Vivre les différences / 35 ans de l’ASF en France

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Vivre les différences 35 ans de l’ASF en France


«De Jeunes Allemands Pro­ testants construisent à Taizé une église en signe de récon­ ciliation et d'expiation» – voici le titre de l’article paru dans «Le Monde» du 23 mai 1961 en réaction au début des activités de l’ASF en Fran­ ce. Invités par Frère Roger Schütz de la Communauté de Taizé, des groupes de l’ASF ont construit cette égli­ se, sym­­bole d’un nouveau rapprochement après la Seconde Guer­re mondiale. D’autres chantiers, com­me celui de la con­struction de la synagogue de la Fraternité à Villeurban­ne, ont suivi. Les services de paix des vo­lontaires se sont par la suite allongés à 18 mois dans le but d’aider à combat­tre les différentes formes d’ex­ clusion so­ciale au sein d’une initiative française. Quelle est l'importance de ce travail dans le ca­dre des relations franco-allemandes, primor­ diales pour une véritable construction eu­ropéenne?


Cette brochure, qui pré­ sente des expériences de coopération telles qu’elles sont vé­cues quotidienne­ ment sur le terrain, fournira quelques ré­ponses. Elle reflète les im­pres­­sions des volontaires ainsi que celles de nos partenaires. Il y est question d'apprentissage interculturel et entre gé­néra­tions, d’évolution des men­ta­lités, de connaissances, de par­­­tages, d’attentes et des né­cessités d'une coopé­ ration pour construire l’ave­ nir en­sem­­ble. Le rôle de la mémoire est également souligné, au mo­ment où de plus en plus de survivants de cette épo­ que disparaissent. Pour la plupart des gens apparte­

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nant aux générations suivan­ tes, la tragédie de la Seconde Guerre mondiale est loin. Cependant, durant leur séjour à l’étranger, les volon­ taires s’aperçoivent que le passé national-so­cialiste détermine aujourd’hui enco­ re les mentalités collecti­ves et les identités individuel­les, même si plus decinquante ans nous séparent de la fin du IIIème Reich. Quelles perspectives donc pour notre action? Quel doit être notre rôle face aux «nouveaux» défis de notre époque, tels que le chômage, l’exclusion politique et sociale, les craintes visà-vis d’une Union Européenne essentiellement écono­mique, les conflits violents en Bosnie, en Tchét­chénie, etc.? ASF, en lançant un projet pilote, envisage de renforcer ses échanges internationaux. Il s’agit d’inviter des volontaires des Pays-Bas, de France, de Grande-Bretagne et de Pologne à effectuer un service volontaire en Allemagne, en s’engageant pour la transmission de la mémoire, con­tre le Racisme, pour les deman­ deurs d’asile et les réfugiés politiques. Ce volontariat international aiderait à développer quantitativement et qualitativement l’échange dans ces domaines d'activité essentiels pour une véritable construction eu­ropéenne. Nous remercions vivement nos partenaires pour leur coopération ainsi que l’Ambassade de la Ré­publique Fédérale d’Allemagne qui nous a permis, par sa contribution financière, de publier cette brochure. Nous sommes à la disposition de tou­tes les organisations qui sou­ haiteraient de plus amples informations. Regine Schröer, Coordinatrice de l’ASF en France et en Belgique francophone.

Préface


S o m maire Préface

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Chronologie de l’Aktion Sühne­ zeichen/Friedensdienste page 5 Aktion Sühnezeichen en France page 6

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Partenaires en France et en Belgique francophone page 8 Les expériences de partenariat – Témoignages des partenaires et des volontaires page 9 Statuts des volontaires de l’ASF en France et en Belgique franco­ phone page 18

Pour toute information, adressez-vous au: Comité d'ASF 10, rue de Trévise 75009 Paris Tél./Fax: 01.42.46.92.32 Copyright: Aktion Sühnezeichen/Friedensdienste, janvier 1997

Nous remercions la maison d’édition «Fontshop Berlin» pour le soutien logiciel et technique qu’elle nous a fourni pour la parution de cette brochure.

Réalisation: Fabian Hickethier, Manfred Rausch, Regine Schröer Assistance linguistique: Dominique Baldassare, Hervé Dinh, Sarah Nihoul Assistance technique: Dirk Sievers, Bruno Lefèvre Photos: Archives de l’ASF (pages 4, 6, 7); Heiko Brandes (13); Matthias Briechle (12); Emmaüs Poitiers (2, 11); Eric Falkenhahn (5, 16); Philipp Herrmann (2); Fabian Hickethier (2); Chris Jasch (2, 14, 15); Fabian Klotz (12); Carsten Herzberg (5, 10, 12); Claudia Pritzlaff (9); Manfred Rausch (4); Peter Reinhard (2, 5); Christian Rühl (2, 3); Regine Schröer (2, 17). Dessins: Fabian Hickethier Imprimés par les presses de l’imprimerie TRIGGER à 10999 Berlin.


Action Signes

de

de l’ A k tion Sühnezeichen/Friedensdienste (ASF) Réconciliation/ Services pour la Paix

1976 Début du travail des volontaires à St-Jean-leBlanc, en milieu rural (Nor­ mandie). 1980 L’ASF tient un rôle im­portant au sein du mou­ve­ ment de paix en Allemag­ne.

1958 Appel fondateur par Lo­thar Kreyssig lors du synode de l’église protestante: «Nous demandons la Paix». 1959 Premiers chantiers aux Pays-Bas et en Norvège. 1961 Letravaildel’ASFenFran­­ ce debute avec la con­struction de «l’Eglise de la Réconcilia­tion» de Taizé. 1962 Construction de la syna­ goguedeVilleurbanne,lapre­mière au monde à être bâtie par des Chrétiens. 1963 A Salernes dans le Var, des volontaires construisent un système d’irrigation pour la famille d’un émigré juif al­lemand. 1967 Construction de quel­ ques parties de l’enceinte du cimetière juif de La Boisse, près de Lyon.

1986 Inauguration du cen­treinternationalderencon­ tres de jeunes à Oswieçzim (Auschwitz) en Polo­gne, con­ struit par l’ASF. Des Années 80 à nos jours: Le champ d’acti­ vité des volontaires s’élargit: le service s’étend au domaine de l’éducation civi­que au sein d'organisations s’occupant de sujets brûlants de notre société, comme l’environ­ nement, le sida, la pérennité de la mémoire de la Shoah. Organisation de multiples initiatives fran­ co-allemandes au sujet de la transmission de la mé­moire (voyages d’études, sondage auprès de ly­céens français au sujet du procès Barbie, Projets d’Action Educative, échanges scolaires, colloques internationaux). Rencontres franco-allemandes ayant pour su­jet la paix, l’objection de conscience en Europe, l'iden­tité européenne.

1968 L’ASF ajoute à la dénomi­ nation initiale de Aktion Süh­ nezeichen le terme de «Ser­vi­ce pour la Paix».

Organisation de séminaires internationaux sur le volontariat international, au sujet de la situation des réfugiés, sur les conséquences de la Guerre du Golfe et sur les minorités en Europe.

1971 Accord entre l’office fé­déral pour le service civil de la RFA et l'ASF permettant aux jeu­­nes allemands reconnus com­me objecteurs de conscience d’ac­ complir un service social pour la paix de 18 mois à l’étran­­ger. 30 jeunes volontai­res en France effectuent leur service dans le domaine social.

1993 La loi française permet à des objecteurs fran­ çais de partir pour une mission de longue durée à l’étran­ ger. Beaucoup partent en Allemagne dans le cadre du projet BILBO en partenariat avec l’ASF. Dé­­but des chantiers d’été trinationaux en France orga­ nisés par des volontaires. 1996 150 volontaires de l’ASF dans 12 pays européens ainsi qu’en Israël et aux Etats-Unis. La première volontaire française part dans le ca­dre du projet pilote de l’ASF, «Invitation de volontaires venant des pays partenaires», en Allemagne pour faire un servi­ ce au mémorial de Buchenwald.

Chronologie de l’Aktion Sühnezeichen

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« » en France

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«Après la fondation de l’Aktion Sühnezeichen en 1958 nous avons du nous rendre compte qu’il était impossible de com­ mencer le travail en Pologne, en Russie et en Israël, car les blessures de la guerre étaient trop profondes (...). Mais grâce aux contacts oecuméniques, des demandes arrivèrent de la Nor­ vège, des Pays-Bas, de l’Angle­ terre, de la Grèce et également d’Israël grâce à l’aide des juifs hollandais. Des invitations vinrent de la France: La fraternité oecuméni­ que de Taizé nous a demandé de construire l’église de la récon­ciliation; l’Eglise Réformée nous a demandé de transfor­ mer un vieux château prês de Lyon en une école de formation pour des pasteurs; le consul allemand de Lyon, le comte York von War­tenburg, que je connaissais de­puis la Résistance et comme co­détenu de la pri­ son de la Gesta­po de Berlin, a

inspiré à des juifs, qui ont survécu en France (...), de nous demander la con­struc­ tion d’une synago­gue. Cette synagogue devait devenir dans le monde juif le symbo­ le fort d'un rapprochement après (...) la Shoah. Ces demandes étaient pour nous des projets qui nous don­­naient l’occasion de réa­ liser notre mission. Après ces constructions, à l’intérieur desquelles nous avons pu participer à la vie chaleureuse et surprenante qui s’y était développée, de nouveaux contacts se sont

créés avec des groupes juifs en France,(...) avec des initiatives chrétiennes comme la Cimade qui était déjà active dans la résistance au profit des juifs, des réfugiés et des persécutés. Ces partenaires nous ont demandé de ne pas arrêter les activités après la fin des chantiers mais d’approfondir la réconci­ liation. Les contacts déjà établis se sont approfon­ dis au cours des décen­ nies suivantes. De nou­ veaux partenaires qui avaient à coeur la récon­ ciliation ont pris contact


avec nous. Les volontai­ res de la première heure (...) ont developpé les ami­­tiés et se sont enga­ gés pour la réconciliation avec les juifs, les immi­ grés et les étrangers de façon mul­tiple. Au début, certains nous ont reproché en RFA d’être des traîtres mais le nombre de volontaires et de donateurs, qui ont four­ni l’argent nécessai­ re, a augmenté. Sous l’in­ fluence de RosenstockHuessy (écrivain et philo­ sophe hollandais) et d’Ar­thur Gillette (direc­ teur de la division de la jeunesse à l’UNESCO), nous sommes devenus une partie d’un mouvement non-violent de volontai­ res pour la paix et la jus­ tice sociale. Sühne­zei­

chen a dans ce mouvement une mission spécifique: les relations judéo-chrétiennes, le travail avec les victimes de la terreur et de la violence, avec des persécutés pour des raisons racistes (...). Ces activités, nous les partageons de plus en plus avec des gens des autres pays et notamment des français.» Franz von Hammerstein, cofon­ dateur de l’ASF. ** * Termeduprotestantismeallemandpres­­queintraduisi­ ble, «Sühne» signifie pour les fondateurs le besoin de reconnaître la res­ponsabilité allemande pour les crimes com­mis pendant l’époque nazie. En envoyant des jeu­nes à l’étranger, les membres du mouvement cherchaient à jeter les bases d’une réconciliation avec les pays victimes de la guerre. La traduction en français est «Action Signes de Réconciliation». ** Franz von Hammerstein, 75 ans, pasteur et mem­ bre du mouvement résistant protestantcontrelenazisme, «l’Eglisecon­fessante», a été arrêté après le 20 juillet 1944 – date de l’attentat échoué contre Hitler. Incarcéré à la prison de la Gestapo de Berlin et ensuite rescapé des camps de Buchenwald et de Dachau jusqu’à la libération, ilestcofondateurdel’AktionSüh­nezeichen.Toujoursactif dans l’association depuis 1958, il est aujourd’hui le portepa­role du curatorium de l’ASF.

Aktion Sûhnezeichen en France

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Wambrechies Les P a r t e n a i re s Lille en France et en Belgique francophone au 1er janvier 1997

Bruxelles Tourcoing Tournai

Paris St. Jean-le-Blanc 8)

Evry Massy

Limours St. Remyles-Chevreuses

Naintré Poitiers

An­drézieuBou­théon Condrieu

Le Poèt-Laval

Carnas Marseille

Accueil et Service SOS Troisième Age (Lille, Paris), Aux Chênes de Mambré (Tournai), Communauté Emmaüs (Naintré, Poitiers, Tourcoing), Commu­nau­té de l’Arche (St. Remy-les-Chevreuse, Wam­bre­chies), Cimade (Marseil­le), Convivence (Bru­xelles), l’Echappée (Con­drieu), le Gîte (Car­nas), Résidence Martin Luther King (Lille), la Solidarité (Limours), Maison d'Accueil le Gué (le Poèt-Laval)

CCSC (Comité de Coor­dina­ tion pour le Service Civil, Evry), CDJC (Centre de Docu­ mentation Juive Contempo­raine, Paris), Fondation Auschwitz (Bru­ xelles), Comité Inter­ national d'Auschwitz (Bruxelles)

Escures (St-Jean-leBlanc), Cimade (Massy), Centre Pierre Valdo (An­drézieu-Bou­ théon), Foyer Grenelle (Paris)


L’A t r e , Communauté de l’Arche à Wambrechies (Nord) «Durant ces premiers Le mouvement de l’Arche, répan­ moi s, ma position vis-àdu dans le monde entier, a été vis du handicap a com­ fondé en 1964 par Jean Vanier. plètement changé. Au «L’Atre, communauté de l’Arche, début, je voulais connaî­ est un lieu de vie pour des per­ tre dans les détails le sonnes adultes ayant un handicap han dicap de chaque mental. Des volontaires, que nous personne; maintenant, appelons “assistants”, choisissent cette question n’est plus de vivre en communauté avec aus si importante. Les elles pour un temps plus ou amitiés nouées et le peu moins long. Vivant ensemble, d'importance accordé entre 10 et 12 personnes dans la au handicap ont fait même maison, nous partageons s’effondrer beaucoup de tout ce qui fait la vie quotidien­ bar rières dans ma tête. ne, dans un esprit de relations C’est ainsi que se crée fraternelles mais aussi avec une une île sans différences exigence professionnelle: le rôle mai s sans mettre au des assistants est d'accompagner même niveau les per­ les personnes dans leurs difficul­ sonnes handicapées et tés, les aider à progresser vers un non-handicapées. Ce maximum de sérénité, de maturi­ sont mes co-résidents té et d'autonomie en fonction de han dicapés qui m'ont leurs capacités. montré comment on Il y a 11 ans, nous accueillions le peut vivre dans le pré­ premier volontaire de l’ASF et sen t.» depuis, 4 autres sont venus tour à Christian Rühl, volontai­ tour partager la vie de l’Atre. re en 1995-1997. Nous avons chaque fois été frap­ pés par le sérieux de l’engage­ ment de ces jeunes, leur sens de la responsabilité, leur réflexion sur le sens de ce qu’ils sont en train de vivre, leur respect pour ce qui nous environne, la nature, la vie. Leur travail avec l'ASF en fait des personnes ouvertes et qui recherchent un dialogue vrai et sincère (...). L’Arche se veut solidaire de tous ceux qui, dans ce monde, travaillent à la paix, à l’unité, croient à la valeur et à la dignité de toute personne, créent des ponts entre riches et pauvres (...).» Renée Stroucken, Directrice

Les expériences de partenariat – Témoignages des partenaires et des volontaires

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La Solidarité des Israelites

Refugies à Paris

«C’est en 1982 que commence avec une char­ mante jeune fille la désormais longue liste des volontaires dans ra­ notre foyer de Limours (Essonne). «Limours est un monde incompa que pres ant, uiét Cette résidence, créée grâce à ble,(...) excitant, in­q des fait J’ai e. Monsieur Carlo Schmid pour venir trist i auss et mystique mes en aide à des survivants du natio­ expériences très intéressantes, âgées es onn pers nal-socialisme, est située dans un des positions vis-à-vis et ngé cha ont e éral ancien château à trente km de gén ière man d’une des ps tem Paris. C’est là que des bénévoles je vais garder encore long blie­ de l’ASF continuent à remplir leur souvenirs de cette période. Je n’ou des né gag j’ai tâche en prêtant assistance aux ies, m ma­ les pas rai mal à pensionnaires, ce qui n’est pas impressions pour la vie, j’ai du de peu un sens toujours facile pour eux compteje (....) , les formuler retraite, tenu des différences d’âge, d’ori­ nostalgie pour cette maison de gine et de langue. Cepen­dant, qui aurait pu prédire cela? (...)» en grâce à leur formation et à leur Sebastian Holtmann, volontaire esprit d’équipe, leur travail s’est 1996. toujours accompli sans heurts et ils ont tous laissé de bons et amicaux souvenirs. Pendant plusieurs années, nous avons pu mettre à la disposition de l’ASF un des appartements appartenant à La Solidarité pour y loger des volontaires qui, eux, s'occupaient de nos membres âgés demeurant dans Paris ou en banlieue. Pour ces jeunes gens aussi, nous nous sommes félicités de leur dévoue­ment et de leur com­pétence en di­v erses circonstan­ces. Je ne veux pas terminer sans men­tionner aussi la co­­opération de vo­tre orga­ nisation à la reconstruction de la Synagogue de Villeurbanne. En conclusion, permettez-moi de vous dire que La Solidarité apprécie grande­ ment votre oeuvre pour Sühnezei­chen und Frie­densdienst, votre devise (...).» Ernest Lamm.


«Pour nous, à la Commu­nau­ té de Chatellerault, j’y ai vu la possibilité d’une ouvertu­ re à une autre culture, une autre mentalité et à une con­ frontation culturelle entre des jeunes. La guerre de 39 C o m munauté à 45 et le nazisme: quelle E m maüs à Chatellerault mé­­moire existe chez les jeu­ (Vienne) nes Français et Allemands? Je ne pense pas que cet échange eut réellement lieu. Il me semble que des efforts sont à faire de part et d’au­ tre, entre partenai­res (...). Accepter la con­frontation entre vous, volontai­res ayant vécu le plus souvent une en­fance heureuse, peu mûris par les difficultés de la vie et des jeunes compagnons qui sont très mûrs, de par les ga­lères vécues, des vies familia­les disloquées. Le temps vécu avec Daniel m’incite à renouveler l’accueil d’un volontaire de l’ASF. La rencontre est source d’enrichissements mutuels, difficilement per­ ceptibles parfois, mais je suis sûr que ce n’est pas du temps perdu». Bruno Pagot, responsable de la Communauté Chatellerault.

«(....) J’ai l’impression d’avoir trouvé ma place dans la Communauté. (....) J’ai non seulement trouvé une bonne façon de partager réellement la vie dans la communauté, mais aussi à travers ça, un sens pour vivre ici en étant volontaire de l’ASF. Les démar­ches d’Em­ maüs, c’est-à-dire agir contre l’exclusion, et cel­les de l’ASF, agir contre l’amne­ sie des faits du IIIème Reich, qui étaient l’exclu­ sion par excellence, vont très bien ensem­ble, surtout parce qu’il y a d’abord un échange réel avec les Compag­nons et surtout parce que nous arrivons à bien vivre en­semble mal­ gré nos différences et les problèmesqu’ellespeuvent poser dans la vie quoti­ dienne». Daniel Ficker, volontaire en 1995-1997.

Les expériences de partenariat – Témoignages des partenaires et des volontaires

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Accu e i l et S e r v i c e SOS Troisième Age à Paris et à Lille 12)

«Il y a plus de 20 ans aujourd’hui, Accueil et Service se lançait dans une formidable aventure humaine et socia­­le. Durant cette période, nom­ breux sont les jeunes de l’ASF qui ont partagé, avec l'association, les actions «Pourquoi choisir un entre­prises au bénéfice des personnes allemand de l'ASF? handicapées par l’âge ou Il semble à l’équipe absolument la maladie (...). nécessaire (...) de tenir compte de Les personnes âgées que ce qui a fait l’histoire de la per­ nous suivons ont vé­cu les sonne âgée. Car une personne dures épreuves de la âgée est une personne unique seconde guerre mondiale. qui a vécu un certain nombre La relation profondément d’années, et est riche d’expérien­ humaine et so­ciale qui se ces diverses (...). Elle a besoin de créée entre les jeunes parler (...). De parler de ce qui la vo­lontaires al­lemands de fait encore souffrir: la guerre, la l’ASF et ces personnes âgées est sy­nonyme per­te d’un être cher. La confron­ d’oubli et de partage et tation de deux générations, l’une ne peut qu’être bénéfique française, l’autre allemande, qui à nos deux na­tions. La se parlent, essayent de se com­ rencontre entre une per­ prendre, aura énormément d’ef­ sonne de 85 ans et un fets sur l’une et sur l’autre. Pour jeune de 20 ans est cel­le l’une, cela atténuera la souffran­ du souvenir et de l’avenir. ce par une certaine forme de Cette rencontre permet réconciliation, pour l’autre, cela de briser, pour quelque encouragera la volonté ardente temps, la profonde solitu­ de construire un monde qu’elle de des personnes âgées veut croire pouvoir être meilleur (...).» (...).» Pierre Gehin, responsable Pierre Willefert, responsable de du service «Dépannage» l’antenne de Lille. de

«Dix-huit mois! C’est un bout de vie du­rant laquelle mes façons de voir, d’être et de penser ont mûri. J’ai découvert une autre manière de travailler, une équipe motivée autour d'un projet de vie, d’un projet social. C’est une expérience fonda­ mentale dans ma vie, une aventure humai­ ne (...). Je me souviendrais toute ma vie de cette personne âgée, d’ori­ gine polonaise, qui s’est effondrée en lar­mes, dans mes bras et qui m’a raconté sa vie, com­ bien elle avait souf­ fert des Allemands, et de son incroyable étonnement pour la sérénité qui l’inon­ dait au fur et à mesure qu’elle se confiait à ce jeune allemand que je suis (...).» Rainer Schulz, volon­ taire en 1995-1996.


Il s’agit d’une communauté chré­ tienne qui assure l’accueil, l’héber­ gement et l’accompagnement social pour des personnes sans abri à Tournai. «(...) En 1994, pour la première fois, une jeune volontaire s’intéresse à notre projet et se propose de nous accompagner, elle sera suivie par un autre, un garçon cette fois. Notre expérience est donc limitée dans le temps, un peu plus de deux ans. Je peux cependant affirmer qu’elle est tout à fait positive. Leur peu de connaissances en français n'a pas posé de problèmes de communi­ cation, ils ont montré une facilité d’in­­tégration assez étonnante et pourtant ils ont eu à vivre des situa­

tions très éprouvantes (...). Vivre dans un millieu culturel très défavo­ risé, être disponible à tout moment, courir le risque de se faire “manger” par l’au­tre, les autres, qui sont tou­ jours de­mandeurs d’affection (...). Le statut particulier du volontaire le fait participer à toutes les responsa­ bilités de l’équipe animatrice et à la prise de décision. Ce n’est pas non plus facile puisqu’il lui faut aussi s’in­tégrer et se faire reconnaître par l’équipe et cela ne va pas toujours sans mal! Je dois reconnaître que la réussite de ce partenariat est due à la qualité des jeunes volontaires avec qui nous avons travaillé et aux liens d'amitiés qui se sont créés au fil du temps.» Francis Dermaux, Diacre.

Aux C h ê n e s de Mambré à Tournai

«Je vis (...) avec des personnes qui ne sont pas de ma culture, de mon cercle de vie, de ma société. Des gens dont j’avais souvent entendu dire que s’ils étaient dans une telle situation de pauvreté, c’était de leur faute: ils boivent, ils ne veu­ lent pas travailler, etc. Aujourd’hui, j'ai trou­vé parmi eux de vérita­bles compa­ gnons, des amis. Mon regard a com­ plètement changé. Je suis devenue plus sensi­ble aux personnes marginalisées, je peux dire que maintenant elles oc­cupent une place dans ma vie. Je crois bien que c’est alors moi qui suis fina­ lement la première éduquée à la paix ici.» Sabine Knauber, volon­ taire en 1994-1995.

Les expériences de partenariat – Témoignages des partenaires et des volontaires

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«Le centre d’études et de documentation sur l'univers concentra­ tion­naire» de Bruxelles ré­fléchit à une pédagogie convenable à la trans­ mission de l’histoire récente, spéciale­ment du nazisme. «Nous avons eu le grand plaisir d’ac­­cueil­ lir successivement au sein de no­tre Fonda­tion depuis 1989 Markus, Mar­­­­kus II, Chris, Johan­ nes, Steffen, Hans-Jörg, (...) Hendrike et HansChri­stian, qui est tou­ jours présent en ce mo­ment, (les trois der­ niers) au service du Comi­té In­ternational Auschwitz. Tous se sont illustrés ou s’illustrent bril­lam­ ment dans leurs tâches réparties entre la gestion de notre Biblio­thè­que et le développement de mul­tiples travaux tels que ceux relatifs à la réalisa­ tion de la Rencontre Pé­da­­go­gique Internatio­ na­le “La mémoire d’Au­ schwitz dans l’En­seigne­ ment” (Bru­xelles, 1991), du Col­loque Internatio­ nal “Histoire et mé­moi­re des crimes et génocides nazis” (Bru­xel­les, 1992), et des deux Rencon­tres Internationales consacrées aux en­registrements au­dio­visuels des témoi­ gna­ges des rescapés des camps de con­­centration et d'extermination nazis (Paris, 1995 et Bru­xelles,

La Fondation à Bruxelles

1996), sans omet­tre les éditions des Actes de ces tra­vaux (...). Nous espérons que cette forme de volontariat à l’étranger se pour­suivra et même se développe­ ra très fortement. Nous souhai­ tons également qu'une telle for­ mule puisse croître dans l’autre sens, partant de Belgique et de France vers l’Al­lemagne et d'au­ tres pays. Si toute la jeunesse avait la possibilité de vivre une telle expérience à l’étran­ger au sein d’associations réfléchissant et travaillant tant sur l’Histoire et la Mémoire que sur la multipli­ cité des thèmes relatifs aux notions d’intégration – et de différen­ciation – culturelle (mais également éco­ nomique et politi­que), des liens et des relations durables s’installeraient nécessairement pour le plus grand bé­­néfice de tous (...).» Daniel Weyssow, Collaborateur Scien­tifique.


«On a appris à se connaître (...) de personne à person­ ne. Nous avions découvert que nous avons des tas de choses à nous dire. Nous avons pris conscience de nos différences d’évalua­ tion même si nous sommes tous d’ac­ cord pour lutter contre le fascisme.» Philippe, étudiant en lettres, participant à l’un des séminaires.

FNDIRP ( F é d é ration Nationale des Déportés et I n t e r n é s Résistants P a t r i o t e s) à Paris

(15 «La FNDIRP et le Comité d’ASF se sont rencontrés il y a une dizaine d'années à l’occasion de l'organisation en novem­ bre 1984 d’un séminaire de jeunes, Allemands et Français à Rothau, près du camp du Strut­hof. (..) Puis ce fut le sé­minaire d'Auschwitz (...) en mai 1988. Durant une semaine, jeunes Allemands, Fran­çais et Polonais se docu­ mentèrent, discutèrent de la Dé­por­tation et du génocide. Ren­contre particulièrement enrichissante pour tous. En juillet 1990 était organi­­sé (...) un troisième séminaire à Rothau, qui réu­ nissait des jeu­nes Français et des jeunes Allemands venus d’Allemag­ne de l’Ouest et de l’Est.(...) Tout au long de ces rencon­tres, la collaboration se dérou­la dans une entente totale. (...) Ainsi se nouèrent des ami­tiés durables entre les jeunes et des relations de confiance entre les deux associations: respect mutuel et estime réci­proque, même attachement à la mémoire des crimes nazis, chacune à sa manière. Ami­tiés aussi entre anciens déportés et jeunes militants allemands de la mémoire. Une coopéra­ tion somme toute exemplai­ re et tournée vers l’avenir.» Maurice Cling, déporté à Auschwitz et à Dachau.

Auschwitz

«Auschwitz comme symbole du génocide industriel reste uni­ que, mais beaucoup de survivants souli­ gnent aussi que nous ne devons pas fermer les yeux devant les purifications éthniques à Srebrenica ou au Rwan­da. Selon moi, il faut montrer les paral­ lèles et dans ce contex­ te le travail pédagogi­ que avec Auschwitz joue un rôle impor­ tant.(...) Les rencontres avec des survivants, les visites des différents lieux de mémoire (...) nous donnent la possi­ bilité uni­que, d’en apprendre plus sur la responsabilité (...). Car la réconciliation, qui reste toujours néces­ saire, passe par la confrontation avec le passé, pour en­suite construire des fon­ dements pour l’ave­ nir.» Hans-Jörg Hess, volon­ taire en 1994-1996.

Les

expériences de partenariat


Née de l’aide apportée aux réfugiés et aux prison­ niers pendant la deuxième guerre mondiale, la Cimade a fait évoluer ses activités vers l’accueil de réfugiés de toutes origines en France.

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«Les activités d'animation auxquelles participent les volontai­res avec les équipiers de la Cima­de ont un volet culturel (conféren­ces-débats, bibliothèque, sé­mi­naires, projections de films vi­déo, etc.) et un autre plus proprement convivial (fêtes, repas régio­ naux, etc.) (...). «Comme j’habite sur Deux élements ont attiré particu­ pla­ce (...), je partage lièrement notre attention: mon quotidien avec les 1) La grande capacité d'écoute résidents; ainsi, j’ap­ dont ont fait preuve les volontaires prends beaucoup sur les vis-à-vis des résidents et en particu­ différentes cultures, le lier des réfugiés. Dans un établisse­ mode de vie dans leur ment comme celui ci, où l’on reçoit pays d'ori­gine et les des réfugiés en difficulté, l’écoute problè­mes qu’ils affron­ s'avère une des principales quali­ tent en tant que réfu­ tés pour ceux qui y travaillent. giés politiques en 2) La conscience politique et France. Ce mé­lange cos­ humaine, au sens vaste du ter­me, mopolite de ré­sidents est une autre particularité qui me permet d'enrichir frappe positivement chez les jeu­ mes connaissances sur le nes allemands que nous avons monde mais aussi de accueillis. Leur sensibilité écologis­ mieux comprendre ma te, leur sens de la justice, nous propre culture. On me ont beaucoup apporté.» pose beaucoup de ques­ Oliver Batista, coordination d’ani­ tions sur l’Allemag­ne, mation du Centre International notamment sur la “chu­ Cimade. te du mur” et la deu­ xième guerre mondiale. Il n’est pas toujours faci­ le de se faire compren­ dre quand il s’agit de su­jets délicats.» Eric Falkenhahn, volon­ taire en 1996-1997.

Cimade à Massy (Essonne)


Escures St. Jean-le-Blanc (Calvados)

«L’ASF-Escures est un projet particulier: Vivre Allemand dans une petite chaumière normande. Aleurarrivée,lesjeunessontconfrontésàundoubledéfi:s’ada­pter à la culture française (problème de la langue), ensuite la dé­couverte d'un autre milieu (...). De quoi s’agit-il? D’un travail plus ou moins régulier chez les paysans et les personnes agées; cette présence en milieu rural a permis aux jeunes de l’ASF de s'enraciner et à partir de là, d’être reconnus de différents partenai­res.» «J’ai vécu dix-huit (D’autre part il y a le contact avec) «le mois passionnants. lycée, les Maisons de jeunes, la Maison J’ai été surpris du fa­miliale. nombre de gens qui Au mois de juillet, nous avons fêté les 20 ont partagé un peu ans de la présence de l’ASF à St-Jean. de leur vie avec nous. Qu'a apporté le projet? Pour les jeu­ En travaillant, par­ nes, une riche expérience personnelle, lant, discutant, vo­ya­ l’obliga­­tion de gérer sa vie, la rencontre geant, mangeant ou avec des gens différents; pour nous faisant la fête tous Normands, gens très réservés, ce contact en­semble, les gens avec des jeunes allemands nous a permis nous prennent au de faire tomber les frontières. Je pense à sérieux parce que cette grand-mère qui vient de faire un notre message de pull à Pirmin (son ma­ri était anti-alle­ réconciliation et de mand). Aujourd’hui, dans le contexte solidarité se international, comment le pro­jet doit il ma­nifeste dans notre évoluer? La guerre de 39-45 est déjà travail quotidien en loin, les rancoeurs s’estompent. cassant du bois et en Nous voyons monter un nouveau natio­ animant des réu­ nalisme. L’ASF devrait peut-être s’impli­ nions.» quer un peu plus avec des partenaires Florian Link, volontai­ locaux (...)» re en 1993. Yves-Marie Vallée, agriculteur.

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«Le travail de l’ASF en France vu dans le contex t e h i s t o r i q u e des relations f r a n c o - a l l e m a ndes Pour nous, volontaires en France et Nous voulons en Belgique francophone, le point essayer, par le biais de de départ du travail de l’ASF est et notre travail dans les reste la pensée des crimes du IIIème différents projets, de Reich, la tentative d'une compréhen­ pren­dre nos responsa­ sion avec ses victimes tout comme bilités face à l’Histoire. celle d’éviter la répétition de ces Nous ne sommes pas ac­tes. nombreux et face à Nos efforts ne consistent pas à l’ampleur de la tâche “maîtriser” l'histoire ou à “réparer” qui nous est exposée les crimes commis. Nous tenons ces nous ne pouvons deux actions pour impossibles. Mal­ influencer les relations gré toutes les politiques de réconci­ entre Al­le­mands et liation officielle depuis la fin de la Français que d’une guerre, les relations franco-alleman­ manière li­mitée et à des sont empreintes du souvenir de petite échel­­le (...). l'occupation allemande en France et Les victimes du en Belgique francophone étant don­ na­tio­nal-socialisme né que la persécution à été ici sont pro­fondément me­née de manière rigoureuse. présen­tes dans la L’expé­rience de la collaboration conscience des Français constitue un poids supplémentaire à – il suffit de penser aux ces relations (...). réactions inquiètes des Français pendant les attentats contre des étrangers à Rostock (fin 1992) et ail­ leurs (...). Que le “poids d'être allemand(e)” (Ralf Giordano) sem­ ble devenir plus léger au fil des années ne change rien à notre besoin fondamental d’entente franco-allemande. Beaucoup de vieilles inquiétudes d’une domination alle­ mande ont resurgi avec la réunification qui a, ces derniers temps, compliqué notre tâche au lieu d'accelerer le pro­ cessus de rapprochement franco-allemand tant espéré en raison de l’écart temporel avec la deuxième guerre mon­ diale (...). Les relations franco-allemandes sont d’une grande importance pour les deux pays ainsi que pour la réussite du processus de rapprochement européen; elles sont en même temps toujours exposées aux dangers (...).

P o s s i b i l i t é s et limites du travail des volontaires Les capacités des volontaires doivent être jugées de maniè­ re réaliste. Les difficultés dues à la langue et à la formation parfois insuffisante portent préjudice – ne serait-ce qu'au début – à la qualité et à l’effi­ cience du travail. Le volontaire est avant tout – même quand il fait tout ce qui est en son possible – une personne qui apprend. Il ap­prend tout d'abord à saisir les mécanismes au moyen des­ quels la société exclut des gens et ensuite comment on peut aller à l'encontre de ces mécanismes d'une manière concrète. Ce processus d'ap­ prentissage peut agir après coup sur le comportement du volontaire dans son propre pays. Le volontaire peut bien sûr faire profiter son organi­ sation partenaire de cette dis­ position à apprendre. C'est pourquoi les volontai­ res ne peuvent et ne doivent pas remplacer de main d'oeu­ vre professionnelle. Toutefois, leurs engagements et leurs points de vues différents peu­ vent enrichir les activités du projet.


La politique des p r o j e t s de l’ASF en F r a n ce et en Belgique fr a n c o phone – champ d’activités et perspectives Notre but en tant que volontaires de l’ASF est le travail avec les victimes di­rectes du national-socialisme, une trans­mission vivante du souvenir des crimes du système nazi ainsi qu’un engagement contre la réorganisation de structures fascistes autoritaires, dans le do­maine socio-politique avant tout (...). Tirer les leçons de l’histoire impli­ que de signaler les tendances parallèles dans notre société actuelle et de les contrer (...). En effet nous pouvons citer aujourd'hui beaucoup d’exemples où des groupes de personnes sont discrimi­ nés et mis en marge de la société de ma­nière brutale. Quelques uns d’entre eux, comme les handicapés, les person­ nes âgées (qui dans le jargon nazi étaient caractérisés d’“indigne de vi­vre”), les étrangers (ne faisant pas partie de la “race aryenne”), les anciens délinquants, les homosexuels, les prostituées (caractérisées d’“asocia­ les”) et d’autres avaient sous le régime nazi déjà à souffrir de discrimination et de persécution et sont encore aujourd'hui intégrés insuffisamment dans la société. De nouveaux groupes les ont ré­joints depuis peu: alcooliques, toxicomanes et malades du Sida ont été placés ces dernières décennies dans l'isolement social (...). Nous, volontaires en France et en Belgique francophone, considérons l'engagement dans les champs d'activi­ tés actuels comme essentiel pour la continuation et le développement futur du travail de l'ASF en France et à un niveau international.»



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