MAGAZINE ATYPIQUES-NUMERO 3-EXTRAITS

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no uve au régioNaleS Voter pour… quoi ? !

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3,80 €

Idé

ger d’ère en n a h c r u o es p es v e r t

languedoc-roussIllon

le bio local fait UN cabaS !

amap, paniers paysans, web-légumes... 12 pages pour s’y retrouver

et aussi… nature

couples franco-étrangers

Les rapaces du Gardon

architecture

Les amoureux au ban public

L’expérience Cantercel

argent

On choisit sa banque !

(A)typiques n°3 / février-mars 2010 — www.atypiques-mag.fr


Le nouveau magazine du LanguedocRoussillon local, pratique, ludique et engagé sur l’écologie et la solidarité… Découvrez-en des extraits dans les pages suivantes.


édito (A)typiques : ni baba ni bobo, 100 % indépendant, artisanal made in La Pointe-Courte, Languedoc-Roussillon

menu Vous êtes (a)typiques

P. 4

aLoRs, ça bouge ?

P. 5

RencontRe

P. 6

+ de Liens

P. 8

Vos réactions

(A)typiques, c’est financé comment ?

Les initiatives en région Les amoureux au ban public

«C

omment une si petite association peut-elle faire un magazine comme ça ? » Serions-nous financés par un parti politique, une secte, une multinationale ? Continuez à nous poser ce genre de questions, c’est bon pour la gym de l’esprit critique ! Pour boucler les financements nécessaires du magazine (mise en place, mais aussi le fonds de roulement1), il nous a fallu une année de rencontres, paperasses, passages en commissions et autres coupages de cheveux en quatre. Avec un projet forcément atypique, seules de bonnes volontés ont pu nous faire rentrer dans les cadres administratifs. À partir d’un apport personnel, nous avons pu débloquer un prêt à taux zéro de l’Airdie 2, un financeur solidaire issu du microcrédit, avant de contracter un emprunt auprès d’une banque éthique, la Nef 3. Spécialisée dans l’économie sociale et solidaire, la fondation Macif nous a ensuite accordé une subvention. Tout comme la Région, ainsi que le Conseil général de l’Hérault. Nous nous sommes certes refusés à demander de l’argent aux fondations de multinationales (Veolia, etc.), mais tout financement étant susceptible d’interférer dans l’indépendance éditoriale du magazine, nous restons vigilants. En nous donnant par exemple le droit d’écrire des articles qui pourraient ne pas plaire aux élus des collectivités locales qui nous soutiennent 4. Ensuite, chers lecteurs, Apport associatif perso (prêt à taux zéro) : 10 000 € € 000 la survie financière du magazine est + Airdie (prêt à taux zéro) : 10 entre vos mains… + La Nef (prêt bancaire à 5,2 %) : 20 000 € Bonne lecture ! + Fondation Macif (subvention) : 6 000 € + Région (subvention) : 15 200 € + Département de l’Hérault (subvention) : 12 000 € TOTAL : 73 200 €

Cantercel : une architecture en osmose avec le paysage testé pouR Vous

Bébé : on en remet une couche

P. 10

Le guide d’ici P. 12 Paniers solidaires : le bio local fait un cabas ! Paroles d’experts… …et de court-circuiteurs Web-légumes C’est du boulot ! Amap Étudiants et coop d’achat P. 23 Carte P. 13 P. 15 P. 16 P. 18 P. 20 P. 22

Raquel Hadida

1. Charges à payer entre le moment où nous publions le magazine et celui où nous touchons l’argent des ventes, trois à quatre mois après… 2. Association interdépartementale et régionale pour le développement de l’insertion par l’économique (www.airdie.org). 3. Coopérative de finances solidaires, voir « Banques » p. 29. 4. Voir « Agrexco » dans (A)typiques n°2 et « Régionales » p. 24.

(A)typiques est un magazine bimestriel édité par l’association Efferv’ & Sens : 68, rue Louis-Roustan, La Pointe-Courte, 34200 Sète, 04 67 51 14 82, www.atypiques-mag.fr Conseil d’administration : Raquel Hadida, Philippe Lugan, Sylvain Fabre, Laure Maton, Clémentine Bougrat, Claire Dewilde, Jean-Louis Estèves. Directrice de la publication et rédactrice en chef : Raquel Hadida, atypiques@orange.fr Secrétariat de rédaction et iconographie : Leïla Pichoir et Clémentine Bougrat. Maquette : Xavier Catherinet. Communication, agenda web : Leïla Pichoir, agenda@atypiques-mag.fr Abonnements : Isabelle Deville, abo@atypiques-mag.fr Distribution : distri@atypiques-mag.fr

Ils ont collaboré à ce 3e numéro : Emmanuel Guyot, Sylvie Francisco Dominique-Laurence Repessé, Imajam, Ghislaine Guibaud, Vincent Roussillat. Imprimé à 3 500 exemplaires par Antoli à Carcassonne, avec des encres végétales, sur papier 100 % recyclé. Pub : l’insertion d’encarts publicitaires est soumise à une charte éthique disponible sur le site web. Nous visons à réduire la part d’espaces réservés à la publicité dans le magazine. La reproduction totale ou partielle des articles et illustrations parus dans (A)typiques, idées vertes pour changer d’ère en Languedoc-Roussillon est soumise à autorisation.

La question qui tue

P. 24

on a Le choix

P. 29

teRRitoiRes

P. 30

s’impLiqueR

P. 32

agenda

P. 33

abonnement

P. 34

Régionales : voter, pour quoi ?

Banques : décidez où va votre argent Gardon(s) les rapaces Agir, oui, mais comment ? Les rendez-vous de février-mars-début avril et ateliers

Couverture : © Papirazzi-Fotolia.com

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

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ert, Vous avez découv s de gé an ch ou , testé re tu lec la à choses suite d’(A)typiques ? Racontez-nous !! r Pour nous envoye ou r rie ur photos, co : petites annonces redac@atypiques

-mag.fr

Instructif J’ai sous les yeux un numéro d’(A)typiques […] c’est un régal tant c’est frais, agréable et instructif. Et je me dis que ça devrait être remboursé par la « sénilité sociale » et que tout un chacun finirait par le lire et changerait peut-être un peu son regard sur le monde… Véronique Cinus, esthéticienne bio à Frontignan (34)

Agréable Il faut vous encourager, vous le méritez. Votre magazine est d’excellente qualité, intéressant, agréable à lire (et aux encres végétales !). Irène

(a)typiques Culot

Eh ben, l’en fallait du culot pour monter un magazine pareil. Moi je dis bravo et […] bonne chance pour arriver à vos fins. Bravo aussi au site internet, à la mise en page, […] à l’envie apparente de l’équipe rédactionnelle d’écrire des choses intéressantes en toute indépendance. Pourvu que ça dure !

Montpellier se cultive

C. , sur internet

Talent

Nous ne sommes pas accros au « faire parce qu’il faut »… mais on a bigrement envie de vous souhaiter une sacrée atypiquement belle année : du talent, des idées, de la bonne humeur et de la joie d’écrire, vous en débordez… alors nous vous souhaitons plein plein de lecteurs tout aussi passionnés ! Et au lieu de vous souhaiter un bon courage, allez zou… on s’abonne ! Chris & Chris

Photos au sténopé Le concours continue !

Réaliser d’étranges photos en noir et blanc, avec, pour tout appareil des boîtes de métal ou de carton peintes en noir, c’était le défi proposé l’été dernier par (A)typiques aux visiteurs de ses stands.

© Ville de Montpellier

vous êtes

D

Montbrun (48) Des roseAux pour épurer les eAux Les eaux usées de la centaine d’habitants de Montbrun, dans les gorges du Tarn, seront bientôt traitées par filtration biologique, avec des roseaux et des bambous. Une façon de préserver la qualité bactériologique de l'eau du Tarn. Naturel et efficace… mais peu souvent autorisé par les autorités sanitaires.

Mairie, 04 66 48 55 21 SAGE Tarn amont 04 66 48 47 95

'un côté le cheval de labour, de l'autre un centre d'art contemporain : notre capitale régionale se lance dans des projets de culture qui sortiront fin 2010. Dans le quartier Croix-d'Argent, l'agriparc du Mas Nouguier (jouxtant le futur écoquartier des Grisettes), non content de sa première récolte de miel, expérimente pour ses vignes le labour à cheval et le semis de graminées entre les rangs… avant de planter des oliviers en mars. En centre-ville, un ancien bâtiment de médecine va devenir la Panacée, un laboratoire artistique – peinture, vidéo, photo, web – soutenant les talents émergents par neuf ateliers et trois résidences d'artistes. Innovation : il accueillera une cité U de 59 logements dès la rentrée prochaine. La Panacée, 14 rue de l'École-de-Pharmacie, Agriparc Mas Nouguier, tramway 2 arrêt Sabines.

Cantines bio… logique ! à Limoux (11) Comment introduire des produits frais et de proximité dans les cantines scolaires ? Nature & Progrès a organisé un forum sur les cantines bio dans l’Aude les 7 et 8 février. Grand public, élus et pros ont désormais toutes les cartes en main pour bouger ! N & P : 04 68 20 94 75 Zen sur les toits de Montpellier. Aude Delorgil a réalisé cette photo contemplative avec une grande boîte rouge tapissée de trois papiers photo. Bravo !

© Aude Delorgeril

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(A)typiques n° 3 / février-mars 2010


© La Table de Cana

alors, ça bouge ?

attention

da nge r !

Donnez l'alerte et allez directement à la case « tribunal » !

Resto coopératif à Perpignan

À Perpignan : 200 rue Louis-Delaunay, 04 68 73 40 85, ouvert tous les midis du lundi au vendredi. Soirs et WE : groupes sur réservation. À Montpellier : 515 rue de l'Industrie, 04 67 60 45 81, www.tabledecana.com

Trop de pesticides dans les raisins ? Les additifs alimentaires, bombes à retardement ? Pour faire taire les « empêcheurs de nous polluer la santé en rond », une solution : les assigner en justice ! Suite à la publication d'analyses révélant les pesticides retrouvés sur tous les raisins de supermarchés, le Mouvement pour les droits et respect des générations futures (MDRGF) s'est vu demander 500 000 € en janvier pour dénigrement par la Fédération des producteurs de raisin de table.

© Raquel Hadida

À vos babines ! La Table de Cana ouvre son restaurant d'insertion avec des recettes catalanes (commes les boules de picoulat) aux produits locaux et de saison. Côté traiteur, le chef JeanMarc Carmine assure des buffets « zéro déchets ». Le tout, en donnant un coup de main à l'emploi de personnes qui en sont éloignées. Comme sa version montpelliéraine, cette coopérative est née sur l'initiative de Replic, un groupement régional public/privé dédié à la création d'entreprises utiles au territoire, pour l'emploi et l'environnement.

Aude

Les poubelles font le régime

Comment réduire nos dé déchets le plus efficacement ? 40 foyers-témoins audois ont testé pour vous pendant sept mois en 2009. Les participants devaient choisir quatre nouveaux gestes et peser régulièrement leurs poubelles. Ils les ont réduites à 250 g de déchets par jour contre 1 kg par jour et par personne, la moyenne nationale. Le plus efficace ? Faire son compost (-35 %), placer un « Stop-pub » sur sa boîte aux lettres et boire l'eau du robinet. Et dans la foulée, ils ont réduit de moitié leur conso de sacs et de

bouteilles plastique, de piles, et d'impressions, ont fait attention aux choix des emballages et des labels… « Une dynamique se crée, les gens ont envie de faire bouger les choses. » Pour Boris Landsberger, le coordinateur du réseau d’associations d’éducation à l’environnement Gée Aude, qui suit les participants, « c’est ça qui est important ! ». Cette année, l’expérience continue dans un lycée de Carcassonne, une école du Laurageais, un collège de Couiza.

© Éco-dialogues

Informez-vous sur l’actualité

www.levigan.fr

Corinne Gouget, auteur du guide Les Additifs alimentaires : danger danger, et fustigeant sur des bases scientifiques l'aspartame et le glutamate, susceptibles de provoquer de graves troubles psychiatriques (agoraphobie, dépression, paranoïa, Alzeihmer), a reçu des menaces, et comparaissait au tribunal de Montpellier le 20 janvier dernier sur pression indirecte. Elle dénonce la vendetta des labos de l'agroalimentaire et de la justice.

Résultats complets : Gée Aude, www.geeaude.org (projets), 04 68 31 86 53.

À découvrir dans votre magazine Village écoénergies (A)typiques N°3 à Nîmes

Pesticides : www.mdrgf.org Additifs alimentaires : www.santeendanger.net, livre dispo en magasins bio.

© Nathalie P-Fotolia.com

Pas de blabla sans action concrète. Le Vigan a lancé un cycle de week-end de réflexion (films-débat-rencontres) avec la présence de « pointures » scientifiques, pour mieux « penser l'homme dans son environnement ». Après la biodiversité les 5 et 6 février, les 30 avril et 1er mai seront consacrés à la « domestication ou manipulation de la nature ? », puis « préserver la nature : exclusion ou partage ? » en novembre. En parallèle, la cité cévenole s'engagera à chaque fois dans une nouvelle « écoaction ». Premier pas, une éco-charte pour tous les événements organisés par la ville : écocommunication, covoiturage, vaisselle réutilisable (comme les Écocup au lieu de 27 000 gobelets jetables), alimentation bio, locale, équitable, tri…

© Studio Gi-Fotolia.com

des quatre coins de la région : les projets, les collectivités et les citoyens qui bougent.

Eco-dialogues au Vigan (30)

©AFPA de Nîmes

Pour qualifier pros ou futurs pros du bâtiment en énergie propre, le centre de formation pour adultes (AFPA) nîmois a créé des pavillons de démonstration et d'entraînement. Deux bâtiments enduits à la chaux produisent électricité, eau chaude voire chauffage au solaire, un bâtiment en ossature bois et murs en paille se construit. On peut déjà y expérimenter la chaufferie au bois ou la géothermie… et bientôt le retraitement des eaux usées et la gestion des déchets du chantier. AFPA, 168 route de Beaucaire, 04 66 02 60 07, www.afpa.fr

© Nito-Fotolia.com

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© Imajam

rencontre

Les amoureux au ban public Sans papiers, pas de quartier. Difficile, la vie d’un couple franco-étranger non « régulier », même marié, quand les lois anti-immigration se durcissent, les dossiers administratifs rendent fou et le regard des autres devient pesant. Alors, sur une idée montpelliéraine, La Cimade réunit ces couples mixtes en collectifs d’« Amoureux au ban public », capables de se soutenir, mais aussi de se faire entendre de façon ludique. Quand l’amour se fait action politique. [ Texte Raquel Hadida ]

À droite, Maki (Japonaise) et Yannick (Français) ont résolu leurs soucis de papiers, mais continuent de soutenir d’autres couples en galère comme Rabiha et Hassan.

«É

pelez-moi le nom de votre époux ? Quand et comment l’avez-vous rencontré ? Avez-vous des rapports sexuels avec lui ? » Contrôles inopinés de la police aux frontières, files d’attente à 5 heures du matin devant la préfecture, traductions d’état civil impossibles, peur de sortir, angoisse d’être séparés, suspicion de l'entourage, et l’attente, l’attente… Tous les couples franco-étrangers, ou « mixtes », dont l’un se retrouve sans papiers sont passés par là. Avant ou après le mariage, chaque étape vers la vie « normale » – obtention de la carte de séjour (1 an) ou de résidence (10 ans), voire de la nationalité – devient un calvaire, pour le sans-papiers comme pour le conjoint français. À Montpellier et à Nîmes, nous avons rencontré plusieurs couples mariés qui sont ou ont été confrontés à des situations difficiles. Muriel a dû attendre sept mois son mari, reparti chercher l’indispensable visa au Maroc. Réinscrit trop tard à la fac, Étienne, Gabonais, a perdu sa carte de séjour et dû aller trente fois à la préfecture : « À chaque fois, ma femme était en larmes ». « Je suis déçu de mon pays, j’ai honte », avouent souvent les conjoints français. Suite à l’expulsion de leur mari, certaines femmes doivent accoucher seules. D’autres couples, séparés de force, multiplient les voyages épuisants et onéreux, ou subissent des gardes à vue dégradantes.

Rencontrez des person

Artistes, auteurs, org ou personnages « de pour une cause éco

Couples au bord de la crise de nerfs En réalité, la plupart des sans-papiers cherchent à se régulariser autrement que par le mariage, pour ne pas se sentir redevables. « Ça me dérangeait de me marier pour avoir le visa, mais pour rester avec Yannick, c’était la seule solution »,» explique Maki, Japonaise. Alors ils acceptent un déséquilibre de départ. Car pendant qu’on joue aux Douze travaux d’Astérix dans l’administration, l’amour est pris dans la tourmente. « Tout le monde est stressé, ça crée forcément des tensions dans le couple »,, se souvient Muriel. Pendant l’attente, le conjoint étranger est souvent bloqué à la maison – par impossibilité de travailler et par peur de se faire arrêter le soir –, et le

conjoint français doit assumer toutes les charges. « Je crois que l’administration fait exprès de faire traîner pour fragiliser l’amour des Français, et les dissuader »,» analyse Étienne. À La Cimade 1, association spécialisée dans l’aide aux étrangers migrants, ces couples recevaient déjà un conseil juridique. Mais pour Nicolas Ferran, de La Cimade Montpellier, l’individuel ne suffisait pas. Alors en 2007, il donne naissance à un groupe d’ « Amoureux au ban public » pour aider les couples mixtes à « passer du statut de victime à celui d’acteur ». Et montrer qu’il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement incompréhensible des dossiers, mais bien d’une oppression généralisée. « Nous voulions réveiller l’opinion publique en montrant que, sous prétexte de protéger les Français, la législation les réprime aussi dans leur droit d’aimer ! Et brise de vraies vies de famille… »», appuie-t-il.

« On n’est pas seuls » Premier effet des réunions entre couples mixtes : « Ça permet de relativiser notre situation et surtout, on se rend compte qu’on n’est pas seul »», témoignent tous les couples du collectif. Un espace d’expression et d’échanges important,

Retrouvez dans cet a

© Amoureux au ban public

Lescouples témoignages de coup Lois sur- les franco-étrangers :

- Les lois sur les couples : pe - Les contacts des collectifs

Clip et chanson : les Amoureux se mettent en scène Merci à Érick Cyrilles pour les extraits de clips et les photos de manifestations.

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« Et mon mariage, il est de quelle couleur ? Vert ? », » se demande Marie dans l’hilarité générale. Car Éric Besson a décidé de lutter contre le « mariage gris ». Certains étrangers manipulateurs feraient semblant d’aimer en vue d’obtenir leurs papiers : le gouvernement veut en protéger les Français, en « luttant contre la fraude »… « ce qui revient à une réduction de liberté de plus », » selon Nicolas Ferran, le coordinateur des Amoureux au ban public. « On attire la suspicion et on fouille dans les sentiments de tous les couples, alors que seuls 0,45 % des mariages mixtes ont été annulés pour mariage blanc. Juridiquement, il n’y a aucune obligation d’aimer la personne avec laquelle on se marie. La lutte contre la fraude donne à la population un objectif consensuel et fait passer la pilule.

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Montpellier, Béziers (34), Nîmes, Alès (30), Perpignan

© Amoureux au ban public

Collectifs de la région • Montpellier :

La Cimade, 28 rue du Faubourg-Boutonnet, 04 67 06 90 36, montpellier@ amoureuxauban.net Permanences jeu., 14 h-17 h, sans RDV. Anissa, 06 25 30 14 93.

• Béziers (34) :

Permanences sur RDV, beziers@amoureuxauban.net • Nîmes : 12 rue HuguesCapet, 04 66 21 76 07, nimes@amoureuxauban.net Permanences mer., 9 h-17 h. • Alès (30) : 06 31 16 47 17, dany.benezet@wanadoo.fr • Perpignan : 22 rue Émile-Zola, 06 87 43 19 53, nicole.mathieu5@wanadoo.fr Permanences mer. et ven. ap.

nnalités engagées de la région. rganisateurs, scientifiques, e terrain », ils s’investissent ologique et/ou solidaire. Un faux-mariage pour faire valoir leurs droits, lors de la manifestation à Montpellier, en octobre 2009.

alors que certains hésitent à avouer à leurs amis qu’ils sont sans-papiers. « Quand tout peut jouer contre nous, c’est dur de faire confiance. On passe pour des criminels,… mais la valeur des personnes dépend-t-elle du fait d’avoir une carte de séjour ? »», s’interroge Étienne. Lui et son ami Érick, qui a créé le site web des Amoureux, s’investissent pour recevoir d’autres couples mixtes à Montpellier, le jeudi après-midi, après le conseil juridique : « On les encourage à avoir une vie normale, à sortir. Et on se passe des bons filons, par exemple pour arriver à avoir les deux noms sur une facture d’électricité ». « Échanger quelques mots permet de nous soutenir, de donner envie d’agir et d’espérer, alors que souvent, la seule chose à faire est d’attendre », » assurent Yannick et Maki qui, comme Muriel, continuent à se battre alors qu’ils ont réglé leur situation personnelle. Mais dans les réunions, l’engagement collectif n’est pas évident : peu ont déjà cette culture, et chacun a envie de parler de son histoire. Nicolas Ferran a néanmoins réussi à élargir le champ de vision et d’action d'une trentaine de couples… jusqu’à leur donner une véritable formation au militantisme. Avec doigté : « Le risque est que le lien entre

Jouer une pièce de théâtre, L’amour au ban, ban sur les couples franco-étrangers ? Contactez Massamba Diadhiou, 06 50 81 02 07 massdia@yahoo.fr

CD et DVD des Amoureux au ban public (témoignages, pétitions, clip) : 15 €, en vente sur le web.

article :

ples peufranco-étrangers. de meilleur et trop de pire eu de meilleur et trop de pire. s de la région.

Mais derrière, l’objectif moins avouable du gouvernement est d’empêcher les conjoints français de vivre avec la personne de leur choix, pour restreindre l’immigration subie », » analyse-t-il. Une étape supplémentaire dans la dégradation de la situation des couples franco-étrangers, accélérée avec la loi Sarkozy de 2003, puis avec la loi Hortefeux de 2007. Si auparavant le mariage conduisait « automatiquement », mais non sans difficultés, à l’obtention d’une carte de séjour puis d’une carte de 10 ans, les couples doivent aujourd’hui attendre plusieurs années avant d’être protégés de l'inhumaine « rétention administrative » et de la reconduite à la frontière. Rapport Peu de meilleur et trop de pire, La Cimade, avril 2008. www.cimade.org

les gens ne soit que celui de la souffrance : ajouter ses pleurs à ceux des autres, ce n’est pas durable ! ». Alors les Amoureux organisent des repas conviviaux, avec des plats de chaque culture, et imaginent des actions ludiques. En novembre 2008, ils font venir Tiken Jah Fakoly et Ayo au Zénith de Montpellier, et témoignent devant 4 000 personnes.

Militer en chantant…

Pendant deux mois, ils répètent la chanson de Brassens avec un chef de chant : « Ça permet de voir les couples dans un contexte différent, de créer d’autres liens, de rigoler, de chanter », s’enthousiasme Yannick. La chorale est prête pour tourner le clip des Amoureux en décembre 2008. « Le centre cho chorégraphique de Montpellier nous a prêté studio et techniciens, les frères Pourcel ont offert le repas, la réalisatrice Claire Denis a organisé la mise en scène. Le tout dans une super ambiance, on s’est régalé. » Ils énoncent ensuite la Déclaration universelle du droit des amoureux, écrite collectivement, avec des articles récités alternativement dans une langue étran étrangère. Événements pour la sortie du disque en avril, mani manifestations avec de faux mariages, bal de la Saint-Valentin en pied-de-nez : les collectifs imaginent, organisent… jusqu’à avoir envie de monter une pièce de théâtre. En parallèle, les Amoureux montent au créneau juridique. En diffusant une fausse circulaire aux préfets, ou encore un guide à l’usage des maires « qui se croient souvent obligés de saisir le parquet face à un mariage mixte, ce qui aboutit à une expulsion, alors qu’ils n’y sont tenus qu’en cas de doute pour mariage blanc »,» pointe Nicolas. À l’initiative de celui de Montpellier, les collectifs se sont multipliés dans la région et en France. Les 23 et 24 janvier, des délégués de chaque collectif sont montés à Paris pour structurer le mouvement et réfléchir à « comment pérenniser l’engagement ». Pas encore gagné. Mais au moins, au lieu d’être ballotés de mains en mains, les Amoureux au ban public prennent en main leur destin. Ils espèrent ainsi pouvoir continuer à se bécoter, « en s’foutant pas mal du r’gard oblique des passants honnêtes… » www.amoureuxauban.net 1

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

Comité inter-mouvements auprès des évacués-service d’entraide.

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+ de liens

Habitations (Arborescence, Horizon…), ateliers, cuisine collective : à Cantercel, chaque nouvelle construction est prétexte à repousser les limites de l’expérimentation.

Cantercel Une architecture en osmose Ils se laissent guider par le paysage, par leurs sensations, et créent en plein Larzac une architecture connectée avec l’environnement. Les architectes du site de Cantercel partagent vingt ans d’expérimentations libres, accueillent des activités d’écoconstruction et, au-delà, s’ouvrent à des projets connectés avec la nature. En avant-goût de l’esprit Cantercel, visite de leur dernière création architecturale : la maison Horizon.

D

guident notre approche de l’architecture. Les projets d’éco­ epuis le chemin qui part de l’atelier, la maison construction bioclimatiques inspirés de livres très techniques, Horizon donne l’impression d’un simple pavillon sont parfois complètement contradictoires avec le terrain. » perché sur une colline. Mais en arrivant, surprise : la façade est enrobée de plaques transparentes ondulées. Intérieur, extérieur : une double nature Nous entrons par une véranda. À l’intérieur, plusieurs niveaux créent des volumes distincts. La lumière filtre Alors le site a mené les architectes à placer cette maison de tous côtés, couleurs chaudes, sensation d’espace. ici, dans un repli de la colline tourné vers le nord­ouest. En formant un véritable duo avec le paysage, cette Afin de créer une continuité entre intérieur et extérieur, habitation représente bien l’approche des architectes le lieu social d’une maison est tourné et ouvert vers la vue de l’atelier Cantercel, non loin de la plus large. D’où la « doublure » transpa­ La Vacquerie, dans le Nord de l’Hérault. rente sur toute la façade nord, une véri­ i qu u « C’est le lie L’entrée donne dans la cuisine, légè­ table innovation technique : « Un double décide rement en contrebas du salon. Un mur vitrage classique doublé d’une "peau" en » de fenêtres baigne de lumière ce lieu plaques de polycarbonate à 30 centi­ ut to t an av social et convivial. Curieusement, cette mètres de la façade, donne l’équivalence large ouverture sur l’extérieur est orien orien­­ thermique d’un mur isolé par 40 centimètres de ouate tée au nord­ouest, face au mistral ! Dans une construc­ de cellulose. Ce qui permet d’utiliser moins de matériaux, tion bioclimatique « classique », on s’attend plutôt à d’économiser du chauffage, et de l’argent. »,» conclut Étienne. trouver les grandes ouvertures vitrées orientées au sud, À l’autre bout du salon, un lieu plus intime donne sur bénéficier pour béné ficier de la chaleur du soleil. « Mais ce n’est pas un rocher proche de la maison, à travers une petite nous qui décidons, c’est le lieu, le seul élément permanent, véranda. « Pour favoriser la continuité entre la maison explique Étienne Alriq, un architecte de Cantercel. L’orien­ et le paysage, nous avons créé ce lieu de tranquillité, tation naturelle du site, ce que nous ressentons à son contact caractéristique du paysage de garrigue alentours. »

Retrouvez dans cet article :

- Les expérimentations du site de La Vacquerie : quand nature et architecture ne font qu’un. - Voyage vers de nouveaux horizons, sur les traces d’un faiseur de rêves.

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(A)typiques n° 3 / février-mars 2010


Larzac (34) Jean-Pierre Campredon dans son atelier

Un nid à projets

La cuisine

« Si vous croyez que la nature et l’homme ont encore des choses à se dire… » Le site de Cantercel s’ouvre pour accueillir sur ses 100 ha des projets professionnels dans les domaines de la biodiversité, du patrimoine rural, de l’éco-construction, des énergies renouvelables, de la pédagogie, de l’art… Avec des premiers semis sous serre, un projet agricole est déjà lancé. Cantercel pourrait devenir un modèle de microsociété viable, liée à des activités économiques artisanales et locales, en osmose avec le patrimoine naturel, motivée par la complémentarité et l’échange. Ça vous tente ? La porte est ouverte.

Combien a co é la maison Horizût on ? 2 Pour 23

0 m habitables, expérimentale a co cette maison ûté 142 000 € en matériaux et né cessité 1 200 heur es de travail en auto construction (à 2,5 permanents) .

Le salon

De pinède… … en garrigue

avec le paysage Histoire d’être indépendant

Sens et Espace est un groupe de travail né à l’École d’architecture de Paris dans les années 1970. Sa motivation : se libérer de la théorie et se mettre en situation de perception. Sentir, ressentir, écouter, observer le lieu avant de créer, construire. Trop novatrice ? Cette conception est mal acceptée. Jean-Pierre Campredon et Annick Lombardet partent, en 1989, continuer leurs expérimentations sur un site vierge, aux reliefs, courbes et expositions variés, entre garrigue et causse. Ils le baptisent Cantercel, un lieu « qui » chante la terre et le ciel », et s’y installent sous le statut spécial de « zone d’expérimentation en architecture ». Depuis l’atelier inauguré en 1996, le site s’est aujourd’hui enrichi de maisons et de structures légères.

[ Texte Emmanuel Guyot ] [ Photos Emmanuel Guyot et Cantercel ]

n’est chauffée qu’à Côté sud, chambres et salon La galerie eau et soleil Car16la°Cmaison par l’énergie puisée dans la se prolongent par des véran­ terre. « Au­delà de cette tempé­ das pas forcément en plein La prochaine phase d’aménagement de Cantercel rature, la géothermie n’est plus sud. Étienne décrypte : « En sera riche en innovations : un gîte bioclimatique économique », assure mon bioclimatique, construction bio climatique, « passif » pour accueillir les stagiaires, un nouvel atelier, une grande serre orientée des coursives reliant les bâtiments entre eux… Sous le signe guide. Deux cheminées font alors office de chauffage plein sud chauffe la mai­ du soleil et de l’eau, les travaux permettront de couvrir d’appoint dans le salon. Autre son, mais trop chaude, les 6 000 m2 de toiture de panneaux photovoltaïques innovation : chauffée par un elle est généralement inuti­ et de récupérer l’eau de pluie pour des bassins poêle à granulés de bois, l’eau lisable. Nous avons choisi de d’agrément, des systèmes de phytoépuration ou chaude sanitaire circule à l’inté­ créer plusieurs petites serres, qui de climatisation… Inauguration rieur de parois et de banquettes afin sont non seulement des réponses du premier bâtiment de chauffer très localement les endroits techniques au problème de chauffage, en février. où on prend le temps de lire ou de discuter. mais également des lieux de vie ». Une façon d’optimiser la conso d’énergie en fonction de Des murs en terre crue séparent les serres des autres pièces. l’utilisation des pièces de la maison au cours de la journée. « Ce matériau accumule la chaleur dans la journée et la restitue Et de se prendre à rêver d’une maison design, chaleureuse pendant la nuit. Là où nous avons seulement besoin d’isoler, et économique, lovée en plein milieu de la garrigue… nous utilisons de la paille ou de la ouate de cellulose… »

Partez à la découverte

d’une initiative écologique etéchanger solidaire, Participer, se former, de façon à créer « moins de biens, plus de liens »…

L’association Sens Espace Europe qui gère le site Cantercel développe la formation, en partenariat avec des entreprises et des artisans : écoconstruction en bois de pays et qualité thermique des bâtiments, approche spatiale, autoconstruction… w Visites du site : Avec un architecte, le premier samedi de chaque mois ou le vendredi après­midi en été. w Stages printemps-été : Gratuits (hors gîte et couvert) et ouverts à tous. w Formations professionnelles : Architecture, autoconstruction, écoconstruction. Permanents et intervenants extérieurs vous aident à approfondir des techniques. Organisations à la demande possibles. w Accueil de groupes : Pour stages ou séminaires, possibilité d’utiliser lieu de réunion, atelier, logements, cuisine. w L’atelier d’architecture Cantercel propose conseils, accompagnement de projets, prestations d’architecte sur tout type de projet. Tarifs équivalents à ceux d’un cabinet d’architecture classique. 04 67 44 64 39. w À La Vacquerie, Saint-Matin-de-Castries (34), Cantercel, 04 67 44 60 06, www.cantercel.com

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

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testé pour vous

Bébé

On en remet une couche Peu de déchets, pas de produits toxiques, mais pas mal d’entretien. Super ou galère, les couches lavables ? Sur les hauteurs d’Argelès-sur-Mer, dans les P-O, Laurence et Laurent ont choisi d’utiliser des couches en tissu pour le petit Gaspard. Une organisation bien rodée pour un bébé au naturel. [ Texte et photos Raquel Hadida ]

Autour, une culotte étanche, dedans une miniserviette et un papier de protection : pas de fuites dans les couches en tissu modernes !

(A)typiques : Pourquoi avez-vous choisi d’utiliser des couches lavables ? couches Laurent : Un gamin produit plusieurs tonnes de déchets de couches avant d’être propre ! C’est énorme ! Laurence : Pour la santé de Gaspard, nous préférions le coton bio, le chanvre ou le bambou au coton blanchi au chlore : directement sur la peau, c’est toxique. Et nous avons calculé que nous pouvions faire 1 000 à 1 500 € d’économies en 3 ans : pas rien ! Alors nous nous sommes lancés.

Ils ont testé pour vous un

Adieu lingettes ! suivez l’expérience de gens qu clés pratiques pou En lotion pour les fesses, le liniment oléocalcaire permet à la fois de nettoyer comme un savon, de nourrir la peau avec l’huile et de neutraliser l’acidité de l’urine avec la chaux. Le tout, sans conservateurs de synthèse et sans les déchets des lingettes !

Peser les ingrédients et mélanger une part d’huile d’olive bio de première pression à froid (7 €/l) + une part d’eau de chaux (6 €/l en pharmacie). Bien secouer. Pour faire tenir l’émulsion, battre pendant 5 minutes au batteur à œufs. Coût : 2,60 € par mois, contre 22 € pour 70 lingettes.

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(A) : Revenir aux langes d’antan, ce n’est pas galère ? Aucun rapport (rires) ! Ces nouvelles couches sont étudiées pour être pratiques : grâce aux boutonspressions, elles s’adaptent même à la taille de l’enfant. Après une petite période de rodage et d’organisation, ça se passe bien. Mieux vaut commencer tôt – sinon on s’habitue aux jetables –, mais pas forcément dès la première semaine ! Au début, on peut mettre des lavables le jour et des jetables la nuit.

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Des associations itinérantes « maman-bébé » organisent des ateliers thématiques pour savoir par quoi commencer, le budget à prévoir, l’entretien, les différents systèmes et modèles… Elles peuvent aussi vendre des couches lavables.

ge an Et h

Des créatrices de couches lavables dans la région

©

Choisir et utiliser des couches lavables : à l’aide !

li e

Argelès-sur-mer (66)

Retrouvez dans cet article :

Motifs fun, colorés, à pois, avec des animaux, en polaire ou en laine pour avoir les fesses au chaud l’hiver, et broderies à la carte :

- Le témoignage d’une utilisatrice de couches lavables. - Les coordonnées d’associations et Où trouver des couches de couturières créatrices. lavables ? - Un tableau comparatif des différents types Bouquins de couches sur le prix, l’impact écologique et la santé.

• À Saint-Laurent-de-la-Salanque (66), Cerise Cannelle : Marianne Markmann, 32 chemin des Salins, 04 68 59 17 87, www.cerisecannelle.com • À Céret (66), Un brin d’air : Delphine Besse, 06 82 18 37 77, http://unbrindair.blogspot.com • À Gagnière (30), Ethangelie : Annick Arnaud, 09 66 83 88 03, www.ethangelie.fr www.ethangelie.f

• Dans les P-O, Cerise Cannelle (voir ci-contre). • Dans l’Aude, Être porté : côté mer, Émilie, 06 88 46 42 36 ; côté terre, Christelle, 06 26 53 68 26, http://etreporte.canalblog.com Lavandin : 04 68 43 26 53, 06 61 33 31 68, lavandin11@neuf.fr • Autour de Béziers (34), Papoti-Papota : Christina, 06 26 86 34 19, www.papotipapota.com, www.ecopitchoun.com. Lieu d’accueil sur la péniche Berbère, à Villeneuve-lès-Béziers. • Autour de Nîmes, Mamayaya : Yaël, 64 rue Porte-CancièreProlongée, 04 66 23 96 57, www.mamayaya.org www.mamayaya.or

• Branche « Gard » de l’association L’Arbre à bébés :

• Dans les magasins bio. • À Montpellier : La Terre vous aime, 26 rue du Faubourg-du-

Morgane, http://larbreabebes.free.fr

Courreau, 04 67 02 87 18, www.laterrevousaime.com

• À Nîmes : Lolinat, 1 rue des Marchands, 04 66 84 17 87,

• Les Couches lavables, le retour !,! Marianne Markmann, éd. Jouvence, 2008. • Les Couches lavables, ça change tout !,! Christelle Beneytout, éd. La Plage, 2008.

www.lolinat.f www.lolinat.fr

• Sur internet : www.maman-naturelle.com, www.eco-bebe.com www.laptitesauterelle.fr www.bebe-au-naturel.com, www.laptitesauterelle.fr, www.grandir-nature.com, www.bulledecoton.org

CouChes : le ComparatIf COUCheS jetABleS CLASSiquES COût tOtAl SUr 3 ANS

SANté et BieN-être De l’eNfANt

COUCheS jetABleS éCOlOGiqUeS

COUCheS lAvABleS lAv AvAB Av vABleS

Pour environ 7 500 couches : • grande marque : 2 250 € • discount : 831 € (+ déplacements au supermarché).

Pour environ 7 500 couches : 2 800 €

• Irritations causées par les parfums et autres produits chimiques. • Élévation de la température dans la couche non « respirante », donc de celle des testicules des petits garçons (cause possible d’infertilité). • Gel absorbant en polyacrylate toxique. • Présence de TBT, dioxines qui peuvent être nocives pour les systèmes immunitaire et hormonal.

• Sans chlore.

• Innocuité pour la santé.

• Les compostables (brunes) ne contiennent pas de polyacrylate.

• « Respirantes » : la peau reste fraîche.

Production : • 67 kg de pétrole brut pour le plastique. • 3 t de pâte à papier blanchie générant des dioxines (toxiques). • Tests sur les animaux.

Production : • Non blanchies au chlore. • Fabriquées avec une plus grande part de matières premières renouvelables que les couches classiques.

(marques Naturae, Wiona, Moltex), (+ déplacements).

• Label Oeko-Tex (pour la santé).

• 670 € (30 couches et accessoires : 580 € + coût des lessives : 90 €). © EIKONA.fr-Fotolia.com

• Sensation du « mouillé », apprentissage de la propreté plus rapide. • Douces et pleines de couleurs, agréables à porter.

À développer : les « couchesservices » Utiliser des couches lavables sans devoir les laver ? C’est possible dans de nombreux pays (Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni et même États-Unis), avec un système de location, ramassage au domicile, au travail ou à la crèche, et lavage de couches. Ce « couches-service » se développe dans plusieurs villes de l’Hexagone, mais pas encore dans la région.

produit ou un service alternatif : ui vous ressemblent avec toutes les ur essayer à votre tour. © Éric Isselée-Fotolia.com

iMPACT éCOlOGiqUe SUr 3 ANS

CONtrAiNteS PRATiquES

Déchets : • Plus de 4 500 couches jetées aux ordures ménagères (de quoi remplir un petit camion de 35 m3). • Le gel pétrochimique ne se dégrade pas, le reste le fait en 200 ans minimum.

Déchets : • Autant de déchets que les couches classiques, mais ils sont plus biodégradables, voire compostables.

Achat, espace de stockage et poubelles à jeter.

Malgré l’impact des lessives, le bilan écologique des couches lavables est favorable : elles consomment 3,5 fois plus d’énergie (production + utilisation) que des couches classiques, mais : • 2,3 fois moins d’eau ; • 8,3 fois moins de matières premières non renouvelables ; • 60 fois moins de déchets solides. Lavées en machine pleine, séchées à l’air et réutilisées pour l’enfant suivant, elles ont un bilan optimal.

De 50 à 100 € par mois tout compris, soit à partir de 1 800 € pour 3 ans. www.couches-services.org

3 lessives par semaine. Pas forcément acceptées en crèche.

Données issues de la thèse d’Anne-Sophie Ourth, Les Couches lavables constituent une alternative moderne, écologique et économique aux couches jetables, faculté de Gembloux, 2003.

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le guide d’ici

Quel type de panier choisir ? Pour les différents paniers présentés (non exhaustif), outre la zone de livraison, nous vous indiquerons :

Le prix du panier avec le poids global moyen. Il existe souvent des « demipaniers » pour deux personnes,

La proportion de produits régionaux dans le panier en hiver, en été.

La proportion de produits bio Le pictogramme Bio seul signifie 100 %

Le nombre de Légumes (et de fruits) différents dans un panier.

L’importance d’un Lien avec Le(s) producteur(s) Rencontres, visites de fermes, transparence…

[ pictos vincent roussillat ] [ texte raquel Hadida ]

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© Papirazzi-Fotolia.com

La possibiLité d’intégrer des produits « annexes » au panier : oeufs, pain, viande, confitures, épicerie…

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© 06 photo-Fotolia.com

Si vous en avez gros sur la patate de faire le poireau aux caisses de supermarchés, nous vous avons préparé aux petits oignons un tour des paniers de fruits et légumes de la région. Amaps, mais aussi jardins d’insertion, paniers paysans, ou sur le web : depuis trois ans, ces systèmes pratiques et conviviaux poussent comme des champignons. Histoire de manger bio, frais et sain, mais aussi de soutenir les petits producteurs locaux… avant que ça ne soit la fin des haricots.

Paniers solidaires Le bio LocaL fait un cabas ! interviews croisées de court-circuiteurs

P. 12 à 15 arrivage de web-Légumes et bons plan(t)s paysans

P. 16-17 insertion Les paniers, c’est du boulot !

P. 18-19 amap Les paniers engagés

P. 20-21

L

es carottes sont-elles cuites pour nos petits maraîchers ? « À se tuer 15 heures par jour, pour qu’on leur achète (les carottes, NDLR), à 10 cents le kilo, nombreux sont ceux qui mettent la clé sous la porte. C’est de l’autonomie et des savoir-faire qui se perdent. Les supermarchés écrasent les prix et l’agriculture française est en train d’en crever », témoigne Sylvère Gonzalvès, directeur de l’association de producteurs Terroir direct. En sept ans, notre région a perdu 9 000 emplois agricoles (soit 20 %), et un quart de sa superficie en légumes frais 1. Soit une perte de surface équivalente à 36 hypermarchés par semaine, vouée à l’urbanisation ou à la déprise. notre région est la seconde pour l’artificialisation des sols. Avec la croissance démographique, Montpellier a urbanisé 1 000 ha en quatre ans. Alors on devient dépendant des importations du Sud de l’Espagne, de l’Italie ou du Maroc, où les travailleurs sont peu déclarés et s’intoxiquent aux pesticides tout en épuisant les sols. Ou, plus loin, des haricots du Kenya, des poires du Chili, des pommes de Chine qui voyagent au long cours. À travers l’ensemble de sa filière – culture au tracteur, engrais et pesticides, transformation, conservation, emballage, transports, distribution en supermarchés réfrigérés… – notre (mal)bouffe est responsable d’un tiers de nos gaz à effet de serre 2. Il faut

donc en moyenne neuf fois plus d’énergie pour produire nos aliments que les calories qu’ils nous apportent. Plus que « riche en fibres », « riche en vitamines et en calcium », notre alimentation est surtout riche… en pétrole ! Mais qu’importe, puisque les enseignes de supermarchés nous promettent d’écraser toujours plus les prix alimentaires (même en bio) pour renforcer notre pouvoir d’achat. Car c’est devenu un poncif : « tout augmente ». Et pourtant, en monnaie constante – et malgré des variations ponctuelles –, les prix agricoles n’ont fait que baisser : la baguette de pain est deux fois moins chère que dans les années 1970, et notre budget alimentaire s’est réduit de moitié pour n’atteindre que 14 % de notre pouvoir d’achat total… Ce qui nous permet d’accéder aux fleurons de l’industrie chinoise. Alors, puisqu’on peut avoir du goût pour pas cher, comme le vante Jean-Pierre Coffe dans une pub Leader Price, pourquoi se priver ? Pourquoi tenter de relocaliser son assiette, en s’aps’ap provisionnant par exemple sous forme de paniers ? Deux citoyens-spécialistes de l’alimentation locale en circuits-courts nous répondent. stéphane téphane Linou, agent Laurageais-Montagne de développement rural du Laurageais -Montagne Noire. Non content d’avoir créé six Amap 3 (voir p. 20) à Castelnaudary (11), ce « locavore » vient de passer un an à ne manger que des denrées produites 150km dans un rayon de 150 km (15 km si possible) autour de chez lui. Pionnière des Amap, la professeure maud maud david david-Leroy -Leroy est auteure du livre Amap, replaçons cœur cœ ur de nos sociétés. sociétés. repla çons l’alimentation au cœur

Grâce au GUIDE D’ICI,

faites votre choix parmi + de 100 adresses pour Local : et les magasins bio ? adopter des modes de conso innovants, des alternatives originales et ludiques.

et aussi coop’ d’achats, étudiants, carte et accessoires

P. 22-23

Le bio local fait un cabas !

Source : statistiques agricoles Agreste, recensement 2007. Source : Jean-Marc Jancovici, spécialiste des énergies, auteur du livre Le Plein s’il vous plaît. plaît. www.manicore.com 3 Association pour le maintien de l’agriculture paysanne.

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2

PAR ICI !

Découvrez cet article Pour répondre à la demande de leurs clients, la majorité des commerces bio dans son intégralité propose une gamme élargie de fruits et légumes, en recourant souvent à l’import chez via les grossistes bio (Biocash, Pronatura…). Certains distributeurs en vente mènent une politique volontariste pour se fournir en fruits et légumes locaux, les distributeurs de d’autres se heurtent aux difficultés d’approvisionnement. Pourquoi ? votre région ou sur Les volumes et le suivi demandés par cette distribution spécialisée sont souvent notredifficiles site internet. à tenir pour les producteurs, d’autant plus que ces derniers préfèrent

vendre en direct. C’est souvent le même problème que rencontre la restauration collective avec ses appels d’offre. Une solution possible : recenser et regrouper la production des petits producteurs sur une plate-forme de produits locaux.

(a)typiques (a)typiques (a )typiques : pourquoi pourquoi les « paniers » de légumes se développent-ils ? maud david-Leroy maud david-Leroy : Suite à tous les dossiers de santé publique : l’obésité, les cancers, allergies, vache folle, OGM, de nombreuses personnes ne veulent plus faire les courses les yeux fermés, mais savoir ce qu’il se passe derrière leur assiette. Parmi elles, des personnes âgées, mais aussi de jeunes parents qui avouent « avoir mangé n’importe quoi pendant des années » et, pour leurs enfants, veulent moins de pesticides et une meilleure qualité nutritionnelle. Les marchés, ont souvent lieu les matins de semaine et il faut ®®

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le guide d’ici

s pa ni e r n o

®®

y repérer les producteurs locaux. Le bio « à tout prix » conduit à avaler des tomates d’Argentine. Les paniers ont un côté local, pratique, et comme on n’a pas le choix du contenu, ils nous aident à resaisonnaliser notre alimentation. Manger du chou ou du radis noir en hiver agit par exemple comme dépuratif. À cela s’ajoute souvent une démarche d’engagement pour soutenir directement la personne qui nous livre. En sortant du supermarché, on modifie son regard sur son territoire. Ainsi, à partir de motivations égoïstes, on en vient à s’interroger sur notre habitat, nos transports, on entre dans la complexité sans tomber dans le moralisme. Les paniers, en particulier les Amap, deviennent alors un outil de transformation individuelle et collective incroyable. téphane Linou : Les listes d’attente sont monstrueuses, stéphane même à la campagne. Les circuits courts, ce n’est pas une question de mode, mais le rapport en face-à-face avec le producteur : pour le consommateur, ça donne une âme à ce qu’il mange – en s’intéressant à ses méthodes de culture, son histoire, son lien au ter ritoire, dans une démarche territoire, gagnant-gagnant. Et si la qualité n’est pas au rendez-vous, il sait à qui s’adresser, il fait donc confiance à des petits producteurs en général plus honnêtes et plus « propres ». C’est du commerce équitable Nord-Nord !

© Sylvie Francisco

de s a i s

dans notre conso actuelle pour les maraîchers comme élian Faussié (aude), les paniers permettent de passer plus de temps à cultiver et assurent une sécurité financière. essentiel pour survivre alors que l’urbanisation grignote les terres et fait grimper leurs prix. NDLR),, on les empêche aussi d’avoir une autonomie de blé… NDLR NDLR) alimentaire. Les 210 millions d’euros d’aide à l’export de lait feraient mieux de servir de revenu de transition pour désintensifier l’agriculture. stéphane : Relocaliser est une forme de reprise en main de notre capacité à décider de notre alimentation, qui permet de fixer la richesse sur notre territoire au lieu de la laisser s’accumuler chez Carrefour ! À l’inverse, la Politique agricole commune (PAC) et le syndicat agricole majoritaire, le FNSEA, poussent à spécialiser les exploitations. Donc à faire venir de loin des légumes que nous pourrions produire dans l’Aude, par exemple. Cette absurdité nous coûte cher ! Au-delà du produit lui-même, on paie les subventions de production, les dégâts de la pollution sur l’eau et sur la santé via les impôts, la sécu… Et comme les prix alimentaires dépendent du pétrole, le jour où il flambe…on peut s’attendre à des conflits tels que les révoltes frumentaires (émeutes de marché contre des prix trop élevés, et ceux qui détiennent des denrées rares, NDLR).

plongez au coeur des Que peut-on trouver dans un panier ?

avec des points de vue d Toujours une salade, souvent des oignons et des pommes de terre, plus… en Hiver

(a) : un n panier doit-il être forcément bio ? maud : La production ne doit pas être intensive, sans tomber dans le bio industriel. Car le label bio (européen, NDLR) laisse aujourd’hui la porte ouverte à la bio intensive, hors-sol, de supermarché, issue du lobby agro-industriel. Celle-ci utilise les mêmes outils marketing que le non-bio, et n’est plus gage d’un changement de pratiques agricoles et d’un rapport à la terre différent. stéphane téphane : À choisir entre du bio qui vient de loin et du local non bio qui fait des progrès, je préfère accompagner un producteur local vers le bio. Comme un éleveur du Laurageais, à qui six familles se sont engagées à acheter son lait sous réserve qu’il ne donne plus de soja OGM à ses vaches : ça l’aide à rendre sa production moins intensive.

Choux variés, poireaux, carottes, betteraves, blettes, panais, navets, kiwis…

partagez les motivations de

(a) : soutenir outenir l’agriculture vivrière locale, à quoi bon ? maud : Si les transports sont bloqués, il suffit de quelques jours pour vider les rayons ! Alors, avoir assez de maraîchers pour nourrir chaque ville nous permet d’anticiper les crises de l’après-pétrole. Notre santé et notre survie dépendent de cette agriculture de proximité. Et celle des populations des pays du Sud aussi : en y envoyant nos excédents (de lait,

au printemps

Haricots, fèves et pois, pommes de terre nouvelles, radis, cresson, concombres, persil… en été

Tomates, poivrons, aubergines, courgettes, aromates, fraises, cerises., pêches, melons… en automne

Courges variées, fenouil, carottes, ail, mâche, pommes, poires, …

(a) : pourrait-on tout commercialiser par paniers ? stéphane : Il y a de la place pour des centaines de maraîchers, ça peut être un réel outil de développement local ! 1 Mais accéder à la terre, c’est le parcours du combattant. La libération des terres se dédie en priorité, et en catimini, à l’agrandissement, pour les voisins, plutôt que pour le jeune qui peut s’installer. maud : Ce n’est ni réaliste ni souhaitable que les paniers deviennent le mode principal de commercialisation : tous les systèmes doivent s’articuler pour qu’on se dote d’une agriculture vivrière de qualité, qu’on préserve les terres de l’urbanisation. Alors qu’une zone commerciale empiète sur 500 ha, un maraîcher n’a besoin que de 3 ha pour vivre.

Retrouvez dan

jam ma ©I

- Les interviews de Stéphane Lin deux fervents défenseur Pour aller plus loin - Une sélection d’ouvrag - Des témoignages de consommateur www.mangeonslocal.fr

AMAP : replaçons l’alimentation au cœur de nos sociétés, maud m david-Leroy et stéphane téphane girou, éd. dangles, angles, 2009.

AMAP : un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs ? claire Lamine, éd. Yves michel, 2008.

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(a) : alors quel est le rôle des élus locaux ? maud : Les mairies ont tendance à fuir, mais elles peuvent racheter des terres, par exemple 1 % de leur surface chaque année pour y installer en location maraîchers, formations, jardins partagés… Par les PLU (Plans locaux d’urbanisme), et les SCOT (Schéma de cohérence territoriale), les collectivités peuvent « réserver » des terres pour l’agriculture (comme le font Montpellier ou Lunel, NDLR) stéphane : Ils peuvent créer des zones d’activités agricoles. Mais dans l’inconscient des élus, l’économie correspond au béton, pas à l’agriculture, vue comme obsolète ! Je prône un « service minimum alimentaire » (en pourcentage d’autonomie) à l’échelle d’un territoire, s’inspirant de la loi sur le logement social.

Équal Croc, un projet européen mené en Languedoc-Roussillon par l’INRA et des acteurs locaux, entend analyser et développer des circuits-courts. www.equal-croc.eu, mais aussi www.mangetic34.fr

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Paroles de court-circuiteurs

Quelle idée de commander des paniers ?!

lparce que « c’est local » : « Pour faire vivre la productrice d’ici et encourager tout le monde. », « Ça aide au maintien de l’agriculture du pays. », « Dans un contexte de changement climatique, les producteurs sont à quelques kilomètres, ça fait moins de CO2. », « Les produits de la terre où on habite répondent à nos besoins nutritionnels, pour la santé aussi, c’est cohérent. » lparce que « c’est un circuit court » : « Sans intermédiaires, toute la valeur ajoutée va au producteur ». lparce que « c’est de saison » : « Avant j’allais en grandes surfaces, mais pour la qualité gustative, on ne veut plus manger à contre-saison, c’est plein d’eau et pas très bon… », « Pour la santé et le goût, on préfère manger systématiquement de saison ». lparce arce qu’ qu’« il n’y a pas de gâchis » : « Le producteur récolte exactement ce qu’il faut, rien n’est jeté ». lparce que « c’est engagé » : « C’est une démarche à notre portée pour agir localement. » , « C’est une forme de désobéissance civile par rapport au système de marché où l’on ne sait jamais comment les choses sont produites. », « On dénonce à sa petite manière. », « On n’est pas juste consommateur, mais aussi acteur dans une certaine mesure. », « J’aime bien le principe du partage communautaire ».

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ls dévalent les escaliers pour ouvrir la porte ou descendent de leur vélo en bonnet, le nez rougi, les doigts gelés sur un parking : aujourd’hui, c’est jour de panier ! Tous les témoi témoignages gnages concordent : « Chaque semaine, les Gûmes ramènent leur fraise chez nous. Ces croquants couverts de terre s’im s’imposent posent en tribu avec leurs bout’ de choux, mais sans prendre racine. Histoire qu’on se sente moins courge quand on les cuisine, ils nous racontent des salades ou leur dernier navet. Un bon moyen de se donner la pêche ! ».. Stéphanie au panier paysan, Sylvain au panier à domicile, Franck * au panier étudiant, Nadia en jardin de Cocagne, Anne-France, GréGré goire, Paul-Marie, Lucie, Annie, Valérie et Nicolas en Amap : ils ont tous choisi de s’alimenter en paniers de légumes. mesclun de paroles.

enjeux d’aujourd’hui d’experts de la région.

* Gros doute sur le prénom du fait de la prise de notes sous la pluie naissante. Qu’il veuille nous excuser d’avance.

un panier imposé, ça n’est pas frustrant ?

nou et de Maud David-Leroy : rs du « manger local ». c’est sympa comme système ? ges à lire absolument. rs de paniers bio, locaux, de saison. © Imajam

et quand on va voir sur place…

© Imajam

« Ça va plus loin qu’un lien marchand. Le producteur nous parle de ses projets, il y a une petite relation qui se construit, on relie un visage à ce qu’on mange. », « En discutant avec les autres, on prend de bons conseils, pour peler et cuisiner… », « À chaque saison, on prend le temps de se retrouver autour d’un pique-nique partagé. »

© Raquel Hadida

« On inaugure de nouveaux légumes à chaque fois ! », niveau prix, on s’y retrouve ? « C’est la surprise : j’ai découvert les côtes rouges, les fèves, les choux romanesco… », « J’apprends ce qu’est le mizuna, le « Aucune idée si c’est plus panais… », « J’aime le concept : tout dépend de la production, ou moins cher », « Le prix c’est à nous de nous adapter et non l’inverse, comme en grandes était clair dès le départ », surfaces, où on nous impose… de choisir. », « On a tendance « Je ne compare pas car à choisir toujours la même chose, sans prendre de risques : je n’achetais pas autant des courges, je n’en achetais jamais, de l’oseille non plus. de légumes avant, et je Là, on a des tomates de ne cuisinais pas », « Au toutes les couleurs, on moins je suis certain d’avoir sort des habitudes ; et des légumes dans le frigo comme ma copine déteste chaque semaine ». la routine… », « Avant on préparait des recettes à l’avance pour faire les courses, c’est de la qualité, au moins ? maintenant on les adapte en fonction de ce qu’on « Franchement, je me récupère dans le panier », régale », « Il n’y a pas de « Je ne laisse plus perdre pesticides, pas d’engrais de même l’hiver ? les blettes, je les cuisine synthèse… », « On n’est pas et les recommande ». du tout arc-bouté sur le bio, « L’hiver, chou sur mais là on est certain que chou, c’est vraiment du c’est de saison, sinon on n’en militantisme », » « C’est n’aurait pas ! », « Il récolte moins marrant, c’est sûr. le jeudi et vient le vendredi, Même si nous sommes donc c’est super frais », « Je habitués autrement, nous ne suis jamais déçue. On apprenons à considérer trouve des escargots, des comme normal qu’il n’y vers de terre, des chenilles, ait pas de tout en toutes c’est vivant, c’est sympa… ». saisons, et à l’accepter. »

e ceux qui ont sauté le pas.

ns cet article :

© Imajam

e, qu’est-ce qui cloche ?

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

« Je suis allé 5 ou 6 fois à la ferme de Stéphane pour boire des verres ou pour des chantiers collectifs. Il ne nous fait pas faire des trucs techniques, comme semer des épinards ! On a fait des conserves, remis en ordre après le passage d’un sanglier… », « On est déconnectés, ça m’a vachement appris d’aller à la terre ! », « Ça me fait du bien d’aller à la ferme, de faire un travail physique, quand je sue trois heures à ramasser des pois, je vois le fruit de mon travail, ça détend et ça nous repositionne… », « Les haricots verts, c’est une misère à ramasser, je comprends pourquoi c’est cher ! ».

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le guide d’ici

s pa ni e r n o de s a i s

Paniers paysans : les bons plan(t)s Un pool de légumes et de fruits en direct d’un producteur local. Si le prix est fixe, le contenu est généreux, mais les quantités varient en fonction des prix du marché. Un système sympa, souple, (avec ou sans abonnement), et moins « impliquant » que les Amap. 100 % Rencontres avec le producteur. Livraisons à la ferme, mais aussi autour, dans des points de dépôt, voire à domicile dans certains cas. Liste non exhaustive.

Dans le Gard

XoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo. XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo. XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo l XoXoXo XoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo l XoXoXoXoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXoXoXomar., mar., jeu. et ven. à Nîmes, Aigues-Mortes, Beaucaire, Bellegarde, Redessan, XoXoXoXoXoXo04 04 66 64 75 68, 06 18 67 29 46, http://panier-de-legumes.com l XoXoXoXoXoXoASAP (Association de sensibilisation et d’action pour la planète) le jeu. XoXoXoXoXoXoes, Rens. Jeff Maerten, 06 10 92 56 30, jeff.asap@yahoo.fr jeff.asap@yahoo.f l XoXoXoXoe e Valcrose (Sommières) Élisabeth Belière : 04 66 77 16 06, 06 03 36 90 40. l XoXoXoXoQuissac, Quissac, Olivier Nef : 04 66 35 49 96, 06 16 22 17 36. l XoXoXoXode Malbos (autour du Vigan) : 04 67 99 01 53, kerjardin@orange.fr lXoXoXoXoXoXoSaint-Gilles, 06 12 40 63 54.

l

Dans l’Hérault

Arrivage de

Quelques clics, et zou ! Un panier de primeurs frais à sa porte ou en point de dépôt. Rencontre avec une nouvelle profession : préparateur de paniers. [ Texte Raquel Hadida, Illustration Vincent Roussillat ]

I

ls vont glaner pour vous les fruits et légumes des producteurs et de la centrale d'achats bio, vous confectionnent des paniers et vous les livrent au plus près… Du moins si vous habitez entre Montpellier et Nîmes, où l'offre de paniers se multiplie comme des petits pains depuis deux ans. « Ce genre de paniers s'adresse à une clientèle citadine relativement aisée »,» expliquent ces nouveaux préparateurs de paniers. Mais pour Francis Calmette, de La Patate à la maison, « c'est aussi un ser service aux personnes âgées à la campagne ». Souvent jeunes et forcément sensibles à l'écologie, au « manger sain » voire au végétarisme, ils ont pu se lancer avec peu d'investissement et un emploi du temps souple comparé à un magasin bio. Le plus souvent seuls, ou bien, de Terre 2 Sens, à trois copains, Fred, Carine et Philippe. Ils peuvent ainsi répondre aux fafa milles (les femmes passent 80 % des commandes) qui veulent découvrir le bio. Première difficulté : trouver des producteurs bio près de chez eux ayant des surplus à vendre lorsque « le maraîchage manque cruellement »», comme le constate Hélène Dijon de Délic-bio.

Restez à l’affût des bons p

Plus d’adresses sur www.bio34.com XoXoXoXo de la Minjanelle, à Plaissan : Anaïs Trichard, 06 75 52 20 38. l XoXoXoXotalys, au Grau d’ Agde : 04 67 21 20 20, lesnatalys@wanadoo.fr l XoXoXoXo Thézan-lès-Béziers : Olivier Bonnafous, 06 84 27 13 82, origine-bio@orange.fr l XoXoXoXos du Barthas, Saint-Drezery : Yves Le Roux, 06 16 69 12 44, y.le.roux@hotmail.fr l XoXoXoXoebattista à St-Nazaire-de-Pezan : 06 74 05 28 29, 29, phildebattista@orange.fr l Le jardin d’Émeraude, à St-Gervais-sur-Mare : 06 82 69 24 21, claude.cagniard0602@orange.fr l XoXoXoXoaquier, aquier, à Mèze : aquier 70% 8-9 15 /20 €, Livraison à domicile. En devenant XoXoXoXoXoXoarif pour 5 paniers accueillis, et gratuit, pour 10, 06 74 04 60 27. + Web l

Dans les Pyrénées-Orientales

XoXoXoXoaut, à Elne : 06 67 42 65 87, flo.moussellous@gmail.com XoXoXoXoXooloni, à Ortaffa : 04 68 81 20 71, toffaloni.d@hotmail.fr l XoXoXoXoXoXocatalane, à Théza : Josie Cosme, 06 76 74 49 44, josiecosme@orange.fr

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Dans les magasins bio

Retrouvez da

Secrets d’organisation

- Passer commande sur - Les coordonnées des pro Une fois qu'ils ont formé leur réseau, 5 à 10 réguliers, ils téléphonent chaque semaine pour vérifier prix et disponibilités, et en fonction, composent leur panier sur le papier : « Si la salade est plus chère, je mets moins d'un autre produit » indique Hélène, « La subtilité réside dans le fait de varier chaque semaine, de conserver de la diversité, et un poids cohé-

XoXoXoXoo 70 % 7 légumes + 7 fruits 16 € (7,2 kg), 22 €, ou 28 €. À Perpignan 04 68 39 09 28, lacasabio@hotmail.fr lXoXoXoXoves 12 (au choix dans une liste) 15 €. À Nîmes : 28 bis rue Notre-Dame, 04 66 64 60 22. À Lunel (34) 91 av. des Quatre-Saisons, 04 67 20 96 15. l À Montpellier : XoXoXoXo, XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo

l

Des fanions colorés aux fenêtres, des enfants qui jouent en culotte sur le lino, et une cuisine de fortune pour préparer la tisane d’accueil : dans cette remise, le petit marché bio concocté par Gabrielle Biget se donne un air familial inattendu…Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3… Retrouvez la suite de l’article dans le magazine numéro 3…Avec ses étagères en cartons de fruits ou en palettes blanchies, Le « slowcommerce » deviendra-t-il le concept-store de demain ? À Nîmes (30) :

Croco-Bio

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(A)typiques n° 3 / février-mars 2010


Agglomérations de Nîmes (30), Montpellier et bassin de Thau (34)

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ouR m t pOui, oI S si e ’ vous voulez une

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rents » raconte Fred. Et pour trouver cet équilibre, ils doivent souvent recourir à une centrale d'achats comme Biocash, surtout l'hiver… pour les oranges d'Espagne, les endives du Nord, les bananes, etc. Ils envoient ensuite un mail ou une newsletter à leurs contacts, avec les nouveautés ou le panier de la semaine. Les commandes arrivent : ils ont une centaine de paniers à livrer, à domicile, en entreprises, ou dans des points de dépôt choisis, comme un fleuriste, un viticulteur ou un particulier. Côté consommateur, au lieu d'un choix laborieux devant un étal, on a droit à la surprise, et à des cueillettes de la veille, mais sans pour autant créer du lien avec le producteur : « Les gens ne sont pas demandeurs et sont souvent pressés », constatent les livreurs. En revanche, on peut retrouver de semaine en semaine les différents produits d'une exploitation… À condition que les sites internet jouent la transparence totale.

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web-légumes

Terre 2 Sens

grande diversité de produits avec un fonctionnement souple, si vous avez peu de temps et un minimum de budget à y consacrer.

Terroir direct, l’alternative complète

Déclic-Bio XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo

Néobio XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo

Naturatable XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo

plan(t)s près de chez vous ! Pas de paniers tout fait chez Terroir direct, mais un panel de 500 produits goûteux essentiellement des Cévennes, du Gard, de l’Hérault et de l’Aveyron, fermiers ou transformés artisanalement, complétés par des laitages de vache AOC d’Auvergne ou du Jura, et du café, du thé, du cacao issus du commerce équitable Nord-Sud. « L’idée est de proposer une alternative alimentaire complète (au supermarché, NDLR), au maximum au niveau local, quitte à préférer, au bio d’Italie, du non-bio comme des pommes du Vigan en lutte raisonnée, ou des poulets élevés en plein air sans OGM. », assure Sylvère Gonzalvès, son directeur. Pionnière en 2001, cette association de producteurs-consommateurs de cinq salariés fournit un complément de revenus à 90 producteurs, soit un équivalent de 15 emplois créés, pour fournir 500 à 1 000 paniers chaque semaine.

ans cet article :

r le web : où et comment ? oducteurs de paniers locaux.

à 80 %, fermier à 100 % pour les légumes, 50 % pour le reste 500 produits différents, 90 producteurs tous produits alimentaires, y compris la viande 110 € environ, suivant la commande, pour toute l’alimentation de la semaine pour 2 (légumes < 2,50 €/kg) Transparence. Commande sur internet ou par téléphone (lun.-mar.). Livraisons en sacs papier les jeu. et ven. en point-relais. À domicile, possible au centre de Montpellier : le jeu. entre 17 h et 19 h, pour 7,90 €. Secteur Frontignan-Montpellier-Nîmes-Sommières. Rens. 04 67 79 01 26 (Castelnau-le-Lez, 34), www.terroir-direct.com

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La Patate à la maison

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L’Étal bio XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo) XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXov XoXo XoXo XoXo XoXoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXo XoXoXoXovXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo

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le guide d’ici

s pa ni e r n o de s a i s

aux Jardins de l’amitié de Prades, le travail de la terre se vit en équipe.

Cinq entreprises maraîchères d’insertion ont fait le choix du bio et de l’accompagnement social par le travail. Rendez-vous aux Jardins de l’amitié, aux portes de la Cerdagne, qui, loin du schéma d’assistance, recréent de l’autonomie pour le plaisir de nos papilles ! [ texte dominique-laurence repessé ] [ Photos imajam et Jardins de l’amitié ]

D

ehors le froid se fait sentir, les Jardiniers doivent protéger les mâches de la semaine et préparer les livraisons du lendemain. « On se sent bien ici. Pas de triche possible avec la terre, les saisons. » Jordi Auvergne, l’encadrant technique maraîcher des Jardins de L’Amitié à Prades (P-O), prend le temps (une vraie valeur ici) de discuter dans la tiédeur du casot. Pause-déjeuner entre les paniers à superviser, l’équipe à soutenir, la mécanique à faire après le départ des jardiniers à 15 h 30, le froid et la neige qui se mettent de la partie : « Cultiver bio, ça a été une volonté double : respecter la terre et s’inscrire dans un circuit économique durable. C’est-à-dire gérer notre environnement dans toute sa biodiversité avec, au cœur du dispositif, la présence d’hommes et de femmes qui voulaient reprendre leur vie

Les paniers, c’est en main par le travail. Dès les débuts du Jardin, en 1995, quand deux Pradéens au RMI ont décidé de monter une exploitation maraîchère capable d’aider les personnes en difficulté ». Peu de moyens, 3 ha cultivables sur les différentes terrasses, des bénévoles qui aident quand ils peuvent et une production subvenant aux besoins des jardiniers, uniquement. Mais la « graine » est plantée et l’association rejoint deux ans plus tard le réseau des Jardins de coca cocagne (voir encadré). ««IlIl a fallu faire venir des bulldozers, débroussailler, investir sur l’irrigation, apprendre à tirer partie des ressources naturelles. La présence de haies, de talus, constitue une réserve d’auxiliaires naturels qui permet de lutter contre les parasites sans insecticides chimiques. Les agriculteurs du coin étaient sceptiques. Maintenant ils viennent nous voir, parpar

« Il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser »

Dans une démarche u ils s’impliquent à to

« En bossant à l’extérieur, sur du Claude lÉvi-StrauSS vivant, les salariés des Jardins de Cocagne visualisent le fruit de leurs efforts : l’estime de soi revient vite. L’expérience leur met le pied à l’étrier pour rebondir, ou même s’installer en maraîchage.» L’objectif des Jardins de Cocagne est la réinsertion de personnes en difficulté (chômeurs, assure Baskaya Gulsum, aubénéficiaires du RSA, handicapés, jeunes en difficulté scolaire, anciens détenus…). Un Jardin au Pré de chez vous. vit de la vente des produits, des aides allouées aux contrats de travail (CDD de 26 heures) et des subventions. En moyenne, un Jardin comporte une trentaine de postes d’insertion, 6 encadrants, 200 adhérents et tourne sur 48 semaines de livraisons. Le réseau Cocagne accompagne les porteurs de projet en apportant expertise technique, aide à la recherche de financements, conseils… Jardins de Cocagne, 03 81 21 21 10, www.reseaucocagne.asso.fr

Retrouvez dans ce

Créer un Jardin de Cocagne - Les jardins d’insertion : zoom sur une orga - Les informations et coordonnées utiles pour ache

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(A)typiques n° 3 / février-mars 2010


Cerdagne (66), Coeur d’Hérault et littoral (34), Corbières (11) Tous les paniers que proposent les structures ci-dessous sont 100%

(légendes des pictos p. 12).

Pyrénées-Orientales XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo . XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo

Cœur d’Hérault - Montpellier agglo XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo

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Montpellier agglo-sud XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo XoXoXo

du boulot ! ce que ça fonctionne ! Et de plus en plus de restaurateurs s’intéressent à nos produits. Parce qu’ils sont frais, variés (le Jardin cultive 40 espèces différentes, soit une cinquantaine de variétés, NDLR) et que ces clients veulent connaître la totalité de la filière. Ici, tout est traçable. »

ultra cohérente, ous les niveaux. Loin du schéma d’assistance

XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXoXoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo « Quelles sont les XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo intelligences rentables XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo aujourd’hui dans notre société ? Cette question est fondamentale ! Car ceux qui, un jour ou l’autre, ne XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoX rentrent plus dans les cases sont oXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo très vite exclus aujourd’hui ». XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo économique, Véritable pôle écono mique, les XoXolXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo Jardins emploient six salariés perXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo manents et accueillent 25 personnes, personnes, XoXoXoXoXoXo en contrats de six mois à deux ans, qui se

« Le personnel a beau être en insertion, nous ne sommes pas des pauvres ! C’est plutôt dehors que la pauvreté existe, morale, sociale. » Yves parle dru et ses propos sont relayés par Christian, Marie-Pierre. « Nous sommes arrivés avec des projets, des métiers parfois. Ici, il y a un luthier, une artiste en XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo répartissent entre l’activité maraîchère et la batik, un naturaliste… Nous avons souvent des parcours XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo Brigade verte, chargée par exemple de l’entreprofessionnels forts et des vies très riches. Et puis un jour le XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo XoXo tien des berges de la Têt’. provisoire est devenu précarité. L’argent se fait rare, le logement Et les clients-adhérents ? Jordi soupire soupire : « Le travail difficile à garder. » est tellement considérable que nous nous sommes par parL’objectif du Jardin est de leur assurer une sortie posifois éloignés de nos adhérents. Nous nous sommes tive adaptée aux besoins de chacun. Mais cette t pour mo bien retrouvés autour d’une expo consacrée « sortie » est rendue difficile par la lourdeur s e i ’ à nos artistes à la médiathèque médiathèque de Prades, et l’inadéquation des différents systèmes Oui, si en 2008, et lors d’une journée portes ouvertes sociaux, aux critères souvent “bloquants“. vous pensez qu’une Si on sent une lassitude chez Yves et économie durable doit profiter cette année. Mais il faut que nous pensions à alimenter ce lien parce qu’il vivifie tous les Christian, ils précisent : « En tout cas, à tous, et si vous voulez être ici, nous travaillons la tête haute et dans solidaire avec une exploitation éléments de la chaîne du Jardin. » Il crée aussi des paniers qui racontent des his hisle respect, quel que soit notre parcours ». agricole particulière, tout en toires d’hommes, et de terre. Et donne un Ce que résume Jordi Auvergne avant profitant d’une variété de caractère bien trempé à nos légumes. de redescendre au bureau, route de Ria : fruits et légumes.

et article :

c

?

anisation écologique et solidaire. eter son panier solidaire dans la région.

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le guide d’ici

s pa ni e r n o de s a i s

Amap :

Les paniers engagés [ Texte Raquel Hadida et Sylvie Francisco ]

Que la production soit maigre ou généreuse, on se la partage, et on paie d'avance. Les Associations pour le maintien de l'agriculture paysanne engagent avant tout consommateurs et producteurs dans une solidarité active et réciproque, pour réinventer une agriculture nourricière durable. Des liens subtils, à construire avec tact.

+ Web

Un soir à Carcassonne, par Sylvie Francisco

« Prêt-à-emporter » ou distribution ? Un des principes des Amap est d’éviter les paniers tout prêts pour permettre au producteur d’économiser du temps au profit du travail de la terre et de profiter, sans être derrière d’étal, d’un des rares moments de contact avec les consommateurs. Un quart-d’heure pour récupérer ses légumes, pendant lequel les discussions, même simples, créent du lien. Souci : comme il n’y a pas de « ticket », on peut avoir tendance à se servir plus que les quantités indiquées, ou des personnes extérieures à l’Amap peuvent venir jouer les pique-légumes. Certaines Amaps (comme celle de Carcassonne) abandonnent alors pour passer aux paniers prêts-à-emporter… au risque de voir les adhérents s’éclipser rapidement une fois leur panier récupéré avec leur nom dessus. D’autres, comme celle du Lamalou à Montpellier, tentent de rétablir le « cadre » en faisant passer chaque personne après l’autre pour vérifier les quantités. Dans de nombreuses Amaps, chacun s’inscrit une fois par saison pour être responsable de la distribution.

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[ Photos Imajam ]

Intég

x avec t Un soir aux Arceau L a cariole de Stéphane se gare sous les Arceaux bleutés, en deux temps trois mouvements les amapiens le déchargent de cagettes et de grands seaux. Un petit panneau indique les quantités à se servir. Cabas, caddie, panier, sac à dos : chacun pioche, les habitués diffusent les conseils culinaires, les nouveaux tentent de se faire une place dans le groupe. « Ce qu'on achète, c'est le travail du fermier ! » assure Paul-Marie. Pour Stéphane et Sylviane, les producteurs du Pic-Saint-Loup, cette première Amap de l'Hérault se veut à la fois aventure et soulagement : « On ne fait que deux heures de vente par semaine au lieu de une à deux journées en marché et on ne gaspille rien. Même les salades invendables, on en fait du mesclun, les radis chinois, forts, les adhérents les mangent… ça nous permet de survivre en tant qu'agriculteurs, d'avoir un revenu. Mais aussi de s'essayer à de nouveaux légumes : choux chinois, mizuna, tomates roses, jaunes et rouges, le cime di rapa, un épinard italien… ». Avant l'Amap, Stéphane livrait déjà une cinquantaine de paniers autour de chez lui, mais « en deux ans, je les ai abandonnés : les ruraux, même néos, sont bien moins investis que les urbains. Ici, mes méthodes agro-écologiques, mes calendriers culturaux, mon mode de vie sont compris et valorisés. Les amapiens se sentent impliqués ». La preuve ? Paul-Marie gère le tas de compost : « On voit que la qualité de la terre s'améliore, je suis ravi ». Pour cette saison, Grégoire s'occupe des listes, mais « chacun signe un contrat avec le producteur » et ensuite, « pendant six mois, on ne parle plus d'argent ». Les amapiens peuvent suggérer de nouvelles productions, dans la limite de la technique. Informel, le groupe fait aussi pousser la culture… artistique. En créant des soirées d'été sur l'exploitation où on peut acheter un « panier » de concert, théâtre… pour soutenir les artistes locaux. Pour Stéphane, « c'est une façon de donner de bonnes vibrations à la terre ! ».

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- Regroupement Ambiance, or - Des producte nous vous liv -


Comment créer une Amap ?

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lPoUR UN PRodUCTeUR, C'eST CoMPLIQUÉ ? Un groupe de consommateurs (deux au minimum), ça implique de cultiver en fonction des besoins d'une Amap. un producteur qui s'installe ou se développe. Donc anticiper les semis, rotations, l'arrosage, l'organisation lCoMMeNT TRoUVeR UN PRodUCTeUR ? En discu- des cueillettes et tenir le rythme pour avoir de tout, tout au long de l'année. « Pour un maximum de vitamines, je récolte tant dans les marchés, ou à partir d’annuaires bio ou locaux lPoURQUoI Se FAIRe PARRAINeR ? Seul, l'organisation les légumes arrivés à maturité la veille et le jour-même de la livraison. J'essaie de mélanger légumes racines, légumes feuilles, est trop lourde, autant profiter de l'expérience ! Contactez légumes fruits, mais faire du sur-mesure, c'est impossible ! l'amap référente (soulignée dans la liste) pour avoir un kit praLe producteur doit apprendre à composer le juste panier pour tique (contrats, feuilles d'émargement, règlement, gestion satisfaire les adhérents et rentrer dans ses frais, à gérer renouvellement, des chèques, de la distribution, du renouvellement, u r o producpromotion et info des adhérents), une base qui p m t o la régularité des livraisons et le creux de produc permet de se concentrer sur ce qu'on veut ’es Oui, si vous I tion à la fin de l'hiver »», explique Elian Faussié, producteur dans la Montagne Noire vivre ensemble. Ensuite, consommateurs avez envie de vous (Aude). La charte implique en outre de ved'un côté et producteurs de l'autre contiinvestir dans l’évolution et nir au bio, diversifier les cultures, produire nuent à s'appuyer. Notamment pour les choix d’une exploitation maraîchère en particulier, avec sur place l'essentiel de l'alimentation réagir lors d'une situation de crise – gel, une dimension collective, et animale, respecter les salariés. tempête, invasion de rats taupiers… si vous avez envie d’échanger lQUeLS PRoJeTS PeUT-o lQUe FAUTFAUT-IL FAUT IL dÉFINIR ? La part de la PeUT-oN UT N MeNeR ? UT-o idées et recettes avec capacité de production destinée à l'Amap On peut se cotiser pour investir dans un verd’autres personnes. (par ex. deux parcelles, mais pas « 20 % de ger, augmenter le nombre de paniers (donc la production »), son évolution vers la mise en les alléger) pour aider l'embauche d'un apprenti AMAP de la totalité de la production, ainsi que le lieu de ou d'un parent bénévole. Mais aussi organiser des atedistribution – local fermé, lieu public à voir avec la mairie, liers de semis pour les jardins, des visites, pique-nique et chez l'agriculteur ou un adhérent. chantiers collectifs sur l'exploitation (repiquage d'oignons, montage de serres…), des projections… lCoMMeNT CALCULeR Le PRIx dU PANIeR ? Le calcul du prix n’est pas en fonction du prix de marché, lQUeLS SoNT LeS ÉCUeILS À ÉVITeR ? Vouloir en faire mais correspond au coût de production des légumes, plus une boutique où tout acheter. Si d'autres producteurs prole salaire du ou des exploitants, divisé par le nombre de fitent de la clientèle pour la vente, ils se mettent en portepaniers distribués. Les adhérents se partagent donc la à-faux. Il faut d'abord prendre le temps (2 ans) de construire production, qu’elle soit maigre ou généreuse. Il ne s’agit la relation, avant de créer de nouvelles amaps pour la viande, pas d’un « bon plan bio », mais d’une solidarité active. le fromage, le pain, sinon l'Amap risque un manque de trans1 parence, et des tensions pour savoir qui s'en occupe. www.annuairebioeco.fr, www.annuairebioeco.fr www.colibris-lemouvement.org, www.bio34.com

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lQUI eN PReNd L'INITIATIVe ?

grez les réseaux alternatifs

toutes les cartes en main ! En pratique 100 % environ 15 (6-7 (8-10 kg) + adhésion annuelle Transparence, rencontres, participation à des chantiers collectifs.

Retrouvez dans cet article :

L gard HérauLt t de consommateurs : les paniers, tisseurs de liens. rganisation, comment fonctionne une Amap ? eurs et des consommateurs l’ont fait ensemble, vrons leurs secrets : comment aude créer une Amap ? Toutes les adresses dans la région. Inscription en début de saison suivant les places disponibles (juin et décembre) – environ 20 % des places se libèrent. Engagement sur six mois ou un an. Paiement en une à six fois (chèques libellés en début de saison). Les producteurs sont situés environ à 20 km max. du lieu de vente. RDV un soir de semaine, sur une place ou un parking, dehors, ou dans une boutique, à partir de 17 h-18 h 30, jusqu’à 18 h 30-20 h 30. On compose son panier avec les légumes présents le jour de la distribution et dans les quantités indiquées. De SOupleSS DeS uple eS upleSS e : On peut… SOupleSSeS … ne prendre qu’un panier tous les 15 jours, en s’organisant en alternance entre deux familles. … s’organiser avec un autre amapien pendant les vacances. … échanger des légumes qu’on n’aime pas contre des légumes qu’on aime grâce à un « panier de rechange », voir Cantagal. … faciliter l’accès des paniers aux jeunes ou sans ressources (-1€ par ex.) en choisissant de payer un peu plus (+2 € par ex.), voir Lamalou.

À Montpellier : l Amap du Lamalou : aux Arceaux, le ven., (mais aussi amap fromages de chèvre, de vache, pain…). www.alternatives34.ouvaton.org/doku.php l Amap Rimbaud : Tram Pompignagne, le jeu., même adresse internet. l Le Jardin des Vesses : aux Arceaux, le jeu., Laurent et Clotilde Chabaud, 06 88 98 41 34, http://jardin-des-vesses.over-blog.com l Amap de la Triballe : aux Beaux-Arts, le mar., amaptriballe@yahoo.fr l Amap des paniers solidaires : Hôtel du département, le mar., pmoulin@herault-transport.fr l À Saint-André-de-Sangonis (Ferme du Trescala), Homme de terre, Didier et Isabelle Vidal : 04 67 54 66 19. l À Saint-Mathieu-de-Tréviers : 04 67 66 07 47, http://amapdesaintmathieu.blogspot.com l À Saint-Bauzille de Montmeil : Patrice Revel, 04 67 86 19 42, pat.revel@free.fr l À Clermont-l'Hérault : sur l'esplanade, le mar., Hélène Baltus,, baltush@orange.fr l À Bédarieux : 04 67 23 83 20, paniersdebedarieux@quelle-belle-vallee.net l À Villeveyrac, Sète (lun.), Poussan (jeu.), Amap Cantagal, Cantagal 04 67 18 17 80, amapcantagal@yahoo.fr l À Montbazin, au Moulin de Juffet, le mer., Nathalie Spieterie,06 80 59 66 82.

l À Roujan (lun. et ven.) et à Pézenas mer., La Révolte des Ciflorrettes, Julien et Dorothée Jolicoeur, 04 67 38 24 35, 06 07 38 79 34, julien.jolicoeur@aliceadsl.fr, www.larevoledesciflorettes.com l À Nézignan-l'Évêque : Le Jardin des 4 vents, Marie Pothier, 04 67 11 92 83, http://lejardindes4vents.over-blog.com

À Narbonne : Bioréseau, le mar., 6 place Belfort (près de l'école maternelle Helvète, derrière l'hôpital de l'Hôtel-Dieu), Christian Rieussec, 06 66 82 36 99, www.bioreseau-de-narbonne.over-blog.com l À Carcassonne : Amap Éthique, à la FAOL, 11 rue des Trois-Couronnes, le mar., 04 68 24 92 64 ou 04 30 18 91 97, amapcarcassonne@gmail.com l À Castelnaudary : cinq Amap Laurageaises (dont les Paniers d’Émile d’Émile)) au lycée agricole, le mar., ou sous la Halle de Verdun, le lun. pain, œufs. www.mangeonslocal.fr www.mangeonslocal.fr, l

pyrénées-orIentaLes Perpignan : Le jardin d’Antoine, d’Antoine, à Perpignan, le ven., 18 h 30-20 h 30, au Mas Delfan à Argelès (Palau del Vidre) le mar., 06 67 32 12 11, jardindantoine@yahoo.fr l AMAP de Pézilla-la-Rivière en création, à partir d’avril, Jacques Basset, 06 80 96 00 82, jabasset@wanadoo.fr

l À Nîmes : À Nîmes Toi,, le ven.,133 ven., ch. du grand champ dans Saint Césaire, 06 06 71 01 07, http://animestoi.servhome.org l À Nîmes : Le Jardin de Cidamos, place de l'ambiance, mer. Ch. de Russan, et lun. place des Gerfaults (Quartier Clos-Venet). Mais aussi à Villeneuve-les-Avignon, place du marché, le ven. Martine et Benoît Hertz, 04 90 54 63 20, hertz.benoit@orange.fr l À Nîmes : Amap Marigoule, à la Biocoop Marigoule le lun. et à Castillon -du-Gard le ven., Laurent Dambrin, 06 82 41 19 44. l À Alès : Le panier du potager gourmand, à la Fourmilière, 04 66 61 56 33, delphkrolik@gmail.com l À Aubais : le mer., Laurent Blochet, 06 21 07 18 28, 04 66 73 39 81.

Lozère l À Mende : Amap du Gévaudan, Guillaume Azéma, 04 66 32 19 24, 4 producteurs. www.mappemende.org Viande (bœuf, (b volailles, porc), fromages, lait, confitures, miel, pain.

l

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

Merci à Patrick Jean et Magali Dorques, président et agricultrice de l'Amap Cantagal, à Maud David-Leroy David-Leroy, auteur d' Amap, replaçons l'alimentation au coeur de nos sociétés (voir p. 13), ainsi qu'à Elian Faussié, agriculteur de l'Amap de Carcassonne, interviewé par Sylvie Francisco. AMAP France, www.reseau-amap.org, AMAP du Languedoc-Roussillon, http://amap-lr.over-blog.com

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le guide d’ici

s pa ni e r n o

Viols-le-fort( 34), Montpellier...

de s a i s

Les emplettes locales, ça s’organise aussi entre copains, sous forme de « groupements d’achats » relativement informels. Échanges de trouvailles gustatives.

Champ libre aux étudiants [ Texte Raquel Hadida, photo Imajam ]

B

Miam-miam

Coopérative conviviale [ Texte et photo

Ghislaine Guibaud ]

I

l est 18 h 30, dans une rue de Viols le Fort, dans l’Hérault, ce soir la réunion Miam Miam mensuelle se tient chez Cathy. Les convives arrivent peu à peu. Éric ouvre une glacière contenant près de 10 kg de truites. Il revient de chez un copain, pisciculteur dans les Cévennes, puis arrive Alexandra chargée de pains. Marianne déballe, elle, la charcuterie fabriquée par un éleveur de porcs fermiers… De tous âges et milieux, cette vingtaine de consommateurs, riverains d’un rayon de 25 km autour du village, a décidé de s’organiser en groupement d’achats pour se nourrir mieux. Avec des produits locaux et fermiers, de préférence bio. Chaque aliment a un parrain (ou une marraine), chargé de se rendre chez le producteur pour récupérer les commandes des autres. Après un débat sur l’organisation et la démarche de la coop’, vient le

partage des commandes. On s’échange victuailles et remboursements, et la soirée se termine par un repas, préparé en commun. « Ça ne nous revient pas forcément moins cher sauf pour certains produits de base comme l’huile, mais c’est plus écologique au niveau des transports… Et surtout c’est une formule qui génère convivialité et solidarité. », explique Claudette, marraine d’un grossiste bio d’Alès et d’un jeune producteur local

de gelées et de sirops de plantes. Il lui arrive parfois de faire profiter le groupe de sa production d’œufs ou de cerises. Que de l’informel, sans contrat écrit avec les agriculteurs. La coop Miam Miam tient à la liberté. Malgré tout, la charte adoptée en début d’année pourrait ne sélectionner que les consommateurs motivés, voire militants. Au-delà du seul côté pratique des em-plettes collectives.

olino, chips et autres snacks : le régime alimentaire des résidents universitaires n'est pas des plus équilibrés. Pourtant, trois asso’ motivées ont créé des ponts avec des producteurs, histoire d'introduire des légumes frais et locaux dans les assiettes de leurs potes de promo. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Retrouvez cet article dans son intégralité dans la magazine numéro 3. Paniers Piano :

XoXo XoXo XoXoXoXo XoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXo XoXoXoXoXoXoXoXoXoXo À Montpellier : oXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoX. À Béziers (34) : oXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoXoX

Amap Papillons, le mar., parking de la fac de sciences de Montpellier, devant l’Ouvre-Tête, amap.papillons@gmail.com Amap Énergie citoyenne :

Pain et fromages de chèvre 18 € (pour 4). Sans engrais, sans pesticides, sans OGM. Distribution le lun. à 19 h en salle CE4. À Perpignan : http://energiecitoyenne.free.fr

Groupements d’achats

Retrouvez dans cet article : Lien privilégié avec un producteur et transparence.

- Les groupements d’achats. - Les producteurs à la rescousse des étudiants.

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À Viols-le-fort (34), Coop Miam-Miam, coordonnées non communiquées.

À Montpellier, le Raar-es (Réseau autogéré d’achats réfléchis), qui échange ses « charmandises » – jus de fruits, « café rebelle zapatiste », fromages, et autres produits d’épicerie engagée, mais aussi lampes, paniers, tissus…

Réunion tous les 1ers jeudis du mois à 18 h 30 à la librairie Scrupule, 26, rue du Faubourg Figuerolles, www.alternatives34.ouvaton.org

À Alès (30), projet de groupement d’achat à la Fourmilière : réunions ouvertes à tous les 1ers et 3es jeudis de

chaque mois à 19 h. h Collectif créatif cévenol, 1188 av. des FrèresLumière, 06 69 55 40 80, contact@collectifcreatifcevenol.org

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010


La carte

Mende

Localisez toutes les bonnes adresses du dossier Alès

Nîmes

Montpellier

Béziers

Carcassonne

Narbonne Panier paysan : voir p. 16, et sur www.bio34.com Zone de livraisons des paniers sur le web : voir p. 17. Perpignan

Jardin de Cocagne et zones de livraison : voir page 19. Amap : voir pp. 21-22. Les listes et localisation ne sont pas toujours exhaustives. N’hésitez pas à nous signaler d’autres bonnes adresses.

La panoplie du croqueur de carottes Le livre de recettes

Le lombricomposteur Têtes, queues et mauvaises feuilles de légumes : bon appétit les vers de terre ! Pour faire disparaître nos déchets « organiques » (356 kg / an / pers.), on connaissait le composteur… mais en appartement, pas évident. Sur un mètre carré, le lombricomposteur digère votre poubelle à travers ses deux ou trois étages de vers (500 g pour 2 pers.) et au robinet, vous récupérez de l’engrais liquide concentré, parfait pour donner aux jardiniers ! 100 à 200 €.

Ne vous prenez plus le chou ! Ce bouquin de cuisine spécial néophytes avec de « vraies » photos pas à pas, nous donne les clés de quatre à cinq recettes pour chacun des 20 principaux légumes d’un panier. Avec des astuces pour les couper, les vider, les conserver ainsi que des infos sur leurs qualités nutritionnelles.

- Une carte pour localiser les initiatives du dossier.sse à légume

À Pézenas (34) : Vers la Terre, ZA les Aires, rue Pierre David, 04 67 31 75 23, www.verslaterre.fr À Clapiers (34) : LombriTek, Cap Alpha, 04 67 02 87 72, www.lombritek.com À Saint-Laurent-la-Vernède (30) : La Fabrique à Ver, rue du Fort, 04 66 72 85 53, www.dyn-agri.fr ©R

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Le filet design

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Adoptez un hérisson ! Cette brosse en fibre de coco éradique terre, pesticides s’il faut, et bestiaux invisibles de vos patates et carottes, jusque dans les crevasses. Le must pour éviter la corvée d’épluchage, et garder tous les minéraux, fibres, vitamines concentrés sous la peau (jusqu’à 25 %). Un plaisir ! À utiliser dans un bain d’eau et, pour les agrumes, rajouter une goutte de liquide vaisselle écologique.

Pour aller chercher vos légumes ou les emmener au boulot, rien de tel qu’un filet à provisions ou qu’un cabas revisité… en bâche de camion récupérée. Sakafilet (22 €) et Sakaba (79 €), en modèle unique, de l’écodesign Réversible.

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(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

Plus efficace que la brosse longue, et disponible dans les magasins bio. 3 à 5 €. Le

À Montpellier : chez Art’Maniac 6 rue Bonnier-d’Alco (Préf.), 04 67 92 22 18. À Perpignan : chez Kulteco, 26 rue Rempart-Villeneuve, 04 68 80 23 39. Ou sur le web : www.reversible.fr

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© Leïla Pichoir

© Vers la Terre

- Des zooms conso sur des accessoires rigolos.

Que faire de simple aujourd’hui avec des légumes frais ?, ? éd. Chronoprint, 2007, 15 €, points de vente sur www.leslegumesfrais.fr Existe aussi pour les fruits.

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Les 14 et 21 mars, nous allons élire une (nouvelle ?) équipe aux manettes de notre région. Quelle vision de l'économie et de l'écologie locale veut-on défendre ? Au milieu de l'imbroglio politicien, (A)typiques tente de démêler l'essentiel des enjeux de territoire. Logement, transports, agriculture, énergie, tourisme, formation : les stratégies peuvent faire la différence en profondeur, et sur la durée. Regards.

[ Texte Raquel Hadida ]

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VOTER

pour quoi À

la fois la plus pauvre et la plus attractive, la plus divisée pour le PS et la plus unie pour la gauche radicale : sans jeu de mots, notre région est atypique. Avec 12,7 % de chômage, et des indicateurs de richesse et de santé sociale 1 au plus bas, elle garantie aussi les plus bas salaires de l'espace français métropolitain. Le Languedoc -Roussillon est loin d’être devenu la quatrième région de France, malgré les promesses de l'équipe sortante, malgré son « inscription dans la compétition internationale ». Parallèlement, notre « Sud de France » bat aussi des records démographiques : chaque mois, plus de 1 500 nouveaux habitants se pressent vers le soleil. Une explosion de population qui lance de nombreux défis en terme de qualité de vie : comme l'habitat urbain s'étale, le sol devient une denrée rare. Ainsi l'installation agricole devient difficile, et les prix des loyers grimpent, alors même qu'il faut former et créer de l'emploi pour plus de monde. Un monde qui demande des équipements publics, qui génère plus de déchets et d'eaux usées… De plus en plus éloignée de son lieu de travail, cette population nécessite des transports adaptés : le TER littoral est surchargé, et la route génère 60 % des émissions de CO2 (le double de la moyenne nationale), entraînant

RAYMOND COUDERC

©DR

ÉLECTIONS RÉGIONALES

© Raquel Hadida

© Richard Villalon-Fotolia.com

LA QUESTION QUI TUE

PATRICE DREVET

?

Pour, ou contre ? Maintena (A)typiques mène l’enquêt et d’actualité, au delà des p Attention, c’est une QUEST

1

Voir www.idies.org

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010


Qui a-t-on rencontré ?

HÉLÈNE MANDROUX

GEORGES FRÊCHE

J.-LOUIS ROUMÉGAS

© Raquel Hadida

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© Ville de Montpellier

Outre un ingénieur et un chercheur en politique publique, pour réaliser cet article, nous avons rencontré France Jamet (FN, www.fn-languedocroussillon.com), JeanLouis Roumégas (Europe Écologie, http://languedoc-roussillon.regions-europeecologie.fr), Raymond Couderc (UMP, www.laregion2010.fr), René Révol (Gauche antilibérale, www.agauchemaintenant.fr) ainsi que Xavier Marchand, citoyen investi sur sa liste À Gauche maintenant. En revanche, n'ayant pu rencontrer Georges Frêche (Div G) malgré nos multiples sollicitations, nous nous sommes appuyés sur une revue de presse ainsi que sur son site internet, www.languedocroussillon2010.fr Alors que Marc Dufour (Modem), renonçait à créer une liste peu avant notre bouclage, Hélène Mandroux (www. parti-socialiste.fr) s'est décidée à en créer une, mais trop tard pour que nous puissions connaître son programme. Malgré tout notre respect pour les autres listes, nos ressources humaines ne nous ont pas permis de solliciter Patrice Drevet (Écologiste indépendant, www.patricedrevet.com), Christian Jeanjean (Union républicaine populaire, www.jeanjean2010.com), Jean-Claude JeanMartinez (Parti de la France, www.martinezlavie.com), www.martinezlavie.com) ni Liberto Plana (Lutte ouvrière, www.lutteouvriere.org).

FRANCE JAMET

CHRISTIAN JEANJEAN EAN

RENÉ RÉVOL

VOTER OU NE PAS VOTER ?

« S’abstenir au premier tour, c’est renoncer à faire valoir ses choix et à dire quoi que ce soit » EMMANUEL NÉGRIER, CHERCHEUR EN SCIENCES POLITIQUES

problèmes de pollution de l'air et de circulation… Pour Emmanuel Négrier, chercheur CNRS en politiques publiques à Montpellier : « Attractive, la région est une cible de choix pour les tendances les plus libérales de l’urbanisation où résidences gardées et lotissements standardisés se multiplient, pendant que l'accès à un logement devient difficile. Ce scénario comporte des risques sociétaux importants : les populations moins aisées s’éloignent du centre-ville pour trouver moins cher, là où il y a peu d'espace public. Le lien social se distend, et l'isolement s'ajoute à la précarité : les personnes deviennent plus vulnérables. La mécanique sociale est cassée. Pour la droite comme la gauche, c'est un véritable enjeu économique et politique. » La concentration dans l'aire de Montpellier induit une fracture entre la capitale, censée « tirer toute la région », et le monde rural, pendant que les zones commerciales, non contentes d'empiéter sur l'espace (voir p.14), déstructurent les commerces des bourgs et villages. Alors que la demande en énergie augmente, la région reste dépendante à 90 % de l'énergie fossile et du nucléaire. Déjà concernée par le réchauffement climatique – érosion du littoral et des lidos… – elle subit un approvisionnement en eau irrégulier, entre sécheresses et inondations. Certes, avec la viticulture et le tourisme, elle joue ses atouts. Mais la première est

en pleine crise (lire (A)typiques n°1) et le second souffre de vacanciers trop saisonniers, créant des emplois trop précaires. Vous l'aurez compris : l'équipe élue le 21 mars aura du mal à s'ennuyer.

Equilibrer le territoire Si le constat semble noir, il est partagé par l'ensemble des candidats. Pour y remédier, chacun sort ses cartes maîtresses. Quand Georges Frêche (Div G) entend développer des pôles de compétitivité dans notre « Green Valley », financer de grandes entreprises (qui peuvent délocaliser, comme Dell), des ports d'importance, des parcs d'activité, mais aussi l'export, les autres candidats appellent à un dévelop développement économique autocentré et plus coopératif, par une relocalisation de l'économie. Quand G. Frêche mise sur rayonnement le rayon nement d'une mégapole à Montpellier 2, les autres équiveulent tous développer un maillage territorial plus équi multipolaire en faveur des villes moyennes (Perpi (Perpilibré et multipolaire gnan, Narbonne, Béziers…), voire des bourgs-villes (Lodè (Lodève, Limoux, Ganges, Mende…), mais aussi de l'espace rural trop délaissé à leur goût. Comment ? En aidant les petites proxientreprises, les commerces et les services publics de proxi mité (poste, hôpital…), en bloquant l'extension des grandes

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ant, ou jamais ? te sur des enjeux de société polémiques superficielles… TION QUI TUE ! (A)typiques n° 3 / février-mars 2010

2 La Région n’est pas en mesure de nous fournir d’informations concernant l’utilisation des subventions par secteur géographique.

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LA QUESTION QUI TUE surfaces, y compris la plateforme logistique de Super-U à Clermont-l'Hérault. Car les annonces de créations d'emploi cachent souvent des destructions d'emploi plus importantes en centre-ville ou dans l'agriculture. Pour la reconquête économique et sociale des centres-villes, France Jamet (FN) propose plus de sécurité, et l'aide à l'installation des ménages français. René Révol veut inciter à l'expansion du logement social par des réserves foncières, un des fers de lance de son programme. Pour Jean-Louis Roumégas (Europe Écologie), la rénovation énergétique des logements peut être un levier de choix pour l'emploi et le social.

Les compétences de la Région ◗ Elle coordonne le développement économique par l'attribution d'aides à la création d'entreprises, à l'emploi, et développe des liens entre recherche et entreprise. ◗ Elle élabore un schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire, y compris du réseau hydraulique (depuis 2008). ◗ Elle s'occupe du transport en Train express régional (TER) (dessertes, acquisition de trains, rénovation de gares), mais aussi, plus récemment, des aéroports et des ports maritimes. ◗ Elle est responsable des lycées (bâtiment et personnel), de l'éducation spécialisée, de l'apprentissage, et des formations professionnelle et continue. ◗ Elle gère les archives et les musées régionaux. ◗ Au-delà, elle préserve et promeut l'identité de la région, ainsi que son développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique. Ce qui se traduit par des actions dans les domaines de l'agriculture, du tourisme, du bâtiment, de l'énergie, de la culture occitane et catalane, des espaces naturels…

Les régionales arrivent… Expr (A)typiques confronte pour vou © Vincent Roussillat

Se réapproprier l'énergie

Idem, au lieu de favoriser l'agriculture et la viticulture industrielle destinée à l'export, les candidats (hors-Frêche) veulent acheter des terres, ou négocier des cessions sur le terrain pour y installer de jeunes agriculteurs en location, voire créer des conservatoires viticoles (Verts et FN). Pour Jean-Louis Roumégas, « on peut installer facilement 1 000 producteurs, en maraîchage ou en élevage. Et soutenir conversion et labellisation du bio, où la région peut exceller. » Si, pour l'UMP, les circuits courts ne sont qu'une niche périurbaine, la gauche radicale, Europe Écologie, comme le FN veulent appuyer cette forme de distribution. La marque Sud de France ? Tous les candidats lui reconnaissent un intérêt à l'idée de G. Frêche promu par Alexandra Rosenfeld, à condition qu'elle ne s'applique que sur des produits à forte typicité, strictement produits dans la région, « et non des ananas, ou des salades d'Espagne conditionnées à Perpignan »,» se désole Raymond Couderc. Mais pour produire, encore faut-il rendre l'eau disponible. C'est le grand projet Aqua Domitia promulgué par Georges Frêche, pour conduire l'eau du Rhône jusque dans l'Aude et les P-O. Les autres candidats l’accusent de ne pas être finançable, de dilapider l'eau pour la vendre à l'Espagne, et d'être un moyen d'imposer une gestion de l'eau totalement privée et opaque. À l'inverse, René Révol tient à un service public de l'eau, aidant les communes à la remunicipaliser et proposant des tarifs incitatifs (une base gratuite et la consommation abusive surtaxée).

Retrouvez dans cet article :

Côté énergie, tous veulent favoriser la formation en énergies renouvelables et la fabrication locale de panneaux solaires, en encourageant le solaire sur les bâtiments publics ou les décharges (UMP), tout en redoutant la surenchère sur les terres agricoles. France Jamet refuse de subventionner leur installation « qui profite aux revenus élevés » et R. Couderc se veut prudent sur l'éolien, alors que J.-L. Roumégas opterait pour le vent (deux centrales off-shores, et trente sites « moyens » de 20-30 éoliennes). Sans pour autant délaisser l'énergie de la biomasse – bois, marc de raisin – en finançant les collectivités se dotant de chaufferies au bois (G. Frêche), mais aussi en investissant dans des filières locales de production de bois de chauffage en granulés ou copeaux (J.-L. Roumégas). Ce dernier souhaite un service transversal de montage de projets pour maîtriser l'énergie dans les bâtiments collectifs. René Révol veut créer une agence régionale aidant les collectivités à produire leur propre énergie. Tous deux proposent une réappropriation citoyenne par le biais de coopératives – à la place de structures appartenant à des fonds de pension.

- Un point sur la situation actuelle de notre région. - Un aperçu du programme de vos candidats. Des répon Qu’en sera-t-il de l’emploi ? Quelles dynamiques de terri Comment gérer le développement des énergies renouve - La polémique « Georges Frêche » : l’arbre qui cache la f - Sous quel régime vivons-nous ? - L’union de la Gauche anti-libérale, une création citoyen

Si R. Couderc reste prudent sur les éoliennes (ici à Aumelas), J.-L. Roumégas veut les développer. Selon R. Révol, l’énergie doit être aux citoyens. © Leïla Pichoir

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Pour créer une solidarité entre le rural et l'urbain, tous proposent le développement du télétravail et du très haut débit. Mais surtout une politique ambitieuse de transports. Si Georges Frêche pousse le doublement de l'A9 tout en mettant en ligne un site de covoiturage, les autres veulent augmenter le budget du TER, la cadence de la ligne NîmesPerpignan (chaque 20 min. ou ½ h), moderniser

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

© Jean-Louis Jean-Louis Zimmermann-Lic. Zimmermann-Lic. Creative Creative commons commons ©

Remailler l'espace


Démocratie ou dictature ?

© DR

La polémique médiatique n'est pas toujours où l'on pense À en juger par sa volonté de faire venir la société israëlienne Agrexco – import de produits des colonies israëliennes en Palestine – (voir (A)typiques n°2), Georges Frêche a beau utiliser des méthodes populistes, il semble, en revanche loin d'être antisémite. Ainsi le prétexte 1 « peu catholique » dégoté par l'État-Major du PS pour installer une liste concurrente, menée par la mairesse de Montpellier, Hélène Mandroux, ne convainc pas. Pis, il légitime des étalages pro-frêchistes dans les quotidiens et les hebdos locaux, indécemment dévolus à sa cause, tout comme une grande partie de la population, alors qu'il indique lui-même que « les électeurs sont des cons, ». c'est pour ça qu'ils votent pour moi ». Le même fameux article de l'Express ressortait pourtant un autre fait plus intéressant : la main-mise de Georges Frêche sur la presse locale. En cas d'articles désagréables, la Région pourrait faire perdre à Midi Libre la manne publicitaire et partenariale qu’elle lui accorde (1,2 millions d'euros en 2008), ce que Georges Frêche a fait en 2006, pendant huit mois. Carotte et bâton. En étalant toujours ses projets et son portrait en double-page, les Gazettes de Montpellier, Sète et Nîmes font, elles, peu d'efforts pour dissimuler leur allégeance 2. Le 20 janvier dernier, tous les journaux titraient sur un sondage donnant Georges Frêche gagnant dans tous les cas de figure. En petit était mentionné la source : « Sondage TNS/Sofres pour le compte du Parti socialiste… », plus précisément la fédération de l'Hérault qui soutient G. Frêche. Journalistes et citoyens, jusqu'où nous laisser sciemment manipuler ?

Discutons « gouvernance » de la Région : tous les candidats (sauf un) semblent parler d'une même voix. Ils comparent le pouvoir actuel à la dictature d'un roi « qui a sa cour, ses dépenses somptuaires, qui coupe, tranche et envoie croupir dans les geôles celui qui ne lui porte pas allégeance absolue ». Aucun espace d'expression à gauche comme à droite : selon des témoignages d'élus, l'autocratie est assurée, y compris en conseil régional. Tous les candidats fustigent le clientélisme et le copinage comme méthodes de l'actuel président, qui biaisent toute la vie de la région : selon eux, l'esssentiel des subventions à une commune ou à un festival ne se décident pas sur la qualité du projet, mais selon la préférence politique du porteur de projet. Tous se disent attérés devant le coût de la politique de communication qualifiée de « propagande » – près d'un million d'euros – et des Maisons du Languedoc-Roussillon à New-York et à Pékin, dispendieuses en frais de bouche et de transport, et à la rentabilité quasi-nulle. Plus largement, tous refusent la propension du pouvoir actuel à « aider les forts, pas les faibles ». Autrement dit, tout donner pour la mégalopole montpelliéraine au détriment des zones périphériques ou plus rurales de la région, © Wolfgang Staudt--Lic. Creative comm ons préférer les grands projets aux nécessaires « pissotières » – réparation de toits, épuration des eaux –, vouloir financer des hôtels 5 étoiles et des marinas sur l'étang de Thau, et se lancer dans une vaine compétition avec Toulouse, Marseille ou Barcelone. Fantasme de super-agglo et vitrines de prestige : de quoi torpiller l'économie régionale… « surtout que Georges Frêche méconnaît souvent les réalités du terrain, comme en achetant un parc d'activité à Sallèles-d'Aude, en zone inondable, loin des routes, qui reste une friche… » dénonce Raymond Couderc (UMP). Mais que proposent-ils ? « Une présidence plus modeste, en phase avec les besoins de la population. Être à l'écoute des acteurs locaux – collectivités, associations… –, favoriser la concertation, sans grand-messe, et ne pas décider du 9 ème étage du Conseil Régional. La présidence, c'est de l'animation d'équipe ! » assurent-ils de concert. Quand à la consultation directe des citoyens : si Raymond Couderc n'irait pas jusque-là, sur les grands enjeux régionaux, René Révol (G) et France Jamet (FN) envisagent des référendums d'initiative populaire, ou des « votations citoyennes ».

rimez-vous dans les urnes !

us les opinions des candidats.

nses aux questions que vous vous posez : itoire privilégier ? elables ? Gauche rouge et verte : une unité exceptionnelle forêt. 1 Georges Frêche trouve que Laurent Fabius a une « tronche pas catholique » indique un article de l'Express du 28 janvier. En matière de dérapage verbal, on lui connaît bien pire… 2 Et nous ? Lisez l'édito p.3.

I

+ d'infos sur la gouvernance de la Région avec les compte-rendus et analyses de Montpellier Journal www.montpellier-journal.fr

ls ont du mal à se donner la main en national, mais ici, ils sont unis sur la liste « À gauche maintenant ! », menée par René Révol, le maire de Clapiers. Le Languedoc-Roussillon est l’une des rares régions où le Front de Gauche 1 et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ont réussi à s'allier pleinement 2 en incluant des mouvements citoyens – les Alternatifs, les Objecteurs de Croissance et les Collectifs unitaires pour une alternative au libéralisme (CUAL). Désormais, « on apprend à travailler ensemble, à se remplacer l'un l'autre, et, au-delà des militants, l'unité nous rend plus crédibles » confie René Révol après un meeting de 3 500 personnes. Au second tour, la liste est prête à fusionner avec Europe Écologie, mais aussi avec la liste PS d’Hélène Mandroux. Ce sont des citoyens, originaires de tous horizons politiques, syndicaux et associatifs qui ont réussi l'alchimie. Au sein de la récente Fédération pour une Alternative sociale et écologique (FASE), ces derniers ont activement oeuvré pour l'unité. Parmi eux, Xavier Marchand, professeur d'histoire à Mèze et coordinateur de la campagne : « Sur les programmes, en une © Raquel Hadida

nne.

demi-heure, tout le monde était d'accord. Ce sont plutôt des différences dans les pratiques politiques, les alliances, les têtes de liste, qui nous ont donné du fil à retordre dans les négociations. » L'idée de la FASE ? Faire de la politique autrement : « Les partis sont des outils qui n'ont jamais rien changé en soi. La plupart des citoyens, y compris des militants pensent que "la politique, ça pue“, que ces querelles de chapelle sont stériles. Ils ne s'impliqueront donc dans la politique que si les partis arrivent à s'entendre entre eux, mais aussi avec les associations, les syndicats, sur transfor le même plan, et dans une perspective de transformation sociale ! » L'unité semble inatteignable au niveau national ? Au fil des luttes, la gauche anticapitaliste du Languedoc-Roussillon se fait laboratoire politique. Au sens large. En savoir plus : FASE Languedoc-Roussillon, www.fase-lr.fr

1 Le Front de Gauche regroupe déjà le Parti communiste français PCF, le Parti de gauche PG (Mélenchon) et la Gauche unitaire, sous l'égide de Mélenchon. 2 Deux autres listes unitaires : en Limousin et en Aquitaine (où le NPA ne participe qu’en partie)

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LA QUESTION QUI TUE

Comment construire une Écorégion ?

les lignes de train secondaires (Alès-Langogne, BéziersClermont…), voire réhabiliter des lignes abandonnées (Lodève…), créer une police ferroviaire (FN), ou des extensions de tramway autour de Montpellier (EE3). Pour le rendre attractif, Georges Frêche propose le TER à 1 €, René Révol le veut totalement gratuit pour les jeunes, les actifs et les demandeurs d'emploi (70 millions d'euros) car « les 1 € ne paieront pas les frais de contrôle… ». Alors que Georges Frêche est prêt à sortir 300 millions d'euros des poches régionales pour financer la Ligne à grande vitesse quasi-totalité, (LGV) en quasitotalité, les autres candidats entendent renégocier avec l'État pour obtenir un concours de sa part. Sur le port de Sète, au lieu de faire venir Agrexco (lire (A)typiques n°2), René Révol préfère investir dans un pôle multimodal privilégiant le ferroutage. J.-L. Roumégas veut arrêter d’aider les lignes intérieures, R. Révol entend fermer les lignes aériennes low-cost, alors que Raymond Couderc veut les dynamiser tout en couvrant les équipements touristiques, afin de jouer la carte du touquatre-saisons risme « quatresaisons » d'une clientèle nord-européenne. Georges Frêche vise à financer des écofestivals, mais surtout un tourisme luxueux et bétonné (ports de plaisance, locations en littoral, et grands projets), à l'inverse des autres, qui aspirent à développer l'écotourisme d'arrière-pays – gîtes, chambres d'hôte, chemins de randonnées, activités de pleine nature –, tout en contrecarrant l'exploitation des saisonniers par un label de qualité (G3).

Soutenir l'emploi solidaire Pour la formation, G. Frêche imagine un fonds d'urgence et une aide au permis de conduire pour les apprentis démunis, mais aussi un ordinateur portable gratuit pour les élèves. René Révol est prêt à braver la loi Borloo (qui oblige à mettre en concurrence les acteurs du marché de la formation) en créant un service public de formation professionnelle, pour « investir dans la qualité au lieu du moins-disant social »».. Pour accompagner les entreprises, ils proposent tous des outils facilitant le micro crédit, en partenariat avec la Banque de France et les fonds privés (UMP) ou totalement indépendants des banques privées (G). G. Frêche propose un guichet unique TPE-PME, un réseau des cadres en appui, et une agence d'ingénierie pour les grands projets, J.-L. Roumégas, un chèque à l'emploi pour l'économie sociale et solidaire, France Jamet un viager économique cautionné par la Région pour favoriser les reprises d'activité. Face à la politique nationale, cette dernière désire améliorer la sécurité, alors que la gauche radicale créerait des observatoires régionaux sur les pratiques d'expulsion et de discrimination des immigrés par les Préfectures, sur les atteintes aux libertés publiques, et sur l'égalité hommes-femmes. À vos bulletins !

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EE = Europe Écologie, G = liste de rassemblement À gauche maintenant.

I

ngénieur du bureau d'études Ecorégion Concept et Territoires, Emmanuel Bailly ne connaît pas spécifiquement le Languedoc-Roussillon. Mais son approche d'une région comme un écosystème, tel une « cellule » vivante avec ses structures et son métabolisme apparaît innovante et porteuse d'avenir. En quoi les programmes politiques classiques pêchent-ils ? Tous les politiques font les mêmes constats, et interprètent selon leur tendance : la droite va chercher du côté du libre-échange sans limite, la gauche traditionnelle dans le social quitte à se mettre une balle dans le pied, l'extrême-droite dans la protection de l'identité impliquant la xénophobie. Ils proposent tous un « catalogue de La Redoute », secteur par secteur, saupoudré d'opportunisme écologique. lls s'entêtent dans des « monosolutions monosolutions » préconçues, au lieu d'imaginer de la diversité, de la complexité. Au lieu d'arracher des vignes ou de dépenser des sommes folles en communication pour sauver la filière, on pourrait faire du raisin de table – au lieu de l'importer d'Italie –, de l'alcool comme énergie de demain, des polyphénols pour enrichir le sol… Au lieu de casser les bâteaux de pêche et de perdre le savoir-faire, les pêcheurs pourraient être revalorisés pour surveiller la biodiversité marine… Il faut imaginer d'autres modes de richesses : avec des monnaies locales, des filières de récupération, et surtout en relocalisant l'alimentation et l'économie en général. Subventionner l'exportation, c'est le symbole de la bêtise pour un politique, cela signifie qu'il ne connaît pas sa région.

Retrouvez dans cet article :

© Sylvain Fabre

Le tourisme vert (ici en HautLanguedoc), une carte à jouer pour la région ?

3

Une région qui développe un maximum d'autonomie et qui anticipe les risques pour le bien-être social et écologique, c'est le concept d'« Écorégion » développé par Emmanuel Bailly.

Emmanuel Bailly, vous éclaire sur l’intérêt et le fonctionnement d’une éco-région plus autonome.

Quelle vision adopter, selon vous ? Il faut regarder la région comme un écosystème et rechercher un maximum d'autonomie du territoire : la région est une échelle tout à fait pertinente pour cela. En concertation avec les acteurs locaux, il s'agit de planifier de façon stratégique les capacités de productions, les filières de commercialisation, etc., en fonction des besoins de la population présente… mais aussi future, pour éviter les réactions d'exclusion, du type « Ils nous prennent le pain de la bouche ! » Et ce, tout en gérant les risques climatiques (anticiper sécheresses, montée des eaux, tempêtes, inondations, surneige…), énergétiques (flambée du coût de l'énergie), alimentaires (difficultés d'approvision nement), sanitaires d'approvisionnement), (produits toxiques, remontée des insectes vers le Nord). Tout est à revoir.

OK, on commence par quoi ? On définit un régime alimentaire « type », souhaitable, selon des indicateurs de santé publique (diabète, obésité), en respectant les pratiques culinaires locales. Multiplié par la population (future), cela définit des besoins en produits de première nécessité. Pour les couvrir à 80 % par la production locale, il faut développer la capacité de production régionale. Ce qui implique de doubler le nombre de paysans – donc de « relocaliser » des urbains sur les terres –, de redonner des terres, d'aider l'installation pour produire ce qui manque, et avec des modes de culture plus écologiques. Il s'agit ensuite de réorréor ganiser la transformation – à la ferme par ex. – et les filières courtes pour la restaurarestaura tion collective et les particuliers – amaps, jardins de cocagne (voir dossier p.13). p.13) Tout cela est déjà « bricolé » aujourd'hui, mais sans cohérence au niveau de la répartition dans l'espace, de la mutualisation de la main-d'oeuvre… On n'est pas obligés de concentrer tout le monde en ville : le « mitage » de l'espace peut être fait de façon intelligente, en remaillant le territoire avec des jardins collectifs et des maisons moins énergivores, dont l'architecture s'adapte aux risques climatiques. Mais la relocalisation, ça donne du travail ? Oui, rien que l’emploi agricole et lié à l’alimentation implique de repenser d'une part des formations, des pluriactivités, des reconversions, donc le modèle éducatif, tout au long de la vie. L'emploi créé ainsi n'est plus délocalisable en Asie et peut être redistribué. Il faut donc construire une économie sociale et solidaire, moins hiérarchique, et où les projets et les envies de chacun sont pris en compte et permettent l'acceptation des projets des autres et des collectivités. C'est difficile d'imposer une éolienne à une personne au chômage…une question de reconnaissance sociale ! En savoir plus : http://ecoregion.fr Terres d’avenir, pour un mode de vie durable, avec P. Desbrosses et T. Nghiem (éd. Alphée, 2007). L’appel d’associations aux candidats Alimentons nos régions, www.alimentons-les-regions.fr

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ON A LE CHOIX Du mal à faire confiance à votre banque ? Optez pour des enseignes et des placements transparents qui n’utilisent pas vos économies pour mieux détruire environnement et droits humains. Un levier d’action simple, éthique et efficace.

BANQUES

[ Texte Raquel Hadida ] [ Illustration Vincent Roussillat ]

Décidez où va votre argent L

a banque, comment ça marche ? L’argent de nos comptes bancaires ne reste pas au chaud dans un coffre. 90 à 97 % sont prêtés à des particuliers et surtout des entreprises pour financer des projets. Réinjecté dans l’économie à chaque échange marchand, l’argent qui circule devient, en France, trois fois plus important que celui des comptes bancaires… bancaires… Aux agences bancaires, la plupart des enseignes superposent un service de « gestion

de portefeuille » et une « banque d’affaires » pour financer les grandes entreprises. Et c’est souvent là où le bas de laine blesse. Changer de banque, c’est facile ? Oui, surtout depuis que la nouvelle banque doit se charger de transférer vos virements et prélèvements sur votre compte. Ouvrez le nouveau compte, vérifiez que tous vos chèques ont été débités avant de clôturer l’ancien, et profitez-en pour indiquer les raisons de votre départ.

Ne vous laissez pas avoir ! « Faîtes un geste pour l’environnement, refusez le reçu bancaire ! » nous proposent les distributeurs ornés de coccinelles. Restez critique face à cette bonne conscience à peu de frais. Les actions « environnement » affichées par les banques (tri du papier, rapport « développement durable »…) servent surtout leur image de marque : par les projets qu’elles financent (voir « Les + controversées »), elles émettent indirectement 1 000 fois plus de CO2 que leurs agences… elles ont donc un impact 3 fois plus fort que la France entière ! Le Livret « Développement durable » porte mal son nom : il ne sert qu’à 10 % aux éco-prêts, le reste étant indentique à l’ancien Codévi. Des associations essaient de pousser l’Europe à créer un « livret climat » pour répondre aux besoins en économies d’énergie et énergies renouvelables.

Vivre sans multinationales, c’est possible ? Repérez les boîtes… qui ne vous mettent + Web pas en boîte !

La a Banque postale est traditionneltraditionnel lement celle qui accepte ses clients sans conditions de res ressources et elle n’a pas d’actions à l’international. Mais avec la restructuration de La Poste, ça peut changer. Les

+

La Société générale, BNP Paribas, le Crédit C agricoleNon contentes d’être présentes dans les paradis fiscaux, ces banques financent, essentiellement dans les pays du Sud, barrages, mines, oléoducs, bombes à sous-munitions et antipersonnel, extraction de pétrole, de charbon ou de gaz, nucléaire, agrocarburants agrocarburants ou encore armement, selon les Amis de la terre 1. Le point commun de tous ces projets ? Non seulement ils épuisent les ressources énergétiques fossiles et mettent en péril le climat, mais localement, ils déstabilisent des populations (destruction de la forêt où vit une tribu de 8 000 personnes en Inde, déplacement de 78 000 Kurdes en Turquie par un barrage), font peser des risques sur elles (une centrale nucléaire sur une zone sismique en Bulgarie, nombreuses pollutions aux produits toxiques) et menacent l’environnement (projet gazier à Sakhaline en Russie éradiquant les baleines grises). Si de nombreux acteurs financiers se retirent désormais de ces projets, nos trois banques françaises persistent. Ce qui revient à avaliser corruptions et viols de lois internationales, à valider l’emprisonnement et le harcèlement de citoyens qui tentent, là-bas, de faire respecter leurs droits et leur vie.

◗ www.financeresponsable.org www. argentsale.org ◗ Où placer son argent solidaire et éthique ? Placements « partage », « responsables » ou « verts » : informez-vous avant d’investir, en suivant par exemple les labels Novethic et Finansol. ◗ Qui analyse les activités des banques ? ◗1 Le guide des Amis de la Terre : Comment choisir ma banque ?

Banque populaire, Caisse d’épargne, Crédit mutuel-CIC et Crédit coopératif sont des banques du secteur de l’économie sociale et solidaire qui ont peu d’activités à l’international. Les deux premières ont toutefois créé une filiale commune, commune, Natixis, qui s’est lancée dans des affaires controversées et étidans un fiasco financier. La Caisse d’épargne offre un éti quetage de ses placements selon les risques financiers, la responsabilité sociale, environnementale et climatique. Le Crédit coopératif est la banque des associations, coopé coopératives (supermarchés compris) et mutuelles. Elle propose de nombreux placements éthiques.

Retrouvez dans cet article : La

a Nef. Société coopérative de finances solidaires, la Nef s’est donné pour mission de soutenir des projets exclusivement liés aux domaines environnemen environnementaux, sociaux et culturels (dont (A)typiques, voir p. 3). C’est le seul acteur financier à décrire de façon transparente tous les projets qu’il a financés dans l’année. Elle va se regrouper avec d’autres acteurs (en Italie, par ex.) pour former une banque éthique européenne d’ici 2011. La Nef propose des livrets d’épargne, mais l’ouverture d’un compte courant s’effectue en partenariat avec les agences du Crédit coopératif.

- Les banques et leurs secrets : les plus controversées, les plus coopératives, la plus éthique. - Les bons plans pour rester maître de ses économies, les adresses dans la région. MERCI À YANN Y LOUVEL, RESPONSABLE FINANCE AUX AMIS DE LA TERRE, AINSI QU’À ’À JEAN-LOUIS BÉZERT, CONSEILLER INDÉPENDANT EN PLACEMENTS ÉTHIQUES À BÉZOUCE (30), 04 66 75 64 26, www.epargne.equitable.over-blog.fr

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La Nef, 114, bd du 11-Novembre-1918, 69 626 Villeurbanne Cedex, 0811 90 11 90, www.lanef.com Crédit coopératif : www.credit-cooperatif.coop À Montpellier (34), 8 bd Victor-Hugo, 04 67 06 18 18. À Carcassonne (11), 8 place Davilla, 04 68 10 26 00. À Nîmes (30), 49 av. Jean-Jaurès, 04 66 36 31 21.

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territoires

Guillaume Fréchet

À fleur de plumes

U

ne tache blanche entre les ailes : c’est l’aigle de Bonelli. Au-dessus de lui, la lunette pointe sur deux amas de branchages entassés sur un mètre de haut, dans un creux à flanc de falaise. Des nids qu’il réutilise périodiquement, pour la ponte en février et jusqu’à l’envol des aiglons, mi-juin. Trop souvent électrocuté sur les lignes à haute tension, cet aigle méditerranéen se fait rare : les trois couples des gorges du Gardon font figure de joyaux. C’est pour cela que « la reproduction ne doit pas échouer, nous en sommes responsables »,» appuie l’ornithologue Guillaume Fréchet. Mais comme les deux couples de vautours percnoptères – des charognards migrateurs de la taille d’une poule – ou les circaètes jean-le-blanc qui ne pondent qu’un œuf, le fier rapace est sensible. S’il est dérangé par une présence ou un bruit inhabituels – une seule personne suffit –, il peut abandonner son nid, vouant ses aiglons à une mort certaine.

Gardon (s)

les rapaces [ Texte Raquel Hadida ] [ Photos Imajam et le Syndicat mixte des gorges du Gardon ]

Vautour percnoptère

Loisirs ou entraînements militaires : les activités humaines peuvent déranger les quelques couples d’aigles de Bonelli, de vautours percnoptères ou d’autres rapaces réfugiés dans les somptueuses gorges du Gardon. La cohabitation est-elle possible ? Sécurité civile, sportifs, bergers : le Syndicat mixte des gorges du Gardon les appelle tous à s’adapter. Vol au-dessus de nids de négociations.

Vivre ensemble

Évadez-vous à la découverte d’un Pour redresser les populations de rapaces, déjà faut-il dépasser leur mauvaise réputation de nuisibles, de voleurs de gibier, qui leur a valu tirs et empoisonnements. Mais aussi respecter les fortes exigences de ces princes de l’air, qui ont besoin d’espaces calmes. « Il n’y a que nous, Occidentaux, qui sommes capables de dire “on n’a pas besoin des vautours“, alors qu’ils recyclent les cadavres écologiquement et gratuitement. Mais notre société hygiéniste et organisée, s’exclut de la nature. Que le vautour percnoptère reste ici ou non, ce n’est pas fondamental pour l’espèce. Mais pour nous, humains, si ! Comme symbole et outil de concertation : sommes-nous capables de laisser une place aux espèces qui survivent dans les falaises, ou allons-nous les éliminer » s’interroge pour nos activités récréatives ? », Guillaume Fréchet. L’équilibre reste précaire…

géré durablement, un lieu oùexquis les activ Cadavres S plantes et d s’associent à celles des

Aigle de Bonelli

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ur les 1 500 mérinos de Philippe Bonnet, deux à trois meurent chaque semaine, naturellement. Basé à Poulx, le long des gorges du Gardon, ce berger n’est « plus obligé d’attendre jusqu’au lundi » l’équarrisseur qui mènera les cadavres jusqu’à une usine d’incinération de l’Ain. Il peut désormais les déposer sur son terrain, en pleine garrigue, à l’intérieur d’un carré grillagé de 25 m de côté, une « placette » accessible aux charognards ailés que sont les vautours percnoptères et les milans noirs. Une déro-

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Gorges du Gardon (30)

escalade, VTT, course à pied, canoë, spéléo : sauvages et abruptes, les gorges du Gardon sont un terrain de jeu rêvé pour les amateurs de loisirs de pleine nature. encore faut-il faire des compromis pour éviter de déranger l’aigle de Bonelli ou le vautour percnoptère… y compris là où il ne sont pas encore – pour leur permettre de s’y installer.

- Survol des initiatives mises Les militaires enàplace la sauvegarde l’écoutepour des piafs i des rapaces du Gardon. - Contacts et itinéraires de balades dans le Gardon. l a été objecteur de conscience ; aujourd’hui, il signe des chartes avec des généraux de l’armée. ornithologue du Syndicat mixte des gorges, Guillaume Fréchet travaille avec le camp militaire, situé le long de la rive droite du Gardon, qui rend la zone inaccessible à la fois à l’urbanisation et aux présences dérangeantes. le déclencheur de cette collaboration ? leur eur lutte commune contre l’émission « la Carte au trésor », qui projetait d’y organiser sa finale avec quatre hélicoptères. Depuis, ils s’entendent pour pro-téger les cavités à chauves-souris, déterminer le tracé des courses sportives… Côté sécurité civile, les pilotes d’héd’héîmes, dans les gorges, lico s’entraînent souvent depuis nîmes, aux vols stationnaires avec treuillages, pendant plusieurs heures. Depuis 2007, les pilotes évitent de le faire au-dessus des zones de nidification des aigles de Bonelli et, de mi-mars à mi-septembre, de celles des vautours percnoptères. et même en transit, ils conservent une altialti tude de plus de 150 m au-dessus du point culminant.

gation validée par les services vétérinaires sur huit zones des gorges du Gardon et des garrigues de lussan, plus au nord. Quatre placettes chez des éleveurs et quatre approvisionnées en direct par Guillaume Fréchet du Syndicat mixte, à partir de déchets d’abattoirs, de boucheries et de la coopérative d’élevage de chevreaux Cabri d’oc. Sa stratégie ? Créer des garde-manger fixes (et tranquilles) pour les « percs », de façon à les inciter à revenir, et finalement s’installer dans les gorges du Gardon.

Rando et sorties naturalistes Comment se balader dans les gorges du Gardon sans déranger les rapaces ?

w Balade de La Baume – Sainte-Vérédème, au cœur des gorges, menant à une chapelle romane, un moulin à eau submersible, une grotte… Départ à Sanilhac-Sagriès, sur le GR6. w Le Syndicat mixte des gorges du Gardon organise de nombreuses sorties naturalistes à la découverte des castors ou des chauves-souris, y compris de nuit. À Sainte-Anastasie, hameau de Russan : 2 rue de la Pente, 04 66 03 62 59. w Pour découvrir les oiseaux de la réserve, c’est le Centre ornithologique du Gard qui s’occupe des balades. 04 66 63 85 74, www.cogard.org

Alors des stagiaires sensibilisent les promeneurs en été, un livret informe les grimpeurs, on discute du tracé des courses, et de l’ouverture des voies d’escalade ou des grottes (pour les chauves-souris). Malgré des engagements signés, rien n’est acquis. Les plus mordus rechignent quelquefois à lâcher prise : certains grimpeurs refusent de déséquiper des voies d’escalade – utilisées par une élite – dans les zones de nidification. Quelques jours après notre visite, le Syndicat mixte a fait venir un grimpeur étranger avec sa disqueuse… Une façon de déterrer la hache de guerre ?

espace naturel vités des hommes des animaux… Une placette d’alimentation pour les charognards

© DRAC, www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr

Retrouvez Les grimpeurs ne lâchent pas prise dans cet article :

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D

Somptueuses

es méandres turquoise au milieu d’un calcaire abrupt couvert de garrigue : entre Russan et Collias, sur 20 km en amont du pont du Gard, le Gardon se fait vertigineux. Au-delà de la réserve naturelle au cœur des gorges du Gardon, ce site de 10 000 ha est classé Natura 2000 au titre de la Directive oiseaux pour ses rapaces en situation précaire, ainsi que Grand Site de France pour la préservation du paysage, de l’esprit des lieux et la participation de partenaires à la vie du site. Ce travail est mené par le Syndicat mixte des gorges du Gardon, qui regroupe dix communes ainsi que le Conseil général. Il participe à la relance du pastoralisme, restaure le bâti en pierre sèche à travers un chantier d’insertion et s’attache à protéger et faire connaître plantes et animaux du site.

MeRci À G. FRéChet, oRnItholoGUe DU SynDICAt MIxte DeS GoRGeS DU GARDon. eT à MARC leCACheUR, SPéCIAlISte De l’AIGle De BonellI AU ConSeRvAtoIRe DeS eSPACeS nAtURelS DU lAnGUeDoC-RoUSSIllon.

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s’impliquer ? ça se passe…

Embellir nos plages

DeDans

Conserves, mégots, bouts de plastique… Pas très ragoûtant pour faire bronzette. Redonnons leur vraie nature aux plages, mais aussi aux lacs et aux cours d'eau en ramassant les déchets abandonnés sur le littoral, dégradé et fragile. Avec ses Initiatives Océanes, la Surfrider Foundation coordonne les opérations bénévoles de nettoyage des plages. Pour participer à un nettoyage de printemps près de chez vous, il suffit de trouver les opérations organisées, sur le site, de s’inscrire et de se rendre au point de rendez-vous. Depuis le 1er mai dernier, les navires n'ont plus le droit de jeter leurs déchets domestiques par-dessus bord, mais chaque jour, 123 000 tonnes de déchets sont versées dans les océans, ce qui tue chaque année un million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins qui les avalent. Une bouteille en plastique jetée sur la plage mettra plusieurs siècles à disparaître. Ramasser les déchets est donc une façon d’embellir les lieux qu’on aime, tout en alertant les citoyens et les pouvoirs publics. Pas question d’oublier de s’amuser pour autant : à Sète, l’assoc’ Recycled’mod fait par art éphémère sur la plage avec exemple du land art, les déchets trouvés. En 2009, Initiatives océanes a motivé 20 000 personnes sur les côtes européennes.

Changer à petits pas Le 26 février à 20 h 30, projection de Trip à la mode de Caen et discussions, salle polyvalente de Saint-André de Sangonis (34) à 20h30. Santé nature, 06 23 01 68 96.

implique

Maternage avec Mamayaya à Nîmes

1er mars à 10 h : portage de bébé. 4 mars à 14 h : Café santé naturelle. 9 mars à 20 h : Cercle de femmes.

© Surfrider

64 rue Porte-Cancière-Prolongée, 04 66 23 96 57, www.mamayaya.org

Créatif Le 1er mars, Café des Créatifs

culturels à Montpellier, La consomm’action, avec les magazines Alfafa et (A)typiques à 19 h 30 à la Teranga, 7 rue Marioge, repas à 10 €. Sur réservation au 04 67 56 64 51.

© R.H.

P-O : Le 20 mars à Port-Vendres à 10 h et à Saint-Cyprien à 9 h Hérault : Le 18 mars à Frontignan-plage, à la voile à 9 h, le 20 mars à 10 h à Villeneuve-les-Maguelone, et à Montpellier à la maison du Lez, le 21 mars au Yacht-Club de Mèze à 14 h, et à l’étang d’Ingril à Frontignan à 9 h, h le 25 mars à la Grande Motte au Grand-Travers à 10 h.

© Surfrider

en participant à des nettoyages, des cam des consultations publiques p bio s Salon bons plans citoy forêt Le 3 mars, rencontres w Sésame au parc de la forêt à Céret (66), salle des expos de Nîmes Saint-Pierre à 18 h. Les réserves du 5 au 8 mars et naturelles de Py et de Mantet. w l’Orbio, tout 04 68 83 39 70, initiation-foret@live.fr nouveau, les 13 et 14 mars aux Tuileries loCavore Le 6 mars, près de à Bédarieux (34). Castelnaudary (11), bilan d’un www.goral-expo.com an d’alimentation locale de Stéphane Linou (voir p. 13) avec des spécialistes qui l’ont suivi.

Multipliez les sorties grâce à not 06 17 98 54 40, www.mangeonslocal.fr

spectacles, stages et événem sélectionne pour vous un co à ne manquer sous haBiter aUtreMent Les 6 et 7 mars à Saint-Jean-du-Gard (30), séminaire critique de l’urbanisme et du capitalisme. http://habiter.les-oc.info

ou 05 59 23 54 99 Infos : www.initiativesoceanes.org .com lages rnosp ecasu .pasd : www Pétition contre les macro-déchets

Bistr’eaU Les 5, 17 et 31 mars à 18 h dans la vallée de l’Orb (34), Économies d’eau au jardin et sur le territoire, www.payshlv.com

Q

ui veut faire Ispagnac-Mende tous les jours à 8 h et à 17 h ? Qui va de Nîmes à St-Hyppo ? Quelques clics, un rendez-vous sans détour, et montez en voiture Simone ! Outre les sites de covoiturage classiques, des associations locales ont mitonné ces services de mise en relation offre-demandes spécialement pour nos départements. Voisine 48 en Lozère, Agantic (basé à Ganges) pour le Gard et l'Hérault. Économies, convivialité et impact sur le climat, c'est tout bénéf': bénéf' : si vous devez parcourir 20 km pour aller au boulot, selon la calculette éco-déplacements de l'Ademe, vous dépenserez 2070 € et 500 litres de pétrole de moins en préférant le covoiturage à être seul en voiture. Du moins si vous alternez le conducteur ou établissez un défraiement équitable. Mais pour les

[ Pages réalisées par Raquel Hadida ] [ Photo d’arrière-plan Imajam ]

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associations, le covoiturage est aussi une réponse aux difficultés de déplacement en zone rurale, donc une forme de solidarité, notamment pour les personnes âgées. Et comme tout le monde n'a pas accès à internet, Voisine 48 vous transmet même les coordonnées qui vous intéressent par téléphone ! Un service de proximité ludique qui met en confiance et pourrait être mis à profit par les mairies et les entreprises pour leur plans de déplacements.

créatifs culturels à Nîmes dans la galerie Chez moi, chez toi, 9 rue Gauthier Rens. : Marie-Pierre, 06 29 55 04 08.

repas DU MonDe Le 20 mars à la salle des fêtes de Ganges (34). Cévenol, Breton ou Portoricain, partagez votre culture culinaire en cuisinant pour 20 à 30 personnes lors d’une soirée festive façon cabaret tzigane. Achat d’ingrédients pris en charge.

Vous organisez de Partagez-les avec nou Penser la ville sur notre Agend

Pour comparer l'impact de ses modes de déplacements : http://www.ademe.fr/eco-deplacements Lozère : www.voisine48.fr, 06 22 00 84 67. Hérault et Gard : www.aganticovoiture.org, 04 67 73 80 05. Sites classiques de covoiturage : www.carstops.org www.123envoiture.com www.covoiturage.fr http://fr.sitocar.com www.laroueverte.com (trajets domicile-travail) www.envoituresimone.com (billets de covoiturage) © Voisine 48

Covoiturons !

DéCroissanCe Le 18 mars, Café des

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

Agantic, 04 67 73 80 05, www.csc-agantic.fr

de l’environnement de prades-le-lez et d’olargues, les 10, 19, 22-23 février, 7, 19, 21 et 28 mars.

www.atypiqu www.herault.fr/environnement/


agenda

février / mars / avril grain De saBle Une expo sur les

gravières du 24 mars au 10 avril à la médiathèque de Gignac (34), avec jeu de rôles le 24 mars, pour mieux comprendre les enjeux écologiques et économiques des abords des fleuves.

ez-vous

Semaine sans pesticides

Du 20 au 30 mars, sorties, conférences, spectacles, portes ouvertes, pour montrer que, face aux risques inacceptables sur notre santé et notre environnement, des alternaalterna tives aux traitements chimiques existent et sont viables. Programme sur www.semaine-sans-pesticides.fr

aUtoConstrUCteUrs Le 28 mars

à Pézenas (34) : bâtir en bois, paille, chaux, chanvre, terre, pierres sèches. Gare du Nord, 04 67 94 11 24, www.atelierbiocreation.com

? Branchez-vous sur Fréquence grenouille ! 31 mai, le réseau des espaces naturels propose de nombreuses sorties autour des grenouilles, crapauds et tritons, histoire d’apprécier marais et lagunes, des espaces à la mauvaise réputation, dont les deux tiers ont disparu en un siècle.

observations, des Agrirurales mpagnes d’ong, Semainetous près de chez vous. de l’envles ironnement yens sont ici ! Programme sur www.enf-conservatoires.org

Les 26-27 février au lycée agricole de Théza, près de Perpignan (66). Créer du lien pour l’agriculture de demain, par Terres vivantes. www.rencontresagrirurales.org

végétal Le 6 avril à Alès,

conférence avec Jean-Marie Pelt à la Fourmilière (voir p.suivante).

Organisée par des étudia nts du 7 au 14 mars à Montpellier et du 13 au 21 mars à Perpignan, la semaine regorge de fies tas, d’expos, de confs’ et de projections sur les alternatives citoyennes, d’un forum associ ociaatif tif,, d’énigme, de vélo-ruti on, de théâtre de rue, d’ateli ers, et de balades. Le tout dans une démarc he ultra-cohérente qui recourre à la débrouille avec des matériaux locaux et des déc hets minimum. On est fan !

seMenCes reBelles

Le 7 avril « La biodiversité dans nos assiettes » par Pascal Poot. Salle polyvalente de Saint-André de Sangonis (34), à 20 h 30. Santé nature, 06 23 01 68 96, santenature@orange.fr

tre agenda. salons, ciné, livres, ments locaux, (a)typiques ocktail de manifestations Et aussi Dehors s aucun prétexte. MoneY MoneY Du 8 au 10 avril à Montpellier, 1ère biennale européenne de la finance responsable et durable, au Corum.

À MonTPeLLier :

L’Ouvre-tête , 06 08 68 72 13. ouvretete34@gmail.com

www.befrd.org

À PerPiGnA n n:

Bar Des sCienCes Le 4 mars à

Énergie citoyenne, 04 68 08 25 12. http://energiecitoyenne. free.fr, www.reseaugrappe.org

Montpellier : L’ économie une science en crise ? Le 1er avril : Défendre la biodiversité ?, à 20 h 30 au Baloard, 21 bd Louis Blanc, www.barsciences.fr

ça se passe…

© Énergie citoyenne

Semaine du développement durable du 1er au 7 avril : moultes manifestations raQUettes raQU ra QUettes De nUit pour changer nos comportements. www.semainedudeveloppementdurable.gouv.fr

Le 27 février à Camprieu (30), Les sommets de l’Aigoual, pour randonneurs moyens, à 18h30 à la station de ski de Prat-Peyrrot.

es événements ? us en les inscrivant durable da interactif. En complément du magazine, nous éditons un agenda hebdomadaire sur internet et par e-mail : RDV sur www.atypiques-mag.fr pour recevoir les infos ! Vous organisez un événement lié à des initiatives alternatives dans la région ? signalez-le-nous sur agenda@atypiques-mag.fr

20€, Réservation : 06 30 38 17 64.

BalaDe photo Le 6 mars à Florac (48), à 14 h à la salle communale, rue Sipple Sert, 04 66 45 01 14 .

salaDes saUvages

Le 14 mars à Corconne (30), Marche façile de 6 h, 30 € (nourriture et vin inclus). Départ 10 h « Sous le Chêne » (voir p.suiv.).

Le 20 mars à Saint-Côme (5 km N de Calvisson (30) : 35 espèces à reconnaître, cueillir, manger.

ues-mag.fr

RDV 14 h au Foyer communal, www.euziere.org

28 mars à Prades-le-Lez (34)

14 h-17 h , inscriptions au magasin Nature & Découvertes.

flor’ranDo Randos tous les mardis

(8 h 45) et dimanche (13 h 15) à Florac, Rdv parking de l’ancienne gare, 04 66 45 11 50.

aveC a ave C DeMain la terre 06 69 32 19 92, http://demainlaterre.fr

Le chauffage est dans le pré ! Le 20 mars, à 10 h à Montpeyroux (34), visite d’une maison équipée de géothermie. Au pied des éoliennes, le 27 mars à 14 h, à Aumelas.

gUarrigUes en fête Du 3 au

6 avril au Pont du Gard (30). Ateliers terroir, artistes en chemin, paysages de garrigue sur le thème de l’eau. Réserver le pique-nique fermier (13 €), 0820 903 330.

© Raquel Hadida

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

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ABONNEMENT

DANS LES PROCHAINS NUMÉROS : Campings atypiques, Le guide des restos, Créer son activité autrement.

Allez, zou ! Je m’abonne à

www.atypiques-mag.fr (A)typiques est un magazine indépendant des groupes de presse, porté par l’association EFFERV’ & SENS. Comme nous, vous êtes convaincus que c’est au niveau local que nous pouvons agir pour favoriser l’environnement, le climat social et l’économie ? Soutenez l’initiative en vous abonnant au mag ! Pour vous renseigner, ou faire un petit coucou, nous vous invitons à nous écrire sur abo@atypiques-mag.fr Je m’abonne à (A)typiques à partir du numéro 4 pendant : Un an (6 n°) en version web pour 16 €. Un an (6 n°) en version papier pour 19 € . (sur justificatif de minimas sociaux) Un an (6 n°) en version papier pour 22 €. Deux ans (12 n°) en version papier pour 40 €. Je commande des numéros à l’unité (3,80 € /mag + 2 € de port). Magazine n°1 (vins) - Quantité : Magazine n°2 (jeux) - Quantité : Vous offrez cet abonnement en cadeau ? cochez cette case Je joins un chèque à l’ordre de : EFFERV’ & SENS – 68, rue Louis-Roustan La Pointe-Courte - 34200 SÈTE

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Envoyez-nous vos petites annonces de partage, de projets, de covoiturage, d’échange de matériel, d’ateliers… mais non commerciales. Sous réserve d’espace dispo, elles paraîtront gratuitement sur cette page dans le prochain numéro.

Ateliers

www.lesavoirfaire.fr

Confiture naturelle des 4 saisons des Pyrénées audoises à Puivert (11), 20 février ou 20 mars, 72 €. Construire une yourte à Saint-Andéol de Clerguemort (48), du 22 au 26 février (et du 19 au 23 avril), 358 €.

1188, av. des Frères Lumière, Martina : 06 69 55 40 80, contact@collectifcreatifcevenol.org

CIVAM du Vidourle w 27 février et 20 mars : Cuisiner sans gluten à Marguerittes (30).

Initiation aux enduits à la chaux, aux Matériaux verts au Crès (34), 27 mars, 86 € (inscriptions aussi sur www.scopecobatir.com).

Rens. : 04 66 77 11 12.

À Paillères (30) w 27 février : Tailler les fruitiers à Pépins,

Guider les chèvres en montagne : la mise-bas et nourrir les chevreaux, à Ceilhes-et-Rocozels (34) 27-28 mars, 148 €.

06 20 16 66 86.

Jardin botanique de Durban-corbières (11) : w 3 avril de 14 h à 17 h : Les plantes sauvages comestibles – herbier de salades, confitures sauvages, 04 68 45 81 71.

Fabriquer des pommades et des huiles essentielles aux plantes sauvages à SainteCroix-Vallée-Française (48), du 1er au 3 avril, 268 €. Jardiniers de France Catherine Garnier,

Vous aimeriez nous soumettre une petite Sous le chêne annonce ? Cet espace est le vôtre. Alors n’hésitez-pas, faites-nous part de vos

MJC DE CARNON w26 26 mars à 20 h Café éco-consommation,

04 67 86 98 03, 06 12 55 48 00. Tout le programme sur http://clublocaljardiniers. site.voila.fr

www.mjcmauguiocarnon.fr

à Corconne (30). Ateliers à partir de 16 h pendant 2 h 30, en option récolte des plantesingrédients à 14 h. 20 € la séance sauf spécifié. 20 février : Cosmétique maison : crème, déo, dentifrice, 30 €. 24 février : Teinture aux pigments naturels 15 €. 27 février et 20 mars : Cuisine aux plantes de garrigue. *13 mars : Les savons de soin ou fantaisie (niveau II). 27 mars : Produits d’entretien économiques et écologiques. 3 avril : Atelier savon niveau I. 10 avril : Cuisine biolocale et repas 30 €.

w 6 mars : Cueillette de salades sauvages, 14 h à Lavérune.

Vannerie à Ispagnac (48) Tous les samedis jusqu’au 30 mars Salle du Pavillon , Mme Coubes, 04 66 44 24 64.

ASAP (Association de sensibilisation et d’action pour la planète)

à Aigues-Mortes (30) w 7 mars : Cosmétique bio, récup’ de palettes, produits d’entretien, et film : The age of stupid

projets.

Rens. : 04 66 77 15 85,

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Stages Savoir-faire et découvertes

Vous souhaitez vous abonner au magazine ? Facile ! Remplissez le bon situé sur la gauche de cette page et renvoyez-le nous par courrier ou sur Internet.

Avec le Collectif créatif cévenol, à la Fourmilière d’Alès : w Le 6 mars : stage clown. w Du 11 au 14 mars : stage d’ossature bois. w 10-11 avril : exposition et ateliers papier végétal.

(A)typiques n° 3 / février-mars 2010

à 14 h au Chalet Malbois, Rens. : 06 10 92 56 30.


Le magazine vous plaÎt ? Vous souhaiteriez vous le procurer dans sa version originale ? Retrouvez-le en vente sur notre site web. Ou chez les distributeurs, près de chez vous ! Cliquez ici pour consulter la liste des points de distribution.


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