ARNOLD GROJEAN, EN ĂME ET CONSCIENCE


ĂDITO


ĂDITO
Wallonie-Bruxelles et le Chili fĂȘtent 25 ans de coopĂ©ration. La Revue W+B a souhaitĂ© cĂ©lĂ©brer ces noces dâargent en mettant en lumiĂšre les liens historiques entre Wallonie-Bruxelles et le Chili, les Ă©vĂ©nements marquants de ces 25 annĂ©es, les projets qui ont pu ĂȘtre mis en place grĂące Ă cette coopĂ©ration de longue date et ceux qui verront encore le jour dans les mois et les annĂ©es Ă venir. DiffĂ©rents tĂ©moignages qui permettent de comprendre comment cette entente sâest construite, se poursuit aujourdâhui et continuera de faire briller tant les opĂ©rateurs wallons et bruxellois que les opĂ©rateurs chiliens.
Ensuite, focus sur Arnold Grojean, artiste multifacettes, Juliette Havelange, jeune comĂ©dienne promise Ă un bel avenir, Studio Biskt, les designers de lâannĂ©e 2022, et Meurens Natural, entreprise de lâannĂ©e 2022.
Enfin, dĂ©couvrons comment les jeunes sâimpliquent dans les projets Erasmus+ et Democracy Reloaded, comment le programme DĂ©fi Archipelago a soutenu la formation professionnelle et lâemployabilitĂ© des jeunes au SĂ©nĂ©gal, comment le Smart City Institute de LiĂšge promeut les smart cities et comment les primo arrivants sont accueillis au BAPA Via de Bruxelles.
Et puis cĂ©lĂ©brons la naissance de Georges Simenon, quâon ne prĂ©sente plus !
Bonne lecture ! â
SECRĂTAIRE DE RĂDACTION
Emmanuelle Stekke e.stekke@wbi.be 02 421 87 34
COLLABORATION
Marie-Catherine DuchĂȘne, Fanny Tabart, Laurence Hermand et Anne Neuville
CONCEPTION ET RĂALISATION
Polygraphâ www.polygraph.be
IMPRESSION Graphius www.graphius.com
ĂDITRICE RESPONSABLE
Pascale Delcomminette
Place Sainctelette 2 B-1080 Bruxelles
Téléchargez la revue sur www.wbi.be/rwb/
34 38
03 ĂDITO
Entre Wallonie-Bruxelles et le Chili, 25 ans dâamitiĂ© 06
DOSSIER
Noces dâargent pour la coopĂ©ration entre Wallonie-Bruxelles et le Chili par Emmanuelle Dejaiffe
16 CULTURE
Arnold Grojean, en Ăąme et conscience par Nadia Salmi
22 PORTRAIT
« Cet été-là », Juliette est devenue grande par Catherine Haxhe
26
JEUNESSE
Engagez-vous, quâils disaient... par Philippe Vandenbergh
30 COOPĂRATION AU DĂVELOPPEMENT
385 jeunes formés en entrepreneuriat et sur des métiers stratégiques par Laurence Briquet
34
TOURISME
La légende Simenon par Nadia Salmi
38 DESIGN
Studio BISKT - Terre vivante par Marie Honnay
42
ENTREPRISE
Meurens Natural, « Entreprise de lâAnnĂ©eÂź » 2022 par Jacqueline Remits
46 INNOVATION
Les Smart Cities, outil de transition pour les villes et territoires par Vincent Liévin
50
SOCIĂTĂ
« Si mon cĆur est Ă©troit, Ă quoi me sert que le monde soit si vaste ? » par Philippe Vandenbergh
Aujourdâhui, le Chili est le premier partenaire de Wallonie-Bruxelles en AmĂ©rique latine. Quels sont nos liens historiques ? Quels ont Ă©tĂ© les Ă©vĂ©nements marquants ? Mise en lumiĂšre dâune coopĂ©ration aux facettes multiples, qui a fĂȘtĂ© son 25e anniversaire Ă Santiago en dĂ©cembre dernier.
Par Emmanuelle DejaiffeFlash-back. Tout a commencé pendant la dictature que connaßt le Chili sous Pinochet dans les années 70 et 80.
« A lâĂ©poque, nos universitĂ©s ont largement ouvert leurs portes et apportĂ© un vrai soutien Ă ceux qui ont connu lâexil, relate Alexandre Gofflot, chef de service AmĂ©rique latine pour Wallonie-Bruxelles International (WBI). De premiĂšres bourses sont alors octroyĂ©es Ă des citoyens chiliens ». Des liens forts se tissent entre nos deux communau-
tĂ©s, avec des acteurs du monde acadĂ©mique et culturel de Wallonie-Bruxelles. AprĂšs la chute du rĂ©gime, en 1993, un premier accord est signĂ© entre lâAssociation pour la Promotion de lâEducation et de la Formation Ă lâEtranger (APEFE) et lâAgence chilienne de coopĂ©ration internationale au dĂ©veloppement (AGCID), un bureau sâouvre Ă Santiago. Lâobjectif est dâaider le pays Ă sortir de la dictature et Ă se bĂątir un rĂ©gime dĂ©mocratique. Les thĂ©matiques sont variĂ©es : le droit des femmes, lâentrepreneuriat, lâĂ©ducation, lâĂ©ducation Ă lâenvironnement, etc.
Thomas Gunzig est arrivĂ© au Chili dans le cadre dâun accord dans le domaine de la littĂ©rature signĂ© en 2020 entre Wallonie-Bruxelles International et lâUniversitĂ© Diego Portales de Santiago. Une fois par an, un auteur ou une autrice belge francophone est invitĂ© avant de rĂ©aliser un plus large tour du pays.
« Cette mission dâune dizaine de jours Ă©tait prĂ©vue de longue date mais elle a Ă©tĂ© reportĂ©e jusquâen juin passĂ©. Pour donner le contexte prĂ©cis, nous sommes partis, Isabelle WĂ©ry et moi-mĂȘme, dans le contexte de lâopĂ©ration « Lisez-vous le belge ? ». Le programme dâactivitĂ©s, bien rempli, sâest rĂ©parti entre trois villes : Santiago, ConcepciĂłn et ValparaĂso. Sur place, nous avons animĂ© des ateliers dâĂ©criture, donnĂ© des lectures, participĂ© Ă des rencontres dans diffĂ©rentes universitĂ©s notamment avec des Ă©tudiants mais aussi dans la librairie francophone de Santiago. Jâai assistĂ© Ă©galement Ă une projection du Tout Nouveau Testament, film de Jaco Van Dormael dont je suis coscĂ©nariste et participĂ© Ă un dĂ©bat avec des Ă©tudiants de la filiĂšre cinĂ©ma Ă lâissue de la projection. Il est enrichissant de provoquer ces rencontres qui permettent un partage dâexpĂ©rience trĂšs concret sur lâĂ©criture ».
Pour aller plus loin⊠Cinq tĂ©moins, cinq retours dâexpĂ©rience, entre Wallonie-Bruxelles et le Chili.
La relation Ă©volue et quatre ans plus tard, en 1997, un accord-cadre de coopĂ©ration bilatĂ©rale est signĂ© entre, dâune part la Wallonie et la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles (FWB) et dâautre part, la RĂ©publique du Chili. Cette coopĂ©ration se traduit via des Commissions mixtes permanentes (CMP) qui se rĂ©unissent tous les trois ans. Partenaire de WBI, lâAGCID coordonne ces commissions localement. En parallĂšle, de nombreux Ă©vĂ©nements culturels sont Ă©galement soutenus via des programmes dâactions.
Enfin, en 2005 sont inaugurés les bureaux permanents de la Délégation Générale Wallonie-Bruxelles à Santiago, devenue une Représentation multi-services au 1er janvier 2023.
Fin dĂ©cembre 2022, une dĂ©lĂ©gation de Wallonie-Bruxelles sâest rendue au Chili pour la signature du septiĂšme cycle de coopĂ©ration pour les trois prochaines annĂ©es, de 2023 Ă 2025. « Cette convention structure notre collaboration avec le Chili, rappelle Pascale Delcomminette, Administratrice gĂ©nĂ©rale de Wallonie-Bruxelles International. Les formes de synergie sont nombreuses : Ă©changes acadĂ©miques, recherche scientifique, promotion de la langue française, participation Ă des Ă©vĂ©nements culturels, etc. Depuis tout ce temps, nos Ă©quipes, les universitĂ©s et hautes Ă©coles, les porteurs de projet, les opĂ©rateurs culturels de Wallonie et de Bruxelles maintiennent dâĂ©troits contacts avec leurs homologues
chiliens. Aujourdâhui, lâancrage de notre coopĂ©ration est trĂšs fort. A ce jour, avec la signature de la septiĂšme CMP, plus de 150 projets ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© soutenus ! ».
Sur les 26 projets sĂ©lectionnĂ©s lâan dernier, 23 Ă©manent du monde acadĂ©mique. A titre dâexemple, dans le secteur de la santĂ©, un programme dâinnovation et de recherche sera menĂ© par des Ă©quipes de lâULiĂšge - Gembloux Agro-Bio-Tech en partenariat avec la Pontificia Universidad CatĂłlica de ValparaĂso. « Lâobjet en est lâoptimisation de la production dâenzymes prĂ©sentant un effet antiprolifĂ©ratif sur les cellules cancĂ©reuses en
utilisant une levure comme usine cellulaire. On produit ainsi des protĂ©ines recombinantes ayant des applications dans le traitement de certains cancers. Câest le troisiĂšme projet que nous dĂ©posons depuis 2018 et qui prend forme grĂące aux possibilitĂ©s de cofinancement, relate Patrick Fickers, professeur Ă lâULiĂšge. A ValparaĂso, ils possĂšdent une expertise que nous nâavons pas ici, nous sommes complĂ©mentaires. Ensemble, nous avons cosignĂ© plusieurs publications scientifiques et trois doctorants font actuellement leur thĂšse en cotutelle. Ils seront diplĂŽmĂ©s de nos deux universitĂ©s ».
DiplĂŽmĂ©e de lâENSAV La Cambre, Carole Louis rĂ©alise des performances in situ qui se dĂ©roulent dans des installations quâelle crĂ©e au prĂ©alable. En 2021, elle Ă©tait lâune des invitĂ©es dâhonneur de la Biennale dâArt Contemporain SACO au Nord du Chili dans la rĂ©gion dâAtacama.
« Cette rĂ©sidence de trois semaines a Ă©tĂ© une expĂ©rience intense, qui a nourri mon travail dâartiste. Je me suis ici rĂ©ellement inspirĂ©e de notre lieu dâaccueil, jâai beaucoup lu avant mon dĂ©part et recueilli des informations sur le contexte gĂ©opolitique du Chili et sur cette rĂ©gion miniĂšre oĂč sâextraient Ă la fois du cuivre et du lithium. Pour cette performance, je suis partie dâune lĂ©gende locale qui raconte lâhistoire dâun enfant qui a survĂ©cu dans un frigo aux inondations qui surviennent assez rĂ©guliĂšrement dans cette rĂ©gion, entre ocĂ©an et montagnes. La rĂ©ception de lâinstallation et de la performance a Ă©tĂ© incroyable, le public Ă©tait touchĂ© de retrouver des Ă©lĂ©ments de cette lĂ©gende. Depuis, Dagmara Wyskiel, commissaire de la Biennale, est venue en prospection Ă Bruxelles, cela crĂ©e des synergies sur du long terme ».
Deux Ă©vĂ©nements majeurs Ćuvrent Ă la promotion de la langue française et au soutien de la crĂ©ation francophone en partenariat avec lâInstitut français du Chili et de nombreux autres acteurs de terrain. « Autour du 20 mars, journĂ©e internationale de la Francophonie, une vraie FĂȘte de la Francophonie est organisĂ©e au Chili. Le concours dâart oratoire en langue française que nous avons lancĂ©, il y a quelques annĂ©es, rencontre un succĂšs grandissant. Le mois de mars est toujours important pour notre visibilitĂ© et requiert les Ă©nergies de toute notre Ă©quipe », souligne Emmanuelle Dienga, reprĂ©sentante de WBI au Chili.
Cap sur la ville cĂŽtiĂšre dâAntofagasta Ă plus de 1.200 km de Santiago. En 2021, trois artistes de Wallonie-Bruxelles ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă la Biennale dâArt contemporain SACO. Le contexte Covid nâĂ©tait pas facile. Elodie Antoine, artiste plasticienne, partage son expĂ©rience : « Tout sâest bien passĂ© mais notre voyage a Ă©tĂ© marquĂ© par la crise sanitaire qui nous a obligĂ© Ă rester une semaine en quarantaine dans notre hĂŽtel. AprĂšs lâapocalypse, le thĂšme de la Biennale, Ă©tait de circonstance. Je crois que nous Ă©tions les premiers europĂ©ens Ă dĂ©barquer au Chili aprĂšs cette pĂ©riode trĂšs particuliĂšre mais câest aussi important de continuer Ă crĂ©er, Ă bouger malgrĂ© le contexte qui a raccourci notre temps de travail. Le site est magnifique, les paysages incroyables. Je me suis sentie ailleurs, dans un paysage lunaire, qui ne ressemble Ă rien de ce que lâon connaĂźt ici ». Le partenariat avec notre FĂ©dĂ©ration est particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© au Chili parce que nos actions sâinscrivent dans une dynamique de rĂ©gionalisation. « Depuis longtemps, nous avons veillĂ© Ă ne pas tout centraliser dans la capitale chilienne et avons donc cherchĂ© Ă Ă©tablir des liens forts avec des partenaires en rĂ©gion, rappelle notre reprĂ©sentante de Wallonie-Bruxelles au Chili. Au fil du temps, se dĂ©veloppent de vrais rĂ©seaux professionnels mais en mĂȘme temps, nous restons ouverts Ă tout nouveau projet dâĂ©change porteur pour nos deux communautĂ©s ».
Autrice, compositrice et interprĂšte, CloĂ© du TrĂšfle est une artiste inclassable, la libertĂ© vibre au cĆur de ses crĂ©ations. A lâautomne 2019, CloĂ© du TrĂšfle et CĂ©line Chappuis se lancent dans le Chili Tour (Vertige horizontal) avec plus dâune dizaine de dates de concert dans tout le pays.
« Cette tournĂ©e reste une trĂšs belle expĂ©rience et fait suite Ă une premiĂšre invitation en AmĂ©rique du Sud, au BrĂ©sil, oĂč nous avons enregistrĂ© lâalbum Vertige horizontal Ă lâinitiative du label Tratore. Nous aurions aimĂ© allier un concept entre SĂŁo Paulo et le Chili mais la crise de la Covid lâa empĂȘchĂ© jusquâici, le projet est restĂ© dans les cartons. Lors de ce Tour, nous nous sommes produites aussi bien dans des universitĂ©s que dans un festival dĂ©diĂ© aux droits humains ou dans des espaces culturels comme le Centro Arte Alameda Ă Santiago, un lieu assez hybride, entre cinĂ©ma, galerie dâart et espace culturel. Le public Ă©tait vraiment curieux et ouvert. Deux DJ sets ont Ă©tĂ© organisĂ©s, notamment Ă Santiago. Dâun point de vue plus politique, nous avons Ă©galement Ă©tĂ© tĂ©moins du climat social tendu de lâĂ©poque. Ce qui mâa frappĂ©e enfin, câest la modernitĂ© des villes dans un pays tout en contraste qui laisse des impressions trĂšs diverses ».
Au Chili, les FrĂšres Dardenne, Chantal Akerman sont des cinĂ©astes apprĂ©ciĂ©s et reconnus. Le public chilien est friand du cinĂ©ma dâauteur, et de ce quâils appellent lâexception culturelle europĂ©enne contrastant avec lâomniprĂ©sente culture nord-amĂ©ricaine. Ainsi, la FWB a signĂ© en 2017 son premier accord de coproduction avec le Chili. Nous souhaitons « jeter les bases de futures coproductions et provoquer de nouvelles synergies entre producteurs ou rĂ©alisateurs, au Chili, ici et dans les grands festivals. Par ailleurs, il faut souligner les Ă©changes qui existent avec nos Ă©coles supĂ©rieures artistiques. LâĂ©cole de cinĂ©ma de ValparaĂso a eu un partenariat avec lâINSAS. Nous avons aussi pas mal de contact avec des festivals liĂ©s Ă la question du genre et de la cause fĂ©ministe qui est marquante aujourdâhui au Chili, davantage encore que chez nous », explique Emmanuelle Dienga.
Partenaire de longue date, le festival a programmĂ©, pour cette Ă©dition anniversaire, quatre spectacles de notre communautĂ© : deux en prĂ©sentiel et deux en ligne. « Aujourdâhui, câest lâun des plus importants dans le domaine des arts de la scĂšne au Chili et sa notoriĂ©tĂ© est grande sur tout le continent, relate Emmanuelle Dienga. Il reprĂ©sente une voie royale pour tourner en AmĂ©rique latine, les programmateurs sây dĂ©plaçant en
grand nombre. Cette annĂ©e, les organisateurs ont sollicitĂ© le public pour quâil plĂ©biscite les Ćuvres marquantes des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes. Dans le top cinq, Kiss and Cry de MichĂšle-Anne de Mey et Jaco Van Dormael, qui a ainsi Ă©tĂ© reprogrammĂ© en 2023 ».
En janvier dernier, Discours Ă la Nation dâAscanio Celestini et David Murgia sâest Ă©galement jouĂ© en espagnol Ă Santiago. AcclamĂ©e, la piĂšce a sans conteste touchĂ© le public chilien au regard du contexte social et politique quâa connu le pays.
Pascale Delcomminette en tĂ©moigne, « ces noces dâargent sont souvent dĂ©crites comme une relation pure, sincĂšre et durable. Câest grĂące Ă lâensemble des opĂ©rateurs de Wallonie-Bruxelles que la coopĂ©ration est concrĂšte et visible sur le terrain. Des liens forts ont pu ĂȘtre maintenus, mĂȘme pendant la pandĂ©mie ».
DĂšs cette annĂ©e, de nombreux projets sont soutenus, et ce jusquâen 2025. Lâavenir est ouvert⊠â
En 2021, Alexandre Christiaens Ă©tait invitĂ© par le Festival de photographie de ValparaĂso, il a participĂ©, dans la foulĂ©e, Ă la Biennale dâArt Contemporain SACO. En septembre 2022, dans un esprit de regard croisĂ©, une exposition de la photographe chilienne Julia Toro sâest tenue Ă lâEspace Contretype Ă Bruxelles.
« Jâai adorĂ© travailler au Chili oĂč jâai voyagĂ© Ă plusieurs reprises, le pays me fascine tant sur le plan humain quâau niveau dâun territoire que je trouve Ă©tonnant. Le Festival est le plus important au niveau de la photographie au Chili mais il compte Ă©galement comme un incontournable en AmĂ©rique latine. Ma rĂ©sidence a durĂ© environ trois mois avec un permis de travail qui mâa laissĂ© circuler librement. Les premiĂšres semaines, jâai sĂ©journĂ© Ă ValparaĂso et jâai travaillĂ© autour du thĂšme de la mer, des pĂȘcheurs et de leurs origines. Ensuite, jâai quittĂ© la ville pour me rendre, dans un premier temps dans le sud, en Terre de Feu, avant de revenir dans le nord pour participer Ă la Biennale SACO. LĂ , mes photos Ă©taient exposĂ©es dans le dĂ©sert sur de grands panneaux publicitaires, mettant un paysage chilien en abĂźme dans le paysage chilien. Un beau moment. Certains clichĂ©s pris au Chili seront prĂ©sentĂ©s en avril prochain Ă Bordeaux dans le cadre du festival âItinĂ©raires des photographes voyageursâ ».
Professeur Ă lâUMons au sein de la FacultĂ© Polytechnique, Alain Vande Wouwer coordonne ici lâun des projets sĂ©lectionnĂ©s dans le cadre de la 7eme CMP avec ses homologues de lâUniversitad Tecnica Federico Santa Maria (USM) de ValparaĂso.
« Ces projets de coopĂ©ration se dĂ©veloppent sur base dâaffinitĂ©s nĂ©es des Ă©changes conviviaux menĂ©s ces derniĂšres annĂ©es. Nos anciens Ă©tudiants chiliens gardent souvent contact avec leurs professeurs. Aujourdâhui, une vĂ©ritable amitiĂ© nous lie Ă nos homologues chiliens. Le travail de recherche qui dĂ©marre vise Ă contribuer Ă lâamĂ©lioration et lâintensification du procĂ©dĂ© de digestion anaĂ©robie pour la production de biomĂ©thane renouvelable dans le cadre dâune gestion innovante de lâenvironnement. Il fera lâobjet dâune thĂšse de doctorat en cotutelle entre lâUSM et lâUMons. Câest le second projet soutenu par WBI. Nous suivons aussi la thĂšse dâAlejandra Vesga sur un traitement dâĂ©puration des eaux par lâutilisation de phages en partenariat avec la Pontificia Universidad CatĂłlica de ValparaĂso ».
â Câest grĂące Ă lâensemble des opĂ©rateurs de Wallonie-Bruxelles que la coopĂ©ration est concrĂšte et visible sur le terrain. Des liens forts ont pu ĂȘtre maintenus, mĂȘme pendant la pandĂ©mie. â
Pascale Delcomminette
Câest un artiste pluriel, douĂ© pour la photographie, qui lâa rĂ©vĂ©lĂ©, et fĂ©ru de sculptures, quâil commence Ă dĂ©voiler. Mais qui se cache derriĂšre ces Ćuvres impossibles Ă rĂ©sumer par un adjectif ?
Portrait dâun homme habitĂ©.
Comme toutes les histoires de vie, celle dâArnold Grojean commence par une naissance. Bruxelles, 1988. Information laconique il est vrai puisque le jour et le mois ne sont pas prĂ©cisĂ©s quand on lâinterroge en visioconfĂ©rence. Et trĂšs vite, en lâĂ©coutant se raconter depuis son studio situĂ© Ă Bamako, on en comprend la raison. Ce sont lĂ des dĂ©tails inutiles dans le parcours de lâartiste. Lâessentiel est ailleurs⊠Dans lâadolescence notamment, cette derniĂšre Ă©tant faite de plusieurs bouleversements. Le premier, Ă douze ans Ă peine. « Ma rencontre avec le prestidigitateur
Christian Chelman a Ă©tĂ© un moment dĂ©terminant pour moi, prĂ©cise Arnold Grojean. Elle a eu lieu par hasard dans lâarriĂšre-salle dâun magasin de magie bruxellois. Je rĂȘvais dâapprendre et jâĂ©tais en admiration devant lui. Imaginez⊠Câest un des pionniers de ce quâon appelle la magie bizarre, une pratique qui mĂ©lange le mentalisme et lâutilisation dâobjets sacrĂ©s ». CoĂŻncidence heureuse : lâhomme lui propose de lâinitier Ă cette pratique. Arnold Grojean suivra alors Christian Chelman quelques annĂ©es durant lesquelles il sera son seul Ă©lĂšve. Le reste du temps, il y a lâĂ©cole. Et lĂ , rien Ă signaler.
Arnold Grojean prĂ©fĂšre parler de ce qui lâa façonnĂ©. Comme la dĂ©couverte de la mĂ©ditation et un dĂ©mĂ©nagement dans le quartier MatongĂ© Ă lâĂąge de seize ans. Lâoccasion dâapprendre Ă vivre seul et de sâouvrir Ă dâautres univers. « CâĂ©tait ma premiĂšre approche avec lâAfrique. Je ne savais pas encore que ce continent allait me passionner par la suite⊠A cette Ă©poque, je mĂ©ditais quotidiennement en forĂȘt de Soignes en me servant de psychotropes et de plantes sacrĂ©es ». Une expĂ©rience qui lui donne envie de prendre une annĂ©e sabbatique une fois son diplĂŽme en poche. Le jeune homme voyage alors en Inde et au Mali pour approfondir ses connaissances. Le yoga nâest pas encore Ă la mode. « Je ne pouvais pas en parler avec mes camarades. Ils ne mâauraient peut-ĂȘtre pas compris⊠En Inde, jâai pu aller dans diffĂ©rents ashrams. Mais le moment le plus puissant a eu lieu quand jâai posĂ© le pied en pays Dogon. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. Je ne pouvais mĂȘme pas imaginer que ça puisse exister sur terre. Ăa a Ă©tĂ© lâexpĂ©rience la plus incroyable de ma vie. Une vraie rĂ©vĂ©lation ! ».
De retour en Belgique, il nâa donc quâune idĂ©e en tĂȘte : repartir au Mali. Aucune autre destination ne lâintĂ©resse. « Cela peut paraĂźtre paradoxal car je suis Blanc mais je me suis senti chez moi au pays Dogon. Ce lieu me correspondait et je voulais Ă tout prix y retourner ». En attendant, il sâinscrit dans une Ă©cole dâart bruxelloise, le 75, oĂč il choisit la photographie comme discipline. « En fait, je ne mâidentifie pas comme photographe mĂȘme si câest un mĂ©dium avec lequel je suis Ă lâaise. Aujourdâhui, je pratique davantage la danse et la sculpture. Mais ces Ă©tudes ont Ă©tĂ© trĂšs riches. Le 75 est une Ă©cole trĂšs ouverte et le corps professoral nây est pas limitant puisquâon mâa permis de faire mes projets au Mali ». Sâensuivent alors des allers-retours pendant les deux premiĂšres annĂ©es, la troisiĂšme Ă©tant chamboulĂ©e par une expĂ©rience personnelle trĂšs prenante. « Lors de ma derniĂšre annĂ©e dâĂ©tudes, jâai dĂ©cidĂ© de me sĂ©parer de tout ce que jâavais : objets, photos, dessins, relations... Le processus a durĂ© douze mois et ne me permettait plus dâassister aux cours. Car je me suis beaucoup isolĂ©, jâai fait une
âMais le moment le plus puissant a eu lieu quand jâai posĂ© le pied en pays Dogon. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. Je ne pouvais mĂȘme pas imaginer que ça puisse exister sur terre. Ăa a Ă©tĂ© lâexpĂ©rience la plus incroyable de ma vie.
Une vraie rĂ©vĂ©lation ! â
Arnold Grojean
sorte de table rase du passé⊠Mon cursus scolaire devenait dÚs lors incompatible avec mes aspirations spirituelles ».
Retour alors au Mali oĂč il reste deux ans et oĂč il se remet doucement de son expĂ©rience. Lâoccasion de renaĂźtre autrement. Arnold Grojean sâintĂ©resse aux enfants des rues quâil suit et photographie⊠Ăa donne « Koungo fitini », un projet qui va le pousser Ă se rĂ©inscrire au 75 dont il sort finalement avec les fĂ©licitations du jury. Grande distinction et Prix Roger Deconinck 2015. De quoi se sentir pousser des ailes⊠« Koungo fitini veut dire âproblĂšmes mineursâ. Câest un jeu de mots pour mettre en avant le fait que ces enfants ne sont pas la prioritĂ© de lâĂtat malien et puis, il y a une addiction Ă la rue qui fait quâils ont beaucoup de difficultĂ©s Ă ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©s dans un parcours de vie ». Une situation qui a suscitĂ© pas mal dâinterrogations chez lâartiste. Pourquoi ces enfants retournent-ils Ă lâendroit dont on a voulu les sauver ? La question est lĂ , et pour y rĂ©pondre, il va tenter de retrouver ces jeunes personnes livrĂ©es Ă elles-mĂȘmes.
« Lâun dâeux mâa expliquĂ© quâune fois que tu as goĂ»tĂ© Ă la rue, ça entre dans ton sang et tu ne peux plus tâen passer ».
Arnold Grojean aime comprendre. Et sâil fallait le dĂ©crire au premier abord, on pourrait rajouter quâil est posĂ©. Il parle avec beaucoup de douceur. Il est au diapason du serpent qui sâenroule dĂ©licatement autour de lui. Image saisissante et finalement trĂšs banale une fois quâon entrevoit les contours de son univers.
« Je ne pratique aucune religion mais je dois dire que lâanimisme mâintĂ©resse mĂȘme si je nâen connais pas la signification exacte⊠En fait, je ne suis pas dans des recherches anthropologiques mais empiriques. Je prĂ©fĂšre me faire ma propre dĂ©finition des choses. Jâaime sonder par moi-mĂȘme ». Une dĂ©marche qui va jusquâau pays Dogon. Il a un tel respect pour ce lieu quâil est incapable de le prendre en photo (Ă lâexception de quinze nĂ©gatifs rĂ©alisĂ©s en 2011, conservĂ©s au Surnateum). Trop sacrĂ©. Trop peur que cette terre lui en veuille de capter des images. Il ne veut pas dâinterfĂ©rence. Seule lâĂ©nergie compteâŠ
Et celle quâil dĂ©gage est trĂšs forte. On pourrait mĂȘme parler dâaura. Arnold Grojean a quelque chose de mystique. Il privilĂ©gie le cheminement au rĂ©sultat. « Quand je me suis sĂ©parĂ© de tout ce que je possĂ©dais en 2012, je nâavais plus de repĂšres, et cela fait quâon ne peut plus ĂȘtre le mĂȘme quâavant. Peut-ĂȘtre que je le referai⊠Je ne serais pas Ă©tonnĂ© que cela se reproduise. Du coup, ce que je crĂ©e nâest pas si important. Câest surtout le processus qui compte ».
Preuve en est donnĂ©e dans le temps nĂ©cessaire Ă lâartiste pour accepter de montrer ce quâil fait. Ce nâest quâaujourdâhui quâil diffuse le court mĂ©trage quâil a rĂ©alisĂ© en 2015. Et il faudra peutĂȘtre encore des annĂ©es avant de voir ce quâil fabrique actuellement. « Je suis patient⊠Jâai besoin de prendre du recul. Je ne montre que des choses qui sont dĂ©passĂ©es pour moi. Je veux Ă©viter dâĂȘtre influencĂ©. Je ne voudrais pas quâon juge puisque moi-mĂȘme jâĂ©vite ça. Jâai envie dâapprendre Ă connaĂźtre mon sujet avant de le livrer aux autres ». Le dernier projet nâa pas de nom. Mais il en impose. En 2019, Arnold Grojean a rĂ©alisĂ© une sculpture de deux mĂštres de
hauteur sur deux mĂštres de large. Profondeur : un mĂštre. Poids : deux cents kilos. Une Ćuvre qui a nĂ©cessitĂ© cinq mois de travail, cinquante-six cornes de bovins et bien sĂ»r des objets sacrĂ©s⊠Au centre se trouvent un masque en bronze senoufo et une coiffe camerounaise utilisĂ©e lors des danses traditionnelles. CrĂ©ation parmi dâautres quâil souhaiterait voir exposĂ©es dans une galerie en concordance avec ses valeurs et qui pourrait le reprĂ©senter. « Pour moi, lâart est une danse au milieu de la forĂȘt. LâĂ©tat dans lequel je suis lorsque je crĂ©e est ce qui mâimporte le plus. Je suis prĂȘt Ă tout pour risquer ça ». â
⹠Arnold Grojean a reçu le Prix National de la Photographie 2021 de Belgique
âą Le projet KOUNGO FITINI a participĂ© Ă la 13e Ă©dition de la Biennale de la Photographie Africaine de Bamako sous la forme dâune exposition financĂ©e par lâUnion europĂ©enne
www.arnoldgrojean.com
En cet Ă©tĂ© 2021, Juliette naquĂźt au cinĂ©ma. Pourtant, les projecteurs cinĂ©matographiques, elle les connaĂźt depuis lâĂąge de six ans. Mais cet Ă©tĂ©-ci aura eu une autre saveur car lâampleur de lâexpĂ©rience la fait passer dâun coup dans la cour des grands.
En ces congĂ©s de dĂ©tente, Juliette et moi avons rendez-vous au bureau de sa maman, « Les Films du CarrĂ© ». Sa maman sâest lancĂ©e dans la production depuis lâentrĂ©e de Juliette par la grande porte dans le monde du cinĂ©ma. A onze ans, Juliette ne craint pas le face Ă face avec une journaliste, elle est dĂ©tendue, souriante, charismatique, on devine immĂ©diatement ce qui a plu au rĂ©alisateur de Cet Ă©tĂ©-lĂ , Eric Lartigau. Il faut dire que Juliette nâen est pas Ă sa premiĂšre interview, elle est aussi Ă lâaise devant un dictaphone que devant une camĂ©ra de cinĂ©ma « Câest plutĂŽt sympa les interviews, dĂ©clare-t-elle dâentrĂ©e de jeu, câest plus simple que devant une Ă©quipe de 30 personnes et puis il nây a pas de texte Ă apprendre, il faut juste ĂȘtre soi-mĂȘme, au naturel ». Et du naturel, Juliette nâen manque pas.
Juliette Havelange
Si vous nâavez pas vu le film, voici le pitch : Dune (Rose Pou-Pellicer) a onze ans. Comme chaque Ă©tĂ©, elle rejoint avec ses parents leur maison des Landes oĂč lâattend Mathilde (Juliette Havelange), neuf ans, avec qui elle fait les 400 coups. Car câest une amitiĂ© sans faille qui les lie, celle oĂč les deux fillettes partagent toutes les questions de lâentrĂ©e dans lâadolescence. Mais cette fois, quelque chose a changĂ©. Le regard de Dune nâest plus si innocent⊠Cet Ă©tĂ©-lĂ , lâenfance sâest Ă©loignĂ©e un peu plus.
Face Ă Juliette, des pointures : Marina FoĂŻs, Gael GarcĂa Bernal et Chiara Mastroianni donnent la rĂ©plique « adulte » aux deux jeunes comĂ©diennes fraichement Ă©closes.
Eric Lartigau, le réalisateur de La famille Bélier, signe une nouvelle chro-
nique intime dans Cet Ă©tĂ©-lĂ et sâimmisce comme il sait si bien le faire au cĆur des familles, de toutes les familles, en posant la question de la transmission et de lâhĂ©ritage familial. « La famille nous construit, nous dĂ©truit et nous Ă©lĂšve », dĂ©clarera-t-il. Et dâhĂ©ritage familial, chez Juliette, il en est aussi question. Les parents, tous les deux dans le monde du spectacle et de la production, encadrent leurs deux filles et les guident dans cet univers pas toujours facile.
« Jâai commencĂ© par des pubs Ă lâĂąge de six ans car ma sĆur Elise, qui a trois ans de plus que moi, a commencĂ© trĂšs tĂŽt et mâa donnĂ© envie dâen faire aussi, tĂ©moigne Juliette. Je me souviens de mon premier casting pour un film Ă Paris, on jouait en cercle avec dâautres enfants et chacun Ă notre tour on avait un bout dâessai dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je ne me
« Cet ĂtĂ©-là » dâEric Lartigau © [2022] Tresor Films â Studiocanal âFrance 2 CinĂ©ma â Quarante 12 Films âArtemis Productionsâ Les castings, ce sont trente minutes amusantes, je me dis toujours que si je nâai pas le rĂŽle, ce nâest pas Ă cause de moi. Papa mâavait prĂ©venue, la rĂ©alisatrice ou le rĂ©alisateur a dĂ©jĂ un enfant en tĂȘte et si je ne corresponds pas, câest comme ça â.
rendais pas bien compte de ce qui se passait, je me rĂ©jouissais dâaller visiter Paris aprĂšs. Avec Cet Ă©tĂ©-lĂ , câĂ©tait tout Ă coup diffĂ©rent, câĂ©tait un vrai grand film avec de grands acteurs et un rĂ©alisateur connu ».
Pourtant Juliette ne fut pas impressionnĂ©e. Dâailleurs, Juliette ne stresse jamais, elle trouve que les castings câest plus cool que lâĂ©cole. « Ce sont trente minutes amusantes, je me dis toujours que si je nâai pas le rĂŽle, ce nâest pas Ă cause de moi. Papa mâavait prĂ©venue, la rĂ©alisatrice ou le rĂ©alisateur a dĂ©jĂ un enfant en tĂȘte et si je ne corresponds pas, câest comme ça. Par contre, ma grande sĆur se met beaucoup plus la pression ».
Et pour ce qui est dâapprendre les textes, lĂ aussi Juliette y trouve du plaisir : « Câest beaucoup plus facile quâĂ lâĂ©cole car ce nâest pas du mot Ă mot, on peut mĂȘme proposer des choses. Eric Lartigau, le rĂ©alisateur, nous laissait parfois faire comme nous avions envie. Quand Dune et moi avions des fous rires ou des attitudes qui nâĂ©taient pas demandĂ©s dans le scenario, il les gardait quand mĂȘme » Et Eric Lartigau dâajouter en janvier Ă notre confrĂšre de La Libre Belgique Alain LorfĂšvre : « Si on se rendait compte au cours dâune scĂšne quâelles nâĂ©taient pas Ă lâaise avec un mot, on changeait. Jâenlevais des dialogues parce quâen fait tout Ă©tait lĂ ,
tout Ă©tait dit, simplement dans un jeu de regards, dans un geste, une maniĂšre de se dĂ©placer dans lâespace. Parfois, elles vont proposer un truc dâelles-mĂȘmes sans mĂȘme sâen rendre compte. Tourner avec des enfants est bien moins compliquĂ© que ce que lâon pense ».
Le cinĂ©ma, câest rudement plus chouette que lâĂ©cole mais Juliette compte bien poursuivre ses Ă©tudes quand mĂȘme. Dâaccord, une expĂ©rience comme cellelĂ , ça marque forcĂ©ment la vie : des castings Ă©liminatoires, des rĂ©unions zoom, des rencontres, la prĂ©paration, lâapprentissage des textes, le tournage de trois mois loin de chez soi et de sa famille et enfin la promo : « Ăa je ne mây attendais pas, je pensais quâaprĂšs le tournage, lâaventure se terminerait mais en fait on va aux projections et avant premiĂšres Ă Paris ou dans dâautres villes, on se revoit avec lâĂ©quipe et surtout Rose, on fait des interviews, câest trop sympa »
Que retient-elle de cette belle aventure ? Du temps long ? Quelques lourdeurs dues Ă lâincroyable machinerie cinĂ©matographique ?
« Non pas vraiment, tout Ă©tait mis en place sur le plateau dĂšs quâon arrivait, poursuit Juliette, mais si on devait attendre avant les scĂšnes, on nous avait prĂ©vu des jeux de sociĂ©tĂ© et notre coach
sâoccupait bien de nous. Il nous faisait rĂ©pĂ©ter, il nous donnait des petits trucs et des instructions, par exemple pour des scĂšnes de bagarres, pour ne pas nous faire mal on devait faire un creux dans notre main. Mes plus belles scĂšnes, câĂ©tait celles Ă la fĂȘte foraine, jâai adorĂ©. Celles que jâai moins apprĂ©ciĂ©es ont Ă©tĂ© tournĂ©es sur deux jours sous une fausse pluie dans les bois, câĂ©tait difficile, on Ă©tait en short et en t-shirt, jâai eu froid ».
Et puis Ă la fin du film, une scĂšne pleine de tendresse et de douceur, un fou rire entre les deux jeunes comĂ©diennes et la magie opĂšre. Elle ajoute encore une chaleur Ă ce rĂ©cit initiatique, entre enfance et Ăąge adulte. Le petit bonbon acidulĂ© que nous offre Eric Lartigau en bonus se trouve aussi dans les Ă©changes entre Dune et Mathilde. Un langage moderne mais habitĂ© par lâinnocence de leur Ăąge. « Je pense que câest parce que nos personnages ont hĂąte de grandir, ajoute Juliette, alors on parle comme des grandes mais plus vulgairement. Dâailleurs je nâen dis jamais moi, je nâaime pas des mots comme ça, mais jâai bien dĂ» mây faire », dit-elle en souriant Eric Lartigau avouera avoir mis beaucoup de temps Ă Ă©crire les dialogues des deux jeunes filles avec Delphine Gleize, la coscĂ©nariste. Elles devaient ĂȘtre juste, de leur temps, sans ĂȘtre donneuses de leçon, ni trop intelligentes.
Si Juliette a finalement beaucoup apprĂ©ciĂ© le film, elle admet tout de mĂȘme prĂ©fĂ©rer la saga des Harry Potter, Stranger Things ou AstĂ©rix et ObĂ©lix, lâEmpire du Milieu, dernier film vu en famille. Juliette aime le cinĂ©ma et le cinĂ©ma lui rend bien. Elle a dĂ©jĂ passĂ© dâautres castings et compte bien poursuivre la route. Elle ne fait que commencer. A onze ans tout comme lors de cet Ă©tĂ©-lĂ , en 2021, Juliette veut encore savourer les joies de ce parcours initiatique cinĂ©matographique.
Rappelons enfin que ce tendre scĂ©nario est lâadaptation dâun formidable roman graphique de Jillian et Mariko Tamaki paru en 2014, que lâon vous conseille de lire. « Moi je nâai pas pu le lire avant le tournage pour ne pas ĂȘtre influencĂ©e, conclut Juliette, mais il est vraiment chouette et câest comme replonger dans tout ce qui nous est arrivĂ© ». â
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Ăa je ne mây attendais pas, je pensais quâaprĂšs le tournage, lâaventure se terminerait mais en fait on va aux projections et avant premiĂšres Ă Paris ou dans dâautres villes, on se revoit avec lâĂ©quipe et surtout Rose, on fait des interviews, câest trop sympa. â
JulietteHavelange Par Philippe Vandenbergh
Erasmus+ et Democracy Reloading offrent aux jeunes dâintĂ©ressantes possibilitĂ©s de prĂ©parer lâavenir. LĂ bas comme chez nous. Et on est tous concernĂ©s.
Un peu avant la pandĂ©mie, une enquĂȘte1 a dĂ©montrĂ© que seulement 15% des jeunes de 14 Ă 19 ans se sentaient ou se disaient « concernĂ©s et prĂȘts Ă passer Ă lâaction », dans le bon sens du terme, Ă©videmment. Mais pour faire quoi ? Et surtout comment, avec quels moyens ?
DĂ©jĂ , cette enquĂȘte avait conclu Ă certaines prioritĂ©s Ă©voquĂ©es par les jeunes pour donner du sens Ă leur engagement, Ă savoir : dâune part, sâouvrir au monde en partant dâabord de ce qui leur est proche, de ce qui les concerne en favorisant lâaccroche Ă©motionnelle, via des tĂ©moignages dans les Ă©coles. Et de lâautre, dĂ©velopper leur esprit critique et aborder des choses positives.
Des prĂ©occupations, somme toute bien lĂ©gitimes, qui ont surtout comme intĂ©rĂȘt de sâexprimer Ă un Ăąge prĂ©coce dĂšs lors que lâon nâest pas du tout sĂ»r que leurs prĂ©dĂ©cesseurs - dont nous sommes - aient fait preuve dâun tel altruisme quand la vie Ă©tait plutĂŽt devant que derriĂšre.
Quoi quâil en soit, Erasmus+ et Democracy Reloading auront Ă©tĂ© les derniers surpris des rĂ©sultats de ces sondages tant ces conclusions sont au-devant de leurs prĂ©occupations depuis maintenant quelques annĂ©es.
PrĂ©cisons dâemblĂ©e quâici, on Ă©voque le travail du Bureau International Jeunesse (BIJ) de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles qui concerne les activitĂ©s dĂ©veloppĂ©es par et pour les jeunes dans
le cadre de lâĂ©ducation non formelle, câest-Ă -dire en dehors du cadre scolaire ou acadĂ©mique.2
Pour rappel, Erasmus+ est « Le » programme de financement de lâUnion europĂ©enne pour lâĂ©ducation, la formation, la jeunesse et le sport. Le nouveau volet a Ă©tĂ© adoptĂ© en avril 2021 avec un budget renforcĂ© (plus de 28 milliards dâeuros) pour la pĂ©riode 2021-2027.
Ce programme, vieux de 30 ans, a pour objectifs principaux dâoffrir Ă un maximum de jeunes une expĂ©rience enrichissante qui favorise la confiance en soi, la curiositĂ©, la dĂ©couverte des autres cultures, lâapprentissage des langues et lâacquisition de compĂ©tences qui peuvent ĂȘtre utiles pour trouver un emploi. Mais aussi de soutenir la coopĂ©ration entre organisations afin de leur permettre dâacquĂ©rir de lâexpĂ©rience dans le domaine de la coopĂ©ration internationale, dâĂ©changer des bonnes pratiques, de dĂ©velopper de nouvelles mĂ©thodes, de rĂ©seauter autrement quâĂ travers Tik-Tok ou Instagram.
Dans les faits, Erasmus+ est articulĂ© autour de 4 grandes prioritĂ©s : lâinclusion et la diversitĂ©, lâenvironnement et le changement climatique, la transformation numĂ©rique ainsi que la participation des jeunes Ă la vie dĂ©mocratique. Parce quâau-delĂ dâĂȘtre des Ă©lecteurs, ils seront surtout les acteurs de demain.
Câest donc portĂ© par cet espoir, cette sorte de lumiĂšre au bout dâun tunnel que certains se plaisent Ă assombrir quâest intervenu un autre projet : Democracy Reloading
Prochaines activités pour mieux comprendre les Activités de Participation en 2023 :
âą 2 sĂ©ances dâinformation par an
âą 1 formation du 15 au 19 mai 2023 Ă Charleroi
⹠Journée sur la participation le 17 novembre 2023 à Bruxelles
Prochaines activitĂ©s pour dĂ©couvrir lâoutil Democracy Reloading en 2023 :
âą 2 cycles de formation
âą 3 x 1 journĂ©e de rencontre et dâĂ©changes
âą Projets de participation citoyenne soutenus en 2021
- 2022 :
- Appel à projets « Citoyens en action » : 157 jeunes de FWB sélectionnés
- Activités de participation Erasmus + : 3 en 2021 et 8 en 2022
⹠Budget 2023 pour les projets « Activités de Participation » : 356.730 euros
1. EnquĂȘte « Annoncer la couleur » et Enabel (Agence Belge de dĂ©vĂ©loppement). 500 jeunes de 14 Ă 19 ans, juin-juillet 2019, suivi de 3 mois avec les enseignants pour dĂ©gager des pistes de travail.
2. Si vous avez un projet dans le domaine de Education/Formation, soit pour les Ă©coles secondaires, professionnelles, ou du supĂ©rieur et lâĂ©ducation des adultes, adressez-vous Ă lâAEF Europe. LâAgence exĂ©cutive europĂ©enne Education et Culture (EACEA) gĂšre aussi une partie dâErasmus+.
Ce projet a Ă©tĂ© portĂ© par des jeunes engagĂ©s dans le dĂ©veloppement rural. Câest au dĂ©part du constat dâun manque dâimplication de la jeunesse dans les organes dĂ©cisionnels au niveau local, national et europĂ©en quâest nĂ©e cette idĂ©e de projet. Ainsi, une quarantaine de jeunes belges, hongrois, grecs, espagnols, polonais, lettons et suĂ©dois se sont rendus en Pologne au European Rural Youth Parliament afin de formuler leurs recommandations politiques.
Petite prĂ©cision remarquable : tous ces jeunes sâexpriment dans un anglais irrĂ©prochableâŠ
https://www.youtube.com/
watch?v=zICYW0S6SPY&t=4s
Ămanation directe dâun projet Erasmus+, ce projet est nĂ©, en 2015, de la volontĂ© de plusieurs agences nationales - dont le BIJ - de se rĂ©unir au sein dâun projet commun « SPEAK! LISTEN! ».
Il est vrai que le contexte Ă©tait un peu le mĂȘme partout : baisse de la confiance, montĂ©e des nationalismes, extrĂ©mismes et populismes, rĂ©cession Ă©conomique, chĂŽmage de masse et paupĂ©risation, risques sur la stabilitĂ© politique, guerres et pandĂ©mies. Nâen jetez plus. Et prenons les choses Ă bras-le-corps. Et mĂȘme Ă la racine.
Si les scrutins ont rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs indicateurs sur les limites de la dĂ©mocratie reprĂ©sentative (taux dâabstention/ catĂ©gorie dâĂąge) pourtant, il apparaĂźt clairement que les jeunes ne rejettent pas le modĂšle dĂ©mocratique. Bien au contraire. Comme les communes sont le niveau de pouvoir le plus proche des gens, et singuliĂšrement des jeunes, un partenariat3 sâest progressivement mis en place avec lâidĂ©e de soutenir les jeunes comme acteurs de changement et promoteurs dâune nouvelle culture de dĂ©mocratie, dâĂ©galitĂ© et dâĂtat de droit. Comment ? En identifiant le besoin de dĂ©velopper des structures plus dĂ©mocratiques et plus accessibles pour encourager leur implication.
ConcrĂštement, cela se traduit par une boĂźte Ă outils en ligne qui soutient les pouvoirs locaux Ă concevoir, Ă mettre en Ćuvre et Ă Ă©valuer la participation des jeunes au processus dĂ©cisionnel.
Cela concerne aussi la promotion des programmes Erasmus+ Jeunesse et Corps Européen de Solidarité pour développer la participation des jeunes à la prise de décision grùce à des projets de qualité.
On essaye Ă©galement dâinscrire la question de la participation des jeunes dans les processus dĂ©cisionnels dans les agendas politiques locaux, nationaux et europĂ©ens, et, « last but not least », de mobiliser les parties prenantes (dĂ©cideurs politiques, administration communale, jeunes) par le biais dâactivitĂ©s de formation, dâĂ©changes, etc.
Câest lĂ , peut-ĂȘtre, que le bĂąt risque de blesser. Parce que si certains clichĂ©s ont la vie dure, notamment concernant le manque de dynamisme ou dâinitiative de certaines structures, il est tout aussi vrai que la pression financiĂšre oblige parfois Ă avoir le nez dans le guidon. Or lĂ , tout au bout, il y a la ligne de lâhorizon. Câest demain. Et lâavenir appartient Ă tout le monde. Surtout Ă celles et ceux qui vont le vivre. â
Le 6 fĂ©vrier dernier, au Théùtre Varia, sâest dĂ©roulĂ©e la soirĂ©e de lancement du nouveau mĂ©dia « Paressia » des Ambassadeurs dâExpression Citoyenne.
Durant la GrÚce antique, cela signifiait « parler franc ». En effet, « Penser, débattre, agir » sont les maitres mots de la création de leurs podcasts disponibles gratuitement sur Spotify.
Ici, lâactivitĂ© de participation (Erasmus+) visait Ă mettre en place plusieurs cycles de dĂ©bats et de discussions, pour permettre notamment de crĂ©er des espaces de prise de paroles pour les jeunes et par les jeunes. Lors de cette soirĂ©e, ils ont notamment abordĂ© les questions : « Fracture mĂ©diatique, fracture sociĂ©tale ? » et « Les tribunaux mĂ©diatiques, condamnation dâune justice Ă la traĂźne ? »
Le programme DĂ©fi Archipelago, une initiative africaine et europĂ©enne pour la formation professionnelle et lâemployabilitĂ© des jeunes, vient de se clĂŽturer au SĂ©nĂ©gal. Le moins que lâon puisse dire, câest quâil a Ă©tĂ© une grande rĂ©ussite pour tous les acteurs concernĂ©s.
DĂ©fi Archipelago, câest une initiative pour la formation professionnelle, dotĂ©e dâun budget de 600.000 euros financĂ© par le Fonds Fiduciaire dâUrgence pour lâAfrique (FFU) de lâUnion europĂ©enne. Son objectif principal est dâamĂ©liorer lâemployabilitĂ© des jeunes, et en particulier des jeunes femmes et filles, par des actions ciblĂ©es de formation professionnelle et de renforcement des capacitĂ©s entrepreneuriales des dirigeants de PME dans 12 pays du Sahel et de la zone du Lac Tchad. Lâinitiative a dĂ©marrĂ© en 2019 avec initialement, lâobjectif de boucler le programme en 2021. Comme la covid est passĂ©e par lĂ , la clĂŽture est finalement intervenue fin 2022.
Comment cela sâest-il passĂ© sur le terrain ? Partant dâune analyse des besoins des entreprises dans 4 rĂ©gions du SĂ©nĂ©gal, DĂ©fi Archipelago a proposĂ© de dĂ©velopper une offre de formation en alternance professionnalisante de court terme dans les secteurs du BTP, des filiĂšres de lâaquaculture, de lâeau para-agricole et de la transformation agro-alimentaire, pour doter les jeunes de compĂ©tences requises et de la certification y affĂ©rente. Le projet a Ă©galement permis de former des jeunes bĂ©nĂ©ficiaires en entrepreneuriat, et de renforcer lâoffre de services des Chambres de Commerce aux MPME. Le projet a Ă©tĂ© portĂ© par des structures privĂ©es et publiques du SĂ©nĂ©gal et de Belgique dans le cadre normatif de la Charte sur la mise en Ćuvre de programmes de formation professionnelle duale au SĂ©nĂ©gal, initiative conjointe de lâEtat, du Patronat et des Syndicats sĂ©nĂ©galais, datant de 2018.
« Le leadership du projet DĂ©fi Archipelago a Ă©tĂ© confiĂ© Ă lâAssociation pour la Promotion de lâEducation et de la
Formation Ă lâEtranger (APEFE), demandeur principal dâun consortium de 8 organisations - 5 sĂ©nĂ©galaises et 3 wallonnes-, qui a assurĂ© la coordination Ă partir du siĂšge Ă Bruxelles en tandem avec lâUnitĂ© de Gestion du Projet, ancrĂ©e Ă la Chambre de Commerce, dâIndustrie et dâAgriculture de Dakar (CCIAD). Câest Ă partir de la CCIAD que Bara Ndiaye, le chef de projet recrutĂ© par lâAPEFE, a orchestrĂ© la mise en Ćuvre opĂ©rationnelle du projet, en collaboration Ă©troite avec toutes les par-
ties prenantes. Un ComitĂ© de pilotage, prĂ©sidĂ© par ChimĂšre Mbaye Ndiaye, SG de la CCIAD, a Ă©tĂ© mis en place et a rĂ©uni tous les 6 mois les principaux acteurs impliquĂ©s, dont lâOffice National de Formation Professionnelle, les chambres consulaires et les opĂ©rateurs de formations, et les reprĂ©sentants des associations de jeunes, de femmes et de migrants », explique Anne Coppens, chargĂ©e de mission DĂ©fi Archipelago tenant le rĂŽle de « coordinatrice » du projet pour le compte de lâAPEFE.
ARCHIPELAGO est rĂ©gi par une association entre SEQUA (Agence de dĂ©veloppement du secteur privĂ© et de la coopĂ©ration fĂ©dĂ©rale au dĂ©veloppement allemande), EUROCHAMBRES (Association des Chambres de commerce et dâindustrie europĂ©ennes) et le CPCCAF (ConfĂ©rence permanente des chambres consulaires africaines et europĂ©ennes).
Le programme DEFI a Ă©tĂ© mis en Ćuvre par lâAPEFE en partenariat avec la CCIAD, lâONFP (lâOffice Nationale de la Formation Professionnelle du SĂ©nĂ©gal), la CCIW (Chambre du Commerce et dâIndustrie de Wallonie), ATS (Association internationale de dĂ©veloppement) et le CEFRA (Centre de formation et de recherche en aquaculture) de lâULiĂšge.
Lâobjectif Ă©tait de mettre en place un dispositif « formation en alternance âinsertion professionnelle » dans quatre rĂ©gions du SĂ©nĂ©gal, Ă savoir Dakar, Diourbel, Kolda et Louga pour augmenter les opportunitĂ©s dâemplois pour les jeunes, chĂŽmeurs, dĂ©scolarisĂ©s et migrants de retour dans les 4 rĂ©gions, en particulier des jeunes filles et femmes. La tranche dâĂąge de ces bĂ©nĂ©ficiaires a Ă©tĂ© fixĂ©e entre 15 et 40 ans. LâidĂ©e Ă©tant dâamĂ©liorer leur insertion sur le marchĂ© du travail.
« Câest un projet multi-acteurs, multi-mĂ©tiers et multi-rĂ©gions », expliquait Maider Mace, chargĂ©e de projet, Ă lâoccasion de la clĂŽture du programme.
« CâĂ©tait trĂšs ambitieux mais les objectifs ont Ă©tĂ© atteints puisque sur deux ans, 225 jeunes ont Ă©tĂ© formĂ©s Ă la formation professionnelle sur des mĂ©tiers stratĂ©giques, Ă forts besoins en compĂ©tences qualifiĂ©es et Ă fort potentiel de croissance. Il y a Ă©galement eu 160 jeunes formĂ©s sur les mĂ©tiers de lâentrepreneuriat, quand on sait que le SĂ©nĂ©gal est une nation dâentrepreneurs. Donc, ils ont besoin des outils nĂ©cessaires Ă la gestion dâune petite entreprise », ajoute-t-elle.
Abdoul Aziz Sabaly , chef du département Formation Consulaire de la
Chambre de Commerce, dâIndustrie et dâAgriculture (CCIAD) de Dakar sâest fĂ©licitĂ© de lâinitiative. « Le programme Archipelago touche une cible qui est vulnĂ©rable, les jeunes et les femmes, pour apporter du savoir-faire, de la compĂ©tence avec internet, pour intĂ©grer des entreprises ou crĂ©er une activitĂ© gĂ©nĂ©ratrice de revenus. Donc, câest un programme qui vise aussi Ă fixer les jeunes sur leur territoire et ainsi rĂ©duire lâĂ©migration. On peut dire que câest bienvenu parce que les jeunes ont envie de quitter nos pays pour venir en Europe, car la situation nâest pas toujours favorable. En les formant, en leur donnant des compĂ©tences et en les initiant Ă lâentrepreneuriat, cela pourrait aider Ă les stabiliser, Ă les faire rester sur place et Ă entreprendre pour obtenir dâautres conditions de vie », explique-t-il.
Mahamadou Dabo, chef de dĂ©partement financier et comptable de la Chambre de Commerce, dâIndustrie et dâAgriculture (CCIAD) de Dakar partage cet avis. « Je pense que câest un bon projet qui vient en son nom parce lâobjectif, câest de rĂ©gler le problĂšme de lâĂ©migration. Câest une prĂ©occupation dans notre pays et dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale au niveau des pays du Sahel, dâautant plus que ce projet permet de freiner lâĂ©migration des jeunes. Maintenant, lâobjectif câest dâaider les femmes et les migrants qui sont de retour. Lâobjectif recherchĂ© est de renforcer les capacitĂ©s des jeunes en leur donnant une formation adĂ©quate qui leur permet de sâinsĂ©rer dans le tissu Ă©conomique ».
Si la covid a jouĂ© les trouble-fĂȘtes, elle a aussi permis de montrer la capacitĂ© dâadaptation des intervenants. DĂšs mars 2020, des Ă©changes rĂ©guliers ont en effet eu lieu entre les codemandeurs et Sequa (cf. encadrĂ©) - chef de file dans la coordination du Programme Archipelago - pour adapter la planification et les modalitĂ©s de gestion aux contraintes liĂ©es Ă la pandĂ©mie, qui, au SĂ©nĂ©gal comme en Belgique, ont fortement limitĂ© les rencontres en prĂ©sentiel et les missions internationales durant les deux premiĂšres annĂ©es du projet.
Sequa a permis dâinvestir dans lâachat dâĂ©quipements informatiques et de services digitaux pour faciliter le travail Ă distance et la digitalisation, en restant dans les limites du budget initial. Depuis mars 2020, la plupart des Ă©changes entre tous les acteurs Archipelago ont Ă©tĂ© organisĂ©s en mode webinaire, ce qui a eu pour effet, et câest un point positif, de dĂ©velopper lâagilitĂ© numĂ©rique des acteurs concernĂ©s qui nâa fait que progresser depuis. MalgrĂ© tout, la crise sanitaire a fortement compliquĂ© et causĂ© des retards dans la mise en Ćuvre du projet.
Au final, le programme a tout de mĂȘme permis de tirer quelques leçons qui pourraient bĂ©nĂ©ficier aux expĂ©riences futures en matiĂšre de formation, comme lâappropriation totale du projet par les codemandeurs sĂ©nĂ©galais, influant positivement dĂšs le dĂ©marrage sur le dynamisme et lâimplication de toutes les parties prenantes vers lâatteinte des objectifs du projet.
Bref, le programme Archipelago a offert une opportunitĂ© inĂ©dite de chercher Ă rĂ©pondre au chĂŽmage des jeunes en mobilisant les entreprises et centres de formation sĂ©nĂ©galais et europĂ©ens, Ă©voluant dans des Ă©cosystĂšmes caractĂ©risĂ©s par des communautĂ©s dâaffaires diffĂ©rentes mais visant les mĂȘmes objectifs. Et on ne peut que sâen fĂ©liciter quand on regarde le nombre de jeunes formĂ©s et lâenthousiasme quâils ont mis dans ce projet. â
https://www.apefe.org/
https://archipelago-programme.org/
Si lâĂ©crivain belge respirait encore, il soufflerait 120 bougies cette annĂ©e⊠Un anniversaire qui va faire lâĂ©vĂ©nement dans la ville qui lâa vu naĂźtre en fĂ©vrier 1903. LiĂšge organise en effet un festival, une expo photo et de multiples activitĂ©s.
Câest lâapanage des grands⊠Se rĂ©sumer Ă un nom de famille. Comme Simenon. Un comble quand on sait quâĂ ses dĂ©buts, il a publiĂ© sous 27 pseudonymes parmi lesquels « La DĂ©shabilleuse », « Germain dâAntibes », « Plick et Plock » ou encore « Poum et Zette » ! Mais qui est Georges ? Qui est ce LiĂ©geois mondialement connu ? AssurĂ©ment quelquâun de prolifique. Simenon est en effet lâĂ©crivain francophone le plus vendu, le plus traduit et le plus adaptĂ© du XXe siĂšcle. Câest 192 romans dont 75 Maigret, 155 nouvelles et un millier de reportages autour du monde. Câest aussi 9.000 personnages dans 1.800 lieux quâil a parcourus⊠Des chiffres qui donnent le tournis. Et pour cause. Comment une personne peut-elle Ă©crire autant en septante ans ? Car ici, tout commence officiellement Ă lâĂąge de 16 ans. Simenon est engagĂ© comme journaliste Ă la Gazette de LiĂšge. Premiers mots couchĂ©s sur le papier pour ĂȘtre lus. Premiers frissons⊠Et trĂšs vite, lâenvie de sâenvoler ailleurs se dessine. Ce sera la Ville LumiĂšre. A mĂȘme pas vingt ans. LĂ , il publie des contes, des nouvelles, des romans⊠Il sâessaie Ă tout. Mais câest avec le personnage du commissaire Maigret quâil connaĂźt le succĂšs. La premiĂšre enquĂȘte sort en 1931 chez Fayard. Et pour lâĂ©diteur, câest une belle leçon. Car sâil a publiĂ© et soutenu Simenon, il nâĂ©tait pas totalement convaincu au dĂ©part de la qualitĂ© des premiers tapuscrits⊠« Ce ne sont pas des romans policiers. Ce nâest pas scientifique. Il nây a pas de jeune premier, ni dâhĂ©roĂŻne. Pas de personnage sympathique et cela finit mal puisquâon ne se marie jamais. Vous nâaurez pas mille lecteurs ». Lâerreur est humaine et cette phrase en est la preuve. Une chance, Simenon ne perd pas confiance en lui. Il a 28 ans et des dizaines dâhistoires en attente dâĂȘtre racontĂ©es.
Car il nây a pas que Maigret qui lâinspire. La preuve avec ses romans durs, autrement dits non policiers, quâil fait Ă©diter chez Gallimard. Simenon montre lĂ quâil ne se limite pas. Il surprend. Il passe mĂȘme de la fiction Ă la rĂ©alitĂ© pour se livrer. Ăa sâappelle Pedigree et câest son premier roman autobiographique. Un livre axĂ© sur ses dĂ©buts : lâenfance et
lâadolescence, socles de sa vie future. De quoi apprendre Ă mieux le connaĂźtre. Et ce ne sera pas la seule occasion. 24 autres livres du genre suivront. Et entre chacun dâeux, il y aura des livres et encore des livres. Y compris durant sa pĂ©riode amĂ©ricaine. De 1945 Ă 1955, il vit outre-Atlantique et Ă©crit 48 histoires. ExpĂ©rience riche qui lui fait dire alors :
« Je suis bien en AmĂ©rique parce que lĂ -bas, il nây a pas de cafĂ©s littĂ©raires oĂč des intellectuels racontent les romans quâils nâĂ©criront jamais ». Mais Simenon nây reste pas. Il revient en France, sur la CĂŽte dâAzur, et puis, atterrit en Suisse oĂč il finira sa vie, les derniĂšres annĂ©es Ă©tant marquĂ©es par une Ă©preuve terrible : le suicide de sa fille Marie-Jo par arme Ă feu. Geste fatal qui le ramĂšne Ă lâintrospection et au besoin de se raconter Ă la premiĂšre personneâŠ
« Je me suis intĂ©ressĂ© aux hommes, Ă lâhomme de la rue surtout, jâai essayĂ© de le comprendre dâune façon fraternelle⊠Quâai-je construit ? Au fond, cela ne me regarde pas ». Conclusion humble dâun Ă©crivain talentueux et gĂ©nĂ©reux.
Lâhomme Ă la sempiternelle pipe sâĂ©teint Ă Lausanne Ă lâĂąge de 86 ans en 1989. Mais adepte du rebondissement, il vit toujours grĂące Ă lâimmense Ćuvre quâil a laissĂ©e.
â Je suis bien en AmĂ©rique parce que lĂ -bas, il nây a pas de cafĂ©s littĂ©raires oĂč des intellectuels racontent les romans quâils nâĂ©criront jamais. â
Georges Simenon
âą LiĂšge a rendu hommage Ă lâĂ©crivain avec le « Festival Simenon ». Lâoccasion de (re)dĂ©couvrir gratuitement son Ćuvre grĂące Ă des rencontres littĂ©raires, des expositions, des projections de films et mĂȘme une balade thĂ©matique. Le tout Ă©tait organisĂ© par lâULiĂšge et John Simenon (le fils de Georges) en collaboration Ă©troite avec la Ville de LiĂšge. Une premiĂšre Ă©dition qui pourrait ĂȘtre renouvelĂ©e⊠Lâobjectif ici est de resserrer les liens entre les LiĂ©geois et lâauteur, mais aussi de rappeler tout ce quâil a rĂ©alisĂ© et inspirĂ©. Simenon, ce nâest pas que du passĂ© en effet. Câest aussi une actualitĂ© riche avec des crĂ©ateurs qui revendiquent son influence.
Pour info : https://www.printemps-simenon. com/le-festival/
non romancier et reporter ? La rĂ©ponse se trouve forcĂ©ment quelque part⊠Et si on ne la trouve pas, on peut juste se laisser porter par ses images magnifiquement rĂ©sumĂ©es par les responsables de lâĂ©vĂ©nement : « Ces photographies donnent Ă voir un Simenon immergĂ© dans son Ă©poque et observateur de lâHistoire en marche, tout en fournissant le dĂ©cor vrai de certains de ses plus grands romans tels que Le Coup de lune, Les Gens dâen face, Les Clients dâAvrenos ou Quartier nĂšgre. Mais le Simenon qui fixe ainsi sur la pellicule les images dâun monde vouĂ© Ă disparaĂźtre dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale prĂ©pare aussi son Ćuvre romanesque de lâaprĂšs-guerre en se lançant « Ă la recherche de lâhomme nu », câest-Ă -dire dâun homme de partout et de nulle part, tel quâil apparaĂźt une fois dĂ©barrassĂ© de ses attributs de rang, de caste ou de race, seul horizon de rĂ©conciliation possible dans ce monde en crise ».
Quand ? Du 8 mars au 27 aoĂ»t 2023. Tous les jours sauf le mardi. OĂč ? MusĂ©e Grand Curtius, FĂ©ronstrĂ©e 136.
âą Un inĂ©dit : lâexposition « Simenon, du roman dur Ă la bande dessinĂ©e ». IdĂ©al pour admirer les planches de Christian Cailleaux et Jacques de Loustal, dont les deux ouvrages seront publiĂ©s au printemps et Ă lâautomne aux Editions Dargaud.
Quand ? Du 8 au 12 mai 2023. OĂč ? Fonds patrimoniaux, Ilot St Georges.
âą Lâexposition photo « Simenon, images dâun monde en crise », câest lâĂ©vĂ©nement Ă ne pas rater puisquâil permet de dĂ©couvrir les milliers de photographies que lâĂ©crivain a ramenĂ©es de ses voyages Ă travers le monde. Et chose importante Ă savoir : les clichĂ©s pris entre 1931 et 1935 par ce reporter sont de trĂšs grande qualitĂ©. Un atout indĂ©niable si lâon veut explorer les diffĂ©rentes facettes de cet homme. Dâailleurs, lâexposition propose un parcours qui pose une question pertinente : que nous dit Simenon photographe de Sime-
Il a achetĂ© sa premiĂšre pipe Ă lâĂąge de 13 ans.
Il a vĂ©cu une histoire dâamour avec JosĂ©phine Baker et il a Ă©tĂ© mariĂ© deux fois.
Il était trÚs ami avec Jean Gabin et André Gide.
Il a, par son Ćuvre, inspirĂ© 187 films français.
âą Pour les amateurs de balades : le nouveau parcours « Sur les traces de Simenon » retrace la jeunesse de lâauteur en Outremeuse via notamment des enregistrements audio et une expĂ©rience en rĂ©alitĂ© augmentĂ©e. Une belle continuitĂ© pour ce projet initiĂ© en 1983, restaurĂ© en 2003 et modernisĂ© en 2023. â
Inauguration : 11 mars 2023. OĂč ? Office du tourisme, Quai de la Goffe, 13.
Il a présidé le Festival de Cannes en 1960.
Georges Simenon © Sanjiro Minamikawa © Simenon. tm â Collection Fonds Georges Simenon - ULiĂšgeFondateurs de Studio BISKT, Charlotte Gigan (33 ans) et son compagnon et partenaire de travail Martin DuchĂȘne (33 ans), ont créé le vase Tulumba, un produit identitaire distribuĂ© en boutiques et en ligne, mais aussi un projet cohĂ©rent, Ă©volutif et hybride qui mixe artisanat et codes industriels ; une approche qui leur a permis de remporter le titre de Designer de lâannĂ©e 2022.
Câest dans lâatelier partagĂ© de LaVallĂ©e - un hub crĂ©atif qui regroupe 200 artistes et artisans - que nous avons rendez-vous avec Charlotte Gigan, co-fondatrice de Studio Biskt. CĂ©ramiste diplĂŽmĂ©e de la Cambre en 2015, elle orchestre avec son compagnon Martin, designer industriel, un projet de nĂ©o-artisanat qui conjugue leurs approches complĂ©mentaires de la crĂ©ation. « DâemblĂ©e, nous avons mixĂ© nos deux visions ; pour moi, chaque processus de crĂ©ation commence les mains dans la terre. Quand dâautres facettes du mĂ©tier (comme la communication ou le volet commercial du projet) mâĂ©loignent trop longtemps de la matiĂšre, jâĂ©prouve le besoin dây revenir. Mais ce qui fait notre force, câest dâavoir pu, grĂące au profil de Martin, ajouter une dimension industrielle Ă notre projet. Notre particularitĂ©, câest de pratiquer lâextrusion de terre, une technique qui nous permet de fabriquer des piĂšces en sĂ©ries tout en conservant une dimension artisanale ». Charlotte Ă©voque le vase Tulumba, leur piĂšce signature : « La premiĂšre version de cet objet Ă©tait plus longue et complexe Ă rĂ©aliser. Elle entrainait aussi plus de dĂ©chets lors de sa fabrication. Nous lâavons donc simplifiĂ©e pour la rendre plus accessible dâun point de vue prix, mais aussi plus durable ». PiĂšce phare de leur projet, ce vase « pliĂ© » est vendu dans une poignĂ©e de boutiques en Belgique. Dâautres piĂšces plus expĂ©rimentales - comme le banc Balik - ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© montrĂ©es lors de foires internationales comme Collectible. « Ce banc est la toute premiĂšre piĂšce que nous avons imaginĂ©e lors de la crĂ©ation du studio. Un projet dont lâĂ©laboration a Ă©tĂ© trĂšs longue : un an et demi de travail, le temps nĂ©cessaire pour calibrer notre machine dâextrusion. Ce processus dâĂ©laboration nous a permis de dĂ©construire le mythe de la piĂšce en cĂ©ra-
mique fragile et dĂ©licate. Nous voulions montrer quâil pouvait sâagir dâun objet usuel et durable », raconte Charlotte. La collaboration du studio avec la galerie bruxelloise Avenue du Roi est lâoccasion dâexplorer dâautres pistes : « Dans une galerie, surtout lorsquâelle nous laisse carte blanche, nous disposons dâun espace entier oĂč notre univers peut se dĂ©ployer », ajoute Charlotte.
Pour le duo, cette annĂ©e 2023 est placĂ©e sous le signe de la continuitĂ©. En marge des salons auxquels le studio va participer au printemps, Charlotte et Martin se lancent dans de nouvelles expĂ©rimentations. « Nous consacrons une journĂ©e par semaine Ă notre rĂ©flexion commune autour du produit. Elle prend la forme dâun brainstorming basĂ© sur nos essais et nos erreurs. La cĂ©ramique, câest beaucoup de casse et de ratages avant dâobtenir un produit
dont nous sommes fiers. GĂ©nĂ©ralement, quand nous sommes tous les deux dâaccord sur un produit, câest quâil est bon (elle rit) ». Si les vases, les bancs, les miroirs ou encore les balançoires se classent dans la catĂ©gorie des objets usuels, les deux fondateurs du studio aiment sâinviter lĂ oĂč on ne les attend pas vraiment : « Pour moi qui ne suis pas designer, mais bien artiste plasticienne, la fonctionnalitĂ© dâun objet nâest pas une fin en soi. Par le biais de nos crĂ©ations, nous cherchons Ă questionner la notion-mĂȘme dâobjet, mais aussi celle dâĆuvre dâart. Nous voulons Ă©galement poursuivre notre rĂ©flexion sur le sens de la matiĂšre. Concevoir un produit prend du temps. Notre objectif consiste donc Ă capitaliser sur nos designs existants tout en Ă©largissant le champ des possibles. La cĂ©ramique nâest pas, de par sa nature, un produit durable. Nous faisons donc en sorte de conserver un ancrage local. Notre terre est belge (elle provient dâune carriĂšre Ă Grez-Doiceau) et, Ă lâexception des cintrages que nous faisons
fabriquer par un atelier partenaire situĂ© Ă la Micro Factory Ă quelques centaines de mĂštres dâici, nous rĂ©alisons toutes nos piĂšces Ă lâatelier ». Pour la cĂ©ramiste, lâĂ©nergie qui se dĂ©gage de cet espace de co-working oĂč elle est installĂ©e depuis 2015, annĂ©e dâouverture de LaVallĂ©e, est une aubaine : « Jâai besoin de ces Ă©changes entre artisans. Humainement, mais aussi artistiquement. Il y a 3 ans, nous avons notamment travaillĂ© avec MAMOUT Architectes sur la crĂ©ation dâun bord de piscine pour lâun de leurs clients », prĂ©cise Charlotte.
Au printemps dernier, Ă lâinvitation de la plateforme de soutien Belgium is Design, Studio Biskt a exposĂ© quelques piĂšces au salon Satellite. « Ce stand collectif nous a permis de participer Ă la Design Week de Milan, mais ce type de rendez-nous nous rappelle aussi la difficultĂ© dâĂȘtre sur tous les fronts. Notre activitĂ© implique dâendosser 1.000 casquettes Ă la fois, une rĂ©alitĂ© Ă laquelle je nâĂ©tais pas prĂ©parĂ©e. Notre challenge, aujourdâhui, câest de rĂ©ussir Ă dĂ©lĂ©guer
pour conserver un lien direct avec la terre. Jâai grandi aux cĂŽtĂ©s dâun pĂšre boulanger et dâun oncle pĂątissier qui mâont donnĂ© le goĂ»t du travail manuel. Je les ai vus rĂ©flĂ©chir aux procĂ©dĂ©s de fabrication, aux cuissons... A lâĂ©poque, je nâavais aucun bagage artistique particulier. Le vrai dĂ©clic a eu lieu quand jâai visitĂ© un marchĂ© de cĂ©ramistes Ă Paris, lĂ oĂč jâai grandi : une rĂ©vĂ©lation. Je me suis dâabord formĂ©e pendant une annĂ©e en France. Puis jâai rejoint La Cambre en 2011. Câest lĂ que jâai rencontrĂ© Martin. Lui, il a un profil plus matheux, mais il Ă©tait Ă©galement passionnĂ© de dessin. Au moment de choisir une filiĂšre dâĂ©tude, il a hĂ©sitĂ© entre ingĂ©nieur et plasticien. Finalement, il a choisi designer industriel, une sorte dâentre-deux ». Ce qui anime le duo ? Leur soif dâexpĂ©rimentations : « A Milan, nous avons prĂ©sentĂ© notre vase dans une vingtaine de couleurs, mais actuellement, ce qui nous intĂ©resse, câest de travailler sur lâidĂ©e dâun objet architectural dans une approche plus conceptuelle, mais aussi de rĂ©flĂ©chir Ă dâautres rapports dâĂ©chelle. Nous testons de nouvelles dĂ©formations de notre vase et de plus grands formats ». Quant au prix de Designer de lâannĂ©e
quâils viennent de recevoir, ils le voient comme un encouragement : « Cette rĂ©compense dĂ©cernĂ©e par des journalistes et des directeurs de musĂ©es belges nous donne encore davantage de lĂ©gitimitĂ©. Elle nous a Ă©galement permis de dĂ©velopper des projets plus commerciaux (comme la crĂ©ation de trophĂ©es, par exemple). Pour un atelier comme
le nĂŽtre, ce type de commandes constitue une aubaine puisquâelles nous permettent de continuer Ă financer notre studio et dâĂ©laborer de nouvelles piĂšces que nous prĂ©senterons Ă lâoccasion dâArt Bordeaux ce printemps. La cĂ©ramique, câest vivant. Pour nous, lâimportant, câest que notre travail le reste et quâil soit vibrant, lui aussi ». â
studiobiskt.com
Câest lâhistoire dâune entreprise familiale nĂ©e en 1994 et dâune reconversion industrielle rĂ©ussie en Wallonie. « Auparavant, la sociĂ©tĂ© Ă©tait active dans la transformation de fruits du Pays de Herve, entre autres des pommes et des poires, en sirop, commence BĂ©nĂ©dicte Meurens, Co-CEO de Meurens Natural Notre grand-pĂšre avait créé cette sociĂ©tĂ© en 1935. Au milieu des annĂ©es 80, notre pĂšre et ses frĂšres ont eu la volontĂ© de diversifier lâactivitĂ© pour quâelle puisse continuer Ă se dĂ©velopper ». A la fin de cette dĂ©cennie, lâentreprise reçoit une demande dâun biscuitier des Pays-Bas pour du sirop de cĂ©rĂ©ales. « Un processus de production trĂšs diffĂ©rent de ce qui se faisait jusque-lĂ . Il a fallu changer de matiĂšre premiĂšre et de secteur, passant dâune clientĂšle consommateur vers une clientĂšle business » DĂ©but des annĂ©es 90, les dirigeants dâalors revendent les parts de la sociĂ©tĂ© qui confectionne le sirop de LiĂšge et recrĂ©ent quasiment Ă zĂ©ro Meurens Natural pour se concentrer sur lâhydrolyse de cĂ©rĂ©ales biolo-
giques. « Jusquâen 2010, lâentreprise a dĂ©veloppĂ© et apportĂ© sur le marchĂ© ce type de produit dans le secteur bio oĂč, jusque-lĂ , il nâexistait pas » Les dirigeants dĂ©cident ensuite de se diversifier avec une deuxiĂšme gamme, en produits naturels « Câest le mĂȘme procĂ©dĂ© de production que le bio, mais avec une matiĂšre premiĂšre conventionnelle. A partir dâune cĂ©rĂ©ale transformĂ©e, on obtient les mĂȘmes atouts, goĂ»t, couleur, pouvoir sucrant, etc. Ces gammes de produits biologiques et naturels rĂ©pondent aux besoins dâune large variĂ©tĂ© dâapplications telles que les biscuits, barres, boissons vĂ©gĂ©tales, yaourts, glaces et chocolats. Cette gamme de produits naturels permet de rĂ©pondre Ă la tendance de lâĂ©tiquetage plus simple pour le consommateur et de diversifier le portefeuille produits, mais aussi la clientĂšle, vers des sociĂ©tĂ©s moyennes et grandes europĂ©ennes, voire internationales, alors quâavec le bio, on sâadresse plutĂŽt Ă de petites entreprises » En 2014, BĂ©nĂ©dicte et Bruno Meurens, sĆur et frĂšre, reprennent les rĂȘnes de lâentreprise familiale.
PionniĂšre du bio, reconnue comme le spĂ©cialiste europĂ©en de lâhydrolyse de cĂ©rĂ©ales, Meurens Natural, qui se distingue par un projet innovant et une croissance fulgurante, a Ă©tĂ©
Ă©lue « Entreprise de lâAnnĂ©eÂź » 2022. La reconnaissance dâune belle reconversion industrielle wallonne.
Depuis prĂšs de trente ans, lâentreprise dĂ©veloppe un savoir-faire unique en bio grĂące Ă lâoriginalitĂ© de son procĂ©dĂ© de production et la variĂ©tĂ© des matiĂšres premiĂšres transformĂ©es. Lâinnovation est au cĆur de la rĂ©ussite de Meurens Natural. « Au quotidien, la mission de notre entreprise consiste Ă produire des ingrĂ©dients agroalimentaires biologiques, naturels et non-raffinĂ©s, provenant dâune transformation respectueuse de la matiĂšre premiĂšre et de lâenvironnement, reprend BĂ©nĂ©dicte Meurens. Ce qui nous distingue, câest la couleur des produits grĂące Ă ce procĂ©dĂ© naturel. Lâentreprise est capable dâhydrolyser une large variĂ©tĂ© de matiĂšres premiĂšres biologiques et conventionnelles : riz, avoine, blĂ©, manioc, Ă©peautre, maĂŻs, orge maltĂ©, dattes, figues, pruneaux, etc. Cela nous donne une position unique, innovante et pionniĂšre sur le marchĂ© europĂ©en, notre marchĂ© de prĂ©dilection ». Dans le cadre dâun procĂ©dĂ© de transformation propre,
simple et respectueux de lâenvironnement, lâhydrolyse de cĂ©rĂ©ales prĂ©sente de nombreux atouts. « Nous nâutilisons pas dâadditifs chimiques comme dans la grande industrie sucriĂšre. De la matiĂšre premiĂšre au sirop, la traçabilitĂ© est complĂšte ». Les produits sont Ă©galement innovants. « Ils conservent les goĂ»ts et les caractĂ©ristiques de nos matiĂšres premiĂšres car celles-ci sont 100 % naturelles, bio et durables ».
Aujourdâhui, Meurens Natural dispose de deux sites de production, le site historique Ă Herve et un deuxiĂšme Ă Thimister-Clermont, ouvert en 2017 dans le parc industriel des PlĂ©nesses. « Notre usine entiĂšrement automatisĂ©e est Ă la pointe de la technologie. Depuis quatre ans, nous avons doublĂ© la capacitĂ© de production avec quatre lignes, deux Ă Herve et deux aux PlĂ©nesses. DerniĂšrement, nous avons investi dans une ligne de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Pendant notre production de sirop, on obtient un coproduit, riche en protĂ©ines, que nous distribuons aux agriculteurs de la rĂ©gion
pour lâalimentation animale. Nous avons dĂ©veloppĂ© un process afin de pouvoir utiliser ce coproduit Ă la place dâune matiĂšre premiĂšre et dâen extraire un concentrĂ© de protĂ©ines pour rĂ©pondre Ă la tendance dâaller vers les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales plutĂŽt quâanimales. On rĂ©utilise un dĂ©chet noble pour refaire un ingrĂ©dient ».
Depuis 2007, lâenveloppe globale des investissements sâĂ©lĂšve Ă 35 millions dâeuros. « Nous avons aussi grandi, et de maniĂšre importante, au niveau de lâengagement du personnel, constamment formĂ© » Lâentreprise du Pays de Herve emploie actuellement 85 personnes. Elle a enregistrĂ© une Ă©volution annuelle moyenne de 24 % au cours des cinq derniĂšres annĂ©es et a atteint un chiffre dâaffaires de plus de 80 millions dâeuros en 2022, dont 80 % Ă lâexportation (10 % Ă la grande exportation). Elle exporte ses produits en Europe chez les plus grands acteurs du secteur agroali-
mentaire. Les marchĂ©s principaux sont lâAllemagne, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, lâItalie, lâEspagne et les pays de lâEst. Hors Europe, elle compte des marchĂ©s comme les Etats-Unis, lâAsie et lâAustralie.
Meurens Natural a Ă©tĂ© Ă©lue « Entreprise de lâAnnĂ©eÂź » 2022, concours organisĂ© par Ernst & Young (EY) entourĂ© par une Ă©quipe dâexperts, pour sa croissance fulgurante dans des produits bio Ă haute teneur en innovation et son projet innovant. « Nous avons rĂ©ussi une reconversion industrielle en partant de produits traditionnels vers des produits innovants, câest hors du commun en Wallonie, souligne Bruno Meurens, Co-CEO. Nous sommes fiers dâĂȘtre le subtil mĂ©lange dâune tradition familiale et dâun savoir-faire industriel en agroalimentaire dĂ©veloppĂ© depuis plus de cent ans. Les rĂ©sultats enregistrĂ©s nous dĂ©montrent aujourdâhui que nous avons eu raison de prendre ces risques en tant quâentrepreneurs ».
Pas question de sâarrĂȘter en si bon chemin. La sociĂ©tĂ© reste soucieuse de lâavenir et de lâenvironnement. « Nous sommes pionniers du secteur bio, cela rend notre sociĂ©tĂ© unique, souligne BĂ©nĂ©dicte Meurens. Notre volontĂ© est de continuer Ă promouvoir des ingrĂ©dients biologiques et naturels innovants. Pour ce faire, nous avons mis sur pied une cellule de Recherche et DĂ©veloppement entiĂšrement dĂ©diĂ©e Ă la mise au point dâingrĂ©dients sur-mesure. Notre ambition est de poursuivre la croissance en continuant Ă dĂ©velopper nos gammes, bio et conventionnelles, et de nouvelles catĂ©gories de produits innovants et durables pour toucher de nouveaux secteurs comme avec nos protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Par exemple, les produits pour sportifs, les substituts de viande. Des secteurs nouveaux pour nous sur lesquels nous avons un potentiel important. Nous voulons aussi nous ouvrir Ă de nouveaux marchĂ©s en Europe et en dehors dâoĂč nous avons des demandes, et Ă dâautres secteurs dâapplications. En intĂ©grant de nouvelles technologies pour complĂ©ter notre outil de production ».
Au cours de son histoire, lâentreprise nâa eu de cesse de faire en sorte dâĂȘtre toujours la premiĂšre dans son domaine. « Nous avons Ă©tĂ© les premiers Ă sortir de nouvelles cĂ©rĂ©ales, de nouveaux concepts de produits. Notre Ă©quipe de 5 personnes en R&D est trĂšs active. Elle essaie constamment de trouver de nouvelles cĂ©rĂ©ales ou de nouvelles matiĂšres premiĂšres qui vont permettre de nouvelles applications, de nouvelles fonctionnalitĂ©s pour le secteur des ingrĂ©dients. La moitiĂ© de notre chiffre dâaffaires de 2021 provenait des innovations des six sept derniĂšres annĂ©es ». Sans oublier lâaspect durabilitĂ©. « Il a toujours Ă©tĂ© dans notre ADN, mais au niveau de la supply chain, câest trĂšs important. Nous avons rĂ©alisĂ© notre bilan carbone et nous avons remarquĂ© que le travail doit ĂȘtre mis dessus, rĂ©duire les circuits dâapprovisionnement et aussi travailler sur le type de cĂ©rĂ©ale ayant la meilleure adĂ©quation entre les besoins nutritionnels du consommateur et les conditions dâagriculture les plus adaptĂ©es localement. Un travail encore plus indispensable Ă lâavenir ». â
www.meurensnatural.com/fr/
Le dĂ©veloppement des villes et des territoires demande une agilitĂ©, une curiositĂ© et des compĂ©tences en renouvellement constant. La Wallonie et la FĂ©dĂ©ration WallonieBruxelles entendent ĂȘtre Ă lâĂ©coute de toutes les Ă©volutions en la matiĂšre et notamment, au travers du Smart City Institute (HEC ULiĂšge), de permettre un dialogue et une recherche de solution entre les autoritĂ©s publiques, citoyens, entreprises multinationales et locales, associations, ONG, universitĂ©s... sur le territoire.
«Avec cette dynamique de Smart City, les diffĂ©rents acteurs peuvent engager un processus de transition durable afin dâassurer la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique, le bien-ĂȘtre social et le respect des ressources naturelles sur ce territoire... tout en utilisant les technologies (technologies digitales, ingĂ©nierie, technologies hybrides) comme facilitateur » explique Audrey Lebas du Smart City Institute (SCI)
Pour elle, « avec les changements climatiques, les phĂ©nomĂšnes dâurbanisation (plus de 75% de la population vivra en ville dans les annĂ©es Ă venir...), il y a de nouvelles attentes et les Smart Cities offrent de nouvelles possibilitĂ©s. Pour assurer une rĂ©elle transition, les dĂ©marches et projets doivent ĂȘtre entrepris Ă diffĂ©rentes Ă©chelles de pouvoir : locale, provinciale, rĂ©gionale. En pratique, les communes sont intĂ©ressĂ©es par une variĂ©tĂ© de thĂ©matiques (mobilitĂ©, gouvernance, Ă©nergie, bien-ĂȘtreâŠ). Les intercommunales de dĂ©veloppement Ă©conomique (Idelux, Spi, Ideta) jouent aussi un rĂŽle important en tant que rĂ©fĂ©rents opĂ©rationnels de la RĂ©gion ».
Pour nourrir ce dialogue, un matériel de qualité existe comme le Guide Pratique
de la Smart City : une collection pour guider les communes pas Ă pas vers une gestion plus durable et intelligente de leur territoire. A travers cette notion de collection, lâambition est de fournir, chaque annĂ©e, un nouveau guide pratique, pour accompagner pas Ă pas les territoires et alimenter en continu leurs rĂ©flexions. Depuis fin 2022, il existe aussi des carnets didactiques permettant dâapprofondir lâun ou lâautre concept abordĂ© dans les guides, mais non dĂ©veloppĂ© de façon dĂ©taillĂ©e. De plus, le Smart City Institute a aussi dĂ©veloppĂ© des modĂšles tels que le Smart Project Management Model et le Smart City Maturity Model pour soutenir les gestionnaires de projets Smart City.
Cette dĂ©marche Smart City a un impact concret partout dans le monde dans le quotidien de la population puisquâelle propose de rĂ©pondre aux dĂ©fis et enjeux auxquels les acteurs publics sont quotidiennement confrontĂ©s : mobilitĂ©, Ă©conomie, environnement, population, gouvernance, urbanisme, qualitĂ© de vie... RĂ©cemment, en novembre dernier, le Smart City Expo de Barce-
lone a dâailleurs permis de dĂ©couvrir quelques solutions concrĂštes, comme le souligne Sofia Malbec du Service R&I de WBI qui Ă©tait prĂ©sente Ă Barcelone : « Cette dynamique peut apporter des rĂ©ponses plus rapides aux besoins des citoyens dâamĂ©liorer les services (mobilitĂ©, santĂ©...) par le partage des donnĂ©es, lâoptimalisation de la gestion du territoire (gain de temps), la stimulation de lâinnovation, la crĂ©ation dâun environnement propice pour attirer de nouveaux talents... tout en diminuant lâimpact environnemental ».
â Le salon permet Ă©videmment de rencontrer lâĂ©cosystĂšme dâautres pays mais aussi dâautres chercheurs et de participer Ă des confĂ©rences sur des thĂ©matiques nouvelles... â
A Barcelone, de nombreuses synergies ont vu le jour : « Beaucoup de participants sont passĂ©s par notre stand organisĂ© par lâAwex. Nous avons participĂ© Ă ce salon avec les universitĂ©s, qui Ă©taient trĂšs intĂ©ressĂ©es : elles ont des chercheurs en Smart Cities notamment avec lâUNamur, lâUCLouvain et le Smart City Institute de LiĂšge. Le salon permet Ă©videmment de rencontrer lâĂ©cosystĂšme dâautres pays mais aussi dâautres chercheurs et de participer Ă des confĂ©rences sur des thĂ©matiques nouvelles... »
Plusieurs cas concrets ont permis de mieux se rendre compte de lâimpact au quotidien pour la population : application pour avoir des villes connectĂ©es, informations pour les communes sur les poubelles ou sur la gestion des feux rouges, rĂ©flexion sur les passages piĂ©tons avec des lumiĂšres (vertes ou rouges) qui sâallument par terre pour les gens qui marchent en regardant leur GSM sans regarder les feux, mais aussi des applications utiles pour la Silver Ă©conomie pour les personnes ĂągĂ©es...
A Barcelone, la question du financement nâest pas oubliĂ©e : « Nous avons
aussi pu approfondir nos connaissances en financements publics et privés de projets de Smart Cities. Il y a aussi des opportunités pour bénéficier de fonds européens pour développer des projets... avec des universités et/ou des entreprises ».
Sofia Malbec Ă©voque quelques projets comme celui « des places de stationnement pour les trottinettes Ă©lectriques. En Wallonie, des acteurs agissent aussi avec des projets pour dĂ©velopper des solutions de parking Ă la demande, qui mettraient en relation les automobilistes avec des gestionnaires de parkings privĂ©s. Ils travaillent aussi sur un projet qui tendrait Ă optimiser lâutilisation de lâĂ©nergie photoĂ©lectrique produite Ă domicile pour la rĂ©injecter le soir dans la voiture »
Les communes ont un rĂŽle majeur dans cette dynamique. Sur le terrain, en 2022, de nombreuses communes se sont investies comme Mons, Walhain, Esneux, Couvin, Heron, Gerpinnes, Ver-
viers, Stoumont, Engis. En 2021, Nassogne, BiÚvre, Wasseiges, Nivelles, Soumagne, Wellin, Chimie, Chaudfontaine avaient déjà franchi le pas.
Mais que pensent le citoyen et les communes de tels projets ? Le dernier baromĂštre du Smart City Institute a permis de prendre le pouls : la Smart City reste aussi toujours principalement associĂ©e Ă la digitalisation de la commune (84%), Ă lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de vie (63%) et Ă la participation inclusive des citoyens et des acteurs (60%).
Sur le terrain, les rĂ©sultats du baromĂštre montrent que les dĂ©marches sont toujours majoritairement initiĂ©es au niveau de la commune elle-mĂȘme et, plus prĂ©cisĂ©ment, par ses Ă©lus : Ă©chevins (31%) et bourgmestres (26%). Quant aux domaines dâapplication des projets, ceux-ci concernent principalement le Smart Environment (thĂ©matique liĂ©e au dĂ©veloppement urbain durable, Ă lâoptimisation Ă©nergĂ©tique, Ă la gestion des dĂ©chets et des eaux usĂ©es, etc.) et la Smart Governance (thĂ©matique liĂ©e Ă la participation inclusive de lâensemble
Audrey Lebas, Chargée de recherche et Coordinatrice des relations et partenariats internationaux au Smart City Institute © 2019 Université de LiÚge
des acteurs du territoire ainsi quâĂ la gouvernance). Sans oublier la dimension Smart People (thĂ©matique liĂ©e au systĂšme Ă©ducatif mais Ă©galement aux tĂ©lĂ©communications, Ă la digitalisation et Ă lâinnovation).
DĂ©velopper un tel projet nâest Ă©videmment pas toujours Ă©vident, comme le montrent les rĂ©sultats de ce baromĂštre. Parmi les obstacles rencontrĂ©s, on retrouve la difficultĂ© Ă mobiliser les budgets (50%) et celle liĂ©e Ă lâacquisition de lâexpertise nĂ©cessaire Ă la planification, la rĂ©alisation et le suivi des projets (49%). Sans surprise, lorsquâon les interroge sur ce qui pourrait les aider Ă mener Ă bien leurs projets Smart City, les communes wallonnes mettent en Ă©vidence le besoin dâobtenir davantage de soutien financier de la part de la RĂ©gion wallonne, de lâEurope, etc. (76%), mais aussi de disposer dâoutils pour former les membres de lâadministration (71%).
Une amĂ©lioration de la sensibilisation Ă cette problĂ©matique est aussi primordiale pour augmenter lâadhĂ©sion Ă ces projets : des programmes de formations continues sont mis sur pied par le Smart City Institute et sont destinĂ©s aux professionnels issus de tous les secteurs (public, privĂ© ou encore acadĂ©mique...) engagĂ©s dans une rĂ©flexion de transition durable et intelligente ou dĂ©sireux de lâĂȘtre. â
A noter, le prochain atelier thématique : 23 mai 2023 : Monitoring & évaluation des démarches Smart City
https://www.smart-city.uliege. be/cms/c_4316710/fr/smartcity
https://www.smart-city.uliege. be/cms/c_4871532/fr/smartcity-formation-continue
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Avec les changements climatiques, les phĂ©nomĂšnes dâurbanisation, il y a de nouvelles attentes et les Smart Cities offrent de nouvelles possibilitĂ©s. â
Ă©tait un rĂȘve et il sâest rĂ©alisĂ© ! LancĂ© en 2015, le projet de VIA a abouti Ă lâouverture de deux implantations fin mars 2016. Il sâagissait de participer Ă un moment important : la crĂ©ation du premier Bureau francophone dâAccueil pour Primo-Arrivants Ă Bruxelles ». Tout Ă son enthousiasme, Vincent Vanhalewyn, le PrĂ©sident, nâoublie toutefois pas ses objectifs « VIA (le chemin en latin) se veut une route, parmi dâautres, qui permette Ă chacun de se rencontrer, de raconter qui il est, dâapprendre Ă se connaĂźtre, pour vivre et faire ensemble. Une sociĂ©tĂ© se construit sur la richesse de toutes les personnes qui la composent. Nos villes demain seront de plus en plus multiculturelles. Les nationalitĂ©s se croiseront et les cultures se rencontreront de plus en plus. Notre rĂŽle, câest de construire des ponts pour dĂ©passer les murs construits ailleurs. Chaque individu devrait pouvoir vivre en harmonie avec et dans le respect de tous ».
VIA nâest Ă©videmment pas le seul BAPA1 de Bruxelles. Il est agréé par la Commission communautaire française et soutenu par les communes de Schaerbeek et de Molenbeek. Pourtant, chaque jour, entre 5 et 10 personnes poussent les portes des deux implantations.
»
Ce proverbe armĂ©nien alimente lâADN de VIA, lâun des bureaux dâaccueil de primo-arrivants de la RĂ©gion Bruxelloise. Avec des actions bien concrĂštes.
Et une volontĂ© dâaller plus loin.
« Il faut savoir que nous nâaccueillons que les primo-arrivants de plus de 18 ans qui bĂ©nĂ©ficient dâun titre de sĂ©jour de plus de 3 mois » , prĂ©cise Janaki Decleire , la directrice de VIA . « Ils lâont obtenu parfois aprĂšs des annĂ©es dâattente dans un centre dâaccueil, Fedasil ou autre. Aussi, une de nos premiĂšres missions est de leur rendre confiance en eux et en la vie, celle qui est possible Ă condition de pouvoir se remobiliser ».
Sur ces bientĂŽt six annĂ©es de fonctionnement Ă la tĂȘte dâune Ă©quipe dâune petite quarantaine de professionnels, Mme Decleire se dit ainsi frappĂ©e par lâaugmentation des problĂšmes dus Ă la santĂ© mentale, surtout chez les femmes. « A une situation dĂ©jĂ prĂ©caire, sâajoute une problĂ©matique douloureuse issue du regroupement familial », rappelle Mme Decleire. « GĂ©nĂ©ralement, câest lâhomme qui arrive en premier et donc la femme reste trĂšs dĂ©pendante, y compris quand les choses Ă©voluent mal au sein du couple. Nous sommes trĂšs attentifs Ă cet aspect des choses, si dĂ©licat Ă faire ressortir et câest la raison pour laquelle nous faisons un effort particulier pour que la personne soit entendue dans sa langue natale ».
Outre ses missions de base, le BAPA VIA Brussels a dĂ©veloppĂ© une sĂ©rie dâinitiatives originales.
Citons ainsi le PEPA (Parcours Entrepreneurial pour Primo-Arrivants), lancĂ© en 2019, qui a pour ambition de faciliter les dĂ©marches dâauto crĂ©ation dâemploi ; la Maison dâImmersion (fĂ©vrier 2019) pour rĂ©pondre au besoin de pouvoir pratiquer et entretenir la connaissance du français dans un milieu informel se rapprochant le plus possible du rĂ©el, de leur quotidien ; le projet OUMMI (« maman » en arabe), lancĂ© en dĂ©but dâannĂ©e 2021, est proposĂ© au public fĂ©minin de VIA, afin de renforcer son autonomie ; le projet PERLE (Parents et Ecole pour la RĂ©ussite de Leurs Enfants) qui permet aux parents de mieux comprendre le systĂšme scolaire belge ; « Mon Parcours de Vie » pour offrir Ă chacun un peu de temps pour soi et la confiance qui va avec ; une « Cellule BĂ©nĂ©volat » qui facilite autant lâaccomplissement que le partage des missions.
Sans oublier IncluCities, un projet europĂ©en financĂ© par le fonds AMIF (Fonds Asile Migration et IntĂ©gration) portant sur le partage de bonnes pratiques en matiĂšre dâintĂ©gration des migrants et des rĂ©fugiĂ©s entre huit villes europĂ©ennes, issues de 6 pays diffĂ©rents, dont la Belgique (RĂ©gion de Bruxelles et RĂ©gion Flamande).
http://www.via.brussels/
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Il faut savoir que nous nâaccueillons que les primoarrivants de plus de 18 ans qui bĂ©nĂ©ficient dâun titre de sĂ©jour de plus de 3 mois. â
Janaki Decleire, Directrice de VIA© Philippe Vincke
Accompagnement social chez VIA © Bertrand Vandeloise siasme et professionnalisme ». Et ce ne sont pas que de beaux mots si lâon en juge par les chiffres et les activitĂ©s complĂ©mentaires (voir les encadrĂ©s).
Car, Ă VIA Brussels, on apprend le français, bien sĂ»r, mais surtout on accueille le bĂ©nĂ©ficiaire dans une langue quâil comprend. Cela va de lâarabe au peul en passant par lâafar (Ethiopie), lâurdu (Inde, Pakistan), le dari (persan) ou le domari. Une langue propre Ă lâethnie Dom, cette population nomade provenant de diffĂ©rents pays du Proche et du Moyen-Orient qui, poussĂ©e par la force des choses et surtout des guerres, a trouvĂ© chez VIA un port dâattache provisoire. « Câest un constat », reconnaĂźt Mme Decleire. « Il y a bien sĂ»r eu la vague ukrainienne mais chez nous, nous avons beaucoup de rĂ©fugiĂ©s qui ont fui la guerre en Syrie, et parfois par des chemins dĂ©tournĂ©s. De toute façon nos valeurs restent toujours les mĂȘmes : respect, Ă©quitĂ©, partage, crĂ©ativitĂ©, enthou-
Depuis le 1er juin 2022, le parcours dâintĂ©gration est devenu obligatoire en RĂ©gion Bruxelloise. Si les responsables politiques lui trouvent beaucoup de vertus, dont celle de la fermetĂ© face Ă une opinion publique balayĂ©e de bruits en sens divers, cela nâa pas beaucoup changĂ© la maniĂšre de travailler des bureaux dâaccueil, confrontĂ©s Ă la rĂ©alitĂ© dâun terrain qui a toujours raison. « Nous nâavons mĂȘme pas encore 5% dâobligĂ©s » admet Mme Decleire. « Cela
ne fera quâaugmenter au cours des prochaines annĂ©es, mais jâai toujours ce sentiment que dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, nous arrivons trop tard. Ou que nous perdons trop de temps. Ces mois, ces annĂ©es dâattente, dâangoisses, de prĂ©caritĂ©, augmentent le traumatisme de lâexil et finissent par peser lourd dans les tĂȘtes et dans les cĆurs au point dâoublier des droits pourtant Ă©lĂ©mentaires »
Dâailleurs, si un Merlin des temps modernes lui tendait une baguette magique, câest certainement sur lâaugmentation des dispositifs de soutien Ă la santĂ© mentale, et singuliĂšrement celle des femmes, quâelle porterait le fer, le plus loin possible, afin de soigner le mal Ă la racine. « Jâajouterai aussi lâacces-
8.863 parcours depuis 2016
747 modules dâinformations Droits et devoirs (10h)
301 formations à la citoyenneté (50h)
919 personnes qui suivent le volet secondaire
2.632 personnes ont terminé le parcours
7.170 personnes ont terminé le volet 1
(Chiffres datant du 01/02/23)
sibilitĂ© Ă des logements abordables », dĂ©clare la directrice. « La situation Ă Bruxelles est, Ă ce sujet, rĂ©ellement problĂ©matique, pour tout le monde dâailleurs. Donc encore plus pour des primo-arrivants ».
Il faudrait aussi, pour terminer, tordre le cou Ă certains canards sortant parfois dâeaux assez troubles. Lâan dernier, la balance migratoire belge (diffĂ©rence entre immigration et Ă©migration) a Ă©tĂ© dâenviron 58.000 personnes. MĂȘme si lâon ajoute les 100 Ă 150.000 clandestins, les fameux sans-papiers que notre pays abriterait, « ces gens-là » ne seraient que 200.000.
Pour rappel, la Belgique compte 11,5 millions dâhabitants. â
Depuis 2019, VIA gĂšre Ă©galement une Maison dâImmersion © Sarah Jean Villanueva Le Parcours Entrepreneurial pour Primo-Arrivants (PEPA), initiative lancĂ©e en 2019 par VIA © Sarah Jean Villanuevaâ VIA (le chemin en latin) se veut une route, parmi dâautres, qui permette Ă chacun de se rencontrer, de raconter qui il est, dâapprendre Ă se connaĂźtre, pour vivre et faire ensemble. â
Vincent Vanhalewyn, Président de VIA© Philippe Vincke
Tarmac Comedy, lâĂ©mission de stand up qui met en avant des comĂ©diens et artistes issus de la francophonie, a posĂ© ses valises pour la premiĂšre fois Ă Kinshasa en janvier 2023 pour lâenregistrement de sa nouvelle saison. Un projet soutenu par WBI, en collaboration avec le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Lâenregistrement de cette soirĂ©e sâest dĂ©roulĂ© dans la salle de spectacle du Centre WallonieBruxelles. Une expĂ©rience unique et une performance artistique internationale autour de lâhumour qui a rĂ©uni sur scĂšne 17 comĂ©diens et comĂ©diennes, dont des Français, des Belges, des Ivoiriens, des Camerounais et des Congolais. GrĂące Ă cet Ă©change et aux talents des comĂ©diens, ce tournage a permis de produire 17 vidĂ©os qui sont diffusĂ©es sur les rĂ©seaux de Tarmac. Cerise sur le gĂąteau, cette expĂ©rience sera couronnĂ©e par la sortie dâun documentaire de 26 minutes qui arrivera en juin 2023.
https://www.wbi.be/fr/news/news-item/tarmac-comedy-debarque-au-centre-wallonie-bruxelles-kinshasa
Suite Ă la crise sanitaire et Ă lâinitiative de M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-PrĂ©sident de la FWB, le Gouvernement a adoptĂ© un «Plan de relance des acteurs culturels de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles via leur diffusion internationale». Son objectif ? Accompagner les acteurs culturels dans la reprise de leurs activitĂ©s et dans la diffusion de leurs crĂ©ations Ă travers le monde. WBI est chargĂ© de mettre ce plan en Ćuvre. Pour ce faire, WBI travaille avec ses cinq agences spĂ©cialisĂ©es, Ă savoir Wallonie-Bruxelles Design et Mode (WBDM), Wallonie-Bruxelles Théùtre et Danse (WBTD), WallonieBruxelles Images (WBImages), Wallonie-Bruxelles Musiques (WBM) et Wallonie-Bruxelles Architectures (WBA). Sur base des conclusions dâune vaste consultation des secteurs artistiques et culturels rĂ©alisĂ©e par WBI et ses agences, diverses mesures ont Ă©tĂ© prĂ©vues. Retrouvez-les sur le site de WBI.
https://www.wbi.be/fr/news/news-item/plan-relance-acteursculturels-fwb-18-mesures-actives-fin-2023
Comment traduire lâexil dans lâart ? Et si câest lâartiste lui-mĂȘme qui vit lâexil ? Comment sâen servir pour raconter la sĂ©paration avec la terre natale, les causes du dĂ©part, les traversĂ©es ? Comment continuer Ă crĂ©er lorsque lâon est poussĂ© dehors ? Lâexposition « MĂšres dâexilregards dâartistes » multiplie les regards posĂ©s sur lâexil, grĂące aux Ćuvres de trente artistes lâayant vĂ©cu ou travaillant sur cette thĂ©matique. Lâasbl MNEMA, gestionnaire de La CitĂ© Miroir, a sĂ©lectionnĂ© les Ćuvres en Ă©troite collaboration avec Lâatelier des artistes en exil, structure dâaccueil pour des artistes confirmĂ©s qui ont dĂ» quitter leur pays. Des Ćuvres dâartistes de renommĂ©e internationale et dâartistes liĂ©geois viennent Ă©toffer cette exposition multimedium (installations, BD, peintures, vidĂ©os, sculptures, crĂ©ations textiles, photographies...).
Du 28 fĂ©vrier au 28 mai 2023 â du lundi au vendredi de 9h Ă 18h - samedi et dimanche de 10h Ă 18h - fermetures : 10/04 - 1/05 - 18/05 - 19/05
https://www.citemiroir.be/fr/activite/meres-dexil-regards-d-artistes
Suite au succĂšs de lâexposition « Portraits dâagents du changements - promoteurs de lâĂ©ducation des filles au Nigeria » en octobre 2022 Ă lâUNESCO, Wallonie-Bruxelles a poursuivi son engagement en montrant lâexposition au siĂšge de WBI Ă Bruxelles. Pascale Delcomminette, Administratrice gĂ©nĂ©rale de WBI, a accueilli en janvier lâAmbassadeur du Nigeria auprĂšs du Royaume de Belgique, la DĂ©lĂ©guĂ©e permanente du NigĂ©ria auprĂšs de lâUNESCO, la Directrice du Bureau de lâUNESCO Ă Bruxelles, ainsi que le DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral adjoint de Wallonie-Bruxelles Ă lâUNESCO pour le vernissage de lâexposition « Portraits dâagents du changements - promoteurs de lâĂ©ducation des filles au Nigeria ». Lâexposition, qui prĂ©sente des portraits Ă©mouvants et sources dâinspiration dâacteurs du changement, de membres de la communautĂ© et de filles, raconte lâhistoire dâune communautĂ© qui se mobilise pour lâĂ©ducation des filles.
La pandĂ©mie a creusĂ© les inĂ©galitĂ©s dans la rĂ©gion de lâAfrique subsaharienne : les filles et les jeunes femmes sont les premiĂšres Ă quitter lâĂ©cole, les moins susceptibles dâapprendre Ă la maison et les derniĂšres Ă retourner en classe. Pour prĂ©server les progrĂšs accomplis et plaider en faveur de lâĂ©ducation des filles, lâUNESCO a dĂ©ployĂ© sa campagne « Les filles au premier plan » dans quatre pays dâAfrique subsaharienne, le BĂ©nin, le Mali, le Nigeria et le SĂ©nĂ©gal, avec le soutien de Wallonie-Bruxelles.
https://www.wbi.be/fr/news/news-item/walloniebruxelles-poursuit-son-engagement-leducation-fillesafrique-lunesco
Casa Valonia se tiendra du 25 au 27 avril 2023 Ă Madrid. Câest un Ă©vĂ©nement Ă 360° unique, organisĂ© par WBI et lâAWEX pour prĂ©senter WallonieBruxelles sous toutes ses facettes, Ă la fois acadĂ©miques, culturelles, touristiques, gastronomiques, diplomatiques et Ă©conomiques. Cette troisiĂšme Ă©dition madrilĂšne vise Ă renforcer les liens entre les acteurs du numĂ©rique de Belgique francophone et dâEspagne. Ce secteur de pointe de Wallonie-Bruxelles intĂ©resse particuliĂšrement les Espagnols, grands amateurs de gaming, de life show et de XR (rĂ©alitĂ© Ă©tendue). De son cĂŽtĂ©, lâEspagne est aussi le 2e producteur europĂ©en et le 5e producteur mondial de long mĂ©trages dâanimation. Durant trois jours, la FundaciĂłn Carlos de Amberes, lâUniversitĂ© Rey Juan Carlos et lâESNE (Ecole Universitaire de Design, Innovation et Technologie) accueilleront cet Ă©vĂ©nement de visibilitĂ© pour les acteurs des industries culturelles et crĂ©atives de WallonieBruxelles. Mis sur pied en Espagne en 2019, Casa Valonia a Ă©tĂ© reconduit en 2021 Ă Madrid et dĂ©ployĂ© en 2022 Ă Milan. Cette opĂ©ration de visibilitĂ© est dĂ©sormais conçue comme un Ă©vĂ©nement itinĂ©rant, organisĂ© tous les deux ans dans une ville espagnole et amenĂ© Ă Ă©ventuellement se dĂ©velopper dans dâautres lieux.
https://www.wbi.be/fr/events/event/ casa-valonia-wallonie-bruxellesmadrid-evenement-visibilite-360deg
Lâ UN SENS DE LâACCUEIL ET DE OUVERTURE aux cultures
DES UNIVERSITES ET HAUTES ECOLES
de haut niveau
Une terre de CREATIVITE RECONNUE
en grand nombre QUALIFIES DES DIPLĂMES
exceptionnelle
UNE QUALITE DE VIE PĂLES DE COMPETITIVITE dans des secteurs-clĂ©s 6
Une recherche centrĂ©e sur lâ INNOVATION