Interview de Karine Martins par Basile Pesso pour Yes We Are Magazine - Août 2019

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interview #11 - Août 2019 - yes we are magazine

Karine martins aka Créations.k - photographe -

Karine Martins, photographe parisienne pour une large part, développe un regard particulièrement tendre, avec beaucoup de photo de rue, souvent avec un seul personnage, des photos d’architecture très bien composées avec une large part pour les cieux, des sortes de cadavres exquis poétiques et humoristiques, comme savent faire les meilleurs photographes de rue (voir sa galerie dans le magazine en fin d’interview), et des images poétiques hors ville, dont notamment sa série (Ames) Soeurs, actuellement exposée dans le cadre du célèbre festival d’Arles dans le sud de la France, et ce jusqu’à la fin du mois d’août (début : début juillet). Elle m’a inspiré de nombreux textes au cours des années, que vous pouvez (pas tous cela dit, certains n’étant que dans le version Facebook du magazine), là encore, voir dans sa galerie YWAMag. Je vois souvent un net cousinage avec un des meilleurs photographes de rue selon moi, Eric Laforgue.

Quelle est ta préférence, photo de rue ou d’architecture ? Ou une autre solution ? Je n’ai pas de préférence. J’aime les alterner ou les mélanger. Je me suis tournée vers la photo urbaine dès le début. Même si j’ai expérimenté d’autres chemins depuis, j’y reviens immanquablement.

Tes photos sont-elle très liées à Paris, te considèrestu comme une «photographe parisienne» ? Mes photos sont liées à l’endroit où je me trouve ! Allant régulièrement à Paris ou dans sa banlieue, il y en a forcément un grand nombre qui en sont issues. Je ne me sens pas « photographe parisienne » pour autant. La photo urbaine (et la photo de manière générale), je la pratique partout où je vais, que ce soit en France ou à l’étranger.

Tes photos ont-elles une «visée sociale» ? Non, je ne me place pas dans cette démarche. Mes photos sont un vecteur émotionnel. Elles traduisent mes sentiments, mes réflexions, mon imaginaire aussi. Même si elles peuvent parfois traduire une certaine réalité actuelle, je laisse chacun en faire sa propre lecture et sa propre interprétation. Je tends plus vers une recherche esthétique.

Es-tu influencée par le cinéma ?

Je ne crois pas l’être même si j’aime beaucoup le cinéma. Le point commun que l’on pourrait trouver entre mon amour du cinéma et la pratique de la photo, c’est l’imaginaire. Le cinéma nourrit le mien et la photo l’exprime.

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Amoretti

Tu exposes actuellement à Arles pour le célèbre festival. Dis-nous en plus sur tes expositions, celle-ci, et les autres. Effectivement, je participe actuellement, et ce, jusqu’à fin août, à une exposition collective qui a pour thème « Regards d’Enfants ». Je présente une série de 6 photos en double exposition qui s’intitule « Les (âmes) Sœurs ». Univers onirique et poétique en décor naturel, avec modèles. On est donc loin de mon urbain habituel ! Imaginer une histoire, la construire, la scénariser et lui donner vie : c’est un exercice qui m’a beaucoup plu. Il y a également 2 autres expos en cours dans le département de l’Aude, jusqu’à fin septembre. Il s’agit d’expos en plein air. L’une, « YelloWalk », aborde le thème de la solitude urbaine : scènes de vie prises sur le vif. Et l’autre, «Lanzarote, Pays de Cesar Manrique» parle de la préservation de l’environnement. C’est la première fois que je proposais des photos de paysages non urbains.

L’attente…Les attentes

Comment évalues-tu le rôle de la féminité et de la masculinité dans tes photos ? Ce n’est pas une question que je me pose. Je ne me prédispose pas à photographier des hommes ou des femmes plus particulièrement. Je capte des scènes qui m’interpellent, peu importe le sexe de la personne. Evidemment, je peux délibérément choisir l’un ou l’autre en fonction de la photo que je souhaite faire et du message que je souhaite délivrer.

Quels sont tes modèles en photo, qui sont les photographes et artistes visuels actuels que tu admires le plus ? Je suis sensible au travail de pas mal de photographes, la liste est longue…Marcel Gautherot, Robert Mapplethorpe, Willy Ronis, Sebastiao Salgado, Sabine Weiss, Henri Cartier-Bresson, Herb Ritts, Isabelle Munoz, Lee Jeffries, Suzanne Maier, Irving Penn. Les artistes de rue tel que MissTic, C215 ou Seth Globepainter me plaisent beaucoup également. Mais en tant qu’artiste visuel, rien n’égale à mes yeux DALI ! Personnage charismatique, œuvre tellement variée et riche.

liens Karine Martins

Avant de penser à changer de matériel (même si j’y pense), je dois améliorer ma technique. Je ne pratique pas la photo depuis très longtemps et j’ai encore beaucoup de progrès à faire de ce côté-là.

Galerie de Karine dans YWAMag (cliquer sur le rectangle gris en bas de page après la première page, 85 images).

instagram.com/superkm99 facebook.com/karine.martins.90

basile Pesso/interviewer basilepessoart.tumblr.com yeswearemagazine.tumblr.com instagram.com/basilepesso

Comment entrevois-tu ta marge de progression, notamment grâce à un éventuel changement de matériel ?

Lien vers le livre de Karine : «Lanzarote, Pays de Cesar Manrique». Anne pangolin guéno /Graphic Design thesoftpangolin.tumblr.com instagram.com/thesoftpangolin

Que t’a apporté/t’apporte YWAMag ? Je suis toujours surprise que mon travail puisse intéresser quelqu’un ! Je suis très touchée que tu suives mon activité au quotidien et que tu la diffuses régulièrement. Et encore plus touchée lorsque certaines de mes photos t’inspirent et que tu y poses tes mots. Cela m’encourage à continuer et à progresser.

grand merci ! -2


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