Baptiste Karoubi portfolio 2018

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baptiste karoubi

portfolio 2018 architecture + scĂŠnographie



s omma i re -

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architecture 01. La cité de la danse - pfe complexe chorégraphique pour un territoire en mutation ivry-sur-seine 02. Le vivarium réhabilitation du théâtre des amandiers nanterre 03. Le club programme mixte paris intramuros

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scénographie 04. La nuit des taupes (workshop) Vivarium Studio de Philippe Quesne nanterre amandiers 05. Involve CharlottEscudier company mjc-tc colombes

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architecture Danser c’est jouer avec la densité de l’espace. [...] Une fois qu’on a cette conception, on peut jouer avec la matière de l’espace, en changer la texture, la fluidité, la matérialité [...] glisser dans l’espace, appuyer sur l’espace. Angelin Preljocaj, chorégraphe

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[fig.1Ã 4]

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01. la c i t é d e l a danse

complexe chorégraphique pour un territoire en mutation

Projet de fin d’étude ENSAPM 2017 Dirigé par : R.MAGROU Y.ROCHER travail personnel

Le projet de fin d’études est un exercice complexe et délicat. Il nous appelle, non plus à démontrer nos simples compétences en ce qui concerne la conception d’espaces et la compréhension d’une situation, mais bien à nous affirmer en tant qu’architecte et à nous emparer d’une question qui nous tient à cœur. Il nous demande ensuite d’y répondre selon nos convictions, qui ne sont, par nature même, pas universelles et de les défendre pas à pas pour les transformer in fine en un projet architectural cohérent et représentatif de ce que nous sommes. Dans ce cadre, j’ai décidé de traiter d’un sujet qui m’a toujours fasciné et que j’ai eu à cœur d’étudier, de comprendre et d’expérimenter tout au long de mes études d’architecture: la conception de lieux scéniques. Ce thème me parle tout particulièrement puisqu’il cristallise le lien entre mes études et ma pratique de la danse contemporaine que j’ai toujours tenu à développer et perfectionner durant mon cursus universitaire. L’architecture dédiée à la danse suscite un intérêt qui va grandissant ; en témoignent les divers lieux conçus et réalisés ces deux dernières décennies pour l’art chorégraphique, Centres chorégraphiques nationaux ou encore

Centre national de la Danse (Pantin). Aussi, l’équilibrage géographique n’est-il pas encore atteint pour permettre au plus grand nombre de l’apprécier et même d’y accéder, en qualité d’amateur. Sur le territoire du sud de Paris, si des équipements scéniques sont aménagés pour la diffusion, la création et la formation n’y ont pas encore trouvé domicile. En pleine mutation , la ZAC Ivry-Confluence offre l’opportunité foncière et patrimoniale d’ y réaliser un complexe qui aura pour ambition de donner accès à toutes les étapes de la création chorégraphique. Pour cela, seront réhabilitées deux anciennes usines des Eaux de Paris qui seront reliées par une intervention architecturale contemporaine. Nous espérons ainsi créer une entité qui visera à réaliser tous les espoirs d’une nouvelle génération d’artistes et à attirer en son sein des populations jusque-là extérieures au spectacle vivant.

[fig.1]

vue sur le complexe depuis les quais de Seine

[fig.2]

vue intérieure depuis la rue centrale

[fig.3]

vue intérieure sur un des studios de danse

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[fig.4]

vue extérieure sur l’entrée centrale depuis les quais


Ivry, ville limitrophe à Paris encore peu connectée

Une commune coupée en deux par une voie ferrovière

Ivry-Port le delaissé

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EXISTANT halles industriels d’époque et batiment industriel structure légère plus récent

DÉMOLITION de la structure légère pour réveler toutes les façades d’époques et l’implantation de base.

Du bati industriel remarquable

[fig.5]

MATÉRIALITÉ façade côtè seine (EST) briques, pierres de tailles hexagonales, huisseries acier et toit en zinc échelle 1/1500 0

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10m

accroître les connexions avec Paris

Pietonniser le territoire

PLAN façade porteuse en maçonnerie portée intérieure de 25m soutenue par des fermes métalliques. Ouverture entre les deux halles et accès prévu par la façade Nord échelle 1/1500 0

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>N

accroitre et diversifier PROPORTIONS halle principale : 85m x 25m la population Halle secondaire : 27m x 25m Hauteur totale : 15m ; hauteur sous fermes : 12m Surface au sol : 2875m2 Volume totale sous ferme : 34500 m3

redonner vie aux friches industrielles

0m [fig.6]

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100m

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25m

01. atelier décor 02. logements ponctuels 03. galerie couverte 04. restaurant / bar 05. studio de danse suspendu 06. accueil 07. monte-charge 08. salle de sport 09. massage et soin du corps 10. loges 11. bibliothèque 12. salle de projection 13. foyer 14. grande salle 15. loges et administration

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50m

[fig.8]

[fig.5]

rapide situation urbaine du site

[fig.6]

rapide analyse urbaine de la ZAC Ivry Confluence

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Plan de la ZAC Ivry confluence à l’Horizon 2025

[fig.8]

Plan de RDC global du site de projet


04. Révéler le patrimoine industriel du site par une série d’arches en béton structurante

03. Une galerie couverte complètement vitrée pour connecter visuellement la Seine, la rue et la création.

02. Une serie de volumes traversants pour accueillir les différents usages donnant tous sur la rue intérieure.

01. Une dalle pour venir relier les deux bâtiments existants et installer l’intervention.

[fig.9]

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[fig.9]

Axonométrie du projet inscrit dans le futur territoire de la ZAC Ivry-Confluence

[fig.10]

[fig.10]

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Plan de RDC du batiment central rue intérieure appropriable, espace de restauration, espace de bien être pour les danseurs, accueil et bibliothèque.


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[fig.11]

Coupe perspective sur le côtè sud du batiment central. Détails sur les studios de danse suspendus

[fig.12]

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Coupe perspective au centre du batiment central. Détails sur l’espace de diffusion et l’espace bien être.


[fig.1]

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02. le v i v a ri u m Projet d’école Master 1 Semestre 1 ENSAPM 2016 Dirigé par : Y.ROCHER J.PLANTE travail personnel

Réhabiliter le Théâtre des Amandiers, c’est surtout répondre aux besoins de son directeur, Philippe Quesne, et de son équipe. Dans ce nouvel outil de travail, la compagnie a besoin de nouveaux espaces de travail et pédagogiques, plus ouverts, plus agréables et plus contemporains. Les deux salles principales doivent être conservées puisqu’elles constituent deux outils parfaitement adaptés à la programmation du théâtre.

permet l’accès fluide aux deux salles existantes du théâtre. Le travail consiste ici à réinterpréter les codes traditionnels, de par ses escaliers monumentaux et ses nombreux points de vues.

Le vivarium c’est tout d’abord une nouvelle salle, construite au- dessus des ateliers décors déjà existants et pour l’instant très clairement séparés du reste de l’équipement. Ce nouvel espace est un écosystème indépendant et évolutif. Il se transformera ainsi pour suivre les besoins du moment, lieu de création, de diffusion ou encore logements pour des compagnies extérieures. Ainsi on pourra y accueillir la nouvelle génération d’artistes, de scénographes ou encore de techniciens.

Pour connecter la nouvelle salle et le nouveau foyer et affirmer le parti-pris architectural, un “tube de vie” vient courir le long de la façade principale reliant ainsi tous les espaces de l’équipement. De cette manière, en plus de créer une circulation fluide, ce tube vient requalifier et moderniser la face visible des Amandiers, qui exprime désormais les axes d’organisation intérieure. Pour desservir les différents espaces, de grands panneaux rotatifs en bois sont installés dans le tube, tels des ouïes qui, selon leurs ouvertures, modulent la circulation. Cet espace de circulation permet également de marquer la progression des spectateurs vers la nouvelle salle de manière très théâtrale, créant ainsi pour les riverains et les flâneurs un vrai signal urbain.

De l’autre côté, on opère une transformation radicale du hall d’accueil, autant dans ses volumes que dans ses usages. Le foyer deviendra beaucoup plus perméable et lumineux avec sa double hauteur, ses passerelles et sa façade vitrée donnant sur le parc André Malraux. Ce foyer, en plus d’accueillir les usages d’attente, de restauration, de billetterie ou encore de librairie,

Pour conclure, on peut dire que ce nouveau théâtre, le Vivarium, s’efforce de rendre visible son fonctionnement intérieur. Il place le spectateur et l’usager au centre de ses dispositifs. Les différents espaces viennent accentuer les usages de manière très théâtrale tout en tentant de faire se rencontrer au maximum les usagers professionnels et le public.

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[fig.1]

Vue de la nouvelle salle de spectacle depuis la rue


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[fig.2]

Plan masse existant et projeté du théâtre des Amandiers

[fig.3]

[fig.3]

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Diagrammes explicatifs du projet par étapes : 1.volumétrie atuelle du théâtre 2.dépose du foyer actuel et rationnalisation de l’espace d’atelier décor 3. création du tube connecteur 4. création du nouveau foyer et du nouvel équipement


[fig.4]

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[fig.7]

[fig.8]

[fig.4]

vue du tube connecteur depuis le parvis

[fig.5]

vue du nouveau foyer depuis le parc André Malraux

[fig.6]

coupes sur l’entièreté du projet

[fig.7]

Plan du nouvel équipement R1 - accueil, salle , accès des artistes et loges

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Plan du nouvel équipement R2 - accès à la salle et logements artistes

[fig.9]

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Plan du nouvel équipement R3 - salle de répetition, salles pédagogiques, logements artistes


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03. l e c l ub

Projet d’équipement mixte, ce complexe a pour but d’étudier l’hybridation de deux programmes à première vue très éloignés. Ici, une école avec un club de vacances. Il naîtra de cette combinaison un centre d’hébergement temporaire pour expatriés et autres populations résidant à Paris de manière temporaire.

du CLUB de proposer des activités qui éduquent les enfants et les rassemblent avec leurs parents. La constatation d’un système scolaire inadapté à notre mode de vie actuel nous mène à tenter une autre approche, qui consiste à dissoudre le programme de l’école. L’école est nulle part et partout à la fois.

Projet d’école Licence 3 Semestre 2 ENSAPM 2015

Le complexe du « CLUB » s’implante sur la place de Jussieu située dans le 5ème arrondissement de Paris. Il marque ainsi la scission entre deux architectures, celle de la faculté de Jussieu et celle des immeubles de type Haussmannien. Le CLUB entre en résonance avec la tour de Jussieu et se positionne comme un repère de par sa position centrale.

Architecturalement, le complexe est pensé comme un assemblage de programmes au centre duquel est creusé un espace qui relie tous les niveaux, le coeur. Située du sous-sol jusqu’au sommet, cette spirale ainsi créée, vient dégager de nombreuses perspectives au fil des niveaux et comporte également un aspect ludique car elle permet aux enfants d’observer ce qu’il se passe au sein du complexe tout en étant toujours visibles. Ces espaces font du complexe une architecture vivante qui se veut adaptable à nos nouvelles façons de vivre et d’habiter. On crée ainsi une communauté qui s’ouvre cependant sur la capitale grâce à ces différents équipements qui seront ouverts au public.

Dirigé par : G.DELALEX travail de groupe C.Archilla A-J.Ferrandi B.Karoubi R.Luciani

La programmation du complexe est basée sur la volonté de resynchroniser les emplois du temps parents-enfants. En effet après une étude que nous avons menée, ces deux populations n’ont aujourd’hui plus le loisir de partager du temps ensemble, ceci dû au temps passé dans les transports et à nos modes de vie de plus en plus nomades. Nous re-questionnerons dans ce cadre le rythme de l’école en proposant une resynchronisation des emplois du temps parents/ enfants dans un souci d’efficacité, d’économie de temps et d’énergie. Le programme de départ est une école qui regroupe des classes de maternelle et de cours élémentaire, école à laquelle nous associons deux autres programmes liés au club de vacances : une piscine et des logements. L’ajout de ces deux programmes permet au complexe

De par ce projet, c’est l’assemblage de programmes différents et le lien entre sociologie et architecture qu’il me semblait intéressant de mettre en avant. Se confronter à une problématique et y apporter une réponse, même imparfaite, qui aura toujours le bénéfice de faire avancer la réflexion, n’est- ce pas là aujourd’hui le rôle de l’architecte ?

[fig.1]

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vue de l’espace d’accueil, étage ouvert à tous constituant une continuité avec l’espace public


[fig.2]

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[fig.3]

[fig.2]

plan masse du complexe, insertion dans le bâti environnant. Mise en lumière de la fracture entre la faculté et les haussmaniens alentours.

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coupe transversale sur le complexe, diversité et imbrications des différents équipements.


[fig.4]

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[fig.5]

[fig.6]

[fig.4]

axonométrie éclatée du complexe. en noir, les espaces du coeur, espaces partagés entre tous les utilisateurs du complexe où se concentrent les espaces d’éducation.

[fig.5]

Plan du R-2. la piscine et l’amphithéâtre exterieur.

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[fig.6]

Plan du R+1 logements et espaces communs au centre


[fig.7] . [fig.8] . [fig.9]

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[fig.10]

[fig.7]

vue sur un logement

[fig.8]

vue sur la piscine

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vue sur la bibliothèque

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[fig.10] photo de la maquette à l’échelle 1:200 maquette en matières et couleurs



scénographie Le théâtre, c’est d’abord la nuit, une boîte noire, où on fait venir des petites touches de lumière Denis Fruchaud, scénographe

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[fig.1]

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04. la n ui t d e s ta u p e s

workshop avec le vivarium studio de Philippe Quesnes nanterre-amandiers

Projet d’école Master 1 Semestre 2 ENSAPM 2016 Dirigé par : J.COLOMER Y.ROCHER P.QUESNES travail collectif

Pour sa création de 2016, Philippe Quesne a accepté de collaborer avec un groupe d’étudiants de l’Ecole d’architecture de Paris- Malaquais dont je faisais partie. Ce projet représentait l’opportunité et la chance d’intégrer le processus de création d’un metteur en scène et de travailler avec lui sur la notion d’espace dans une pièce contemporaine. Le travail du Vivarium studio est tout à fait particulier puisque ces pièces s’écrivent exclusivement au plateau. La scénographie, si elle y tient un rôle prépondérant, se forme elle aussi par des phases de travail, des tâtonnements et des intuitions. Avant de parler du projet , il me semble judicieux de présenter succinctement la pièce qui a forcément un impact crucial sur la façon d’appréhender nos réflexions. Nous citerons ainsi le synopsis de la pièce : « Il était sept taupes qui, alors qu’elles creusaient leurs galeries, ont débarqué dans une cage de scène. Sept taupes qui, soudain, vivent, mangent, dorment, meurent, travaillent, donnent naissance, copulent, s’amusent et s’improvisent groupe de rock sous les yeux des spectateurs. Sept taupes qui vivent ensemble une utopie pour cet animal réputé farouchement solitaire ! La Nuit des taupes invite ses spectateurs à s’engouffrer dans un monde parallèle, un monde sans paroles et sans humains, qui se conquiert à coups de griffes et de pioche, un monde électrique traversé par une musique underground, celle qui se répète dans les caves et les sous-sols. »

C’est dans ce contexte que nous avons pu influencer les décors et construire l’action en même temps les décors et la mise en espace de la création. Le fonctionnement du Théâtre des Amandiers a rendu les choses particulièrement agréables puisque le plateau de répétition s’était, pour cette pièce, installé dans les ateliers décors ; de ce fait , chaque proposition était construite à l’atelier à l’échelle 1 avant d’être testée directement par les acteurs dirigés par Philippe Quesne . Dans ces conditions particulièrement propices à la création, j’ai choisi de m’intéresser au thème de la grotte, de la galerie, et de la traversée. Après plusieurs tests, croquis et échanges avec toute l’équipe, je me suis fixé sur un dispositif représentant de manière abstraite un tunnel, organisé et creusé en direct par la troupe de taupes . Pour cela, sont disposées sur scène, aléatoirement, 15 arches en bois, de tailles variables, recouvertes de papier de chaque côté. L’exercice pour les acteurs consiste dans un premier temps à aligner ces cadres afin de construire le tunnel , avant, ensuite, dans un accès de frénésie, de courir et de traverser les arches en détruisant les feuilles de papier. Si aucun des dispositifs que nous avions imaginés avec les étudiants ne s’est retrouvé dans la scénographie finale du spectacle, Philippe Quesne s’en est ré- approprié certains en les adaptant de manière personnelle . Pour ce qui est de celui que j’avais imaginé, il a été réutilisé au tout début de la pièce. En effet les acteurs font leur entrée sur scène en creusant à coups de pioche dans une paroi en bois très fine.

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photographie de la scénographie finale lors de la première lors du Kunstenfestival des arts de Bruxelles .


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page de gauche : démarche et expérimentations [fig.2] la grotte ou le retour sur soi

[fig.3]

la gallerie

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la gallerie organique, aléatoire

[fig.5]

coupe sur la galerie, decomposition du sol par panneaux pour rendre visible la masse

[fig.6]

coupe sur une galerie plus géométrique, plus abstraite

[fig.7]

rajout de l’aléatoire dans la hauteur des panneaux pour revenir à une galerie organique

page de droite : installation finale [fig.2]

étape 1: cadres recouverts, disséminés aléatoirement sur scène

[fig.3]

étape 2 : construction par les acteurs de la gallerie en déplacant les cadres, organisation dans l’espace des cadres toujours recouverts

[fig.4]

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étape 3 : passage des acteurs au travers des cadres révelant ainsi le creux de la galerie auparavant


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test de l’installation finale par les acteurs . dépassement du cadre imaginé dans la dernière image ( destruction de la structure par le groupe )


[fig.1]

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05. I n vo lve

CharlottEscudier compagnie

Création lumière, ambiance et costumes MJC-TC colombes 2015

travail personnel

Ce projet fut un de mes premiers pas hors de l’école dans le monde de la scénographie. Il débuta avec une chorégraphe et une compagnie qui, lors du processus de création d’une pièce, m’a demandé de l’assister dans l’écriture et la mise en espace. Ce fut l’occasion pour moi de suivre ce projet du début à la fin. Pour commencer , il me semble important de parler de la pièce et de son propos artistique afin de mieux cerner les problématiques qui étaient les miennes : Involve est une création, qui, loin du paraître, capture par la chorégraphie la manière dont les corps vibrent, agissent, se cherchent, entrent en résonances. Des sens à la sensation, des sensations à l’énergie et des énergies au mouvement. La pièce traite du libre arbitre, qui nous différencie aujourd’hui de notre état primitif, animal. Les cinq corps sur scène tentent progressivement de faire groupe, d’évoluer et de se construire autant dans leur individualité que dans la communauté qu’ils vont essayer de développer de par leurs interactions. Cette expérience m’a permis de mieux appréhender le travail d’un scénographe, dans toutes ses phases et toutes les contraintes que celles- ci engendrent. En premier lieu, un travail d’écriture, de recherche afin de nourrir le propos par des apports théoriques et d’y incorporer références et images afin de définir un univers. Celui- ci constituera une base de travail pour la mise en forme de la pièce chorégraphique. Lorsqu’il a fallu ensuite entrer concrètement dans la mise en scène, une entrave a très vite rétréci le champ des possibles : les limites du budget. Dans le cas présenté ici, la compagnie ne disposait d’aucune subvention, d’aucune aide exception faite de la mise à disposition d’une salle. Il m’ a donc fallu m’adapter à cette situation et trouver des solutions pour rendre compte du propos sans faire appel à des décors ou à des procédés scénographiques conventionnels.

La solution fut donc de travailler avec une matière, très peu onéreuse et aux possibilités multiples : l’argile. En effet, la glaise recouvre au départ tous les danseurs, les emprisonnant dans une chrysalide qui les empêche de se mouvoir confortablement et les enferme dans leurs espaces intérieurs. Celle- ci, en séchant et à force d’être mise à mal par le mouvement, va, au fur et à mesure de la pièce, se fissurer, se craqueler, se disperser sur scène. De ce fait, elle modifie, et l’apparence des danseurs, et l’espace scénique, qui, se recouvrant progressivement de cette poussière, va se révéler autrement. La question de la lumière est, dans ce processus , devenue primordiale . Cet outil est devenu le plus efficace pour mettre en valeur la matérialité de la scène et de la matière argileuse utilisée. En effet, au début de la pièce, les corps devaient sembler seuls, isolés et sans liens apparents entre eux. Le sol devait donc se faire oublier et cinq espaces indépendants devaient se dessiner. La lumière devait donc raser le plancher, sans jamais l’atteindre ou ne l’atteindre que sous forme de douches pour accentuer cette solitude. Au fur et à mesure de la pièce, il était nécessaire de venir former un seul et même espace pour ces cinq personnages, espace qui contiendrait aussi la marque de leurs luttes et en porterait la trace. Des lumières beaucoup plus brutes, beaucoup plus intenses viennent directement sur le sol, faisant de celui- ci un acteur à part entière. Ce projet, qui a beaucoup évolué au fil du temps, m’a fait réaliser que le scénographe doit adapter ses outils à chaque projet dans lequel on l’implique. Il se doit, dans un cadre précis, de développer des moyens adaptés pour mettre au mieux en valeur, l’univers développé par le chorégraphe, metteur en scène ou même commissaire d’exposition qui le mandate. Ceci dans le but de tirer profit au mieux des moyens qui sont mis à sa disposition.

[fig.1]

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dispositif scénique final, luminosité crue croissante en fond de scène comme une délivrance pour les 5 corps


INVOLVE charlotte escudier compagnie pièce chorégraphique

[fig.2]

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[fig.3 à 6]

[fig.2]

affiche réalisée pour la pièce chorégraphique. mise en avant de la chrysalide recouvrant les corps au début de la pièce .

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[fig.3 à 6]

photographie sur scène représentant les différentes ambiances lumineuses de la




baptiste karoubi 19 rue de la forge royale 75011 paris 06.35.18.92.33 karoubi.baptiste@gmail.com


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