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«NOUS ALLONS DÉFINITIVEMENT REPASSER LA BARRE DES 300’000!»

Avec à peine 226’000 nouvelles immatriculations, 2022 a été encore pire pour le marché automobile suisse que les années Corona 2020/21. Dans l’interview accordée à AUTO&Économie, le directeur d’Auto Suisse Andreas Burgener s’exprime sur les raisons de cette situation, explique pourquoi les hybrides plug-in font marche arrière et se montre confiant pour l’avenir. Interview: Mario Borri

AUTO&Économie: Comment s’est passé le début de la nouvelle année sans le président Albert Rösti?

Andreas Burgener: En fait, comme toujours. Nous avons deux viceprésidents, Donato Bochicchio de Ford et Marcel Guerry d’Emil Frey, qui ont repris sans autres les tâches présidentielles.

Y a-t-il déjà un successeur au conseiller fédéral Rösti?

Non, c’est l’affaire du comité directeur qui a déjà entamé le processus de recherche d’une solution de succession. Nous présenterons la personne en temps voulu.

Quelle est la première chose qui vous est venue à l’esprit lorsque vous avez vu les chiffres des ventes 2022?

Le chiffre total de près de 226 000 n’est évidemment pas satisfaisant. Mais compte tenu des circonstances, cela aurait pu être encore pire. Le dernier trimestre, en hausse, nous rend confiants, c’est une lueur d’espoir à l’horizon.

Comme pour 2021, vous aviez prévu 270’000 nouvelles immatriculations pour l’année dernière. Avec 226 000, cet objectif n’a pas été atteint, encore plus nettement qu’en 2021, où il n’était que de 240 000 – quelle en est la raison?

C’est surtout l’attaque de la Russie contre l’Ukraine en février qui a fortement aggravé la situation déjà tendue à l’époque en matière de livraison de pièces. En janvier et février, nous avions encore enregistré des augmentations du marché par rapport à l’année précédente – ce qui n’a plus été le cas par la suite jusqu’en septembre. Les faisceaux de câbles souvent cités en provenance des usines ukrainiennes sont soudain devenus une denrée rare, mais les employés des entreprises de soustraitance ont relancé la production en prenant d’énormes risques pour leur vie et leur intégrité physique. Les livraisons en provenance de Chine, qui n’ont cessé de s’interrompre en raison de la politique Corona dans ce pays, ont également constitué un goulot d’étranglement.

Atteindrons-nous un jour à nouveau les 300 000 nouvelles immatriculations?

Définitivement, oui. Rien que le besoin de rattrapage dû à trois ans inférieures à la moyenne depuis 2020 s’élève à environ 200’000 voitures de tourisme. Nous sommes actuellement dans une situation inhabituelle pour le secteur automobile, où nous ne pouvons pas répondre en quantité suffisante à la demande existante. Mais les temps vont à nouveau changer, même si ce n’est probablement pas encore pour cette année ou l’année prochaine.

Parmi les alternatives, ce sont surtout les véhicules purement électriques qui ont progressé sur l’ensemble de l’année – comment est-ce possible avec toutes les discussions sur la pénurie d’électricité et la menace d’interdire la recharge des voitures électriques?

La technique ne cesse de s’améliorer et a atteint un niveau qui séduit de nombreux clients. Conduire électrique est un plaisir et fonctionne parfaitement au quotidien, même si le thème de l’infrastructure de recharge reste à l’agenda, comme d’ailleurs la production d’énergie électrique durable. La croissance du marché est en outre due aux nombreux nouveaux modèles. Cette année et l’année prochaine encore, les constructeurs présenterons beaucoup de nouveautés.

Les hybrides plug-in ont perdu la partie – pourquoi?

Il est possible que de plus en plus de personnes achètent directement une voiture électrique, sans devoir s’habituer au préalable à la conduite et à la recharge régulière d’un tel véhicule avec un hybride plug­in. L’évolution rapide de la technologie en termes d’autonomie et de vitesse de chargement l’incite de toute façon. Par ailleurs, la prime à l’achat pour les hybrides rechargeables en Allemagne, qui a pris fin à la fin de l’année, pourrait également avoir eu une influence. En 2022, les immatriculations de PHEV y ont augmenté de 11%. Les parts de marché correspondantes des plug­ins ont été inférieures à la moyenne dans ce pays, avec 7,4 pour cent au quatrième trimestre – il est possible que les livraisons de véhicules aient été effectuées en priorité en Allemagne.

Quelles sont vos prévisions pour l’ensemble du marché en 2023?

Nous espérons une année de stabilisation, idéalement une légère tendance à la hausse.

Que souhaitez-vous pour le marché automobile en 2023?

Tout d’abord, je souhaite la fin de la guerre en Ukraine. Il serait alors plus facile de maîtriser les problèmes de livraison – un désagrément pour nos clientes et clients et une tâche pénible pour les concessionnaires officiels de nos membres.

Vous pouvez lire l’interview complète sur www.auto-wirtschaft.ch

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