NC Nickel

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Véritable filtre biologique, les marais à mangrove protègent le littoral de l’action des vents, des vagues et des cyclones et piègent les particules arrivant du milieu terrestre par les cours d’eau. Si ces matières organiques atteignaient le lagon, le corail mourrait asphyxié. Le milieu de la mangrove est surveillé de près, notamment pour l’impact de l’activité minière et de l’urbanisation. Une étude financée par le CNRT (Centre national de recherche technologique) a été réalisée entre 2010 et 2012 dans la baie de Vavouto et a permis d’en apprendre davantage sur ce milieu très dynamique. Retrouvez toutes les infos dans notre rubrique Mines vertes. De la mine à l’environnement il n’y a qu’un pas et notre rubrique Métier d’avenir met à l’honneur de nouveaux métier tourné vers la protection de l’environnement autour de la mine.

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Edito

Edito

N°4

Bonne lecture

La rédaction

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ISSN Dépôt légal en cours Rédactrice en chef elisabeth.auplat@canl.nc Rédaction Sandrine Chopot, Damien Chaillot, Marie-France Stevaux, Marie-France Cardinal, Frédéric Huillet, Amélie Rigollet Photographies intérieures Patrick Chalas, Marc le Chélard, Biocénose, Elisabeth Auplat, DR. Photographie de couverture DR Correction Point virgule Relecture Clémence Lehoux Maquette et mise en page ACP Régie publicitaire ACP 16, rue d’Austerlitz - BP 4763 98847 Nouméa Cedex - Tél. 24 35 20 Attachées Commerciales Chrystel Boret : 96 00 52, Vaea Siou : 76 46 17 E-mail : acp@lagoon.nc Site web : www.acp.nc Impression Artypo

Métiers, formations et emplois de l’industrie métallurgique

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Sommaire Actu formation

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• KNS forme des opérateurs de fabrication • Le CFTMC de Poro s’adapte aux besoins des entreprises • Le nickel, privilégié de la formation professionnelle en 2013 • IRA : Un tremplin vers de nouvelles compétences • RSMA : le filon de la mine s’impose

Info mine 18 à 32 • En juillet, le nickel dans tous ses états • Le guichet unique VKP sur la toile • Interview de Pierre Gugliermina : - SLN : le charbon de toute façon - Doniambo : 40 ans avant l’extinction • NERVAL : comprendre, prévenir, traiter les conflits miniers • Projet sur la typologie des latérites : le point • Hydrogéologie dans les massifs de péridotites : étude lancée • 180 millions investis à Népoui – Kopéto

Portrait

sommaire

N°4

34 à 35

Métiers d’avenir

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Un monde en mouvement

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mines vertes

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• Brice Sevin, perce les secrets du sol calédonien • Cécile Savin, une géophysicienne de défis • Grégory Lasne : l’avenir du lagon sous surveillance • Bruno Fogliani, un chercheur à la main verte • Interview Ian Pierce – PDG Xstrata – Koniambo, un pôle de stabilité, de confiance et d’optimisme • Bilan d’étape du Comité stratégique industriel

• A la rescousse du Pétrel de Gould • R-Mines au secours des reptiles • Les maladies coralliennes du lagon néo-calédonien • Une étude sur les mangroves • Xstrata, cap vers la RSE

Glossaire

• Parlez-vous le langage minier ?

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• Pierre Alla : conseiller du commerce extérieur pour la France

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ACTU FORMATION

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KNS

forme des opérateurs de fabrication Par Amélie Rigollet - Photo : DR

En partenariat avec la Province nord et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’usine Koniambo Nickel a mis en place une formation qualifiante de six mois pour former au métier d’opérateur de fabrication. Un profil nécessaire aux prochaines phases d’opération de l’usine du Nord. Sous la direction du chef de quart, l’opérateur de fabrication intervient sur divers équipements de transport comme des ponts roulants, des élévateurs… Il a en charge les opérations de production : coulée du métal et de la scorie ou encore le changement des électrodes. La surveillance fait également partie de ses missions : rondes de vérification des équipements

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et d’échantillonnage. Aussi, il participe au pilotage des opérations automatisées en vérifiant et modifiant, au besoin, les consignes des systèmes automatiques. Il doit être en mesure de procéder à la maintenance électrique ou mécanique de premier niveau. Pour assurer une bonne transition entre les changements de quart, l’opérateur participe aux réunions d’échanges d’informations relatives à l’opération du secteur donné. Il porte une mission importante en ce qui concerne la sécurité. Au-delà de maintenir son secteur propre, il est aussi chargé de participer à des rencontres visant à améliorer la sécurité, l’efficacité et la productivité

de sa zone de travail. Enfin, il doit régulièrement améliorer ses compétences lors de sessions de formations. Pour devenir opérateur de fabrication, le niveau requis est le bac et/ou un CAP/BEP. Ensuite, le niveau technique des opérateurs de fabrication varie d’un poste à l’autre. Plusieurs vagues de formations sont organisées de mars à décembre. A chaque fois, les sessions se décomposent en deux phases : une session générale sur les procédés et une formation appliquée sur le procédé de l’usine. A noter que le programme est adapté en fonction du niveau d’études et d’expérience des postulants.


ACTU FORMATION

N°4

Le CFTMC de Poro

s’adapte aux besoins des entreprises Par Amélie Rigollet – Crédit photo : © CFTMC

Afin de faire face aux demandes croissantes des acteurs miniers en profils de conducteurs d’engins, notamment de tombereau, le Centre de formation aux techniques de la mine et des carrières (CFTMC) de Poro a proposé l’an dernier de former sur ces demandes spécifiques. Au lieu de former le stagiaire durant six mois sur trois engins différents, il pourra obtenir un titre professionnel par capitalisation de certificats de compétences professionnelles (CCP). Grâce à cette formule, le stagiaire va passer un à un les trois certificats constitutifs sur cinq années. « L’intérêt est d’être apte à conduire plus rapidement sur un engin, généralement en deux mois, et de poursuivre ultérieurement les deux autres certificats manquants »,

stipule Jean-Luc Valeau, responsable pédagogique au CFTMC. Les deux sociétés minières KNS et NMC en ont fait l’expérience. La première a souhaité faire alterner formation en centre et pratique dans leurs locaux avec une capitalisation sur l’année des trois CCP pour obtenir le titre. La seconde a procédé à la formation sur un engin, la suite de la session restant encore à planifier.

Des CCP aux CQP…

Nouveauté cette année, le centre de Poro propose l’obtention de certificats de qualifications professionnelles (CQP) par engin minier. « Le problème avec les CCP, c’est qu’ils ne sont valables que 5 ans après leur obtention, contrairement aux CQP, sans limite dans le temps », souligne

Jean-Luc Valeau, responsable pédagogique du CFTMC. Cette démarche est née d’une demande de la branche professionnelle à laquelle le centre a souhaité répondre. « En plus, la Direction de la formation professionnelle et continue (DFPC) est prête à nous suivre », se réjouitil. Créés pour étoffer le panel de formation, les CQP ne vont toutefois pas remplacer les CCP. « Ils vont permettre de toucher un public salarié donc déjà expérimenté. Il s’agira de formations plus courtes1 et plus axées mine », explique Jean-Luc Valeau. Petite exception tout de même, seul le « CQP tombereau » pourrait être une alternative au « CCP tombereau ». 1 environ 2 mois mais cela reste encore à être validé par la branche.

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ACTU FORMATION

N°4

Le nickel,

privilégié de la formation professionnelle en 2013

Le dispositif de formation professionnelle mis en place par le gouvernement en liaison avec les trois provinces et certaines entreprises est renouvelé en 2013. Un total de 1,4 milliard de francs sera consacré à 103 stages concernant 1 157 places. Et ce, dans tous les domaines, avec en priorité, celui du nickel. Par Frédéric Huillet - Photo DR

Qu’ils soient demandeurs d’emploi, salariés, détenus au Camp Est, handicapés ou se préparent à suivre des études plus poussées : tous sont concernés. Le programme de formation professionnelle mis en place pour 2013 par la DFPC (Direction de la formation professionnelle continue) du gouvernement renouvelle en grande partie le dispositif mis en place en 2012. Un budget de 1,4 milliard de francs y sera consacré auquel il faudra ajouter 450 millions d’indemnités de formation et 78 millions de congés formation.

Une opportunité

C’est une véritable opportunité pour

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bien des jeunes, des personnes en situation d’échec ou d’autres qui souhaitent progresser. D’autant que les résultats obtenus en 2012 prouvent tout l’intérêt de poursuivre sa formation. « En novembre 2012, on observe 88 % de réussite », se félicite Séverine Zimmer, la coordinatrice de la programmation Cette année, 103 stages sont programmés sur l’ensemble du territoire. Pour accéder à l’une des 1157 places, deux possibilités : rencontrer un conseiller en insertion professionnelle ( MIJ, IDC NC, Cap Emploi pour le Nord ou le SEF pour le Sud) ou contacter directement l’organisme de formation concerné.

Multiples formations

Les domaines de formation sont multiples. Mais c’est bien celui de la mine et du nickel qui se taille la part du lion. Les sessions prévues concernent plusieurs fonctions : les métiers de la mine, conducteur de pelle hydraulique chargeuse pelleteuse, conducteur d’engins de chantier et miniers, maintenance et réparation d’engins et de matériels miniers.... Il est donc urgent de se renseigner en consultant le site Internet suivant : ww.dfpc.gouv.nc. Toutes les informations pratiques y figurent.


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Pour mener à bien les interventions sur les installations de Vavouto, KNS veut s’assurer que les entreprises sous-traitantes proposent du personnel qualifié.

Un tremplin

vers de nouvelles compétences

Créé par une convention entre la CCI et l’Institut de régulation et d’automation d’Arles, l’Ira Pacific est spécialisé dans la formation au contrôle-commande des systèmes industriels. Parmi ses actions phares, une opération pour des demandeurs d’emploi, avec Koniambo Nickel SAS, son principal partenaire. Par Marie Jeanne Stevaux

Ils sont 28 demandeurs d’emploi en majorité du Nord, dont six jeunes femmes, à suivre une formation de plusieurs mois. Titulaires d’un baccalauréat, âgés de 19 à 33 ans, 16 d’entre eux vont devenir techniciens en maintenance mécanique et 12 électriciens-instrumentistes. « Cette opération a été mise en œuvre à l’initiative de KNS, le principal client de l’Ira Pacific. En effet, en prévision des marchés de maintenance externalisés d’ici peu, l’industriel souhaitait mettre en place une formation pour les demandeurs d’emploi qui, à terme, devront être embauchés par les entreprises sous-

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traitantes, essentiellement du groupe Cofely-Endel. KNS veut s’assurer que ces dernières disposent d’un personnel qualifié et compétent lors d’interventions sur les installations de l’usine métallurgique de Vavouto. Cette démarche s’inscrit aussi dans la politique de l’emploi local », explique Amanda Bao, responsable du département Recherche et développement à la CCI.

Embauche à la clé

Cofinancée par la Nouvelle-Calédonie, la province Nord et KNS, la formation se déroule en plusieurs étapes. Pour le tronc commun, les stagiaires ont suivi

trois mois de formation à l’ETFPA* de Bourail jusqu’à fin janvier. La formation en métropole, qui inclut également un stage de trois semaines en entreprise dans les filiales de Cofely-Endel, se terminera en juin 2013. Selon l’option choisie, certains sont intégrés à l’Apfa* de Lyon, les autres à l’Ira d’Arles. A leur retour, quatre semaines de stage sur le site de KNS viendront renforcer leurs acquis avant l’examen final en août. Ces 28 jeunes seront donc prêts et complètement opérationnels pour être recrutés dans la foulée. *ETFPA et Apfa sont des établissement de formation pour adultes


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RSMA : le filon de la mine s’impose

La formation de conducteur d’engins de chantier minier est une des filières les plus populaires au RSMA. D’abord par les perspectives d’insertion qui sont intéressantes en Nouvelle-Calédonie, et aussi pour être aux commandes de ces pelleteuses et chargeuses impressionnantes. Voici un survol du cursus. Par : Marie-France Cardinal - Photo : DR

Le programme de conducteur d’engins de chantier minier (CECM) est une formation de huit mois. Sous la responsabilité du sergent-chef

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Bryan Fourrez, les jeunes volontaires auront tout appris en vue d’obtenir le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (CACES) de type 1. Mais

avant d’acquérir ces compétences, les stagiaires doivent franchir des étapes bien précises.


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N°4

Le permis d’abord

Après le mois de formation militaire obligatoire comme dans toutes les filières au RSMA, les volontaires reçoivent une mise à niveau en mathématiques et en français avant de passer le permis véhicule léger. Ce n’est qu’une fois le précieux papier rose en poche qu’ils pourront débuter leur apprentissage en vue d’obtenir le permis poids lourds. Ils devront rouler près de 300 km pour confirmer leur savoir-faire. À la section CECM, un parcours a été spécialement conçu pour permettre aux élèves de s’exercer avec les véhicules de chantier. C’est sur ce terrain qu’ils apprennent, encadrés par un instructeur, à creuser et à charger. Aussi, comme il est essentiel de connaître son équipement de travail, un volet est consacré à la mécanique pour se débrouiller en cas de panne. « Sans devenir des mécaniciens, ils deviennent des enginistes. Ils savent comment utiliser et prendre soin de ces véhicules », ajoute le sergent-chef Fourrez.

Travail de terrain

De plus, profitant des installations de la filière voisine, ouvriers du secteur industriel (OSIN), les jeunes volontaires de la CECM visitent leurs camarades pour s’initier à la soudure. Enfin, comme il est primordial de connaître son futur environnement de travail, des visites sont organisées dans différents sites miniers, ce qui permet aux stagiaires de voir sur le terrain comment les conducteurs travaillent et quelles sont les principales difficultés qu’ils rencontrent. Aussi, comme le sport occupe une place importante au RSMA, le sergentchef Fourrez prend soin d’initier ses stagiaires à des courses d’orientation, particulièrement adaptées à l’apprentissage de la topographie.

Un parcours sécurisé

Soucieux de la réussite des projets d’insertion des stagiaires, le RSMA

est sur le point de conclure une entente avec la SMSP qui permettra de sécuriser le parcours de cette formation. La société minière pourrait s’engager auprès de quelques jeunes, sous certaines conditions, et leur offrir un stage et un emploi à leur sortie du RSMA. Déjà, le minier a rencontré quelques jeunes lors des journées d’information organisées par les deux parties et 14 d’entre eux ont pu bénéficier de cette entente en février 2013. Avec ce premier contact, les personnels des ressources humaines ont détecté les futurs employés qui ont démontré une volonté d’intégration dans leur équipe. Tout au long des mois de formation, la SMSP pourra visiter ses jeunes recrues pour leur parler de la compagnie. « Ce qui ne fera que consolider les liens entre les

jeunes et l’entreprise. Ils ne seront plus des inconnus au moment d’intégrer leur nouvelle équipe et le début de leur nouvelle vie sera plus facile », explique le capitaine Lavenir.

En 2012, la CECM a accueilli 13 garçons et 14 filles dans son programme. La formation existe depuis quelques années et elle a connu un changement dans son cursus dû à la création de la filière OSIN (ouvrier du secteur industriel). Parmi ces changements, notons la diminution du nombre d’heures à la technique de soudure et à la mécanique pour laisser plus de place à la conduite d’engin.

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En juillet,

le nickel tous ses états dans

La cinquième conférence internationale du nickel se déroulera du 1er au 5 juillet à l’hôtel Le Méridien à Nouméa. Durant cinq jours, les plus hauts responsables et dirigeants des groupes miniers du monde entier viendront dresser un état des lieux du marché de l’or vert. Le programme s’annonce d’ores et déjà chargé. Par Marie-Jeanne Stevaux, Photo : DR

Cet événement, qui se déroule chaque année à l’étranger et tous les trois ans à Nouméa, est devenu un incontournable pour tous les miniers et métallurgistes qui souhaitent se tenir informés sur la conjoncture mondiale du nickel et échanger sur le développement des projets. C’est aussi une occasion unique de rencontrer un panel important d’acteurs clés du secteur et de promouvoir les services et technologies dédiés à la mine. Les institutions calédoniennes ainsi que certains services techniques comme la Dimenc, Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie, seront également de la partie. Si l’organisation revient à l’agence de communication australienne Informa, cette dernière est épaulée sur le territoire par la société Ellipse Consulting pour la promotion du colloque auprès des entreprises calédoniennes. Et les possibilités de participer activement à la manifestation sont variées : un stand pour présenter les produits et services, un sponsoring d’une partie de la logistique ou encore des prestations diverses pour accompagner l’événement.

Plus de 300 professionnels du secteur attendus

L’édition 2010 avait recensé plus de 300 délégués du monde entier et selon Christophe Rodenas, responsable des opérations et du développement d’Ellipse Consulting à Nouméa, « une

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forte participation est attendue cette année encore. Plusieurs entreprises étrangères de la région Pacifique ont signé leur « exhibition package » ou confirmé leur inscription. Sur le plan local, on sait d’ores et déjà que les trois grands sont intéressés : la SLN, Vale-NC et KNS. Ils sont assez bien positionnés pour devenir des partenaires majeurs de l’opération et proposer des interventions. De son côté, Informa a aussi démarché certaines institutions comme l’Adecal, le gouvernement de la NouvelleCalédonie et les provinces ».

Sessions débats et ateliers de réflexion

Outre les visites des sites de Vale NC (usine du Sud), de Vavouto (usine du Nord), ou bien de la SLN (Société Le Nickel), plusieurs sessions débats seront programmées durant ces cinq journées, avec des intervenants et analystes de très haut niveau. Industriels européens, chinois, mais également d’Amérique du Sud et du Pacifique, acteurs de l’acier d’ici et d’ailleurs, devraient donc venir débattre des perspectives de l’or vert. D’autres experts notamment en matière législative et financière sont également attendus. « À un peu plus de quatre mois de l’événement, le programme final n’est pas complètement arrêté. Cependant, plusieurs thématiques seront abordées comme les tendances mondiales du marché bien sûr, l’environnement nickel en Nouvelle-

Calédonie avec un retour sur les projets ainsi que sur la réglementation minière locale, ou encore l’évolution de certains procédés industriels. Une étude de cas d’après un projet industriel en cours viendra compléter le panorama 2013 », indique de son côté Cyrille Berhault, le gérant d’Ellipse Consulting. Bien que particulièrement technique, la conférence sur le nickel est ouverte à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux perspectives et enjeux locaux et mondiaux. Des interprètes seront sur place pour assurer la traduction en simultanée.

Pour participer à la conférence… Créé en 2006, présent à Nouméa et Koné, spécialisé dans le conseil pour l’installation de sociétés étrangères en Nouvelle-Calédonie, le cabinet Ellipse Consulting s’est aussi positionné en tant que relais local de l’agence Informa, organisatrice de la conférence, notamment dans la recherche de sponsors locaux. Entreprises, si vous êtes intéressées pour y participer, n’hésitez pas à vous rapprocher dès à présent de Christophe Rodenas, Ellipse Consulting, christophe.rodenas@ellipseconsulting.nc Tél. : 25 15 08 – 74 26 11


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Le Guichet unique

VKP sur la Toile

Janvier dernier, le Guichet unique VKP de la Cellule Koniambo lançait son site Internet « guichet-unique-vkp.com ». Un outil attendu des acteurs économiques et institutionnels de la zone. En effet, la structure est devenue au fil du temps une véritable mine d’information pour les porteurs de projet. Détails. Par Amélie Rigollet – Crédit photo : DR

Clef de voûte entre l’industriel minier, les entreprises de la région, la Province nord et les collectivités, la Cellule Koniambo, créée en 2005 sous l’impulsion du projet de l’usine du Nord, a été renforcée en juillet 2008 lors du début de la construction de l’usine et l’arrivée de Luc Bataillé, chef de projet. La Cellule traite diverses thématiques liées directement ou indirectement à l’usine KNS (la démobilisation par exemple). Quant au Guichet unique, il possède un rôle très précis. Il reçoit et informe les porteurs de projets sur les perspectives de développement et les besoins de la zone VKP. Il a également pour objectif de « mettre en synergie les actions de la Province nord et de ses partenaires ». Au fil des ans, le Guichet unique VKP est devenu l’interface privilégiée des porteurs de projets économiques.

de personnes se plaignaient d’un manque de visibilité sur les projets et les réalisations concernant le Nord », explique Anaëlle Desmazures, chargée de mission pour le développement économique VKP. Pour y remédier, l’équipe du Guichet unique a travaillé durant plusieurs mois pour créer un site Internet informatif et pratique. Il offre une meilleure lisibilité sur le rôle de la structure et valorise les actions portées par la Maison de l’entreprise et la Cellule Koniambo. « Par ailleurs, il offre des informations permanentes sur la zone VKP et un zoom sur l’évolution des projets sur la zone, comme les nouveaux giratoires… », ajoute-t-elle. Il ne se contente pas de s’adresser aux entreprises locales et aux partenaires publics et privés, mais également au grand public et aux internautes hors frontières.

Un nouveau support relais

Un outil pratique

Très attendu par le monde économique de la zone VKP, le site Internet de la Cellule Koniambo, www.guichetunique-vkp.com, fut mis en ligne avec succès en janvier dernier. La création et la réalisation du site ont été confiées à une agence de communication locale, Bleu Sépia, basée à Koné. Le projet a été lancé en partenariat avec la Maison de l’entreprise . Il est parti d’un constat unanime : le manque d’information locale et sa dispersion. « Beaucoup 1

Le Guichet unique a souhaité faire de son site Internet une source d’information précieuse. Ainsi, cette plate-forme en ligne relaie l’actualité des marchés publics et les consultations en province Nord. Elle informe l’internaute sur les opportunités de partenariat, les aides et dispositifs d’accompagnement ainsi que le volet aménagement. Enfin, elle collecte de manière ad hoc des données informatives relatives aux entreprises de la zone VKP et

Association regroupant la CCI-NC, la CMA et la province Nord

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propose des newsletters bimestrielles. Une page permet de se rendre sur les actualités du pays via un lien sur le site des Nouvelles calédoniennes. Des documents d’information tels que les plans des zones d’activité, les résultats d’études menées par la Cellule Koniambo, les catalogues de formation de la Province nord et des chambres consulaires, des notes de conjoncture de la cellule économique du BTP (CelecoBTP), de la Chambre de commerce et d’industrie et de la Chambre de métiers et de l’artisanat sont téléchargeables sur le site. Une version anglaise pourrait voir le jour ultérieurement.

Conseil et orientation

Selon Anaëlle Desmazures, le Guichet unique permet « d’envisager les projets selon une approche transversale ». Tout d’abord, l’aménagement, à savoir les zones d’activité, le logement, le transport, etc. Ensuite, le Guichet unique fournit des données économiques. « Nous pouvons être amenés à mettre en interaction des projets avec d’autres. Nous informons sur les secteurs en perte de vitesse et sur la concurrence », souligne-t-elle. Enfin, la structure renseigne sur les voies de formation et leur pertinence.


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Interview de Pierre Gugliermina

SLN :

le charbon de toute façon

Pierre Gugliermina, nouveau directeur général de la SLN, est affirmatif : la nouvelle usine électrique de Doniambo fonctionnera au charbon et pas au gaz. Il rejette les accusations de pollution supplémentaire et ouvre la porte à la discussion. Par Frédéric Huillet, Photos : Marc Le Chélard

NC Nickel : Est-il vrai que la future usine électrique de Doniambo fonctionnant au charbon sera plus polluante en CO2 ? Pierre Gugliermina : Cette nouvelle centrale aura énormément d’avantages environnementaux. D’une part au niveau du SO2 (ndlr : dioxyde de soufre - un gaz incolore, dense et toxique, dont l’inhalation est fortement irritante) et d’autre part au niveau des poussières. Par rapport à la centrale actuelle, nous allons diviser par quinze les émissions de SO2. Cette centrale sera conçue aux meilleures normes européennes et sera moins polluante que celles existantes dans le Sud et dans le Nord. Concernant les poussières, la centrale de Doniambo constitue aujourd’hui le facteur majoritaire en émission. Grâce aux nouvelles technologies, avec des filtres plus adaptés, la nouvelle centrale va permettre de diminuer au moins par dix les poussières rejetées. Mais il ne faut pas oublier que le trafic routier autour de Nouméa représente aujourd’hui 90 % des poussières émises. La nouvelle centrale sera une contribution à cette amélioration. C’est très clair pour le SO2 et les poussières, mais vous n’avez pas répondu sur les émissions de CO2. Pour la même énergie produite, la nouvelle centrale n’émettra pas plus de CO2 (ndlr : formule brute du dioxyde de carbone) que l’ancienne. Certains affirment qu’elle polluera beaucoup plus car ils font référence

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au gaz. C’est faux. Il n’y aura pas plus de CO2. Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Il ne faut pas que ce sujet soit éludé. Nous menons actuellement un certain nombre d’essais afin d’utiliser nos scories issues des fours avec les cendres pour produire du béton. Nos tests sont déjà très prometteurs. C’est une façon de contribuer à la réduction de l’empreinte CO2. On va baisser l’impact carbone en réutilisant la scorie et les cendres pour fabriquer un matériau utile à l’économie locale. Plutôt que de choisir le seul charbon, aurait-il été technologiquement possible de coupler cette nouvelle centrale à des énergies renouvelables, solaires ou éoliennes ? L’usine de production électrique au charbon sera considérée comme propre. Beaucoup se construisent à travers le monde, y compris en Europe. Je rappelle aussi que le barrage de Yaté fournit 90 % de sa production pour la SLN. Et pour l’instant, il n’est pas question de modifier cet équilibre. Il nous faut absolument une énergie disponible en permanence. Cela signifie que l’on ne peut pas aligner nos besoins avec des sources d’énergie venant du vent, du soleil ou des marées. Il y aurait trop de variables. Votre plus gros défi en 2013 n’estil pas de convaincre les opposants à cette usine électrique au

charbon, et surtout les associations environnementales ? Celui-là en est un parmi d’autres. Notre entreprise a bien d’autres questions à gérer : le social, la sécurité, l’environnement, nos clients, l’énergie... Mais nous allons continuer à communiquer le plus largement possible. Nous souhaitons rencontrer tout le monde. Où sera implantée la future centrale électrique à charbon ? Elle sera à Doniambo, à l’endroit du stock de ferraille. L’espace est assez vaste et permettra un isolement durant la période de construction. C’est important d’un point de vue sécurité.

L’usine électrique au charbon en chiffres • 1 450 à 1 500 GWh/an : les besoins en énergie électrique pour produire 65 000 tonnes de nickel par an ; • 2 014 : la date espérée pour le lancement de la construction ; • 1 000 : environ le nombre de personnes employées pour la construction ; • 50 : le nombre d’employés en phase d’exploitation ; • 550 millions d’euros (soit 66 milliards de francs) le coût de la construction de la nouvelle usine ; • 2 017 : année souhaitée pour la mise en service ; • 7,4 milliards de francs : le surcoût estimé pour l’option gaz, soit une perte de revenus fiscaux de 4,1 milliards de francs par an.


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La nouvelle centrale va permettre de diminuer au moins par dix les poussières rejetées.

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Doniambo : 40 ans avant l’extinction Pierre Gugliermina ne cache pas que l’espérance de vie de Doniambo ne dépassera pas 35 à 40 ans. Après, l’avenir passera par le Sud et l’hydrométallurgie avec ou sans Vale. En attendant, la vieille usine devra produire 60 000 tonnes par an. NC Nickel : Avec la nouvelle usine électrique au charbon, quelle est l’espérance de vie du site de Doniambo ? Pierre Gugliermina : Dans le plan stratégique de la SLN, l’utilisation de la pyrométallurgie est prévue pour durer encore entre 35 et 40 ans. Après, il nous faudra passer à l’hydrométallurgie. Cela signifie que la SLN passe au Sud en lien avec Vale ? Au regard de notre domaine minier et des teneurs en nickel, il nous faudra traiter d’autres types de ressources. Cela suppose de passer par l’hydrométallurgie. Le groupe Eramet considère cette technique depuis longtemps et dispose d’un laboratoire qui travaille sur cette technique. Outre Vale, nous avons aussi un certain nombre d’ambitions et d’idées. Est-il vrai que vous avez en permanence plusieurs équipes qui mènent des opérations de « carottage » sur le territoire afin de cibler les derniers bons gisements en garniérite ?

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Nous avons effectivement une phase de prospection dans notre processus minier. Après avoir repéré des sites potentiels, nous menons des sondages qui nous permettent de savoir s’il faut aller plus loin ou non. Cela nous donne une idée non seulement de la teneur en nickel mais aussi de l’enveloppe globale du massif. Cela signifie-t-il que la SLN est lancée dans une course contre la montre pour exploiter les derniers bons gisements d’avenir ? On ne gère pas ce que l’on va exploiter demain matin. Nous travaillons sur du long terme, dans la décade. Cela suppose des étapes à long terme : la reconnaissance, l’évaluation, les demandes d’autorisation d’exploiter, la façon d’y travailler. Cela prend des années. Vous avez prévu d’ouvrir une nouvelle exploitation à Houaïlou. D’autres projets sontils en cours ? Oui. Nous avons un certain nombre de gisements qui seront ouverts dans les années à venir comme

«Il nous faut absolument une énergie disponible en permanence. Cela signifie que l’on ne peut pas aligner nos besoins avec des sources d’énergie venant du vent, du soleil ou des marées. Il y aurait trop de variables.»

rive gauche Tontou (proche de Tontouta). C’est prévu vers 2014. D’un point de vue plus économique, la SLN ne redoute-t-elle pas une nouvelle baisse des cours du nickel sur le marché mondial ? Les gens qui font des prévisions ont 99,9 % de chances de se tromper. Mais il nous faut considérer le ralentissement de la croissance mondiale. De plus, d’autres projets d’exploitation démarrent. On suppose que durant deux à trois ans, il y aura une certaine tension. Mais le LME ne va pas s’effondrer.


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Quels sont vos objectifs pour 2013 ? Continuer à augmenter notre capacité à Doniambo. En 2012, nous avons produit 2 000 tonnes de plus qu’en 2011 (soit 56 500 tonnes). La voie des 60 000 tonnes par an reste notre objectif. Un vieux dicton calédonien dit : « Lorsque la SLN tousse, c’est toute la Calédonie qui s’enrhume. » Selon vous, la phrase est-elle encore valable ? Il y a des phrases du passé sur lesquelles je préfère ne pas revenir. Mais il est clair que la SLN reste un

acteur majeur du territoire. Si SLN ne marche pas bien, il y a forcément des retombées pour le territoire. Nous employons 2 200 personnes auxquelles il faut ajouter les emplois induits et les emplois d’entreprises extérieures. On arrive facilement de 5 000 à 6 000 personnes. Que pensez-vous de la première coulée qui doit avoir lieu à Vavouto à la mi-mars ? Le fait qu’il y ait maintenant trois opérateurs miniers sur le territoire est plutôt une bonne nouvelle. Je souhaite qu’ils arrivent le plus vite

possible à maturité. Si on regarde vers l’avenir, on comprend que la SLN ne pourra pas satisfaire tous les besoins. Craignez-vous qu’une fiscalité soit imposée à l’avenir sur l’extraction minière ? C’est quelque chose qui viendra. On attend les propositions finales et chacun émet son avis. On a bien compris que c’est un élément de la fiscalité future. Mais il ne faut pas que cela crée un déséquilibre entre les acteurs.

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Interview de Pierre-Yves Le Meur

Nerval :

comprendre, prévenir, traiter les conflits miniers Par Sandrine Chopot, Photo : Patrick Chalas

Nerval, « Négocier, évaluer et reconnaître la valeur des lieux », voilà un bel acronyme pour désigner le projet financé par le CNRT « Nickel et son environnement » à hauteur de 11 millions de francs. NC Nickel a rencontré l’un des membres de l’équipe du projet, Pierre-Yves Le Meur, chercheur anthropologue à l’IRD, spécialiste des questions foncières, minières et environnementales et travaillant également en appui aux politiques publiques.

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NC Nickel : Pouvez-vous nous présenter Nerval ? Pierre-Yves Le Meur : Le projet a pour objectif général de répondre de manière à la fois innovante et opérationnelle aux attentes des industriels (KNS, Vale, SLN et aussi les « petits mineurs ») et des collectivités concernant la compréhension, la prévention et


les communautés, dans la mesure où l’activité minière est par nature génératrice d’une dégradation des écosystèmes.

le traitement des conflits miniers à dimension foncière. Aujourd’hui, les opérateurs miniers s’aperçoivent qu’ils ont régulièrement à traiter des revendications et que celles-ci les prennent parfois par surprise. Leur souhait était d’avoir une grille de lecture qui leur permette, à l’avenir, de mieux comprendre comment fonctionne la logique foncière locale et ainsi de construire les bases d’un dialogue amélioré. L’objectif initial était clairement opérationnel : faire en sorte que les projets miniers puissent se réaliser, qu’il y ait moins de conflits et aussi, mais la demande était moins explicite, que les industriels puissent envisager des systèmes de compensation ou de dédommagement par rapport au préjudice subi par

Quelle sera la contribution de la recherche ? Nous avons réussi à convaincre le CNRT, et donc les opérateurs miniers, que le traitement de la question, légitime et intéressante, nécessitait un détour par la recherche, c’est à dire une vraie compréhension de la manière dont les groupes sociaux accordent telle ou telle valeur à un espace et en fonction de quels critères : économiques, historiques, symboliques, religieux, etc. C’est d’abord cette démarche de recherche finalisée qui caractérise Nerval. Deuxième point également essentiel, c’est un projet pluridisciplinaire qui mobilisera les compétences des différentes disciplines des sciences sociales (économie, anthropologie, géographie, archéologie, philosophie). Enfin, troisième aspect important, nous essaierons de montrer que si pour certains espaces, déjà « marchandisés », la négociation peut s’envisager autour d’un système de compensation de type équivalent monétaire, pour d’autres, ce système ne pourra pas fonctionner du fait de l’incommensurabilité des critères de valeur, et donc de l’impossibilité de la conversion monétaire de la valeur accordée par un groupe à un lieu. Dans ce dernier cas, notre objectif sera de fournir aux compagnies des outils opérationnels permettant de faciliter la négociation, sachant que le refus de l’exploitation minière fait partie du champ des options possibles et légitimes. Concrètement, comment s’organisera le projet ? Le démarrage du projet est prévu courant mai 2013 pour une durée de

Le noyau dur du projet

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Sous la coordination de Jean-Brice Herrenschmidt (géographe au GIE Océanide), l’équipe Nerval est organisée en un consortium de chercheurs appartenant à des institutions variées (GIE Océanide, IRD, IAC, Hawaii Pacific University, CNRS, UNC-CNEP). Christophe Sand (archéologue), Patrice Godin (anthropologue) et Hamid Mokkadem (philosophe et anthropologue) apporteront leur très grande connaissance des terrains néo-calédoniens, complémentaire en cela du regard plus extérieur apporté par des chercheurs de la Portsmouth University ou encore de l’IRD Montpellier.

18 mois. Nerval est tourné vers une dimension fortement opérationnelle. Nous avons proposé de border les aspects terrain par des ateliers participatifs faisant intervenir les industriels, collectivités et coutumiers, et mobilisant un panel large de chercheurs en sciences sociales. Ils seront précédés d’un travail de revue de littérature. Le travail de terrain sera centré sur le Grand Sud. Afin d’avoir une perspective comparative élargie, nous avons prévu d’avoir un site témoin non minier (sur Hienghène car étudié dans le cadre de projets parallèles). Enfin, la production d’outils opérationnels, résultat des analyses de cas et analyses terrain, permettra de réfléchir à la manière dont le débat peut s’organiser entre les populations et les mineurs et à la façon de construire des espaces de négociation et de concertation.

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Projet sur la typologie

des latérites : le point. Texte et photos – Damien Chaillot

La latérite est le résultat d’une altération des roches composées d’hydroxyde de fer ou d’aluminium, à l’instar de la saprolite. Cette dernière, plus riche, est majoritairement exploitée pour le nickel, mais la latérite pourrait bien lui ravir la vedette. En effet, cette roche est extrêmement présente en Nouvelle-Calédonie et surveillée de près par les mineurs du territoire qui risquent bien de jeter leur dévolu sur elle durant les prochaines années.

C’est une équipe passionnée qui mène depuis 2009 une étude approfondie des latérites et leur typologie sur le territoire. Quantité, répartition et type de latérites, tout est scruté et analysé à la loupe par ces scientifiques, en partenariat avec de nombreux organismes et universités.Après 4 ans d’études, le groupe demande une année supplémentaire afin de boucler ce travail, déjà riche en découvertes et en apprentissage. Rencontre avec Brice Sévi, géologue, et ses collaborateurs.

Le nickel, moteur de recherche scientifique.

La Nouvelle-Calédonie est riche en nickel, c’est un fait, mais au-delà de son exploitation, cette richesse permet à de nombreux scientifiques

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de travailler, analyser et comprendre le développement et la répartition des ressources sur notre Caillou. Dans cette optique, le Centre national de recherche technologique (CNRT), opérationnel depuis 2008, lance des appels à projets devant entrer dans l’une de ces catégories : « nickel et environnement », « nickel et technologie » ou « nickel et société ». Les projets proposés sont soumis au vote d’un conseil d’administration, la validation de ce dernier permettant de lancer officiellement l’étude concernée sur une durée de travail fixée entre 1 et 5 ans, ces études bénéficiant d’un financement partagé entre le secteur public et privé. L’étude des latérites fut adoptée dans les premiers projets du CNRT, et pour cause.

« Le projet sur les latérites est très important et très suivi », nous explique Brice Sevin, géologue qui publiera une thèse à l’issue de cette étude. « Nous n’avons finalement que peu de connaissances sur les latérites, que ce soit d’un point de vue scientifique ou industriel, les résultats de cette étude seront donc très attendus », poursuit-il.

La latérite à la loupe.

La latérite dispose d’une teneur en nickel plus faible que la saprolite, mais se trouve en énormes quantités sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie. Elle est déjà exploitée sur la côte Est de l’île, mais le manque d’informations sur sa répartition et sa typologie faisait jusqu’à aujourd’hui défaut. « Il existe une grande variété de latérites, dont la répartition est complexe, puisque nous


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Les organismes de recherche associés à l’étude des latérites en Nouvelle-Calédonie : - CNRT (Centre national de recherche technologique) ;

- Dimenc (Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie) ; - BRGM (Bureau de recherches géologiques minières) ;

- CNRS (Centre national de recherche scientifique) ;

- CSIRO (équivalent australien du BRGM) ; - université de la Nouvelle-Calédonie ; - université Paris 6 ;

- université de Namur (Belgique).

pouvons observer de grands écarts de variabilité au-delà de 10 mètres de distance ! » La fin de ce projet d’étude verra donc naître un atlas récapitulant la typologie et la répartition des latérites sur le territoire, un document très attendu par les différents mineurs du Caillou. « Notre travail se fait en compagnie des mineurs qui partagent avec nous leurs données et nous organisons des rencontres tous les 4 mois pour partager le résultat de notre étude », explique Brice Sevin. Aujourd’hui, l’équipe de travail a pu apprendre beaucoup sur la formation des latérites, leur répartition, et au passage découvrir que les latérites les plus anciennes étudiées étaient vieilles de 25 millions d’années ! Les résultats sont déjà concluants, mais gageons qu’ils seront à la hauteur de toutes les espérances lorsqu’ils seront définitifs !

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Hydrogéologie

dans les massifs de péridotites :

étude lancée.

La Nouvelle- Calédonie dispose d’un réseau d’eau souterrain extrêmement dense et méconnu. Si son suivi est intéressant pour mieux cerner les sources d’eau et leur circuit, il est capital pour l’industrie minière d’en connaître le fonctionnement. Impact sur le minerai, zones exploitables, ou effets de l’industrie sur ce réseau d’eau sont autant de données à maîtriser pour le bon déroulement d’une exploitation respectueuse des populations environnantes. Texte et photos – Damien Chaillot

L’appel à projet date de 2011 et sa validation par le conseil d’administration sera définitive au moment de la parution de cet article. L’étude de l’hydrogéologie va permettre de répondre à de nombreuses problématiques auxquelles sont

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confrontées les entreprises minières du territoire. Un important réseau souterrain parcourt le territoire, impliquant de grandes circulations d’eau qui compliquent le travail des exploitations minières et qu’il faut passer au crible.

La problématique hydrogéologique.

Dans la logique des projets d’études soumis au Centre national de recherche technologique (CNRT), l’étude de l’hydrogéologie dans les massifs de péridotites va répondre à


une nouvelle problématique posée en milieu minier en se plaçant à michemin entre la branche « nickel et technologie » et « nickel et société ». Que cela concerne des zones d’exploitation noyées par ces circulations d’eau mal connues, l’impact de ce réseau sur la qualité des ressources, ou encore le respect du Code minier imposant un suivi précis de l’eau en termes de qualité et de quantité, il est nécessaire de mieux connaître et déterminer les impacts du réseau d’eau sur l’exploitation du nickel et inversement. La collaboration avec les entreprises minières du territoire est de mise, d’autant plus que les variations des niveaux d’eau dans ce labyrinthe souterrain sont très importantes en raison du climat et du milieu minéral bien particulier à la Nouvelle-Calédonie. Les premières apparitions de cette problématique sont apparues avec les premiers tests de Vale qui fut

confronté à des mouvements d’eau rapides et imprévisibles.

Pourquoi, où, quand, comment ?

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Les massifs de péridotites abritent de grandes réserves d’eau. Pouvant être comparées, de manière simplifiée, au calcaire, elles recèlent de nombreuses rivières souterraines impliquant de grandes circulations d’eau. L’étude devra donc déterminer plusieurs points encore mal connus. Pourquoi l’eau s’infiltre-t-elle et dans quelles proportions ? Quelles sont les généralités qui peuvent être dégagées afin de mieux préparer le terrain pour les mineurs ? Quel rythme, quelles fluctuations des niveaux d’eau et de leur débit ? Comment la fracturation des péridotites et le principe dit de « karstification » influent-ils sur ce réseau ? Pour les exploitations minières, cela permettra de répondre à des questions auxquelles il faut absolument des réponses, par exemple : comment gérer la présence importante d’eau dans un gisement ? Ou encore, quel sera le chemin de l’eau si elle est injectée dans le gisement ? À l’instar de la topographie des latérites, traitée dans ce numéro, c’est un milieu peu connu qui nécessite d’être répertorié et cartographié. Ce projet est prévu sur une durée de 3 ans, date qui permettra à Julie Jeanpert, hydrogéologue sur ce dossier, de réaliser une thèse à l’issue de l’étude.

Latérites et hydrogéologie : les organismes et universités affiliés : • CNRT (Centre national de recherche technologique) ; • Dimenc (Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie) ; • BRGM (Bureau de recherches géologiques minières) ; • GNS (Institute of Geological and Nuclear Sciences, Nouvelle-Zélande) ; • Golder Associates (bureau d’études international en milieu minier) ; • université de Montpellier, « unité eau et milieu fracturé » ; • université Pierre et Marie Curie à Paris.

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180 millions investis à Népoui-Kopéto

Dans le cadre de l’amélioration continue des conditions de travail sur mine, le centre minier SLN de Népoui-Kopéto a livré fin février, une nouvelle « prise de poste » sur la mine de Kopéto. Par Frédéric Huillet, Photo : SLN

Le chef du centre de Népoui (à gauche) heureux de ce nouveau bâtiment de prise de poste qui avait besoin d’une large rénovation. L’équipe exploitation et l’encadrement de Kopéto bénéficient de locaux neufs, complets et adaptés aux conditions de travail et d’exploitation modernes : prise et fin de poste, repas, réunions, communication... Cette rénovation était devenue indispensable. Un nouveau parking d’engins complète le dispositif. L’investissement pour le centre minier est de 180 millions de francs. Cet équipement s’inscrit dans la perspective de développement sur

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le long terme de la mine de NépouiKopéto. Cette « vieille » exploitation conserve encore plusieurs années de travail dans le cadre de la vision stratégique de la SLN.

Encore 20 ans

Rappelons que l’unité de traitement du minerai de Népoui, par l’élimination mécanique des stériles contenus dans le minerai, permet depuis de nombreuses années d’exploiter des

minerais à très basse teneur et par là, d’allonger la durée de vie des gisements de la SLN. De plus, le travail des équipes de géologues, avec la découverte d’autres gisements rentables, a permis l’extension de la durée de vie du centre d’une vingtaine d’années. La plus haute mine du territoire a encore de beaux jours devant elle pour charger les minéraliers.


Portrait

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Interview de Pierre Alla

L’expertise au service de

l’international

Figure emblématique de l’industrie de la mine et de la métallurgie, Pierre Alla est aussi, depuis une vingtaine d’années, conseiller du commerce extérieur pour la France. Son mandat vient d’être reconduit pour trois ans. L’occasion pour NC Nickel de revenir sur les missions des CCEF, un réseau de bénévoles qui mettent leurs compétences au cœur des problématiques économiques. Par Marie Jeanne Stevaux, Crédit photo Patrick Chalas NC Nickel : Pierre Alla, on vous connaît en tant que grand patron de la SLN, mais un peu moins bien comme CCEF. Comment devient-on conseiller du commerce extérieur français ?

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Pierre Alla : Ma fonction remonte à une vingtaine d’années, à Sydney où j’ai présidé la section australienne dans les années 90. Devenir CCEF s’inscrit dans un processus de cooptation : on rencontre d’autres

conseillers, tous chefs d’entreprise, industriels et dirigeants, qui vous invitent à venir les rejoindre. Il s’agit d’un réel réseau d’experts impliqués dans la vie économique. A l’étranger, les dossiers de candidature


Les CCEF en bref • Il s’agit d’une originalité française, qui remonte à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion d’un ministre de l’Economie et du Commerce de l’époque. • Sur 4 300 CCEF, 2 600 sont expatriés • Chefs d’entreprise, industriels, dirigeants installés dans 146 pays • Acteurs majeurs de la diplomatie économique, ils créent des partenariats avec les principales institutions du commerce extérieur français : Ubifrance, CCI, Medef, Coface ou encore Oséo.

« Les CCEF forment un réseau de veille et d’écoute », souligne Pierre Alla

sont déposés auprès des conseillers commerciaux des ambassades et en Nouvelle-Calédonie, c’est l’Adécal* qui s’en charge. Les dossiers sont ensuite instruits par le comité national, qui en fait la recommandation, puis les nominations se déroulent par voie ministérielle : c’est le Premier ministre qui désigne les CCEF pour leurs compétences à l’international. Comment fonctionne la section calédonienne ? A l’heure actuelle, nous sommes une vingtaine de conseillers : Denis Etournaud est l’actuel président et moi-même je suis président d’honneur. La section fonctionne bien et nous tenons cinq à six réunions par an pour faire un tour d’horizon de la situation économique du territoire, des tendances des marchés et de toutes les problématiques qui pourraient survenir. Nous relayons ensuite nos travaux et recommandations auprès des pouvoirs publics afin d’éclairer leurs décisions. Nous sommes force de propositions sur de nombreux projets structurants

Portrait

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Les thèmes de réflexion à de la conférence 2012 à Nouméa : intégration économique des collectivités françaises, ressources et exploitation, compétitivité et innovation, développement des entreprises françaises dans la grande région Pacifique, intégration régionales des entreprises françaises, stratégie de déploiement de la Chine dans la zone.

pour la Nouvelle-Calédonie et plus largement pour la zone Pacifique. D’ailleurs, en novembre dernier, s’est tenue la conférence des CCEF du Pacifique qui nous a permis d’échanger sur les différents axes de coopération régionale. Justement, lors de cette conférence, les perspectives de rapprochement avec la zone Asie ont été abordées. Comment la Nouvelle-Calédonie peut-elle se positionner dans ce contexte ? A la fois proche de ses voisins du Pacifique et finalement pas très éloignée de la Chine, le territoire, qui a un fort potentiel, a tout intérêt à développer ses relations commerciales notamment avec l’Asie, ainsi qu’avec l’Australie. Nos recommandations consistent à renforcer l’interaction entre les pouvoirs publics représentés par les ambassades à l’étranger ainsi que les représentants de l’Etat – haut-commissaire pour la NouvelleCalédonie, préfet pour Wallis - afin de dynamiser les réseaux d’échanges.

Car encore une fois, les CCEF forment un réseau de personnes d’expérience, œuvrant pour le développement de l’économie française à travers le monde et de toutes les entreprises françaises implantées à l’étranger, notamment dans la zone Pacifique. Notre rôle n’est pas de construire des projets, mais bien de conseiller les pouvoirs publics afin d’améliorer l’intégration des entreprises françaises à l’étranger. Parmi les tendances à l’innovation, le développement de l’économie « bleue » a aussi été évoquée durant la conférence. Quel est votre point de vue ? La caractéristique des pays insulaires comme la Nouvelle-Calédonie est d’être entourée d’eau. Aussi, l’un de nos objectifs est donc de valoriser cette particularité géographique et ses ressources naturelles, qui offrent aujourd’hui de réelles perspectives économiques à fort potentiel. *Agence de développement économique de la Nouvelle-Calédonie

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Brice Sevin,

perce les secrets du sol calédonien

Géologue de formation, Brice Sevin a d’abord fait ses armes au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) à Rennes avant d’intégrer en 2007 la Direction de l’industrie des mines et de l’énergie (Dimenc) au service géologique de la Nouvelle-Calédonie. Portrait d’un jeune trentenaire qui connaît l’île comme sa poche. Texte Sandrine Chopot - Photo Patrick Chalas

À la manière d’un détective, Brice Sevin ne se déplace jamais sans ses outils : son carnet de terrain, pour relever des informations ; ses crayons de couleur, pour réaliser les premières esquisses d’une carte ; un marteau pour casser la roche ; une loupe pour reconnaitre les minéraux ; une boussole pour s’orienter et prendre toutes les mesures de structure des roches ; des outils de localisation (GPS, cartes, balises) pour éviter de se perdre

Naturaliste scientifique

Diplômé en 2000 d’un bac scientifique, le jeune lycéen souhaite s’orienter vers un métier naturaliste et entame un DEUG « Sciences et vie de la terre » à l’université d’Orléans. Décidé à approfondir ses connaissances, il va poursuivre des études qui vont l’emmener entre le Québec et la métropole. « J’ai obtenu un master en exploration et ressources minérales, spécialisé dans la gestion et l’exploitation de ressources minérales non renouvelables. Au Canada, la formation proposait des cours appliqués, ce qui n’existait pas en France. » Son attachement pour le service public l’amène à débuter sa carrière professionnelle au BRGM à Orléans, où il réalise, pendant près de deux ans, une carte géologique de la Bretagne. En 2007, le scientifique de la terre intègre la Dimenc, comme volontaire du service civique, pour développer la cartographie des massifs miniers. Dix mois plus tard, il est

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nommé comme géologue, spécialisé en amiante environnemental, ce qui l’éloigne sensiblement de son domaine de prédilection. Très vite, Brice Sevin va renouer avec sa passion première, la cartographie. « La Direction m’a proposé de faire une thèse avec l’université de Nouvelle-Calédonie, en lien avec ma spécialité et complètement intégrée à mon travail. Aujourd’hui, ma mission, et objet de ma thèse, consiste à améliorer la cartographie et la connaissance des massifs miniers sur le territoire. Outre la cartographie, il s’agit de comprendre comment et dans quelles conditions les massifs miniers se sont formés. » Entre bureau et terrain, les journées de ce jeune papa sont loin d’être monotones et l’obligent régulièrement à s’éloigner de sa famille.

« Je travaille avec les mineurs sur la connaissance scientifique des gisements.» La tête et les jambes

« La géologie permet d’utiliser toutes les sciences. Je dis souvent aux étudiants que les maths, la physique et la chimie n’existent que pour servir la

biologie et la géologie (rires). » Sur le terrain, roches, latérites, péridotites… aucune ressource minérale n’échappe à cet observateur hors pair. « Lorsque le site n’est pas accessible, la lecture du paysage, ses formes concaves ou convexes, le type de végétation vont m’apporter des indices. Avec Pierre Maurizot, directeur du BRGM, je suis allé un peu partout. Il m’a formé à la géomorphologie. » Rigoureux, Brice Sevin prend le temps de tout noter dans son carnet. « Il vaut mieux passer deux heures sur un affleurement que de devoir y retourner. » Le sens du contact, il n’en manque pas. « Je travaille beaucoup avec les mineurs sur la connaissance scientifique des gisements. Lorsque des personnes viennent me rendre visite au bureau sur des questions de risques naturels, mouvements de terrain, j’aime leur apporter mes connaissances. C’est valorisant. » Autre corde à son arc, le géologue rédige en anglais, manipule avec brio les logiciels de système d’information géographique (SIG) et de dessin assisté par ordinateur (DAO), deux outils indispensables pour analyser des données. Mais ce que Brice Sevin aime avant tout, c’est crapahuter en montagne, découvrir des coins insolites, aller au contact des tribus. Quand on lui demande si le métier de géologue a un avenir sur le territoire, il répond : « Je pense sincèrement que la plus forte concentration de géologues se trouve en Nouvelle-Calédonie ! »


Fiche métier :

die la terre en scientifique qui étu Le géologue est un er des données deur. Il peut utilis on of pr en et ce surfa s géophysiques terrain, des donnée recueillies sur le e et contrôler on. Il peut suivr ou de télédétecti es et coordonner ressources naturell l’exploitation de sont spécialisés part des géologues plu La e. uip éq e un hydrogéologie, e : géophysique, dans une disciplin aphie, sismologie, ocarbures, cartogr géologie des hydr volcanologie.

r d’un bac général, t accessible à parti Si la profession es es ont souvent rence, les géologu scientifique de préfé rsitaire (licence, énieur ou d’unive une formation d’ing existent comme ations plus courtes rm fo s De r). ste ma 2) ou technicien appliquée (bac + le BTS géologie pratique de gie (bac + 3). La supérieur en géolo ormatiques sont îtrise des outils inf l’anglais et la ma nécessaires.

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Cécile Savin,

une géophysicienne de défis

Aujourd’hui à la tête de la société Géophysical, Cécile Savin est avant tout une scientifique. C’est au gré des opportunités qu’elle a construit sa carrière. Retour sur son parcours atypique qui lui a fort réussi.

Texte Amélie Rigollet - Photo Marc Le Chélard

Prédisposée aux sciences de la Terre, Cécile Savin se lance dans un cursus universitaire à Lyon, après un baccalauréat scientifique. Deux ans plus tard, le Deug physique en poche, elle poursuit ses études et décroche le magistère des sciences de la Terre (bac +5) de l’Ecole normale supérieure de Lyon, équivalent à un mastère, diplôme d’ingénieur universitaire. « Il s’agissait d’études concrètes et pluridisciplinaires, raconte-t-elle. Comme je venais de la physique, la géophysique fut une matière plus facile pour moi ».

« Je passais la moitié de mon temps sur le terrain » Direction l’Océan Indien

Elle passe ses six mois de stage de fin d’études à étudier la sismicité du volcan Karthala, à la Grande Comore, une île située dans l’océan Indien, près de Madagascar. « Je suis allée sur place après mon stage et j’y suis restée pour prolonger mes recherches. C’était facultatif, mais j’avais envie de continuer », poursuit-elle. Elle collabore alors avec le laboratoire des sciences de la Terre de l’université de la Réunion (LSTUR), à SaintDenis. « Mes travaux ont intéressé

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l’Observatoire du volcan, qui était en partie géré par le LSTUR ». La jeune scientifique commence alors un doctorat (bac +8) encadré par le LSTUR et s’installe à la Réunion.

Travail et études en parallèle

« A l’époque, il y avait peu de financements pour ce type d’études. J’ai dû attendre une bourse de la région Réunion, qui est arrivée au bout d’un an », se rappelle Cécile Savin. Alors en parallèle de sa thèse, la jeune chercheuse assure aussi un demi-poste d’attachée temporaire à l’enseignement et à la recherche (Ater) et enseigne aux étudiants en Deug et licence des sciences de la Terre. « J’ai beaucoup aimé enseigner. C’est d’ailleurs ce qu’aurait été mon métier (maître de conférence, ndlr) si j’avais poursuivi la voie classique universitaire ». Durant sa thèse, Cécile Savin rencontra nombre de géologues et géophysiciens. En septembre 2001, elle valide sa thèse, intitulée « la circulation hydrothermale au sein du volcan Karthala : apports de la géophysique » et devient docteur ès géophysique.

La force du réseau

Début 2002, l’IRD de Nouméa crée un département d’études sur le nickel. L’institut fait alors le tour des sociétés minières calédoniennes afin de trouver un financement pour un programme de recherche et développement. La SLN répond à l’appel et l’IRD a alors besoin

d’un géophysicien pour cette mission. « Ce n’est pas une compétence si facile à trouver. L’IRD a fait appel à son réseau et grâce à ma thèse à la Réunion, l’institut m’a contactée et proposé un post-doc de 18 mois en Nouvelle-Calédonie, se souvient-elle. Il s’agissait de recherche appliquée, c’était parfait ! ». Elle part vivre un an à Koumac pour être au plus près de son terrain d’études, le massif de Tiébaghi. « Je passais la moitié de mon temps sur le terrain. C’est ce que j’aime dans ce métier », note-t-elle.

L’esprit d’entreprise

Elle devient ensuite travailleur indépendant et compte comme client la SLN. Vale-NC deviendra son deuxième client en 2004. « Il s’agissait de prospection minière et géotechnique. Vale m’a demandé d’imager certaines zones en amont de leur futur bassin de stockage des résidus », précise-t-elle. En 2005, elle crée sa propre société, Géophysical, puis recrute, en 2007, une ingénieure géophysicienne pour l’aider à faire face aux commandes. A ce jour, Cécile Savin manage une petite dizaine de personnes: ingénieurs, techniciens et ouvriers. « Ce n’est pas facile de trouver des techniciens. Je suis à la recherche de personnes connaissant bien le pays, capables de gérer une équipe et qui souhaitent apprendre les bases de la géophysique ». A bon entendeur.


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Fiche métier :

conseillé hysicien, il est Pour devenir géop ité de la t mines à l’univers de suivre un Deus possible . Il est ensuite Nouvelle-Calédonie hysique mastère de géop de poursuivre en oposées pr ). Ces études sont appliquée (bac +5 nger (au étropole ou à l’étra en université en M ssements ple). D’autres établi Canada, par exem e du globe l’Institut physiqu publics tels que ou encore ou de Strasbourg de Paris (IPGP) la Terre ire des sciences de l’Ecole et observato formation t ces études. Cette (EOST) proposen permet e d’ingénieur et délivre un diplôm entrer d’ ou ivre en doctorat ensuite de poursu r les su travail. Interrogée dans le monde du mande Cécile Savin recom conseils à suivre, rmettent um de stages. Ils pe « de faire un maxim un réseau, gens et de se faire de rencontrer des un travail dial pour trouver ce qui est primor aujourd’hui ».

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Grégory Lasne, l’avenir du lagon sous surveillance

Recherche scientifique, évaluation de l’impact naturel et anthropique, inventaire des espèces et mesure de recouvrement corallien, sont autant de tâches effectuées par les biologistes marins. Parmi eux, Grégory Lasne, trentenaire dynamique à la passion mordante et la motivation débordante. Texte et photo – Damien Chaillot

Grégory Lasne est avant tout un passionné, de ceux pour qui chaque matin est l’occasion de s’enrichir des connaissances de leur passion pour mieux la retransmettre à leur tour. Plongeur invétéré, passionné de sports aquatiques, ce chercheur des fonds marins ne manque pas d’énergie.

Parcours, passion et expérience

Lorsque Gregory Lasne passe son baccalauréat, il sait déjà que son parcours sera scientifique. Il entame un Deug de géologie avant de mieux cerner ses attentes et de s’orienter vers le monde marin. Direction Bordeaux pour effectuer un master de recherche en milieu marin, la machine est lancée. Il franchit les portes de l’IRD de Paris dés sa sortie des salles de classe et sera amené à étudier les rythmes de croissance des mollusques sur les côtes sud-américaines. « Il s’agissait d’étudier l’ensemble des paramètres environnementaux qui influaient sur la croissance des mollusques. J’ai immédiatement compris que je tenais là la branche scientifique qui me plaisait. » La fin de son étude en 2005 lui promet un avenir qu’il saisira en plein vol, quand l’IRD lui propose un Volontariat civil à l’aide technique (VCAT) en Nouvelle-Calédonie pour étudier la

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croissance des coraux et des bénitiers du lagon. Sa passion est comblée, ce poste marquera le début d’une carrière prometteuse. Dès le départ de son volontariat, ses responsables scientifiques lui donneront la possibilité d’étudier la collection de coraux de l’IRD, et l’alchimie opère. Passionné par ce travail et « l’émulsion scientifique » à laquelle il participe, il crée son entreprise dès la fin de son VCAT en 2006 afin de continuer à travailler dans le monde de la recherche, tout en effectuant des suivis environnementaux sur différents points du lagon pour le secteur privé, là où les activités anthropiques seront potentiellement amenées à perturber la vie marine. Deux ans plus tard, Grégory Lasne transforme son entreprise individuelle en SARL, Biocénose Marine est née.

La vie de plongeur, la passion du chercheur

Aujourd’hui fort de 8 ans d’expérience en Nouvelle-Calédonie, faisant suite à 5 années universitaires, plongeur professionnel confirmé et hautement qualifié, spécialiste indiscutable des coraux et de leur état, Grégory Lasne participe activement dans son domaine aux recherches scientifiques, apposant sa pierre aux côtés de

spécialistes locaux et internationaux. Un quotidien loin d’être monotone, entre recherches et plongées, colloques scientifiques et études de terrain, il vit à 100 % sa passion. Il se donne sans compter à la recherche scientifique en collaboration avec d’autres chercheurs, afin d’enrichir les connaissances sur les coraux et leurs variations dans le temps, apportant sa spécialisation dans l’identification et l’état de santé de ces derniers. Des informations valorisées dans des comptes rendus et parutions scientifiques, ou encore l’élaboration de fiches méthodologiques et techniques pour le CNRT par exemple. Des données capitales, qui vont permettre dans un deuxième temps à Biocénose Marine de réaliser des études environnementales de qualité auprès des industriels et des acteurs institutionnels. « Pouvoir participer à des programmes de recherche et contribuer à cette émulsion scientifique est une chance incroyable, qui me permet d’allier travail et passion, mon rôle via la société Biocénose marine étant d’adapter les techniques et les connaissances de la recherche aux études environnementales marines. »


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Fiche métiener :de

haute volée, Plongée sous-mari de espèces, mesure comptage des de on ati alu év rallien, recouvrement co r pa s récifs coralliens l’état de santé de es iqu log indicateurs bio les variations d’ t la haute précision, es de et performants rin ma e ist log bio t tou base de travail de s de et ts de référence pour réaliser des éta . es ntales marin études environneme de un organisme ec av L’affiliation des à e èn am RD l’I recherche tel que es, ques plus poussé tifi ien sc es rch he rec s de ns da blication permettant la pu de t fer ns tra es et le revues scientifiqu é. le domaine appliqu ns da es nc sa connais rin ma ste de biologiste Accéder à un po ’au qu jus t études allan nécessitera des à la et la formation ) +5 ac master (b itions nd co s de ns da ne plongée sous-mari etc.). rande profondeur, (g es ell nn sio es of pr

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metiers d’avenir

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Bruno Fogliani,

un chercheur à la main verte

Bruno Fogliani est chercheur au sein de l’Institut agronomique néo-calédonien (IAC), où il porte avec brio la double casquette de chercheur et directeur adjoint. À la tête de l’axe de recherche « Diversité biologique et fonctionnelle des écosystèmes terrestres », il dirige une équipe à la main verte et au cœur d’or. Texte et photo – Damien Chaillot

Homme débonnaire au sourire naturel, Bruno Fogliani vit d’une passion pour la flore mise au service d’un bien louable combat : la revégétalisation des milieux miniers et dégradés. Assembler les espèces, garantir la biodiversité, redonner vie à un lambeau de terre en friche, louable métier qu’exerce celui qui sait redonner vie à la terre.

Des salles de classe aux terrains miniers

Il aura fallu 8 longues années d’études nécessaires à l’obtention de son doctorat en sciences, avec pour spécialisation la physiologie végétale. De longues années d’études qui l’amèneront alors vers... les salles de classe ! Passage de l’autre côté de la scène, Bruno Fogliani intègre l’université de NouvelleCalédonie en 2004 en tant que maître de conférence en biologie végétale appliquée. Première double casquette de sa jeune carrière professionnelle, une habitude qu’il semble cultiver, en alliant l’enseignement et la recherche. En dehors des salles de classe, ses travaux de recherche ont alors déjà pour thématique les graines et espèces pouvant être utilisées dans le cadre de la revégétalisation des milieux miniers. Ce poste passionnant lui permettant d’allier transmission de ses connaissances et recherche appliquée, il décidera de le quitter 8

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ans plus tard, pour chausser en 2012 sa deuxième double casquette, celle de directeur adjoint et de chercheur au sein de l’IAC. Fini les élèves, c’est une équipe de travail qui lui fait face aujourd’hui, étudiant activement deux thématiques principales : la conservation des espaces et espèces, et la revégétalisation des espaces miniers ou dégradés de l’ensemble du territoire. Des recherches appliquées effectuées via l’IAC à la demande du Centre national de recherche technologique (CNRT), ou directement des miniers, tenus de revétaliser les sites d’exploitation quand ceux-ci sont abandonnés.

Des graines et des hommes

Bruno Fogliani intervient donc dans plusieurs programmes de recherche auprès des acteurs miniers de Nouvelle-Calédonie. Des semences aux plantations, de la réaction des engrais à la gestion des sols de surface, avec pour application la restauration passive et active des zones concernées. Dans le premier cas, il s’agit après étude de sélectionner les graines, fertilisants ou amendements (les amendements se différencient des fertilisants par l’ajout de matière organique) nécessaires à la revégétalisation d’un site. Dans le second, de plantations in situ, d’expérimentations d’amendements ou de fertilisants, pour rejoindre

deux pans de forêt séparés par une exploitation par exemple. Pour ce qui est du domaine de la recherche pure et appliquée, les études principales sont menées sur les graines et leur germination, avec différents critères de sélection suivant la zone à traiter. « Nous essayons de comprendre le fonctionnement et la répartition des graines sur une zone donnée afin de garantir au maximum la biodiversité de l’île. Nous travaillons sur plusieurs types de semences qui serviront à réimplanter la végétation sur les terrains miniers et dégradés », explique Bruno Fogliani. « Notre problématique principale vient des graines dites “ dormantes ”, qui ont des délais de germination extrêmement longs. Nous essayons donc de trouver des moyens de réduire ces délais pour qu’ils s’intègrent dans la logique de revégétalisation des milieux traités. » Des recherches qui portent leurs fruits, puisqu’elles permettent de faire germer une graine en moins d’un mois, contre plus d’une année pour certaines d’entre elles. Avec pour moyenne une dizaine d’espèces différentes par zone revégétalisée, c’est un ensemble de paramètres qu’il convient d’accorder pour que la réimplantation soit un succès et que la Nouvelle-Calédonie conserve sa richesse naturelle et sa verdure caractéristique !


Fiche métier :

L’accès au poste de chercheur nécessite un parcours universitaire long. Dans le cas de Bruno Fogliani, chercheur spécialisé dans la biologie et physiologie végétale, il faut envisager un doctorat (bac+8). Des études postdoctorat permettent d’accentuer sa spécialisation ou d’en acquérir une nouvelle, mais elles ne sont cependant pas obligatoires. De plus, l’acquisition du doctorat permet d’obtenir des postes de maître de conférences au sein d’universités, permettant d’allier enseignement et recherche au sein du même travail !

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Interview de Ian Pearce

« Koniambo : un pôle de stabilité, de confiance et d’optimisme pour ce pays »

Lors d’une de ses visites mensuelles sur le caillou, Ian Pearce, président-directeur général de Xstrata Nickel nous explique sa vision du projet Koniambo. Rencontre. Par Sandrine Chopot - Photo : Patrick Chalas

NC Nickel : Quel est l’objet de vos visites mensuelles ? Ian Pearce : Koniambo ! En tant que PDG de Xstrata Nickel, je me dois de montrer l’engagement qui est le mien par rapport aux équipes qui se trouvent ici et qui construisent ce projet. Le principal objectif de mes visites régulières est de me rendre sur site, de m’impliquer, de garder un regard vigilant sur le projet, de donner des conseils et d’orienter les choses. L’autre finalité est d’arriver à créer un rapport de confiance avec le pays, de rencontrer les différentes parties prenantes du projet : le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, le président de la Province nord, nos partenaires, les associations, les populations… Pensez-vous que le groupe Xstrata ait une mission de responsabilité sociale dans le projet Koniambo ? Bien entendu ! D’une part, nous voulons que Koniambo crée sa propre empreinte en tant qu’entité opérationnelle. Dans ce projet, nous souhaitons maintenir un dialogue ouvert, transparent et continu avec les communautés locales où le respect et l’écoute sont des valeurs réciproques. Tout au long de la construction, nous avons organisé des journées portes ouvertes invitant les populations à venir constater de visu l’ampleur et l’évolution du chantier, une foire de

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l’emploi avec des conseils pratiques pour rédiger une lettre de motivation, un curriculum vitae. D’autre part, en tant qu’actionnaire, Xstrata a une obligation d’engagement et d’implication auprès des communautés locales. Le projet de Koniambo est un pôle de stabilité, de confiance et d’optimisme pour ce pays. Un exemple de ces programmes ? Une convention de partenariat entre Xstrata et le régiment du service militaire adapté (RSMA) a été signée en octobre dernier. Le programme vise à favoriser l’insertion dans la vie active des jeunes volontaires calédoniens en situation d’échec scolaire et professionnel. In fine, les aptitudes et compétences que ces jeunes vont acquérir tout au long de cette formation leur permettront une insertion immédiate et durable dans le monde du travail. Quels sont les moyens déployés pour la formation ? Nous pensons que Koniambo est un incubateur pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, une plate-forme pour atteindre l’excellence. Que l’on soit un homme, une femme, de cultures différentes, il n’y a aucune limite. Nous voulons que l’individu réalise le meilleur de ce dont il est

capable. Pour cela, il faut créer un environnement favorable et apporter les outils nécessaires pour parvenir à cette excellence. Pour que les différents postes puissent être assurés par des Calédoniens, plusieurs programmes de formation ont été mis en place en Nouvelle-Calédonie, mais aussi dans la province de Québec au Canada. Certains employés sont partis se former dans les établissements industriels et métallurgiques de Xstrata à travers le monde. Nous avons également mobilisé du personnel de nos usines du Canada pour venir former sur place les ouvriers, opérateurs et futurs cadres de ce pays.

Koniambo, un complexe industriel de classe mondiale

Alors que la ligne 1 du projet Koniambo est achevée, la deuxième ligne de production devrait voir le jour au cours du second trimestre 2013. Koniambo Nickel accélérera progressivement sa production pour atteindre un taux annuel stable de 60 000 tonnes de nickel sous forme de ferronickel d’ici la fin de 2014.


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Bilan d’étape

du comité stratégique industriel

Lancées le 24 juin 2010, lors du Comité des signataires, les analyses et réflexions relatives à l’avenir du nickel calédonien ont été dévoilées le 21 novembre 2012. Ce rapport d’étape doit éclairer les élus sur les stratégies minières à mettre en place. Retour sur quelques résultats observés. Texte et photo Amélie Rigollet

Premier pas vers l’élaboration d’un schéma stratégique industriel du nickel en Nouvelle-Calédonie, le rapport élaboré par l’experte Anne Duthilleul était très attendu. En effet, s’il livre des données et des analyses sur les ressources minières nickélifères, il offre également des pistes de réflexions primordiales pour les acteurs politiques locaux.

Etat des lieux

Avant d’engager les travaux, il était nécessaire de réaliser un inventaire des ressources. Une mission confiée à la Dimenc, Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie, entre fin 2010 et mi-2011. En effet, le Comité stratégique industriel (CSI) avait besoin d’estimations afin de pouvoir débuter l’étude. Ainsi, l’on sait que les ressources minières brutes sont de l’ordre de 13 millions de tonnes de nickel contenu dans les garniérites et environ 20 millions de tonnes dans les latérites. Si les teneurs plus faibles sont prises en compte, ce qui est déjà le cas sur le marché actuel et ce qui se dessine à l’avenir, ces ressources passent à 21 millions de tonnes de nickel pour les garniérites et 33 millions pour les latérites.

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Quels procédés ?

Après cet inventaire, le CSI a effectué une veille sur les deux procédés utilisés sur le territoire, à savoir la pyrométallurgie et l’hydrométallurgie. Le premier, très consommateur d’énergie et d’eau douce, devrait recevoir des évolutions tant sur le plan technique qu’économique. Le deuxième est vu comme un bon complément du procédé pyrométallurgique puisqu’il offre des produits intermédiaires utilisables comme adjuvants. Pour se positionner, la Nouvelle-Calédonie devrait être à l’écoute des retours d’expérience de projets en cours comme celui de BHPBilliton en Colombie.

Impacts sur l’emploi et la formation

Dans son rapport, le CSI fait état de l’avenir de l’emploi et de la formation initiale ou professionnelle du territoire. Ainsi, on apprend que « le secteur manufacturier pourrait au total représenter 30 % des besoins de recrutement de Nouvelle-Calédonie dans les deux ans à venir ». L’emploi local sera donc très impacté par l’évolution des activités minières. Le CFTMC, Centre de formation aux techniques de la mine et des carrières, de Poro a d’ailleurs été salué, lui souhaitant de devenir un « pôle

d’excellence sectoriel ». Les récents projets de formation initiale dans le secteur de l’industrie sont primordiaux pour former les Calédoniens à des métiers, qui devraient être très prisés dans les années à venir. Pour répondre à ces besoins, une étude du vivier de jeunes Calédoniens ayant quitté le lycée depuis moins de cinq ans devrait être réalisée. Ils seraient alors embauchés en priorité à des postes dans les activités minières et métallurgiques.

A la recherche d’un consensus

Le rapport d’étape d’Anne Duthilleul est un outil de travail primordial pour les acteurs politiques calédoniens en charge de trouver un consensus sur l’avenir du nickel. La Nouvelle-Calédonie va devoir prendre en main le développement de ses activités minières et métallurgiques. Le défi consistera à « optimiser les retombées socio-économiques et développer des activités nouvelles sur le territoire, dans le respect de l’environnement ». L’élaboration d’un schéma stratégique industriel du nickel devrait prendre encore quelques années.


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À la rescousse du

Pétrel de Gould

Le Pétrel de Gould « Pterodroma leucoptera caledonica » est menacé d’extinction et figure sur la liste rouge de l’Union mondiale pour la nature (UICN). Le CNRT « Nickel et son environnement » finance, à hauteur de 6,2 millions de francs, une étude scientifique d’une durée de 23 mois qui contribuera fortement à la conservation de cette espèce. Présentation.

© SCO, Ludovic Renaudet

Par Sandrine Chopot

Adulte occupant une cavité en début de période de reprduction

Plusieurs dangers pèsent sur le Pétrel de Gould : prédation par des espèces introduites (rats, chats et chiens errants), destruction ou perturbation de leur habitat, développement de l’industrie ou encore pollution lumineuse. L’exploitation minière

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constitue une menace majeure qui détruit directement ou indirectement leur biotope terrestre de nidification : décapage des sols, érosion des versants associés, construction de pistes favorisant l’installation des prédateurs introduits. Face à ce constat, le CNRT

« Nickel et son environnement » a lancé en 2011 un appel à projets « Étude et conservation du Pétrel de Gould ». Le projet a été attribué à l’équipe portée par le Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC)-CNRS et la Société calédonienne d’ornithologie (SCO).


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© SCO, Ludovic Renaudet

Réduire les impacts de l’exploitation minière Un périmètre de protection autour des colonies connues sera mis en place afin d’éviter leur destruction durant les chantiers et l’exploitation. Des mesures de revégétalisation autour des colonies et de fermeture des anciennes pistes permettront de limiter la pénétration des prédateurs. En concertation avec les opérateurs, des solutions seront étudiées pour réduire l’impact de l’éclairement des chantiers sur les Pétrels de Gould.

Habitat sur sol minier favorable à la nidification de l’espèce

Un projet pilote

Le Pétrel de Gould n’ayant été étudié que très partiellement, cette étude est novatrice à l’échelle internationale et territoriale. Si les menaces sont bien identifiées et s’exercent sur de nombreuses espèces de pétrels, les populations calédoniennes et leur état de conservation sont mal quantifiés faute de moyens. « Au-delà de l’acquisition de connaissances scientifiques, cette étude définira une référence en matière de mesures préventives,

Évaluation et gestion des colonies

Le projet s’articule autour de deux axes : l’acquisition de connaissances et la mise en œuvre d’une gestion conservatoire. Afin de réduire l’impact de l’exploitation minière, il est en effet impératif de savoir pour chaque massif minier si les colonies de pétrels sont présentes ou pas. « Le but est d’élaborer une méthode d’évaluation des populations de Pétrels de Gould et d’y associer un référentiel de mesures de gestion conservatoire en cas de présence de l’espèce sur une concession minière », précise

le directeur - et de poursuivre - « un modèle de référence pourra être proposé dans le futur, à chaque opérateur minier, au cas par cas. » Ce projet est la pierre fondatrice d’un travail à mener sur le long terme sur l’écologie de la conservation de cette espèce menacée. Afin de garantir la pérennité des actions entreprises, le développement de compétences locales sera également favorisé à travers la formation des agents provinciaux (brigades nature) et la concertation des acteurs locaux. Enfin, l’implication et le soutien des mineurs sont essentiels pour la réussite du projet.

réductrices et compensatoires pour la gestion à long terme des impacts de l’exploitation minière sur le Pétrel de Gould en Nouvelle-Calédonie », explique Fabrice Cugny, directeur de la SCO. La programmation du projet repose sur un travail alliant de concert recherche scientifique et mise en œuvre de la gestion conservatoire.

© SCO, Ludovic Renaudet

« Une étude novatrice à l’échelle internationale »

Pétrel de Gould prédaté par un rat

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R-Mines

au secours des reptiles

Dans le cadre d’un appel à projet lancé par le CNRT « Nickel et son environnement » le projet R-Mines (R pour reptiles) se propose d’étudier comment les espèces animales invasives, favorisées directement ou indirectement par les activités minières, impactent la faune reptilienne calédonienne. Explications avec Eric Vidal, chargé de recherche à l’IRD.

© Patrick Chalas

Par Sandrine Chopot

NC Nickel : Pourquoi les reptiles ? Eric Vidal : Les communautés de reptiles terrestres représentent l’un des plus remarquables éléments patrimoniaux de la biodiversité animale de l’île. La faune reptilienne calédonienne ne compte pas moins d’une centaine d’espèces différentes dont 90 % sont endémiques. Deux tiers environ de ces reptiles sont menacés d’extinction. Outre la destruction ou la fragmentation de leurs habitats, la propagation des espèces animales invasives semble être une menace

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importante. Les espèces animales invasives concernées sont les chats harets, les rats polynésiens et rats noirs, les fourmis électriques. Pouvez-vous présenter le projet R-Mines ? R-Mines est un projet déposé dans le cadre d’un appel à projet du CNRT « Nickel et son environnement » qui concernait les milieux terrestres et la faune. Au niveau de la faune, ce projet cible les populations de reptiles (geckos, scinques) que l’on va trouver

sur les massifs miniers. Il ne s’agit pas d’étudier l’impact direct de l’activité minière sur les populations de reptiles mais d’évaluer dans quelles mesures l’activité minière, parce qu’elle ouvre des pistes, fragmente les milieux, transporte des matériaux ou encore fait en sorte qu’il y ait, de façon permanente, des populations humaines sur les massifs isolés, va favoriser la présence et la diffusion des espèces animales invasives et comment ces dernières vont avoir un impact sur les reptiles.


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Quels sont les objectifs du projet ? Lorsque les miniers laissent des parcelles en réserve avec l’idée que la biodiversité puisse y trouver refuge, il y a, à priori, dans ces petits habitats, une pression écologique beaucoup plus forte qui est exercée par les espèces animales invasives. L’objectif du projet est d’arriver à caractériser et à quantifier cette pression écologique pour savoir si finalement, au-delà de la destruction de l’habitat, les quatre espèces animales invasives constituent une menace que les exploitants miniers doivent prendre en compte sur les massifs exploités pour maintenir autant que possible la biodiversité. Enfin, par une meilleure connaissance des espèces impactées, des processus d’impact et de la quantification de la mortalité associée, ce projet permettra une hiérarchisation des priorités d’action et des recommandations de

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© Thibaut Vergoz/IRD/IAC

© Thibaut Vergoz/IRD/IAC

Tropidoscincus variabilis, un reptile diurne classique des massifs du Sud

Rat noir Rattus rattus, rongeur invasif très présent dans tous les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie.

gestion pour les exploitants miniers.

« Les communautés de reptiles terrestres représentent l’un des plus remarquables éléments patrimoniaux de la biodiversité animale de l’île. » Deux sites ateliers ont été choisis. Le premier dans le Sud à proximité de l’exploitation du groupe Vale, situé

dans des zones forestières qui restent en réserve. Le second sur le massif de Tiébaghi exploité par la SLN. R-Mines, un projet novateur et ambitieux ? Novateur car à ce jour, aucune étude de cette ampleur n’a été entreprise en Calédonie. Ambitieux car la question en termes de conservation de la faune reptilienne menacée sera traitée simultanément sur les trois groupes d’espèces animales invasives et sur des mêmes sites, ce qui nécessite la superposition de tout un tas de protocoles d’investigations. Enfin, grâce aux collections de références de reptiles calédoniens maintenues à l’Australian Muséum de Sydney, une collection de références d’écailles de reptiles de la Nouvelle-Calédonie sera réalisée permettant l’identification précise des proies consommées.

© Hervé Jourdan/IRD

Une équipe scientifique d’une dizaine de personnes Les participants à ce projet ont été choisis sur la base de leur complémentarité scientifique ou technique. L’équipe impliquée dans ce projet regroupe du personnel scientifique basé en Nouvelle-Calédonie (IRD, IAC), dans la zone Pacifique (Australian Museum de Sydney) et en France métropolitaine (CNRS et université Aix-Marseille). Un projet financé par le CNRT « Nickel et son environnement » à hauteur de 7 millions de francs, d’une durée de 18 mois. Anoplolepis gracilipes (fourmi invasive) en train de consommer un gecko. Métiers, formations et emplois de l’industrie métallurgique

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Les maladies coralliennes

du lagon néo-calédonien

Des études portant sur les récifs à travers le monde ont montré que le nombre de maladies coralliennes, les espèces de coraux concernées par ces maladies et leur distribution, a considérablement augmenté ces dernières décennies. Le lagon néo-calédonien n’échappe pas aux maladies coralliennes ! Comprendre leur dynamique devient crucial si l’on veut conserver les récifs coralliens. Par Sandrine Chopot, Photo : Biocénose Marine SARL

Dans les années 80, une prolifération de la maladie dite « white syndrome » (maladie de la bande blanche) a ravagé et décimé les coraux branchus du genre Acropora dans les Caraïbes, réduisant dramatiquement le couvert corallien. Cette dernière a émergé dans l’océan IndoPacifique et augmente en fréquence. L’intensification des perturbations liées aux activités humaines sur le littoral, la surpêche et les conditions environnementales, associées au changement climatique, semblent toutes contribuer à l’augmentation

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des maladies coralliennes dans l’océan Indo-Pacifique. Cette région représente donc un challenge important en matière de gestion des maladies coralliennes, car elle est beaucoup plus vaste que celle des Caraïbes et de nombreuses économies majeures en dépendent.

Coral Disease

Avant 2010, les maladies coralliennes n’avaient jamais été étudiées en Nouvelle-Calédonie. Le projet « Coral Disease » a pour objectif l’étude et la détermination des lésions-

« Le projet « Coral Disease » a pour objectif l’étude et la détermination des lésions-maladies coralliennes rencontrées dans le lagon calédonien.»


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maladies coralliennes rencontrées dans le lagon néo-calédonien. Il repose sur l’identification des pathogènes tels que les bactéries ou champignons au niveau des tissus et des squelettes coralliens. En outre, il s’agit de mettre en place une base de données permettant d’établir l’état de santé initial des 12 récifs étudiés afin de pérenniser le suivi des maladies coralliennes. Enfin, Coral Disease devrait permettre l’intégration de nouveaux bio-indicateurs aux suivis mis en place par les autorités et les acteurs locaux de l’environnement (provinces, aquarium de Nouméa, UNC) pour suivre en routine l’état de santé des écosystèmes. Actuellement deux types de suivis sont utilisés : le Réseau d’observation des récifs coralliens (RORC) et le Global Coral Reef Monitoring Network (GCRMN).

12 récifs à la loupe

En février 2013, l’équipe francoaméricaine, composée de trois chercheurs, d’un biologiste et de marins-plongeurs de l’IRD, est retournée sur les 6 récifs barrières et les 6 récifs côtiers étudiés en 2010 et répartis du nord au sud du lagon néocalédonien, sous influence océanique ou terrigène. En 2010, 23 types de lésions-maladies ont été observés et concernaient 14 genres coralliens. Bien que présentes sur tous les sites, les maladies coralliennes n’étaient pas très abondantes, indiquant une bonne santé relative des récifs étudiés. Les deux maladies les plus communément observées étaient le « white syndrome » sur les coraux branchus du genre Acropora, et les anomalies de croissance chez les coraux massifs du genre Porites.

Un consortium de taille

L’IRD et le bureau d’études en environnement Biocénose marine SARL collaborent en Nouvelle-Calédonie dans le cadre du projet Coral Disease, coordonné par Aline Tribollet (chargée de recherche à l’IRD), en partenariat avec deux instituts de recherche d’Hawaii (HIMB et USGS). Le projet a débuté en 2010 avec un financement Coral Reef Initiative of South Pacific (CRISP) et se poursuit en 2013 avec un financement du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie dans le cadre du programme Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor).

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publi-reportage

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Elektros, des solutions d’énergie innovantes Créée en 2010, la société Elektros Engineering a fait des énergies renouvelables son cheval de bataille. De l’éolienne verticale aux panneaux solaires, en passant par les leds nouvelle génération, l’enseigne propose un large éventail d’installations électriques innovantes à économie d’énergie.

Détenue par cinq actionnaires, dont le directeur Patrice de Saint-Martin, l’entreprise Elektros Engineering est une filiale d’Eurapac Company. Depuis 25 ans, ce groupe basé en Nouvelle-Calédonie et en Chine travaille en lien étroit avec des usines taïwanaises, chinoises et japonaises spécialisées dans les produits de haute technologie. Basée à Normandie,

Elektros Engineering répond aux besoins des particuliers, petites et moyennes entreprises de tous secteurs d’activité, ainsi qu’aux collectivités et administrations. Via son dock de 500 m2, elle fournit des solutions d’éclairage, d’électricité et de réseaux d’eau potable basées sur des systèmes entièrement écologiques.

Le soleil, source d’énergie

Produire son électricité grâce à l’énergie solaire, c’est ce que propose Elektros Engineering via l’installation de panneaux solaires d’une puissance de 35 à 300 watts. Choisis en monocristallin, ils possèdent une très forte rentabilité de production. Grâce à l’électricité stockée via un système de batteries, les panneaux solaires sont des solutions économiques et écologiques aux chantiers éloignés, aux bateaux ou aux habitations isolées. L’installation est confiée à deux techniciens spécialisés de la société Sun Power. Confiante dans la qualité de ses produits, la société assure une garantie des panneaux solaires durant 25 ans en delà de 80 % de leur capacité de production.

Une éolienne verticale

À la pointe de la technologie, Elektros Engineering propose une éolienne

verticale produisant de 300 à 3000 W/H. Sa forme innovante permet de fonctionner dès cinq nœuds (2,5 mètres seconde). Elle s’adapte également à diverses configurations de terrains emmagasinant tant les vents ascendants que descendants. Anticyclonique, il n’est pas nécessaire de la coucher en cas de fortes turbulences météorologiques. À noter que chaque modèle est équipé de batteries entièrement recyclables, offrant une autonomie totale.

Un service sans faille

Dotée d’une grande réactivité, l’entreprise assure une prise en compte rapide des demandes des clients, de la Grande Terre ou des îles Loyauté. Avant chaque installation, un prédiagnostic gratuit sur site est proposé. Prises de vues, repérages et études du terrain permettent de définir les solutions les plus adaptées. L’installation des équipements sur place est complètement prise en charge. Conseils et service sont la philosophie de cette société en pleine croissance qui envisage de futures collaborations avec les sociétés minières calédoniennes mais aussi avec les pays de la zone Pacifique comme le Vanuatu, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française.

Elektros Engineering - 8 rue G. Mourin - ZI Normandie - Nouméa - Tél. : 466 926 - GSM : 742 355 60


© Eric Aubry - Province nord

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Une étude sur

les mangroves Financée par le CNRT, l’étude sur les mangroves menée par Cyril Marchand de l’IRD et Rémi Andréoli de l’entreprise Bluecham va permettre une observation satellite à très haute résolution de la mangrove, de son comportement et de son suivi dans le milieu minier de la Nouvelle-Calédonie. C’est lors d’une conférence dans le cadre du séminaire scientifique « Mangrove de demain » qui s’est déroulé le 14 décembre 2012, que ces passionnés ont présenté le résultat de leur étude. Par Damien Chaillot

Suivi satellitaire, données de terrain, analyses sédimentaires, photographies, de novembre 2010 à juin 2012, l’étude de la mangrove n’a jamais été poussée aussi loin. Si c’est une première au niveau mondial,

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une telle étude a pour vocation d’être répétée, cette analyse sur le territoire calédonien ayant pour but de démontrer la qualité des résultats produits pas un tel travail.

Une étude à la pointe de la technologie.

En combinant les données de 3 satellites permettant un cartographie de très grande précision (entre 91 et 97 % d’exactitude) et des instruments


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© Elisabeth Auplat

mangroves se développaient différemment en fonction de leur exposition à l’eau et de la quantité de sel contenu dans les tannes, ces zones de terres marécageuses saturées en sel dont est composé le célèbre cœur de Voh par exemple. Ayant déterminé l’impact de la salinité de l’eau et du sol sur la mangrove calédonienne, l’étude des sols a également permis de mettre en avant un fait étonnant, découverte

partagée avec leurs homologues australiens présents à la conférence : les sédiments du sol se tassent d’une profondeur de 2 cm, avant et après l’arrivée de la marée. Une propriété du sol encore inexpliquée sur laquelle les scientifiques ont échangé longuement à la fin de la conférence, et qui promet encore quelques surprises aux scientifiques lors de leurs futures études !

© DR

de mesure sur le terrain, les scientifiques en charge du projet ont pu parvenir à des résultats intéressants et précis quant à l’étude de la mangrove. Des résultats suivis de très près par la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou le Viêt Nam, principaux lieux d’études de la mangrove, la qualité des résultats ayant permis de déterminer une marche à suivre pour toutes les études futures sur site. De 2010 à 2012, l’équipe de recherche a ainsi pu produire des résultats précis concernant l’impact de l’eau – salinité, température et hauteur d’eau –, de la terre – apport sédimentaire, hauteur de sol, composition –, et de la mangrove en elle-même – type de mangrove, renouvellement et acclimatation, densité et volume de tanne.

Des résultats probants.

La baie de Vavouto ayant été choisie comme lieu d’étude, l’équipe a identifié plusieurs types de mangrove répartis en zones distinctes et parfois mixtes : Aviconnia et Rhizophora. Ils ont découvert que certaines

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Xstrata,

cap vers la RSE Axe clé de sa stratégie, la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) fait partie des priorités affichées par Xstrata Nouvelle-Calédonie. Sylvain Capo, chef des programmes environnementaux nous éclaire sur cette démarche. Par Damien Chaillot – Photo Patrick Chalas

NC Nickel : Quelle est la stratégie du groupe Xstrata Nickel en matière de politique environnementale ? Sylvain Capo : Avec la création d’un bureau en Nouvelle-Calédonie, notre stratégie consiste à créer des programmes, lancer des initiatives, mener des actions de RSE, non seulement dans le domaine environnemental, mais aussi sur des aspects culturels et éducatifs. Nous souhaitons ancrer durablement notre activité sur le territoire dans le respect des réalités locales. L’enjeu est de développer des actions pertinentes et viables qui sont profitables à Koniambo Nickel dont nous sommes actionnaires, aux entreprises minières en général, et au final à tout le pays. Quels sont les thèmes environnementaux choisis dans le cadre de la RSE ? Les thématiques ont été choisies en fonction des grandes priorités et domaines d’application liés à l’exploitation minière ou aux richesses néo-calédoniennes. Trois axes ont été retenus : la capture du CO2, la biodiversité marine et terrestre, l’amiante environnemental. Pourquoi ces thèmes ? Concernant la capture du CO2, ce thème est en lien direct avec

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les procédés utilisés à Koniambo. Nos actions s’inscrivent autour de l’innovation, selon deux axes. Le premier concerne la mangrove. Nous avons signé une convention avec l’université de la Nouvelle-Calédonie

« Trois axes ont été retenus : la capture du CO2, la biodiversité marine et terrestre, l’amiante environnemental.» et l’IRD, d’un montant d’environ 20 millions de francs sur deux ans et demi, pour étudier la capacité de la mangrove à capter le CO2. Elle permet de financer un postdoctorat, l’achat de matériel, la mise en place d’un observatoire à l’échelle du bassin Pacifique de la mangrove et des changements climatiques. Le deuxième concerne les microalgues. C’est un projet auquel nous croyons, car nos collègues de Xstrata Alloy (alliage), en Afrique du Sud, ont réussi

à cultiver des algues en captant le CO2 d’une fonderie. Ici, c’est un programme de recherche important et innovant, qui va se mettre en place par le biais d’une convention avec l’Adecal, avec l’appui technique de l’Ifremer. Concernant la biodiversité, la Nouvelle-Calédonie étant classée au patrimoine mondial de l’Unesco, nous avons le devoir d’apporter notre soutien financier. Quatre conventions sont en cours. Une première, avec l’aquarium des Lagons, dans le cadre du RORC (Réseau d’observation des récifs coralliens), doit permettre le financement de stations supplémentaires de suivi de la santé du lagon pendant deux ans. Une deuxième avec l’IAC, d’environ 10 millions de francs, permet le financement d’un poste d’ingénieur, pendant un an, qui a pour mission d’étudier la capacité de germination des graines et leur dissémination via les corridors écologiques. Enfin, deux aides de 1,5 million de francs chacune ont été versées à deux associations de la côte Est, spécialement créées pour assurer la gestion d’aires marines protégées de la province Nord et menant des actions de protection de la biodiversité. Concernant l’amiante environnemental, c’est un problème de santé publique. Nos objectifs sont multiples. Une convention est en place avec l’UNC, d’un montant de plus de


mines vertes

N°4

Un document de référence

30 millions de francs sur 3 ans. Elle a permis de recruter une jeune ingénieurephysicienne et de financer une étude visant à caractériser les conditions environnementales favorisant la transformation d’un minéral en fibres volatiles. Par ailleurs, nous souhaitons aider le territoire à se doter d’une plateforme technique d’excellence qui serait en partie financée par le futur Pôle de recherche d’excellence scientifique et

d’innovation de Nouvelle-Calédonie (Presica*). Nous avons déjà financé avec l’IRD un appareil de pointe d’environ 9 millions de francs. À terme, l’objectif serait de mettre en place une chaire minéralogique sur le territoire. * Presica : association qui réunit 5 organismes de recherche néo-calédoniens : UNC, IRD, Ifremer, BRGM, IAC.

En juillet dernier, Xstrata a signé une proposition de partenariat stratégique sur 3 ans (20122015) avec le futur Presica. Les acteurs y adhérent par le biais de conventions. Le CNRT Nickel et le GOPS (Grand Observatoire du Pacifique Sud) y sont également associés. Ce document de référence prévoit la mise à jour d’un observatoire socioéconomique, véritable outil d’aide à la décision pour les politiques publiques, mairies, coutumiers ou encore entreprises.(Ifrecor).

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N°4

glossaire

Parlez-vous

le langage minier ?

Ce mois-ci encore, NC Nickel vous propose … Textes Marie Jeanne Stevaux, photos Patrick Chalas

Une laverie, quèsaco ?

Il s’agit d’une unité de traitement permettant de trier par sélection mécanique les grains riches en nickel des stériles. Cette technique est utilisée notamment par la SLN sur ses sites de Tiébaghi et de Népoui, dans le Nord.

A propos du SLN25®

Le SLN25® est un ferronickel en granules fabriqué à l’usine SLN de Doniambo. Prévu pour l’addition en continu de quantités de ferronickel dans les fours à arc, il permet d’obtenir des aciers inoxydables d’excellente qualité.

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Des bijoux nickel

Utilisé avec de l’or, le nickel et le cuivre offrent une meilleure tenue mécanique ainsi que des couleurs originales. Ainsi, en alliant cuivre, nickel et or, on obtient de l’or jaune ou rosé. En revanche, or et nickel donnent de l’or blanc.


glossaire

N°4

Pièces de monnaie

L’une des utilisations du cupronickel, alliage de cuivre et de nickel, est la fabrication de pièces de monnaie : le célèbre « Knife-coin » chinois, la pièce vingt centimes suisse ainsi que les pièces de un et deux euros en contiennent.

Nickel chrome

L’expression « nickel chrome » qui fait référence à la propreté puise son origine… dans les soins dentaires. En effet, utilisé pour les prothèses, l’alliage résiste à l’oxydation, il ne rouille pas et reste, de ce fait, extrêmement propre.

Le saviez-vous ?

Pour les couples mariés, à chaque année correspond un nom de noces. Si le coton symbolise la première année, l’argent les 25 ans et l’or les 50 ans, les noces de nickel, quant à elles, se situent entre les deux, avec 28 ans de mariage.

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N°4

Stemer-Composite : leader sur le marché calédonien La société Stemer-Composite, fondée en 2009, est spécialisée dans la tuyauterie industrielle. Depuis plus de vingt ans, Stemer SARL et Stemer-Composite interviennent sur les sites miniers et industriels avec efficacité, professionnalisme et respect de l’environnement. Stemer SARL a été créée il y a plus de vingt ans par Christophe Ringuenoire, qui s’est ensuite associé à Alain Gobber en 2002. En 2009, l’entreprise Stemer-Composite voit le jour, s’attachant uniquement à la tuyauterie plastique et fibre de verre. La société intervient essentiellement sur les sites industriels miniers et compte parmi ses principaux clients Vale NC et KNS.

Tuyauteur industriel : le cœur de métier

Stemer-Composite réunit 45 salariés, tous en contrat à durée indéterminée. L’équipe se compose de 3 responsables de site, 2 chimistes/ responsables qualité, 1 ingénieur matériau composite, 1 ingénieur maintenance, 5 chefs de chantier, 6 chefs d’équipe et 28 tuyauteurs. Les employés, tous régulièrement formés en tuyauterie industrielle et qualifiés pour le procédé FRP (fibre de verre renforcée plastique), s’engagent ainsi avec leurs clients sur le long terme. Stemer-Composite réalise l’étude et la modification de réseaux neufs ou

déjà existants. Grâce à son bureau des méthodes, l’entreprise emploie des procédures prouvées et validées par des organismes certifiés (Apave ou Veritas par exemple) dans le cadre des différentes normes imposées par le client. Par ailleurs, deux laboratoires transportables sont utilisés selon les besoins.

Stemer-Composite travaille également sur le chantier de l’usine du Nord depuis 2010. Elle a en effet réalisé les réseaux de la centrale électrique et continue aujourd’hui à installer les réseaux divers. Stemer-Composite réalise par ailleurs des missions ponctuelles et planifiées au sein de l’usine Ambatovy à Madagascar.

Vale NC et KNS : deux partenariats pérennes

Savoir-faire et qualité environnementale

Stemer SARL participe au projet de l’usine du Sud depuis dix ans. En partenariat avec Vinci Grand Projet, elle réalise les réseaux enterrés en PEDH (polyéthylène haute densité). L’entreprise a commencé par installer l’ensemble des réseaux enterrés. Durant deux ans et demi, ce ne sont pas moins de 120 kilomètres de tuyaux qui sont mis en place. Elle s’est ensuite spécialisée dans la fibre de verre et a signé avec l’industriel un premier contrat de maintenance en 2008. Leur collaboration devrait perdurer bien au-delà de la mise en production de l’usine.

La protection de l’environnement est au cœur de tous les travaux de StemerComposite. Chaque revêtement ou raccordement utilisé est en effet anticorrosion. L’entreprise procède à tous les tests hydrauliques de ses tuyaux avec un département qualité chargé de faire respecter et appliquer les règles environnementales. De plus, grâce à son partenariat avec un fabricant néo-zélandais de résine (la société FGI & AM Composite), Stemer-Composite dispose d’un suivi et d’une traçabilité sur la qualité des produits et un contrôle rigoureux des matières.

Stemer Composite - 4 rue Henri Simonin, Ducos - Tél. : 23 80 40 - Fax : 23 80 41 - stemercomposite@stemercomposite.nc Métiers, formations et emplois de l’industrie métallurgique

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N°4

La

Mutuelle du Nickel,

toujours plus proche de vous

Rééquilibrer l’offre de soins et proposer des services de proximité. Deux objectifs atteints par la Mutuelle du nickel avec l’inauguration en novembre dernier de la Maison de la mutualité à Koné. Retour sur la carte d’identité de cette infrastructure unique sur le territoire. Face à l’accroissement de la population de la zone VKP (Voh-KonéPouembout) depuis ces dernières années, la Mutuelle du nickel a lancé un projet d’envergure afin de proposer à ses quelque 7 500 adhérents actuels le même accès aux soins dentaires, optiques ou médicaux dans le Nord et le Sud de la Grande Terre. Il faut savoir que la Mutuelle du nickel couvre les salariés et retraités de trois grands secteurs de l’économie calédonienne : la métallurgie, les mines et l’énergie. Près de 2000 salariés de KNS, de la SLN ou d’Enercal sont directement concernés sur la zone.

Un chantier de taille

Réalisée par l’architecte Jean-Marc Thihmana du cabinet MMW Architecture, la Maison de la mutualité est le fruit d’un an de chantier avec pour seul maître d’ouvrage la Mutuelle du nickel. Le coût total de la structure s’élève à 300 millions de francs CFP dont 250 millions liés à la construction des bâtiments. Ouverte à tous les adhérents de la région, 20 000

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visites sont attendues chaque année à la Maison de la mutualité.

Multiservices médicaux

La particularité de cette nouvelle infrastructure médicale est d’héberger en son sein deux cabinets dentaires, un cabinet d’ophtalmologie, un cabinet médical et un magasin Opticiens mutualistes. À noter qu’un local est loué par une psychologue du privé. Ces services vont venir étoffer l’offre trop petite ou inexistante en province Nord. En effet, il n’y avait pas de cabinet d’ophtalmologie et un manque de cabinets dentaires se faisait ressentir. De même, un seul opticien est implanté à Koné.

Mutualiser

D’autre part, la Maison de la mutualité devient la première agence commune des mutuelles du pays avec la présence des trois autres mutuelles du territoire, à savoir la Mutuelle des fonctionnaires, du commerce et enfin celle des patentés et libéraux (MPL). Deux d’entre elles seulement étaient

présentes auparavant dans le Nord. La mutualisation des moyens permet ainsi un double gain : réaliser des économies et répondre aux attentes des adhérents résidant en province Nord.

La Mutuelle du nickel, en bref…

Créée en septembre 1969, la Mutuelle du nickel est née d’un conflit social qui a éclaté à la SLN au sujet de la sauvegarde de trois emplois. Les organisations syndicales ont alors obtenu la création de la première mutuelle du territoire. C’est ainsi que la Société mutualiste du personnel de la SLN a vu le jour. Longtemps appelée la « Mutuelle SLN », la Mutuelle du nickel a depuis les années 2000 élargi son activité à toute la branche du nickel via des accords conventionnels. Depuis, toutes les entreprises du secteur de la métallurgie, de la mine et des métiers satellites adhérent à la Mutuelle du nickel. Autrement dit : 20 000 ayants droit, 50 emplois et 1,5 milliard de francs de chiffre d’affaires.

La Maison de la mutualité - Lot. Les Cassis - 295 avenue de Teari - BP 650 - 98 860 Koné - Tél. : 47 36 67 Ouvert du lundi au vendredi


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UCI : une solution innovante en matière de découpe de matériaux Depuis mai 2012, la jeune société UCI propose une activité innovante sur le territoire, la découpe au jet d’eau. Cette technique éprouvée permet de découper tous les types de matériaux comme les métaux, les bois, les pierres ou les plastiques en vue de produire des éléments industriels, des objets de décoration, du mobilier… Elle fonctionne sur un principe simple : un jet d’eau sous très forte pression, auquel on ajoute un abrasif entièrement naturel et sans rejets polluants, l’almandine, est projeté directement sur le produit à découper, et cela sans traitement préalable de celui-ci.

Historique de la société

UCI est une entreprise familiale, fondée par Cyril Troncy, un jeune Calédonien de 30 ans. Après avoir obtenu un BTS Conception des produits industriels (CPI) à Chambéry, région à forte tradition industrielle, il a travaillé dans différents métiers de l’industrie : sur le « terrain », en atelier, dessin industriel, conception assistée par ordinateur (CAO). Il a également officié localement dans un bureau d’études en voirie et réseaux divers (VRD). Cette expérience lui permet d’avoir une vision globale de son métier et une vraie polyvalence dans la gestion des différentes étapes de production : conception, maintenance, usinage… au service de la satisfaction de ses clients.

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Une entreprise réactive et impliquée pour ses clients

Cette entreprise, située dans la zone industrielle de Numbo à Ducos, propose les services d’une petite unité de production, innovante, flexible et réactive qui sait s’adapter aux commandes et besoins de ses clients. Cela sous le contrôle constant de son gérant, présent à toutes les étapes du processus de fabrication. Cette réactivité s’exprime également par l’absence d’intermédiaire lors de la commande et par une communication directe avec un interlocuteur à même de saisir les contraintes techniques du client et d’y apporter des solutions pratiques. UCI fait aussi preuve d’une disponibilité maximale pour les commandes en urgence.

UCI a pour vocation de s’adresser, en tant que sous-traitant ou concepteur, à différentes cibles de clientèles : les entreprises et industries minières, de métallerie-chaudronnerie, les usines et les artisans mais également les particuliers. Parmi ses clients, on peut citer Socométal NC, BRS Soudure et la Sofinor (SMSP). Pour cette dernière, UCI a découpé des parebattages de remorqueurs, à partir de pneus d’avion, impossibles à réaliser avec ce degré de finition et de qualité au chalumeau, développant pour l’occasion un dispositif permettant la découpe à 1,20 m au dessus de la table. Par ailleurs, UCI est également importateur et représentant officiel du VacLift, un système de manutention par ventouse.


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Un investissement constant et une technique innovante

Bénéficiant d’un investissement global de 35 millions de francs, UCI dispose d’un matériel de pointe pour répondre aux attentes de ses clients. Le centre d’usinage au jet d’eau OMAX 80160 propulse un jet d’eau à 4000 bars, à une vitesse d’écoulement à Mach 3, sur les matériaux à découper. La société possède également un dispositif australien innovant de manutention par ventouse : le VacLift pour déposer les matériaux sur la table de découpe. Cette technologie de préhension laisse indemnes les surfaces des pièces manipulées.

Afin de poursuivre cette politique innovante pour le territoire, UCI a récemment investi dans une TiltA-Jet : tête de découpe à correction dynamique. Elle va permettre d’améliorer la précision de la découpe. En effet, de par sa précision, elle va améliorer la qualité de la finition des différents produits fabriqués, sur lesquels des opérations intermédiaires ne seront plus nécessaires. Ce nouveau procédé industriel induit donc une réduction des coûts et un gain de temps pour le client dans la fabrication de pièces industrielles car il permet de supprimer les étapes de post-traitement lors du processus industriel.

Un processus de production, d’usinage et de conception bien maîtrisé Les quatre étapes classiques du processus de production chez UCI

sont les suivantes. En premier lieu, la commande, habituellement un dessin industriel, est réceptionnée sous forme de fichier numérique. Puis, le dessin fourni par le client est étalonné, repris et programmé sur le logiciel de découpe. Ensuite, UCI procède à la découpe par jet d’eau proprement dite des différents matériaux, dans le respect absolu des spécifications indiquées. Enfin, selon les cas, une livraison est possible. Pour le travail de conception, UCI a une démarche de dialogue et de proposition envers ses clients. Pour la production unitaire, un modèle réalisable est proposé en fonction des idées du commanditaire ou d’un croquis. Le savoir-faire de la société en matière d’ajustement de pièces et d’assemblage, y compris à partir de différents types de matériaux, est une composante essentielle de ce travail. Pour la production en série, UCI réalise les calepinages et propose une gamme d’usinage, pour exploiter au mieux la matière première et minimiser les pertes, tout en raccourcissant les délais.

matières les plus fragiles sont très réduits lors de l’usinage. Par rapport aux modes de découpes classiques (laser, plasma, chalumeau…), cette découpe se fait à froid. Comme les pièces ne chauffent pas, il n’y a pas de risque de déformation des métaux et aucun risque de modifications de la structure moléculaire des métaux. Et de manière générale, il n’y a pas de risque de combustion des matériaux. De plus, sa grande précision et ses caractéristiques techniques spécifiques, optimisées par le savoirfaire de la société, permettent une exploitation maximale de la matière première et une diminution des pertes dans les chutes. Enfin, ce mode de découpe est rapide et présente une finition de meilleure qualité que les modes de découpe classiques.

Les avantages par rapport aux autres modes de découpe

La découpe au jet d’eau est aussi très polyvalente car elle permet de découper tous les matériaux y compris les plus durs, et cela sans perte de précision, dans la mesure où il n’y a pas de contact direct entre la pièce à couper et l’outil coupant. Grâce à cela, les risques de cassure pour les

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