre aussi avec des auteurs québécois et canadiens, et dégager ainsi toutes les richesses qui pourraient résulter de ces débats.

Lors de cette cérémonie de clôture, des certificats de reconnaissance ont été attribués à plusieurs femmes et hommes de lettres marocains (de confession musulmane et juive) résidant au Canada, pour souligner leurs efforts inlassables et leur contribution au rayonnement et à la promotion de la culture et de la littérature marocaines en terre canadienne.

Cette soirée a été, par ailleurs, ponctuée par un exposé présenté par l’universitaire et écrivain américano-canadien d’origine marocaine, Najib Redouane, sur la genèse et l’évolution de la créativité littéraire des Marocains du Canada de confession musulmane et juive, dans lequel il a mis l’accent sur la riche contribution de ces plumes et de ces compétences marocaines à la créativité

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Cette soirée de gala a été agrémentée par des morceaux de musique puisés dans le riche répertoire artistique marocain ainsi que par des lectures de poèmes au grand plaisir de l’assistance, composée de plusieurs personnalités issues de divers horizons. Source : Maghreb Arabe Presse


Cultures

1ère édition du Salon du Livre et de la Littérature marocaine à Montréal

Identité et enjeux de la parité Par Kamal Benkirane * De prime abord, mentionnons que la consécration du Maroc comme invité d’honneur lors de la dernière édition du salon international du livre édition 2018 est une idée judicieuse qui projette le Maroc culturel et le livre marocain à l’avant scène. Ainsi, et de par cette participation à cet événement, mandaté par le ministère marocain de la culture en partenariat avec le Centre culturel marocain - Dar Al Maghrib au Canada et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, la culture du dialogue est ouvertement institué entre la culture marocaine et la culture québécoise canadienne diversifiée. Le panorama est certes réjouissant d’attester plus de 2.000 titres, et avec un nombre total de plus de 3.500 exemplaires, édités par diverses sources, dont 9 maisons d’édition, ayant exposés lors de cette manifestation culturelle d’envergure. Cela dit, bien des remarques ont été judicieuses concernant le « nombre » d’auteurs des canadomarocains représentatifs comparativement avec le nombre d’auteurs invités du Maroc et qui jalonnaient les estrades du salon. Deux auteurs canadomarocains présents, c’est largement insuffisant pour prôner la synergie rêvée, initiée depuis des décennies par des auteurs œuvrant en littérature, tous genres confondus et qui manifestent tout de même une certaine vitalité littéraire dans le champ de l’interculturel. Le souci de la parité Là où le stand « Espace de la Diversité » regorgeait de livres d’auteurs ayant publiés au Maroc et quelques livres publiés au Québec. Toutefois, tout en restant constructif, il faut maintenir qu’une exploration poussée auraient pu permettre un magnifique flux d’écrivains et de poètes canadomarocains, et qui auraient pu tisser d’avantage de liens avec leurs concitoyens écrivains marocains et québécois canadiens. Le souci de la parité aurait été souhaitable dans ces circonstances-ci. Ainsi, les enjeux de l’identité, ne doivent-elles pas puiser dont ceux de la parité, avec pour agréments la mise en avant de la valorisation des auteurs, de leurs livres, et donc la mise en avant de plans stratégiques susceptibles de promouvoir les talents sans les museler, de les propulser vers de nouveaux horizons sans les contraindre à une assignation quelconque ?

Bien des pistes peuvent être suggérées, toujours dans un cadre de collaborations et d’alliances entre les institutions et les conseils concernés. En étant que ces alliances ont déjà donné des fruits dans d’autres projets, l’issue de considérer les écrits des marocains comme une plus-value dans la société d’accueil est susceptible de projeter les centre culturels à une réflexion poussée pour promouvoir et sensibiliser ces auteurs dans un cadre de collaboration « inter centre culturels » à travers le monde. Cette approche permettra de faire connaitre plus de noms au sein de la diaspora des créateurs et littérateurs marocains partout dans le monde. Il y a aussi le moyen d’inclure officiellement dans l’agenda culturel local des salons du livre du Maroc les écrivains de la Diaspora comme une partie prenante de l’identité marocaine, ceci dans le sens que toute nouvelle publication d’un écrivain de la Diaspora devrait être signalée, prise en compte par les instances culturels du Maroc et donc automatiquement programmée dans le cadre du salon du livre de Casablanca dés l’année en cours. Ceci contribuera éventuellement à la valorisation des écrits des marocains de la Diaspora. Une autre issue par ailleurs n’en demeure pas moins fiable et qui est celle de valoriser davantage l’apport des personnes culturellement qualifiés dans les administrations et les instances culturelles marocaines, et de se prémunir contre les faux prophètes des arts, et de quelques charlatans de l’événementiel qui usent d’entourloupettes pour des raisons lucratives, ce qui contribue à

museler les vrais talents, et à « mercantiliser » ce domaine au vu et au su de tous. L’implication des citoyens de la Diaspora est vitale pour dynamiser ce type d’initiatives. La complainte est souvent le fort de ceux et de celles qui s’absentent et qui déplorent le manque d’initiatives. Pour tisser des liens et des ponts, il faut prendre ses propres responsabilités dans un esprit de citoyenneté participative, et aussi vis-à vis des attentes de la génération future, celle de nos enfants. * écrivain

De quelques pistes

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Cultures

Cinéma - Festival international Vues d’Afrique

Les ors et les honneurs de la 34ème édition Présenté en partenariat avec Royal Air Maroc, Transporteur officiel, le 34e Festival international de cinéma Vues d’Afrique s’est clôturé le dimanche 22 avril 2018 a, après 10 jours de découvertes, de rencontres, de célébrations au BAOBAR et de voyage à travers l’Afrique et ses diasporas. Le palmarès de cette édition a été dévoilé lors de la cérémonie de clôture qui a eu lieu samedi 21 avril, à la Cinémathèque québécoise, en présence de plusieurs lauréats qui ont pu recevoir leur prix lors d’une soirée spéciale célébrant le Rwanda. Le Palmarès 2018 - Fiction internationale Prix du meilleur long métrage «I Am Not a Witch» (Je ne suis pas une sorcière) de Rungano Nyoni (Zambie, Angleterre) Deux mentions spéciales ont été attribuées aux films «À mon âge je me cache encore pour fumer» de Rayhana (France / Algérie / Grèce) et «Zizou» de Férid Boughedir (Tunisie). Prix du meilleur moyen ou court métrage «Tangente» de Julie Jouve et Rida Belghiat (France - La Réunion) «Rush» de Ludovic Rianando (Madagascar) et« Watu Wote» de Katja Benrath (Allemagne, Kenya) ont reçu des mentions spéciales. Prix de la meilleure interprétation féminine (Ex-aequo) Hiam Abbass, dans le rôle de Fatima, tenancière du Hammam dans le film À mon âge je me cache encore pour fumer Christelle Richard, dans le rôle de Florie du film Tangente Prix de la meilleure interprétation masculine Zied Ayadi, dans le rôle de Zizou Le jury a également remis des mentions spéciales à Yann Gael, dans le rôle de Samuel Rénia du film Le Rêve français et à Henry B. J. Phiri, dans le rôle de l'officier du gouvernement du film I Am Not a Witch (Je ne suis pas une sorcière) Le jury de la compétition fiction internationale était composé de Grégoire Viau, Louisa Lafable et Marie-Aline Vadius. Les prix de cette compétition sont offerts par Vues d’Afrique et les prix d’interprétation par le Centre Culturel Marocain - Documentaire international Prix du meilleur long métrage «This is Congo» de Daniel McCabe (République Démocratique du Congo,

États-Unis, Canada, Qatar). Deux mentions spéciales ont été accordées à «Quand Paul traversa la mer»de Jakob Preuss (Allemagne) et «Burkinabè Rising : l’art de la résistance au Burkina Faso» de Iara Lee (Burkina Faso, Bulgarie, ÉtatsUnis). Prix du meilleur moyen ou court métrage «On est tous pygmées» de Hélène Charpentier (Gabon, France) Le jury de la compétition documentaire internationale était composé de Kalil Koulibaly, Johane Bergeron et Yvette Mistrale Mbogo. Les prix de cette compétition sont offerts par le TV5 Québec Canada. - Regards d’ici Prix ONF de la meilleure production indépendante «Evasion» d’Anjali Nayar (Canada) Prix LOJIQ de la mobilité francophone pour les réalisateurs canadiens de moins de 35 ans «Le baobab et la colombe» de Jean Beaudin (Canada) Le jury de la compétition Regards d’ici était composé de Dorothée Oum, Joseph André et Leila Lyadini. Les prix de cette compétition sont offerts par l’Office national du film du Canada (ONF) et Les Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ). - Afrique connexion Prix du public de la meilleure série par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) (Ex-aequo) «Oasis» de Angela Aquereburu et Jean Luc Rabatel (Togo) «C’est la vie» de Alexandre Rideau (Sénégal) - Droits de la personne Prix CIDIHCA Droits de la personne «Frontières» de Apolline Traoré (Burkina Faso, France) Deux mentions spéciales ont été accordées aux films «Watu Wote» de Katja Benrath (Allemagne, Kenya) et« I Am Not a Witch» (Je ne suis pas une sorcière) de Rungano Nyoni (Zambie, Angleterre) Le jury de la compétition Droits de la personne était composé de Mariza Rosales Argonza, Michel Régnier et Pascale Leblanc. Le prix de cette compétition est offert par le Centre International de Documentation et d’Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA). - Développement durable Prix IFDD Développement durable

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«Malaria Business» de Bernard Crutzen (Belgique, Congo, Sénégal, Madagascar) «En éclaireur» de Coline Morand (France, Haïti) a reçu une mention spéciale du jury. Prix UPA DI récompensant le meilleur film sur les réalités agricoles «Permakabadio»de Anouk Lejczyk (Sénégal)

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Le jury de la compétition Développement durable était composé de Éliane Ubalijoro, Nadine Otsobogo et Nicolas Shuku Onemba. Les prix de cette compétition sont offerts par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) et l’UPA Développement international (UPA DI).


Cultures

Musique du monde

El Son Sonó sacré à la 12ème édition des Syli d’or C'est le 26 avril 2018 qu'a eu lieu la Grande Finale des Syli d'Or de la Musique du Monde. Les trois finalistes, chacun dans le style qui les caractérise, ont su se surpasser pour convaincre et épater le jury de professionnels ainsi que le public.

Syli d'or 2018 : El Son Sonó Syli d'argent 2018 : TokaTaNoka Syli de bronze 2018 : Kenzow Mention d'honneur 2018 : Ramon Chicharron Prix AFROPOP : El Son Sonó

D'emblée, les deux virtuoses de TokaTaNoka (France - Québec) ont enchaîné les compositions originales, influencées par la musique basque, devant un public fasciné. Kenzow (Burkina Faso) a embarqué les spectateurs dans son univers métissé, rythmé par des inspirations reggae et afro-urbaine. Pour terminer, El Son Sonó (Pérou) a enflammé une salle déjà conquise grâce à ses sonorités festives d'Amérique latine.

Le Prix Afropop, décerné par l’équipe de la radio Afropop Worldwide basée aux EtatsUnis, a récompensé l’artiste qui a réalisé la meilleure performance scénique parmi les neuf demi-finalistes. Ainsi, la musique et le talent du lauréat El Son Sonó dépassera largement les frontières du Canada et du Pérou !

Voici les récipiendaires de la 12e édition des Syli d'Or de la Musique du Monde :

Quant aux trois finalistes, ils vont se partager des prix prestigieux d'une valeur de 45 000$.

El Son Sonó bénéficiera aussi d’un véritable accompagnement artistique pour lancer sa carrière : entre autres, 20 heures d’enregistrement dans le studio TROUBLEMAKERS ainsi que la création d'outils promotionnels (un

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dossier de presse, des séances photos professionnelles, etc.). Vous pourrez retrouver TokaTaNoka (France - Québec), Kenzow (Burkina Faso) et El Son

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Sonó (Pérou) lors de la 32e édition du Festival Nuits d’Afrique, qui aura lieu du 10 au 22 juillet 2018.


Sports

Mondial 2026: Trump affaiblit la candidature nord-américaine…

... en menaçant sur Tweeter quiconque s’aviserait de ne pas soutenir l’Amérique impériale Avec un énième tweet controversé, Donald Trump n’a pas rendu service à la candidature nordaméricaine à l’organisation de la Coupe du monde 2026 de football, jugent ces derniers jours des experts qui voient désormais le Maroc, l’autre projet en lice, tenir la corde. Pour la première fois, en effet, le président a apporté son soutien à la candidature des États-Unis, du Canada et du Mexique et comme souvent, il l’a fait sur Twitter. «Les États-Unis ont mis au point un projet FORT avec le Canada et le Mexique pour la Coupe du monde 2026», a-t-il écrit. Avant de lancer des menaces à peine voilées à ceux qui ne soutiendraient pas ce projet américano-canado-mexicain. «Cela serait dommage que les pays que nous soutenons en toutes circonstances fassent campagne contre la candidature américaine. Pourquoi soutiendrions nous ces pays quand ils ne nous soutiennent pas (y compris à l’ONU)», a asséné le milliardaire républicain. Les responsable d’United 2026, le comité de candidature nordaméricaine, n’ont pas officiellement réagi à ce tweet, mais il ne fait pas leurs affaires alors que le Maroc a reçu des soutiens de marque ces dernières semaines, dont celui de la France.

«Je pense que Trump a peut-être coulé la candidature», estime même Andrei Markovits, professeur à l’université du Michigan et co-auteur d’un livre sur le football aux États-Unis. «Dans le monde du sport mondial, il n’y a rien de plus sexy que de se déchaîner contre ces Yankees qu’on aime détester», rappelle-t-il. «Cela donne aux pays qui n’avaient pas encore fait leur choix un prétexte bienvenu (pour soutenir le Maroc). Beaucoup de pays aiment être en position de balancer sur les États-Unis. Si je devais parier, je dirais que c’est le Maroc qui a la main maintenant», assure M. Markovits. «Difficile de prédire» Il faudra attendre le 13 juin à Moscou, à la veille du coup d’envoi du Mondial-2018 en Russie, pour savoir à qui la Fédération internationale du football (Fifa) attribuera cette première phase finale à 48 équipes. Après le retentissant scandale de corruption qui a secoué la Fifa, notamment pour l’attribution en 2010 des Coupes du monde 2018 et 2022, le processus de désignation a modifié en profondeur: les 211 présidents de fédérations-membre voteront, et non plus les seuls 24 membres

du comité exécutif. Le résultat du vote est donc plus difficile à prévoir, mais Jaimie Miller, de New Fifa Now, une association qui a fait campagne pour une réforme en profondeur de la Fifa, anticipe lui aussi une victoire du Maroc: «Je ne serais pas étonné, cela ne me surprendrait pas beaucoup que l’intervention de Trump ait un rôle», souligne-t-il. «C’est vraiment difficile de prédire ce qui va se passer: il y a d’un côté une option logique,

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mais de l’autre, il y a des aspects émotionnelles», rappelle-t-il. La candidature nord-américaine faisait jusque-là figure de grandissime favorite avec ses stades modernes et ses infrastructures. Mais le Maroc, battu de peu (10 voix à 14) en 2002 par l’Afrique du Sud pour l’organisation de la Coupe du monde 2010, n’a pas dit son dernier mot. «Le Maroc a beaucoup d’expérience dans les processus de candidature, il sait comment

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la Fifa fonctionne, il a fait du bon boulot pour faire avancer sa cause», constate Peter Alegi, professeur à l’université de Michigan State et spécialiste de la Fifa. «Je pense que la xénophobie et l’isolationnisme de l’administration Trump ont un impact négatif sur la candidature nord-américaine, mais il ne faut pas non plus exagérer son importance», conclut-il. Source: Agence France Presse


Actes

Hommage à un engagement de vie

Badreddine Filali-Baba, Chevalier de l’Ordre Lafayette

L’acteur associatif Badreddine Filali Baba a été intronisé vendredi 13 avril Chevalier de l’Ordre Lafayette au siège de l’Union française de Montréal en présence d’un nombreux public composé d’officiels, d’amis et de proches du nouveau Chevalier. Ému, M. Filali Baba considère cette distinction comme le couronnement de tout un parcours associatif et professionnel. Ce dernier a été effectué essentiellement pour le compte du Groupe Lafarge-Holcim, leader mondial de l’industrie du ciment, au sein duquel il a occupé divers poste de responsabilités que ce soit au Maroc, en Suisse ou au Canada. Il n’était d’ailleurs pas peu fier d’annoncer la présence de M. Jean-Maurice Forget , viceprésident du groupe pour le Canada qui a tenu à assister à cette

cérémonie où un ancien collègue apprécié a été distingué.

Une fois installé au Canada au tout début des années 2000, le nouveau Chevalier n’a jamais oublié son Maroc en dépit d’une charge de travail fort exigeante. Il était ainsi un consultant écouté au Forum des compétences canadomarocaines et assiste toujours assidument à nombre très appréciable d’activités communautaires, allant de la culture au patrimoine en passant par des conférences et autres pièces de théâtre. Autant dire que le jeune retraité et grandpère mène une vie bien pleine à cheval entre Montréal et Rabat. Au Maroc, Badreddine Filali Baba mène une vie tout aussi trépidante en sélectionnant soigneusement

ses activités. À rappeler à ce titre que Badreddine Filali Baba est également membre de l’Ordre Lafayette Maroc, créé tout récemment et qui entend servir de pont entre les deux rives de l’Atlantique, notamment dans l’aspect historique touchant les relations maroco-américaines.

L’Ordre Lafayette est appelé à organiser une série d’activités que ce soit au Canada, aux États-Unis ou au Maroc et il est prévu qu’au courant de cet été quelques événements aient lieu au Maroc. Pérenniser le fait français au Canada et aux États-Unis, recenser les sites de mémoire, évoquer l’héritage du Marquis de Lafayette qui a donné son nom à cette institution… font

partie des missions que l’Ordre Lafayette entend mener à bien. Félicitations au Chevalier et remerciements au Grand

Commandeur Gérard Charpentier qui a honoré l’une des figures de proue de la communauté marocaines.

Distinction de l’Ontario pour les membres du comité exécutif de l’AMDT

Les membres du comité exécutif de l’association marocaine de Toronto ont été honorés et ont reçu la Distinction de l’Ontario pour leurs années de services bénévoles pour la communauté. L'honorable Laura Albanese,

Ministre des Affaires civiques et de l’Immigration, offre cette reconnaissance aux personnes qui fournissent un service dévoué à une organisation, association et leur communauté.

d’ancienneté sont: - Mme Fatiha Mountassir, - M. Mohamed Ferhat, - M. Hassan Douelrachad, - Mme Nadia Rachadi, - M. Zakaria Habib - M. Salaheddine Tahori

Les récipiendaires de ce prix pour cette par ordre

Nos sincères félicitations à l’ensemble de la communau-

té marocaine de l’Ontario pour avoir été reconnue et récompensée à travers cette reconnaissance de l’exécutif de l’Association marocaine de Toronto, à M Faouzi Metouilli, président, pour son dévouement, abnégation et travail d’équipe ainsi qu’aux récipiendaires de cette impor-

tante distinction pour leur altruisme, disponibilité et sens de responsabilité lorsque le devoir de servir la communauté et de promouvoir l’échange et l’inclusion appellent.

CCA : Excursion à Ottawa le samedi 05 mai 2018 Le Centre Culturel Algérien (CCA) organise une excursion à Ottawa le samedi 05 mai 2018. Détails de l’événement : Destination : Ville d'Ottawa Date départ : Samedi 05 mai 2018 Durée de l’excursion : Une journée Heure de Départ : 7h30 du matin Point de départ : Devant le local du CCA (2348, Jean-Talon Est, bureau 307, métro Iberville) Heure prévue du Retour : 20h30-

21h00 à Montréal Le prix de l’excursion comprend : Transport en autobus de luxe (climatiseur + vidéo + toilette) Animation dans le bus Pause-café du matin (petit déjeuner) Visite de la maison du gouverneur Visite guidée du parlement Pour plus d'information : Achat de billets :

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Veuillez vous présenter au siège du CCA pour acheter vos billets pendant nos heures d'ouverture (Jours de semaine de 18h30 à 21h. Samedi et dimanche: Adresse: 2348, Jean Talon Est, Bureau 307, Montréal (Québec), H2E 1V7 Canada, Merci d'appeler avant de passer au 514 721-4680). Adresse courriel: info@ccacanada. org

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Pour en savoir davantage sur l’objectif et le déroulement de ces excursions ainsi que sur les conditions qui s’appliquent à ce type d’activités récréatives organisées par le Centre Culturel Algérien, lire la charte des excursions. Cette charte est disponible au secrétariat du ou sur le site Internet à l’adresse : http://ccacanada.org


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