MAGAZINE ATYPIQUES NUMERO 1

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idées vertes pour changer d’ère n o u v e a u I UE Q

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oct-nov 09

anduze

en languedoc-roussillon

L’art-récup, ça en jette !

cévennes Opération sauvetage de miel

plaine du roussillon Ma trousse à pharmacie : argile et élixir

montpellier, nîmes, narbonne Une voiture pour seize

Dossier :

Le guide des vins alternatifs

la question qui tue Nanotechnologies : le nirvana ou la cata ?

www.atypiques-mag.fr

3,80 €



Édito AU MENU ça se passe ici Ni baba ni bobo, 100 % indépendant, artisanal made in La Pointe-Courte, Languedoc-Roussillon Vous tenez entre les mains le premier cru d’(A)typiques, un nouveau magazine local, pratique et engagé qui fait rimer « agir » avec « plaisir ». L’idée ? Agir pour donner un coup de pouce à l’environnement, à l’économie et au bien-être social, oui, tout en même temps. Et ça devient un vrai plaisir de tester de nouvelles façons de consommer, et surtout de vivre, plus écologiques, plus authentiques, plus humaines. De quoi se sentir malin et citoyen à la fois. « On ne peut rien faire, ça dépend des politiques et des industriels » ? « On n’a pas le choix » ? « C’est comme ça » ?... Sans s’interdire de dénoncer, (A)typiques vous prouve le contraire. Pas avec de grandes théories, mais avec du concret, du terrain, proche de chez vous. Celui que vivent au quotidien des personnes de notre région, qui ont choisi de produire, de consommer autrement – moins et mieux. Souvent un peu en décalé par rapport à la « normalité », mais toujours avec les pieds sur terre, vers l’avenir. Des expériences originales sans « retour à la bougie », que nous vous proposons de tester, de valoriser par vos choix, ou de mettre en pratique, en vous fournissant un max d’infos. Des expériences atypiques qui peuvent grâce à nous tous devenir « typiques », et orienter positivement notre économie et notre société, sans dogmatisme. Et pas de panique, vous n’êtes pas tout seuls : à la rédaction aussi, on progresse cahin-caha, on fait des compromis (ben oui, on a une voiture pour les reportages, mais on ne la prend pas en ville...), on expérimente.

Changer d’ère, ça se passe ici. Et maintenant. Chiche.

P. 4 : Vous

ET(es) (A)typiques P. 5 : Alors, ça bouge ? P. 6 : Rencontre UNE MÉDIATRICE DE CHOC, TOUTE EN DOUCEUR

P. 8 :

+ de liens

L’art-RÉCUP’, ça en jette !

P. 10 : Testé pour vous Une voiture pour seize

P. 13 : LE GUIDE D’ICI

VINS : Enivrez-vous d’alternatives... P. 22 : CARTE DES INITIATIVES

Raquel Hadida

P. S. : Nous espérons que vous allez vous régaler en nous lisant, et vous invitons à mettre votre grain de sel dans (A)typiques par courrier ou sur

www.atypiques-mag.fr

AU FAIT, (A)TYPIQUES, C’EST FAIT COMMENT ?

Dans chaque numéro, nous vous détaillerons de façon transparente nos choix pour le fonctionnement du magazine : impression, pub, reportages...

(A)typiques est un magazine bimestriel édité par l’association Efferv’ & Sens : 68, rue Louis-Roustan, La Pointe-Courte, 34200 Sète, 04 67 51 14 82. Conseil d’administration : Raquel Hadida, Emmanuel Guyot, Sylvain Fabre, Lulu Lugan, Laure Maton, Laurence Lormier, Sophie Ladoucette. Directrice de la publication et rédactrice en chef : Raquel Hadida, atypiques@orange.fr Communication et agenda : Halima Lakel, agenda@atypiques-mag.fr Abonnements : abo@atypiques-mag.fr et Distribution : distri@atypiques-mag.fr Isabelle Deville 09 70 44 03 42 Secrétariat de rédaction : Clémentine Bougrat et Halima Lakel. Ils ont collaboré à ce premier numéro : Valentine Ducrot, Emmanuel Guyot, Vincent Roussillat, Delphine De Lucia, Judicaëlle Rannou, Stéphane Clerc, Jean-Louis Estèves, Sylvie Francisco, Patrick Jean, Raquel Hadida. Couverture : Merci à Gérard Bru du domaine Puech-Haut pour ses barriques d’artistes, à Thomas Sheepman pour ses séances photos et à Delphine De Luca pour elle-même. Imprimé par Antoli à Carcassonne, avec des encres végétales sur papier 100 % recyclé. Pub : L’insertion d’encarts publicitaires est soumise à une charte éthique disponible sur le site web. Nous visons à réduire la part d’espaces réservés à la publicité dans le magazine. La reproduction totale ou partielle des articles et illustrations parus dans (A)typiques – Idées vertes pour changer d’ère en Languedoc-Roussillon est soumise à autorisation.

P. 23 : La question qui tue nanotechnologies  : le nirvana ou la cata ?

P. 26 : On a le choix Bien dans mes baskets

P. 28 : Territoires OPÉRATION SAUVETAGE de miel

P. 30 : C’est moi qui l’ai fait ! Ma trousse À pharmacie  : argile et elixir

P. 32 : S’’impliquer ? P. 33 : Agenda

Abonnement et petites annonces P. 34 :


Vous ET(es) (A)typiques

© Delphine Mézière

CONCOURS PHOTO AU STENOPÉ

point de vue orignal lphine Mézière pour ce De à vo . Bra ! te an gn i ne marche plus droit C’est la photo ga e montpelliéraine qu ad lan e esp ris e rp un -su r nt su é me du verre de th et elle, un abonne r de l’association, s. Il a gagné le coeu ue au magazine (A)typiq

© Raquel Hadida

Les appareils photo !

Sur cette page, vous avez une place pour exprimer vos plaisirs, vos coups de gueule, partager vos bonnes idées... Nous serons ravis de recevoir votre courrier de lecteur (1 000 caractères maximum), votre petite annonce de partage (en page 34), ou des nouvelles de près de chez vous (page de droite) sur l’e-mail redac@atypiques-mag.fr

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Tant attendus, voici les résultats du concours photo atypique ! D’étranges photos en noir et blanc prises au sténopé – l’appareil photo maison, qui ne coûte que quelques euros à réaliser– par les lecteurs du prototype du magazine (A)typiques. Explications. De mars à août, nous avons parcouru les foires de la région, en proposant aux visiteurs de prendre des photos avec un drôle d’appareil : le sténopé. Modèle (très) artisanal, voire décroissant, de l’appareil photo, il s’agit d’une boîte en métal ou en carton, transformée en chambre noire : trouée, peinte en noir à l’intérieur, avec pour tout « objectif », un trou d’épingle dans un papier d’alu (scotché devant le trou). Dans le noir, nous y plaçons un papier photosensible, qui fait office... de négatif. Il suffit alors d’immobiliser la boîte (sur une table, par terre), d’ouvrir le scotch noir qui protège l’orifice pendant 20 secondes à 6 minutes en fonction de la luminosité... et c’est dans la boîte !

Le prix du média local indépendant de la région LanguedocRoussillon a été remis en mai dernier par le réseau d’entrepreneurs REEL 34 pour valoriser l’économie locale vivante. Et c’est... (A)typiques, qui, avant même de sortir, a gagné les 1 500 € du prix avec le dossier sur les campings atypiques préparé pour le numéro zéro. Merci !!! www.reel34.net (A)typiques #1 - Oct-nov 09


Alors, ça bouge ?

(Hérault) e v è d o L e Autour d rdin partagé

Littoral

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· Terre en pa 04

· Un label « environnement

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s four Tout l’été, de q+uatre t en août en l’ont construi r atre jours pa semaines, qu jour. re heures par semaine, quat 81 76 60 vaux, 06 16 Claude Froide om .c ve e.spaces.li http://pierrevi

© Claude

Froidevaux

» pour les restaurants du bassin de Thau qui récupèrent et font collecter leurs graisses alimentaires usagées, histoire de ne pas polluer l’eau et boucher le rése au d’assainissement. Nelly Talazac, 06 43 25 94 62, n.ta lazac@thau-agglo.fr · Les lagunes entre Montpellier et Sète reconnues zones humides d’intérêt international (zones Ramsar). 5 800 hectares où prot éger sternes naines, flamants roses, ang uilles... www.pole-lagunes.org · Une nouvelle coopérative d’écom obilité : Mobileco loue, vend, répare des véhicules électriques à Mtp 0810 004 510 www.mobileco. fr · Un nouvel espace Info-én erg ie à Béziers pour une info indépendante sur les installations énergétique s de la maison : Caserne Saint-Jacques, av. de la Marne, 04 67 36 80 77, info.energie@vi lle-beziers.fr

© Ville de Perpignan

Un parc pilote à Perpignan

L

a zone était programmée pour l’urbanisation, mais les habitants se sont battus pour obtenir un parc, géré de façon écologique. À la limite de Cabestany, à l’ouest de Perpignan, la mairie et l’agglo viennent d’ouvrir, en septembre, le nouveau parc Sant-Vincens. À la fois animé d’un parvis de quartier, et calme par 7 hectares d’espace « naturel » évoquant les berges, le parc devrait devenir un poumon de fraîcheur pour la ville. Son bassin entouré de roseaux et ses larges prairies, voire son stade, font office de réservoir d’eau de pluie en cas

d’inondations... et de lieu de bronzette avec brumisation. Adaptées au climat, les plantes utilisent l’eau des canaux d’irrigation existants, avec un arrosage programmé selon leurs besoins. Les déchets verts des habitants et des collectivités ont été réutilisés à la fois pour pailler le sol (afin d’éviter « mauvaises herbes » et l’assèchement) et sous forme de compost pour le rendre fertile. Pour éviter le recours aux bois exotiques (souvent coupés illégalement), les chemins en bois sont en mélèze européen. Une cohérence bienvenue dans le paysage.

Halles bio à Vézénobres (Gard) Dans le village médiéval de Vézénobres, au sud d’Alès, des producteurs 100 % bio se sont réunis depuis le mois de juin dans les Halles bio de Vézénobres. Fruits, légumes, pain, vin, farine, fromage de chèvre... Quartier Lafare, au bord de l’ancienne route de Nîmes. Ouvert mar. et jeu. 16 h30-19 h 30 et sam. 8 h-12 h

Le prix de l’article le plus raciste

a été officiellement remis par l’organisation Survival international au quotidien péruvien El Correo. La réponse du journaliste aux manifestations indigènes contre l’exploitation du pétrole sur leurs terres est : « Allez vous faire f..., les porteurs de pagne et autres ». Avant de conclure : « Je ne sais pas ce qui retient le président de fournir à l’armée de l’air tout le napalm nécessaire... ». (A)typiques #1 - Oct-nov 09

· Le

Dans l’Aude

SEL de Sault : Un nouveau Système d’échange local dans le Pays de Sault. Basé à Belvis, le 25e SEL de la région (et 4e de l’Aude) vous permet de donner et recevoir des services avec pour seule monnaie : le tem ps passé. Sylvie et Anne, 09 75 82 75 64, sel.d e.sault@orange.fr Bourse d’échange le 3 oct.

· Une nouvelle boutique paysan ne dans les Corbières. À Villerouge-Termenes, un collectif de prod

ucteurs, d’artisans et d’artistes locaux a investi les travées de l’anc ienne cave coopérative pour créer la boutique Esprit de garrigue. Vin, huile d’olive, plantes aromatiques et médicinales, fromage de chèvre, pain, miel, jus de fruits, maroquinerie de vache locale, vêtemen ts d’une tisserande, expos de photos, de table aux et d’artisanat. 04 68 48 32 94, esprit.garrigue@gmail .com, Ouvert tlj 12 h-18 h (horaires évolutifs).

· Une maternelle Steiner à

Limoux. Une pédagogie où la « jardinière d’enfants » (de 2 à 6 ans) privilégie l’épanouissement des tout -petits par le jeu, les acitivités manuelles, sans com pétition. À Saint-Couat-du-Razes, jardin d’en fants Les Capucines, association À petit s pas, 04 68 69 66 78, assoapetitspas@gmail .com

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Rencontre

Fatima Bellaredj

SCOP TOUJOURS Alter’incub, c’est elle aussi. Au-delà de son engagement au planning familial, dans son travail, Fatima Bellaredj s’investit dans lles projets d’économie sociale. Premier du genre dans la région, Alter’incub, un incubateur innovant, accompagne des projets d’entreprises sociales, quel que soit leur statut, pendant un an à un an et demi. « La recherche en sciences humaines peut aider les porteurs de projets : nous essayons de faciliter la coopération entre les deux, pour répondre aux besoins collectifs identifiés par des territoires ou des filières d’activité. » Dès son arrivée à Montpellier, Fatima avait intégré un bureau d’études des politiques sociales, monté en Société coopérative de production ( Scop ). La jeune femme y a découvert le fonctionnement de ce type d’entreprise ( un salarié-associé = une voix ), qui prône des valeurs humaines et équitables collant bien aux siennes. Peu de temps après, elle a accepté la gérance de la Scop. Avant de rejoindre, en 2007, l’Union régionale des Scop, qui travaillait alors sur le lancement d’Alter’incub.

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Par Valentine Ducrot, illustré par Jean-Louis Estèves et Delphine De Lucia

Elle se veut militante dans l’ombre, c’est son côté discret, modeste. Pour autant, Fatima Bellaredj, la présidente du planning familial de l’Hérault, mène au grand jour des batailles contre le mariage forcé et s’investit dans l’économie sociale. Un engagement apaisé mais efficace.

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ne heure chrono pour l’interviewer : l’agenda de Fatima Bellaredj est aussi sûrement rempli que celui d’un ministre. Son temps, c’est sur le terrain qu’elle le passe. Pour défendre les droits des femmes, tout en douceur, en subtilité. Et sans se laisser enfermer dans les clichés : pour Fatima, « être féministe, c’est aimer les hommes ». Issue de l’immigration maghrébine – ses parents sont algériens –, Fatima Bellaredj n’a jamais porté le poids d’une éducation patriarcale. Contrairement à certaines de ses copines de collège ou d’université qui, menacées de mariage forcé, ont disparu du jour au lendemain : « Elles fuyaient vers d’autres villes pour étudier et ne plus subir les pressions familiales, ou partaient au pays pour les vacances et ne revenaient plus », se souvient Fatima. Aussi, lorsqu’à Montpellier un ami lui propose d’in-

tégrer le Réseau Jeunes Filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales, au sein du planning familial de l’Hérault, elle n’hésite pas. C’était il y a huit ans. Déjà. À maintes reprises, Fatima Bellaredj s’est exprimée publiquement pour faire reconnaître le mariage forcé comme une violence à part entière, qui nécessite une prise en charge adaptée. Pour finalement obtenir gain de cause. « Nous venons de signer une convention avec le ministère de la Justice : nous pourrons désormais mobiliser des avocats sur ces situations de mariages forcés, qu’ils connaissent peu. Le ministère reconnaît le travail du Réseau sur l’Hérault et montre qu’il voudrait le faire essaimer dans d’autres départements et régions. Mais avec l’Île-de-France, nous sommes les seuls à être un peu soutenus par les pouvoirs publics. Peu

© Delphine De Lucia

Exemples de projets accompagnés : Casadura, coopérative d’artisans en écoconstruction ( neuf et réhabilitation d’envergure ) en Corbières-Minervois ( Aude ).www.casadura.fr Logements Diogen Une forte mixité sociale et générationnelle dans des habitats collectifs et coopératifs, peu énergivores, c’est le pari constructif des deux porteurs du projet Diogen. Smart France Méditerranée Donner un coup de main aux artistes en centralisant les paperasses administratives : c’est l’idée de Smart pour laisser plus de place à leur créativité, et moins à la précarité. Éthik’immo, une agence immobilière antidiscrimination. Télédraille, portail multimédia et web-TV des Cévennes. Une microcentrale de méthanisation à Vernet-les-Bains ( P-O ), pour transformer les déchets verts et organiques de la vallée du Cady en chaleur et en produits dérivés. Alter’incub – Dépôts de candidature, 04 67 06 01 20, fbellaredj@scop.coop www.alterincub-lr.coop Qu’est-ce qu’une SCOP ? www.scop-lr.coop

Une médiatrice de choc, tout en douceur

« Le mariage ne peut être conclu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux. » Article 16-2 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (A)typiques #1 - Oct-nov 09


Fatima Bellaredj :

« Ce qui nous importe, c’est que les familles comprennent que le mariage forcé est une violence sur leur fille et qu’elles sont donc coupables devant la justice au même titre que d’autres violences faites aux femmes »

© Jean-Louis Estèves

sensibilisés au problème du mariage forcé, ils traitent la question comme n’importe quelle violence  », déplore celle qui, avec le Réseau de professionnels, a initié en 2005 l’hébergement au sein de familles d’accueil des jeunes femmes menacées par ces mariages forcés. Un cas unique dans l’Hexagone.

Éloigner sans rupture « Une discussion “sérieuse“ entre membres de la famille, la promesse d’une grande fête “là-bas“ ou même un silence suspect peuvent leur mettre la puce à l’oreille. Lorsqu’elles nous contactent, nous leur proposons un accueil dans des familles sur une base de trois semaines. La plupart du temps, cette durée suffit : les jeunes femmes ne sont pas détruites psychologiquement comme peuvent l’être celles victimes de violences conjugales ou d’enfance maltraitée. Certes, elles ont reçu un choc et subissent le poids des traditions. Mais lorsqu’elles évitent le mariage, cet épisode ne devient qu’un accident de vie, insiste Fatima Bellaredj. Notre intérêt n’est pas la rupture familiale. Il faut surtout que ces jeunes femmes puissent formuler un “non“. D’ailleurs la plupart d’entre elles désirent rapidement reprendre contact avec leurs parents. » En revanche, pas question de discuter si elles subissent des violences physiques ou se font séquestrer. « Notre rôle est d’être vigilants et

d’apporter une médiation sans mettre en danger la personne. » Pour Fatima, il ne s’agit pas de stigmatiser les familles. Surtout qu’un projet de loi-cadre voudrait traiter le mariage forcé comme une violence spécifique, assortie d’un jugement particulier. Pas d’accord :« Ce qui nous importe, c’est que les familles comprennent qu’il s’agit d’une violence sur leur fille et qu’elles sont donc coupables devant la justice, comme pour d’autres violences faites aux femmes. Et que c’est la même chose qu’elles soient marocaines, françaises, turques ou allemandes  » Le combat est long mais porte peu à peu ses fruits. Depuis sa mise en place, le Réseau est de plus en plus visible et a pu intervenir pour 200 jeunes filles confrontées au mariage forcé ( deux tiers des cas de violences familiales qu’il a été amené à traiter ). Avec son centre de planification ( consultations pour la contraception, tests de grossesse, dépistages ), ses animations dans les écoles et les quartiers, ses formations, le planning familial et ses militants se battent ensemble pour le droit des femmes. Ils « militent » aussi pour une union qui fait la force.

Rassembleuse « Il y a quatre ans, nous avons évité la suppression des lits pour les IVG dans les hôpitaux. Ce type d’action concerne aussi

(A)typiques #1 - Oct-nov 09

d’autres réseaux associatifs comme le Collectif contre l’homophobie, la Ligue des droits de l’Homme, Citoyennes maintenant... Mais, il faut l’avouer, concède Fatima, on s’épuise chacun de son côté sans arriver à s’organiser dans une démarche clairement identifiée. » Rassembleuse, Fatima Bellaredj ? Sans aucun doute. À l’image de cette autre féministe qu’elle admire beaucoup, Simone Iff, présidente du planning familial dans les années 1970 et qui initia le «  manifeste des 343 salopes  », une pétition pour le droit à l’avortement. Fatima Bellaredj relance le combat, tout en douceur..

AGIR

Victime de pressions po ur un mariage forcé ? Si vous voulez dire « non », c’e st votre droit ! Contacte z le planning familial Hérault : 06 75 23 08 19 Aude : 04 68 27 30 65 P-O : 04 68 51 09 68 Gard : 04 66 86 19 85 Lozère : 06 33 43 22 65 www.mariageforce.fr Témoignages et consei ls juridiques.

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+ de liens V

entilateur, ressorts, rétro, bouts de tuyaux et mini-tour Eiffel de touriste se mêlent par la soudure à des chaînes de vélo. La créativité, elle, se déchaîne. Surmontée d’un couple de Ken et Barbie, bourrée de récup’, la balustrade de la mezzanine surplombe l’atelier comme un pied de nez à la société de consommation. À Anduze, cet hangar de 320 m2 est une véritable caverne d’Ali Baba où sont stockés ferraille, tuyaux de plombiers, matériel électrique, bobines de fil et bougeoirs – étiquetés avec soin. Le résultat des prises d’une pêche à la benne – dûment autorisée – dans la déchetterie choisie pour voisine. Malin, pour une recyclerie qui s’appuie sur la récup’ pour transmettre savoir-faire et envies. Envie de créer, d’être fier de son travail, de partager un déjeuner commun, lors de journées entières d’ateliers de récup’ artistique, organisées avec la complicité de plasticiens de l’équipe ou d’intervenants extérieurs. Aujourd’hui, atelier sous la houlette de Nathalie, spécialiste de la patine, une technique de peinture de

Anduze (30) et Quillan (11)

L’art récup’, ça en jette ! meuble « La mode, c’est la teinte mastic, mais ici, on se lâche sur les couleurs », précise Laetitia dans un souffle, entre deux passages de papier de verre.

Faire du neuf avec du vieux De l’orange qui réapparaît sous de l’aubergine, pour un chevet à l’ancienne, ça claque ! «  Après six ans à avoir élevé mes enfants, me retrouver dans un contexte de groupe, de contact, ça fait plaisir. Chez moi, je sculpte déjà du bois de récup’, mais je suis contente d’acquérir des techniques plus diversifiées. » Jacqueline penche ses boucles blondes sur sa chaise toute rose, Cathy examine en contre-plongée son étagère rouge et jaune, Nathalie, assise en tailleur, transforme un vieux lit en lit d’enfant à barreaux. Échanges de sourires concentrés,

Brico féérique au Parchemin

© Jean-Louis Estèves

À la Recyclerie d’Anduze, les objets délaissés prennent leur revanche. Ici, ce qu’on sort des poubelles se transforme en or, entre les mains d’alchimistes qui découvrent le plaisir de créer. Bric et broc se muent en déco inspirée, et les ateliers virent à l’espace de liberté.

Par Raquel Hadida, photos RH et Jean-Louis Estèves

de suggestions amicales. De temps à autre, pinceau à la main, tout le monde se rassemble pour faire un point pédagogique. Chaque plasticien, maître d’atelier, a ses méthodes, son antre. Où flottent ses petits mots. Il y a celui de Valérie de l’association Gard’robe, repaire de vêtements pliés avec soin qui couvrent les murs d’un patchwork coloré. « Tiens, ce rouge moiré, ça irait bien pour un fauteuil ! » Celui de Momo, à l’extérieur, pour forger, souder, bâtir ensemble un grand portail de vieux vélos : « La soudure, c’est accessible : en dix jours, on peut en apprendre les rudiments .» Celui d’Alain, l’ébéniste aux rangements scientifiques et aux petits messages punaisés à l’intention des apprentis récupérateurs. Pour le maître d’atelier, la récup’ a ses défauts : « Par esprit d’économie, ici on utilise des bois médiocres et bourrés de pointes qui abîment les outils ». Mais aussi un intérêt certain : « Le bois ne pardonne pas les erreurs : le réparer, c’est une école de rigueur ».

© Raquel Hadida

Art populaire pour déco unique

Des pinceaux durcis en tableau de famille , une souris en moule à biscuits, un patchwork de fripes pour rideau. Un univers de récup’ bourré de fantaisie, à observer depuis une chaise à bascule psychédélique. « Il faudrait avoir dix bras, dix vies pour bricoler toutes ces matières et ces formes », s’enthousiasme la timide Yaël, artiste précaire désormais embauchée au Parchemin. À Limoux et Quillan (haute vallée de l’Aude), Le Parchemin est une des quatre autres recycleries de la région. Collecte, tri et réparations pour la vente occupent 48 salariés en insertion. Désormais, les collègues repèrent les objets biscornus, insolites ou invendables pour Yaël : « Ce vieux canap’, ça t’intéresse ? Et cette pique ? ». Dans le débarras, ils se muent en meubles et objets design, en pièces uniques pleines de vie.

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D’atelier en atelier, la mayonnaise prend, les stagiaires repartent ravis. Pour Catherine, la coordinatrice de la Recyclerie, nous sommes loin du simple loisir créatif : « Nous voulons transmettre des techniques de récup’ que les stagiaires peuvent réutiliser chez eux, pour se meubler, s’habiller, refaire leur déco à moindres frais. En valorisant le grenier ou les placards ». Des savoir-faire d’autant plus précieux que la Recyclerie propose des actions spécifiques aux bénéficiaires du RSA, financées par le Conseil général du Gard. Pour Nathalie, l’intérêt au quotidien est évident : « Moins consommer et réduire ses déchets,

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© Jean-Louis Estèves

© Raquel Hadida

© Raquel Hadida

c’est tout bénéf’, on gagne en autonomie. » Et en créativité : « Un objet, tu peux le relooker de 10 000 manières possibles », assurent les expertes en récup’. Alors on teste ses affinités, avec le bois, le tissu ou le fer. En toute liberté, dans un cadre souple et expérimental. Selon Catherine, «  piocher dans les formes, c’est faire des choix, donc se construire  ». En visite ce vendredi, Gislaine et Annick sont

Six jours de stage pour savoir relooker ses vieux meubles : po ur Jacqueline, c’est autant d’autonomi e de gagnée.

Mis au rebut mais triés, classés, repassés, les tiss us deviennent des trésors. Ici, même les bobines de fil sont récupérées.

sous le charme : « Le côté populaire rend l’art accessible. Et lorsque le monde artistique n’est plus réservé à une élite, ça devient plus facile d’oser exprimer son imaginaire... ». En coiffant un porte-manteau d’une boule de pétanque, en créant un dossier de chaise à ressorts, ou en contrastant les velours pour en faire un sac-fleur. « Créer des lignes complètes

© Raquel Hadida

La recyclerie, caverne moderne d’un Ali Baba manuel et créatif.

Les « déchets » font leur pied-de-nez.

d’objets réalisés en récup’ », c’est le rêve de Catherine, ancienne costumière de spectacles, qui gamberge derrière son bureau-secrétaire relooké avec d’anciennes BD. Des luminaires, des bureaux, des mobiliers, avec une même « patte technique ». La standardisation Ikea vous étouffe ? Pour refaire votre déco, venez donc vous resssourcer dans le recyclé. .fr

RECYCLERIES u, 30140 Anduze ee.fr 04 66 30 73 80, recyclerie30@fr que la déchetterie (lun.-mer.-ven.) · Dépôt d’objets au rebut aux mêmes heures · Collecte à domicile possible sur RDV. 2 h et 14 h-17 h 30. · Magasin ouvert tous les ven. 9 h 30-1 mois. · Stand aux puces d’Anduze deux fois par autres ateliers selon , aine · Ateliers de création une fois par sem les primaires. r pou aires programmation. Ateliers périscol Brigitte Pégniard. · En savoir plus  : film L’Arbre de vie, de tiative en économie sociale de · La Recyclerie a reçu le prix 2006 de l’ini la Fondation du Crédit coopératif. essourcerie.fr ou créer une ressourcerie : www.r

Recyclerie d’Anduze, ZA du Labaho

Trouver

(A)typiques #1 - Oct-nov 09

Le Parchemin – http://le.parchemin.free  : 6, chemin de Carach, · Boutique de récup’ artistique à Quillan (11) et jeu. matin. s-midi, mer. 04 68 20 26 64. Ouvert mar. aprè 49 25 · À Limoux (11) : ZA d’Occitanie, 04 68 31 à 16 h. 30 10 h . de Ouvert du mer. au ven. et le sam

de la région : Les autres recycleries-ressourceries guedoc, · À Perpignan (66) : AEPI 1245, av. du Lan

rie.fr 04 68 52 57 16, aepi@ressource d, 04 66 56 52 81, · À Alès (30) : La Clède 2, rue Georges-San www.la-clede.fr de Malaval-Langlade, · À Brenoux (48) : Yvonne Malzac, Route ressourcerie.fr 04 66 48 05 37, yvonnemalzac@ tissargues · À Montpellier (34) : Erca 9, rue du Lan rg es.o amm @g v34 04 67 12 85 50, erca.con débarras, Bon : (34) ux arie Béd En cours d’installation à liceadsl.fr 04 34 98 65 31, bondebarras@a

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© Raquel Hadida

On lève les pinceaux : Nathalie partage une technique de patine avec les participantes aux ateliers de récup’.


Testé pour vous

Montpellier, Nîmes, Narbonne

Une voiture pour seize* MA

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*équivalent à 30 voitures pour 500 personnes Par Raquel Hadida, illustré par Thomas Sheepmann

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ous habitez à Montpellier, Nîmes ou Narbonne et vous pouvez aller travailler à pied, à vélo ou en transport en commun ? Si vous n’avez pas de voiture, fini la dépendance envers les autres. Si vous en avez une, vous pouvez la vendre. Et passer à l’autopartage, « pour avoir une voiture sans avoir de voiture », avec Libr’auto à Narbonne, ou Modulauto, à Montpellier depuis 2006, Nîmes depuis 2008 et bientôt Sète, voire Perpignan. Ce système de location à l’heure, déjà très au point par exemple en Suisse (70 000 adhérents), en Allemagne et dans une douzaine de grandes villes françaises, permet de réserver une voiture n’importe quand, en un clic ou un coup de fil, et d’aller la chercher sur la place de parking réservée la plus proche. On passe le badge sur le pare-brise, on tape le code à l’intérieur : c’est parti ! Fonction de la distance et du temps, le tarif comprend l’amortissement de la voiture, l’assurance, l’essence, la place de parking et l’entretien : non seulement le budget déplacements s’amaigrit (voir page de droite) et gagne en visibilité, mais en plus, on n’a à s’occuper de rien ! À Narbonne, le système mis en place par l’ancienne mairie avec une filiale de Veolia ( Proxiway, ex-Comox ) patine à 10 voitures. En

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Et si on se passait de voiture... tout en ayant un véhicule en libre service dispo 24 h/24 dans toutes les grandes villes ? Pour les citadins qui peuvent aller travailler sans voiture, l’autopartage sabre le budget auto en toute souplesse, allège la circulation et rend moins dépendant. Nadine, Mickaël, Mark et Raphaëlle ont testé pour vous. revanche, Modulauto se développe. L’entreprise fait partager 30 voitures à 500 adhérents ( soit une voiture pour 16 adhésions ), sur 18 stations à Montpellier et deux à Nîmes. Et plus il y a d’abonnés, plus l’entreprise peut acheter de voitures collectives, mieux elles sont réparties sur la ville... donc plus c’est pratique pour tout le monde. Avantage non négligeable, l’abonnement permet aussi de louer une voiture dans les autres villes, donc de bouger à petit prix en train + voiture dans les grandes villes de France et dans la région.

Sans attendre des voitures moins polluantes Côté environnement, en France le système a déjà économisé la construction de plus de 2 500 voitures ( donc l’énergie et les matériaux

qui vont avec ), sans compter le gain d’espace : chaque nouvelle voiture implique 150 m2 de bitume en plus sur les parkings. Alors que les marques auto tentent de jouer à qui semblera le plus vert, pour Olivier de Broissia, gérant de Modulauto et spécialiste de l’écomobilité, « l’autopartage joue sur les comportements. Au lieu d’être tenté de prendre la voiture pour aller à la boulangerie, on rationalise les déplacements... et on se rend compte qu’on n’en a pas tant besoin que ça. On agit maintenant, sans attendre les promesses des constructeurs ». Parmi les adhérents, la moitié se séparent de leur voiture ou renoncent à en acheter. Le plus vieux d’entre eux a même connu le premier système d’autopartage éphémère en France... à Montpellier, en 1972, quand on glissait des jetons dans une Simca 1000 !

(A)typiques #1 - Oct-nov 09


Nadine : « Les réparations, c’est fini ! » Il y a un an, j’avais de grosses réparations à faire avec ma voiture, alors j’ai opté pour Modulauto, pour tester. Déjà pour les économies, et... c’est un honneur de participer à diminuer la dépense en énergie, chacun à son niveau. Je réserve une voiture environ trois fois par mois, pour des courses lourdes ou pour aller voir des amis à Clermont-l’Hérault. Au bout d’un an, je réalise que je n’ai vraiment pas besoin de voiture. Il y en a toujours quand je veux, sans avoir besoin de réserver à l’avance, et je n’ai plus de problèmes de réparations. L’équipe, aimable et compétente, a fini de me convaincre : en cas de soucis, elle se rend vraiment disponible. Avec les autres adhérents, le lien me fait penser à un fonctionnement d’équipe, même si on ne se voit pas : on s’entraide et on se respecte puisqu’on ne fume pas et on laisse la voiture propre... C’est un bon outil citoyen !

En entreprise… Certes, en étant un des créateurs et investisseurs de Modulauto, Mark est particulièrement motivé. N’empêche, « aux Annonces vertes – journal de petites annonces, NDLR –, chaque commercial n’a besoin d’une voiture que deux fois par semaine et fait peu de kilomètres, mais évidemment nous bouclons le mercredi, donc ils ont tous leurs rendez-vous les lundi-mardi. Nous utilisons les voitures Modulauto : il y en a plein en ville et nous sommes complémentaires des particuliers. Au lieu de devoir gérer 4 voitures avec 100 € de parking pour chacune, ça ne nous coûte que 350 € par mois ».

... et en assoc’ Dans le réseau d’associations d’éducation à l’environnement Coopere 34, c’était logique de se déplacer avec Modulauto. Mais Raphaëlle est un peu énervée : « Sur la voiture qu’on prend, à Saint-Éloi, il y a souvent un problème technique, il faut appeler pour le résoudre, ça nous fait perdre du temps ».

© Raquel Hadida

« Quand Nathalie devait accoucher en pleine nuit, j’ai réservé à 1 h du mat’ ; à 1 h 15, on était à l’hôpital SaintRoch. C’était l’occasion de tester jusqu’au bout ! »

Mickaël et Nathalie : « Jusqu’au bout ! » On va au travail à pied ou à vélo et, pour le week-end, on avait la vieille Clio de mes parents. Mais les amortisseurs commençaient à lâcher et près du Corum, pour se garer, c’est l’horreur. Les Modulauto sont garées sur les meilleures places de parking, à côté de la sortie, elles sont neuves, entretenues... Nous en réservons pour faire des courses volumineuses, ou à la journée pour aller à la plage ou voir de la famille à 40 kilomètres. L’heure de location n’est pas chère, donc pour un même déplacement, autant prendre une marge, par exemple trois heures de large, quitte à revenir plus tôt et à avoir une remise. Mais comme on visualise le coût réel d’utilisation de la voiture, ça incite à l’utiliser de façon plus parcimonieuse. Et à prendre le train... Surtout qu’ensuite, à Nîmes, on peut reprendre une voiture ! Le système est super ludique et tout est simplifié. C’est sûr qu’on réfléchit différemment : on anticipe un peu plus et on bouge de façon plus raisonnée, ça crée une façon de penser meilleure pour la planète. Quand Nathalie devait accoucher en pleine nuit, j’ai réservé à 1 h du mat’ ; à 1 h 15, on était à l’hôpital Saint-Roch. C’était l’occasion de tester jusqu’au bout ! (A)typiques #1 - Oct-nov 09

L’autopartage, c’est pratique  ? Combien ça coûte ? Les budgets autopartage varient de 30 à 350 €/mois. • Adhésion à Modulauto : 12 €/mois, ou combiné avec transports en commun + vélo à Mtp, 33,50 €/mois. • Utilisation : 2 €/h + 0,36 €/km Autres tarifs pour locations à l’heure (hors abo) et pour les entreprises. Soit un après-midi à la plage : env. 12 €, un A/R au supermarché : env. 8 €, à la gare : env. 5 €, une journée de balade à 50 km : 60 €. • Pour 250 km et 25 h/mois, une petite voiture essence revient à 325 €, une voiture moyenne diesel à 533 € et Modulauto Panda... à 152 €, soit 2 à 4 fois moins cher, tout inclus (entretien, carburant, dépréciation du véhicule, crédits, carte grise, assurance, parking, contrôle technique...).

Comment ça marche ? • Réserver par tél. ou internet, avec

heures de départ et de retour. • Confirmation par e-mail ou SMS, avec l’adresse où la voiture est garée. • Passer le badge sur le pare-brise. Les clefs sont dans la boîte à gants. • Essence payée par une carte Total ou remboursée. • Au retour, laisser la voiture propre + ¼ du plein. • Appuyer sur le bouton-poussoir pour envoyer informatiquement les infos de la course. • Réception du récapitulatif de la course par SMS ou e-mail. • Virement du coût de la course depuis votre compte bancaire.

C’est où ? • Modulauto à Mtp à côté de la gare, 27, rue de Maguelone chez Vélo magg 04 67 60 00 51, www.modulauto.net • Libr’auto à Narbonne (près des Halles) 2 bis, pl. Émile-Digeon, 08 10 58 59 18 www.comox.fr En France : www.franceautopartage.com

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LE GUIDE d’ici

Vins :

Enivrez-vous d’alternatives Pour le premier cru d’(A)typiques, on a envie de trinquer avec vous. Un dossier sur le vin, banal ? Pas si sûr, vu la créativité et le courage de plusieurs vignerons de la région. Qui ont, eux aussi, à dépasser une crise économique ouverte et une crise écologique, voire sanitaire latente. Ceps rebelles. agricole, mais y concentre 20 % des pesticides... Non seulement ces produits toxiques s’écoulent dans nos rivières, mais ils empoisonnent les hommes. Premiers atteints : les familles de viticulteurs, comme le montre le film Nos enfants nous accuseront. Problèmes de fertilité, naissances à risques, malformations d’enfants, cancers précoces. À l’hôpital de Montpellier, le service pédiatrique du Pr Charles Sultan voit passer de nombreux cas. Les agriculteurs exposés risquent 2 à 6 fois plus que les autres de développer des tumeurs cérébrales, la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Les capacités mentales des ouvriers viticoles exposés aux feuilles traitées se révèlent amoindries par rapport à d’autres ouvriers agricoles.

5 800 fois plus de pesticides que dans l’eau Et les bons vivants en prennent aussi pour leur grade : selon une étude de 2008 du Pesticide Action Network, sur 40 bouteilles européennes, 100 % des vins conventionnels contenaient des résidus de 4 à 10 pesticides.

© Cemagref

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es vignes, on trouve ça beau. N’empêche, pour le vigneron Christophe Beau (p. 17) : « C’est épouvantable. Le Languedoc est un désert viticole. La viticulture est une monoculture simplifiée, en production intensive. Les vignes sont juxtaposées à la garrigue délaissée, sans échange de fertilité. » Aux Vignerons de Tornac (p. 14), Alain Privat est aussi catastrophé : « Partout dans les vignes, on retrouve du Round-Up (un désherbant généraliste de Monsanto, NDLR) et il reste de la cymazine, un désherbant interdit. » Sorti de la culture conventionnelle, il connaît bien le mécanisme : « Si on veut voir des maladies, des insectes, il y en a toujours. Ça fait de bonnes raisons de traiter, on achète, et on passe sous la coupe des commerciaux. Lorsque les premiers désherbants, dits “biodégradables“, étaient vus comme une révolution de facilité, certains VRP n’hésitaient pas à en boire pour montrer leur inocuité. Dans la cabine du tracteur, avec les filtres, on ne sent pas le produit, mais il y a une tête de mort dessus...» En Europe, la vigne occupe 3 % de la surface

Les niveaux de contamination atteignent 5 800 fois les concentrations maximales autorisées pour l’eau du robinet (le vin n’a pour limites que celles liées au raisin-fruit). Côté goût, on n’est pas plus gâtés : les engrais standardisent le vin, et en cave (p. 16), le soufre « écrase » ses arômes.

En parrallèle, la « vigne qui pisse le vin » (aidée par une irrigation indécente) ne paie plus : caves et viticulteurs arrachent leurs vignes, et faute d’acheteurs, distillent leur vin à 32  € les 100  l. « Ils sont découragés, n’entretiennent pas leurs terres, accumulent les factures et l’endettement. La profession déraille », témoigne Alain Privat. Alors, constate Thierry Duchenne, directeur de l’Association des vins bio du LanguedocRoussillon, « pour toutes ces raisons, les viticulteurs passent au bio, en particulier dans le Gard ». Dans les P-O, un programme de « vignes patrimoines » encourage la conversion lors de la transmission d’exploitation. Avec un triplement des surfaces en dix ans, la région compte 550 domaines en bio (1re en France), soit seulement 3 % de l’espace viticole. À votre santé ! Raquel Hadida

Crise sur le marché du vin : les viticulteurs arrachent leurs pieds contre subvention, les caves coopératives souffrent, voire ferment comme ici celle de Castries, détruite en 2005. (A)typiques #1 - Oct-nov 09

© Delphine De Lucia

© Jean-Louis Estèves

Le Languedoc, désert viticole ? On a beau adorer les paysages de vignes, trop c’est trop ! La monoculture de vignes, cultivées avec force produits chimiques, élimine la diversité des plantes et des animaux et épuise les sols.

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Le guide des vins Bio : le bon tuyau

Le vin bio ne se cantonne plus aux petites exploitations. Face à un marché de plus en plus difficile, coopératives et grands domaines tentent de tirer leur épingle du jeu en passant au bio. Texte Raquel Hadida, photo Jean-Louis Estèves

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n logo AB sur le T-shirt, les vignerons coopérateurs de la cave de Tornac, près d’Alès (Gard), affichent leur couleur... verte. Du moins pour les six qui ont décidé, il y a 7 ans, de reconvertir leurs 200 hectares en bio, alors que les 100 autres coopérateurs (sur 200 autres hectares), restaient en « conventionnel ». Pas façile à gérer quand on vinifie en commun : « Heureusement, pour séparer les deux, nous avions déjà deux quais de réception, et deux trémies. S’il avait fallu investir, cette “fantaisie“ n’aurait pas été acceptée », explique Alain Privat, l’ancien président de la coopérative, à l’origine du virage. Trois tuyaux pour le vin conventionnel, trois tuyaux pour le vin bio, et un bâtiment de cuves béton spécifique. « Mais des deux côtés, on utilise les mêmes levures sans OGM pour éviter les erreurs. » Côté vignes, il a fallu apprendre la patience : « Les premières années, alors qu’on ne pouvait pas encore vendre en bio, on récoltait 6 t/ ha au

La viticulture façon homéopathie

Biodynamie Si tous ne l’affichent pas, ce logo indique des vins biodynamiques : Demeter est l’organisme certificateur des exploitations agricoles qui se placent dans cette démarche.

Astres, cristaux : ses méthodes surprennent ou inquiètent, l’absence de preuves scientifiques la rend controversée. Approche globale, la biodynamie se révèle pourtant concluante en viticulture. Rencontre avec des vignerons conquis par cette homéopathie agricole. Association Demeter, 03 89 41 43 95 www.bio-dynamie.org 14

Texte et photo Emmanuel Guyot

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ne corne de vache remplie de quartz pilé mélangé à de l’eau de pluie, le tout enterré pendant six mois à 80 cm de profondeur. Voici la silice de corne, une des préparations utilisées en agriculture biodynamique qui favorisent la vigueur végétative des ceps. Pour la « dynamiser », le viticulteur la brasse pendant une heure exactement dans de l’eau de source. Il pulvérise la silice de corne deux fois par an à dates et heures précises, définies par un calendrier lunaire. À une dose homéopathique : 4 grammes par hectare seulement ! Étrange... pourriez-vous dire. Pourtant, les pratiquants sont enthousiastes. Emmanuel Pageot, vigneron à Gabian (34), a découvert la biodynamie en 1999 dans les Côtes-du-Rhône. « Au début, ça me faisait rire, les planètes, les étoiles, la bouse de vache... Je n’y croyais pas. Puis j’ai vu la qualité des vendanges, alors j’ai commencé à m’y intéresser. Plus tard, en Australie, j’ai vu des terres mortes redevenir

fertiles en cinq ans. Depuis je suis convaincu. » Selon André Bertrand, du domaine de Malavieille, près de Clermont-l’Hérault (34), « la biodynamie apporte finesse, élégance et complexité au vin ». Pour Julie Aubert du domaine du Château-de-Bastet (30), cette agriculture est plus poussée, en accord avec les cycles de la vie. Elle précise : « Le vin devient meilleur pour la santé ». Et tous confirment : « La biodynamie crée des vins de qualité.» La meilleure preuve ? L’illustre domaine de La Romanée-Conti en Bourgogne la pratique depuis plusieurs années, sans toutefois afficher le label de l’agriculture biodynamique : Demeter.

Le sol, un être vivant Initiée en 1920 par Rudolf Steiner, la biodynamie vise à régénérer et maintenir la vie du sol : c’est sur un sol vivant, préservé des pesticides et engrais chimiques, que poussent des plantes saines. Pour cela, l’agriculteur

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© Cemagref

lieu de 10 t/ ha. Et si on ne met plus de produits, il y a 40 % de plus de boulot : bio ne signifie pas “rien“ faire ! » En effet, il faut retourner la terre 4 à 5 fois au printemps pour déchausser les “mauvaises herbes“, ce qui coupe les racines de surface, et les oblige à puiser leurs ressources en profondeur. Traitées uniquement à l’engrais organique et à la « bouillie bordelaise »* au lieu de pesticides, les vignes retrouvent une diversité d’insectes et de plantes. Alain a confiance : « Il faut accepter une part de maladie, de “non-propreté“. » Une fois rééquilibrées, les vignes profitent mieux de l’eau et des minéraux, donc sont plus résistantes. Plus épaisse, la peau des grains de raisins se révèle moins sensible aux champignons. Et, contrairement à sa réputation, le vin bio est bon : « Le rosé bio a un goût floral qu’on n’avait pas..»

*Un mélange de cuivre et de soufre minéral, de plus en plus allégé. Deux domaines expérimentent le lait de vache ou de brebis à la place.

dit : “Ça rapporte combien ?“», s’amuse Alain. Si « la première année, ça ne se vendait pas », ce choix courageux s’avère payant depuis 2006. Aujourd’hui, des camions allemands viennent chercher le vin bio ici (seul 1 % de l’export de vin est bio), et les « convertis » esquivent l’hécatombe du marché viticole. De nombreuses coopératives, comme celle du muscat de Mireval (Hérault), ont emboîté le pas et passent au bio à tour de bras, cette fois sans contrat avec l’Europe. Opportunité de marché ou prise de conscience ? Pionniers, les Vignerons de Tornac n’en restent pas moins convaincus sur le fond. Tout comme, plus au sud, Patrick Guiraud. En Petite Camargue (Gard), ce viticulteur incite 10 autres grands domaines, sur 750 ha, à passer au bio, en vue de vendre sous une marque commune, en partenariat avec des magasins de proximité : « Dans la zone, les oiseaux reviennent : l’impact du bio est réel. Mais on n’est efficace que si on est nombreux. » À Tornac (proche Anduze, 30) : Les Vignerons de Tornac, Hiver : 8 h-12 h/14 h-18 h 30, Juill.-août : Portes ouvertes ts les ven.15 h-18 h, 04 66 61 81 31, www.vignerons-tornac.com À Aimargues (proche Aigues-Mortes, 30): Patrick Guiraud, domaine de Valescure 04 66 88 03 77, domaines.guiraud@wanadoo.fr

Association Terra Vitis Rhône Méditerranée 04 67 06 23 16 – 06 72 81 04 26 Liste des viticulteurs sur www.terravitissud.com Projet Aware : www.lifeaware.org Merci à Bernadette Ruelle

pulvérise régulièrement sur les plantes, le sol et le compost, des préparations à base de plantes fermentées dans des organes animaux. Elles développent la structure du sol, ses microorganismes, et fortifient les plantes. Globale, l’approche biodynamique est aussi sensible aux « bonnes ondes » : « Pour faire un bon vin, il faut que les vendanges se passent dans la bonne humeur, que les vendangeurs aient envie d’être là ! », raconte Patrick Maurel, du pic Saint-Loup. Si les preuves scientifiques sont rares, les expériences sont convaincantes.

Les vignerons biodynamistes s’accordent : le sol devient fertile, les plantes résistantes aux maladies et aux parasites, les vendanges qualitatives. La diversification des « mauvaises herbes » les rend moins gênantes, aère le sol et augmente son drainage, le travail du sol est facilité. Julie Aubert ajoute : « Les produits utilisés sont sains. On n’a pas besoin de protections. » Côté finances, aucune dépense de pesticides ou d’engrais de synthèse :« les produits que j’utilise ne me coûtent que 150 € par hectare et par an. » précise Emmanuel. En contrepar-

tie, quelques investissements sont nécessaires : un dynamiseur, un pulvérisateur adapté et des outils spécifiques pour le désherbage, la plus grosse contrainte. Dynamisations et pulvérisations biodynamiques ne prennent que quelques demi-journées par an et permettent de diminuer de moitié les doses de cuivre et de soufre (minéral) utilisées en bio. Malgré des réticences, la biodynamie se développe, tout particulièrement dans la viticulture, même si tous ne l’affichent pas. Pour ne pas effrayer les consommateurs ?

Efficacité groupée Au-delà du double défi technique, ce sont les mentalités que les vignerons bio doivent affronter : « On se foutait de nous, les techniciens n’y croyaient pas, mais on n’a écouté personne. Avant on nous demandait, “Le bio, ça coûte combien ?“, aujourd’hui, on

Raisin raisonné Dans la région, une cinquantaine de viticulteurs et coopératives adhèrent à la marque Terra Vitis : ils doivent tenir un « carnet de vigne » où ils doivent justifier chacun des traitements chimiques, par l’observation des « attaques » de maladies ou parasites, et des besoins des ceps. La cave du Mont-Tauch (11) et la cave de Neffiès (34) sont particulièrement engagées dans la démarche. En lien avec un organisme de recherche technique agricole, le Cemagref de Montpellier, des viticulteurs de Neffiès ont analysé leur matériel et testé des systèmes GPS (photo ci-dessus) leur permettant de mieux cibler les vaporisations de pesticides – ni sur le sol, ni dans l’air. Logo présent sur les vins :

Qui fait du vin biodynamique ?

Emmanel Pageot : « les étoiles, la bouse de vache...la biodynamie, ça me faisait rire ! Puis j’ai vu le sol fertile, la qualité du vin : depuis, je suis convaincu.»

· À Gabian (34)  : Emmanuel Pageot, domaine Turner-Pageot, 04 67 00 14 33 · À Mérifons (34) : André Bertrand, domaine de Malavieille, 04 67 96 34 67 www.domainemalavieille.com · À Lauragel (11) : Sylvain Saux, domaine Pechigo, 04 68 31 61 68 · À Sabran (30) : Julie Aubert, domaine de Bastet, 04 66 39 33 36 · À Bellegarde (30) : Terre des chardons, 04 66 70 02 51, www.terre-des-chardons.fr ·    À Rivesaltes (66) : Domaine Cazes, 04 68 64 08 26, www.cazes-rivesaltes.com Voir p. 16-17: · Au Mas-de-Londres (34): Patrick Maurel · À Corconne (30) : Christophe Beau · À Banyuls (66) : Alain Castex Liste non exhaustive

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Le guide des vins Le vin vous donne mal au crâne ? Ne vous privez plus : quelques rares viticulteurs bravent les préjugés et rendent superflu l’ajout de composés soufrés, les sulfites, pour transformer le raisin en vin « vivant ».

«  L

es sulfites, ça dénature et ça standardise le goût du vin, c’est une négation du terroir... Les gens qui achètent notre vin seront peut-être bourrés, mais pas malades ! », s’amuse Alain, piochant sous le soleil de Banyuls, sur un somptueux versant planté de vieilles vignes. Sa compagne, Ghislaine, est allergique aux autres vins : maux de tête, urticaire, sinusite, jusqu’à des œdèmes de Quincke, par trois fois ! Normal : si le blanc d’œuf (pour clarifier) n’a pas d’impact sur la santé, il n’en va pas de même des sulfites, un gaz toxique – surtout combiné aux sucres des vins – utilisé comme conservateur sous les

doux noms de E220 et consorts. Alors qu’il cultivait dans l’Aude, Alain se voyait « arriver à un palier de qualité. [...] On nous apprend que le vin se fait à la cave, par des œnologues. Mais à part le vin industriel sous perfusion technique, le vin s’élabore à la vigne. » Pour Alain, tout change avec la rencontre d’agronomes à la retraite qui osent enfin dire « on peut vinifier sans soufre ». Les vignerons en ajoutent pour favoriser les levures industrielles sélectionnées (les killer, souvent OGM) face aux levures « indigènes », naturellement présentes sur les grains de raisin et dans le sol. Spécifiques du terroir, mais pas toutes bénéfiques. « Tout le monde a les pétoches de laisser tomber le soufre. C’est vrai qu’on prend le risque que la fermentation se passe mal et que le vin tourne au vinaigre. Mais la qualité d’une chose, c’est la somme de ses défauts. »

Courageux et expérimental Sur ses 4 ha, Alain connaît tous ses pieds de vigne, les goûte, les observe, s’interroge sur l’harmonie de leur expression en bouteille : « Je me dis, té, je pourrais tester ça. » Se caler sur le calendrier lunaire améliore la fermentation. Le choix du « sans sulfites » impose aux vendan-

À bout de soufre Par Raquel Hadida

Banyuls-sur-mer (66)

geurs (en fait des clients, devenus amis) un tri rigoureux des grains de raisin... foulés aux pieds, et une hygiène irréprochable en cave. À la dégustation, le goût du fruit n’est plus étouffé, le vin est plus acide, « donc rééquilibré par rapport aux sucres », avance Alain. Et, s’il est dénigré par les amateurs de vins de garde, le vin « naturel » peut en réalité se transporter et se conserver :« les “ 1998 “ ont encore dix ans devant eux ».

Pour boire du vin naturel, ouvrez-le à l’avance, puis goûtez-le : il évolue !

Où trouver des vins « vivants » dans la région  ? Seuls 20 à 50 vignerons d’ici ne mettent pas de soufre dans leur vin. Parmi eux :

· À Banyuls (66) : Le Casot de Mailloles Ghislaine et Alain Castex 17, av du Puig del Mas. Ouvert en saison 11 h-13 h et 17 h-20 h, ou sur RDV 04 68 88 59 37 · Au Mas-de-Londres (pic Saint-Loup, 34) : Patrick Maurel, Terres du Pic 04 67 55 06 57 www.terresdupic.com Au caveau tlj et le sam. aux Arceaux à Montpellier, Patrick fait pâturer des brebis d’éleveurs du Vigan dans ses vignes. · À Caux (près de Pézenas, 34) : Bernard et Cécile Belhasen, domaine Fontedicto, 04 67 98 40 22. Travail de la terre avec un cheval et élevage des vins à la musique classique. · À Cabrerolles (Faugères, 34) : le précurseur Didier Barral du domaine de Lanthéric a entraîné ses voisins Cédric Saur de la Grange d’Aïn et M. Andrieu du Clos Fantine. · À Saint-Jean-de-Minervois (34) : Le Petit Domaine de Gimios, 04 67 38 26 10 · À Ribaute-les-Tavernes (30) : Domaine Louis et Chantal Julian, 04 66 83 06 54. · À Montesquieu des Albères (66) : domaine Les Foulards rouges. · À Argelès (66) : Stéphane Maurin. · À Feuilla (11) : Les Sabots d’Hélène (p. 21). · À Azille (11) : Domaine Saint-Julien, Le Zaparel. En savoir plus : www.vinsnaturels.fr

Plus bio que bio ? Par Patrick Jean Jusqu’à aujourd’hui, dans les vins « bio » il n’y a que le raisin qui est bio. Mais quid de l’élevage, où quantité de produits peuvent être ajoutés ? Certes, quand le vin contient plus de 20 mg/l de sulfites ou dioxyde de soufre (SO2), les viticulteurs doivent l’indiquer sur la bouteille. En attendant une charte de vinification européenne plus stricte en 2010, 14 viticulteurs bio de la région (200 en France) adhèrent à la charte de vinification de l’interprofession des vins bios (Fnivab), mise en place sur l’impulsion du domaine de la Triballe (Guzargues, 34). Les viticulteurs doivent noter toutes leurs méthodes et les produits bio utilisés lors de la récolte, de la fermentation, de l’assemblage, du suivi analytique, etc. La charte limite la dose de sulfites à 100 mg/l, au lieu de 210 mg/l par exemple pour le vin blanc. Les viticulteurs du label Nature & Progrès sont soumis à des normes encores plus strictes. 16

(A)typiques #1 - Oct-nov 09


Depuis le pic Saint-Loup, Christophe Beau teste de nouvelles formes d’échange de son vin, en direct avec les consommateurs, mais aussi en filière longue. Risque ou luxe ? Envie d’une économie plus « associante », sans dogmatisme.

Corconne (30)

Commerçant expérimental Ce sont les « clients » de Christophe Beau qui ont décoré collectivement son tracteur. Propos recueillis par Raquel Hadida – photo avec Delphine De Lucia

Que voulez-vous changer au commerce ? En commerce, dans une logique syndicale et corporatiste, chacun défend sa gamelle : les vignerons sont soudés contre les supermarchés, les restos, les cavistes. Dans la filière, chacun pèse sur ses fournisseurs et le vigneron pèse... sur le terroir : moins entretenu, c’est lui qui trinque. Des vignerons réagissent en faisant du « commerce-gesticulation » – marchés, salons, cavistes en direct, animations – dont ils deviennent esclaves. On fantasme aussi sur l’économie fusionnelle consommateursproducteurs, mais les filières courtes ne pourront représenter plus de 5 % du marché ! 50 % du vin s’exporte, ce qui n’est pas incohérent si on rend l’export « associant ».

Alors comment créez-vous un commerce « associant » ? En réfléchissant à des filières longues où chaque maillon prend conscience des difficultés et des besoins du maillon voisin : le chef de rayon n’est pas un con, et l’autre n’est pas qu’un tiroir-caisse ! En discutant, on trouve des solutions… Avec le réseau Vin en tête, caviste, bar à vin et resto parisiens, nous avons fait des investissements croisés : j’ai pris des parts chez eux et ils ont acheté 2 hectares de terrain chez moi. En début de campagne, on fixe les prix

en partenariat, en fonction des coûts de production de chacun, rémunération comprise. Sur une bouteille de 15 €, une fois que chacun a pris sa part de façon équitable et adulte, il peut rester 1 €. Ce n’est pas du bénef’ pour le distributeur final, c’est de l’argent libre ! Comme la filière entière devient responsable du terroir (le mode de production global, NDLR), elle peut avec cet argent essayer une livraison à vélo, installer un viticulteur. Ou promouvoir des expérimentations sur les vins produits en « bio social » (environ 15 % de nos ventes), sur le plan technique, paysager ou économique – créer une AMAP viticole, par exemple.

Justement, quelles sont vos relations avec les consommateurs ? Depuis vingt ans, des consommateurs coopératifs signent des Cépatou pour devenir « locaterre » de ceps de vigne pendant trois ans, en fonction du nombre de bou-

ABONNÉS AUX VINS À CLERMONT-L’HÉRAULT

par Emmanuel Guyot

Une bouteille pour un pied de vigne. Sur le même principe que les contrats de location, les Amis vignerons, une association de Clermont-l’Hérault (34), regroupent trois producteurs bio de l’Hérault : Arnaud l’Épine, de Pézenas, Patrick Maurel du pic Saint-Loup et

(A)typiques #1 - Oct-nov 09

teilles qu’ils veulent boire dans l’année. Le prix de la bouteille – 5,14 € au lieu de 7 € au caveau, NDLR – est fonction des coûts de production et du rendement, donc déconnecté du prix de marché. J’invite les consommateurs à participer aux vendanges un dimanche, en autogestion : ils amènent caisse à outils, petits plats, font des assemblages spontanés de vins à la cuve, trouvent des noms de cuvée… Parmi eux, 32 ont investi dans la SCI Jesaispastout et sont les propriétaires collectifs de 2 hectares de vignes du domaine, à 500 € la part, avec 2 % d’intérêt, comme la Caisse d’Épargne. Le loyer, ils ne se le sont jamais partagé : ils l’ont utilisé pour organiser des fêtes, retaper un mazet... Mais c’est important qu’ils reçoivent un loyer, sinon, ce serait du militantisme. Or, c’est de l’économique que je veux. Christophe Beau, domaine Beauthorey À Corconne (30), Chemin neuf, 04 66 77 13 11, 06 21 74 44 86, www.beauthorey.com

Jean-Michel Salvador, des terrasses du Larzac. En payant 15 % moins cher, mais d’avance, les bons vivants aident les producteurs à maintenir leur activité à flot. Gagnant-gagnant. Avec les journées de rencontres sur les domaines, on se sent plus proche du vigneron dont on descend les bouteilles, tout en favorisant une économie locale et solidaire. Bernard Bruzac, Les Amis vignerons, 04 67 44 10 80 Adhésion 10 €, vins entre 3 et 10 €. www.amisvignerons.fr 17


Le guide des vins

Saint-Christol (34)

Mur fleuri, puits canadien, isolation naturelle : pour refroidir son vin, à Saint-Christol, la cave des Hospitaliers remplace la climatisation par l’imagination.

C

omme une falaise naturelle dans un patio de lumière… « Pour ma nouvelle cave à 6 mètres sous terre, je désirais amener la lumière du jour tout en gardant le vin à température fraîche, naturellement. Alors j’ai créé un patio aux murs ajourés de fenêtres et couverts de végétation. » Vigneron propriétaire des châteaux des Hospitaliers, à Saint-Christol (entre Lunel et Sommières), Serge Martin-Pierrat a reconstruit de ses mains une cave de Haute

qualité environnementale (HQE), il y a quatre ans. Conçu « en fonction d’une méthode et pour une meilleure qualité de travail », ce nouveau bâtiment en pierres de Vers-Pont-du-Gard (deux tonnes chacune !) est isolé par des matériaux naturels : ouate de cellulose et laine de lin. Sur les façades : fougères, iris japonais, saxifrages, helxines… Sur plus de 300 m2 de support non tissé en matières recyclées s’entremêlent des plantes spécialistes de l’escalade. L’entretien ? « Aussi simple que pour un jardin. » Inspiré des méthodes du paysagiste Patrick Blanc (auteur des murs végétaux du musée du quai Branly et des Grandes Halles d’Avignon), le revêtement de la cave crée un coussin d’air de quelques centimètres entre la façade végétale et le mur. Efficace pour l’isolation. Pour assurer une température constante de 16 °C, été comme hiver, et sans climatisation,

Ivresse végétale

par Judicaëlle Rannou

Serge complète l’installation par six puits canadiens enterrés, qui pulsent de l’air régulièrement dans chacune des six salles. Au contraire de la climatisation, ce système évite toute variation brutale de température du vin, qui conduit à un vieillissement accéléré, fatal pour sa qualité. Sans compter l’économie considérable à l’installation et en consommation électrique. Serge a le souci du détail. Jusqu’à faire recuire en fonderie l’Inox de ses cuves pour rendre le métal plus lisse et utiliser ainsi 2 000 fois moins d’eau pour les nettoyer ! Malin, Serge n’a pas équipé la cave de caniveaux : « Ça oblige les employés à couper l’eau au lieu de laisser filer. » Des méthodes qui refroidissent les autres vignerons... Mais n’empêchent pas Serge de continuer sur sa lancée. Prochains projets : une centrale photovoltaïque pour revendre de l’électricité et profiter d’un chauffage solaire. Des investissements qui font monter le prix de la bouteille ? « Je n’augmente pas mes prix, la qualité, c’est le minimum qu’on doit aux consommateurs  ! »

© Jean-Louis Estèves

rs Château des Hospitalie t ne on ut bo ue 923, aven ol ist hr -C 34400 Saint 86 03 50 (près de Castries) 04 67 aliers.fr www.chateaudeshospit piques  + web : D’autres caves atyroidie ref ) La cave de Banyuls (66 x en bois à au solaire, des caveau pellier) et à nt Grabels (près de Mo ou,34)... Lacoste (près du Salag

À narbonne, des VIGNERONS (presque) COMME LES AUTRES « La bouteille symbolise le produit fini, la somme de travail effectuée tous ensemble… » Au domaine de Sainte-Johannès, à Narbonne, 22 handicapés mentaux trouvent un équilibre social en élevant des vins de qualité. « Les travaux agricoles s’effectuent en même temps, de la même façon et aux côtés des autres viticulteurs. Cette intégration de fait dans la vie “normale“ est, elle aussi, particulièrement motivante », analyse Hélène Amigues, chef de service de cette Etablissement et service d’aide pa le travail (ESAT). Rien ne semble altérer la cohésion du groupe : ni les différences d’âge, ni les différences d’autoTexte et photo Patrick Jean nomie, ni la technicité des tâches allouées à chacun en fonction de son handicap. Le travail de la vigne devient enthousiasmant pour tous. Une question de mental. À Narbonne (11) : Domaine de Sainte-Johannès Route de Marcorignan, 04 68 42 09 40, www.apajh11.fr, eastejohannes@apajh11.frAOC Corbières, rouges, rosés et muscats secs, en vente au caveau , tlj 8 h-17 h sauf dim., mais aussi sur le front de mer à Port-Leucate, aux restaurants Le Toucan et Le Fort de l’eau. De 3 à 4,50 €/bouteille. 18

(A)typiques #1 - Oct-nov 09


Béziers (34)

La péniche se rebiffe

Texte Raquel Hadida, Illustration Vincent Roussillat

Si elle emmène les vins en croisière, c'est pour mieux partir en croisade. Rencontre avec une péniche atypique.

V

ingt-cinq tonnes de vin dans le bide, et même pas mal au crâne. Moi, le fleuve, il m’a pris, j’me souviens, un mercredi. J’ai troqué mon quai bien tranquille à Béziers, contre une paire de canaux, et des éclusiers qui zonent. J’ai déserté les masses qui m’disaient « sois prudent, le fleuve, c’est pas rentable, les mariniers déposent le bilan ». Dès que le vin défil’ra, je repartira, dès que les vins m’combleront, nous repartirons. En octobre, après les vendanges. À la main, on me charge de cartons de minervois, de côtesdu-roussillon, de corbières de Ribaute, des vins « honnêtes » d’une dizaine de viticulteurs qu’on connaît. Qui préfèrent les cépages du cru comme le grenache et le carignan, qui ne bourrent pas les vins de pesticides, ni de soufre à la cave, et ne les enferment pas sous des bouchons en latex. Et puis une bonne quantité d’huile d’olive et de charcuterie... Bref, de quoi survivre quand on habite à Paris.

Appareillage, canal du Midi (dont je suis l’unique bateau de marchandises – la classe), étang de Thau, canal des étangs. Au passage, on prend un costières de Nîmes, du riz de Camargue, du savon de Marseille. Le Rhône, puis la Saône et les canaux du centre, en direction de la Seine, jusqu’à l’amarrage au bassin de la Villette. Plus tortueux que l’autoroute, pour sûr. Mais le vin est bien moins secoué – donc ne se déstructure pas. Et croyez-vous qu’on fête l’arrivée d’un camion sur une zone logistique ? Sur les berges, une cinquantaine de Parisiens ripaillent en mon honneur, tout en me délestant des bouteilles et autres cubis de rouge languedocien commandés en groupe.

Le vin qui flotte, un lien de potes Au bout de vingt-trois jours minimum sur les « Voies négligées de France *», à me débattre avec les crues, les écluses envasées... et surtout l’administration, faut avouer, ça fait du bien. Non pas que je m’ennuie : mon marinier accueille des enfants défavorisés, des voyageurs, et ma matelote préférée en profite pour faire des répétitions de Théâtre embarque (jouées l’été, sur mon dos). Pinardier 89 sur

* Détournement de Voies navigables de France (VNF).

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le dernier transporteur de vin de mon espèce, Dionysos se rebiffe sur la révolte des vignerons de 1907. Adieu les entrecôtes-frites et les motels de routier ! Au bout d’un mois de repos, on repart, direction l’est, pour prendre du miel ou du comté en passant. Et moi je tricote mes souvenirs : un dessous de plat en bouchons, un oreiller en liège râpé. Même un portrait de moi lors de ma première remontée, en 1996. Les « Remises à flots »** du transport fluvial, côté patrimoine, c’est déjà une bataille de gagnée. Niveau commerce, je reste expérimentale : pour payer l’équipage, et économiser du fioul – donc des émissions de gaz à effet de serre – par rapport au tout-routier (on en consomme 1 500 litres), il faudrait encore doubler notre chargement... ou aller à 2 km/h. N’empêche, pour 1 € par bouteille, je crée déjà un lien de plaisir liquide, et direct, entre des viticulteurs de la région et des réseaux de Parisiens (les consommateurs, comme on dit, qui achètent au même prix qu’au domaine. Des circuits courts, c’est mon côté barque, rebelle aux marques (de supermarchés). Tatatin ! ** C’est le nom du groupement à l’initiative du nouveau transport fluvial de vin. Pour y prendre part, ou le contacter, vous pouvez envoyer un mail au magazine, qui transmettra.

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Le guide des vins Dégustations avec ou sans modération Texte et photo Sylvie Francisco

Du raisin dans l’étiquette

« Et si, au lieu de faire incinérer nos rafles* de raisins (bio), nous trouvions un moyen de les valoriser ? » En les transformant en étiquettes pour les bouteilles de vin, par exemple ! Au domaine La Ventaillole, dans l’Aude, l’idée est venue un jour, comme ça, tout naturellement. Il suffisait de s’adresser au moulin à papier de Brousse, remis en service en 1994 par une association dynamique. Depuis 2002, les cuvées Château Ventaillole AOC Cabardès sont donc habillées d’étiquettes écologiques, fabriquées manuellement et en quantité artisanale à une dizaine de kilomètres de distance. Une grande fierté pour les vignerons, Robert et Marie-Claude Curbières, qui n’en sont pas à leur première expérience atypique : ils élèvent un cépage confidentiel, le fer-servadou... et consignent leur Bag’in Box, ce qui permet de les réutiliser au lieu de les jeter. *le squelette de la grappe, qui porte les grains. À Ventenac-Cabardès (11), Domaine La Ventaillole, vin bio AOC Cabardès, 04 68 24 92 74, curbieres.bio@gmail.com Caveau ouvert du lun. au sam. de 9 h à 12 h et de 15 h à 19 h, de pref. sur RDV. Visite commentée de la cave et du vignoble bio. Expo de matériels anciens. Label Accueil paysan.

Stage pour bleus dans l’univers du rouge par Delphine De Lucia

Dessine-moi un bib’ rond... . Les tonneaux de la couverture, c’est lui, le château P u e c h - H a u t .  O u plutôt eux, les artistesamis, languedociens ou internationaux, qui se sont prêtés au jeu d’imaginer leur barrique dans leur style – le contenant en échange du contenu, le vin. Avion, poissons, abstractions, puzzle... De peintures en détournement d’objet, la collection s’enrichit au-delà des cent barriques et, après des expos, fait l’objet d’un livre à paraître en automne. Pour rendre votre apéro artistique, des Bib de 5 litres reproduisent les barriques en miniature. Superbes, mais non réutilisables, dommage. Vin de pays dispo en grandes surfaces et AOC chez les cavistes. À Saint-Drezery (près de Lunel, 34) : Domaine Puech-Haut, Gérard Bru, 2250 route de Teyran, 04 67 86 93 70 www.chateau-puech-haut.com

Après un week-end de dégustation chez un vigneron bio à Vauvert (30), vous ne boirez plus votre vin du même œil. À vos verres !

P

arlez du vin par son acidité, sa couleur, évoquez les molécules et l’astringence : hop, le mythe du vin élitiste et inaccessible s’évapore. Cette démystification est le but des week-ends de dégustation « enseignée » par Jean-Paul Cabanis, viticulteur bio de Petite Camargue, au mas Madagascar. Fierté nationale et régionale, le vin reste pourtant un patrimoine inconnu des consommateurs. On peut se targuer de ne boire que du bordeaux ou du corbières, mais fait-on réellement la différence ? « Faites le test entre amis : retirez les étiquettes des bouteilles servies à table pour faire deviner leur provenance à vos convives. » En fait, tout est une histoire de terroir : non seulement la terre ou les cépages, mais aussi l’homme et la manière. Au programme : apprentissage des techniques de dégustation, visite des caves et des vignes… Et, raisin sur le cep : le point de vue du viticulteur sur les productions régionales et mondiales, sur l’histoire du vin et son évolution. Avis aux amoureux du breuvage... il faut cracher pour apprécier. Un stage proposé par Savoir-Faire et Découverte. www.lesavoirfaire.com 0 820 820 186.Prochain stage les 7-8 nov., 168 €. À Vauvert (30) Domaine Cabanis, mas Madagascar, 04 66 88 78 33, www.domainecabanis.com

© Delphine De Lucia

Dessine-moi un bib’ rond...

+ web : Navigateur

moderne cherche terroirs où accoster- Olivier Lebaron à Pézénas (34), responsable de la Boutique : www.showvin.com et du blog : www.showviniste.fr

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(A)typiques #1 - Oct-nov 09

VINS oubliés Le carignan , un vieux cépage à faible rendement, mais totalement adapté à la région, qui donne des vins puissants.

Le rancio sec , un vin doux du Roussillon aux allures de noix fraîche et de menthol, qui se déguste frais, avec des anchois salés. Production artisanale menacée du fait de son fort degré d’alcool (plus de 15°), il est devenu une « sentinelle » du terroir, défendue par Slow Food. www.slowfood.fr Ass. Rancios secs du Roussillon, Silvio Marocchino 06 14 93 44 42 silvio.marocchino@gmail.com Le clinton ,

cépage américain a sauvé la vigne languedocienne du phylloxera, mais produit un vin, interdit à la vente depuis 1934 : ce « vin qui rend fou » serait toxique à cause du méthanol qu’il contient (comme l’absinthe). Néanmoins, dans les Cévennes, il se redéveloppe en consommation familiale. Acide et peu alcoolisé, à boire jeune.


Bars à vins et tapas du terroir Tu M’M ? Ambiance moderne pour ce bar du vieux Montpellier.

© Cyrille Cornu

Au Mesdames Messieurs (MM), les tapas et assiettes de terroir s’accompagnent de vins naturels et bio de qualité, principalement du Languedoc, au verre ou à la bouteille. « Nous avons choisi de diffuser les produits d’artisans vignerons respectant les principes de la vinification naturelle, des vins produits en petites quantités, sans l’ajout de levures pour donner certains arômes. Des vins qui reflètent vraiment un terroir », explique David Aumont, qui a ouvert le MM en juin 2008 avec Régis par Stéphane Clerc Toussaint. Le vin vous plaît ? Côté caviste, les bouteilles sont aussi à emporter.

À Montpellier : 5, rue de Girone (proche Préfecture) 04 67 63 49 53 Soirées à thème www.mesdamesmessieurs.com À partir de 2,80 €/verre, 13 €/bouteille. · À Montarnaud (près de Montpellier, 34) : Ô Papilles trépidantes, Allée de l’Esplanade, 06 76 31 66 83, www.papillestrepidantes.fr Bar à vins régionaux (2 à 5 € le verre) et grignotages de savoureux tapas bio locaux, du jeu. au dim., de 18 h à 1 h. · À Béziers (34) : L’Instant vin, 72, av. Saint-Saëns, 04 67 94 24 02 www.linstantvin.com Du mar. au sam. de 18 h à 1 h. Vignerons indépendants du Languedoc dont une large part en bio et/ou naturel. Initiation à l’accord mets et vins, 2e mer. du mois, 35 €, sur résa. Soirées à thème. Apéro dégustation le 2e jeu. du mois. Buffet campagnard avec rencontre de vignerons. · À Sérignan (34) : Le Flamant rouge, 31, rue Gambetta, 06 84 57 81 59, www.leflamantrouge.fr À la fois resto, bar à vins régionaux, raisonnés et naturels, et cave dans une ancienne épicerie, avec jeux de dégustation et concerts. Ouvert le midi du jeu. au dim., et tous les soirs, sauf le lun. (évolutif) · À Bédarieux (34): Chai Christine Cannac, 3, square Robert-Schuman, 04 67 95 86 14, chaichristine.cannac@orange.fr Un endroit convivial où déguster des jus de raisin fermenté de qualité + caviste. · À Calvisson (30) : La Soif du vivant, 1, rue du Griffon, 06 76 88 77 20. Un bar à vins naturels, ouvert uniquement le dimanche (voir à droite, à Mtp)

Boire et marcher, il faut y aller

Des Corbières à la mer, à la découverte des châteaux cathares... et des vins bios. À pied. Paul Leberger, tenancier du gîte du Swan de Port-Vendres (66), vous détourne du droit chemin en organisant cette randonnée avec sacs portés, dès l’été prochain. À Port-Vendres (66) : 11, rue du 4-Septembre, 04 68 82 25 75, paulleberger@rocketmail.com

J’irais dormir dans un tonneau Le temps d’un soir, prenez-vous pour Diogène... et dormez à la place du vin, dans une cuve ou dans un foudre transformé en gîte d’étape. Enivrement garanti pour 17 € À Marseillette (11), Le Relais Occitan Josiane et Xavier le Gall, Le Beauvoir, route de Capendu, 04 34 89 31 07 06 85 45 72 02, www.relaisoccitan.com

Caviste de poche

E

Texte et photo Raquel Hadida

spaliers en bois, anciens instruments d’œnologues et paniers pour l’authenticité, déco rouge et gris pour le design. Coup de peps pour un garage relooké en boutique depuis juillet dernier par un couple de trentenaires enthousiastes et plus qu’attachants. De petits boulots d’insertion en coups de main chez des viticulteurs bio, Alban Michel, le Lorrain, a fini par s’installer sur un domaine de 4 ha à Feuilla (Corbières). Sa fortune : une vieille 205, un sécateur et une presse à pommes, mais surtout ses voisins de l’Étoile du matin et du domaine des Balmettes, ses rencontres avec les producteurs de miel, de jus de pomme ou d’huile. La mini cave à vins a le cœur grand pour tous ces potes-là, installés presque au même moment. Et dans le même esprit : « Faudrait être con pour mettre des produits chimiques : plus tu rentres des raisins naturels, moins tu as besoin de mettre des produits en vinification. Si tu mets des fongicides, tu tues les levures, après t’es obligé d’en remettre des artificielles [...] Moi, je fais des vins qui saoûlent », insiste ce « Liber Terre » défenseur d’un carignan à « La mauvaise réputation » (les noms de ses cuvées). Si on cherche une langue de bois, faut pas aller là. À Rivesaltes (66) : La Galope chopine, 12, av. Victor-Hugo, 06 32 88 44 63, www.sabotshelene.com, ouvert sam.-dim-lun. 10 h 30-12 h 30 et mar.-jeu.-ven.-sam. 17 h-20 h

Où acheter du vin ?

© Xavier Le Gall

Le vin, comment ça se fait ? Dans un écomsée, une serre avec les différents stades de la vigne, des jeux interactifs pour tout comprendre sur les étapes de la vinification. À Gruissan (11) : la Cité de la vigne et du vin, domaine Inra de Pech Rouge, Les Ayguades 04 68 75 22 62 www.gruissan-mediterranee.com Ouvert tlj 14 h-18 h, été 10 h-20 h 6 €/3 €. (A)typiques #1 - Oct-nov 09

· À Montpellier (34) : La Soif du vivant, Nicolas Monestier 1, rue Parlier, derrière l’Atelier de Valérie, 04 67 58 15 22 · À La Grande Motte (34) : La Cave milite pour des crus languedociens et des vins de pays. 226, rue des Artisans, 04 67 12 23 83. Les Primeurs du Port, 311, avenue Robert-Fages, 04 67 56 51 72 Une sélection de vins bio dans un cabanon d’épicerie fine. · À Nîmes (30) : Les Plaisirs de la table, Alain Bosc 1, Rue Racine, 04 66 36 26 06, ouvert mar.au sam. 9 h-12 h et 15 h 30-19 h 30. · À Narbonne (11) : Le Comptoir de Célestin, Xavier Plegades, 13, Place Voltaire, 04 68 27 55 78, www.comptoir-celestin.com Ces deux derniers proposent une « épargne-vin », pour constistuer progressivement sa cave de vins bios et « naturels », sans avoir de cave. 21


Le guide des vins Château Puech-Haut p. 20

VOUS ÊTES ICI

Territoire du Clinton (Vin oublié) p. 20 Les Vignerons de Tornac p. 15

Patrick Maurel, Terres du Pic p. 14-16-17 Ô Papilles trépidantes p. 20

Domaine Costeplane p. 22 Christophe Beau, domaine Beauthorey p. 17

Mende

Les Amis vignerons p. 17

Serge Martin-Pierrat Château des Hospitaliers p. 18

André Bertrand, domaine de Malavielle p. 15

Les Plaisirs de la table p. 21 Alès

Cave de Neffiès p. 15

La Soif du vivant p. 21

Nîmes

Jean-Paul Cabanis p. 20

Chai Christine Cannac p. 21 Montpellier Domaine La Ventaillole p. 20

Béziers Carcassonne

Sylvain Saux, domaine Pechigo p. 15

Narbonne

Patrick Guiraud, domaine de Valescure p. 15 Les Primeurs du port +La cave p. 21 Mesdames Messieurs MM p. 21 Emmanuel Pageot, Domaine Turner-Pageot p. 15 Olivier Lebaron, Showviniste p. 20 L’Instant vin p. 21

Le Relais Occitan p. 21

Péniche Remises à flots p. 19 Le Flamant rouge p. 21

Perpignan

Cave du Mont Tauch p. 15

Domaine de Grand-Corbière p. 22

Domaine Sainte-Johannès p. 18 Le Comptoir de Célestin p. 21 La Cité de la vigne et du vin p. 21

Château de l’Ou p. 22

Territoire du Rancio sec (Vin oublié) p. 20 Domaines viticoles-direct producteurs Lieux de dégustations- revendeurs

La Galope chopine p. 21 Alain et Ghislaine Castex, Casot des Mailloles p. 16

vins bio d’ici à moins de 6 €

(Petite Camargue, 30) http://grandcorbiere.fr

Château de l’Ou

22

Cuvée l’Arboussède www.costeplane.com

© Jean-Louis Estèves

Dans les magasins bio, certains supermarchés, et pour les déguster, voir p. 20-21. Recherche de vignerons sur le web : www.vin-biologique.bien-boire.info www.eco-bacchus.com Négociants : À Villeneuve-les-Béziers (34) La Maison des terroirs vivants www.terroirsvivants.com À Narbonne (11) Cellier du Languedoc Vins distribution CLVD, 04 68 90 12 80

Costeplane (30)-

(Roussillon, 66)

Où les trouver ?

© Raquel Hadida

Grand-corbière

© Vincent Coste

(Guzargues, 34) www.la-triballe.com

© Séverine et Philippe Bourrier

© Judicaëlle Rannou

© Judicaëlle Rannou

La Triballe

Terres du Pic

(pic Saint-Loup, 34) www.terresdupic.com

BOUQUINS

Vignerons de Tornac (30) Magasins autour d’Alès + caveau à Anduze

(A)typiques #1 - Oct-nov 09


La question qui tue nanotechnologies

par Raquel Hadida

Q

uel est le point commun entre une crème solaire, des médicaments, des CD souples et des peluches antipoussière ? Tous peuvent contenir des nanoparticules. Dix mille fois plus petites qu’un cheveu, ces nouvelles reines de l’industrie s’immiscent dans plus de 800 produits de notre consommation courante*. Invisibles. Sans étiquetage. Sans réglementation. Elles sont dans tous nos placards… sans avoir demandé notre avis. Ça tombe bien, le ministère de l’Environnement lance cet automne un débat public sur les nanotechnologies, dont une session a lieu à Montpellier**. Pseudo-participatif ou réelle réflexion collective ? À vous de tester.

Un nouveau joujou pour savants fous Difficile de garder la tête froide face à des technologies aussi fascinantes. Les nanotechs ne représentent pas une énième miniaturisation : elles programment, atome par atome, la construction d’édifices chimiques tout neufs, qui n’existent pas dans la nature. Version nano, les propriétés des matériaux sont étonnantes : l’or est bleu, l’argent chasse les odeurs (!), l’oxyde de titane réfléchit les UV, *Selon The Project on Emerging Nanotechnologies. **Au moment de notre bouclage, la date n’était pas encore connue.

le nirvana...

ou la cata ? ...

les nanotubes de carbone renforcent les clubs de golf. De quoi nourrir notre soif de toujours plus beau, plus petit, plus puissant, plus repérable, bref, plus « confortable ». Sous les yeux – à microscope atomique – des chercheurs s’ouvre un nanomonde complet à explorer. À l’université Montpellier-II, Jean-Louis Sauvageol dirige un éminent laboratoire public (CNRS) qui crée et essaye de mieux comprendre les nanotubes de carbone. Dans un autre bâtiment, Franck Martin, jeune créateur de la start-up Sikémia, confère à des matériaux comme des prothèses la propriété de repousser les bactéries, grâce aux nanotechs. Si ces chercheurs sont conscients des risques potentiels pour la santé – « Les nanotubes de carbone sont dans le collimateur car ils ressemblent à l’amiante » –, ils ont avant tout pour idéal de faire avancer la médecine. Mais peut-on vraiment séparer les « bonnes » des « mauvaises » applications des nanos ? Car cette minuscule mécanique peut singer les molécules biologiques pour agir de façon ciblée. Si bien qu’on ne ressent plus la limite entre naturel et artificiel... et que les nanoparticules peuvent facilement nous envahir. Avec des capacités bien accrues par rapport à leurs cousines biologiques : une capacité de mémoire phénoménale (« Tous les livres du monde dans un ordinateur de la taille d’une goutte d’eau », selon la pub HP)

(A)typiques #1 - Oct-nov 09

© ETC Group

Recherche publique, multinationales et médias les présentent comme une panacée, source de progrès et de confort. Déjà dans plus de 800 produits, les nanotechnologies nous font voir l’avenir manipulé façon science-fiction. Le tout-petit augure-t-il de grands dégâts ? Réactions dans la région.

et une aptitude à se connecter entre elles. Un nanocerveau, en somme. Radicale, cette innovation technologique nous conduit tout droit à une nouvelle révolution industrielle.

Le mégamarché de Nanoland Lorsque les nanotechnologies (N) s’hybrident avec les biotechnologies (B) – liées aux gènes – , l’informatique (I) et les sciences cognitives (C), le projet prend sens : ces « technologies convergentes », appelées NBIC ou encore BANG (Bit, atome, neurone, gène), ouvrent la voie au mélange du naturel et de l’artificiel, à l’amélioration des performances humaines… quitte à fabriquer des créatures qui nous échappent. Et, dans la foulée, à générer des profits considérables pour les multinationales qui développent ces technologies promises à un énorme marché, sans en signaler les dangers : Exxon, Unilever, Nestlé, Monsanto, Bayer, Syngenta, L’Oréal... Appuyées par les médias, elles canalisent l’émotion de la population sur les espoirs suscités : réparer des nerfs, des oreilles, dépolluer ou capter le CO2... Et brossent le tableau d’une longue vie sans maladies, noyée dans l’abondance matérielle. Le tout avec le soutien actif des capitauxrisques et de la recherche publique de 90 pays. Notamment aux États-Unis, mais aussi en Asie du Sud-Est : Shanghai y investit plus que

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La question qui tue >toute l’Europe de l’Ouest. En France, les pôles « nanos » se trouvent à Grenoble (Minatec), Paris-Orsay, Lille, Toulouse, et reçoivent le soutien du CNRS, du Commissariat à l’énergie atomique, de l’Agence nationale de la recherche. Ainsi, à coups de 90 milliards de dollars par an, la technique progresse à une vitesse vertigineuse. Visionnaires à la vue courte Quant aux détournements possibles des recherches à des fins peu éthiques – pour faire la guerre, contrôler les gens ou modifier artificiellement le climat... –, ils semblent ne pas avoir été envisagés par les chercheurs. « Ce n’est pas notre rôle, mais c’est bien que des gens le fassent », approuve Jean-Louis Sauvageol. « Nous, on travaille avec de petites quantités,

on ne risque rien. Mais nous sommes de jeunes chercheurs, nous ne pouvons pas avoir d’avis sur la question », assure son équipe. « Maintenant qu’on a du recul, les lois sauront limiter les débordements, j’ai confiance », se tranquilise Franck Martin. Peut-être est-il déjà tard pour espérer inverser une tendance aussi lourde. Mais, pour les 40 ONG du monde entier réunies à propos du BANG à Saint-Martin-de-Londres (Hérault) en novembre 2008, impossible d’ignorer ce qui pose des questions cruciales pour notre avenir. Veut-on vraiment vivre dans un monde truffé de particules invisibles, puissantes et toxiques, de microbes synthétiques et de robots surhumains, où l’on serait constamment espionné ? À nous de décider.

Dans son labo Sikémia à Montpellier, Franck Martin met au point un revêtement antimicrobien pour une hanche artificielle. Les nanotechnos lui permettent de « souder » deux matériaux au niveau moléculaire. Bien plus efficace...

Nous greffer des organes artificiels et améliorer nos capacités humaines, pourquoi pas ? L’invité: Ion Vezeanu, philosophe à l’université de Grenoble « Associées aux biotechnologies, les nanotechnologies peuvent “améliorer“ l’homme, en décuplant ses sens, ses possibilités physiques et intellectuelles (mais pas morales) grâce à des nanorobots. Mais elles agissent sur nous comme un dopage aliénant et autodestructeur. Les scientifiques ont beau être fascinés par ces technologies, l’homme n’est pas un cobaye ! Aux États-Unis, le MIT* sait déjà faire des muscles artificiels 1 000 fois plus rapides que les nôtres, on pourra bientôt implanter des rétines artificielles...On loue les possibilités médicales qu’offrent les nanos, mais où s’arrête * Massachusetts Institute of Technology.

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le soin, où commence la transformation de l’homme ? Devenir un “transhumain“ – un rêve d’immortalité – serait alors érigé en nouveau besoin. Mais grâce à ces technologies, on peut influer sur notre volonté, détecter à distance nos pensées, modifier notre sensibilité de manière irréversible. Si nous devenons ces hommes bioniques, nous ne serons plus libres. Nous ne pourrons ni penser par nous-mêmes, ni élever nos enfants, ni nous comporter en citoyen responsable Nous avons une chance : celle d’être spectateurs d’une grande tragédie, la disparition de notre propre espèce. »

Les nanos, c’est toxique ? Les nanotubes de carbone, filaments hyperfins, font craindre un nouvel amiante. Quant à la médecine à base de nanoparticules, difficile d’en connaître les effets secondaires. Des risques que des sociétés de réassurance comme Swiss Reassurance refusent de couvrir. Carine Bruguière, chimiste à ChemSuD Montpellier, Chaire européenne de chimie nouvelle pour un développement durable

« Les nanoparticules adoptent un comportement radicalement différent des matériaux connus. Mille fois plus petites que nos cellules, elles peuvent s’infiltrer par la peau, la bouche, le nez, aller jusqu’au cerveau et au fœtus. Et peuvent être toxiques : l’Afsset* indique qu’ “on ne peut exclure des conséquences sur l’homme et l’environnement“. Mais il n’existe aucune méthode de mesure de ce risque nouveau ni aucune protection connue, et aucun pays n’applique le principe de précaution. Les sociétés n’ont aucune envie d’indiquer la composition des produits, et nulle part, les nanomatériaux ne sont réglementés. » * Agence française de sécurité sanitaire de l fenvironnement et du travail.

Les nanos et la démocratie, c’est quoi le rapport ? Julien Colin, réalisateur du Silence des nanos Association À bout de champ à Saint-Jean-duGard (30) « De la science-fiction ? Nous sommes déjà devant le fait accompli. Mais est-on conscient du monde qu’on est en train de créer, est-ce qu’on le désire ? Le tsunami technologique déferle, alors que nos systèmes démocra-tiques, bien moins avancés, se retrouvent en faillite. Si je faisais le même film aujourd’hui, je montrerais les impacts dans la vie privée, l’éthique, la géopolitique... de façon encore plus radicale et plus choquante. Et pourtant je suis loin d’être technophobe. »

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réactions Y a-t-il des nanos autour de nous ? Oui, dans notre conso : Dans les crèmes solaires puissantes, les vitres autonettoyantes, les textiles ou les raquettes high-tech, les écrans haute-résolution, la lessive qui lave plus blanc, la peinture antirayures ou antigraffs, le gel isolant, des emballages et additifs alimentaires, les parois de frigo et les chaussettes antiodeurs, des antirides, des lunettes qui se teintent à la lumière, des kits d’autodiagnostic médical, les bouteilles de bière qui conservent les bulles, les tasses antiglisse, les ampoules qui ne grillent pas, les pantalons antifroissement, des aliments amincissants, des cellules photovoltaïques, des vestes antiélectricité statique, des tissus antitaches... Oui, dans les milieux naturels : Pour changer le climat, des sociétés de géo-ingénierie jouent aux apprentis sorciers en en déversant dans la mer, en « ensemençant » les nuages, en injectant de l’ozone dans le sol... Plus simple et plus efficace, l’agriculture paysanne « refroidit » la planète en stabilisant les sols et en utilisant moins d’énergie fossile. Et dans le bio ? Seuls deux cahiers des charges garantissent une fabrication sans nanoparticules : le label bio du Royaume-Uni; et le label Nature & Progrès (qui va souvent plus loin que le label AB).

© Delphine de Lucia

Les nanos, et nous ? Florian Olivier, citoyen informé

Ces plaques sont micro-gravées pour repérer les nanotubes de carbone (photo ci-dessous). Ces étranges structures créées dans des labos comme celui dirigé par Jean-Louis Sauvageol, à Montpellier, peuvent renforcer nos matériaux. Certes, elles fascinent les chercheurs, mais elles sont aussi filiformes que l’amiante... et encore plus invisibles. De quoi se poser des questions sur leur inocuité.

« La population n’est pas un cobaye de labo, on s’expose à des techniques dont on ignore les conséquences. Pour moi, demander l’étiquetage, c’est déjà accepter les nanos. Mieux vaut s’informer et s’organiser pour réfléchir à ce qu’on veut faire, par exemple dans les universités populaires. Pas besoin d’être expert ! »

EN SAVOIR

+

• Connaître les dates et participer au débat public national : www.debatpublic-nano.org • Film : Le Silence des nanos, de Julien Colin, 17 € Commande : À bout de champ aboutdechamp@gmail.com 13, Grand-Rue 30270 Saint-Jean-du-Gard Dispo à Montpellier : Librairie Scrupule 6, rue du Faubourg–Figuerolles www.lesilencedesnanos.com • Livre : Le Meilleur des nanomondes de Dorothée Benoît-Browaeys, éd. Buchet-Chastel. The Project on Emerging Nanotechnologies recense produits et lieux investis pas les nanos (en anglais) : www.nanotechproject.org • L’ONG ETC Group demande un moratoire sur les nanos : www.etcgroup.org • Portail nanosciences et nanotechnologies du ministère de la Recherche : www.nanomicro.recherche.gouv.fr • Observatoire des nanotechnologies : http://nanotechnologies.fr.st • L’idéologie transhumaniste : www.transhumanism.org • Réflexions : Les informations et les interviews de cet article sont en grande partie issues d’un débat qui a eu lieu à l’université Montpellier-II, organisé par l’association étudiante L’Ouvre-Tête (www.ouvre-tete.fr) et BEDE biodiversité : échange et diffusion d’expériences (www.bede-asso.org). Voir aussi www.bangseminar.org

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Va-t-on vivre dans « le meilleur des nanomondes » ?

Guy Kastler, paysan bio à Minerve (34), coordinateur du Réseau semences paysannes, chargé de mission à Nature & Progrès « Améliorer l’humain, comme le veulent les “transhumanistes“, suit la même voie que “l’amélioration“ des plantes qu’on pratique depuis un siècle. Et conduit à l’eugénisme. D’abord seront sélectionnés des individusélites... qui, comme les plantes, sans diversité, ne seront plus adaptables donc deviendront complètement dépendants de l’industrie. Ensuite le fichage génétique permettra de s’approprier et de suivre notre génome (comme ceux des plantes actuellement), de supprimer les erreurs de la même façon que le font les fascismes, avec la peur comme moteur. Troisième étape : la diversité manquera alors, il faudra recréer de toutes pièces des organismes vivants... grâce à la biologie synthétique. On sait déjà le faire avec des microbes entiers (NDLR : le biologiste américain Craig Venter a déposé le brevet d’une bactérie 100 % synthétique). Ce qui est arrivé à nos plantes et à nos animaux, les gens qui gouvernent l’économie et le système politique le préparent pour nous. Impossible de leur confier ça ! »

La suite sur

www.atypiques-mag.fr Avec les nanos, on est libre ? Selon le collectif Pièces et Main-d’Œuvre, les nanos nous promettent un monde sous contrôle électronique.

Les nanos nous rendent-ils plus égaux ? Pour Georgia Miller, des Amis de la Terre Australie, les nanos pourraient accroître les inégalités sociales.

Un nanotube de carbone, comment ça marche ? Explications avec l’équipe de Jean-Louis Sauvageol, université Montpellier-II.

Pourquoi une couche de nano, c’est plus efficace qu’un simple revêtement ? Explications avec Franck Martin, créateur de la start-up Sikémia basée à Montpellier.

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On a le choix...

Bien dans mes baskets Par Raquel Hadida

Vejà : comme dans des chaussons

Dans le style effilé des Adidas city-sport avec deux bandes sur les côtés, les Vejà ont le mérite d’être fabriquées à partir de coton bio et de caoutchouc naturel du Nordeste brésilien. Celui-ci est prélevé sur des hévéas sauvages et la coopérative de « seringueros » (les producteurs de latex) est payée 30 % de plus que le prix du caoutchouc sur le marché mondial. Ainsi, sa production devient rentable, ce qui contribue à la sauvegarde de la forêt amazonienne et de ses habitants. En ajoutant que l’entreprise est menée par deux charmants jeunes hommes, en faut-il plus pour se décider ? Des semelles à peine élimées et aucune couture défaite au bout de cinq ans d’usage intensif – testé ejà ? er les V v pour vous, en u o r t Où hez conditions extrêmes – de style ellier : c Montp g, un magasin erie À a l’investissement est ’s r gent de l’Ar People e u r , 3 largement rentabilisé. 1 urbain rag.com eoples r On sent sa démarche www.p  : www.veja.f e la paire n g li toute souple et alerte En ? 80 € e t û o c n ça dans ces baskets Combie “alter“.

Caoutchouc équitable, coton bio et matériaux de récup’ : l’inventivité des baskets alternatives défie les marques-phares à gros budget pub. De quoi alléger son empreinte sur la planète. Pour les accros aux Converse... Essayez donc

les Ethletic, en coton bio et caoutchouc naturel. La production de latex, a servi par exemple à installer l’eau courante chez des producteurs du Sri Lanka. Au Pakistan, la fabrication des chaussures est assortie d’une prime et d’un système de micro-crédit. Un peu rigides au départ, les Ethletic s’assouplissent pour se porter… comme des Converse. Pas très originales dans le design, mais on peut les essayer dans les boutiques de la région www.ethletic.fr

Où trouver les Ethletic ?

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ltic

El Naturalista Design inspiré de voyages pour des espagnoles qui valorisent les productions traditionnelles, payées équitablement, et permettent de mener un projet d’écoles pour des enfants péruviens. Les teintures des tissus sont végétales, le cuir est tanné sans métaux lourds et les semelles sont en caoutchouc de récup’ ou en latex naturel. 115 € la paire www.elnaturalista.com À Nîmes (30) : Schoes, CC Carr. – À Alès (30) : Flash, 23, rue St-Vincent À Lunel : (34), Tendance 41, rue Gustave Eiffel À Uzès (30) : By Debo- Next Door 20, rue Jacques-d’Uzes. À Sète (34) : Dianys 29 pass. du Dauphin – À Ganges (34) : rue Biron À Montpellier : Othello18, rue des Etuves, et Staggy 52, Grand’rue Jean-Moulin. À Perpignan (66) : Sanson, 44, rue Maily.

Sur le web :

les Simples Difficile d’essayer des baskets sur le web, mais on peut souvent les renvoyer gratuitement si la taille ne sied pas. Les anglo-saxonnes Simples sont un condensé à la fois de notre vie industrielle – pneus, bouteilles, moquettes, papier recyclés, de coton bio, et de ressources naturelles – bambou, fibre de coco, chanvre, laine, latex. 70 à 100 € la paire www.chaussures-ecolo.com

Patagonia s’aventure dans le recyclé Baskets techniques et légères de la marque engagée dans le « 1% (du chifre d’affaire) pour la planète », avec 20 à 70 % de matériaux recyclés, et des fibres naturelles, tannées selon de hauts standards écologiques... Mais les Patagonia sont toujours fabriquées en Chine. www.patagonia.com

Où les trouver dans la région ?

Pour la majorité des chaussures, les semelles sont fabriquées à partir de benzène (pour obtenir le PVC), le cuir est tanné avec des métaux lourds extrêmement polluants et le tout assemblé avec des colles toxiques. De plus, les 3/4 des chaussures sont importées de pays à bas salaires. La main-d’œuvre nécessaire à la fabrication d’une chaussure de sport coûte environ 0,50 €. Autrement dit, l’image attrayante de la marque, on la paye cher, et on n’est pas les seuls. Sans compter que fabriquer une chaussure de qualité prend deux heures contre six minutes pour du bas-de-gamme. Autant se concentrer sur une ou deux paires écoconçues qui valent vraiment le coup, et/ ou sur les chaussures d’occas’ aux puces ou dans les dépôts-vente.

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C’est quoi qui cloche dans les baskets ?

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À Perpignan : Kulteco, 26, rempart Villeneuve 04 68 80 23 39 À Narbonne : Des bouts du monde 6, rue Benjamin Crémieux 04 68 90 78 86 Combien ça coûte ? 30 à 55 € la paire

· À Cabestany (66)  : TDS mille sports, Mas Guerido 11, rue Maurice-de-Broglie · À Carcassonne (11) : Mountain sport 11, rue de Verdun · À Font-Romeu (66) : Mille et une montagne10, av. Emmanuel-Brousse · Aux Angles (66) : Le Chalet du ski av. de Mont-Louis · À Nîmes (30) : Aquaterra 1, ter, rue Emile-Jamais · À Saint-Jean du Gard (30) : Ecosite Laborie · À Montpellier : La Randonnée, 9, rue de Belfort · À Jacou (34) : Le Yeti, 13, rue Louis-Breguet Combien ça coûte ? 90 € à 100 €

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© Jean-Louis Estèves


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Territoires C

futuristes, Les ruchers-troncs ?

Texte Raquel Hadida Photos : Jean-Louis Estèves

omme de gros champignons dans des amphithéâtres de schiste ou des cryptes de rochers. Des figures de bois qui ont traversé les siècles auprès des mas cévenols, jusqu’à leur abandon dans les années 1950. Aujourd’hui, très peu de ruches-troncs (un garde du parc des Cévennes en a recensé huit cents dans la vallée Longue) abritent encore des abeilles. Creusées dans un épais tronc de châtaignier imputrescible, abritées du vent et de l’humidité, tournées vers le soleil, isolées de la terre par des dalles de pierre, et entourées d’une flore diversifiée : les ruches-troncs étaient installées idéalement pour le bien-être des abeilles. Donc leur bonne santé. C’est ce savoir-là que veut retrouver L’Arbre aux abeilles pour ressourcer l’apiculture moderne, notamment en diminuant les transhumances : « Les ruches-troncs sont une réponse au manque de sens. Parce qu’elles sont rondes, elles peuvent nous aider à sortir des impasses de l’angle droit ». Autrement dit, de la technicité et de la productivité, dont les abeilles payent aujourd’hui le prix.

À Montpellier, le congrès Apimondia s’achève mais les abeilles sont décimées dans le monde entier. Dans les Cévennes, l’apiculteurréalisateur Yves Elie et sa compagne Chantal Rigaut restaurent les ruchestroncs du passé et les repeuplent d’abeilles noires, race locale délaissée, au sein de l’association L’Arbre aux abeilles. Une façon de sortir des cadres et d’explorer une autre voie pour le miel de demain. À la fois scientifique et poétique.

Sur la piste des trésors de miel Des ruchers-troncs, on ne sait presque rien. Peu d’écrits, beaucoup d’oral. Alors Yves et Chantal remontent le fil en discutant avec les gens. « J’en ai vus, venez voir ! » Ils explorent, relèvent, notent les coordonnées GPS, analysent la logique d’installation, l’aménagement patrimonial. Persistant en hiver, le buis devient un indicateur de ruches-troncs. Puis il faut rechercher le propriétaire du terrain : cadastre, rencontres. Raconter, ça crée des liens. Avec celui qui cherche le vieux journal de bord du rucher, enfoui. Avec l’ami qui redécouvre les activités de son grand-père. Avec mamie Roque qui, petite, lorsqu’elle gardait les moutons, soulevait la lauze, la pierre plate qui sert de « chapeau » à la ruche-tronc, pour se tailler un peu de miel.

L’abeille noire pique la curiosité L’apiculture moderne privilégie la Buckfast, un hybride docile et très productif, une « Ferrari » fragile et dépendante qui peut vite souffrir du froid, de la chaleur, de parasites (comme le varroa), de famine. Car envahi par la monoculture et la forêt, le territoire s’appauvrit en fleurs, donc en nourriture. L’abeille noire est une sous-espèce locale, naturellement présente dans le Nord et l’Ouest de l’Europe. Rustique, elle a été évincée pour son agressivité, « mais, si elles sont peu stressées par l’homme, elles demeurent très paisibles ». Quitte à être « moins gourmands » en production, Yves et Chantal ne veulent que cette abeille, rare, mais adaptée et costaude. Alors L’Arbre aux abeilles, leur association, installe un rucherconservatoire de l’abeille noire entre Pont-deMontvert et Florac. Dans ces ruches modernes, elle identifie les différentes lignées génétiques avec la complicité scientifique de Lionel Garnery, le spécialiste de l’abeille. Et n’hésite pas à mettre à l’épreuve les championnes de l’endurance : « Nous observons leurs capacités de résistance sur le Mont Lozère à 1000 m d’altitude et au-dessus. » 28

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Le Pont-de-Montvert Cévennes (48)

Opération sauvetage de miel Un tapotement sur le bois : elles sont bien là. Le soleil se lève, les abeilles se réveillent. Nous enfilons les combinaisons, Chantal farcit l’enfumoir d’aiguilles de pin avant d’aider Yves à soulever la lourde lauze, toit de la ruche-tronc. En décollant le plafond de planchettes, Yves découvre des cathédrales d’alvéoles de cire dorée « claffies » de miel. Un rayon de miel à pleine bouche : le bonheur. Du gâteau de miel, Yves ne découpe que le quart pour laisser des provisions hivernales. Il récolte 3,5 à 5 kg dans chacune de ses cinq ruches, contre 15 kg habituellement. Le miel est extrait avec une presse à vin, ou carrément avec les mains.

RÉCOLTER une ruche-tronc Sur le rucher retrouvé en contrebas de Grizac, les abeilles ne squattent plus qu’un seul tronc : pour repeupler les ruches-troncs avec les « gènes » de ces héroïnes résistantes, Yves et Chantal vont prélever les larves de cette souche puis les « greffer ». « Il faut faire vite avant l’hiver. » Ils basculent la ruche, la calent. À plat ventre, Yves découpe par en dessous un morceau de rayon : « L’été, la reine et les bébés cherchent la fraîcheur en bas ». Dans les alvéoles, y a-t-il des larves de moins de deux jours ? À travers son masque, Yves examine les cires, à la recherche de ces minuscules croissants brillants. La tension monte. Au quatrième rayon, « c’est bon ! » Yves le brosse et l’enveloppe dans un torchon humide. Grâce à une cellule royale artificielle, les larves seront greffées dans une ruche moderne... Mais cette année, il fait trop sec, le greffage échoue.

Ils croulaient sous les ronces, la ferraille et la terre : les ruchers-troncs – comme ici, à SaintFrézal-de-Ventalon– sortent désormais de l’ombre grâce à l’énergie de L’Arbre aux abeilles. « On a nettoyé, gratté, colmaté avec un mélange chaux-chanvresable, remis en place les terrasses en pierre sèche… » Seconde étape : repeupler cinq ruches. Une fois la colonie multipliée dans le rucherconservatoire, il suffit de secouer les cadres pour la transférer dans une ruche-tronc. Puis de l’aider à survivre..

Des ruchers-troncs À REPEUPLER

Le greffage des résistantes

Ruchers-troncs et abeilles noires : à vous ! · Voir un rucher-tronc : près du parking de Saint-Maurice-de-Ventalon (48). Restauré cet automne avec des écoles · Déguster du miel de ruchers-troncs et conférence-diaporama avec images en 3D : sur RDV · Visite guidée de ruchers-troncs : en été, sam. de 17 h à 19 h (s’inscrire); en hiver, sur RDV, dès 5 participants. 6 €/3 €. · W.-E. initiation pour fabriquer, restaurer et conduire une ruche-tronc : 100 €. Au Pont-de-Montvert (48), Association L’Arbre aux abeilles, Grand-Rue 04 66 45 83 16, www.ruchetronc.fr, larbre.aux.abeilles@sfr.fr Un livre, Chronique des ruches-troncs, vient de paraître (ed. Gabriandre) et Yves-Elie prépare un docu-fiction en 3D, La Forêt des abeilles, www.laforetdesabeilles.com Il a déjà réalisé 4 films sur les abeilles, dont L’Arbre aux abeilles (sur les ruchers-troncs) et Témoin gênant (sur les insecticides accusés d’intoxiquer les abeilles), téléchargeables en DivX sur www.matissefilms.com (3 €). Le repeuplement des ruchers-troncs est soutenu par le Parc national des Cévennes et la Fondation de France. (A)typiques #1 - Oct-nov 09

Pourquoi les abeilles meurent-elles ? « Les abeilles souffrent de malbouffe et sont stressées comme des Parisiens sur le périphérique »....Comment greffe-t-on une ruche ?

Retrouvez la suite du reportage sur www.atypiques-mag.fr 29


C’est moi qui l’ai fait !

Santé en plaine du Roussillon

Ma trousse à pharmacie : argile et élixir Textes et photos de Judicaëlle Rannou

Rhume, gastro, égratignures : pour guérir nos petits bobos, plus besoin de cachets ni pommades industrielles ! Isabelle et Jean-Pol se soignent à l’élixir du Suédois et à l’argile. Recettes de puissants remèdes naturels, en direct de la plaine du Roussillon.

L

ivres écornés, odeur de plantes séchées, bocaux de macération… La préparation de l’élixir du Suédois et de l’argile verte a de quoi transformer la table du salon d’Isabelle et Jean-Pol en laboratoire de Panoramix.

L’occasion de présenter Isabelle : si vous vous abonnez ou distribuez (A)typiques, c’est elle que vous aurez au bout du fil ! Une façon de résister (encore et toujours) à l’invasion des médicaments de synthèse… Entre cueillette, jardin naturel et lectures, ce couple de Montescot (P-O) se passionne pour les plantes médicinales : buis, l’ennemi des virus, et sureau pour soigner des angines chroniques par exemple, romarin pour la digestion, thym et lavande antiseptiques. Mais l’argile verte et l’élixir du Suédois, une puissante mixture

végétale aux origines controversées, occupent une place de choix dans leur pharmacie. Pour Isabelle, « si on le fait soi-même, ce n’est vraiment pas coûteux ! ». Et c’est surtout très efficace. Comme pendant ces vacances en camping. Urticaire géante, gonflement, étouffement soudain, aucun médecin aux alentours et les pharmacies sont fermées. Que faire ? Pour soigner JeanPol, Isabelle sort « les seules choses qu’on avait sur place : de l’élixir du Suédois et des compresses d’argile. Le lendemain matin, Jean-Pol avait dégonflé et a même pu manger des croissants sans soucis. Un mois avant, pour la même allergie, le médecin lui avait donné des médicaments : il avait mis trois jours à s’en remettre. » Idem près d’Alès. Lulu se brûle les poignets à la chaux : « J’ai essayé plein de choses, rien n’y a fait. Puis j’ai découvert l’élixir du Suédois. La brûlure a tout de suite commencé à s’estomper, incroyable ! »

Me soigner avec de la terre ??

S

eule ou en mélange, l’argile peut purifier, nettoyer, tonifier, cicatriser, adoucir et nourrir n’importe quel type de peau. Simple d’utilisation et peu coûteuse, cette « terre magique » reconnue a déjà soigné bien des bobos, Isabelle raconte son expérience.

ce que ça forme une croûte », raconte Isabelle. Pour les ulcères, « ma mère a essayé toutes les pommades, mais seules les compresses d’argile lui permettent de cicatriser rapidement ». Elle protège même des coups de soleil, « les Africains l’ont bien compris »...

Pour la peau, les plaies, la digestion

... les animaux et les arbres

Mélangée à de l’eau, l’argile fine peut se boire « pour un bon nettoyage du corps au printemps ou en automne, ou pour des maux de ventre ». On peut aussi l’appliquer en masques de cheveux ou de peau. L’argile « cailloux » (plus granuleuse) s’utilise en pâte (mélangée à de l’eau). Elle s’applique directement sur les endroits douloureux : courbatures, blessures, plaies, maux de dents ou de gencives. « En sortant de voiture, je suis tombée sur des gravillons et me suis égratigné le genou. Je n’avais que de l’argile sur moi : j’en ai mis sur la plaie tous les jours jusqu’à

Et les animaux apprécient : « Ma chienne a eu une épine entre les coussinets, qui se sont mis à gonfler, raconte Jean-Pol. J’ai mélangé de l’argile avec de l’eau afin d’obtenir une sorte de boue que j’ai appliquée entre ses coussinets. Une fois séchée, je l’ai retirée : l’épine est partie avec. Les animaux supportent très bien l’argile car, contrairement aux pommades vétérinaires, elle n’a pas d’odeur et ils n’essayent pas de l’enlever ». Dans le jardin, les arbres aussi profitent de l’argile : après une coupe, Isabelle protège la branche coupée avec, pour éviter que les maladies n’investissent la plaie de coupe.

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En cure purifiante comme pour les bobos des hommes et des animaux, l’argile prouve son efficacité

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De quoi ai-je besoin pour faire mon 1 élixir ?

– 100 g d’herbes du Suédois (mélange de dizaines de plantes et de substances végétales vendu en pot en herboristeries) : aloès, angélique, myrrhe, camphre, rhubarbe, carline, séné, thériaque vénitienne, zédoaire, safran – 1,5 l d’alcool pour fruits (alcool à 40 °C minimum) ou ½ l de rhum blanc + ½ l d’eau – 1 grand bocal (ou plusieurs petits) = 30 € environ pour 1,5 l d’élixir maison ou 350 ml d’élixir déjà prêt, pour une utilisation intensive pendant six mois.

Les je les tr plantes, ouve où ?

À Perpign an (66) : L’Herberie de Freme Isabelle ry (Herbo risterie) 48, rue d u M al-Foc h, 04 68 3 À Montpe 4 49 69 llier (34) : La Quinte Herborist ssence erie, 26, ru e de l’Aig 04 67 60 uillerie, 58 22 À Anduze (30) : Pha rmacie d’A 17, plan d nduze e Brie, 04 66 61 70 42 Plusieurs pharmacie s de la rég ont égale ment dév eloppé un ion espace herboriste rie.

L’élixir du Suédois, ça soigne quoi ? À boire, il peut être utilisé pour les gastro-entérites, les digestions difficiles, les rhumes, les problèmes de foie, maux de tête, yeux fatigués, etc. Il est particulièrement efficace en prévention (début d’hiver). Pour des boutons ou des brûlures, appliquez-le directement sur la peau !

Comment le préparer ? 3 minutes+ 3 semaines de repos

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· Transvaser le mélange d’herbes du Suédois dans un bocal. · Ajouter l’alcool, remuer. · Laisser macérer au soleil ou à côté d’une source de chaleur pendant trois semaines et remuer tous les jours : l’alcool extrait l’essence des plantes.

Et ça se boit ? Pour plus de praticité , transvase dans une r bouteille (e n verre). U ti li s a ti o 3 n  :  1  c u il le

ré e  d ’é li x diluée dan ir s un verre d’eau ou u matin et/o ne tisane, u soir. Mais a externe, d irectement ussi en utilisation sur la peau .

Bon à lire

Maria Tre ben, pharmacie La Santé à la du bon D ieu, éd. Ennst haler. Jean-Mari e Pelt, La Médecine par les pla ntes e Fleurs, fête s et saison t s, éd. Fayard . www.elix irdusuedo is.com

L’argile, j’en fais quoi ? Argile fine : à boire Pour une cure de nettoyage automne/printemps pendant trois semaines : 1 cuillerée à café mélangée avec de l’eau dans un verre, préparé le soir pour le matin (ou trois à quatre heures à l’avance). On boit seulement l’eau, en laissant l’argile au fond, pendant deux semaines. La troisième et dernière semaine, on mélange l’argile avec l’eau et on boit le tout.

Argile « cailloux » : sur la peau Pour des compresses ou des cataplasmes : On mélange l’argile avec un peu d’eau (froide ou chaude). On attend que l’argile se compacte et on l’appose sur la blessure ou les courbatures.

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L’ARG I PRAT LE IQUE PRÉC A UT

IONS Attentio n : de l’arg le métal mod ifie les ile. Pou proprié r la pré tés parer, u ustens tiliser d iles en e s bois. Où trouver de l’argile  Dans le ? s maga sins bio nombr et dan euses p s de 7,80 € harmac pour 3 ies. kilos d ’argile « caillo ux ». Bon à lire Raymo nd Dex treit, L’ Argile éd. Viv qui gu re en h érit, armon ie

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ser vations Carnet d’ob s insectes, les

pillons, le Regardez les pa ntifiques uphins : les scie fleurs et les da tez préno rtout si vous seront ravis ! Su angeCh . ns io at s observ ues cieusement vo og oblige, les écol ... te ment climatique tê la où donner de t. ne savent plus ou rt pa ux ye avoir les et ne peuvent la Botanica tions comme Té cia so as s tifs pour Alors de ra bo lla internet co s til ou s de nt crée s observaions recenser no que nous puiss dans notre ets sont basés tions. Sept proj ’a lieu les qu t à Montpellier région. Et c’es r su e qu e un collo 22-23 octobr odiversité bi la et es toyenn 41 22 les sciences ci 52 67 tanica.org 04 www.tela-bo nne sur la réflexion citoye Une tribune de r 6 séances à Mtp en nov. su -experts » : science débute on « n s du panel de e rti pa ire fa ur Po ree.fr/pcsa http://medsci.f

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Épinglés

t ppemen du dévelo treprise io h c c o in n Prix P our l’e : votez p enteuse... et durable s lu la p m vert française le. Qui n’a de b a port s p n ra o p n irres re de so u rt e v u ble ? que la co ppement dura lo ous e n v clage, de dé du bou ncore les re u e h (comÀ l’ as e washing issons p des trois catén a e n n re o g c t e ne ées isantes). ains peu relu es nomin ent, droits hum t n a dra rt u o heureus em ons p Il leur fau environn r des acti t nous décevoir. u an s l’ s gories – » e te rt s lauréa on « ve sauron , une de destructrices municati ute qu’elles ne a v re A m ante l do er la brill d’uraniu couverte par Mais nu t dépass rtège de mines n nt e e m m m m nota oivent n co , sava re, et so eprises d tentielle iè tr o n rn p e e é d s it e e v L né NG les ». acti de radio sans CO 2 rix Pinocchio, l’O p au Niger, d’« une énergie le ce és: avec l’assuran rs responsabilit public. t a b é u d le le r e t n m e u c s as lan rg la Terre re rix-pinocchio.o Amis de .p w w w ur Votez s

Le 24 octobre à 14 h, le mo nde occitan se donne rendez-vous à Carcassonne pour demander la recon naissance des langues minoritaires com me cultures vivantes à par t entière. L’o ccasion de faire la fête avec des groupes d’ici. Anem Òc ! 06 75 78 58 39 – 04 68 25 45 06 http://anemoc.macarel. net

Discrimination ? Saisissez la Halde Si vous êtes victim e ou témoin d’une inégalité de traitement liée au sexe, à l’âge ou au handicap, au niveau de l’édu cation, du logement, de l’em pas à « saisir » la Ha ploi... n’hésitez lde, la Haute auto rité de lutte contre discriminations et les pour l’égallité. Au 08 1000 5000, par e-mail sur le sit e : www.halde.fr ou par courrier à La Halde 11, rue Saint -Georges 75009 Pa Délégué régional : ris Étienne Mar ty au 01 55 31 61 91 ou etienne.mar ty@ halde.fr Dans la région, tro is professionnels en gagés et spécialist du droit du travail es peuvent vous recev oir lors de perman · À Montpellier, M ences : artine Michel-Debe rghes mar tine.michel-de berghes@halde.fr Quar tier de la tous les mardis ap Mosson . de 14 h à 17 h, sur RDV au 04 67 à la Maison de 72 76 80, la justice et du droit 66, rue de · À Lunel (34), le 4e lundi ap. du Bari. mois de 14 h à RDV au 04 67 35 17 h, sur 83 60, à la Mais on de justice et 19, rue Alphonse M du droit , énard – Houcine Ar ab, houcine.arab@ · À Nîmes, Jean-M halde.fr. arie Harson jean-m arie.harson@halde Sur RDV au 04 66 .fr 23 73 90 les trois ers 1 mer. de chaq 9 h-12 h, Maison ue mois de la justice et du droit de Nîmes, 19, place de Pythag ore. · À Vauver t (30)Idem, sur RDV au 04 66 88 88 40 les derniers ven. du mois de 9 h à 12 h Maison de justice de Vauver t, La Salic et du droit orne, 310, rue Em ile-Zola

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Adoptez un zébu

Sans formalités administratives, il suffit de cliquer pour adopter… un arbre ou un animal. En retour, on reçoit un certificat d’adoption, ainsi que les fruits de son petit protégé. Surfant sur le « friendship Votre banquier marketing », de petites entreprises responsables proposent par ne vous a pas encore conseillé le Plan épargne zébu ?? exemple de parrainer un cacaoyer en Équateur contre deux sachets de chocolat équi table. Un couple d’Anglais installés sur 7,5 ha en Italie permet d’adopter un olivier contre 2 à 3 litres d’huile vierge bio ainsi que des savons. Et on peut auss i adopter une chèvre bolivienne pour 15 €/an pour aide r à la construction d’une chèvrerie ou à la formation vétérinai re des éleveurs. Une idée reprise par Zébu overseas board – le ZOB – qui, eux, proposent carrément l’investissement dans un Plan épargne zébu (PEZ) pour un paysan malgache. À Montbaz in (34), un groupe de voisins a même investi ensemble. De l’épargne insolite dans le concret, sans doute moins volatile que les cours du CAC 40. Adopter un zébu www.zob-mada gascar.org Adopter un cacaoyer www.yacha nagourmet.com Adopter un olivier www.nudo-ital ia.com Adopter une chèvre www.pacha-as so.org

(A)typiques #1 - Oct-nov 09


Ça déborde ne! de la

ai vembre, la Sem Du 21 au 29 no e dimenun d en pr déchets mment réduction des co ne. Découvrez nsomsion européen co en utilisant et ré en r te je ns moi n compost mment faire so mant mieux, co partement)... (y compris en ap sur : ations locales Liste des anim ets.fr de onsnos ch www.reduis

En complément du ma gazine, nous éditons un agen da hebdomadaire sur int ernet et par mail : RDV dans la rubrique agenda du site web www.atypiques-mag.f r pour vous y inscrire Vous organisez un évé nement lié à des initiatives altern atives dans la région ? Signalez-le nous sur agenda@atypiques-ma g.fr

: Ciné engagéterre

en films Alim e Festival de Alors qu’un v. o n au 30 lia , im fa du 16 oct. la souffre de de personne rojections P des . ts a éb d s le s ats avec n éb to d e men d s ie iv ires su documenta  : ire, Les thèmes s. te sh alimenta lis spécia im avec Cra fa vant, vi la u e d d s ec Pirates av s · les émeute ce en m ée mm , é des se ruine progra e sans e · la propriét n u s, n a ys itud es pa vec Bioatt · La Faim d durable a re u lt cu ri g a · l’ il, avec oison d’avr p béattitude, e, h êc p e rds d · et les acco as de ’enfer. d e h êc ans les ciném p d s n Une o si fu if ître les d Pour conna ents liés les événem et lle is locaux : votre vi re r ou les la .f o ss a i. fs .c www 27 67 95 4) 04 67 79 (3 la a B 4 66 79 92 fi La · Gard (30) 0 2 79 34 té 5 ri a 7 6 lid 4 So 0 tpellier) · Action n o (M l a n o ati · Syfia Intern

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Retrouvez-nous...

rum sur « l’éco· Les 26-27 sept. au Fo tre les gens et nomie responsable en ilière d’Alès (30), rm la nature » à la Fou 80. 06 69 55 40 n Bio-Alès (30) · Du 16 au 18 oct. au salo Expo. au Parc des expos, Gorale anniversaire de la · Le 17 oct. au 15 Carcassonne (11), Biocoop Tournesol à tifs. Zone Salvaza, avec des ateliers interac g. Allée Gutenber (34), la Circulade · Le 18 oct. à Paulhan ées alternatives : « Id  : me thè du livre sur le ? » Salle des fêtes, comment vivre autrement 25 38 47. 67 04 x, Ass. Les sons, la voi

Mais aussi :

de la petite agri· Le 4 oct., Grande Foire maine équestre culture au Pouget (34). Do res vivantes Ter . des 3-Fontaines. Ass ivantes.org esv err w.t ww 04 67 96 41 05 ort et alimentation) · Le 4 oct., Rondo Bio (sp grès 66 Pro & e tur à Fillols (66) Na ice@wanadoo.fr aur com pic 94, 59 06 17 40 l’alimentation · Le 16 oct. Journée de bre, la Fête de · Du 27 au 29 novem et du fruit à nte pla la l’arbre, de sur le thème ) Saint- Jean-du-Gard (30 66 85 32 18. 04 , ces épi des olives et des rg www.dimanchesverts.o

(A)typiques #1 - Oct-nov 09

AG

EN

DA

Mois de l’économie sociale et solidaire Dans toute la région, portes ouvertes dans des associations, des Scop (sociétés coopératives), des Scic (sociétés coopératives d’intérêt collectif) : débats sur l’insertion, la création d’entreprise sociale, soutien aux initiatives des femmes, habiter autrement, l’économie sociale locale (Cévennes, Aigoual, Aude..), les régies de quartier, l’intérêt de l’économie sociale pour les jeunes diplômés, pour les artistes, expo-photo. Le Mois se terminera les 3 et 4 décembre par Coventis, une rencontre des acteurs de l’économie sociale régionale, au Corum à Montpellier. Chambre régionale de l’économie sociale, 04 67 60 20 28. www.creslr.org/mois-ess - www.lemois-ess.org

Semaine de la solidarité internationale

Du 14 au 22 novembre, participez à la Semaine de la solidarité internationale, aux journées à thèmes, conférences, spectacles, projections, marchés solidaires, repas équitables, ateliers, débats, expositions... pour ne pas baisser les bras face au désastre financier et surtout humain mondial engendré par notre modèle de développement. Le programme sur www.lasemaine.org ou Hérault et région : Maison des Tiers Mondes et de la Solidarité Internationale Marianne Campagne, 04 67 02 13 42, http://mtmsi.asso.free.fr Gard : Collectif c/o Conseil général du Gard Zoé Valat, 04 66 27 70 06, charasse_z@cg30.fr P-O : Comité de coopération décentralisée Michel Barthes, 04 68 08 11 15, ufolepfol66@laligue.org

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ENVOYEZ-NOUS VOS PETITES ANNONCES DE PARTAGE, DE PROJETS, DE COVOITURAGE, D’ÉCHANGE DE MATÉRIEL, D’ATELIERS...

vu par Vincent

Sous réserve d’espace disponible, elles paraîtront gratuitement sur cette page dès le n° 2 (+ sur le site web)

Avant

EFFERV’ & SENS 68, rue Louis-Roustan, La Pointe-Courte 34200 SÈTE OU

redac@atypiques-mag.fr

Allez, zou ! Je m’abonne à

Idées vertes pour changer d’ère en

Languedoc-Roussillon

www.atypiques-mag.fr (A)typiques est un magazine indépendant des groupes de presse, porté par l’association EFFERV’ & SENS. Comme nous, vous êtes convaincus que c’est au niveau local que nous pouvons agir pour favoriser l’environnement, le climat social et l’économie ? Soutenez l’initiative en vous abonnant au mag ! Pour vous renseigner, ou faire un petit coucou, nous vous invitons à nous écrire sur abo@atypiques-mag.fr

Et après…

Je m’abonne à (A)typiques à partir du numéro 2 pendant : Un an (6 n°) en version web pour 16 €. Un an (6 n°) en version papier pour 22 €. Un an et demi (9 n°) en version papier pour 32 €. Deux ans (12 n°) en version papier pour 40 €. Je joins un chèque à l’ordre de :

EFFERV’ & SENS – 68, rue Louis-Roustan La Pointe-Courte - 34200 SÈTE ou je m’abonne directement sur le site www.atypiques-mag.fr

Mes coordonnées (en CAPITALES svp) : Prénom :______________________Nom :________________________ Adresse complète :_________________________________________ Code postal : Ville :_____________________________________________________

© Vincent Roussillat

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