De cailloux en rochers sur la planète Mars ( From pebbles to rocks)

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Francis Baldewyns

De cailloux en rochers, avec Curiosity

1 Editions du Prof


Rappel de la couverture du Deuxième Tome

Francis Baldewyns

Curiosity, le labo vagabond

Editions du Prof

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Rappel de la couverture du Premier Tome.


"J'espère que je serai là pour le voir" dit le Président Obama. Le futur de la NASA version Obama passe donc par Mars. "Au début de la prochaine décennie, des vols d'essai testeront les dispositifs nécessaires pour une exploration au-delà de l'orbite terrestre basse, et vers 2025 nous espérons que des nouveaux vaisseaux spatiaux pourront nous permettre d'envoyer des missions habitées au-delà de la Lune, dans l'espace intersidéral", a déclaré M. Obama. "Nous commencerons en envoyant des astronautes sur un astéroïde pour la première fois dans l'histoire. Vers le milieu des années 2030, je pense que nous pourrons envoyer des hommes en orbite autour de Mars et les faire revenir sains et saufs sur Terre. " Plus tard, "suivra une arrivée sur Mars", a encore indiqué M. Obama. "Et j'espère que je serai là pour le voir", a conclu le président, qui est âgé de 48 ans, dans ce discours optimiste où il a aussi dévoilé une augmentation de 6 milliards de dollars du budget de l'agence spatiale américaine. Le Monde.fr avec AFP et AP | 15.04.2010 En savoir plus sur

http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/15/obama -veut-atteindre-mars-en2035_1334425_3244.html1

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Le Monde.fr avec AFP et AP | 15.04.2010

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Avertissement Cet ouvrage est un e-book consultable gratuitement et à tout moment. Il se veut anthologique et biblio-graphique en présentant ce qui est important sur l’Opération MSL (Mars science Laboratory). Il suffit de cliquer les liens "http" présentés aux différents chapitres. J'ai traduit certains articles puisqu'ils nous sont le plus souvent proposés par le Jet Propulsion Labora-tory (JPL) et le California Institute of Technology (Cal Tech). Pour améliorer la lisibilité et permettre au lecteur de mieux cerner l'essentiel, voici quelques conseils : 1. Les références relatives aux textes complémentaires seront pointées à gauche de la ligne concernée par une étoile bleue. 2. S'il s'agit d'une référence, suivie d'un résumé écrit en français, le lecteur pourra lire "Extrait" en début de texte et "Fin d'extrait" en fin de texte. 3. Si toutefois, il s'agit d'une traduction d'un texte en anglais, le lecteur pourra lire : "Traduction F.Bald" en début de texte et "Fin de traduction" à la fin de celui-ci. 4. Etant donné que cet ouvrage est une chronique, les dates seront encadrées pour qu'elles ressortent mieux du texte. 5. Les annexes sont de deux types : explicatives pour éclaircir certains concepts géologiques, et analytiques pour donner les résultats d'analyse des échantillons.


Avant-propos Chers amis lecteurs, Après l’édition de « On marchera sur Mars » (Voir couverture page 3) https://fr.calameo.com/read/0010822003f92b776683e 2qui avait pour but de vous présenter la planète rouge en vous expliquant ses nombreux inconvénients d’habitabilité pour l’homme, je me suis dit qu’on pourrait quand même y aller ensemble… Virtuellement, bien sûr, en suivant si possible la chronologie des événements. C’est pourquoi j’ai d’abord décrit, dans le deuxième tome de ma trilogie martienne, intitulé : «Curiosity, le labo vagabond" (Voir couverture page 2) http://fr.calameo.com/read/00108220093119e86f933, l’atterrissage du Rover dans le cratère « Gale » le lundi 6 août 2012 à 7h31. Puis j’ai passé en revue tous les outils dont dispose Curiosity. Le troisième tome, le présent ouvrage, intitulé : « De cailloux en rochers, avec Curiosity », concerne la chronique de l’aventure martienne proprement dite. Il couvre les deux premières années martiennes du Rover. Le quatrième tome s’intitulera : « To Mars or not to Mars ? That’s the question ». Il racontera le périple de Curiosity lors du passage des contreforts du Mont Sharp. Le cinquième sera consacré à l’ascension du Mont Sharp proprement dit. Comme pour les deux premiers tomes, ma formation en astrobiologie et en pétrologie sédimentaire a été essentielle à la compréhension et à la restitution des articles de la NASA JPL-CalTech. Merci aux Professeurs Emmanuelle Javaux et Frédéric Boulvain de l’Université de Liège, dont voici respectivement les liens des programmes de cours : http://progcours.ulg.ac.be/cocoon/cours/GEOL0263-1.html et http://progcours.ulg.ac.be/cocoon/cours/GEOL0018-1.html Imaginons-nous sur le sol de la planète Mars, équipé bien sûr de tout ce qui garantit l'habitabilité des Terriens (Ce qui est loin d’être acquis). Avec l'aide du rover, de ses instruments et caméras, et avec l'aide des orbiteurs qui nous suivront à distance tout au long de notre périple, nous exploiterons nos découvertes successives en vue de connaître le présent et le passé de la planète et d'en déduire si elle abrite ou a abrité la vie. Je vous souhaite une bonne lecture

Francis Baldewyns, le 15 mai 2016

2 Ed. Prof, Chaudfontaine, 2012, 182 p

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Table des Matières I. Rappel de la mission de Curiosity ......................................................................................................................................... 9 II. Planifier son voyage vers la planète Mars………………………………………………………………………………………………………… 10 III. Les caméras ........................................................................................................................................................... 11 IV. La saisie des échantillons et le laboratoire de Curiosity ....................................................................................... 18 V. Localisation du cratère Gale .................................................................................................................................. 28 VI. Quelques notions sur les cratères .................................................................................................................................... 30 VII. Description du cratère Gale ................................................................................................................................. 35 VIII. Le pouvoir de l'eau ............................................................................................................................................. 47 IX. Vocabulaire géologique de base….…………………………………………………………………………………………………………………..48 X. Itinéraire prévu pour Curiosity............................................................................................................................... 49 XI. Le site de Glenelg .................................................................................................................................................. 53 XII. Le site de Yellow Knife Bay (20 Décembre 2012 au 7 juin 2013) ......................................................................... 65 XIII. Darwin (11-22 Septembre 2013) et Cooperstown (31 Octobre-14Novembre 2013) ......................................... 76 XIV. En route vers Dingo Gap (500e jour sur Mars) ................................................................................................... 78 XV. La traversée de Dingo Gap (6 février 2014 ou Sol 535) ....................................................................................... 80 XVI. Kimberley (12 mars-15 mai 2014). ..................................................................................................................... 87 XVII. Le plus gros météorite découvert à ce jour sur Mars (Sol 640)......................................................................... 96 XVIII. Zabriskie Plateau, un passage obligé, hélas! .................................................................................................... 99 XIX. La Hidden Valley................................................................................................................................................ 103 XX. Trois sites à Pahrump Hills ................................................................................................................................. 108 XXI. Garden City ....................................................................................................................................................... 117 XXII. Artist's Drive (Allée de l'Artiste) ....................................................................................................................... 119 XXIII. Logan Pass ....................................................................................................................................................... 123 Annexes explicatives ................................................................................................................................................ 128 Annexes analytiques effectuées par le laboratoire MSL de Curiosity ..................................................................... 146 Curiosity ludique……..………………………………………………………………………………………………………………………………………….151 Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….156



I. Rappel de la mission de Curiosity. Curiosity est prévu pour fonctionner une année martienne, soit 668 jours martiens, ce qui représente 686 jours terrestres. C'est ce que j'ai lu au début de la mission. Il y aura bientôt 4 ans que le rober a atterri et il est toujours opérationnel. Son objectif premier est d'évaluer l'habitabilité passée et présente de la planète rouge (voir le chapitre 6.19. de "On marchera sur Mars" sur les conditions d’habitabilité d’une planète), et il est également conçu pour mener des recherches sur la géologie martienne, notamment des analyses de roches prélevées aussi bien en surface qu'en profondeur par forage. Le nouveau rover à six roues motrices de la Nasa n’est pas alimenté, comme Mars Pathfinder, Spirit, Opportunity et Phoenix, par de simples panneaux solaires rechargeant des batteries, mais, comme Viking 1 et 2, par des RTG, c’est à dire des piles atomiques miniatures au Plutonium 238, qui lui assurent une puissance suffisante pour résister des années durant aux conditions climatiques terribles de la surface de Mars. Cette énergie nucléaire lui assure aussi, et surtout, une mobilité exceptionnelle. Sur le papier, en effet, ce robot mobile est capable, a minima, de parcourir une vingtaine de km à la surface de Mars pour trouver un « spot » scientifique intéressant, mais, si la mission de Curiosity est prolongée (comme l’ont été celles de tous ses prédécesseurs sur Mars) il est possible de rêver à un rayon d’action réel bien supérieur à cent kilomètres, l’énergie produite par ses RTG lui permettant de fonctionner une bonne douzaine d’années… Fantasme ? Pas sûr : Viking 1, qui était lui aussi alimenté par des RTG, a fonctionné un peu plus de six ans sur Mars. Quant à Spirit et Opportunity, ils fonctionnent toujours, six ans et demi après leur atterrissage, bien qu’alimentés seulement par le Soleil ! Véritable laboratoire ambulant, Curiosity, outre de puissantes caméras, est équipé d’une station météorologique et d’instruments d’analyse physico chimique, capables de déterminer la nature géochimique du sol et du sous-sol martien. L’objectif scientifique de Curiosity est d’écrire l’histoire de l’eau martienne ; quand, comment a-telle coulé, existe-t-elle encore dans le sous-sol ? Curiosity recherche aussi des marqueurs chimiques ou biologiques, afin de découvrir si la vie est apparue dans le passé lointain de la planète rouge, voire, on peut toujours rêver, si elle ne se cache pas encore aujourd’hui derrière quelque caillou. Mais pour trouver d’anciens cours d’eau sur Mars, il faut viser juste… Des années durant, les scientifiques américains – mais aussi français, russes, allemands, espagnols et canadiens, qui participent à cette mission de deux milliards d’euros – ont cherché des sites potentiels d’atterrissage pour Curiosity. Plusieurs dizaines de « spots » ont été repérés sur les images des sondes Mars Global Surveyor, Mars Odyssey, Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter, qui scannent la surface de la planète depuis leur orbite martienne.

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II. Planifier son voyage vers la planète Mars Comme beaucoup d'autres humains, j'en ai rêvé et je continue à faire comme si un jour je m'y rendrais. Mes affiliations à la Mars Society et à l'Association Planète Mars, composés de gens responsables et bien informés, m'invitent à penser que l'homme s'y rendra un jour. Quand ? La réponse à cette question partage les Terriens. A) D'après certains scientifiques, dont une équipe de doctorants du Massachusetts Institute of Technology (MIT), le projet pourrait conduire à une mort certaine. Ces chercheurs citent, en effet, plusieurs causes qui pourraient, en moins de cent jours, mettre fin à la vie des premiers colons en partance pour Mars. Parmi ces causes : 1) Le manque d'autosuffisance et d'indépendance en termes de nourriture, d'énergie, d'oxy-gène… 2) Les cultures de plantes dans un environnement fermé produiraient de l'oxygène qui pour-rait accroître les risques d’incendies et, par conséquent priveraient les humains de toute source de nourriture. Actuellement, les appareils capables de séparer l’excès d’oxygène sans enlever d’ azote, exis-tent mais n’ont pas encore testé dans les conditions martiennes. 3) Quid des recycleurs d'urine qui vont fonctionner à temps plein pour éliminer le calcium surnuméraire dû à l'inéluctable baisse de la densité osseuse ? 4) On ne peut exclure la probabilité d'un défaut des systèmes d’oxygénation et d’eau potable. 5) Et le coût des pièces de rechange et de leur acheminemen t. Le budget deviendra exorbitant et se chiffrera par année à plusieurs milliards de dollars. B) En ce qui nous concerne, au cours de la lecture de cet ouvrage, nous découvrirons d'admi-rables paysages sans nous prémunir de l'atmosphère martienne et des radiations cosmiques. Curiosity va nous emmener avec ses dix-sept caméras et son laboratoire dans une aventure que ne pouvaient imaginer les générations précédentes. N'oublions pas que nous serons observés et photographiés à distance par les sondes, depuis leur orbite, ce qui nous permettra d'apprendre aussi beaucoup de la géographie physique de cette planète et de sa géologie. Bon voyage

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III. Les caméras 3.1. Les orbiteurs 3.1.1. Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) C'est une sonde polyvalente conçue pour effectuer la reconnaissance et à l'exploration de Mars depuis l'orbite. Elle rejoignit cinq autres engins spatiaux déjà en orbite : Mars Global Surveyor, Mars Express, Mars Odyssey et deux Rovers. La sonde MRO a été lancée le 12 août 2005 et a atteint l’orbite martienne le 10 mars 2006. MRO contient une foule d'instruments scientifiques tels que des caméras, des spectromètres et radar, qui sont utilisés pour analyser les reliefs, stratigraphie, minéraux et glace de Mars. La caméra haute résolution HIRISE (High Resolution Imaging Science Experiment) est un télescope, le plus important jamais porté sur une mission spatiale deep space. Il permet une résolution de 1 microradian (μrad), ou de 0,3 m d'une altitude de 300 km. En comparaison, les images satellite de la terre sont généralement disponibles avec une résolution de 0,5 m, et les images satellite sur Google Maps sont disponibles à 1 m.

Figure 1 : Mars Reconnaissance Orbiter

Figure 2 : La caméra HIRISE

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3.1.2. Mars Express C'est une sonde spatiale de l'Agence spatiale européenne (ESA) lancée le 2 juin 2003 pour étudier la planète Mars. Sa mission est de recueillir des données sur la surface, l'atmosphère, l'ionosphère et le sous-sol de la planète. La sonde comprend un orbiteur et un petit atterrisseur, Beagle 2, chargé de se poser sur la surface et de déceler d'éventuelles traces de vie.

Figure 3 : Mars Express, la sonde spatiale de l'ESA

3.2. Les dix-sept cameras de Curiosity Et voici un résumé des 17 autres caméras de Curiosity en commençant par la caméra microscope MAHLI. Nous nous limiterons ici aux photos de ces caméras et à leurs principales caractéristiques. Le tome 2 (La Labo vagabond) vous en dira davantage. 3.2.1. MAHLI (abréviation Mars Hand Lens Imager ), la caméra microscope. Elle permet de caractériser la composition et la microstructure des roches, du sol, du givre et de la glace, identifiables à une échelle comprise entre le micron et le centimètre de micron.

Figure 4 : MAHLI, la caméra microscope

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Elle fournit des images en couleurs en lumière visible. Le but principal de l'appareil-photo du MAHLI de la curiosité est d'acquérir un plan rapproché, des images des roches en couleurs et à haute résolution en lumière visible. L'appareil-photo est capable de se concentrer sur n'importe quelle cible située à des distances pouvant varier de 0.8 pouce (2.1 centimètres) à l'infini, Elle peut être également utilisée pour inspecter le rover. Voici son autoportrait photographié le 31 octobre 2012, par sa caméra MAHLI située au bout du bras robotique (à partir de 55 images qui ont été assemblées). Les équipes avaient déjà testé le dispositif sur Terre bien avant le décollage de Curiosity. D'où la possibilité de livrer des clichés aussi précis, où le bras n'apparait le plus souvent pas, volontairement mis hors du champ.

Figure 5 : Autoportrait de Curiosity par la caméra MAHLI (crédit NASA) En savoir plus : http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-comment-le-rover-fait-il-pour-se-tirer-le-portrait_art27943.html3

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Copyright © Gentside Découverte

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3.2.2. La ChemCam, (abréviation de Chemical Camera : caméra chimique) Elle est située tout au- dessus du mât, dans la position la plus éloignée du sol. Ce n’est pas à propre-ment parler la tête du robot (car elle ne contient pas le cerveau de Curiosity), même si morphologi-quement elle peut apparaître comme telle, La voici photographiée par MAHLI que l’on perçoit (inversée) dans l’objectif.

Figure 6 : CHEMCAM, la caméra chimique C’est un analyseur des roches et sols dans un rayon d’environ 9 mètres en utilisant la technique d'analyse spectroscopique 3.2.3. Les six autres caméras du mât a) Deux cameras panoramiques Mastcam (Mast Camera, caméras du mât) semblables à une paire de lunettes rectangulaires (M100 et M34) fixée à une hauteur d'environ 1,97 mètre au-dessus du sol et pouvant fournir des images en couleurs, en lumière visible et en proche infrarouge. Elles sont utilisées pour identifier les caractéristiques géologiques des terrains environnants et reconstituer la topographie du site. Elles peuvent observer des détails d'une taille allant jusqu'à 0,15 mm. b) Quatre cameras de navigation Navcams Nous les citons, mais elles ne nous serviront pas à photographier. Montées de part et d'autre des Mastcams, elles sont utilisées pour déterminer la configuration du terrain et planifier les déplacements du rover.

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Figure 7 : les deux MASTCAM (M-100 et M-34 et les quatre caméras de navigation (NAVCAMS) Le rover peut se déplacer à une vitesse de 4 cm par seconde en navigation automatique sans détection d'obstacles soit 150 m/h, mais si la détection d'obstacle est activée sa vitesse chute de moitié. Le rover Curiosity est conçu pour parcourir au moins une vingtaine de kilomètres au cours des 22 mois terrestres que doit durer au minimum sa mission primaire. 3.2.4. Les huit caméras d'évitement d'obstacles Ces caméras n'auront pas d'utilité photographique. Il s’agit des Hazcams (Hazard Avoidance Cameras, en français : Caméras d’évitement d’obstacles) Elles sont solidaires du châssis du Rover et sont montées deux par deux reliées à l'ordinateur de bord pour l'avertir d'éventuels obstacles pendant sa progression.

Figure 8 : les 4 caméras Hazcam frontales (Front Hazcams) et un schéma des 4 autres Hazcams situés à l’arrière (Rear Hazcams)

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Figure 9 : comparaison des champs de vision et de résolution des caméras, MAHLI, Mastcam et Navcam. 3.2.5. MARDI ( MARS Descent Imager), en français Caméra de Descente sur Mars) Elle est fixée en bas du châssis de Curiosity. Comme son nom l’indique, elle sera opérationnelle pendant la descente du Rover avant qu’il ne se pose sur Mars.

Figure 10 : MARDI, la caméra qui fut opérationnelle le 6 août 2012 lors de l'amarssissage

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3.2.6. Récapitulatif des dix-sept caméras

Figure 11 : récapitulatif des 17 caméras

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IV. La saisie des échantillons et le laboratoire de Curiosity 4.1. Le Dr. Ashwin Vasavada, MSL Deputy Project Scientist, présente Curiosity Accompagnons-le dans une vidéo via le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=TuKRqjFlM_Y Vous trouverez un commentaire de You Tube Traduction : F.Bald. "Cette vidéo a été spécialement conçue pour MSL par le Dr Ashwin Vasavada du Jet Propulsion Laboratory (JPL). Dans cette vidéo, il décrit brièvement ce dont le rover est capable et l'instrumentation dont il dispose en utilisant une réplique grandeur nature. Nous lui sommes vraiment reconnaissants pour cela, et elle est certainement adaptée à tout public, technique ou non technique, pour obtenir un aperçu de Curio-sity." Fin de traduction

4.2. MAHLI : la main (Hand) ou la (Tourelle) de Curiosity.

Figure 12 : Dr. Vasavada explique devant la réplique grandeur nature de Curiosity Figure 13 ; MAHLI est posée sur le sol

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La main (appelée aussi Tourelle), est un ensemble d’instruments qui permettent de prélever et de conditionner des échantillons du sol et des roches martiennes pour être analysées par l'équipement scientifique.

4.2.1. La foreuse

Figure 14 : quatre photos de la foreuse prises sous différents angles La foreuse (Drill) permet de forer un trou de 5 cm de profondeur et d'un diamètre de 1,6 cm. Le matériau broyé est recueilli à partir d'une profondeur de 2 cm et transféré au système de préparation des échantillons. 4.2.2. Le système de préparation des échantillons CHIMRA (Collection and Handling for Interior Martian Rock Analysis, en français recueil et traitement pour l’analyse du rocher martien) comprend une mini pelleteuse et un système de préparation des échantillons. CHIMRA : prélève un échantillon, le passe au crible et le livre aux instruments de laboratoire. Le schéma suivant montre les endroits où ont lieu la collecte et la manipulation de l’échantillon pour ensuite effectuer les analyses in situ. On distingue les deux voies d’accès qui permettent d’entrer la matière dans CHIMRA. La mini-pelleteuse (couleur rouge) prélève la matière par le bas, tandis que le foret (invisible sur ce schéma) fournit la matière au tube situé en haut.

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On peut voir aussi l’endroit du mécanisme de vibration qui aide au conditionnement et au transfert à l’intérieur de CHIMRA. Enfin, en sortie, se trouve la boite (en jaune) qui quantifie la matière nécessaire aux instruments de laboratoire. Crédit D'Image : NASA/JPL-Caltech Tube de transfert de l’échantillon prélevé par la foMécanisme de vibration de l’échantil-

Prise d’échantillon par la mini-pelleteuse

Sortie de l’échantillon après traite-

Figure 15 : système de collecte er de manipulation de l'échantillon

Figure 16 : MAHLI au complet - Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech Quand la foreuse est utilisée pour prélever un échantillon en vue d’être analysé, il se peut que le foret coince dans la roche. Dans ce cas, la foreuse dispose de deux forets de rechange stockés sur la face avant du rover (flèche orange sur la photo suivante).

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4.2.3. Les instruments à l’intérieur de l’enceinte Les organes du corps proprement dit se trouvent à l’intérieur de l’enceinte (Sous le pont supérieur, que montre Ashwin Valasada)

Figure 17 : A. Valasada montre l'accès à SAM, à l'avant-gauche du capot. Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech

Figure 18 : l'accès aux instruments SAM et CheMin, et la tablette de dépôt- Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech Seules leurs trappes d’accès apparaissent. C’est le cas pour SAM (Sample Analysis at Mars), le laboratoire chimique, désigné par la flèche orange, et pour CheMin (Chemistry and Mineralogy), désigné par la flèche bleue, qui est à la fois est un diffractomètre et un spectromètre à fluorescence X. La flèche noire montre la tablette de dépôt éventuel de l'échantillon. Le bras de Mars Science Laboratory positionne alors l'ouverture du compartiment choisi au-dessus de l'ouverture d'un des deux instruments scientifiques (CheMin ou SAM). Le contenu du compartiment à échantillon est alors déversé dans l'instrument scientifique après ouverture de portes en imprimant des vibrations à CHIMRA.

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L'échantillon peut être également déversé sur un petit plateau d'observation situé à l'avant du rover (flèche noire sur la photo précédente) et étudié à l'aide de la main MAHLI et du APXS situés à l'extrémité du bras.

4.3. SAM (Sample Analysis at Mars) SAM dispose de deux trappes d’accès sur le pont supérieur pour introduire les échantillons solides et gazeux.

Figure 19 : les deux trappes d'accès à SAM, situé à l'intérieur du rover Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech SAM (« Sample Analysis at Mars ») est un mini laboratoire qui doit contribuer à déterminer l'habitabilité présente et passée de la planète. SAM est composé de trois instruments qui sont destinés à fournir la composition chimique (moléculaire, élémentaire et isotopique) de l'atmosphère et de la surface de Mars. Cette suite d'instruments est essentiellement dédiée à la recherche d'indices possibles de vie passée sur Mars, ou d'une activité prébiotique, principalement par la recherche et la caractérisation des molécules organiques qui peuvent se trouver dans le sol martien. SAM comprend les éléments suivants : Après l’entrée des échantillons solides par SSIT (Solid Sample Inlet Tubes, en français : Admission des éprouvettes d’échantillons solides), les deux trappes d’accès (ici vues du pont du Rover), Les composés ainsi séparés peuvent être identifiés et envoyés vers l'instrument scientifique QMS pour obtenir une information sur la structure des molécules. QMS (Quadrupole Mass Spectrometer) est un spectromètre de masse à quadrupôle (utilisé pour analyser les gaz de l'atmosphère ou les produits obtenus par échauffement d'un échantillon du sol martien (Voir l’annexe explicative n°1) Ils sont aussi soumis à un chromatographe en phase gazeuse (GC Gas Chromatograph). Celuici sépare les composants organiques des échantillons martiens sous forme gazeuse. Les échantillons gazeux peuvent provenir de l'atmosphère de Mars, ou du traitement thermique et chimique des échantillons solides collectés par le rover Curiosity (Voir l’annexe explicative n°2) La séparation est effectuée à l'aide de 6 colonnes chromatographiques, chaque colonne étant dédiée à une famille de composés chimiques.

Le TLS (Tunable Laser Spectrometer) mesure l'abondance des divers isotopes du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène dans les gaz d'atmosphère tels que le méthane, la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone.

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Figure 20 : le système SAM qui doit contribuer à déterminer l'habitabilité présente et passée de la planète. Figure 21 ; SAM schématisé - Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech

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Un spectromètre laser réglable (TLS Tunable Laser Spectrometer) qui permet d'obtenir des ratios précis des isotopes de carbone et d'oxygène dans le dioxyde de carbone et de mesurer les traces de méthane et de ses isotopes du carbone.

Figure 22 : les ingénieurs préservent SAM de toute contamination- Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech

Annexe analytique n°1. The Five Most Abundant Gases in the Martian Atmosphere Les cinq gaz les plus abondants de l'atmosphère martienne mesurés par SAM Publié le 2 novembre 2012 Lien : http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA16460

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4.4. CheMin (Chemistry and Mineralogy), le chimiste-minéralogiste CheMin (Chemistry & Mineralogy ) est un instrument qui effectue l'analyse minéralogique d'échantillons de roches par diffraction X et par fluorescence des rayons X (Voir l’annexe explicative n°3) La première technique permet d'identifier la structure cristalline des composants de l'échantillon tandis que la deuxième méthode fournit la composition en éléments et la concentration massique des différents éléments.

L'objectif est de détecter la présence de minéraux formés en présence d’eau. CheMin est logé comme SAM dans la partie avant du corps du rover avec des ouvertures débouchant sur le pont supérieur permettant au bras d'introduire l'échantillon à analyser qui a été préparé auparavant.

Figure 23 : la trappe d'accès à CheMin (fermée à gauche, ouverte à droite) Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech L’échantillon est introduit dans une capsule d'analyse située sur une batterie (un carrousel) com-prenant 26 autres capsules utilisables. Une analyse complète dure généralement 10 heures et est effectuée de nuit pour permettre le refroidissement du capteur à -60 °C

Figure 24 : principes instrumentaux et diagrammes de l'analyse minéralogique des roches

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Figures 25 (ci-dessus) et 26 (ci-dessous): le Dr. Vasavada nous présente aussi, dans sa vidéo, les instruments situés sur l'arrière du rover - Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech Nous ne les développerons pas dans cet ouvrage, vous les trouverez dans le volume intitulé "Curiosity, le labo vagabond " dont voici le lien qui vous permet d'y accéder directement : https://fr.calameo.com/read/00108220093119e86f933

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4.5. Un jouet éducationnel pour mieux connaître Curiosity : le LEGO Extrait des instructions de montage de ce LEGO spécial/ Il a été créé par un ingénieur qui a travaillé sur le véritable rover Curiosity chez JPL. Son nom est Stephen Pakbaz. Il écrit : "L'objectif principal de cette réalisation a été de contribuer à la portée pédagogique de cette mission incroyable . J'espère que ce modèle encouragera le soutien du public qui est essentiel pour le développement continu et l'exploration spatiale" Après avoir décidé que le modèle Curiosity allait être produit, une équipe de designers LEGO expérimentés a évaué la conception et suggéré quelques améliorations mineures pour fournir une expérience de construction LEGO conform aux normes de nos propres modèles" En tant qu'auteur du présent ouvrage, j'ai aussi choisi d'utiliser cette construction LEGO, ne serait-ce que pour appuyer pédagogiquement ce que le Dr. Ashwin Vadasava nous a enseigné dans sa vidéo. Au chapitre XXX, qui s'intitule "Curiosity ludique", j'ai prévu un petit Quizz. Voici une présentation de la vedette de ce Quizz en train de réaliser son "selfie"

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V. Localisation du cratère Gale

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Figure 27: Gale se trouve à 5° 26′ 10″ Sud et 137° 42′ 00″ Est (ou 222°18'00" Ouest)


D'abord, pourquoi Gale Crater ? Walter Gale était un astronome australien (1865-1945). Photographié ici à Stanthorpe, Queensland en train de se préparer pour l'éclipse de soleil de 1922.

Le cratère Gale est situé à la limite entre les hautes terres de l'hémisphère sud et les basses plaines de l'hémisphère nord. Cette limite géologique matérialise la dichotomie crustale martienne comme le montre la figure 28 ci-dessous. Les mesures fines réalisées dans le tournant des années 2000 par l'altimètre laser de Mars Global Surveyor (le MOLA, pour Mars Orbiter Laser Altimeter) ont permis de mettre en place un système de coordonnées dit planétocentrique dans lequel les latitudes sont déterminées par l'angle formé par la droite reliant un point de la surface mar-tienne au centre du globe martien avec le plan équatorial de Mars.

Pour le cratère Gale, voici sa position:

Gale Crater

Figure 28 : carte altimétrique de la planète Mars

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VI. Quelques notions sur les cratères Le cratère Airy-0 et l'origine des longitudes Source http://www.nirgal.net/atlas/atlas_history.html Sur Terre, les longitudes sont mesurées en degrés est ou degrés ouest à partir d’un méridien de référence qui passe par la ville de Greenwich en Grande Bretagne. Airy-0, un petit cratère d’impact situé dans le large cratère Airy (baptisé ainsi en l'honneur de Sir George Biddell Airy) a été officiellement choisi pour représenter la longitude zéro. Airy-0 mesure 500 mètres de diamètre, et la précision du point zéro des longitudes est donc toute relative par rapport à la situation terrestre. En attendant que l’homme construise sur Mars un bâtiment ou un objet qui symbolisera la longi-tude zéro, il faudra pourtant s’en contenter !

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Un cratère d'impact est la dépression issue de la collision d'un objet (météorite, par exemple) sur un autre objet (une planète, par exemple). Lorsque l'objet arrive au sol, il y pénètre rapidement en se vaporisant sous l’énorme énergie de l’impact. Le sol se comporte comme une matière élastique et s’enfonce profondément, tout en se vaporisant et en se fracturant. Quelques secondes suffisent pour que le trou atteigne sa dimension maximale, c'est le cratère transitoire (transient crater). Ensuite, le sol reprend sa place, c'est le rebond (rebound) et il ne reste alors que le cratère final (final crater) dont la forme dépend surtout du volume de sous-sol vaporisé et éjecté et de la puissance du rebond, Le cratère final se stabilise après quelques mois avant que l’érosion ne l’entame. Exemples de cratères finaux: Cratère d'impact en forme de bol dans la plaine d'Elysium. La puissance du rebond a été relativement faible. Les parois sont surélevées et la couronne d'éjecta montre bien les matériaux projetés au moment de l'impact tout autour du cratère. Le rebond a eu lieu mais n'a pas comblé le cratère central. Lien Fig.29 : http://www.nirgal.net/crater.html4 Crédit photo : Malin Space Science Systems/NASA.

Figure 29: cratère en forme de bol Plus l'angle entre la direction du météorite et le plan du sol est faible, plus le cratère sera allongé. Tel ce cratère en forme de cicatrice au sud du cratère Huygens 5 Lien Fig.30 : http://www.lecosmographe.com/blog/un-cratere-tres-allonge-sur-mars/

Figure 30 : cratère allongé suite à un impact oblique 4 Labrot © 1997-2016. Dernière mise à jour : 14 février 2004.

5 by x. Demeersman mars, mars express27 mars 2011

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Lors du rebond, un peu comme une goutte d'eau qui tombe sur un plan d'eau calme, le soulèvement central (central uplift) peut remonter plus haut que les bords du cratère. Il se forme ainsi un pic central (central peak) plus ou moins prononcé.

Figure 31 : cratère avec pic central Les cratères avec pic central sont appelés cratères complexes (complex crater) en opposition aux cratères simples (simple crater) qui n'en possèdent pas. Dans les très gros impacts, le pic central peut retomber à nouveau, en créant un cratère à anneaux multiples (multi-ring crater) qui est une forme de cratère complexe. Le pic central est remplacé par une structure annulaire centrale plus ou moins prononcée, l'anneau central (peak ring). Lien Fig.32 : https://marsed.asu.edu/mep/craters/peak-ring-craters Crédit photo : NASA/JPL-Caltech/Malin Space Science Systems

Figure 32 : cratère à anneaux multiples

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Lorsque la météorite est suffisamment grosse pour percer la croûte et provoquer des épanche-ments magmatiques, on parle de bassin (basin) et non plus de cratère. Sur Mars, les deux bassins d'impact les plus célèbres sont le bassin d'Argyre (600 km) et le bassin d'Hellas (2100 km). Sur la Fig.28, Hellas est la grosse tache bleue de l'hémisphère Sud et Argyre, la tache verte circulaire située aussi dans l'hémisphère Sud. Hellas est sans doute le plus grand bassin d'impact du système solaire. Il est entouré par un anneau montagneux qui s'élève jusqu'à 2 km au-dessus des terrains environnants et dont les derniers reliefs s'étendent jusqu'à 4000 km du centre du bassin.

Figure 33: cratère récent formé entre mai 2010 et juillet 2012 Voir "A Spectacular New Impact Crater and Its Ejecta" En français : "un cratère d'un nouvel impact spectaculaire et son éjecta http://www.uahirise.org/ESP_034285_18356

Rôle de la planète sur le cratère d'impact

L'état intermédiaire entre les cratères simples et complexes dépend principalement de la force de gravité de la planète : plus grosse est la planète, plus forte est la gravité et plus petit est le diamètre de transition vers les cratères complexes. Par exemple, un pic central apparaît dans les cratères martiens dont la taille est supérieure à 10 km. Sur Terre, les pics apparaissent bien plus rapidement, vers 2 à 3 km. Pour des cratères terriens de 15 kilomètres de diamètre, on observe déjà un anneau montagneux.

Volcanisme actuel de la planète Mars La superficie et la masse de la planète Mars sont respectivement de 3,5 et 10 fois moindres que celles de la Terre. Ce qui explique que Mars s'est refroidie plus rapidement que la Terre et son activité interne s'est donc réduite également plus vite. Alors que le volcanisme et, plus généralement la tectonique sont très actifs sur Terre, ils semblent être très faibles sur Mars, où aucune tectonique des plaques, même passée, n'a jamais pu être mise en évi-dence.

6 HiRISE Operations Center Tucson, Arizona 85721 © 2016 Arizona Board of Regents

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Le volcanisme martien paraît également avoir cessé d'être actif, bien que l'âge récent de certaines coulées de lave9 suggère, pour certains volcans, une activité actuellement réduite, mais pas nulle. Il semble aussi que Mars contient un noyau entièrement liquide. Ce qui suit est extrait de http://www.earth-of-fire.com/article-existe-il-une-tectonique-desplaques-sur-la-planete-mars121567865.html Existe-t-il une tectonique des plaques sur Mars ? Publié le 14 Décembre 2013 par Bernard Duyck, dans : #Actualités volcaniques Début de l'extrait "Divers clichés, réalisés par des sondes et orbiteurs, ont amené le Professeur An Yin de l'université de Californie à penser que la planète rouge était à un stade primaire de la tectonique des plaques. En effet, en analysant 100 photos satellites, Yin a découvert que les deux plaques formant le canyon de Valles Marineris (large de 4023 km) avaient bougé de 149 km. Si cette découverte est si importante, c'est qu'elle fait de Mars la seule et unique planète, avec la Terre, à connaître le phénomène de tectonique des plaques et, très probablement, de tremblements de… Mars !" Image de Google Mars créée par MOLA Science Team

Figure 34 : Mars - vue du segment central de Valles Marineris Un ancien bassin circulaire, créé par un impact, est coupé sur 150 km. par le déplacement d'une faille - en pointillé blanc, la ligne de faille principale séparant les blocs nord et sud. - Image Google Mars créée par MOLA Science Team" Fin de l'extrait L’extrait suivant est tiré d'un article de Matthieu Le Chanjour, le 13 août 2012, sur Ciel et Espace. http://www.cieletespace.fr/node/9328 Début d'extrait

« Des indices sur une centaine d'images de Mars Selon le Professeur An Yin, la croûte martienne serait séparée en deux plaques tectoniques opposées au nord et au sud par les canyons longs d'environ 4000 km. L'étude repose sur l'analyse d'une centaine d'images réalisées grâce aux instruments THEMIS et HIRISE équipant respectivement les sondes Mars Odyssey et Mars Reconnaissance Orbiter.

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Le Dr. An Yin affirme avoir trouvé la preuve du mouvement horizontal des plaques, il serait en revanche deux fois plus lent que ceux observés sur Terre, du fait de la taille réduite de la planète.

Une tectonique martienne primitive

Si cette hypothèse résiste à l'analyse de ses pairs, le Dr. An Yin pourrait avoir apporté une pierre conséquente à la question de la formation de Mars et de ses reliefs. Reste à trouver des preuves plus consistantes sur un tel fonctionnement du sol martien. Une mission à laquelle le rover Curiosity pourrait un jour répondre via ses instruments CHEMIN et MAHLI. » Fin d'extrait

VII. Description du cratère Gale Comme la plupart des grands cratères, Gale n'est visible que sous sa forme érodée. On ne peut que constater le cratère apparent (apparent crater) dont la forme reste plus ou moins visible selon le degré de l’érosion, les dépôts de sédiments et les mouvements du sous-sol. La stratification du cratère Gale raconte une partie de l'histoire de la planète rouge. Les études ont été effectuées depuis l'orbite. Elles ont révélé que les couches étaient composées de différents minéraux en fonction de leur hauteur (5 km). Et notamment, près du bas du monticule central, on trouve des minéraux argileux. Ceux-ci sont surmontés par des minéraux sulfurés et oxygénés. Et le relief du pic central et des parois du cratère semble avoir été sculpté par l'eau. En se rendant au pied du monticule, le Mars Science Laboratory va étudier comment les couches se sont formées et leur environnement. Voir aussi le lien suivant : http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/Mars-Curiosity-2014.xml d'où est extraite la Fig.357

Figure 35 : Histoire géologique probable (et simplifiée du cratère Gale 7

Les aventures et les résultats de Curiosity entre mai 2014 et janvier 2015, de

Kimberley à Pahrump Hills par Pierre Thomas Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon. Publié par Olivier Dequincey 07/01/2015

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Gale avait été retenu en 2003 par la NASA pour y déposer le rover Spirit, avant d'être écarté au profit du cratère Gusev en raison de sa topographie rendant trop incertain l'atterrissage dans cette zone avec la technologie de l'époque. Le 28 mars 2012, la NASA présenta Mount Sharp en en tant que nom pour le pic central du cratère Gale, auparavant anonyme, en l'honneur du géologue Robert Sharp.

Figure 36 : autre schéma de l'Histoire géologique probable du cratère Gale. Source : https://thinkingscifi.files.wordpress.com/2012/08/g6.jpg

Robert Phillip Sharp, (1911-2004) est un expert planétologue des surfaces géologiques de la Terre et de la planète Mars. Sharp est président du département des sciences géologiques au California Institute of Technology (Caltech) de 1952 à 1968. Il travaille également avec la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Membre de l'Académie nationale des sciences, il a reçu la National Medal of Science. Il a également reçu la médaille Penrose de la Société américaine de géologie. L'Aeolis Mons sur Mars a été initialement nommé mont Sharp en sa mémoire1, tandis qu'un cratère porte son nom sur la même planète.

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Lien pour Fig. 37 : https://en.wikipedia.org/wiki/Gale_(crater)#/media/File:Topographic_Map_of_Gale_Crater.jpg Ryan Anderson - Anderson and Bell, 2010

Figure 37: carte altimétrique du cratère Gale Extrait de : "Un grand lac de 155 km" Le HuffPost avec AFP Par Maxime Bourdier Publication: 17/12/2014 http://www.huffingtonpost.fr/2014/12/17/vie molecules-organiques-sol-methane_n_6339006.html

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Autre découverte récente sur Mars, les scientifiques de la mission Curiosity ont déterminé début décembre 2014 que le cratère exploré par le robot avait renfermé un grand lac alimenté par des rivières pendant des dizaines de millions d'années. "Ce grand lac s'étendant sur 155 kilomètres, peut-être même une série de lacs, suffisamment grand pour avoir existé des millions d'années, le temps de se former, de s'assécher et entre temps d'accumuler assez de sédiments pour former le mont Sharp", a indiqué Michael Meyer, responsable du programme d'exploration de Mars à la Nasa. "Nous pouvons ainsi répondre à deux grandes questions quant au cratère Gale : comment s'est formé le mont Sharp (au centre) et combien de temps l'eau a été présente pour permettre l'existence d'une vie microbienne", a-t-il souligné. Pour qu'un lac aussi vaste et des rivières aient pu exister aussi longtemps sur Mars, il a fal lu que le climat soit totalement différent de ce qu'il est depuis deux milliards d'années, à savoir sec et froid, a expliqué Ashwin Vasavada, responsable scientifique adjoint de la mission Curiosity au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa.

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Si notre modèle de la formation de Mont Sharp est exact, l'atmosphère martienne était alors beaucoup plus épaisse et plus chaude pour permettre à l'eau d'exister à l'état liquide, a-t-il dit. De plus, l'atmosphère devait être chargée d'humidité, ce qui pourrait signifier la présence d'un océan produisant assez d'évaporation pour produire les précipitions suffisantes pour alimenter ce lac et les rivières, a-t-il dit. (Fin d'article) Aeolis Palus est le lieu d'atterrissage de Curiosity (Voir l'image de Curiosity sur la Fig. 37 et l'ellipse sur la Fig.38 ). C'est une plaine située entre la paroi Nord du cratère Gale et les contreforts du Nord du mont Sharp. Lien pour Fig.38 : http://mars.nasa.gov/msl/mission/timeline/prelaunch/landingsiteselection/galecrater2/ Credit JPL-California Institute of Technology

N

S Figure 38: le cratère Gale visible en très haute résolution sur le site de Jet Propulsion Laboratory Ce site d'atterrissage a reçu le nom d'un écrivain américain d'anticipation. Il s'appelle Raymond Douglas, « Ray » Bradbury, né le 22 août 1920 à Waukegan dans l'Illinois et mort le 5 juin 2012 (à 91 ans) à Los Angeles en Californie, deux mois avant le départ de Curiosity vers Mars. Il est particulièrement connu pour ses Chroniques martiennes, écrites en 1950, L'Homme illustré, recueil de nouvelles publié en 1951, et surtout Fahrenheit 451, roman publié en 1953.

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Voir : http://erwelyn.over-blog.com/article-13563069.html Début de l’extrait correspondant à ce lien Dans une interview donnée à Claudine Mulard pour le quotidien Le Monde du 04 Novembre 2007, Ray Bradbury exprime son envie d'être enterré sur le sol de Mars8 : "La nuit où nous avons atterri sur la Lune fut une nuit d'extase pour moi. Nous n'aurions jamais dû abandonner ! Faire une photo, OK, mais ça ne va pas sauver l'humanité. Si la vie disparaît sur Terre, nous pouvons la trouver sur d'autres planètes. Les voyages dans l'espace nous rendront immortels. Il faut re-venir sur la Lune et en faire notre base, pour partir à la conquête de Mars... dans les vingt ou trente prochaines années, mais je ne serai plus de ce monde, et cela me navre tellement ! Mais je vais être enterré sur Mars, dans le cratère Chicago Abyss. J'ai laissé des instructions en ce sens à ma famille. Je serai le premier mort sur Mars, sauf que je n'ai aucune intention de mourir bientôt. Je veux encore une quinzaine d'années. J'atteindrai 100 ans !" Fin de l’extrait Topographie MOLA (Mars Orbiter Laser Altimeter), altimètre laser de la sonde Mars Global Surveyor qui permet de mesurer de manière précise la hauteur des reliefs martiens Le point le plus élevé du mont Sharp, à proximité du centre du cratère, culmine à une altitude proche de +700 m. Il se trouve à 5,5 km plus haut que le point le plus bas sur le plancher du cratère et plus de 2,5 km plus haut que le bord nord.

Figure 39 : graphique altimétrique du cratère Gale (Profil Nord-Sud) Le pic central de Gale, exposé sur les côtés sud et ouest, est massif et ne montre aucune preuve de l'importante stratification qui s'étend sur la montagne. Ce pic central est anormalement large et haut par rapport aux pics centraux des cratères martiens de diamètre similaire

8 "Enterré sur Mars".

Publié le 5 novembre 2007 par Erwelyn

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Lien Fig.40 : http://www.uahirise.org/ESP_016085_17459

Figure 40 : couches sédimentaires vues à l'aide de l'instrument HIRISE de Mars Reconnaissance Orbiter dans le monticule central du cratère Gale (23 mars 2009). Les limites du Mt. Sharp, ainsi qu'un arc de collines au sud-est de la montagne, correspondent étroitement à un cercle d'environ 80 km de diamètre (Fig.41) . Cette morphologie suggère que Gale peut contenir à la fois un pic central et un anneau de pics, maintenant couvert par sédiments dans le nord, mais exposé dans le quadrant SE. La combinaison d'un pic central et d'un anneau de pointe s'est aussi produit dans d'autres grands cratères martiens, comme Lyot (215 km de diamètre), avec un pic de 1,5 km de haut et un anneau de près de 3 km de haut . Liu Hsin ( 135 km de diamètre) contient un pic central et un pic circulaire bas.

Figure 41 : cratère Gale avec son arc de collines sur un cercle de 80 km de diamètre

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HiRISE Operations Center Tucson, Arizona 85721; © 2016 Arizona Board of Regents

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La datation du cratère Gale donne des âges de l'ordre de 3,8 à 3,5 milliards d'années, ce qui place sa formation à la fin du Noachien (Voir l’annexe explicative n°4), avec une histoire géologique subséquente particulièrement complexe. Le monticule central présente une structure stratifiée qui se serait formée sur au moins 2 milliard d'années à la suite de processus impliquant l'action du-rable de grandes quantités d'eau liquide. La structure actuelle ne serait d'ailleurs que le résidu d'une couche sédimentaire s'étendant sur toute la surface du cratère — voire au-delà — et qui aurait subi l'érosion éolienne soutenue observée par ailleurs dans toute la région. Le vent ne serait cependant pas seul en cause, et d'autres processus complémentaires doivent également être en-visagés. Les matériaux constituant le monticule sont sans doute assez fragiles, car il est traversé de multiples entailles par lesquelles il s'effrite, mais sans jamais laisser apparaître de blocs de grande taille11. Gale avait été retenu en 2003 par la NASA pour y déposer le rover Spirit, avant d'être écarté au profit du cratère Gusev en raison de sa topographie rendant trop incertain l'atterrissage dans cette zone avec la technologie de l'époque.

C2

C1

Figure 42: le cratère Gale, tel qu'on l'imagine autrefois, avec un lac et l'eau en provenance du plateau Photo Crédit: NASA/JPL-Caltech/MSSS

L'étoile rouge est la position du Rover le jour de l'atterrissage Fig. 42 : les flèches indiquent le sens d'écoulement de l'hypothétique eau venant du plateau qui alimentait l'hypothétique lac.

41


Les caméras de l'orbiteur (positionnées en C1 et C2) ont pris les deux photos suivantes (Fig. 43 et 44) . La caméra C2 est 15° plus au nord que C1 en prenant le pic du cratère comme centre de rotation du compas

EST

C2

OUEST

C1

Figure 43: L'emplacement du lac hypothétique et le côté Nord-Ouest du cratère Gale Crédit NASA/JPL-Caltech/MSSS

EST

C2 Figure 44 : la vallée Aeolis Palus vue depuis le plateau avec l'ellipse du lieu d'atterrissage. Crédit: NASA/JPL-Caltech/MSSS

42


Le trajet prévu pour Curiosity (en vert sur Fig. 44) traverse l'affleurement de clôture et emprunte la route du canyon dans les basses formations du Mont Sharp. Rappelons qu'un canyon, de l'espagnol cañón, est un passage encaissé entre deux reliefs résultant de l'érosion hydraulique sur tout type de roche mais préférentiellement sur les sédimentaires. Gale Crater couvre 154 kilomètres (96 miles). Le pic central atteint 5 km (3 miles) de hauteur et de sa stratification suggère qu'il est le vestige d'une séquence étendue de dépôts. Le cratère porte le nom de l'astronome australien Walter F. Gale. Les quatre figures suivantes (Fig.45 à 48) méritent d'être consultées simultanément. Dorénavant nous observerons la carte dans le sens normal des point cardinaux : le Nord au -dessus et le Sud en dessous. Source Fig. 45 : http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA16158.jpg

Nord

Est

Figure 45 : ,, le relief du bassin de - 4650 à -4900 mètres, Sur la Fig. 46, on voit en orange "MSL traverse", autrement dit le chemin prévu de Mars Science Laboratory, le chemin de Curiosity vers le canyon. Il va d'abord se diriger vers le sud puis obliquera vers l'est pour entrer dans le canyon. "Fan" est le cône alluvial (Annexe explicative n°5) provenant de la vallée descendant du plateau. "High Thermal Inertia" signifie que les roches à cet endroit ont une 'inertie thermique élevée. C'est une propriété physique d'un matériau. C'est une mesure de la résistance du matériau aux changements de température. D'une manière générale, les roches et l'eau ont une grande inertie thermique. La poussière et le sol, avec leur grande surface par rapport au volume, ont une faible inertie thermique. Sur la Fig.46, on voit aussi que le site d'atterrissage de Curiosity se trouve à l'extrémité distale du cône alluvial de Peace Vallis dans le cratère Gale. Ce cône couvre 80 km2 et est alimenté par un bassin

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hydrographique de 730 km2 qui draine une zone de plaines de montagne à travers une large ouverture de 15 km dans le bord du cratère. L'incision vers la vallée livre des sédiments à travers un réseau de densité relativement faible vers le chenal principal du cône alluvial. (...) Le profil du cône alluvial est faiblement concave avec une pente moyenne de 1,5% pour la partie inférieure. De nombreux canaux affleurent sur la surface ouest du cône, mais sur la partie orientale de tels canaux sont rares (...) Le cycle hydrologique a probablement duré pendant des milliers d'années, au moins. (...) Sur la base de données topographiques, le cône alluvial de Peace Vallis a recouvert Bradbury et s'est répandu vers l'est de la partie recouverte. Cela explique que le terrain clair situé dans le bas topographique correspond aux dépôts distaux du cône alluvial de Peace Vallis et, dans un tel contexte, il est normal d'y trouver des dépôts lacustres.

Nord

Est

Est

.

44

Figure 46 : tracé du chemin de Curiosity parmi les affleurements qu'il va rencontrer (Doc. NASA/Milliken/Anderson and Bell/Ryan Anderson)


Nord

Figure 47 : cône alluvial en bas du Mont Sharp, situé au Sud-Est du cône de Peace Vallis

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Sur la Fig. 48, on remarque en pointillé rouge l’éperon d’apparence sédimentaire qui occupe le centre de la vallée (Doc. NASA/JPL-Caltech/UoA)

Nord

Est

Figure 48 : agrandissement de l'éventail alluvionnaire de la figure 31 (Doc. NASA/JPL-Caltech/UoA) Les différentes missions spatiales sur la surface de la planète Mars tiennent un compte incrémental des jours martiens qui passent, en définissant le moment de leur atterrissage comme le sol 0 (pour les sondes Viking ou la mission MSL/Curiosity) ou le sol 1 (pour les autres) Chaque fois que nous connaîtrons la date, nous la soulignerons dans le texte, qu'elle soit terrienne ou martienne. Rappelons que la durée moyenne d'un jour solaire martien (souvent appelé sol) est de 24 h 39 min 35,24409 s (86 164 s) alors que pour la Terre il est de 24 h 0 min 0 s (soit 86 400 s). Un jour martien n’est donc que 2,75 % plus long qu’un jour terrestre.

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VIII. Le pouvoir de l'eau Voici en Fig.49 la conclusion du cours de Madame Kristin Bartik, Professeur à l'Université Libre de Bruxelles, dans le cadre de sa participation au cours d'Astrobiologie dirigé par Madame Emmanuelle Javaux, Professeur à l'Université de Liège.

Figure 49 : l'importance de l'eau comme solvant essentiel au développement de la vie- Droits réservés - ©Kristin Bartik

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IX. Vocabulaire géologique de base. Comme dans toute discipline, la géologie ne fait pas exception, et quelques mots utilisés régulièrement méritent d'être définis d'emblée : Site, aire ou zone (Area ou Patch) : espace, lieu où se déroule une chose ou un phénomène. Nous rencontrerons les sites de Bradbury, Glenelg ou de Pahrump Hills, par exemple. Affleurement (Outcrop en anglais) : un ensemble de roches mises à nu par un ensemble de facteurs (éro-sion hydraulique, glaciaire, marine ou activité humaine). Un affleurement peut être défini en fonction de la ou des formation(s) qu’il présente.

Formation : Une formation géologique désigne un ensemble de strates (couches géologiques) regroupées sur la base de leur nature (lithologie) Les formations peuvent être divisées en membres. Une formation géologique est le nom donné à certaines couches géologiques (strates). Elles sont les unités stratigraphiques de base. Comme nous allons bientôt l’étudier, « Yellowknife Bay » est une formation géologique. « Sheepbed » et « Gillepsie » faisant partie de la formation de Yellowknife Bay, peuvent être définis comme deux « membres » de cette formation.

Chaque formation représente un évènement géologique spécifique (dépôt de tel sédiment à tel époque suivi d'un autre dépôt à une autre époque, etc…) ce qui permet de mieux comprendre l'histoire géologique d'un lieu. Lors de l'étude d'un affleurement observable par exemple dans le talus d'une route, les différentes couches sont décrites, échantillonnées et leur épaisseur mesurée. A partir de ces observations, on établit une colonne stratigraphique (un "log") dans laquelle les différentes couches, remises à l'horizontale, sont représentées avec leur épaisseur et avec un figuré approprié à la nature de leurs roches, à leur lithologie.

Roche ou rocher (Rock en anglais) : Une grosse pierre ou un gros caillou. Tout dépend de celui qui s'exprime : les marins ne disent pas roc ou rocher, mais toujours roche En résumé, un site peut comprendre un ou plusieurs affleurements, ceux-ci étant composés de formations géologiques, elles-mêmes composées de membres.

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X. Itinéraire prévu pour Curiosity La Fig.44 nous a déjà montré un trajet schématique depuis l'orbiteur. La Fig.50 est déjà plus précise. Après une longue phase d'approche de 9 km jusqu'au pied du Mont Sharp qui comprend quatre arrêts prolongés pour des études géologiques approfondies :

Yellowknife Bay Darwin Cooperstown Kimberley

20 décembre 2012 - 7 juin 2013 11-22 septembre 2013 31 octobre-14 novembre 2013 12 mars - 15 mai 2014

Les Parhump Hills marqueront le début de l’ascension du Mont Sharp, constitué d'un empilement de couches géologiques et qui représente l'objectif scientifique principal de Curiosity.

Figure 50 : trajet prévu pour Curiosity jusqu'au point d'entrée dans le Mont Sharp (Doc. NASA/JPL-Caltech/UoA)

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50

Figure 51 : au tout premier plan est une zone riche en hématite (« Hematite contient des argiles. Les petites buttes arrondies sont riches en sulfates. (Doc.

Ridge »). La plaine grise derrière NASA/JPL-Caltech/MSSS)

Nous connaissons déjà beaucoup de choses grâce aux caméras des orbiteurs pour avoir une petite idée de ce que Curiosity va devoir affronter. Avant d'entamer le reportage chronologiquement, je voudrais présenter deux admirables photos (Fig. 51 et Fig.52) en position longitudinale. Elles ont été prises le 9 septembre 2015, 3 ans après l'atterrissage de Curiosity. Si je les montre d'emblée au début du reportage, c'est parce que j'apprécie les films ou romans qui annon-cent à l’avance un événement qui fera ensuite l’objet d’un récit détaillé. Mentionner cet événement a pour but de créer un effet de suspense, un peu comme dans le Monde Perdu de Conan Doyle Ces photos ont été traitées pour que les couleurs des terrains soient celles que l’on pourrait voir avec un éclairage terrestre, ce qui fait apparaître le ciel bleu alors qu’il est plutôt saumon. On y voit la vallée qui descend du Mont Sharp. C'est la destination à terme de Curiosity ; elle se trouve en avant de la zone claire très hérissée.


Même vue que la précédente mais avec un peu plus de recul Figure 52 : très belle vue Mastcam du débouché de la vallée vers laquelle se dirige Curiosity également prise le 25 septembre. Au premi er plan en bas on voit également une partie du champ de dunes Bagnold. Cette vue est prise dans une direction située à gauche (vers le Sud, Sud-Est) par rapport à la première image. (Doc. NASA/JPLCaltech/MSSS)

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Figure 53 : ci-dessus, un extrait de l'APM (Association Planète Mars) Ci-dessus, cinq types de terrain sont visibles sur cette image : la zone de sables foncés en premier plan, les collines arrondies du pied de la montagne, les strates inclinées typiques de grandes zones du Mont Sharp dans le haut, le terrain très accidenté et plus clair repéré de longue date au-delà de la vallée, et tout en haut à droite les parties plus élevées de la montagne. La vallée-objectif de Curiosity, qui descend du Mont Sharp passe entre les strates inclinées et la zone accidentée plus claire et son delta alluvionnaire est à droite hors champ. (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS) Figure 54 : ci-dessous, extrait de l'APM (Association Planète Mars), un agrandissement de la partie supérieure de la Figure 53.

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XI. Le site de Glenelg 11.1. Le mont Sharp photographié pour la première fois par le rover

Figure 55 : vue prise depuis le site d'atterrissage de la base du Mont Sharp. Les reliefs les plus éloignés sont à environ 16 km. Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS) La Fig. 55 est l'une des premières photos de haute résolution envoyée par Curiosity. C'est un zoom sur le mont Sharp. Le relief est très accidenté. Cette photo des contreforts du mont Sharp et de ses stratifications, a été prise le 23 août 2012 par la Mast Cam.

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Pourquoi Glenelg? Glenelg est le nom d’une banlieue d’Adélaïde en Australie, d’une couche géologique au Canada et, au départ, d’une péninsule écossaise. C’est un palindrome c’est-à-dire un mot qui se lit de la même manière de gauche à droite et de droite à gauche. Il a été choisi comme nom de site approprié car Curiosity y passera deux fois, de gauche à droite et de droite à gauche. Curiosity a atterri à l'intérieur du cratère Gale sur Mars le 6 août 2012. Il va se rendre ensuite dans la zone marquée d'un point vert (image suivante), surnommée Glenelg, qui se trouve à 400 m à l'est - sud-est du site d'atterrissage . Cette zone marque l'intersection de trois types de terrains. En partant du haut à droite de l'image suivante (figure ), et en adoptant le sens horlogique, les scientifiques vont d'abord s'intéresser (au Nord du point vert) à ce terrain lumineux qui représente une sorte de substrat approprié au premier forage éventuel. C'est le substratum rocheux en couches.

Le terrain suivant, en bas à droite, en gris foncé au sud du point vert, montre les marques de nombreux petits cratères et intrigue les scientifiques parce qu'il pourrait représenter une surface plus âgée ou plus diffi-cile. Le troisième, en brun sur la photo (à l'ouest du point vert), le terrain où Curiosité a atterri, est aussi intéressant pour vérifier si la roche a la même texture qu'à Goulburn. L'image a été obtenue grâce à la caméra de Haute Resolution de Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA.

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Figure 56 : les trois types de terrain de Glenelg et les trois premiers rochers analysés : Crédit image: NASA / JPL-Caltech / Univ. de l'Arizona


11. 2. Notion d'énergie thermique élevée et choix du site de Glenelg 27 août-20 décembre 2012 Nous avons déjà abordé le thème d'énergie thermique élevée à la Fig. 46. Le choix du site de Glenelg comme première étape importante de Curiosity s'est basé sur cette propriété des roches et des sols. Voir article suivant : Curiosity sol 11 update: Decision to drive to "the high thermal inertia unit" and what that means. Posted by Emily Lakdawalla En français : Curiosity sol 11 mise à jour. Décision de conduire jusqu'à l'unité de haute inertie thermale et ce que cela signifie. The Planetary Society, http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2012/08171553-curiosity-sol11-glenelg-thermaliner-tia.html?10 Traduction de l'article (F.Bald) : "L' unité la plus claire dans la Fig. 56 est un type de roche dotée d'une "inertie thermique élevée." Je pense, dit l'auteur de l'article, qu'il est temps d'expliquer ce que cela signifie et pourquoi c'est important . L'inertie thermique est une propriété physique d'un matériau. Si vous savez ce que «inertie» signifie, « inertie thermique » est exactement ce que cela ressemble : une mesure de la résistance du matériau aux changements de température . D'une manière générale , les roches et l'eau ont une grande inertie thermique. La poussière et le sol, avec leur grande surface par rapport au volume, ont une faible inertie thermique.

Mars subit de fortes variations de température, car il n'a pas beaucoup d'atmosphère. La température sur le site d'atterrissage de Curiosity varie d'environ 80 degrés Celsius (ou Kelvin) entre le jour et la nuit. Un matériau qui a une grande inertie thermique retient sa chaleur pendant la nuit; donc si vous regardez Mars la nuit avec un système d'imagerie thermique, les zones sombres sont poussiéreuses et les zones claires sont rocheuses. (Ceci est, bien sûr, une simplification un peu excessive , mais c'est une bonne première approximation de ce qui signifie les données d'imagerie thermique nocturne.) " Fin de traduction

11.3 Détails des affleurements relatifs à Glenelg "Le 20 décembre 2012 (sol 133), alors qu'il a parcouru 713m depuis son lieu d'atterrissage, Curiosity parvient à l'intersection des trois terrains qui se rencontrent à Glenelg (Fig. 56). On s'aperçoit en fait que là où Curiosity a atterri, les traces ont depuis été recouvertes par le vent et les roches qui en portent encore les traces n'affleurent qu'en quelques endroits (Goulburn, Link et Hottah).» 11.3.1. L'affleurement de Goulburn L'image de Curiosity Rover de la NASA montre une vue à haute résolution d'une zone connue sous le nom de "Goulburn Scour", un ensemble de roches altérées par les moteurs lors de la descente de Curiosité sur Mars. Cet affleurement est un conglomérat de graviers bien triés, contenant des galets arrondis, lisses, et abrasés. Des cailloux occasionnels de quelques centimètres de diamètre sont noyés dans une matrice

10 Posted by Emily Lakdawalla 2012/08/17 23:06 UTC. Copyright The Planetary Society

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entre des particules arrondies plus fines, jusqu'à un centimètre de diamètre. Cet affleurement a été interprété comme étant un sédiment fluviatile, déposé par un ruisseau qui coulait vigoureusement, et qui produisit un cône de déjection descendant du terrain escarpé bordant le cratère Gale. Les graviers et les cailloux les plus intéressants, de la taille de bonbons, ont été trouvés dans des roches conglomératiques sur trois affleurements proches du site d’atterrissage. Le premier est nommé Goulburn. Les deux autres, appelés Link et Hottah, ont montré ces mêmes formations en paliers. Un conglomérat est une roche détritique (issue de la dégradation mécanique d'autres roches) composée de morceaux discernables liés entre eux par un ciment naturel. Dans l'échelle granulométrique, les morceaux doivent mesurer plus de 2 mm (en dessous de cette taille, on aurait affaire à un grès et non plus à un conglomérat. (Voir les éléments de granulométrie à l’annexe explicative n°6) Parmi les conglomérats, on trouve : les brèches, composées de blocs anguleux ; les poudingues, composés de galets aux formes arrondies ; les tillites, qui contiennent à la fois des cailloux anguleux et des galets arrondis. La Fig. 57 présente les détails de la couche de cailloux Goulburn. Elle montre un conglomérat de sable, une couche sédimentaire déposée par l'eau dans un passé très lointain et découverte en Août 2012 lors de l'atterrissage du rover. L'encart agrandit la zone par un facteur deux. MastCam a obtenu ces images le 19 août 2012, Sol 13

Figure 57 : couche de cailloux de Goulburn 11.3.2. L'affleurement Link : Septembre 2012 Le 27 septembre (sol 51), des graviers, près de la roche Link qui fait saillie sont photographiés : ils sem-blent être d'origine sédimentaire.

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Au vu de leur taille relativement importante (gravier) et de leur forme arrondie, les scientifiques considè-rent en effet qu'ils n'ont pas été transportés là par le vent mais par un cours d'eau d'une profondeur de quelques dizaines de centimètres... l'eau s'y ayant écoulé à la vitesse de 1 m/s (Voir explication de l’annexe explicative n°7 avec le diagramme de Hjuhlstrom). Ceci semble confirmer l'hypothèse de l'existence d'un delta, grâce à des observations faites par l'orbiteur.

Figure 58 : graviers (d'origine sédimentaire ?) près de la roche Link Le gravier de la roche Link présente des formes arrondies indiquant qu'il a été roulé dans un cours d'eau 11.3.3. L'affleurement Hottah Curiosity a encore trouvé des preuves de l'existence d'un ancien ruisseau qui coulait sur Mars. L'affleu-rement rocheux photographié ici, dénommé " Hottah " d'après Hottah Lake (Territoires du NordOuest du Canada). On penserait se trouver devant un trottoir cassé, mais il s'agit en fait d'un substrat constitué de fragments cimentés. C'est aussi un conglomérat sédimentaire. Les scientifiques présument que la roche a bougé dans le passé, ce qui lui explique son inclinaison, suite aux effets causés par des météorites. Crédit image : NASA / JPL- Caltech / MSSS

Figure 59 : affleurement57

rocheux Hottah


11.3.4. La roche Jake Matijevic La roche Jake Matijevic avec les marques indiquant l'utilisation des instruments ChemCam et APXS (Voir le Labo vagabond pour ces deux outils) Du 19 au 22 septembre 2012 (sols 43-47) Curiosity s'approche d'un rocher baptisé Matijevic qui a vrai-semblablement été façonné par les grains de sable projetés par le vent. Il est analysé par le spectromètre APXS. Ce rocher mesure 25 cm de haut et 40 cm de large. Depuis le 11 octobre 2012, on connait la composition de cette pierre pyramidale : elle se rapproche de celle des roches volcaniques terrestres Il s'agit de la première pierre analysée par le spectromètre à rayons X (APXS) de Curiosity. L'équipe de Curiosity a choisi ce rocher comme une cible appropriée pour la première utilisation d'instruments du robot — une caméra à main appelé Mars objectif imageur (Mahli) qui peut prendre en gros plan des images en couleur et un outil appelé particules alpha X-Ray (APXS) pour déterminer quels éléments atomiques sont présents.

Figure 60 : la roche Jake Matijevic avec les marques de ChemCam et APXS

© Nasa/JPL-Caltech/MSSS Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_de_Mars_par_Curiosity Exploration de Mars par Curiosity - Wikipedia - Emily Lakdawalla, « GSA 2014: The puzzle of Gale crater's basaltic sedimentary rocks » [archive], 24 octobre 2014 Extrait de l'article "Sur la Fig. 60 de la roche baptisée « Jake Matijevic », les points rouges représentent les points d'impact du laser de la ChemCam et les zones claires (en noir et blanc) montrent les régions qu'elle a observées. Les cercles violets sont les zones étudiées avec l’Alpha Particle X-Ray Spectrometer (APXS). Le paradoxe des sédiments de composition basaltique (Voir l’annexe explicative n°8) Jake Matijevic était la seule roche considérée au moment de sa découverte comme d'origine magmatique (un basalte ), mais une observation plus poussée réalisée par le responsable scientifique de l'instrument MAHLI, a conclu récemment qu'il s'agissait en fait d'un grès grossier c'est-à-dire une roche sédimentaire (toutefois cette conclusion ne fait pas l'unanimité). Ces sédiments se sont formés en partie sous l'action de l'eau courante, comme ce sera le cas à Yellowknife Bay ou lors de processus éoliens comme à Shaler.

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Des strates sédimentaires bien marquées seront observées par exemple à Kimberley. Nombre de ces roches, que ce soient des grès fins ou grossiers ou des mudstones (Voir l’annexe explicative n°9), comportent des fractures remplies de minéraux riches en eau. La composition minérale de ces sédiments laisse toutefois les géologues perplexes. En effet ces roches sédimentaires sont constituées de minéraux d'origine basaltique. Or ce type de minéral sur Terre est transformé rapidement (à l'échelle géologique) par les processus de météorisation physicochimique déclenchés par la présence d'eau. La structure cristalline de l'olivine, du pyroxène et du plagioclase, qui forment le basalte, est modifiée par l'oxydation qui réduit les proportions de fer, magnésium et calcium contenus à l'origine, et au contraire accroit les proportions de silicium et d'aluminium aboutissant à la formation d'argiles. (Voir l’annexe explicative n°10 ) Aussi sur Terre les roches sédimentaires à base de basalte sont rares. Ce processus n'est pas observé sur les roches étudiées par les instruments de Curiosity. Celles-ci sont riches en fer et en magnésium et pauvres en aluminium et en silicium. Elles sont par ailleurs plus riches en potassium que ne le sont normalement les basaltes. L'explication la plus logique est que les roches sédimentaires se sont constituées en deux temps. La fragmentation du basalte s'est réalisée de manière mécanique sans intervention de l'eau. Il y a eu par la suite un épisode aqueux extrêmement bref qui n'a pas permis la dégradation du basalte et au cours duquel les couches sédimentaires se sont formées. Cette interprétation renforce le scénario d'une planète Mars sèche, même dans les premières phases géologiques, et donc peu propice à l'apparition de la vie sous quelque forme que ce soit." Fin de l'extrait Si nous nous référons à un autre article de fin 2011, avant le départ de Curiosity, quelques explications supplémentaires sur la formation des argiles sur Mars nous permettent de mieux comprendre ce qui a pu se passer dans le Mars primitif. Lire en annexe explicative n° 11 l'article intitulé : " Société Française d'Exobiologie-Le soussol de la planète Mars primitive : une niche pour la vie ? " Source : http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/le-sous-sol-de-la-planetemars-primitive-une-niche-pour-la-vie/ et dont le titre est : Par Olivier Poch, Doctorant, au LISA (Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques)

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11.3.5. L'aire sableuse de Rocknest 28 septembre 2012 - Curiosity évolue désormais dans une zone baptisée Rocknest (Figures 61 et 62).

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11.3.5.1 La roche Burwash Sur Rocknest, Curiosity s'emploie à photographier des roches martiennes à l'aide de son instrument Mars Hand Lens Imager (MAHLI). Cette roche de la Fig. 63, appelée Burwash, couverte d'une fine poussière rouge, sera bientôt étudiée en détail par les équipes de la mission

Figure 63 : pierre appelée Burwash. © NASA/JPL-Caltech/MSSS Figure 64 : Curiosity effectuant son contrôle granulométrique du sable en surface sur le site de Rock-nest

Traduction des annotations de la Fig.64 "Rocknest Wind Drift" signifie: sens du vent sur Rocknest "Scoop 1 à 5" signifie: prélèvements 1 à 5 du Sol 61 au Sol 93 (étalement sur 32 jours martiens) Voir source : http://trails.by/christobalite/test6/1811

11 Image credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS

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Traduction F.Bald. "Le rover a travaillé à cet endroit du Sol 56 (2 octobre 2012) au Sol 100 (16 novembre 2012). Cette mosaïque de 55 images de MAHLI montre les quatre premiers endroits des cinq d'où le rover a prélevé du sable pour nettoyer le système de traitement. Le matériau prélevé a finalement été livré à CheMin (Chemistry and Mineralogy Experiment), voir Fig.24 et l'analyse des échantillons a été confiée à SAM ( Sample Analysis at Mars), voir Fig. 20, localisé dans le ventre du rover. La version annotée de la Fig. 64 montre l'emplacement (Scoop 5 en bleu) d'un prélèvement effectué à une date ultérieure - le cinquième et dernier, et celui qui a fourni le sable à SAM. Avant le prélèvement, l'équipe de rover a dessiné une empreinte de roue (environ 50- centimètres de large) dans le sens du courant venteux à cet endroit. Cela a permis à Mahli et à APXS (Alpha Particle XRay Spectrometer) de déterminer si la dérive de la matière superficielle due au vent était vraiment composée de sable de dimension assez petites pour nettoyer l'analyseur de roches CHIMRA (Voir le labo vagabond) et être livrée à CheMin et SAM. Le matériau situé au centre de l'empreinte de roue, nommé "Portage" par l'équipe de rover, a été examiné par le APXS. Le bras robotique du rover n'est pas visible dans la mosaïque parce que Mahli, qui a pris cette mosaïque, est sur la tourelle à l'extrémité du bras. Les mouvements du poignet et les rotations de la tourelle sur le bras permettent à Mahli d'acquérir les 55 images de la mosaïque." Fin de traduction 11.3.5.2. La roche Bathurst Inlet Le 30 septembre 2012 , sol 54 la roche Bathurst Inlet, dont plus de la moitié de la surface est recouverte de poussière éolienne, est analysé à l'aide du spectromètre APXS et de la caméra microscope MAHLI.

Figure 65, ci-contre : roche Bathurst Inlet

11.3.5.3. La roche El-Then Le 29 octobre 2012 - Seconde cible de Curiosity, cette roche de la Fig. 66 a été baptisée Et-Then. Elle sera elle aussi étudiée de très près. En savoir plus : http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-photographie-de-nouvelles-roches-martiennes_art27316.html Copyright © Gentside Découverte12

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Publié par Émeline Ferard, le 30 octobre 2012

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Figure 66 : roche El-Then Crédit photo NASA / JPL-Caltech / MSSS

Novembre 2012 L'atmosphère martienne est analysée. Les capteurs n'ont pas trouvé de traces de méthane, une molécule produite sur terre par des êtres vivants Les chercheurs pensent que Mars aurait perdu une grande partie de son atmosphère au cours du temps. 11.3.6. Tempête de sable sur Mars 26 novembre 2012 Voir lien : http://www.lepoint.fr/science/tempete-de-sable-sur-mars-curiosity-aux-aguets-26-11-2012-1533784_25.php Cet article de Chloé Durand-Parenti, publié par Le Point, signale que le 10 novembre 2012 une tempête de sable a eu lieu dans l'hémisphère Sud de Mars. Les deux robots explorateurs, Opportunity et Curiosity, ont déjà détecté des signes de sa présence. Curiosity a enregistré une baisse de la pression atmosphé-rique ainsi qu'une légère hausse des tempéra-tures nocturnes. Depuis lors, la zone où cette tempête se développe a connu un réchauffe-ment moyen de l'ordre de 25 degrés. Cela est dû aux poussières en suspension dans l'air qui absorbent la chaleur du Soleil au lieu de

la réfléchir... Voici une photo d’une tempête de sable qui a eu lieu sur Mars, huit mois plus tôt. La caméra de l'orbiteur MRO a photographié à la surface de la planète Mars un gigantesque tourbillon de poussière, analogue à ceux que l’on observe sur Terre, et que l’on appelle «dust devils » aux États-Unis. Figure 67 : tempête de sable sur Mars

Source de la Fig.67 : 10/03/2012, Jean-Baptiste Feldmann, Futura-Sciences) Lien : http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronautique-bref-etonnanteimage-tourbillon-poussiere-martien-37315/13

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Le 10/03/2012 à 11:29 - Jean-Baptiste Feldmann, Futura-Sciences

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11.3.7. Première mesure du rapport deutérium/hydrogène La première mesure du rapport deutérium/hydrogène sur la surface de Mars montre que l'eau libérée des échantillons Rocknest est beaucoup plus lourde que celle des océans terrestres Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA Voir l’annexe analytique n°2. Voir aussi : © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html 11.3.8. Comparaison de la composition élémentaire des sols entre trois régions martiennes Comparaison de la composition élémentaire des sols entre trois régions d'atterrissage sur Mars: Gusev Crater, où Spirit a voyagé; Meridiani Meridiani Planum, où Opportunity est toujours à l'oeuvre, et le cratère Gale, que Curiosity étudie actuellement. Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA Voir l’annexe analytique n°3. Voir aussi : © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html

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XII. Yellowknife Bay (20 Décembre 2012 au 7 juin 2013)

Figure 68 a : parcours de Curiosity du Sol 53 au Sol 327

Figure 68 b : Stratigraphie de Yellowknife Bay avec les deux endroits de forage prévus de John Klein et Cumberland. Les trois membres de la formation Yellowknife sont respectivement de 1,5 mètres d’épaisseur pour le membre Sheepbed, 2 mètres pour Gillepsie et 1,7 mètres pour Gleneg

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20 Décembre 2012 12.1. Généralités sur Yellowknife Bay

Figure 69 : la baie de Yellowknife avec ses deux membres Sheepbed et Gillepsie et les deux lieux de forage (drill) prévus En décembre 2012, après avoir parcouru 700 mètres vers l'est, Curiosity s'est installé sur le site de Yellowknife Bay où il a découvert des indices d'un ancien lac ou d'un ancien delta aux eaux non acides.

Figure 70 : Curiosity arrive à l'intersection des trois terrains de Glenelg

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Les affleurements dans la baie de Yellowknife sont exposés au vent ce qui entraîne leur érosion. Ces roches attestent l'existence d'anciens dépôts lacustres et de ruisseaux qui offraient des conditions environnementales favorables à la vie microbienne. L'image mosaïque de la Fig. 69 de la Mastcam montre une série de dépôts sédimentaires depuis un point de vue de Yellowknife Bay orienté vers l'ouest-nord-ouest. En bas de la photo, le membre Sheepbed, est formé d'argiles plus ou moins gréseuses (mudstone et mudrock) ; en haut, le membre Gillepsie Lake est formé de grès assez grossiers ; puis Point Lake Outcrop, l'affleurement au fond de l'image avec une couleur uniforme. Une analyse plus poussée devrait déterminer si ces roches sont sédimentaires ou d'origine volcanique. Début d'un extrait de Wikipedia : Exploration de Mars par Curiosity : Découvertes à Yellowknife Bay : (20 décembre 2012 – 7 juin 2013) Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_de_Mars_par_Curiosity « Ce qu'il va découvrir à cet endroit justifie le fait que les scientifiques vont l'y maintenir pendant près de six mois. Le paysage a considérablement changé : au lieu d'une plaine poussiéreuse constellée de cratères et de quelques roches, c'est désormais dans une zone chaotique qu'il évolue, plus précisément au creux d'une légère dépression constituée d'un affleurement rocheux plat. L'endroit est baptisé Yellowknife Bay. Les géologues émettent l'hypothèse qu'il s'agit du fond d'un ancien lac ou d'un ancien delta fluvial. Née des images que le rover leur transmet, leur interprétation est confirmée par les analyses chimiques. En étudiant des veines de roches aux tons plus clairs, l'instrument "Chemcam" identifie en effet des teneurs élevées en calcium, soufre et hydrogène qui traduisent la présence de sulfate de cal-cium hydraté. Sur Terre, cette combinaison se forme lorsque de l'eau circule dans des fractures de l a roche."

Fin de l'extrait Annexe analytique n°4. Etude du gypse martien avec ChemCam "Du gypse identifié sur Mars par ChemCam" Article du 16 janvier 2013 Source de l'article sur le site web de l'INSU : Institut National des Sciences de l'Univers. Lien : http://www.insu.cnrs.fr/node/4115 : Contact(s): Sylvestre Maurice, IRAP (CNRS/Université Paul Sabatier-Toulouse III) Nicolas Mangold, Laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes (LPGN)

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12.2. John Klein Le 19 janvier 2013, sol 162 le rover se déplace de 10 mètres pour étudier un nouveau site, bap-tisé John Klein. L'endroit a été retenu pour la première utilisation de la foreuse. L'objectif est de prélever un échantillon de roche qui n'a pas été altéré par les différents phénomènes affectant la surface de Mars (érosion éolienne...) puis de l'analyser avec les instruments SAM et CheMin. Le 8 février 2014, sol 182, la foreuse est d'abord testée en mode percussion puis un trou d'environ 2 cm de profondeur est percé. John Klein et Cumberland, dans la formation Sheepbed, sont les deux roches où vont avoir lieu les deux premiers forages. .

Figure 71 : dans la formation Sheep Bed à Yellowknife Bay, voici John Klein

La Fig. 71 est une roche baptisée du nom d’un ancien responsable de la mission décédé en 2011. Sur la Fig. 72, le trou foré par Curiosity mesure 1,6 cm de diamètre pour 6,4 cm de profondeur. La poudre recueillie va être transférée ultérieurement vers les instruments d’analyse CHEMIN et SAM. Ce trou a été creusé le 8 février juste à côté d’un précédent essai réalisé deux jours plus tôt. L'une des caractéristiques qui ont conduit les scientifiques à choisir le substrat rocheux John Klein pour le tout premier forage de Curiosity est le veinage clair que l'on voit sur cette photo en gros plan. Riche en calcium, en soufre et en hydrogène, il a probablement été formé par un écoulement d'eau

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Figure 72 : forages de John Klein Photo : AFP/HANDOUT/NASA Extrait : traduction F.Bald. "L'analyse des échantillons collectés montre que le site contient deux types de minéraux formés en présence d'eau liquide : des phyllosilicates (ou des argiles) et des sulfates (Voir l’annexe explicative n°12) Les sondes Mars Express et MRO avaient déjà détecté des argiles depuis l'orbite, tandis qu'Opportunity avait mis la main sur des sulfates, mais le "mélange" découvert ici est un peu différent. « Les sels d'Opportunity étaient des sulfates de magnésium ou de fer, des minéraux formés en présence d'eau assez acide, tandis que ceux de Curiosity sont des sulfates de calcium) qui ont été formés dans de l'eau au pH neutre. Par ailleurs, les grains récoltés ne sont pas rouges, comme tous ceux repérés par les robots jumeaux (c'est-à-dire Opportunity et Spirit), mais gris. Tout ceci suggère qu'ils n'ont pas été oxydés et donc que le milieu est moins ferreux. ». Ce qui signifie en clair que Glenelg se situe probablement sur un ancien lit de rivière ou un ancien lac, comme le supposaient les géologues, et que le site de Yellowknife Bay semble plus propice à la vie que tous ceux analysés jusqu'à présent sur Mars." Fin de traduction

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Voir, en annexe explicative n°13, un extrait de "Le gypse martien"; source : le site "Association Planète Mars", par Pierre Brisson le 21 janvier 2013 Voir le texte original en anglais ; View into John Klein Drill Hole in Martian Mudstone En français : Vue à l'intérieur du trou de forage John Klein dans un Mudstome martien (Rappel : annexe explicative n°9). Voir le lien suivant : http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA1759414

. Figure 73 : forage de John Klein Traduction F.Bald "Cette image, prise par MAHLI la caméra de la "main" de Curiosity, révèle des déblais de couleur grise, tant dans la poudre de roche que sur la paroi intérieure. A noter la taille homogène, à grain fin du mudstone, et le réseau irrégulier de fêlures remplies de sulfates. Un réseau vertical de marques sur le côté du trou résulte de l'utilisation des tirs laser de ChemCam pour estimer la composition en ces points. Le MAHLI a pris cette photo lors du Sol 270 (le 10 mai 2013). Le diamètre du trou est d'environ 1,6 centimètres. La présence de mudstone dans la formation Sheepbed est considérée appartenir à un ancien lac. Il conserve la preuve d'un environnement qui aurait été propice aux microbes qui obtiennent leur énergie en mangeant des produits chimiques dans les roches. Ce milieu humide se caractérisait par un pH neutre, à faible salinité, et par l'oxydation variable de minéraux contenant du fer et du soufre. Le Carbone, l'hydrogène, l'oxygène, le soufre, l'azote et le phosphore ont été mesurés directement comme des éléments clés qui rendent la vie possible.

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Ces résultats mettent en évidence la viabilité biologique des environnements fluviatiles et lacustres (cours d'eau et lacs) dans l'histoire de Mars après la première ère du passé martien, appelé le Noachien (Voir l’annexe explicative n°4 ). Credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS" Fin de traduction

Figure 74 : Curiosity en train de forer John Klein Figure 75 : photo 3D de Yellowknife Bay et de Curiosity qui fore John Klein

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Annexe analytique n°5. Minerals at 'Rocknest' and 'John Klein' Etude des minéraux à «Rocknest» et "John Klein" Publié le 12 mars 2013 Lien : http://www.nasa.gov/mission_pages/msl/multimedia/pia16830.html 12.3. CUMBERLAND Voici ensuite la roche "Cumberland" (Fig. 76), qui a fait l'objet du deuxième forage pour obtenir un échantillon de mudstone dans l'unité connue sous le nom de Sheepbed ( en bas à gauche de la Fig.69, séparée de la formation de Gillepsie Lake par un trait blanc). Cette roche est exposée à la surface depuis environ 80 millions d'années seulement. Il s'agit en toute apparence d'un grès aux grains fins avec des veines de gypse et de fines concrétions d'hématite, un oxyde de fer hydraté. Voir texte original en anglais : "Curiosity discovers ancient mars lake could support life" 9 Dec , 2013 by Ken Kremer via le lien suivant : http://www.universetoday.com/107013/curiosity-

discovers-ancient-mars-lake-could-support-life/ Crédit: NASA / JPL- Caltech / MSSS

Figure 76 : la roche Cumberland

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12.4. Point Lake Pour compléter les affleurements de la Fig.69, voici Point Lake Outcrop (Fig. 75), dont le roches pourraient être soit d'origine sédimentaire soit d'origine volcanique ?

Figure 77 : l'affleurement Point Lake

Figure 78 : Yellowknife Bay avec, à droite de John Klein, la roche Cumberland

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A Yellowknife, séparé du site d'atterrissage (Landing site) par un trait pointillé rouge, nous ne sommes qu'au début de notre mission, et encore loin du point désigné comme objectif final. Il nous faudra traverser des dunes de sable dès que le rover atteindra la base d'Aeolis Mons, puis il devra suivre avec précaution le canyon dans les formations au bas du Mont Sharp.

Figure 79 ; rappel du chemin restant à parcourir

12.5. L'affleurement Shaler

Figure 80 : localisation de l'affleurement Shaler

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Figure 81 : crossbedding (Cross-stratification) à l'affleurement Shaler L'image MastCam (Fig. 81) obtenue le 120e jour martien 7 décembre 2012, sol 120 à Shaler Outcrop montre une stratification inclinée sur une échelle de quelques décimètres. Cette échelle décimétrique est indicative du transport des sédiments dans les écoulements des cours d'eau. Les courants moulent les sédiments qui migrent en aval des petites dunes sous -marines. Lorsqu'ils sont exposés en section transversale, la preuve de cette migration est préservée comme des strates qui sont fortement inclinées par rapport à l'horizontale - d'où le terme "Crossbedding." Les tailles de grains ici sont assez grossiers pour exclure le transport du vent. Ce Crossbedding s'est produit au-dessus de l'unité Gillespie dans la région "Yellowknife Bay" et est donc géologiquement plus jeune. Quand un dépôt sédimentaire, déposé en couches à peu près horizontales, présente une stratification interne inclinée selon un angle différent, la structure est connue comme étant un "Crossbedding" Plusieurs angles de Crossbedding révèlent que la direction du transporteur de sédiments a changé au fil du temps. Image par la NASA. (Voir l’annexe explicative n°14)

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XIII. Darwin (11-22 Septembre 2013) et Cooperstown (31 Octobre-14Novembre 2013)

Figure 82 : localisation de Darwin et Cooperstown

Figure 83 : conglomérat à Darwin La Fig. 82 est une mosaïque de neuf images, prises par la caméra de Mars Hand Lens Imager. Elle montre la texture détaillée dans une roche de conglomérat comportant de petits cailloux et des particules de la taille d'un sable. La roche est à un endroit appelé " Darwin. Photo prise le 21 septembre 2013.

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Crédit: NASA / JPL- Caltech / MSSS Voir plus: NASA's Curiosity Rover Finds More Signs that Ancient Mars Had Water - http://www.space.com/22927-mars-rover-curiosity-water-evidence.html

Figure 84 : crête rocheuse ayant mieux résisté à l'érosion que la roche environnante Cette mosaïque de quatre images prises par la caméra Mars Lens Main Imager (Mahli) sur Curiosity est une crête rocheuse qui se trouve plus élevée que la roche environnante à un endroit appelé «Darwin». L'arête provient d'une veine plus résistante à l'érosion que le matériau de la roche environnante qui est un conglomérat de grès caillouteux. Crédit image : NASA / JPL-Caltech / MSSS Voir : http://www.space.com/22927-mars-rover-curiosity-water-evidence.html

Figure 85 : affleurement rocheux de Cooperstown

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La Fig. 85 montre l'affleurement rocheux appelé Cooperstown avec des saillies qui ressemblent à des dents de requin fossilisées. Non, probablement pas, mais il s'agit d'une intéressante trouvaille. image MastCam sol 440. Crédit: NASA / JPL- Caltech http://planetaria.ca/2013/11/mars-rock-teeth/

XIV. En route vers Dingo Gap (500e jour sur Mars) 14.1. De Bradbury à Dingo Gap Nous sommes le 1er Janvier 2014. Curiosity se trouve à 300 mètres de Dingo Gap tout en bas de la carte Fig. 86

Figure 86 : de Bradbury à Dingo Gap, chemin parcouru par Curiosity en 535 jours martiens

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14.2. Harrison Au Sol 514, 15 janvier 2014, la roche martienne appelée "Harrison" a été inspectée par Curiosity à la fois sur son apparence et sa composition. Harrison est composée de cristaux allongés de couleur claire dans une matrice plus sombre. Certains cristaux ont une taille d'un centimètre environ. Sur la base des informations de composition recueillies à partir de ChemCam, les cristaux allongés sont vraisemblablement des feldspaths, et la matrice est dominée par des pyroxènes Cette association minérale est typique des roches ignées basaltiques (Voir l’annexe explicative n°8).

Figure 87 : la roche Harrison composée de plagioclases et pyroxènes

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XV. La traversée de Dingo Gap (6 février 2014 ou Sol 535) 15.1. Un chemin pittoresque

Afin d’éviter des complications et des plaies irréversibles aux roues de Curiosity, les scientifiques ont donc choisi de le diriger vers un passage, nommé Dingo Gap, et situé entre deux buttes rocheuses. (Voir Fig. 88) Plus lisse et pavé de sable, le chemin fut testé prudemment le 4 février 2014, car il est bien sûr hors de question de risquer l’enlisement, à l’instar du rover Spirit, immobilisé depuis 2010. Rassurés, les ingénieurs ont donc envoyé les instructions à Curiosity pour qu’il franchisse la dune le 6 février 2014 (soit son 535e jour de présence sur Mars, ou sol 535). Et voici le périple de Curiosity tracé sur les images acquises avec la caméra HiRise de la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). Le rover, qui a parcouru 4,97 kilomètres depuis son arrivée le 6 août 2012, a franchi avec succès le passage de Dingo Gap. La base du mont Sharp est à environ cinq kilomètres. © Nasa, JPL, MSSS, University of Arizona, Emily Lakdawalla

Figure 88 : Curiosity se faufile entre les rochers entre Dingo Gap et Kimberley pour trouver le chemin le moins destructeur pour ses roues

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Voir aussi : http://www.planete-mars.com/11866/ (Association Planète Mars) et

http://thenaturalhistorian.com/2014/02/03/nh-notes-curiosity-update-amazing-views-inside-a-crater/ (Naturalis Historia) Curiosity est en train de faire un examen complet de Dingo Gap, et nous envoie quelques jolies photos. L'équipe de rover n'a pas encore décidé si elle va essayer de traverser la plus grande dune de sable d'environ 1 mètre de hauteur qui se présente au milieu du Gap. Les dunes, les falaises et de nombreux rochers brisés et disposés pêle-mêle ici rendent cet endroit très pittoresque. Un intérêt particulier est aussi le rocher en anneau à côté de la plus grande dune.

Figure 89 : Vue de Dingo Gap - Crédit: NASA / JPL-Caltech

Les découvertes récentes de Curiosity prouvent l'existence d'un ancien lac d'eau douce, aujourd'hui asséché, ainsi que l'absence de méthane comme biomarqueur dans l'atmosphère martienne. Le rover va maintenant prendre un peu d'altitude en remontant quelque peu les contreforts du Mont Sharp. La géomorphologie à la base de ce mont est telle que la présence d'eau dans un passé lointain est devenue évidente.

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Figure 90 : gros plan sur le trajet de Curiosity qui va affronter la dune

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Figure 91 : Curiosity se rapproche de la dune Ă Dingo Gap


La dune de sable (et les rochers de Dingo Gap) au moment où Curiosity va effectuer la traversée (Sol 527) Credit: NASA / JPL-Caltech Voir http://apod.nasa.gov/apod/ap140218.html (Astronomy Picture of the Day)

Figure 92 : Curiosity est prêt d'avoir franchi la dune de Dingo Gap Tout s’est bien passé et la Hazard-Avoidance Camera (Hazcam), positionnée sur le châssis arrière du rover, nous permet de revivre le passage de cette étape.

Figure 93 : Curiosity a vaincu l'obstacle de la dune de Dingo Gap

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Figure 94, ci-dessus : Curiosity photographie ses traces après avoir passé Dingo Gap Figure 95 : même scène que la figure 92, mais en 3D

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Les rochers le long des parois de la vallée. (Sol 529). Image: JPL/NASA/MSSS

Figure 96 : observations sur les dépôts sédimentaires de Dingo Gap La roche sombre en bas de la Fig. 96 est garnie de petits cailloux arrondis incrustés, ce qui suggère qu'elle a été transportée puis déposée par un courant d'eau. Et les fines stratifications de grès au-dessus de cette roche sombre nous portent à croire que l'environnement de dépôt était plus calme.

Figure 97 : Dingo Gap se trouve entre Cooperstown et Kimberley

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15.2. Détérioration des roues Depuis que Curiosity a débuté son trajet vers le Mont Sharp, ses roues se détériorent. Les pilotes du rover essaient de le déplacer sur des terrains les moins accidentés possibles. La partie des roues qui tient lieu de « pneu » a une forme de tonneau avec des nervures droites ou en zig zag (Fig. 98). Il y a des trous en certaines zones qui, lorsque le rover roule, laissent dans le sol une empreinte qui, en morse, signifie JPL. Mais maintenant de nouveaux trous sont apparus dans la partie fine de métal entre les nervures. (Doc. NASA/JPL- Caltech)

Figure 98 : trois vues de l'évolution de la dégradation des roues de Curiosity

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XVI. Kimberley (12 mars-15 mai 2014). 16.1. Un site prometteur pour les forages

Sur la Fig. 99, photo de la caméra HiRise ( High Resolution Imaging Science Experiment) de la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), on découvre le contexte topographique où progresse actuellement Curiosity après la traversée de Dingo Gap. Depuis, le rover emprunte un nouvel itinéraire, moins périlleux, et roule à reculons en direction du site Kimberley, distant de 1,1 kilomètre. Le 18 février 2014, il a parcouru plus de 100 mètres en une seule journée. © Nasa, JPLCaltech, université d’État de l’Arizona. Endommagées plus vite que prévu par une route très cabossée, les roues transpercées par endroits de Curiosity ont obligé les ingénieurs de la mission à revoir son parcours qui doit le conduire, à terme, sur les pentes du mont Sharp, point culminant au centre du grand cratère Gale. La mission Mars Science Laboratory (MSL) garde le cap sur les premiers contreforts du mont Sharp. Avant cela, les scientifiques souhaiteraient visiter le site KMS-9, désormais nommé Kimberley en référence à une région du nord de l’Australie- Occidentale où ont été identifiées des roches très anciennes, vraisemblablement contemporaines des affleurements rocheux qui furent en contact avec de l’eau liquide voilà plus de 3,5 milliards d’années et étudiés par les rovers). Ce site est distant encore de 1,1 kilomètre. De nouveaux forages sont prévus dans ce milieu arborant différentes roches identifiées en orbite. Depuis son arrivée, le 6 août 2012, Curiosity a sillonné sur 5,21 kilomètres la plaine rocheuse du cratère Gale.

Figure 99 : Curiosity s'approche du site de Kimberley en Avril 2014

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Figure 100 : stratification antérieure à la formation du Mont Les strates dans le terrain en léger creux au premier plan de la Fig. 100 à la base du Mont Sharp indiquent que l'écoulement d'eau vers le bassin existait avant que le mont ne se forme. Les couleurs sont ajustées de telle manière que les rochers ressemblent à peu près à ce qu'ils paraîtraient sur Terre. Cette " balance des blancs" pour ajuster l'éclairage sur Mars compense l'absence de bleu sur le ciel de la planète, mais donne parfois aux roches noires une dominante bleue. Cette image a été prise par la caméra MastCam de Curiosity le jour martien SOL 580 de la mission . Crédit image : NASA / JPL- Caltech / MSSS. Curiosity forera cet affleurement de roches stratifiées. Cette photomosaïque a été assemblée à partir d'images haute résolution de la caméra MastCam 34 prises sur Sol 574 (18 Mars 2014) Crédit : NASA / JPL- Caltech / Marco Di Lorenzo / Ken Kremer-kenkremer.com

Figure 101 : détails de l'affleurement des roches stratifiées de Kimberley

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Figure 102 : carte du chemin de Curiosity entre Sol 572 et 630, soient deux mois pendant lesquels le rover a parcouru environ 500 mètres Au Sol 590, Curiosity a fait une pause pour prendre un panorama de Kimberley avec sa Mastcam. Voici une partie de ce panorama (Fig. 103 et 104) montrant le Mont Remarkable, le mont le plus au sud des 3 buttes définissant Kimberley. Plusieurs variétés de grès lités constituent la butte.

NASA / JPL / MSSS / Emily Lakdawalla

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Figure 103, ci-dessus : Curiosity et le Mont Remarkable Figure 104, ci-dessous : même scène que la figure 101, mais en 3D

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SUD

Figure 105,ci-dessus : Curiosity va contourner le Mont Remarkable par l'Est

NORD-EST

Figure 106 : Curiosity réalise un "selfie' avec MAHLI à quelques mètres du Mont Remarkable.

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Curiosity stationne au pied de la butte Mount Remarkable qu'il a abordée par l'Est (Voir sa position Sol 603-605 de la carte en Fig.102) Le Nord est visible au loin sur la photo (Fig.106) puisqu'il vient de réaliser son « selfie » grâce à la caméra fixée sur son bras robotique qu'il a étendu le plus loin possible de lui. A quelques mètres de cet endroit, il va forer les roches et en récupérer des échantillons pour les analyser.

Figure 107 : Curiosity s'approche à 50 mètres du mont Remarkable et il va le dépasser

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Figure 108 : Position de Curiosity à Sol 602 (flèche) et traces de roues du Rover Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech Curiosity est visible [flèche] sur la Fig. 108, en couleur améliorée, prise par la caméra HIRISE de Mars Reconnaissance Observer en orbite autour de Mars. On y voit également le chemin emprunté par le rover grâce aux traces de roues. On peut estimer sa position à Sol 602 si on se réfère à la Fig.102. Kimberley est, géologiquement, une zone jeune d’escarpements, présentant une diversité de types de roches. Curiosity devrait faire un forage dans la zone sous la butte « Mount Remarkable » de 5 m de haut (à gauche du rover sur la Fig.109, zone appelée Windjana (d’après le nom de gorges en Aus-tralie) Voir article : "Des nouvelles du rover Curiosity : troisième forage à venir" Publié par Idariane le 1er mai 2014- Site Rêves d'Espace Lien : https://reves-d-espace.com/2014/05/01/des-nouvelles-du-rover-curiosity-troisieme-forage-a-venir/

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16.2. Windjana

Figure 109 : Windjana, une formation de grès soumise à SAM et CHEMIN- Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech http://www.theregister.co.uk/2014/04/28/curiosity_considers_first_dig_into_windjana_the_sandstone_of_mars/

Traduction F.Bald. Le rover emporte avec lui l'échantillon prélevé à "Windjana" dans le système CHIMRA. Il sera livré aux laboratoires SAM et Chemin pour analyse pendant les pauses entre les étapes à venir. "Windjana" est le troisième forage et le quatrième prélèvement d'échantillon après "Rocknest" (sol 69), "John Klein" (sol 182) et "Cumberland" (sol 279). Le trou a été foré au Sol 621 (le 5 mai 2014) après un "mini forage" préparatoire, en bas à droite du trou ouvert, qui a eu lieu au Sol 615 (29 avril 2014). Deux petites taches de couleur moins rouge à la droite des trous de forage sont des cibles nommées "Stephen" (la supérieure) et «Neil», où plusieurs coups de laser par la caméra (ChemCam) ont permis de récupérer une partie de la poussière de surface rougeâtre. La formation rocheuse, baptisée Windjana est une formation de grès que le rover a rencontrée sur son chemin vers le mont Sharp. Elle fait partie d'une roche exposée à l'érosion éolienne et est la première curiosité minérale étudiée par Curiosity qui ne se compose pas de mudstone (Rappel : voir l’annexe ex-plicative n°9). « Nous voulons en savoir plus sur le processus qui a transformé à cet endroit les dépôts de sable en grès », a déclaré le scientifique du projet John Grotzinger, le chef du projet scientifique. "Quelle était la composition des fluides qui a permis de transformer les dépôts de sable en grès ? La chimie en milieu aqueux fait partie de l'histoire de l'habitabilité de la planète" Tout en étudiant la nature des fluides, l'équipe de la NASA essaie de comprendre la géologie du cratère Gale. En plus de comprendre davantage la géologie de la surface martienne, les résultats pourraient fournir des indices quant à l'endroit où Curiosity devrait se diriger après avoir atteint son prochain point de cheminement prévu. Quant à la nature exposée et érodée de la roche, elle permettra à l'équipe de la NASA d'avoir accès à des roches plus anciennes que celles de la surface. Si l'équipe décide d'utiliser sa perceuse à percussion

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sur Windjana ( qui a été officieusement nommé d'après une gorge australienne à distance ), les échantillons seront transportés dans le corps du rover pour l'analyse spectrographique. ® Voir les annexes analytiques n°5 et n°6.

Figure 110 : randonnée de Curiosity parmi des dunes martiennes

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XVII. Le plus gros météorite découvert à ce jour sur Mars (Sol 640) Surprise, le 25 mai 2014, lors du 640e jour martien En savoir plus : http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-deniche-une-enorme-meteorite-surmars_art33066.html Copyright © Gentside Découverte Publié par Émeline Ferard, le 17 juillet 2014 Résumé : "Comme ses prédécesseurs Spirit et Opportunity, le robot mobile Curiosity a découvert une météorite ferreuse sur le sol aride de la planète Mars. On peut cependant dire que la préséance est respectée puisque le plus gros robot trouve les plus gros fragments ! La portion visible du grand morceau atteint en effet près de 2 m d’envergure.

Figure 111 : le plus gros météorite découvert à ce jour (Sol 640) sur Mars- Droits réservés - ©NASA/ JPL-Caltech

Il a été surnommé « Liban » par les responsables de la mission, probablement à cause de sa forme, et le petit fragment, qui s’est apparemment détaché du premier au fil du temps, a été appelé « Liban B. »

Figure 112 : gros plan sur la surface de la météorite ferreuse découverte récemment par le robot martien Curiosity. Crédits : NASA/JPL-Caltech /LANL/CNES/IRAP/LPGNantes/CNRS/IAS/MSSS

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L’aspect de surface de cette météorite montre, d’une part, une patine liée à un très long processus d’érosion et, d’autre part, des sortes de cavités plus ou moins arrondies que l’on peut voir en détail sur les gros plans réalisés par la caméra RMI (Remote Micro-Imager) de l’instrument ChemCam ; ChemCam a été développé en partenariat avec des chercheurs et des laboratoires français. D’après le communiqué de presse de la NASA, ces cavités pourraient avoir été formées par l’érosion de matériaux plus tendres, mettant ainsi progressivement en valeur les parties fer-reuses de la météorite. Voir aussi : http://autourduciel.blog.lemonde.fr/2014/07/16/curiosity-trouve-deux-gros-fragments-dune-meteorite-ferreuse-sur-mars/ Par Guillaume Cannat | Publié le 16 juillet 2014 | La taille originale est de 1000 × 716 pixels Voir aussi : http://www.americaspace.com/?p=64261 sur le site America Space. Titre en anglais : Curiosity Discovers First Meteorites on Mars - And they are Huge and Made of Heavy Metal By Ken Kremer En français : Curiosity découvre les premiers météorites sur Mars - Et ils sont énormes et composés de métaux lourds Par Ken Kremer Winnipesaukee http://www.planetastronomy.com/astronews/astrn-2014/09/astronews-net-17jul14.htm Extrait de "Les Astronews planetastronomy.com; mise à jour : 17 Juillet 2014" "C'est à cette époque (sol 654) que Curiosity s’est intéressé à une curieuse formation creuse où ChemCam a présenté tout son intérêt, avec son faisceau ultra fin. On a pu tirer en des endroits espacés de quelques mm et ainsi atteindre l’intérieur de ce corps creux baptisé "Winnipesaukee" (nom d’un lac du New Hampshire). On voit sur la photo ci-contre en fonction des couleurs, les spectres aux différents points de tir. Le Laser était approximativement à 3m de sa cible, et l’analyse et la photo datent du 8 Juin 2014 (sol 654). Les 10 cibles ont eu droit à 30 tirs Laser. On a ainsi pu analyser trois types différents de matériaux : le sous bassement rocheux de chaque côté de la structure (ronds noirs), la carapace de cette bulle (ronds rouges), et le matériau constituant l’intérieur de cette bulle (ronds verts). Que remarque-t-on ? Le sous bassement rocheux est typique d’un sol feldspathique (composant principal de la croûte terrestre) ; la carapace est plus de nature basaltique avec Fe et Mg, tandis que l’intérieur a probablement été amené par le vent et contient une concentration relativement importante de H (signature de l’eau). Les scientifiques pensent qu’une cause probable de formation de cette bulle, serait due au transport d’un liquide" Fin de l'extrait. Pour plus d'informations voir l'annexe analytique n°8

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XVIII. Zabriskie Plateau, un passage obligé, hélas ! Depuis plusieurs mois, les responsables de la navigation traçaient les trajectoires de Curiosity pour lui éviter les zones rocheuses et ainsi ménager ses roues. Mais à partir du 10 juillet 2014 (sol 685) le rover est contraint de traverser un plateau rocheux de 200 mètres baptisé Zabriskie, aucun détour n'étant envisageable. Heureusement, les roues ne subissent que des dommages limités.

Figure 113 : un gros plan des roues de Curiosity le 9 août 2014 (Sol 714) Ce pourrait être depuis l e Zabriske Plateau (Fig. 114), quand Curiosity va sortir de l'ellipse de la zone d'atterrissage, que la photo (Fig.115) a été prise (Le trait discontinu de la Fig.114 indique la direction de la prise de vue).

Figure 114 : Position du Rover et sa ligne de mire en sortant de l'ellipse

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On voit bien l'inclinaison du rempart Nord-Ouest du cratère Gale sur la Fig. 115.

Figure 115 : photo du rempart incliné au Nord-Ouest du cratère Gale Voir lien suivant : http://www.nasa.gov/jpl/msl/pia19072 Titre : Multiple Episodes of Delta Growth in Gale Crater En français : Episodes multiples de croissance de deltas dans le cratère Gale La photo 117 de la MastCam montre des strates inclinées au "Plateau Zabriskie" à environ un demikilomètre au nord-est de l'affleurement "Pahrump Hills" à la base du mont Sharp. La vue donne vers l'ouest. Ces roches sédimentaires, comme celles de "Kimberley" sont inclinées vers le sud et sont également interprétées comme les dépôts de petits deltas dans un lac. Ces roches inclinées se trouvent à une altitude plus élevée d'environ 25 mètres que celle de Kimberley. Cela permet de suppo-ser que ces roches correspondent à un cycle plus jeune de croissance de delta que celles observées à Kimberley, et surtout dans un endroit plus orienté vers le bassin. Il y eut vraisemblablement de multiples épisodes de croissance de deltas dans un lac du cratère Gale par des sédiments accumulés dans le bassin, avec des deltas empiétant de plus en plus vers le sud au fil du temps. La camera de l'oeil gauche de la Mastcam a enregistré les images composant cette mosaïque le 22 Juillet 2014, au cours du sol 696 La Fig. 117 est une version avec une barre d'échelle superposée d'environ 1,5 mètres.

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Figure 116 : Curiosity est sur le point de sortir de la sur-face elliptique visĂŠe comme lieu d'atterrissage.

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Pour plus d'informations, visitez http://www.nasa.gov/msl et http://mars.jpl.nasa.gov/msl. Version anno-tées Crédit: NASA / JPL-Caltech / MSSS. Dernière mise à jour le 31 Juillet, ici à 2015 Sous la direction de: Tony Greicius Tags: Mars Science Laboratory (Curiosity)

Figure 117 : le delta de Zabriskie Plateau

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XIX. La Hidden Valley Le 31 juillet 2014, sol 705, Curiosity arrive aux abords d'une petite dépression baptisée Hidden Valley. Le rover ayant franchi avec succès Dingo Gap en février, les techniciens du JPL se risquent le 1er août 2014, sol 706 à l'envoyer visiter le site. Mais le 4 août, sol 709, alors qu'il vient d'atteindre son 9ekilomètre, le rover progresse avec beaucoup de difficulté, dérapant au- delà des normes de sécurité. Les opérateurs choisissent alors de ne pas éprouver davantage ses capacités et, après lui avoir fait photographier la paroi, décident de lui faire faire demi-tour.

Figure 118, ci-dessus : la Hidden Valley et les positions du rover depuis Sol 695 jusqu'au Sol 714

Figure 119, ci-contre : trace laissée par Curiosity dans le sol sableux de la dépression Hidden Valley (4 août 2014)

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Figure 120 : l'affleurement Bonanza sur la rampe dans Hidden Valley Crédit : NASA/JPL/Ken Kremer/Marco Di Lorenzo Sur la Fig.120, Curiosity regarde en arrière vers la rampe de l'affleurement rocheux "Bonanza King", dans Hidden Valley, pour y trouver un nouveau site de forage.

Voir plus : http://www.universetoday.com/122672/curiosity-rover-confirms-ancient-lake-filled-galecra-ter/ Traduction F.Bald. "Cette photo mosaïque prise le 6 août 2014, Sol 711, montre sur l'encart le résultat du brossage qui a eu lieu le 17 août, Sol 722, et qui a révélé une tache grise sous la poussière rouge. A noter le selfie partiel du rover, les parois de la vallée, les traces de roues profondes dans les dunes de sable et la bordure lointaine de cratère Gale au-delà de la rampe." Caméra : images NavCam. Crédit: NASA / JPL- Caltech / Ken Kremer-kenkremer.com/Marco Di Lorenzo Fin de traduction

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Le 7 août 2014, au 712ème jour martien de sa mission, alors qu’il était au bord de la « Hidden Valley » (voir les articles correspondant à cette période du 6 août et du 20 août), Curiosity, au moyen de sa Mastcam, a pris la Fig. 121. On y voit des roches finement stratifiées sous une couche de grès plus épais. Les fines strates seraient l’indication de dépôts sédimentaires qui se produisent lorsqu’une rivière entre dans un lac.

Figure 121 : roches finement stratifiées sous une couche de grès plus épais

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Figure 122 : changement de route, le tracĂŠ en jaune remplace celui en blanc. (Doc. NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona)

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Figure 123 : le changement de route est actualisé et se prolonge même sur le mont Sharp

Figure 124 : arrivée à Pahrump Hills, le mont Sharp n'est plus très loin

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XX. Trois sites à Pahrump Hills Pahrump est une ville du Nevada. Dans le film Mars Attacks! Des Martiens atterrissent à Pahrump et annoncent qu'ils sont "venus en paix", mais bientôt tuent la plupart des humains rassemblés là-bas. Y a-t-il vraiment un rapport entre ce choix cinématographique et le nom donné à ce lieu en bas du mont Sharp ? Je ne peux l'affirmer, mais pourquoi pas ? Je pencherai plutôt pour la diversité géologique que présente Pahrump au Névada. Extrait de https://en.wikipedia.org/wiki/Geology_of_the_Death_Valley_area Traduction F.Bald.

"La géologie de la Death Valley (Vallée de la mort) où se trouve Pahrhump présente un ensemble diversifié et complexe d'au moins 23 formations d'unités sédimentaires. (...) Les roches les plus anciennes de la région sont métamorphiques, ayant subi la chaleur intense et la pression, et sont âgées d'au moins 1700 millions d'années. Ces roches ont été pénétrées par une masse de granit 1400 Ma ( millions d'années ) et plus tard soulevées et exposées à près de 500 millions d'années d' érosion." Fin de traduction 23 septembre 2014 - Cette étrange formation découverte dans l'affleurement de Pahrump Hills, au pied du mont Sharp, a retenu l'attention de Curiosity. Elle est le résultat de l'accumulation de matériaux résis-tants à l'érosion. Sur Terre, on trouve ce genre de formation quand des plans d'eau peu profonds ont progressivement disparu par évaporation. © NASA / JPL-Caltech / MSSS http://www.lepoint.fr/astronomie/regardez-mars-les-plus-beaux-cliches-de-curiosity-09-08-20121494586_1925.php

Figure 125 : Pahrump Hills: matériaux ayant résisté à l'érosion

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Nous aborderons les trois sites chronologiquement : Confidence Hills, Whale Rock, Alexander Hills et Telegraph Peak (non visible sur Fig.126.

Figure 126 : Les sites étudiés à Pahrump Hills, le tout début du Mont Sharp.

20.1. Confidence Hills La Fig. 127, Confidence Hills, montre les premiers trous forés par Curiosity sur le mont Sharp. Le maté-riau en vrac à proximité des trous de forage correspond aux résidus de forage et à l'accumulation de poussière qui glissa le long de la roche au cours du forage. C'est le premier site de forage depuis que Curiosity a atteint la base du mont Sharp en Septembre 2014. La vue combine plusieurs clichés pris par MastCam pendant le Sol 759, 24 septembre 2014 Les images ont été calibrées pour rendre l'apparence qu'elles auraient le jour sur Terre. Crédit image : NASA / JPL-Caltech / MSSS

Figure 127 : Confidence Hills à Pahrump Hills (Voir localisation sur Fig. 126)

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Figure 128 : récapitulatif des 4 forages effectués de Bradbury à Confidence Hills

19.2. Whale Rock (Voir localisation sur Fig.126) Figure 129 : Whale rock à Pahrump Hills.

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Dans le coin inférieur gauche de la Fig.129, ci-dessus, se trouvent des figures sédimentaires déjà rencontrées, et appelées "Crossbedding" que l'on peut traduire par "Litage croisé". Parmi elles, se trouve "Whale rock" qui a été prise le 2 novembre 2014 à "Pahrump Hills", et dont voici l'agrandissement (Fig. 130). Photo: NASA / Public Domain )

Figure 130 : un gros plan sur un "Crossbedding" de Whale Rock

20.3. Alexander Hills

Source : http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA19039) Crédit: NASA / JPL-Caltech / MSSS

Last Updated: July 31, 2015 Editor: Tony Greicius

Cette prise de vue de la MastCam (Fig. 131) montre une bande de substrat rocheux appelé « Alexander Hills», que Curiosity a choisi d'inspecter. La mosaïque composée de six images MastCam couvre une superficie de quelques mètres carré. Elle montre les détails de l'espace de travail accessible par le bras du rover. Les différents clichés de la composition ont été pris le 23 novembre 2014, au cours du Sol 817, des travaux de Curiosity sur Mars. La couleur a été corrigée pour ressembler à ce qu'elle aurait été dans les conditions d'éclairage de jour sur Terre. La version annotée (Fig.132) indique l'emplacement des trois cibles sélectionnées : "Aztec", "Agate Hill" et "Cajon" - et une barre d'échelle de 50 centimètres. Dernière mise à jour 31 juillet 2015. Editeur Tony Greicius de Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Crédit: NASA / JPL-Caltech / MSSS

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Figure 131 : ci-dessus : Alexander Hills, prise de vue Sol 817, le 23 novembre 2014, couvrant une largeur de 2 m (doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS) Figure 132 : ci-dessous : la version annotĂŠe de la Figure 124.

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Figure 133 : L'affleurement “Chinle” à Pahrump Hills (Sol 826 -828)

Figure 134 : le trajet suivi par Curiosity depuis son atterrissage en 2012 jusqu’à mi-novembre 2015 (doc. NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona)

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Annexe analytique n°6 On a détecté des molécules organiques sur Mars Publié le 18 décembre 2014 Société Française d'exobiologie Par Caroline Freissinet, chercheur post-doctorant au NASA Goddard Space Flight Center, équipe SAM. Lien : http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/on-a-detecte-des-molecules-organiques-sur-mars/

Annexe analytique n°7 Les aventures et les résultats de Curiosity entre mai 2014 et janvier 2015, de Kimberley à Pahrump Hills Par Pierre Thomas, Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon Publié par Olivier Dequincey 07/01/2015 Lien : http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/mars-curiosity-2014.xml

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20.4. Telegraph Peak et un incident de parcours qui aurait pu mettre fin à la mission

Extrait de Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_de_Mars_par_Curiosity "Le 12 février 2015, le rover revient vers le sud, entre Newspaper Rock et Whale rock. Le 20 février il prend position devant l'affleurement rocheux baptisé Telegraph Peak, sur lequel il effec-tue le 24 un nouveau forage (le 3e dans les Pahrump Hills et le 6e depuis le début de sa mission). Le bras est victime d'un court-circuit le 27 février durant le transfert de l'échantillon de sol vers la coupelle logée dans la tête du bras (Voir chapitre 4.1.) Pour réaliser ce transfert, le rover utilise le mécanisme de percussion de la foreuse qui, en faisant vibrer l'échantillon, permet de déverser celui-ci. C'est durant cette opération qu'un court-circuit de courte durée se produit. Le problème touche un sys-tème vital pour la mission, car les deux laboratoires embarqués (Chemin et SAM) sont tributaires du bon fonctionnement de la foreuse. Les équipes sur Terre effectuent des tests pour déterminer l'origine du dysfonctionnement. On étudie également des scénarios permettant de se passer du mécanisme de percussion au cas où l'incident se reproduirait. Le 11 mars Curiosity quitte les Pahrump Hills en direction du sud-ouest." Fin de l'extrait Texte suivant traduction F.Bald Voir l'original en anglais : http://www.nasa.gov/jpl/msl/nasas-curiosity-mars-rover-drills-at-telegraph-peak "Curiosity a recueilli le mardi 24 février 2015 un échantillon de roche appelée "Telegraph Peak." La cible se trouve dans la partie supérieure de "Pahrump Hills," Il est prévu d'éloigner Curiosité de Pahrump Hills dans les prochains jours, en sortant par une étroite vallée appelée "Artist's Drive", " Allée de l'artiste", qui va conduire le rover sur un itinéraire stratégiquement planifié à une altitude supérieure à celle de la couche de base du mont Sharp. Par rapport à la chimie des roches et des sols que Curiosity a analysés avant d'atteindre le mont Sharp, les rochers de Pahrump Hills sont relativement riches en silicium par rapport aux quantités d'aluminium et de magnésium "Lorsque vous représentez graphiquement les rapports de la silice au magnésium et de la silice à l'alu-minium, 'Telegraph Peak' se trouve à la fin de la gamme que nous avons étudiée", a déclaré Doug Ming, de la NASA. "Il correspond à ce que vous attendriez s'il y avait eu une lixiviation acide. Nous voulons voir quels minéraux sont présents là où nous avons trouvé cette chimie." L'échantillon de roche en poudre de Telegraph Peak est transmis à CheMin pour l'identification des minéraux. Après cette analyse, l'équipe peut également choisir de fournir une partie de l'échantillon à SAM. Le forage de Telegraph Peak a été le premier en 30 mois qui fut effectué sans un "mini- forage" pour tester la l'aptitude de cette roche à être forée. L'équipe jugea qu'un forage en profondeur était sans danger en fonction des similitudes avec les cibles précédentes à Pahrump Hills. Curiosity a utilisé une technique de forage à percussion de bas niveau qu'il avait d'abord utilisée sur la cible de forage précédente, "Mojave 2."

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Guy Webster Jet Propulsion Laboratory, Pasadena, Californie. Dwayne Brown Siège de la NASA, Washington Fin de la traduction .

Figure 135 : forage à Telegraph Peak

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XXI. Garden City Cette prise de vue de Mahli sur le bras de Curiosity est un gros plan d'une veine minérale à deux tons sur un site appelé " Garden City " en bas du mont Sharp. La zone représentée est d'environ un pouce (2,5 cm ) de large. La photo a été prise pendant la nuit du Sol 935 (25 mars 2015) en utilisant l'éclairage fourni par les diodes électroluminescentes de Mahli. La veine comprend à la fois des matériaux de couleur claire et sombres. La matière plus claire semble avoir incorporé à la fois des portions de la matière plus foncée (Flèches noires sur la figure 1), et un troisième matériau brunâtre (flèche blanche sur la figure 1). L'examen de ces veines peut fournir des indices sur plusieurs épisodes de mouvements de fluides se déplaçant à travers la roche fracturée sur ce site. Le mouvement du fluide à travers les fractures a eu lieu plus tard que les conditions environnementales humides dans lesquelles la roche hôte s'est formée, avant qu'elle ne durcisse et se craque.

Figure 136 : sur le site Garden City

Curiosity a passé plusieurs mois à étudier les sites dans l'aire de Pahrump avant d'arriver à Garden City. Les images composant la mosaïque (Fig. 132) ont été prises par la caméra de l'œil gauche de MastCam le 27 Mars 2015, pendant le Sol 938. La scène est présentée avec un réglage de la couleur pour présenter les roches comme on pourrait les voir en éclairage de jour sur Terre. Pour l'échelle, le rocher au sommet mesure environ 1 mètre de hauteur.

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Figure 137 : le site Garden City Traduction F.Bald. Pour en savoir plus : http://www.techradar.com/news/world-of-tech/nasa-s-curiosity-rover-is-exploring-agarden-city-on-mars-1308909 La zone Garden City est sillonnée de veines minérales, ce qui en fait un endroit idéal pour étudier la composition de ces minéraux. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé "ChemCam" qui envoie des rayons lasers vers les objets étudiés et analyse les étincelles qu'ils dégagent pour savoir ce dont ils sont faits. Il se trouve qu'ils sont très diversifiés et contiennent beaucoup d'éléments chimiques différents. On pense que les veines se sont formées il y a longtemps pendant plusieurs périodes plus humides dans l'histoire de la planète rouge. Comme l'eau coulait à travers les fractures de la roche, des minéraux ont été dissous puis déposés lorsque l'eau a disparu. Voir aussi : http://www.nasa.gov/image-feature/jpl/pia19921/veiny-garden-city-site-and-surroundings-onmount-sharp-mars Dans le cas de ce gros plan du site (Fig. 138), les veines formées ont ensuite été plus résistantes à l'érosion que la roche hôte environnante

Figure 138 : Garden City, gros plan sur des veines qui ont résisté à l'érosion

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XXII. Artist's Drive (Allée de l'Artiste)

Figure 139 : Curiosity vient de dépasser son dixième kilomètre (Sol 957) . Voir texte en anglais : http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA19390 Traduction F.Bald Une étoile verte marque l'emplacement de Curiosity au Sol 957 (16 Avril , 2015) . La carte couvre une superficie d'environ 4 km2. Curiosity vient de dépasser son dixième kilomètre depuis l'atterrissage du 6 août 2012. Le rover traverse maintenant une série de vallées peu profondes sur un chemin venant de l'affleurement de " Pahrump Hills ", où il a enquêté pendant six mois, et il se dirige vers sa prochaine destination scientifique appelée " Logan Pass." Fin de traduction Voir aussi http://www.nasa.gov/jpl/msl/pia19387/scene-from-artists-drive-on-marsstereo Titre : Scene From Artist's Drive on Mars (Stereo) En français : Vue de l'allée de l'Artiste sur Mars (Stereo) Image Credit: NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/LPGNantes/CNRS/IAS/MSSS Last Updated: July 31, 2015 Editor: Tony Greicius

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Figure 140 : gros plan de Artist's drive à Logan Pass Voir le lien suivant en anglais http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=4563 Titre : Mars Orbiter Views Curiosity Rover in Artist's Drive En français : Mars Orbiter visionne le Rover Curiosity dans " l'allée de l'Artiste ". Ecrit par Guy Webster Jet Propulsion Laboratory, Pasadena, Calif. Traduction F.Bald. L'emplacement du rover, avec son ombre se prolongeant vers la droite, est indiqué par un rectangle. Le Nord est vers le haut. La vue couvre une superficie d'environ 0,25 Km2 (500 mètres de côté environ) Curiosity utilise Artist's Drive (l'allée de l'Artiste) sur la route qui le mène vers les couches supérieures du mont Sharp après avoir examiné l'unité géologique de "Pahrump Hills". Sa nouvelle destination scien-tifique s'appelle "Logan Pass" (Suivre le pointillé rouge en bas à gauche de la Fig. 135) Curieusement, les traces du rover ne sont pas visibles à proximité, peut-être parce que les surfaces qu'il a parcourues ces derniers temps ne produisent pas de marques importantes, ou peut-être qu'un peu de poussière les a récemment effacées... les pistes. Fin de traduction

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Voir le lien suivant : http://hirise.lpl.arizona.edu/ESP_040770_1755 Titre : Latest View of Curiosity Rover in Gale Crater En français : La vue la plus récente du Rover Curiosity dans le Cratère Gale Ecrit en anglais par Alfred McEwen (audio: Tre Gibbs) le 22 Avril 2015 sur le site HIRISE

SUD

SUD-OUEST

Figure 141, ci-dessus, Artist's Drive, le rover se déplace vers le SUD-OUEST. Figure142, ci-dessous, et Figure 114 ( Photo 3D page suivante) : Artist's Drive photographié le 10 avril 2015 (Sol 951) dans un plan perpendiculaire à l'orientation du Rover.

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Figure 143 : Artist's Drive le 10 avril 2015 (Sol 951)

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Figure 144 : depuis Artist's Drive jusqu'Ă Logan Pass


XXIII. Logan Pass http://mars.nasa.gov/msl/multimedia/images/?ImageID=7182 Titre : Curiosity's Path to Some Spring 2015 Study Sites En français : Le chemin de Curiosity vers quelques sites d'étude au Printemps 2015 NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona http://mars.nasa.gov/msl/multimedia/images/?ImageID=7118 Titre : Curiosity's Position After 10 Kilometers En français : La position de Curiosity après 10 kilomètres NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona Le texte sui suit est un résumé du contenu des deux liens précédents. Traduction F.Bald. "La Fig. 144 montre la route en contrebas du mont Sharp que Curiosity a suivie en avril et début mai 2015. Les nombres identifient les « sol » ou les nièmes jours martiens auxquels le rover a atteint ces endroits depuis son atterrissage 2012. La carte couvre une superficie d'environ 0,25 Km2 . Le Nord est en haut. La photo a été prise par la caméra HiRISE. Curiosity a quitté l'affleurement "Pahrump Hills" par " l'allée de l'Artiste ". Le Sol 949 s'est terminé le 7 Avril 2015. La photo montre en effet Curiosity à cet endroit. (...) Le panorama détaillé suivant (Fig. 145 et Fig 146) montre les deux zones situées en bas du Mont Sharp, qui ont été choisies pour y effectuer une inspection minutieuse : d'abord "Mount Shields" puis "Logan Pass". La photo a été prise 16 Avril, 2015, Sol 957. La couleur a été rééquilibrée pour atteindre la vision que ce paysage aurait présentée sur Terre. Après quelques sols d'examen de la base du mont Shields, Curiosity s'est déplacé vers Logan Pass, près de la barre d'échelle de 5 mètres. Cet emplacement a été choisi sur la base d'images de l'orbiter indiquant un contact entre deux unités géologiques différentes. On devine la route de Mount Shields à Logan Pass qui passe derrière "Jocko Butte" sur notre panorama. La Fig. 146 donne ensuite un plan rapproché de Logan Pass. Après les observations et les mesures effectuées par les instruments de Curiosity à la base du mont Shields, le rover a repris son approche de Logan Pass, sur une route passant à l'ouest de "Jocko Butte." Le Sol 976 a été atteint le 5 mai 2015. Le Sol 978, nous avons effectué une observation ChemCam d'une parcelle d'affleurement rocheux appelé "Big Salmon", suivie par de nombreuses images MastCam. Parmi elles, une mosaïque de quelques collines dans le sens de notre parcours, et des images haute résolution des cibles "Silvertip" et "White_Coyote", ainsi qu'une partie du versant de la "Logan Pass". Il y a aussi une image de MastCam stéréo d'un affleurement appelé "White Horse" et une mosaïque de Jocko Butte. Ensuite, nous nous dirigerons vers "Logan Pass" et ferons une photo de l'arrière du Rover pour mieux situer notre nouvel environnement." Fin de traduction

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Figure 145 : de Mount Shields Ă Jocko Butte Figure 146 :de Jocko Butte au Mount Stimson

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Figure 147 : Erisa Hines, Curiosity Rover Planner,( càd la planificatrice) montre la séparation entre les deux formations Figure 148 : Elle montre aussi les différents itinéraires en cas de problème Lien Internet : https://www.youtube.com/watch?v=IoEQtCIvgiQ

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Figure 149 : le mont STIMSON Figure 150 : le mont STIMSON sous un autre angle

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Figure 151 : Logan Pass en plan rapprochĂŠ Figure 152 : le parcours de Sol 969 Ă Sol 990

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Annexes explicatives L'ordre des annexes correspond à l'ordre séquentiel des références annotées dans les chapitres précédents. Annexe explicative n°1. Le Spectromètre de masse https://fr.wikipedia.org/wiki/Spectrom%C3%A9trie_de_masse La spectrométrie de masse (en anglais, mass spectrometry ou MS) est une technique physique d'analyse permettant de détecter et d'identifier des molécules d’intérêt par mesure de leur masse, et de caractériser leur structure chimique. Son principe réside dans la séparation en phase gazeuse de molécules chargées (ions) en fonction de leur rapport masse/charge (m/z). Elle est utilisée dans pratiquement tous les domaines scientifiques : physique, astrophysique, chimie en phase gazeuse, chimie organique, dosages, biologie, médecine... Ces ions fragments sont ensuite séparés en fonction de leur rapport masse/charge par l'application d'un champ magnétique et/ou électrique, puis collectés par un détecteur. L'ensemble de ces ions fragments constitue le spectre de masse dont la lecture permet l'identification de la structure moléculaire.

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Par exemple, ce spectre de masse de la 1-phĂŠnyl-2-propanone ArCH2COCH3 dont la masse mo-laire = 134,18 g/mol. Les principaux fragments sont:

Voici le spectrogramme correspondant.

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Annexe explicative n°2. La chromatographie en phase gazeuse Fédération Française des Sociétés scientifiques : Le chromatographe de Curiosity a été fourni par les laboratoires français LATMOS (UMR 8190) et LISA (UMR 7583) de l’Institut Pierre Simon Laplace, qui en assurent la responsabilité scientifique. Les objectifs de SAM se divisent en trois volets principaux : la quête de molécules organiques (molécules nécessaires à la vie, telle que nous la connaissons), y compris le méthane, la quête de l’eau, et la quête des isotopes et des oxydants. Pour cela, il réalisera des analyses des roches, du sol et de l'atmosphère. Deux types de traitements seront appliqués aux échantillons, à savoir un chauffage progressif depuis la température ambiante (~ 0°C) jusqu’à environ 1100°C, et un traitement chimique, qui doivent permettre à des molécules organiques importantes, mais non volatiles, de pouvoir être vaporisées et analysées par la suite instrumentale. L’utilisation en amont du chromatographe en phase gazeuse permet de séparer les composés présents dans le mélange gazeux et de les injecter individuellement dans le spectromètre de masse : ainsi, l’identification des molécules est possible et fortement facilitée. Le chromatographe permet également l’analyse des énantiomères (molécules dissymétriques en composition et en structure chimique, mais qui sont l’image l’une de l’autre au travers d’un miroir) : en effet, les molécules qui constituent le code génétique du vivant (tel que nous le connaissons) n’utilisent qu’une seule des deux formes d’énan-tiomères (droite ou gauche). Exemple : Exemple de séparation des énantiomères de différents acides aminés par chromatographie en phase gazeuse. Les énantiomères d'une espèce chimique sont dénommés L (lévogyre) ou D (dextrogyre) en fonction de la géométrie de la molécule http://moma.projet.latmos.ipsl.fr/MOMA-GC_Instrument.html

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Annexe explicative n°3. CheMin (Chemistry and Mineralogy) Diffraction des rayons X La méthode employée est celle de la diffraction de rayons X : pour simplifier, disons qu’on mesure la façon dont l’échantillon «disperse» le rayonnement X. Cela permet d’en déduire la composition, la carte d’identité minérale des sables et poussières prélevés. La diffractométrie de rayons X (DRX, on utilise aussi souvent l'abréviation anglaise XRD pour Xray diffraction) est une technique d'analyse fondée sur la diffraction des rayons X sur la matière. La diffraction n’ayant lieu que sur la matière cristalline, on parle aussi de radiocristallographie. L’appareil de mesure s’appelle un diffractomètre.

Ci-dessus, la première analyse du sol martien par diffraction X à l'aide de CheMin. Des rayons X bombardent l'échantillon en tournant autour de lui et on mesure leur diffraction dans les différentes directions, ici visualisée par un code couleur, le rouge montrant l'intensité la plus forte. On obtient ces arcs de cercle, spécifiques des cristaux présents. © Nasa/JPL-Caltech/Ames

La diffraction par rayons X de l’échantillon montre la présence de feldspath cristallin, de pyroxènes et d’olivine au sein d’un matériau non-cristallin. Une composition proche du sol volcanique d’Hawaii sur Terre. Nous ne disposons pas du diffractogramme relatif à cette première analyse. Mais en voici un sur une poudre inconnue montrant l’intensité en microangström des longueurs d’ondes diffractées en fonction des angles 2 (voir schéma du chapitre 4.3.1.)

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La spectrométrie de fluorescence X (en anglais XRF pour X-ray fluorescence) C’est une méthode d'analyse chimique utilisant une propriété physique de la matière, la fluorescence de rayons X. Cette méthode a déjà été abordée pour le système APXS situé sur la Main de Curiosity Lorsque l'on bombarde de la matière avec des rayons X, la matière réémet de l'énergie sous la forme, entre autres, de rayons X ; c'est la fluorescence X, ou émission secondaire de rayons X. Le spectre des rayons X émis par la matière est caractéristique de la composition de l'échantillon. En analysant ce spectre, on peut en déduire la composition élémentaire, c'est-à-dire les concentra-tions massiques en éléments.

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Annexe explicative n°4. Echelle stratigraphique de la planète Mars

Annexe explicative n°5. Cône alluvial ou de déjection Lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Copyright Frédéric Boulvain, Professeur Université de Liège « Les torrents forment la partie amont des systèmes fluviatiles, localisés dans des régions fortement déclives. Un torrent comprend trois parties: le bassin de réception, sorte de cirque où se rassemblent les eaux de ruissellement et où dominent les processus d'érosion; le chenal d'écoulement, souvent étroit et à pente forte; le cône de déjection où sont déposés une partie des matériaux mobilisés. (…) Le réseau fluviatile peut être conséquent (il suit la ligne de plus grande pente du terrain et est perpendiculaire au rivage) ou subséquent (il s'écoule dans les substrats tendres en contournant les terrains les plus résistants). Un réseau fluviatile conséquent a en général un aspect dendritique, hiérarchisé, tandis qu'un réseau subséquent a un aspect en treillis orienté en fonction des directions des couches géologiques (exemple : ruisseaux et rivières du Condroz). (…) A un moment déterminé et en un point déterminé de son cours, tout écoulement d'eau possède une certaine énergie. Cette énergie dépend du débit et de la vitesse. La vitesse est elle-même fonction de la pente longitudinale du lit. Une partie de l'énergie du cours d'eau est utilisée par le transport de la charge (sable, galets); une autre partie est consommée par les frottements internes entre les filets d'eau, surtout si le régime est turbulent. Le surplus est disponible pour éroder. On parlera d'énergie brute pour l'énergie totale du cours d'eau et d'énergie nette pour celle qui est utilisée à éroder (=énergie brute - transport de la charge - frottements). En s'enfonçant par érosion, les cours d'eau creusent des vallées qui possèdent un profil caractéristique en "V" »

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Annexe explicative n° 6. Eléments de Granulométrie Tableau récapitulatif tiré d’un travail réalisé en 2005-2006 par : Clément BACQUET ( 1°S5 euro) et Mike BERGOUGNOUX ( 1°S5 euro) aidés de Guillaume HERCOUET prof de S.V.T au lycée Titre du travail : La falaise boulonnaise, le témoin des climats passés Lien : http://projet.waves.free.fr/Branly/minilabo/tp8/la_falaise.htm

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http://projet.waves.free.fr/Branly/minilabo/tp8/la_falaise.htm Annexe explicative n°7. Le diagramme de Hjuhlstrom

Lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Ce graphe (essentiellement basé sur des expériences en laboratoire) montre la vitesse minimale d'un cou-rant nécessaire pour mobiliser, transporter et déposer des grains de quartz de granulométrie variable. Graphe + texte copyright Frédéric Boulvain. Vérifions ce que dit le texte qui nous renvoie à cette annexe : Au vu de leur taille relativement importante (gravier) et de leur forme arrondie, les scientifiques considèrent en effet qu'ils n'ont pas été transportés là par le vent mais par un cours d'eau d'une profondeur de quelques dizaines de centimètres... l'eau s'y ayant écoulé à la vitesse de 1 m/s (voir explication en annexe explicative n°7 avec le diagramme de Hjuhlstrom). En annexe explicative n°6, nous constatons que les graviers commencent à 2 mm. En annexe explicative n°7 (celle-ci), si on se positionne en abscisse sur le 2, nous constatons que le transport est possible, mais qu'il faut que l'agent transporteur agisse avec une vitesse de 0,40 m par seconde minimum. Avec une vitesse de 1 mètre par seconde, même les graviers de 5 mm peuvent être déplacés.

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Annexe explicative n°8. Les roches sédimentaires et les roches magmatiques Extrait de : « Les roches d’Auvergne » Lien : http://viagallica.com/auvergne/roches.htm

Position schématique des principales roches magmatiques en fonction de leur composition minéralogique (adapté de MASON, 1966). Extrait de Les roches-propriétés et utilisation : https://www.u-picardie.fr/beauchamp/eadaa/roches.htm

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Annexe explicative n°9. Mudstone, Mudrock Extrait de Wikipedia, traduction F.Bald. La mudstone est une fine roche sédimentaire composée à l'origine d'argile ou de boue. La granulométrie est si petite qu'elle ne peut être distinguée sans microscope optique. Le terme est d'origine anglaise, il est utilisé tel quel en français dans la classification de Dunham

Les mudrocks correspondent à des roches sédimentaires silicoclastiques composées de fins grains. Les divers types de mudrocks comprennent : les siltstone, argilite, mudstone, ardoise et schiste. La plupart des particules dont est composée la pierre mesurent moins de 0,0625 mm (1/16 mm) et sont trop petites pour être étudiées facilement sur le terrain. A première vue, les types de roches semblent assez similaires ; Cependant, il existe des différences importantes dans la composition et la nomenclature. Il y a eu beaucoup de désaccord concernant la classification des mudrocks. Il y a quelques obstacles importants à la classification, parmi lesquels : 1. Les mudrocks sont les moins bien comprises, et les roches sédimentaires les moins étudiées à ce jour 2. Il est difficile d'étudier les constituants de mudrock, en raison de leur petite taille et de la sensibilité aux intempéries sur les affleurements 3. Et surtout, il y a plus d'un système de classification accepté par les scientifiques Les mudrocks représentent cinquante pour cent des roches sédimentaires dans l'enregistrement géologique, et constituent les dépôts les plus répandus sur Terre. Avec une pression accrue au fil du temps, les minéraux argileux lamellaires peuvent s'aligner et font alors apparaître des couches parallèle (fissility). Ce matériau finement lité se divise facilement en couches minces appelée s schistes, distinctes des mudstones. Le manque de fissility des mudstone s peut être dû, soit à la texture originale ou à la perturbation des couches par des organismes fouisseurs dans les sédi-ments avant lithification. Dès le début de la civilisation, quand la poterie et les briques étaient faites à la main, jusqu'à maintenant, les mudrocks ont été importants. Le premier livre sur les mudrocks, « Géologie des Argiles » par Millot, n'a pas été publié jusqu'à 1964 ; Cependant, les scientifiques, les ingénieurs et les producteurs de pétrole ont compris l'importance des mudrocks depuis la découverte des schistes de Burgess et l'apparentement des mudrocks et du pétrole. La littérature sur ce type de roche omniprésente a augmenté au cours des dernières années, et la technologie continue de permettre une meilleure analyse.

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Annexe explicative n°9 (suite) Extrait de : Eléments de Sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire Voir lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm Copyright : Professeur Frédéric Boulvain, Université de Liège La plupart des classifications modernes font intervenir la composition minéralogique du grès et sa teneur en matrice fine. La classification la plus utilisée semble être celle proposée par Dott en 1964. Pour combiner la composition minéralogique des grès (évaluée sur un diagramme triangulaire quartzfeldspath-fragments lithiques) avec la teneur en matrice fine (<30 µm), Dott a choisi de diviser les grès en trois grands groupes : les arénites, les wackes et les mudrocks.

Annexe explicative n°10. La formation des argiles Définition des argiles (Lexique du Professeur Frédéric Boulvain, ULg ) http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/lexique.htm ) Argiles: roches terreuses, cryptocristallines essentiellement constituées de minéraux de type phyllosilicate, parmi lesquelles on distingue, pratiquement : a) des argiles plastiques ou terres glaises dont la particularité est de former une pâte lorsqu'on les imbibe d'eau. Les constituants minéraux essentiels en sont la kaolinite et l'halloysite. Elles servent surtout à la fabrication des briques et des tuiles ; b) des argiles smectiques ou terres à foulon qui possèdent des propriétés décolorantes et détergentes. Elles servent au dégraissage des laines et au raffinage des huiles. Les constituants minéraux essentiels sont les illites et les montmorillonites.

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L'hydrolyse et la formation des argiles Extrait de : Une introduction aux processus sédimentaires http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Copyright : Professeur Frédéric Boulvain La réaction d'hydrolyse est le processus par lequel un cation d'un minéral est remplacé par le H+ d'une solution acide. Cette réaction a pour conséquence de détruire le minéral (mise en solution complète) ou de le convertir en une nouvelle espèce. A titre d'exemple, l'olivine et le pyroxène se dissolvent complète-ment, alors que les feldspaths se dissolvent partiellement, produisant de la silice en solution et des miné-raux argileux. Comme les eaux météoriques contiennent du CO2 dissout, les réactions se présentent comme suit: Mg2SiO4 (forstérite) + 4 H2 CO3 ® 2 Mg++ + 4 HCO3- + H4SiO4 4 NaAlSi3O8 (albite) + 4 H2 CO3 + 18 H2O ® 4 Na+ + 8 H4SiO4 + Al4Si4O10(OH)8 (kaolinite) + 4 HCO3(Remarque : ces réactions d'altération des minéraux silicatés sont donc des "pompes" à CO2 atmosphérique !)

Annexe explicative n°11. Le sous-sol de la planète Mars primitive : une niche pour la vie ? Par la Société Française d'Exobiologie Source:http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/le-sous-sol-de-la-planete-mars-primitive-une-niche-pour-la-vie/ Par Olivier Poch, Doctorant, au LISA, Que nous apprennent les minéraux sur l’histoire de la planète ? Les auteurs révèlent que la majeure partie des argiles détectées sur Mars auraient été formées dans le sous-sol martien par des processus hydro-thermaux plutôt qu’en surface dans des étendues d’eau liquide. Ces dernières auraient été relativement rares au cours de l’histoire de Mars, tandis que le sous-sol connaissait des conditions bien plus propices à l’émergence, voire au développement de la vie. (...) Depuis l’arrivée en orbite martienne des sondes Mars Express (2004) et MRO (2006), les indices sur l’environnement passé de Mars ne sont plus seulement morphologiques mais également minéralogiques. (...) Les spectro-imageurs OMEGA et CRISM embarqués sur ces sondes ont détectés des minéraux hydratés (argiles et sulfates) formés en présence d’eau, dont la nature renseigne sur les conditions environnemen-tales au moment de leur formation.

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Les cratères d’impacts et l’érosion exposent en surface des minéraux jadis enfouis dans le sous-sol martien. Les spectro-imageurs embarqués sur les sondes Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter per-mettent de déterminer leur nature en analysant la lumière qu’ils renvoient. (crédits : NASA/JPL-Caltech/JHUAPL) Les argiles se forment généralement sur Terre via une érosion lente des roches par de l’eau liquide. Ce processus de formation a sans doute été similaire sur Mars, mais il n’a pas nécessairement eu lieu en surface. (...) De grandes quantités d’eau en contact avec l’atmosphère auraient conduit à la formation d’argiles de composition élémentaire différente des smectites de fer et de magnésium observées en majorité sur Mars, dans la croûte des terrains les plus anciens. (...) Cette sous-surface où les interactions entre eau liquide et roches étaient privilégiées a pu constituer un environnement idéal pour le développement et l’hébergement de systèmes vivants. À l’inverse, la surface de Mars serait restée froide et aride, principalement gouvernée par des processus impliquant l’eau sous forme de glace ou de gaz, et seulement très ponctuellement sous forme liquide à la faveur de changements climatiques dus à une forte obliquité et/ou à des émissions volcaniques de gaz à effet de serre. (...) La disponibilité de l’eau liquide aurait été bien plus longue dans le sous- sol, avant de décliner progressivement avec la baisse des processus générateurs de chaleur (impacts, volcanisme et gradient géothermique évoqués précédemment). (...) Ce scénario d’une planète Mars primitive à la surface froide et aride est en accord avec les modélisations atmosphériques [2] effectuées en laboratoire pour tenter de comprendre quel a pu être le climat martien il y a plus de 3,7 milliards d’années. (...) Enfin, le robot Curiosity de la mission Mars Science Laboratory sera lancé le 25 novembre et se posera début août 2012 dans le cratère Gale, notamment pour y analyser les argiles qui y ont été détectées. Traduction (F.Bald.) du graphique appartenant au même article.

Nature of aqueous environments : nature des environnements aqueux Units with alteration minerals : unités avec altérations minérales

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Open -system weathering, surface waters (ephemeral) : altération en système ouvert ; eaux de surface (Plus rare) Hydrothermal subsurface circulation : circulation hydrothermale souterraine Ground waters, diagenesis : eaux souterraines, diagenèse Extrait d'un article publié sur le bulletin n° 67 de l'Association Planète Mars par Alain Souchier sur "L'apport de la sonde MAVEN" est assez proche de l'interprétation du graphique précédent. Lien : http://planete-mars.com/le-bulletin-n-67-davril-2016/ "La spectrométrie a aussi mis en évidence des volumes considérables de phyllosilicates, des argiles, sans doute indicatifs de dépôts en milieu marin. Ces traces sont anciennes, et correspondent aux époques les plus primitives de Mars, il y a plus de 3,8 à 4 milliards d’années. Pendant la période intermédiaire qui se prolongerait jusqu’à il y a 2-2,5 milliards d’années, les observations rapportent la présence d’une activité plus limitée : évènements courts ou sporadiques, réseaux de drainage limités. Cette période est également marquée par des dépôts de sulfates. La dernière époque de l’évolution de Mars, quant à elle, correspond à la période la plus sèche : l’eau est présente principalement en sous-sol et dans les calottes polaires. Le reste de la planète est essentiel-lement sec avec peut-être quelques exceptions ponctuelles. La surface de cette époque est caractérisée par des oxydes de fer anhydres. Cet aperçu plaide en faveur d’un assèchement progressif de la planète, qui aurait peut-être débuté son évolution dans un état proche de celui de la Terre avant d’entamer sa transition vers ce que l’on observe aujourd’hui" Quant à Maven, je me contenterai de citer la conclusion finale de l'article susmentionné : "En conclusion, MAVEN a accompli beaucoup de travail et est bien placée pour devenir la source essentielle des percées futures dans le domaine de la haute atmosphère de Mars. C’est sans doute cette sonde qui permettra de mieux comprendre comment Mars a évolué au cours du temps vers la situation que l’on observe aujourd’hui. Mais il est trop tôt pour se laisser aller à des devinettes alors qu’il y a encore tant de des données à exploiter : les effets d’annonce gâchent le véritable intérêt de la mission et l’impact des futures découvertes." Copyright : Alain Souchier, Association Planète Mars

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Annexe explicative n°12. Classification structurale des silicates Modèles composés par F.Bald. 1. Le tétraèdre des minéraux formés par des ions [SiO4] vine. Ces tétraèdres sont indépendants l'un de l'autre.

4−

comme l'oli-

Le silicium est une sphère noire, les atomes d'oxygène sont rouges. Méfiez-vous de la perspective de la photo : les 4 sphères rouges sont de même dimension

2. Les silicates contenant des chaînes de SiO32−n, dans lesquels le rapport du silicium à l'oxygène est de 1:3 Les pyroxènes sont structurés de cette manière.

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3. Les silicates constitués de double chaînes de Si4O116−, dans lesquelles le rapport du silicium à l'oxygène est de 4:11. Ce sont les amphiboles.

4. Les silicates qui constituent des feuilles (sheets en anglais) sont constitués de plus de deux chaînes et sont formés par des ions Si4O116−, dans lesquelles le rapport du silicium à l'oxygène est de 4:11. Il s'agit des phyllosilicates. C'est le cas des argiles.

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Annexe explicative n°13. Le gypse martien Extrait de "Le gypse martien" sur le site Association Planète Mars, par Pierre Brisson le 21 janvier 2013 Lien : http://planete-mars.com/le-gypse-martien/ On peut penser que le gypse martien est né de la rencontre de l’eau riche en calcium du sol de Mars avec l’atmosphère très chargée en soufre de l’âge Theiikien(+/- Hespérien) de la planète notable par on intense activité volcanique. Le Gypse, CaSO42H2O, est une roche évaporitique (Voir l’annexe explicative n°16) très commune sur la Terre. Les évaporites se forment à partir de saumures, soit au fond de lagune qui s’assèchent soit par percolation dans les anfractuosités des roches (on est visiblement dans ce cas). Les évaporites seront différentes en fonction des minerais desquels elles se chargent. Pour obtenir du gypse, il faut du calcium et du soufre. Le calcium est un métal abondant dans les roches ignées du manteau des planètes rocheuses et le soufre est également souvent présent dans l’atmosphère, sous forme d’hydrogène sulfuré (H2S) suite aux éruptions volcaniques. On peut donc, pour l’instant, déduire de l’observation de ces petites veines blanches que, dans le fond du cratère Gale asséché, des résurgences d’eau encore chaude suite à l’impact ayant créé le cratère, vers -3,8 milliards d’années, et très chargées en minéraux, ont rempli les fissures du sol. Il est peu probable qu’il y ait alors eu un lac car on trouverait le gypse en banc plutôt que sous cette forme « sèche » et interstitielle. D’ailleurs les solutions les plus saturées en s el (donc les moins riches en eau) sont celles qui sont le plus susceptibles de produire directement de la bassanite plutôt que du gypse stricto sensu. La bassanite étant surtout une roche évaporitique secondaire (qui subit une transformation après sa formation), il est aussi possible (sans exclure la formation directe) que les premières concrétions aient été du gypse intersticiel avant que le cratère se remplisse de sédiments qui par la force de leur pression a pu réduire ce gypse en bassanite.

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Annexe explicative n°14. Cross-Bedding ou Cross-Stratification Extrait de : Les stratifications obliques et entrecroisées Lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Copyright : Professeur Frédéric Boulvain, Université de Liège Les stratifications obliques et entrecroisées ("cross-stratifications") sont des structures internes aux dé-pôts. Les premières sont obliques par rapport au pendage moyen de la surface de stratification et les secondes sont également obliques et de plus se recoupent mutuellement. Quand un dépôt sédimentaire, déposé en couches à peu près horizontales, présente une stratification interne inclinée selon un angle différent, la structure est connue comme étant un "crossbedding" Plusieurs angles de literie croix révèlent que la direction du vent ou de débit d'eau a changé au fil du temps. Image par la NASA . C'est la granulométrie du sédiment qui permet le plus souvent de savoir quel a été l'agent de transport en fonction du diagramme de Hjuhlstrom.

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Annexes analytiques effectuées par le laboratoire MSL de Curiosity Par dates séquentielles de publication Annexe analytique n°1. The Five Most Abundant Gases in the Martian Atmosphere Les cinq gaz les plus abondants de l'atmosphère martienne mesurés par SAM Mesuré en Octobre 2012; publié le 2 novembre 2012 Lien : http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA16460 Traduction F.Bald. Ce graphique montre l'abondance en pourcents de cinq gaz dans l'atmosphère de Mars, tel que mesurée par le spectromètre de masse de SAM en Octobre 2012. C'était le début du printemps dans l'hémisphère sud de Mars, et le rover se trouvait à l'intérieur du cratère Gale de Mars, à 4,49 degrés de latitude sud et 137,42 degrés de longitude est. Le graphique utilise une échelle logarithmique pour le pourcentage en volume de l'atmosphère de sorte que ces gaz avec des concentrations très différentes peuvent tous être représentés graphiquement. De loin, le gaz prédominant est le dioxyde de carbone, qui représente 95,9 pour cent du volume de l'atmosphère. Les quatre autres gaz les plus abondants sont : l'argon, l'azote, l'oxygène et le monoxyde de carbone. Les chercheurs utiliseront SAM à plusieurs reprises tout au long de la mission de Curiosity sur Mars pour vérifier les changements saisonniers dans la composition de l'atmosphère. Les chercheurs utilisent 10 instruments de Curiosity pour déterminer si des zones dans le cratère Gale ont déjà offert des conditions environnementales favorables à la vie microbienne. JPL, une division de l'Institut de Technologie de Californie à Pasadena, gère le projet pour la Direction des missions scienti-fiques de la NASA.

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Annexe analytique n°1 bis Variety of gases released from Rocknest samples Variété de gaz libérés des échantillons de Rocknest Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html Traduction F.Bald. PASADENA , Californie - .Le rover Curiosity de la NASA a utilisé toute sa panoplie d'instruments pour analyser le sol martien pour la première fois, et a trouvé une chimie complexe dans le sol martien . L'eau, le soufre et les substances contenant du chlore, entre autres ingrédients, se sont présentés dans les échantillons que le bras de Curiosity a livrés à un laboratoire d'analyse à l'intérieur du rover . L'examen par Chemin des échantillons Rocknest a trouvé que la composition est à la fois commune aux minéraux volcaniques et aux matériaux non cristallins comme le verre.. SAM a ajouté des informations sur les ingrédients présents en concentrations beaucoup plus faibles ainsi que sur les proportions d'isotopes. Les isotopes présentent différentes formes des mêmes éléments et peuvent fournir des indices sur les changements environnementaux. L'eau vue par SAM ne signifie pas que la dérive était humide. Les mo-lécules d'eau liées aux grains de sable ou de poussière ne sont pas rares, mais la quantité était plus élevée que prévue. Fin de traduction Annexe analytique n°2. La première mesure du rapport deutérium/hydrogène sur la surface de Mars montre que l'eau libérée des échantillons Rocknest est beaucoup plus lourde que celle des océans terrestres Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html Traduction F.Bald (le graphique d'abord, le texte explicatif ensuite) Première explication du graphique "Le rapport isotopique deuterium /hydrogène est utilisé pour aider à comprendre l'importance de la perte atmosphérique et le changement depuis les environnements primitifs." Deuxième explication du graphique La traduction de la deuxième explication : "Le rapport isotopique deutérium/hydrogène varie en fonction de la saison (graphique de gauche) comme le fait aussi le montant d'eau dans l'atmosphère Traduction F.Bald. (Texte explicatif traduit de l'article)

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La perte atmiosphérique de Mars. Ce graphique montre la première mesure du rapport deutérium/hydrogène à la surface de Mars, tel que détectée par l'analyse de SAM. SAM a identifié l'oxygène et le chlore du composé perchlorate. Celui-ci est un produit chimique réactif précédemment trouvé dans le sol martien arctique par Phoenix de la NASA. Les réactions avec d'autres produits chimiques chauffés dans SAM ont formé des composés chlorés du méthane - une composé organique possédant un seul carbone - qui a été détecté par l'instrument. Le chlore est d'origine martienne, mais il est possible que le carbone puisse être d'origine terrestre, emporté par Curiosity et détecté la haute sensibilité de SAM. "Nous avons utilisé presque toutes les parties de notre charge scientifique utile à examiner ce dépôt", a déclaré le scientifique du projet, John Grotzinger de l'Institut de Technologie de Californie à Pasadena. "Les synergies des instruments et de la richesse des ensembles de données nous donnent de grandes promesses pour les utiliser dans la principale destination scientifique de la mission sur le mont Sharp.» Fin de traduction Annexe analytique n°3. Comparaison de la composition élémentaire des sols entre trois régions d'atterrissage sur Mars: Gusev Crater, où Spirit a voyagé; Meridiani Meridiani Planum, où Opportunity est toujours à l'oeuvre, et le cratère Gale, que Curiosity étudie actuellement. Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html Traduction F.Bald Spirit a échantillonné 59 sols, Opportunity 23 et Curiosity (à ce stade d'étude) le Portage c'est-à-dire le matériau situé au centre de l'empreinte de roue (le Portage). L'instrument APXS de Curiosity et sa caméra Mahli ont confirmé que Rocknest avait une composition en éléments chimiques et une apparence de texture similaires aux sites visités par les précédents rovers de la NASA, Mars Pathfinder, Spirit et Opportunity. L'équipe de Curiosity a sélectionné Rocknest comme premier site de prélèvement parce qu'il a de fines particules de sable adaptées au brossage des surfaces intérieures des chambres de préparation d'échantillon (CHIMRA). Le sable a subi une vibration à l'intérieur des chambres pour le débarrasser des éventuels résidus terrestres. Les images Mahli en gros plan de Rocknest montrent une croûte poussiéreuse d'un ou deux grains de sable d'épaisseur couvrant du sable plus foncé et plus fin. Fin de traduction

Annexe analytique n°4. Etude du gypse martien avec ChemCam "Du gypse identifié sur Mars par ChemCam" Article du 16 janvier 2013 Source de l'article sur le site web de l'INSU: Institut National des Sciences de l'Univers. Lien : http://www.insu.cnrs.fr/node/4115 : Contact(s): Sylvestre Maurice, IRAP (CNRS/Université Paul Sabatier-Toulouse III) Nicolas Mangold, Laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes (LPGN) Extrait de l'article

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"Grâce aux récentes analyses de l'instrument franco-américain ChemCam, réalisées avec la participation des laboratoires de planétologie de Toulouse et Nantes notamment, le rover Curiosity arpente en ce moment une zone faite de sédiments traversés par des filons clairs épais de quelques millimètres pour procéder aux premiers forages. ChemCam focalise un laser sur la roche, ce qui la volatilise et permet d'en analyser sa composition chimique élémentaire. Cette découverte de ChemCam serait la première preuve minéralogique de la présence d'eau trouvée par le rover sur le site du cratère Gale. En l'occurrence il s'agit d'eau dans le sous-sol lors d'épisodes aqueux passés. Cette découverte a fortement influencé la décision du projet de procéder au premier forage dans cette unité parcourue de veines de gypse. Les veines riches en sulfate vues sur Mars par le rover Curiosity ont une certaine similitude avec celles présentes sur Terre." Fin de l'extrait Annexe analytique n°5. Minerals at 'Rocknest' and 'John Klein' Etude des minéraux à «Rocknest» et "John Klein" Publié le 12 mars 2013 Lien : http://www.nasa.gov/mission_pages/msl/multimedia/pia16830.html Traduction F.Bald "Cette comparaison entre deux diagrammes de diffraction des rayons X relatifs à deux échantillons différents collectés par Curiosity sur la surface de Mars est possible grâce aux données ob-tenues par CheMin (Chemistry and Mineralogy instrument) On peut y voir les longueurs d'ondes diffractées obtenues d'une part par un échantillon (appelé Rocknest) de poussières et de sable transportés par le vent et d'un échantillon de poudre de roche forée à partir du substrat rocheux "John Klein" La présence d'abondants minéraux argileux dans la poudre de forage de John Klein et le manque de sel abondant suggèrent un environnement d'eau douce. La présence de sulfates de calcium plutôt que de magnesium ou des sulfates de fer (comme en en trouva à Meridiani Planum le Rover Opportunity) suggère un environnement à pH neutre ou légèrement alcalin. (...) L'analyse par diffraction des rayons X de la poudre de forage de John Klein révèle des phyllosilicates en abondance (une classe de minéraux argileux appelé smectites qui se forment par l'action de l'eau relativement pure et de pH neutre sur les minéraux source), des feldspath plagioclase, pyroxène, magné-tite et olivine. Dans d'autres cas, les minéraux argileux, auraient pu être transportés par l'eau provenant de sources situées en amont du cône alluvionnaire pour former l'assemblage minéral John Klein. L'endroit du diagramme relatif à la présence de phyllosilicates est marqué par une annotation. Les données montrent également des quantités mineures de bassanite et d'anhydrite. L'échantillon John Klein contient également environ 20 pour cent de matériau amorphe." Fin de traduction

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Annexe analytique n¨6 On a détecté des molécules organiques sur Mars Publié le 18 décembre 2014 Société Française d'exobiologie Par Caroline Freissinet, chercheur post-doctorant au NASA Goddard Space Flight Center, équipe SAM. Lien : http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/on-a-detecte-des-molecules-organiques-sur-mars/

Annexe analytique n°7 Les aventures et les résultats de Curiosity entre mai 2014 et janvier 2015, de Kimberley à Pahrump Hills Par Pierre Thomas, Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon Publié par Olivier Dequincey 07/01/2015 Lien : http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/mars-curiosity-2014.xml

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Curiosity ludique

En vous aidant des photos du modèle LEGO 21104, pouvez-vous répondre aux questions suivantes : 1. Les Hazcams arrière sont visibles sur la photo n° ? Réponse : ..

2. Les Hazcams avant sont visibles sur la photo n° ? Réponse : .. 3. Une seule photo permet de montrer la ChemCam. Quelle est-elle? Réponse .. . 4. La photo n° 4 montre deux cercles gris sur la capot-avant. Que représentent-ils ? Réponse :.......................et............................ 5. Les deux Mastcam sont visibles sur quelle photo ? Réponse : .................. 6. La vue arrière du rover présente une sorte de queue redressée à 45 degrés (En jaune sur la photo n° du modèle). De quoi s'agit -il ? Réponse ? .................. 7. De part et d'autre de cette queue redressée se trouvent deux forment cylindriques : l'une est d'un diamètre supérieur à l'autre. De quoi s'agit -il ? Réponse ? ................ 8. Les photos des numéros 7 à 10 sont relatives au contenu de MAHLI, mais difficiles à rapprocher des outils réels. Essayons toutefois de distinguer : la caméra, la foreuse, Chimra, la brosse DRT...

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Réponses au mini-quizz. 1. Les Hazcams arrière visibles sur la photo n°5.

sont

2. Les Hazcams avant sont visibles sur la photo n°3 3. La photo n°1 est la seule à montrer la ChemCam. 4. La photo n° 4 montre SAM, à gauche près du mât et CheMin plus près du bras robotisé. 5. Les deux Mastcam sont visibles sur la photo n°4 6. La vue arrière du rover présente une sorte de queue redressée à 45 degrés (En jaune sur la photo n° du modèle). Il s'agit du système d'alimentation du rover par énergie nucléaire.

7. De part et d'autre de cette queue redressée se trouvent deux antennes. Elles sont posées sur les deux « hanches » de Curiosity. .

8. Pour l'instant je donne ma langue au chat...

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Bibliographie (Par ordre séquentiel des références signalées dans l'ouvrage) "J'espère que je serai là pour le voir", dit Obama http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/15/obama-veut-atteindre-mars-en2035_1334425_3244.html "On marchera sur Mars"; connaître la planète rouge par la rétrospective des missions martiennes, Ed. Prof, Chaudfontaine, 2012, 182 p https://fr.calameo.com/read/00108 22003f92b776683e « Curiosity, le labo vagabond »; description de l'astromobile qui se déplace sur Mars depuis le 6 août 2012 à la recherche de traces de vie, Ed. Prof, Chaudfontaine, 2013, 58 p http://fr.calameo.com/read/00108220093119e86f933 Programme du cours d’Astrobiologie, coordonné par Emmanuelle Javaux, Université de Liège http://progcours.ulg.ac.be/cocoon/cours/GEOL0263-1.html Programme des cours de Frédéric Boulvain, Université de Liège http://progcours.ulg.ac.be/cocoon/cours/GEOL0018-1.html Comment le Rover fait-il pour se tirer le portrait? Publié par Émeline Ferard, le 13 décembre 2012 http://www.maxisciences.com/rovercuriosity/curiosity -comment-le-rover-fait-il-pour-se-tirer-le-por-trait_art27943.html Copyright © Gentside Découverte Ashwin Vasavada introduces Curiosity Vous trouverez un commentaire de You Tube https://www.youtube.com/watch?v=TuKRqjFlM_Y Le cratère Airy-0 et l'origine des longitudes Source http://www.nirgal.net/atlas/atlas_history.html Les cratères d'impact http://www.nirgal.net/crater.html Labrot © 1997-2016. Dernière mise à jour : 14 février 2004. Un cratère très allongé sur Mars by x. demeersman, mars express27 mars 2011 http://www.lecosmographe.com/blog/un-cratere-tres-allonge-sur-mars/ Peak Ring Craters (Cratères à pic circulaire) https://marsed.asu.edu/mep/craters/peak -ring-craters (NASA/JPL-Caltech/Malin Space Science Systems) A Spectacular New Impact Crater and Its Ejecta http://www.uahirise.org/ESP_034285_1835 HiRISE Operations Center Tucson, Arizona 85721 © 2016 Arizona Board of Regents Existe-t-il une tectonique des plaques sur la planète Mars? Publié le 14 Décembre 2013 par Bernard Duyck dans : #Actualités volcaniques http://www.earth -of-fire.com/article-existe-il-une-tectonique-des-plaques-sur-la-planetemars-121567865.html

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Des plaques tectoniques sur Mars, par Matthieu Le Chanjour, le 13 août 2012 http://www.cieletespace.fr/node/9328 Les aventures et les résultats de Curiosity entre mai 2014 et janvier 2015, de Kimberley à Pahrump Hills par Pierre Thomas Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon Publié par Olivier Dequincey 07/01/2015 http://planetterre.ens-lyon.fr/article/Mars-Curiosity-2014.xml Gale Crater (Wikipedia) Le cratère Gale. https://en.wikipedia.org/wiki/Gale_(crater)#/media/File:Topographic_Map_of_Gale_Crater.jpg Extrait de : "Un grand lac de 155 km" Le HuffPost avec AFP, par Maxime Bourdier http://www.huffingtonpost.fr/2014/12/17/vie-sur-mars-robot-curiosity-molecules-orga-niquessol-methane_n_6339006.html Gale Crater (Site Jet Propulsion Laboratory et UoC) Le cratère Gale, http://mars.nasa.gov/msl/mission/timeline/prelaunch/landingsiteselection/galecrater2/ Enterré sur Mars

Publié le 5 novembre 2007 par Erwelyn

Interview de Ray Bradbury dont le nom fut donné au site d'atterrissage de Curiosity (Bradbury Landing) http://erwelyn.over-blog.com/article-13563069.html Central Peak of Gale Crater Le Pic central du cratère Gale http://www.uahirise.org/ESP_016085_1745 © 2016 Arizona Board of Regents

HiRISE Operations

Center Tucson, Arizona 85721

Carte altimétrique du cratère Gale http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA16158.jpg Association Planète Mars http://planete-mars.com/?s=curiosity Curiosity sol 11 update: Decision to drive to "the high thermal inertia unit" and what that means Curiosity sol 11 mise à jour. Décision de conduire jusqu'à l'unité de haute inertie thermale et ce que cela signifie. Posted by Emily Lakdawalla 2012/08/17 23:06 UTC Copyright The Planetary Society http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2012/08171553-curiosity-sol11-glenelg-thermaliner-tia.html? Société Française d'Exobiologie-Le sous-sol de la planète Mars primitive : une niche pour la vie ? Par Olivier Poch, Doctorant, au LISA, http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/le-sous-sol-de-la-planetemars-primitive-une-niche-pour-la-vie/ Curiosity's 'Rocknest' workplace Le lieu de travail de Curiosity, appelé "Rocknest" http://trails.by/christobalite/test6/18 Image credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS

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Curiosity photographie de nouvelles roches martiennes Publié par Émeline Ferard, le 30 octobre 2012 En savoir plus : http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-photographie-de-nouvellesroches-martiennes_art27316.html Copyright © Gentside Découverte. Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS Tempête de sable dans l’hémisphère Sud de Mars Article de Chloé Durand-Parenti, publié par Le Point qui signale que le 10 novembre 2012 une tempête de sable a eu lieu dans l'hémisphère Sud de Mars http://www.lepoint.fr/science/tempete-de-sable-sur-marscuriosity-aux-aguets-26-11-2012-1533784_25.php Etonnante image d'un tourbillon de poussière martien Le 10/03/2012 à 11:29 - Jean-Baptiste Feldmann, Futura-Sciences http://www.futurasciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronautique-bref-etonnante-image-tourbillonpoussiere-martien-37315/ © Nasa/JPL-Caltech/University of Arizona View into 'John Klein' Drill Hole in Martian Mudstone Vue à l'intérieur du trou de forage de "John Klein" dans le mudstone martien http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA17594 Site Manager: Jon NelsonWebmasters: Tony Greicius, Martin Perez, Luis Espinoza Minerals at 'Rocknest' and 'John Klein Minéraux de Rocknest et John Klein http://www.nasa.gov/mission_pages/msl/multimedia/pia16830.html Image credit: NASA/JPL-Caltech/Ames Last Updated: Nov. 19, 2015 Du gypse identifié sur Mars par ChemCam, une zone à forer pour le rover Curiosity http://www.insu.cnrs.fr/node/4115 Crédit image : NASA / JPL-Caltech / LANL / CNES / PARI / LPGNantes / CNRS / LGLyon / Planet-Terre/ IAS Curiosity discovers ancient mars lake could support life Curiosity découvre un ancien lac martien qui pourrait supporter la vie 9 Dec , 2013 by Ken Kremer Universe TodaySPACE AND ASTRONOMY NEWS http://www.universetoday.com/107013/curiosity-discovers-ancient-mars-lake-could-support-life/ NASA Curiosity Rover Finds More Signs that Ancient Mars Had Water Le rover Curiosity de la NASA trouve davantage de signes Mars, jadis, contenait de l'eau. http://www.space.com/22927-mars-rover-curiosity-water-evidence.html Curiosity va probablement franchir la dune Dingo Gap (Association Planète Mars) par Alain Souchier le 5 février 2014 (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS) http://www.planete-mars.com/11866/ Dingo Gap : Curiosity Update – Amazing Views Inside A Crater Dingo Gap : Mise à jour de Curiosity - Vues étonnantes de l'intérieur d'un cratère February 3, 2014 by natural historian http://thenaturalhistorian.com/2014/02/03/nh-notes-curiosityupdate-amazing-views-inside-a-crater/ Crossing Dingo Gap on Mars Traverser Dingo Gap sur Mars Image Credit: NASA, JPL-Caltech, MSSS; Digital processing: Damia Bouic http://apod.nasa.gov/apod/ap140218.html

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Le rover Curiosity est arrivé début avril dans une zone appelée « Kimberley » Idariane / 1 mai 2014 https://reves-d-espace.com/2014/05/01/des-nouvelles-du-rover-curiositytroisieme-forage-a-venir/ (Crédit image: NASA/JPL-Caltech) Curiosity considers first dig into Windjana, the sands(tone) of Mars Curiosity envisage un premier forage dans Windjana, le grès de Mars 28 Apr 2014 at 21:03, Iain Thomson http://www.theregister.co.uk/2014/04/28/curiosity_considers_first_dig_into_windjana_the_sandstone_of_mars/ Curiosity trouve deux gros fragments d’une météorite ferreuse sur Mars 16 juillet 2014, par Guillaume Cannat http://autourduciel.blog.lemonde.fr/2014/07/16/curiosity-trouvedeux-gros-fragments-dune-meteorite-fer-reuse-sur-mars/ Crédits : NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/LPGNantes/CNRS/IAS/MSSS Curiosity Discovers First Meteorites on Mars - And they are Huge and Made of Heavy Metal Curiosity découvre ses premiers météorites sur Mars - Et ils sont énormes et composés de métaux lourds By Ken Kremer http://www.americaspace.com/?p=64261 Copyright © 2016 Ameri caSpace, LLC - All Rights Reserved Powered by WordPress & Atahualpa Curiosity déniche une énorme météorite sur Mars Publié par Émeline Ferard, le 17 juillet 2014 http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-deniche-une-enorme-meteorite-surmars_art33066.html ; Copyright © Gentside Découverte Multiple Episodes of Delta Growth in Gale Crater En français : épisodes multiples de croissance de deltas dans le cratère Gale Credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS; Last Updated: July 31, 2015 Editor: Tony Greicius http://www.nasa.gov/jpl/msl/pia19072 Geology of the Death Valley area Géologie de la région appelée Vallée de la Mort Wikipedia The Free Encyclopedia; https://en.wikipedia.org/wiki/Geology_of_the_Death_Valley_area

Le Point - Revivez l'intrigante aventure de Curiosity sur Mars, par Chloé Durand-Parenti lepoint.fr | modifié le 03/10/2014 à 11:03 - publié le 09/08/2012 à 20:18 http://www.lepoint.fr/astronomie/regardez-mars-les-plus-beaux-cliches-de-curiosity-09-08-20121494586_1925.php © NASA / JPL-Caltech / MSSS Jet Propulsion Laboratory-Photojournal Malin Space Science Systems http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA19039) Credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS Exploration de Mars par Curiosity Wikipedia; l'encyclopédie libre https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploration_de_Mars_par_Curiosity

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NASA's Curiosity Mars Rover Drills at 'Telegraph Peak' Le rover Curiosity de la NASA fore au "Pic du Télégraphe" http://www.nasa.gov/jpl/msl/nasas- curiosity-mars- rover-drills-at-telegraph-peak Credits: NASA/JPL-Caltech/MSSS Last Updated: July 31, 2015 Editor: Tony Greicius Nasa's Curiosity rover is exploring a 'Garden City' on Mars Le rover Curiosity de la NASA est en train d'explorer une "Cité Jardin" sur Mars By Duncan Geere November 13, 2015 http://www.techradar.com/news/world-of-tech/nasa-s-curiosityrover-is-exploring-a-garden-city-on-mars-1308909 Veiny 'Garden City' Site and Surroundings on Mount Sharp, Mars Le site de filons 'Garden City' et ses environs sur le mont Sharp de Mars http://www.nasa.gov/imagefeature/jpl/pia19921/veiny-garden-city-site-and-surroundings-on-mount-sharp-mars Credit: NASA/JPLCaltech/MSSS Last Updated: Nov. 13, 2015 Editor: Tony Greicius Curiosity's Position After 10 Kilometers La position de Curiosity après 10 kilomètres http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA19390 Image credit: NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona Scene From 'Artist's Drive' on Mars (Stereo) Scène de l'Allée de l'Artiste sur Mars (Stereo) http://www.nasa.gov/jpl/msl/pia19387/scene-from-artists-drive-on-mars-stereo Last Updated: July 31, 2015 Editor: Tony Greicius Mars Orbiter Views Curiosity Rover in 'Artist's Drive' Mars Orbiter voit Curiosity dans l'Allée de l'Artiste http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=4563 Image Credit: NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona News Media Contact Guy Webster Jet Propulsion Laboratory, Pasadena, Calif. Latest View of Curiosity Rover in Gale Crater La plus récente vue du rover Curiosity dans le cratère Gale Written by: Alfred McEwen (audio: Tre Gibbs) (22 April 2015) http://hirise.lpl.arizona.edu/ESP_040770_1755 Curiosity's Path to Some Spring 2015 Study Sites Le chemin de Curiosity vers certains sites d'étude du Printemps 2015 http://mars.nasa.gov/msl/multimedia/images/?ImageID=7182 Image Credit: NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona Postcard from Mars: A glimpse of Mount Sharps foothills beyond Apikuni Peak Carte postale de Mars: un aperçu des contreforts du mont Sharp au-delà du Pic Apikuni. http://imgur.com/gallery/vgiaIEp Curiosity snaps belly selfie at Buckskin Mountain base drill site Curiosity réalise un selfie sur le site de forage à la base du mont Buckskin August 21, 2015 by Ken Kremer, Universe Today http://phys.org/news/2015-08-curiosity-snaps-belly-selfie-buckskin.html Credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS/Ken Kremer/Marco Di Lorenzo

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NASA’s Curiosity Rover Inspects Unusual Bedrock Le rover Curiosity de la NASA inspecte d'inhabituelles roches-mères. http://www.astrobio.net/topic/solar- system/mars/nasas-curiosity-rover-inspects-unusualbedrock/ Credits: NASA/JPL-Caltech/MSSS Rocks Rich in Silica Present Puzzles for Mars Rover Team Des roches riches en silice rendent perplexe l'équipe du rover sur Mars http://www.nasa.gov/feature/jpl/rocks-rich-in-silica- present-puzzles-for-mars-rover-team Credits: NASA/JPL-Caltech/MSSS Last Updated: Dec. 18, 2015 Editor: Tony Greicius Curiosity update, sols 1073-1107: Driving toward dunes, distracted by haloes Mise à jour de Curiosity, sols 1073-1107 : conduite vers les dunes, distraite par des halos Posted By Emily Lakdawalla 2015/09/19 00:40 UTC The Planetary Society http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2015/09181704-curiosity-update-sols-10731107.html?referrer=https://www.google.be/?referrer=http://www.planetary.org/blogs/emilylakdawalla/2015/09181704-curiosity-update-sols-1073-1107.html "Slip face on Downwind Side of 'Namib' Sand Dune on Mars" "La face à l'abri du vent de la dune de sable "Namib" sur Mars http://mars.nasa.gov/msl/multimedia/images/?ImageID=7624 Image Credit: NASA/JPL-Caltech 'High Dune' is First Martian Dune Studied up Close "La Haute Dune" est la première dune martienne étudiée de près http://mars.nasa.gov/multimedia/images/?ImageID=7581 Image Credit: NASA/JPL-Caltech/MSSS Rocks on Mars. A variety of rock types and sediments have been found on Mars. Many are similar to rocks on Earth. Roches sur Mars. Une variété de types de roches et de sédiments qui ont été trouvés sur Mars. Beaucoup sont semblables aux roches terriennes. http://geology.com/stories/13/rocks-on-mars/ Sur Mars, Curiosity a commencé à forer le mont Sharp Le 03/10/2014 à 11:25 - Rémy Decourt, Futura-Sciences http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/curiosity-mars-curiosity-commenceforer-mont-sharp-55473/ © Nasa/JPL-Caltech/MSSS

Geologic cross-Section http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=pia18782 JPL-California Institute of Technology 'Murray Buttes' Mesa Le mesa de "Murrau Buttes" https://www.nasa.gov/jpl/msl/pia18783 Last Updated: July 31, 2015 Editor: Kimberly Orr; Image Credit: NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona Lexique de géologie sédimentaire http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/lexique.htm, Professeur Boulvain F., Univ. de Liège Les principales évaporites marines et non marines http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm#IV, Boulvain F.

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Centre National d'Etudes Spatiales Historique des événements 2013 https://msl-curiosity.cnes.fr/fr/MSL/Fr/GP_actualites.htm Copyright : CNES : Centre National d'Etudes Spatiales Silicon and Titanium Correlation in Selected Rocks at Gale Crater, Mars Corrélation Silicium et Titane dans les roches sélectionnées au cratère Gale, sur Mars http://mars.nasa.gov/msl/multimedia/images/?ImageID=7608 Image Credit: NASA/JPL-Caltech/University of Guelph Rocks Rich in Silica Present Puzzles for MSL Team Des roches riches en silice rendent perplexe l'équipe du rover sur Mars http://www.msl-chemcam.com. Image Credit: NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/LPGNantes/CNRS/IAS Grâce à Curiosity, visionnez à 360° le plateau Naukluft sur Mars Par Joël Ignasse ; publié le 29-04-2016 Source : http://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme -solaire/20160429.OBS9465/grace-a-curio-sityvisionnez-a-360-le-plateau-naukluft-sur-mars.html Curiosity Mars Rover Crosses Rugged Plateau Publié le 27.04.2016 ; Guy Webster, Jet Propulsion Laboratory, Pasadena, Calif. Dwayne Brown / Laurie Cantillo, NASA Headquarters, Washington: http://mars.nasa.gov/msl/news/whatsnew/index.cfm?fuseaction=shownews&newsid=1906 Un panorama de Curiosity montre un paysage chaotique Publié le 01/05/2016 par Xavier Demeersman, Futura-Sciences Source : http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronomie-panorama-curiositymontre-paysage-chaotique-62624/ Second Cycle of Martian Seasons Completing for Curiosity Rover Second cycle de saisons martiennes, achevé par Curiosity Publié le 11 mai 2016 par JPL-Caltech Lien : http://mars.jpl.nasa.gov/msl/news/whatsnew/index.cfm?FuseAction=ShowNews&NewsID=1908 Curiosity, 2e anniversaire martien Publié le 08/05/2016: Lien : http://www.ladepeche.fr/article/2016/05/08/2340122-curiosity-2e-anniversaire-martien.html sur le site LADEPECHE.fr. Article signé E.Rey Le Spectromètre de masse https://fr.wikipedia.org/wiki/Spectrom%C3%A9trie_de_masse La chromatographie en phase gazeuse http://moma.projet.latmos.ipsl.fr/MOMA-GC_Instrument.html Eléments de Granulométrie Lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Les roches sédimentaires et les roches magmatiques Extrait de : « Les roches d’Auvergne » Lien : http://viagallica.com/auvergne/roches.htm

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Position schématique des principales roches magmatiques en fonction de leur composition minéralogique (adapté de MASON, 1966). Extrait de Les roches-propriétés et utilisation Lien : https://www.u-picardie.fr/beauchamp/eadaa/roches.htm Extrait de : Eléments de Sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire Voir lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm Copyright : Professeur Frédéric Boulvain, Université de Liège Définition des argiles (Lexique du Professeur Frédéric Boulvain, ULg ) http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/lexique.htm ) Extrait de : Une introduction aux processus sédimentaires http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Le sous-sol de la planète Mars primitive : une niche pour la vie ? Par la Société Française d'Exobiologie Source : http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/le-sous-sol-de-la-planete-mars-primitive-une-niche-pour-la-vie/ Bulletin n° 67 de l'Association Planète Mars par Alain Souchier sur "L'apport de la sonde MAVEN" est assez proche de l'interprétation du graphique précédent. Lien : http://planete-mars.com/le-bulletin-n-67-davril-2016/ Extrait de "Le gypse martien" sur le site Association Planète Mars, par Pierre Brisson, le 21 janvier 2013 Lien : http://planete-mars.com/le-gypse-martien/ Extrait de : Les stratifications obliques et entrecroisées Lien : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm Copyright : Professeur Frédéric Boulvain, Université de Liège Extrait de Wikipedia : Mesa (géomorphologie) Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mesa_(g%C3%A9omorphologie) "Lexique de géologie sédimentaire" Copyright Frédéric Boulvain Source : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/lexique.htm, "Eléments de Sédimentologie et de Pétrologie sédimentaire" Copyright F. Boulvain Source : http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/sedimentologie.htm#IV, Rover Environmental Monitoring Station (REMS) La station de surveillance environnementale du Rover Lien : http://mars.nasa.gov/msl/mission/instruments/environsensors/rems/ The Five Most Abundant Gases in the Martian Atmosphere Les cinq gaz les plus abondants de l'atmosphère martienne mesurés par SAM Mesuré en Octobre 2012; publié le 2 novembre 2012 Lien : http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA16460

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Variety of gases released from Rocknest samples Variété de gaz libérés des échantillons de Rocknest Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html La première mesure du rapport deutérium/hydrogène sur la surface de Mars montre que l'eau libérée des échantillons Rocknest est beaucoup plus lourde que celle des océans terrestres Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html Composition élémentaire des sols entre trois régions d'atterrissage sur Mars: Gusev Crater, où Spirit a voyagé; Meridiani Meridiani Planum, où Opportunity est toujours à l'oeuvre, et le cratère Gale, que Curiosity étudie actuellement. Published par Klaus Schmidt le lundi 3 décembre 2012 via NASA © 2016 The International Space Fellowship, developed by Gabitasoft Interactive. All Rights Reserved. Lien : http://spacefellowship.com/news/art31172/nasa-mars-rover-fully-analyzes-first-soil-samples.html Etude du gypse martien avec ChemCam "Du gypse identifié sur Mars par ChemCam". Article du 16 janvier 2013 Source de l'article sur le site web de l'INSU: Institut National des Sciences de l'Univers. Lien : http://www.insu.cnrs.fr/node/4115 : Minerals at 'Rocknest' and 'John Klein' Etude des minéraux à «Rocknest» et "John Klein" Publié le 12 mars 2013. Lien : http://www.nasa.gov/mission_pages/msl/multimedia/pia16830.html On a détecté des molécules organiques sur Mars Publié le 18 décembre 2014. Société Française d'exobiologie. Par Caroline Freissinet, chercheur post-doctorant au NASA Goddard Space Flight Center, équipe SAM. Lien : http://www.exobiologie.fr/index.php/actualites/publications-scientifiques/on-a-detecte-des-molecules-organiques-sur-mars/ Les aventures et les résultats de Curiosity entre mai 2014 et janvier 2015, de Kimberley à Pahrump Hills. Par Pierre Thomas, Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon Publié par Olivier Dequincey 07/01/2015. Lien : http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/mars-curiosity-2014.xml

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