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Nouvelle-Calédonie Trafic maritime 2014 : 5.142.855 Tonnes
d’outre-mer
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Portraits > 18 à 19 Noella Poemate : L'écriture en toile de fond
Infos > 6 à 14 - Koné : Le RSMA installé en centre-ville - Devenez gardien d'oiseaux - Jeux intercommunaux toujours plus fréquentés - NC TV a soufflé sa première bougie - Le coeur solaire de Pouembout battra cette année - Biopac, un écoconcept local - De l'eau pour tous à Ouégoa - Le BTP recrute - La présence judiciaire renforcée - UNC / VKP : Promesse d'une signature - Forum de l'insertion : Une première à Koné - La base nautique est ouverte - Toute l'histoire de Voh - PUD de Voh : Soumettez vos doléances
Formation > 16 à 17 EMI : L'école des artistes
Développement > 20 à 29 - La dynamique de VKP - Et si on enseignait autrement - Nord Avenir : Le bras financier de la Province nord - Chantier solidarité : Des jeunes au Cambodge
Santé > 32 à 33 Hôpital de Koné : Les travaux sont lancés
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Social > 34 à 35
Culture > 55 à 61 - Poémie : Là où les cultures convergent - Festival des arts du pays : Une corbeille d'artistes
Mines > 40 à 45
- KNS : Des femmes engagées - RSMA : La section mine se féminise - SLN : Quelles retombées pour le Nord ?
Histoire > 63
Lapita : On creuse à Foué, enfin !
Sport et loisirs > 49 à 53 - On est Raid du Nord ! - Coup d'ouest bienfaisant à Koné - Le rugby au féminin
Calendrier > 64 à 65 Événements 2015 locaux - nationaux -internationaux ISSN Dépôt légal : 1962-994x Directeur de publication : International Concept Pacifique / Rédactrice en chef : Isabelle Lurton / Secrétariat de rédaction : isabellelurton@yahoo.fr Rédaction : Claudine Quéré, Aurélie Cornec / Photographie de couverture : Claudine Quéré / Correction : Point virgule / Maquette & mise en page : L'Haridon Christelle / Régie publicitaire : ICP 16 rue d’Austerlitz - BP 4763 - 98 847 Nouméa Cedex - Tél. 24 35 20 - Fax 27 70 52 - E-mail : acp@lagoon.nc E-mail : acp.pao@lagoon.nc / Attaché commercial : Daniel Amar 78 22 41 - 24 35 20 / Impression Artypo
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Un statut pour les familles d'accueil
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Infos
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Koné
Le RSMA installé en centre-ville Dans l'immeuble Henriot logent dorénavant le Régiment de service militaire adapté (RSMA), Cap emploi et la Mission locale d’insertion des jeunes du Nord (MLIJ). Les responsables d’antenne ont scellé leurs engagements réciproques en faveur de l’insertion socioprofessionnelle par la signature de conventions. Le directeur de l'agence pour l'emploi, Karaïniâ
Mereatu a validé le projet. Pierre Bhoiguivi, directeur de la MLIJ, a signé lui aussi. « L'emploi aux jeunes est essentiel, il faut travailler ensemble vers cet objectif », a-t-il souligné. Gilles Nahiet, président du CA Cap emploi a rappelé l'engagement de la Province nord en ce sens, et l'honneur de signer un partenariat avec le RSMA. « C'est une reconnaissance d’être là, et une
avancée réelle de notre mission », a tenu à préciser le lieutenant-colonel Jérôme Petitcol. Proches des agences intérimaires partenaires, les bureaux ainsi réunis offrent un lieu unique au recrutement. « Un bureau, vitrine de l’engagement du RSMA auprès des jeunes. » Une permanence est ouverte chaque jeudi au rez-dechaussée de l’immeuble Henriot.
Devenez gardien Jeux intercommunaux Toujours plus d'oiseaux fréquentés
Le programme de suivi des populations d’oiseaux terrestres de Nouvelle-Calédonie, STOT-NC, a été lancé par la SCO (Société calédonienne d’ornithologie) en 2010. Il consiste à compter les oiseaux terrestres selon un protocole standardisé, à travers tout le territoire, grâce à l’implication d’un réseau de bénévoles formés. L’objectif est d’obtenir des indicateurs de santé des populations d’oiseaux terrestres, de mieux les protéger sur le long terme. Afin de constituer un réseau de bénévoles, la SCO propose depuis quatre ans des formations à l’identification (visuelle et auditive) des oiseaux. Elles sont gratuites et ouvertes à tous, quel que soit le niveau de connaissance. Il est indispensable d’avoir une bonne dose de motivation et de passion pour la nature calédonienne et d’assurer les suivis sur trois années consécutives, minimum. À l’issue de la formation, chaque stagiaire devient « gardien » d’un carré de 2 km de côté, sur lequel il réalisera annuellement 10 points d’écoute. Par ailleurs, la SCO relance un appel à bénévole pour ses deux programmes de science participatifs : STOT-NC et Prospection Cagou. De nouvelles formations sont proposées en province Nord (Poindimié et Voh) et en province Sud (Nouméa). Pour le programme lié aux cagous, de nouveaux secteurs de prospection seront ouverts.
Le Comité provincial Nord sport et loisirs a révélé, en mars, son bilan et les projets en cours. « C’est une année positive, explique Ludovic Piquet, directeur du CPNSL, 15 communes sur 17 ont participé aux jeux. Certaines ont décentralisé les journées en tribu, une manière originale de rencontrer un public différent. » Côté fréquentation, l’engouement pour les jeux intercommunaux (JIC), qui fêtaient leur 14e anniversaire, reste de mise : 93 participants supplémentaires se sont inscrits en 2014, soit 3 543 compétiteurs au total. Et 13 communes ont organisé des jeux inter-tribus. Côté financier, le budget initial des JIC 2014 était de 20,8 millions de francs, mais les dépenses réelles se sont montées à 20,4 millions, soit un reliquat positif pour 2015 de près de 400 000 francs. Quant à la logistique, 6,4 millions de francs de subventions ont été attribués, les dépenses réelles ont atteint 2,4 millions. Il a été décidé que 180 000 francs seraient redistribués à chacune des communes. La mise en place d'une charte visant à améliorer l'événement sera discutée prochainement. Elle devrait rappeler aux organisateurs leurs droits et obligations respectives.
Antenne Nord-Voh : 42 58 04 - Antenne Sud-Nouméa : 23 33 42
NC TV a soufflé sa première bougie En décembre dernier, la chaîne de télévision NC TV fêtait sa première année d’existence. La chaîne produit notamment une émission de 1 h 30 chaque jour, La quotidienne, qui propose aux téléspectateurs calédoniens des reportages courts, de six à huit minutes, traitant de sujets divers comme l’emploi, la culture, la santé, le patrimoine, la science ou encore le jar-
dinage et la cuisine. En une année, le plateau de La quotidienne a reçu 250 invités et diffusé 800 reportages. Les 22 journalistes de NC TV réalisent par ailleurs des magazines de 26 minutes, diffusés deux fois par mois. Ces reportages traitent de quatre thèmes récurrents : l’environnement, le lagon, le patrimoine et la recherche. À la fin du mois de novembre dernier, la chaîne
diffusait par ailleurs son tout premier documentaire de 52 minutes. Produit localement, le reportage intitulé « Une usine et des hommes » retrace l’histoire de la construction de l’usine du Nord pendant trois ans. D’autres documentaires de ce format devraient être réalisés en 2015.
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Le coeur solaire de Pouembout battra cette année La première ferme photovoltaïque de la Province nord va bientôt voir le jour. Implantée en forme de cœur sur le plateau de Tiea à Pouembout, la centrale photovoltaïque de 2 MW devrait produire environ 3 000 mégawatts heure/an. Ce projet de 640 millions de francs CFP
servira notamment à alimenter en électricité les entreprises et les particuliers de la zone VKP. Les travaux de construction réalisés par la société Ambi Energy ont démarré en janvier dernier. Si les conditions météorologiques sont favorables, la livraison finale est prévue pour la fin du
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Biopac, un écoconcept local
mois de juin 2015. Les cinq hectares que représente le site seront tondus le plus naturellement du monde par des moutons appartenant à un éleveur voisin de la future ferme photovoltaïque. Une solution entièrement écologique encore jamais vue en Nouvelle-Calédonie.
Professionnel doté d’un sens aigu de l’éthique, Franck Arroyas a ouvert le magasin Biopac Nord, à Koumac, en 2013. Il fabrique des solutions nettoyantes à faible impact environnemental qui se dégradent à plus de 90 % dans la nature. « Nos produits sont conçus avec un maximum de matières premières dont les principes actifs biologiques accélèrent le phénomène de biodégradation, signale-t-il. Les emballages sont entièrement recyclables, les fûts consignés. Nous travaillons sous contrôle, aux normes légales. En métropole, les chimistes du groupe font des analyses. Tout est très encadré. » L’ensemble des instances a donné son aval, comme la Province nord qui soutient les procédés d’avenir performants. Depuis son atelier, Franck Arroyas met en bouteille les différentes compositions qu’il n’a de cesse d’améliorer. « L’eau et des ingrédients naturels sont la base de nos détergents. Il n’y a pas de supports gras, gazeux ou inflammables. » Le gérant y ajoute encore des concentrés naturels et des huiles essentielles. Tant pour le domicile, les piscines, les voitures, que pour le bureau, la liste des produits comporte plus de 120 références à des prix abordables. Des fiches techniques d’utilisation et de sécurité, et un catalogue du concept Biopac (téléchargeable sur le site) sont mis à la disposition des clients. « Je leur offre des échantillons pour trouver la meilleure réponse à leur besoin. On engage une vraie responsabilité dans nos produits. » Biopac Nord - ZI Kokondo - Tél. : 47 39 18 www.biopacnord.nc
De l'eau pour tous à Ouégoa
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La commune de Ouégoa a mis en place un véritable programme d’amélioration de ses réseaux d’eau depuis cinq ans. Stéphane Wahio, le maire, et Félix Wimanik, coutumier de la région, ont officiellement inauguré, le 17 octobre 2014, le réseau d’adduction en eau potable (AEP) de la tribu de Téméline, la dernière du Nord à ne pas être raccordée. Les élus, employés municipaux et représentants du cabinet d’études NC Agripole, se sont rendus à 45 kilomètres de Ouégoa, pour raccorder les habitations des familles. Les travaux d’adduction en eau potable ont été réalisés pour desservir sept maisons principales, soit 1 500 mètres de conduits. Un autre programme est en cours à la tribu de Bondé, avec le renforcement de la conduite déjà existante depuis le captage de Paala jusqu’au réservoir de Waredi. La première tranche Tendé-Bondé est en cours de finition. L’originalité de cette opération, menée par la municipalité, soutenue par la Province nord et l’État, dans le cadre des contrats de développement, réside dans la construction d’un réseau séparé entre celui de l'eau brute pour l’agriculture, et celui de l'eau traitée pour les habitations. Elle se situe aussi dans la mise en place de deux tarifications distinctes, celle de l’eau agricole gérée par l’association des utilisateurs et facturée par la mairie, et la tarification à usage domestique progressive. Une démarche difficile à mettre en place mais générant une économie certaine qui évitera le gaspillage d’un bien précieux et permettra à tous d’avoir de l’eau durablement.
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Le BTP recrute La journée organisée par les équipes de Cap Emploi, en mars, pour un recrutement massif dans le secteur du BTP, se voulait productive. Elle a remporté un franc succès avec 611 visiteurs. Dès l’ouverture des portes de la salle Pitiri, à Koné, le public a pu consulter les offres d’emploi et rencontrer les professionnels du Nord et du Sud*. « La présence des 16 employeurs qui nous ont manifesté leur confiance, c’est encourageant », ont expliqué Emmanuel Beounde, chargé de mission à Cap Emploi et Geneviève Onry, chef d’agence. Compte tenu du développement particulier de la zone VKP, et des besoins en équipement et en
La présence judiciaire renforcée
infrastructures sur l’ensemble de la région Nord, le secteur du BTP restera très sollicité ces prochaines années. Luc Bataillé, de la cellule Koniambo, en énumère les projets : « L’hôpital de Koné devrait être livré l’an prochain. Une convention vient d’être signée avec l’État pour la construction d’une prison sur la commune, elle verra le jour en 2019. » Maison de l’enfance, collège, centre commercial, cinéma, port de Népoui, réseaux routiers, activités sur le GDPL de Baco, autant d’emplois en devenir. « La Province nord a les moyens de mener à bien ces projets. Ce qui est assez exceptionnel, c’est la lisibilité sur une année complète. »
* Pour la province Sud : SPNS, Cumex, Colas GTNC, SCB, Cegelec, Socalmex, Meating, NSI. Pour la province Nord : SAS Vavouto Le Ben, RSMA, Pirel Nord, Atout+, Manpower, Aboro, NPI, Partners.
UNC/VKP
Promesse d'une signature Paul Néaoutyine et Gaël Lagadec, respectivement président de la Province nord et de l’université de la Nouvelle-Calédonie, ont signé une convention le 13 mai dernier. Objectif : améliorer l’accueil des étudiants du Nord sur le campus de Nouville, mais surtout installer une antenne de l’UNC dans la région. Aujourd’hui, 10 % des 3 200 étudiants inscrits à Nouméa viennent du Nord. L'accord-cadre contient trois axes : formation, recherche et création d’une antenne nord. « La province est là pour mettre en œuvre l’accord de Nouméa, dont un volet concerne la recherche. C'est un pilier de la structuration, du rééquilibrage », a déclaré Paul Néaoutyine. Les domaines de recherche envisagés sont l’environnement, l’eau, la mine, etc. Reste à déterminer l’emplacement du futur établissement, près du lycée agricole de Pouembout ou sur le site de Foué, à Koné. Une enveloppe globale de 450 millions de francs est à prévoir pour l'ouverture des cours en 2018. Made in Nord. © CQ
Une séance de rentrée au tribunal de Koné, comme cela se pratique à Nouméa, ce souhait remontait au 14 octobre 2014. Une décision de nature à participer au positionnement de la section détachée en tant que tribunal de la province Nord. La région comptabilise un peu plus de 11 % des faits constatés sur l’ensemble du pays, et 23 % de la délinquance enregistrée par la gendarmerie. Les chiffres sont stables sur la compagnie de Koné. Les procédures pour infractions de tout ordre ne dérogent cependant pas à un contexte d’alcoolisation massive et de consommation de cannabis. En dépit d’une activité soutenue des forces de l’ordre (+ 20 % en 2014), la région détient le triste record d’une surreprésentation du nombre de tués sur les routes, au regard de son bassin de population, soit 36,4 % des accidents mortels. Concernant les atteintes aux biens, 55 % de mineurs sont impliqués dans des cambriolages, 50 % dans des vols de voiture. Enfin, l’écrasante majorité des faits commis sur des personnes le sont essentiellement dans la sphère familiale. Depuis 2010, le nombre de magistrats et d’agents du greffe a été renforcé. Au 1er janvier 2015, des services rattachés au parquet (exécution des peines, auditions et ordonnances pénales) ont été transférés aux sections. Une signature de convention a confirmé la construction d’un centre pénitentiaire, livré en 2019. Lentement, le renforcement de la présence judiciaire se fait sentir, des postes cruciaux restent néanmoins à pourvoir. Un appel à candidatures a été lancé en 2014 pour le recrutement d’un vice-président en résidence à Koné, mais aucune nomination n'est encore effective. « Évaluer les besoins de la région, créer une véritable juridiction pour apporter une réponse pragmatique et adaptée, tels sont les enjeux de l’audience », a déclaré Claire Lanet, procureur de la République. Si l’éloignement par rapport à Nouméa et la superficie géographique de la province Nord rendent complexe le traitement des procédures et des dossiers, « 67 % des affaires sont tout de même élucidées ».
Les postes pourvus sont donc au nombre de 272 à Koné, 116 à Pouembout et 158 à Voh. Une enquête est actuellement menée par le prestataire Celeco BTP afin de mettre à jour la situation réelle des besoins de la région. Un dynamisme généré par la commande publique, notamment celle de la collectivité provinciale.
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Forum de l'insertion
Une première à Koné L’une des quatre étapes du forum de l’insertion a été organisée en avril dernier, à Koné, par la Mission locale d’insertion des jeunes de la province Nord (MLIJPN), des entreprises et des institutions. Les trois autres étapes sont Houaïlou, Koumac et Touho. La troisième édition qui a eu lieu à Koné est une première pour la commune, plus de 200 participants se sont en effet manifestés. La journée s’est déroulée en deux temps : collecte d’informations auprès des neuf ateliers de professionnels de la formation, de l’emploi, de l’insertion, du métier ; échange avec les acteurs
sur la thématique « ce qui m’a intéressé et est utile à mon orientation ». La MLIJPN, soutenue par les administrations, les organismes publics, les élus, les partenaires sociaux et les autorités coutumières, dispose de deux directions : Poindimié et Koné, et de cinq antennes réparties entre Poindimié (comprenant Touho et Hienghène), Houaïlou (Ponérihouen), Ouégoa (Pouébo), Koumac (Belep, Kaala-Gomen, Poum), Canala (Kouaoua). L’association encourage chaque action qui concourt à l’expression de la jeunesse, à la réalisation du développement, de la culture, de
la santé, des loisirs, de l’habitat. Quant au traditionnel Salon de l’orientation, de la formation et de l’insertion professionnelle (Sofip), il devrait avoir lieu les 7 et 8 juillet (date non confirmée à l’heure où nous mettons sous presse). Les antennes de la MLIJPN : Koumac tél. : 42 83 22 Ouégoa tél. : 42 52 08 Poindimié tél. : 42 55 12 Houaïlou tél. : 42 58 20 Canala tél. : 42 70 82
La base nautique est ouverte Les coutumiers, comme William Boarat, grand chef du district, ainsi que les élus de l’institution provinciale, le représentant de l’État et le maire de Koumac, ont coupé le manou tenu par les élèves de la section voile du collège de Koumac.
La base nautique de Koumac est un exemple des efforts engagés par la collectivité pour le développement des infrastructures sportives. Un projet estimé à 200 millions de francs, dont 150 attribués par l'État. « Nous cherchons une cohérence à l’in-
térieur du territoire. Cet espace semblait essentiel pour un secteur de 9 000 habitants », a déclaré Victor Tutugoro, deuxième viceprésident de l’institution du Nord. Les travaux ont été lancés en juillet 2012 par la Direction des sports et des activités so-
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Après l’implantation des bases nautiques de Hienghène et de Foué (Koné), il ne restait plus qu’à finaliser celle de Koumac. Le ruban de Pandop a été coupé le 22 mai. Le club de voile Les Toiles du Lagon fêtait pour l'occasion ses 35 ans d'existence.
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cio-éducatives (DSASE). Une convention tripartite va lier la commune en charge de la gestion, l’association et la province qui pilote le projet. « C’est un aménagement à vocation intercommunale. L’État est partenaire du rééquilibrage qui tend à rapprocher la qualité de vie des habitants du Nord de ceux de Nouméa. De nombreuses associations sont concernées dans un bassin scolaire important », a déclaré Michel Sallenave, commissaire délégué du Nord. « Grâce à cet équipement, a repris Wilfrid Weiss, le maire de Koumac, l’école de voile va prendre son envol. La base, de par sa situation géographique, servira à la formation et aux stages de sélection. » Un mot de remerciement pour leur investissement a été adressé aux bénévoles et aux parents.
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Toute l'histoire de Voh Le 15 mai, l’Écomusée du café de Voh a remonté le temps lors de la Nuit des musées grâce à la magie du mapping. Il était une fois l’histoire d’un petit village… siennes autour de la mine et des plantations de café ont donné l'occasion de dresser des portraits joués par les aînés et les jeunes du collège de Tiéta. Les intervenants du département de musique traditionnelle et les enfants des ateliers du mercredi ont offert l’hymne du site, Camalé Café. Musiques ancestrales pour illustrer les Javanais dans les champs de café, danse de la cueillette. La troupe de danseurs indonésiens de Nouméa a déroulé un spectacle haut en couleur. Cia I Mevu, de la tribu de Bondé dans le Grand Nord, a enchanté les 400 spectateurs
présents. Les visiteurs ont pu se restaurer grâce à la dynamique association des jeunes de la tribu d’Oundjo, Veca Ong. « Cette soirée était comme un hommage aux 40 ans du Festival Melanesia », a déclaré José Kabar, directeur de l’Écomusée. La mise en exergue de destins hors du commun. © CQ
Guidés par les lumières des enfants de l’Écomusée, les visiteurs ont découvert l’art du mapping, à Voh. Projections de lumière et de vidéos sur les bâtisses du site grâce à Nicolas Mole, le concepteur et Steeve Boanou, le technicien, aux commandes d’un spectacle tout à fait inédit. Téâ Kanaké, premier homme, s’est révélé sous forme de mythes et légendes. « Écoute l’histoire qui sommeille entre les murs de l’Écomusée. Au cœur de la tour et de son enceinte est gravée la mémoire du temps. » L’arrivée des premiers colons mais aussi la présence des femmes kanak et indoné-
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Georges Tidjite, originaire de la tribu de Gatope, est intervenant musical auprès des enfants des tribus. Il est aussi l’auteur et le compositeur de l'hymne de l'Écomusée, Camalé Café. Un titre créé avec l'équipe de l'EMC, les enfants des ateliers du mercredi et les intervenants de l'AFMI. Le CD est en vente à l'EMC.
Mapping sur la maison Debien.
PUD de Voh
Soumettez vos doléances Le PUD (plan d’urbanisme directeur) de la commune de Voh, est actuellement soumis à enquête publique. La presqu’île de Gatope pourrait en effet être classée « zone à urbaniser touristique », une étude est en cours pour le déplacement de la route du littoral. Le centre de Voh étant classé inondable, les zones à urbaniser et à vocation résidentielle sont programmées aux sorties nord et sud de la commune. Chaque zonage fait apparaître des règles particulières. Dans une zone résiden-
tielle, les habitants doivent se raccorder à l’assainissement de leur commune. Il est impossible d'implanter une activité industrielle. Sur une zone dite touristique, les résidences privées sont néanmoins acceptées. Le gouvernement prévoit d’aménager des ronds-points et une route secondaire qui permettrait l'accès aux terrains dont la sortie donne directement sur la RT1. Une voie de contournement est encore affichée à titre indicatif. « Un plan d’aménagement du site doit se faire en concertation avec les
riverains. Nous favorisons la discussion, rien ne sera définitif jusqu'à Noël. Le dossier du PUD devra encore recevoir un accord favorable du commissaire enquêteur, de la commune et de la Province », assure Romuald Diemene, responsable du service urbanisme de la municipalité. Les habitants peuvent bénéficier d'une permanence de la commissaire enquêteur, Catherine Champoussin, à la mairie. Un cahier de doléances est mis à leur disposition.
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Détourer en beauté. Les élèves ont apposé le portrait de la première femme kanak à avoir passé son permis de conduire sur une fresque, au cœur de Koné, qui mêle l’art contemporain aux symboles traditionnels.
EMI L'école des artistes Initier, insérer à travers les métiers du secteur des arts visuels, telle est la force de proposition de l'École du multimédia et de l’image, à Koné. Celle-ci offre aux jeunes des sessions de formation, tremplins à la réalisation de projets personnalisés. Quelles sont les perspectives de l’EMI aujourd’hui ? Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
Fruit d'un projet global, EMI est l’enfant né d’un schéma directeur des arts visuels et d'une réflexion des états généraux de la culture en 2006. Un diagnostic sur les pratiques artistiques et la place de l’art qu'a mené Corinne Delaveuve, chargée de mission, en étroite collaboration avec Albert Sio, directeur provincial de la culture. « Les véritables porteurs sont les 32 artistes du Nord, précise-t-elle humblement. C'est
à travers leurs pratiques et leurs itinéraires singuliers qu'une dynamique est née, sous l'impulsion de Christophe Chalier et le soutien de Patricia Goa, présidente de la commission culture, des sports et des loisirs. »
Formations pour tous
En 2009, les assises de la culture proposent une feuille de route. Une direction se crée,
sous la volonté d’Angie Boehe, présidente de la commission culture. Sur la base d’une structure associative, l'école ouvre ses portes. Un directeur, Yannick Pignot, est recruté. Les programmes s'élaborent pour un public souvent sans qualification : programme d’intérêt provincial, pédagogie différenciée, prise en compte des racines, de l’histoire, ouverture au monde… De nouvelles conventions 2015-2019 sont
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Pascale Gery, en charge de la communication et de la conception visuelle, est elle-même une artiste. Elle a participé à l’exposition L’Art est passage, au centre culturel Pomémie.
Une équipe métissée
La fresque Cohésion sur le mur de la mairie de Koné.
signées sous l’œil de Patrice Godin, élu président. « Les réformes sont portées par un conseil d’administration impliqué dans le maillage culturel du territoire provincial. En ramenant le dispositif au cœur de ces transformations, l’outil s’inscrit dans le développement même de la société calédonienne. »
Déménagement ittera
cole qu Prochainement, l’é centre de du la villa blanche de Baco. Koné pour le GDPL
L’art naît souvent de rencontres improbables. L’équipe de l’EMI est à l’image des couleurs du Nord, un melting-pot de compétences différentes et riches. Yannick Pignot, directeur, est acteur de cet outil provincial. Pascale Gery, chargée de communication, promotion artistique et conception visuelle, est à la base même de l’aventure. Elle participe aux biennales visuelles en 2009 et en 2011 à Poum. Jusqu’en 2012, Yasmine Bokoe-Goin est un membre très engagé au sein de la structure. La Province nord pressentant dès 2013 la montée en puissance de l’organisation, octroie un budget de 20 millions de francs pour le recrutement d’une coordinatrice de formation et d’une secrétaire. Marie et Jeanne intègrent le dispositif.
16 stagiaires par an
L’élargissement des missions de l’EMI a conduit l’école à se positionner autour des métiers de l’image et des arts (EMIA), ouvrant ainsi à la création, au graphisme, à l’image numérique, etc. « Les seize stagiaires annuels esquissent un projet artistique et le mettent en œuvre. Fresque, sculpture, ils réalisent d’abord des maquettes qu’ils présentent au commanditaire, avant d’exécuter le projet sous tutorat de professionnels », explique Yannick Pignot. Le travail est incontournable. Transformateur électrique telle une œuvre d’art, fresque géante, sculptures déposées en tribu, création contemporaine à Poindimié. Les stagiaires ont encore présenté l’aboutissement de projets lors de l’exposition Ko Névâ, au centre culturel Tjibaou.
Au premier plan, Yannick Pignot et Jules Hmaloko, photographe professionnel, en présence des jeunes pour un stage « photographie ».
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Bibliographie
« Voir ailleurs c'est à coup sûr apprécier ce qu'on a sur place », garantit Noella Poemate, prof de français et accessoirement « guide de voyage à l’étranger » pour ses élèves.
ns du Banc Téin, Éditio 10 0 d’Arguin, 2 vec Léopold a , Olé, Oléti crire en Océanie, É Hnacipan, 2011 nes, calédonien Nouvelles urs, 2012 le Vents d’ail
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Noella Poemate L'écriture en toile de fond La vie de Noella Poemate se partage entre un statut d’écrivain et le métier d’enseignante à Voh. Ancrée dans la culture traditionnelle et cependant curieuse de découvrir le monde, ce professeur de français a créé en 2009 un atelier littérature pour ses élèves. Depuis, elle transmet le goût des lettres et de la rencontre à la jeunesse en tribu. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
énormément investis et, en six mois, nous avons trouvé plus de quatre millions de francs. » Bingo, tombolas, ventes de brochettes… chaque week-end a permis de gagner quelques pièces. « Bien sûr, nous avons eu le soutien de donateurs, mais travailler ensemble pour financer un rêve a donné du sens à l’engagement de nos adolescents. Nous ne voulions pas que l'argent soit un frein. À l’heure où la tribu connaît des bouleversements, il était important que les élèves comprennent ces notions. » Logé dans le quartier Shinjuku, le groupe a pendant 10 jours sillonné la ville de Tokyo, découvrant une tout autre manière de vivre : « Ils avaient eu au préalable de nombreuses informations auprès de la documentaliste qui nous a suivis, Geneviève Mindia. Nous avions travaillé autour des mangas mais aussi des racines pour aborder
L'éducation de la jeunesse et son amour des mots ne font qu'un.
le pays. Les surprises ont été nombreuses, car c’est une société dynamique, ça bouge sans cesse. »
Nouvelle année, nouveaux projets
Noella Poemate aimerait aujourd’hui sensibiliser les collégiens à la diversité de leur territoire. Plonger depuis un îlot de Hienghène, découvrir l'île verte de Bourail, dormir en tentes suspendues… « Nous pourrions financer l’escapade en prenant une table au marché de Koné. Pourquoi ne pas vendre les produits de la tribu, les gâteaux des mamans… » À la question de savoir si déployer tant d’énergie ne la lasse pas, l’enseignante répond qu'elle reste très attachée à voir les jeunes s'autonomiser. Parmi les 206 élèves à avoir franchi les portes du collège cette année, peutêtre y a-t-il quelques talents en devenir ? Quant au sien, de talent d’écrivain, Noella Poemate espère trouver du temps pour continuer à le développer. Elle participera au concours d'écriture océanien du territoire. © DR
Noëlla Poemate est née d’un père sicilien et d’une maman kanak, un 24 décembre 1979, une jolie révélation. Élevée par ses grands-parents à la tribu de Baco, elle garde un souvenir prégnant des anciens qu’elle retranscrit à travers des nouvelles, tel un hommage. « J’écris pour les faire vivre encore, ma grand-mère m’a tellement nourrie », explique-t-elle. Après une scolarité au collège de Koné, elle suit une voie littéraire et obtient son baccalauréat à Poindimié. À l'université de la NouvelleCalédonie, elle réussit une licence en lettres. Afin de valider un master en lettres modernes, elle quitte le Caillou pour la ville de Montpellier mais ne poursuit pas sa thèse, « un travail trop fastidieux et un manque criant de mes racines », avoue-t-elle. Elle rentre au pays en 2006 pour intégrer le collège FELP de Tieta, à Voh, comme professeur de français. Parce que Noella aime les mots et s’illustre en tant qu’écrivain talentueux de la région, elle y crée en 2009 un atelier littéraire, qui connaît le succès escompté. Depuis, chaque année, elle transmet sa passion à une vingtaine d'élèves. L'éducation de la jeunesse et son amour des mots ne font plus qu'un.
Détermination
L’enseignante fourmille d’idées. Dans le cadre d’un projet d'établissement, elle a pris, fin 2014, la direction de Tokyo avec 13 élèves. « Je souhaitais que les jeunes étudient l’impact de ce pays sur le reste du monde. » Encore fallait-il trouver les moyens de mettre en place un tel voyage. « Personne ne croyait en notre pari. Les élèves se sont
Portrait
Developpement
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Centre-ville de Koné
La dynamique de VKP Mine en berne. VKP ne baisse pas les bras. Les institutions, tout comme les entreprises, fourmillent de projets, misant sur l’innovation, le développement, la protection de l’environnement et le bien-être des personnes. Depuis 2015, la dynamique explose, les sociétés s’installent. Salles de cinéma, centre commercial, docks mais aussi bureaux avec studio, extension de concession automobile, hôpital, prison, etc. Les terrassements se préparent à accueillir les chantiers. Ça bouge sur les terres du GDPL de Baco. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
L’hôtel d’une belle province : travaux d’agrandissement de l’institution provinciale Nord, extension des bureaux.
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Le foncier coutumier correspond à 25 % du territoire de la province Nord, soit 50 000 hectares sur VKP. Les entreprises Zuccato vont construire sur le foncier de Baco un centre commercial de 3 500 m2. Leader Price, Mr Bricolage, Sport NC, Celio, une cave à vin… Les enseignes devraient ouvrir fin 2016. L’aménagement de la zone d’activité du GDPL de Baco est géré par la SAEML Grand Projet VKP.
Une école écolo à Koné. Le collège de Païamboué est une structure originale qui sera énergétiquement autonome. L’établissement est en partie réalisé en béton de terre ou pisé stabilisé. Clovis Mutin, gérant d’Alternative construction, est le responsable de la fabrication des murs : « J’ai appris cette technique ancestrale en Australie. J’essaie de la développer en NouvelleCalédonie. » La société SCB a remporté l’appel d’offres, elle gère ce chantier vert. Les travaux ont été labellisés par la Chambre de commerce et d'industrie. Livraison en 2016.
Et pourquoi pas des logements alternatifs ? © DR
La société d’économie mixte VKP, en charge des grands chantiers sur la zone, a su voir dans la technique du béton de terre une solution alternative. Une idée pour bâtir des logements rapidement, à faible coût. La province a, semble-t-il, adopté l’idée. Une subvention de 15 millions de francs a été allouée pour ce projet expérimental : en avril, un prototype de maison en pisé prendra forme sur les terres de la tribu de Baco. Une famille pourrait vivre dans la maison témoin pour témoigner de ses besoins énergétiques. Les plans de la bâtisse sont réalisés, elle devrait fonctionner avec panneaux solaires, systèmes de récupération, eau de pluie, etc.
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Une institution qui appartient à tous les Calédoniens
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La Maison de l’enfance, au lotissement Païamboué, est un lieu dédié aux jeunes « à protéger » de 3 à 18 ans. Quarante-cinq enfants sont concernés. L’établissement ouvre deux pôles, en juin, pour 12 hébergements : filles et garçons de 6-12 ans, et garçons de 13-18 ans. L’Association pour la sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes (ASEA-PN), présidée par Alain Grabias, est en charge de la gestion de l’établissement. « Il reste 17 personnes à recruter, des secrétaires et des éducateurs spécialisés », a déclaré Thierry Maillot, responsable de la Direction des affaires sanitaires et sociales et des problèmes de société (DASSPS) de la province Nord. L’institution organise une campagne de communication à l’égard des jeunes pour se former à ces métiers. « Une douzaine de personnes pourraient partir en formation. » Le chantier aura coûté 430 millions de francs à la collectivité. Une subvention provinciale de 20 millions de francs a été versée afin d’équiper les locaux.
Ravalement de façade du Sivom (en charge de l’eau et des déchets sur VKP). Suite à l’incendie de 2013, qui a ravagé les locaux du syndicat intercommunal à Pouembout, la municipalité de Koné a mis des salles de l’ancienne école des Flamboyants à disposition du Sivom. Depuis mi-novembre, la villa de l’école, qui date des années 80, est vide. Il a donc été décidé que le Sivom y emménagerait prochainement. L’architecte Jean-Marc Thihmana, à l’origine du futur cinéma de Baco, et de la Maison de l’enfance à Païamboué, est porteur du projet. Une première phase de rénovation est en cours, le chantier devrait être livré en juin. Le budget des travaux s’élève à 40 millions de francs, la province prend à sa charge 32 millions, la municipalité de Koné, 8 millions. À terme, le projet prévoit une extension, qui sera effective en 2016.
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L’atelier conte avec les enfants et leurs parents
Et si on enseignait autrement Une toute jeune association, Méïna Bwëti, organise des journées d’ateliers destinées aux parents et aux enfants. Son objectif : faire connaître une autre manière d’enseigner, pour ouvrir à Koné, dès 2016, une école basée sur des pédagogies alternatives. Découverte d’un inédit de l’enseignement, made in province Nord. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
Franck peint avec les enfants une fresque participative à base de pigments naturels. Ronan propose de la gymnastique d’éveil. Dans les salles de classe, les visiteurs s'initient à des ateliers de cuisine, massage, théâtre, danse… Méïna Bwëti, ou bien grandir en langue Paicî, souhaite proposer « une alternative au système scolaire classique, explique la présidente, Morgane Carré-Falcoz. Je suis chargée des relations avec la jeunesse chez Koniambo Nickel et je reçois les CV pour des stages. J'ai remarqué combien certains sont en difficulté, le
système scolaire semble ne pas avoir bien fonctionné. J’en ai parlé à des amis qui en ont parlé à d’autres ; l’association est ainsi née ». L’apprentissage tournerait autour de pédagogies mises en avant par Maria Montessori, Célestin Freinet, Adele Faber et Elaine Mazlish, sur des principes tels que l’éducation bienveillante, la communication non violente, etc. « Des écoles similaires existent déjà en métropole et partout dans le monde, souligne Anaïs Pungier, la viceprésidente. Le but est de créer une école publique, ouverte à tous. »
« Le but est de créer une école ouverte à tous »
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L’atelier patouille
seignements :
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Une école associative
Le projet est encore timide en province Nord. Il pourrait débuter dès la rentrée 2016, avec une maternelle. « À l’heure actuelle, nous n’avons pas encore d’enseignants, nous n’avons pas répertorié les potentiels. Nous voulons dialoguer avec les institutions des stratégies à mettre en place », glisse la présidente. Rencontrer les collectivités, tel est l'enjeu des six membres du bureau pour cette année 2015. Le principe est d'impliquer fortement les parents d'élèves par une gestion associative de l’établissement. « Ils ont leur place dans l’école, ils participent à la vie de leurs enfants. » L’école associative serait une première sur le territoire, et pourrait donc ouvrir en zone VKP. « C’est le moment de proposer de nouveaux projets à une région en pleine expansion. »
<< Apprends-moi à faire tout seul >> Célestin Freinet prônait l’expression libre. L’école associative imaginée par Méïna Bwëti se base sur ses courants d’enseignement alternatifs. L’éducation bienveillante est un mouvement éducatif en pleine expansion. Le premier établissement du genre a ouvert ses portes en 1979. Aujourd’hui, 3 471 enfants sont scolarisés dans ces structures associatives. « Aider les parents à être dans une communication non violente avec leurs enfants. Leur permettre de ne pas être dans l’ordre. Être à l’écoute, être dans l’empathie, susciter la coopération de l’enfant, tout en donnant un cadre… » La pédagogie Montessori est basée principalement sur l’expérience à travers les sens de l’enfant. Apprendre concrètement avec des objets afin de favoriser l’autonomie. Place est faite à la gratification, les châtiments corporels sont bannis.
L’atelier « faire l’expérience du corps »
L’atelier « interaction avec les instruments »
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Nord Avenir
Le bras financier de la Province nord Depuis la RT1, une case, comme inachevée, surplombe fièrement la commune de Koné. En décembre 2013, la Sofinor se dédoublait, créant la société d’économie mixte Nord Avenir. En février 2015, l’établissement rejoint la maison mère, l’hôtel de la Province nord, à Païmboué. Par Claudine Quéré - Photo C.Q.
Depuis le mois de février, les employés de Nouméa rejoignent le Nord. Une dizaine seulement vivaient à Koné, avant l'ouverture du siège. « C’était une anomalie de travailler au service de la Province nord en étant dans la capitale du Sud », affirme Laurent Lebrun, le récent directeur de la SEM Nord Avenir. La première pierre de l’infrastructure a été posée en septembre 2013 ; aujourd'hui, il ne manque plus que les parkings et les aménagements extérieurs.
Paul Néaoutyine est de penser que les pouvoirs publics n’ont pas, à terme, la vocation de gérer l’économie, ponctue le directeur.
Ce qui m’est demandé, c’est de contribuer à la densification du tissu économique. Il faut arriver à un juste équilibre. »
Déplacement des compétences
Le déménagement a nécessité une profonde restructuration afin de déplacer les différentes compétences vers la holding, comme l'informatique, la comptabilité, les ressources humaines, le service juridique… Le groupe compte en effet près de 600 personnes. « L’équipe a beaucoup travaillé. Cela permettra une mise en commun des moyens, un meilleur équilibre financier, explique le directeur, ancien secrétaire général adjoint de Paul Néaoutyine. Nous avons maintenant une équipe resserrée à la hauteur des grands groupes. Mais il n’est pas question de licenciements, les personnes qui ne souhaitaient pas s’installer dans la région sont parties selon leurs propres choix. »
Densification du tissu économique
L’imposante société d’économie mixte, la Sofinor, se consacrera désormais à la branche minière, avec tout en haut de la pyramide, la SMSP (Société minière du Sud Pacifique). « Créée en 1990, la Sofinor émanait d’une volonté des pouvoirs publics face au manque d’initiatives privées. » Industrie, agriculture, pêche, commerces, tourisme, services, etc. La diversification de la région Nord est aujourd’hui en marche, et s’inscrit à tous les niveaux. « L’idée conductrice de
L’originale structure de la nouvelle SEM Nord Avenir, alliant tradition et modernité.
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Création d'un jardin pour les enfants dans une école à Battambang.
Chantier Solidarité
Des jeunes au Cambodge
Dix jeunes originaires des communes du Nord se sont envolés cinq semaines pour le Cambodge, en début d’année. La raison : participer à une action d’intérêt général tout en vivant une rencontre culturelle. Un projet de solidarité internationale organisé dans le cadre du dispositif de mobilité et de volontariat piloté par l’institution provinciale et soutenu par le gouvernement. Par Claudine Quéré – photos Jessica Nédia
Destination Cambodge pour un groupe de 17-25 ans de la province Nord, alors que d’autres s’envolaient pour la Tunisie, le Maroc et le Vanuatu. « Un détour pour un meilleur retour. » Les dix jeunes sélectionnés pour la belle aventure « Chantier de solidarité internationale » du programme mobilité et volontariat, se sont approprié la formule du dispositif. Elle consiste à mettre à disposition de certains pays l’aide technique de jeunes Calédoniens pour
réaliser des chantiers d’utilité collective. « Avant le départ, tout a été encadré », raconte Jessica Nédia, volontaire. Respect, sécurité, santé, langue, religion, cuisine… L’interculturalité a été longuement échangée avec les acteurs de l’opération, institutions et associations de proximité à la jeunesse dans la région. « Nous exportons à travers nos motivations et notre comportement l’image provinciale et celle du pays. Il n’était pas question de vacances, malgré le
dépaysement », explique la jeune femme. Les ambassadeurs, référents de chaque pays d’accueil, ont participé à la logistique de départ, de séjour, mais aussi de retour des jeunes.
La révélation d'un voyage
Jessica Nédia raconte volontiers l’extraordinaire expérience qu’elle a vécue avec ses camarades : « C’est un peu comme si un
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Le Cambodge, un pays de volontaires. Une révélation pour les jeunes Calédoniens, qui ont unanimement déclaré que se rapprocher de ces dispositifs « donne une autre vision du monde, à commencer par le sien ».
voile s’était levé. Je suis bouleversée. Je pensais me confronter à une extrême pauvreté, et ce que j’ai découvert, c’est l’art du recyclage et du “faire-avec”, tout en gardant son calme et son sourire. En Calédonie, nous sommes entrés dans une logique de consommation où l’on veut tout, immédiatement. Le Cambodge renvoie aux vraies valeurs. » Jessica est engagée dans une association de valorisation de la jeunesse en province Nord, ce qui l’a poussée à vouloir rencontrer ses semblables dans une autre culture. « L’arrivée dans la capitale, à Phnom Penh, a été très forte. Tant de gens, de routes, de minibus. On n’en avait jamais vu autant. » Des liens inattendus se sont tissés au cours de leurs déplacements, jusqu’à la ville de Battambang. « Nous avions apporté quelques cadeaux représentant notre culture pour faire le geste de coutume. On a pu offrir des sacs de la province aux écoles, avec des clés USB, des stylos… »
chantier », s'est étonnée la jeune femme. Avec la population locale, les jeunes ont repeint une école, créé un potager pour les enfants, mis en place un point de collecte pour brûler les déchets… France Volontaires, les structures associatives et publiques sur place, étaient au rendez-vous
pour les accueillir et les guider. Car l’idée, c’est que ces chantiers soient pérennisés. « Un bilan se fera ultérieurement, on nous a demandé de créer un album de notre aventure », glisse Jessica Nédia. De son côté, elle envisage de mettre en valeur ses quelque 2 500 prises photographiques.
L'utilité de la mission
Avant le départ, le groupe a ficelé des projets d’animations autour d’établissements scolaires. « Le directeur de Volontaire Cambodge nous a lui-même aidés lors d’un
Visite du musée du génocide et rencontre avec un rescapé des Khmers rouges.
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Le plastique enfin recyclé localement Recyplast est la première et seule entreprise calédonienne à recycler le plastique. Ces déchets encombrants ne sont plus envoyés en vrac vers l’Australie. Bouteilles, bidons et flacons sont transformés en paillettes à Ducos. Reste à trouver un partenaire local pour leur donner une seconde vie sur le territoire.
Transformés en paillettes par broyage et après un tri et un lavage, les déchets plastiques sont exportés vers l'Australie pour être reconditionnés.
espère Didier Guerriau. Pour cela, il faudrait qu’une société dispose d’une machine capable de transformer les paillettes en granulés puis de fabriquer de nouveaux produits. « Des entreprises se sont montrées intéressées car cela réduirait leur coût d’importation d’environ 20 %. » Près de 50 tonnes de déchets plastiques sont traitées chaque mois par Recyplast.
« Ça a été long et compliqué, mais on y est arrivé », souffle Didier Guerriau. Le gérant de Recyplast voit ses efforts récompensés depuis novembre dernier. La première entreprise calédonienne de recyclage de plastiques tourne enfin à Ducos. Chaque mois, 20 tonnes de bouteilles, de bidons, de flacons, de poubelles, mais aussi de polypropylène (comme les bacs à légumes des réfrigérateurs) sont acheminés par les industriels locaux, en contre partie d'une rémunération à la quantité et la qualité. L’enfouisseur des déchets du Grand Nouméa s’est en effet associé à Recyplast pour trier et livrer la matière première. C’est autant de moins à enfouir à Gadji. C’est aussi l’assurance d’une fourniture régulière en matière première pour le recycleur. D’autant que de grandes entreprises locales comme Le Froid ou Les Eaux du Mont-Dore participent à l’approvisionnement avec leurs rebuts de production.
De la paillette au granulé Pour l’heure, l’unité de Ducos ne traite que 10 % des déchets plastiques produits sur le territoire. « De 20 tonnes, nous pourrions monter jusqu’à 80 tonnes par mois », assure Didier Guerriau qui a consacré de longs mois à la mise au point de ses machines. Plusieurs étapes sont en effet indispensables avant de produire des paillettes aptes au reconditionnement. Les plastiques sont tout d’abord broyés puis lavés et séparés selon leur nature. Une phase de séchage précède ensuite le conditionnement en paillettes dans de grands sacs à destination de l’Australie. Chez nos voisins, les paillettes sont transformées en granulés qui serviront à fabriquer des bidons, des sacs plastiques ou des canoës-kayaks. Seul le recyclage pour des plastiques à vocation alimentaire est interdit. « L’idéal serait que l’on puisse tout reconditionner en Nouvelle-Calédonie »,
Boucler le recyclage
« Mais qui investira des dizaines de millions dans le reconditionnement ? », s’interroge le patron de Recyplast. « Lorsque je vois les problèmes de lancement, je m’interroge. Côté banques, seule la BNC a accepté de m’accompagner dans le financement de 75 millions. Et côté électricité, EEC n’a pu me desservir pour une question de flux insuffisant à Ducos. J’ai donc été obligé d’acheter une cabine de transformation haute tension en basse tension pour obtenir assez d’énergie. » La Nouvelle-Calédonie souffre de nombreuses années de retard sur le recyclage. Pourquoi ne pas ajouter des bornes dédiées au plastique à côté de celles récoltant le papier ou l’aluminium ? En attendant, les Calédoniens peuvent déposer leurs bouteilles vides dans les points d’apport volontaire de la CSP et aux Dock de Recyplast (47 avenue de la baie de Koutio). Ils savent qu’elles seront valorisées. com
Contact : Guerriau Didier gérant : 77 93 40 • Site web : http://recyplastnc.
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Une cérémonie de coutume s’est déroulée le 5 mai dernier sur les lieux du futur hôpital de Koné, le terrain de Païamboué, derrière l’hôtel de la Province nord. Les districts de Poindah et Baco ont donné leur accord pour la mise en route des travaux aux élus provinciaux et communaux, membres du gouvernement et institutions en charge de la santé. Le chantier sera mené par la société OCR qui s’est vu attribuer le marché pour la conception-réalisation.
Hôpital de Koné Les travaux sont lancés Le Centre hospitalier du Nord (CHN) se dote d'un hôpital à Koné. Une cérémonie coutumière a validé le projet, le 5 mai. Les premiers engins sont arrivés, les travaux sont lancés pour une durée de 30 mois. L’établissement devrait voir le jour en 2017. Un enjeu majeur pour l’aménagement de la région. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
Service de médecine générale et de chirurgie, maternité, unité de soins critiques, salles d'opération, places d'hospitalisation de jour, laboratoire et service d'imagerie médicale-radiologie, SMUR, pharmacie, etc. Indéniablement, la région Nord se dote d'un arsenal médical à la hauteur d'une population qui ne cesse d'augmenter en zone VKP. Un programme d'investissement à hauteur de 6,4 milliards de francs CFP pour 63 lits et 7 000 m2 de bâtiments installés sur six hectares de terrain. Un « site unique des affaires sanitaires, annonce Thierry Maillot, directeur à la Province nord de la Direction des affaires sanitaires et sociales et des problèmes
de société (DASSPS). Les services du SMUR seront sur place, avec une équipe délocalisée de médecins, infirmiers et urgentistes. On aimerait ajouter à cela un hélicoptère ». Une unité psychiatrique devrait aussi voir le jour.
Regrouper les compétences
L’enveloppe budgétaire se répartit entre le CHN (1,2 milliard), le gouvernement (3,7 milliards), la Province nord (275 millions), l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (100 millions), l’Agence française de développement et la Caisse des dépôts et consignations. Les services
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Sur le foncier mis à disposition par la Province nord, les coutumiers ont donné leur aval pour la construction de l’hôpital. « C’est un service de proximité qui va d’abord profiter aux gens du coin », a déclaré Auguste Poadja, de Poindah.
seront agencés de manière à regrouper les compétences. Le CHS et CHT Gaston Bourret apporteront leur soutien dans le cadre d’un schéma conventionnel de coopération entre établissements. En ce sens, une logistique humaine et technologique a longuement été réfléchie. « Le médipôle de Koutio pourrait prendre le relais pour les pathologies les plus lourdes. » La DASS-PS, qui véhicule les besoins de la collectivité, suit l’affaire au quotidien.
Au centre du rééquilibrage des provinces
Le CHN est depuis 2000 un établissement public autonome, même s’il reste sous tutelle de la Nouvelle-Calédonie. Il dispose des sites de Koumac et Poindimié qui offrent 80 lits. Jusque-là, les autorités sanitaires du pays avaient destiné ces structures à de courts séjours. L’activité s’est révélée moindre, le gouvernement a donc repensé la composition de l’offre, jusqu’à la décision d’un complexe construit dans la capitale, au centre du rééquilibrage des provinces. Les hôpitaux de Koumac
et Poindimié deviendront des unités de moyens et longs séjours, coordonnés au plateau technique de Koné. « Si une partie du personnel médical viendra des deux contingents, une centaine de postes sont encore à prévoir. L’objectif est de répartir les
Offrir des soins de qualité aux populations du Nord
Projet d'un établissement d'accueil À proximité de l’hôpital de Koné, la Province nord prévoit d’ouvrir un bâtiment dédié à l’accueil des personnes qui résident à distance, de celles suivies en ambulatoire, de femmes dont la grossesse nécessite une veille particulière, ou même de familles qui accompagnent les patients. La structure devrait offrir 35 places et serait financée par la Province nord, maître d’ouvrage. « Un contrat de développement avec l’État devrait être validé et la SAELM (grands projets VKP) prendrait la suite des opérations. » L’avenir des dispensaires est en cours de réflexion et s’établira selon la politique provinciale.
prises en charge de manière homogène, sur l’ensemble du territoire, souligne Valentine Eurisouké, cadre de santé. Il faut offrir des soins de qualité aux populations, éviter qu’elles ne soient sans cesse obligées de se rendre à Nouméa. Les habitants doivent s’approprier l’établissement construit pour le bien de tous. »
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Un statut pour les familles d'accueil
Il existe actuellement 203 familles d’accueil* et un peu plus de 500 jeunes susceptibles d’être placés sur le territoire. Et la Province nord fait figure d'exemple en la matière. L’association Prendre un enfant par la main a permis, par anticipation, d’offrir un véritable statut à ces familles qui donnent sans compter aux enfants des autres. Par Claudine Quéré - Photo C.Q.
Dès l'amorce de textes réglementaires concernant les enfants en placement, la Province nord a fait figure de précurseur. Elle a adopté et statué sur les délibérations relatives aux agréments des familles. Un réseau s'est rapidement constitué et structuré en association loi 1901. Partenaire et fer de lance de la protection de l’enfance (via le bureau de l’Aide sociale à l'enfance), l’association de Koné, Prendre un enfant par la main, est ainsi devenue employeur de ces assistants familiaux. « Par anticipation et dans un cadre légal, l'administration du Nord a permis de poser les fondations dès le 1er août 2014, commente Patrick Meunier, le directeur de l’association. Nous avons pu constituer un bureau, embaucher une secrétaire-comptable. L’urgence était une rémunération stable et un véritable statut pour toutes ces familles qui s’investissent bien au-delà d’un simple contrat de travail. Elles étaient indemnisées sous forme d’allocations d’entretien pour les mineurs ou les jeunes majeurs accueillis, alors même que cette activité est souvent incompatible avec l’exercice d’un autre métier. »
40 jeunes sont concernés par le dispositif dans la région, mais l’association a de plus amples possibilités. « On peut aller jusqu’à 65 placements », confie le président, Serge Hannequin. Alors que d’autres structures réduisent leurs effectifs, l'association Prendre un enfant par la main, forte de ses résultats, passera à 150 millions de francs de budget annuel pour 30 salariés en 2015. « Nous espérons encore amplifier nos actions par des conventions passées avec les collectivités, comme pour des séjours de rupture, ajoute-t-il. Des projets culturels seront soutenus par le sénat coutumier. »
d'enfants) ; s'occuper au quotidien d'un enfant sera rémunéré à hauteur de 50 % du SMG ; s’il est handicapé, à 75 % du SMG. Un enfant supplémentaire ouvrira droit à 25 % supplémentaire. Le maximum statutaire sera de trois enfants. La loi prévoit par ailleurs une procédure de formation, dont le programme coûtera en moyenne 180 millions de francs chaque année.
Un projet de loi à l'échelle du pays
L’association Prendre un enfant par la main se situe au plus près des enfants, adolescents et familles. Pas moins de 100 personnes s’étaient donné rendez-vous sous le soleil de Pindaï pour célébrer Noël en 2014. Baignades, jeux nautiques et canoë ont rythmé la journée des petits et des grands. Chacun avait apporté de quoi partager un repas de fête. En début d’après-midi, l’émotion était vive pour accueillir la venue du père Noël, qui n’avait pas moins de deux tournées à faire sur le même site : la Croix-Rouge, qui soutient chaque année l’événement, a offert de nombreux cadeaux, tout comme l’association. « Mes filles m’avaient demandé une tablette comme cadeau. Je pensais qu’elles étaient encore un peu jeunes, mais le père Noël semble plus moderne que moi ; les voilà comblées finalement », témoignera une maman. Ce Noël célébrait par là même le nouveau statut des parents.
« Ça va motiver d’être enfin de vrais salariés »
Des familles enfin salariées
« Qui dit salaire dit aussi cotisations retraite assurance santé et congés payés », explique la présidente d’honneur, Lisiane Song. Engagée depuis 15 ans dans l’aventure, elle se réjouit du précieux souffle que représente ce statut : « Jusque-là, j’ai travaillé sans que rien ne compte. Ça va motiver d’être enfin de vrais salariés. » Et Roselyne, une maman de Bourail, de témoigner : « Nous ne percevions que de maigres indemnités, et ce, de manière floue, irrégulière. Cette reconnaissance va nous aider de façon pratique à trouver notre place de professionnel. » Plus de
Trois catégories de jeunes peuvent faire l’objet d'un placement en famille d’accueil. Il y a ceux qui font l’objet d’une mesure à la suite d’une décision de justice, au titre de l’assistance éducative ou de la protection des jeunes délinquants, ceux qui relèvent d’une décision administrative en accord avec les parents biologiques et les enfants en situation de handicap. Dans le cadre du schéma calédonien de protection à l’enfance, la DASSPS (Direction des affaires sanitaires et sociales et des problèmes de société) a mis en place, dès 2007, un groupe de travail intercollectivités, piloté par la Nouvelle-Calédonie. Une attention toute particulière du comité technique portait sur le travail et la reconnaissance des familles. Un projet de loi à l’échelle du pays a été validé en décembre 2014 par le gouvernement. Objectif : établir une grille de rémunération pour ceux qui prennent en charge à domicile des enfants ou des adolescents et créer un statut professionnel. Le fait d'être une famille d'accueil garantira une base minimum à 25 % du SMG (famille d'accueillant sans placement
* D'un point de vue administratif, on ne dit plus familles d’accueil mais assistants familiaux.
Un bel exemple d'attention portée aux enfants les plus démunis du Nord
Social
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Le Parc naturel de la mer de Corail est amarré Le concept devient une réalité. Un an après sa création le 23 avril 2014, le Parc naturel de la mer de Corail dispose de son comité de gestion nommé le 28 mai dernier. Ses 32 membres ont jusqu'à fin 2017 pour déterminer les conditions d'usage de ces 1 291 000 km2, entre exploitation et préservation. L'enjeu est immense à l'image du Parc, vaste comme la moitié de la Méditerranée. Où pourra-t-on pêcher ? Sera-t-il possible d'extraire des ressources minérales nichées au fond de l'Océan comme les hydrocarbures ou les métaux rares ? Quelles zones seront partiellement ou totalement protégées ? Et comment sécuriser l'équilibre de notre lagon ? Ces questions sont cruciales à un siècle de la fin de l'ère du tout nickel. Le Parc de la mer de Corail recèle en effet une immense partie de la ressource des générations
futures. La Zone Economique Exclusive (ZEE) de la Nouvelle-Calédonie puise sa force dans notre environnement privilégié et donc dans notre patrimoine.
Anticiper
Dans les quinze ou vingt ans à venir, l'avancée des nouvelles technologies permettra l’exploitation de ces zones maritimes. Elles vont devenir non seulement possibles, mais surtout passer à un stade semi indus-
triel. La Nouvelle-Calédonie n’échappera pas au phénomène qu'il faut anticiper afin de ne pas sombrer dans l'inconnu. Ces dernières décennies, quelques initiatives ont été prises pour nous préserver. La création des réserves marines, puis, plus récemment, l’inscription d’une partie du lagon calédonien au patrimoine mondial de l’UNESCO ont ?uvré en ce sens. Pour autant, la création du Parc naturel de la mer de Corail est une nouvelle étape majeure sur la prise en main par la Calédonie de son développement. Elle dispose désormais de la plus grande aire marine protégée française avec un total de 1 291 000 km2, soit l’ensemble de l’espace maritime territorial.
Un potentiel gigantesque
Pour autant, notre ZEE transformée en une aire marine protégée ne signifie pas qu'il faut tout interdire, de la pêche à l’exploitation sous-marine. Il convient
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avant tout de prendre en main son développement avec le soutien de l'Etat et l'expertise des professionnels, des scientifiques et des populations traditionnelles. Les conclusions d'études biologiques et environnementales ont prouvé que le Parc naturel de la mer de Corail recèle une biodiversité endémique et inestimable, mais également le vestige d’un continent englouti. Dans le même temps, ces recherches ont montré que les fonds calédoniens contenaient sans doute et dans des proportions importantes, des richesses naturelles comme des hydrocarbures et des terres rares. Auxquels s'ajoutent les richesses halieutiques largement sousexploitées. Le potentiel est gigantesque.
Un parlement de la mer
Et c'est exactement ce que devra analyser le comité de gestion. Il est composé de 32 membres désignés pour cinq ans, issus de quatre collèges (institutionnel,
Avec l'Etat
Plusieurs objectifs
Le gouvernement calédonien est à l'initiative de la création du Parc naturel de la mer de Corail. Mais c'est bien l'Etat, par le biais du hautcommissaire, qui assure une grande part de la logistique. Il dispose en effet du pouvoir de police sur la grande majorité du parc et accomplit de nombreuses missions dans la lutte contre la pêche illégale, la piraterie, la sécurité physique des usagers et la protection de l'environnement. L'armée avec ses moyens maritimes et aériens est, à ce titre, régulièrement sollicitée.
Le comité de gestion devra remplir plusieurs objectifs : − Mettre en place les principes d'une bonne gouvernance au service d'une gestion intégrée de l'espace maritime de la Nouvelle-Calédonie. − Sensibiliser les Calédoniens aux enjeux de gestion de l'espace maritime et en faire connaître les richesses. − Contribuer à la mise en place d'une gestion durable de la mer de Corail, favoriser son exploitation responsable en concertation avec les quatre autres pays riverains de la ZEE (Australie, îles Salomon, Vanuatu et Fidji). − Contribuer au rayonnement, à l'intégration régionale et à la concrétisation des engagements multilatéraux de la Nouvelle-Calédonie dans la gestion du milieu marin. − Protéger les écosystèmes, les habitats et les espèces ainsi que le patrimoine culturel, en cherchant le meilleur équilibre entre conservation et développement des activités humaines, notamment en mettant en place un réseau d'aires marines protégées. − Conforter la stratégie de surveillance du parc naturel et développer un réseau de suivi de l'état du milieu marin, des ressources exploitées et des usages. − S'appuyer sur la visibilité internationale du parc naturel et sur son cadre ambitieux pour développer les moyens alloués à sa gestion.
société civil, coutumier et scientifique). Un « parlement de la mer » qui devra élaborer avant 2017, un plan de gestion du parc, qui définira ainsi les zones de conservations et de réserves des écosystèmes, mais aussi des zones propices à l’activité humaine (pêche, tourisme, etc…). Sa surveillance sera effectuée et supportée par l’État. Quant au financement de la gestion, il reviendra au gouvernement de la NouvelleCalédonie. Afin de simplifier le fonctionnement de la structure, un comité exécutif restreint a été mis en place. On y trouve deux représentants de chaque collège dont la mission est de mettre en œuvre les décisions et d'informer l'ensemble des acteurs sur l'avancement des travaux. « Le meilleur reste à venir » se réjouit Anthony Lecren, co-résident du comité de gestion pour le gouvernement. « Nous avons désormais le monde et les compétences nécessaires pour proposer les meilleures solutions de gestion de notre espace marin. »
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KNS : des femmes engagées Koniambo Nickel SAS a saisi depuis fort longtemps l’importance des femmes au sein de l’entreprise, qui portent elles aussi le destin du pays. Grâce à KNS, les femmes du Nord peuvent dorénavant travailler dans leur région, près de leurs familles. Rencontre avec Christelle Cesconetto et Hélène Waru. Par Claudine Quéré
Christelle Cesconetto : << J'aimerais évoluer au sein de KNS >> telle est l’une des missions du contrôleur. « La sécurité commence par moi », aime à rappeler celle qui veille au bien-être du personnel sur le terrain. Mais son travail la conduit aussi à l’administratif d'un bureau : « C'est sans cesse un renouvellement entre relationnel et problématiques à résoudre. J'aime les choses carrées. Entre douceur et rigueur, le poste me correspond bien. » Christelle Cesconetto souhaiterait évoluer au sein de Koniambo Nickel, « non pas pour prendre des galons, mais pour faire plus au sein de l'usine ». BTS Management, validation des acquis et de l'expérience, tels sont peut-être les prochains défis auxquels devra faire face cette employée hors pair.
© Claudine Quéré
Calédonienne de cœur, Christelle Cesconetto donne depuis de nombreuses années conseils et soins à la population. Rien ne semblait la prédisposer à intégrer les équipes de Koniambo Nickel et pourtant, depuis 2014, elle remplit les fonctions de contrôleur au sein du groupe. « J'étais lasse de gérer des sociétés dans un contexte parfois fragile en province Nord. Je voulais mettre à profit mon expérience, à travers une tout autre dimension », entame-t-elle. Trois entrevues auprès du cabinet de
« Entre douceur et rigueur, le poste me correspond bien. » recrutement ont permis de révéler le bienfondé de sa démarche. Gestion du personnel, des stocks, comptabilité... Christelle avait de l’expérience sous le coude, c'est aujourd'hui le travail des autres qu'elle supervise : « Mon rôle est d’être l'interface, le lien, la médiation entre KNS et les soustraitants. » Grâce aux différentes équipes en place, elle cible les besoins du personnel, ajuste les commandes et veille aux opérations comme celles de l’entretien. « C'est chaque jour un challenge, pour que tout se déroule bien. Je vois ce que je peux faire de ma propre initiative ; au besoin, je fais appel aux techniciens ou j'en réfère à mes supérieurs. » La professionnelle aime le travail bien fait et sait le faire entendre aux équipes sous-traitantes du site : « Je veille au strict respect des EPI, des règles concernant l'hygiène, la sécurité. J'ai aussi un œil sur les travaux qui s'organisent au fil des jours. »
Féminisation des métiers de la mine
Christelle Cesconetto était chef d'entreprise en métropole et en Nouvelle-Calédonie. Depuis 2014, elle est contrôleur de travaux chez KNS.
Auprès de sociétés comme Maabula (entreprise de nettoyage), Christelle Cesconetto tient son engagement : « Je suis proche des techniciennes même si elles sont autonomes et ont leur propre gérant. J'aime les accompagner, les impliquer dans la vie de l'usine. Les filles qui font l'entretien des lieux sont indispensables, je tiens à ce qu'on respecte leur travail. » Faire en sorte que chacun se protège par le bon geste, la bonne posture,
KNS est fière de pouvoir compter sur les femmes qui représentent 31 % de son effectif. Sur 1 018 employés Koniambo Nickel, 319 sont des femmes. Six sont cadres de direction, 41 sont cadres, 172 sont ouvrières. À compétences égales, la parité salariale est de rigueur au sein de l’entreprise. Les femmes qui travaillent sur le site sont jeunes, l’âge moyen est de 31 ans. Deux cent vingt-trois d’entre elles ont bénéficié d’une formation en 2014, deux suivent actuellement le programme de développement des managers émergents. Nadège Douepere, chef du département projets et réalisations est l’une de ces femmes d’exception que les différents niveaux de supervision plébiscitent. Elle a été mise à l’honneur pour la Journée internationale de la femme 2015 au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
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Hélène Waru : << Avant, il fallait partir pour trouver un emploi >> Hélène Waru est un bel exemple de la dynamique menée par KNS en faveur de l’emploi des femmes du Nord. Titulaire d’un baccalauréat, la jeune professionnelle de la tribu de Netchaot, à Koné, s’est d’abord orientée vers un métier administratif, comme assistante de direction pour la succursale de la CCI en province Nord. « Ma première expérience avec KNS est venue par ce biais, explique-t-elle. J’apportais un soutien administratif aux entreprises souhaitant répondre aux appels d’offres du site. » Lorsqu’elle a entendu parler du programme de recrutement concernant 140 opérateurs, Hélène Waru a choisi de se lancer dans l’aventure. « Un vrai défi », affirme-t-elle. Engagée dans un métier dit
© DR
« La rigueur est un moteur, c’est aussi un challenge au quotidien. » masculin, la professionnelle a su trouver sa place au sein d’une équipe solidaire. Elle travaille aujourd’hui au quart. Son rôle consiste à contrôler l’activité du four : « Je fais des rondes d’inspection de premier niveau, j’effectue aussi des sondages à l’intérieur du four. Les informations collectées sont transmises à la salle de contrôle dont je suis un peu les yeux, les mains. » La jeune femme aime à raconter ses sources de motivation, comme le suivi des activités de l’équipe : « La rigueur est un moteur, c’est aussi un challenge au quotidien. Le métier ne laisse pas de place à l’inattention ou l’improvisation. Tout est calculé pour qu’il n’y ait pas d’incidents ; d’ailleurs, je transpose même ça à la maison », souligne-t-elle non sans humour. Hélène Waru s’est accordé la chance d’un véritable emploi grâce à Koniambo Nickel, mais au-delà de simples revenus, la jeune femme souhaite se réaliser à travers son métier. Elle a bénéficié de formations internes, proposées par l’entreprise afin de se familiariser avec les équipements, se perfectionner avec les machines. Sa fierté actuelle : être pompier volontaire grâce à Koniambo Nickel. « Je suis formée à inter-
Hélène Waru est opératrice de fabrication au NST (Nickel Smelting Technology).
venir dans mon secteur pour venir en aide à mes collègues en cas de problème. Passer des talons à la tenue d’EPI n’est certes pas chose aisée. Il faut faire preuve de courage et d’initiative mais avec l’expérience, ça va », assure la professionnelle, fière de travailler au sein du fleuron de la province Nord. Si le complexe industriel évoque une grande famille, il représente avant tout une opportunité pour les salariés : « Il n’y avait rien avant, il faut être franc. Il fallait partir pour trouver un emploi. Grâce à l’entreprise, les gens de la région et notamment les femmes peuvent travailler et vivre auprès de leurs familles. »
Hélène Waru rêve aujourd’hui de s’orienter vers un poste de terrain, avec davantage de responsabilités : « Je veux participer à cette aventure, faire en sorte que cela fonctionne, partager et apprendre encore. J’aime la façon dont Koniambo Nickel gère l’activité. J’apprécie sa préoccupation constante des questions environnementales et surtout le dialogue qu’elle entretient avec les différentes communautés. » Nul doute qu’une femme ayant de l’ambition peut réussir sur le site de Vavouto. Les portes de Koniambo Nickel semblent grandes ouvertes à ces professionnelles engagées.
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RSMA La section mine se féminise
Le RSMA propose une formation aux métiers de la mine qui ne s'adresse plus exclusivement aux hommes. Sur 60 jeunes annuellement admis, 40 % en moyenne sont des femmes. Jessica Guisgant, formatrice de la section depuis 2011, et Florinda Pouroudeu, en passe de la remplacer, dévoilent les aspects de leurs fonctions. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
Ce n'est pas tout à fait par hasard qu'on entre au Régiment de service militaire adapté (RSMA). Le goût de la rigueur est de mise. Néanmoins, si Jessica Guisgant s'est tournée vers le secteur de la mine, c'est bien là un concours de circonstances, explique-t-elle : « J'ai fait un premier pas comme volontaire technicienne en comptabilité. Mon souhait de rester en poste à Koné a été déterminant. Il n'y avait pas d'autres choix que la mine quand je suis devenue EVSMA (engagé volontaire), alors je me suis lancée. » Une première surprise l'attendait : la présence de nombreuses filles, soit la moitié des effectifs. Une autre, et non des moindres : découvrir une fonction passionnante. « J’ai été envoyée en métropole pour apprendre à tenir une séance, à parler devant un public. » Grâce au dispositif, elle a pu passer différents permis de conduire, comme celui du transport en commun. Elle enseigne aujourd'hui les EPI (équipement de protection individuelle) et des cours pratiques aux 19-25 ans. « En tant que femme, je n'aurais jamais pensé aux engins miniers, et encore moins enseigner leur maniement. » Le RSMA donne de la confiance, impulse les carrières. « Ma famille, les amis, ont été surpris de mon orientation, mais ils sont aujourd'hui très fiers. » La cadre terminera sa mission en fin d'année. « J'ai dit oui à tout ce qui m'a été proposé et aujourd'hui je repars sereinement vers le civil ; j'aurai, c'est sûr, de quoi trouver un emploi. » Jessica Guisgant : « En tant que femme, je ne pensais pas pouvoir enseigner le maniement des engins miniers. »
Florinda Pouroudeu est originaire de Poya. Entrée dans le dispositif depuis quelques mois, elle est aujourd'hui volontaire technicienne et seconde son aînée : « J'évolue pour être à mon tour formatrice, déclare-t-elle. Je m'étais inscrite au RSMA, avant même de passer mon bac. J'ai patienté en travaillant dans un laboratoire de Pouembout, déjà avec le minerai. » Florinda pensait partir un jour travailler à l'usine de Poro. Elle est heureuse d'avoir pu rester dans sa région. Sept mois de formation auront suffi à cette stagiaire de 23 ans pour se distinguer. « J'ai passé mes permis de conduire, on m'a ensuite proposé d'aider les jeunes, au titre de la formation. Ça a été très valorisant. » Florinda transmet le goût d'un métier qu'elle a volontairement choisi. « Mon père travaille pour la SLN, à Népoui. Du coup, il est très fier de mes choix. Je marche sur ses traces. » La jeune professionnelle a rencontré des cadres femmes lors de la formation initiale, qui lui ont donné l'envie de poursuivre. « C'est un métier rude, mais on reste dans notre monde de filles. La féminité, on la met en suspend juste le temps du travail. Il y a un bon équilibre entre nous, on apprend la cohésion. Filles, garçons, peu importe, nous sommes solidaires. Même si certains élèves sont des hommes plus âgés que moi, tout le monde se respecte. Je garde la maîtrise des choses, je les encourage, ils jouent le jeu. L'idée est de réussir tous ensemble. » Florinda Pouroudeu : « La féminité, on la met en suspend juste le temps du travail. »
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SLN Quelles retombées pour le Nord ?
La rénovation du revêtement routier de la route de la tribu de Méchin, à Kouaoua.
La Société Le Nickel dispose de cinq sites miniers en activité dont quatre en province Nord (Kouaoua, Népoui Kopéto, Thiébaghi et Poum) et de bientôt 10 sites « tâcheronnés », exploités par des sous-traitants et entreprises locales. Les retombées économiques de l’industriel profitent à l’ensemble du territoire, notamment aux populations du Nord avec la création d’emplois directs et indirects. Par Aurélie Cornec – photos SLN
« La SLN génère un chiffre d’affaires d’environ 85 milliards de francs CFP et 60 % de ce chiffre revient directement à la NouvelleCalédonie », rappelle Dominique Katrawa, le secrétaire général de la société. Ces 60 % de retombées directes se concrétisent sous forme de salaires (17 milliards par an pour les employés des mines et de l’usine), d’impôts et de taxes, d’investissements (10 milliards par an en moyenne) et de dividendes. Les dividendes sont versés aux trois provinces, actionnaires par le biais de la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI). Depuis 2000, année de création de la STCPI, les provinces se sont partagé 36 milliards de francs CFP de dividendes, soit 4 milliards en moyenne chaque année. « Parmi les 2 200 salariés que compte la SLN, 97 % sont calédoniens. Les 3 % restants font partie du groupe Eramet et viennent travailler ici en mission ponctuelle », précise le secrétaire général, qui insiste par ailleurs sur l’effort de formation réalisé par l’industriel. « Nous consacrons environ 600 millions de
francs CFP chaque année à la formation des salariés, ce qui représente 5 à 6 % de la masse salariale. De plus, environ 350 jeunes effectuent un stage au sein de l’entreprise tous les ans. »
Aux côtés des SEM du Nord
En province Nord, la SLN compte environ 900 salariés. À ce chiffre viennent s’ajouter les effectifs de sous-traitance (roulage, arrosage de piste, travaux environnementaux, etc.) qui représentent, à l’échelle du pays, 25 milliards de francs CFP par an. La SLN s’investit par ailleurs dans le développement du Nord à travers sa présence dans le capital des quatre sociétés d’économie mixte de la région : les SEM Grand Nord, Côte océanienne, Sud Minier et Espace de l’Ouest. Enfin, grâce à la délibération 104*, la SLN a versé depuis 1989 trois milliards de francs CFP aux communes minières, qui utilisent cet argent pour financer des travaux de réhabilitation des sites miniers. D’autre part, la SLN a mis en place des
Nouveau gisement à Poum La SLN a obtenu l’autorisation d’exploitation du nouveau gisement baptisé « Spur » fin 2014. Après plusieurs mois de préparation, la société Sonarep (filiale de la Sofinor) a démarré son activité de tâcheronnage début 2015. Dix-huit mois seront nécessaires pour la réalisation des travaux préparatoires, création de pistes et d’ouvrages de protection de l’environnement. « Cette nouvelle activité sera porteuse d’environ 40 emplois directs, indirects et induits. C’est un levier de développement très intéressant pour la région de l’extrême Nord », assure Dominique Katrawa.
conventions tripartites avec la plupart des communes où sont situés ses centres miniers (Pouembout, Kouaoua, Koumac mais aussi Thio dans le Sud), et leur province de rattachement, dont le but est de cofinancer des équipements structurants : adduction d’eau potable, radier, route, etc. *La délibération 104, adoptée le 20 avril 1989, fait franchir un cap décisif à l'industrie minière calédonienne, déjà fédérée sur ce thème depuis 1975, pour agir en faveur de l'environnement. Elle donne la possibilité aux entreprises de réparer les dégâts environnementaux antérieurs à 1975 en versant une fraction de leur impôt sur les bénéfices aux communes concernées.
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Le financement des projets du Nord par la SLN, dans le cadre d'une convention tripartite province/commune/ SLN
L’école maternelle de Bwouvalan, à Koumac.
Le conservatoire de musique et de danse, antenne de Koumac.
La réhabilitation du pont de Kouaré, à Thio.
Le réservoir AEP de Grand Borendi.
La rénovation du revêtement routier des routes du village de Kouaoua.
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Dernière ligne droite au Médipôle Le parking situé à l'arrière de l'hôpital est en cours d'aménagement, il sera agrémenté d'espaces verts.
Le 09 janvier 2016, date de réception contractuelle, le CHT devrait recevoir les clés du Médipôle. Les corps de métiers s'activent pour finaliser les aménagements du grand hôpital de NouvelleCalédonie avant cette date. L'optimisme est de rigueur car, déjà, les premiers tests d'équipements ont débuté et certaines zones sont propres et interdites d'accès.
Les essais techniques ont démarré sur les alimentations électriques, la climatisation, le désenfumage, la sécurité incendie...
Les marathoniens du Médipôle aperçoivent la ligne d'arrivée. Le plus gros chantier public jamais entrepris en NouvelleCalédonie est en passe de réussir son pari et de tenir les délais. « Même si cela n’est jamais gagné avant de franchir la ligne, c’est aujourd’hui une vraie satisfaction » se réjouit Daniel Poirier, directeur de KLT en charge des lots techniques. En mai, les installations de climatisation, d’électricité courants forts, courants faibles, et plomberies étaient achevées de 82 à 89%. De même, les lots de revêtements de sols, de peintures et faux plafonds se trouvaient dans les temps. Les travaux d'agencement menuiserie tels que les meubles des chambres et banques d’accueil ont démarré. Tant et si bien que certaines zones ont déjà été nettoyées et fermées.
réception, et les réserves émises devront être résolues. Ces OPR sont toujours redoutées car elles peuvent soulever des centaines de points à améliorer et donc des mois de travail supplémentaire. « Pour l'heure il peut être constaté que les entreprises calédoniennes impliquées dans la construction du Médipôle ont accompli un bon travail, en délai comme en qualité », souligne Daniel Poirier.
Echéance janvier 2016
Les premières zones terminées font l’objet d’OPR (Opérations préalables à la réception) conduites par la maîtrise d’œuvre, et qui s’échelonneront jusqu’à fin novembre 2015. Pour pénétrer dans ces zones, il faut désormais s'équiper de protections contre les salissures. Une simple chambre est passée au crible sur l'ensemble de ces éléments durant de longues inspections. Aucune défaillance n'est tolérée avant la levée à la
Pour autant, la maîtrise d’œuvre et les entreprises engagées dans la construction du Médipôle ne lâchent pas la pression. Installer c'est bien, mettre en service et tester c'est impératif. Les mises en service et essais techniques ont démarré pour les alimentations électriques, la climatisation, le désenfumage, la sécurité incendie... La production d’eau glacée climatisation, alimentée par quatre énormes groupes frigorifiques monte en puissance depuis juin 2015. Reste à attendre l'examen final de chaque partie de l'hôpital. Car en janvier 2016, le CHT prendra possession des lieux. Il prévoit de s’installer jusqu'à novembre pour recevoir ses premiers patients à Koutio.
L'aspect d'un hôpital sain en approche d'activité devient une réalité dans certaines zones qui ont été nettoyées.
Les entreprises calédoniennes ne relâchent pas leur effort. Il ne leur reste que quelques mois pour achever leur mission.
OPR et essais techniques
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On est Raid du Nord ! Sur douze rencontres sportives en Calédonie, six sont organisées pour le Grand Prix des raids de province Nord. Depuis 15 ans, les Calédoniens sont toujours plus nombreux à s'inscrire. L'an dernier, le raid de Voh a battu des records d'inscription avec 601 sportifs enregistrés. La première course pédestre de la saison s’est déroulée le 18 avril à la tribu de Boyen. Rencontre avec Jacques Loquet qui coordonne les championnats. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
se prennent au jeu du classement général, s'engagent et font finalement les six raids. » Les comités organisateurs, associations, bénévoles et habitants des différentes tribus sont à pied d'œuvre pour réserver aux abonnés des raids du Nord la garantie d'un accueil à la fois sécurisé et profondément humain. Un week-end autour d'une épreuve sportive mais aussi riche de festivités. Produits locaux, art traditionnel... C'est bien là le véritable objectif des raids du Nord, faire découvrir le cœur de sa nature.
Véronique Décoste, chargée de communication de Koniambo Nickel, est arrivée 97e au classement général au raid de Boyen, en 2 h 40.
Généralement répartis en saison fraîche, d'avril à septembre, les raids permettent de découvrir les paysages calédoniens et favorisent les rencontres. « Les coureurs viennent en famille ou entre amis car ils aiment le sport en plein air, l'accueil en tribu, confirme Jacques Loquet. La démographie en forte hausse sur la zone VohKoné-Pouembout favorise sûrement cette
223 concurrents ont participés au raid de Boyen affluence. » Pour chacune des courses, une commune organise l'accueil des participants en tribu. À sa charge, la préparation d'un terrain de campement, l'élaboration des repas, des points de ravitaillement et la réalisation du parcours. L'occasion pour les communautés de faire connaître leur culture et de bénéficier de réelles retom-
bées économiques. « Les raids participent au maintien des populations dans leur milieu de vie naturel », souligne le coordinateur. Le sport n'est plus réservé à une élite spécifique. Les coureurs sont aujourd'hui en recherche d'authenticité, ils viennent de tous les horizons. À chaque championnat une récompense. « On retrouve de plus en plus de participants d'une étape à l'autre, ils
Les tribus se mobilisent Dix jeunes de la tribu de Boyen se sont mobilisés autour des équipes techniques, annonce Jacques Loquet : « Nous faisons ensemble des repérages sur les chemins. Il faut surtout marquer les endroits sensibles comme les jonctions ou les bifurcations. » La priorité est en effet d’éviter tout incident et de nettoyer les sites après le passage des compétiteurs. Suite au tragique accident qui a coûté la vie à un jeune homme en 2014, lors du raid à Oundjo, une nouveauté a fait son apparition pour la nouvelle saison : les serre-files. « Ce sont des gens qui suivent les derniers raideurs, afin de ne laisser personne seul sur les sentiers. » Les prochains raids se dérouleront à Touho (18 juillet) et Koumac (8 août). La 6e et dernière manche du Grand Prix 2015 aura lieu à Kaala-Gomen, le 19 septembre.
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t n a s i a f n e i b t s e u O ' d p u Co à Koné
Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
L'association Coup d'Ouest a souhaité promouvoir les activités de voile à la base nautique provinciale de Foué (Koné). Optimist, Laser, Openbic, Funboat, Ludic ou planche à voile, une convention a été signée avec la Province nord afin de pérenniser ces sports dans la zone VKP. Il est désormais possible, pour tous, de pratiquer de mars à novembre, chaque samedi, de la voile loisir mais aussi sportive. « Nous voulons que le niveau des licenciés du club s’améliore pour être à même de participer aux championnats du territoire, souligne Claire Burck, la présidente. Les 8-11 ans peuvent eux aussi bénéficier des différents supports de navigation, le mercredi aprèsmidi et pendant les vacances à l’occasion des stages. » L'association compte parmi ses rangs de jeunes sportifs émérites. Marie Laennec, bénévole du club, accompagnait le public tout au long d’une journée découverte, le 7 mars. La compétitrice a fait ses armes à Nouméa puis elle a intégré l'UNSS Voile à Koné. Deuxième aux Océania dès l’âge de 17 ans, deux fois
participante au Trophée des jeunes marins, elle s’est investie très jeune à travers une passion véritablement familiale. Son frère Matthieu se prépare au métier de professeur de voile, leur mère est à l'initiative du club, le beau-père est moniteur. Steeve, Fabien et Pierre, les formateurs du site provincial
semblent particulièrement heureux de cette relève qui se prépare. « La demande pour cette pratique est bien réelle et le matériel nécessaire existe à Foué. Il n’y avait plus qu’à, c’est pratiquement chose faite. » Renseignements par mail uniquement : coupdouest2014@hotmail.com
Sport & loisirs
Sport & loisirs
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Le rugby au féminin Un temps particulièrement chaud accueillait, en mars, le tournoi de rugby international féminin au stade Yoshida de Koné. Confrontation des corps sur le terrain, mais aussi préparation aux prochains Jeux du Pacifique. On y était ! Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
La venue de joueuses internationales en province Nord témoigne de l'intérêt grandissant pour le rugby féminin. Néanmoins, en présence d'un public encore assez timide, promouvoir la pratique en NouvelleCalédonie reste un enjeu de taille : « Le stade de Koné est idéal pour développer ce sport, déclare Bruno Salvai, directeur de tournoi et cadre technique territorial. Cette troisième édition s’est déroulée le week-end afin de faire venir un large public, comme celui de Nouméa. » « Le rugby s'ouvre,
complète Shaïna, compétitrice du pays. On n’avait pas l'habitude de s'entraîner hors du territoire, mais ça vient. Je reviens des îles Fidji et je serai bientôt en stage en NouvelleZélande. »
Les femmes Cagous
Si le face à face féminin qui se jouait sur le stade ce week-end n'avait pas d'enjeux particuliers en termes de compétition, il restait néanmoins important pour préparer les joueuses aux Jeux du Pacifique
Les joueuses de rubgy à 7 s’envoleront pour les Jeux du Pacifique en juillet.
qui auront lieu en juillet, en Papouasie. « Nos sportives n'ont pas souvent l'occasion de s’exprimer au niveau international, reprend Bruno Salvai. L’appui des clubs locaux a permis ce test grandeur nature. En présence de sportives néo-zélandaises ou fidjiennes, elles ont pu confronter leur niveau et le situer. » Contrat rempli pour la sélection féminine du territoire, de rugby à 7. Fi des mauvais résultats lors du premier événement, elles se montrent, depuis, intraitables.
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Pomémie Là où les cultures convergent Le centre culturel provincial Pomémie est géré par l'association Poaboavithila qui, en langue haeke, se traduit par « lieu où l'on marche sur des coquilles ». Une référence aux échanges, aux trocs qui se pratiquent depuis toujours à cet endroit. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
« Il a fallu du temps pour expliquer le sens de notre travail, convaincre que la culture a toute sa place dans le développement de la région, entame Sam Moinlaoupioh, le directeur du centre culturel. Les choses se sont doucement mises en place, avec l'appui de la direction de la culture. » Le centre s'organise aujourd'hui autour du cycle de la vie kanak, avec une case coutumière qui symbolise l'hospitalité offerte à tous les visiteurs, de grands poteaux à l'entrée qui représentent les aires coutumières de la province Nord. Ils mènent à la maison Caujolle qui abrite une collection permanente sur l'histoire de la bâtisse, ainsi qu'une boutique de produits artisanaux. Une salle d'exposition porte le nom d'Astrid Ounine, jeune membre de l'équipe, accidentellement décédée au retour d'une mission de travail. Le jardin des roches mène enfin à un espace concert de 800 places, avec régie et loge pour les artistes.
Patrimoine d'aujourd'hui et de demain
Lors du festival Mata neni bat, qui a ouvert la saison du centre Pomémie, les femmes ont été largement mises à l’honneur avec la prestation de huit groupes différents.
Après trois ans de travaux, l'établissement, qui a rouvert ses portes en 2014, pilote aujourd'hui de nombreux projets. Une première exposition dédiée à l'art contemporain a été mise en place avec 20 artistes du Nord. L'Art est passage renvoyait au lieu même, espace de rencontres, et les œuvres sont restées en place pendant six mois. Depuis mars, l'exposition Knam ma keen-ko névâ, délocalisée depuis le centre culturel Tjibaou, a pris le relais. Patrimoine d'aujourd'hui mais aussi de demain, la vannerie est à l'honneur. Paniers, nattes et « contenants de vie » plus modernes, les créations bien que traditionnelles s'inspirent de la société actuelle, témoignant des mutations des différentes pratiques. « Certaines œuvres ont volontairement été
Culture
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Pascale Gerry, artiste design, et Berthe Tein, un talent de la vannerie, ont participé à l’exposition L’art est passage, regroupant 20 artistes du Nord.
laissées inachevées, signale le directeur, pour mettre en relief toute la qualité du travail accompli par les mamans des trois provinces. »
Un lieu ouvert sur l'extérieur
Favoriser la diffusion de savoirs et de pratiques à travers la création, telle est la mission du centre. L'équipe accompagne les artistes venus de tout le territoire. Mata neni bat, qui veut dire « le chant des femmes », a connu un véritable succès lors d’un concert d’envergure. Une cinquième édition des danses nocturnes, Cia na ton, promet d’être un moment tout aussi festif. Porté par les deux centres culturels provinciaux, Koné et Hienghène, l’événement pourrait avoir lieu à Kaala-Gomen. « Chacune des 17 communes de la région propose une troupe, un temps pour valoriser la danse traditionnelle kanak », détaille Sam Moinlaoupioh. Un travail de coopération va enfin concrétiser bien des rêves. Six artistes du Nord se rendront en résidence deux semaines en Nouvelle-Zélande : « Ils vont se rendre à l'université maorie Te Wananga o Aeotearoa, dont nous avons reçu le directeur l'an dernier. À notre tour, nous accueillerons leurs talents, s'émerveille-t-il. Aujourd’hui, l’art local n’est plus une pratique d’amateur. » Sculptures sur métal, infographie sont autant de pratiques novatrices que le centre souhaite intégrer à ses actions. « À travers les ateliers vivants, nous souhaitons mêler tradition et modernité. Cela sera notre grand tournant. » L'éducation culturelle est encore un axe cher à l'établissement. « Il faut valoriser l’art et notre identité kanak mais aussi favoriser la diversité culturelle. Nous poursuivrons les journées pédagogiques et de sensibilisation à l’art, avec les scolaires et la jeunesse dans son ensemble, et via nos nombreux partenariats avec les autres structures. »
Franko Gourou, artiste de Waa Wî Lûû (Houaïlou), a participé à l’exposition L’art est passage.
Diffusion de savoirs et de pratiques par la création L’œuvre de Pascale Gerry : un lettrage qui évoque l'amour en Lifou.
Sam Moinlaoupioh, le directeur du centre culturel, sous le charme de l’exposition Knam ma keen-ko névâ, peaux et contenants de vie.
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Festival des arts du pays
Une corbeille d'artistes Heureuse combinaison. Le Festival des arts du pays s’est tenu à la tribu de Bondé à Ouégoa, en février dernier. Associé à la Journée internationale des langues maternelles et à la troisième édition de l’espace oralité, cette rencontre culturelle préparait au Festival des arts du Pacifique qui aura lieu à Guam, en 2016. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
« Se rencontrer, échanger, partager les savoirs culturels et traditionnels », sont les mots de Jacques Wahio, maire de Ouégoa et président du comité de pilotage.
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L’aire coutumière Hoot ma whaap, où se sont déroulées les festivités, abrite une douzaine de langues vernaculaires, illustrant toute sa diversité. Neuf communes du Nord étaient représentées lors des cérémonies, comme Koumac, Ouégoa, Houaïlou, Canala, etc. Tiram, la troupe de danse de Bondé, emmenée par Ghislain Danguigny, a retracé le chemin des clans de la région à travers le discours généalogique.
Wanathin, le groupe de danse de Kumo, a présenté un dialogue amoureux, une berceuse en langue qui avait disparu.
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La chorale Ninewetr, de Kumo.
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De mémoire, Bondé a toujours accueilli des événements culturels. « Ce temps s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à nos langues, comme à ceux qui veulent les défendre », a déclaré Déwé Gorodey, membre du gouvernement en charge des secteurs de la citoyenneté, de la culture et de la condition féminine. Née dans la tribu de l'Embouchure, à Ponérihouen, elle est aussi écrivain.
Les disciplines de l’oralité ont unanimement conquis le jury et le public.
Pour le Sénat coutumier, dont Jean Kays est l’actuel président, l’objectif de cette rencontre était de préparer la délégation qui se rendra au Festival international des langues maternelles, à Guam, en 2016.
Sur ce site chargé d’histoire, l’association des conteurs bénévoles de la province des îles a offert trois contes sur le grand guerrier du Wetr.
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Lapita On creuse à Foué, enfin ! Le site qui a donné son nom à la civilisation Lapita (Xaapetra) est situé sur la presqu’île de Foué, à Koné. Depuis 20 ans, aucune recherche n'avait été entreprise, les lieux restant malmenés par le développement. En prévision de chantiers sur la route qui longe le domaine, des fouilles ont été organisées en début d'année. Rencontre avec le directeur de l'Institut d'archéologie de Nouvelle-Calédonie et du Pacifique, Christophe Sand. Par Claudine Quéré - Photos C.Q.
L'Institut d'archéologie de NouvelleCalédonie et du Pacifique (IANCP) mène un chantier de grande ampleur sur le site de Foué. « L'idée n'est pas simplementde collecter des objets, mais plutôt de comprendre comment les Océaniens ont organisé, façonné leur paysage. Nous voulons montrer le cheminement de ce patrimoine depuis 3000 ans jusqu'à aujourd'hui », explique Christophe Sand qui dirige les travaux. Sollicités par la Direction de la culture en province Nord, les archéologues de l’IANCP ont choisi d'évaluer, dans un premier temps, la masse de travail à effectuer. « Nous sondons un espace assez complexe de près de 1 500 m3 de terre. C'est un état des lieux pour repérer les zones les plus riches, mesurer les niveaux de fouilles à entreprendre dans quelques mois. » Il existe 200 sites Lapita dans le Pacifique. Les motifs en pointillés
Christophe Sand sur le site de recherche.
se retrouvent aux îles Samoa, aux Tonga, au Vanuatu, à Wallis-et-Futuna. En Nouvelle-Calédonie, le projet fait l'objet d'une demande de classement. « Il faut souligner une vraie volonté de la province, de la commune et des différents organismes de tenir compte du patrimoine. » Le conseil d'administration de l'IANCP est actuellement présidé par Gérard Poadja, élu originaire de Koné, très engagé dans la mise en place de programmes de sauvegarde. Dès le mois d'octobre, Christophe Sand, John Ouetcho, Stéphanie Domergue et Jacques Bole, et leurs homologues du Vanuatu, d’Australie et de NouvelleZélande, tenteront de répondre aux questions que pose le site Xaapetra. « Les vestiges seront détruits un jour et disparaîtront sous le bitume, les recherches menées, elles, resteront. La Province nord étudie depuis trois ans la possibilité de créer un musée. »
De Xaapetra à Lapita La presqu’île de Foué se révèle être un lieu important, à l’origine du nom Lapita : « Les habitants de Baco ont expliqué à des scientifiques américains que le lieu de leurs investigations se nommait Xaapetra en langue Haeke. Les Américains, l’ayant mal compris, l’ont nommé Lapita », s'amuse le chercheur. En 1952, pour la première fois, deux Américains utilisent la datation au carbone 14 en NouvelleCalédonie. Ils démontrent que les poteries enfouies datent d'environ 1000 ans avant JésusChrist. Pierres taillées, marmites, fours… le site devient mondialement connu et, malgré les recherches et les bouleversements liés au développement, il recèle encore de nombreuses pièces. Dans les années 90, Christophe Sand s'était engagé pour que des fouilles soient réalisées. La découverte de deux marmites complètes lui a donné raison et a modifié la vision de l'opinion publique.
L’actuelle collecte sert à repérer les zones les plus riches, à mesurer les niveaux de fouilles à entreprendre dans quelques mois.
Histoire
Calendrier
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Événements 2015 Juillet
Ce mois-ci, on fête 1er juillet Journée mondiale du reggae 3 juillet Journée mondiale sans sac plastique 6 juillet Journée internationale du baiser 30 juillet Journée internationale de l’amitié
Agenda culturel sous réserve de modification − Du 3 au 5 juillet : Fête de la mandarine, Canala www.office-tourisme.nc − Du 11 au 12 juillet : Les trésors du Sud, Bourail www.office-tourisme.nc − Du 10 au 11 juillet : Fête communale, Ponérihouen www.office-tourisme.nc − Du 18 au 19 juillet : Fête du terroir, Poya www.office-tourisme.nc
Août
− Du 14 au 16 août : Foire de Bourail www.mairie-bourail.nc − Du 23 au 24 août : Fête du manioc et du taro, Touho www.office-tourisme.nc − Du 28 au 30 août : Fête du santal et du miel, Lifou www.iles-loyaute.com − Du 28 au 31 août : Fête du tazar, Bélep www.office-tourisme.nc − Du 31 août au 6 septembre : Semaine du cheval, La Foa www.nautilus-tours.com/semaineducheval
Septembre Ce mois-ci, on fête 8 septembre 15 septembre 21 septembre 24 septembre
Journée internationale de l’alphabétisation Journée internationale de la démocratie Journée internationale de la paix Fête de la citoyenneté
Ce mois-ci, on fête 9 août 12 août 16 août 24 août
Journée internationale des peuples autochtones Journée internationale de la jeunesse Journée mondiale du cerf-volant Nuit internationale de la chauve-souris
Agenda culturel sous réserve de modification
Agenda culturel sous réserve de modification − 2 août : Raid de Gouaro, Bourail www.office-tourisme.nc − 8 août : Raid en province Nord, Koumac www.office-tourisme.nc − 23 août : Marathon international, Nouméa www.office-tourisme.nc − 29 août : Treck de Bourail, Bourail www.office-tourisme.nc − Du 8 au 9 août : Fête communale, Hienghène www.office-tourisme.nc
− 14 septembre : Fête du ver de bancoule, Farino www.lafoatourisme.nc − 19 septembre : Raid province Nord, Kaala-Gomen www.office-tourisme.nc − 26 septembre : Fête du cocotier, du pandanus et du taro, Poindimié www.tourismeprovincenord.nc − Du 31 août au 6 septembre : Semaine du cheval, La Foa www.nautilus-tours.com/semaineducheval − Du 17 au 21 septembre : Foire du Pacifique, Nouméa www.office-tourisme.nc − Du 18 septembre au 3 octobre : Fête de la science, Nouméa www.symbiose-nc.com − Du 19 au 20 septembre : Fête de la chouchoute et de la citrouille, Canala www.office-tourisme.nc − Du 25 au 27 septembre : Foire de Koumac et du Nord www.office-tourisme.nc − Du 25 au 26 septembre : 20 ans de la commune, Kouaoua www.office-tourisme.nc
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locaux - nationaux -internationaux Octobre
Ce mois-ci, on fête 1er octobre 9 octobre 15 octobre 30 octobre
Journée mondiale du cacao et du chocolat Journée mondiale du handicap Journée mondiale du lavage des mains Journée mondiale de la vie
19 novembre Journée mondiale des toilettes 30 novembre Journée mondiale sans achat
Agenda culturel sous réserve de modification − Du 13 au 15 novembre : Fête de la mer, Poum www.tourismeprovincenord.nc − Du 13 au 15 novembre : Fête du taro, Canala www.office-tourisme.nc − Du 28 au 29 novembre : Marché aux crabes, Canala www.office-tourisme.nc
Agenda culturel sous réserve de modification − 10 octobre : Fête du patrimoine, Poya www.office-tourisme.nc − Du 18 septembre au 3 octobre : Fête de la science, Nouméa www.symbiose-nc.com − Du 3 au 4 octobre : Fête de l’amaryllis, Canala www.office-tourisme.nc − Du 9 au 11 octobre : Journées du patrimoine, Canala www.office-tourisme.nc − Du 16 au 18 octobre : Fête de la vanille, Lifou www.iles-loyaute.com − Du 16 au 24 octobre : Festival international du cinéma des peuples Anûû-ru Âboro, Poindimié www.anuuruaboro.com − Du 16 au 24 octobre : Salon international du livre océanien, Poindimié www.silo.nc − Du 17 au 18 octobre : Fête de l’horticulture, Pouembout www.office-tourisme.nc
Décembre Ce mois-ci, on fête 5 décembre 10 décembre 11 décembre 20 décembre
Journée mondiale du bénévolat Journée mondiale des droits de l’homme Journée internationale de la montagne Journée internationale de la solidarité humaine
Agenda culturel sous réserve de modification − 5 décembre : Fête de la mangue, Poya www.tourismeprovincenord.nc − 12 décembre : Fête de l’ananas, Kouaoua www.tourismeprovincenord.nc − 12 décembre : Fête communale, Houailou www.tourismeprovincenord.nc
Novembre Ce mois-ci, on fête 15 novembre Journée mondiale du recyclage 16 novembre Journée internationale de la tolérance
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