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nº 169 du 24 novembre au 7 décembre 2011

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Bombardier Aéronautique au Maroc

200 millions de dollars à investir et 850 emplois directs Page 5

34e Salon du livre de Montréal

Voyager dans les livres, voyager dans le temps

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Sommaire

Et puisqu’il faut bien faire quelque chose…

Industrie

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Entente entre Rabat et Bombardier Aéronautique

François Legault finit de monter en en ligne

Éditorial

Politique

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Nouvelle feuille de route pour le Maghreb

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Le Maroc et l’Algérie appellent à un sommet de l’UMA

Reconnaissance des compétences acquises à l’étranger

Aide financière de 207 000 $ Entretien

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Société

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Editeur : Abdelghani Dades.

Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA

Directeur Général Rachid Najahi.

Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal

Rédaction : Jalal Bouzrara, Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane Bnou-Nouçair, Jamila Bourmaki, Zahira EL Wahid Megherbi Publicité : Amine Benjelloun, Rachid Najahi. Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi.

Les insurgés syriens, libyens et égyptiens proclament leurs frustrations civiques et exigent que soit restaurées leur dignité citoyenne, les indignés grecs, espagnols, américains et canadiens crient leurs frustrations économiques et revendiquent plus de justice. Et partout les soubresauts des sociétés humaines se heurtent à l’agacement de ceux qui les gouvernent, les uns à coups de matraques et les autres aux armes. Les choses se compliquent encore avec des initiatives internationales qui ressemblent à s’y méprendre à une fuite en avant. Ainsi en est-il de ce que nous décrivons (page 20) comme une «politique méditerranéenne du Canada»; cette décision d’Ottawa de maintenir en Mare Nostrum les unités militaires sortant de l’intervention en Libye dans le cadre d’un plan de lutte contre le terrorisme. En vérité, il ne s’agit pas d’une politique canadienne, mais d’une action concertée, prolongeant les interventions armées de la dernière décennie d’abord en Iraq, puis en Afghanistan, et enfin contre Khaddafi. Pour quels motifs? Pas le pétrole, cela ferait trop cher le baril. Mais plutôt le souci de trouver un «ennemi extérieur» qui permettrait, au nom de la sécurité et de la protection des valeurs occidentales, de taire les voies intérieures discordantes. Accessoirement cela permet aussi de garder en santé l’industrie de l’armement et les banques, ces «mamelles de l’occident».

Les «convergences spirituelles»

Trois femmes à la Une de l’actualité communautaire maghrébine

Il est toujours étonnant de regarder le spectacle qu’offrent le monde et sa vie. La vie des peuples et des nations s’entend. L’animation est partout, à l’Est comme à l’Ouest et encore au Sud; l’indignation aussi. Les motifs de l’agitation, universelle, sont certes divers mais partout règne la même incompréhension.

L’«ennemi extérieur» est trouvé, c’est le terrorisme. En sous-titre on peut lire «l’islamisme» et les politologues ne manqueront pas d’en forcer le portrait en assénant leurs vérités : le Hamas à Gaza, Annahda en Tunisie, la menace «barbue» en Syrie convulsive ou en Égypte ensanglantée, les coulisses du nouveau pouvoir libyen et demain peut-être le score électoral du PJD au Maroc. Prétexte que tout cela. Car ce «virage à droite» du monde arabo-musulman vaut, objectivement, celui que l’on observe ailleurs dans le monde, avec des renversements de majorités politiques qui ne cessent de ren-

voyer les partis de gauche dans l’opposition, qui ne cesse de ramener à l’avant-scène des gouvernements se référant aux valeurs chrétiennes (de charité pour les votants mais évangélisatrices dans la perception des élus) et au glaive de la bonne nouvelle civilisatrice. Difficile de ne pas voir dans tout cela le dernier effet de la Mondialisation. On sait en effet que les modes intellectuelles mettent du temps à se propager dans l’esprit des peuples; mais qu’elles y séjournent plus longtemps et créent des comportements qui peuvent affecter une ou deux générations durant les comportements et les actes collectifs. Depuis que nos leaders ont commencé à ne jurer que par la religion et la loi du marché, trois décennies se sont en effet écoulées. Les peuples ont maintenant compris la chose… pour n’en retenir que la nécessaire résistance à une perte d’identité prévisible. D’où un repli sur ce qui rassure, essentiellement la foi en un Dieu garant de justice et d’équité. Mais ce qui pour les puissants de ce monde est tolérable à l’ombre de la Croix ne peut pas l’être à l’ombre du Croissant. Que les Constitutions du Portugal et de la Grèce mentionnent une religion d’État, que la Reine d’Angleterre soit cheffe de l’Église anglicane, qu’un Premier ministre ou un Président à l’Ouest se réfère aux Évangiles dans l’exercice de ses fonctions et ses prises de décisions ; tout cela ne dérange pas; mais qu’un texte fondamental, ailleurs, postule l’Islam ou qu’un dirigeant ou un opposant arabe commence ses allocutions par un rituel «Bismillah»… cela retentit déjà comme une explosion et annonce grands périls. Alors aux armes, et tant pis si de pauvres américains ne peuvent pas se soigner et se nourrir, tant pis si cinq millions d’espagnols sont au chômage. Tant pis aussi si, dans les squares de New York ou de Toronto, appuyée par les cairotes et les damascènes, la Rue – c’est-à-dire le peuple – proclame une vérité : ce n’est pas le terrorisme l’ennemi, c’est la pauvreté. Ce n’est pas par les armes que l’on trouvera la solution; c’est par la réflexion et l’action publiques que l’on imaginera un nouveau modèle de société qui renouvellerait ou remplacerait le sénile modèle capitaliste dont seules les injustices sont désormais universelles et visibles. L’exercice est, on s’en rend compte, trop difficile à mener. Les solutions faciles n’en deviennent que plus tentantes. Et tant qu’à devoir agir…

et du site web: www.atlasmedias.com

Abdelghani Dades

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Coopération

Industrie

Entente entre Rabat et Bombardier Aéronautique pour la création d'une unité de production industrielle au Maroc Le gouvernement marocain et la société canadienne Bombardier Aéronautique ont signé, mercredi 16 novembre, un mémorandum d'entente pour la création d'une unité de production industrielle de nouvelle génération dans le Royaume, pour un investissement de 200 millions de dollars. La nouvelle unité industrielle, spécialisée dans l'assemblage des pièces d'avions, permettra de générer 850 emplois directs et 4.000 emplois indirects. Le chef du gouvernement, M. Abbas El Fassi a souligné, lors de la cérémonie de signature de ce mémorandum, l'importance du projet d'investissement porté par Bombardier Aéronautique, troisième constructeur mondial d'avions civils, avec un chiffre d'affaires de 17,7 milliards de dollars à fin janvier 2011 et 30.000 emplois dans neuf sites de production en Amérique du Nord, au Mexique et en Irlande.

Le secteur de l'aéronautique au Maroc, a-t-il rappelé, a enregistré une évolution notable, dynamique appelée à être confortée après l'implantation du groupe canadien dans le sens de la création de davantage de richesses sur le moyen terme et du transfert de technologie et de savoir-faire. Cet accord est porteur d'un message à l'adresse de la communauté internationale montrant qu'il est possible d'instaurer des partenariats gagnantgagnant, susceptibles de contribuer à aplanir les difficultés dont pâtissent les économies développées ou en développement. Le PDG de Bombardier Aéronautique Guy Hachey s'est pour sa part dit satisfait de la conclusion de cet important accord, fruit d'une série de négociations "constructives" et de la confiance placé par le groupe dans le potentiel du Maroc en matière d'investissement, affirmant sa disposition à développer

M. Abbas El Fassi, premier ministre du royaume du Maroc

ce partenariat sur le long terme. Le mémorandum d'entente a été signé, côté marocain, par le ministre de l'Économie et des finances et le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies et, du côté de la société canadienne, par le président, chef des opérations de Bombardier Inc. Cette cérémonie s'est déroulée en présence du ministre délégué chargé

M. Guy Hachey, PDG de Bombardier Aéronautique

des affaires économiques et générales, du secrétaire général du ministère de l'Économie et des finances, des directeurs généraux de la Caisse de Dépôt et de Gestion et de l'Agence marocaine de développement des investissements, de représentants du secteur privé marocain et de l'ambassadeur du Canada à Rabat. Source : Maghreb Arabe Presse

Un billet de 100$ tout neuf !

La Banque du Canada vient de mettre en circulation le nouveau billet de 100 $, le tout premier billet de banque canadien à avoir été fabriqué en polymère. Le gouvernement du Canada avait annoncé dans son budget 2010 que le pays se tournerait vers les billets en matière synthétique qui sont bien plus durables que ceux de papier. La Banque du Canada estime qu'ils devraient survivre 2,5 fois plus longtemps à leur séjour dans les poches des consommateurs. Les billets sont doux et cireux. Ils ne peuvent se froisser et ne semblent pas pouvoir se déchirer; ils peuvent toutefois se plier. Ils sont aussi plus difficiles à contrefaire que le papier-monnaie, surtout grâce à leurs fonctions de sécurité. De l'encre en relief, des chiffres dissimulés et des images métalliques ont notamment été insérés dans la conception. Les billets de 100 $ comportent, comme les anciennes coupures, deux portraits de

l'ancien premier ministre Robert Borden, qui a dirigé le gouvernement du Canada de 1911 à 1920. L'un des deux portraits surplombe une image de la Tour de la Paix, sur la colline du Parlement. Ce billet a aussi un thème, celui de l'apport du Canada à l'innovation médicale. Il sera lancé en avant-midi, lundi, au cours d'une activité officielle qui se tiendra à l'Institut de recherches cliniques de Montréal. Le billet de 50 $ doit être lancé en mars prochain. Il sera orné d'une carte du Nord canadien et d'une image du navire de la Garde côtière Amundsen, un briseglace utilisé à des fins de recherche. Le graphisme des billets de 5, 10 et 20 $ sera dévoilé plus tard. On sait toutefois qu'ils porteront respectivement sur le bras canadien utilisé par la Station spatiale internationale, sur le chemin de fer transnational et sur le Monument commémoratif du Canada à Vimy. Les couleurs des billets resteront les mêmes.

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Coopération

Bombardier Aéronautique au Maroc

200 millions de dollars et 850 emplois directs

L’annonce de l’accord entre le Maroc et Bombardier et du nouvel établissement manufacturier au Maroc a été faite pendant le salon aéronautique de Dubaï 2011. Bombardier Aéronautique avait annoncé qu’elle avait signé une lettre d’entente avec le gouvernement du Royaume du Maroc afin d’établir des installations de fabrication au Maroc. Investissements et emplois Bombardier Aéronautique a l’intention d’investir environ 200 millions $ US en équipement, en immeubles et en coûts de démarrage dans les huit prochaines années. La nouvelle usine de Bombardier Aéronautique au Maroc, dont la mise en place devrait être effectuée en différentes phases à compter de 2012, comprendra d’abord des installations pour l’assemblage partiel de structures simples. La production à la nouvelle usine devrait commencer en 2013. Les détails concernant l’implantation de l’unité et les types de composants qui y seront fabriqués seront précisés dans les prochains mois.

D’ici la fin de 2020, 850 employés qualifiés devraient travailler aux instal-

lations du Maroc. Bombardier Aéronautique ne s’attend pas à ce que la création de la nouvelle unité de production ait une incidence sur les effectifs actuels de ses autres sites au Canada, au Mexique et en Irlande.

Premier bénéfices « La mondialisation de notre industrie nous a ouvert la porte à de nouveaux marchés et à de nouvelles occasions d’affaires », a déclaré Guy C. Hachey, président et chef de l’exploitation, Bombardier Aéronautique. « Nous avons progressivement accru la présence de notre entreprise dans le monde et continuons aujourd’hui de mieux servir nos clients internationaux» a également tenu à préciser M. Hachey. Comme pour lui donner raison, la Bourse a bien réagit puisque à Toronto, dès l’annonce du projet marocain en fin de matinée du 16 novembre, l'action de Bombardier s'échangeait à 4,36$, en hausse de 1,2%. Projet à long terme et raison d’un choix « Bombardier Aéronautique s’est engagée à établir une relation à long terme avec le gouvernement marocain afin de créer une industrie aéronautique de

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calibre mondial dans le pays », a ajouté M. Hachey. « En établissant des installations de fabrication entièrement intégrées au Maroc, Bombardier Aéronautique sera un catalyseur de l’industrie aéronautique dans le pays et aura la possibilité de transmettre des connaissances et de partager des processus de fabrication complexes. »

Maroc pour un certain nombre de raisons, soit : des coûts manufacturiers concurrentiels sur le plan international, de faibles coûts de transport d’expédition, la proximité avec l’Europe et l’engagement du gouvernement marocain à développer l’industrie aéronautique devait ajouter un communiqué de l’entreprise.

Bombardier Aéronautique a choisi le

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Canada

Projet de loi sur la réforme démocratique

Adoption au pas de charge ? Les audiences du comité parlementaire chargé d'étudier le projet de loi C-20 sur la réforme de la carte électorale du Canada; projet dont l'adoption semble de plus en plus pressante aux yeux du gouvernement conservateur; ont débuté le 16 novembre 2011. Le directeur général des élections, Marc Mayrand, invité à répondre aux questions du comité, a d'ailleurs apporté de nouveaux arguments aux conservateurs apparemment désireux d'adopter le projet de loi d'ici la publication des données du dernier recensement, début février.

Québec s'en ferait offrir 3.

Tout retard dans l'adoption du projet de loi C-20 viendrait, selon le DGE, compromettre la capacité d'Élections Canada de mettre en œuvre la réforme à temps pour les prochaines élections fédérales, prévues en 2015. Il n'en fallait pas plus pour que les députés conservateurs siégeant au comité s'animent: «Il faut faire ce travail maintenant, en novembre et non en janvier», a pressé le conservateur Scott Reid. Rappelons que la réforme consiste, en gros, à offrir aux provinces qui l'ont élu, davantage de sièges au Parlement. L'Ontario recevra donc 15 nouveaux sièges, la ColombieBritannique et l'Alberta 6 chacune. Le

Le projet de loi qui, dans sa mouture initiale, ne prévoyait pas de nouvelles circonscriptions pour le Québec, accordera finalement trois sièges à la Belle Province, augmentation insatisfaisante aux yeux du député néodémocrate David Christopherson. Ce dernier, se posant en défenseur des intérêts québécois, a fait valoir que la reconnaissance du peuple québécois comme nation par le gouvernement conservateur en 2006 aurait dû en principe se traduire par un plus grand nombre de sièges pour cette province. Le député ontarien a aussi souhaité que le gouvernement explique ce revirement envers le Québec. «Parce

Une représentation plus équitable Soucieux d'élever le débat au-dessus de ces basses considérations électoralistes, le ministre Uppal, s'appuyant sur les chiffres, implacables et impartiaux, répétera plusieurs fois le même discours pendant la matinée, à savoir que la nouvelle carte électorale permettra une représentation plus équitable de chaque province au Parlement, sans toutefois pénaliser les provinces moins peuplées.

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M Tim Uppal ministre d’État en charge de la Réforme démocratique (deuxième à partir de la gauche), lors du 7e Iftar du Groupe Atlas Média

que ça vous arrange?» Non, répondra le ministre Uppal, il ne s'agit pas là d'un traitement spécial, mais d'un effet positif de la nouvelle formule servant à protéger les provinces d'une éventuelle sous-représentation aux Communes. Les conservateurs ont aussi profité de l'occasion pour qualifier de «folie furieuse» la proposition des libéraux de garder la députation à son niveau actuel (308) pour la redistribuer entre les provinces en fonction de leur poids

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démographique. «Cette proposition ferait des gagnants et des perdants. Nous ne trouvons pas ça juste», a conclu Tim Uppal. Dûment noté. Question lancinante: qui gagnera à ce que le projet de loi C-20 soit adopté avant le 8 février prochain? La réponse aux élections de 2015. Source : Presse canadienne

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Québec

François Legault finit de monter en en ligne

Et la Coalition pour l'avenir du Québec entra en scène… Après neuf mois de gestation, la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) a finalement vu le jour. Les cofondateurs François Legault et Charles Sirois ont présenté le 16 novembre les couleurs, le logo et le plan d'action du nouveau parti politique. Au cours des derniers mois, le mouvement politique a dévoilé ses grandes orientations en matière d'économie, de santé, d'éducation et de culture. La Coalition propose de fusionner les commissions scolaires avec les directions régionales de l'éducation, d'éliminer les élections scolaires et de permettre aux universités de moduler les frais de scolarité en fonction des programmes d'études. En santé, elle souhaite modifier la rémunération des médecins de famille, abolir les agences de santé et de services sociaux et contrôler le coût des médicaments. Son programme économique mentionne

notamment la nécessité de revaloriser l'entrepreneuriat. Les fondateurs de la Coalition, deux hommes d'affaires, se disent inquiets du manque de relève dans ce domaine et prônent la création d'entreprises dans la province. Ils ont également insisté sur l'importance de réduire la dette publique. Finalement, en matière culturelle, la CAQ propose de réduire le nombre d'immigrants reçus au Québec à 45 000 par année pour une période de deux ans afin de favoriser leur francisation. Un nouveau joueur agaçant La présence de M. Legault dans le milieu politique québécois agace ses adversaires en raison de son succès dans les sondages, d'autant plus que l'ancien ministre du gouvernement de Lucien Bouchard était populaire avant même d'avoir formé son parti politique. Autant le premier ministre du Québec,

Jean Charest, que la chef du Parti québécois, Pauline Marois, souhaitent que M. Legault se positionne sur l'échiquier politique. Jean Charest a ainsi sommé M. Legault de clarifier certaines de ses positions, notamment sur la souveraineté, lors de l'assemblée d'investiture du député libéral de la circonscription de LaurierDorion.

M. François Legault

Le PQ a quant à lui rappelé que M. Legault était jadis « impatient » dans le dossier de la souveraineté, alors qu'il prône désormais l'évacuation de la question pour une période d'au moins 10 ans. Le PQ a prévenu les Québécois de se méfier du mirage Legault, au cours d'une conférence de presse réunissant trois députés - Bertrand St-Arnaud (Chambly), Martine Ouellet (Vachon) et Carole

Poirier (Hochelaga-Maisonneuve). Finalement, Françoise David a également tiré sur la CAQ, lors de sa mise en candidature dans la circonscription de Gouin. Elle a déclaré que le Québec compte maintenant un parti de droite de plus. « Des solutions comptables, des solutions d'abolition de structures pour régler des problèmes comme celui du décrochage scolaire, ça n'a rien à voir. »

Services municipaux - Projet de loi 31

11 corps de police pourraient disparaître Les policiers municipaux poursuivent leur offensive pour empêcher le démantèlement de leurs services dans 11 villes de la province, comme le propose le gouvernement du Québec dans son projet de loi 31.

La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM) dénoncent certaines dispositions du projet de loi présenté au début du mois par le ministre de la Sécurité civile, Robert Dutil. Ils s'élèvent notamment contre une clause visant à éliminer les corps policiers locaux dans les municipalités de moins de 100 000 habitants pour se tourner vers les agents de la Sûreté du Québec (SQ). Les policiers soutiennent que la population s'oppose à cette mesure et que le gouvernement doit respecter sa volonté. Ils s'appuient sur un sondage Léger Marketing qui révèle que les Québécois tiennent à

conserver leurs corps de police municipaux.

Le coût du projet dénoncé

Quelque 83 % des répondants se disent satisfaits de leur service de police municipal et 71 % d'entre eux ne souhaitent pas s'en départir. Deux tiers des répondants craignent aussi que les policiers de la SQ soient moins présents sur leur territoire et qu'ils répondent moins rapidement aux appels d'urgence.

Les policiers municipaux dénoncent aussi le coût du projet de loi, car la facture de ces nouvelles mesures serait assumée à hauteur de 50 % par le gouvernement.

Présenté samedi en conférence de presse, le sondage a été réalisé auprès de 2385 personnes dans les 103 villes de la province qui sont desservies par un corps de police municipale. Les 11 municipalités qui perdraient leurs corps policiers sont Bromont, Granby, Memphrémagog, Mont-Tremblant, SaintGeorges, Saint-Jean-sur-Richelieu, SaintJérôme, Sainte-Adèle, Sainte-Marie-deBeauce, Rivière-du-Loup et Thetford Mines.

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« C'est inéquitable que le contribuable qui paie pour son corps de police municipale doive payer aussi pour les économies générées à Drummondville, à Valleyfield, à Rivière-du-Loup ou à Sainte-Adèle prochainement parce que ces conseils municipaux là veulent abolir [leur service de police local] pour aller chercher des économies », a déclaré le président de la FPMQ, Denis Côté.

assumé par tous les citoyens du Québec », a-t-il expliqué.

Le président de la FPPM, Yves Francoeur, abonde dans le même sens. « Le projet de loi 31 va permettre à 11 municipalités supplémentaires de passer au service de la Sûreté du Québec, mais le gouvernement leur charge seulement 53 % de la facture. Donc le 47 % de subvention restant est

« J'ose croise qu'avec ce sondage le ministre va se rallier à la volonté de la population et va abandonner son projet de loi », a conclu M. Côté. Source : Presse canadienne

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La FPPQ doit rencontrer la semaine prochaine le ministre Robert Dutil pour discuter du dossier et tenter de faire revenir le gouvernement sur sa décision.


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Monde

Nouvelle feuille de route pour le Maghreb ?

Le Maroc et l’Algérie appellent à un sommet de l’UMA Le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci, et son homologue marocain Taïb Fassi Fihri se sont rencontrés mercredi 16 novembre à Rabat. Les deux politiciens ont décidé de la tenue d’urgence d’un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), d’après un communiqué officiel. Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, a précisé le elndemain que les deux ministres ont estimé que cette rencontre devait se faire dans les plus brefs délais afin d’évaluer la situation dans la région et explorer les opportunités de coopération. Mourad Medelci avait déclaré en marge de la réunion extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe consacré à la situation en Syrie à Rabat : "Nous

avons une feuille de route, qui a démarré il y a quelques mois à travers des rencontres ayant réuni les différents ministres des deux pays et qui ont commencé à produire des effets concrets". Fondée le 17 février 1989 à Marrakech à l’initiative de feu Hassan II, en présence de chefs d’État maghrébins, l’Union du Maghreb Arabe (UMA) a pour ambition d’unir les pays du Maghreb sur tous les plans et de favoriser la libre circulation des personnes et des biens. L’engagement de Hassan II de construire un grand Maghreb uni, est aujourd’hui encore l’un des principaux objectifs de Mohammed VI, qui appelle sans cesse l’Algérie à normaliser ses rapports avec le Maroc, à ouvrir ses frontières et à entreprendre la construction de l’édifice Maghrébin.

M. Taib Fassi Fihri ministre des Affaires étrangères du Maroc

A l’occasion du 36ème anniversaire de la marche verte, le Roi marocain avait encore une fois invité l’Algérie à adhérer au processus de construction du grand Maghreb Arabe, pour la

M. Mourad Medelçi ministre des Affaires étrangères de l'Algérie

"concrétisation commune des attentes des générations présentes et à venir qui aspirent à l’avènement d’un ordre maghrébin nouveau, fort de cinq pays".

Le Maroc rappelle son ambassadeur en Syrie

« Le roi Mohamed VI a décidé mercredi 16 novembre, de rappeler l'ambassadeur du Maroc en Syrie après l'attaque par des manifestants syriens de l'ambassade du royaume à Damas », a fait savoir Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères. « Nous avons vu ces der-

niers jours des manifestations inacceptables, préparées et organisées au cours desquelles plusieurs manifestants ont attaqué les ambassades de pays européens, américains et arabes », a ajouté le chef de la diplomatie marocaine, cité par TF1 News.

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Par ailleurs, la Ligue arabe, réunie à Rabat, a lancé un ultimatum au gouvernement syrien. En effet, l’instance panarabe s’est mise d’accord pour donner un délai de « trois jours (commençant à courir le 16 novembre) au gouvernement syrien pour arrêter la répression sanglante » à l’encontre de

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la population civile, a indiqué Hamad ben Jassem, Premier ministre du Qatar. Si Damas ne respecte pas ce délai, « des sanctions économiques seront adoptées contre la Syrie ».

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Migrations & intégration

Reconnaissance des compétences acquises à l’étranger

Aide financière de 207 000 $ pour faciliter l’accès des personnes immigrantes aux professions de physiothérapeute et de thérapeute en réadaptation physique La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Mme Kathleen Weil, vient d’annoncer l’octroi d’une aide financière de 207 483 $ à l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ) qui régit les professions de physiothérapeute et de thérapeute en réadaptation physique. Ce soutien financier servira à la conception d’outils d’évaluation et de reconnaissance des compétences des candidats formés à l’étranger. « Nous savons que la réussite de l’intégration des personnes immigrantes passe par l’obtention d’un emploi. C’est pourquoi nous appuyons les projets qui facilitent la reconnaissance de la formation et de l’expérience acquises à l’étranger. Le Québec a besoin des talents et des compétences des personnes issues de l’immigration », a déclaré la ministre Kathleen Weil. Ces nouveaux outils s’ajoutent à

ceux que l’Ordre utilise déjà pour évaluer et reconnaître les compétences des candidats formés à l’étranger. « Il s’agit toujours de s’assurer de bien déterminer les besoins de formation des personnes immigrantes afin de garantir au public québécois les meilleurs services de physiothérapie », a mentionné Mme Lucie Forget, présidente de l’OPPQ. Outils d’évaluation et formations d’appoint L’aide financière permettra d’élaborer des référentiels de compétences liées à l’exercice des professions de physiothérapeute et de thérapeute en réadaptation physique au Québec et de concevoir des outils d’évaluation et de reconnaissance des compétences pour ces deux professions. Grâce à ces outils, l’Ordre sera en mesure d’évaluer avec encore plus d’efficacité les acquis et

l’expérience professionnelle des candidats formés à l’étranger, et de mieux cibler la formation d’appoint requise pour l’obtention du permis d’exercice. Les établissements d’enseignement collégial et universitaire seront ensuite sollicités pour mettre en place des formations d’appoint adaptées. Par ailleurs, les candidats Mme Kathleen Weil, Ministre de l'immigration et des communautés culturelles pourront, en remplissant un questionnaire professionnel de la physiothérapie d’autoévaluation visant du Québec à ce projet. Elle a aussi à dresser un bilan de compétences au regard de l’exercice de leur pro- rappelé que cette entente s’ajoute à fession au Québec, obtenir un aper- celles déjà conclues avec d’autres ordres professionnels pour accélérçu, depuis l’étranger, des conditions qu’ils auront à satisfaire pour er et faciliter le processus de reconnaissance des compétences des devenir membres de l’Ordre. candidats formés à l’étranger dont ont découlé plus de quarante proLa ministre a tenu à souligner la contribution exemplaire de l’Ordre jets.

AVIS DE DISSOLUTION Cet avis concerne l’association Génération Canada, qui est régie par la loi sur les compagnies, Partie III et dont le siège social se situe au 6296A, rue de la Villanelle à Saint-Léonard H1S1W1 (Québec) Canada. Aux termes de l'assemblée générale extraordinaire du 17 sept 2011, il a été décidé ce qui suit : • de déposer une demande au registre des entreprises afin d’avoir la permission de dissoudre l’association à compter du 17 septembre 2011. • de désigner, en qualité de liquidateur, Monsieur Nabil HABBOUB habitant au 6296A de la Villanelle à SaintLéonard (Québec) H1S1W1. 12

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Emploi

L’autre scandale de la construction

Les immigrants et les femmes sous-représentés

Un métier réservé aux «hommes, hétérosexuels, blancs et catholiques»? Selon Mme Lemieux, persuader les immigrants d'aller en formation est déjà tout un contrat. Après, ce sera à la CCQ de devenir une sorte de «protecteur de l'immigrant» en empêchant une embauche discriminatoire. Profitons de ce que Statistique Canada cette noble maison en perte de moyens depuis les changements apportés au recensement - ait encore des chiffres certains à nous offrir et attaquons de front: au Québec, en 2006, le taux d'immigrants qui ont intégré le milieu de la construction est d'à peine 6 %. Ailleurs au Canada? C'est nettement mieux. L'Alberta touche le 12 % et l'Ontario peut fanfaronner avec un 26 % impressionnant. Le Nouveau-Brunswick est le seul à réussir un score plus maigre que le nôtre avec 3 %. Au Québec en 2006, 50 % de la croissance de la population vient de l'immigration. Faites le calcul... Ces chiffres, fournis par la Commission de la construction du Québec (CCQ) dont la présidente Diane Lemieux nous a parlé, ne sont pas qualifiés de glorieux ou d'encourageants. On a de la planche à varloper pour intégrer nos immigrants sur les chantiers! Au moins autant que pour les femmes, le sort des uns étant étrangement semblable à celui des autres. À tel point que la comparaison est tentante et que la question s'impose: le milieu de la construction est-il un reflet fidèle de la société québécoise ou est-il une version plus crue et non vernie de nos préjugés? En conférence devant les milieux syndical

et patronal, Diane Lemieux nous a raconté avoir sorti cette boutade: «Le milieu de la construction est encore un milieu d'hommes hétérosexuels, blancs et catholiques.» L'humour contenant toujours une part de vérité, est-ce une blague ou une manière habile de définir un club privé de mâles dominants où la différence n'est pas un ajout, mais un manque?

Monsieur Aldo Paolinelli, président de la CSN-Construction, a utilisé cette formule: «On n'est pas tous des brutes! Et il va y en avoir moins lorsqu'il y aura plus de femmes.» Les femmes, on le sait, ont fait les frais d'une intégration ardue qui reste incomplète à ce jour. Force est de constater que les immigrants n'auront pas plus de passedroit. Les trois étapes d'accession à l'emploi sont autant d'écueils: tout d'abord, la formation, ensuite l'embauche, pour accéder à la dernière étape — et non la moindre — rester. Selon Mme Lemieux, persuader les immigrants d'aller en formation est déjà tout un contrat. Après, ce sera à la CCQ de devenir une sorte de «protecteur de l'immigrant» en empêchant une embauche discriminatoire. À ce sujet, Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction, nous dit voir dans le projet de loi 33 éliminant le placement syndical un problème supplémentaire, pour ne pas dire un frein majeur à l'emploi des immigrants. «Entre Tremblay et Gonzales, qui vous pensez qu'ils vont choisir?» La réponse de la CSN à cet argument est assez juteuse: «S'ils peuvent faire la différence, comment ça se fait qu'il n'y a pas plus d'immigrants sur les chantiers?»

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En fait, aucune étude des causes, aucune statistique des détails de cet état des choses ne sont disponibles. Ce qui en dit long sur notre empressement à comprendre... «À la CCQ, il n'existe rien pour l'intégration des immigrants, et ce, malgré les déclarations», nous a dit M. Paolinelli. La dernière étape du parcours — rester — est aussi critique que les autres. Comment passer du statut d'immigrant à celui de résistant? Parce que la dureté de l'intimidation est réelle. Et elle est d'autant plus perfide qu'elle est souvent inconsciente. Elle peut même être totalement non intentionnelle. «Les préjugés que l'on retrouve un peu partout dans la société sont un peu plus concentrés dans

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l'industrie de la construction», soutient Aldo Paolinelli qui connaît la chanson, étant lui-même un immigrant. Le parallèle avec les femmes dans l'industrie de la construction pourrait bien hanter la suite des choses. Il n'y a pas de miracle: tant que la société est inconsciente, tant qu'elle répercute ses préjugés et se permet d'intimider en chargeant sur la différence comme des taureaux sur du rouge, les immigrants, les femmes, les «pas pareils» seront rangés en rangs serrés en bordure du banquet et ils mangeront des miettes. Nos immigrants, nos pareils, nos frères méritent mieux. Et nous méritons mieux comme société, j'en suis certaine. Source : Presse canadienne

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Temps des fêtes

Le Père Noël est arrivé à Montréal! Quelques heures seulement après la première neige de l’année, timide et fondante, La rue Sainte-Catherine, à Montréal, était envahie samedi 19 novembre, par des milliers d'enfants accompagnés de leurs parents pour le plus grand défilé de Noël du Québec. Le Père Noël et sa Fée des étoiles, Ima, ont leur apparition au centreville dès 11h. Plus de 100 000 personnes sont attendues, selon les organisateurs de l'événement, le long du parcours de la rue Sainte-Catherine pour cette 61e édition du défilé, entre les rues Du Fort et Saint-Urbain. Le Père Noël était accompagné d'environ 1000 participants et artistes, sur une vingtaine de chars allégoriques, qui ont animé la foule durant cet événement d'environ deux heures.

Opération Nez rouge Montréal 2011

Des dizaines de bénévoles mobilisés pour que la fête reste une fête La planification des partys de bureau a débuté, les fêtes de famille s’inscrivent à l’agenda et c’est du 2 au 31 décembre prochain que les gens pourront faire appel au service de l’Opération Nez rouge de Montréal. En décembre, un coup de téléphone suffit pour faire appel à une sympathique équipe de bénévoles et s’assurer d’un retour sécuritaire à la maison! Posez un geste intelligent et partez en champion avec l’Opération Nez rouge de Montréal! L’Opération Nez rouge, dans un vent de changement, s’est éloigné du monde humoristique pour se diriger vers la jeunesse et les sports pour l’édition 2011. Alex Harvey, un jeune athlète prometteur et champion du monde en ski de fond, est le porteparole officiel de la campagne 2011 « Partir en champion! » Utilisation des médias sociaux Une application IPhone exclusive à l’Opération Nez rouge diffusera le temps d’attente de l’Opération Nez rouge de Montréal et de quatre autres grandes régions. L’application comprend trois autres fonctionnalités, soit la géolocalisation, l’alerte et la photo avec Nez Rouge. Twitter sera encore en fonction cette année avec le même indicateur de temps d’attente afin de permettre à chacun de mieux planifier son retour à la maison. En plus de son site Internet, l’Opération Nez rouge de Montréal a

aussi sa propre page facebook, ce qui permet à l’organisation d’établir un contact direct avec ses bénévoles et de diffuser différentes informations en temps réel : activités spéciales, besoins spécifiques, etc. Participation bénévole Les bénévoles sont le réel moteur de l’Opération Nez rouge et, sans leur participation, on pourrait dire adieu à ce service de raccompagnement tant apprécié. Chaque année, ils assurent la qualité et l’efficacité du service. La façon la plus simple pour devenir bénévole est de remplir le formulaire d’inscription sur le site Internet OperationNezrougeMontreal.com. Des formulaires d’inscription sont également disponibles dans les points de service de la SAAQ, les caisses Desjardins, les postes de quartier du SPVM ainsi qu’au cégep du Vieux Montréal. La Centrale de l’Opération Nez rouge de Montréal est située au Cégep du Vieux Montréal, au 255 rue Ontario Est. Encourager la jeunesse À Montréal, La Fondation du Cégep du Vieux Montréal est maître d’œuvre de l’Opération Nez rouge de Montréal depuis 12 ans. Elle en assure l’organisation et le fonctionnement sur l’île de Montréal. La

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campagne permet de financer la formation et la vie étudiante au cégep du Vieux Montréal. La somme récoltée chaque année permet l’acquisition de nouveaux équipements de pointe, la remise de bourses et le soutien de projets étudiants innovateurs ainsi que d’activités culturelles et sportives. Partir en champion avec l’Opération Nez rouge

des Fêtes, assurez-vous d’un retour sécuritaire à la maison en appelant un taxi, un ami ou l’Opération Nez rouge. Pour la région de Montréal, composez le 514-256-2510 ou *08 pour les abonnés Rogers. Vous pouvez aussi composer le 1 866 DESJARDINS partout en province. Source : Opération Nez rouge de Montréal

Si vous festoyez pendant la période

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Entretiens

Présent au Colloque sur l’Héritage de l’Émir Abdelkader

Les «convergences spirituelles» de Mgr Henri Tessier, Archevêque d’Alger

Entre autres activités remarquables organisées dans le cadre de la dernière édition du Festival montréalais du Monde Arabe, un colloque sur l'héritage de l'émir Abdelkader. Considéré comme le fondateur de l'État algérien moderne, l'émir Abdelkader, résistant à la colonisation française en 1830, homme d'État, mystique et poète, humaniste et visionnaire, l'émir Abdelkader a joué un rôle crucial non seulement dans son pays, mais aussi dans les pays du pourtour méditerranéen. Dépassant le traumatisme de la colonisation, l'émir a été un homme en quête de rapprochement entre l'Orient et l'Occident. Il a aspiré jusqu'à la fin de sa vie à unir les hommes au-delà de leurs origines et de leurs croyances. Lors de ce colloque, intitulé «L'émir Abdelkader et l'Occident : leçons d'un dialogue des civilisations d'hier pour aujourd'hui», une dizaine de conférenciers algériens, français, américains et québécois ont abordé les différentes facettes de sa personnalité. Entre autres conférenciers, une grande figure catholique, Monseigneur Henri Tessier, ancien archevêque d’Alger et pionnier du dialogue des religions. Wahid Megherbi l’a rencontré pour un entretien dont il nous livre ici la teneur.

«Au nom de la Loi de l’Islam et des droits de l’Humanité» Entretien réalisé par Wahid Megherbi Wahid Megherbi : Monseigneur, quel sens doit-on donner à votre présence à ce colloque sur l’Émir Abdelkader ? Mgr Henri Teissier : La raison première c’est l’amitié. Je vis en Algérie depuis fort longtemps. J’ai eu de nombreuses occasions de rencontrer des amis du mouvement de la confrérie Alawiya, qui est une famille spirituelle de Mostaganem. Je les ai rencontré, à plusieurs occasions, tant en Algérie qu’en France. Quand j’ai su qu’ils organisaient ce colloque tant pour faire connaitre l’émir Abdel Kader que pour faire connaitre leur message spirituel, j’ai désiré être avec eux. Je suis venu bien volontiers, bien que je sois vieux. Mais quand on est appelé par des amis, on le fait quand même. Ces relations nous permettent donc de vous poser une question du genre « Quel message l’Émir a-t-il légué au monde ?» Ce message se trouve résumé dans une lettre qu’il a écrite à l’Évêque d’ Alger de l’époque, en 1861. Comme vous le savez, il était intervenu pour sauver les chrétiens qui étaient persécutés, à l’époque, à Damas. L’Évêque d’ Alger lui a écrit et l’Émir lui a répondu et lui a dit ceci - je le cite phrase par phrase en Arabe puis en Français- : « Ma Fa’altouhou min Khayrine lil Massihiyyines , faal-

touhou bi mouqtada achariaa el mohammadia oua houkouq el inssania »; soit en français, littéralement : « Ce que j’ai fais de bien pour les chrétiens, je l’ai fais sur la base de la loi musulmane et des droits de l’humanité » . Il a dit ca en 1861, à une époque où la philosophie les droits de l’homme n’était pas très développée. « Inna el khalkou koullouhoum iyalou Allah» (« Puisque les créatures sont tous de la famille de Dieu »). Il rajoute ceci : « Oua Ahabouhoum ilayhi taala anfaouhoum li iyalihi» : « Le plus aimé de Dieu c’ est celui qui est le plus utile à ses créatures ». L’ Émir a , également dit dans sa lettre :« Oua koullou el adiani allati atate, min Adam ila Mohamed, atate tadourou haoula asleini : Taadhim amr Allah oua Echaffaka li khalkihi » : « Et toutes les religions révélées, depuis Adam jusqu’ à Mohamed , tournent autour de deux principes : l’exaltation de Dieu et la compassion pour ses créatures ». Ce message de paix de l’ Émir me parait suffisant pour qu’ on se dérange et on se déplace pour le faire connaitre parce que les gens ont besoin de recevoir des messages comme celui qui exprime le contenu de la lettre de l’ Émir . J’en dirais plus lors de ma conférence dont l’intitulé est : “ les convergences spirituelles : une conscience chrétienne devant la

Mgr Henri Teissier et Wahid Megherbi

méditation de l'émir ”. Je vais prendre un certain nombre de passages du Traité spirituel de l’Émir qu’il a publié à Damas, et qui s’appelle “ El Maouakif ” pour montrer comment cette pensée peut rejoindre, aussi, quelqu’un qui voit les choses divines à la manière des chrétiens. En Algérie, on vous reconnait une grande constance dans le soutien et la solidarité avec le peuple Algérien, surtout durant les années difficiles vécues par l’Algérie ? Parce que je suis arrivé en Algérie en 1946 et depuis lors, je me suis fais des centaines et des centaines d’amis Algériens. Ces amis se sont trouvés dans l’épreuve comme cela a été le cas de 1992 à 2000 ; c était le moment où eux-mêmes, m’ont manifesté leur soutien. Je ne citerais qu’un seul exemple : j ai suivi ma formation en Arabe littéraire à l’École nationale des langues orientales vivantes de Paris. Mon professeur, en 1954, s’appelait M. Habib

Hamdani, qui; eh bien, en 2011 c’est toujours mon ami. Pendant la période dramatique, avec des attentats presque quotidiens qui nous ont couté cher, il me téléphonait tous les deux jours pour s’enquérir de ma situation. Entouré par ces amitiés, je suis resté, bien sûr, solidaire de la société algérienne à l’heure de l’ épreuve; pas moi tout seul , mais aussi tous les animateurs de cette communauté. J’ai été heureux de pouvoir donner une parole d’espérance à chaque fois que j’ avais à parler à la radio algérienne ou tout autre organe de presse. Quel message aimeriez-vous adresser à la communauté Musulmane et Algérienne en particulier, résidant au Canada? J’espère que les Algériens qui sont au Canada trouveront autant d’amis Canadiens que moi, venant de France, j ai trouvé d’amis Algériens en Algérie.

Le parcours de Mgr Henri Tessier Henri Teissier, né le 21 juillet 1929 à Lyon, est archevêque émérite d'Alger. Il a été ordonné prêtre pour le diocèse d'Alger le 24 mars 1955. Le 30 novembre 1972 à 43 ans, il a été nommé par le pape Paul VI évêque d'Oran. Il reçoit la consécration épiscopale le 2 février 1973.

Le 20 décembre 1980, il est nommé archevêque coadjuteur du cardinal Duval à Alger. En 1988, le Cardinal Duval se retire et Henri Teissier devient archevêque d'Alger. Profondément attaché à l'Algérie dont il obtient la nationalité en 1966, Mgr Teissier traverse avec l'Église la

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terrible crise terroriste qu'a connue le pays dans les années 1990. 19 religieux seront assassinés entre 1994 et 1996 dont Pierre Claverie, l'évêque d'Oran et les moines de Tibhirine. Malgré les épreuves et les menaces, Henri Teissier est toujours resté en Algérie avec comme unique ambition "de découvrir et de susciter des

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frères." Le 24 mai 2008, le Pape Benoît XVI accepte la démission de Mgr Henri Teissier. Il est remplacé par le père Ghaleb Bader du Patriarcat latin de Jérusalem.

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International

Peter McKay décrit

La politique méditerranéenne du Canada La lutte contre le terrorisme succède à l’intervention en Libye Peter MacKay a annoncé le 20 novembre 2011 la participation du Canada à l'opération antiterroriste de l'OTAN dans la Méditerranée. Des frégates de surveillance qui sont déjà dans la région prolongeront leur présence jusqu'à la fin 2012. Elles avaient été envoyées sur place dans le cadre d'une mission d'appui aux civils libyens, alors que le régime de Mouammar Kadhafi vivait ses derniers mois. La mission des navires canadiens consistera en l'identification et l'assaut d'embarcations suspectées de participer à des opérations terroristes. Les frégates pourront aussi porter assistance aux Canadiens en déplacement à l'étranger, si nécessaire. Le NCSM Charlottetown prendra le relais du NCSM Vancouver, déjà dans la Méditerranée, vers le début de l'année 2012. «Avoir un navire dans la région nous donne la capacité de répondre directement en cas de besoin ou d'évacuation», a affirmé le ministre.

Par ailleurs, le ministre MacKay a estimé que les violences qui secouent l'Égypte sont «troublantes», mais pourraient être une conséquence des changements importants qui se sont récemment produits dans cette région du monde. «La situation en Égypte est symptomatique des défis qui existent toujours là-bas ainsi que dans d'autres pays, dont la Libye, a fait valoir Peter MacKay. L'Égypte, la Libye et les autres nations doivent être encouragées à effectuer une transition pacifique.» Lente transition Les policiers du Caire affrontaient hier des manifestants frustrés par la lente transition vers un pouvoir civil que connaît l'Égypte. Au moins 11 manifestants ont été tués hier, après que les autorités eurent incendié des tentes plantées par les protestataires sur la célèbre place Tahrir. Des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes ont aussi été utilisés au cours de cette opération de répression. «Je crois que les

M Peter Mckat, Ministre de la Défense nationale du Canada

Égyptiens sont nerveux par rapport au fait que les militaires contrôlent toujours le processus décisionnel, a évalué le ministre. La communauté internationale continuera à surveiller de près la situation.» Le ministre MacKay a souligné que tous les pays devaient appuyer l'Égypte dans son passage à la démocratie.

Peter MacKay s'est adressé à la presse, alors que le Forum international sur la sécurité d'Halifax se concluait. Il a profité de sa tribune pour faire valoir l'importance de surveiller de près la situation qui prévaut en Iran et en Syrie. Source : Presse canadienne

USA : Déporté Canada : Le «terroriste d’Allemagne et accusé de Maskinongé» à New York veut éviter la déportation

Abdeladim El-Kebir, un allemand d’origine marocaine, a été inculpé pour complot à New York, aux Etats-Unis. L’homme aurait voulu fournir un soutien matériel à l’organisation terroriste Al-Qaïda d’après Robert Nardoza, porte-parole du bureau du procureur fédéral de Brooklyn. Surnommé Abi Barra, le mis en cause, 30 ans, a été interpellé le 29 avril dernier avec deux autres personnes en Allemagne où il était depuis gardé en détention provisoire. Si le chef d’accusation retenu contre lui est fondé, Abdeladim El-Kebir risque la prison à perpétuité aux EtatsUnis, explique Robert Nardoza à l’agence de presse espagnole EFE. D’après l’acte d’accusation, Abdeladim El-Kebir aurait tenté de fournir Al Qaïda en explosifs et proposé des entraînements à des membres de l’organisation terroriste depuis novembre 2009.

Said Namouh tente d’échapper à l’expulsion vers le Maroc, son pays d’origine. Celui qui a été surnommé le «terroriste de Maskinongé» a été condamné à la prison à vie au Canada pour avoir planifié, à partir de Maskinongé, un complot terroriste visant l’Autriche et l’Allemagne. Il était actif au sein de la cellule de propagande d’Al-Qaeda.

Said Namouh

Puisqu’il n’a pas de famille au Canada et qu’il fait l’objet d’une condamnation, le gouvernement estime qu’il doit être déporté dans son pays d’origine. «Je n’ai jamais fait de mal à personne», a-t-il dit de sa cellule. Said Namouh a témoigné par vidéoconférence devant la Commission d’immigration du Canada à partir de l’Unité spéciale de détention à SteAnne-des-Plaines où il purge sa sentence. Il dit qu’il n’a rien à se

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reprocher. Il affirme que le complot auquel on l’associe est une invention du gouvernement de Stephen Harper et de la GRC pour protéger Israël. Namouh en est à l’étape de l’appel du renvoi prononcé par Citoyenneté et Immigration Canada. S’il échoue, d’autres recours sont toujours possibles. Source : Agence QMI

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Société Trois femmes à la Une de l’actualité communautaire maghrébine

Meriem Glia; médecin malgré tout Toute jeune, Meriem Glia savait déjà ce qu’elle voulait : devenir médecin et découvrir de nouveaux horizons. C’est pourquoi à 19 ans, elle quitte son Maroc natal pour entreprendre des études de médecine à Leningrad, en Union soviétique. Nous sommes en 1984, en pleine ère communiste. «J’ai adoré mon expérience. Les gens étaient agréables et accueillants. J’ai vécu la perestroïka, mais les choses n’étaient pas aussi terribles qu’on le disait. Personnellement, je n’ai manqué de rien.» Meriem restera sept ans en URSS, le temps de compléter ses études et de rencontrer Khalid, un ingénieur de la marine marchande d’origine marocaine, posté dans le nord de l’Union soviétique. Ensemble, ils rentrent au Maroc en 1991, se marient et ont leur premier enfant, Ibrahim. Meriem se spécialise en médecine du travail et en ergonomie, et ouvre son propre cabinet à Salé. «La clinique fonctionnait très bien, mais je sentais qu’il me manquait quelque chose, dit-elle. J’étais aussi troublée par la réalité des gens qui fréquentaient ma clinique et qui étaient issus des quartiers populaires. Les inégalités sociales me dérangent beaucoup. Je voulais que mon garçon grandisse dans un environnement différent.» Quelques années auront été nécessaires à Meriem pour se décider à laisser derrière elle son pays et sa profession. La destination choisie est le Canada, même si elle sait que ses chances d’y pratiquer la médecine sont presque nulles.

En 2000, la petite famille arrive à Montréal et emménage dans un 4 ½ à Saint-Léonard. Meriem est alors enceinte de son deuxième garçon, Adam. «Le changement de vie a été un grand choc. Juste le fait de marcher sur la pointe des pieds pour ne pas déranger les voisins du dessous était nouveau pour nous.» Meriem et Khalid s’inscrivent à l’université en sciences infirmières. Pour joindre les deux bouts, ils sont d’abord recenseurs pour la Ville de Montréal. Khalid devient ensuite préposé aux bénéficiaires. Quant à Meriem, elle retourne à quelques reprises travailler dans sa clinique au Maroc. Meriem entreprend la préparation de l’examen pour l’obtention de ses équivalences, mais le projet se révèle rapidement irréalisable. Ses nombreuses occupations étant inconciliables, elle choisit de redéfinir ses objectifs. Aujourd’hui infirmière clinicienne, elle est chef d’unité de médecine à l’hôpital Fleury et complète une maîtrise en gestion et développement organisationnel. Quant à son mari, il est maintenant gestionnaire dans un centre d’hébergement pour personnes âgées. Ils se sont installés dans une maison à Terrebonne. Meriem Glia se dit comblée. Mais penser qu’elle en restera là, c’est bien mal la connaître. La médecine est pour elle une vocation impossible à ignorer. Dans le cadre d’un projet humanitaire, elle est retournée au Maroc en octobre dernier, fournir des soins médicaux aux plus démunis. Elle compte réitérer l’expérience en créant, avec sa collègue la Dre Asmae Boutaleb sa propre association médicale humanitaire maroco-

Dre Meriem Glia et Dre Asmae Boutaleb

canadienne. «Au Québec, tout est possible. Jamais je ne me suis sentie différente dans mon milieu de travail, et on m’a donné ma chance comme aux autres. Pour réussir, il s’agit simplement d’avoir des objectifs et de très travailler fort pour les atteindre.»

du quotidien Métro qui propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits de personnes immigrantes ayant réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail. L’entretien avec Mme Meriem Glia a été publié le 16 novembre 2011.

Note de la rédaction : Cet article est une reprise de la rubrique mensuelle

Dre Asmae Boutaleb, médecin de famille

La Dre Asmae Boutaleb, médecin de famille à Montréal depuis plus de 25 ans, a récemment participé à une mission humanitaire avec L’organisme franco-marocain association médicale d’aide au développement entre l’Auvergne et le Maroc.

La mission s’est déroulée durant une dizaine de jours au début octobre, à Errachidia, au Maroc. C’était sa première expérience de mission humanitaire.

"Nous avons soigné beaucoup de cas bénins mais plusieurs aussi étaient particulièrement lourds, et

certains, même, exceptionnels", raconte la Dre Boutaleb. Comme ce patient aux prises avec une sangsue logée au fond de sa gorge deux semaines durant. Parmi les problèmes médicaux rencontrés au quotidien figuraient les malformations, les carcinomateuses, etc.

De longues journées de clinique ont permis aux équipes médicales de soigner environ 1000 patients. Par ailleurs, plus de 300 chirurgies ont été réalisées. La Dre Meriem Glia, résidant à Montréal mais n'exerçant pas au Québec, accompagnait la Dre Boutaleb.

Les causeries du RIFE

«Différences et ressemblances culturelles» La prochaine CauseRIFE organiLe thème de la causerie est sée par l'organisme Rencontre : « Différences et ressemblances Interculturelle des Familles de culturelles dans un espace intercull'Estrie se tiendra le samedi 26 turel : les services de garde à novembre 2011 au Centre commu- l’enfance ». nautaire et culturel de l'Arrondissement de JacquesL’objectif est de partager quesCartier / Salles 122-123 (2050 tions, expériences et défis quant Boul De Portland Nord Sherbrooke aux services de garde éducatifs. QC J1J 1T9) à partir de 13:30 h. La CauseRIFE est un espace convivial de discussion où chaque per-

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sonne est invitée à partager ses expériences et à s'enrichir des autres. Y participent des familles natives, des familles immigrantes et, ce 26 novembre, des éducateurs et des éducatrices des services de garde à l’enfance. Les animateurs de cette CauseRIFE et personnes-ressources sont : Valeria Margenats et María Alejandra Lynch (éducatri-

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ces de service de garde à l’enfance). L'entrée est gratuite et une collation sera servie à la pause. Les personnes souhaitant prendre part à la causerie sont priées de confirmer leur participation par courriel à l’adresse : rife2007@yahoo.fr

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Société Trois femmes à la Une de l’actualité communautaire maghrébine

Khadija Lamrani, une marche transcendante

Établie depuis plus de 18 ans à Montréal, Khadija Lamrani, qui s'adonne de tout coeur et à bras-lecorps pour apporter un tant soit peu de réconfort à ses congénères à besoins spécifiques dans la métropole canadienne, ne semble point essoufflée et sa détermination ne fait qu'accentuer son "acharnement" contre un handicap qui hypothèque la vie d'une personne et la soumet à l'état de dépendance et à l'altruisme d'autrui.

récemment, du Trophée Femmes arabes du Québec 2011 dans la Catégorie "Associatif et communautaire" décerné par l'Organisation Espace Féminin Arabe (EFA), lors d'une cérémonie "humaniste" et "humanitaire" en présence, notamment de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Kathleen Weil et de députés de renom, ainsi que de plusieurs acteurs du monde associatif, culturel et académique.

Son implication effective dans cette action de bienfaisance, sa bravoure et abnégation qui forcent l'admiration du monde communautaire et des acteurs de la société civile montréalaise, vont au-delà du soutien des handicapées pour prendre l'aspect d'un militantisme engagé auprès des organisations de défense de droits des femmes dans une situation de précarité, dans le but de contribuer à leur assurer une éducation décente et une autonomie financière.

Ayant eu la malchance de contracter la poliomyélite au berceau dans son pays d'origine, le Maroc, et de traîner avec elle ce handicap tout au long de son bas-âge et de son adolescence, Mme Lamrani a fait du combat contre la discrimination et la marginalisation des personnes handicapées en général et de la femme en situation d'handicap en particulier, son cheval de bataille, voire sa raison d'être.

Consécration: Mme Lamrani s'est "emparée" de droit et haut la main,

Nonobstant son travail à plein temps à l'Agence du Revenu Québec, Mme Lamrani fut également l'un des mem-

Mme Khadija Lamrani

bres-fondateurs de l'Association de Solidarité Canada-Maroc, dont elle occupe le poste de présidente, qui a vu le jour en 2002 et dont la mission est d'apporter l'aide et l'assistance nécessaires aux femmes handicapées, vulnérables et vivant dans la précarité. Diplômée en Administration des affaires et en finances, Mme Lamrani fut également administratrice de l'Association des étudiants handicapés de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l'Association des étudiants post secondaires de Québec. Elle est également conférencière et présidente de l'Union des femmes du Maroc (section de la région de Meknès). A travers son association, Mme Lamrani oeuvre pour la mise en marche d'un Centre de soutien à l'intégration des migrants, particulièrement les personnes handicapées et femmes en situation de précarité, ainsi que la mise en oeuvre du programme "s'enraciner sans se déraciner" visant la prévention du décrochage scolaire chez les jeunes issus de l'immigration.

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L'Association de solidarité CanadaMaroc, a-t-elle confié à la MAP, s'attelle à booster son programme de transfert des connaissances et d'expertises pour le développement local en matière de handicap à l'échelle du Royaume à travers son projet de fabrication de chaises roulantes et de formation et à lancer une ligne de financement destinée à envoyer des véhicules adaptés pour le transport des personnes handicapées du Maroc. Sa devise: "Ensemble, nous pouvons aider un enfant handicapé à poursuivre ses études, soulager une mère et lui éviter de transporter son enfant dans ses bras pour le ramener à l'hôpital ou tout simplement donner le goût à une personne handicapée d'aller au travail en ayant un moyen de transport adapté à ses besoins". Source : Maghreb Arabe Presse

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Horizons

Bienvenue à Marrakech! Le Maroc est incontestablement une destination touristique par excellence. Avec 3 500 km de côtes, la richesse et la diversité de sa nature, son histoire millénaire, l'hospitalité légendaire de sa population et ses traditions séculaires, le Maroc a, dès l'indépendance, opté pour le tourisme comme étant un des leviers prioritaires de son développement socio-économique. Marrakech, la capitale du tourisme marocain Marrakech est devenue en quelques années la véritable capitale du tourisme marocain. Marrakech est une ville d'environ de 2 millions d'habitants, lieu de tourisme par excellence, cette ville a su garder son authenticité. La ville, composée de deux parties: la nouvelle ville et l'ancienne ville. L’ancienne ville est très appréciée pour ses ruelles étroites, ses jolis riads ainsi que pour l’accueil chaleureux de sa population. La nouvelle ville est moins exotique et plus moderne avec de nouveaux bâtiments, de grands magasins, des hôtels, des discothèques,... L’hospitalité est le maître mot au Maroc. De l’hôtel 5 étoiles à l’auberge en passant par le riad : chacun trouvera forcément l’hébergement qui lui convient. Des objectifs et des hommes Si le Maroc a fixé des objectifs ambitieux pour son tourisme, c’est parce qu’en plus d’une nature généreuse, il dispose des compétences nécessaires pour les atteindre. Ce sont toutes ces personnes qui opèrent dans ce secteur ; des femmes et des hommes passionnés, au cœur de l'expérience touristique marocaine et qui rendent service aux touristes d'ici comme d'ailleurs. Atlas.Mtl a rencontré l’un d’eux ; il s’agit de Monsieur Abdelouahad Alaoui-Fdili, Directeur Général de l’hôtel 5*, «Le Méridien-Nfiss», à Marrakech.

Abdelouahad Alaoui-Fdili Comment «faire découvrir aux Canadiens la richesse de nos traditions»… Entretien réalisé par Radouane Bnou-Nouçaïr Radouane Bnou-Nouçaïr : M. Alaoui, Présentez vous et décrivez brièvement à nos lecteurs votre cheminement de carrière ; Abdelouahad Alaoui-Fdili : J’ais débuté ma carrière dans l’hôtellerie en 1990 après avoir obtenu un diplôme d’expert en Finances à l’école de Management « ESG » (Ecole Supérieure de Gestion). Ce qui, au départ, n’a rien à voir avec l’hôtellerie ! Ensuite, j’ai fait toute ma carrière au sein de l’Hôtel Le Méridien Nfis où j’ai exercé de nombreuses fonctions : «Sales Executive», Directeur des Ventes, Directeur des Réservations, Directeur d’Hébergement, Yield Manager, Revenue Manager, Directeur des Opérations, Directeur Général Adjoint avant de devenir Directeur Général , en 2007. Durant mon cursus hôtelier j’ai suivi plusieurs formations sanctionnées par des diplômes prestigieux comme le « Strategic Hospitality Management » et « Strategic Marketing for the Hotel Industry », délivrés par « Cornell University » School of Hotel Administration ainsi que d’autres diplômes délivrés par L’INSEAD ou par STARWOOD qui m’a également accordé des distinctions en matière de « Satisfaction du Personnel » pour 2 années successives. Qu’est ce qui vous passionne dans votre métier ? Tout est passionnant dans ce noble métier et particulièrement le contact avec les clients qui vous rapprochent des différentes cultures de ce monde et surtout l’art de bien recevoir ses invités ! Dans un métier aussi concurrentiel que le votre, peut-on encore innover ? L’innovation et la créativité dans notre métier sont le nerf de la guerre ! Dans un environnement aussi concur-

rentiel que les métiers de Tourisme et Hôtellerie, ceux qui n’évoluent pas ont tendance à disparaître. Nous sommes contraints d’évoluer, d’innover et de faire part de créativité si nous voulons rester parmi les meilleurs. Tous les hôtels se ressemblent, la différence entre un établissement et un autre réside dans le degré de créativité et d’innovation qu’un hôtelier peut offrir à son client par rapport à son concurrent. Le tourisme est un secteur vital pour le Maroc, comment, par votre fonction, vous pouvez contribuer au développement de ce secteur, voire au développement du Maroc ? Nous sommes constamment à l’écoute de notre clientèle potentielle. Lorsque nous développons nos ressources humaines de façon à combler les attentes de nos clients nous participons de fait au développement du Tourisme au Maroc. Vous gérer l’un des plus beaux hôtels du Maroc, quelles sont vos principales actions pour attirer encore plus de clients (pour aider le Maroc à atteindre son objectif de 10 millions de visiteurs !) ? L’innovation, la formation et développement des Ressources Humaines afin de fournir une qualité de service à la hauteur, être à l’écoute de notre clientèle et bien sur la promotion de la destination et de l’hôtel lors des différents rendez-vous professionnels au Maroc et à l’étranger sont les meilleurs gages pour aider le Maroc à attirer encore plus de clients. Il faut donc persévérer dans le développement des ressources humaines et aussi dans le développement du produit et de la qualité de service afin de satisfaire pleinement les attentes de nos clients. Une fois satisfaits, les clients deviendront nos Ambassadeurs, ainsi les objectifs tracés par le pays seront atteints.

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M Abdelouahad Alaoui-Fdili, Directeur Général de l’hôtel, «Le Méridien-Nfiss», à Marrakech.

Les canadiens et les québécois aiment voyager mais le Maroc est loin et subit la concurrence de pays comme Cuba ou le Mexique. Comment selon vous, peut-on attirer une telle population vers le Maroc ? La liaison aérienne existe et c’est le plus difficile, pour le reste c’est une question de communication et de promotion je pense. Peut-être devrionsnous envisager avec des partenaires tels que RAM et ONMT l’organisation d’une semaine gastronomique et culturelle à Montréal et inviter les dignités et grands TO de ce

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pays afin de promouvoir la destination Maroc. Pouvez-vous nous décrire brièvement ce projet intéressant (la semaine du Maroc au Canada) ? Planifier une semaine gastronomique et culturelle Marocaine afin de faire découvrir aux Canadiens la richesse de nos traditions. Il faut prévoir une animation musicale, une animation artisanale, une animation culinaire le tout ponctué par cet art de recevoir qui fait partie de la traditionnelle et légendaire hospitalité Marocaine.

Le Méridien-Nfiss, à Marrakech. nº 169 du 24 novembre au 7 décembre 2011


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Arts & lettres

34e Salon du livre de Montréal

Voyager dans les livres, voyager dans le temps Du 16 au 21 novembre, éditeurs et distributeurs ont occupé les quelque 950 kiosques et proposé sur les scènes et leurs étals livres, auteurs, tables rondes, discussions et activités. C’est en ces quelques mots que l’on pourrait résumer le 34e Salon du livre de Montréal. Mais s’en suffire reviendrait à faire injustice à la plus grande foire du livre francophone en Amérique du Nord. Car, s’il existe une quinzaine de salons du livre francophones au Canada (neuf au Québec, trois au NouveauBrunswick et deux en Ontario),avec ses 1600 auteurs invités, le Salon du livre de Montréal est le plus imposant de tous, mais le record d'ancienneté est détenu par le Salon du livre de Rimouski, fondé il y a 46 ans. C'est d'ailleurs à Rimouski que revient la paternité de l'appellation « Salon du livre », ou plutôt la maternité, puisque le premier Salon du livre a été fondé par des femmes de notables, les Dames Hélène de Champlain. « La préoccupation de ces femmes était d'apporter le livre aux jeunes, de donner le goût de la lecture aux jeunes », a indiqué le viceprésident de l'Association québécoise des salons du livre, Robin Doucet. Ailleurs au Canada, les salons contribuent à la survie de la langue fran-

çaise. C'est le cas des salons du livre de Shippagan, Edmundston et Dieppe, au Nouveau-Brunswick. « Je sais pour avoir été près des gens de Shippagan que le fait d'avoir un salon du livre dans cette région-là a augmenté énormément le taux de lectorat. », a affirmé M. Doucet. Si certains reprochent au Salon du Livre de Montréal sa démesure, tous s'entendent pour dire qu'il est devenu un incontournable. Outre la défense de la francophonie en effet, il est l’expression vivante d’une lutte permanente contre l’analphabétisme, pour l’acte de lecture, outil privilégié de promotion de la culture. Avec, cette année, une cause : la lecture en cadeau. La lecture en cadeau En novembre et décembre, la Fondation pour l'alphabétisation vous invitent à acheter un livre neuf à un enfant pauvre. Mettez un peu d'imaginaire dans l'ordinaire des enfants qui vivent dans des familles où le rapport aux livres est bien souvent inexistant. L’objectif 2011 visait à collecter 30 700 livres neufs. Pour quel usage? La Fondation le précise dans un communiqué dont on retiendra cet extrait : «Offrez la magie de la lecture à un enfant et donnez-lui l'envie de lire et de découvrir! Ouvrez-

L’opération «La lecture en cadeau», qui a connu son point d’orgue lors du 34e salon se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. Pour y participer appeler la ligne InfoAlpha au 1 800 361-9142.

Qu’est-ce qui inspire les écrivains canado-maghrébins ?

Littérature francophone maghrébine

12 éditeurs et des écrivains algériens à Montréal L'Algérie a été fortement représentée au 34ème salon du livre de Montréal et ce bien que la participation à cet événement ne se décline pas par pays. Une douzaine d'éditeurs algériens ont ainsi pris place au stand 419 loué par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC).

Ahmed Bensaada, présente son livre sur le printemps arabe Arabesque américaine, Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe aux éditions Michel Brûlé (michelbrule. com) ou bien l'urbaniste Brahim Benyoucef qui a publié chez Alpha Le M'zab, parcours millénaires.

Une centaine de titres étaient proposés à la vente dans différents domaines : littérature, histoire, patrimoine et essais.

Les maisons d'édition algériennes présentes à travers leurs livres étaient : APIC, Alpha, Barzakh, Chihab, Dalimen, Dahlab, Dar El Outhmania, Enag, Gal, Hibr, Lazhari Labtar et Media Plus.

Si les livres édités en Algérie sont à Montréal, il ne faut pas espérer se les faire dédicacer par leurs auteurs. L'AARC n'a pas prévu d'écrivains dans son plan de promotion de la culture algérienne au pays de l'érable.

lui une porte lui permettant d'échapper au décrochage scolaire et à l'analphabétisme. De plus, votre geste donne à la Fondation l'occasion d'entrer en contact avec les parents faibles lecteurs et les encourager à mieux s'outiller pour soutenir leurs enfants : ils pourront ainsi mieux contribuer à leur réussite.»

De nombreux écrivains d’origine maghrébine étaient également au Salon. Les médias n’ont pas manqué de s’intéresser à leurs œuvres et motivations. Ce fut notamment le cas de la radio de Radio Canada dont l’émission « Pomme et mandarine », enregistrée au Salon du livre et pour les besoins de laquelle Maryse Jobin a réuni autour d’un même micro Monia Mazigh auteure de « Miroirs et mirages », Salah Benlabed qui vient de publier « Le

dernier refuge », Myriame El Yamani conteuse et écrivaine, Kamal Benkirane fondateur des éditions e-passerelle et Nassira Belloula auteure de « La revanche de May ». Trois thèmes ont été débattus à cette occasion : Qu'est-ce qui inspire les écrivains maghrébins ? Comment trouve-t-on une maison d'édition lorsqu'on vient d'ailleurs dans ce marché concurrentiel qu'est l'industrie du livre ? Quel sera l'avenir du livre sur papier alors que l'édition en ligne fait sa place ?

Toutefois, il reste les écrivains algériens qui vivent et éditent au Canada. Ainsi, les visiteurs pourront se faire dédicacer les livres de Nassira Belloula (La revanche de May, Visa pour la haine...) et Salah Benlabed qui vient de publier son dernier roman Le dernier refuge; tous les deux aux éditions de la Pleine lune (pleinelune.qc. ca).

Les questions et les réponses, dans un entretien à plusieurs voix qui alimente utilement le débat sur le livre, la culture et la société, sont accessibles sur le site de la chaîne. Et ils méritent d’être écoutés ou même réécoutés.

Un autre auteur non moins intéressant,

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Arts & lettres

En marge du 34e Salon du livre de Montréal

Trois livres pour voyager dans le temps et les idées "La Rosace du Roi Salomon" de David Bensoussan

Coran et déviation politique de Hassan Jamali

Dans ce roman, l'intrigue archéologique fait revivre des moments intenses d'un passé souvent méconnu où s'entremêlent l'Histoire et les croyances qui ont façonné notre société. Le récit se poursuit aux temps présents avec un dénouement surprenant. Le roi Salomon commande à son joailler une rosace de six pétales.

Chaque pétale contient une inscription partielle et est confié à des personnes de confiance qui le transmettront de génération en génération. Un scientifique montréalais qui est aussi un archéologue amateur est contacté par une organisation mystérieuse qui possède des trésors d’art. Sollicité pour une expertise, il parvient à remonter la filière de l’organisation. Ses aventures l’amènent à interagir avec les services secrets israéliens, des musulmans qui prennent conscience de leur origine juive et des trafiquants d’art qui entravent ses recherches. Le contexte général est celui d’un monde qui vit de plus en plus le choc des religions. Le scientifique réussit à retrouver les six pétales et leur message devient connu de la planète qui cherche à en décoder le secret, soit l’adresse du Jardin d’Éden. Or, ce message est à double sens. Il est décrypté alors que la planète angoissée par les conflits se familiarise avec une personnalité inspirante qui pourrait être… le messie. Dr. David Bensoussan, du Québec, est un universitaire dans le domaine des sciences appliquées et a à son actif un long passé d’engagement dans des organisations philanthropiques. Il a publié de nombreux ouvrages de sciences et est également l’auteur de plusieurs volumes littéraires dont un commentaire de la Bible (La Bible prise au berceau), un livre de souvenirs (Le fils de Mogador), deux essais historiques (L’Espagne des trois religions, Il était une fois le Maroc) et un livre d’art (Mariage juif à Mogador) en collaboration avec Asher Knafo.

Préoccupé par le sujet de l'immigration au Québec, de l'intégration des nouveaux immigrants et des accommodements raisonnables, de la figure de l'Islam au sein de la société d'accueil, Hassan Jamali s'est investi dans ce domaine et a publié avec la participation de Emploi Québec un guide des études et des carrières pour immigrants et étudiants étrangers, Réussir au Québec, qui a reçu le Prix québécois de la citoyenneté et en est à sa 4e édition.

Le Maghreb de Gilles Proulx …comme l’indique le titre Pour les auditeurs et les téléspectateurs, Gilles Proulx est un journaliste non conformiste qui n'a pas peur de dire ou d'écrire ce qu'il pense. Toutefois, cet homme entier et convaincu a des facettes moins connues. Il est un esprit sensible, émotif, méditatif. Il a choisi le Maghreb, une région de monde qu'il affectionne particulièrement, pour nous confier ses réflexions et ses introspections, notamment, sur le sens de la vie, la religion, la place de l'humain sur cette planète. A travers un récit où il relate ses voyages, ses anecdotes et ses coups de cour, il fait part au lecteur de son analyse plus politique sur le Printemps arabe.

Dans Coran et déviation politique l’auteur tente de répondre, à travers son propre parcours de vie, aux questions que se posent de nombreux musulmans vivant en Occident sur le statut de la femme, la sexualité, le mariage mixte, l’homosexualité, l’éducation religieuse des enfants, la laïcité ect., dans le respect principes de l’Islam.

Ce n'est pas sans raison que Gilles Proulx se confie avec, comme toile de fond, le Maghreb. Cette région du monde, c'est son premier grand choc culturel. Avant d'aboutir, un peu par hasard, en Tunisie, en Algérie et au Maroc en 1969, il n'avait parcouru que l'Amérique du Nord et l'Europe. A cette époque, ce choc de civilisation sera l'étincelle, l'élément déclencheur qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui?: un véritable voyageur. Après ce premier périple en terre inconnue, il en effectuera plus de cent autres à travers le monde.

Se dressant contre la manipulation des textes fondamentaux de la religion, Hassan Jamali remet notamment en question les interprétations idéologiques des dogmes religieux et suggère des réponses qui ont le mérite de respecter les préceptes de base de l’Islam et des valeurs universelles avec lesquelles d’ailleurs elles se confondent.

Gilles Proulx séjournera au Maghreb de nombreuses fois à tel point qu'il est aujourd'hui citoyen honoraire du Maroc. A travers ce livre, le lecteur sentira son attachement et sa grande sensibilité pour le désert, les femmes, les arts, la musique, les traditions, l'histoire et la vie authentique des habitants de ces contrées millénaires.

De ce point de vue, l’ouvrage – de lecture facile par ailleurs – est à recommander, tant aux musulmans qu’au non musulmans. Coran et déviation politique est édité par EDITAS (Éditions de l’As) dans sa collection Parcours

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Le Maghreb de Gilles Proulx est une belle manière de découvrir des pays magnifiques, tout autant que les réflexions d'un homme sensible à tout ce qui l'entoure. Il est édité par Bertrand Dumont dans la collection «Les calepins des aventuriers».

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Points de vue

Lettre ouverte à Jamila Benhabib Par Mohamed Lotfi* "La laïcité n’est pas une option spirituelle parmi d’autres, elle est ce qui rend possible leur coexistence, car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit avoir le pas sur ce qui les sépare en fait." Régis Debray. En tant que membre du peuple québécois, je réponds à votre lettre, publiée au Devoir du 13 mars intitulée ’’Peuple québécois, puis-je compter sur ta solidarité ?’’. Votre lettre, Djemila, souffre de quelques nuances de taille. Votre grande inquiétude devant le phénomène du voile islamique est fondée sur une expérience traumatisante, certes, mais vécue dans un autre pays. Puis-je vous rappeler que le Québec n’est pas l’Algérie ? Que les musulmans du Québec ne sont pas tous originaires d’Algérie. Ils n’ont pas tous vécu, dans leur pays d’origine, cet islamisme ravageur et assassin dont vous avez été témoin et dont apparemment vous gardez encore des séquelles. Si le débat sur la laïcité au Québec, notamment en matière d’égalité homme-femme, ravive vos douleurs du passé, puis-je compter sur vos efforts pour ne pas confondre deux histoires : 1- L’histoire d’un islamisme algérien qui demeure essentiellement le résultat d’une longue et douloureuse pression coloniale et postcoloniale sur le peuple d’Algérie. Aussi douloureuse soit-elle cette histoire est celle d’une transition. 2- L’histoire d’un Québec qui chemine longuement mais sûrement vers sa pleine modernité depuis la révolte des patriotes en passant par le manifeste du Refus global, la révolution tranquille et la déconfessionnalisation du système scolaire. C’est l’histoire d’une autre transition. Puisque c’est au Québec que vous vivez depuis plusieurs années, loin d’Algérie, le peuple québécois peut-il compter sur vous pour l’aider à faire sa propre transition. Celle qui s’inscrit en continuité et en cohérence avec sa propre histoire.

Les questions de laïcité et d’égalité homme femme n’ont pas attendu le phénomène du voile et du niqab pour être à l’ordre du jour. Mais comme d’autres pays occidentaux qui accueillent des immigrants, le Québec se trouve depuis quelques années interpellé dans sa propre identité. Il n’échappe pas, lui aussi, à cette crispation identitaire, que j’espère passagère, mais qui l’empêche pour l’instant de poursuivre le processus vers une laïcité pleine et entière. Le peuple du Québec peut-il compter sur vous pour l’aider à ne pas voir dans l’immigrant musulman un obstacle à son épanouissement ? Sans sous-estimer le phénomène du voile islamique au Québec, il ne devrait pas masquer d’autres formes d’inégalités dont les femmes sont victimes. Micheline Dumont rapportait dernièrement dans les pages du Devoir qu’au Québec la profession où se retrouve le plus grand nombre de femmes c’est le secrétariat ! 100 000 secrétaires. D’après cette historienne, presque un million de femmes au Québec, des secrétaires, des serveuses, des caissières, des préposées, des coiffeuses, etc, n’arrivent pas à gagner le salaire de trois présidents de banque. En tant que féministe, puis-je compter sur le même courage que vous déployez à combattre les islamistes, pour dénoncer cette réalité québécoise dans laquelle les islamistes algériens n’ont aucune responsabilité ? Par ailleurs, l’accomplissement de la laïcité au Québec ne dépendra pas uniquement de la disparition du voile islamique. Dans votre lettre, vous réduisez le port des signes religieux dans la fonction publique québécoise uniquement au voile. La laïcité n’a pas pour mission d’exclure une religion en particulier de l’espace civique, mais toutes les religions. Pas plus le voile à l’école ou à l’hôpital que le crucifix à l’assemblée Nationale. La laïcité que je souhaite pour le Québec de nos enfants, ne réglera pas

Mme Jamila Benhabib

uniquement la question du voile. Elle ne fera pas avancer uniquement la cause de l’égalité homme-femme. Une laïcité pleine et entière empêchera toute instrumentalisation du politique par le religieux et encore plus important, du religieux par le politique. C’est sa mission première. Certaines élites politiques du Québec instrumentalisent ouvertement la religion de ’’l’autre’’ au profit de leur agenda politique. En réduisant la laïcité uniquement à l’interdiction du voile islamique de la fonction publique, vous jouez leur jeu. Depuis la sortie de votre livre ’’Ma vie à contre-Coran’’, vous avez gagné effectivement la sympathie de beaucoup de gens et surtout de beaucoup de médias. Cela ne me surprend guère. Le titre de votre livre, à lui seul, est un faire valoir de cette crispation identitaire dont un des symptômes : Réduire la culture de ’’l’autre’’ uniquement à sa religion. Votre livre nourrit l’amalgame entre Coran et islamisme. Ceci dit, c’est votre droit d’être contre une religion et de la critiquer aussi sévèrement que vous le désirez. Mais l’objectif de la laïcité n’a jamais été un appel à la haine d’une religion. Dans le contexte québécois, les valeurs de laïcité auxquelles vous êtes très attachées, sont à mon avis moins fragilisées ou menacées par les islamistes, que par une société québé-

coise qui n’assume pas encore entièrement son parcours vers la laïcité. J’ai parfois l’impression que le débat sur la laïcité au Québec vous sert de prétexte pour régler vos comptes avec les islamistes d’un autre pays. Puis-je compter sur vous pour faire la part des choses ? Djemila Benhabib, en tant que membre du peuple québécois, j’espère compter sur vous et votre grand courage pour démasquer avec d’autres citoyens du Québec, les véritables ennemis de la laïcité. Ces multiculturalistes qui militent activement pour que les signes religieux soient acceptés et maintenus dans les institutions publiques. Ils ont plus facilement accès aux médias que n’importe quelle musulmane voilée. Ils président et conseillent des commissions sur les accommodements raisonnables. Ils voient d’un bon oeil le cour d’Ethique et Cultures Religieuses. Ils prêchent l’ouverture sur la religion de ’’l’autre’’ alors qu’en réalité c’est pour leur propre religion qu’ils désirent préserver des privilèges ! Ils se disent philosophes et intellectuels pluralistes et tolérants alors que mine de rien, ils encouragent un communautarisme grandissant qui menace la paix sociale au Québec. *Journaliste et réalisateur radio.

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