Lettre d'information n° 17 : la chimie en jeu (et en rire)

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La lettre

u e j La chimie en

La chimie en jeu (et en rire)

Dans ce numéro : . . .

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Édito Agenda Sur les ondes et sur la Toile Trophée DiversiTerre Dossier spécial

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Édito

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La chimie en jeu (et en rire) .

édito spécial

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Des atomes crochus avec la chimie .

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Comment je suis devenu chimiste p5 Entretien p6 avec Clovis Darrigan chimiste et vulgarisateur

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« Transformer la science en art, en plaisir, en rire et en jeu »

La chimie, du solfège à la mélomanie p8 Chimie, symphonie de la matière p10 Deux blogs pour dédramatiser la chimie p10 Marie Curie, passionnément p11

par Mlle Opuscule

es expositions Jardins chimiques et cellules osmotiques et Tout feu, tout flamme accompagnées de leurs animations, L’Atelier des expériences impossibles et l’atelier La Chimie à la maison (78), l’atelier-débat La Chimie dans nos assiettes (92), la conférence expérimentale Effervesciences et les clowns Fabio FaBulle, Mlle Renoncule et Mlle Ondule à l’Océanopolis de Brest… le début de l’année 2011 a vu les activités des Atomes Crochus sur la chimie fleurir un peu partout en France, et même en Belgique, au PASS (parc d’aventures scientifiques). Rien de bien étonnant à cela puisque 2011 a été désignée Année internationale de la chimie. L’occasion rêvée pour vous proposer une lettre spéciale dédiée à ce domaine, historiquement

au cœur des activités des Atomes Crochus, et partager avec vous notre approche de la discipline. Nous en profiterons pour revenir également sur quelques-uns de nos projets, tels que notre activité de conseil scientifique pour une exposition sur la chimie, nos blogs pour réfléchir sur la communication de la chimie ou évacuer ses traumatismes scientifiques, ou encore les concours que nous organisons chaque année et pour lesquels nous avons récemment été encouragés par la fondation EDF. Alors aux Atomes, tout est chimique ? Non évidemment, et notre prochain dossier saura j’en suis sûre vous emmener dans un nouveau pan du vaste univers, que dis-je des vastes univers ! explorés par l’association.

Depuis 2002, Les Atomes Crochus proposent spectacles et animations autour de la chimie.

L’apport de l’histoire des sciences dans l’apprentissage de la chimie

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L’actualité de nos partenaires p12 Tout sur le rien, un festival plein de sciences

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La lettre « Transformer la science en art, en plaisi r, en rire et en jeu »

Printemps de la Démocratie Locale

Agenda Un clown qui déambule

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26 mars 2011 de 10 h à 13 h

Des numéros curieux et intelligents, réalisés par un clown… de science ! Mlle Lulle a dans sa sacoche mille et une expériences plus étonnantes et drôles les unes que les autres : l’ondomania, le ludion, l’aspivenin, la lévitation des balles, l’acupuncture sur ballon…

Mail Bréchet (75017)

le 2 avril 2011 de 9 h à 13 h 30 Hôtel de ville (75004)

Jouer pour décider : deux ateliers-débat

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tous

le 26 mars 2011 de 10 h à 13 h Mail Bréchet (75017)

le 2 avril 2011 de 9 h à 13 h 30 Hôtel de ville (75004)

Avec ces jeux de discussion, il vous est proposé de débattre sur des controverses scientiques. Le jeu Recréer la vie ? auquel vous pourrez prendre part le 26 mars permet de s’interroger, de donner son opinion et d’échanger à partir d’extraits de films de fiction sur des sujets de bioéthique. à titre d’exemple, récréer des dinosaures est-il réalisable en l’état actuel des connaissances scientifiques? est-ce souhaitable ? Dans le cadre de l’Université de printemps de la citoyenneté, une deuxième session de jeu sera organisée sur plusieurs autres thèmes.

Les Atomes Crochus sont également présents dans le 17e arrondissement de Paris dans un autre cadre : chaque semaine s’y déroulent en effet des ateliers variés (voir lettre no 16 p. 4). D’autres ateliers se dérouleront comme à chaque vacances à Villiers-le-Bel, où nos médiateurs théâtre et sciences auront rendez-vous avec les jeunes.

Sur les ondes et sur la Toile

(Pour accéder à chaque contenu, cliquez dessus)

• Le 12 janvier, Richard-Emmanuel Eastes, président des Atomes Crochus, a participé à l’émission La Tête au carré (France Inter) sur les blogs scientifiques (voir également p. 10 de cette lettre). • Le 20 décembre 2010, il était sur France Info pour parler à Marie-Odile Monchicourt du Manifeste Revoluscience, • et le 29 octobre 2010, avec Claire Nouvian (association BLOOM), du concours 2 000 mètres sous les mers. • Il s’exprime sur la vulgarisation et la chimie dans trois articles sur le blog de Knowtex, média social de la culture scientifique : « Et le chercheur devint vulgarisateur », « Contre une image édulcorée de la chimie », « Chimie : de la difficulté à communiquer ».

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Agenda

Du nouveau chez les clowns de science

Clown en bibliothèque

f! t neu u o t t C’es

(à partir de 5 ans)

Les 7, 8, 9, 12, 14 et 15 avril 2011

Devinez ce que voudrait faire plus tard la soeur jumelle de Mlle Lulle… animatrice

Bibliothèques de Bazoches-sur-Hoëne Berd’huis Valframbert Trun

Aidée de ses quatre assistants désignés parmi les spectateurs, elle entraîne la salle dans une aventure loufoque digne de 00007 et mission catastrophe, au cours de laquelle elle rencontrera d’hostiles objets inconnus et des phénomènes étranges qu’il lui faudra apprivoiser.

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scientifique ! La voilà donc qui passe un test d’embauche pas comme les autres : une mission très spéciale lui est confiée.

Seuls juges de ses performances, les jeunes décideront au final si notre aventurière des sciences un brin maladroite a réussi le test.

La Ferté Fresnel St-Clair-de-Halouze

Fabio FaBulle, la science infuse

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(à partir de 6 ans)

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Fabio s’ennuie seul chez lui et s’invente des compagnons

du 19 au 24 avril 2011 à 14 h 30

imaginaires. Suite à l’erreur de livraison d’un colis de produits et matériels bizarre, il ne peut résister au plaisir de les utiliser… à sa façon. C’est alors qu’il va se laisser surprendre par des phénomènes qui lui étaient totalement inconnus. Et le public avec lui…

Centre de science Le Vaisseau Strasbourg (67)

De l’expérimentation des expériences expérimentales (à partir de 10 ans)

tous

Mlle Renoncule est l’assistante stagiaire du Professeur

le 14 mai 2011

Spatule. L’éminent professeur ne doit pas tarder à arriver pour donner une conférence intitulée De l’expérimentation des expériences expérimentales… le problème c’est qu’il n’arrive pas. Elle doit donc prendre les choses en main. Or tout ne se passe pas exactement comme prévu… Ceci dit, comme le lui dit toujours le Professeur : « À chaque problème, sa solution, il suffit de se poser les bonnes questions ! ».

MJC Evry (91)

le 18 mai 2011 Exposciences Ambérieu-en-Bugey (01)

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Agenda L’atelier des expériences impossibles (à partir de 8 ans)

le 27 mai 2011 à 9 h 45 et 11 h Collège Paul Bert Savigny-sur-Orge (91)

Construire un ruban avec une seule face, expérimenter les lois de la chute des corps et de la flottabilité des solides, faire léviter des balles de ping-pong ou tester les lois de l’équilibre… En vous proposant des manipulations qui semblent impossibles, des situations paradoxales, voire des problèmes insolubles, Les Atomes Crochus mettent à l’épreuve votre intelligence, votre sens pratique, votre esprit critique et votre habileté manuelle. Autant d’expériencesdéfis qui susciteront votre curiosité et vous émerveilleront. À la clef, un diplôme de génie !

L’Énergie dans tous ses états (à partir de 12 ans)

le 27 mai 2011 à 14 h Collège Paul Bert Savigny-sur-Orge (91)

Au début de l’intervention, une liste de questions est proposée à l’assistance, portant sur les thèmes de l’énergie, de l’électricité et de la lumière. Les spectateurs peuvent alors à leur guise poser au professeur Avecdurecul celles qui les intriguent ou les amusent, ou s’inspirer de ces questions pour aborder d’autres sujets scientifiques d’actualité qui leur tiennent à cœur.

Trophées des associations de la Fondation EDF DiversiTerre La Fondation EDF DiversiTerre décerne depuis 2009 les Trophées des associations afin d’encourager les démarches et les pratiques remarquables des associations locales qui agissent au quotidien auprès des jeunes dans les domaines de la nature, la solidarité et la culture. Nous sommes fiers de vous annoncer que nous avons reçus dans ce cadre le prix « Coup de pouce » dans la catégorie « culture » pour l’ensemble des concours que nous avons organisés, proposant aux jeunes de rédiger des légendes à des photographies de « jardins chimiques » sous forme de haïku, petit poème japonais, d’écrire une suite au conte scientifique Histoire de fou, et d’imaginer à partir des photographies de l’exposition ABYSSES un animal pouvant vivre dans le milieu extrême des grands fonds sous-marins. Ce dernier concours, 2 000 mètres sous les mers, est encore ouvert jusqu’au 31 mars.

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édito spécial : Des atomes crochus avec la chimie

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epuis 10 ans, la chimie accompagne la destinée des Atomes Crochus, qui continuent de ce fait à bien porter leur nom. La chimie comme thématique ou comme objet d’étude d’abord, expliquée ou décortiquée dans nos conférences, ateliers et jeux de discussion. La chimie comme source d’inspiration pour l’art théâtral, photographique ou clownesque ensuite, ancrée dans l’histoire du monde, des jardins chimiques de Stéphane Leduc (xixe siècle) aux camps de la mort de Primo Levi… Mais la chimie comme symbole surtout ; le symbole de l’activité bouillonnante d’une association

qui se veut le creuset de la rencontre entre scientifiques, artistes, pédagogues, militants et passionnés de tous bords ; d’une association qui fonde sa créativité sur l’émergence d’idées neuves à l’interface entre les compétences de ses membres, et tire sa raison d’être des affinités électives qui s’établissent au quotidien entre ses acteurs et ses interlocuteurs. Richard-Emmanuel Eastes, président et fondateur des Atomes Crochus Dans les tubes à essais des Atomes Crochus, de nouvelles créations sont toujours en préparation.

Comment je suis devenu chimiste

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travers leurs activités autour de la chimie, Les Atomes Crochus ne cherchent pas à transformer chaque enfant entre 6 et 15 ans en chimiste. Ceci dit, nul n’est à l’abri d’une vocation qui passerait par là. Mais au fait, qu’est-ce que c’est vraiment qu’un chimiste ? Quelqu’un qui pratique la chimie peut aussi bien être physicien, biologiste ou informaticien… Ce sont donc les contours de cette discipline à la croisée de plusieurs que 12 chimistes dessinent dans ce livre au travers d’entretiens. Ceux qui la construisent, la font vivre et évoluer parlent de leur parcours et vous disent tout de l’exceptionnel comme du quotidien. Ils nous disent même quelques mots d’une question qui nous tient à cœur : leur rapport à l’art. éd. du Cavalier Bleu, Paris, 2008.

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Entretien avec Clovis Darrigan, chimiste et vulgarisateur Clovis Darrigan est maître de conférences en chimie physique et chargé de mission pour la promotion de la culture scientifique et technique à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, fondateur et président de l’association Anima-Science et auteur du site Science amusante. Ce site, initié en 1998 sous le nom « chimie amusante », a bien évolué depuis et a reçu en 2010 le Prix Roberval Multimédia. Il comporte notamment un wiki avec des ressources et des expériences amusantes, un forum et un outil de création d’étiquettes.

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ourriez-vous nous citer quelques expériences de chimie que l’on peut trouver sur le site ? Il y en a tellement ! Toutes font appel à l’observation d’un phénomène macroscopique résultant d’un processus microscopique que j’essaie d’expliquer ensuite. Mes expériences préférées sont sûrement celles dans lesquelles la matière et la lumière interagissent, soit quand la lumière provoque une réaction chimique, soit quand la réaction produit un rayonnement. Je trouve cela magique et beau ! Les flammes colorées des feux d’artifice, la chimioluminescence des colliers lumineux me fascinent toujours autant, car on « voit » dans ces expériences-là la manifestation directe du comportement quantique de la matière, une notion parfois difficile à expliquer. […] Il y a bien sûr des expériences sur les odeurs et parfums synthétiques, les extractions de substances naturelles, ou sur les matériaux polymères aux comportements inhabituels, entre le liquide et le solide. D’ailleurs, vous m’interrogez sur la chimie, mais n’est-ce que de la chimie ? Pour moi, le découpage en chimie, physique et autres disciplines n’est qu’une manière de présenter les choses, mais toutes ces branches de la science sont en réalité intriquées. Bien souvent les expériences du site appartiennent à plusieurs catégories. Je ne veux pas donner l’image que

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« tout est chimie », car chez certaines personnes cela veut dire qu’il n’y a rien d’autre que de la chimie. […] Certes, la chimie se retrouve partout, aussi bien dans les étoiles que dans nos cellules, mais elle n’est qu’une façon, complémentaire des autres, de comprendre le monde qui nous entoure. […] Quels étaient les objectifs du site à sa création ? Et aujourd’hui ? En 1998, les premières pages avaient pour but de proposer quelques « Expériences de chimie amusante » tirées du livre du même nom de François Cherrier (1974). Les pages web étaient illustrées de photographies réalisées pendant les animations en public (Fête de la Science, foiresexpositions…) que je faisais avec mes collègues ; nous étions étudiants en thèse. À cette époque, l’accès à l’Internet n’était pas aussi répandu dans les foyers, mais j’y ai tout de suite vu la possibilité de diffuser auprès du plus grand nombre des ressources pédagogiques, pour un coût quasi-nul. J’avais envie de partager ma passion et mes modestes connaissances. J’étais passionné d’informatique et de chimie : mon entrée dans le langage HTML était donc tout à fait naturelle et motivée. Puis le site s’est enrichi d’expériences de physique amusante, de pages abordant la sécurité en chimie, les dangers des produits. Recevant de nombreuses questions par mail,

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je ne pouvais plus répondre à tout le monde et certaines questions revenaient fréquemment. C’est donc naturellement que j’ai mis en place un forum de discussion afin que les passionnés puissent consulter les questions déjà posées et puissent aussi se répondre entre eux. Ce fut le début d’une mayonnaise. De fil en aiguille, le site est devenu très bien référencé et j’ai voulu le rendre plus visible et interactif. J’ai donc refondu l’ensemble des pages de chimie et physique sous la forme d’un wiki accompagné d’un forum, sous le nom de domaine scienceamusante.net.

Les expériences préférées de Clovis Darrigan mettent en scène les couleurs. © B. Mourot

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Entretien avec Clovis Darrigan (suite) Aujourd’hui, les objectifs du site sont inchangés : partager les connaissances avec le plus grand nombre, utiliser la partie wiki comme un lieu de ressource sans cesse en évolution, où l’on trouve aussi bien des expériences amusantes faciles à reproduire à la maison que certaines plus techniques, des ressources utiles aux scientifiques et une partie forum permettant aux passionnés de poser leurs questions et aider les autres. […] Car le forum est aussi un « laboratoire » pour vulgarisateurs : tester ses explications face à un public varié, voir si elles ont bien l’efficacité recherchée, les modifier si besoin… J’ai appris énormément de choses en essayant de les expliciter, aussi bien en science fondamentale qu’en pratique de médiation. L’expérimentation est largement mise en avant sur le site : selon vous, quelles sont ses vertus ? L’observation permet d’appréhender les phénomènes avec ses sens : sons, odeurs, couleurs, chaleur, consistances, temporalité… L’expérience est la vérité, et pourtant nous voyons cette vérité à travers nos propres filtres de conception. Notre observation est donc subjective. Nous interprétons le résultat de l’expérience d’après notre propre expérience acquise. L’expérience peut nous choquer, nous émerveiller ou nous paraître triviale, selon les cas. Elle vient confirmer ou infirmer les filtres à travers lesquels on la perçoit. Par exemple, les expériences contre-intuitives — chères à Richard-Emmanuel Eastes — sont perturbantes car elles entrent en collision avec « ce que l’on croyait qu’il allait se passer ». De là naît la curiosité

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chez l’observateur : que s’est-il vraiment passé ? Pourquoi je pensais une chose et c’est son contraire qui est arrivé ? Quelles sont mes conceptions, mes filtres à réviser ? L’expérimentation démontre que l’on aurait dû douter un peu plus de son savoir, elle développe l’esprit critique et autocritique. Par son caractère inattendu ou amusant, elle permet d’initier plus facilement le processus d’hypothèse-déduction, elle permet de faire passer plus facilement des explications théoriques. En répétant les expériences, en faisant varier un à un les paramètres, ou en observant sous différents angles la même expérience, on se forge petit à petit de nouveaux filtres. Finalement, je suis persuadé que l’objectivité ne peut être qu’une intersubjectivité. Cette réflexion philosophique, je ne l’ai pas apprise en lisant des livres : je l’ai simplement forgée en expérimentant ma manière de vulgariser, grâce au public, et en confrontant mon point de vue avec d’autres personnes. Quels rapprochements voyez-vous entre votre fonction d’enseignantchercheur, vos missions en matière de culture scientifique et technique, l’organisation de « sciences en fête » et votre travail sur le site ? L’enseignant-chercheur a pour mission de construire de nouvelles connaissances, grâce à la recherche, de les diffuser, via l’enseignement. Mais il a aussi pour mission de rendre cette connaissance compréhensible pour le grand public, non spécialiste, afin qu’il puisse comprendre le monde qui l’entoure, participer à des débats, comprendre certains choix de notre société. La mission CST existe dans

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ce but : organiser des rencontres entre les scientifiques et les publics, proposer des expositions, des animations. La Fête de la science est un moment bien identifié pour cela dans l’année : nous essayons de proposer des thèmes très variés, pas seulement en sciences de la matière ; la philosophie, la sociologie, font partie du programme. Il y a deux mille ans, les savants étaient aussi bien des scientifiques que des artistes, des philosophes. J’encourage les rencontres, les échanges. Pour le site, c’est la même chose. Tout ceci est un ensemble cohérent. Quelles sont les valeurs que vous partagez avec les Atomes ? Je m’attendais à cette traditionnelle question ! Peut-être la première valeur commune est de vouloir faire les choses avec plaisir. Je ne consacrerais pas autant de temps à un site web, ou à l’animation d’un forum, si cela ne me faisait pas plaisir. Si c’était une activité trop contraignante, je n’y mettrais pas autant de cœur. De la même manière que l’on ne peut pas forcer un jeune à aimer la chimie, s’il n’en tire aucune satisfaction. La sensation de plaisir est comme une drogue dans notre cerveau. C’est très égoïste finalement ! Mais j’essaye de provoquer chez l’autre le plaisir d’être curieux et de comprendre. Plaisir, curiosité, esprit critique… tout ce qui s’oppose aux dogmes.

L’intégralité de l’entretien est disponible sur la page : www.atomes-crochus.org/ article167.html

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La chimie : du solfège à la mélomanie

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ui ne s’est pas un jour risqué, dans la clandestinité que lui procurait soudain l’absence temporaire de ses parents, à mélanger des produits alimentaires ou ménagers pour les voir se transformer, avec parfois même le secret espoir de les voir « exploser » ? à ces envies et attitudes, une seule origine, aussi innée que spontanée : « faire des expériences »… jouer avec la matière et comprendre comment elle se comporte. Pas d’a priori négatif non plus lorsqu’on interroge les jeunes : même s’ils associent parfois les termes « chimie » et « pollution », se faisant le relais des discussions familiales et des médias, ils sont parfaitement conscients de l’utilité de la chimie pour fabriquer, par exemple, produits ménagers et médicaments. Et pourtant, questionnez leurs parents, vos voisins ; dites-leur que vous êtes chimiste et vous serez étonnés de la récurrence de la réaction : « Ah ! La chimie… j’ai toujours détesté ça. Et je n’y ai jamais rien compris ! Trop obscure, trop codée, trop magique… »

Testez alors les connaissances qui leur restent de cette époque où ils « subissaient » la chimie à l’école ; là encore, vous serez étonnés de l’inexistence du moindre souvenir cohérent, ne serait-ce que des formalismes les plus simples ou de la différence entre un atome et une molécule… Entre ces deux extrêmes, de l’enfance à l’âge adulte, que s’est-il passé ? Comment interpréter le remplacement de cette exaltation initiale pour la chimie « science expérimentale » par le rejet de son langage et de ses lois, en dépit des efforts répétés des concepteurs de programmes scolaires, voire des chimistes eux-mêmes, pour rendre la discipline attrayante ? L’éducation scientifique, dispensée parallèlement par le système scolaire et les professionnels de la culture scientifique, aurait-elle un rôle à jouer – sinon une responsabilité – au niveau de la construction et de la préservation de l’image de la chimie ? Tentons de proposer quelques esquisses de solutions à ces interrogations fondamentales, qui touchent tout autant à l’image de la discipline auprès des citoyens non chimistes qu’à la délicate question de la désaffection des étudiants pour les études universitaires de chimie. L’effort Reconnaître une réaction chimique, manipuler les concepts qui organisent la chimie, comprendre comment représenter un phénomène, se familiariser avec le langage qui permet d’échanger à son sujet. Tout cela nécessite un important et incontournable travail de réflexion, de répétition

et de mémorisation et l’élève doit s’approprier en un temps réduit des outils qui ont été élaborés sur une échelle de temps très longue. La chimie souffre en outre d’un nombre d’implicites extraordinaire. Par exemple, le professeur résolvant au tableau une équation n’hésite pas une seconde à ôter de chaque côté deux symboles identiques. Or n’estil pas compréhensible que l’élève, lui, s’interroge sur le fait que la substance à laquelle correspondait le symbole soit, elle, toujours là ?

Face à ces apprentissages fondamentaux pénibles et aux pièges implicites, l’importance de prendre du plaisir à travers d’autres aspects, compensant les efforts à fournir, est capitale. Dans un premier temps, ce plaisir viendra surtout de la pratique, à travers la reproduction de manipulations particulièrement ludiques et spectaculaires ou l’expérimentation personnelle exprimant la créativité du chimiste en herbe. En musique, ce pôle correspondra à l’interprétation de morceaux mélodieux, virtuoses ou encore à la composition. Ce plaisir pourra être le moteur d’une envie d’apprendre les codes de la discipline, d’en comprendre le sens et de s’y investir. En effet, pour le futur citoyen non chimiste, au-delà du souvenir d’une chimie plaisante et amusante, cette compréhension constituera sans nul doute une condition absolue pour être capable de s’en faire une image objective et juste.

Chimiste en herbe

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La chimie : du solfège à la mélomanie (suite) L’intérêt (la mélomanie) Très vite cependant, l’apprenti musicien trouve un intérêt personnel à jouer de son instrument et à travailler son solfège. Soit parce que ses compétences nouvelles lui permettent de se produire devant ses amis, soit parce que ses efforts sont régulièrement récompensés par des distinctions. Il commence même à écouter des enregistrements d’interprètes connus et cherche à s’en inspirer. En un mot, il devient mélomane. Il commence à trouver un intérêt à acquérir la culture du domaine. Dans celui de la chimie, l’élève sera plutôt enclin à se rendre dans des salles de conférences ou à lire des ouvrages de vulgarisation. à travers les liens qu’il tisse entre ses connaissances théoriques et leurs applications, entre la chimie et les autres disciplines, entre sa propre vie et ce qu’on lui demande d’apprendre, il commence à donner du sens à cette science. Il comprend peu à peu comment sont nés les lois et les concepts auxquels il s’initie. La dynamique personnelle (la vocation) Dès lors, choisira-t-il des études universitaires en chimie si, comme c’est probable, il a également atteint cette maturité dans d’autres disciplines, scientifiques ou non ? Et s’il choisit la chimie, quelle en sera la raison ? C’est ici qu’intervient la « dynamique personnelle » de l’élève. Il ne s’agit plus ici uniquement de plaisir ou de mélomanie, mais bien de concordance entre la discipline toute entière et ce que le sujet entend faire de sa vie. D’adéquation entre ses aspirations, ses valeurs, ses ambitions, ses capacités de travail et ce que peut lui offrir la chimie. En d’autres termes,

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le mélomane ne fera de la musique son métier que si, le jour du choix de son orientation, il s’est découvert une âme du musicien, c’est-à-dire une véritable vocation pour la musique. Pour quelles raisons l’étudiant brillant pourra-t-il par suite se sentir l’âme d’un chimiste ? Pratiques (durée des études, mode de vie) et financières (perspectives de salaire), mais souvent également affectives (besoin de contribuer aux progrès de la connaissance, recherche de l’absolu que procure la création de molécules nouvelles, désir de s’investir dans un domaine ouvrant des perspectives pour réguler de grands problèmes sociaux et environnementaux…).

Entre les quelques pôles fondamentaux évoqués, l’équilibre est difficile à atteindre, mais également délicat à préserver. Nous devrions à ce titre avoir en permanence à l’esprit l’importance de chacun d’entre eux et tenter de trouver des solutions pour mieux les prendre en compte. Pour ce faire, bien des voies s’offrent à nous. Les outils et méthodes de la vulgarisation scientifique

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constituent entre autres une mine inépuisable pour enrichir l’enseignement de la chimie. Certains chimistes s’emploient depuis des années à développer ces outils et à proposer aux enseignants de s’en emparer, par exemple via des dispositifs comme l’Année internationale de la chimie. En particulier, s’il est impossible d’éliminer le solfège de nos enseignements, du moins doit-il être possible d’en faciliter l’apprentissage, ce qui ne nous semble jamais avoir été vraiment appliqué. Car en l’occurrence, ce que nous pourrions tout de même reprocher aux programmes scolaires (et ceci est valable pour toutes les disciplines), c’est d’avoir été conçus par de brillants enseignants… c’està-dire d’anciens brillants élèves, passionnés par leur discipline, parfaitement adaptés au système scolaire, dont les cadres de références ne sont jamais véritablement entrés en conflit avec les enseignements qui leur ont été dispensés et qui, à ce titre, n’ont jamais vraiment eu de « problème de solfège ». Parmi les solutions possibles, citons le développement de « modèles pédagogiques », des « approches phénoménologiques », la valorisation de l’effort et du travail personnel, le développement de méthodes d’évaluation non sommatives ou dévastatrices des motivations… Plus généralement, impliquer personnellement l’élève futur citoyen dans ses apprentissages, en lui montrant que pour répondre à ses interrogations fondamentales, il a besoin d’une culture scientifique et, en l’occurrence, chimique. Alors, il acceptera le solfège. L’enfant, pour pouvoir enfin marcher, accepte de tomber quelque fois. R.-E. Eastes

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Deux blogs pour dédramatiser la chimie

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Chimie, symphonie de la matière

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t toujours en musique, familiarisez-vous avec ce qu’on entend derrière le mot « chimie ». Les Atomes Crochus vous présentent l’exposition Chimie, symphonie de la matière pour laquelle ils ont assuré le conseil scientifique. En quelques jalons posés, voici les portes de ce domaine qui s’ouvrent à vous, les premières pierres d’un chemin qui pourrait bien vous emmener plus loin… Contenant neuf panneaux aisément transportables, l’exposition s’installera prochainement à l’Espace Pierre-Gilles de Gennes de l’école supérieure de physique chimie industrielles (ESPCI) dans le 5e arrondissement. Vous pouvez cependant d’ores et déjà la découvrir : http://www.double-helice.com/ chimie_plan.html

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e blog des traumatismes scientifiques La chimie est restée pour vous un univers obscur et intimidant ? Vous êtes paralysé-e à l’idée d’appliquer une règle de trois ? Vous avez honte de ne pas savoir faire la différence entre un atome et une molécule ? Vous frissonnez toujours à l’idée de ce professeur de chimie qui vous terrorisait ? Vous ne serez pas seul sur ce blog. Né de l’animation « Le Cabinet des traumatismes scientifiques », qui proposait sur le mode humoristique un petit entretien allongé sur le divan des Atomes Crochus puis une ordonnance rigolote pour se réconcilier avec les sciences, lever les blocages et ressortir léger et avide de sciences en tous genres. Venez confesser vos lacunes et autres phobies scientifiques ! Plonger dans notre enfance et faire ressortir les premiers souvenirs de sciences qui nous ont marqués est l’occasion de formaliser nos ressentis et émotions, et parfois de nous rendre compte que les blocages peuvent provenir d’une source lointaine. Au-delà du divertissement, il s’agit de mieux comprendre, avec notre regard et notre recul d’adulte, comment notre rapport à la science s’est construit au fil de ces expériences. http://traumasciences. over-blog.com

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arlez-vous chimie ?

Est-ce que « tout est chimique ? », est-ce parce qu’on sait le b.a.-ba de la chimie qu’on connaît les implicites de son abcédé ?… Aux Atomes Crochus, les scientifiques s’interrogent sur leur discipline, mais aussi sur ses représentations, ses fondements philosophiques, son histoire, ses paradigmes, ses révolutions conceptuelles, ses écueils didactiques, ses intrications sociales et économiques, et j’en passe. Adressé à des spécialistes, mais accessible à tout un chacun, le blog Parlez-vous « chimie » ? ne cherche pas à communiquer la chimie directement mais bien à exposer divers points de vue, thèses et exemples marquants en vue de permettre au lecteur d’élargir la perception qu’il en a et d’aiguiser sa réflexion sur les modalités du dialogue entre chimie et société, qui entretiennent souvent des relations ambiguës. Initier une réflexion profonde, impudique et sans tabous, autocritique et volontairement dérangeante, mais toujours bienveillante, voilà l’objectif de cette chronique mensuelle dont vous vous surprendrez à discuter le contenu avec vos proches. http://www.parlezvous chimie.org

Pour découvrir toutes les activités chimie des Atomes Crochus, consultez nos « fiches chimie » : http://www.atomes-crochus.org/IMG/pdf/fiches_chimie-2.pdf

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u e j La chimie en

Marie Curie… passionnément, l’apport de l’histoire des sciences dans l’apprentissage de la chimie

La lettre « Transformer la science en art, en plaisir, en rire et en jeu »

Le spectacle Marie Curie, passionnément a reçu les labels scientifiques « Année internationale de la chimie » et « MSC100 » (célébration du centenaire du prix Nobel de chimie de Marie Curie).

Illustration : Adrien Honnons

N

ovembre 1891, en gare de Varsovie, une jeune fille fait ses adieux à son père. La locomotive crache un jet de vapeur, le train quitte un pays où les femmes n’ont pas le droit d’étudier. Le train roule vers Paris, vers la liberté. La jeune fille, Maria Sklodowska, ignore qu’elle s’apprête à vivre une belle histoire d’amour, mais surtout une des plus grandes aventures scientifiques du xxe siècle. Cette aventure, racontée par de nombreux biographes, souvent théâtralisée, a-t-elle quelque chose à apprendre aux élèves des collèges et lycées ou aux étudiants ? Bien souvent, les approches de la vie de Marie Curie destinées au grand public passent sous silence la dimension scientifique de son travail. Pourtant, l’enchaînement des discussions et des essais infructueux qui précèdent les découvertes du polonium et du radium n’a-t-il pas, lui aussi, une très grande valeur pédagogique ? L’histoire commence avec la présentation par Poincaré d’un article de Roentgen sur les rayons X devant l’académie des sciences. Poincaré suggère un lien entre phosphorescence et rayons X. Henri Becquerel, spécialiste de la phosphorescence, explore alors l’hypothèse de Poincaré et découvre un bien curieux phénomène… la radioactivité. Il ne dispose pas d’instrument assez précis pour l’étudier. Sa grande histoire d’amour avec Pierre ouvre à Marie la porte d’une école, l’ESPCI,

et d’un laboratoire de fortune où elle peut étudier ce phénomène grâce à un appareil extrêmement précis mis au point par Pierre et son frère Jacques. Alors les choses s’enchaînent à grande vitesse jusqu’à la découverte d’éléments chimiques indécelables par les techniques de la chimie classique. Ces cascades d’hypothèses et de vérifications illustrent la science telle qu’elle se fait. Le travail de Marie implique d’abord l’électricité, l’optique,

la mécanique, et bientôt, de façon intensive, la chimie minérale. En écoutant ce récit, l’étudiant découvre à quel point toutes les disciplines se conjuguent dans la pratique de la recherche, et surtout il apprend à garder l’esprit ouvert, disponible à toutes les surprises, il apprend aussi à accepter les échecs, les tâches rébarbatives, il apprend la démarche du chercheur. Philippe Berthelot

Les « Histoires de sciences » de P. Berthelot : Marie Curie, passionnément ; 1609, Galilée, première guerre des étoiles ;

numéro 17 mars 2011

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Evariste Galois, l’équation de la révolte ; Louis Pasteur, voyage en microbie ; Leçon de science avec le professeur Lavoisier.

(e te n rire)

Dos

r e i s cial é p s


La lettre « Transformer la science en art, en plaisi r, en rire et en jeu »

L’actualité de nos partenaires : Tout sur le rien, un festival plein de sciences !

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a 6e édition du festival de sciences Paris-Montagne aura lieu du 20 au 23 juillet 2011, à l’école normale supérieure de la rue d’Ulm. Quatre jours foisonnant d’animations, de spectacles, de rires et de rencontres. Tout cela, cette année, sur le thème du… Rien. Tout connaître sur le rien, voilà un programme qui s’annonce riche en surprises ! Quand on ne voit rien, cela signifie-t-il qu’il n’y a vraiment rien ? Pourquoi pensons-nous qu’il n’y a rien ? Et plus généralement, de quoi parlons-nous quand on nomme le vide, l’infiniment petit, que l’on imagine un instant zéro ? Qu’y a-t-il dans les produits 0 % et dans les trous de la mie de pain ? Peut-on qualifier quelqu’un de bon à rien et estimer les dégâts à trois fois rien ?

Observez donc ces notions de près, vous serez sans doute étonnés de la quantité de choses qu’elles contiennent… Si vous êtes chercheur, étudiant, médiateur scientifique ou artiste, n’hésitez pas à participer à la construction de ce festival ! Toutes les bonnes idées sont les bienvenues pour partager avec le public une anthologie du rien qui soit à la fois ludique, interactive, surprenante, et qui suscite la curiosité. Vous pouvez proposer des projets d’animations, de spectacles, et même de scénographie du lieu de l’événement. Retrouvez les appels à projets du festival 2011 sur le site : http://www. paris-montagne.org/festival/edition-2011

Un des ateliers du festival Paris-Montagne de juillet 2010.

Contacts Retrouvez la description de l’association et de toutes nos activités sur notre site Internet : www.atomes-crochus.org presidence@atomes-crochus.org : Richard-Emmanuel Eastes vice-présidente : francine.pellaud@atomes-crochus.org direction-artistique@atomes-crochus.org : Bérénice Collet direction-science-societe@atomes-crochus.org : Matteo Merzagora .

contact@atomes-crochus.org : Marie Blanc, directrice directeur exécutif : ronan.james@atomes-crochus.org médiateur : fabien.descamps@atomes-crochus.org

Rédaction : meriem.fresson@atomes-crochus.org/Graphisme : Iris de Vericourt Illustrations : Clémentine Robach, Adrien Honnons/Photographies : Stéphane Querbes, Yassir Benchelah, B. Mourot, Marion Sabourdy.

numéro 17 mars 2011

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