Environnement
ÉDITION 2018 / N°28 / 600 F
ÉDITION 2018 / N°28 / 600 F
Nouvelle-Calédonie ENERGIES RENOUVELABLES
DOSSIER SPECIAL PACIFIQUE
UN OCÉAN D’OPPORTUNITÉS LE SOLAIRE COMPTE SUR SES MOUTONS TRANSPORT
LE NÉOBUS ANNONCE SON ARRIVÉE
AGRICULTURE
LE BIO VS L’AGRICULTURE RESPONSABLE
NEW !
FIND THE FULL MAGAZINE PROGRAM IN ENGLISH
BÂTIMENT
LA HQE GAGNE DU TERRAIN
KEA TRADER
ENVIRONNEMENT NOUVELLE-CALÉDONIE
UN NAVIRE DANS LA TOURMENTE
MILIEU MARIN CALÉDONIEN
NOTRE ENVIRONNEMENT EXCEPTIONNEL
GESTION DES DECHETS / MINES / FORMATION DURABLE / RECHERCHE…
La Banque de Nouvelle Calédonie partenaire des talents calédoniens
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BANQUE DE NOUVELLE CALÉDONIE SA au capital de 12 097 944 000 FCFP – RCS de Nouméa 74 B 047 688 – Ridet 047 688 001 – Siège social : 10 avenue du Maréchal Foch - BP L3 – 98 849 Nouméa Cedex – Nouvelle-Calédonie – intermédiaire en assurances – assurance professionnelle et garantie financière conformes aux articles Lp 512-6 et Lp 512-7 du Code des assurances. Tél : (687) 25 74 00 – Fax : (687) 27 41 47 – Courriel : contact@bnc.nc - Mai 2018
Environnement Nouvelle-Calédonie
EDITO
2018 - N°28
ÉDITEUR / PUBLICITÉ Sarl Azur Média
Un avenir Pacifique
Vanessa Guéroui Tél. : 77 37 32 Email : azurmedia@lagoon.nc Site : azurmedia-nc.com COORDINATION Marianne Page RÉDACTION Marianne Page, Noémie Debot-Ducloyer, Adeline Louault, Aude-Emilie Dorion, Marine Fouquet TRADUCTION Marianne Page MAQUETTE Feather Matthieu DUCAMP Tél : 97 37 63 PHOTOS DR, sauf mentions contraires Marianne Page, Adeline Louault
IMPRESSION
Imprimerie certifiée depuis 2009
l’heure où la Nouvelle-Calédonie va prendre des décisions qui engageront son avenir institutionnel, dans la continuité ou le renouveau, elle s’ancre plus profondément dans son environnement géographique. Les Calédoniens ont souvent tendance à l’oublier, ils sont entourés par un grand nombre d’états insulaires aux statuts différents : certains bénéficient de la pleine souveraineté, d’autres sont rattachés à une Nation proche ou lointaine. Membre à part entière du Forum des îles du Pacifique, depuis 2017, le territoire héberge aussi le siège de la CPS, organisation internationale réunissant 22 Etats et territoires anglophones et francophones de la région. En Nouvelle-Calédonie comme dans la grande région qui l’entoure, au cœur de la zone océanique la plus vaste du globe, les possibilités de développement sont loin d’être totalement explorées. Bassin émergent de l’innovation, le Pacifique intéresse de nouveaux investisseurs. Dans ce numéro, votre magazine Environnement consacre un dossier à ces opportunités d’investissement avec des exemples de réalisations dans des domaines tels que l’ingénierie ou le secteur bancaire. Vous y trouverez également les rubriques habituelles de votre magazine.
Bonne lecture, Marianne Page
L3 – nces.
3
SOMMAIRE
ZOOM SUR…
GESTION DE L’EAU
12
12. L ’ADN
62. U n
14. L es
séparateur à hydrocarbure, une solution fiable et durable…
64.
environnemental, un nouvel outil de suivi de la biodiversité des cours d’eau calédoniens milieux marins néo-calédoniens : des environnements d’exception ?
22. L ’expédition
Tara se penche sur nos récifs
62
DOSSIER SPÉCIAL PACIFIQUE
36
: le service international sur mesure
OROCAL à Ducos, S votre spécialiste assainissement...
36. B NC
38. S ’allier
pour exporter son savoir-faire
40. L e
Fonds Pacifique, un soutien à l’intégration régionale
42. U n
vent d’innovation souffle sur le Pacifique
ÉNERGIES RENOUVELABLES
66
66. L a
transition énergétique en marche
68. E nercal
Energies Nouvelles : les grands projets se concrétisent
72. L ’habitat
collectif autorisé à produire du solaire
46. L a
politique régionale discutée au sein du Forum
24. U ne
appli pour identifier les poissons comestibles
26. L ’ISEA,
un grand pôle de sciences exactes dans le Pacifique
28. U ne
thèse participative sur les raies manta
30. L es
biotechnologies appliquées à la cosmétique
48. L a
CPS : 70 ans d’activité dans le Pacifique
50. L a
CPS peut intervenir dans tous les secteurs,
interview de Cameron Diver, directeur général adjoint de la CPS 58. L a
Calédonienne des Eaux exporte son savoir-faire dans le Pacifique
74. D es
moutons pour l’entretien du parc photovoltaïque
76. Y até
aura sa ferme éolienne en 2019
32. K ea
Trader : un navire qui fait des vagues
BATIMENT
35. L es
remorqueurs mobilisés pendant plus de 8 mois
78. R éduire
les impacts environnementaux avec la HQE
4
78
SOMMAIRE
80. L e
Médipôle de Koutio, un hôpital HQE
FORMATION
108
Campus des Îles s’ouvre à l’international
premier hôtel HQE d’Outre-mer
un lycée éco-responsable
90
90. F ilière
bois : vers une amélioration de la qualité l’interlocuteur unique de votre projet bois
MINE 100. La
la collecte aux besoins spécifiques de chaque entreprise
114. U n
lycée écolo et ouvert au monde
AGRICULTURE 98. A CGM,
124
124. Adapter
112. A nova,
FILIÈRE BOIS
acheter bio ?
GESTION DES DÉCHETS
108. Le
84. L e
123. Où
116
116. L ’agriculture
biologique : des valeurs universelles
118. I ls
consomment bio
100
SLN redresse la barre
102. Les
jeunes d’Ouroué redonnent « bonne mine » au Plateau
120. L’agriculture
responsable, un gage de qualité
122. Pesticides
sous surveillance
128. Wallis-et-Futuna
exporte ses déchets dangereux
130. Sofaplast
TRANSPORT
- Cellocal : gros chantier de déconstruction pour EMC
104
104. Néobus
: des villes en transition
106. Un
premier charter en provenance de Chine
JEUX
134
RÉPERTOIRE DES ANNONCEURS
136
AB TERRASSEMENT SARL - Terrassement - Fosse - Assainissement - Tarière - Démolition - Enrochement
Tél / Fax : 41 93 68 - Mob : 84 82 21 5
BRÈVES
Le compostage testé en habitat collectif Du 18 novembre 2017 au 31 janvier 2018, la Ville de Nouméa a lancé une opération de « compostage partagé en pied d’immeuble » destinée aux résidents d’habitat collectifs.
P
artant du constat que près de 50 % des Nouméens résident en habitat collectif, la Ville de Nouméa a lancé une opération pilote de compostage collectif en 2018, en faisant appel à des résidences volontaires. Depuis 2013, différentes actions sont ainsi mises en place en vue de développer la pratique du compostage pavillonnaire, dans le cadre du Programme local de prévention des déchets (PLPD). L’objectif de cette nouvelle opération, baptisée « compostage partagé », est de mobiliser des résidences afin de mettre en pratique le compostage collectif en pied d’immeuble et ainsi
réduire les bio-déchets ménagers. Le but ? Alimenter et produire du compost à plusieurs voisins, chacun apportant ses épluchures et déchets verts et tous bénéficiant d’un compost à terme. La mise en œuvre opérationnelle du compostage partagé débutera au premier semestre 2018 avec 6 résidences pilotes. Les foyers des résidences participantes seront formés, équipés et accompagnés par la Ville de Nouméa. Le but est, à terme, de réduire le volume des ordures ménagères et des déchets verts collectés dans les grands ensembles résidentiels mais aussi de les valoriser au bénéfice des résidents.
A l’image de ce qui se fait déjà en métropole, la Ville de Nouméa lance une opération pilote de valorisation des déchets en habitat collectif par le biais du compostage.
La filière « déchets dangereux » en Nouvelle-Zélande En juillet dernier, une délégation calédonienne de 12 professionnels de la gestion des déchets s’est rendue en Nouvelle-Zélande pour étudier les filières de traitement des déchets dangereux. © INTEGRE CPS Une douzaine de professionnels calédoniens se sont rendus en Nouvelle-Zélande pour étudier la filière « déchets dangereux ».
S
ur le territoire, un important gisement de déchets toxiques ne bénéficie toujours pas de filières structurées ou de débouchés accessibles, si bien que l’équilibre économique des filières de collecte et de traitement des déchets reste précaire. Pour tenter d’y remédier, des représentants des trois Provinces, de la ville de Nouméa, de la direction de l’industrie, des mines et de l’énergie (DIMENC), de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI-NC), de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME), du SIVM de La Foa mais aussi du secteur privé (Trécodec, Acotred Pacifique, Socadis et Mésachimie) se sont rendus en Nouvelle-Zélande, du 24 au 28 Juillet 2017. Cette mission à l’initiative de la province Sud, avec l’appui du programme européen INTEGRE, a permis aux participants de rencontrer une trentaine de professionnels lors de 12 visites d’entreprise ou d’organismes de gestion des déchets dans l’île du Nord. Des visites de terrain ont été également organisées à Auckland, Wellington, Hastings et Napier. Les membres de la mission ont ainsi identifié une quinzaine de propositions susceptibles de faire progresser la prévention et la gestion des déchets dangereux en Nouvelle-Calédonie. Le bilan de la mission est consultable sur le site : http:// integre.spc.int/
6
BRÈVES
Une centrale photovoltaïque avec stockage en 2018 La réalisation d’une nouvelle centrale photovoltaïque, construite et gérée par la société Quadran Pacific, a été autorisée par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
S
urnommée « Boulouparis 2 », c’est une centrale avec stockage qui doit voit le jour, dès cette année, dans la plaine de Boulouparis. Le projet, qui avait été déposé au Gouvernement en août 2016, s’inscrit dans un cadre règlementaire. Cette 3e centrale de la société Quadran Pacific, filiale du groupe français Quadran, est « un projet d’envergure », selon son directeur, Cédric André : « on a le foncier, soit un terrain de 80 hectares, et le temps de réalisation sera limité. Le choix de Boulouparis s’est affirmé grâce à la présence d’un transformateur avec une très haute tension de 150 000 volts à proximité. Cette centrale rendra le prix de l’électricité très compétitif, même pour les métallurgistes. C’est une alternative au projet hydroélectrique de La Ouinné. » Avec plus de 18 ans de présence locale, via la société Aérowatt-NC et des réalisations dans le domaine de l’éolien, Quadran Pacific s’engage à présent dans le secteur solaire photovoltaïque en réalisant des projets d’énergie renouvelable. Cela va des études techniques au financement en passant par la construction et jusqu’à l’exploitation (lire la rubrique « énergie renouvelable »).
© Quadran Pacific La nouvelle centrale « Boulouparis 2 » sera située à proximité de la plus grande centrale photovoltaïque locale, inaugurée l’an dernier et déjà en voie d’être détrônée.
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BRÈVES
Gestion des déchets
Calédoclean soutient l’environnement participatif
T
© Facebook/ Calédoclean Le ramassage des déchets, comme ici à la Dumbéa avec Aventure Pulsion, fait partie des actions de Calédoclean.
hibaut Bizien, président de Calédoclean, est l’infatigable « monsieur Propre » de Nouvelle-Calédonie. Fondée en mai 2012, cette association soutient « toutes les actions liées à l’environnement et en particulier la collecte des déchets, mais c’est loin d’être sa seule action », précise son responsable. En bientôt 6 ans, la petite asso de bienfaiteurs de l’environnement a fait du chemin. Elle associe désormais volontiers ses actions avec celles d’autres associations, comme SOS Mangrove, le WWF, Mocamana ou encore les Vélos du Cœur. Côté nettoyage, plusieurs dizaines de tonnes de déchets ramassés sont à l’actif des
bénévoles, de plus en plus nombreux à gonfler les rangs de Calédoclean de façon ponctuelle ou régulière. « Lors de notre dernière sortie à la rivière de la Dumbéa, avec une quinzaine de bénévoles, on a pu récolter plus d’une tonne et demi de déchets sur à peine quelques kilomètres », confie Thibaut Bizien. Au total, la quinzaine de volontaires a pu collecter plus d’une tonne et demi de déchets sur seulement quelques km de rivière. Dernier appel en date : développer une pépinière destinée à reboiser les zones ravagées par les gros incendies de l’été avec des plants apportés par des particuliers. Et nul besoin de faire partie de l’association pour participer à ce geste éco-citoyen.
Quand la lumière de Dieu provient des énergies renouvelables
A
près l’archevêché de Nouméa, équipé en novembre 2017, c’est au tour de la paroisse du Cœur immaculé de Marie, aussi appelée église du Vœu, à Nouméa, de se doter de 36 panneaux photovoltaïques. Les travaux viennent de commencer. Installés sur le toit de la maison commune, qui abrite des bureaux et des salles de classes pour le catéchisme, ils permettront de réduire la dépense d’électricité de l’église et du foyer. Le Père Pierre, qui officie à l’église du Vœu, a reçu l’appui des paroissiens pour les démarches administratives auprès d’EEC et des organismes agréés pour la réalisation des dossiers techniques. Le prêtre appelle également les fidèles à participer au financement du projet par l’intermédiaire de dons. Fidèle aux prescriptions du pape François qui, dans son encyclique Laudato si, demande aux fidèles d’agir pour préserver la planète, le diocèse de Nouméa entend poursuivre ce type d’installations dans le plus grand nombre de paroisses.
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© A. Louault Attenant à l’Eglise, le bâtiment paroissial du Vœu verra prochainement son toit équipé de panneaux photovoltaïques.
BRÈVES
La BNC s’implique dans l’environnement
L
a Banque de Nouvelle-Calédonie est l’une des première banque du territoire à s’être impliquée dans l’environnement en réalisant son propre bilan carbone. « Chaque année, depuis près de 10 ans, nous livrons à nos actionnaires les données de notre consommation d’électricité, de carburant ou encore de billets d’avion. Nous faisons en sorte d’être respectueux des limites normée car nous avons un engagement moral vis-à-vis de nos partenaires et de nos actionnaires », explique André Simon, Directeur de la Communication et des relations institutionnelles. Par ailleurs, cette banque locale participe au financement de nombreux projets de développement durable en Nouvelle-Calédonie, comme l’hôtel Gondwana, le premier hôtel certifié HQE d’Outre-mer, ou encore les investissements de la société Quadran Pacific : la ferme photovoltaïque Boulouparis 2 et le parc éolien Eole Yaté dont les travaux viennent de démarrer. Ces projets sont tous présentés dans les pages de votre magazine Environnement.
© MP La BNC a été la première banque locale à comptabiliser son propre bilan carbone.
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BRÈVES
Parutions
Un accompagnement linguistique pour les fermiers bio
D
ans le cadre du projet européen INTEGRE, coordonné par la Communauté du Pacifique (CPS), le Centre de ressources en langues (CRL) de l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC) a développé des produits de communication bilingues (français-anglais), adaptés aux besoins professionnels du réseau des fermiers bio dans les Pays et territoires d’outre-mer (PTOM). Le projet d’accompagnement linguistique vise à appuyer l’intégration des PTOM francophones dans la région du Pacifique majoritairement anglophone. Il s’adresse ainsi aux agriculteurs de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française et de Wallis-et-Futuna. Le kit pratique de communication réalisé par le CRL, en partenariat avec la Chambre d‘agriculture de Nouvelle-Calédonie (CANC) et l’association Biocaledonia, est constitué de deux supports bilingues reprenant les situations socioprofessionnelles les plus courantes : un cahier de 16 fiches de vocabulaire avec des exemples de phrases types (sur les fruits et légumes, les semences et les plants, la labélisation, etc.) associé à une application web pour la partie audio et vidéo. Il sera présent en libre accès sur les sites web des contributeurs (UNC, CANC, Biocaledonia, CPS).
Le guide d’identification des macrosinvertébrés des cours d’eau de NouvelleCalédonie vient d’être mis à jour.
Des macro-invertébrés indices de la qualité de l’eau
L Le cahier de 16 fiches bilingues est associé à une application web.
es macro-invertébrés benthiques des rivières de Nouvelle-Calédonie sont étudiés depuis près de deux décennies. Ces organismes, principalement des larves d’insectes, qui vivent sur le lit du cours d’eau, sont réputés à travers le monde pour être de bons indicateurs de la qualité de l’eau. Les espèces sensibles disparaissent quand la qualité du milieu se dégrade (pollutions organiques, matières en suspension, substances chimiques), ou bien elles se multiplient, quand la qualité de l’eau est bonne. Leur durée de vie est suffisamment longue pour intégrer les perturbations de leur milieu (quelques semaines à quelques mois). Ils sont relativement sédentaires, diversifiés et abondants pour que leur étude soit significative. Leur examen sur le territoire repose sur l’utilisation de deux guides locaux : le guide méthodologique et technique de mise en œuvre des indices biotiques ainsi que le guide d’identification des macros-invertébrés des cours d’eau de Nouvelle-Calédonie. La mise à jour de ce dernier vient d’être financée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Le premier guide d’identification a été réalisé en 2000 sur la base des connaissances acquises à partir de 1996 et permet d’identifier la faune des cours d’eau grâce aux clefs d’identification et aux schémas proposés. La version révisée du guide de 2017 intègre 80 pages de plus. Il sera distribué sous format papier ou proposé en téléchargement sur le site de la DAVAR à tous les organismes ou acteurs concernés.
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biodiversité « A chaque métier un chef de projet qualifié & expérimenté. »
Connaître pour comprendre Comprendre pour décider déCider pour agir et améliorer
« La communication et la concertation garants de l’acceptabilité de tout projet »
PôLE HYDRObIOLOGIE • Suivi physico-chimique. • Suivi biologique, inventaires & bio-indicateurs : poissons, invertébrés, diatomées. • Gestion Intégrée de la Ressource en Eau (GIRE). • Réhabilitation écologique des cours d’eau.
Permitting
PôLE cOnsERvatIOn • Diagnostic et plan de gestion environnementaux. • Planification & stratégie biodiversité. • Gestion des Espèces Exotiques Envahissantes. • Economie de l’environnement : services écosystémiques, mécanismes financiers.
éviter, réduire, réhabiliter,Compenser dans le cadre d’une approche environ -nementale intégrée
PôLE R&D • Développement d’outils de bioindication (diatomées, diagnose rapide des plans d’eau…). • Programmes visant à améliorer la compréhension du fonctionnement des socio-écosystèmes.
Faisabilité
Conception
Construction Réalisation
Exploitation Réhabilitation
« Notre devise, vous assurer un service clef en main » « Nos clients : aménageurs publics ou privés, industriels, miniers mais aussi collectivités et institutions »
• Faisabilité environnementale et réglementaire. • Étude d’impact. • Demande d’Autorisation Environnementales : Défrichement, Ecosystème, Espèce protégée. • Demande d’occupation du Domaine Public Maritime. • Demande d’autorisation d’exploitation : Installations Classées, carrières. • Déclaration d’Utilité Publique, Mise en Compatibilité des PUD. • Études d’impact sanitaires. • Bilan Carbone. • Étude de danger. • Concertation et communication avec le grand public. • Plans de compensation • Pilotage environnemental « Chantier Vert » (phase chantier et exploitation).
7 bis rue Suffren - Immeuble Le Kariba 98800 Nouméa - Tél : (687) 25 04 88 bioeko@bioeko.nc - www.bioeko.nc
Référents Bio Eko : Emmanuelle Ruet-Garioud Yannick Dominique
ZOOM SUR…
L’ADN environnemental, un nouvel outil de suivi de la biodiversité des cours d’eau calédoniens La biodiversité de notre archipel le rend unique sur le plan international. Une singularité qui s’exprime tant au sein des écosystèmes terrestres (massifs forestiers, maquis miniers) que dans les milieux aquatiques calédoniens (lagon, plan d’eau et cours d’eau). Parce qu’elle est menacée depuis plusieurs décennies par le développement des activités humaines (activité minière, artificialisation des paysages, feux de forêts, introduction d’espèces exotiques envahissantes,…), il devient donc urgent de disposer des outils les plus adaptés pour assurer la conservation de cette richesse. 12
ZOOM SUR…
La pêche électrique Méthode la plus utilisée pour réaliser l’inventaire des populations de poissons en eau douce, elle consiste à envoyer une décharge électrique dans le cours d’eau. Cette décharge va agir sur les poissons en les forçant à nager vers l’appareil à l’origine de la décharge. Les poissons plus petits
seront paralysés et tomberont sur le fond. Dans nos eaux peu minéralisées, la faible conductivité réduit l’efficacité de cette approche qui montre ses limites notamment lorsque la profondeur du cours d’eau augmente (> 1 m).
L
rapidement dans le milieu aquatique. Ainsi, sa présence traduit le passage récent d’une espèce et non un passage plus ancien. Il suffit donc de récupérer de l’eau et d’analyser les traces d’ADNe présentes pour dresser un inventaire de la biodiversité de l’échantillon en laboratoire. Simple en théorie, la mise en pratique de cette technologie nécessite néanmoins quelques précautions pour prélever proprement les échantillons d’eau et éviter toute contamination avec des traces d’ADNe venant d’ailleurs. Actuellement, inventorier de manière efficiente la biodiversité des communautés de poissons des eaux douces calédoniennes n’est pas sans difficul-
es poissons peuplant les cours d’eau de l’archipel font partis des ces espèces compliquées à détecter et à suivre. A l’heure actuelle, l’inventaire de cette composante de la biodiversité calédonienne se fait à l’aide de pêche électrique (cf. encadré) ou au travers d’observations en PMT*. Ces techniques ont chacune leurs limites et donnent des résultats loin d’être satisfaisants, notamment pour les espèces rares ou les espèces cryptiques**. Il y a plus d’une dizaine d’années maintenant, l’idée d’utiliser l’ADN que les espèces laissent derrière elles (ADN environnemental ou ADNe) pour les inventorier a vu le jour au sein de plusieurs laboratoires de recherche. En particulier, celui d’Ecologie Alpine (CNRS – Université Grenoble Alpes – Université Savoie Mont Blanc) et la Start up Spygen, société de biotechnologie issue de ce laboratoire, qui font aujourd’hui figure de référence dans le développement des méthodes de suivi de la biodiversité à l’aide de l’ADNe. En captant les fragments d’ADNe laissés par les différentes espèces dans leur milieu, ces outils d’écologie moléculaire se prêtent relativement bien à la détection et au suivi des espèces aquatiques. Car contrairement aux fragments laissés dans les sols, l’ADNe se dégrade Dans les laboratoires de Spygen, les échantillons sont analysés grâce à des techniques d’extraction, d’amplification et de séquençage du matériel génétique spécifique de groupe taxonomique ciblé dont on veut détecter la présence. Les fragments d’ADN sont récoltés dans le milieu par filtration de l’eau au travers d’un filtre à maille très fine (0,45µm). *PMT : palmes – masque - tuba **Cryptique : des espèces cryptiques sont des espèces distinctes mais qui présentent une telle similarité morphologique qu’elles en demeurent difficiles à dissocier.
13
tés. Aussi, Bio eKo Consultants s’est rapproché de Spygen, en 2016, afin d’adapter cette technologie sur le territoire. Soutenu par un financement du CNRT Nickel et son Environnement, le consortium a lancé, en 2017, un programme pour développer un nouvel outil de suivi de la biodiversité des poissons des eaux douces calédoniennes basé sur l’ADNe. Pendant 18 mois, les consultants travailleront à la définition du protocole d’échantillonnage de l’ADNe dans les cours d’eau calédoniens (quels paramètres d’échantillonnage, quels outils,…). Il s’agira également de séquencer l’ADN des poissons calédoniens afin d’établir la banque de référence nécessaire pour identifier les espèces des cours d’eau à travers leur ADNe. In fine, ce programme permettra de disposer d’un nouvel outil de monitoring pour détecter et suivre de manière efficiente les communautés de poissons des cours d’eau calédoniens. Plus largement, les résultats compléteront ceux des études en cours sur l’utilisation des outils d’écologie moléculaire dans le suivi de la biodiversité.
ZOOM SUR…
Les milieux marins néo-calédoniens : des environnements d’exception ? Les espaces marins néo-calédoniens ont été pris comme « cas d’école » par l’Institut Français de la Mer pour traiter de la question « 11.000.000 km2, pour quoi faire ? ». L’océanologue Lionel Loubersac, directeur d’Océan Avenir NC et manager du Cluster Maritime NC, présente les principaux atouts qui font des milieux marins néo-calédoniens des environnements d’exception.
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ZOOM SUR…
La géo-diversité sous-marine La carte ci-dessous, présente l’extension et la topographie des fonds de la ZEE Calédonienne.
L’océanologue Lionel Loubersac, directeur d’Océan Avenir NC et manager du Cluster Maritime NC.
On y découvre : > Une fosse, zone de chevauchement de la plaque tectonique australienne et de la plaque Pacifique. > Deux volcans actifs émergés : Matthew et Hunter > Une dorsale océanique vraisemblable, siège d’activité hydrothermale (seul site de ce type avec la dorsale de la ZEE de Wallis & Futuna à caractériser la ZEE nationale),
Synthèse des données bathymétriques notamment acquises dans le cadre du programme ZoNeCo par l’Ifremer, le SHOM et l’IRD et réalisée par la DTSI.
Les espaces marins et leur hydrographie Quelques chiffres spécifient nos espaces marins : > Surface ZEE : 1.422.596 km2 (14% de la ZEE nationale) > Surface terres émergées : 19.332 km2 > Linéaire côtier : 3473 km > Surface du lagon de la Grande Terre : 23.400 km2 (plus grand lagon du monde) > Surface cumulée des récifs éloignés (Bellona, Chesterfield, d’Entrecasteaux, Pétrie, Astrolabe) : 16.100 km2 > Longueur de la Grande Barrière corallienne calédonienne : 1.600 km (seconde barrière au monde et la première véritablement continue) > Profondeur maximale dans la fosse des Nouvelles-Hébrides : -7.570 m, (zone la plus profonde de toute la ZEE nationale). > 150 reliefs sous-marins de plus de 1.000 m de hauteur, (13% de la superficie de la ZEE), dont une quarantaine dépassent
2.500 m
> Epaisseur des sédiments dans le bassin Ouest calédonien : plus de 7.000 m.
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ZOOM SUR…
> Quatre rides qui se prolongent au Sud vers la Nouvelle-Zélande : Ride des Loyauté, de Norfolk, de Faiway, de Lord Howe, caractérisées par de très nombreux monts sous-marins et par un plateau continental étendu.. > Deux bassins sédimentaires entre ces rides : celui des Loyauté et le Bassin de Nouvelle-Calédonie, bien plus étendu, > Un système de points chauds d’origine volcanique, support de grands plateaux sous-marins immergés dont deux affleurent à la surface : les récifs de Bellona et de Chesterfield, > De grandes plaines abyssales en dessous de 4.000 m.
extrêmement peu profond (moins de 50 m), ce qui est également unique au monde.
La géo-diversité sous-marine est ici exceptionnelle
> nodules polymétalliques dans les plaines abyssales en dessous de 4.000 m de fond, > encroûtements cobaltifères des monts sous-marins, entre 500 et 4.000 m,
Le diagramme ci-dessus la résume.
La géo-diversité sous-marine extrême du territoire explique à la fois la présence de ressources minérales non renouvelables et d’une biodiversité exceptionnelle à l’origine de ressources vivantes renouvelables.
Les ressources minérales non renouvelables On trouve ici des minéralisations profondes diverses, de trois grands types :
Jeunes loches castex. © L. Loubersac
Diagramme représentatif de la diversité des fonds de la ZEE calédonienne
source : Parc Naturel Marin de la Mer de Corail
Nous sommes en outre sur un continent englouti, Zélandia, morceau du continent primitif Gondwana dont les 3 zones émergées sont la Nouvelle-Calédonie, l’Ile de Norfolk et au sud la Nouvelle-Zélande. position de la NouvelleCalédonie dans le coin Sud-Est du « Coral Triangle » et nombre de genres de coraux (d’après Véron 2000)
La Nouvelle-Calédonie est elle-même une anomalie géologique (morceau de manteau remonté à la surface), et présente dans son Sud (Baie de Prony) un hydrothermalisme sous-marin basique
> dépôts sulfurés (hydrothermalisme) au niveau de la dorsale présumée dans l’Est (Région Matthew-Hunter), vers 1.500 – 2.500 m. On rencontre aussi une possibilité de présence de pièges à hydrocarbures (et notamment de gaz) dans le bassin sédimentaire de Nouvelle-Calédonie cité plus haut. Aucune de ces ressources n’est actuellement exploitée, un préalable étant notamment la définition d’un code minier en mer qui n’existe pas.
Biodiversité marine Biodiversité peu profonde (0 – 100 m): C’est celle que tous connaissent ! Nous sommes situés dans le coin Sud-Est du « Coral Triangle », là où la biodiversité marine mondiale peu profonde est en plus la plus riche. On trouve ci-après un ensemble de chiffres qui sont sujets à caution puisque pour plusieurs grands types : algues, coraux, mollusques,
16
ZOOM SUR… échinodermes, poissons… le nombre d’espèces connues varie sans cesse. Et nous ne savons rien ou presque de l’infiniment petit : bactéries, micro-algues… On peut cependant affirmer que plus de 11.000 espèces de macro-faune et macro-flore ont été recensées dans les eaux calédoniennes, ne connaissant encore que par bribes la biodiversité profonde :
va de pair avec une grande originalité et une forte diversité de la faune, notamment en raison d’un phénomène de stratification par la profondeur, particulièrement aigu ici. Une des originalités des fonds de la ZEE calédonienne est d’être particulièrement riche en substrats durs, à des profondeurs relativement faibles (inférieures à -2.000 m) caractérisées par des re-
GROUPES (SOURCE PAYRI ET AL. 2018)
NOMBRE D’ESPÈCES
Algues marines
+ de 500
Phanérogames marines (herbiers)
12
Mangroves arbustives
25
Halophytes marines (marais salés)
12
Scléractiniaires (coraux bâtisseurs de récifs)
457
Mollusques (gastéropodes, bivalves, céphalopodes,…)
+ de 8.000
Echinodermes (oursins, étoiles de mer, holothuries,…)
257
Poissons
2363
Serpents marins
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Tortues Marines
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Oiseaux marins
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Mammifères marins
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Ceci a autorisé l’IFRECOR à dire que dans un rectangle de 20 km x 10 dans le Grand lagon calédonien, en récoltant toutes les espèces on en trouverait plus que dans toute la Méditerranée.
Définitions 1. Biodiversité spécifique pélagique : ensemble des organismes aquatiques qui occupent la « colonne d’eau »
L’endémisme marin peu profond est par contre assez faible à faible : 1 espèce de mangrove, 1 espèce de corail, 3% environ chez les poissons, 15% chez les mollusques.
2. La biodiversité de type benthique : organismes qui vivent à proximité du fond et dépendent de celui-ci.
Biodiversité semi profonde (100 – 2.000 m) Si la biodiversité spécifique pélagique1 de la mer ouverte est connue pour sa macro faune, la biodiversité de type benthique2 des zones de mer ouverte en deca de 100 mètres de fond n’a encore été que très peu étudiée.
Exemples de faune sous-marine semi-profonde de la ZEE calédonienne : en haut Architectonica sp. et étoile de mer, en bas crinoïdes. (campagnes MNHN-IRD)
A la faveur de prospections des fonds comprises entre -200 et -1.200 m environ plus de 50% des espèces découvertes, reliques de faunes fossiles gondwaniennes, étaient totalement inconnues. Avec plus de 160 espèces de coraux dits « froids »3 nous possédons sans doute une diversité au moins égale, sinon supérieure, à toutes les autres zones du monde en matière de communautés coralliennes profondes. Au fur et à mesure de l’exploration des fonds marins de la ZEE calédonienne, on peut vérifier que la diversité bathymétrique et géomorphologique
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3. Coraux dits « froids » ou coraux profonds. Ils se développent le long des marges continentales à des profondeurs variant de quelques centaines de mètres à un peu plus de mille mètres. Ils sont dépourvus de zooxanthelles, et la contribution de chacune des sources nutritives (matière en suspension ou dissoute dans l’eau, mais également du zooplancton) à leur régime alimentaire, reste à découvrir. Ce sont des habitats particulièrement fragiles.
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liefs variés sur lesquels vit une faune fixée, en particulier des coraux, des gorgones et des éponges, associée à un cortège d’espèces diversifiées. Sur les monts volcaniques de la Ride de Norfolk, la faune est très diversifiée et particulièrement abondante. La taille des organismes fixés est parfois spectaculaire et reflète leur longévité. Une grande partie de la ZEE reste néanmoins faiblement explorée et on peut s’attendre à d’autres découvertes, en particulier dans les zones à potentielle activité hydrothermale situées à l’est (Matthew et Hunter), mais aussi sur la ride des Loyautés et la ride de Lord Howe. Bien qu’exceptionnelle à l’échelle de l’océan mondial (près de 2400 stations d’échantillonnage dans la ZEE de Nouvelle-Calédonie), notre connaissance des environnements profonds est malheureusement bien moins complète que celle des environnements terrestres ou peu profonds.
Banc d’apogons réfugiés dans les épines d’un oursin diadème.
© L. Loubersac
Biodiversité profonde (en dessous de 2.000 m et fosses) Nous ne la connaissons pas ou presque. Toutefois des scientifiques anglais et néo-zélandais : en collaboration avec le National Institute of Water and Atmospheric Research (Nouvelle-Zélande) ont révélé en 2014 les premières formes de vie, et en plus de façon abondante, dans l’un des endroits les plus profonds de l’océan : la fosse des Nouvelles-Hébrides citée plus haut.
Ressources vivantes renouvelables Nous avons vu que la biodiversité marine est ici un fait ! Et que presque tout reste à découvrir… Cette biodiversité autorise, dans notre ZEE une exploitation raisonnée de ressources vivantes renouvelables, créatrice d’emplois, sous forme de pêche hauturière (poissons pélagiques, thonidés, marlins…), de pêche récifo-lagonaire (poissons de lagon, crustacés, holothuries, trocas, bénitiers…), d’aquaculture marine (crevettes, poissons, huîtres, pectinidés…) et de biotechnologies marines naissantes (bactéries et mico-algues).
Banc de demoiselles bleues © L. Loubersac
en Province Nord, ou encore à l’aval de certains centres miniers. Mais force est de reconnaître que 15.000 km2 de lagons et récifs, en raison de leur excellente santé, sont inscrits au Patrimoine Mondial de l’Humanité. On peut ajouter aussi que dans la ZEE, la Calédonie possède 1/3 des récifs « pristine » de la planète, non impactés par l’homme car à plus de 500 kms de tout point d’accès humain.
Etat écologique 1.500.000 km2 de mers environ et un peu moins de 300.000 habitants ! Ce sont des chiffres qui peuvent augurer de pressions directes humaines faibles sur les écosystèmes, ou tout du moins encore équilibrées et raisonnables.
Le Parc Naturel Marin de la Mer de Corail est aussi là, de plus d’1,3 million de km2, dont tous les dossiers ont montré le bon état de santé, la valeur, la richesse, ou encore le besoin de connaissance et les enjeux de préservation !
Sans aucun doute existe-t-il des pressions importantes sur certains sites : les espaces littoraux et côtiers du Grand Nouméa, de la région VKP
Quel espace maritime national peut offrir de tels chiffres ?
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Poissons (type abadèche) et crustacés profonds observés à plus de 7.000 mètres de fond dans la fosse des Nouvelles-Hébrides. © Ocean Lab, programme Hades.
Tombant de récif frangeant et grandes gorgones, lagon de la côte Est, région de Thio.
Des enjeux et des défis Les enjeux et défis que pose la Nouvelle-Calédonie, à elle-même en premier lieu et à ceux qui y vivent, mais au reste du monde aussi, puisque « patrimoine mondial », sont immenses. Déjà des modes de gestion efficients d’Aires Marines Protégées sont en place. Il va falloir aller plus loin, regarder les « choses en face », prendre conscience, et innover sur de nouveaux modèles de gouvernance, en sortant des codes plaidés ici où là, notamment en matière de préservation nécessaire. D’autre part l’amélioration des connaissances constitue une des huit orientations stratégiques du Parc Naturel de la Mer de Corail, récem-
© L. Loubersac
ment mis en place par le gouvernement. Cette amélioration au plan spécifique et systémique, de l’écologie, l’adaptation, la résilience des écosystèmes concernés sera nécessaire pour évaluer correctement les impacts d’une exploitation potentielle de ressources sous-marines, les éviter ou les réduire. Par ailleurs il apparaît que de porter les espaces marins néo-calédoniens et leurs milieux naturels comme un « espace laboratoire » de développement durable au plan international, impliquant la mise en œuvre de technologies avancées et éco-responsables d’observation de mesure et de surveillance des milieux et des activités depuis l’espace jusqu’aux grands fonds soit un projet particulièrement stucturant. Le Cluster Maritime Nouvelle-Calédonie a défini ce dernier objectif comme prioritaire.
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CrinoΪde à gauche et une jeune tortue, à droite (Grand Lagon Sud) © L. Loubersac
Qualité environnementale des bâtiments
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NF 2009 -10-2009 - Crédits photos : Fotolia. Réalisation : mosquito 188
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L’expédition Tara se penche sur nos récifs A l’occasion du passage en Nouvelle-Calédonie de la goélette Tara, du 30 septembre au 14 octobre 2017, une équipe de 7 scientifiques et étudiants de l’IRD et de l’UNC s’est rendue sur les récifs d’Entrecasteaux, dans l’extrême Nord de la Grande Terre, afin de poursuivre ses recherches en milieu préservé.
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our la mission calédonienne qui a embarqué à bord du Tara, il s’agissait de mieux comprendre la structure et le fonctionnement des récifs coralliens au niveau des atolls de Huon et de Surprise, une région sentinelle écologique des récifs calédoniens. Ce site isolé et préservé, inscrit au patrimoine de l’UNESCO, fait partie du parc naturel de la mer de Corail. L’expédition s’est déclinée en deux thématiques complémentaires, portées respectivement par l’IRD et l’UNC : l’étude du rôle fonctionnel des oiseaux marins sur le fonctionnement de l’écosystème corallien et des îlots associés et l’analyse des maillons de la chaîne alimentaire récifale dans un milieu peu impacté par l’homme. Les récifs d’Entrecasteaux hébergent
© Fondation Tara Expéditions
Une expédition scientifique inédite
La goélette scientifique Tara a quitté son port d’attache de Lorient en mai 2016 pour sillonner l’océan Pacifique sur près de 100 000 km pendant plus de deux ans. C’est une expédition d’une ampleur inégalée sur l’océan le plus vaste de la planète. Son objectif est d’ausculter de manière inédite la biodiversité des récifs coralliens, du gène à l’écosystème, et de comprendre leur évolution face au changement climatique. Sur 2016 et 2017, Tara collectera 35 000 échantillons, du canal de Panama à l’archipel du Japon. Entre 2017 et 2018, elle ira de la Nouvelle-Zélande jusqu’en Chine. En marge de ces campagnes d’exploration, des actions de culture scientifiques sont programmées avec les collectivités locales, en collaboration avec la Fondation Tara Expéditions.
Lors de son escale sur le Caillou, la goélette Tara a embarqué 7 scientifiques et étudiants de l’IRD et de l’UNC.
© Fondation Tara Expéditions Sur les récifs d’Entrecasteaux, les scientifiques ont effectué des prélèvements pour étudier le cheminement de la matière organique.
© Fondation Tara Expéditions Des noddis bruns en vol sur l’île Huon.
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une avifaune marine particulièrement abondante et diversifiée, mais peu étudiée car difficilement accessible.
Le rôle essentiel des oiseaux marins Indispensable à la bonne santé des récifs, les oiseaux marins seraient des « ingénieurs d’écosystème » à préserver absolument. C’est ce qui ressort des recherches préliminaires effectuées par l’IRD depuis 2015 et publiées récemment. Elles montrent un enrichissement en azote des eaux proches des îlots abritant d’importantes po-
« Les oiseaux marins sont des « ingénieurs d’écosystème » à préserver absolument. »
pulations d’oiseaux marins et l’assimilation de cet azote par le corail. Ces résultats originaux confirment la pertinence du questionnement scientifique et l’intérêt de poursuivre cette étude avec des prélèvements sur plusieurs compartiments biologiques marins (coraux, macro-algues, mollusques, poissons) à une période différente de l’année pour compléter les résultats obtenus. L’expédition visait, d’autre part, à étudier le cheminement de la matière organique au sein d’un écosystème quasi-vierge de toute influence humaine significative, ce qui est devenu extrêmement rare dans les écosystèmes récifo-lagonaires de la planète. Les scientifiques ont évalué l’état de la contamination métallique et organique par des pesticides ou PCB et établir des comparaisons avec des informations existantes, en Nouvelle-Calédonie, à Wallis et en Polynésie française.
Sources : UNC et IRD
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L PacFishID est disponible gratuitement sur App Store, Play Store ou Windows Store.
Une appli pour identifier les poissons comestibles Mise au point par la Communauté du Pacifique (CPS), l’application mobile PacFishID permet d’identifier les poissons côtiers comestibles du Pacifique.
L’application s’appuie sur une publication de la CPS intitulée « Guide d’identification des poissons côtiers les plus consommés en Océanie ».
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e Programme pêche côtière de la Communauté du Pacifique (CPS) a mis au point une application mobile innovante, appelée PacFishID, qui permet d’identifier les espèces de poissons et d’invertébrés capturés dans les eaux des États et Territoires insulaires océaniens. Grâce à ce nouvel outil, il est désormais possible d’identifier d’un simple clic près de 320 espèces côtières communes de requins, de raies et de poissons téléostéens. Il est prévu d’y intégrer des séries de données complémentaires, notamment sur les poissons d’aquariophilie et les invertébrés, et d’y ajouter d’autres fonctions. « A partir des séries de données en notre possession, nous avons pu mettre au point une application qui se veut avant tout pédagogique », explique Franck Magron, chargé de la gestion des informations et des bases de données halieutiques (pêche côtière) à la CPS. L’intérêt de l’application PacFishID tient notamment au fait qu’elle permet de déterminer facilement si la taille des individus capturés, notamment ceux destinés à la vente, est supérieure ou inférieure à la taille à maturité, et d’obtenir des informations sur le mode de reproduction de diverses espèces.
« A partir des séries de données en notre possession, nous avons pu mettre au point une application qui se veut avant tout pédagogique »
Différentes appellations Conçue pour les agents des pêches responsables de la collecte de données pour la CPS, l’application a rapidement séduit un public bien plus large. Plus de 9 000 utilisateurs ont déjà téléchargé la version anglaise. « Nous avons fait en sorte qu’elle puisse être utilisée sur tous les systèmes d’exploitation mobiles les plus courants », précise Franck Magron. L’application PacFishID est disponible gratuitement sur App Store, Play Store ou Windows Store. En plus de la version française, les utilisateurs peuvent consulter l’appli en langue australe, reo tahiti, marquisien, paumutu, wallisien et futunien, ainsi qu’en chamorro, langue parlée à Guam, en attendant que d’autres langues océaniennes viennent compléter la liste. « Lutjanus bohar se nomme ‘Anglais’ en Nouvelle-Calédonie, ‘Ha’amea’ à Tahiti et ‘Tagåfi’ à Guam. L’utilisation de noms locaux devrait faciliter l’identification des prises par les pêcheurs qui doivent remplir des fiches de pêche. Ces données sont essentielles pour une bonne gestion des ressources côtières dans la région », souligne Aymeric Desurmont, chargé de l’information halieutique à la Division des pêches de la CPS.
La recherche à l’université
DÉVELOPPER NOS CONNAISSANCES
75 chercheurs 5 laboratoires de recherche 1 école doctorale - 52 doctorants + de 3 000 étudiants CRESICA Consortium de la recherche
BÂTIR - TRANSMETTRE - RAYONNER
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L’ISEA, un grand pôle de sciences exactes dans le Pacifique Les trois laboratoires de sciences de l’Université de la Nouvelle-Calédonie ont fusionné en Institut de sciences exactes et appliquées . Ce sont ainsi neuf disciplines qui se fédèrent depuis un an pour gagner en visibilité et en compétitivité sur l’échiquier mondial de la recherche.
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U
ne dizaine de personnes, c’est peu, une quarantaine qui unissent leurs compétences et leurs moyens, c’est une fusion qui pourrait bien se révéler gagnante pour l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC). Il y a un an, l’équipe de recherche en mathématiques et informatique (ERIM), le laboratoire insulaire du vivant et de l’environnement (LIVE) et le pôle pluridisciplinaire de la matière et de l’environnement (PPME) se sont regroupés pour créer l’Institut de sciences exactes et appliquées (ISEA). « Aucun des trois laboratoires n’avait une masse critique pour être compétitive dans le monde de la recherche », explique Jorge Tredicce, le directeur de l’ISEA. Effectivement dans ce milieu, la qualité se mesure à l’aune des publications scientifiques, sans pondérer ce chiffre par la taille des équipes. Aussi, les productions d’une entité de recherche sont d’autant plus nombreuses que les effectifs qui la composent sont importants. Dans cette logique, il était important de regrouper les scientifiques dans un même institut qui devient en terme d’effectifs, le premier pôle francophone de sciences exactes du Pacifique.
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L’ISEA EN CHIFFRES
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Professeurs des universités
19
Maîtres de conférences
3
Ingénieurs
5
Techniciens
1
Chargé de recherche
1
ATER
10
Doctorants
Portrait du Directeur
N
é à Buenos Aires, Jorge Tredicce a fini ses études de Physique en Italie. Il commencera sa carrière à l’université de Drexel où il deviendra professeur avant de venir en France prendre la tête de l’Institut non linéaire de Nice qu’il dirige pendant 10 ans. En 2012, il intègre le Pôle Pluridisciplinaire de la Matière et de l’Environnement de l’Université de la Nouvelle-Calédonie puis relève le défi de structurer l’ISEA.
L’ISEA gagne aussi en pluridisciplinarité. Non seulement ce regroupement présente l’avantage de mutualiser les moyens administratifs, techniques et humains, mais c’est surtout en termes de compétences que la fusion est intéressante. Ce sont ainsi neuf disciplines à travers lesquelles les questions scientifiques sont désormais abordées par l’ISEA. Une approche résolument en phase avec les enjeux du territoire intrinsèquement pluridisciplinaires, mais aussi avec la compréhension moderne du monde. « Au cours des 20 dernières années, la science a changé de paradigme », explique Jorge Tredicce, « Une seule discipline ne suffit plus pour comprendre les phénomènes, on a besoin des autres disciplines. » L’ISEA se positionne ainsi plus fortement sur
les thématiques transversales contemporaines comme le changement climatique. La recherche d’indicateurs mobilisera les physiciens, mathématiciens et informaticiens ; et les études d’impact s’appuieront sur les géologues et géographes pour l’érosion, et sur les chimistes, biochimistes et biologistes pour l’acidification et le réchauffement des océans. Toujours dans cette optique de mutualiser moyens et compétences afin de renforcer les capacités scientifiques, l’institut a vocation à travailler en étroite collaboration avec les équipes de recherche du Consortium pour la recherche, l’enseignement supérieur et l’innovation en Nouvelle Calédonie (CRESICA).
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Une thèse participative sur les Lancée en septembre 2016 par l’ONG Manta Trust, l’opération grand public « Initiative manta » vise à approfondir les connaissances sur les raies manta. Hugo Lassauce, scientifique calédonien en charge du projet, mène une thèse sur les raies manta de Nouvelle-Calédonie, avec l’appui de l’ONG Conservation International et de l’aquarium des Lagons. Le projet aspire à une approche collaborative, impliquant les gouvernements, les institutions, les entreprises et les communautés.
«O
n ne sait pas encore grand-chose sur ces animaux qui peuplent les eaux tropicales et subtropicales, notamment sur leurs déplacements, leur nombre et leurs variétés », explique Hugo Lassauce. Pour en savoir plus, Manta Trust, une ONG basée aux Maldives, a lancé une opération grand public visant à alimenter sa base de données. Le projet aspire à une approche collaborative, impliquant les gouvernements, les institutions, les entreprises et les communautés. « Cette initiative est basée sur un projet de recherche scientifique ayant pour objectif de connaître les caractéristiques biologiques des populations de raies manta de Nouvelle-Calédonie. Toutes les observations sont intéressantes. Vous connaissez un site où vous avez observé une voire plusieurs raies manta ? Ecrivez à man-
© Kim Jaloustre/Manta Trust Le marquage permet de comprendre les mouvements des raies manta dans un espace tridimensionnel (en eaux profondes et peu profondes).
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tanc@aquarium.nc », invite Maël Imirizaldu, le représentant de Conservation International. Depuis juillet 2017, la base de données s’est étendue grâce notamment aux participations de plus en plus nombreuses de contributeurs. Elle compte actuellement 239 raies manta.
Etudier pour préserver Les raies manta vivent 50 ans mais elles ne font un petit que tous les 2 à 5 ans. Elles sont menacées par l’homme, leurs branchies étant utilisées dans la médecine chinoise. « Même si l’impact est relativement minime en Nouvelle-Calédonie, il est important d’étudier et de préserver cet animal qui est un totem local », souligne Hugo Lassauce. La population de raies manta de Nouvelle-Calédonie compte plus de 200 individus manta alfredi et 4 manta birostris (manta océanique). Sur ce total, 44 % des raies ont été identifiées à Nouméa, dans les passes de Boulari et Dumbéa, 25 % à Touho, 26 % à Ouvéa, 4 % à l’île des Pins et 1 % à Bourail. « Le but de notre enquête est de repérer d’autres sites d’agrégations
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raies manta de raies manta dans les eaux calédoniennes. Trouver la localisation précise de ces zones nous permettra d’affiner nos connaissances sur cette population », précisent le chercheur. La première opération de marquage a été effectuée en 2015 par des volontaires de Manta Trust. Elle a permis d’identifier 192 spécimens dont 57 % de manta blanches et 43 % de noires. Des prélèvements génétiques ont également été effectués.
Suivies par satellite En 2017, 7 balises satellites ont été déployées entre les passes de Boulari et Dumbéa et une à Ouvéa. Six des raies marquées ont fait l’objet d’une photo-identification. En cours d’année, la moitié des balises se sont décrochées, non sans avoir livré de précieuses informations sur leur déplacement. Si certaines raies sont restées près des passes, avec des connexions fréquentes et journalières entre Boulari et Dumbéa, les autres ont parcouru de plus grandes distances. Les passes favorisent, en effet, la concentration du plancton dont elles se nourrissent. « Nous essayons de comprendre comment elles utilisent cet habitat, quelle est la taille des populations de Nouvelle-Calédonie, si elles appartiennent à un même groupe ou à des populations différentes ou encore qu’est-ce qui motive leurs déplacements », interroge le chercheur. L’enquête scientifique en cours devrait livrer de nouveaux éléments de réponse dans les mois à venir.
© Kim Jaloustre/Manta Trust Les passes récifales favorisent la concentration du plancton dont se nourrissent les raies manta.
© Kim Jaloustre/Manta Trust Les raies manta de NouvelleCalédonie font l’objet d’un recensement et d’un marquage.
Plongée record !
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i les raies manta passent une majorité de leur temps entre 50 et 100 m de profondeur, une étude de marquage satellite réalisée en 2015 en Indonésie, par Conservation International, avait enregistré un record de plongée à 624 mètres. « En Nouvelle-Calédonie nos premières observations dévoilent que ces animaux sont capables de plonger encore plus profond ! En effet, la première balise déployée fin 2015 à Ouvéa enregistrait des plongées à plus de 450 m, dont une à 672 m. Cette dernière plongée représente, pour le moment, la valeur maximale jamais enregistrée pour une manta alfredi », constatent les scientifiques d’Initiative Manta.
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Les ressources locales en matière de biotechnologies ont fait naître, grâce à la recherche appliquée, une gamme de produits cosmétiques issue de plantes sauvages traditionnelles. Ces matières premières soigneusement sélectionnées sont récoltées en mettant les cueilleurs au centre du dispositif, un gage de qualité.
Les biotechnologies appliquées « déflorer » ni de folkloriser un savoir ancestral mais d’entreprendre un travail d’enquête en ethnobotanique afin d’étudier l’odeur des plantes », explique Roderick Peyrot, cosmétologue et responsable de Botanik.
© M. Page Le Calédonien Roderick Peyrot a monté, avec succès, son propre laboratoire de cosmétique naturelle.
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onnaissez-vous le « potch » ? Cet arbuste des zones humides, qui pousse sur des zones escarpées, est peu accessible au grand public. C’est une plante sauvage pourtant bien connue de la tradition Kanak. Odorantes, ses fleurs de couleur jaune sont surtout ornementales. Mais c’est leur parfum envoûtant qui a suscité la curiosité du laboratoire Botanik, spécialisé en cosmétique d’origine naturelle. « Je m’étais posé le défi de lancer une ligne de produits issue des plantes traditionnelles. Mais je ne voulais pas le faire n’importe comment. Il ne s’agissait pas de
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© Botanik Des centaines de fleurs sont récoltées par des fournisseurs rémunérés de façon équitable.
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Une molécule du lagon dans un soin innovant
© Botanik Les plantes sauvages traditionnelles sont à la base d’une gamme cosmétique locale.
à la cosmétique
Une molécule issue du lagon calédonien a permis d’élaborer un produit cosmétique innovant 100 % local.
Une filière adaptée En se basant sur les publications de l’IRD, pour identifier et connaître les noms vernaculaires des espèces, le travail de recherche s’est fait en collaboration avec les cueilleurs. « J’ai voulu mettre en place une filière adaptée aux fournisseurs. Les caractéristiques des plantes sont précisées avant la récolte et les cueilleurs sont rémunérés en fonction de la charge de travail. Le but est, avant tout, la mise en valeur du patrimoine local », poursuit le cosmétologue. La dimension magique du produit fini - une gamme prestigieuse sur laquelle figurent les bambous gravés de l’artiste Kanak Stéphanie Wamytan - fait la fierté des cueilleurs. Une « aventure scientifique » que son concepteur voit comme un partage, dans le respect des valeurs, avec une récompense ultime : « faire sentir le produit à la grand-mère qui reconnaît la fleur de son jardin ».
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En 2016, la start-up de biotechnologie Biotecal et le laboratoire cosmétique Botanik ont allié leurs savoir-faire pour mettre au point un soin du visage innovant 100 % local.
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lefterios Chalkiadakis, fondateur du laboratoire Biotecal, a étudié une molécule issue du lagon calédonien qui a permis d’élaborer un produit cosmétique innovant. Ce produit, baptisé Lagoon Science, a été présenté en octobre 2016 au salon de l’innovation cosmétique à Paris avant de faire l’objet d’un lancement local en série limitée. « La molécule découverte dans le lagon de l’île des Pins est un exopolysaccharide (EPS BT10). D’aspect gélatineux, elle protège le micro-organisme des agressions extérieures comme les UV, les polluants, les microbes tout en filtrant les nutriments nécessaires à sa croissance », commente le chercheur. Cultivé à l’IRD puis purifié, l’EPS BT10 a passé avec succès les tests d’innocuité et d’efficacité avant d’être confié au laboratoire Botanik pour en trouver une application cosmétique. Les polymères, des molécules naturellement produites par des micro-organismes issus de la biodiversité calédonienne, présentent des caractères uniques qui intéressent la cosmétique en tant qu’agent hydratant et antirides. « Cette macromolécule éponge a la capacité de s’infiltrer entre les cellules de la peau et lui donner une seconde jeunesse. Elle permet de soigner la peau avec autre chose qu’un corps gras ou un humectant », explique Roderick Peyrot, le responsable de Botanik.
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Kea Trader : un navire qui fait des vagues Depuis son échouement au large de Maré, le 11 juillet dernier, le Kea Trader, propriété de l’armateur britannique Lomar Shipping, n’a cessé de défrayer la chronique. L’épave du porte-containers battant pavillon maltais est située dans une zone préservée que la pollution menace. Récit en images d’une situation inédite sous haute surveillance. Textes : M.P. avec les FANC et le Haut-Commissariat de NC. Photos : © FANC, Hélicocéan, Ardent
Dans la nuit du 11 au 12 juillet 2017, le navire de 184 mètres de long s’échoue sur les récifs Durand, au sud-est de l’île de Maré. L’étendue des dégâts est constatée le lendemain par le Vendémiaire, bâtiment de la marine nationale. Avant d’envisager le déchargement des 700 containers à bord, la priorité est de pomper les 750 tonnes de fuel lourd présentes dans les cales. Le haut-commissaire Thierry Lataste met en demeure l’armateur de faire face au risque de pollution. Mis en service en janvier 2017, le navire possède une double coque qui permet de limiter ce risque.
Cinq jours après l’échouement, l’équipage travaille à bord avec onze experts d’Ardent Oceania Salvage, société de sauvetage sollicitée par l’armateur pour préparer la dépollution du navire. Près de 50 tonnes de matériel spécialisé en provenance d’Australie et de Singapour sont acheminées par avion cargo.
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26 juillet 2017. Un survol d’évaluation de la zone de l’échouement par un hélicoptère Puma des Forces armées de la Nouvelle-Calédonie est effectué en présence de la ministre des Outre-Mer, Annick Girardin du Haut-Commissaire de la République et du commandant de la zone maritime Nouvelle-Calédonie.
11 août 2017. L’extraction des hydrocarbures est terminée : 540 tonnes de fioul lourd ont été extraites. Avec à leur bord du matériel de lutte anti-pollution, le navire Posh Commander et le bâtiment multi-missions D’Entrecasteaux escortent la barge transportant le fuel jusqu’au port, prêts à intervenir. Le risque de pollution le plus dangereux est désormais écarté. Les moyens nautiques mobilisés pour le transbordement des hydrocarbures à bord du Kea Trader sont sur zone. Des essais de barrage antipollution ont lieu et un expert du Centre d’expertise pratique de lutte antipollution (CEPPOL) est hélitreuillé sur le bâtiment multi-missions d’Entrecasteaux, en soutien et en conseil de l’équipage et de l’équipe antipollution de la base navale.
27 juillet 2017. Les opérations de pompage des hydrocarbures débutent : le fioul lourd est stocké dans des réservoirs puis transbordé par hélicoptère vers une barge. Un second hélicoptère, affrété par l’armateur, vient en renfort début août. Des traces irisées, brassées par la mer, sont observées à la surface de l’eau. Le dispositif antipollution reste déployé en permanence.
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ZOOM SUR…
L’impact de la houle a fortement affaibli la coque qui commence à se fissurer. La société de sauvetage Ardent demande au MRCC l’évacuation d’urgence de 9 personnes présentes à bord. Un hélicoptère présent sur zone intervient. Aux alentours du récif Durand, les remorqueurs Posh Commander et Pacific Titan, équipés de moyens antipollution de la société Briggs, surveillent la situation. Ils constatent que le Kea Trader est coupé en deux.
Les opérations de transbordement de conteneurs, en vue d’alléger le navire, se poursuivent grâce aux grues de bord, lorsque la météo le permet, ou à l’hélitreuillage. Elles s’intensifient avec l’arrivée d’un hélicoptère Sikorsky Skycrane, le 21 août, et des navires de charge Clipper New-York et Industrial Hedlands. Ce renfort permet d’extraire 37 conteneurs en 2 jours. Sur une cible de 300 conteneurs, 219 sont ainsi retirés du navire. 5 mars 2018. Le groupe chinois Shanghai Salvage Company (SSC) remporte l’appel d’offres pour l’enlèvement de l’épave. L’état de la mer, en saison cyclonique, maltraite chaque jour un peu plus le navire disloqué. Après le passage du cyclone Hola, des containers restés à bord et des débris du navire sont tombés à la mer. Des hélicoptères, des avions de tourisme, 4 bâtiments hauturiers et des équipes à terre s’activent à les récupérer. Le ramassage de boulettes d’hydrocarbure (moins de 7 kilos) sur les côtes des îles Loyauté se poursuit. La société de sauvetage et d’assistance Ardent prépare la transition avec la société Shanghai Salvage Compagny (SSC) qui prend le relais en avril.
28 septembre 2017. Lomar Shipping informe l’Etat que le coût des opérations ayant dépassé la valeur du navire, il sera destiné au recyclage. Le propriétaire reste déterminé à retirer l’épave du récif. Avec les mouvements du navire, des débris et deux conteneurs sont tombés à l’eau tandis que 102 conteneurs, la plupart vides, restent présents dans les cales. Des quantités résiduelles de fuel lourd provoquent des traces de pollution. Aux îles Loyauté, des boulettes d’hydrocarbures sont récupérées à terre.
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ZOOM SUR…
Les remorqueurs mobilisés pendant plus de 8 mois Les sociétés de remorquage de Nouméa n’ont jamais cessé de faire des allers-retours auprès du Kea Trader depuis son échouement. Ils ont extrait des matières polluantes, des conteneurs et des équipements du bord. Des opérations sous haute sécurité.
L
es opérations de grande envergure sur le Kea Trader ont démarré assez vite après l’échouement du porte-conteneurs le 12 juillet dernier. 700 tonnes de fuel lourd étaient à bord du navire. En l’absence de pétrolier à Nouméa, la société de remorquage Sora-Sorecal avait été sollicitée très rapidement. « J’ai été appelé dès la nuit du naufrage », se souvient Laurent Raffet, directeur de la société. La barge Chasseloup de la Sora-Sorecal a notamment été mobilisée pour transporter 600 m3 de fuel lourd jusqu’à Nouméa. Pour extraire le fuel, un hélicoptère d’Helicocéan était venu en renfort. « Depuis juillet, nous ne nous sommes jamais arrêtés,
on a toujours eu une barge affrétée pour le Kea Trader. La barge Chasseloup vient tout juste d’être finie de nettoyer après de longs mois où elle a été mobilisée à quai à Nouméa », explique Laurent Raffet.
Beaucoup de précautions Les opérations autour du Kea Trader n’ont pas toujours été simples à organiser. La forte houle et le récif proche obligeaient les barges à rester en remorque derrière les remorqueurs tandis que l’hélicoptère amenait par petites caisses les derniers équipements du navire comme des tuyaux
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souples et rigides, du matériel de navigation… « Les conteneurs ont aussi été découpés en trois pour être transportés par voie aérienne. C’est sûr, ce chantier a donné beaucoup de travail aux gens de Nouvelle-Calédonie », continue Laurent Raffet. Désormais coupé en deux, le cargo voit ses morceaux se déplacer quasiment d’un jour à l’autre. Les sociétés de remorquage présentes sur place depuis l’échouement (Viratelle et Sora-Sorecal) ont pris beaucoup de précautions lors des transferts de marchandises depuis le porte-conteneur, afin de prendre le moins de risque possible pour leurs équipages.
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© BNC
« Nous proposons une aide à la décision sur mesure, notamment grâce aux informations financières que nous délivrons. »
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BNC : le service international sur mesure Vous êtes chef d’entreprise et vous souhaitez vous lancer à la conquête d’un marché étranger, vous y développer ou importer. Particulier, vous avez le projet d’investir dans l’immobilier à l’étranger ou de constituer une épargne en devises. Les opérations à l’international comportent des risques qu’il convient de mesurer et de maîtriser. Des solutions financières spécifiques permettent d’atténuer les contraintes et de saisir des opportunités. La Banque de Nouvelle-Calédonie est experte dans ce domaine. Rencontre avec Mickaël Tiburzio, chargé d’Affaires internationales à la BNC.
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« Les entreprises représentent une grande part de notre activité. » Combien de spécialistes l’Agence internationale réunit-elle ? La Banque de Nouvelle-Calédonie dispose, en effet, d’une Agence internationale dédiée et qui a pignon sur rue. Elle est composée de neuf collaborateurs, tous experts dans leur domaine respectif. Ils accompagnent nos clients dans leurs négociations avec leurs interlocuteurs étrangers, dans la mise en place et le suivi de leurs opérations internationales. Notre service est personnalisé.
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Votre mission ne concerne-t-elle que les entreprises ? Les entreprises représentent une grande part de notre activité. Cependant, l’offre internationale de la Banque de Nouvelle-Calédonie permet de répondre aux besoins de l’ensemble de nos clients, professionnels et particuliers. Quel que soit le type d’opération, l’international requiert de la technicité et notre organisation permet à chacun d’accéder à des experts.
INFOS PRATIQUES L’agence Internationale de la Banque de Nouvelle-Calédonie se situe : ter, rue de l’Alma, Centre-Ville 98849 Nouméa Cedex Tél. : 25.57.04 - Mail : mickael.tiburzio@bnc.nc L’agence est ouverte du lundi au jeudi de 7h15 à 16 heures et le vendredi de 7h15 à 15h45.
Banque de Nouvelle-Calédonie S.A. au capital social de 12.097.944.000 F. CFP - RCS Nouméa 74B047688 - Ridet 047 688 001 Siège social : 10 avenue du Maréchal Foch - BP L3 98849 Nouméa Cedex, Nouvelle-Calédonie. Intermédiaire en assurances - assurance professionnelle et garantie financière conformes aux articles Lp 512-6 et Lp 512-7 du Code des assurances Tél. : (687) 25 74 00 - Fax : (687) 27 41 47 – Courriel : contact@bnc.nc
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S’allier pour exporter son savoir-faire Créé fin 2016, le Cluster Expertise & Innovation (CLEI) entend fédérer les entreprises locales prestataires de services intellectuels. Leur but ? Promouvoir l’économie de la connaissance par l’expertise et l’innovation en NouvelleCalédonie en vue de conquérir de nouveaux marchés dans le Pacifique.
«E
© M. Page Les membres du CLEI invitent les entreprises d’expertise et d’innovation, dont ils font partie, à les rejoindre pour mieux vendre leur prestation intellectuelle.
t si on réfléchissait calédonien ? » C’est le slogan adopté par six entrepreneurs regroupés au sein d’un club, devenu par la suite un cluster. Leur objectif, en s’associant, est de montrer le poids déterminant des entreprises de prestations intellectuelles dans l’économie locale mais aussi de se faire entendre et d’être appuyés par les pouvoirs publics. « Nous sommes, pour la plupart, des entreprises de service, un secteur dont le poids économique est équivalent au secteur public, au BTP et à la mine réunis. En recoupant les chiffres de la Cafat, de l’Isee et de la DSF, on totalise près de 5 140 employés dans la prestation intellectuelle qui regroupe une myriade d’entreprises. » Sébastien Sarramenga, le président de cette nouvelle association professionnelle, est le directeur général d’EMR, une socié-
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té spécialisée dans l’environnement. Les autres membres sont également chefs d’entreprises dans des domaines de haute technicité, innovantes et créatrices d’emploi. Cela va du bureau d’étude à la société d’ingénierie en passant par le consulting, le domaine juridique, la topographie ou encore la société de communication.
Une carte à jouer dans le Pacifique En se penchant sur leurs domaines d’action respectifs, ces chefs d’entreprise se sont aperçus qu’ils jouaient un rôle social non négligeable dans l’économie locale. « La plupart de nos employés sont des cadres supérieurs qui ont un fort pouvoir d’achat et donc qui consomment localement. Entre 40 et 70 % de notre chiffre d’affaires est
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pourront être entendus par les pouvoirs publics et coproduire des prestations au plan local comme à l’international. « Si demain, un chantier d’envergure vient à s’ouvrir, il y a 9 chances sur 10 pour que des entreprises de prestation intellectuelle calédoniennes puissent répondre à l’appel d’offre. On n’était pas capable de le faire il y a 15 ans mais aujourd’hui, on a notre carte à jouer dans le Pacifique, un univers que nous maîtrisons », estiment les membres du CLEI.
- 6,9 MILLIARDS CFP de cotisations Cafat (dont 5,4 milliards de part patronale et 1,5 milliards de part salariale) ; - 1,3 MILLIONS CFP de cotisation moyenne par salarié (50 % de plus que la moyenne) ; - 20 MILLIARDS CFP de masse salariale globale distribuée, soit 6 % du total des salaires et traitements distribué ; - 325 000 CFP de salaire brut moyen des collaborateurs ; - 2 À 3 MILLIARDS CFP de rendement de l’impôt sur le revenu.
LES CLUSTERS SE REGROUPENT
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’Intercluster Nouvelle-Calédonie est le regroupement des 7 clusters calédoniens (AMD, Synergie, Acotred, Cap Agro NC, Cluster Maritime, Think IT et CLEI). Il continue de se structurer à travers notamment la dynamique de groupes de travail apportant une réflexion sur des projets « pays ». Sous l’impulsion du CLEI, Cluster Expertise & Innovation, un nouveau groupe de travail s’est constitué l’an dernier avec comme pour thème l’Innovation. Un gage de performance et de compétitivité.
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« Il y a 9 chances sur 10 pour que des entreprises de prestation intellectuelle calédoniennes puissent répondre à un appel d’offre. »
LE POIDS DE LA PRESTATION INTELLECTUELLE Difficilement palpable, la prestation intellectuelle se traduit dans les chiffres suivants : Sources : Cafat, Isee, DSF 2014.
redistribué en masse salariale, ce qui est considérable comparé à d’autres secteurs », explique Stéphane Camerlynck, membre et chargé de communication du CLEI. Partant du constat que ce secteur ne bénéficie pas d’aides structurelles ni d’incitations fiscales spécifiques, les prestataires de services intellectuels mettent en avant le fait qu’ils contribuent, pour une large part, au financement du service public. En se fédérant, ils
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Le Fonds Pacifique, un soutien à l’intégration régionale Le Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique dit « Fonds Pacifique », est le principal instrument de coopération régionale de la France dans le Pacifique. Financé par des crédits du ministère des Affaires étrangères, il contribue à l’insertion régionale de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de Wallis-et-Futuna.
C
réé en 1985, le Fonds Pacifique est un fonds de coopération du ministère des Affaires étrangères et du développement international qui a pour vocation de soutenir des dossiers œuvrant à l’intégration régionale de ses trois territoires (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) et à leur rayonne-
donie, 20 millions de francs supplémentaires, issus du budget de la Nouvelle-Calédonie, ont été alloués pour cofinancer des projets candidats au Fonds Pacifique pertinents mais non-sélectionnés faute de ressources suffisantes. Depuis 2007, la Nouvelle-Calédonie inscrit en effet dans son budget une enveloppe de cofinancement du Fonds Pacifique.
Des projets de coopération
© DR La réunion annuelle du comité du Fonds Pacifique 2018 s’est tenue en février dernier, à Bruxelles, en présence de Philippe Germain, qui préside actuellement le comité directeur du Fonds Pacifique.
ment dans le Pacifique. Pour être éligibles, les projets doivent impliquer au moins un territoire français et un État ou territoire non-français de la zone Pacifique. Lors de l’édition 2017 de ce comité, 92,5 millions de francs ont été répartis au bénéfice de l’intégration régionale de la Nouvelle-Calédonie : 72,5 millions de francs ont été consacrés à des projets concourant directement au rayonnement régional de la Nouvelle-Calé-
© Institut Pasteur En 2017, deux projets de recherche à caractère régional portés par l’Institut Pasteur de NouvelleCalédonie ont été financés par le Fonds Pacifique.
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Le 31e comité directeur du Fonds Pacifique 2017 s’est réuni en février 2017, à Papeete, sous la présidence d’Édouard Fritch, président de la Polynésie française, en présence de Jean-Louis d’Anglebermes, vice-président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Comme chaque année, les membres ont sélectionné une quarantaine de projets qui ont pu bénéficier du soutien du ministère des Affaires étrangères, à hauteur d’une enveloppe globale d’environ 165 millions de francs CFP. Parmi les projets calédoniens retenus, un projet visant à soutenir le gouvernement du Royaume de Tonga dans la mise en œuvre de sa politique de transition énergétique, en coopération avec les acteurs économiques calédoniens du secteur de l’énergie, deux projets de recherche à caractère régional portés par l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (médecine traditionnelle et moustiques vecteurs de maladie) ou encore, un projet visant à exporter dans plusieurs pays d’Océanie. Le 21 février dernier, les trois PTOM et l’État ont sélectionné les projets qui bénéficieront du soutien du Fonds Pacifique en 2018. La Nouvelle-Calédonie a fait la proposition, qui a été retenue, que le Fonds Pacifique soit réformé en 2018, afin d’augmenter à la fois son action et son enveloppe, en particulier en faveur des projets économiques. L’idée est d’utiliser le Fonds comme levier démultiplicateur pour bénéficier d’autres outils financiers nationaux ou européens. Les PTOM français pourront ainsi développer des projets plus conséquents.
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Un vent d’innovation souffle sur le Pacifique La plupart des pays, quels que soient leurs niveaux de revenus, misent désormais sur la recherche et l’innovation pour stimuler leur croissance économique durable et favoriser leur développement. C’est ce qui ressort du Rapport de l’UNESCO sur la science vers 2030, publié en 2015. Si aujourd’hui, selon ce rapport, « les économies des États insulaires du Pacifique reposent en grande partie sur les ressources naturelles et se caractérisent par un secteur manufacturier très peu développé et l’absence d’industries lourdes », l’avenir pourrait bien offrir à cette région du monde un tout autre visage grâce aux nouvelles technologies. Voici quelques exemples de cette révolution en marche. POLYNESIE FRANCAISE
FIDJI
De l’eau douce grâce au soleil A Bora Bora, le Groupe Suez teste actuellement un nouveau procédé de désalinisation de l’eau de mer qui combine l’osmose inverse avec 400m² de panneaux solaires.
L’essor des technologies de l’information
L
es technologies de l’information et de la communication (TIC) sont un chantier en pleine explosion à Fidji qui, comparée à de nombreuses autres îles du Pacifique Sud, dispose d’un système de télécommunications fiable, avec un accès au câble sous-marin de la Croix du Sud. La décision récente de créer le parc des TIC de Statham sur le campus de l’Université du Pacifique Sud, la zone de développement économique des TIC de Kalabo et le technoparc ATH à Fidji devrait doper le secteur des services d’appui des TIC dans la région Pacifique. Source : UNESCO Fidji a accès au câble sous-marin de la Croix du Sud, lui permettant de développer les TIC.
© Groupe Suez 400 m² de panneaux solaires démontables ont été installés à Bora Bora pour produire de l’eau douce à partir d’eau de mer.
C
réée par la start-up française Mascara Renewable Water, l’installation Osmosun est en test à Bora Bora depuis mars 2017 et elle est désormais totalement opérationnelle. Le principe : un champ de 400 m² de panneaux solaires est couplé avec une unité d’osmose inverse Osmosun, produisant en moyenne 70 m3 d’eau douce par jour à partir d’eau de mer. Cette eau coûte quatre fois moins cher que celle produite par les osmoseurs « ancienne génération » reliés au réseau électrique. A Bora Bora, 70 familles sont ainsi alimentées en eau sans pollution ou émission de gaz à effet de serre. Les panneaux solaires sont démontables et, après un an d’essai, ils seront installés sur une autre île afin de poursuivre les tests. D’autres îles du Pacifique ont montré leur intérêt pour ce procédé, notamment les Fidji. Source : Tahiti Infos
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POLYNESIE FRANÇAISE
AUSTRALIE
Une agence spatiale « Down Under »
Une île flottante « durable » Un protocole d’accord est prévu pour la construction d’une île flottante en Polynésie. Celle-ci sera créée par le Seasteading Institute, une ONG américaine.
L’Australie veut se faire une place dans l’industrie spatiale en créant une « petite agence » qui permettra au pays de développer une économie de l’innovation et de la science.
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© DR
’est une véritable cité flottante qui pourrait accueillir, à l’horizon 2020, une population aisée et entreprenante. Il ne s’agit pas de tourisme, mais d’offrir un environnement paradisiaque à des entreprises modernes et innovantes, qui trouveront là un cadre idéal pour inventer le monde de demain. Car les porteurs du projet voient loin. Cette île artificielle ne serait que le prototype d’archipel flottant dans l’océan, voire dans des eaux extraterritoriales pour échapper aux lois nationales. Derrière Seasteading se trouvent des entrepreneurs de la Silicon Valley, dont Peter Thiel, un des fondateurs de PayPal. Annoncée comme « durable », cette réalisation ferait du bien au lagon, réduisant la pollution et repoussant le blanchiment du corail par une action rafraîchissante sur l’eau. Les polluants déversés en mer seraient récupérés par la ville flottante et recyclés en biocarburant tandis que des cultures d’algues et de poissons ou de crustacés nourriraient les habitants.
L’Australie espère développer ses propres programmes spatiaux sans dépendre de la NASA.
«L’
industrie spatiale mondiale se développe rapidement et il est crucial que l’Australie fasse partie de cette croissance », a déclaré la ministre de l’Industrie, de l’Innovation et de la science Michaelia Cash, dans un communiqué. Parmi les 35 pays membres de L’Organisation de coopération et de développement économiques, l’Australie et L’Islande sont les seuls à ne pas posséder d’agence spatiale. Les gouvernements successifs ont, jusque là, refusé de créer une agence spatiale en raison du coût engendré. Le gouvernement actuel considère, au contraire, que cela permettra de créer des milliers d’emplois nouveaux et table sur 420 milliards de dollars de retombées économiques.
Source : La dépêche de Tahiti © Seasteading Institute Cette île flottante est annoncée comme un projet de développement durable.
Source : ABC
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Un laboratoire de génétique à ciel ouvert Les habitants de Tonga toucheront des droits pour toute application commerciale des recherches sur leur ADN.
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omme d’autres communautés relativement isolées de la planète, Tonga dispose d’un patrimoine génétique assez homogène dont la généalogie est facile à retracer. Après avoir collecté des échantillons de sang et d’ADN auprès des 110 000 habitants de l’archipel, Autogen disposera d’une banque de données
L’archipel de Tonga signé un accord commercial avec une société de recherche en génétique australienne, lui offrant des droits exclusifs sur les données collectées. idéale pour étudier les relations entre certaines maladies et l’héritage génétique. Selon le directeur de la société australienne, sur une aussi petite population, il est assez facile d’observer si la présence d’un gène de génération en génération est lié à la prévalence d’une maladie comme le diabète, le cancer, l’obésité ou l’hypertension. Ces études
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seront menées avec le plus grand respect pour l’éthique, assure le directeur d’Autogen. De leur côté, Tonga peut espérer percevoir d’importantes royalties, puisque ses habitants demeurent propriétaire de leur ADN. Ils toucheront donc des droits pour toute application commerciale de ces recherches. Source : Sciences & Avenir
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WALLIS-ET-FUTUNA
Des drones pour explorer la mer
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a société Créocéan travaille sur des drones sous-marins pour explorer les ressources minières. Une campagne d’exploration est prévue en 2019-2020, à Wallis et Futuna, où des amas sulfurés ont été découverts lors d’une précédente campagne menée entre 2010 et 2013 par Eramet, Technip et l’Ifremer. Les capteurs magnétiques intégrés à cette flotte de drones permettront d’identifier et de localiser ces amas sulfurés dispersés sur de grandes surfaces. Source : Mer et Marine
Des drones sous-marins seront utilisés pour explorer les ressources minières.
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La politique régionale discutée au sein du Forum Depuis 2016, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont membres à part entière du Forum des îles du Pacifique, une organisation régionale qui compte 18 Etats et territoires. Quelles sont ses attributions et ses orientations ? Eléments de réponse.
C
réé le 5 août 1971 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, le Forum des îles du Pacifique (FIP) est un groupement politique de coopération régionale qui rassemble à présent 18 membres et membres associés (lire par ailleurs). Le siège de son secrétariat est basé à Suva (Fidji) et l’actuelle secrétaire générale, Meg Taylor, est originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cette organisation politique de la zone Pacifique définit la feuille de route des membres du Conseil des organisations régionales du Pacifique (CORP). Les secteurs d’activités concernés sont l’environnement, les télécommunications, l’aviation civile, l’énergie, la sécurité, le commerce, la pêche et les communications maritimes. En outre, le
La conservation des océans, le changement climatique et le développement durable sont des enjeux cruciaux dans la région. Forum comprend deux agences : l’Agence des pêches (Forum Fisheries Agency) et la Compagnie de navigation maritime (Pacific Forum Line).
Des orientations stratégiques Le FIP réunit chaque année les chefs d’Etat et de gouvernement de la région pour entériner les orientations stratégiques d’organisations techniques régionales, comme la CPS et le PROE.
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Présent au FIP en 2017 comme en 2016, Philippe Germain a fait part de la volonté d’une implication plus active de la NouvelleCalédonie au sein de l’organisation politique régionale.
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QUI SONT SES MEMBRES ?
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Les positions de la communauté océanienne sont déterminées par consensus,. En 2017, le 48e Forum du Pacifique a eu lieu en présence de Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. Le thème retenu pour cette édition était le Pacifique bleu. Au menu des discussions : la conservation des océans, le changement climatique et le développement durable, des enjeux cruciaux dans la région Pacifique. L’occasion, pour le représentant de la Nouvelle-Calédonie, Philippe Germain, de défendre le dossier du Parc naturel de la mer de Corail, avec la volonté « d’influencer les décisions prises au profit des populations du Pacifique et des Calédoniens ». En 2018, le prochain FIP aura lieu sur l’île de Nauru.
Le siège du secrétariat du FIP est basé à Suva, la capitale de Fidji.
© Secrétariat du FIP
Comme la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française est devenu membre à part entière du Forum en 2016.
’Australie, les Îles Cook, Fidji (suspendu entre 2009 et 2014), Kiribati, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru, Niue, la Nouvelle-Zélande, Palau, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Îles Salomon, Samoa, Tonga, Tuvalu et le Vanuatu sont membres du Forum. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont devenus membres associés en 2006 puis membres à part entière en 2016. Tokelau est membre associé depuis 2014. Le FIP compte aussi neuf observateurs : les Samoa américaines, le Timor Oriental, Wallis-et-Futuna, le groupe ACP Pacifique, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, le Secrétariat du Commonwealth, les Nations Unies, et la Commission des pêches du Pacifique central et occidental (WCPFC).
Les 18 membres du Forum des îles du Pacifique occupent un vaste territoire.
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La CPS : 70 ans d’activité dans le Pacifique La Communauté du Pacifique (à l’origine « Commission du Pacifique Sud ») a fêté, l’an dernier, ses 70 ans d’existence. Retour sur la création de cet organisme international et sur l’étendue de ses attributions.
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de la 23e Conférence du Pacifique Sud, qui s’est tenue aux îles Mariannes, a attribué les mêmes droits à tous les états membres de la CPS. Sa zone d’intervention s’étend désormais du nord au sud du Pacifique. Depuis novembre 2015, la CPS porte donc le nouveau nom de « Communauté du Pacifique » et conserve le sigle « CPS ».
Développement économique et social La Communauté du Pacifique est aujourd’hui composée de 26 États membres. Ses missions ont peu évolué depuis la création de la CPS. L’article IV de la Convention établissant les pouvoirs et attributions de la Commission du Pacifique Sud est explicite : « La Commission sera
© CPS
La salle de conférence actuelle, au siège de Nouméa.
’est en février 1947, à Canberra, en Australie, qu’a été signé l’Accord de Canberra, en quelque sorte l’acte de naissance de la CPS, en présence des représentants des gouvernements de 6 pays : l’Australie, la France, les PaysBas, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’Amérique. En 1962, les Pays-Bas se sont retirés de cet Accord lorsqu’ils ont cessé d’administrer une ancienne colonie hollandaise, l’actuelle Irian Jaya. Par la suite, des Etats insulaire du pacifique sont venus compléter la liste des membres de la CPS : les Samoa occidentales en 1965, Nauru en 1969, Fidji en 1971, la Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1975, les îles Salomon et Tuvalu en 1978, Niue et les îles Cook en 1980. En 1983, une résolution adoptée par consensus lors
La salle de conférence actuelle, au siège de Nouméa. La 24e conférence du Pacifique Sud à Nouméa, dans l’ancien siège de la CPS, en 1984.
© M. Page
L’ancien siège de la CPS était situé dans les locaux qui avaient servi de quartier général aux forces armées américaines durant la 2e Guerre mondiale.
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un organisme consultatif chargé de donner des avis aux Gouvernements membres sur les questions touchant le développement économique et social des territoires relavant de sa compétence et le bien-être et le progrès social de leur populations. » La CPS constitue une opportunité sans précédent pour les Etats insulaires du Pacifique d’évoquer leurs besoins et problèmes spécifiques. Pour faire entendre leur voix, une première conférence a eu lieu en 1950, au siège de la CPS. Celui-ci fut d’abord établi à Sydney avant que Nouméa soit préférée à Suva (Fidji). La Conférence de la Communauté du Pacifique examine et adopte le programme de travail et vote le budget de l’année à venir. Au départ, les pays membres se réunissaient tous les 3 ans, puis tous les ans dès 1967.
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Depuis novembre 2015, la CPS porte le nom de « Communauté du Pacifique » mais elle a conservé le sigle « CPS ».
A l’occasion des 70 ans de la CPS, le directeur général, Colin Tukuitonga, accueillait les représentants des Etats du Pacifique en compagnie de Philippe Germain, président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
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Un anniversaire en grandes pompes
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e 28 juillet 2017, les représentants des Etats membres de la CPS se sont réunis au siège de Nouméa pour célébrer le 70e anniversaire de l’organisation internationale. « Pendant près de 24 ans, la Commission du Pacifique Sud a constitué l’unique organisation régionale du Pacifique. Elle est le cœur de notre coopération, témoin, depuis son origine, de la reconstruction de notre région et de l’émancipation de nos Etats et territoires », a tenu à rappeler Philippe Germain en prélude aux célébrations qui se sont tenues au siège de la CPS, à Nouméa, et en clôturant la session annuelle du Comité des représentants des gouvernements et administrations (CRGA) et la 10e Conférence de la Communauté du Pacifique. Le président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a également souligné le « caractère apolitique de l’organisation » qui n’en demeure pas moins un « pilier essentiel de la politique régionale ». « À l’avenir, la CPS continuera de jouer un rôle primordial dans la région, notamment comme principal prestataire de services scientifiques et techniques pour ses pays membres. Grâce à une bonne direction, à une gestion prudente, au soutien de ses membres et à un financement durable, la CPS fournira des services précieux à ses membres pendant encore au moins 70 ans », a ajouté Colin Tukuitonga, le Directeur général de la CPS.
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Cameron Diver, directeur général adjoint de la CPS
« La CPS peut intervenir dans tous les secteurs » Depuis sa création, il y a plus de 70 ans, la Communauté du Pacifique (anciennement Commission du Pacifique Sud), a maintenu son siège en Nouvelle-Calédonie. Selon Cameron Diver, au-delà de « quelques drapeaux et un joli bâtiment », peu de Calédoniens connaissent le rôle primordial joué par l’organisation dans le Pacifique. Dans une longue interview exclusive, il nous présente les missions et les défis relevés par la CPS.
pement économique et social mais aussi humain des populations du Pacifique. La manière de l’exécuter a évolué avec le temps mais cette mission de départ reste la même aujourd’hui.
De quelle manière cette mission a-t-elle évolué ? Elle a évolué avec les progrès techniques et scientifiques mais aussi avec l’accession à l’indépendance d’un certain nombre de territoires dès 1947. Ces états indépendants sont aujourd’hui membres à part entière de l’organisation. L’évolution a également suivi les changements contextuels dans la région au cours de la décennie précédente. Certains sujets sont devenus des sujets prioritaires et urgents. C’est le cas de la lutte contre le réchauffement climatique. On n’en parlait pas ou du moins pas de la même façon dans les années 1950 et 1960. On a réellement vu le défi émergent des maladies non transmissibles se développer ces dernières années. Compte tenu de la fiabilité dans la durée des nouvelles données scientifiques, il faut parfois du temps pour aborder ces problématiques.
On peut donc dire que vous avez gagné en efficacité, qu’en est-il de la transparence ? © CPS
Pouvez-vous nous rappeler le rôle de la CPS dans le Pacifique, en particulier d’un point de vue stratégique ? Quelles sont ses orientations ? Depuis l’origine de l’organisation en 1947, le rôle de la CPS a toujours été de faciliter la coopération internationale pour améliorer le dévelop-
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Nous avons, bien sûr, dû adapter notre manière de travailler aux exigences du monde moderne. Hier, les bailleurs de fonds n’avaient pas les mêmes procédures de gestion des projets ou des financements. Aujourd’hui, et c’est très bien, nous sommes obligés d’avoir un système transparent et beaucoup plus rigoureux de la gestion des fonds, parce que l’on dépend essentiellement des fonds publics qui proviennent des contribuables du pays bailleur. Aujourd’hui, la CPS est davantage dans une optique de modernisation de ses pratiques pour être tout à fait
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La CPS se rapproche de l’ONU
en conformité avec les exigences du 21e siècle. Et ce, même si sa vision du développement dans la Pacifique reste relativement stable depuis l’origine de l’organisation car sa raison d’être n’a pas changé.
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n octobre 2017, les hauts responsables d’institutions spécialisées des Nations Unies (ONU) et de la Communauté du Pacifique (CPS) se sont réunis à Fidji afin d’étudier des possibilités de coopération approfondie. La coordination des travaux respectifs de la CSP et de l’ONU vise à aider les pays océaniens à réaliser les objectifs de développement durable fixés à l’échelle planétaire. « L’idée est d’éviter les dédoublements et le chevauchement d’actions en vue de produire des résultats plus pertinents en travaillant ensemble et, notamment, en recherchant des financements en commun », explique
Le régionalisme a-t-il pris une plus grande dimension dans le Pacifique ces dernières années? La CPS a été le premier organisme à prendre en compte le régionalisme inclusif en parvenant à réunir tous les intervenants autour de la table des négociations, sans qu’il y ait de conditions particulières liées au statut institutionnel des pays ou des territoires. En 1983, la CPS a accepté l’ensemble des pays indépendants et des territoires du Pacifique comme membres à part entière de l’organisation alors que le Forum du Pacifique n’a admis la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française en son sein que l’an dernier, après un certain nombre d’années de discussion. C’est peut-être dû au mandat des deux organisations qui est différent car la CPS fait du développement et le Forum est un organisme beaucoup plus politique. Mais aujourd’hui, on se rend bien compte que le régionalisme est quelque chose d’assez important pour permettre d’avoir à la fois une réponse et une approche coordonnées des enjeux de sécurité ou de développement dans la région. Très souvent ces enjeux font fi du statut institutionnel, du rattachement à la Métropole alors qu’il est essentiel, si on veut avoir une réponse globale, d’inclure les territoires, à la fois dans la réflexion sur le développement d’actions dans les processus de décision et les mécanismes de mise en œuvre.
Vos domaines de compétences sont-ils restreints dans certains domaines ? Non, car notre mandat est tellement large, depuis l’origine de la CPS, que l’on peut intervenir dans
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© CPS La CPS et l’ONU étudient des possibilités de coopération approfondie.
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Cameron Diver, directeur adjoint de la CPS. « Cet examen stratégique intervient à point nommé, alors que l’ONU se prépare à lancer sa nouvelle Stratégie pour le Pacifique, en 2018 », estime Osnat Lubrani, coordonnatrice résidente des Nations Unies. Les possibilités de coopération ne manquent pas : changement climatique, résilience aux catastrophes et protection de l’environnement, égalité des sexes, émancipation économique durable et inclusive, services de base équitables (santé, éducation et protection sociale) ou encore, gouvernance et engagement des communautés et droits de l’homme. Les données pour le développement, sujet transversal, constituent également une priorité pour la CPS comme pour les Nations Unies.
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tous les secteurs. Cela va des droits de l’homme à la science des pêches halieutiques, en passant par l’eau et l’assainissement, la gestion intégrée des zones côtières, la santé publique ou encore les statistiques. Cela couvre le panel du développement durable. Ce n’est pas tant nos attributions qui ont changé que la manière de les aborder et de mettre la priorité sur les domaines dans lesquels on a une vraie plus-value. Une grande partie de notre rôle est également d’aller chercher des partenaires qui ont de meilleures compétences que nous et de travailler ensemble pour apporter la meilleure réponse aux besoins exprimés par l’un de nos membres.
Nous sommes considérés comme un partenaire à part entière, neutre et objectif.
© CPS La salle de conférence actuelle, au siège de Nouméa.
Quels sont les grands programmes en cours à la CPS, au regard du changement climatique ou encore des maladies non-transmissibles que vous avez évoqués ? Nous avons un programme assez important en matière d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique au travers de nos divisions. Ce que l’on peut faire en matière de sécurité alimentaire et d’agriculture, en tenant compte du changement climatique, est une nécessité aujourd’hui car le temps change littéralement dans un certain nombre de nos pays membres. On a aussi des programmes assez importants en matière de surveillance de la santé publique et des maladies vectorielles. C’est particulièrement important de pouvoir bien informer les autorités sanitaires des pays participants des départs d’épidémie de dengue ou de chikungunya pour que les gouvernements puissent prendre des mesures de prévention et de lutte contre ces maladies. Notre programme en matière de pêches, aussi bien côtière qu’halieutique, est un autre domaine très important.
On peut considérer qu’il s’agit d’un enjeu stratégique dans la région ? C’est un enjeu énorme. La pêche au thon dans le Pacifique représente entre 5 et 6 milliards de dollars US par an en termes de valeur. Il y a plusieurs instances internationales dans la région qui mènent des discussions sur les pêches, que ce soit l’agence des pêches du Forum, la commission des pêches du Pacifique central et occidental, les parties à l’Accord de Nauru, les Accords de pêche dans le Pacifique oriental sur la partie haute mer du Pacifique sud… Les pays pêcheurs font, bien entendu, partie de ces discussions. La question est de savoir comment utiliser les données statistiques que la CPS produit, par exemple sur l’état de santé des stocks, leur
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régénération, leur positionnement en fonction du réchauffement de la mer et d’autres paramètres, ceci afin de mieux gérer une ressource qui doit être durable car c’est une ressource majeure de la région.
C’est à la fois un enjeu économique et environnemental ? Tout à fait. Et c’est d’ailleurs une réussite de notre approche qui est de mettre la science au service du développement. En utilisant les données statistiques que notre division des pêches à produites, les parties, à l’Accord de Nauru, ont réussi à né-
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gocier à la hausse les retombées économiques, pour les pays du Pacifique, de la pêche au thon. Et c’est passé de 50 millions de dollars par an à 500 millions. C’est une excellente chose car cela démontre que les pays pêcheurs qui ont la ressource dans leur ZEE ont fait confiance à l’analyse scientifique que nous avons pu produire comme base pour leurs discussions.
Non, cela se fait sur le plan institutionnel et non privé. Les entreprises et surtout les grands armateurs ont des ressources qui leur permettent d’investir par eux-mêmes. En revanche, les pays pêcheurs peuvent aussi être bénéficiaires de nos données à partir du moment où celles-ci sont confiées à l’organisation pour lui permettre de faire son travail.
Vous jouez également un rôle de conseiller auprès des états membres, de quelle façon s’opère-t-il ? Les entreprises privées sont-elles concernées ?
Qu’en est-il de l’agriculture dans le Pacifique ? On effectue un grand travail en matière de génétique des cultures vivrières du Pacifique, à travers
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un travail qui nous permet d’œuvrer aux côtés l’un de nos laboratoires basé à Suva. Celui-ci des institutions pour mettre en place soit leur parnous permet de bénéficier d’une banque de donticipation dans un cadre international ou national nées génétique. Nous avons ainsi la banque de pour mettre en place un cadre législatif. En Noudonnées la plus importante au monde pour le taro. velle-Calédonie, nous avons apporté une asLa quasi-totalité des espèces du Pacifique y sistance en matière d’égalité entre les sont hébergées et protégées, avec un genres. On a eu des rencontres sur laboratoire qui permet de les étudier. ces thématiques avec les femmes Le but est de rendre les espèces du Pacifique. C’est un travail tout plus résistantes au changement Mieux nos aussi important que ce que l’on climatique. Nos scientifiques ont membres coopèrent, peut faire en matière de pêche ainsi développé une espèce de plus c’est facile pour ou sur d’autres dossiers car il taro qui résiste à l’eau de mer et nous de développer des peut amener un changement pousse là où on ne devrait pas programmes. sociétal et culturel. On n’aura pouvoir planter. Ils ont également jamais de développement réelleréussi à lutter contre une maladie ment durable si une partie de la poqui décimait les cultures de taro. pulation en est exclue du fait de discriDes pays d’Asie et d’Afrique nous ont minations ou de violences. On commence d’ailleurs demandé à partager le fruit de à évoluer sur ces problématiques. C’est un début. nos recherches. On voit ainsi le rôle de la CPS au niveau international.
Vous agissez aussi au niveau sociétal. Quelles sont vos avancées ? On a des programmes de lutte contre les violences faites aux femmes qui est un fléau énorme dans notre partie du monde, malheureusement. C’est
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Quel est le poids des mesures prises au sein de l’organisation ? On a l’avantage de la proximité avec les bénéficiaires de notre travail et les pays propriétaires de l’organisation. On peut adapter notre travail en fonction du contexte particulier, économique
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et social voire même politique, du pays car une approche qui marche bien en Nouvelle-Calédonie ne va pas marcher de la même manière à Tonga ou aux Etats fédérés de Micronésie. Notre implantation nous permet d’avoir une bonne connaissance du tissu économique et social de nos états et territoires membres. L’ancienneté de l’organisation nous permet d’établir un climat de confiance entre nos membres. Cela pèse dans les décisions prises. Nous ne sommes pas juste un consultant qui remet un rapport. Nous sommes considérés comme un partenaire à part entière, neutre et objectif dans la manière dont nous présentons nos travaux. On ne prend jamais de décision à la place de nos états membres. On fournit une aide à la décision et un conseil. C’est ensuite aux décideurs élus de décider.
Le siège de la CPS est établi de longue date en Nouvelle-Calédonie mais vous avez aussi des bureaux à Fidji ? Pourquoi cette division géographique ? Le siège est en Nouvelle-Calédonie depuis 1949. On a un bureau régional à Suva afin d’être au plus près de la délégation de l’union européenne dans
le Pacifique qui est basée à Fidji et des représentations des Nations unies, dont la plupart sont aussi basées à Suva. On a un bureau à Port-Vila qui nous permet de toucher les pays du Fer de lance mélanésien puisque le QG est au Vanuatu. On a aussi un bureau aux Etats fédérés de Micronésie qui s’occupe de nos états du Pacifique nord. On n’a pas de représentation officielle dans la partie polynésienne du Pacifique mais on a un centre sur les énergies renouvelables qui s’est ouvert il y a quelques mois, à Tonga. Mais à n’importe quel moment, on a toujours du personnel sur le terrain, dans toute la région.
Quelle superficie cette zone couvre-t-elle ? Elle couvre tout le Pacifique insulaire, soit environ 4 à 5 fois l’Europe. Rien qu’en Polynésie française, la ZEE est aussi vaste que l’Europe. La proportion de la masse terrestre par rapport à l’océan est assez parlante. On a tendance à parler de « petits états insulaires » mais ce sont en réalité de grands états océaniques au regard de leur zone maritime gigantesque et de la ressource qu’elle recèle. Tout l’enjeu est de faire en sorte que ces petits états insulaires puissent bénéficier au maximum des ressources de leur espace océanique.
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La CPS a-t-elle un rôle à jouer au niveau de l’innovation et de l’avenir de l’économie bleue, dont on parle beaucoup actuellement ? Oui, de l’innovation dans les techniques scientifiques. On a aidé un certain nombre de pays à leur demande, comme les îles Cook, à effectuer des études préalables à une possible exploitation des minerais en eaux profondes, dans le sol et le sous-sol de leur ZEE. Notre rôle est aussi de mesurer l’impact que ces nouvelles activités pourraient avoir sur d’autres activités comme la pêche ou le tourisme. La création d’une nouvelle ressource pour le pays ne doit pas engendrer de dommages collatéraux.
26 PAYS MEMBRES
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a Communauté du Pacifique rassemble actuellement 26 États et territoires : Australie, Îles Cook, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Fidji, France, Guam, Kiribati, Nauru, Niue, Îles Mariannes du Nord, Îles Marshall, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande, Palau, PapouasieNouvelle-Guinée, Pitcairn, Polynésie française, Îles Salomon, Samoa, Samoa américaines, Tokelau, Tonga, Tuvalu, Vanuatu et Wallis-etFutuna.
L’essor des moyens des communications a facilité les échanges et l’implantation des entreprises dans le Pacifique ? En effet, mais il faut que les pays de la zone aient les conditions en place pour accueillir les investissements étrangers. C’est une réelle possibilité et on le voit déjà. Il y a des entreprises calédoniennes qui ont des activités au Vanuatu et à Fidji. Il y a de vraies possibilités d’exportation de services à partir de la Nouvelle-Calédonie, sans parler du commerce des biens et des marchandises. Cela peut être source de développement de la Nouvelle-Calédonie à travers les industries de transformation mais, là encore, ce sont des décisions qui doivent prises au niveau des politiques locales, avec une politique de commerce extérieure bien construite. Les communications modernes facilitent tout cela. Dans certaines îles, l’arrivée de nouveaux câbles sous-marins va contribuer à combler la fracture numérique entre les îles les mieux connectées et celles qui le sont moins.
La CPS et les Nations unies viennent de renforcer leur coopération, quel est la portée de ce rapprochement et pourquoi a-t-il lieu maintenant ? L’idée est de mieux se coordonner pour éviter les dédoublements et les chevauchements d’actions effectuées en parallèle. Cela permet de produire des résultats encore plus pertinents. C’est une question de volonté mutuelle et d’évolution des mentalités dans un contexte de développement qui a pas mal changé. Aujourd’hui, la communauté internationale s’attend à ce que l’on coopère davantage entre organisations internationales.
Est-ce aussi parce que les problématiques du Pacifique deviennent des enjeux mondiaux ? Absolument et c’est une très bonne chose. Il s’agit pour nous de sélectionner des domaines où, avec l’agence des Nations unies, on pense pouvoir apporter plus ensemble qu’individuellement, partager des projets, aller des chercher des fonds conjointement pour les financer et avoir une force de frappe supérieure à travers le partenariat.
Actuellement, la Nouvelle-Calédonie s’ouvre davantage vers la zone Pacifique, c’est quelque chose que vous considérez favorablement ? On encourage cette tendance car la Nouvelle-Calédonie, comme la Polynésie française, a un rôle à jouer sur la scène régionale, compte tenu de sa capacité, de son expertise dans le domaine scientifique, entre autres, tout cela peut servir à l’ensemble de la région Pacifique. Cette démarche de renforcer sa coopération avec les pays de la zone est très positive. Cela lui permettra aussi de faciliter son intégration régionale, de solidifier son implantation récente dans le Forum du Pacifique en tant que membre à part entière. Derrière ce statut politique, il y a des attentes concernant ce que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française vont faire avec et pour la région, que ces territoires soient ou non indépendants.
Avec une large autonomie, on peut être un membre influent de la CPS ? Avec une large autonomie, on peut être un partenaire, un acteur et un bénéficiaire d’aides et de programmes dans la région. On le voit avec des pays comme Tokelau, Niue ou les îles Cook qui ont des statuts d’autonomie pas si éloignés de ceux de la Calédonie ou de la Polynésie. Aujourd’hui, il faut profiter de cette opportunité pour asseoir la place des collectivités françaises du Pacifique sur la scène régionale et utiliser cela pour que les pays de la zone comprennent quel est réellement le contexte actuel pour ces deux collectivités et leur évolution à terme. Souvent, du fait de la barrière de la langue, on a tendance à rester sur des vieux schémas. Mieux nos membres coopèrent, plus c’est facile pour nous de développer des programmes qui puissent remporter l’adhésion de l’ensemble de nos membres et avoir une approche globale du développement. Propos recueillis par Marianne Page
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La Calédonienne des Eaux exporte son savoir-faire dans le Pacifique Grâce à son expertise, la Calédonienne des Eaux est en mesure de transposer ses solutions en termes de production et de traitement de l’eau potable, de dessalement d’eau de mer et de traitement des eaux usées chez nos voisins du Pacifique. C’est le cas notamment à Fidji où le Groupe Suez est présent à travers sa filiale.
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artant du constat que les états insulaires du Pacifique connaissent les mêmes problématiques en matière d’approvisionnement et de distribution d’eau potable, la Water Authority of Fiji, gestionnaire de l’eau dans l’archipel, a choisi de faire appel à la Calédonienne des Eaux (CDE) pour solutionner des pannes techniques sur ses installations existantes. La collaboration avec cet organisme fidjien a consisté, l’an dernier, en des missions d’expertise et d’assistance technique pour la remise en état d’installations hors d’usage. En mai 2017, Quentin Salasca, responsable adjoint d’agence assainissement à la Calédonienne des Eaux, a rejoint sur place un expert en traitement du Groupe Suez. « La Water Authority of Fiji nous a demandé de réaliser
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un audit sur la station d’épuration de Kinoya, la principale station d’épuration de Suva. Celle-ci était en surcharge de sa capacité car une partie de la station était à l’arrêt depuis plusieurs
« En allant à Fidji, j’ai vraiment senti leur satisfaction de bénéficier d’une approche et d’un conseil d’exploitant. » années. La première étape de notre mission a consisté à préconiser différentes solutions techniques permettant de remettre en service cette installation », explique le responsable.
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Quentin Salasca, le responsable adjoint de l’agence assainissement à la Calédonienne des Eaux (2e à dr.), avec le chef de service (à g.), son adjoint et 2 employés de la station d’épuration de Suva.
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UNE IMPLANTATION RÉGIONALE
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e Groupe Suez est déjà implanté depuis de nombreuses années en Polynésie française à travers sa filiale la Polynésienne des Eaux, avec qui la Calédonienne des Eaux maintient des liens étroits et développe une vraie synergie. Cette dernière travaille en étroite collaboration avec d’autres états du Pacifique comme les Fidji (construction d’unités de traitement d’eau potable) et le Vanuatu (projet-pilote de dessalement d’eau de mer solaire). Des projets sont en discussion avec les îles Kiribatis et des contacts ont été établis avec la Papouasie Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Nauru et les îles Tuvalu. A noter que la plus grande station de dessalement du Pacifique, située à Melbourne, a été développée par le Groupe Suez. Elle permet aujourd’hui de traiter 450 000 m3 d’eau par jour à partir d’eau de mer.
Les stations de traitement : un marché porteur
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n 2017, deux premières stations de traitement d’eau potable ont été installées à Fidji par la Calédonienne des Eaux (en sous-traitance pour le Groupe Suez), à Belavuto et Namau. En outre, la CDE a remporté deux nouveaux appels d’offres pour installer en 2018 et 2019, 4 nouvelles stations de traitement d’eau potable à Waiwai (20 000 m3 d’eau/jour), Déuba (5 000 m3 d’eau/jour), Savu
Savu et Levuka pour un montant de 864 millions. Elle attend aussi une réponse pour l’installation d’une station de traitement sur 3 sites à Nagado, Vunidawa et Nabouwalou et également pour 2 autres sites Waïla et Tamavua, qui inclut des travaux de rénovation de la station existante. L’ensemble de ces nouveaux marchés représenteraient un chiffre d’affaires de 2,1 milliard de francs. « Les stations qui seront
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installées sur Fidji sont conçues et réalisées par Suez spécialement pour être transportables par conteneurs et assemblées sur site », commente Marc Mocellin, de la CDE. Par ailleurs, la société vient d’installer 8 forages avec des pompes solaires à Ysawa. « Sur ces petites îles, il n’y a pas d’eau, pas de rivière et l’électricité est aussi une denrée rare », explique le responsable.
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Une approche d’exploitant
QUESTIONS À…
Eric Launay, cadre technique à Aquanord « Installer et réparer des osmoseurs »
En quoi a consisté votre intervention à Fidji ? Aquanord est une filiale de la Calédonienne des Eaux basée dans le Nord du territoire. Fidji a fait appel à nous pour notre maîtrise de la technique des osmoseurs. Personnellement, j’ai une quinzaine d’années d’expérience dans ce domaine. Fidji avait trois osmoseurs en panne. Je me suis donc rendu sur l’île de Taveuni pour réhabiliter ce matériel. J’y retourne cette année pour remettre un filtre à neutralite, destiné à reminéraliser l’eau à la sortie de l’osmoseur. J’y vais aussi pour faire de la formation car ils sont très demandeurs.
Grâce à un préleveur automatique apporté de Nouméa, des échantillons d’eau ont été prélevés en continu pendant 12 jours afin de faire des analyses représentatives de la situation réelle des charges polluantes. Ces analyses ont permis de montrer les capacités de traitement de la station en vue de dimensionner les équipements nécessaires à la remise en état des installations. « En allant là-bas, j’ai vraiment senti leur satisfaction de bénéficier d’une approche et d’un conseil d’exploitant. Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes de maintenance, d’accessibilité et de sécurité contrairement à un bureau d’études dont la priorité est de vendre des travaux », estime Quentin Salasca. Là où les grands pays voisins, comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, proposent une partie des réponses aux problèmes liés à l’eau, la Calédonienne des Eaux, en s’appuyant sur le Groupe Suez, peut apporter des solutions clé en main. Cela concerne aussi bien la gestion du service de l’eau et de l’assainissement que la mise en place d’usine de dessalement d’eau de mer, la gestion de la ressource en eau, des usines de traitement d’eau potable ou encore des eaux usées et pluviales.
C’était la première fois que Fidji faisait appel à vos services ? Oui. Il semblerait que des ingénieurs néo-zélandais se sont rendus sur place mais ils n’ont pas réussi à faire fonctionner les osmoseurs. Nous avons pu obtenir ce contrat grâce au contact établi avec la Water Authority of Fiji.
Ce premier partenariat est une ouverture sur de futures interventions ? Les Fidjiens sont demandeurs d’installation d’osmoseur sur certaines îles. Actuellement, ils en ont une dizaine. Les plus gros sont ceux de Taveuni, au nord de Suva. Ces trois osmoseurs produisent 600 m3 d’eau par jour. Sur le reste de l’archipel, il n’y a que des petites unités qui délivrent entre 5 et 10 m3 par jour mais il y a des projets d’installation d’Osmosun, un tout nouveau modèle osmoseur solaire, sur d’autres îles comme Yacata ou Labasa. J’y suis allé l’an dernier pour faire le point et on a envoyé des devis. Dans ce domaine, on reste compétitif.
Les employés de la station d’épuration de Suva près du préleveur automatique apporté par la CDE pour effectuer les relevés.
Quelles sont les autres îles du Pacifique où vous intervenez ? On a installé un Osmosun à Bora Bora, en Polynésie. On travaille aussi régulièrement avec le Vanuatu. Cette année, on doit se rendre à Tuvalu pour examiner 6 osmoseurs en panne. A Kiribati, ils ont une vingtaine d’osmoseurs solaires à poser. C’est un secteur qui est amené à se développer dans tout le Pacifique Sud.
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La station d’épuration de Kinoya, la plus importante de Suva, la capitale fidjienne (ici la file de traitement à l’arrêt depuis plusieurs année, objet de l’audit).
UNE MICROSTATION ÉCONOMIQUE…
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Un séparateur à hydrocarbure, contribuant à l’amélioration
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a Société SOROCAL à Ducos est sans cesse en recherche d’amélioration et de solutions pour la gestion de l’eau. Elle fabrique dans son propre atelier, des séparateurs hydrocarbures en polyéthylène haute densité de 3 à 15 litres/ seconde. Pour les volumes plus importants, elle fait appel au savoir faire et à l’expertise d’un fournisseur métropolitain SIMOP.
Leur collaboration exclusive fonctionne ainsi depuis 10 ans. Un séparateur hydrocarbure est un ouvrage qui permet de séparer les eaux de pluie, des hydrocarbures (carburants divers, huiles moteurs et autres). En règles générales, il est précédé d’un débourbeur et, selon les besoins, il peut être associé à un déversoir d’orage (By Pass). Le débourbeur doit avoir un volume minimum de
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100 fois le débit du séparateur, afin de pouvoir filtrer et stocker les éléments plus lourds qui pourraient obstruer le séparateur (sable, boue, gravier, boulons ou autres).
Pourquoi utiliser un séparateur à hydrocarbure ? Un exemple parmi d’autres : Sur un parking de supermarché, nous pouvons souvent remarquer les tâches d’huile sur les emplacements. Lors des pluies, l’eau rince le parking et les eaux sont dirigées vers des caniveaux ou des siphons de parking, eux même connectés à des séparateurs hydrocarbures. Avant que les eaux de pluie du parking ne soient dirigées vers le réseau pluvial, elles passent donc dans un séparateur qui va permettre de traiter l’eau de pluie « saine » en la séparant des hydrocarbures.
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une solution fiable et durable de l’environnement. Comment fonctionne un séparateur à hydrocarbures ? Le fonctionnement du séparateur à hydrocarbures avec débourbeur est basé sur la séparation gravitaire de matières non solubles dans l’eau. Les eaux chargées de boues et d’hydrocarbures pénètrent dans la partie débourbeur de l’appareil ou les boues sont piégées. Dans la partie séparateur de l’appareil, les hydrocarbures de densité inférieure à celle de l’eau remontent en surface. Un système de flotteur permet d’obturer l’appareil lorsque le niveau de rétention des hydrocarbures est atteint. Le volume du débourbeur doit être de minimum 100 fois le débit du séparateur.
Comment entretenir un séparateur ? Vérifier régulièrement le niveau d’hydrocarbures, car le flotteur du séparateur obture la sortie lorsque
le niveau max d’hydrocarbures est atteint. Dès que la capacité de rétention est atteinte, il faut vidanger les hydrocarbures. S’il s’agit d’un séparateur avec alvéoles de coalescence pensé à sortir ces alvéoles et les laver. L’appareil doit être remis aussitôt en eau, il faut vérifier que l’obturateur flotte convenablement au niveau supérieur de l’eau. Nous proposons plusieurs modèles en fonction de la taille des dalles à traiter, du débit des eaux écoulées, si la dalle est couverte ou découverte … Ces modèles peuvent aller du séparateur en Polyéthylène de 3 à 30 L/S et en polyester de 35 à 300 L/S. Il existe également certaines options, comme les sondes de détections de boues et/ou des hydrocarbures, avec alarme visuelle et sonore, ou encore les gyrophares d’alerte. Lors de l’achat de ces produits, nous vous communiquerons toutes les documentations techniques et les conditions de pose et d’entretien relative à chaque modèle proposé. Principe de fonctionnement d’un séparateur d’hydrocarbures en PE sans by-pass type 6645
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www.enercal.nc
J’utilise des AMPOULES LED
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ÉNERGIES RENOUVELABLES
La transition énergétique en marche Interview d’Eric Lehouelleur, chef du service système électrique et Distribution chez ENERCAL
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NERCAL, gestionnaire du système électrique calédonien, a pour mission de rendre possible la mise en œuvre du Schéma de Transition Energétique (STENC) tout en garantissant la qualité de service à la clientèle. Alors que les projets de centrales photovoltaïques seront nombreux à se concrétiser en 2018, Eric Lehouelleur fait le point sur l’évolution du système électrique.
« La cohésion entre tous les acteurs est essentielle à la mise en œuvre et à la réussite du STENC. »
Qu’implique le rôle de gestionnaire du système électrique calédonien ? Notre mission est d’assurer en permanence l’équilibre entre l’électricité produite et la consommation mais aussi de garantir la sécurité et la stabilité du réseau.
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ENERGIES RENOUVELABLES L’année 2017 marque-t-elle un tournant dans l’évolution du système électrique ? 2017 a été une année importante avec la validation par le Gouvernement de la Programmation Pluriannuelle des Investissements 20152020 (PPI) qui prévoit dix projets de centrales photovoltaïques - dont neuf sur la grande terre - où ENERCAL est gestionnaire du système électrique. Ils seront en service d’ici la fin 2018. Ce qui veut dire que la mise en œuvre de la PPI s’est faite plus rapidement que prévu. ENERCAL, en tant que gestionnaire du système électrique, travaille avec chaque porteur de projet. Nous avons été extrêmement sollicités pour étudier les projets, évaluer leur impact, chiffrer leur coût, établir des notes de raccordement et mettre en place les contrats d’achat correspondants. Pour effectuer ce travail, nous sommes entrés dans une véritable logique collaborative avec les différents partenaires. Ainsi, avec la DIMENC, EEC et les producteurs, nous avons œuvré ensemble afin d’établir un cadre technique garantissant la robustesse et la qualité du réseau électrique. Cette cohésion entre tous les acteurs est, à mon sens, essentielle à la mise en œuvre et à la réussite du STENC.
© A. Louault En 2019, Enercal procèdera au renouvellement de son SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition), le système utilisé pour téléconduire le réseau de la Grande Terre.
Comment composer avec l’accroissement de la production d’énergies intermittentes ? L’électricité provient de plusieurs sources. Pour répondre à la demande, heure par heure, ENERCAL « empile » les moyens de production en commençant par les énergies renouvelables puis les autres moyens, du moins cher au plus cher. On distingue les énergies garanties (disponibles en permanence) des énergies intermittentes (dont la disponibilité dépend du climat, comme l’éolien ou le solaire). L’énergie intermittente est dite « fatale » car lorsqu’elle est produite, on doit la consommer. Plus il y aura d’énergies fatales, plus on devra pouvoir s’appuyer sur les énergies garanties en faisant varier leur production, soit pour laisser la place aux énergies renouvelables intermittentes, soit pour pallier leur absence. Cette intégration progressive nécessite de profondes transformations.
De quelles transformations s’agit-il ? Il nous faut changer la façon dont on exploite au quotidien les réseaux, moderniser les technologies, renforcer la capacité d’analyse de
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nos outils de calcul. Afin de préparer au mieux l’avenir, nous avons mené, en prenant appui sur l’expertise du groupe EDF, une étude de stabilité des réseaux afin d’assurer que la mise en œuvre de la PPI ne poserait pas de problèmes insolubles (tels que des délestages ou des black out) à court, moyen et long terme, c’est à dire jusqu’en 2030. Courant 2019, nous allons procéder au renouvellement de notre SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition), le système utilisé pour téléconduire le réseau de la Grande Terre. Le nouvel outil de pilotage permettra de gérer la complexité du système, d’exploiter le réseau à ses limites sans prendre de risques.
Quelles sont les perspectives à venir ? De nouveaux projets photovoltaïques vont-ils voir le jour ? Les 10 projets retenus en 2017 représentent une capacité de 56 MW. C’est un volume important par rapport à la puissance appelée de la distribution publique qui est de 150 MW à la pointe. Il reste encore 5 MW à attribuer d’ici l’étape 2020 de la PPI. Nous étudions encore des dossiers. Nous allons également travailler à la mise en place d’un schéma de développement du réseau de transport. La Dimenc s’appuiera sur ce schéma pour élaborer fin 2018 une PPI renforcée qui laissera la voie à de nouveaux projets avec et sans stockage. Si on étudie les risques éventuellement générés par une telle accélération, on ne freine en aucun cas les projets, bien au contraire. Nous agissons en tant que facilitateurs de la Transition Energétique. Ainsi ENERCAL a publié une cartographie des capacités du réseau afin d’orienter les opérateurs potentiels vers des zones où ce dernier est en mesure d’accepter de nouvelles centrales.
Peut-on estimer la croissance de la part du renouvelable d’ici 2030 ? Les futurs projets photovoltaïques, ajoutés à la création d’une ferme éolienne à Yaté (2020), au basculement futur de la production du barrage de Yaté vers la distribution publique vont augmenter progressivement la part du renouvelable dans la production électrique. De 10 % en 2016, celle-ci devrait passer à 25 % en 2020 et à 70 % en 2025. A l’issue de la PPI en 2030, nous tendrons vers l’objectif décrit par le STENC.
ENERGIES RENOUVELABLES
Enercal Energies Nouvelles : les grands projets se concrétisent Depuis 2014, la SAS Enercal Energies Nouvelles étudie et met en œuvre des projets de production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables. Parmi les projets réalisés cette année, la plus grande centrale photovoltaïque avec stockage jamais construite en Nouvelle-Calédonie et la plus importante réalisation locale dans le domaine de l’énergie hydraulique depuis 25 ans. Les explications de Nicolas Cazé, directeur d’Enercal Energies Nouvelles.
Une ferme agri-solaire innovante à Focola
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Focola, près de La Foa, 4 hectares de serres agricoles surmontées de panneaux photovoltaïques sont en cours de construction. Lors de leur mise en service, courant 2018, elles produiront 2,4 GWh par an, soit l’équivalent de 600 foyers, pour une puissance de 1,7 MWc. « On a obtenu le soutien du gouvernement sur ce projet innovant, en partenariat avec la société Akuo et l’agriculteur Jean-Christophe Niautou, qui crée une dizaine d’emplois agricoles. Il s’agit de serres anticycloniques permettant des cultures à valeur ajoutée, hydroponiques et à contre-saison. »
Une centrale solaire avec stockage à Oua Tom
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vec une puissance de 10 MW et une capacité de stockage de 7 MWh, c’est la plus grosse centrale photovoltaïque avec stockage du territoire en cours de construction, sur un terrain provincial d’environ 12 ha. « Nous sommes en association avec Promosud sur cette opération dont les travaux devraient se terminer en octobre 2018 », confie Nicolas Cazé. Dès le branchement, 16 GWh seront délivrés, soit la consommation annuelle de 4 700 foyers.
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ENERGIES RENOUVELABLES
QUESTIONS À…
Nicolas Cazé, directeur d’Enercal Energies Nouvelles « 2018 est une année très importante » Un captage hydroélectrique à Pouébo
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vec un impact sur l’environnement beaucoup plus faible qu’un barrage, le projet de captage au fil de l’eau est aussi plus simple à mettre en place. La puissance délivrée par Hydro Paalo sera de 3 MW, avec une production à l’année de 7 GWh, soit la consommation de 2 000 foyers. « Tous les acteurs se sont accordés sur cette opération, depuis les autorités coutumières et la commune, jusqu’au Gouvernement. La province Nord participe par l’intermédiaire de Nord Avenir. »
De nombreux projets Enercal Energies Nouvelles se réalisent cette année, c’est une date symbolique ? 2018 est une année très importante pour Enercal Energies Nouvelles, filiale à 100 % d’Enercal, premier producteur d’énergie renouvelable sur le territoire depuis 60 ans : les différents projets étudiés ces dernières années ont mûri et leur réalisation commence. Certains seront achevés d’ici la fin de l’année.
Pourquoi avoir fait le choix d’une centrale hydroélectrique dans le Nord ? L’hydroélectricité constitue une énergie fiable, disponible et prévisible. Elle est adaptée à la typologie géographique (relief et pluviométrie) du Nord-Est de la Nouvelle-Calédonie. Le site a été sélectionné parmi la centaine d’autres sites identifiés en NouvelleCalédonie, sur des critères techniques (production garantie, facilité de construction) et aussi humains, avec la volonté exprimée par les populations locales de valoriser la chute de l’eau avant qu’elle rejoigne le lagon.
Quel avantage y a-t-il à stocker l’énergie solaire ?
L’île des Pins sur la voie du 100 % renouvelable
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ne extension de la centrale existante de l’île des Pins, qui fournit 250 kWc depuis 2016, sera installée à Mwiré et mise en service en juin 2018, apportant 100 kWc supplémentaire sur le réseau. Elle bénéficiera de batteries de stockage représentant environ 200 kWh. « On va quasiment doubler l’énergie vendue grâce au stockage », précise le responsable. L’objectif est de parvenir à l’autonomie énergétique de l’île d’ici 5 ans.
Les systèmes de stockage permettent de maîtriser l’intermittence et la fatalité, en vue de faciliter l’intégration de l’énergie solaire dans le système électrique. La part de cette énergie dans la production est ainsi optimisée.
Vous effectuez également des études prospectives, dans quel but ? Enercal Energies Nouvelles étudie tout potentiel renouvelable dans le but de garantir une transition énergétique durable et l’autonomie énergétique du pays. Elle se penche, par exemple, sur le potentiel des énergies marines renouvelables ou encore sur le solaire thermodynamique.
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Production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ou de cogénération PHOTOVOLTAIQUE – ÉOLIEN – MÉTHANISATION – COGÉNÉRATION – HYDROÉLECTRICITÉ – GÉOTHERMIE – INCINÉRATION – BIOMASSE
Garantir la conformité de vos installations pour valoriser votre production d’électricité Depuis le 1er janvier 2018, la prise d’effet d’un contrat d’obligation d’achat d’électricité ou de complément de rémunération est subordonnée à la fourniture par le producteur d’électricité d’une attestation de conformité aux prescriptions du contrat, ou aux arrêtés et cahiers des charges. Cette attestation, délivrée par un organisme agréé, remplace l’attestation sur l’honneur requise jusque là, avec les échéances suivantes : au plus tard le 31/12/18 pour les attestations sur l’honneur envoyées entre le 28/05/16 et le 31/12/16. au plus tard le 30/06/19 pour les attestations sur l’honneur envoyées entre le 01/01/17 et le 30/06/17. au plus tard le 31/12/19 pour les attestations sur l’honneur envoyées entre le 01/07/17 et le 31/12/17.
L’Arrêté du 02/11/2017* précise les modalités de contrôle, pour les différentes filières concernées : éolien, solaire photovoltaïque**, hydraulique, cogénération à partir de gaz naturel**, incinération de déchets, biogaz méthanisation, biogaz décharge, biomasse, géothermie, combustion ou explosion de gaz de mine, houlomotricité ou hydrocinétique.
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Apave vous accompagne Apave est agréée par le ministère de la transition écologique et solidaire par arrêté du 11 décembre 2017, pour effectuer les contrôles des installations de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ou de cogénération. Apave s’appuie sur ses auditeurs spécialisés dans les domaines de l’énergie et de l’électricité.
(*) : Arrêté du 2 novembre 2017 relatif aux modalités de contrôle des installations de production d'électricité (**) seuils de puissance spécifiques : > 100 kW pour le photovoltaïque et > 50 kW pour la cogénération à partir de gaz naturel
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Production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ou de cogénération
L’offre Apave Apave, organisme agréé, met à votre disposition son réseau d’experts en énergie et électricité. Notre prestation Examen documentaire. Contrôle sur site. Attestation de conformité de l’installation au référentiel de la filière.
Nos atouts • Plus de 40 intervenants qualifiés, pour une réactivité optimale. • Des implantations locales de proximité favorisant les échanges. • La diversité des compétences de nos experts sur l’ensemble des filières : éolien, photovoltaïque, méthanisation, biomasse… • Une compétence reconnue depuis plus de 20 ans par EDF OA pour les filières thermiques et cogénération (plus d’un millier d’installations contrôlées).
Le contrôle concerne les points suivants : • Description de l’installation et son éligibilité au dispositif de soutien demandé. • Données relatives au producteur. • Dispositif de comptage de l’énergie. • Conditions d’exploitation. • Eléments juridiques et financiers.
Il est effectué sur la base des documents de référence suivants : • Arrêtés tarifaires par filière. • Cahiers des charges des procédures de mise en concurrence. • Contrat d’achat ou de complément de rémunération.
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2 Rue Thiers - BP 1347 68056 Mulhouse Cedex Tél. : +33 3 89 46 43 11 Fax : + 33 3 89 66 31 76
5 Rue de la Johardière - CS 20289 44803 St Herblain Cedex Tél. : +33 2 40 38 80 00 Fax : + 33 2 40 92 08 52
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8, rue Jean-Jacques Vernazza Z.A.C Saumaty - Séon - CS 60193 13322 Marseille Cedex 16 Tél. : +33 4 96 15 22 60 Fax : + 33 4 96 15 22 61
Référence : PF-A-01-2018-1-SE - Crédits photos : Apave - Fotolia
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Depuis 2015, les particuliers sont autorisés à produire leur électricité à partir d’une installation photovoltaïque individuelle. Dans le cadre du Schéma pour la transition énergétique (le Stenc), le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a décidé d’étendre ce dispositif à l’habitat collectif.
Installation électrique à l’intérieur d’un logement individuel.
Revendre son surplus Pour le solaire collectif, la baisse attendue de la facture d’électricité varie entre 50 et 70 %, soit 6 000 F de moins sur la consommation mensuelle d’énergie et de 1 000 à 4 000 F de revenu pour la vente du surplus d’énergie produite. Le gouvernement entend ainsi permettre aux foyers
LE CHIFFRE :
des consommateurs d’électricité du Grand Nouméa habitent dans des logements collectifs.
Des panneaux solaire d’une puissance totale 3 900 kWc ont permis à ce Nouméen de réduire sa facture mensuelle d’électricité de 20 000 F sur un total de 30 000 F.
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L’habitat collectif autorisé à produire du solaire
ce jour, le territoire compte 591 installations individuelles équipées en photovoltaïques, dont 540 particuliers pour 51 entreprises. Ces installations fournissent en moyenne 5,4 kWc aux particuliers et 33 kWc aux professionnels. Pour comparaison, la puissance cumulée des installations photovoltaïques en autoconsommation autorisées au 1er janvier 2018 correspond à la puissance d’une centrale photovoltaïque sur une surface au sol de 4 hectares. Pour les utilisateurs, la réduction de la facture d’électricité est conséquente, « en moyenne de 60 % pour les particuliers et de 45 % pour les entreprises, avec la revente du surplus au réseau », précise Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement en charge de l’énergie.
ENERGIES RENOUVELABLES
Pour le solaire collectif, la baisse attendue de la facture d’électricité varie entre 50 et 70 %.
modestes d’accéder plus facilement à l’énergie solaire. « Le prix d’achat a été fixé à 21 F du kWh par arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Au-delà du fait qu’il soit un investissement rentable, le solaire collectif est un choix responsable puisqu’il implique une énergie 100 % verte et locale », poursuit Nicolas Metzdorf. L’idée est aussi de convertir le Grand Nouméa, principal bassin de consommation d’électricité (de l’ordre de 80 % des besoins du territoire), au photovoltaïque afin d’amoindrir les coûts de transport et donc réduire la facture énergétique globale.
COMBIEN ÇA COÛTE ? Le côut d’une installation dépend de la puissance installée, de l’accessibilité et du prix des panneaux solaires photovoltaïques, qui a beaucoup baissé ces dernières années. Il faut compter moins d’un million de francs pour une installation de 3 kWc. Pour les particuliers, cet investissement, la pose des panneaux solaires est déductible d’impôts au titre des travaux et équipements « verts ».
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Pour le logement collectif, les résidents pourront s’équiper en conservant leur compteur individuel.
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Des moutons pour l’entretien
La filière ovine offre des perspectives de développement au niveau local.
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’est un partenariat gagnant pour chacune des parties concernées puisque l’éleveur en charge du troupeau d’ovins occupe le sol contre une « main-d’œuvre » agricole gratuite. Lorsque Pascal Szymanski, gérant de la société Ouaménie Farm, s’est vu proposer d’occuper un terrain de 17 hectares situé à Boulouparis avec ses moutons, il a pu mesurer tous les avantages de ce système. Il lui permet, en effet, de bénéficier gratuitement d’une surface entièrement clôturée et surveillée par caméras. En échange, il procure à la société Quadran Pacific l’avantage d’un nettoyage soigné et rigoureux de ses installations photovoltaïques. « En 2017, 80 % des centrales solaires du groupe, soit une superficie de 115 hectares, ont fait l’objet d’un
© Quadran Pacific et Pascal Szymanski
Le parc photovoltaïque de Boulouparis, géré par la société Quadran Pacific, a vu s’installer de drôles d’agents d’entretien à quatre pattes. Une méthode agropastorale qui a fait ses preuves en Métropole. Explications.
contrat de pastoralisme et les retours sont positifs », estime Sarah Ormazabal, chef de projets chez Quadran Pacific.
Des hôtes choyés Sur place, l’entraide est de mise : l’agriculteur signale d’éventuels dommages sur les installations tandis que l’équipe en charge du parc, présent sur le site deux à trois fois par semaine, transmet à l’éleveur ses observations sur le troupeau. Un petit local a été construit pour abriter les animaux en cas d’intempéries et de l’eau potable est acheminée sur le site via des canalisations. De plus, de l’herbe convenant à ce type d’élevage a été ajoutée au terrain existant. La tonte des moutons est également prévue sur le site. Actuellement, entre 70 et 80 ovins se chargent de « passer la tondeuse » entre les panneaux solaires. « Même si le troupeau n’est pas à effectif constant, il y a une obligation de résultat », explique la responsable.
Une filière en devenir La deuxième centrale solaire photovoltaïque avec stockage de Quadran Pacific à Boulouparis permettra d’augmenter la taille du troupeau d’ovins pour atteindre 150 têtes. La production
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© Quadran Pacific et Pascal Szymanski
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du parc photovoltaïque
L’élevage ovin s’accorde parfaitement avec les exigences de tonte du gazon de la centrale.
L’éleveur en charge du troupeau d’ovins occupe le sol contre une « main-d’œuvre » agricole gratuite. Les moutons installés à Boulouparis font partie du cheptel de Pascal Szymanski.
La présence d’ombre sur un terrain est un critère recherché par les éleveurs.
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locale de viande de moutons pourrait augmenter de l’ordre de 40 % si le pâturage ovin est étendu à l’ensemble des projets sur lesquels travaille la société. « La Nouvelle-Calédonie importe actuellement 400 tonnes de viande de moutons, c’est donc une filière qui offre des perspectives de développement au niveau local », poursuit la chargée de projets. L’éleveur sélectionné fait partie du GEPR, le Groupe d’éleveurs de petits ruminants. Cette méthode offre des perspectives intéressantes pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, tout en jouant la carte du développement durable.
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Yaté aura sa ferme éolienne en 2019
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n accord conclu entre les chefferies d’Unia et de Touaourou, avec la médiation du Sénat coutumier, aura finalement permis de relancer, en fin d’année dernière, les travaux d’Eole Yaté, à l’arrêt depuis plusieurs mois. Ce parc éolien, qui bénéficie d’une exposition idéale aux vents dominants, à proximité des installations du barrage hydroélectrique, doit voir le jour sur le foncier privé de la Nouvelle-Calédonie. L’exploitation de ce parc a été autorisée par le Gouvernement en mai 2014, autorisation prorogée en juin 2017. Toutefois, le projet s’est heurté à l’opposition d’un collectif de riverains, soutenu par l’association EPLP (Ensemble pour la planète), qui a émis des réticences à voir s’installer des éoliennes par crainte de nuisances sonores et d’effets sanitaires.
Après avoir connu une série de déboires, le projet Eole Yaté, porté depuis 15 ans par la société Quadran Pacific associée aux populations de Yaté, devrait être mis en service en 2019. Cette ferme éolienne, située entre Unia et Waho, délivrera une puissance nominale de 20,4 Mégawatts.
« Une totale transparence » Au terme d’âpres discussions, Cédric André, le directeur de Quadran Pacific, ne cache pas
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Situé entre Unia et Waho, le parc éolien bénéficie d’une exposition idéale aux vents dominants.
sa satisfaction de pouvoir concrétiser ce projet de longue date « réalisé en totale transparence avec les parties concernées », selon lui. « La distance règlementaire séparant les éoliennes des habitations est plus que respectée et des mesures de bruit sont prévues dans l’accord cadre, nous allons au-delà de ce que nous impose la réglementation », rassure-t-il. Les grands chefs d’Unia et de Touaourou ont
D’une puissance de 850 kW, ces éoliennes surpassent largement la capacité des modèles actuellement installés sur le territoire.
Les travaux de terrassement puis de génie civil, réalisés par la Dumez et la SAS Goro Mines, doivent s’étaler sur 18 mois.
« Nous allons au-delà de ce que nous impose la réglementation »
également obtenu la garantie que le projet apporterait des emplois aux gens des tribus, en particulier durant la phase de construction. De plus, ce projet fait appel au financement participatif, à hauteur de 10 %, ouvert aux populations de Yaté. « On fait du renouvelable pas cher, en prenant en compte le coût de revient et on assure de vraies retombées locales. Ainsi, 4 habitants de Yaté seront employés pour la maintenance », ajoute le responsable.
Cédric André, directeur de Quadran Pacific
Le renouveau de l’éolien Les travaux de terrassement puis de génie civil, réalisés par la Dumez et la SAS Goro Mines, ont finalement pu démarrer et doivent s’étaler sur une durée de 18 mois. Pionnière dans l’éolien en Nouvelle-Calédonie, avec la société Aerowatt-NC, Quadran Pacific n’en est pas à son coup d’essai. Le projet Eole Yaté marque le renouveau de l’éolien local. A l’horizon 2019, ce sont 24 éoliennes, avec trois pales de 29 mètres placées à 65 mètres de haut, qui domineront les crêtes de Yaté, le long de la route d’Unia. D’une puissance de 850 kW, elles surpassent largement la capacité des modèles actuellement installés sur le territoire. Ensemble, elles pourront alimenter l’équivalent de la commune du Mont-Dore.
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BÂTIMENT
Réduire les impacts environnementaux avec la HQE La démarche Haute Qualité Environnementale (HQE®) appliquée aux bâtiments permet de maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur tout en créant un environnement intérieur sain et confortable. En NouvelleCalédonie, plusieurs constructions ont obtenu la certification HQE. Le point sur cette démarche qui gagne du terrain sur le Caillou. La qualité environnementale d’une construction prend en compte les enjeux du développement durable (environnementaux, sociaux et économiques) durant le cycle de vie du bâtiment.
I Pour les bâtiments tertiaires (bureaux, bâtiments d’enseignement, hôtellerie, établissements de santé, logistique, équipements sportifs, exploitation), la certification est délivrée par Certivéa.
nitiée en 2004, la démarche HQE est un Les apports de la certification concept environnemental français d’origine privée enregistré comme marque commerBasée sur un référentiel de quatorze cibles, la ciale avec la certification « NF Ouvrage Décertification HQE permet au maître d’ouvrage de marche HQE® ». Un bâtiment conçu, réalisé faire reconnaître la qualité environnementale de et géré selon une démarche de qualité environsa réalisation par un organisme certificateur innementale possède les qualités habituelles d’ardépendant qui diffère selon le type de construcchitecture, de fonctionnalité, d’usage, de perfortion. Elle concerne les phases de programmamance technique. En outre, les impacts tion, de conception, de réalisation et environnementaux sont durablement d’exploitation. Les référentiels de minimisés, aussi bien par le choix certification intègrent des indicades matériaux et procédés de teurs environnementaux chiffrés, La certification HQE construction que par la prise en notamment, sur la consommaconcerne les phases compte de l’exploitation et de la tion de ressources énergétiques de programmation, maintenance du bâtiment, de sa non renouvelables, la consomdéconstruction et par les économation d’eau, le changement de conception, mies d’énergie qu’il génère. L’apclimatique et la production de de réalisation et proche environnementale est un déchets. Etre certifié HQE ne d’exploitation. moyen de fédérer les partenaires donne pas forcément de garanet les prestataires autour de la maîtie sur la qualité environnementale trise d’ouvrage qui garantit une meilleure du bâtiment, mais cela garantit qu’à cohérence de leurs interventions. C’est aussi chaque phase, la question de la qualité enviun bon levier pour promouvoir une approche en ronnementale a été traitée et que des moyens coût global. ont été mis en œuvre pour y parvenir.
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BÂTIMENT
© M. Page 478 panneaux solaires assurent 70 % des besoins en eau chaude sanitaire.
Le Médipôle de Koutio, un hôpital HQE
Avec ses nombreux patios et ses espaces verts, le Médipôle est un lieu accueillant, lumineux et aéré.
Dès l’origine du projet, le CHT a souhaité s’inscrire dans une démarche de Haute qualité environnementale. Le Médipôle est le premier bâtiment non industriel et accueillant du public de Nouvelle-Calédonie à avoir obtenu le label HQE. 80
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vec son architecture bioclimatique destinée à limiter son impact sur l’environnement, dans une zone bordée par la mangrove, le Médipôle s’est engagé d’emblée dans une démarche HQE jusqu’à obtenir la certification, à la veille de son ouverture au public. « Être le premier bâtiment tertiaire certifié HQE en Nouvelle-Calédonie est un motif de fierté supplémentaire pour l’architecte, les entreprises qui ont relevé le défi et pour le gouvernement qui en a fait une exigence », déclarait alors Bernard Deladrière, membre du gouvernement en charge du suivi et de la coordination de la construction du Médipôle. Patrice Delaporte, chargé de mission « grands projets » à la Direction des affaires du patrimoine et des moyens (DPAM) du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et Hélène Tabellion, responsable du Bureau d’études Oasiis NC,
PRÉSERVATION ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT PAR
Fort de ces 6 années d’existence, GCM contribue chaque jour à développer et innover dans chaque branche de métier de son périmètre. Les savoir-faire de chacune de ses filiales CDD, SCK, SOGESCO, SKB et SPB offre une complémentarité à chacun des clients ainsi que des solutions clés en main. L’environnement est un facteur primordial pour l’avenir de nos sociétés aussi bien dans la diminution de notre impact carbone, que notre souci d’intégration et d’acceptation locale.
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SPB, société de préfabrication béton a obtenu la certification ENVOL, signe de la prise de conscience écologique de ses dirigeants et employés.
GROUPEMENT DES CARRIERES & MATERIAUX
L’environnement est au cœur de nos activités : • Des seuils inférieurs aux obligations réglementaires sont imposés pour les tirs de mines. • L’abattage des poussières est un objectif en disposant de système fixe d’arrosage en carrière mais aussi en préfabrication. • Une diminution de notre impact sonore en disposant un mur antibruit autour de notre presse. • Diminution de notre consommation électrique par la modernisation de nos installations (MAGIMPACT).
GCM vient d’investir dans un concasseur mobile polyvalent afin de devenir un acteur dans le traitement des déchets béton. « Concasser, cribler », c’est notre métier de carrier, la seule différence : de nouveaux gisements hors de nos sites d’exploitation. GCM a bien l’intention de traiter et valoriser ses propres déchets (matériaux de découvert, rebus de fabrication préfa, retour de toupie béton, …) afin de donner une nouvelle vie à ces déchets en les réutilisant dans ses process.
Mais notre gros chantier est bien celui du recyclage. Même si nous sommes autorisés à l’extraction de carrière, nous voulons nous efforcer de préserver cette ressource qui n’est pas infinie.
2 rue Galilée ZI Ducos - BP 27814 - 98863 NOUMEA CEDEX : 24.42.55 - : 27.29.09 - : gcm@gcm.nc
BÂTIMENT
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La disposition des chambres et des bâtiments techniques a été pensée en amont de la construction pour le confort des usagers et pour l’intégration du bâtiment dans son environnement.
Confort et économies d’énergie © M. Page
L’architecte du Médipôle a donc conçu le bâtiment et ses équipements en réduisant les besoins en énergie, en se servant des alizés pour ventiler les espaces intérieurs, en utilisant des brise-soleil pour contrôler la luminosité ou encore en appliquant une gestion attentionnée des déchets. « Les entreprises locales ont joué le jeu et les critères requis pour obtenir la certification ont été respectés au-delà des espérances », précise la responsable d’Oasiis NC. Délivrée par Certivéa, un bureau d’évaluation et de certification indépendant accrédité par le Comité d’accréditation français, la
Un système de climatisation de pointe permet des économies d’énergie substancielles.
La certification HQE du Médipôle a été délivrée par le bureau d’évaluation Certivéa.
certification HQE du Médipôle porte sur ses performances d’éco-construction, d’éco-gestion, de confort et de santé. Elle distingue aussi le chantier pour son faible impact environnemental, la bonne gestion de l’énergie et des déchets ou encore la pérennité des performances environnementales. A l’inauguration, le directeur du Médipôle, Dominique Cheveau, ne cachait pas sa satisfaction : « c’est un hôpital silencieux, les sols sont très techniques car ils doivent être hygiéniques, acoustiques, roulants et résister à l’usure. Grâce à un traitement de l’air très puissant, l’hôpital n’a pas d’odeur. C’est un confort supplémentaire pour les patients… » © M. Page
Patrice Delaporte (DPAM) et Hélène Tabellion (Oasiis NC) ont accompagné le Médipôle dans sa démarche HQE.
ont accompagné le Médipôle dans sa démarche HQE. « Oasiis, notre maison mère en Métropole, existe depuis 27 ans et elle a commencé par les milieux hospitaliers », rappelle cette dernière. S’agissant du Médipôle, Patrice Delaporte souligne « la volonté du maître d’ouvrage de se tourner vers le confort et de pérenniser les économies d’énergie, contribuant ainsi au développement durable. »
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BÂTIMENT
Le premier hôtel HQE d’Outre-mer Au terme d’un chantier innovant pour le territoire, qui a occasionné plusieurs mois de délai de livraison, l’hôtel Gondwana a accueilli ses premiers clients en fin d’année dernière. Le Lutétia du Quartier-Latin a fait place au premier hôtel certifié HQE de l’Outre-mer. © MP
Savina Creugnet et Sébastien Plaquet, les cogérants de la SAL Lutétia, et Emmanuelle Masson, la nouvelle directrice (à droite).
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l aura fallu attendre près de 8 ans, à compter de la naissance du projet, pour voir l’hôtel Lutétia du Quartier-Latin revêtir ses nouvelles couleurs sous l’appellation Gondwana. De bois et de vert vêtue, la façade a changé de trottoir pour se loger au 19 de la rue Auguste Brun. « L’option de construire une extension du bâtiment existant s’est imposée car elle nous permettait d’offrir à notre clientèle plusieurs tarifs en fonction de la localisation des chambres », précise Savina Creugnet, cogérante de la SARL Lutétia. Convaincus par les économies d’énergie liées à la construction et au fonctionnement de l’hôtel, les gérants ont tout mis en œuvre pour voir aboutir ce projet de longue date et obtenir la certification HQE (Haute qualité environnementale). « Nous avons souhaité réduire l’impact sur l’environnement à tous les niveaux et assurer le confort de la clientèle en équipant chaque chambre d’une isolation thermique et phonique », explique Sébastien Plaquet, cogérant de la SARL.
En plus de 56 nouvelles chambres, les 24 chambres de l’ancien hôtel ont subi un rafraîchissement et sont également proposées à la location. Un parking de 14 places a été ajouté au projet. Le coût de revient de l’opération de rénovation-extension s’élève à près de 822 millions de francs, avec une participation de Promosud à hauteur de 120 millions de francs et une exonération de TGI. Pour prêter main forte à l’équipe en place, une directrice a été recrutée. « Emmanuelle Masson est une professionnelle de l’hôtellerie mais elle s’implique aussi dans la nature écologique de ce bâtiment car c’est une notion qui lui tient à cœur », précise Savina Creugnet. Le prix des chambres s’affiche aux alentours de 7 500 francs pour une chambre rénovée et 10 500 francs TTC pour une chambre neuve. Des tarifs attractifs qui devraient maintenir le taux d’occupation élevé – de l’ordre de 98 % - de cet hôtel prisé de la clientèle locale.
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Savina Creugnet et Sébastien Plaquet, les cogérants de la SAL Lutétia, et Emmanuelle Masson, la nouvelle directrice (à droite).
Une démarche éco-responsable
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BÂTIMENT
Toutes les chambres sont protégées de la lumière directe du soleil, y compris celles situées sous les toits.
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Comme tout projet HQE, l’hôtel Gondwana a la volonté de s’intégrer dans son environnement.
Le photovoltaïque est très présent et des chauffe-eau solaires thermodynamiques ont été installés sur la toiture des chambres.
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La ventilation naturelle est privilégiée. Les hôtes qui souhaitent bénéficier de la climatisation doivent payer un supplément.
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Energie renouvelable, oui… mais sécurité des personnes avant tout. (Article : Alexandre VIGIER directeur général du COTSUEL) Aujourd’hui les énergies renouvelables et leurs applications sont les enjeux de bien des politiques énergétiques. Pour énormément de raisons, beaucoup de
décisions politiques nous amènent à considérer comme un défi la mise en œuvre et l’utilisation de ces énergies, (impact sur l’environnement,
l’affaiblissement des ressources traditionnelles dites fossiles, le coût lié aux installations de production d’énergie dans le cas d’éloignement de certains pays ou états, étant donné leur insularité…) La Nouvelle Calédonie, comme beaucoup d’autres pays du pacifique, a engagé une réflexion profonde sur l’optimisation de l’utilisation des énergies renouvelables (Hydraulique, solaire, éolien…). Cette réflexion porte sur deux fondamentaux, la réduction des effets néfastes sur l’environnement ainsi que la réduction des coûts de production classiques, mais également l’accès à l’électricité pour le plus grand nombre y compris dans les endroits les plus reculé. C’est le principe même du développement d’un pays qui, soucieux
de son environnement, permet l’accès à l’électricité avec des moyens simples d’énergies renouvelable. La Nouvelle Calédonie, œuvre pour l’accès à l’éducation des populations concernée, et en particulier les enfants (éclairage, informatique…) et permet de privilégier la performance de sa future génération d’actifs. Néanmoins, le souci des décideurs est d’obtenir le meilleur rendement pour ces installations tout en assurant la sécurité des personnes et des biens. L’association sans but lucratif COTSUEL
(Comité Territorial pour la Sécurité des Usagers de l’ELectricité) a pour mission, entre autres, le contrôle des installations de production d’énergie renouvelable avant leur raccordement au réseau ou lors de mise en œuvre sur sites isolés. Cette association, seul organisme en Nouvelle Calédonie habilitée à délivrer et visées des attestations de conformité, a une mission d’intérêt général: - assurer à l’usager que l’utilisation de l’énergie n’engendre pas de risque (incendie ou chocs électriques) au quotidien ;
CONTACTS : COTSUEL, secretariat@cotsuel.nc, +687 271 477, www.cotsuel.nc FISUEL, patrick.aubelis@fisuel.org, +33 6 86 51 84 92, www.fisuel.org
Ensemble, faisons avancer la sécurité électrique
- assurer aux distributeurs que ses clients (le cas échéant) utilisent l’énergie électrique dans de bonnes conditions de sécurité. Ne jamais dissocier l’aspect sécurité dans l’utilisation de ces énergies renouvelables. Pour ce faire le COTSUEL s’entoure des meilleurs spécialistes mondiaux en participant activement à la FISUEL (Fédération Internationale pour la Sécurité des Usagers de l’ELectricité) et bénéficie ainsi de retours d’expérience des 24 pays constituant cette fédération. Le COTSUEL par le biais de son site internet ou directement par courriel ou téléphone, se rend disponible pour aider, conseiller, répondre à toutes les questions, qu’elles émanent de décideurs, de particuliers, d’installateurs ou autres, de Nouvelle Calédonie ou d’ailleurs.
Extension des installations électriques
A partir du coffret existant : Raccorder les nouveaux circuits sur la terre déjà existante ; Si vous devez créer une nouvelle prise de terre, veillez à l’ interconnecter avec l’ancienne ; Distribuez le conducteur vert/jaune (terre) sur tous les nouveaux circuits ; Raccordez tous les conducteurs vert/jaune (terre) des nouveaux circuits à la prise de terre ; Vérifiez que vos nouveaux circuits sont raccordés sous un dispositif différentiel 30mA. Si vous créez un nouveau coffret : Protégez le câble d’alimentation du nouveau coffre avec un disjoncteur adéquat (2,5 mm2 -> 20 A ; 4 mm2 -> 25 A ; 6 mm2 -> 32 A …) ; Installez une coupure générale dans le nouveau circuit (interrupteur 40A/30mA) ; Chaque circuit étant affecté à une fonction (éclairage, prises de courant…), vérifiez que chaque circuit possède son disjoncteur de protection ; Raccordez bien les circuits de terre dans le nouveau coffret. L’extension d’une installation amène à se poser la question, ma nouvelle installation assure-t-elle la sécurité des personnes et des biens (raccordement à la terre, présence d’un différentiel 30mA, disjoncteur de protection, passage de nouveaux câbles ou conducteurs…).
Comité Territorial pour la Sécurité des Usagers de l’Electricité BP 1440 – 98845 Nouméa Cedex – Tél. 27 14 77 – Fax 27 30 54 secrétariat@cotsuel.nc - www.cotsuel.nc
FILIÈRE BOIS
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Filière bois : vers une amélioration de la qualité
a Nouvelle-Calédonie consomme en moyenne 17 000 m3 de bois par an dont 75 % sont importés. La filière locale compte aujourd’hui quatre principaux opérateurs dans le domaine de l’exploitation-transformation avec une scierie en province Nord (Netchaot), trois en province Sud (Bourail, Sarraméa et Farino) et une à l’Île des Pins. Créée fin 2016 dans le but de structurer la filière et de rationnaliser la production de bois, la société Bois du Nord est le fruit d’une fusion entre la Scierie de Netchaot à Koné, les charpentiers et Nord et l’entreprise Ecobois située à Ducos.
En pleine restructuration depuis plus d’un an afin de mieux répondre à la demande locale, la filière bois connait aujourd’hui une nouvelle phase de développement. Dans ce contexte, la société Bois du Nord cherche à améliorer son processus de production. L’objectif ? Gagner en qualité et en productivité tout en continuant à conquérir le marché calédonien. 90
Elle emploie aujourd’hui 47 personnes et couvre de nombreux secteurs de la filière bois : l’exploitation forestière, la transformation, la commercialisation des bois d’œuvre et la construction. « Nous travaillons en collaboration avec la province Nord pour exploiter le Pin des Caraïbes issu du plateau de Tango. Principale essence produite en Nouvelle-Calédonie, le pin des Caraïbes répond largement aux exigences nécessaires à une utilisation dans la construction bois (charpente et ossature). Le bois reste aujourd’hui un matériau qui as-
Le bois, assion u ne p ! e l b a r du EXPLOITATION
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FILIÈRE BOIS
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sure des constructions durables, polyvalentes et économiques » indique Didier Danion, responsable commercial de Bois du Nord. L’entreprise, qui s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers, est ainsi à l’origine de constructions aux formes architecturales diverses telles que le Sheraton de Deva, le collège d’Ouvéa ou encore le centre culturel de Hienghène et la médiathèque de Koumac, tous deux en cours d’achèvement.
Une toute nouvelle chaine de production Créée en 1998, la scierie de Netchaot connait depuis quelques mois un véritable bouleversement. Grâce à un investissement conséquent en équipements, toute la chaine de production du site a été modernisée afin de gagner en productivité et en qualité. « Ce nouveau parc devrait nous permettre de passer d’une production de 600 m3 à 2 500 m3 pour l’année 2018. En parallèle nous avons été amenés à intégrer de nouveaux profils à l’équipe, et à investir en
La chaîne numérique.
Le numérique au service d’une filière
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râce à ses deux centrales à commande numérique (K3i et Sc3), Bois du Nord entend augmenter la part du Pin des Caraïbes dans les constructions calédoniennes en facilitant la mise en œuvre de cette ressource local. Ces équipements de haute technologie ont d’ores et déjà permis à l’entreprise et de gagner en rapidité au moment de l’assemblage sur chantier grasse a la préfabrication d’éléments tels que les murs d’ossature, les charpentes ou les planchers. Bois du Nord réalise ainsi tous types de découpes, en pièces uniques ou en séries.
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formation pour monter en compétences. Une plus grande automatisation des machines a également permis de réduire les manipulations et donc de garantir un meilleur niveau de sécurité sur le site. Notre mode de gestion est désormais proche de celui d’une scierie industrielle » souligne Charles Lheureux, responsable de production chez Bois du Nord. La scierie comprend notamment un séchoir, outil indispensable qui permet de réduire considérablement le temps de séchage du bois, auparavant séché à l’air libre. « Le séchoir, d’une capacité de 70 m3 de bois, est complètement autonome au niveau énergétique grâce à l’installation d’une chaudière à biomasse alimentée par les déchets de bois de la scierie » précise Charles Lheureux. Un centre d’affutage a également été installé pour permettre à la société d’être autonome en terme de qualité de sciage. Bois du Nord possède enfin son propre bureau d’étude pour concevoir les notes de calcul, les plans de charpente (traditionnelle, industrielle, murs ossature bois), les plans de fabrication et de montage. « Après la modélisation 3D, notre bureau d’étude codifie et transmet les données informatiques vers les centrales d’usinage numérique ».
Thibault Guiraudie
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UN BOIS POLYVALENT Originaire d’Amérique centrale et des Caraïbes, le Pin des Caraïbes a été introduit dans de nombreuses régions tropicales dont la Nouvelle-Calédonie. Avec sa croissance rapide, cette espèce arrive à maturité à 30 ans environ et peut être utilisée pour les charpentes, ossatures, revêtements et aménagements extérieurs, coffrages, ou encore dans la menuiserie d’intérieur.
Le collège 400 à Koné.
La qualité au cœur du process Depuis sa création, l’entreprise Bois du Nord place la qualité au cœur de sa stratégie commerciale, ce qui passe notamment par l’optimisation des tâches et l’amélioration des techniques de production. « Nous sommes actuellement dans une démarche visant à identifier les problèmes à tous les stades de la production du bois afin de mettre en place des outils permettant d’améliorer la qualité de nos produits. Il s’agit notamment d’effectuer un meilleur tri du bois. Le nouveau séchoir à bois facilitera l’obtention d’un taux d’humidité optimal du bois avant traitement et avant la vente. Un projet de traçabilité de nos produits est également à l’étude » souligne Thibault Guiraudie, ingénieur chez Bois du Nord. En parallèle, l’entreprise se place dans une démarche environnementale en lien étroit avec la province Nord dans le but de garantir le renouvellement de la ressource. Une phase de replantation, effectuée par le service forestier de la province Nord, à débuté en février 2018. À terme Bois Du Nord produira 4 000 m3 de bois d’œuvre par an, ce qui représente environ 12 000 m³ de grumes, soit la limite d’exploitation pour garder une ressource gérée durablement.
Charles Lheureux
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Performance énergétique des bâtiments : un enjeu pour les copropriétés AUDIT - DIAGNOSTIC - INSPECTION - CONTROLE
Vous accompagner dans vos réflexions en matière d’amélioration énergétique des bâtiments La loi Grenelle 2, promulguée le 13 juillet 2010, introduit l’obligation de réaliser des audits énergétiques pour la plupart des copropriétés dont le permis de construire a été déposé avant le 01/06/2001 (décret n° 2012 – 111 du 27 janvier 2012). Au vu des enjeux énergétiques et environnementaux de ces prochaines années, Apave propose de vous apporter son savoir faire à travers la formation, et de vous accompagner dans les domaines de l’audit, du contrôle et de l’inspection afin d’optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments dont vous avez la gestion. Les relations soutenues depuis plusieurs années avec l’ADEME et l’expérience dans les domaines de la maîtrise de la demande énergétique, ainsi que du contrôle des installations thermiques, font d’Apave votre partenaire privilégié pour ces missions de confiance.
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Performance énergétique des bâtiments : un enjeu pour les copropriétés
L’offre Apave Évolution réglementaire 2012 Les bâtiments à usage principal d’habitation en copropriété de cinquante lots ou plus, équipés d’une installation collective de chauffage ou de refroidissement et dont la date de dépôt de la demande de permis de construire est antérieure au 1er juin 2001 doivent faire l’objet d’un audit énergétique. Le décret n° 2012 – 111 du 27 janvier 2012 en fixe les modalités de réalisation. Celui-ci est à effectuer dans un délai maximum de 5 ans à compter du 1er janvier 2012.
Audit énergétique Analyse détaillée des consommations énergétiques et charges associées, Analyse des anomalies de fonctionnement des installations, Mesures climatiques (températures, infiltration d’air et hygrométrie), Relevés et enregistrements thermographiques et électriques, Simulation thermodynamique, Utilisation des énergies renouvelables. Préconisations et propositions de travaux pour l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment. Inspection périodique des systèmes de climatisation Analyse documentaire, Evaluation du rendement du système de climatisation et de son dimensionnement par rapport aux exigences en matière de refroidissement du bâtiment, Fourniture des recommandations nécessaires portant sur le bon usage du système en place. Ces inspections doivent être réalisées au plus tard : - le 31/03/12 pour les systèmes centralisés, les pompes à chaleur réversibles et les pompes à chaleur sur boucle d’eau réversibles dont la puissance frigorifique nominale utile est supérieure à 100 kW, - le 31/03/13 pour l’ensemble des autres systèmes de climatisation et les pompes à chaleur réversibles dont la puissance frigorifique nominale utile est supérieure à 12 kW.
Diagnostic de performance énergétique collectif Caractéristiques du logement ainsi que le descriptif des équipements, Systèmes de chauffage fixes et de climatisation, Valeur isolante du bien immobilier, Consommation d’énergie, Emission de gaz à effet de serre. Contrôle périodique des chaudières Dans le prolongement du Grenelle de l’environnement, les Décrets N°2009-648 et 2009-649 du 9 juin 2009 ont modifié le code de l’environnement. Ils rendent obligatoire :
L’entretien annuel des chaufferies de puissance inférieure à 400 kW. Un contrôle périodique biennal, par un organisme accrédité, de l’efficacité énergétique des chaufferies de puissance supérieure à 400 kW. Une mesure périodique triennale de la concentration en polluants atmosphériques. Formation (www.apave-formation.com)
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La SLN redresse la barre Nommé directeur général par le Conseil d’administration de la SLN du 16 février 2018, Bernard Laflamme prend la relève de Jérôme Fabre. Lors d’une conférence de presse, le 23 février dernier, cet ingénieur d’origine québéquoise a dressé le bilan de l’année écoulée et présenté les objectifs du plan SLN 2020.
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« Exporter est indispensable » « Sur un marché où la croissance de l’offre est supérieure à celle de la demande, il ne faut pas se fier à l’embellie du marché », a précisé Bernard Laflamme, rappelant que la SLN ne pouvait se passer de l’exportation, une composante essentielle du plan de performance de la société. Avec pour principaux marchés l’Asie – Le Japon, la Chine et la Corée – la SLN a exporté, en 2017, légèrement plus de minerai qu’en 2016, soit 929 000 tonnes humides, d’une teneur moyenne de 1,74 %. Le mot d’ordre est de préserver l’industrie métallurgique locale en n’exportant que le minerai qui ne peut être transformé localement et en gérant la ressource par le contrôle de la teneur.
Pour préserver l’industrie métallurgique locale, la SLN n’exportera que le minerai qui ne peut être transformé localement.
poussières et de la revégétalisation des sites miniers. « 20 hectares ont été revégétalisés en 2017. En période de restriction budgétaire, on essaie d’être optimal », résume Bernard Laflamme. Autre chantier indispensable : la sécurité. « Avec 100 événements sécurité en 2017, le nombre d’accidents est encore trop important », a rappelé le DG. L’avis d’un expert, le cabinet Secafi, a été sollicité. Il dressera son rapport au second trimestre 2018.
« En période de restriction budgétaire, on essaie d’être optimal » Bernard Laflamme, directeur général
« Continuer à investir » Les investissements ne sont pas freinés malgré la crise du nickel - de l’ordre de 82,4 milliards ces dix dernières années - car la SLN entend continuer à améliorer son outil industriel. Le secteur environnement bénéficie, cette année encore, des mesures en faveur du contrôle des
L’ingénieur québéquois Bernard Laflamme est le nouveau directeur général de la SLN.
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,209 millions de tonnes de minerai humide, c’est le volume traité par l’usine de Doniambo en 2017, soit une production de 56 463 tonnes de nickel. « Des résultats plus réjouissant qu’en 2016, avec 55 227 tonnes. Si on n’a pas encore sorti la tête de l’eau, c’est une performance à souligner », a rappelé Dominique Katrawa, le nouveau président du Conseil d’administration de la SLN. Avec un « cash cost » (coût de production) de 4,76 $ la livre de nickel en moyenne sur l’année, la SLN redresse la barre et compte bien ne pas en rester là. « Notre but est d’atteindre le niveau de 4 $ la livre d’ici 2020 », précise Bernard Laflamme. Pour y parvenir, les objectifs sont multiples : « réduire les coûts en agissant sur les deux facteurs les plus importants : la main-d’œuvre et l’énergie », sans toutefois avancer la nécessité d’un plan social.
MINES
Les jeunes d’Ouroué redonnent « bonne mine » au Plateau En 2017, les jeunes de la tribu d’Ouroué ont pris une part active au chantier de revégétalisation mis en place par la SLN sur la mine du Plateau de Thio. Près de 20 hectares dégradés par l’activité minière ont ainsi pu bénéficier de l’apport d’espèces végétales adaptées au milieu naturel.
Cette opération de la SLN, co-pilotée par la Direction de l’environnement et le centre minier de Thio, a été réalisée avec le concours de Bet Vegecal (maître d’œuvre), la pépinière Ruiz (fournisseur des plants), Siras Pacifique, qui a pris sous sa coupe l’ensemble des jeunes de Thio, et les coutumiers de Thio (tribu d’Ouroué).
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epuis 1993, la mise en place des programmes de revégétalisation a permis à la SLN de traiter plus de 160 hectares d’anciennes mines par la technique du semis hydraulique et par des plantations d’espèces adaptées au maquis minier. Ces techniques permettent de contrôler l’érosion et de reconstituer des paysages en rétablissant la biodiversité d’origine. En amont, la mise en verse des matériaux stériles et la gestion des eaux de ruissellement participent à réduire l’impact de l’activité minière sur le milieu environnant. En 2012, le plus grand programme de revégétalisation a été réalisé avec 24 hectares traités sur la mine du Pla-
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teau, à Thio. L’an dernier, cette mine a fait l’objet d’un nouveau programme de revégétalisation sur une vingtaine d’hectares. « Ces travaux étaient réclamés par les habitants de la tribu d’Ouroué, voisine du massif. Ils ont été engagés par la SLN afin de garantir la stabilité des sols et contrôler l’érosion », explique Henri Hmakone, chef de projets au département Environnement de la SLN.
Une main-d’œuvre motivée Sur un mois, 21 000 plants ont ainsi été mis en terre par la Siras-Pacifique (Société internationale de réhabilitation et d’aménagement des sites), un sous-traitant de la SLN. À partir d’un programme défini par la compagnie minière, cette société réalise les différentes étapes de la revégétalisation, depuis la récolte des graines et l’élevage des plants en pépinière jusqu’à la plantation ou l’ensemencement hydraulique (« hydroseeding »). Elle plante presque exclusivement des plantes endémiques adaptées au substrat. « Le chantier de plantation a nécessité pas mal de main-d’œuvre, si bien qu’une dizaine de jeunes d’Ouroué ont été recrutés et formés par l’entreprise. Cela a donné de très bons résultats. Certains sont même motivés pour créer des pépinières », poursuit le chef de projets. La zone revégétalisée a, en effet, vocation à devenir un champ semencier pour des plantations futures. De quoi offrir de nouvelles perspectives à la main-d’œuvre locale.
MINES
Près de 21 000 plants de maquis minier ont été réintroduits sur le Plateau de Thio durant le seul mois de juin 2017.
« Ces travaux ont été engagés par la SLN afin de garantir la stabilité des sols et contrôler l’érosion. »
Intégrer la main d’œuvre locale - qui pour ce chantier est venue de la tribu d’Ouroué – était l’un des objectifs du projet.
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Néobus : des villes en transition Les villes de Dumbéa et Nouméa sont fortement impactées par l’arrivée du Néobus. Le projet à 20 milliards de francs est déjà bien avancé : la ligne N°1 du Néobus sera mise en service au second semestre 2019.
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es pelleteuses, des rouleaux compresseurs, du goudron … La Vallée-du-tir n’en finit pas d’être transformée. L’arrivée du Néobus chamboule le paysage mais aussi les commerçants et les habitants du quartier. Le Syndicat mixte des transports urbains (SMTU), porteur du projet Néobus depuis 2010, communique beaucoup afin que la mise en place de ce réseau de transport en commun soit facilité. « Nous avons clairement identifié des besoins au sein des populations de Dumbea et Nouméa, le but sera de convertir ceux qui prennent leur voiture tous les jours au réseau de transport en commun. Alléger le flux automobile des grands axes routiers favorisera le confort des usagers mais également la dynamique économique », explique Christophe Lefèvre, directeur du SMTU. Il est attendu un taux de conversion (dit report modal) de 5 % de la voiture vers les transports en commun.
Les premiers véhicules Néobus (modèle Créalis) arriveront fin 2018 sur le territoire.
Pour les zones périphériques, ce bus à haut de niveau de service (BHNS), devrait être salutaire pour les populations isolées ou qui n’ont pas de véhicule. Par exemple, une navette a été testée entre Kenu-In et Rivière Salée pendant les travaux sur l’ancienne voie ferrée.
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« La navette a été beaucoup empruntée », confirme Christophe Lefèvre.
Réseau de transport urbain et maritime Déjà 17 milliards de francs ont été engagés sur les 20 milliards d’investissement. Cette ligne 1 du Néobus sera le « centre » du réseau Tanéo, réseau de transport en commun unique (avec une billetterie unique) pour Nouméa et le Grand Nouméa. 500 000 déplacements par jour tous modes confondus sont prévus d’ici 2020 ! Les deux sociétés « historiques » Karuïa et Car Sud seront les exploitants du futur réseau unique d’agglomération, le réseau Tanéo. Pour compléter l’offre de transports en commun, deux navettes maritimes de 100 places font actuellement l’objet d’une consultation publique afin de trouver un exploitant pour exécuter ce service public.. Elles relieront le Vallon d’or à Ste Marie. « Les véhicules ne seront pas autorisés dans les navettes mais le réseau de bus sera coordonné afin que les usagers puissent se rendre facilement sur leur lieu de travail par exemple », pré-
TRANSPORT
cise le directeur du SMTU. 5 à 10 allers-retours pas jour (soit un maximum de 230 000 voyages par an) sont envisagés avec des tarifications alignées sur le bus du réseau Tanéo.
Sécurité et indemnisation Un tel réseau se doit d’assurer la sécurité à ses passagers. Le SMTU planche d’ores et déjà sur le sujet : des équipes d’intervention seront formées, des campagnes de sensibilisation lancées, l’éclairage public renforcé et des enregistrements vidéo seront installés aux arrêts Néobus. Pendant cette phase importante de travaux, les commerçants sont forcément impactés et les habitudes des Nouméens chamboulés. Des médiatrices vont à leur rencontre dans les quartiers. Huit demandes d’indemnisation de commerçants de la Vallée-du-Tir et du centre-ville ont déjà été traitées. Pour mieux comprendre le projet, le SMTU organise régulièrement des cafés avec les commerçants. « Nous devons travailler en collaboration avec tout le monde », conclut Christophe Lefèvre.
Déjà 17 milliards ont été engagés sur les 20 milliards d’investissement Néobus. Le Médipôle est l’un des premiers lieux où les travaux ont été effectués.
Pour compléter l’offre routière de transports en commun, deux navettes maritimes de 100 places chacune sont en projet pour être affrétées chaque jour.
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TRANSPORT
© Aircalin
Un premier charter en provenance de Chine Le premier vol direct d’Aircalin en provenance de Chine s’est posé à Tontouta le 17 février dernier. Cette ouverture sur l’Empire du milieu offre au territoire de nouvelles opportunités touristiques. Encore faut-il savoir répondre aux attentes de cette clientèle spécifique.
Avec 260 touristes chinois à bord, le premier charter Aircalin en provenance d’Hangzhou affichait complet.
L
’événement a été préparé de longue date. Il fallait rendre la destination « China Ready », autrement dit faire obtenir à la Nouvelle-Calédonie le statut de destination agréée (ADS), un préalable indispensable à l’accueil des touristes chinois. Les demandeurs de visas, s’ils voyagent en groupe, sont alors dispensés de se présenter personnellement pour soumettre leur demande de visa. Ils doivent s’adresser à une agence agréée. Pour ce premier charter, « une clientèle de cadres supérieurs, habituée à voyager, a été ciblée », précise Jean-Marc Mocellin, directeur de Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud (NCTPS).
© NCTPS
Faire connaître la destination
Une centaine de prestataires touristiques calédoniens ont suivi un séminaire pour appréhender la clientèle chinoise.
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En juin 2017, une délégation calédonienne s’est déplacée en Chine, avec Aircalin, NCTPS et une quinzaine d’acteurs du secteur touristique. « En octobre, un accord a été signé pour la concrétisation d’un premier charter. En 2018, on va poursuivre cette dynamique tout en restant prudent et méthodique », souligne le directeur de NCTPS. Près de 30 millions de francs ont été investis sur le marché chinois pour faire connaître la destination auprès des voyagistes et sur certains sites Internet. Sur le Caillou, des formations ont été mise en place pour préparer les prestataires touristiques à accueillir cette clientèle aux attentes spécifiques. Un travail a été fait auprès des banques pour changer le Yuan, la monnaie chinoise. Des cartes SIM ont même été étudiées.
TRANSPORT
« En 2018, on va poursuivre cette dynamique tout en restant prudent et méthodique. » Jean-Marc Mocellin, directeur de NCTPS
Un vol inaugural complet Pour la compagnie Aircalin, le positionnement sur le marché chinois apparaît comme « une évidence ». « Notre stratégie est de développer les flux touristiques. Nous avions déjà prospecté ce marché mais sans résultat concret du fait de la nécessité de visas. C’est un travail commun. On commence par un charter, c’est une façon clas-
sique d’opérer sur le marché chinois », souligne William Le Grand, directeur général adjoint d’Aircalin. Ce premier vol, parti le 16 février 2018 de Hangzhou, à environ 200 km de Shangaï, était complet avec 260 touristes à bord. Une satisfaction pour la compagnie et les responsables du tourisme qui prévoient l’accueil de 6 000 touristes chinois d’ici 2025.
© Aircalin Une centaine de prestataires touristiques calédoniens ont suivi un séminaire pour appréhender la clientèle chinoise.
SNTP
ASSAINISSEMENT & TERRASSEMENT
15 route du Sud Normandie 98 800 Nouméa Mob : 73 50 25 Tél : 45 09 05 Mail : sntp@lagoon.nc
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FORMATION DURABLE
Le Campus des Îles s’ouvre à l’international
© Campus des Îles Des soirées culturelles thématiques sont organisées par les étudiants, comme ici ceux du Vanuatu.
Avec une capacité d’accueil de 175 résidents, principalement originaires des îles Loyautés, le Campus des Îles s’adresse aussi aux étudiants du Pacifique et de Métropole. Cet espace d’échange favorise la réussite et l’ouverture d’esprit, d’autant que le campus prévoit un accompagnement pédagogique des étudiants tout au long de leur parcours.
C Les chambres individuelles et doubles sont les plus prisées du campus.
réé en 2002 dans le but de favoriser l’intégration en milieu scolaire des étudiants loyaltiens, le Campus des Îles accueille aujourd’hui des jeunes venus de différents horizons. Propriété de la Province des Îles Loyauté, l’établissement est géré, depuis son ouverture, par L’AFEPIL (Association Foyer des étudiants de la province des îles Loyauté). « Cette association loi de 1901 a pour principal objectif l’accueil, l’encadrement et la réussite de la jeunesse calédonienne. Chaque année depuis 2013, nous réservons une trentaine de places pour les étudiants du Vanuatu. C’est le
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s u ! l p e i v n e e i d B lieu n u ’ qu
C’est quoi ?
s s Îles Loyauté, le Campus de Propriété de la Province de nts sociation Foyer des étudia Par quels moy Îles est géré par l’AFEPIL (As ens ? les principaux objectifs sont de la Province des Îles), dont Le Campus des Îles of e ssit réu la et nt fre me divers services : l’accueil, l’encadre cours de soutien, re staurant, bibliothèq e. nn nie édo Pour qui ? cal se nes jeu la ue, accès WIFI, de salle informatique, salle de conférence, Toutes personn salles de es âgées de 18 travail, laverie, etc. ans ou plus, ayant le statut d’étud iant (UNC, BTS, EN EP, IUFM, ITFM , IFPSS, etc.)
CAMPUS
ÎLES
DES
évènementie
l
mpus des Îles de résidence, le Ca u lie n ’u qu us pl s cultures, Bien hange des idées, de éc d’ u lie un t en ts y sont est égalem nombreux évènemen des passions. Ainsi, de terventions, relles, projections, in ltu cu es iré so : s sé ni orga etc. fête de la musique,
Coopératio
n régionale Dans la perspect ive d’une « coop ération régional accueille désorm e », le Campus de ais en son sein, s Îles des jeunes issus Mais il y a aussi de du Vanuatu. s étudiants venus de Wallis et Futuna La diversité cultu , de Métropole, et relle est très bien c. vécue et devient une richesse du ca mpus des îles.
Tél. : 25 43 40 - Fax : 25 36 03 • Site : www.campusdesiles.nc 21 ter rue du Commandant Rougy - Vallée des Colons - BP 12267 - 98802 Nouméa Cedex
FORMATION DURABLE 3 QUESTIONS À…
Gino Kalnpel, étudiant vanuatais : « J’ai choisi de rester au Campus des Îles »
© Campus des Îles
Gino est étudiant en Master 2 de Droit à l’université de la Nouvelle-Calédonie. Il était résident du Campus des Îles entre 2013 et 2017.
Quels sont, selon vous, les atouts du Campus des Îles ?
fruit d’un partenariat entre l’AFEPIL, le Gouvernement vanuatais et l’Ambassade de France au Vanuatu », précise Dick-Samuel Ukeiwé, le directeur du Campus.
Une solidarité communautaire L’année universitaire se déroulant du 1er février au 30 novembre, l’accueil sur place se fait dès fin janvier. Les chambres individuelles ou doubles sont les plus prisées mais il existe également des chambres triples et des studios. Selon le type d’hébergement, les loyers mensuels s’échelonnent entre 14 000 et 28 000 francs par étudiant. Durant leur séjour, les étudiants bénéficient d’un réfectoire ouvert tous les jours du matin au soir, au tarif préférentiel de 600 francs par repas. « Des cours de soutien et des soirées culturelles avec chants, danses et ateliers culinaires sont animés par les étudiants, ajoute le directeur. Il y a une bonne solidarité communautaire entre nos résidents. »
Un campus est « un ensemble universitaire regroupant des unités d’enseignements et des résidences étudiantes », selon le Larousse. Celui dans lequel j’ai vécu ma vie étudiante peut être qualifié à la fois de campus et de foyer car il accorde une importance à la réussite des étudiants en mettant en place des outils de travail comme le tutorat. En plus de la bibliothèque, une salle d’informatique munie de cinq postes permet d’effectuer des recherches, de vérifier son emploi du temps et de travailler en ligne. Le wifi permet aussi de travailler depuis son propre ordinateur.
En quoi consiste le tutorat ? Les résidents peuvent bénéficier d’enseignements via des interventions extérieures, du tutorat universitaire et professionnel. Ce support pédagogique est pris en charge par le campus. Sur demande, le responsable pédagogique trouve des tuteurs/tutrices pour vous épauler. J’ai testé différents outils et le résultat est plutôt positif puisque j’ai obtenu, en 2015, une Licence en Droit avec mention. J’ai choisi de rester au campus pour mes deux années de Master, couronnées de succès, et je viens de terminer les épreuves du Master 2 tout en travaillant sur mon mémoire. Je me suis moi-même mis au service des étudiants de BTS et de Licence pour leur apporter des outils d’analyse juridique et de méthodologie.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour réussir ? La jeunesse calédonienne a un pays à construire, avec ses spécificités sociales et culturelles. Cela implique une prise de conscience collective, une maturité intellectuelle, le sens des responsabilités et du leadership. L’école sert à former des têtes capables de réfléchir par elles-mêmes et de critiquer dans une démarche constructive. Elle requiert des sacrifices physiques, matériels et intellectuels. Au travers de la coopération, notamment avec le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie est un pôle de rayonnement régional et d’inspiration du fait de ses spécificités multiculturelles.
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Une salle d’informatique est à la disposition des résidents.
ARTYPO
FORMATION DURABLE
Anova , un lycée éco-responsable Membre actif dans l’environnement depuis plus de 20 ans, le lycée Anova de Paita continue sa croisière dans le développement durable. Ces efforts permanents dans la recherche de projets innovants les amènent tout naturellement à remporter des récompenses bien méritées.
C
et engagement se traduit par une implication partant des lycéens, agents techniques, enseignants, personnels administratifs et direction et ce n’est que dans ces conditions que les choses peuvent avancer et prendre forme précise Catherine Adamus responsable du CDI (centre de documentation et d’information) du lycée Anova. Les gestes au quotidien vont des tris sélectifs (papiers, cartons, plastiques, bouchons, aluminium et déchets organiques pour le compost) jusqu’à la réduction de consommation d’électricité et d’eau. Notre rôle est d’accompagner les jeunes vers la citoyenneté grâce aux actions éducatives et à l’engagement dans une démarche de développement durable, qui permettront de réduire l’empreinte écologique du lycée.
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FORMATION DURABLE bien dans la poursuite des projets engagés, que dans la réflexion collective et la mobilisation de tous, personnels du lycée, élèves, et direction. La prise de conscience collective doit permettre des avancées dans l’intégration encore plus systématique du Développement Durable dans nos actions et projets. Soyons curieux et attentifs aux projets qui peuvent aller dans ce sens.
Nous nous attachons à rendre les projets réalisables, centrés sur les élèves, acceptables par l’ensemble de l’établissement, viables dans le temps, financièrement raisonnables, Pour ce faire, chaque élève et membre du personnel a un rôle et un impact sur son entourage et son environnement. Nous sommes donc tous considérés comme des « éco-acteurs » ! L’année en cours s’articule autour de plusieurs thématiques : - Brigade développement durable, pour informer, mobiliser… - Culture syntropique pour se réconcilier avec la nature ! - Décoration pédago-écologique (exemple : les verbes irréguliers, en anglais, sur les contremarches de l’escalier) - Atelier de reliure pour restaurer les dictionnaires papier avec des matériaux naturels ou de récupération. - Création d’un jeu d’échec géant au milieu de la cour (damier et pièces fabriquées par les élèves) - Sorties sur des sites Développement Durable et rencontres avec des acteurs engagés lors de la quinzaine du développement durable qui aura lieu du 2 au 13 juillet Il reste encore beaucoup à faire certes, aussi
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FORMATION DURABLE
«L
a présence d’une EDD au cœur de notre enseignement n’est pas le fruit d’un hasard puisque le Mont-Dore place le développement durable comme l’un de ses principaux objectifs », voici comment Eric Nabonne, Directeur Délégué aux Formations Professionnelles et Technologiques, présente la démarche éco-responsable du Lycée Saint-Pierre Chanel. Depuis 2014, l’établissement mêle volontiers éducation et citoyenneté. « L’écologie, la justice ne sont pas seulement des sujets d’actualité à l’échelle globale, poursuit le directeur adjoint. Au niveau local, de nombreuses
Tri sélectif, Aire de Gestion Educative de la mangrove de Boulari ou culture bio font désormais partie intégrante du programme scolaire de l’établissement.
© Lycée Saint-Pierre Chanel
Le lycée Saint-Pierre Chanel a opté pour l’Éducation au Développement Durable (EDD). Depuis quatre ans, élèves, profs et encadrants initient des projets pour accompagner leur établissement vers une transition écologique. Après avoir identifié les enjeux et les solutions possibles, le temps est venu de mettre en avant leurs actions.
© Lycée Saint-Pierre Chanel
Un lycée écolo et ouvert au monde
Le lycée fait partie des 11 établissements pilotes calédoniens pour l’enseignement environnemental. Tous bénéficient aujourd’hui d’un éco-label.
« Il ne s’agit pas que d’environnement, nous voulons que nos jeunes comprennent l’importance d’une solidarité à l’échelle mondiale. »
initiatives peuvent être prises ». Les projets qui ont été proposés par les élèves au cours des dernières années en sont la preuve. Sur la base de trois thématiques : l’écologie, la justice sociale et l’économie, ils et elles participent à plusieurs projets : tri sélectif, Aire de Gestion Educative de la mangrove de Boulari ou culture bio font désormais partie intégrante du programme scolaire de l’établissement. L’occasion pour ces jeunes d’imaginer un futur plus respectueux de l’environnement, tout en utilisant leur école comme terrain d’application. Ensemble, ils développent et mettent en œuvre une représentation de l’avenir, motivante et centrée sur l’action.
Aux citoyens de demain Cette année encore, les 400 élèves et leurs 46 enseignants mettront sur pied deux journées à vocation citoyenne, la journée mondiale de l’Environnement début juin et la Course contre la Faim en avril, au profit d’Action contre la Faim. « Notre établissement est devenu un espace privilégié de la mise en application de l’EDD, mais il ne s’agit pas que d’environnement, nous voulons que nos jeunes comprennent l’importance d’une solidarité à l’échelle mondiale ». Sous le préau rempli d’élèves, Aimée, récemment entrée en seconde
le jardin potager
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© Lycée Saint-Pierre Chanel
FORMATION DURABLE
Le rucher du lycée :
© Lycée Saint-Pierre Chanel
les différentes étapes pour la récupération du miel.
sourit: « En avril, nous courrons pour les enfants de Syrie. Cette fête, je la trouve importante car beaucoup d’enfants dans le monde vivent avec moins de moyens que nous ». Un engouement dont se réjouit M. Daniel, directeur de l’établissement, heureux que ses pupilles prennent conscience des inégalités de ce monde. Dans le cadre de son engagement à réduire son impact environnemental, le Lycée Saint-Pierre Chanel souhaite s’équiper en panneaux photovoltaïques d’ici 2019, une initiative visant à améliorer son efficacité énergétique.
« DANS DES FILIÈRES TERTIAIRES COMME LES NÔTRES, IL FAUT STOPPER LE GASPILLAGE ». Professeur d’informatique au lycée, Nathalie Gaudry remarque que le changement souhaité ne se fait pas en un claquement de doigts. « Une conscience écologique, dans le tertiaire, ça commence par le tri sélectif. Nous essayons aussi d’éviter le gaspillage de papier, mais ça prend du temps… On souhaiterait surtout que les familles se positionnent et participent avec nous à cet éveil ». Si le changement semble s’opérer lentement, l’enseignante se veut tout de même optimiste en confiant que « l’important est de mener des mesures concrètes, ce qui permet aux élèves de mieux retenir les apprentissages, de développer des compétences en EDD et de bons gestes dans leur vie quotidienne ».
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AGRICULTURE
SPÉCIAL BIO
L’agriculture biologique : des valeurs universelles La fédération internationale des mouvements de l’agriculture biologique (IFOAM) a ciblé quatre principes fondamentaux qui définissent ce type d’agriculture. L’objectif est d’assurer son développement dans un contexte international.
C
es principes concernent l’agriculture au sens large : la façon dont les hommes entretiennent le sol, l’eau, les plantes, et les animaux afin de produire, de préparer et de distribuer la nourriture et les autres biens. On peut les classer dans quatre catégories : le principe de santé, le principe d’écologie, le principe d’équité et enfin le principe de précaution, très utilisé en matière d’alimentation.
L’écologie en pratique
L’agriculture biologique est basée sur des processus écologiques et de recyclage. Ainsi, les intrants, notamment les engrais et pesticides biologiques, devraient être réduits par leur réutilisation et une gestion des matériaux et de l’énergie de façon à maintenir et améliorer la qualité environnementale et à préserver les ressources. Ceux qui produisent, préparent, transforment, commercialisent et « Le rôle de consomment des produits biolol’agriculture giques devraient protéger et agir biologique est de au bénéfice de l’environnement commun : le paysage, le climat, maintenir la santé du l’habitat, la biodiversité, l’air et plus petit organisme l’eau.
Une alimentation saine
La santé des individus et des vivant dans le communautés ne peut être sésol jusqu’à l’être parée de celle des écosystèmes. humain. » En effet, un sol sain produit une culture saine qui donnera la santé Un système équitable aux animaux et aux personnes. Ce n’est pas seulement l’absence de maladies mais le L’Agriculture biologique devrait fournir une maintien d’un bien-être physique et mental. Le bonne qualité de vie à chaque personne engagée rôle de l’agriculture biologique est de maintenir la (producteurs, salariés agricoles, préparateurs, santé du plus petit organisme vivant dans le sol transformateurs, distributeurs, consommateurs) jusqu’à l’être humain. Les aliments produits sont et contribuer à la réduction de la pauvreté. Elle de haute qualité pour être nutritifs et protéger vise à produire en suffisance des aliments et contre les maladies. d’autres produits, de bonne qualité. Les animaux
Les aliments produits sont de haute qualité pour être nutritifs et protéger contre les maladies.
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SPÉCIAL BIO devraient être élevés dans les conditions de vie qui soient conformes à leur physiologie, à leurs comportements naturels et à leur bien-être. Les ressources naturelles et environnementales devraient être gérées d’une façon qui soit socialement et écologiquement juste et en considération du respect des générations futures.
La sagesse et l’expérience La précaution et la responsabilité sont les points clef des choix de gestion, de développement et de technologie en agriculture biologique. La science est nécessaire pour s’assurer que cette dernière est saine, sans risque et écologique. Néanmoins, la connaissance scientifique seule n’est pas suf-
AGRICULTURE
La mission de l’IFOAM
L
’IFOAM (Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique) s’est donnée pour mission de fédérer et d’assister le mouvement bio dans toute sa diversité. Son objectif : l’adoption dans le monde de systèmes qui soient cohérents écologiquement, socialement, et économiquement. A l’heure actuelle, 750 structures sont membres de l’IFOAM, dans 116 pays. Afin d’accomplir sa mission, l’IFOAM a mis en place des comités et des groupes thématiques, allant de la définition de cahiers des charges à la promotion de l’agriculture biologique dans les pays en voie de développement.
Sur l’île Puen, seul élevage bio du territoire, les bovins sont élevés selon le principe de l’équité, dans le respect du bienêtre animal. © M. Page
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LE S PR IN CI PE S de L’AG RI CU LT U RE BI O LO G IQ UE PR ÉA M BU LE Ces principes sont les racine s à partir desqu Biologique croît elles l’Agriculture et se développe. et de distribuer Ils expriment l’Agriculture Biolog la nourriture la contribution et les autres ique peut appor que la maniè biens. Ils conce ter au monde re dont les person pour améliorer rnent , et une vision nes interagissen toute l’agriculture vivants, sont t avec les paysag dans le contex liés les uns aux es te internationa autres et forme l. générations future nt l’héritage pour L’agriculture s. les est une des activit és humaines fondamentales les plus puisque toute Les person principes de l’Agric ne doit se nourri jour. L’histoire, ulture Biolog r chaque la culture et les ique servent à mouve valeur ment s collec inspire à l’agriculture Biologique dans tives sont liées r le . Ces principes toute sa divers concernent l’agric prises de positio ité. Ils guiden large, comprenant n, t les ulture au sens les programmes la façon dont et les règles élabor IFOAM. Ils sont, les hommes entret l’eau, les plante ées par de plus, présen iennent le sol, s, et les anima tés en vue de monde entier ux afin de produ leur adoption . ire, de prépar dans le er
L’A gr icu ltu re
Bi ol og iq ue
est basé e sur : Le pri nci pe de san té Le pri nci pe d’é col ogi e
Le pri nci pe d’é qu ité Le pri nci pe de pré cau tio n Chaque principe est exprim
é par un énonc explication. Les é suivi d’une principes doiven t être utilisés globalité. Ils ont dans leur été composés comme des princip éthiques afin es d’inspirer l’actio n.
fisante. L’expérience pratique, la sagesse et le savoir traditionnels et indigènes accumulés offrent des solutions valables et éprouvées par le temps. L’agriculture biologique devrait éviter de grands risques en adoptant des technologies appropriées et en rejetant les technologies imprévisibles, telles que la génétique.
AGRICULTURE
SPÉCIAL BIO
Ils consomment bio Marie-Catherine Abonnée à un service de paniers « Il y a deux ans, je me suis abonnée aux paniers de légumes et de fruits certifiés Bio Pasifika distribués chaque semaine chez Biomonde. Au début, ce qui m’a décidée, c’est le goût. Il est bien meilleur que celui des produits que l’on trouve dans le commerce. Pour les salades surtout ! Et il y en a de toutes sortes. J’ai testé pas mal de choses mais il y a toujours des nouveautés qui arrivent. Grégoire Baudonnel, un agriculteur de Boulouparis qui commercialise ses paniers sur Nouméa, donne des conseils pour les cuisiner. Désormais, j’utilise exclusivement des produits de saison et j’adapte mes recettes au contenu de mon panier. Comme j’ai beaucoup de livres de cuisine à la maison, je ne manque pas d’idées. »
© M. Page
Danielle Propriétaire d’un potager bio « Mon mari a eu des problèmes de santé et nous avons consulté une naturopathe qui nous a conseillé de modifier notre alimentation. Nous avons donc arrêté la viande rouge et nous nous sommes mis à consommer des produits bio. Depuis, la santé de mon mari, comme la mienne, s’est nettement améliorée. J’ai pris des conseils partout où je pouvais. J’ai lu le livre d’Adèle Deborde sur les jardins essentiels et j’ai fait un stage sur deux jours sur l’agriculture biologique. Depuis, je fais pousser mes propres produits bio à la maison et je n’utilise aucun engrais, ni pesticide. J’ai un petit jardin dans un quartier résidentiel mais c’est suffisant pour faire une butte de permaculture. Comme mon jardin ne suffit pas à nous nourrir, j’ai choisi de m’abonner à un panier. La qualité des légumes, en particulier la salade, est bien supérieure à celle des produits du commerce. Cela arrive que ce soit un peu la routine au niveau du choix des produits mais dans l’ensemble, je suis satisfaite. »
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Depuis que les produits bio sont commercialisés sur le territoire, de nombreux Calédoniens ont changé leurs habitudes alimentaires et certains ne jurent que par le bio. Qu’est-ce qui pousse ces consommateurs vers les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique ? Nous leur avons posé la question…
SPÉCIAL BIO
AGRICULTURE
Privilégier la vente directe
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n dehors des boutiques spécialisées et des marchés, les producteurs de produits certifiés Bio Pasifika privilégient la vente directe au consommateur. Grégoire Baudonnel, producteur à Boulouparis, propose une formule d’abonnement à un panier bio. « Quelqu’un qui veut s’abonner m’envoie un mail, je le mets sur la liste d’attente et lorsqu’une place se libère, je le contacte. Je prends d’abord des abonnements mensuels mais lorsque quelqu’un dépasse un mois, ça dure souvent plus d’un an. Il y environ a 10 à 15 % de renouvellement », explique-t-il. Le succès de ses paniers est tel qu’il faut souvent plusieurs mois d’attente avant de pouvoir s’abonner.
© DR
UITS DE LA FE ROD RM P S E LE
Pascal Consommateur régulier « J’ai été abonné chaque semaine à un panier bio mais je trouvais que cela faisait beaucoup pour une personne. J’ai ensuite participé à l’abonnement d’une amie qui était dans le même cas que moi. Ces paniers m’apportaient de quoi préparer mes repas de la semaine sans réfléchir à ce que je devais acheter pour manger sainement. Les produits bio ont du goût et ce n’est pas forcément plus cher que ce que l’on trouve dans le commerce. Depuis que j’ai arrêté d’acheter ces paniers, j’achète des produits bio chez des agriculteurs qui font de la vente directe, sans passer par un abonnement. Cela permet de choisir ses produits alors que dans un panier, le choix est parfois limité. Je trouvais, par exemple, qu’il y avait souvent beaucoup de salades en saison (j’en donnais à mes amis). »
D E TA M O A
Productions de la ferme
Cailles fermières prètes à cuire, volailles d'ornement en vif (faisans, perdrix, coq...)
Jean Louis Dumont
Tél : 35 16 43
31, morcellement Georget, BP 319 98840 TONTOUTA 119
AGRICULTURE
SPÉCIAL BIO
L’agriculture responsable, un gage de qualité
E Parallèlement à l’agriculture biologique, un autre concept moins restrictif s’est développé sur le territoire : l’agriculture responsable. Gérée par le réseau Repair, elle prône l’utilisation parcimonieuse des intrants chimiques pour une meilleure qualité sanitaire des productions.
n janvier 2017, le Gouvernement a créé, par loi du pays, un dispositif étendu de reconnaissance administrative des signes de qualité en Nouvelle-Calédonie. Parmi les 6 signes d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo) mis en place figure l’agriculture dite « responsable ». Ce label, qui a été officialisé en novembre dernier par l’Erpa (Établissement de régulation des prix agricoles), concerne aussi les produits agroalimentaires issus de la mer avec un label spécifique pour la « pêche responsable ». Sur les 52 exploitants agricoles adhérents au réseau Repair (Réseau pour une agriculture innovante et responsable), qui prépare à la certification « agriculture responsable », 19 certifiés ont pu apposer un label sur leurs produits.
con
Responsable n’est pas bio Produire « responsable » n’est pas produire « bio ». Si ce mode de production consiste, lui
Dix commandements Les points sur lesquels l’agriculteur certifié « agriculture responsable » s’engage sont les suivants : - L’accès de l’exploitant et de ses salariés à l’information et la formation nécessaires à la conduite de l’exploitation agricole ; - La mise en œuvre d’un système d’enregistrement et de suivi des opérations effectuées et des produits utilisés pour les besoins des cultures et des animaux ; - La maîtrise des intrants agricoles ainsi que des effluents et des déchets produits par l’exploitation ; -L ’usage justifié de moyens appropriés de protection des cultures et de la santé des animaux de l’exploitation ; - L’équilibre de la fertilisation des
cultures ; - La mise en œuvre de pratiques culturales permettant la préservation des sols et limitant les risques de pollutions ; - La participation à une gestion économe et équilibrée des ressources en eau ; - La prise en compte de règles dans les domaines de la sécurité sanitaire et de l’hygiène ; - La prise en compte des besoins des animaux en matière d’alimentation et de bien être ; - La contribution de l’exploitation à la protection des paysages et de la diversité biologique.
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L’an dernier, 19 certifiés ont pu apposer un label « agriculture responsable » sur leurs produits.
aussi, à évaluer la gestion globale d’une exploitation agricole afin de limiter son impact sur l’environnement et de maîtriser la qualité sanitaire de ses produits, pour obtenir ce label, l’exploitant doit se conformer à un cahier des charges moins strict que celui de l’agriculture biologique. Il comporte toutefois une cinquantaine d’exigences qui doivent devenir des habitudes pour l’agriculteur certifié afin de garantir la qualité de ses produits.
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T E B
Polyter, une technologie de Pointe : un activateur de croissance, rétenteur, fertilisant, naturellement dégradable.
un Pur concentré oPtimisant les aPPorts : plus de feuilles, plus de fleurs, plus de fruits. Il s’agit là d’une véritable homéopathie au service du végétal.
un puits et un garde-manger au pied de chaque plante, le Polyter est un hydro-activateur doté d’une grande capacité d’optimisation des besoins et du développement du végétal : plus de feuilles, plus de fleurs, plus de fruits.
eFFicacité reconnue mondialement
POLYTER AVANT ARROSAGE Une absorption très rapide de l’eau et une restitution Arrosage par pression osmotique de la masse racinaire nodulée dans Polyter, une granule absorbe 160 à 500 fois son poids sec initial selon la quantité d’eau. Absorption Une économie d’eau de 50 % minimum et d’apports par Polyter fertilisants de 30 %. Un véritable réservoir car le relâchement dans le sol Pertes gravitaires est infinitésimal.
concePt
POLYTER AVANT ARROSAGE
dans de nombreux domaines et dans des conditions d’utilisations variées et extrèmes : agriculture arboriculture horticulture paysagisme pépinière sylviculture / reforestation végétalisation
POLYTER APRÈS ARROSAGE
Arrosage jusqu’à 500 fois le volume sec Absorption par Polyter
NPK + OLIGO-ÉLÉMENTS Absorption par la racine
Pertes gravitaires
POLYTER APRÈS ARROSAGE
Pertes infinitésimales
jusqu’à 500 fois le volume sec
des eFFets sPectaculaires sur les Plantes
NPK + OLIGO-ÉLÉMENTS Favorise la germination et booste le démarrage du végétal. Absorption Augmentation de 3 à 5 fois la masse racinaire. par la racine Limitation du stress hydrique et des carences en éléments nutritifs. Accélère la croissance, la résistance naturelle aux maladies et attaques microbiennes. Réduit la consommation des apports en fertilisant de 30 à 50 %. Pertesla infinitésimales Amplifie production de matière humifère et de matière sèche.
des eFFets incontestaBles sur les sols
Décompactage et amélioration de la porosité des sols. Aération du sol, agissant comme un véritable « lombric de synthèse ». Stabilisation et fixation des sols. Restructuration de l’humus. Réduction des pertes par évaporation et percolation. Réduction des effets négatifs du lessivage sur la structure des sols. Protection de l’environnement et des nappes phréatiques.
L’agriculture japonais N° 7669 • Dépôt INPI (Paris-France) N° 9 2444 284 Dépôt OMPI (Genève-Suise) N° 632 316 • Dépôt OPIC (Montréal-Canada) N° 484 692 Dépôt en Grèce, Tunise, Maroc, Égypte • Nombreuses homologations en cours à travers le monde
agri New CoNCept
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des sPéciFicités inégalées
Aujourd’hui à la preuve de nombreuses études, il n’existe aucun produit comparable au polyter et offrant toutes ces caractéristiques avec un tel degré d’efficacité.
Que contient une granule ?
Le Polyter se présente sous forme de granule. Chaque granule est une capsule comprenant un mélange concentré de matières actives intégrées dans un process physico-chimique de polymérisation, associant fertilisant et oligoéléments. Polyter permet la création de nodules véritables « valve de régulation ». Ces nodules véritablement liés aux racines vont accompagner la plante dans sa croissance pendant 3 à 5 ans en restituant jusqu’à 95 % de l’eau emmagasinée.
AGRICULTURE
SPÉCIAL BIO
Pesticides sous surveillance Avec l’essor de l’agriculture biologique, les changements de pratiques agricoles opérés ces dernières années mettent en évidence la volonté du monde rural d’aller vers des techniques plus respectueuses. Montrées du doigt il y a peu, les pesticides sont actuellement utilisés avec plus de parcimonie. Les insectes ne sont pas systématiquement éliminés. Certaines espèces contribuent d’ailleurs à repousser d’autres variétés nuisibles à la plante.
S
i pas moins de 143 produits phytosanitaires à usage agricole (PPUA) sont autorisés à l’importation en Nouvelle-Calédonie, de plus en plus de producteurs locaux de fruits et de légumes prônent une agriculture responsable avec un recours limité aux intrants. Chaque année, le Sivap (service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire de la Davar) effectue des prélèvements sur un nombre croissant d’échantillons végétaux soumis à analyses. Force est de constater que, d’année en année, les résultats s’améliorent. nombreux à se lancer dans l’agriculture biologique mais ils sont intéressés par les intrants respectueux de l’environnement.
L’absence de pesticides se remarque sur le produit final qui porte la trace du passage des insectes, ce qui ne nuit en rien à la qualité.
L’essor des biopesticides
Conformes à la législation Les dernières analyses effectuées en 2014 montrent que, sur 185 échantillons prélevés chez 110 producteurs locaux toutes catégories confondues, 176 d’entre eux, soit 95,1 %, étaient conformes à la législation. Sur ces échantillons, 77,8 % ne présentaient aucun résidu de pesticide et le taux de conformité atteignait 100 % pour 14 sur 20 fruits et légumes analysés. Si les agriculteurs calédoniens ont compris qu’ils devaient limiter le recours aux intrants chimiques et s’adapter à une clientèle de plus en plus exigeante, ils sont cependant relativement peu
Le marché mondial des biopesticides a totalisé, en 2014, 2,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires et on estime que ces chiffres devraient atteindre 5,3 milliards de dollars d’ici 2020. Même si les Etats-Unis restent les plus grands consommateurs de biopesticides, la croissance la plus importante a été enregistrée en Europe où la demande pour les produits respectueux de l’environnement est en plein essor et qui connait une règlementation en matière de pesticides plus stricte. Des produits naturels comme l’huile de neem figurent parmi les biopesticides les plus utilisés sur le territoire. Les revendeurs de produits phytosanitaires certifiés bio ont vu leurs ventes progresser ces dernières années si bien que la plupart des enseignes s’y intéressent. En agriculture biologique, l’utilisation des pesticides est limitée à des produits spécifiques respectueux de l’environnement.
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SPÉCIAL BIO
AGRICULTURE
Où acheter bio ? Les magasins bio Biomonde Michel-Ange : 23 15 01 Biomonde Nouméa : 28 32 00 Biomonde Robinson : 29 82 81 Biomonde Kenu-In : 46 00 50 Santé Nature, Nouméa : 28 28 59 La Vie Claire, Nouméa : 28 20 01 La boutique Bio, Bourail : 77 68 04
La vente en ligne Les produits certifiés Bio Pasifika sont commercialisés directement par le producteur et ne passent pas par l’association Bio Calédonia. Plusieurs possibilités s’offrent au consommateur : le magasin bio, la vente en ligne, le marché bio ou l’abonnement au panier de fruits et légumes. Ci-contre, une liste non-exhaustive des revendeurs.
www.bioattitude.nc (livraison en Nouvelle-Calédonie mais aussi au Vanuatu et en Métropole). Tél. : 79 99 28
Les marchés où certains producteurs et distributeurs tiennent un stand Marché Bio et Nature du parc forestier : 3e dimanche du mois Marché Broussard, Ducos : samedi matin Marché de Port Moselle (stand de Jeannette) Marché de la maison Ballande
La distribution de paniers bio en direct avec les producteurs Association vert-panier (Nouméa) www.vertpaniernc.com Paniers de Grégoire Baudonnel (Nouméa) : baudonnel@lagoon.nc Paniers sur Koné-Pouembout : Contacter Myriam au 94 45 24 Paniers d’Aurélie Blum (Bourail) : aurelieblum@canl.nc Tél. : 44 19 42
En grande surface Certains produits certifiés Bio Pasifika viennent d’entrer en grande surface mais il ne s’agit, pour l’instant, que d’un essai. Ces produits sont disponibles chez Simply Market (Motor-Pool).
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GESTION DES DÉCHETS
© Viva environnement Viva Environnement gère le site aéroportuaire de la Tontouta depuis le 1er février 2018.
Le saviez-vous ?
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a gestion intégrée des déchets se réfère à l’ensemble des procédures ou des méthodes pour gérer un flux de déchets depuis sa production jusqu’à sa destination finale, impliquant l’étape de la collecte, du transport, du traitement jusqu’à la réutilisation des déchets, dans le but de réduire leurs effets sur la santé humaine et l’impact environnemental.
Adapter la collecte aux besoins
«L
orsqu’on obtient de nouveaux marchés très réglementés comme celui de l’aéroport de la Tontouta, on doit développer de nouvelles compétences et ce challenge nous plaît », lance Mickaël Michelon, PDG de l’entreprise Viva Environnement. Depuis le 1er février, la collecte et le traitement des déchets de la zone aéroportuaire de la Tontouta ont, en effet, été confiés à cette société spécialisée qui possède de solides références auprès des entreprises, des industriels et des collectivités. À la Tontouta, plus qu’une simple prestation de services, c’est un véritable partenariat qui s’est instauré entre la CCI, gestionnaire de l’aéroport, et Viva Environnement. Objectif visé, l’application de la politique environnementale développée par la CCI sur la plate-forme tout en respectant la sécurité. Pour être efficace, elle répond
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Depuis 10 ans, Viva Environnement est en charge de la collecte des déchets de plusieurs centaines d’entreprises calédoniennes dont la SLN et, tout nouvellement, l’aéroport de la Tontouta. Acteur majeur du développement durable sur le territoire, l’entreprise a fait de la gestion intégrée des déchets son cœur de métier.
s
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GESTION DES DÉCHETS
à plusieurs impératifs : respect de la réglementation, optimisation de la collecte et maîtrise des coûts. « Sur site, la première évolution portait sur un changement des modes de collecte poursuit le PDG. Ensuite, nous nous efforçons de générer des données statistiques sur la production de déchets afin d’en améliorer les performances ». Avec l’agrandissement et la modernisation de l’aéroport, « il fallait aussi gagner en efficacité sur le traitement des déchets et la CCI s’est montrée très impliquée sur ce dossier», note Michèle Bruschet, technico-commerciale chez Viva Environnement. Si cette nouvelle gestion constitue déjà à elle seule une réelle avancée pour l’aéroport, la CCI ne s’arrête pas là et va prochainement y instaurer le tri sélectif.
Priorité aux déchets dangereux Alors que la problématique des déchets s’installe un peu plus dans le quotidien des Calédoniens, mieux connaitre la gestion des déchets nous permet de mieux comprendre leur devenir. Dans un
spécifiques de chaque entreprise L’AÉROPORT SE MET AU VERT
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epuis 2016, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nouvelle-Calédonie a engagé une politique ambitieuse de développement durable afin de maîtriser et de réduire les impacts de ses activités sur l’environnement. Cette politique prévoit notamment une amélioration de la gestion des déchets de la plate-forme aéroportuaire, privilégiant la valorisation. Dans le cadre de la consultation qui a été lancée fin 2017, l’entreprise Viva Environnement a été retenue grâce à la qualité de son offre. Les prestations ont débuté en février avec l’amélioration de la traçabilité et l’optimisation la gestion des déchets dangereux. Une communication régulière auprès des partenaires de la plate-forme permet d’accompagner ce changement et d’accompagner ainsi tous les acteurs de la plate-forme vers une démarche éco-responsable. Des modalités de tri sélectif seront progressivement mises en œuvre en 2018 auprès des prestataires de la plate-forme comme dans les zones publiques de l’aérogare.
© Viva environnement Des modalités de tri sélectif seront progressivement mises en œuvre cette année auprès des prestataires de la plate-forme comme dans les zones publiques de l’aérogare.
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GESTION DES DÉCHETS
Contrat avec la SLN renouvelé
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a SLN s’attache à respecter la réglementation en vigueur et à réduire l’impact de son activité sur l’Environnement. La gestion durable des déchets est un des volets de cette démarche qui vise à en réduire la production à la source et à systématiquement privilégier la valorisation et le recyclage avant la destruction ou l’enfouissement. La SLN s’appuie pour ce faire sur les compétences et le savoir-faire de VIVA qui a emporté depuis 2010 les marchés successifs d’assistance à la mise en place des filières puis
de collecte, de transport et d’élimination des déchets de Doniambo puis des Centres miniers. Le choix d’un opérateur intégré s’est porté sur l’entreprise VIVA pour des considérations techniques et économiques bien sûr, mais également pour le professionnalisme de ce partenaire en matière de Sécurité, de respect des engagement Ethiques et d’accompagnement pour la recherche continue d’amélioration de nos filières privilégiant autant que possible la collaboration avec des entreprises Calédoniennes.
© Viva environnement Attachée à respecter la réglementation en vigueur et à réduire l’impact de son activité sur l’Environnement, la SLN s’inscrit dans une gestion durable de ses déchets.
Un seul interlocuteur pour l’ensemble des déchets
contexte réglementaire en constante évolution, personne ne peut ignorer la problématique et plus particulièrement celle des déchets dangereux, cheval de bataille de Viva Environnement depuis toujours. « La conscience environnementale évolue dans notre pays, et heureusement, assume Mickaël Michelon, car nous avions énormément de retard dans ce domaine. Le traitement des déchets dangereux reste une priorité car ils ont un impact fort sur l’environnement. On ne peut pas non plus continuer à fermer les yeux sur certains comportements. D’où notre motivation à accompagner notre clientèle dans un processus de gestion globale de leurs déchets » (lire en encadré). Heures de ménage, location de poubelles différenciées, de bennes de stockage…
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a force de Viva Environnement réside dans sa capacité à optimiser la collecte permettant à ses clients de réaliser à moyen terme de réelles économies. Cette approche lui permet d’ajuster son offre de service en fonction des besoins exprimés. « Nos clients n’ont qu’un interlocuteur pour gérer l’ensemble de leur déchets », note Michèle Bruschet. Dans un monde où tout va de plus en plus vite, c’est un gain de temps indéniable.
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GESTION DES DÉCHETS
Zoom sur Viva Environnement En 8 années d’existence, Viva Environnement a su prouver son savoir-faire dans la gestion de déchets. Elle gère aussi bien les déchets industriels banals (DIB), les déchets métalliques, les matières recyclables (papier, carton, plastiques, etc.), ou les déchets dangereux (souillés aux hydrocarbures, déchets chimiques, aérosols, etc.), les déchets d’activités de soins (DAS) et les déchets verts.
Références clients Plus de 300 entreprises ont déjà accordé leur confiance à Viva Environnement. Parmi elles, la SLN, Enercal , de grandes entreprises du BTP, la grande Distribution, le CHN, la DPASS NORD, la Ville de Nouméa, les Forces Armées de la Nouvelle-Calédonie, etc.
© Viva environnement « Opération Toussaint » pour la ville de Nouméa. Installation de bacs pour les déchets dangereux en 2017.
AVANTAGES D’UNE GESTION INTÉGRÉE DES DÉCHETS -R éduction des coûts de gestion (meilleures solutions de traitement) - Réduction des risques relatifs à la santé/sécurité/ environnement - Respect des obligations normatives - Facilitation de gestion grâce à une interface unique - Limitation de l’impact environnemental des activités industrielles
En entreprise, les coûts cachés des déchets sont nombreux. D’autant plus importants que les volumes concernés sont grands et que « trop de sociétés feraient encore l’impasse sur une gestion de ces déchets ». Voilà le constat qui a servi à Mickaël Michelon, ingénieur spécialisé en environnement lorsqu’il a racheté en 2010 la branche « déchets industriels » de la société VEOLIA, pour en faire une structure qui couvre aujourd’hui un panel extrêmement large de déchets. « En tant que collecteur, notre travail porte sur le cycle de vie entier du déchet : quels déchets produit-on et en quelle quantité, comment les stocker, comment les transporter et comment les éliminer tout en maitrisant les coûts liés à cette gestion. Nous sommes loin d’une collecte sélective obligatoire en Calédonie,
il faut donc s’en remettre à la volonté de chacun de bien faire les choses et globalement les entreprises s’y intéressent de plus en plus. ». Si, au
« Si les entreprises ICPE et les filières réglementées par la REP (huiles usagées, piles, batteries au plomb, pneus, DEEE, VHU) jouent le jeu, beaucoup négligent encore la collecte de leurs déchets. » premier abord, la gestion intégrée peut paraître une charge financière supplémentaire, l’échantillonnage, la caractérisation et la classification des déchets sont à terme plutôt rentables. De quoi entrevoir peut-être un avenir plus vert.
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GESTION DES DÉCHETS
Cette première opération a eu lieu dans un souci de protection des ressources naturelles et de préservation de la qualité de l’eau et des sols.
Wallis-et-Futuna exporte ses déchets dangereux Dans le cadre du projet INTEGRE de la CPS, la société calédonienne Socadis a effectué l’évacuation vers la Nouvelle-Zélande de déchets dangereux stockés à Wallis-et-Futuna. C’est la première fois qu’une telle opération a lieu dans ce territoire. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour Socadis, spécialisée dans les déchets industriels et spéciaux.
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GESTION DES DÉCHETS
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lateforme de transit, de regroupement et de prétraitement de déchets industriels dangereux, la société Socadis a été créée en 2002 pour répondre à une demande croissante de la part d’industriels soucieux du respect de l’environnement. Son siège social est situé à Nouméa, baie de Numbo, mais elle est aussi représentée en Nouvelle-Zélande, en liaison avec un centre de traitement agréé, basé à Auckland. En 2016, Socadis a remporté un appel d’offres lancé par la CPS (Communauté du Pacifique) dans le cadre du projet INTEGRE (Initiative des territoires pour la gestion régionale de l’environnement), un projet de déve-
« Ce stock s’élevait à plus de 220 000 litres d’huiles usagées et près de 336 tonnes de batteries. » loppement durable commun aux PTOM (pays et territoires d’outremer) européens du Pacifique. « Obtenir les accords pour les opérations de transit a pris du temps si bien que le chantier n’a débuté qu’au second semestre 2016. Les premiers envois de containers ont été effectués en décembre 2016 puis nous sommes retournés sur place en mars et en juillet 2017. Le chantier s’est terminé fin mars 2018 », rappelle Jeanie Forno, ingénieur conseil en environnement et gérante de Socadis.
Des risques de pollution Cette opération gère une catégorie de déchets dont les filières d’élimination et de traitement n’avaient pas encore été définies à Wallis-et-Futuna. Composés de métaux lourds, les déchets dangereux stockés à Wallis-et-Futuna présentaient des risques accrus de pollution de la nappe souterraine et du lagon. « Ce stock s’élevait à plus de 220 000 litres d’huiles usagées et près de 336 tonnes de batteries à reconditionner selon les normes internationales pour être traitées et revalorisées en Nouvelle-Zélande », détaille la responsable. Le service territorial de l’Environnement s’est engagé dans la mise en place d’une filière durable de collecte et d’évacuation afin de limiter les risques de pollution sur l’archipel. « Nous avons livré un rapport avec, en conclusion, des préconisations pour la suite. On aimerait pouvoir prendre la relève du projet INTEGRE sur la gestion et l’exportation des déchets dangereux de Wallis-et-Futuna, qui pourrait s’effectuer une fois par an », confie Jeanie Forno.
Dès fin 2016, les déchets dangereux de Wallis-etFutuna ont été exportés par bateau en NouvelleZélande grâce au travail sur place d’une équipe Socadis aidé du service de l’environnement de Wallis et Futuna.
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GESTION DES DÉCHETS
Sofaplast - Cellocal : Gros chantier de déconstruction pour EMC Les sociétés Sofaplast et Cellocal sont parties en fumée le 12 mars 2017. Dès le lendemain, l’entreprise de gestion de déchets EMC (Etablissements Métallurgiques Calédoniens) était sur les lieux.
L
es bureaux et les docks des sociétés Sofaplast-Cellocal datant de 1987 ont brulé en mars 2017. Le bâtiment de 10M de haut érigé sur une surface d’environ 5000 m2, était constitué de 24 arbalétriers en béton armé et couvert de tôles acier ondulées. Situés à proximité de quartiers résidentiels et d’un axe routier fréquenté, la
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déconstruction devaient obligatoirement être maîtrisées par des professionnels. L’entreprise EMC, spécialisée dans la démolition depuis plus de 30 ans, a été retenue pour ce chantier à risque. « Les 1200 tonnes menaçaient de s’écrouler à tout moment, tout avait été chauffé à 800 degrés » confirme Sylvain Lavallée, Responsable du chantier pour EMC.
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131 Assemblée des Chambres de Commerce et d'Industrie > juillet 2008 > logotype enVol / final
GESTION DES DÉCHETS
EN CHIFFRES Le bâtiment Sofaplast - Cellocal représentait :
5000 m 10M de haut 1200 tonnes de 2
matériaux dont
300 tonnes de métaux
ferreux et non ferreux et
900 tonnes de béton. Il aura fallu un mois à EMC
pour démolir totalement (sauf la dalle) les bureaux et les docks de la société. l’enregistrement, la quantification des déchets traités, l’établissement des bordereaux de suivi des déchets, l’obligation du port des EPI en fonction du risque défini, la mise en place d’un brumisateur d’eau pour limiter l’envol des poussières, le contrôle stricte des accès par un agent dédié, le contrôle et utilisation des filières de traitement de déchets agréées et l’établissement du bilan déchets en fin de chantier .
300 tonnes de métaux évacués
Pour déconstruire un tel bâtiment, EMC a procédé « section par section ». « Nous avons avancé dans le bâtiment pièce par pièce. La partie la plus dangereuse se situait vers les docks », explique le responsable commercial. Des engins de type excavatrices hydrauliques équipées d’outils spécifiques ont été utilisés pour cette déconstruction. La maitrise des impacts du chantier sur l’environnement proche était un enjeu majeur.
La réalisation d’un plan de prévention Une politique QHSE (Qualité, hygiène, Sécurité, Environnement) très stricte a été appliquée pour ce chantier avec notamment : La réalisation d’un plan de prévention, le reporting quotidien de l’activité au client,
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Métaux ferreux, non-ferreux, béton… Les déchets ont été triés au fur et à mesure. 300 tonnes de métaux et 900 de béton ont été évacués. Les déchets de béton ont été « déféraillés » et concassés tandis que les déchets métalliques ont été acheminés vers le centre de traitement EMC de Ducos. Enfin, les déchets « inertes » ont été envoyés en zone de Remblais de la Province Sud sur le site de Koutio-Koutea. Créée en 1964, l’entreprise EMC est pionnière dans le secteur d’activité d’assainissement des anciens sites miniers. Partenaire historique des industriels calédoniens, elle a diversifié ses activités et emploie aujourd’hui 45 personnes. Les activités EMC sont soumises à autorisation dans le cadre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). La démolition étant une de ses activités, au même titre que le traitement et la valorisation des métaux ferreux et non ferreux, la gestion des déchets industriels, la location de bennes de chantier, la collecte de tout autre type de déchets industriels…
GESTION DES DÉCHETS
TRECODEC, Eco-organisme à but non lucratif, fête ses 10 ans En juillet 2008, 63 actionnaires calédoniens ont créé TRECODEC, signifiant TRaitement ECOlogique et ECOnomique des DEChets. D’initiative privée, l’éco-organisme à but non lucratif met en œuvre la Réglementation Elargie des Producteurs (REP) adoptée par les provinces. La REP fête également ses 10 ans d’existence en cette année 2018.
U
ne décennie s’est ainsi écoulée depuis le lancement des 5 premières filières de déchets réglementés par la province Sud en 2008. En 2013, cette dernière réglemente la filière des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques pendant que la province Nord réglemente les 5 filières initiales de déchets. La province des Iles vient d’engager la même démarche en 2017. En 2008, des entreprises calédoniennes se sont ainsi rassemblées afin de mutualiser le service offert aux Producteurs de déchets et diminuer les coûts liés.
2009 marque le début de l’opérationnalité des filières et le lancement des 1ères filières : Piles et Accumulateurs Usagés, Accumulateurs Usagés au Plomb, Véhicules Hors d’Usage au 1er janvier puis la filière des Huiles Usagées en avril et enfin les Pneumatiques Usagés au 1er juin. En 2018, le système mis en place a démontré son utilité et sa place dans la vie des Calédoniens. Plus de 10 000 Tonnes de déchets ont été collectées et traitées en 2018, autant de pollution et de nuisance en moins dans les sols et les eaux et ce, au bénéfice des habitants de Nouvelle-Calédonie.
Les Producteurs, au coeur du système
Evolution des tonnages de déchets collectés 10 000
n Producteur est un importateur ou fabricant u local des 6 filières réglementées par les provinces . i l peut soit déposer son propre Plan de Gestion, soit adhérer au Plan de Gestion collectif établi par TRECODEC . il collecte auprès des consommateurs l’éco-participation qu’il reverse à l’éco-organisme afin de financer la collecte et le traitement des déchets réglementés .
9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0
2009
2010
2011
2012 Province Sud
2013 Province Nord
2014
2015
2016
2017
Province Iles
Vous pensez être concerné, l’équipe de TRECODEC est à votre service pour répondre à vos questions. N° Vert : 05 28 28
TRECODEC en bref 550 adhérents, éco-organisme agréé par les provinces / hausse constante des tonnages collectés et traités entre 2009 et 2017 : 70 000 T en 9 ans / 2017 : 10 200 Tonnes de déchets traités / une vingtaine de sous-traitants opère pour TRECODEC. Ce sont des entreprises de collecte et de traitement de déchets. / 2017 : mise en place de l’ERP « ACUMATICA » : nouveau portail déclaratif pour les adhérents et lancement de la dématérialisation des Bordereaux de Suivi des Déchets /¨
134
DEMATREC mode d’emploi Depuis 2017, DEMATREC est la nouvelle plateforme en ligne qui centralise toutes les demandes d’enlèvement de déchets gérés par TRECODEC. La demande d’enlèvement est suivie en temps réel par tous les opérateurs de collecte et traitement de TRECODEC. Fini le Bordereau de Suivi de Déchet papier, il est désormais dématérialisé.
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J 67 J 67
F 68 F 68
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H 79 H 79
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Combien de triangles Combien triangles ? cette figuredecontient-elle cette figure contient-elle ?
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3 3
6 6
TÉLÉGRILLE TÉLÉGRILLE A. Vandas. – B. Instant. – C. Ophrys. – D. Lazaret. – A. Vandas. – B. Instant.– –G. C.Timide. Ophrys.––H. D.Échalas. Lazaret. –– E. Effrit. – F. Tumulte. E. Limité. Effrit. ––F.J.Tumulte. I. Enjoint. –– G. K. Timide. Dédale. –– H. L. Échalas. Univers. –– I. Limité. – J. Enjoint. – K. Dédale. – L. Univers. – M. Caviar. M. Caviar. Un zéphyr faisait un timide travail d’artiste. Le vent Un zéphyr faisait un timide d’artiste. Le vent commandait le jardin, le venttravail fauchait les roses. commandait le jardin, le vent fauchait les(L’asphyxie). roses. Violette Leduc Violette Leduc (L’asphyxie). GRAND ANGLE GRAND ANGLE 18 18
69 69
1 1
40 40
9 9
18 18
2 2
G 44 G 44
66 66
2 2
L 43 L 43
F 34 F 34
59 59
1 1
L 33 L 33
32 32
3 3
D 32 D 32
G 31 G 31
3 3
8 8
3 3
F 23 F 23
49 49
FORCE 3 FORCE 3
K 22 K 22
77 77
8 8
FORCE 2 FORCE 2
E 21 E 21
36 36
5 6 5 6 4 4 1 1 9 9 1 1 2 2 3 3 7 7 6 6 2 2 1 1 3 8 3 8
FORCE FORCE
ALLÔ CODE ALLÔ CODE 825372 = Venise. 825372 = Venise.
G 20 G 20
7 7
5 35 93 29 82 18 71 67 46 4
L 12 L 12
25 25
8 78 67 56 35 43 24 12 91 9
B 11 B 11
73 73
2 12 41 94 69 76 87 58 35 3
A 10 A 10
5 5
4 54 85 18 21 92 69 36 73 7
H 13 H 13
E9 E9
81 81
5 5
54 54
7 67 16 31 43 54 95 89 28 2
B2 B2
62 62
3 93 29 82 78 67 16 41 54 5
L1 L1
28 28
9 29 32 63 56 85 48 74 17 1
M M
37 37
6 46 54 75 17 21 32 93 89 8
Mets de luxe Mets de luxe
82 82
1 81 78 47 94 39 53 25 62 6
Le monde entier Le monde entier
K K L L
Labyrinthe Labyrinthe
2 2
2 29 89 84 46 65 57 73 31 1
Ordonné Ordonné
11 11
1 1
5 54 14 17 73 32 28 89 96 6
II JJ
Borné Borné
84 84
6 67 37 39 91 18 85 54 42 2
Pieu de soutien Pieu de soutien
G G H H
70 70
3 32 42 48 89 91 16 67 75 5
Sans assurance Sans assurance
60 60
9 96 76 72 25 53 31 18 84 4
Bruit et désordre Bruit et désordre
50 50
8 81 51 56 64 47 73 32 29 9
E E F F
Génie malfaisant Génie malfaisant
10 10
4 48 68 65 57 79 92 21 13 3
C C D D
27 27
1 15 25 23 38 84 49 96 67 7
Très pressant Très pressant Ses fleurs Ses fleurs sont trompeuses sont trompeuses Lieu de quarantaine Lieu de quarantaine
A A B B
7 73 93 91 12 26 64 45 58 8
Belles orchidées Belles orchidées
Complétez les grilles de manière que chaque ligne, Complétez les grilles de manière que chaque chaque colonne et chaque carré contienne une ligne, fois chaque colonne et chaque carré contienne une fois et une seule tous les chiffres de 1 à 9. et une seule tous les chiffres de 1 à 9.
5 5
TÉLÉGRILLE TÉLÉGRILLE
RÉPERTOIRE DES ANNONCEURS
A AB TERRASSEMENT SARL ����������������������������������� P. 6 BP 1228 98 890 Paita c 41 53 68 O 84 82 21
ABEH ���������������������������������������������������������������������������������������� P. 139 BP 51 98 825 Pouembout c 47 34 78 O 79 15 73 m trans.abeh@canl.nc
ACGM ���������������������������������������������������������������������������������������� P. 99 BP DCS18 98 865 Nouméa Cedex c 467 367 m acgm@mls.nc
ADMEIB ���������������������������������������������������������������������������������� P. 86
E
P
EMC ������������������������������������������������������������������������������������������ P. 131 14, Avenue de la Baie de Koutio Z.I Ducos 98800 Nouméa c 260 260 m secretariat@emc.nc w www.emc.nc
BP 2283 98 874 Mont Dore Tel : 78 03 68 m sudassainissement@hotmail.fr
ENERCAL ������������������������������������������������������������������������������ P. 65
10 rue de la brillante 98 800 Nouméa c 28 94 55 O 77 88 41 m pacificforklift@lagoon.nc
87 , avenue Général De Gaulle 98 800 Nouméa c 250 250 m clientele.sud@enercal.nc w www.enercal.nc
ENT PAITA RICHARD �������������������������������������������� P. 39 BP 1395 98 890 Paita O 92 87 90 m richardpaita@gmail.com
122 route de l’Anse Vata 98 800 Noumea c / d 27 28 598 O 77 53 29 m edme@canl.nc
ENTREPRISE PIERRE �������������������������������������������� P. 87
AGRI NEW CONCEPT �������������������������������������������� P. 121
ESQ �������������������������������������������������������������������������������������������� P. 45
BP 26 156 98 866 Nouméa O 73 12 63 w www.agrinc.nc m agri.newconcept@gmail.com
APAVE �������������������������������������������������� P. 20-21 / 70-71 / 96-97 Immeuble de l’as de trefle 2e Etage, 200 Rue Roger Gervolino, BP 4012 98846, Nouméa Cedex c 44 77 00 m contact@apave.com w www.apave.com
ARTYPO �������������������������������������������������������������������������������� P. 111 18 route de la Baie des dames ZI Ducos BP 213 98 845 Nouméa Cedex c 28 32 99 d 28 26 80 m artypo@artypo.nc w www.artypo.nc
B BG SOUDURE ������������������������������������������������������������������ P. 55 37 rue Joules ZI Ducos 98 800 Nouméa Cedex c / d 24 61 80 O 77 68 51
BIO EKO CONSULTANTS �������������������������������������P. 11 7 bis rue de suffren 98 800 Nouméa c 25 04 88 d 25 04 89 m bioeko@bioeko.nc w www.bioeko.nc
BNC ������������������������������������������������������������������������������������������������� P. 2 10, avenue du Maréchal Foch - BP L3 98 849 Nouméa cedex. c 25 74 00 w www.bnc.nc
BOIS DU NORD (LES) ������������������������������������������������ P. 91 4 avenue de la Baie de Numbo ZI Ducos BP 4223 98 847 Nouméa Cedex c 25 50 88 m boisdunord@bdn.nc w www.boisdunord.com
C CAMPUS DES ILES �������������������������������������������������� P. 109 21 rue du Commandant Rougy 98 800 Nouméa c 25 04 60 w www.campusdesiles.nc
CDE �������������������������������������������������������������������������������������������� P. 57 3 Rue Edmond Harbulot, 98 800 Nouméa, Nouvelle-Calédonie c 41 37 37 d 41 37 96 m clientele@cde.nc w www.cde.nc
COLPORTAGE CALEDONIEN �������������������� P. 123 23 ZIZA 98889 PAITA. c / d 45.14.44 O 78 96 73 O 77 60 80 m ebouffare@lagoon.nc
COTSUEL ������������������������������������������������������������������������ P. 88-89 BP 1440- 98845 NOUMEA CEDEX. c 27 14 77 d 27 30 54. m secretariat@cotsuel.nc w www.cotsuel.nc
PACIFIC BTP �������������������������������������������������������������������� P. 73
116 rue Ernest Darnaud ZI 98 809 Mont Dore c 43 05 00 O 79 22 75
4 rue Einstein BP 3748 98 846 Nouméa cedex c 28 48 23 d 28 40 53 m esq@esq.nc w www.esq.nc
G GCM ������������������������������������������������������������������������������������������ P. 81 2 rue Galilée ZI Ducos BP 27 814 98 863 Nouméa c 24 42 55 d 27 29 09 m gcm@gcm.nc w www. gcm.nc
GFC ���������������������������������������������������������������������������������������������� P. 83 93 Morc. ma plaine Baronnet 98 889 Païta c / d 46 40 99 O 77 28 90 / 75 44 25 m admin@forages.nc
GK PEINTURE ���������������������������������������������������������������� P. 101 BP 384 98 850 Koumac O 95 13 28 m gk.peinture@live.fr
PACIFIC FORKLIFT �������������������������������������������������� P. 131
PHOENIX SARL ������������������������������������������������������������ P. 85 7 rue Claude Bernard - Ducos 98 800 Nouméa c 23 11 10 O 75 89 33 m phoenix.nc@yahoo.com
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138
15 route du Sud Normandie 98 800 Nouméa O 73 50 25 c 45 09 05 m sntp@lagoon.nc
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