Bass Music Magazine #14

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CALYX & TEEBEE FOOTPRINTZ V.I.V.E.K DFRNT ELITE FORCE LONDON ELEKTRICITY

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BASS MUSIC MAGAZINE N째14 SEPTEMBRE / OCTOBRE 2012 BIMESTRIEL GRATUIT

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BASS MUSIC MAGAZINE #14 | SEPTEMBRE / OCTOBRE 2012

EDITO BASS MUSIC MAGAZINE Édité par l’association Totaal Rez www.totaalrez.com www.bassmusic.fr ADRESSE Bass Music Magazine Julien Duclos 32, rue Notre Dame 69006 Lyon RESPONSABLE DE LA PUBLICATION Elizabeth Valat liza@totaalrez.com PUBLICITE Gael Michel com@bassmusic.fr RÉDACTEUR EN CHEF Julien Duclos asco@bassmusic.fr RÉDACTEURS NARY - Marie-Charlotte Dapoigny KPUSH - Sébastien Zandrini M3T4 - Mattias de Barberin SALARY - Olivier Blondeau JUKSBOWL - Geoffrey Ferraré ASCO - Julien Duclos Toni Tambourine Bruno Boumendil GRAPHISME Julien Duclos DESIGN LOGO BASS MAG Marine Coudray

Hola !

C’est la triste fin de l’été et pour la plupart d’entre vous septembre est synonyme de reprise du travail ou du retour à l’école. Alors pour vous aider à surmonter cette période, nos valeureux journalistes se sont démenés tout l’été et ont parcouru le globe (quoi ? J’en fait trop ?) pour vous dégoter les interviews des artistes Bass Music du moment.

Installez-vous confortablement et bonne lecture !

Love Asco

SOMMAIRE 04. 05. 06. 08. 11. 16. 18. 20. 22. 25. 28. 30.

NEWS SUR LA TIMELINE : BLUESCREENS FOOTPRINTZ LONDON ELEKTRICITY CALYX & TEEBEE DFRNT ELITE FORCE V.I.V.E.K JUNGLE JUICE & SPLASH HOT TUNES SELECTA DU DIGGA L’ALBUM DU MOIS

DISTRIBUTION Vibration Clandestine Bass Music Magazine est un bimestriel gratuit Ne peut être vendu Tirage : 2 500 exemplaires ISSN : 2114-2505

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NEWS

Par Julien Duclos Photo : DR

Y'A DU NOUVEAU ! NOUVEAU CLUB... Le DV1 fait peau neuve ! Le célèbre club Techno lyonnais change de propriétaire et par la même occasion d’équipe. Niveau déco, les VJs du crew WSK seront en résidence de création pour créer une scénographie VJing originale tous les deux mois, les murs ne seront pas en reste puisque des graffeurs de renom comme Nychos, le crew KMF et bien d’autres viendront peindre des fresques tous les deux mois. Le DV1 tend à devenir un lieu d’expérimentation artistique dans tous les sens du terme avec un soutien important à la scène locale: le mot d’ordre : « Ouverture » ! Bien évidemment, le DV1 revisite son esthétique musicale. Equipé nouvellement d’un system son Noise Control, le club continuera d’accueillir les soirées Techno les samedis mais les vendredis seront consacrés aux Jamaican grooves avec des invités de prestige comme Alpheus ou encore Solo Banton et tous les jeudis vous aurez droit à une programmation Bass Music de qualité ! Les artistes déjà confirmés donnent le ton : Kromestar, Dark Tantrum, Distance, Coki, Plastician et la venue de N-Type tous les deux mois ! L’asso Totaal Rez aura sa propre résidence deux jeudis par mois avec les soirées « L∆ST L∆ST L∆ST ». Le petit plus : le club servira le café et les croissants à 6 heure du matin pour les plus vaillants !

N O U V E AU N O U V E L N O U V E AU LABEL... ALBUM... DUO...

Le duo The Analogeeks, épaulé par Karen et Tomothée, crée leur propre label Bass Music orienté Dubstep, Drum & Bass, Glitch-Hop et Drumstep. Upgrade Audio, ainsi nommé, sort sa première release le 5 septembre avec deux titres de The Analogeeks : Beyond and Under et New Target. En prévision, une sortie pour Ratbeat en octobre, à nouveau The Analogeeks en novembre, Soulstorm en décembre et Spankbass en janvier. Les releases sont masterisées par Adrien «The Unik» et le graphisme est geré par Shift.

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Après une brillante série de singles sortis en vinyl et en digital, le label Airflex Labs se lance dans le format long. L’heureux élu est l’irlandais Kab Driver pour la sortie de son premier album. Ce disque éponyme de 14 morceaux entre Electronica, Funk, Jazz et 2 Step sera disponible dès le 3 septembre en digital et en version CD édition limité. Sorti le 20 août, ‘Harder’ est le premier single de The Eyes, le duo formé par le mancunien Chimpo et Fox (le chanteur sur le tube Never Been de Dub Phizix). Avec des skanks de guitare à l’appui, cette ballade Dubstep/Reggae annonce que du bon. La sortie de l’album est prévu sur le label Estate Recordings. Affaire à suivre.


TIMELINE / BLUESCREENS / FR

Par Julien Duclos Photo : DR

SUR LA TIMELINE DE...

BLUESCREENS

PRÉSENT... Taillés pour le dancefloor, Undercover et In Motion sont les deux morceaux Drum & Bass de leur EP qui vient de sortir sur Zoooo Records le tout nouveau label de Crissy Criss.

PASSÉ... Rémi et Greg aka Stoneway et LigOne (champion du monde DMC en 2010) sont des amis de longue date qui font de la musique ensemble depuis 2003. Leur premier EP ‘Bad Reasoning/For Real’ est sorti l’année dernière sur Cold Blooded le label de Crystal Clear.

FUTUR... En prévision : un morceau qui sortira sur une compil d’Audioporn avec des artistes comme Dirtyphonics, Camo & Krooked, Xilent... un EP sur le label américain Prime Dub, un nouvel EP chez Zoooo et la préparation d’un set 4 platines histoire d’aller ravager les clubs.

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INTERVIEW | FOOTPRINTZ | CANADA

FOOT

Avec un univers musica et les films de série B Footprintz font de la m et pour les premiers s’intègrent parfaiteme obscurs. À ce jour, les des toits en journée, e 300 followers sur soun de près.

BONJOUR, POUR COMMENCER POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER À NOS LECTEURS ? Clarian: Salut Bass Music Magazine, je m’appelle Clarian et mon pote dandy c’est Adam. En musique, on partage des goûts similaires et donc on produit des morceaux ensemble. On aime passer du temps à chiller et écouter de la musique. Footprintz est notre façon de jouer à faire croire que nous sommes des poupées disco des années 80 perdu dans le fantasme de la vie nocturne. On écrit des chansons sur le fait de tomber amoureux dans des mondes étrangers ou des paysages futurs. Addy: On n’est pas sûrs. COMMENT DÉCRIVERIEZ-VOUS VOTRE MUSIQUE ? Clarian: J’aime l’idée que notre musique sonne comme un lavage de mélodies qui coulent à travers un tambour répétitif et des lignes de basse. Imaginez-vous tourner sur un manège d’abord lentement, puis qui accélère et décolle mais vous ne découvrez finalement que c’est un avion seulement une fois que vous êtes debout sur les nuages. Addy: De la New Wave des Baléares. QUELS SONT VOS PRINCIPALES INFLUENCES ? Clarian: En grandissant à Montréal, nous étions tous les deux

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frappés par notre héros local : Leonard Cohen. Des producteurs comme Andrew Weatherall ou Nile Rodgers sont fascinant et inspirant. Il y a tellement de musiques étonnantes, quelles soient nouvelles ou anciennes que je découvre tous les jours des choses inconnus et qui emportent tout sur leurs passages. Addy: Nile Rodgers, Leonard Cohen, Bryan Ferry, Syd Barrett, Oscar Wilde. JIMMY EDGAR & TIGA ONT REMIXÉS VOTRE SINGLE ‘DANGER OF THE MOUTH’, COMMENT S’EST FAITE LA CONNEXION ? Clarian: Jimmy Edgar possède des pouvoirs mentaux surnaturels. Donc c’était facile pour moi d’utiliser mon esprit pour lui transmettre des pensées durant une nuit sans lune. Tiga est une autre légende locale en provenance de Montréal. Spaceman West le cousin d’Adam lui a passé le morceau alors qu’ils étaient ensemble à Goa et il nous a contacté pour faire un remix. C’était surréaliste et les deux remixes ont apporté de nouvelles dimensions au morceau que je ne croyais pas atteignables. Addy: Tiga a adoré «Dangers of the Mouth» et a dit qu’il souhaitait le remixé mais seulement si nous changions le titre du morceau ! En dépit de la divergence sur le titre, c’était l’une des meilleures nouvelles que j’ai jamais reçu dans ma vie.


Interview par Julien Duclos Photo : DR

TPRINTZ

al inspiré par Depeche Mode, la Pop B des années 80, les canadiens de musique pour les couchers de soleil rayons du matin. Leurs morceaux ent aux after-parties et aux lieux gars ont joué dans des caves, sur et aussi à la Fabric. Avec seulement ndcloud, ces types sont à surveiller

DE QUOI EST FAIT VOTRE STUDIO ? Clarian: Nous adorons le son des bandes magnétiques, des delays qui se chevauchent, des synthés désaccordés, et le swing des drum machines. Prenez tout ça et collez-y une progression de trois accords de guitare et nous voila vraiment heureux. Ainsi notre équipement est fait de beaucoup de vieilles machines qui marchent à moitié : Juno 106, Korg Poly Ensemble, Space Echo, des delays Ibanez, des shakers, des guitares, etc.. Addy: Oui, quelques synthés analogiques, des boîtes à rythmes, des guitares, des basses. Et aussi une collection d’instruments à percussion étranges que mon frère a ramené de ses voyages autour du monde.

QUELS SONT LES MORCEAUX QUE VOUS AIMEZ EN CE MOMENT ? Clarian: Deniz Kurtel & Tanner Ross - I Knew This Would Happen Climbers - 2 Come Back The 2 Bears - Warm & Easy Baio - Sunburn Modern The XX – Angels Part Time - What Would You Say System of Survival - Genny Casanova Four Tet – Locked Lauren Lane - Lazer Eyes Addy:

A QUOI PEUT-ON S’ATTENDRE À L’AVENIR ? Clarian: Nous avons un album qui va sortir sur Visionquest début 2013. Pour le moment, nous sommes sur quelques collaborations sympas avec des amis et pas mal d’expérimentations sur notre son. Playing shows around the world and getting into all kinds of fun and trouble along the way. Faire des concerts partout dans le monde et jongler entre toutes sortes de plaisirs et de peines. Addy: Un autre single sortira bientôt avec des remixes encore plus étonnants et notre album sortira peu de temps après.

Iron Galaxy - Attention Seeker Juju & Jordash - Jew Sex The Mole - If I Had A Nickel Tanner Ross ft. Jules Born (Voices of Black) — Frequent Flyer Chilly Gonzales - Kenaston

Le single ‘Dangers of the Mouth’ est sorti sur Visionquest le 27 août. ‘Favourite Game’ sort en Novembre et leur premier album est prévu pour début 2013.

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Interview par Olivier Blondeau Photos : DR

INTERVIEW | LONDON ELEKTRICITY | UK

LONDON ELEKTRICITY Pionnier de la Drum & Bass dès le milieu des années 90, Tony Colman alias London Elektricty a un parcours musical particulièrement dense. A travers six albums (et on ne compte plus les singles), il a su définir son style et le conserver au fil des années tout en le faisant évoluer vers de nouveaux horizons. Mais relater l’univers de cet artiste sans faire allusion au label qu’il dirige, Hospital Records, serait une lourde omission. D’autant que ce label est considéré par la plupart comme le plus gros de la scène. TA MUSIQUE EST TEINTÉE DE JAZZ, SOUL, FUNK AND D’AUTRES INFLUENCES (DONT LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE BIEN ENTENDU). QU’EST-CE QUI TE FAIT RESTER DANS LA DRUM & BASS? QU’EST-CE QUI TE MOTIVE À COMMENCER UN MORCEAU DANS CE GENRE ? Grande question! Je fais de la D&B depuis 17 ou 18 ans et je suis accro à ce genre. Je ne peux pas imaginer ne pas en faire. Je commence des morceaux de différentes façons. Ca peut être un beat, un accord, un sample ou même une chanson traditionnelle que je retravaille ensuite en D&B. PARALLÈLEMENT À LONDON ELEKTRICITY, TU ES L’UN DES DEUX PATRONS DE L’UN DES PLUS GROS LABELS D&B AU MONDE. COMMENT PARVIENT TU À GÉRER TA PROPRE CARRIÈRE ET UNE TELLE ENSEIGNE ? C’est un équilibre difficile, je jongle avec quatre boulots à vrai dire : producteur, DJ, PDG de Hospital et papa ! TU AS LA RÉPUTATION D’ÊTRE UN DÉCOUVREUR DE TALENTS. QUE RECHERCHES TU QUAND TU ÉCOUTES UN NOUVEAU PRODUCTEUR ? Je recherche quelque chose qui me prenne au tripes à la première écoute. Si tu en arrives là, tu en as déjà fait la moitié. Tu ne peux pas dire exactement ce que c’est mais ça doit m’atteindre émotionnellement.

TU ES DANS LE MILIEU DEPUIS PLUS DE 15 ANS. COMMENT RESSENS-TU L’ÉVOLUTION DE LA DRUM & BASS ET QUE PENSES-TU DE LA NOUVELLE SCÈNE ? J’adore les tours et détours de la D&B, j’adore la passion des fans de D&B et j’adore le fait que la D&B ait maintenant presque 20 ans et qu’elle continue à grandir et être de plus en plus accepté au fil du temps. Je ne suis pas un grand fan de musique généraliste donc les nombreuses sonorités Pop flagrantes ne m’emballe pas autant que quelque chose d’original et underground, mais ça a un rôle important dans la scène. POURRAIS-TU NOUS DIRE CE QUE TU AS DE PRÉVU POUR LES PROCHAINS MOIS, TANT POUR HOSPITAL QUE POUR TA PROPRE CARRIÈRE ? Pour Hospital, nous somme fier d’avoir le premier album de S.P.Y. prêt pour octobre. Puis nous verrons le retour de Sick Music avec un volume 3 qui sortira en novembre. J’adore Sick Music de tout mon cœur et je suis super passionné par ça. De mon côté, je viens de construire mon nouveau studio dans ma nouvelle maison et j’ai terriblement envie de m’y remettre. J’espère avoir de sérieuses sessions studio l’année prochaine et avoir un nouvel album prêt pour 2014!

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Interview par Toni Tambourine Traduction : Marthe Duval de Laguierce Photos : DR

CALYX AND TEEBEE | INTERVIEW

CALYX & TEEBEE

Calyx et TeeBee, aka Torgeir Byrkness et Larry Cons, font partie des producteurs les plus respectées de la DnB. Avec plus de quinze années d’expérience, ils sont responsables d’une multitude d’hymnes séminaux comme ‘The Quest’ et ‘Follow the Leader’, ainsi que le LP monumental ‘Anatomy’. Désormais, ils sont prêts à prendre d’assaut l’underground une nouvelle fois alors qu’ils reviennent avec une gamme kaléidoscopique de matériel frais qui promet de fracasser les frontières entre les genres. Avec leur inimitable son dark un brin mélancolique, leurs productions unissent les têtes à travers le spectre électronique. Motivés par une intégrité créative stricte, leur philosophie intransigeante leur permet de sortir de la Drum and Bass de la plus haute qualité. A deux doigts de la sortie de leur album, nous retrouvons le duo pour disserter sur leur installation à 6 platines, pourquoi ils ne jouent pas de Dubstep et sur leur mentalité ‘All or Nothing’ qui se cache derrière leur album amoureusement réalisé.

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OÙ ÊTES-VOUS TOUS LES DEUX BASÉS ? TeeBee est à Bergen en Norvège, et Calyx est à Tooting, au sud de Londres. COMMENT ÇA MARCHE DANS LE STUDIO, SI VOUS ÊTES SÉPARÉS ? Avant de devenir un duo, nous étions tous les deux des artistes solos, et la séparation laisse place à l’individualité que nous avions auparavant pour percer. Parfois un projet découle si l’un d’entre nous peut se permettre une digression pendant quelques jours et se submerger dans une idée. Nous nous envoyons des projets, discutons sur Skype et lorsque nous nous retrouvons, nous nous asseyons et débattons sur le rôle de chacun. PENSEZ-VOUS QUE CELA SERAIT DIFFÉRENT SI VOUS ÉTIEZ ENSEMBLE DANS LE STUDIO ? Avec notre dernier album ‘Anatomy’, nous avons largement travaillé sur tous les morceaux dans le studio. Mais lorsque vous êtes dans le studio et que le temps est compté, parfois tu finis par martyriser une base qui aurait pu être meilleure si tu étais parti autre part. Teebee : Je préfère incontestablement être dans le studio avec Calyx parce qu’il y a une vibe vraiment géniale entre nous, mais nous avons su tirer profit de la séparation, ou du moins elle nous a menés vers un résultat différent pour cet album. Cela n’aurait pas été pareil si nous avions été ensemble pendant tout ce temps. CALYX, J’AI ENTENDU DIRE QUE TU ES UN MUSICIEN DE FORMATION CLASSIQUE, COMMENT AS-TU APPRIS TON MÉTIER ?

influence pour nous quand nous avons commencé à produire de la Drum and Bass. Le Roi de la Drum and Bass, Andy C, en est la figure de proue et ils ont accompli tant de choses ces six dernières années. Calyx : Personnellement, j’étais sur ‘Moving Shadow’ qui était un label similairement collectif. Je n’aimais pas l’idée d’un label inspiré du ‘do it yourself’. Maintenant, je sens que je retrouve ‘Moving Shadow’, avoir un bureau d’employés me représentant et diffusant ma musique me permet de me concentrer à être un artiste et non un label. D’UN POINT DE VUE CRÉATIF, COMMENT RAM AFFECTE LA PRODUCTION DE VOTRE MUSIQUE ? ONT-ILS SUGGÉRÉ DES CHANGEMENTS SUR L’ALBUM ET VOUS DIRIGENT-ILS ? Non pas du tout, nous serons dirigés par eux mais ils ont signé l’album sur ce que nous leur avons joué. Tout simplement. Et depuis, nous avons commencé cinq nouveaux morceaux. Calyx : Je pense qu’ils veulent que l’on apporte quelque chose de nouveau à RAM. Ils tiennent plus à nous donner une licence artistique plutôt que vouloir nous conformer à leur style. Par exemple, nous avons parlé de faire un album House, peut-être sous un nom d’artiste différent et s’ils sont partants. CES CINQ NOUVEAUX MORCEAUX SERONT-ILS SUR L’ALBUM ? Trois d’entre eux seront dessus. Dont un produit avec Foreign Beggars, les deux autres seront instrumentaux. Nous n’avons pas de vocaux pour les deux restants. QUEL EST LE TITRE DE L’ALBUM ? ‘All or Nothing’.

J’ai appris beaucoup d’instruments dans ma jeunesse, piano, guitare, saxophone, basse et batterie. C’est comme ça que je me suis lancé dans la Dance Music. J’étais un guitariste Jazz avant de commencer à faire de la Drum and Bass. ET TOI TEEBEE ?

COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉS À CE NOM ? Après ‘Anatomy’, nous voulions faire un break, évoluer, et atteindre notre potentiel. Plutôt que de sortir tout ce que nous produisions, nous voulions amener notre musique vers d’autres horizons.

Je fais semblant depuis le début ! AVANT D’ÊTRE SIGNÉ SUR RAM, AVIEZ-VOUS VOTRE PROPRE LABEL ? Oui, on en avait deux. Il y avait ‘Momentum’, sur lequel nous avons sortis notre premier album et TeeBee gère ‘Subtitles’, qui est un label collectif multi-artistique. Cet album devait être signé sur ‘Momentum’ jusqu’à ce que RAM intervienne.

COMMENT S’EST DÉVELOPPÉ ET AFFINÉ VOTRE SON DEPUIS LORS ? Dans ‘Anatomy’ nous voulions avoir un son caractéristique – une ligne rouge pour nous reconnaître tout au long des morceaux. Cet album est beaucoup plus diversifié et reflète plus ce que nous aimons et jouons dans nos sets. Y A-T-IL UNE PHILOSOPHIE DERRIÈRE CET ALBUM ?

DONC VOUS ÊTES DÉSORMAIS EXCLUSIVEMENT SIGNÉS SUR RAM ?

TOUS

LES

DEUX La philosophie est tout ce que nous aimons à propos de la Drum and Bass !

Oui. RAM RECORDS EST MANIFESTEMENT UN NOM ÉPIQUE DANS LA SCÈNE DRUM AND BASS. POURQUOI PENSEZVOUS QUE RAM EST LE FOYER PARFAIT POUR VOUS ? Comme il a toujours été un label phare, RAM était une grosse

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TeeBee : C’est être au meilleur de nous-mêmes. Certains de ces morceaux ont eu presques dix versions différentes avant de sonner comme nous le voulions. Nous avons été sans pitié et nous nous sommes poussés aussi bien mentalement que physiquement pour essayer de faire le meilleur album possible. C’est la raison pour laquelle sa sortie a été retardée


et pourquoi cela a pris tant d’années. Nous devions nous assurer que chaque aspect musical, de la qualité sonore des standards de Dance Music d’aujourd’hui à l’intégrité musicale que nous représentons, tout cela contenu en un album. Je pense que nous avons atteint ce niveau maintenant. ‘ELEVATE THIS SOUND’ EST UN MORCEAU REDOUTABLE. Y A-T-IL UNE HISTOIRE DERRIÈRE CELUI-CI OU SA VIDÉO ? Calyx : Il y a une histoire derrière les paroles. Je chante sur le morceau, c’était la première fois que je faisais ça. J’ai toujours su que j’avais une bonne voix et chantais pour m’amuser dans le studio mais je dois remercier TeeBee de m’avoir encouragé à chanter. Les paroles traduisent mon effort à surmonter ma propre inhibition qui m’empêchait de chanter et à avoir plus d’expression.

juste pas pour nous. Calyx : J’aime le Dubstep Deep et tordu, pas le Dubstep grand public. Le facteur le plus important est que si nous faisons une pause dans la Drum and Bass, où il est question de lignes de basse, rythme, drop, introduction et de petits clichés stéréotypés qui sont très similaires au Dubstep, je veux raconter une histoire différente avec quelque chose de nouveau. La House, le Hip-hop, le Downtempo sont des courants très différents de la Drum and Bass. Le Dubstep est trop similaire et apparenté. MAIS S’ILS SONT SIMILAIRES, NE VOULEZ-VOUS PAS EXPLORER CE DOMAINE ?

LA VIDÉO EST VRAIMENT CRÉATIVE, COMMENT EN ÊTESVOUS ARRIVÉS À LÀ ?

TeeBee : Je ne veux pas être classé comme encore un autre producteur de Drum and Bass qui fait le choix évident de s’aventurer dans la base Dubstep. Si nous quittons notre zone de confort, nous voulons faire preuve d’un vrai sens musical. Ce n’est pas nécessairement une question de drop, c’est une question de structure musicale du morceau. Nous ne disons pas que notre musique est trop sérieuse, mais si nous sommes amenés à faire autre chose, nous voulons que cela soit de la musique qui nous attire ou qui nous influence vraiment. Le Dubstep ne fait juste pas ça.

RAM nous ont branchés avec 12-14 entreprises et directeurs différents et nous avons choisi le directeur japonais Taichi Kimura avec qui il était agréable de travailler. Nous avons adoré le résultat final.

Calyx : Nous adorons le Dubstep ! Nous voulons juste raconter une historie différente. Par exemple, un morceau House peut prendre cinq minutes pour atteindre ce point culminant, alors que dans le Dubstep, il n’est que question du drop.

PARLEZ-MOI DES AUTRES SINGLES QUE VOUS ALLEZ SORTIR.

DANS CE CAS, POUVEZ-VOUS EXPLIQUER CE QU’EST LA TECHSTEP ?

Le premier single était ‘Scavenger’ et ‘Stepping Stones’ qui étaient un clin d’oeil au passé, à nos origines et aux désirs de nos fans. Notre deuxième single s’intitule ‘Elevate This Sound’ avec sur l’autre face ‘Hurting’. La face A est liquide, savoureuse et mélancolique alors que la face B est tordue et viscérale. Cependant, il reste une évolution dans le sens où nous produisons de la musique donc c’était une étape naturelle d’associer ‘Hurting’ avec ‘Elevate This Sound’, ce dernier étant inattendu aux yeux de tous.

TeeBee : Je suis le premier à me débarrasser de tous les sousgenres dans la Drum and Bass. Je pense que plus tu déclines un genre, plus tu salis sa base. Si tu veux une définition de la Techstep, c’est un son plus métallique, brutal et violent, mais je ne pense pas que le terme soit encore valide, ça reste de la Drum and Bass au final. Les gens ont besoin d’apprécier la musique plutôt que débattre dessus.

L’atmosphère est dans tout l’album. Si nous nous surprenons à faire quelque chose que nous avons déjà réalisée, ou un cliché auquel vous vous attendiez, nous ne le ferons pas. Nous essayons constamment de nouvelles choses, et chanter en faisait partie.

Le troisième single s’appelle ‘Pure Gold’ et y figure un MC hawaïen du nom de Kimo. Le récit de Kimo évoque le fait de grandir dans les années 90 aux Etats-Unis, au sein de la culture Hip-hop et son milieu. Il y a une grosse double ligne de basse bien sale et vous pourrez l’écouter bientôt ! Y A-T-IL D’AUTRES COLLABORATIONS SUR L’ALBUM ? Oui. Sans compter Kimo et Foreign Beggars, Beardyman figure sur ‘You’ll Never Take Me Alive’. VOUS ÊTES MANIFESTEMENT CONNU POUR VOTRE DRUM AND BASS AUTOUR DU GLOBE MAIS VOUS AVENTUREZVOUS AUSSI DANS D’AUTRES STYLES ? Nous avons tout fait, sauf du Dubstep ! POURQUOI CETTE AVERSION ENVERS LE DUBSTEP ? Ce n’est pas que nous n’aimons pas, au contraire ! Ce n’est

VOUS DÉFINIRIEZ-VOUS COMME UNDERGROUND PAR NATURE ?

UN

DUO

PLUS

Calyx : Oui, je pense que nous l’avions toujours été mais maintenant ça va plus loin que ça. ÊTES-VOUS SATISFAIT DE ÇA ? Absolument. Nous avons toujours été underground mais maintenant quand nous rentrons dans le rang, nous nous assurons que nos origines transparaissent. TeeBee : J’ai cette expression, ‘tu ne peux pas discuter de goût mais tu peux discuter de bonne ou mauvaise production’, et je ne veux pas que notre musique soit montrée du doigt et que l’on dise ‘c’était mal réalisé, il n’y a eu aucun effort de leur part’. Que l’on aime ou pas notre son c’est cool, mais notre référence, même quand on faisait nos morceaux les plus underground, c’est qu’on creuse nos productions et on montre notre amour pour ce métier. Même lorsque notre musique est plus accessible et accrocheuse, il y a beaucoup de couches. Quand tu écoutes un morceau pour

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la dixième fois, je serais déçu si tu n’as pas entendu quelque chose de nouveau. ÊTES-VOUS EN TOURNÉE DANS DE NOUVEAUX COINS CETTE ANNÉE ? On fait notre tournée habituelle dans les clubs. On passe par les gros clubs Londoniens habituels, comme Fabric et Cable, les grosses villes étudiantes à travers le Royaume-Uni, toutes les principales métropoles européennes, ainsi que les US et le Canada quelques fois dans l’année. On tourne aussi souvent en Russie, en Australie et en Nouvelle Zélande chaque année. Mais on a surtout hâte de jouer à l’Outlook Festival ! POURQUOI N’AVEZ-VOUS PAS ENCORE FAIT DE LIVE SET ALORS ? Ça arrive l’année prochaine ! Il y a beaucoup de morceaux sur le nouvel album que nous pourrions jouer live, mais on commence tout juste à produire de la musique avec une idée de live en tête. Si on fait du live, on aimerait faire du vrai ‘live’. Parfois, il sembler que plus le système d’éclairage est bien, meilleur est le live show. Bien sûr, nous aimerions un bon éclairage, mais nous aimerions aussi inclure plusieurs instruments, chants et interprétations live des morceaux, histoire de créer une sorte de ‘version unplugged’. QUEL EST L’INSTALLATION IDÉALE POUR QUE VOUS PUISSIEZ MONTRER VOS TALENTS DE DJ ? On joue avec six platines, deux mixeurs et à notre connaissance, personne dans la Drum and Bass ne fait ça. On mixe le vieux avec le nouveau et il y a des moments qui sont très chorégraphiés et très spontanés. Toutes les 16 mesures, on hurle pour parler de ce qui suit ou d’idées que l’on a sur le coup. C’est beaucoup plus spontané et mieux à regarder pour le public.

DISCOGRAPHIE

2004 Calyx & Teebee – Cyclone / Follow The Leader Moving Shadow

2007 Break - Submerged (Teebee & Calyx Remix) / Calyx & Teebee - The Quest (Break Remix) Subtitles

2007 Calyx & Teebee Anatomy (Album) Momentum Music

2012 Calyx & Teebee Scavenger / Stepping Stones Ram Records

2012 Calyx & Teebee - Elevate This Sound / Hurting Ram Records

2012 Calyx & Teebee - All Or Nothing (Album) Ram Records 14


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INTERVIEW | DFRNT | ECOSSE

DFRNT DFRNT est un artiste au nom pas si imprononçable que ça et nous vient de Edinbourg. Fervent défenseur du son deep Bass Music, Alex est un homme occupé, aussi actif à la production qu’à la promotion, notamment à travers son label «Echodub» et sa série de Podcast «Insight». Il nous livre aujourd’hui son deuxième album, «Fading» qui semble marquer une évolution dans son parcours musical.

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Interview par Mattias de Barberin Photos : DR


TON ALBUM NOUVEL ALBUM «FADING» EST EN TRAIN DE FAIRE SA ROUTE VERS LES BAC, COMMENT DÉCRIRAIS-TU CE DISQUE ?

couvre le sujet. Je vais sans doutes publier ça sur mon blog

Pour moi, avec «Fading» je m’éloigne un peu du Dubstep

QUE PEUX-TU NOUS DIRE À PROPOS DE TES INFLUENCES MUSICALES ?

pour m’approcher des genres House et Techno. C’est une

ou éventuellement contacter des éditeurs afin de partager cette expérience avec le plus grand nombre.

collection de titres que j’ai composée au cours de ces deux dernières années, le résultat de mon développement

Il y en a tellement qu’il ne servirait à rien de dresser une

musical en somme. Je crois que ma couleur y est tout de

liste exhaustive. A l’heure actuelle j’écoute pas mal de producteurs qui s’approchent de mon esthétique ainsi que

même reconnaissable.

d’autres qui font des sons très différents. J’aime différents CE DISQUE EST LE RÉSULTAT D’UNE OPÉRATION DE CROWD-FUNDING N’EST-CE PAS ? PARLES NOUS DE CETTE EXPÉRIENCE.

genres, différents courant musicaux... Aussi les émotions,

Cette solution s’est révélée être une

Mon apprentissage de la musique a commencer à l’école,

excellente opération pour réaliser ce projet. J’avais déjà vu des artistes mener ce genre d’opérations avec beaucoup de succès alors j’ai pensé que c’était un moyen adapté pour ce que je voulais faire: je n’avais pas vraiment

la météo ou l’endroit où je me trouve ont tendances à influencer mon inspiration. j’ai surtout pratiqué les cuivres mais aussi du piano. Cela a largement contribué à poser mes bases en tant que musicien. Aussi mon père écoutait beaucoup de jazz à la maison ainsi que de la chanson. La combinaison de tout ça ainsi que ma quête pour dénicher de la musique nouvelle m’a toujours poussé vers de nouveaux territoires, de la Drum & Bass au

d’autres solutions pour sortir un album

Chill Out, du Hip-Hop à l’Opéra.

physique rapidement, ou alors ça

A PART LA PRODUCTION, QU’EST CE QUI OCCUPE TON TEMPS ?

aurait été strictement digital mais je n’en avais pas envie. Aussi, cette levé de fond m’a permis d’évaluer l’intérêt

Je travaille comme designer à temps plein pour une agence

que les gens ont pour ma musique et à

de marketing digital. Quand je n’y suis pas, je bosse sur mes

vrai dire les réponses ont été meilleures

labels Echodub et Cut Records. J’entretiens mon blog quand

que ce que j’imaginais, si bien que j’ai

j’ai le temps ; aussi je tiens le rythme d’un podcast toutes les

vraiment pu gérer ma sortie avec tous les

deux semaines avec insight. En général je cherche toujours

moyens dont j’avais besoin.

à faire un truc qui bénéficiera à la scène et à la musique

En ce moment même je suis en

en général. Enfin j’essaie de sortir, faire des concerts, mais

train d’écrire un retour

finalement le temps libre est très rare ces jours-ci et concilier

d’expérience

tout cela ne me laisse que peu de temps de pause.

q u i QUE PENSES-TU DE LA SCÈNE FRANÇAISE ? Honnêtement, je n’en sais rien; et à vrai dire, je ne connais pas grand chose de la scène UK non plus. Pour être totalement franc même à Edinbourg je ne sais pas exactement ce qu’il se passe. Retrouvez

DFRNT

http://dfrnt.co.uk

sur &

http://echodub.co.uk

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INTERVIEW | ELITE FORCE | UK

Interview par Bruno Boumendil Photo : DR

ELITE FORCE Le vétérant du Break, Simon Shackleton, plus connu sous ses pseudos Elite Force et Zodiac Cartel, a travaillé dur pour forgé un son nouveau qu’il aime appelé de la Tech Funk. POUR COMMENCER, PEUX-TU TE PRÉSENTER EN QUELQUES MOTS AU PUBLIC QUI NE TE CONNAÎT PAS ENCORE ? Je suis Simon Shackleton aka Elite Force / Zodiac Cartel. Je survis dans l’industrie de la musique depuis plus de 15 ans et j’en apprend chaque jour. D’OÙ T’ES VENU TON NOM D’ARTISTE ? (Rires) – Je pensais juste que c’était un nom carrément cool, c’est tout. COMMENT AS TU DÉCOUVERT LES SONS ET STYLES MUSICAUX QUI DEVIENDRONT TES INFLUENCES QUELQUES TEMPS PLUS TARD ? Nous sommes tous influencés par tout ce que nous entendons, quel qu’en soit la forme. Ma première vraie entrée dans la musique électronique était l’acid house, des sons qui fonctionnent toujours aujourd’hui grâce à ce sens de l’éclectisme, de l’anarchisme et de l’underground. Les artistes qui m’influençaient était Renegade Soundwave, Depthcharge, Meat Beat Manifesto, Front242, World Domination Enterprises … et la génération suivante qui a eu un plus grand succès commercial comme Chemical Brothers, Leftfield et bien sûr Underworld. PEUX-TU NOUS EN DIRE PLUS SUR COMMENT LES CHOSES ONT COMMENCÉ POUR TOI, DEPUIS TA PREMIÈRE SORTIE JUSQU’À TON DERNIER E.P ? Quand j’étais étudiant à l’université d’Exeter, j’organisais des soirées appelées Fish Tank où j’ai commencé à mixer. C’était une combinaison entre des sons de « drone-guitar » comme Loop, Spacemen 3, Ride, The God Machine … à de la musique

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électronique basée sur des samples très lourds comme The Young Gords, Tackhead … puis de l’acid-house, de la techno et du hardcore, à ses débuts. J’étais très bon copain avec Thom Yorke de Radiohead à ce moment là, et il était DJ pour la plus grosse soirée étudiante du campus, au Lemon Grove. Nous y allions chaque vendredi et on écoutait les nouveaux tracks qui sortaient sur le système son du club, et quand Thom est parti pour créer Radiohead, j’ai repris sa place ! (Rires) Mon premier EP est sorti il y a 20 ans, en 1992. C’était un EP techno sorti sur Intelligence Records. A ce moment là j’ai créé un groupe qui s’appelait Flicker Noise et on a signé sur Deconstruction et sorti plusieurs singles avec eux avant de devenir Lunatic Calm et de sortir des albums sur MCA / Universal. En 1996, j’ai créé Fused & Bruised, mon premier label et j’ai aussi commencé à sortir des tracks sous Elite Force, pHrack R, fUtUrEcOrE et d’autres alias, mais c’est Elite Force qui est resté. Donc au début des années 2000, j’ai sorti une partie de Meat Katie’s ‘Whole9Yards’ et j’ai commencé le projet ‘U&A Recordings’ en 2006, un label que j’ai géré et dirigé depuis ce jour. PEUX-TU NOUS EN DIRE PLUS SUR TES PROCHAINS PROJETS? Mon projet de l’année, et aussi ma plus grosse priorité, est le Burning Man Festival dans le Nevada. Ça sera ma quatrième année là-bas et c’est toujours quelque chose d’incroyable, je suis toujours incroyablement excité d’en faire partie. Ensuite, j’enchaîne avec la production d’un nouveau maxi-EP sur U&A, mais j’ai aussi beaucoup de remixes en préparation pour FarTooLoud, Hirshee et Felix Luker par exemple. Le label a aussi beaucoup de singles de The Loops of Fury, Peo de Pitte et Savage Skulls qui vont sortir ainsi qu’un albumcompilation de The Loops appelé ‘Light Em Up’’.


COMMENT DÉCRIRAIS-TU TA MUSIQUE ? Organique QU’EST-CE QUI T’AS DONNÉ ENVIE DE DEVENIR DJ ? Je n’avais pas ce qu’il faut pour être strip-teaseur. QU’EST-CE QUE TU PENSES DE LA FRANCE ? J’aime la France, sa langue, les français, sa musique, sa cuisine et j’adore jouer en France. Le public est génial ! QUEL EST TON MORCEAU FAVORI EN CE MOMENT ? The Aloof, Springsteen, Fergie, Elite Force ‘Born to run (Revamp)’ UN DERNIER MOT ? ‘Music speaks louder than words’

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INTERVIEW | V.I.V.E.K | UK

Interview par Marie-Charlotte Dapoigny

V.I.V.E.K Un soir pluvieux de printemps, quartier Nord-Est de Londres. Nous arrivons devant l’entrée de ce qui semble un ancien music hall des années 30. Un endroit bien insolite pour ce qui s’annonce l’un des évènements les plus attendus de l’année : la soirée SYSTEM lancées par Vivek & Mala. Il est encore tôt et il serait bien difficile de se savoir arrivés à bon port si les premiers riddims Reggae ne faisaient déjà trembler les portes. Après quelques minutes d’attente, nous parvenons à retrouver Vivek. Il est assez tendu, ce serait sa toute première interview. A la recherche d’un endroit calme ou nous pourrions enregistrer dans de bonnes conditions, il semble que ni l’endroit, ni les pubs bondés environnant ne sauront nous accueillir. Nous nous placerons donc dans le camion même qui a transporté nos artistes et leur soundsystem. VIVEK EST-IL SEULEMENT TON NOM D’ARTISTE OU C’EST ÉGALEMENT TON PRÉNOM ? C’est en fait mon prénom, un prénom d’origine indienne. TA CARRIÈRE EST DÉSORMAIS BIEN LANCÉE, TU PARS EN TOURNÉE AUX QUATRE COINS DU MONDE. MAIS QUEL A ÉTÉ TON PARCOURS CES DERNIÈRES ANNÉES, AVANT D’EN ARRIVER AU DUBSTEP ? Aussi loin que je m’en rappelle, j’ai toujours été mordu de musique. Au début de mon adolescence, la Jungle est apparue, telle un alien. Rien ne pouvait alors vraiment y être comparé. Et je suis vraiment tombé amoureux de cette scène. A ce moment aussi, aux environs de 14-15 ans, j’ai commencé à mixer et la Jungle a explosé au même moment donc les choses se sont combinées comme ça. Avec mon meilleur ami, nous avions pris l’habitude de mixer dans des mariages indiens. Ces mariages peuvent durer plus d’une semaine ! Il y a de nombreuses soirées, tant à la maison qu’en extérieur. Nous allions mixer dans les maisons familiales, de la musique indienne essentiellement. En fait quand on y pense, mes bases principales sont les mariages indiens et la Jungle ! QUELS ARTISTES T’ONT LE PLUS INSPIRÉ DANS TA CARRIÈRE ? Je citerais en premier lieu Metalheadz, sans hésiter. Ce qu’ils sortaient à ce moment m’a énormément influencé par la suite. Metalheadz ne prenait pas sa consistance dans les différents artistes, c’était avant tout un son propre. Je n’étais pas vraiment concentré sur un artiste, mais plutôt sur une

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identité, un type de son. La première fois que je me suis penché sur la production, je n’y connaissais absolument rien, j’essayais juste de reproduire ce son complètement fou pour l’époque. Les soirées qu’ils faisaient m’ont fait accroché, et c’est ce qui m’a poussé à produire moi-même, par curiosité et enthousiasme. J’avais alors 21 ou 22 ans, c’était il y a neuf ans déjà ! QUE S’EST-IL PASSÉ ENSUITE ? J’étais ancré dans la Jungle, elle a évolué vers la Drum & Bass, je me suis mis à en produire pendant quelques années, et puis j’ai simplement perdu l’amour que j’éprouvais au départ pour cette scène. On allait à la Fabric les week-ends, puis un jour je me suis retrouvé là dans la foule, et je ne ressentais plus rien. J’ai commencé à regarder un peu autour de moi, ce qu’il se faisait au même moment, et ce nouveau mouvement commençait à peine à se former, le son Dubstep. J’ai commencé à en écouter de plus en plus, puis à en produire timidement au départ, expérimentant toute sorte de choses, à un nouveau tempo. A ce moment là la crew Antisocial commençait à se regrouper, à faire des choses ensemble, mon ami Razor Rekta s’est mis à me parler des nouvelles choses qu’ils essayaient de faire, et je me suis plongé de plus en plus dans l’expérimentation, tentant d’aller toujours plus loin dans la création. J’ai alors rencontré Toastie, et j’ai été vraiment impressionné et fasciné par le résultat de tout ce groupe d’artistes qui repoussaient sans cesse les limites du possible, en particulier Mala. Venant de la Drum & Bass, ou genre vraiment carré et formaté, pour en arriver à un tempo plus lent, une certaine lourdeur et une profondeur d’inspiration Dub. Un jour, je suis allé chez Silkie, je lui ai


donné un CD, il a dit « Oh, je pense que ça pourrait intéresser Mala ». Il lui a donné, et quelques jours plus tard Mala m’a contacté, il était intéressé par certains des morceaux. Voilà comment les choses se sont passées, en gros. TON HÉRITAGE SOUNDSYSTEM DANS TOUT ÇA ?

petit, mais sans carte préconçue, je commence parfois par la basse, d’autres fois par la rythmique, c’est selon mon inspiration du jour. Tout ce processus se fait de manière très organique.

La signature sur Deep Medi m’a permis de me retrouver aujourd’hui à ma position actuelle, et de concilier mes influences Dub et Roots à la musique que j’aime. On retrouve dans ce Dubstep tout l’héritage Reggae allié à la puissance et la profondeur de la Jungle, les éléments viennent de la Jungle, comme les LFOs. Et à ce moment également j’ai commencé à me repenché vers un vieux rêve d’adolescent : j’aimerais avoir un soundsystem.

La première a été géniale, il y avait de l’espace pour tout le monde. Ayant été un raver, je sais qu’aller dans un endroit où l’on se retrouve complètement entassés les uns sur les autres n’est pas agréable du tout ! Les soirées System ne seront jamais comme ça, nous nous assurons de toujours vendre moins de place que la capacité réelle du lieu pour pouvoir avoir de l’espace. Nous voulons vraiment garder les choses en l’état actuel, nous n’avons aucun délire de grandeur. Pour nous tout tourne autour de la musique et de l’esprit Soundsystem. C’est l’élément fondamental. Pas de lumière flashy, rien de ce genre. Tout tourne autour du son, c’est la seule chose qui nous intéresse et la seule chose que nous voulons mettre en valeur. J’aimerais préserver cet état de grâce. Une pièce sombre, avec mes amis, notre musique. La culture Soundsystem n’est pas compatible avec l’idée de lineup. C’est moi, Mala et nos amis, on improvise. L’idée m’est venue en produisant. Tu veux fermer tes yeux et sentir la basse. Mais ces quatre ou cinq dernières années, je me suis trouvé de nombreuses fois à devoir jouer mes morceaux sans qu’ils puissent vraiment sonner comme ils étaient supposés le faire. Ces deux dernières années, j’ai eu la chance de pouvoir économiser de l’argent, et j’ai pu investir dans le matériel adéquat pour pouvoir organiser les soirées regroupant les conditions idéales pour jouer ma musique. Nous l’avons fait ! Nous avons construit tout cela ensemble. Quand j’ai parlé de mon projet à Mala, il a tout de suite manifesté son envie de prendre part au projet. Et voilà ! Nous y sommes, et nous sommes tout à fait ravis du résultat.

BEAUCOUP D’ÉVÉNEMENTS UNDERGROUND AUJOURD’HUI TENTENT DE RETROUVER CES VALEURS DE LA CULTURE SOUNDSYSTEM, À L’INSTAR DU FESTIVAL OUTLOOK, COMME UNE SORTE DE RÉACTION AUX DÉRIVES DANCEFLOOR ET COMMERCIALES DE LA BASS MUSIC EN GÉNÉRAL. QUE PENSES-TU DE CETTE TENDANCE ? Les racines, les fondations mêmes de la Jungle puis de la D&B, toutes ces Dance musics viennent d’Angleterre, de Londres en particulier. Tout vient de la culture Soudsystem, de la musique Jamaïcaine. Cela fait partie intégrante de tout ce que nous avons fait par la suite. Même la House, et plein d’autres genres, lui empruntent ses « echos », les « delays », les effets de « reverb ». Cette musique est fabuleuse et a influencé les cultures musicales du monde entier, c’est le berceau de toute chose. Ce que nous essayons de faire ici avec Mala et les soirées System, c’est tenter de revenir à l’état originel des choses. Nous nous sommes un peu perdus en chemin. Cela arrive, et s’est déjà produit maintes fois dans l’histoire de la musique, tout tourne en rond. Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle, et il est temps de retrouver nos racines et cet état de grâce que nous avons perdu en chemin. Mais il n’y a pas de diable ou de sorcières à chasser dans l’histoire. Lorsqu’un genre devient commercial, l’underground devient lui aussi plus fort ! Si un genre devient plus accessible au public, son histoire et sa culture le deviennent aussi, et c’est une bonne chose. Toute progression est bonne à prendre. TA RECETTE SECRÈTE ? Je n’en ai pas vraiment ! Je construis mes morceaux petit à

LES SOIRÉES SYSTEM ?

LA SCÈNE DUBSTEP ? La scène est vraiment forte. Tous mes amis voyagent à travers le monde, la scène évolue, bouge sans cesse, beaucoup de producteurs se penchent sur la question, et c’est très sain pour la musique. Nous étions à Denver pour une soirée Deep Medi il y a de cela deux semaines, et c’était tout simplement fabuleux ! Le public est au rendez-vous, les gens sont passionnés, il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts, les choses ne pourraient pas mieux se passer. C’est nouveau, les gens apprécient, tout se passe bien.

Les soirées SYSTEM sont le projet inédit des musiciens qui font aujourd’hui le cœur de la scène Dubstep underground. Adossés contre un mur, il suffira de tourner la tête sur la droite pour découvrir quelques uns des noms les plus en vue de la scène : Yougsta, Kryptic Minds, AmiT, DJ Krust, The Bug. Ils ne jouent pas ce soir. Pas de backstage, pas de boissons gratuites. Ce n’est autre que la même passion pour la musique et le caractère unique de ces évènements qui les a fait se rassembler ici ce soir et se mêler au millier de personnes présentes ici ce soir. « Cette musique est vivante, elle nous ramène aux origines de notre amour pour ce que nous faisons », confiera Amit au coin du bar. La soirée évoluera tout naturellement du Reggae au Dubstep, sans transition, sans line-up préconçu, sans MC, sans visages, sans hype, sans lumières criardes, et sans noms. Cachés derrière un mur d’enceintes, dans la brume légère des quelques fumeurs discrets, dans le cadre rassurant d’un parquet d’époque et d’un plafond rendant l’acoustique parfaite, ils placent chacun leur tour vinyles et dubplates, toutes plus uniques les unes que les autres. Dans l’obscurité retentit à intervalles réguliers les leitmotiv « The only good system is a soudsystem » et « System sound for System people ». Entre avant-garde et histoire, le spectateur heureux touche ici à quelque chose de sacré, de pur. Fait désormais rare dans le milieu de la nuit londonien, il n’y a aucun enjeu pécunier qui vienne entacher l’intention du projet. C’est ici que tout a commencé. C’est là également que le Dubstep et toute la Bass Music prend un tournant salvateur pour ce qui s’annonce comme l’une des grandes conquêtes de la décennie: l’authencité.

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INTERVIEW-REPORT | SPLASH / JUNGLE JUICE | FR

Par Sebastien Zandrini Photos : Mathieu Olingue

JUNGLE JUICE / SPLASH LES COULISSES D'UN SUCCÈS Les success-stories ne font pas vraiment cas d’école quand on parle promotion d’artistes et organisation de soirées dans le milieu Bass Music français. Et pourtant depuis quelques années il y en a deux qui montent qui montent et qui sont même devenues incontournables: les Splash résolument orientées Dubstep et les Jungle Juice plus axées sur le son Drum n’ Bass. Non contentes de faire jumper le public parisien, elles s’étendent dans des ramifications appelées Exported à Strasbourg, Toulouse et Brest essentiellement mais bientôt partout histoire de ne pas laisser en manque le reste du territoire français. Retour sur la fin de la saison 2011/2012. Les Splash ont vu défiler depuis début 2010 la crème de la crème du Dubstep avec des line-ups tous plus frais les uns que les autres: Kromestar, 16BIT, Jack Sparrow, Von D, The Others, Emalkay, Trolley Snatcha, Reso, Hatcha, Doctor P, Niveau zero, N-Type, Genetix, High Rankin, Bare Noize, Dodge & Fuski, Flux Pavillion, Caspa, Vaski, Ajapaï, Jakes, Calvertron, Habstrakt, Dubsidia, J-Rabbit, Skism, Subscape, Slumdogz, Rod Azlan, Benga, Loefah, Funtcase, 501, Breakage, Cookie Monsta, Mrk1, Document one, Idiot Boys, Bar 9 (et j’en oublie…) J’ai eu l’occasion d’assister à la vingtième du nom à la Machine du Moulin Rouge avec Liquid Stranger, Ajapaï, Jakes et bien sûr Lucid qui assure toujours le bouillant warm-up. C’était la dernière de la saison et elle avait donc une saveur toute particulière: le public est jeune et c’est souvent le reproche qu’on fait à ces soirées mais après tout est-ce que c’est pas plutôt nous qui sommes vieux ? Est-ce qu’à 18 ans on n’appréciait pas de bouger en soirée ? bref, oui ils sont jeunes et ils sont sur-excités et sur-motivés !! Certains ont peut-être même passé plus de temps au-dessus du public à se faire porter que les pieds par terre. Les filles sont légèrement vétues et certaines bien calées sur les épaules de leurs copains dans une atmosphère tout simplement torride ! Après le warm-up B2B de Matsa & Lucid, le set à la tronçonneuse d’Ajapaï et perforeuse à béton de Liquid Stranger, le public est toujours chaud bouillant et même les dizaines de super-soakers remplis d’eau que nous utilisons pour les arroser n’y suffise pas !! «Ils sont en perdition mon capitaine !! Lançons leur des bouées !!!» Après ce moment magique «papa» Jakes arrive sur scène et attaque avec un set Dubstep oldschool bien amené et parsemé de quelques dubplates fraîchement importés de l’autre coté de la Manche: je jubile littéralement ! Pourtant quelque chose m’interpelle, tous ces jeunes ne connaissent

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pas vraiment Jakes, ça n’est pas leur génération et pour sûr ils ne connaissent aucun disque du set que l’on vient d’écouter et pourtant ils kiffent ! Et c’est là toute la force de la «machine» Splash: arriver à imposer un line-up à la fois frais et pointu en remplissant la salle avec certains noms et en surprenant le public avec d’autres. Les Jungle Juice qui existent depuis 2008 sont axées sur un concept différent, musicalement plus éclectique et plus orienté Drum n’ Bass/ Liquid Funk et Neurofunk. C’est en général au Cabaret Sauvage que ça se passe et le public est un peu plus agé ou tout du moins une plus grande partie du public. Les line-ups sont toujours fous tout en gardant un coté équilibré et en laissant place à la découverte. Kenny Ken, Calibre & DRS, Chase & Status, Total Science, Mc Tali, D-Kay, Pitch-in, Rusko, Spor, Stamina, Sub Focus, Youthstar, Dirtyphonics, Noisia, Nero, Benga, Friction, DC Breaks, DJ Hazard, TC, Excision, Alix Perez, Wilkinson, Fourward, Phace, Delta Heavy, Borgore, Andy-C, Netsky, Rockwell, Shockone, Black Sun Empire, Koan Sound, Xilent, Camo & Krooked, Cyantific, Misanthrop, The Prototypes, Metrik, High Contrast y sont passés et ont construis petit à petit l’esprit Jungle juice. Cette saison aura marqué le passage en vitesse supersonique puisque pour cloturer la saison ils nous ont concocté une Jungle Juice spéciale Solidays sous un chapiteau démesuré à la mesure des plus gros festivals européens. Une fois de plus, le pari est réussi: le public a réagi dès le premier morceau balancé par Lucid et les Dirtyphonics ont fini le boulot comme ils savent le faire. Les promoteurs auront réussi en quelques années à faire probablement ce dont tous les autres rêvent: arriver à remplir une salle juste sur un nom de soirée et s’attirer la confiance grandissante du public. Le revers de la médaille


c’est que si la plupart t’accordent leur confiance les yeux fermés, d’autres t’attendent au tournant et ne manque pas de critiquer ce que tu fais sans aucune indulgence: la salle est pleine donc elle est trop pleine, les teenagers plébiscitent en masse le concept donc c’est trop jeune, le son est fort mais il est pas assez fort (ou trop),… C’est peut-être tout simplement la rançon du succès: si tu as des likers et des lovers c’est forcément que tu as des haters aussi derrière. Ceci dit tout ceci ne semble pas pouvoir arrêter le rouleau compresseur qui continue d’applatir nos oreilles et de nous

casser les genoux ! Des soirées qui commencent à guichet fermé, des murs Facebook fermés pour éviter que les gens revendent des places plus cher que le prix initial, un chapiteau 5000 places bourré, une soirée gratuite avec Mala… La saison 2011 / 2012 Jungle Juice et Splash Dubstep aura vraiment été marquante mais qu’est-ce qu’on nous prépare pour l’an prochain ? On a demandé à Olivier de la société de production Chwet histoire de sonder si le juice allait bien splasher encore l’an prochain.

COMMENT AVEZ-VOUS VÉCU LE FINAL AVEC LA JUNGLE JUICE SOLIDAYS ?

Sinon oui, il va y avoir de nouvelles exported, on est en deal avec plusieurs villes et certains organisateurs en place pour aller toucher ceux qui ne peuvent pas monter à Paris: si tu ne viens pas à la Splash, c’est elle qui viendra à toi, haha!! J’aimerais pouvoir t’annoncer des noms que nous avons déjà mais c’est aussi important de garder le suspens, surprendre le public, être là où ils ne s’attendait pas. Ce que je peux te dire c’est qu’on va faire venir pas mal de ricains, en privilégiant le sang neuf et les petits jeunes qui montent

Olivier: C’était complètement dingue ! Quand j’ai commencé à balancer le premier disque, les gens sont arrivés en courant sous le chapiteau et en quelques instants il était rempli. La foule a réagi immédiatement et c’était vraiment une sensation unique: je n’avais jamais joué devant autant de monde et après un court instant où tu te chies un peu dessus parce que c’est toi qui doit chauffer la salle pour les autres derrière, arrive un moment de kif ultime, la foule qui se met à sauter et toi aussi parce que t’es à fond dedans. QU’EST-CE QUE VOUS NOUS PRÉPAREZ POUR CETTE SAISON ? EST-CE QU’IL VA Y AVOIR PLUS D’EXPORTED ? DES NOUVELLES VILLES? Il va y avoir plus de son à la Machine, des caissons de basses vont être rajoutés histoire de mettre encore plus de pression sonore et de sensations pour le public.

POUR AVOIR TRAINÉ UN PEU DANS LES LOGES, VOUS SEMBLEZ ÊTRE UNE EQUIPE SOUDÉE AVEC DES BÉNÉVOLES EFFICACES, QUELQUE CHOSE À DIRE DESSUS? On a vraiment une équipe en or, tous se démènent pour que tout soit au top sur l’accueil des artistes et l’organisation en général, beaucoup sont là depuis le début, d’autres sont venus plus tard, mais chacun est une pierre à l’édifice et c’est aussi grace à eux que les Splash et les Jungle Juice sont ce qu’elles sont maintenant.

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HOT TUNES | CHRONIQUES

Par Geoffrey Ferraré

HOT TUNES CDBL Wake Up CDBL est un duo français composé de Comix Del Biago et Lambs, après plusieurs signatures sur des labels comme Squelch & Clap, Orlinzoo Music et Roche Musique, leur dernier titre «Wake Up» est déjà playlisté par la radio Rinse FM et tout récemment dans le dernier mix de Lil Silva ! «Wake up» sortira courant octobre sur le label Sound Of Sumo.

Champion Crystal Meth Le jeune producteur anglais Champion a sorti au début de l’été son EP «Crystal Meth», savant mélange de UK Funky, Grime avec une pointe de 2-Step, Crystal Meth est déjà considéré comme un «riddim» pour les MC d’outre manche, Champ-Champ Champion sound !

Flashmob Need In Me Les Italiens Flashmob nous lâche une merveille House avec cette sortie sur le renommé label «Defected». Le duo nous ramène des années en arrière avec ce titre qui respire la bonne vieille House from Chicago, une rythmique mélodieuse qui fait bouger les têtes dans pas mal de club berlinois et londoniens.

Snoop Lion La La La Snoop Dogg a eu une révélation spirituelle lors de son voyage en Jamaïque, fini les fusillades, les ventes de stupéfiant…maintenant Snoop est un rastafari ! Rebaptisé Snoop Lion, son album produit par Diplo sortira fin 2012 et sera 100% reggae. Dans son premier titre «La La La» le king Snoop se débrouille plutôt bien sur un sample du Jamaïcain Ken Boothe.

M.I.A Bad Girls (Surkin Remix) Surkin a décidé de toucher M.I.A en lui remixant son titre « Bad Girl », balancé comme un cheveu sur la soupe, le morceau surprise du frenchy est pour moi le meilleur remix de cette envoûtante track.

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HOT TUNES | CHRONIQUES

Par Geoffrey Ferraré

HOT TUNES Redlight Lost In Your Love Après l’excellent track « Get Out My Head » sortie sur MTA Records, l’artiste Redlight aka Clipz natif de Bristol remet ça avec son single “Lost In Your Love”. On retrouve dans l’EP un remix de Dj Sega et le track «Basscone» tournant déjà depuis quelques mois sur les radios anglaises.

Lakosa & iO Home Early (Pedro 123 Rmx)

Mak & Pasteman Give It Up Le duo anglais Mak & Pasteman signé chez Sound Of Sumo, nous donne un excellent mélange House/Booty Tech/Jungle/Rave, back to the roots pour cette signature chez Anabatic Records.

RL Grime Trap On Acid TNGHT Higher Ground Le nouveau projet du Canadien Lunice et de l’Ecossais Hudson Mohawke est une «révolution» dans le monde de la musique électronique, l’EP cartonne et leur live set est une vraie bombe ! Artistes et mouvement à surveiller pour cette fin d’année apocalyptique…

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Tu connais la Trap Music ? Si tu es amateur de Dirty South, Grime, Dubstep et que tu aimes bien jouer le « gangsta », écoute de la Trap Music ! Beaucoup de sorties Trap pullulent sur la toile, si tu dois en retenir que quelques uns, c’est Flosstradamus, Bauer, RL Grime, UZI, Lunice…. La track de RL Grime « Trap On Acid » est samplée du morceau d’Afrojack « Pacha On A Acid » ou si tu es un «clubber » du titre de LMFAO (je vous laisse rechercher le titre).

Très bon morceau House signé Lakosa et iO, deux producteurs venant respectivement de Coventry et Londres. Le remix du jeune producteur Pedro 123 apporte un côté « grime expérimental ».


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FREE DOWNLOAD | FREE TRACKS

Textes par Sebastien Zandrini

Ł∆ RҴВЯῚQƱ€ Ԃц ĐїԌԌ∆ Devant l’émergence quasi « fulgurante » de ce style musical, nous ne pouvions passer à côté sur le numéro de la rentrée et il fallait absolument que je tienne ma plume pour vous parler du « TRAP ». Et j’entends déjà la question résonner dans mes oreilles : « Du « traeyp » ??? Diantre !! mais qu’est ce que c’est ?? » Je profite donc de cette rubrique pour éclairer un peu vos lumières à ce propos et partager avec vous mes trouvailles de ces derniers mois. Le Trap (littérallement « le piège ») c’est le renouveau d’un mouvement qui existait déjà depuis plusieurs années et qui a été porté par des artistes comme Gucci Mane ou encore Waka Flocka Flame. C’est très proche du Dirty South (qu’on appele aussi Crunk) et tous les haters - qui ont fleuri aussi rapidemment que les nouveaux artistes - vous diront que ça existe depuis belle lurette et qu’il n’y a rien de nouveau… Rien de nouveau ?? Pas vraiment quand on s’y penche réellement dessus. Déjà au niveau du son en lui même : la même base de Bass Kick des TR808 (boite a Rythme légendaire développée par Roland) mais avec des leads EDM (Electronic Dance Music) puissant, des petits samples qui recadence le rythme et pas nécessairement des voix dessus: le style se veut réellement Dancefloor.

Une 2ème chose le différencie : les producteurs. On n’a plus spécialement à faire à des mecs tatoués et musclés vendant de la drogue au fin fond du hood : certains (beaucoup) faisaient du Dubstep avant ou étaient issus du mouvement Glitch-Hop et ressemblent plus à des hipsters acidulés à lunettes Wayfarer qu’à des membres d’un gang sortant de prison. Et pour une fois, on ne peut pas attribuer l’émergence du mouvement à l’Europe ou aux USA puisqu’il a pris à peu près la même ampleur des deux cotés de l’atlantique avec toutefois une petite avance pour les USA. Des artistes comme Flosstradamus, Baauer, UZ, TNGHT, Eprom ou encore Machinedrum sont en train d’écrire le début de l’histoire. Le label Mad Decent est le premier a s’y être vraiment interessé avec de nombreuses sorties sur leur sous-label

USIVE L C X E SHIT TRAP

free download « Jeffrees » et les block.M. parties D - D.U qu’ils sont ABSUR J D / / / en train de D exclusif nt u Trap e d’organiser a m e e rc rg o a ch Un m en télé aux Etatsud ponible otre Soundclo is d n U n i s accentuent ud.com oundclo l’effet raz de http://s sic-magazin u m marée. Même si certaines productions restent plutôt simplistes ou mitigées et que de nombreux artistes du milieu annoncent que ça ne sera qu’éphémère ou que c’est un truc de hipster, à mon sens on n’a pas fini d’en entendre parler. Sur ce, je gratte ma barbe de 1 mois, ouvre mon macbook pro et renfile mes Wayfarer en vous souhaitant de bonnes découvertes!!

/// FLOSSTRADAMUS & DJ SLIINK - TEST ME / HOOD FANTASY Flosstradamus, c’est J2K & Autobot, deux producteurs de Chicago et c’est un peu la crème de la crème dans le trap, c’est peut-être eux qui ont poussé le plus loin le délire du trap comme nous le connaissons aujourd’hui avec des synthétiseurs Euro Dance breakés avec des séquences d’attaque au Bass Kick 808. http://bit.ly/flosstradamussliink - http://bit.ly/flosstradamushood /// WAKA FLOCKA FLAME (FEAT. RA DIGGS & UNCLE MURDA) - LIVE BY THE GUN (HULKS ARMOR PIERCING VIP) Hulk est un habitué de mes rubriques et c’est à croire qu’on sent les tendances aux mêmes moments car il nous offre ici un morceau sauce trap avec ce remix d’un des précurseurs du genre aka Waka Flocka Flame. Ça pue le gunshot fumant et le hood californien sur chaque kick, blaaap!! http://bit.ly/hulkwaka /// CRNKN X ƱZ - BOOTY 2 THE FLOOR CRNKN est un jeune producteur de 19 ans originaire de Boston qui produit des morceaux depuis 6 mois environ et qui s’est déjà attiré le support de grands noms comme les Foreign Beggars, ƱZ avec qui il a fait cette track ou encore Flosstradamus. Ses productions sont assez fraiches et très orientées EDM. En bonus, allez aussi écouter son très bon remix de Die Antwoord. http://bit.ly/crnknxuz - http://bit.ly/crnknrmx

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/// BAAUER - HARLEM SHAKE EP Baauer est un producteur originaire de Brooklyn qui a littéralement explosé il y a quelques mois avec cet EP sorti sur Jeffrees le sous-label free download de Mad Decent. Playlisté par Diplo sur son émission Diplo & Friends, Flosstradamus et Rustie lors de son mythique Essential Mix sur BBC Radio 1, il a su s’imposer de suite. http://bit.ly/baauerharlemshake En Bonus, le magnifique remix qu’il a fait de Move The Ocean par Brick + Mortar aka mon gros coup de ♥ de la rubrique: http://bit.ly/baauerocean (le lien de téléchargement est dans les commentaires) L’original: http://bit.ly/brickmortar /// FLOSSTRADAMUS - ROLLUP (BAAUER REMIX) Baauer qui remixe du Flosstradamus c’est juste malsainement puissant et c’est sorti sur la compil Club House 2 de Fool’s Gold Records, le label de A-Trak qui comme on a pu l’entendre cet été mélange du trap dans ses mixes Électro. http://bit.ly/baauerflosstra /// CHROMATIC - JAW DROPPER Chromatic est Néo-Zélandais et ses productions sont assez variées, c’est typiquement le genre d’artistes qui ont sauté sur la vague Trap quand ça a commencé à buzzer mais ça n’est pas non plus au détriment de la qualité puisqu’il nous livre ici le banger ultime du genre. http://bit.ly/chromaticjaw /// 5KINANDBONE5 & ROBERT JEFFREY - PENIS POWER [ƱZ X LOLGURLZ REMIX] Le morceau qui pue le ghetto et le Uzi encore fumant. Je n’aurait qu’une chose a dire dessus: ︻╦╤─ !! http://bit.ly/uzlolgurlz /// AZEALIA BANKS - AQUABABE (PROD BY EPROM - MACHINEDRUM REMIX) Azealia Banks qui pose sa voix sur un des morceaux les plus anthologiques sortis dans le style cette année. L’instrumental -Regis Chillbin de Eprom- a marqué la première sortie du Label Rwina Records et il annonce la donne: c’est LE label qu’il va falloir suivre en 2013. http://bit.ly/aquababe /// OH SNAP! - SAMIR IN THE TRAP Oh Snap! est un artiste originaire du Maryland et je ne vous ai mis ici que le track qui me l’a fait connaître mais il y a de nombreux morceaux en téléchargement gratuit sur son soundcloud, «go diggin bitchezzz!!» http://bit.ly/samirinthetrap /// EPROM - REALIZATION Eprom est un artiste que je suis déjà depuis plusieurs années et c’est vraiment un plaisir de le voir enfin sortir sur le devant de la scène. Ses productions sont très variées et absolument inclassables, marque de fabrique des plus grands producteurs de musique électronique. On ne déroge pas à la règle avec ce morceau qui semble tout droit sorti de l’espace intersidéral avec ses petites percussions ethniques qui tranche avec le beat Hip-Hop. http://bit.ly/epromrealization /// DETZKY - PEANUT BUTTER JELLY TIME Le jeune Detzky qui produit habituellement du Dubstep s’essaye au trap avec ce remix assez réussi d’un de ses morceaux. http://bit.ly/detzkytrap /// COSMIC BRIDGE - 1000 FOLLOWERS EP On s’éloigne un peu du Trap pour quelque chose de plus profond avec ce magnifique EP lovestep / Bass Music gracieusement offert par Cosmic Bridge. Vous retrouverez un morceau que j’ai entendu à peu près partout lors d’un récent voyage à Londres: Danny Scrilla - X http://bit.ly/cosmicbridgefree

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L’ALBUM DU MOIS | CHRONIQUE

Par Mattias De Barberin

L'ALBUM DU MOIS

MALA Mala in Cuba

Brownswood recordings CD / Vinyl / Digital Mala in Cuba, un album au titre étrange du type «Tintin au Congo», comme si Mala était une espèce de messie passant à sa moulinette tout les types d’influences qu’on lui présente. Dans cette histoire, c’est Gilles Peterson qui emmène Mala à Cuba pour lui faire enregistrer des samples de grands musiciens, et puis Mala rentre à Londres, fait de la musique et donne un album. Plus simple et bon enfant tu meurs; sans doute un pied de nez à la super sophistication des concepts artistiquo-hipsterisé de la société de consommation hyper moderne des JO de Londres... Coup de pub ou coup de bluff le résultat est là: un album purement Dubstep, dans la vibe de

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La Havane c’est certain. Alors oui, les featurings sont impressionants (Roberto Fonseca au piano, Changuito aux percus) et l’impact est assez soft pour que ton père s’y intéresse: Mala n’est pas américain il faut le rappeler. Pourtant on pouvait s’attendre à quelque chose de franchement plus personnel, même si certains titres valent bien leur pesant, tels Calle F ou Mulata. Sur les 14 titres seulement deux collaborations avec des vocalistes, dont une réellement convaincante, Noches Sueños avec la diva Danay Suarez. Ainsi, l’écoute complète du disque révèle un pur exercice de style qui sur la longueur manque cruellement de fond, comme si Mala avait bien fait ses devoirs mais qu’il manquait d’y ajouter ce que sa musique a toujours eu, une âme. Maintenant la suite ? Mala au Pérou, voir en Ouzbékistan... va savoir.


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