Bass Music Magazine #8

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TURNSTEAK | CAMO & KROOKED | DISASZT | DADUB | MJ COLE | BASHER | MALA

BASS MUSIC magazine #08

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BASS MUSIC MAGAZINE N째8 SUMMER EDITION 2011 BIMESTRIEL GRATUIT

BASS MUSIC MAGAZINE #08 - SUMMER 2011

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SOMMAIRE !

04. 05. 08. 12. 14. 16. 19. 22. 24. 26. 29. 30. 32. 36.

BREVES TURNSTEAK CAMO & KROOKED DISASZT RIDO DUTCHSTEP DADUB MJ COLE MALA BASHER IBIZA CHRONIQUES LA SELECTA DU DIGGA RUMBLE FESTIVAL

www.bassmusic.fr Retrouvez chaque jour sur le site internet : des news de vos artistes préférés, des morceaux en téléchargement libre, des podcasts... Ainsi que l’agenda des soirées Bass Music de toute la France et l’ensemble des numéros de Bass Mag en PDF.

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BASS MUSIC MAGAZINE #08 - SUMMER 2011


BASS MUSIC MAGAZINE #08 | JUILLET AOUT 2011

BASS MUSIC MAGAZINE Édité par l’association Totaal Rez www.totaalrez.com www.bassmusic.fr ADRESSE Bass Music Magazine Julien Duclos 32, rue Notre Dame 69006 Lyon

EDITO

RESPONSABLE DE LA PUBLICATION Elizabeth Valat liza@totaalrez.com

Voila le tout nouveau Bass Mag pour un petit moment de lecture entre deux festivals.

PUBLICITE contact@bassmusic.fr RÉDACTEUR EN CHEF Julien Duclos asco@bassmusic.fr

Chez Bass Mag, la porte est grande ouverte. C’est ainsi que de nouveaux collaborateurs nous rejoignent régulièrement. Souhaitons la bienvenue à Clovis qui est allé en Hollande faire un reportage sur la scène locale.

RÉDACTEURS NARY - Marie-Charlotte Dapoigny KPUSH - Sébastien Zandrini ASCO - Julien Duclos M3T4 - Mattias de Barberin FABIO - Fabio Ramoz JUNIOR - Aurèle Jacquot LIZA - Elizabeth Valat CLOVIS - Clovis Ferré

Huit interviews ont été réalisées pour ce numéro : un groupe français (Turnsteak), des autrichiens (Camo & Krooked, Disaszt), un tchèque (Rido), des italiens (Dadub) et d’incontournables anglais (MJ Cole, Mala, Basher). Comme d’habitude vous retrouverez également quelques chroniques ainsi que la célèbre Selecta du Digga qui vous sert sur un plateau des mixtapes et des morceaux en libre téléchargement.

ONT PARTICIPÉ Hélène Moretti Florian Ardérighi

Un grand merci à Florian Ardérighi du blog Le Mauvais Coton pour son report photo du Rumble Festival.

GRAPHISME Julien Duclos

Par manque d’annonceurs, ce numéro sortira uniquement en digital. Mais qu’à cela ne tienne, n’étant pas limité nous avons pu vous offrir 8 pages de plus que d’habitude.

Bass Music Magazine est un bimestriel gratuit Ne peut être vendu

Bonne lecture et bon été !

Tirage : 0 ex (édition digitale) ISSN : 2114-2505

Asco

PHOTO COUVERTURE Florian Ardérighi pour Le Mauvais Coton

WEB : www.bassmusic.fr FACEBOOK : /bassmusicmagazine TWITTER : @Bass_Music_Mag SOUNDCLOUD : /bass-music-magazine EMAIL : contact@bassmusic.fr

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BREVES | NEWS

Textes par Fabio Ramos et Aurèle Jacquot Photo : DR

BREVES L’ALBUM DE SBTRKT. SBTKRT bat le fer tant qu’il est chaud, puisque peu de temps après la sortie de l’unanimement bien accueilli maxi Step In Shadows, le single Living Like I Do feat Sampha et un EP co-signé avec Sinden, il décide de dévoiler en exclusivité au magasine anglais XLR8 quelques détails de sa prochaine release qui sera sur son premier album. L’album est prévu comme ces dernières sorties chez Young Turks et histoire de nous donner une idée vraiment précise de ce qu’on devrait découvrir il donne le titre Wildfire en téléchargement libre. Un titre à l’instru Dubstep bien funky, au wobble sucré qui a l’allure d’un croisement incestueux entre Joker et Starkey, rajoutons la jolie voie de Yukimi Nagano (Little Dragon) même si un brun trop en avant et cela donne un titre ultra pop qui devrait ravager les charts dance outre-manche. Concernant l’album sobrement intitulé SBTRKT, agréable surprise puisqu’on dispose de onze titres originaux, étonnant de ne pas retrouver une ou deux perles de ces précédentes sorties, mais il faut croire que recycler ses propres morceaux ne l’intéresse pas. On retrouve Sampha et Jessie Ware derrière le micro, et d’autres à priori dont les noms ne sont pas encore dévoilés.

NERO ANNONCENT LEURS ALBUM WELCOME REALITY Enfin un album de Nero pourrait on se dire, avec six ans d’existence qui ont donné lieu a de nombreux EPs, ils se lancent enfin dans l’arène et annoncent l’album Welcome Reality. Cependant, quand on voit les sirènes du mainstream les attirer comme des mouches sur un corps faisandé, on se demande bien ce que cela va pouvoir donner. Rappelons-nous des Bad Trip, Innocence, This Way ou encore Dick Tracy V.I.P et qu’ils nous sortent d’infâmes bouses comme Me And you, le premier single, et maintenant Guilt qui vire à la Popstep putassière de bas étage. Voilà tout est dit, j’attends quand même cet album avec impatience, mais reste perplexe sur le contenu du produit final. La sortie est prévue pour le début de l’automne chez MTA.

LES VOSGES, SES MONTAGNES ET LES BASS QUI Y RÉSONNENT. Pour les Bassheads qui auraient le privilège de se rendre dans le nord-est cet été, et pour ceux qui y sont déjà, sachez qu’à Gérardmer se trouve le Drum’n’bar. Yannik vous y acceuille tous les jours dans une ambiance roots et décontractée pour siroter une biere en écoutant tourner les mixes des meilleurs DJ. L’établissement propose également une sélection de concerts, DJ sets et soirées sous le signe des cultures Reggae/Dub/Electro. Drum’n’Bar, 10 rue Charles de Gaulle, 88400 Gérardmer

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INTERVIEW | TURNSTEAK | GLITCH HOP | FR

Interview par Sebastien Zandrini Photo : Florian Ardérighi

TURNSTEAK TURNSTEAK, C’EST FRANCOIS XAVIER ET DAMIEN. DEUX DJS ET PRODUCTEURS ORIGINAIRES DE L’OISE QUI POSENT UN LIVE GLITCH HOP. UN SHOW QUI, DIXIT LES INTÉRESSÉS, «ENVOIT LE STEAK»!! JE LES AI RENCONTRÉS LORS DE LEUR PASSAGE AU RUMBLE FESTIVAL À LYON DÉBUT MAI, JUSTE AVANT UNE PRESTATION QUI FUT POUR MOI L’UN DES MOMENTS FORTS DU FESTIVAL, MALGRÉ UN PUBLIC PEU NOMBREUX EN CE DÉBUT DE SOIRÉE. UNE INTERVIEW ASSEZ DIFFICILE À RÉDIGER POUR MOI, CAR CHAQUE QUESTION FUT L’OCCASION DE DÉBATTRE SUR LA MUSIQUE AVEC DEUX VRAIS PASSIONNÉS QUI NE TARISSENT PAS SUR LE SUJET!! COMMENT LES CHOSES ONT COMMENCÉ POUR VOUS? FX: Turnsteak, c’est moi, FX et Damien, on s’est rencontrés il y a une dizaine d’années sur un concert où on jouait avec des groupes de hip-hop, et on s’est check comme ça. DAM: on vient plus de la technique, on est tout les 2 scratcheurs à la base. On jouait avec des groupes de l’Oise, des locaux qui ont pas spécialement continué, tu testes des formations, tu kiffes , tu te montres des techniques, tu testes, la jeunesse quoi !! Puis les choses ont évolué un peu différemment: on a commencé à moins faire de freestyle avec des compos uniquement a base de platines. On a structuré les prods et ça a évolué avec la technique. Maintenant, tout est numérique ! Cela nous a permis de faire du Championnat avec les IDA en 2009. FX: on a tout composé avec des synthé virtuels et une routine de 6 minutes mais pas de samples, et on a donc choisi de proposer quelque chose de différent mais c’était pas la meilleure chose à faire en championnat ou on t’attend plus avec de la grosse technique… DAM: On a été fier de présenter un truc vraiment original avec une reprise du thème de Golden axe en mode Jeu Vidéo !! Là, on est partis sur un truc un peu plus sérieux, on essaye d’en vivre depuis un an avec une équipe et un live audio/video. On travaille plus la prod en tant que tel. Les platines prennent moins de place, c’est plus devenu un outil qui vient servir le live, avec du scratch pour garder ce coté hip-hop qui nous tient à coeur . TOUS LES TURNTABLISTS ONT ROUILLÉ DU GLITCH MOB

OU DU DUBSTEP POUR FAIRE DES ROUTINES, DONC C’EST UN PEU LA SUITE LOGIQUE POUR S’OUVRIR AU GRAND PUBLIC? DAM: Dans le milieu, on est passé d’un truc un peu traditionnel avec du Breakbeat à l’ancienne à quelque chose de beaucoup plus électronique mais on est toujours en quête d’évolution, on reste pas figés et on kiffe plein d’autres trucs!! FX: On fera peut être du Metal / glitch hop hip hop electro!! (Rires.) QUELS PRODUCTEURS VOUS ONT DONNÉ ENVIE DE FAIRE DU GLITCH HOP? FX: Les tout débuts d’Edit avec «Cryin Over Pro’s for no reason» qui était juste bouleversant !! Ou des albums rien à voir genre Madvillains, ou D- Styles, Phantasmagoria. DAM: Tu oublies «Eyedea & Abilities»: du gros scratch, des gros breaks mais ça bouge dans tous les sens; tu sens une évolution dans la musique, comme une sorte de palier où tu te demandes ce qui va se passer derrière. Mais c’est vrai que Edit, ça a marqué tous les esprits avec pleins de techniques dans lesquelles on est allé piocher. FX: c’est c’est avant tout un album plein d’émotion; la technique, c’est plus ce que on a apprécié après. Ensuite tu sens qu’il y a une scène Anglaise, une scène Américaine c’est ça qui est intéressant: les influences sont différentes, certains arrivent plus du milieu hip-hop, d’autres plus du milieu électro.

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D’OU VIENT VOTRE NOM DE SCÈNE ? FX: à la base, on s’appelait «Turntable Speaker», puis ça s’est réduit et «Turn Speak» parce que c’était trop long puis ça c’est transformé en «Turnsteak « à cause d’une anecdote: on était au «SIEL» (ndlr: Salon Professionnel des Univers du Spectacle et de l’Evénement) et une hôtesse de charme nous a dédicacé sa carte en écrivant «Turnsteak, j’aime la viande» du coup on l’a gardé parce qu’on trouvait ça marrant ! Mais notre nom colle à notre personnalité: l’idée qu’il passe à travers les gens et qu’il évolue à travers eux nous plait. On nous appelent «les steakos», les «tournebroches», on change de forme et ça nous correspond. DAM: Puis ça renvoie a «t’envoies du steak, t’envoies du gras», on a des phases de mutation. QU’EST CE QUE VOUS UTILISEZ COMME MATOS ? FX: En studio on utilise Ableton pour la compo avec beaucoup de plugins. On a travaillé longtemps sur Cubase, mais c’est vrai que Ableton c’est tellement simple pour faire un tas de trucs: contrôler en midi, les automations, c’est super intuitif. Après la polémique sur le moteur Audio, on trouve que c’est un peu de la branlette, chaque logiciel a son grain, y’a de toute manière un gros boulot de mixage. DAM: On aimerait bien avoir du Analogique, filtre ou synthé, mais c’est un investissement important. On se prend la tête, mais pour anecdote, sur les derniers trucs qu’on a fait, on nous a demandé si on était en analogique ou pas. FX par sa formation d’ingé son fait un gros boulot de traitement. Après en live c’est un peu différent, on utilise d’autres éléments, la platine vinyle qui vient pour faire des passes entre le live et le Serato. J’ai mes échantillons sur Serato et je rentre dans le live, FX a le controle sur les 2 platines indépendamment, il peut moduler des effets sur mon scratch. Il faut que les gens aient la surprise avec de vrais edits live.

DAM: Autant on s’est identifiés au Glitch hop et on écoute du Dubstep, de la Skweee (ndlr: sorte de Bass Music des Pays nordiques) ou du Crunk, mais pourtant on se sent pas proches de ça. Tout ça c’est de la steakerie!! (Rires) On est pas précurseurs de tout ça, on a rien inventé, mais on essaye de mettre notre patte, notre interprétation. DES COLLABS DE PRÉVUES? DAM: On va y venir, on est en recherche de remixes officiels parce qu’on fait beaucoup de trucs sous le manteau. On y travaille sur une scène internationale principalement, on a pas mal de connections avec les Japonais, de Raid System basés sur Tokyo ou des mecs qu’on a rencontrés, genre BD1982 (Madeinglitch). On bosse sur pas mal de trucs et c’est marrant de voir qu’on se retrouve sur des podcasts, et du du coup tu fais des connexions. FX, on était beaucoup sur le travail de remix de mecs qu’on demandait pas, genre Machinedrum, un remix de Geste (Equinoxe) qu’on a pas encore sorti, on avait fait le concours Glitch Mob… DAM: on essaye plutôt en ce moment de créer et repartir sur des bases Turnsteak en lançant la démarche inverse, c’est à dire de se faire remixer par des mecs qu’on apprécie bien histoire de faire circuler la musique. FX: L’idée c’est vraiment que les mecs fassent un bon boulot et qu’ils réinterprètent le morceau à leur manière. AU FINAL, VOUS ÊTES PAS NOMBREUX A FAIRE DU GLITCH HOP EN FRANCE? DAM: Y’en a pas beaucoup, c’est sur, on est un peu une famille, y’a pas un gros public pour ça mais ça tend à venir, le style est un peu frais et y’a pas encore de grosses soirées en France.

FX: Le but, c’est de réintrerpréter le morceau studio en live pour que ce soit vivant, les gens ont pas envie de réécouter le CD comme s’ils étaient chez eux!!

FX: C’est comme le Dubstep, maintenant y’a des soirées de ouf sur Paname, mais au final quel âge ça a? 8 ans, 10 ans? y’a encore 3 ou 4 ans y’avait personne en soirée Dubstep !!

QU’EST CE QUE VOUS ÉCOUTEZ COMME MUSIQUE EN CE MOMENT?

JUSTEMENT EST CE QUE VOUS PRÉVOYEZ DE FAIRE DU DUBSTEP, COMME ON PEUT LE VOIR EN CE MOMENT CHEZ LES PRODUCTEURS GLITCH HOP AMÉRICAINS?

DAM: Un petit mix de Gaslamp Killer. Une compil de Subsentesis Solidarité Japon avec des artistes américains bien violent, du Eprom, des trucs comme ça… FX: Les derniers mixes de Nasty Nasty. DONC PLUTÔT GLITCH HOP?

DAM: On essaye de faire avec ce qu’on kiffe, techniquement, on peut le faire, mais la recherche c’est plus d’amener notre touche personnelle FX: Y’a encore beaucoup de pistes à explorer, on se met pas de barrières.

DAM: Pas vraiment, si tu écoutes ce qui sort sur Glitch Hop Forum, c’est plus orienté Bass Music, c’est un peu des musiques hybrides. FX: T’as un terme générique, mais chacun vient avec ses influences. DAM: Après t’as les gars de Donky Pitch qui font des trucs violents genre slugabed en mode jeu video avec des synthé rétros.

POUR FINIR, QU’EST CE QUE VOUS CONSEILLERIEZ À DES PETITS JEUNES QUI VOUDRAIT SE LANCER DANS LA PROD? DAM: Sortir en soirée, écouter, essayer de comprendre, rencontrer, partager et tout simplement se mettre derrière une machine, essayer, ne pas avoir peur de détraquer la machine, triturer les boutons, être curieux, s’entourer, pas trop avoir faim et surtout pas avoir peur de manger des pâtes !! (Rires.)

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Interview : Fabio Ramos et Aurèle Jacquot Photo : Tiefenrausch Photography (www.artist.to/tiefenrausch-photography)

INTERVIEW | CAMO & KROOKED | AUTRICHE

CAMO & KROOKED «PLAN BASS FROM OUTER SPACE», LE 15 AVRIL DERNIER À LYON ÇA VOUS RAPPELLE QUELQUE CHOSE ? PARCE-QU’À BASS MAG, ON A SAUTÉ SUR L’OCCASION POUR CHOPER LES DEUX AUTRICHIENS LES PLUS HYPE DU MOMENT [APRÈS “BRÜNO”...FORCÉMENT]. CEUX QUI FONT EN CE MOMENT JUMPER LES KIDS AUX QUATRE COINS DU MONDE SE SONT CONFIÉS À NOUS.. INTERVIEW ! BASS MUSIC MAGAZINE: ALORS, C’ÉTAIT COMMENT POUR VOUS, CETTE SOIRÉE ?! Camo & Krooked: C’était vraiment bien, on s’y attendait pas trop au début, mais la foule était bien réactive. C’était vraiment une bonne soirée, les retours étaient excellents. QUAND AVEZ-VOUS COMMENCÉ À MIXER ENSEMBLE ? Comme l’année dernière on jouait surtout tout seuls on a cette année commencé à deux, comme ça on peut enchaîner les tracks beaucoup plus vite...du coup on a aussi intégré un sampler et un Kaos Pad. Ça nous garde bien occupés, le show est meilleur et le public préfère. Et puis ils s’attendent à ce qu’on arrive ensemble quand ils voient Camo & Krooked sur le flyer, donc on veut donner le meilleur produit, on ne veut pas décevoir nos fans. Parce que quand tu vois C & K sur un fly... eh bien tu veux qu’il y ait Camo ET Krooked, pas juste Camo ou Krooked. Il faut aussi dire que voyager à deux est bien plus amusant! Quand tu fais beaucoup de dates, que tu fais seul les moments d’attente à l’aéroport ou à l’hôtel.. Alors que quand on est à deux ça ressemble plus à des vacances.

ON VOUS A VUS À CLERMONT FERRAND AVEC 16BIT, UN ÉNORME CLUB, MAIS IL Y AVAIT PAS TANT DE MONDE, MALGRÉ TOUT VOUS AVIEZ L’AIR HEUREUX D’ÊTRE LÀ... On donne toujours le meilleur, parce qu’on nous a bookés pour jouer un set, et même s’il y a cinq personnes, cinq cent ou cinq mille, on se craquera toujours parce qu’on ne veut pas les décevoir. 16BIT N’AVAIT PAS JOUÉ À CETTE SOIRÉE D’AILLEURS... En effet, il avait oublié son Serato... et peut-être eu un problème d’alcool (Rires) QUEL EST VOTRE MEILLEUR SOUVENIR DE DATE ? Toutes les soirées Hospitality dans de très grosses salles remplies, comme par exemple à la Hospitality de Leeds. On jouait à 22h et on se disait que ça serait vide à cette heureci... Et non, la salle était déjà pleine et la billetterie arrêtée! C’est vraiment un des meilleurs souvenirs ouais ! AVEZ-VOUS JOUÉ EN SUISSE ? La Drum est pas très développée en suisse, en Autriche aussi.. ça va. Par contre en Belgique et en Angleterre la scène l’est bien plus ! Quand tu vois qu’en Belgique la capacité des soirées ou on jouait était toujours de 1500 2000 personnes minimum.. c’est impressionnant. Mais en Autriche on arrive aussi à faire des soirées de ce genre avec des artistes internationaux même, au Flex par exemple, tous les vendredi il y a d’énormes soirées.

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COTÉ PRODUCTION, COMMENT VOUS BOSSEZ À DEUX ? On utilise un plug-in qui synchronise mon séquenceur avec le sien, ce plug-in a cessé de fonctionner et on était plutôt frustrés pendant un moment, on a dû changer notre rythme de travail, mais on n’est jamais en studio ensemble parce qu’on n’aime pas ça. Ça ne marche pas pour nous, car il y en a toujours un qui attend pendant que l’autre fait tout le reste... Donc on se partage le travail. Un commence un morceau, et l’autre l’arrange un peu et on se les renvoie, et ainsi de suite. La partie la plus importante sont les retours qu’on s’envoie, on ne demande les avis de personne d’autre, on garde nos morceaux bloqués chez nous et nous sommes si exigeants que nous n’avons besoin de personne pour nous dire comment est le track. Si ça passe nos tests de qualité, on se dit que le morceau est bon. On n’aime pas tout ce qui se fait en Drum en fait, tu sais, on trouve qu’une petite dizaine de producteurs seulement valent le coup d’être playlistés.. Une fois que tu as des standards de productions, la critique est de plus en plus forte, et le niveau d’exigence monte proportionnellement. Après, c’est une bonne et une mauvaise chose d’être aussi difficile: les gens s’en foutent un peu des technique de productions utilisées... ils sont plus attentifs aux mélodies ou aux grosse basslines. Mais bon, nous sommes des ingénieurs, des geeks... Oui, nous sommes des geeks. JUSTEMENT, QUELS LOGICIELS UTILISEZ-VOUS ? On vient tout juste d’acheter Fruity Loop 10, la semaine dernière, et on adore, on a toujours bossé sur Fruity. On utilise plusieurs plug-ins, ceux de base comme Massive, Ona, les plug-ins Native Instruments et quelques autres.

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On a aussi le “Mega Secret Pack”, tu poses ça sur un titre au hasard et ça sonne tellement bien... Non, non, je déconne hein ! (Rires). Mais tu peux faire les sons les plus fous avec les synthés les plus basiques, l’ingénierie est une grande partie du traitement appliqué au morceau, c’est sûrement même la partie la plus importante. QUI S’OCCUPE DE L’INGÉNIERIE, J’IMAGINE QUE QUAND VOUS PRODUISEZ UN MORCEAU, UN VIENT AVEC LE RYTHME ET L’AUTRE LA LIGNE DE BASSE PAR EXEMPLE ? En général j’arrive avec un beat, la ligne de basse et la mélodie, je lui fait tourner et il me donne son avis, s’il aime, il commence à l’arranger. En gros je fais un loop de 20 secondes et lui il commence à construire un morceau avec cela. Quand il est arrangé, je m’occupe des changements de mélodies donc on travaille toujours en même temps, mais sur des choses différentes. A ce stade là, je n’ai plus rien à faire sur le morceau et durant l’arrangement, je peux me lancer sur un autre et on reste toujours occupés. On a tellement d’idées qu’on veut les exploiter vite. Des fois... Quand on est dans une phase créative ! Sinon on va sur YouPorn ... (Rires) A PROPOS, «CHROME», J’AI ÉCOUTÉ L’EP QUI ÉTAIT EN FREE DOWNLOAD. VOUS POUVEZ NOUS PARLER DE CE PROJET ? C’EST VRAIMENT LOIN DE CE QUE VOUS AVEZ L’HABITUDE DE FAIRE NON ? On a commencé Chrome il y a deux ans, on voulait juste explorer un nouveau style on s’est donc mis à écouter plein de choses, dont de la minimale Techno. On a aimé les

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mélodies présentes et c’est donc ce qu’on a essayé de faire, il y a aussi la construction qui est complètement différente dans la minimale, ça n’a rien à voir. C’est vraiment basé sur l’émotion avec un drop minimaliste, et avec juste un groove continu. On a donc essayé de faire ça à 120 BPM . On a aussi fait ça parce qu’exploiter plusieurs styles ouvre les horizons. ça a duré un moment, mais on avait pas vraiment le temps avec la Drum n’ Bass qui monopolise en ce moment notre attention.

QUELS GENRES DE MUSIQUE ÉCOUTEZ-VOUS ?

VOUS ARRETEZ LE PROJET DÉFINITIVEMENT OU VOUS COMPTEZ UN JOUR REVENIR DESSUS ?

SINON VOUS AVEZ DES SORTIES DE PRÉVUES ?

Définitivement, on a justement sorti l’EP gratuitement sur le net pour en faire profiter les gens, plutôt qu’ils prennent la poussière dans notre disque dur. ET AVEZ-VOUS DÉJÀ JOUÉ SOUS LE NOM DE CHROME? Oui on a déjà joué sous ce nom, à un très gros festival en Autriche qui regroupe près de 3500 personnes, avec Carl Cox ! Ça faisait vraiment plaisir, puisque les gens ont apprécié. On a pu intégrer de nos tracks, mais ensuite ont était un peu limités puisqu’on connaît personne pour nous faire tourner des nouveautés, et donc être de bons DJs dans ce style. VOUS DEVEZ AVOIR DES INFLUENCES TRÈS DIFFÉRENTES POUR PRODUIRE DES TRACKS AUSSI VERSATILES ? Oui, on écoute différents types de musique et on se dit que ça pourrait très bien passer en Drum n’ Bass.

Ça change tout le temps, des fois plus électro, d’autre fois de la minimale ou même du Rock, ce n’est pas stable. On aime beaucoup la scène Electro House française, des fois on écoute aussi du classique, du Crunk... Dans tous les genres il y a de bon morceaux, plus souvent du mauvais évidemment, mais il y a toujours de bonnes choses à repérer et tester dans la Drum. Si ça marche, c’est cool, et sinon on laisse tomber.

On prépare un album qui devrait sortir après l’été, un single va très vite arriver. COMMENT IL S’APPELLERA ? On garde ça secret, ça va arriver très vite, on veut vraiment garder l’information car c’est notre plus gros projet, on est tellement contents de tout ce qu’on a fait. On a travaillé pendant presque un an tous les jours sur les morceaux de l’album, et maintenant, il ne nous reste plus qu’à choisir les morceaux parmi les vingt composés pour l’album. Ce sera de très loin notre meilleure release. C’est vraiment bon ! (Rires) A vrai dire, on a sauté plusieurs niveaux pour cette sortie. D’AUTRES ACTUALITÉS QUE CET ALBUM ? Non, absolument pas. On a concentré toute notre attention et notre temps en studio à créer l’album. On a vraiment tout donné, et ce sera du Camo & Krooked plus 1: comme vous le connaissez, mais en mieux !

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Interview par Marie-Charlotte Dapoigny Photos : DR

SHADOW & LIGHTNING DISASZT EST L’UNE DES FIGURES LES PLUS MARQUANTES DE LA DRUM N’BASS D’EUROPE CENTRALE. POUR BEAUCOUP D’ENTRE NOUS ENCORE, IL FAIT FIGURE DE MODÈLE: PARTANT DE RIEN, IL FAIT PARTIE DES ACTEURS MAJEURS QUI ONT PRÉSIDÉ À L’EXISTENCE D’UNE VÉRITABLE SCÈNE, VIVANTE ET BIEN RÉELLE CHEZ NOS VOISINS AUTRICHIENS. UN NOUVEAU FIEF POUR LA BASS MUSIC, QU’IL A COLLABORÉ À CONSTRUIRE, ANNÉE APRÈS ANNÉE, PAR UN ENGAGEMENT PLURIEL ET SANS FAILLE. Ayant fait ses premières armes de DJ à la fin des années 1990, il a fondé le crew Bass Infection qui a introduit la Drum n’Bass dans les soirées viennoises d’abord, puis dans tout le pays. Investi dans la production depuis plus de dix ans déjà, il a finalement su donner à son label Mainframe un brillant et une réputation qui ont peu à envier à ses homologues anglais. Soutenu par les plus grandes pointures, tels qu’Annie Mac, Mistajam, D-Kay, ou encore le grand Shimon de Ram Trilogy,, il continue son interminable ascension et nous propose son premier album, ‘Shadows & Lightning’. Un projet plutôt complexe et bien abouti, à en juger par la qualité technique de la production. Pour celui-ci, il s’est entouré de quelques comparses, australiens, néozélandais, anglais, hongrois, autrichiens, dont quelques noms ne nous auront pas échappés, et ont même grandement attisé notre curiosité : Chris SU, Trei, et trois featurings avec Shimon. Seize morceaux qui sauront sans doute enflammer les dancefloors en cette période estivale. Les influences sont larges, il s’agissait visiblement de rassembler les différentes atmosphères qui font la diversité de la Drum n’Bass du nouveau siècle. Approchant l’artiste, il me fallait résoudre en premier lieu la question de ses influences. On ne sort pas un projet aussi varié sans être quelqu’un d’assez ouvert. Il me le confirme d’ailleurs avec humour: “Je suis à peu près dans tous les genres musicaux. Mais une chose est sûre, la musique Folk autrichienne est absolument à éviter !!” (Rires) Comment pourrait-il alors nous décrire son identité musicale? Il ne produit que de la Drum n’Bass, après tout, il s’agirait bien

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de donner une unité à son projet. “D’ordinaire je suis dans la mouvance la plus rave de la Drum n’Bass, mais il ne m’était pas très difficile de produire des choses plus mélodieuses dans cet album. Par dessus-tout, le mot d’ordre de ‘Shadow & Lightning’ est assez simple: ‘Dancefloor Music’” Pourquoi pas. Je ne suis pas certaine que la Dance Music suffise seule à conférer une cohérence artistique à cet album, mais passons. Une question me brûle les lèvres depuis le départ. C’est que l’Autriche nous est assez souvent décrite et construite dans notre imaginaire comme l’une des plate-formes majeures de la Drum n’Bass européenne. J’aimerais bien savoir ce qu’il aurait à nous révèler sur le sujet, ayant constaté le phénomène de l’intérieur et même collaboré à son ascension. “Tout a commencé avec Kruder & Dorfmeister. Il y avait alors déjà cette perspicacité unique à Vienne, mais il n’y avait pas énormément de promoteurs organisant des soirées Drum n’Bass à cette époque-là. Alors avant que nous ne commencions à organiser nos propres soirées, il n’y avait alors pas vraiment de quoi constituer une scène. La scène Techno avait certes toujours été active, mais il n’y avait pas de scène Drum n’Bass aussi importante. Nous avons ainsi commencé à organiser nos propres soirées pour que la Drum puisse être reconnue. C’était très difficile à cette époque-là, comparé à la situation que nous connaissons actuellement. Aujourd’hui en Autriche, nous avons beaucoup de grosses soirées, on y rencontre toujours un gros public, et il y a un très bon vivier de producteurs autrichiens.” Nous tenons notre explication. Et qui sait, un jour, dans quelques années, nous pourrons dire la même chose de notre propre pays ! Passons à l’un des éléments les plus intriguants de cet album: ses collaborations,

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INTERVIEW | DISASZT | AUTRICHE multiples, et même plutôt variées. Avec le néozélandais Trei d’abord. C’est un morceau court, dans lequel on reconnaît bien la teinte des basslines qui lui sont propres. Mais j’ai toujours quelques difficultés à me représenter l’organisation d’un travail en commun, d’un bout à l’autre de la planète. “En fait, travailler avec lui a été vraiment très facile. Je lui ai juste envoyé le morceau sur lequel je travaillais alors, il y mis sa patte, j’ai mis la mienne, nous en avons discuté et avons décidé chacun des arrangements et c’était dans la boîte. Tout nous est venu avec une facilité déconcertante.” Bien moins hardu que ce que je pouvais m’imaginer donc. Et quid de toutes ces collaborations avec le fameux Shimon ? Des projets au demeurant fort intéressants, bien orchestrés, à l’exemple de ‘No Pain’. J’aimerais bien savoir comment le travail s’est réparti entre les deux amis de longue date, et quels sont vraiment leurs rapports. “Nous nous connaissons depuis un bon bout de temps déjà ! La relation que j’ai avec Shimon, je pourrais difficilement la décrire autrement que comme cela : c’est comme si nous étions frères d’une mère différente. Nous sommes toujours et invariablement sur la même longueur d’onde lorsque nous produisons ensemble, l’horizon est toujours limpide et nous savons dans quelle direction nous allons avant même de commencer à nous mettre au travail.” On y trouve aussi beaucoup d’autres collaborations, dont certaines d’entre elles sont pour le moins moins connues. J’aimerais bien qu’il nous introduise un peu plus précisément les jeunes artistes représentés sur ce LP, dont les noms ne sont pour la plupart pas encore connus du grand public. “Eh bien, nous avons Kos & Tenchu, qui ont déjà été signés sur le label Future Prophecies, et bien sûr sur Mainframe Recordings. Il y a aussi The Square, qui est plutôt orienté dans le côté Liquid de la Drum n’Bass. Et puis High Maintenance, qui est un des derniers arrivés sur le label de Shimon, AudioPorn: c’est un jeune garçon, vraiment très talentueux. Son premier EP va sortir sur Mainframe à la fin de l’année.” Mais nous n’oublions bien sûr pas la collaboration avec le désormais mythique Chris SU, également une de mes préférées. Sans doute l’un des morceaux les plus entraînants de l’album, avec la puissance et le savoir-faire mélodique qui ont fait la marque de fabrique de notre hongrois préféré. Voilà quelques temps pourtant que nous n’avions plus entendu parler de lui. De qui ce morceau était donc l’initiative ? “J’avais tout un tas de morceaux qui n’étaient pas encore finis, et celui-ci était l’un de ceux-là. Il avait toujours été plutôt intéressé par les choses que je lui envoyais régulièrement sur Aim, une production à quatre mains n’était donc guère qu’une question de temps.” Remerçions donc au passage Aim pour sa fructueuse participation aux projets des artistes de la scène actuelle ! Mais il est déjà temps de conclure, et ma dernière pensée va tout droit à notre prochaine rencontre: le festival Urban Art Forms 2011, à Vienne bien entendu ! L’un des plus gros évènements européens des musiques électronique, qui fait la part la plus belle à la Bass Music. Nous y retrouverons, comme chaque années, quelques unes des plus grandes figures du mouvement, toutes tendances confondues. Bass Mag y sera, réalisera quelques interviews, et nous vous en rendrons compte, bien sûr ! Mais que pense-t-il donc de cet évènement majeur ? (je sens venir poindre la réponse...) “LE PLUS GRAND ET LE MEILLEUR D’EUROPE CENTRALE !!!!” C’est dit, et nous n’iront certainement pas le contredire...

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INTERVIEW | RIDO | REPUBLIQUE TCHEQUE Interview : Marie-Charlotte Dapoigny Photo : DR

RIDO

NON SEULEMENT IL NOUS AVAIT DÉJÀ ÉTONNÉS AVEC SES COLLABORATIONS PLUTÔT BIEN SENTIES SORTIES SUR LE LABEL DE CONCORD DAWN (UPRISING) ET SA DERNIÈRE SORTIE DEUX TITRES SUR LE LABEL DE BSE, OBSSESSIONS. MAIS PLUS ÉNERVANT ENCORE, DES BRUISSEMENTS DE BACKSTAGES ONT PORTÉ À MA CONNAISSANCE SA PROCHAINE SIGNATURE SUR METALHEADZ, SYNONYME D’UNE VÉRITABLE CONSÉCRATION POUR CE JEUNE ARTISTE PRESQUE SORTI DE NULLE PART ! ET COMME ON N’ÉCHAPPE PAS COMME CELA À LA POLICE DES FIGURES MONTANTES DE LA DRUM N’BASS... AUDITION PRÉLIMINAIRE DU SUSPECT N°1, RIDO, PRODUCTEUR TCHÈQUE, DANGEREUX ACTIVISTE DE LA SCÈNE D’EUROPE DE L’EST.

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BMM: JEUNE PRODUCTEUR, ET DÉJÀ REMARQUÉ ET SOUTENU PAR QUELQUES UNES DES PLUS GROSSES FIGURES DU MILIEU, À SAVOIR BLACK SUN EMPIRE, CONCORD DAWN, … COMMENT AS-TU RÉUSSI À AVOIR D’AUSSI BONNES RELATIONS DANS LE MILIEU ? Eh bien je ne suis plus si jeune que cela... (Rires). J’ai donc travaillé sur ma musique depuis un bon bout de temps déjà. Cela fait quelques années que je suis en contact avec Concord Dawn et Black Sun Empire. Je suppose donc qu’il m’a suffit de composer les bons morceaux, et j’étais très heureux qu’ils m’apportent leur soutien. TON PARCOURS MUSICAL ? J’y travaille encore ! Il y a deux ans j’ai commencé à jouer du piano et à me concentrer davantage sur l’aspect purement mélodique de la chose. Je ne fais pas partie de ceux qui ont grandi avec un instrument dans les mains, c’était une raquette de tennis à la place. (Rires) TU VIENS DE RÉPUBLIQUE TCHÈQUE. PRAGUE EST L’UNE DES PLUS JOLIES VILLES QUI M’AIENT ÉTÉ DONNÉES DE VISITER, MAIS POUR ÊTRE FRANCHE JE N’AI PAS EU L’OPPORTUNITÉ DE PARTICIPER À UNE SOIRÉE: À QUOI RESSEMBLE LA DRUM N’BASS LÀBAS ? PEUX-TU DÉCRIRE UN PEU LA SCÈNE QUE VOUS AVEZ, ET CE QUE CELA T’APPORTE ? Je pense qu’à présent la scène Drum n’Bass est très active. Chaque semaine il y a de grosses soirées, et toujours des gens dehors pour faire la fête. Et j’apprécie énormément de pouvoir y jouer, ça me donne une bonne dose d’énergie et de motivation supplémentaire pour continuer à travailler sur ma musique. SOYONS UN PEU PLUS PRÉCIS SUR TA MUSIQUE: COMMENT DÉFINIRAIS-TU LA SPÉCIFICITÉ DE TON SON, QUE PENSES-TU POUVOIR APPORTER À LA SCÈNE ? Je dirais que je fais une musique énergique, avec un soupçon de vibes futuristes. Ou c’est ce que je deviens peu à peu... J’apprécie simplement l’énergie qu’il y a dans la Drum n’Bass et la sonorité épique des bande-sons de films de sciencefiction. CE FUT UN PLAISIR D’ENTENDRE LA COLLABORATION QUE TU AS FAITE SUR LE DERNIER ALBUM ET SINGLE DE MATTY AKA CONCORD DAWN. TOUTEFOIS, LE SON AUQUEL NOUS AVONS AFFAIRE DANS LA DERNIÈRE SORTIE SUR OBSESSIONS EST ASSEZ DIFFÉRENT. QUEL PANEL DE SON PRÉFÈRES-TU DANS LA DRUM N’BASS ? QUELLES SONT TES PRINCIPALES INFLUENCES ? Je pense que j’éprouve le besoin de composer différents morceaux, je ne peux pas juste travailler sur un son encore et encore. Lorsque je commence à composer un nouveau morceau, j’essaie toujours de faire quelque chose de différent que précédemment. Mes principales influences se situent en dehors de la Drum n’Bass, mais au sein du mouvement je dirais Phace, Noisia, BSE, Concord Dawn, etc. ON M’A PARLÉ D’UNE PROCHAINE SORTIE SUR METALHEADZ... EH BIEN, C’EST ÉNORME ! A QUEL GENRE DE PRODUCTION DEVONS-NOUS NOUS ATTENDRE MAINTENANT ? D’abord il y aura un EP avec mon ami de longue date Hybris, qui est sur le point d’être terminé. Vous pouvez vous attendre à quelques gros morceaux épiques et des rollers mélodiques, toujours avec une petite touche futuriste. Après cela, il y aura mon projet solo pour Metalheadz, mais nous travaillons encore sur la tracklist finale. PEUT-ÊTRE UN DERNIER MOT, UN CONSEIL POUR NOS LECTEURS ? J’aimerais remercier tout les gens qui m’ont soutenu, et toi pour cette sympathique interview! Et tenez-vous au courant des prochaines sorties, j’espère qu’on se verra prochainement en France dans le cadre d’une bonne soirée!

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REPORT SPECIAL | SCENE HOLLANDAISE

Article par Clovis Ferré Illustration : Hélène Moretti

DUTCHSTEP OI, RWINA, SUBWAY, DUBIEUS… CES NOMS NE VOUS DISENT PEUT-ÊTRE RIEN, MAIS AU PAYS DE VAN GOGH ET DES MOULINS À VENTS, ILS SONT POURTANT DEVENUS DES RÉFÉRENCES INCONTOURNABLES. LA HOLLANDE S’AVÈRE MÊME UNE PLAQUE TOURNANTE MAJEURE POUR LES DEALERS DE BASSES FRÉQUENCES. QUATRE RENCONTRES, D’AMSTERDAM À ROTTERDAM EN PASSANT PAR UTRECHT, AVEC LES ACTEURS LES PLUS INFLUENTS DE LA SCÈNE DUBSTEP, DANS L’AUTRE PAYS DU FROMAGE.

GOMES : OH MY OI ! Minuit. Les basses suintent de l’extérieur de la bâtisse gothique du Paradiso. Notre hôte Gomes peut être content, l’endroit est bondé : près de 2000 adeptes à son bord. Lost rince la salle à coup d’infra-basses sorties d’outretombe, avant de laisser la place à Subscape puis Flux Pavillon. C’est Stenchman qui achèvera cette messe Dubstep, laissant le public pantelant, dans un état d’extase quasi mystique. Le décor est planté, la MOSH Queen’s night special restera dans les esprits… Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Gomes se souvient : «J’ai lancé les premières soirées «Oi» il y a à peu près 7 ans, le terme Dubstep n’existait pas encore à l’époque. Il y a eu de très bons moments et aussi des soirées merdiques, il faut l’avouer, mais quelque chose était en train de se construire. Ici, la scène UK Garage a rencontré un franc succès assez rapidement, avec des soirées de qualité presque toutes les semaines, et des invités prestigieux comme Artful Dodger ou MJ Cole. Trois ou quatre ans plus tard, le Dubstep s’est réellement imposé comme l’un des principaux genres musicaux des nuits amstellodamoises. La presse s’est emparée du phénomène et le bouche-à-oreille a fait le reste. L’idée de lancer mon label s’est imposée naturellement. » Suivent alors deux sorties digitales avec les artistes néerlandais Aya et Soul Sinners, puis une sortie vinyle sous forme de consécration : « Benga est venu jouer à plusieurs reprises à mes soirées. Il a vraiment aimé l’ambiance, il y a eu un bon feeling entre nous. Je lui ai demandé si il serait partant pour me faire écouter ses productions en cours et son maxi avec Kutz sur la face B vient finalement de sortir chez Oi Recordings. »

DJ + : UTRECHT CONNEXION Autre lieu, autre histoire. Aux abord s d’un canal en dégustant une bière dont le Soundgarden a le secret, entretien avec Dj + du Dubieus crew : «J’écoutais déjà pas mal de musiques barrées, comme ce qui sort chez Plane t mu ou Warp records. Dès que j’ai entendu du Dubstep en 2005 j’étais convaincu que je pouvais faire danser les gens là dessus. Je jouais régulièrement dans des soirées privée s, avec des potes on s’est décidé à lancer les soirées Dubst ep à Go Go à Utrecht. Les gens se demandaient ce que c’étai t que ce truc-là. Plutôt que de leur jouer les classiques de Skream et Benga, on a préféré inviter des artistes comm e Untold et Shackelton pour leur faire découvrir toute la diversité du Dubstep. On a du se battre pour que nos soirée s marchent, les gens avaient à peine entendu parler de cette musique, on devait les éduquer, les inciter à s’ouvrir à d’aut res genres. Je savais qu’à Amsterdam il y avait une plus grand e ouverture d’esprit, par conséquent, quand on m’a propo sé de devenir résident des soirées Sonic Warfare, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai pu trouver des oreilles accueillante s aux délires IDM que je glissais dans mes sets. J’ai également fait la connaissance du crew de graffiti Lockdown qui organ isent des soirées avec des line up allant du Dubstep au Break core dans l’esprit des squats parties de l’époque.» Ce-même état d’esprit éclectique et alternatif, on le retrouve dans le DUBieus Radio Show qu’il anime aux côté de Chrome, Presk et Ew00t plusieurs vendredis par mois sur SUB FM. Ainsi que dans les soirées Gute Laune qu’ils organisent dans leur ville natale d’Utrecht et les soirées Nachtwerk dans l’espace intimiste du Club Up d’Amsterda m.

A l’heure actuelle, Gomes travaille sur la sortie du Lower State EP, son projet personnel en tant que producteur, et continue d’organiser les soirées Dusbtep les plus prisées de la capitale.

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DJ NICON : A TRIPLE VISION OF DUBSTEP

RWINA RECORDS : COLORS, SPACE

Non loin des attractions touristiques et du classicisme de l’architecture d’Amsterdam, gît Rotterdam. Embrumée dans le plus grand port industriel du pays, son centre ville fut bombardé intensivement lors de la seconde guerre mondiale. C’est dans cette ville de béton et d’acier que Triple Vision a établi son quartier général : à l’origine, un simple magasin de vinyles, devenu au fil des ans le plus important distributeur de musiques électroniques du Benelux.

se joue des étiquettes, il Deep, filthy, glitchy, s’il en est un qui boss de Rwina, sûrement s’agit bien de Chafik aka Arrakhar, le de la scène hollandaise un des labels les plus prometteurs c’est une sorte de : “Tout dépend de mon humeur. Rwina à moi. Quand j’écoute bien délire un e, ntriqu égoce forme plate besoin que le son soit un morceau je ferme les yeux, j’ai ences soient exploitées. fréqu les s toute que lisé, coloré, spatia des morceaux dans la o, Techn la de t jouan en J’ai commencé ment j’ai incorporé essive progr très puis et veine de Surgeon des 140 Bpm. Mon d’autres genres musicaux sur la base à peu près à la même dernier set Techno était en 2006. C’est m’est venue. J’avais époque que l’idée de monter mon label ey et Taz Buckfaster. déjà des artistes en tête comme Stark é le petit coup de pouce Geoff de Triple Vision m’a juste donn J’ai eu l’occasion de jour. le voit Rwina que pour saire néces des artistes signés sur n chacu ment nnelle perso ntrer renco qu’il y ait une véritable mon label. Pour moi c’est important un producteur et entre lisse s’étab qui ine relation huma Starkey sortis sur de titres les dote, un artiste. Pour l’anec un autre label. A force Rwina devaient initialement sortir sur et j’ai fini par les avoir.” de persévérance, j’ai l’ai convaincu (Rires)

Geoff aka DJ Nicon travaillait déjà depuis un moment chez Triple Vision avant de lancer son label de Dubstep : « Tout a commencé par accident. On recevait de plus en plus de Dubstep dans les bacs du magasin et on avait pas encore de label Dubstep maison à l’époque. Des labels tels que Citrus avaient déjà été créé pour défendre notre vision de la Drum’n’Bass, on se devait de lancer un label Dubstep qui corresponde à l’identité de Triple Vision. Venant de la culture Drum’n’Bass on a commencé à programmer du Dubstep pour les warm up de nos soirées. Le patron du club a remarqué que le public accrochait bien sur ce son. Il a décidé de nous donner un créneau pour des soirées 100 % Dubstep. La première soirée Subway a eu lieu en mai 2007, et la première sortie vinyle du label a suivi en octobre. En l’espace d’un an, près de 10 sorties vinyles ont vu le jour et ensuite tout s’est enchaîné très vite. On a créé les sous-labels Tube 10, S.C.U.M. et Destination Series et aujourd’hui le catalogue de Subway Music Group compte pas loin de 40 références dont la quasi totalité sont sorties en vinyles. On continue les soirées Subway et en parallèle on est en train de mettre en place les soirées Tube 10 pour le courant plus deep du Dubstep et les soirées S.C.U.M. pour le côté plus filthy. » L’Apple Bottom EP de l’américain Distal vient de sortir sur Tube 10, avec 2 titres aux influences tribales et deep house pour la version vinyle, et 2 bonus tracks pour la version digitale dont le très surprenant ChitChat dans la lignée du mouvement Footwork de Chicago. AMSTERDAM – ROTTERDAM : CLUB

VS RAVE

k d’Amsterdam sous la Avec Geoff de Rotterdam et Chafi : osait s’imp on main, la questi s et pleins de club à Geoff : « Il y a plein de promoteur eg, le Club Up, Melkv le iso, Parad le Amsterdam comme n’a que deux clubs où le Sugar Factory. A Rotterdam on ep, dont l’un est loin à tu peux organiser des soirées Dubst de trois ans, on était les l’extérieur de la ville. Pendant près Rotterdam. C’est sans seuls à organiser ce type de soirées sur se passer à Amsterdam. peut qui tout ce avec n araiso comp » erdam et pourtant je Chafik : « Tu vois, moi je vis à Amst . Les gens sont plus rdam Rotte de public le préfère de loin majorité hollandaise, ils à fond, il y a une fréquentation en que tu joues des tracks ont le Hardcore dans le sang. Il suffit lement un plomb sur le qui raclent bien et ils pètent littéra oup de touristes, tu as dancefloor. A Amsterdam il y a beauc pour analyser le set du l’impression que les gens sont soit là sneakers ou t-shirt à la Dj soit pour montrer leurs dernières it Club. » l’espr e contr Rave it l’espr C’est . mode

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& FREQUENCIES

a permis à Chafik de C’est également cette attitude qui qu’il considère comme Eprom rnien califo le ntrer renco et dont le Pipe Dream l’un des fers de lance de son label, ureusement par la chale salué été a er derni avril EP sorti en . alisée spéci e press la et blogosphère

PRODUCTEURS Côté producteurs, la Hol lande n’est pas en reste et n’a pas à pâlir devant l’omnipotenc e du Royaume Uni : l’act ualité est dense et les styles sont diversifiés. On retiendra : > Les dernières sorties de Rwina avec les EP resp ectifs de Doshy et Desto aux acce nts Electronica et Glitch-H op. > Le mix complèteme nt décalé du tout aus si déjanté Aardvarck pour le magazin e anglais FACT. > Les mauvais garçons de Sinister Souls qui viennen t de sortir un EP ravageur chez Min dtrick Records. > Robokop qui casse une fois de plus la baraque avec les monstrueux Turn up the bass et Dancefloor sorti s chez S.C.U.M. Le mot de la fin reviendra pour Myrkur, avec le fantasmagorique Ether coproduit avec m3t4 et remixé de main de maître par June Miller, sorti dernièreme nt en vinyle sur le label lyonnais F4T Music. La boucle est bouclée, bon

ne écoute.

WEB www.oirecordings.com / www.subwaydubstep.nl / www.dubieusdub.nl / www.planet-kl.com / www.lockdown.nl / www.triplevision.nl / www.distortion.nl / www.rushhour.nl

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INTERVIEW | DADUB | DUB | ITALIE

Interview par Mattias De Barberin Photo : DR

DADUB DADUB, C’EST UN DUO PLUTÔT PAS BANAL : DEUX ITALIENS QUI SE SONT RENCONTRÉS À BERLIN ET QUI PRODUISENT UN SON BINAIRE À L’INFLUENCE JAMAÏQUAINE PRONONCÉE (MAIS PAS FORCÉMENT ÉVIDENTE). MUSICIENS, INGÉNIEURS DU SON, CONCEPTEURS DE LOGICIELS… DES GEEKS ? NON ! DES ARTISTES COMPLETS ? POUR SÛR ! ET S’ILS TRACENT LEUR ROUTE SUR LA SCÈNE TECHNO, C’EST UN ARCHÉTYPE MUSICAL QU’ILS EXPLOSENT DE LONG EN LARGE ! ET COMME CHEZ BASS MAG ON N’A PAS L’ESPRIT FERMÉ, ON S’EST DIT… INTERVIEW ! BASS MUSIC MAGAZINE: VOUS ÊTES TOUT LES DEUX ORIGINAIRES D’ITALIE ET VIVEZ À BERLIN. PARLEZ-NOUS DE VOTRE PARCOURS ET CE QUI VOUS A AMENÉS À FORMER VOTRE DUO. Daniel : En Italie j’étais DJ, plutôt Jungle/DnB, IDM. On a tous les deux un background de batteur, avec plus de 10 ans de batterie dans les bras. Je suis arrivé à Berlin il y a un an et demi. Quant à Giovanni, ça fait 3 ans qu’il est là. Donc ça fait un an et demi que l’on travaille ensemble.

n’est pas très important. Dub is the thing for us here. Giovanni : On n’utilise pas de samples d’enregistrement Dub ou Reggae, mais on utilise les même processus de production, un peu comme le faisait Lee Scratch Perry par exemple, sauf que nous, on fait de la Techno. YEAH MAN ?! G : Yeah man, nuff respect (Rires) OKAY, ALORS CE SERAIT CETTE TOUCHE QUI DONNE CETTE TEINTE SI PARTICULIÈRE À VOS PRODUCTIONS ?

DONC DADUB EST UN DUO PLUTÔT RÉCENT ?

D : Ca vient sans doute du fait que l’on n’a pas un lourd background en Techno. On écoute plein de trucs, et en abordant ce style, on a senti qu’il nous fallait apporter une touche particulière, moins froide que le panorama actuel. Mais ça s’entend je crois dans nos productions (Rires).

D : Dadub est un projet creative commons à l’origine, et n’était pas vraiment orienté club. La rencontre avec Stroboscopic a légèrement changé notre approche. VOUS AVEZ QUELQUES SORTIES CHEZ STROBOSCOPIC ARTEFACT, INCLUANT DES MORCEAUX ORIGINAUX ET DES REMIXES. IL SEMBLE QUE LE TERME «COMPRESSED DUB» SOIT EMPLOYÉ PAR LE LABEL POUR DÉSIGNER SES PRODUCTIONS. PENSEZVOUS QUE CE TERME DÉCRIVE BIEN VOTRE ESTHÉTIQUE ? D : «Compressed dub», c’est une approche, une technique de production plutôt qu’un style à vrai dire. Ca pourrait s’appeler «Compressed» ou «Fractal» dub, ce serait pareil, mais ce

DANS «COMPRESSED DUB», IL Y A COMPRESSED. PENSEZ VOUS QUE CELA EST RELATIF À LA PUISSANCE DE VOS PRODUCTION ? G : Je crois que «compressed dub» est un terme spécifique à la musique de Lucy vraiment, plus qu’au son du label en général. Je sais qu’il utilise parfois des micro-samples, mais après je ne sais pas… il faut lui demander.

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OUI, JE VAIS FAIRE MON ENQUÊTE… G : Je ne suis pas sur que tu aies vraiment envie de faire ça, c’est plutôt secret comme sujet… Il va nous tuer !! (Rires) D : La notion la plus importante pour nous reste «le dub». Et l’idée fondamentale du Dub, c’est « to upset » (ndlr : déranger, ennuyer). Le premier groupe de dub c’était «The Upsetters» avec Lee Perry. Ces mecs s’appelaient comme ca parce qu’il «dérangeait» le son originalement produit par d’autres, en y incluant pleins d’effets et de techniques pour transfigurer le son d’origine. C’est très jamaïquain comme approche (Rires). BON, ET ALORS “DADUB”, D’OÙ VIENT-IL, CE NOM ? D: Il n’y a pas de messages cachés vraiment, c’est venu simplement, lors d’un apéro avec des amis. COMMENT AVEZ-VOUS COMMENCÉ À PRODUIRE DE LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE, COMMENT AVEZ-VOUS ACQUIS LES BASES ? D : J’ai toujours eu une passion pour l’électronique. J’ai pris quelque cours concernant la musique de synthèse… Principalement, c’est plutôt de l’auto-didactisme et aussi beaucoup de dialogue avec mon ami Enrico Cosimi, aussi connu sous le nom de Tau Ceti sur la scène «droneisolationist». G : J’ai commencé à utiliser les ordinateurs à l’âge de cinq ans. Mon frère jouait de la guitare et écoutait beaucoup de musique. Un peu plus tard, je me suis mis à la batterie. Mais quand je suis allé à l’université, je ne pouvais pas bouger mon kit de batterie donc je me suis mis à créer mes morceaux sur ordinateur et je travaillais pour programmer des boucles rythmiques qui sonnent comme celles d’un vrai batteur. Après, je me suis intéressé à la Drum n’ Bass et c’est en arrivant à Berlin que je me suis mis à aimer la techno. En Italie, je connaissais la Techno «Hardcore», de 170 à 190 Bpm. Mais à Berlin, la scène Club est plus intéressante qu’en Italie. Alors j’ai été converti, même si j’étais plutôt hostile à ce son à l’origine. Pourtant, on est souvent catégorisé dans le courant Dubstep, parce que ce n’est pas vraiment de la Techno, nos morceaux ont une structure rythmique plus syncopée, ça doit venir

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de là. Malgré tout, on produit des morceaux faits pour être mixés avec de la Techno, les DJs doivent comprendre cela. ON PEUT IDENTIFIER UN CARACTÈRE PARTICULIER DANS VOS PRODUCTIONS, VRAIMENT BASÉ SUR LE BRUIT ET LA DISTORSION. COMMENT ENVISAGEZ-VOUS LA CONSTRUCTION D’UN MORCEAU ? D : On joue avec notre matériel, on voit où ça nous mène, un processus plutôt expérimental. Et puis ça arrive : on fait quelque chose qui nous plaît, on le garde. On se concentre sur peu d’éléments mais on fait en sorte qu’ils s’accordent vraiment bien, et une fois qu’on a une belle base, c’est parti pour le «dubbing». G : On «pense» le moins possible notre son, parce que tu peux partir avec une idée bien précise, un concept particulier, pour au final te rendre compte que «ça le fait pas» et te retrouver avec quelque chose de frustrant. Tous les bruits, la distortion, c’est vraiment lié à notre mode de production et à l’usage massif d’effets. D : Au cœur de nos morceaux, on se concentre sur la batterie, les percussions. On donne beaucoup plus d’importance aux éléments percussifs qu’aux mélodies. C’est plus simple pour

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APPROCHE HARDWARE. DITES NOUS EN PLUS À CE SUJET. G : Pour résumer, le mastering, c’est principalement de l’équalisation, de la compression ainsi que d’autres processus. Ces deux processus peuvent être faits aussi bien avec des logiciels (software) qu’avec des composants électroniques (hardware). La qualité du software, c’est que le son est traité de manière très transparente, tandis que le son du hardware à tendance à «colorer» le son, lui donner plus de corps, plus d’harmonique et de chaleur. Dans notre configuration pour du mastering, le traitement «software» donnera un son très proche du mix qui nous a été fourni, contrairement au traitement hardware qui lui changera beaucoup plus la couleur du son, mais aussi son impact et sa contenance. Chaque appareil hardware à sa propre «signature sonore». QUEL EST VOTRE APPAREIL PRÉFÉRÉ ?

nous après, pour tout détruire et reconstruire en live. VOUS JOUEZ EN LIVE ?

G : Il y a ce pré-ampli que l’on utilise à peu près sur toutes nos productions, qui donne du corps aux drums. Ca ajoute du caractère au son.

D : Oui, si tu viens nous voir jouer, tout le son est fait en temps réel.

BON, ET SINON DADUB, SI ON VOUS SORT DU STUDIO, QU’EST CE QU’IL SE PASSE ? VOUS AVEZ DES HOBBIES, D’AUTRES OCCUPATIONS ?

QUAND VOUS CRÉEZ DES MORCEAUX, VOUS LES ENREGISTREZ EN LIVE ET C’EST BON ?

G : On est plutôt normaux comme personnes je crois ! (Rires)

D : Oui et non. Simplement, pour sortir des disques et être playlistés par les DJs, il faut des morceaux calqués sur un certain format. Sinon c’est perdu. Mais le live nous permet de développer nos morceaux chaque fois différemment, et d’expérimenter.

D : Aux premiers jours de notre travail, on passait nuit et jour au studio, c’était franchement hardcore. En plus dans une zone au Nord-Est de Berlin, dans un bloc d’immeuble coincé entre des nazis et des vietnamiens. Bon, on a changé de studio il y a 3 mois, on a arrêté le rythme 9PM-9AM / vampire life. (Rires)

J’AI ENTENDU DIRE QUE VOUS PRÉPARIEZ UN ALBUM… ? D : Oui on travaille là-dessus. On fait de la matière, dans quelque temps on va se mettre à la composition.

UN DERNIER MOT? D : DJs, remember you have to layer your tracks with your beats ! Don’t cut, Mix!

A CÔTÉ DE VOS ACTIVITÉS PUREMENT ARTISTIQUES VOUS ÊTES AUSSI INGÉNIEURS DU SON. EN CREUSANT UN PEU, J’AI VU QUE VOUS PROPOSIEZ DIFFÉRENTS TRAITEMENT DU SON, SÉPARÉES PAR UNE APPROCHE SOFTWARE OU UNE

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INTERVIEW | MJ COLE | UK

Interview par Mattias de Barberin et Aurèle Jacquot Photo : DR

MJ COLE MJ COLE, C’EST CE MEC VRAIMENT COOL QUI FAISAIT PARTIE DES PREMIERS PRODUCTEURS DE GARAGE À LA FIN DES ANNÉES 90, ALORS QUE LA DRUM & BASS DEVENAIT MAINSTREAM EN ANGLETERRE. QUINZE ANS PLUS TARD, IL EST LÀ ET BIEN EN PLACE ! IL NOUS SERT DES PRODUCTIONS TOUJOURS AUSSI « FRESH », QUI ONT TRAIT AU UK FUNKY, FUTURE GARAGE ET AUTRES BASS MUSICS… BREF, MJ COLE EST DANS LE MOUV’ ET IL LE PROUVE. BASS MUSIC MAGAZINE: C’EST TA PREMIÈRE FOIS À LYON ? MJ Cole: En tant que DJ oui, je suis passé par ici pour aller au ski sinon. (Rires) DE QUOI ÉTAIT FAIT TON SET CE SOIR? Quelque chose comme de la Bass Music ! Pas vraiment Garage ni Dubstep ni quoi que ce soit. J’ai commencé il y a 15 ans alors, les genres… simplement je n’ai joué que de la bonne musique de ces cinq dernières années. TU AS COMMENCÉ COMME PRODUCTEUR GARAGE, N’ESTCE PAS ?

TU AS FONDÉ TON PROPRE LABEL, PROLIFIC RECORDINGS, POURRAIS-TU NOUS EN TOUCHER QUELQUES MOTS ? J’ai monté Prolific en 1997, c’était pour ne pas avoir à rendre de comptes à une structure rigide, type major tu vois ? Grâce à ça, je peux signer qui je veux et quand je veux, c’est super cool ! COMMENT VOIS-TU L’ÉVOLUTION DE LA BASS MUSIC EN DEHORS DES FRONTIÈRES BRITANNIQUES ? Je suis allé en Chine, à Shangaï et c’est super de voir que l’influence va si loin, et toutes ces fusions qui s’opèrent. QUE PENSES-TU DU FUTURE GARAGE?

J’ai commencé en tant que pianiste ! J’ai toujours été proche de la musique classique. Le Garage, c’est venu parce que… A vrai dire, je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi. Le Garage n’est pas mon premier amour, la Drum & Bass l’est, du point de vue «Dance Music» tout du moins.

Je ne suis pas vraiment dans la “catégorisation». Classer la musique par genres, c’est pas mon truc… Si le son a une bonne vibe, ça me va, je ne cherche pas plus loin.

MAIS TU NE JOUES PAS DE DRUM & BASS ?

CE SOIR TU AS JOUÉ AU PREMIER FESTIVAL 100% BASS MUSIC EN FRANCE, CELA NE T’ÉTONNE-T-IL PAS QUE ÇA AIT LIEU ICI À LYON PLUTÔT QU’À PARIS ?

Non, j’ai commencé mes DJ sets grâce à mes productions de Garage, en clair, j’en joue parce que j’en produis. La Drum & Bass n’entre pas dans mes sets.

Je ne sais, peut être que ça veut dire que «Lyon is the place to be»!

TE CONSIDÈRES-TU PLUS COMME UN ARTISTE OU COMME UN INGÉNIEUR DU SON ? Davantage comme un artiste, vraiment.

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INTERVIEW | MALA | DUBSTEP | UK

Interview par Mattias De Barberin et Aurèle Jacquot Photo : DR

MALA MALA EST DE CES ACTEURS DE LA SCÈNE DUBSTEP QUE L’ON NE DEVRAIT PLUS AVOIR À PRÉSENTER, TANT SON TRAVAIL A INFLUENCÉ ET INSPIRÉ UNE MULTITUDE D’ARTISTES. FAISANT PARTIE DE LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DES PRODUCTEURS DE DUBSTEP (CE QUI EN DIT LONG), NOUS L’AVONS RENCONTRÉ LORS DE SON PASSAGE AU RUMBLE FESTIVAL… BASS MUSIC MAGAZINE: TU VIENS JUSTE DE FINIR TON SET CE SOIR POUR LE RUMBLE FESTIVAL ! C’ÉTAIT COMMENT ? Mala: Vraiment sympa, tant sur le plan technique qu’au niveau de la vibe, je me suis vraiment senti à l’aise. Quand tout le monde te traite bien, ça t’aide à te sentir ouvert et à laisser couler si tu vois ce que je veux dire, et tout se fait naturellement. Donc pas de pression, tout s’est fait nickel.

de ce qu’est la méditation consiste à pointer toute son attention vers quelque chose, sans distraction. Je me souviens que quand je rentrais du travail, stressé et fatigué, faire de la musique… c’était ma méditation. Et maintenant je suis vraiment heureux de pouvoir faire partie de cette scène et présenter le fruit de mes sessions aux autres. QUELLE SPONTANÉITÉ !

TU AS PARLÉ DANS DE RÉCENTES INTERVIEWS DE TA PERCEPTION DE L’ÉVOLUTION DUBSTEP. J’AIMERAIS PLUTÔT DISCUTER AVEC TOI DE QUI EST MALA…

C’est ça, précisément, la nature est pareille tu sais, les choses se font spontanément. J’essaie de me comporter de cette manière en tant que personne.

Je pense comme un être humain. Je fais des expériences, je réfléchis par rapport à mes perceptions. Et ce raisonnement change, ça n’est pas figé. Alors pour moi c’est un peu difficile de répondre à cette question.

PAR RAPPORT À TON LABEL DEEP MEDHI, QUE PEUX-TU NOUS DIRE ?

EN TOUT CAS ÇA FAIT MAINTENANT CINQ-SIX ANS QUE TU PROPAGES CE SON. EST-CE QUE TU REVENDIQUES UNE CERTAINE «MARQUE DE FABRIQUE» ? Les fréquences que je joue sont celles qui entrent en résonance avec moi, ce n’est pas vraiment quelque chose que je contrôle, parce que l’on ne peut vraiment contrôler les choses que l’on aime. J’écoute beaucoup de sons différents, mais lorsque qu’il s’agit de jouer de la musique pour d’autres gens, c’est ce son là que j’ai envie de leur jouer. LE MOT D’ORDRE DE DMZ EST “MEDITATE ON BASS WEIGHT”, QU’EST CE QUE CELA IMPLIQUE PAR RAPPORT À LA MUSIQUE ? «Meditate on Bass Weight”, hum… Pour moi, cela est lié à ma compréhension de ce qu’est ma musique. En fait j’assimile la production musicale à de la méditation. Ma compréhension

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J’ai commencé le label à une période où je travaillais dans un foyer au contact de jeunes au Sud de Londres. Je me suis rendu compte à cette période que c’était important de donner sa chance aux autres. Alors j’ai lancé le label pour offrir une chance à d’autres artistes. Maintenant on a des artistes du Japon, d’Autriche, de Nouvelle Zélande. On va à une période où on est tous connectés, tout est très facile pour échanger, partager sans être confiné à une position géographique déterminée. D’AILLEURS IL SEMBLE QUE LE SUCCÈS DU DUBSTEP SOIT LARGEMENT DÛ À LA L’USAGE D’ INTERNET ? Il est certain que cela aide de pouvoir écouter la musique à partir de n’importe quel endroit dans le monde. Tout est plus direct, instantané. Mais pour qu’un mouvement vive, existe, il faut aussi que des personnes se retrouvent physiquement. Sans les soirées DMZ par exemple, le mouvement n’aurait certainement pas la même forme. L’un des aspects négatifs d’Internet est que l’on pourrait perdre cela.

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RAM RECORDS. JUIN 2011. SI UN ALBUM DEVRA VOUS AVOIR MARQUÉS À CETTE PÉRIODE, CE SERA SANS DOUTE CELUI-CI. BASHER, SIGNÉ À PLUSIEURS REPRISES SUR FREQUENCY, NOUS AVAIT DÉJÀ HABITUÉS À DES PRODUCTIONS PRÉCISES, FINES ET MESURÉES. CETTE FOIS-CI, C’EST SOUS LA BIEN BELLE ÉTIQUETTE DE RAM QU’IL REJOINT DÉSORMAIS LE PANTHÉON DES PRODUCTEURS DRUM N’BASS. VARIÉ, ÉQUILIBRÉ, CET ALBUM AURAIT PU SIMPLEMENT SATISFAIRE. ET POURTANT, IL SEMBLE CONTENIR CE PETIT JE-NE-SAIS QUOI QUI FAIT LA VALEUR AJOUTÉE DES GRANDES OEUVRES. LA VARIÉTÉ N’Y EST PAS SEULEMENT LE MOYEN DE MODULER UNE PRODUCTION D’ENSEMBLE RELATIVEMENT HOMOGÈNE, COMME CE FUT SOUVENT LE CAS POUR LES PRODUCTEURS DES ANNÉES 2000. NOUS TOUCHONS ICI À QUELQUE CHOSE DE PLUS VOLONTAIREMENT INCERTAIN. A L’IMAGE DE LA SCÈNE ACTUELLE. ON INTERROGE LES LIMITES, ON EN DEMANDE PLUS À LA PRODUCTION. IL N’Y A PLUS GUÈRE DE MODÈLE, DE CARCAN TECHNIQUE OU ARTISTIQUE. ET CET ALBUM PARVIENT À CONCENTRER TOUTE LA RICHESSE DES ATMOSPHÈRES QUE NOUS FOURNIT LA DRUM N’BASS SANS EN CÉDER À L’ÉNERGIE. RENCONTRE AVEC LE MAÎTRE DE CES LIEUX, J’AI NOMMÉ: BASHER.

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Interview par Marie-Charlotte Dapoigny Photo : DR

INTERVIEW | BASHER | UK

BASHER BASS MUSIC MAGAZINE : NOUS AVONS ATTENDU UN ALBUM COMPLET DE TOI AVEC IMPATIENCE ! POURRAISTU PRÉSENTER RAPIDEMENT EN TES PROPRES TERMES LA NAISSANCE DE CE NOUVEAU PROJET, ET PEUT-ÊTRE LA SIGNIFICATION DU TITRE ‘TRANSMISSION’ ? Basher: Le projet est né début 2011 après que j’ai reçu un appel de Ram me demandant si je voulais entreprendre un album. J’étais très motivé qu’on me laisse ainsi carte blanche. j’ai décidé de nommer l’album ‘Transmissions’ parce que j’appréciais tout simplement la manière dont le terme sonnait à mes oreilles, mais aussi je voulais utiliser l’album pour envoyer un message, comme une transmission de pensée.

L’ALBUM NOUS OUVRE LES PORTES DES CHOSES PARMI LES PLUS INTÉRESSANTES QUE LA DRUM N’BASS PUISSE NOUS OFFRIR ACTUELLEMENT, À TRAVERS BON NOMBRE DE SES DIFFÉRENTS STYLES: LES SONS DEEP ET MINIMAUX, DES MORCEAUX PUISSANTS ET DANCEFLOOR, DE LA LIQUIDFUNK... MAIS FINALEMENT DANS CET ALBUM, QUEL ÉTAIT TON CONCEPT FONDATEUR ? Je n’avais pas de concept à la base, je voulais juste faire davantage qu’un exposé avec cet album, plus que tout autre chose, et c’est que tu peux retrouver dans un bon mélange de saveurs, non de faire chacun des morceaux aussi différents que possible les uns des autres, tout en gardant une vibe deep et un constant crossover. Et je pense que j’y suis parvenu.

C’EST UN FAIT ÉNORME DANS LA CARRIÈRE D’UN PRODUCTEUR DRUM N’BASS D’ÊTRE SIGNÉ SUR RAM RECORDS. POURRAISTU NOUS EXPLIQUER COMMENCT CELA EST-IL ARRIVÉ, ET QUELS SONT TES SENTIMENTS AU SUJET DE CETTE NOUVELLE SORTIE ?

TU JONGLES AVEC UN BON NOMBRE DE STYLES DE DRUM N’BASS, DE LA NEUROFUNK À LA LIQUID: PEUX-TU NOUS DIRE QUELLES SONT TES PRINCIPALES INFLUENCES, QUEL GENRE DE MUSIQUE FUT OTN PREMIER AMOUR ?

Je travaille avec Ram depuis 2006, en sortant des titres sur leur label soeur Frequency, et il a toujours été en projet de faire une transition ascendante sur Ram. Alors quand Ram m’a appelé pour parler de la possibilité de faire un album j’étais vraiment euphorique à l’idée que les choses bougent ainsi de manière positive. Je sens que la sortie valait la peine d’attendre et je suis très satisfait du travail que je suis arrivé à faire dans le si court laps de temps qui m’était imparti.

Les premières heures de la Jungle sont une énorme influence pour moi, il y a des noms comme Ray Keith, qui fut l’un des producteurs qui m’ont le plus influencé. J’adore les courants Breaks “bassus” classiques, mais je suis aussi influencé par un bon nombre de genres de Dance Music et de techniques de productions modernes. Avant d’écouter de la Drum j’étais dans les mouvements Old School Hardcore, The Prodigy, Altern8, Mob, etc, et toutes ces influences restent encore en moi aujourd’hui.

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PAS MAL DE PRODUCTEURS SE SONT SOUVENT LIMITÉS À UN SEUL STYLE DE DRUM N’BASS AU COURS DE LEUR CARRIÈRE, ET PEUT-ÊTRE QUE LA SCÈNE EN A QUELQUE PEU SOUFFERT À UN MOMENT DE SON HISTOIRE. QUE PENSESTU DE CETE TENDANCE ? Je ne suis pas sûr d’être d’accord avec ce commentaire. En tout cas plus maintenant. J’ai l’impression que la plupart des producteurs dans le mouvement recouvrent désormais un très large spectre de styles et de saveurs. Ce que j’aime dans la Drum n’Bass, c’est que tant que tu produis aux alentours de 174 Bpm tu peux faire ce que tu veux, et ce sera de la Drum, c’est cette souplesse qui la rend si intéressante, et sans doute la raison pour laquelle elle ne mourra jamais, et continuera tout simplement à évoluer et évoluer encore. IL Y A UN BON NOMBRE DE COLLABORATIONS AVEC TON HOMOLOGUE XTRAH DANS L’ALBUM. COMMENT VOUSÊTES VOUS RENCONTRÉS, ET QU’EST CE QU’IL T’APPORTE MUSICALEMENT PARLANT ? Je connais Xtrah depuis que nous sommes enfants, comme il vit juste à côté de chez moi. Mais c’est vraiment notre intérêt commun pour la Drum n’ Bass qui nous a fait vraiment discuter ensemble, il y a de cela quelques années. Lorsqu’il vient dans mon studio, la vérité c’est qu’on s’amuse toute la journée en buvant du café, c’est vraiment à se demander comment un quelconque morceau ait jamais pu être fini... (Rires) Blague à part, Xtrah et moi-même sommes très efficaces lorsque nous nous mettons au travail, sa technicité et son rythme de travail se sont montrés extrêment précieux et ont même influencé la manière dont je travaille moi-même tout seul désormais. J’ai hâte de pouvoir à nouveau travailler

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avec lui dans le futur, et si possible encore davantage. SI JE DEVAIS TENTER DE DÉFINIR TON SON, JE DIRAIS: ÉQUILIBRÉ ENTRE SENSIBILITÉ, NOIRCEUR ET PUISSANCE. QUELS SENTIMENTS ESSAIES-TU DE RASSEMBLER DANS TA MUSIQUE? La plupart du temps, lorsque je touche à l’idée d’un morceau, mon but principal est d’avoir une vibe deep mais aussi un impact dancefloor assez conséquent. J’aime garder une sonorité aussi naturelle que possible et de faire évoluer tous les éléments de manière logique, sans effort. Il est assez facile de rester bloqué sur un seul élément sur un morceau, et ce pendant des heures ou des jours, même sur un seul loop. Mais c’est le morceau qui vient tout seul, presque de manière organique et en un seul jour qui marche le mieux. SI TU ÉTAIS LADY GAGA JE TE POSERAIS POUR CONCLURE UNE QUESTION SUR LE DESIGN DE TA PROCHAINE ROBE OU CE QUE TU AS MANGÉ CE MATIN, MALHEUREUSEMENT JE NE PENSE PAS QUE CE SOIT INTÉRESSANT POUR NOS LECTEURS (COMME POUR MOI, ET JE SUPPOSE QUE TU NE PORTES PAS DE ROBE OU... JE NE PRÉFÈRE PAS SAVOIR !) ALORS AURAIS-TU UN DERNIER MOT À DIRE À TOUS LES PRODUCTEURS QUI TENTERAIENT D’AVOIR UNE CARRIÈRE COMME LA TIENNE ? MAKE BIG TUNES !!!!

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REGARDS | IBIZA | ESPAGNE

Texte par Clovis Ferré Photo : DR

IBIZA

Trente degrés à l’ombre. Ciel azur. Eaux tourquoises. Criques sauvages. Couchers de soleil flamboyants. Loin des clichés Bling-Bling véhiculés par les reportages voyeuristes de la chaînes qui monte, Ibiza est une perle nichée dans l’archipel méditerranéen des Baléares au large des côtes espagnoles. Cette vision de l’île peut surprendre au même titre que la programation estivale de ses nightclubs. Cette année, la Bass Music se retrouve au coeur des nuits ibicencas. Foamo se retrouve résident des mythiques We Love au Space. Annie Mac de BBC Radio one lance les soirées Tonight le mardi à l’Amnesia qui réuniront Chase & Status, Ms Dynamite, Skrillex, Nero, Toddla T, Plastician, Dj Zinc et Breakage

pour un live exclusif accompagné de la chanteuse Jess Mills Mais c’est l’agence Safehouse Management avec à sa tête Lynn Cosgrave qui tape le plus fort avec deux soirées hebdomadaires au Space. On commence le mardi avec les invités de Carl Cox dont DJ Marky, Andy C & MC GQ, Pendulum & MC Verse mais aussi Roni Size & Dynamite MC. Pour s’achever avec Come Toghether, le vendredi, où défileront Magnetic Man, Kelis, Katy B et Tinie Tempah en live s’il vous plaît sans compter les dj sets de Rusko, Shy FX, High Contrast et Netsky. Ibiza got Bass !

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CHRONIQUES

Chroniques par Fabio Ramos Photo : DR

CHRONIQUES eLan

Bleep Bloop Brrrrmmp Monkeytown records Vinyle - CD - Digital La déformation temporelle est au programme avec cette toute nouvelle signature de Monkeytown Records. eLan est un jeune (au vu des photos) producteur faisant partie du WeDidItCollective, et se décrivant comme une bande de types originaires de L.A qui font de la merde et qui veulent faire partager leurs daubes. La première sortie d’eLan était un split EP avec Falty Dl, deuxième sortie un autre split EP en compagnie de Siriusmo et finalement un EP solo, tout ça sur le label de Modselektor qui semble avoir vite repéré ce beatmaker prometteur. Sa première release solo porte un nom très singulier semblable à l’accélération d’une Harley, puisqu’il s’appelle Bleep Bloom Brrrrmmp, composé de quatre titres originaux et de deux remixes réalisé par Lazer Sword et Byetone. En terme de style, il se promène à sa guise entre hip-hop breaké façon beatmaker kétaminé aux synthés acidulés et chaleureux style californien, coupés par une basse en surpoids frétillante qui a tendance à mettre le nom de Siriusmo sur le bout de ma langue, à l’image du titre d’ouverture Benson Bridges. Mais globalement, en écoutant les titres suivants et surtout Bleep Bloom Brrrrmmp, ce californien a encore plus d’affinités avec certains anglais comme Rustie ou Slugabed qu’on identifie par ces claviers ultra intenses qui vous brûleraient la rétine si on pouvait alimenter un néon avec ces sons entremêlés à des explosions de notes acides. On note aussi des influences 8 bit bien présentes, principalement sur l’inquiétant Dry Lemons qui prend une tournure sexy en deuxième partie de morceau. L’ EP est clôturé par Good High, un morceau qui ressemble de très près à du Dubstep aux textures sonores très denses coupées au bicarbonates de 8bit et et cette wobble basse grésillant donne un charme fou à ce titre. A coté de ça, deux remixes de Bleep Bloom Brrrrmmp, celui de Byetone au groove funky, mais la compression des mélodies et l’ajout de quelques percussions pour rendre tout cela plus dansant supprime toute la magie de l’original. Lazer Sword quant à lui propose une belle revisite dans le même esprit que Byetone, mais il garde juste ce qu’il faut de l’original pour en faire un morceaux UK funky dansant en conservant l’ambiance psychédélique envoûtante de l’original.

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Jamie XX Far Nearer Numbers

Vinyle - Digital Après son album fumant avec Gil Scott Heron (R.I.P) Jamie xx nous propose un EP solo portant le nom énigmatique Far Nearer. Cet EP sorti par Numbers est un rêve paradoxal, Far Nearer et ses percussions à la chaleur caniculaire nous envoient directement sur les plages de sable fin du pacifique, où des groupes de vahinées s’empressent de vous couvrir de collier de fleurs accompagnées de dauphins qui attendent qu’on leur monte sur le dos pour vous faire visiter les archipels à proximité. Beat For est un morceau bien plus froid, une atmosphère qui vous prend aux tripes, qui vous piège pendant cinq minutes dans un torrent de notes qui vous saoulent un peu plus chaque seconde, entourée d’inuits qui vous couvrent de peau d’ours polaires pour maintenir votre température dans les constantes humaines afin de ne pas y laisser la sienne.

Foreign Beggars The Harder They Fall Never Say Die Digital Never Say Die a propulsé sur orbite le lundi 6 Juin sa plus grosse sortie depuis sa création, parce que c’est un sept titres des Foreign Beggars, mais pas seulement puisqu’on retrouve un producteur différent par titres et on a affaire à du très lourd, du sauvage. L’EP commence avec celui qui fait rentrer le terme Dubstep dans de nombreux encéphales et crée un nouvel élan d’enthousiasme pour les mèches grasses et le teint pâle... c’est Skrillex qui ne nous surprend pas le moins du monde avec le titre Still Getting It. On continue avec Alix Perez qui nous sert Ldn, une Drum’n Bass minimale gorgée de basses se mêlant parfaitement au flow des deux MCs. Le titre de Lazer Sword What’s Good fait figure de hors sujet puisque c’est un titre instrumental, mais attention son Dubstep futuriste vaut le coup. L’old School Bank Job produit par Ruckspin feat Dirty Goodz et sa touche purple pose une atmosphère inquiétante. Mensah arrive et il ne vend pas du muguet le premier mai, il est plutôt du genre ponçage de face sur bitume avec son morceau Later. Les Black Sun Empire clôturent le bal des prétendants au meilleur featuring avec les F-B qu’est cet EP, et avec Solace One, le titre le plus oppressant entre cette basse implosive et ce larsen pathogène. Il reste en bonus le remix de Contact par Trolley Snatcha, sorti il y a déjà quelques mois en en téléchargement gratuit sur le site de Never Say Die.

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FREE DOWNLOAD | FREE MIXTAPES

Textes par Sebastien Zandrini

LA SELECTA DU DIGGA Ca y est, c’est l’été !!! Serviettes de plage, piscine, barbecue et farniente avec votre gros son qui tache préféré !! Je vous ai concocté une rubrique spéciale avec beaucoup de mix tapes pour vous accompagner lors de vos déplacements estivaux. Et si vous ne savez pas où aller, nul doute que vous trouverez votre bonheur dans notre agenda des soirées sur le blog ! La tendance est plutôt Drumstep & Thugstep, deux styles dont je voulais vous parler depuis déjà plusieurs numéros mais dont je peinais à trouver des exemples valant vraiment le détour. Il y a eu beaucoup de sorties ces dernières semaines, et le choix des morceaux était assez cornélien, notre rédac chef m’imposant un certain nombre de pages, j’ai du faire une dure sélection mais c’est aussi pour vous fournir le meilleur avec de la bass, de la bass et encore de la bass, Enjoy !!! INSPECTOR DUBPLATE – THE MOUSTACHE MIXTAPE VOL.2 Inspector Dubplate est un Dj Anglais qui doit sa renommée à sa chaine Youtube, où il partage les morceaux les plus “Filthy” du moment. Comme pour le premier Opus, la selecta est lourde et Dirty à souhait. et nous ne pourrons être tenus responsables des dommages qui pourraient être occasionnés sur vos enceintes par une écoute prolongée !! http://tinyurl.com/moustache2

HULK – ALMOST FAMOUS Ma mixtape coup de cœur du mois de mai : Hulk alterne les morceaux sales avec quelques tracks Thugstep et beaucoup de productions personnelles. La sélecta est très cohérente, ça grince et sa souffle avec juste le bon dosage. Je recommande une prise matin et soir mais l’abus n’est pas déconseillé !! http://tinyurl.com/hulkalmost

EVOL INTENT – TO PROTECT & SWERVE Une mixtape résolument Drum n’ Bass/Drumstep qui donne furieusement envie de faire swinger son arrière train sur un dancefloor. http://tinyurl.com/evolintentprotect

SMASH GORDON – SMASH YOUR FUCKING FACE VOL.3 Le titre pourrait laisser entrevoir une déception sur la possibilité de détériorer votre visage à grands coup de bassline mais ça n’est pas le cas : le mix n’est pas le meilleur que j’ai pu entendre… mais la selecta, c’est du lourd, du lourd et encore du lourd. Attention vous risquez de salir vos pantalons… http://tinyurl.com/smashgordon

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FREE DOWNLOAD | FREE MIXTAPES

Texte par Sebastien Zandrini

VENT - MARCH MIX 2011 On entend plus trop parler de Vent, qui ne sort pas grand-chose depuis un an, mais il nous fait plaisir avec une tape Dubstep/Drumstep bien équilibrée et formatée pour enflammer les dancefloors. http://tinyurl.com/ventmarch

DARKHAM – APRIL DUBSTEP MIX Mon coup de coeur du mois d’Avril: Une selecta de morceaux ultra-frais avec de nombreuses productions personnelles et un mixage d’une qualité indéniable. Ne serait-ce pas la recette de la mixtape parfaite ? Darkham est un Artiste Lyonnais qui produit du Dubstep depuis 2008. Il a signé la première release du label « Totaal Dubz » et la deuxième du tout nouveau label Lyonnais « Bassfreakdogz » http://tinyurl.com/darkham

FOREIGN BEGGARS – THE HARDER THEY FALL Les Beggars, que l’on ne présente plus, nous proposent cette mixtape Grime/Dubstep pour la promo de leur dernier EP “The Harder They Fall”, à écouter sur la plage cet été mode tongues et Ghettoblaster !!! http://tinyurl.com/foreignbeggarsharder

LIQUID STRANGER – MECHANOID MIXDOWN A écouter en warm-up de soirée, histoire de vous mettre chaud comme LIQUID R la braise toute la nuit les oreilles lacérées par les wobbles en mode GE STRAN TAPES scie circulaire !! IX M 2 ! P ! DRO http://tinyurl.com/liquidstrangerfilthy PPOSE E O T U L O QUE T T LE YANG, GE AIS LE YIN LA NUIT M T ET LIQUID STRANGER – BABYLON OUTCAST JOUR E POUR POIN A écouter en After la tête posée contre un coussin en se laissant SS LA BA MMUN !! bercer par les subs onctueuses de ce set très deep aux sonorités CO Reggae et Dub http://tinyurl.com/liquidstrangerdeep

HELICOPTER SHODOWN – FISH BOOTS & FUR NETS MIX 2011 Un mix assez varié, avec pleins d’edits VIP… Un petit coté Californien pas piqué des vers qui alterne entre morceaux Popstep et ce que peut faire de plus dirty la scène américaine. http://tinyurl.com/helicoptershodown

RICCO TUBBS - ULTIMATE DUBSTEP PARTYMIX VOL.2 Une sélecta dure comme du roc avec anciens et nouveaux morceaux… le tout mixé avec excellence par ce producteur/Dj finlandais http://tinyurl.com/riccotubbs

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FREE DOWNLOAD | FREE TRACKS

Texte par Sebastien Zandrini

LA SELECTA DU DIGGA Free Tracks HULK – CLAW Get the Fuck up!! On est ici plus dans une track downtempo Glitch Hop que dans du Dubstep et Hulk qui nous avait plutôt habitués à la Turbine (cf mixtape) fait ça plutôt bien, il ne manque plus qu’un MC! http://tinyurl.com/hulkclaw

FIGURE – THE MONSTER REVENGE Figure a imaginé avec ce morceau une suite à “Frankenstein”, qu’il a produit avec Kanji Kinetic: une vraie tuerie qui sonne Dirty Electro/Fidget. Vous trouverez également sur son Soundcloud trois edits VIP de son EP culte “Monsters of Drumstep”. http://tinyurl.com/figuremonster

CRIZZLY – BUST IT WIDE OPEN J’avais déjà mis un morceau de Crizzly sur le précédent numéro, mais ce jeune producteur de 15 ans est tellement talentueux que je ne pouvais pas repasser à coté. Encore un morceau Thugstep qui semble être son fer de lance et vous gagerez qu’il fait ça avec brio! http://tinyurl.com/crizzly

RUSKO – EVERYDAY (NETSKY REMIX) C’est à mon gout un des meilleurs morceaux Drumstep qui est sorti ces derniers temps mais comment pourrait-il en être autrement quand un bon producteur Drum n’ Bass s’attaque au remix d’un des artistes Dubstep les plus connus. A écouter le matin en after sur la plage ensoleillée, testé et approuvé par votre rédacteur préféré !! En téléchargement gratuit et promotionnel sur le Soundcloud de Mad Decent http://tinyurl.com/ruskonetsky

RICHIE SPICE – MARIJUANA (NETIK DUBSTEP REMIX) En général, je ne suis pas fan de ce qui sonne Reggae dans la Bass Music, mais il faut avouer que Netik m’a bluffé avec cet excellent remix du mythique morceau de Richie Spice. http://tinyurl.com/netikmarijuana

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FREE DOWNLOAD | FREE TRACKS

Texte par Sebastien Zandrini

DIPLO - ONE KID (FEAT NICKI MINAJ, SLEIGH BELLS, SHM) Le Boss de Mad Decent nous propose ce puissant track Crunk en collaboration avec Swedish House Mafia, où le MC n’est autre que “Barbie Bitch” aka Nicki Minaj. http://tinyurl.com/diplo1kid

REQUAKE – DAMAGE CONTROL Requake, ça sonne toujours un peu pareil mais vous serez sûrement séduit par ces grosses basslines lourdes et lancinantes. http://tinyurl.com/requakedamage

MAGO – ONE ONE ONE (HABSTRAKT REMIX) Habstrakt qui sort encore un très bon morceau… “Comme d’hab!” j’ai envie de dire, on en serait presque blazés si on ne vous avait pas fait découvrir ce jeune talent montpellierain il y a quelques mois. Il pose ici un remix pour Mago et le premier EP de Radio Los Santos qui promeut des Dj et producteurs de Montpellier, Rennes et Montréal. http://tinyurl.com/habstrakt

KREAYSHAWN- GUCCI GUCCI (GRAVY TRON-GRIMBLEE SAWG CUT) Grimblee est un producteur encore trop méconnu par rapport a la qualité de ses morceaux. Il tape un peu dans tous les styles de Dubstep et toujours avec génie. Il nous livre un morceau Thugstep de premier choix avec la rappeuse Kreayshawn, et donne à ce morceau la puissance que n’avait pas l’original. http://tinyurl.com/grimblee

D-JAHSTA – SLUG BASS Un morceau super planant avec un sample de l’Homme Qui Valait 3 Milliards, qui renvoie le beat avec des petits “Woow” qui son juste trop bien placés. Simple et efficace, tout ce que j’aime!!! http://tinyurl.com/slugbass

HEROES &VILLAINS FEAT FKI – SMASHMOUTH La grosse claque Crunkstep du numéro!! Ceux qui suivent le blog l’ont déjà ecoutée dans notre premiere “Weekly Crushes” playlist. Le morceau a déjà quelque mois mais FKi excelle au mike sur cette production Dubstep épique de Heroes & Villains. http://tinyurl.com/heroesvillainsfki

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REPORT PHOTOS | RUMBLE FESTIVAL | FR

Texte par Elizabeth Valat Photos : Florian Ardérighi pour Le Mauvais Coton

RUMBLE FESTIVAL par Le Mauvais Coton

RUCKSPIN LES 5, 6 ET 7 MAI DERNIERS SE TENAIT À LYON LE PREMIER PATRON DE LA GRANDE MESSE DE LA BASS MUSIC FRANÇAISE : LE RUMBLE FESTIVAL. ANALYSÉ SOUS TOUTES LES COUTURES PAR LE BLOG LYONNAIS LE MAUVAIS COTON, C’EST L’OCCASION DE VOUS PRÉSENTER LE REPORT PHOTO DU TALENTUEUX FLORIAN ARDÉRIGHI. VOUS TROUVEREZ ÉGALEMENT SUR LE BLOG DE LMC UN REPORT TEXTUEL TRÈS BIEN FOURNI ! Derrière l’objectif, Le Mauvais Coton est un blog culturel, tenu par 7 personnes, vous proposant des articles sur l’actualité artistique lyonnaise mais aussi parisienne: musique, vidéo, peinture, sculpture, installation, «mais pas que»... Bref, ils sont sur tous les fronts pour vous tenir informés en temps et en heure de ce qu’il y a à faire et à voir afin de vous enrichir

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culturellement ! Nous vous invitons chaleureusement à vous rendre régulièrement sur ce blog pour pouvoir apprécier la pertinence de leurs textes et la qualité de leurs photos. www.lemauvaiscoton.fr est l’adresse à enregistrer dans vos favoris internet !

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DJ HYPE AND DADDY EARL

BURAKA SOM SISTEMA BASS MUSIC MAGAZINE #08 - SUMMER 2011

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LES BASSHEADS

SHY FX 38

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COOKIE MONSTA

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