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Avertissement Cet ouvrage est le cinquième tome d’un e-book consultable gratuitement et à tout moment. Comme les quatre premiers, respectivement intitulés : « On marchera sur Mars », « Curiosity, le Labo vagabond », « De cailloux en rochers, avec Curiosity » et « To Mars or not to Mars, that’s the question », celui-ci se veut aussi anthologique et bibliographique en présentant ce qui est important sur l’Opération MSL (Mars science Laboratory) depuis le Sol 1500. Rappelons que l’Année martienne (le temps mis par la planète pour effectuer une révolution autour du Soleil) est d'environ 686,98 jours solaires terrestres, soit moins du double d’une année terrestre (365,25 jours). Comme pour les tomes précédents, toute information complémentaire peut être obtenue en cliquant sur les liens "http" présentés aux différents chapitres. J'ai aussi traduit certains articles puisqu'ils nous sont le plus souvent proposés par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) et le California Institute of Technology (Cal Tech). Pour améliorer la lisibilité de la lecture et permettre au lecteur de mieux cerner l'essentiel, voici quelques conseils : 1. Les références relatives aux textes complémentaires seront pointées à gauche de la ligne concernée par une étoile bleue. 2. S'il s'agit d'une référence, suivie d'un résumé écrit en français, le lecteur pourra lire "Extrait" en début de texte et "Fin d'extrait" en fin de texte. 3. Si toutefois, il s'agit d'une traduction d'un texte en anglais, le lecteur pourra lire : "Traduction F.Bald" en début de texte et "Fin de traduction" à la fin de celui-ci. 4. Etant donné que cet ouvrage est une chronique, les dates seront encadrées pour qu'elles ressortent mieux du texte. Les annexes sont de deux types : « explicatives » pour éclaircir certains concepts géologiques, et « analytiques » pour donner les résultats d'analyse des échantillons.
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Avant-propos Chers amis lecteurs, Après l’édition de « On marchera sur Mars » https://fr.calameo.com/read/00108 22003f92b776683e qui avait pour but de vous présenter la planète rouge en vous expliquant ses nombreux inconvénients d’habitabilité pour l’homme, je me suis dit qu’on pourrait quand même y aller ensemble… Virtuellement, bien sûr, en suivant si possible la chronologie des événements. C’est pourquoi j’ai d’abord décrit, dans le deuxième tome, intitulé «Curiosity, le labo vagabond", http://fr.calameo.com/read/00108220093119e86f933, l’atterrissage du Rover dans le cratère « Gale » le lundi 6 août 2012 à 7h31. Puis j’ai passé en revue tous les outils dont dispose Curiosity. Les trois volumes suivants, dont celui-ci, concernent la chronique de l’aventure martienne du rover. Ce cinquième tome démarre lors de l’’ascension sur le mont Sharp au Sol 1500. Comme pour les quatre premiers tomes, ma formation en astrobiologie et en pétrologie sédimentaire a été essentielle. Merci aux Professeurs Emmanuelle Javaux et Frédéric Boulvain de l’Université de Liège, dont voici respectivement les liens de leur programme de cours : http://progcours.ulg.ac.be/cocoon/cours/GEOL0263-1.html et http://progcours.ulg.ac.be/cocoon/cours/GEOL0018-1.html Imaginons-nous sur le sol de la planète Mars, équipé bien sûr de tout ce qui garantit l'habitabilité des Terriens (Ce qui est loin d’être acquis). Avec l'aide du rover, de ses instruments et caméras, et avec l'aide des orbiteurs qui nous suivent à distance tout au long de notre périple, nous présenterons nos découvertes successives en vue de mieux connaître le présent et le passé de la planète et d'en déduire si elle abrite ou a abrité la vie. Je vous souhaite une bonne lecture
Francis Baldewyns, le 1er mars 2017
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Table des Matières Avertissement……………………………………………………………………………………………. 2 Avant-propos……………………………………………………………………………………………… 3 I.
Les caméras des orbiteurs et du Rover…………………………………………………………… 5
II.
Le point d’entrée de Curiosity dans la vallée qui descend du Mont Sharp……………………13
III. Aperçu de la crête d’hématite………………………………………………………………………23 IV. La formation de Murray, une formation de grand intérêt scientifique…………………………..30 V. Curiosity examine les éventuelles fissures de boue……………………………………………..36 VI. En route vers le delta alluvionnaire……………………………………………………………….39 VII. Le Rover fait l’objet de contrôles et entretiens nombreux et variés……………………………41
VIII. La deuxième campagne des Dunes………………………………………………………………42
Annexes explicatives……………………………………………………………………………………..47
Annexes analytiques……………………………………………………………………………………..54
Bibliographie………………………………………………………………………………………………58
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I. Les caméras des orbiteurs et du Rover 1.1. Les orbiteurs 1.1.1. Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) C'est une sonde polyvalente conçue pour effectuer la reconnaissance et à l'exploration de Mars depuis l'orbite. Elle rejoignit cinq autres engins spatiaux déjà en orbite : Mars Global Surveyor, Mars Express, Mars Odyssey et deux Rovers. La sonde MRO a été lancée le 12 août 2005 et a atteint l’orbite martienne le 10 mars 2006. MRO contient une foule d'instruments scientifiques tels que des caméras, des spectromètres et radar, qui sont utilisés pour analyser les reliefs, stratigraphie, minéraux et glace de Mars. La caméra haute résolution HIRISE (High Reso-lution Imaging Science Experiment) est un télescope, le plus important jamais porté sur une mission spatiale deep space. Il permet une résolution de 1 microradian (μrad), ou de 0,3 m d'une altitude de 300 km. En comparaison, les images satellite de la terre sont généralement disponibles avec une résolution de 0,5 m, et les images satellite sur Google Maps sont disponibles à 1 m.
Figure 200 : Mars Reconnaissance Orbiter (MRO)
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Figure 201 : la caméra HIRISE (High Resolution Imaging Science Experiment)
1.1.2. Mars Express C'est une sonde spatiale de l'Agence spatiale européenne (ESA) lancée le 2 juin 2003 pour étudier la planète Mars. Sa mission est de recueillir des données sur la surface, l'atmosphère, l'ionosphère et le sous-sol de la planète. La sonde comprend un orbiteur et un petit atterrisseur, Beagle 2, chargé de se poser sur la surface et de déceler d'éventuelles traces de vie.
Figure 202 : Mars Express, la sonde spatiale de l'ESA
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1.2. Les dix-sept caméras de Curiosity Et voici un résumé des 17 autres caméras de Curiosity en commençant par la caméra microscope MAHLI. Nous nous limiterons ici aux photos de ces caméras et à leurs principales caractéristiques. Le tome II (La Labo vagabond) vous en dira davantage. 1.2.1. MAHLI (abréviation Mars Hand Lens Imager ), la caméra microscope. Elle permet de caractériser la composition et la microstructure des roches, du sol, du givre et de la glace, identifiables à une échelle comprise entre le micron et le centimètre de micron.
Figure 203 : MAHLI (Mars Hand Lens Imager), la caméra microscope
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Elle fournit des images en couleurs en lumière visible. Le but principal de l'appareil-photo du MAHLI de la curiosité est d'acquérir un plan rapproché, des images des roches en couleurs et à haute résolution en lumière visible. L'appareil-photo est capable de se concentrer sur n'importe quelle cible située à des distances pouvant varier de 0.8 pouce (2.1 centimètres) à l'infini, Elle peut être également utilisée pour inspecter le rover. Voici son autoportrait photographié le 31 octobre 2012, par sa caméra MAHLI située au bout du bras robotique (à partir de 55 images qui ont été assemblées). Les équipes avaient déjà testé le dispositif sur Terre bien avant le décollage de Curiosity. D'où la possibilité de livrer des clichés aussi précis, où le bras n'apparait le plus souvent pas, volontairement mis hors du champ.
Figure 204 : Autoportrait de Curiosity par la caméra MAHLI (crédit NASA) En savoir plus : http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-comment-le-rover-fait-il-pour-se-ti-rerle-portrait_art27943.html 3
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Copyright © Gentside Découverte
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1.2.2. La ChemCam, (abréviation de Chemical Camera : caméra chimique)
Elle est située tout au-dessus du mât, dans la position la plus éloignée du sol. Ce n’est pas à proprement parler la tête du robot (car elle ne contient pas le cerveau de Curiosity), même si morphologiquement elle peut apparaître comme telle,
La voici photographiée par MAHLI que l’on perçoit (inversée) dans l’objectif.
Figure 205 : CHEMCAM, la caméra chimique C’est un analyseur des roches et sols dans un rayon d’environ 9 mètres en utilisant la technique d'analyse spectroscopique (Voir aussi annexe explicative n° 21) 1.2.3. Les six autres caméras du mât a) Deux cameras panoramiques Mastcam (Mast Camera, caméras du mât) semblables à une paire de lunettes rectangulaires (M100 et M34) fixée à une hauteur d'environ 1,97 mètre au-dessus du sol et pouvant fournir des images en couleurs, en lumière visible et en proche infrarouge. Elles sont utilisées pour identifier les caractéristiques géologiques des terrains environnants et reconstituer la topographie du site. Elles peuvent observer des détails d'une taille allant jusqu'à 0,15 mm. b) Quatre cameras de navigation Navcams Nous les citons, mais elles ne nous serviront pas à photographier. Montées de part et d'autre des Mastcams, elles sont utilisées pour déterminer la configuration du terrain et planifier les déplacements du rover.
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Figure 206 : les deux MASTCAM (M-100 et M-34 et les quatre caméras de navigation (NAVCAMS) Le rover peut se déplacer à une vitesse de 4 cm par seconde en navigation automatique sans détection d'obstacles soit 150 m/h, mais si la détection d'obstacle est activée sa vitesse chute de moitié. Le rover Curiosity est conçu pour parcourir au moins une vingtaine de kilomètres au cours des 22 mois terrestres que doit durer au minimum sa mission primaire. 1.2.4. Les huit caméras d'évitement d'obstacles Ces caméras n'auront pas d'utilité photographique. Il s’agit des Hazcams (Hazard Avoidance Cameras, en français : Caméras d’évitement d’obstacles) Elles sont solidaires du châssis du Rover et sont montées deux par deux reliées à l'ordinateur de bord pour l'avertir d'éventuels obstacles pendant sa progression.
Figure 207 : les 4 caméras Hazcam frontales (Front Hazcams) et un schéma des 4 autres Hazcams situés à l’arrière (Rear Hazcams)
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Figure 208 : comparaison des champs de vision et de résolution des caméras, MAHLI, Mastcam et Navcam.
1.2.5. MARDI ( MARS Descent Imager), en français Caméra de Descente sur Mars) Elle est fixée en bas du châssis de Curiosity. Comme son nom l’indique, elle sera opérationnelle pendant la descente du Rover avant qu’il ne se pose sur Mars.
Figure 209 : MARDI, la caméra qui fut opérationnelle le 6 août 2012 lors de l'amarssissage
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1.2.6. Récapitulatif des dix-sept caméras
Figure 210 : récapitulatif des 17 caméras
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II. Le Point d’entrée de Curiosity dans la vallée qui descend du Mont Sharp Nous connaissons déjà beaucoup de choses grâce aux caméras des orbiteurs pour avoir une petite idée de ce que Curiosity va devoir affronter.
Figure 211 : Photo du cratère Gale. Curiosity est à l’entrée du canyon venant du mont Sharp (Voir étoile bleue)
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Nord
Est
Sud-Est
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Figure 212 : chemin programmĂŠ pour le Rover Curiosity et caractĂŠristiques des abords du Mont Sharp
On voit en orange "MSL traverse", autrement dit le chemin prévu de Mars Science Laboratory, le chemin de Curiosity vers le canyon. Il va d'abord se diriger vers le sud puis obliquera vers l'est pour entrer dans le canyon. "Fan" est le cône alluvial provenant de la vallée descendant du plateau. "High Thermal Inertia" signifie que les roches à cet endroit ont une 'inertie thermique élevée. C'est une propriété physique d'un matériau. C'est une mesure de la résistance du matériau aux changements de température. D'une manière générale, les roches et l'eau ont une grande inertie thermique. La poussière et le sol, avec leur grande surface par rapport au volume, ont une faible inertie thermique. On voit aussi que le site d'atterrissage de Curiosity se trouve à l'extrémité distale du cône alluvial de Peace Vallis dans le cratère Gale. Ce cône couvre 80 km2 et est alimenté par un bassin hydrographique de 730 km2 qui draine une zone de plaines de montagne à travers une large ouverture de 15 km dans le bord du cratère. L'incision vers la vallée livre des sédiments à travers un réseau de densité relativement faible vers le chenal principal du cône alluvial. (...) Le profil du cône alluvial est faiblement concave avec une pente moyenne de 1,5% pour la partie inférieure. De nombreux canaux affleurent sur la surface ouest du cône, mais sur la partie orientale de tels canaux sont rares (...) Le cycle hydrologique a probablement duré pendant des milliers d'années, au moins. (...) Sur la base de données topographiques, le cône alluvial de Peace Vallis a recouvert Bradbury et s'est répandu vers l'est de la partie recouverte. Cela explique que le terrain clair situé dans le bas topographique correspond aux dépôts distaux du cône alluvial de Peace Vallis et, dans un tel contexte, il est normal d'y trouver des dépôts lacustres. Clays signifie Argiles Sulfate : Ils font partie des probables évaporites (comme le gypse) de Mars indiquant que de l'eau liquide a existé pendant une longue période dans le passé. Younger matérial : dépôts récents Quant aux « Cemented Fractures », les failles colmatées, la Nasa a publié l’article suivant : http://mars.jpl.nasa.gov/multimedia/images/?ImageID=3568 Titre : Cemented Fractures in Mountain Inside Gale Crater on Mars En français : Failles colmatées (ou cémentées) dans la montagne à l’intérieur du cratère Gale En géologie, la cémentation est la précipitation de sels à la surface d'une nappe phréatique Traduction F.Bald. Un type de caractéristique, digne d'intérêt scientifique, sur la montagne à l'intérieur de cratère Gale est l'exposition des failles colmatées. La preuve que les eaux souterraines ont atteint une fois au moins cette hauteur de la montagne. Cette image, prise par la caméra d'imagerie scientifique à haute résolution sur l'Orbiteur de Reconnaissance de Mars de la NASA, comment les dépôts situés d'un côté de chaque fracture sont équilibrés par les dépôts situés de l'autre côté. Ce schéma indique que les eaux saturées de minéraux ont rempli les fractures. L'eau a déposé des minéraux des deux côtés de l'ouverture, remplissant finalement l'espace.
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Cette observation augmente l'attrait du cratère Gale, qui a été choisi comme site d'atterrissage pour la mission Mars Science Laboratory de la NASA. Fin de traduction : F.Bald. IMAGE CREDIT: NASA/JPL-CALTECH/UNIV. OF ARIZONA
Figure 213 : photo des failles colmatées J’ai trouvé la carte suivante en français Fig. 214), mais elle est orientée différemment de la Fig. 212. Le Nord est en bas et l’Est est à gauche (Le déplacement de Curiosity suit le trait discontinu orange de bas en haut):
EST
NORD 16 Figure 214 : chemin programmé pour le Rover Curiosity et caractéristiques des abords du Mont Sharp
Avant d'entamer l’ascension du Mont Sharp, je voudrais rappeler aussi les admirables photos qui m’ont déjà servi dans le tome III lorsque j’ai présenté le circuit planifié de Curiosity. Elles ont été prises le 9 septembre 2015, 3 ans après l'atterrissage du rover. Ces photos ont été traitées pour que les couleurs des terrains soient celles que l’on pourrait voir avec un éclairage terrestre, ce qui fait apparaître le ciel bleu alors qu’il est plutôt saumon. On y voit, au centre, la vallée qui descend du Mont Sharp : elle se longe la zone claire très hérissée.
Figure 215 : au premier plan, après le sable foncé, se trouve la zone riche en Hématite. La plaine grise, derrière l’hématite, contient des argiles. Les petites buttes arrondies sont riches en sulfates. Puis on distingue bien les roches plus claires au-delà de la vallée. (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS)
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Figure 216 : très belle vue Mastcam du débouché de la vallée. Au premier plan, en bas à droite, on voit également une partie du champ de dunes Bagnold et ce qui a été décrit à la figure 215. (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Figure 217 : cinq types de terrain sont visibles sur cette image : la zone de sables foncés en premier plan, les collines arrondies du pied de la montagne, les strates inclinées typiques de grandes zones du Mont Sharp dans le haut, le terrain très accidenté et plus clair repéré de longue date au-delà de la vallée, et tout en haut à droite les parties plus élevées de la montagne. La vallée-objectif, qui descend du Mont Sharp, passe entre les strates inclinées et la zone accidentée plus claire et son delta alluvionnaire est à droite hors champ. (Doc. NASA/JPLCaltech/MSSS.
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Figure 218 : agrandissement de la partie supÊrieure droite de la Fig. 217. Extrait de l'APM (Assoc. Planète Mars)
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Sur la Figure 219, ci-dessous, on distingue bien l’éventail alluvionnaire (étoile bleue) au centre de la vallée. Un peu plus vers le Nord on voit bien la crête d’Hématite, puis les dunes de sable foncé. NORD
Nord-Ouest
EST
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Lower Portion of Mound Inside Gale Crater Partie inférieure de la montagne à l’intérieur du cratère Gale Voir lien : https://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA14296 La Fig 220. correspond à ce que peut voir un observateur situé au Nord-Ouest du cratère. L’éventail alluvionnaire est vu de face et repérable par les flèches jaunes.
Figure 220 : Partie inférieure du Mont Sharp montrant l’éventail alluvionnaire Tr a d uc t i on F . B al d .
Cette vue de la butte inférieure du cratère de Gale sur Mars montre une zone de grand intérêt scientifique pour la mission du Mars Science Laboratory. Cette zone est à la base du monticule, juste au-delà d'un champ sombre de dunes. Ici, les instruments en orbite ont détecté des signatures de minéraux argileux et de sels de sulfate (voir texte sur l'image). « Clay Minerals and Sulfate salts » se traduit « minéraux argileux et sels sous forme sulfates » « Clay Minerals » = « Minéraux argileux » Les scientifiques qui étudient Mars émettent plusieurs hypothèses importantes sur la façon dont ces minéraux reflètent les changements dans l'environnement martien, en particulier les changements dans la quantité d'eau à la surface de Mars.
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Le laboratoire du Mars Science Laboratory, Curiosity, utilisera sa gamme complète d'instruments pour étudier ces minéraux et chercher à savoir comment ils se sont formés en vue de nous donner un aperçu des environnements martiens anciens. Ces roches sont également une cible primordiale pour la recherche de molécules organiques, car ces milieux peuvent avoir été habitables - capables de soutenir la vie microbienne. Un canyon a été taillé dans le monticule à travers les couches contenant des minéraux argileux et des sels sous forme de sulfates après le dépôt des couches (marquées par flèche). Ce canyon, tout comme le Grand Canyon en Arizona, présente des couches de roche datant de dizaines ou des centaines de millions d'années de changement environnemental. Curiosity peut être en mesure d'enquêter sur ces couches, nous donnant ainsi accès à une longue histoire de changement environnemental sur Mars. Le canyon contient également des sédiments qui ont été transportés par l'eau qui a taillé le canyon. Ce sédiment interagissait avec l'eau, et l'environnement à ce moment-là pouvait être habitable. Ainsi, les roches déposées à l'embouchure du canyon (marquées par flèche) forment la troisième cible dans la recherche de molécules organiques Cette vue de la Fig. 220 en trois dimensions a été créée (à l'aide d'imagerie à lumière visible) par la caméra à haute résolution de Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA et la caméra stéréo haute résolution de l'orbiteur Mars Express de l'Agence spatiale européenne. Des informations tridimensionnelles ont été obtenues par analyse stéréo de paires d'images. La dimension verticale n'est pas exagérée. (…) Fin de traduction
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III. Aperçu de la crête d’hématite Voir lien : https://www.reddit.com/r/curiosityrover/comments/5pyxbt/preview_of_hematite_ridge_portrait_details_and/ En français : Aperçu du portrait de la crête d’hématite Traduction F.Bald.
Sean Doran a traité cinq clichés HiRISE pour créer cette image qui couvre une partie du cratère Gale. « J’ai ajouté un petit point rouge juste sur le bord extrême droit de cette image qui montre l'emplacement approximatif de Curiosity Rover après son entraînement sur le sol 1587 juste à l'est-nordest de la colline d'Ireson. J'ai inclus un lien vers une carte JPL qui met en évidence les principales destinations pour la prolongation de deux ans jusqu'en Septembre 2018. La carte comprend un itinéraire possible qui emmènera le rover à différents points sur le mont Sharp. La carte comprend également une échelle qui peut être utilisée pour visualiser la mosaïque de Sean. Si vous ouvrez la version pleine résolution sur Flickr, vous trouverez quelques petites erreurs de couture quand il y a de petites variations entre les clichés. Sean a corrigé certaines de ces erreurs dans la version Gigapan. Image Credit: NASA/JPL-CalTech/MRO/UofA/HiRISE/Sean Doran Maps Credit: NASA/JPL-CalTech/MRO/UofA/HiRISE Abréviations utilisées: HiRISE = High Resolution Imaging Science Experiment Fin de traduction
Figure 221 : Portrait de la crête d’Hématite et Curiosity (point rouge) Sol 1587
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Voir lien : http://geek-mag.com/posts/200440/ Hematite ridge - New Hope of Astrobiologists Titre : La crête d'hématite - nouvel espoir des astrobiologistes Traduction F.Bald. Les scientifiques ont défini l'objet le plus intéressant de la recherche à venir de Curiosity où se trouve la plus grande probabilité de trouver des signes de la dernière vie martienne. La principale caractéristique géologique qui a amené les géologues de la NASA dans le passé du cratère de Gale est la présence de phyllosilicate ou de smectite - l'argile qui provient des rejets volcaniques altérés par l'eau douce. Cette argile est la preuve principale que Mars a été un endroit, chaud, humide et adapté à la vie. Cependant la recherche récente publiée dans le journal de géologie montre que l’intérêt pour la smectite a diminué de priorité, les scientifiques s’intéressant davantage à la crête d'hématite qui se trouve sur le chemin du rover vers la montagne. Figure 222 : Curiosity traversera un creux de smectites et commencera à gravir le canyon taillé par l'eau dans la montagne.
Figure 223 ci-dessous : photo 3D de la crête d’Hématite.
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Figure 224 ci-contre : composition du revêtement que doit franchir Curiosity. La flèche indique le Nord. Curiosity doit arriver par le haut de cette photo
Figure 225 : agrandissement de la zone B reprise sur la Fig. 224. La flèche indique le Nord. Curiosity doit venir par le haut de la photo pour entrer dans cette zone.
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Sur la future trajectoire du rover se trouve la crête d'hématite. L'hématite est une forme de minerai de fer, caractérisée par sa structure ronde. Les boules d’oxyde de fer appelées «myrtilles» très présentes sur la plaine où travaille Opportunity, l’autre rover, mais celui-ci ne possédait pas le puissant arsenal scientifique que Curiosity va rencontrer. La crête d'hématite a une largeur d'environ 200 m et s’étire le long de la montagne sur une longueur d’environ sur 6,5 km. Apparemment, cet élément de relief appartient à ce qu'on appelle les «lits inversés» (canaux inversés). De telles surfaces sont fréquentes sur Mars. Elles se seraient formées là où coulait une rivière. L’influence de l'eau a modifié la structure du lit de cette rivière par la cémentation. Rappel : Zone de cémentation (Universalis) Dans le schéma général de la circulation des eaux en terrain homogène, on peut distinguer trois zones superposées : - Au-dessus, se trouve la zone d'oxydation, où l'eau, riche en O2 et en CO2, circule facilement et peut ainsi dissoudre les roches ; -Au-dessous de celle-ci, dans la zone de cémentation, les roches subissent une imbibition permanente et c'est à ce niveau que les éléments dissous dans la zone d'oxydation se concentrent de préférence ; -Au-dessous de cette dernière zone, la quantité d'eau décroît et sa circulation devient inappréciable : c'est la zone statique, où la roche reste intacte. Quand, l'eau s'évapora ou gela à cet endroit sur Mars, l'érosion commença à détruire la surface de l’une des côtes (la côte du côté Nord) et le vent emporta les fragments friables. En conséquence, l'ancienne côte a été détruite de sorte qu’apparut en dessous l'ancien lit de la rivière. (Voir l’analogie avec le schéma suivant quand il s’agit d’un canal, taillé dans la plaine inondée, et acheminant du sable qui va se transformer en grès. Dans ce cas-ci, l’érosion s’est effectuée sur les deux côtes. Figure 226 : Insertion explicative du mécanisme de formation des lits inversés (Du schéma 1 au schéma 4) Dépôts de sédiments fluviaux En brun : argiles de la plaine inondée
Crête basse Grès partiellement exhumé
En jaune : sables transportés par la rivière
Erosion et abaissement de la plaine inondée
Crête haute Grès totalement exhumé Les dépôts argileux recouvrent l’crête gréseuse Erosion et abaissement de la plaine inondée
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Suite de la traduction du lien : http://geek-mag.com/posts/200440/ Mais le mécanisme de formation des lits inversés, Curiosity est toujours en train de l’étudier et d’essayer de comprendre la raison de l’émergence de dépôts d’hématite ainsi localisés. Les géologues ont proposé deux hypothèses de formation de dépôts: 1) Les eaux en-dessous de la zone d’oxydation (à faible teneur en oxygène), renferment une grande quantité de fer dissous. 2) Là où la crête d’hématite est apparue, l’eau a atteint la surface et par conséquent a rencontré une atmosphère riche dans l'oxygène ou un flux d'eau d’acidité élevée. L'écoulement de l'eau avec cette acidité élevée (due à l'acide sulfurique provenant d'éruptions à grande échelle de volcans), a dû altérer les roches volcaniques contenant de l’olivine et a dû déposer le fer qui en a été extrait. Le rover Curiosity dira par lequel de ces deux scénarios la crête d'hématite est apparue. Cependant, il n'est pas exclu que les résultats de la recherche exigeront une nouvelle théorie. Les données satellitaires se sont déjà montrées incomplètes à Glenelg, où l’on a constaté que les observations sur une surface ne correspondaient pas entièrement à l'analyse effectuées depuis de l'espace. (…) La crête d'hématite pourrait s’être formée avec la participation des microorganismes martiens. Même si ceux-ci ont disparu il y a très longtemps, Curiosity serait en mesure de définir des signes de substances organiques dans la roche. Les sources de méthane attirent particulièrement l’attention des géologues. Le méthane reste à l'une des plus importantes énigmes obscures de Mars. Les spectromètres de la Terre ont trouvé une concentration anormale de méthane dans l'atmosphère: Quoi qu'il en soit, le travail de Curiosity promet d'être plus intéressant que toute expérience antérieure, et promet de donner autant d'informations sur Mars que la NASA n’obtiendrait pas en un an. J'espère que nous allons entendre, la réponse à la question principale de la vie sur Mars, l'univers et tout le reste ... Fin de traduction
27 Figure 227 : abondance de Méthane constatée depuis la Terre par les spectromètres
Voir lien : http://www.astrowatch.net/2013/10/hematite-ridge-site-for-curiosity-rover.html Titre : Hematite Ridge: Site for Curiosity Rover to Explore Ancient Habitability? En Français : la crête d’hématite : est-ce un site pour que le Rover Curiosity y explore les conditions d’une ancienne habitabilité ? 17 octobre 2013 Traduction F.Bald. Une crête basse longeant le pied du mont Sharp deviendra probablement une cible primordiale pour Curiosity. La raison, décrite dans un article récent de géologie par Abigail Fraeman (Université de Washington, Saint-Louis) et une équipe de co-auteurs, est que la crête est coiffée d'un dépôt substantiel d'hématite. Ce minerai de fer se forme en association avec l'eau, et pourrait ainsi aider les scientifiques à développer l'histoire de l'eau et de l'éventuelle ancienne habitabilité dans le cratère de Gale. Des images de haute résolution spécialement traitées à partir du spectromètre CRISM de la Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA ont permis à l'équipe de cartographier la crête avec un détail sans précédent. "La crête est d'environ 200 mètres [660 pieds] de large et s'étend sur environ 6.5 kilomètres [4 miles] du nord-est au sud-ouest, et est à peu près parallèle à la base du mont Sharp ", écrit l'équipe scientifique. Ils ajoutent que les strates sont conformes avec les couches voisines du mont, ce qui suggère que la crête et son hématite sont associées avec les sédiments du mont Sharp. Les données de télédétection provenant de l'orbite ne peuvent fournir suffisamment de détails pour permettre aux scientifiques de déterminer par quel processus chimique l'hématite s'est formée. Deux alternatives sont possibles : la précipitation chimique dans les roches par l'eau souterraine qui a été exposée à un environnement oxydant - ou l'altération par l'eau neutre à légèrement acide. Dans tous les cas, l'équipe explique: «Les deux scénarios indiquent que cette crête était un site d'oxydation active du fer passé.» Dans les environnements terrestres, ils ajoutent: «L'oxydation du fer qui se produit aux interfaces chimiques implique presque exclusivement des microorganismes. Beaucoup d'endroits sur Mars fournissent une énergie chimique potentielle pour qu’existe la vie microbienne, en alimentant les minéraux dans les roches. Mais, les scientifiques soulignent, "Cette crête hématite représente un site spécifique qui est accessible pour une étude détaillée par un rover." Parce que l'oxydation concentrée et localisée de fer s'est produite là. " Crédit: redplanet.asu.edu. Figure 228. Terrains rencontrés lors des 3 premiers kilomètres d’ascension : Hydrated layered strata : Strates en couches hydratées Ridge capping stratum : Strate recouvrant la crête Smectite exposure : exposition de smectite Hydrated sulfates : Sulfates hydratés
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Stratigraphy unknown : La stratigraphie des couches plus anciennes (en dessous de la ligne d’ascension) est inconnue à ce jour
Figure 229 : le trajet AA’ du Nord-Ouest au Sud-Est traversant la crête. Enregistrement grâce au spectromètre CRISM de la Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA Fin de traduction
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IV. La formation de Murray, une formation de grand intérêt scientifique Après avoir rappelé les caméras des orbiteurs et du Rover, les outils d’extraction et d’analyse d’échantillons, après avoir rappelé la géologie du cratère Gale, nous reprenons le périple de Curiosity, là où nous nous étions arrêtés dans le tome IV intitulé « To Mars or not to Mars ? that’s the question », c’est-à-dire à l’entrée des Murray Buttes (Sol 1454) en septembre 2016.
Figure 230 : Mars Rover Curiosity a acquis cette image à l'aide de MAHLI, situé sur la tourelle à la fin du bras robotisé du rover, le 5 janvier 2017, Sol 1570 de la Mars Science Laboratory Mission, à 10:19: 41 UTC.
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Figure 231. Sol 1591 commence avec APXS et MAHLI de la cible rocheuse « Munsungun »
Figure 232 : Sol 1600 (5 fĂŠvrier 2017) Figure 232 bis : agrandissement de la Fig. ci-dessus
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Figure 233 : Sol 1606 : Quimby, roche-couverture d’Ireson Hill Le plan du sol 1606 commence par les observations de ChemCam de «Quimby», qui semble être un morceau de roche couverture qui a chuté du haut de la colline,
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Voir lien : https://astrogeology.usgs.gov/news/astrogeology/sol-1609-passagassawakeag-and-other-challenges Titre : Titre Sol 1609 : Passawassageak et autres défis En français : Sol 1609 : Passawassageak et autres défis Source : Astrogeology Science Center Traduction F.Bald. MSL a conduit un peu plus de 9 mètres sur Sol 1608, pour amener le rover plus près d’Ireson Hill et des cailloux foncés qui ont roulé du haut de la colline. Deux de ces cailloux sont à portée du bras, mais tous deux sont des cibles difficiles. Même le nom choisi pour le caillou sombre sur le côté gauche de la Fig. 234 ci-dessous est difficile : "Passagassawakeag."
Figure 234. Deux cibles Spurwink (au milieu à gauche) et et Perry (en bas à droite)
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et l'autre caillou sombre, surnommé "Perry" (en bas à droite sur la même figure), est assez proche du rover pour qu'il y ait un risque de collision avec le bras. Le meilleur moment pour prendre des images MAHLI de ces cibles est la fin d’après-midi, quand elles ne seront pas ombragées par le bras. Mais la dernière limite pour envoyer des données à Terre à temps pour les rendre disponibles pour la planification du lendemain doit être relativement tôt dans l'après-midi, ce qui rend difficile le retour de toutes les données nécessaires pour répondre à une éventuelle faute de bras. Par conséquent, nous avons décidé d'acquérir une image MAHLI unique de Passagassawakeag à une distance sécurisée de 5 cm avant la limite de communication critique avec la Terre et d’envoyer l’image au cas où la suite des images MAHLI de Perry, prévues plus tard dans l'après-midi, ne seraient pas réussies. Nous serons alors mieux en mesure de planifier l’étude de Perry le lendemain demain si nécessaire. Le plan Sol 1609 commence, avec ChemCam et la caméra Mastcam de droite, par l'observation de Passagassawakeag, puis une exposition typique de Murray appelée «Spurwink» et un caillou sombre plus éloigné appelé «Wassataquoik», tout aussi difficile à prononcer. Ensuite, la Mastcam de droite obtiendra une mosaïque 3x1 de la zone de Perry, des images uniques de rochers près du sommet de la colline, nommés «Gonic», «Kineo» et «Edmunds», suivie d'une mosaïque 8x4-frame du côté droit de la colline. (…) Par Ken Herkenhoff
Figure 235. Sol 1609 : deux cailloux sombres
Figure 236, à droite : gros plan sur Passagassawakeag Figure 237 ci-dessous : gros plan sur Wassataqoik
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Figure 237 et 237 bis : gros plans sur Perry par la camĂŠra MAHLI
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V. Curiosity examine les fissures de boue Mars Rover Curiosity Examines Possible Mud Cracks Voir lien : https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=6721 Cur iosity examine les évent uelles fissur es de boue Tr aduction : F. Bald. Le réseau de fissures dans cette dalle de roche martienne appelée "Old Soaker" (Fig. 238) peut avoir été formé par le séchage d'une couche de boue il y a plus de 3 milliards d'années. La vue s'étend sur environ 3 pieds (90 centimètres) de gauche à droite et combine trois images prises par la caméra MAHLI. Crédit: NASA / JPL-Caltech / MSSS
Figure 238 : Old Soaker en pleine image Curiosity y restera jusqu’au 16 novembre 2016 Les scientifiques ont utilisé le rover ces dernières semaines pour examiner les dalles de roche hachurées avec des crêtes peu profondes qui ont vraisemblablement commencé par des fissures dans la boue de séchage. «Les fissures de boue sont le scénario le plus probable ici», a déclaré Nathan Stein, membre de l'équipe de science Curiosity, étudiant diplômé de Caltech, à Pasadena en Californie, qui a mené l'enquête sur un site appelé « Old Soaker », « Vieille trempette », en bas du mont Sharp.
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Figure 239 : Old Soaker (détails) Si cette interprétation tient la route, ce sont les premières fissures de boue - techniquement appelées fissures de dessiccation – qui ont été confirmées par la mission Curiosity. Elles seraient la preuve que l'époque où ces sédiments ont été déposés a été suivie d’un certain séchage, après des conditions plus humides. Curiosity a trouvé des preuves de lacs anciens dans les couches rocheuses plus anciennes (plus basses) et aussi dans le mudstone plus jeune qui se trouve au-dessus de Old Soaker. «Même à distance, nous pouvions voir un dessin de polygones à quatre ou cinq côtés qui ne ressemblaient pas à des fractures déjà vues avec Curiosity», a déclaré M. Stein. On aurait dit que l’on voyait, à côté de la route, le sol boueux, séché et craqué. » La couche fissurée s'est formée il y a plus de 3 milliards d'années et a ensuite été enterrée par d'autres couches de sédiments, devenant toutes des roches stratifiées. Plus tard, l'érosion éolienne a enlevé les couches au-dessus du vieux Soaker. Le matériau qui avait rempli les fissures a mieux résisté à l'érosion que le mudstone autour de lui, de sorte que le motif de la fissuration apparaît maintenant comme des crêtes relevées. L'équipe a examiné le matériau de remplissage des fissures. Les fissures qui se forment à la surface, comme dans la boue en train de sécher, se remplissent généralement de poussière ou de sable soufflés par le vent.
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Un type différent de craquage, avec des exemples abondants trouvés par Curiosity, se produit après que les sédiments ont durci dans la roche. La pression due à l'accumulation de sédiments sus-jacents peut provoquer des fractures souterraines dans la roche. Ces fractures ont généralement été comblées par des minéraux apportés par les eaux souterraines qui circulent à travers les fissures, comme les veines de sulfate de calcium. Deux types de matériau de remplissage de fissures ont été trouvés chez Old Soaker. Cela peut indiquer plusieurs générations de fracturation : les fissures de boue d'abord, avec des sédiments accumulés en eux, puis un épisode plus tardif de fracturation souterraine et la formation des veines. «Si elles sont en fait des fissures de boue, elles correspondent bien au contexte de ce que nous voyons dans la section de Mount Sharp. « Curiosity a fait de l'escalade depuis de nombreux mois», a déclaré Ashwin Vasavada (déjà présenté dans le tome III : « De cailloux en rochers avec Curiosity ») en tant que chef du projet Curiosity. «Les lacs anciens ont varié en profondeur et en extension au fil du temps, et ils ont parfois disparu. Nous rencontrons plus de preuves de l’existence de longs intervalles de sécheresse à côté de ce qui était habituellement un constat de lacs de longue durée. Outre les fissures qui sont probablement dues au séchage, d'autres observations montrent des couches de grès intercalées entre les couches de mudstone, et la présence d'un motif de stratification appelée « cross-bedding » ou « litage croisé » Voir annexe explicative n°14 dans le tome III. Ce mode de stratification peut se former là où l'eau coulait plus vigoureusement près de la rive d'un lac ou de sédiments soufflés par le vent pendant un épisode sec. Les scientifiques continuent d'analyser les données acquises par les éventuelles fissures de boue et de surveiller les sites d’apparence similaire. Ils veulent vérifier des indices (qui ne sont pas évidents chez Old Soaker), comme la forme des fissures en coupe transversale. Le rover a quitté ce site, et se dirige en montée vers un futur emplacement de forage de roche. Les ingénieurs de JPL déterminent la meilleure façon de reprendre l'utilisation du foret du rover, qui a commencé à rencontrer des problèmes intermittents le mois dernier avec le mécanisme qui déplace le foret vers le haut et vers le bas pendant le forage. Curiosity a atterri près du mont Sharp en 2012. Il a atteint la base de la montagne en 2014 après avoir réussi à trouver des preuves sur les plaines environnantes que les lacs martiens anciens offraient des conditions qui auraient été favorables aux microbes (Si Mars a accueilli la vie). Les couches rocheuses formant la base du mont Sharp se sont accumulées comme sédiments dans les anciens lacs il y a des milliards d'années. Sur le Mont Sharp, Curiosity étudie comment et quand les conditions anciennes habitables connues des premières découvertes de la mission ont évolué vers des conditions plus sèches et moins favorables pour la vie. Fin de traduction
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VI. En route vers le delta alluvionnaire Wikipedia : Exploration de Mars par Curiosity Voir lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_de_Mars_par_Curiosity (…) Le 3 octobre 2016, un communiqué du JPL indique que "la mission Curiosity a déjà atteint son objectif principal : déterminer si la région a jamais offert les conditions favorables pour la vie microbienne, autrement dit si Mars a accueilli jadis la vie. Cette mission a démontré l'existence passée de rivières et de lacs et transmis des données indiquant la présence d'ingrédients chimiques nécessaires à la vie, telle que nous la connaissons. Les projets pour les deux années à venir prévoient une ascension difficile du Mont Sharp, où l'on soupçonne des sols riches en hématite et en argile1. (…)
Depuis le 16 novembre (sol 1521), l'engin est immobilisé à un endroit baptisé Old Soaker. Ce jour-là, en effet, les opérateurs ont constaté qu'un ordre de forage n'a pas été exécuté. Le bras s'est certes déployé au-dessus de la roche visée, mettant le foret de la perceuse au-dessus de sa cible, mais celle-ci ne s'est pas mise en marche. Décision a alors été prise d'éviter tout déplacement au rover tant que ce problème n'est pas résolu. En attendant, les scientifiques de la mission en ont profité pour multiplier les observations à distance. (…) Le 4 janvier 2017 (sol 1570), Curiosity reprend ses déplacements. Deux kilomètres le séparent des strates à hématite. Entretemps, il devra franchir une étroite bande de dunes noires (Fig. 240), qui prolonge la formation Bagnold. Après la zone à hématite, où aboutit la ligne jaune continue sur la Fig. 241, il est prévu qu'il contourne le delta de la vallée par l’est ("Notional Route", en pointillé sur l'image) où il va longer le delta alluvionnaire. Figure 240. Sol 1602 : deuxième campagne d’études des dunes Bagnold
1.
Guy Webster, Dwayne Brown et Laurie Cantillo, "NASA's Curiosity Rover Begins Next Mars Chapter [archive]", 3 octobre 2016
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Figure 241 : trajet de Curiosity depuis l’atterrissage jusqu’à la crête d’Hématite (en trait continu) et en pointillé jusqu’à l’éventail alluvionnaire de la vallée qui descend du Mont Sharp (Notional Route)
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VII : Le Rover fait l’objet de contrôles et entretiens nombreux et variés. Souvent sous-estimés, en effet, par certains observateurs terriens qui trouvent la progression de Curiosity particulièrement lente, les contrôles et entretiens sont nombreux et variés et expliquent souvent pourquoi le rover semble progresser à pas de souris. Les outils de Cur iosity cités dans le s textes suivants ont ét é rappelés au début de ce cinquième tome au chapitre I. Voir lien : http://marsmobile.jpl.nasa. gov/msl/mission/mars -rover-cur iosity-mission-updates/?CFI D=52b90966 -de05- 41cc-bcce-58bc4a50c2a5&CFTOKEN=0 Site Chem Cam on Mars Cur iosity mission update ( Mars science Labor atory - Nasa- JPL- Caltech) Voir lien : http://www.msl-chemcam.com/blog/ ?p=3237 Site Chem Cam on Mars Lauren’s Sol 1600- 1601 Update: Celebrat ing Sol 1600 with “Whiskey” and “Rye” Traduction F.Bald. 03 Février 2017 - Wow, les sols 1600 sur Mars - c'est une réussite totale ! Et nous sommes à un point passionnant dans la traversée, alors que nous approchons du segment suivant des dunes de Bagnold. Le plan de week-end de Curiosity comprend plus de contacts de cibles et plus de conduite, puisque nous continuons à étudier la formation de Murray et nous nous préparons aux observations sur les dunes de sable actives. Ce samedi 4 février est une journée sans planification pour permettre aux horaires de la Terre et de Mars de se synchroniser ; nous allons donc passer d'une journée martienne tardive à des journées martiennes précoces la semaine prochaine. Ce 4 février commence par l'imagerie additionnelle de "Ireson Hill" (Fig. 242) pour améliorer la géométrie du litage de la roche-couverture (cap rock) à partir d'une position d'observation différente. Nous allons également prendre un « Mastcam tau » (mesure de l’opacité de de l’atmosphère désignée par la lettre grecque « tau ») puis nous effectuerons un film Navcam d’un tourbillon de poussière et enfin une image Mastcam pour contrôler le (Deck Rover) c’est-à-dire le pont supérieur de Rover (Fig. 243). Ensuite, Curiosity va acquérir des images MAHLI de deux cibles: "Whisky" et "Rye" (hmm, peut-être que quelques célébrations du Sol 1600 sont prévues !), « Whisky » et « Rye », deux cibles sélectionnées pour étudier la stratification et la chimie de la formation de Murray. Sur Sol 1601, Curiosity réalisera quelques diagnostics de forage (…) Nous allons également prendre une mosaïque Mastcam 360 degrés, qui devrait être très pittoresque de ce site - en regardant sur les dunes et la capture de fonctionnalités comme "Ireson Hill". Et enfin, Curiosity se réveillere tôt sur Sol 1602 pour une suite de Observation environnementale. Restez à l'écoute de la deuxième enquête sur les dunes de Bagnold la semaine prochaine! Lauren Edgar est géologue de recherche à USGS Astrogeology Science Center et membre de l'équipe scientifique de MSL. «Lauren's Sol 1598-1599. Fin de traduction
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Figure 242 : Ireson Hill Figure 243 : le Deck Rover de Curiosity
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VIII. La deuxième campagne des Dunes Lien : http://www.msl -chemcam.com/blog/ ?p=3241 Ryan’s Sol 1602 Updat e: Bagnold Dunes 2: Electric Boogaloo Tr aduction F. Bald . 07 février 2017 - Le plan du week-end s'est bien passé et nous commençons aujourd'hui la deuxième moitié de la campagne d'étude des "Dunes de Bagnold". Le plan Sol 1602 commence avec deux mosaïques Mastcam des dunes qui seront répétées plusieurs fois plus tard dans le sol pour observer les changements. Navcam surveillera les tourbillons de poussière le matin. Vers midi, Mastcam fera quelques mesures pour déterminer la quantité de poussière dans l'atmosphère, et ChemCam effectuera une observation LIBS (Voir annexe explicative n° 21) active de la cible du sol "Mapleton" comme étape finale dans les diagnostics qui lui permettront de reprendre son service actif ! En plus de la détection des changements, Mastcam a effectué une image stéréo de certaines formes de litage à "Flume Ridge", une mosaïque 9 × 2 d’une intéressante zone de dunes à proximité, et une 3 × 2 à l'appui de la campagne pour l’observation des tourbillons. Plus tard dans le sol, MAHLI aura lieu une journée de terrain, en observant les cibles «Scarboro», «McKenny», «Matagamon», «Flume Ridge», «The Forks» et «West Branch». Le reste du sol consiste à répéter les observations de détection de changement Mastcam, allant jusqu'à 7h30 le soir. Ryan Anderson est un scientifique planétaire et développeur à USGS Astrogeology Science Center et un membre de l'équipe ChemCam sur MSL. Voir lien : http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA21269 Curiosity’s Bagnold Dunes Campaign : two types of dunes En français : La campagne des Dunes Bagnold de Curiosity : deux types de dunes
Figure 244. les deux phases, Dunes barkhanes et Dunes linéaires.
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Suite de la traduction : Cette carte montre les deux sites d'une campagne de recherche de Curiosity, dont la mission est d'enquêter sur les dunes de sable actif à l'intérieur du cratère Gale. Les dunes de Bagnold forment une bande noire sur le flanc nord-ouest du mont Sharp. Nous avons vu qu’à la fin de 2015 et au début de 2016, Curiosity avait examiné des dunes en forme de croissant, appelées barkhanes, qui sont convexes sur le côté du vent. Une barkhane ou barcane est une dune de la forme d'un croissant allongé dans le sens du vent. Elle naît là où l'apport de sable est faible et sous des vents unidirectionnels. Voir annexe explicative n°20. Il s'agissait de la première étude en gros plan des dunes de sable actives ailleurs que sur Terre. En février 2017, le rover a atteint un endroit où les dunes ont une forme linéaire, et la mission a commencé la phase 2 sa campagne Dunes. Une carte montrant la traversée complète de Curiosity depuis l'atterrissage jusqu'à cette partie du mont Sharp, l'emplacement de la phase 1 de la campagne de dunes identifiée comme «Gobabeb», un site spécifique où le rover a ramassé du sable pour l’analyser. (Voir Fig. 245) L'image de base de cette carte a été produite par HiRISE de Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA. Déjà présentée dans le tome IV. Le Nord est en haut de la carte.
Figure 245 : trajet de Curiosity jusqu’à Gobabeb
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Rappel des dunes Barkhanes (comme Namib Dunes Fig. 246 et High Dunes Fig 247)
Fig. 247 : High Dunes
Fig 246 : Namib Dunes
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Sols 1623-1624: Diagnostic de MAHLI et télédétection : Voir lien : http://mars.nasa.gov/msl/mission/mars-rover-curiosity-mission-updates/ Traduction F.Bald. 25 février 2017 : sol 1619 Nous terminons nos observations à l'arrêt # 2 de la deuxième campagne des dunes de Bagnold. Dans le plan Sol 1619, nous commençons avec les observations atmosphériques Navcam et Mastcam, suivies d'une observation ChemCam de la cible sableuse "Leighton". Mastcam documentera alors Leighton et la cible ChemCam identifiée de façon autonome à partir du bloc scientifique post-drive sur Sol 1617. Tout au long de la journée, il y aura également un certain nombre d'observations répétées de détection de changement Mastcam. Ensuite, nous irons en voiture vers l'arrêt # 3 et récupérerons notre image post-drive standard. Par Ryan Anderson Fin de traduction
Figure 247 : cible sableuse « Leighton » Lundi 27 février 2017 ChemCam enquête sur « Dunn Brook », montré dans l'image Mastcam ci-dessous, une cible qui est au-dessus de « Chase Brook » (Fig. 248), La cible montre des variations intéressantes de couleur, de sorte que ChemCam sera utilisé pour détecter les changements de composition. Nous allons également obtenir une observation ChemCam de "Leighton", une cible sableuse, pour étudier les grains de sable grossier à la crête d'une ondulation. Figure 248 : cible « Dunn Brook », qui est au-dessus de « Chase Brook »
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Annexes explicatives L'ordre des annexes correspond à l'ordre séquentiel des références annotées dans les chapitres précédents. Les 17 premières annexes explicatives se trouvent dans les tomes III et IV, intitulés : « De cailloux en rochers, avec Curiosity » et « To Mars or not to Mars ? That’s the question » Annexe explicative n°18 : Production de carbonates et CO2 atmosphérique sur la Terre Pierre Thomas Laboratoire Sciences de la Terre de l'ENS Lyon Benoît Urgelli 19/06/2003 Lien : http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/co2-et-carbonates.xml
Question Sujet : évolution du CO2 atmosphérique Date : Ven, 13 Juin 2003 10:39:30 +0200 13:08:18 De : Melbar.
« Une apparente contradiction dans l'enseignement du programme de spécialité de la classe de terminale S : l'équation bilan de la précipitation des carbonates met en évidence un dégagement de CO 2 participant à l'augmentation du taux atmosphérique de ce gaz : 2 HCO3 - + Ca2+ <--> CaCO3 + CO2 + H2O, alors que par ailleurs la majorité du CO2 de l'atmosphère primitive aurait été piégée dans la formation des roches calcaires justement... » Sujet : CO2 et précipitation des carbonates Date : Mar, 15 Oct 2002 10:19:41 De : Stéphane Vitzthum.
« Concernant les réactions qui influencent le taux de CO2 dans l'atmosphère (programme de spécialité TS), tout n'est pas clair. Le CO2 libéré lors de la précipitation des carbonates devrait passer sous forme HCO3 - (réaction simple de dissolution du CO2) et donc déplacer l'équilibre encore plus vers la précipitation, ce qui va à l'encontre de ce qu'on dit habituellement... Mon raisonnement tient-il la route ou bien ai-je oublié un élément essentiel au raisonnement ? »
Réponse Résumé Les réactions de précipitation-dissolution des carbonates telles que vous les écrivez s'équilibrent aux échelles de temps brèves ; le bilan est nul et cela n'influe pas sur le taux de CO2atmosphérique. Les variations aux grandes échelles de temps (comme la baisse globale du CO2 depuis 4,5 milliards d'années, la baisse du CO2 au Carbonifère ou depuis le début du Tertiaire, la hausse au Crétacé...) sont dues aux variations relatives de l'altération continentale (qui pompe du CO2) et du volcanisme (qui en fournit). Au cours de l'histoire de la Terre, la fabrication de calcaire (en surface, suite à l'altération des silicates calciques) a été globalement légèrement supérieure à sa destruction en profondeur (par métamorphisme et subduction). Au cours des temps géologiques, le CO2 atmosphérique a donc baissé, d'un facteur 100 000 à peu près. Précipitation et altération des carbonates à l'échelle humaine Lorsqu'on on travaille à un instant donné, aujourd'hui par exemple, on écrit l'équation :
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CaCO3 + CO2 + H2O ⇄ 2 HCO3 - + Ca2+ Cela veut dire, par exemple, que l'eau de pluie absorbe du CO2 atmosphérique, que cette pluie chargée de CO2 attaque le calcaire, qui se trouve ainsi transformé en HCO3 - et Ca2+. Il y a donc prélèvement de CO2 dans l'atmosphère, qui se trouve alors transféré vers l'hydrosphère. Cela veut dire, dans l'autre sens, que lorsqu'un corail fabrique son test, il prélève 2 moles de HCO3 - de l'hydrosphère, pour donner une mole de CaCO3 et une mole CO2. Ce CO2 est dans ce cas précis utilisé par une algue symbiotique, et sa libération dans l'atmosphère est différée jusqu'à la mort de l'algue. Précipitation des carbonates et piégeage du CO2 à l'échelle du millier ou du million d'années À l'échelle du millier ou du million d'années, ces deux réactions s'équilibrent. Si pour une cause x ou y, un sens est favorisé, par exemple libération de CO2 à cause de la précipitation de calcaire, le CO2 augmentera, ce qui favorisera la dissolution des carbonates, et donc le transfert de CO 2 de l'atmosphère vers l'hydrosphère. À l'échelle du millier ou du million d'années, le bilan de tout cela est nul, et ne change pas la teneur en CO2 atmosphérique. Précipitation des carbonates à l'échelle de plusieurs dizaines de millions d'années Tous les raisonnements précédents se font donc avec une quantité de CaCO3 et de Ca2+ constante. Et c'est là que le bât blesse... En effet, la quantité de CaCO3 et de Ca2+ n'est pas constante. L'altération des silicates calciques (contenant du Ca2+) par une eau chargée en CO2 est un phénomène très lent qui pompe du CO2de l'atmosphère pour le transformer en CaCO3 : Étape 1 : dissolution du CO2 2H2O + 2CO2 ⇄ 2 H2CO3 ⇄ 2H+ + 2 HCO3 –
Étape 2 : altération des silicates calciques 2H+ + 2 HCO3 - + CaSiO3 → SiO2 + H2O + 2HCO3 - + Ca2+ Pour simplifier, on écrit les équations avec le plus simple des silicates calciques, CaSiO 3 (la wollastonite). Ces deux étapes prélèvent donc du CO2 atmosphérique (2 molécules de CO2 pour 1 atome de Ca) et le transforment en HCO3 - dissous.
Étape 3 : transferts de ces substances dissoutes vers la mer. Étape 4 : dans un milieu de sédimentation :
Ca2+ et HCO3 - vont alors suivre le destin normal de ces ions : SiO2 + 2HCO3 - + Ca2+ ⇄ CaCO3 + H2O + CO2 + SiO2 À la silice près qui n'intervient pas, cette étape 4 est identique à la classique équation des carbonates, et 2 HCO3 - dissous sont transformés en 1 CaCO3 et 1 CO2 atmosphérique ; mais ces 2 HCO3 - proviennent de 2 CO2 et n'en redonnent qu'un seul ! La somme de tout cela, c'est : 2CO2 + 2H2O + CaSiO3 → 2H2O + SiO2 + CaCO3 + CO2 Il y avait 2 CO2 au départ et il en reste un seul à l'arrivée... Parce qu'il y a eu apport de calcium nouveau, un CO2 de l'atmosphère a été prélevé et il est devenu CaCO3. Dans toutes ces équations, il y a partout ⇄, sauf à un endroit où il n'y a que →. C'est pour cela que globalement, la somme de ces réactions ne va que dans un sens (→). Ensuite, ce CaCO3 sera pris dans le cycle classique de la dissolution des carbonates, dont le bilan est nul sur quelques milliers à millions d'années.
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Dans la nature, les plus courants des silicates calciques ne sont pas la wollastonite, mais le plagioclase calcique, les pyroxènes et les amphiboles… L'équation bilan avec le plagioclase peut alors s'écrire : 2 Al2SiO8Ca + 2 CO2 + 4 H2O à 2 CaCO3 + Si4O10Al4(OH)8 (kaolinite). L'altération des granites et de ses plagioclases fabrique donc des chaos granitiques, de l'arène, des argiles mais le plus important, à l'échelle de la planète Terre, c'est la baisse du CO2 atmosphérique. C'est comme cela qu'au cours des milliards d'années, du CO2 atmosphérique a été transformé en CO2 lithosphérique (calcaire). Ce CO2 lithosphérique (calcaire) est détruit à chaud dans les réactions métamorphiques et surtout par la subduction (CaCO3 + SiO2 → CaSiO3 + CO2). Ce CO2 revient alors dans l'atmosphère par le volcanisme.
Annexe explicative n°19 : Voir lien : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1945-5100.2011.01238.x/full The environment of early Mars and the missing carbonates Authors : David C. Fernandez-Remolar, Monica Sanchez-Roman,Andrew C.Hill, David Gomez-Ortiz, Olga Prieto Ballesteros, Christopher S. Romanek, Ricardo Amils First published: 26 September 2011 Traduction F.Bald.
Figure 1.
Le diagramme a est une synthèse générale des principaux paramètres qui régissent les processus géochimiques (…) sous la forme d'un diagramme temporel, qui va du Noachien à l’Hespérien. L'évolution générale de Mars est considérée comme une conséquence des changements de la concentration atmosphérique de la pression en CO2 et de la pression en SO2 qui contrôlent les conditions climatiques et le pH des solutions de surface et la vitesse d'érosion (Weathering rate) en fonction du CO2, du SO2 et de la température. De plus, le premier diagramme comprend les principaux épisodes et événements géologiques associés aux changements de l'épaisseur atmosphérique et de la composition de Mars comme :
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Le flux EUV (Tian et al. 2009), c’est-à-dire le flux extrême ultraviolet (EUV) solaire, principal créateur de l'ionosphère diurne terrestre et plus généralement planétaire. Tharsis (Phillips et al. (Nimmo et Tanaka 2005) et l'émergence de réseaux fluviaux (Hynek et al., 2010). Les diagrammes b et c sont des diagrammes géochimiques simples montrant la stabilité des carbonates riches en Fe en fonction de O2 et CO2 et du pH à une température de 50 ° C et d’une concentration en ions [Fe2 +] = 10-3,5 M et d’une concentration [SiO2] = 10- 4 M et en supposant que les composés porteurs de S n'étaient pas présents en solution. (…) Les calculs d'équilibre ont été effectués à la pression terrestre moderne de 1 bar. Dans le diagramme (b), la stabilité de la sidérite est une fonction de CO2 et de O2 à un pH approximativement 5, ce qui soutient la stabilité de la sidérite avec une concentration CO2> 10-1.7 et O2> 10-65. (…) Les estimations de la stabilité minéralogique des carbonates (en utilisant des conditions de type terrestre) suggèrent que la sidérite devrait être un minéral commun sur Mars. Cependant, la stabilité minérale des carbonates dépend de la pression atmosphérique, qui est un paramètre moteur de la dissolution du CO2. Dans une atmosphère dense, la pression en CO2 aurait produit des fluides de surface acides avec une concentration élevée en HCO3-:
A l'équilibre, les deux réactions précédentes peuvent être exprimées comme suit :
où le pH de l'eau de pluie pure peut être déterminé en fonction de la pression de CO2
La rareté des carbonates dans les terrains les plus anciens de Mars pourrait s'expliquer par le fait que le pH n'a jamais dépassé 4 et que la formation de carbonates à faible pH a été inhibée par d'autres mécanismes géochimiques comme la production d'oxydants (voir ci-dessous dans cette section ). Des masses d'eau peu profondes, épisodiques et bien mélangées (Fairén et al., 2004, Albarède, Tosca et Knoll, 2009) pourraient maintenir l'acidité et prévenir la précipitation des carbonates de Ca-Mg. Bien que les conditions atmosphériques aient diminué la pression en CO2, la concentration de CO2 aurait été encore très élevée et les solutions de surface contrôlées à un pH acide et empêchant la formation de carbonate sur une échelle planétaire. En ce sens, un excès de CO2 provenant de l'émission volcanique de volatils (Phillips et al., 2001, Head et Wilson, 2011) induirait une acidification à l'échelle mondiale. Ce phénomène est signalé sur Terre à des crêtes midocean (Fairén et al. 2004), au point où le CO2 à haute pression pénètre dans l'océan (Nihous et al., 1994) : (5)
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Annexe explicative n°20 Voir lien : http://jcboulay.free.fr/astro/sommaire/image_jour/mars_globe/page_dunes.htm Titre : les dunes de Mars http:// jcboulay.free.fr/astr o/sommaire/im age_jour/mars_globe/ page_dunes. htm Extrait de ce site : Sur Terre, la dunes la plus simple, la plus emblématique des conditions hyperarides actuelles et la plus mobile, est la barkhane. C'est un monticule en forme de demi-arc de cercle ressemblant à un croissant, qui se dit "barkhane" ou corne en arabe (il semblerait que l'origine soit du Turkestan ?). Ces dunes affectées de cornes parfois dissymétriques ont des tailles différentes. Lorsqu'elle possède une corne plus longue que l'autre, elle s'appelle "elb", ne pas confondre avec le fleuve allemand. Les plus hautes mesurent une trentaine de mètres à leur front, et les plus réduites 50 cm. Il semblerait que sur Terre la formation des barkhanes soit liée à de légères fluctuations climatiques. Qu'est-ce que cela signifie sur Mars ? (…) Le procédé d'avancement de la dune est très simple. Les grains de sable du dos sont poussés par le vent vers le sommet, mais au-delà, la dépression qui suit, diminue son action, les grains de sable retombent et s'entassent au pied de la face avalanche. Sur les cornes, qui sont de plus petits monticules, le procédé est légèrement différent car la dune est trop petite pour qu'elles puissent avoir un effet sur le vent. Il ne diminue pas et les grains ne s'y déposent pas de la même manière, il n'y a donc pas de "face avalanche" et cela permet la progression. Ses cornes peuvent avoir de quelques mètres à 100 m de longueur, selon la taille de la dune. Sur Terre (Mauritanie, Tchad et Pérou entre autres), les barkhanes mesurent de 10 à 200 m aussi bien en largeur qu'en longueur, tandis que la hauteur varie de 1 à 20 mètres. Elles peuvent se déplacer selon leur taille (les plus petites sont les plus rapides) et le vent, jusqu'à une dizaine de mètres.
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Annexe explicative n°21 Voir lien : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00717266/ LIBS (Laser-Induced Breakdown Spectroscopy) pour l'observation martienne Agnès Cousin 1 IRAP - Institut de recherche en astrophysique et planétologie Résumé : ChemCam est à bord de la mission Mars Science Laboratory (MSL) qui a décollé pour Mars le 26 novembre 2011. Cet instrument est très innovant, car c'est la première fois que la technique du LIBS ("Laser-Induced Breakdown Spectroscopy") est utilisée pour l'exploration planétaire, afin d'étudier la géochimie des sols et roches à la surface de la planète rouge. Cette technique permet de déterminer la composition chimique de la cible analysée, en focalisant un laser à sa surface. Un plasma se créé alors par échauffement de la matière. L'analyse spectrale de la lumière émise du plasma permet d'identifier les éléments présents dans la roche, ainsi que leur concentration. Ce travail de thèse contribue à la préparation du retour scientifique de la mission MSL et de l'instrument ChemCam autour de quatre axes principaux : (i) identification et caractérisation des raies spectrales pertinentes, (ii) test des méthodes de classification des roches avec ces mesures, (iii) étude de la sensibilité aux vernis d'altération des roches ou à la couche de poussière, (iv) analyse des données pour extraire des informations sur la structure et la composition des roches. Une station sol a été développée afin d'imiter les conditions atmosphériques à la surface de Mars. Une bibliothèque de raies élémentaires a été réalisée. Cette dernière est spécifique à ChemCam et à la géochimie de Mars, et contient plus de 1300 raies. La classification des roches est efficace, quelque soit le type de cible. Les différents paramètres (distance, traitement des données, ..) pouvant influencer ces classifications ont également été caractérisés. ChemCam permet de réaliser des analyses quantitatives, que ce soit par des méthodes statistiques ou plus conventionnelles. Nous avons montré que cet instrument est capable d'analyser aussi-bien la couche d'altération d'un basalte que la roche saine au-dessous. Il permet également d'effectuer des analyses très fines, comme la comparaison de différentes matrices de roches volcaniques, ou encore de la structure interne des argiles. Pour finir, ces études expérimentales réalisées durant la thèse ont démontré que ChemCam répondait à toutes les spécifications imposées au début de sa conception.
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Ci-dessus : Chem Cam est la caméra la plus élevée du mât Ci-dessous : fonctionnement de Chem Cam (source : https://msl-curiosity.cnes.fr/fr/MSL/Fr/GP_chemcam.htm)
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Annexes analytiques effectuées par le laboratoire MSL de Curiosity Par dates séquentielles de publication Les 6 premières annexes analytiques appartiennent au tome III, intitulé : « De cailloux en rochers avec Curiosity » Les annexes analytiques 7 à 9 appatiennent au tome IV intitulé : ‘To Mars or not to Mars, that’s the question ?’ Annexe analytique n° 10 : Des carbonates sur Mars, un indice de conditions propices à la vie Publié le 19/12/2008 Voir lien : http://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronautique-carbonates-mars-indice-conditions-propices-vie-17697/ Titre : Des carbonates sur Mars, un indice de conditions propices à la vie
Début de l’extrait : Les carbonates sont essentiellement produits par l'altération des roches basaltiques en présence d'eau et de gaz carbonique (CO2). Sa quasi-absence dans les résultats d'analyses effectuées aussi bien depuis l'orbite qu'au sol semblait indiquer un passé pauvre en humidité ou une atmosphère pauvre en CO2. Des astronomes ont récemment supposé la présence de dioxyde de soufre pour expliquer cette absence de carbonates. Dans tous les cas, l'opinion était que si eau liquide il y a eu sur Mars, elle devait être très acide, beaucoup trop pour que la vie y apparaisse... Les dernières données transmises par l'instrument CRISM (Compact Reconnaissance Imaging Spectrometer for Mars) de Mars Reconnaissance Orbiter viennent bouleverser cette hypothèse. Une équipe de chercheurs de la Brown University y a mis en évidence de vastes dépôts de carbonate de magnésium dans la région de Nili Fossae, une cuvette de 667 km de diamètre située en bordure du cratère d'impact d'Isidis. Des carbonates ont aussi été mis en évidence en bordure de cratères érodés, parmi les dépôts sédimentaires du cratère Jezero ainsi que dans les éboulis de terrain en bordure de failles au sein du même cratère. D'autres traces de carbonates ont été relevées dans Terra Tyrrhenea et Libya Montes. La région de Nili Fossae, vue par MRO. Traces d’olivines (jaune), d’argiles riches en smectites (bleu) et de carbonates (vert). Credit: NASA/JPL/JHUAPL/Uni-
versity of Arizona/Brown University
Voir annexe explicative n° , Olivines, Smectites et Carbonates
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Un monde accueillant ? Selon Bethany Ehlmann, une étudiante en troisième cycle de l'université Brown, les températures qui régnaient lors de la formation de ces carbonates n'étaient ni trop chaudes ni trop froides, et le sol n'était pas trop acide, faisant de ces terrains le creuset idéal pour l'apparition d'une forme de vie primitive. Les dépôts de carbonates démontrent que cette région était recouverte par des eaux alcalines il y a 3,6 milliards d'années, donc non acides. La découverte de carbonates n'est pas une première. Récemment, la sonde Phoenix en a découverts dans des échantillons de sol prélevés en région polaire. Leur présence a été attribuée aux météorites qui atteignent aisément la surface à travers la fine atmosphère. Cependant, la poussière partout présente sur la planète peut provenir de nombreux secteurs, portée par les violentes tempêtes martiennes, et leur origine n'avait jamais été établie avec certitude. Les dernières observations indiquent que des carbonates peuvent s'être formés en plusieurs endroits très tôt dans le passé martien, et indiquent aux scientifiques des endroits où les futurs atterrisseurs pourraient se poser afin de rechercher l'évidence d'une forme de vie passée. John Mustard, directeur de recherches à l'Université Brown, a présenté cette découverte au cours d'une réunion de l'Union Géophysique américaine à San Francisco. Il qualifie cette avancée de « très stimulante pour la recherche », d'autant que lors de leur formation, les roches carbonatées préservent très souvent des organismes sous forme de fossiles. Désormais, les exobiologistes savent où chercher...
Fin de l’extrait Annexe analytique n° 11 : L’estimation du Carbone de Mars par les orbiteurs Voir lien : https://en.wikipedia.org/wiki/File:PIA19816-Mars-EstimatingCarbon-Orbiters-20150902.jpg IMAGE: Http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA19816.jpg
Titre : File:PIA19816-Mars-EstimatingCarbon-Orbiters-20150902.jpg En français : l’estimation du carbone de Mars par les orbiteurs Traduction F.Bald. Les chercheurs dont la mission est d’estimer la quantité de carbone contenue dans le plus grand dépôt contenant des carbonates ont utilisé des données provenant de trois orbiteurs différents de la NASA. Chacune des deux images suivantes couvre la même zone d'environ 58 km de large dans la région des plaines Nili Fossae de l'hémisphère nord de Mars. La quantification du carbone dans les roches de cette région est un élément clé permettant de connaître la manière dont l'atmosphère martienne a évolué au fil du temps. Le dioxyde de carbone de l'atmosphère sur Mars a réagi très tôt avec des roches de surface pour former le carbonate, amincissant ainsi l'atmosphère. L'image de gauche présente des données de l'instrument THEMIS (système d'imagerie par émission thermique) sur l'orbiteur Mars Odyssey de la NASA. Le code couleur indique l'inertie thermique c’est-à-dire la propriété de la rapidité avec laquelle un matériau de surface se réchauffe ou se refroidit. Le sable, par exemple (teintes bleues) se refroidit plus rapidement après le coucher du soleil que le substrat rocheux. Le codage couleur de l'image de droite présente les données de l'instrument Compact Reconnaissance Imaging Spectrometer for Mars (CRISM) sur le Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA.
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A partir de la luminosité de nombreuses longueurs d'onde différentes, les données CRISM peuvent indiquer quels minéraux sont présents à la surface. Dans le codage de couleurs utilisé ici, les teintes vertes sont compatibles avec les matériaux carbonatés, tandis que les teintes brunes ou jaunes sont des sables portant des olivines et les endroits aux teintes violettes ont une composition basaltique. La carte de base de l'échelle des gris est une mosaïque d'images infrarouges THEMIS prises de jour. Les annotations indiquent les zones avec des compositions de surface différentes. La barre d'échelle indique 20 kilomètres (12,4 milles). Fin de traduction
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To be continued.... A bientôt pour un complément d’aventures, encore plus près du sommet du mont Sharp
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Bibliographie (Par ordre séquentiel des références signalées dans l'ouvrage) Cemented Fractures in Mountain Inside Gale Crater on Mars En français : Failles colmatées (ou cémentées) dans la montagne à l’intérieur du cratère Gale En géologie, la cémentation est la précipitation de sels à la surface d'une nappe phréatique http://mars.jpl.nasa.gov/multimedia/images/?ImageID=3568
Lower Portion of Mound Inside Gale Crater Partie inférieure de la montagne à l’intérieur du cratère Gale Voir lien : https://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA14296 Preview of « Hematite Ridge Portrait » En français : Aperçu du portrait de la crête d’hématite https://www.reddit.com/r/curiosityrover/comments/5pyxbt/preview_of_hematite_ridge_portrait_details_and/
Hematite ridge - New Hope of Astrobiologists En français : La crête d'hématite - nouvel espoir des astrobiologistes Voir lien : http://geek-mag.com/posts/200440/ Hematite Ridge: Site for Curiosity Rover to Explore Ancient Habitability? En Français : la crête d’hématite : est-ce un site pour que le Rover Curiosity y explore les conditions d’une ancienne habitabilité ? Voir lien : http://www.astrowatch.net/2013/10/hematite-ridge-site-for-curiosity-rover.html
Sol 1609 : Passawassageak et autres défis En français : Sol 1609 : Passawassageak et autres défis De Astrogeology Science Center Voir lien : https://astrogeology.usgs.gov/news/astrogeology/sol-1609-passagassawakeag-and-other-challenges
Mars Rover Curiosity Examines Possible Mud Cracks En français : Mars Rover Curiosity Examines Possible Mud Cracks Cur iosity examine les évent uelles fissur es de boue Voir lien : https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=6721
Wikipedia : Exploration de Mars par Curiosity Voir lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_de_Mars_par_Curiosity
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Les outils de Cur iosity cités dans le s textes suivants ont ét é rappelés au début de ce cinquième tome au chapitre I. Voir lien : http://marsmobile.jpl.na sa. gov/msl/mission/mars -rover-cur iosity-mission-updates/?CFI D=52b90966 -de05- 41cc-bcce-58bc4a50c2a5&CFTOKEN=0 Site Chem Cam on Mars
Cur iosity mission update ( Mars science Labor atory - Nasa- JPL- Caltech) Voir lien : http://www.msl-chemcam.com/blog/ ?p=3237 Site Chem Cam on Mars Lauren’s Sol 1600 - 1601 Update: Celebrat ing Sol 1600 with “Whiskey” and “Rye”
Ryan’s Sol 1602 Updat e: Bagnold Dunes 2: Electric Boogaloo Lien : http://www.msl -chemcam.com/blog/ ?p=3241
Curiosity's Bagnold Dunes Campaign: Two Types of Dunes En français : La campagne des Dunes Bagnold de Curiosity : deux types de dunes http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA21269
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