Bayonne mag n° 155

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Comprendre le changement climatique p6

La Ville s’engage et agit p10

Le bilan carbone de l’agglomération p8

MAGAZINE

NUMERO SPECIAL

Plan Climat

Agir maintenant pour un avenir durable n°155 > Mai 2009


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sommaire LE MAGAZINE DE LA VILLE > n°155

Mai 2009

Une longueur d’avance

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> Agissons ensemble pour un avenir durable

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> Comprendre le changement climatique

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> Lutter contre le changement climatique

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> Le bilan carbone de l’agglomération

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> Penser globalement, agir localement

10 > La Ville s’engage et agit 14 > Petits gestes individuels pour une grande action collective 17 > Expression

des groupes

politiques

Directeur de la publication > Jean Grenet Rédaction > Valérie Auberty Secrétaire de rédaction > Stéphane Daguin Photos > Ludovic Zeller Mise en page > Nerea Photogravure > Profilkolor Impression > Fabrègue Imprimeur

epuis maintenant plusieurs années, la Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz (CABAB) et la Ville de Bayonne se sont résolument engagées en faveur du développement durable : création d’un réseau de navettes électriques dans le centre ancien et d’un service de prêt de vélos, construction de bâtiments communaux en haute qualité environnementale, à l’image de la nouvelle Maison des associations, création de la Plaine d’Ansot, zone naturelle protégée de cent hectares, classée espace naturel sensible... Avec la mise en place d’un Plan Climat Territorial, la CABAB franchit une étape décisive, qui s’inscrit dans le droit fil des engagements du Grenelle Environnement en faveur de la lutte contre le changement climatique : division par quatre de nos émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050, réduction de 38% de la consommation énergétique du bâti existant, baisse de 20% des émissions du secteur des transports à l’horizon 2020,… L’exemple de la CABAB et de Bayonne permet ainsi d’illustrer une réalité incontestable : depuis le début du processus, les collectivités locales - régions, départements, agglomérations ou petites communes - sont au cœur des engagements du Grenelle Environnement. Elles ont ainsi participé directement, par le biais de leurs représentants et de leurs élus, à l’élaboration des propositions des groupes de travail. De plus, elles sont, bien souvent, un des maillons essentiels, voire des “maîtres d’œuvre”, du Grenelle Environnement : rénovation thermique, développement des énergies renouvelables, constitution d’une trame verte et bleue, protection des espaces naturels,… Le projet de loi d’engagement national pour l’environnement ou “Grenelle 2”, qui sera examiné très prochainement par le Parlement, prévoit de nombreux outils en faveur des collectivités locales : verdissement et renforcement de l’ensemble des schémas d’aménagement du territoire, clarification des compétences en matière de transport, simplification du code de l’urbanisme, création d’un label spécifique pour l’auto-partage, possibilité pour les collectivités locales de bénéficier de tarifs d’achat spécifiques pour l’électricité produite de façon renouvelable,… Bref, la territorialisation du Grenelle Environnement, de ses engagements et ses objectifs, sera bientôt une réalité pour tous. La CABAB et la Ville de Bayonne ont déjà pris une longueur d’avance. Je n’ai qu’un mot à leur dire : “bravo !”.

Jean-Louis Borloo Régie publicitaire > Supports Promotion Traductions > Philippe Jauréguiberry-Rospide (basque) et l’Académie gascoune (gascon)

Ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du Territoire


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Développement durable Editorial

“Agissons ensemble pour un avenir durable” > Jean GRENET, Maire de Bayonne, Président de la Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz, Député des Pyrénées-Atlantiques

Présentation du Plan Climat le 23 mars 2009. De gauche à droite : Martine Bisauta, adjointe au maire déléguée au développement durable et à la participation citoyenne, Jean Grenet, députémaire, président de la CABAB, Jean-Marc Jancovici, consultant, spécialiste dans le domaine de l’énergie et du climat, Michel Veunac, vice-président de la CABAB.

La lutte contre le changement climatique est une priorité absolue qui doit dorénavant guider notre action que l’on soit élu, chef d’entreprise, responsable associatif, professionnel, ou simple particulier. L’Homme est à l’origine de la transformation au quotidien du climat qui menace les grands équilibres planétaires. Le Grenelle de l’Environnement nous a alerté hier sur l’urgence de la situation et en a appelé à notre responsabilité collective et individuelle. Le sommet de Copenhague sur le climat en décembre prochain nous placera à nouveau devant une réalité que nul ne peut plus ignorer aujourd’hui : le dérèglement climatique provoqué par l’action de l’Homme met la Terre et l’Humanité elle-même en danger.

Fruit de deux ans de travail entre la Communauté d’Agglomération et les villes du BAB, notre Plan Climat Territorial n’est pas un document figé. Il constitue au contraire un point de départ pour relever tous ensemble le défi climatique qui nous menace. Le transport, les déplacements de personnes sont le poste le plus générateur de gaz à effet de serre dans l’agglomération. Ainsi, ce sont près de 1,1 million de tonnes équivalent CO2 qui ont été produites en 2006 à l’échelle du territoire de vie de l’agglomération. C’est pourquoi, j’ai décidé de faire de la problématique des déplacements et de la mobilité urbaine le dossier phare de ces prochaines années.

L’heure des constats et des diagnostics est passée. Ce qu’il faut aujourd’hui, et c’est urgent, c’est agir.

J’ai également choisi de créer, l’an dernier, une mission Développement durable et Participation citoyenne à Bayonne et de confier à mon adjointe, Martine Bisauta, dont on connaît l’engagement et la compétence, cette nouvelle délégation. Sa priorité est de “passer au tamis” du développement durable les actions de la Ville et de faire de Bayonne, avec l’aide à tous, une cité exemplaire en la matière.

Jean-Marc Jancovici, expert dans les domaines de l’énergie et du climat, a rappelé lors de sa venue au Pays Basque le 23 mars dernier, l’importance d’une mobilisation générale face à ces changements. Sa description du monde que nous laisserons aux générations à venir, si rien n’est fait, est catastrophique. C’est à cette prise de conscience qu’il nous faut tous parvenir.

C’est un véritable appel que je souhaite lancer aujourd’hui, pour que chacun puisse se mobiliser, pour qu’individuellement et collectivement nous soyons à l’heure de nos responsabilités. L’heure des constats, des diagnostics est passée, le temps des incantations également. Ce qu’il faut aujourd’hui, et c’est urgent, c’est agir. Je vous donne rendez-vous dans un an, pour le premier bilan d’étape ■


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“Elgarrekin etorkizun iraunkorrago baten alde egin” > Jean GRENET, Baionako Auzapeza, B.A.B Hiri Elkargoburua, Pirinio Atlantikoko Diputatua

Izan gaitezen hautetsi, enpresaburu, elkarteburu, profesional edo herritar xume klima-aldaketaren kontrako borroka hemendik aitzina gure egintzaren lehentasunetan lehentasuna izan behar da. Lurraren oreka haundiak mehatxatzen dituen klima bestelakatzearen etorkia da gizakia. Ingurumenaren Konferentziak (Grenelle delakoa) egoeraren premiaz abisatu gintuen atzo eta norberaren ardurari dei egin zion. Egun nehorek ez dezakeen gehiago bazter utz errealitatearen parean berriz ezarriko gaitu datorren abendoko Konpenhageko gailurrak: giza jarduerak sortzen duen klima-makurtzeak lurra eta gizadia bera irriskuan jartzen ditu. Jean-Marc Jancovicik, energi eta klima gaietan aditua, aldaketa horien aitzinean zoin garantzitsua den mobilizazio orokorra ohartarazi zuen iragan martxoaren 23an honera jin zelarik. Bere erranetarik, ez badugu deus egiten, ondoko belaunaldiei utziko diegun munduaren egoera izugarria izanen da. Hortaz denek behar dugu ohartu. BABko hirien eta Hiri Elkargoaren arteko bi urteko lanaren emaitza, gure lurraldeko klima plana ez da betiko finkatua den dokumentua. Mehatxatzen gaituen klima apostua denak elkarrekin altxatzeko abiapundua da kontrala. Garraioa eta jendearen joan-jinak dira aglomerazioan berotegiefektu eragiten duten gasak gehien sortzen dituzten arloak. Hola, aglomerazioan barna kasik 1.1 milioi tona CO2 ekoiztuak izan dira 2006an. Horregatik, joan-jinen eta hiri barneko higikortasunaren problematika datozen urte horietako lehentasuntzat jotzea erabaki dut. Garapen jasangarriaren gaineko lantalde bat Baionan sortzea deliberatu dut iaz. Delegazio berri hori bere engaiamenduagatik eta bere gaitasunagatik ezaguna den Martine Bisauta axuantari emana diot. Garapen jasangarria barneratzen duten herriko ekintzak zehazten laguntzea eta, denen laguntzarekin, sail horretan Baiona hiri eredugarria bilakaraztea dira bere helburuak. Egiazko deia egitea desiratzen dut egun gutariko bakoitzak parte har dezan, erantzukizunak bere gain har ditzan. Oharren eta aurreikuspenen aroa gainditua da, liluramenduena ere bai. Gaur behar duguna, eta premiazkoa da, ARITZEA da. Urte baten buruko hitzordua finkatzen dizuet lehen behineko bilan batentzat ■

“Trabalhem amassaentà un aviéner duradis” > Joan GRENET, Maire de Baiona, President de la Comunautat d’Aglomeracion de Baiona, Anglet, Biàrritz, Deputat deus Pirenèus Atlantics

La luta contra lo cambiament climatic qu'ei ua prioritat absoluta qui,de uei enlà,deu guiar la noste accion,que siim elegit,cap d'enterpresa,responsable associatiu,professionau o simple particular.L'Omi qu'ei l'encausa de la transformacion au quotidian deu climat qui miaça los grans equilibris planetaris. Lo Grenelle de l'Environament que ns a alertats ier sus l'urgéncia de la situacion e que 'ns a aperats a la noste responsibilitat collectiva e individuau.LO som de Copenhague sus lo climat en decème vienent que 'ns tornarà botar dabant ua realitat que arres ne pòt ignorar au jorn de uei: lo desreglament climatic causat per l'accion de l'òmi que bota la Terra e l'Umanitat medishe en dangèr. Jean-Marc Jancovici, expert dens los maines de l'energia e deu climat,qu'a raperat,quan vieno en Pais basco lo 23 de març 2009,l'importancia d'ua mobilisacion generau cap a aqueths cambiaments.La soa descripcion deu monde qui deisharàm a las generacions seguentas,se arren n'es hèit ,qu'ei catastrofica.Que devem tots arrivar a aquera presa de consciença. Lo frut de dus ans de trabalh entre la Communautat d'Aglomeracion e las vilas deu BAB,lo noste Plan CLIMAT TERRITORIAU n'ei pas un document tancat.Qu'ei au contrari un punt de partença entà tornar arrequilhar tots amassa lo desfidat climatic qui 'ns miaça. Lo transpòrt,los desplaçaments de monde que son lo pòste lo mei generator de gaz a efeit de sarra dens l'aglomeracion.Atau,pròcha de1,1 milion de toneladas equivalent de CO2 qu'eston produsidas en 2006 a l'escala deu territòri de vita de l'aglomeracion.Qu'ei la rason per qué,qu'ei decidit de har de la problematica de desplaçament e de mobilitat urbana lo dossièr màger de las annadas vienentas. Qu'ei taben causit de crear,l'an passat,ua mission deu Desvolopament duradis a Baiona e de hidar a la mia adjunta,Martine Bisauta,dont l'engatjament e la competencia que son coneishudas,aquera navèra delegacion.La soa prioritat qu'ei de "sedaçar" las accions de la Vila a la lutz de las accions duradisas e de har de Baiona,dab l'ajuda de tots,ua citat exemplari sus aqueth punt. Qu'ei ua vertadèra crida qui voli lançar uei,entà que cadun que's posqui mobilisar,entà que individuaument e collectivament,que siim a l'òra de las nostes responsibilitats.L'òra deus constats deus diagnostics qu'ei passada,tot parier com lo temps de las incantacions.çò que cau uei,e qu'ei urgent,qu'ei d'agir.Que balhi rendetz-vos dens un an,per lo prumèr bilanç d'estapa ■


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Comprendre Qu’est-ce que l’effet de serre ?

Bayonne sous la neige, une scène qui pourrait bientôt ne plus être exceptionnelle.

Le saviez-vous ? Malgré le réchauffement général, Bayonne pourrait troquer son climat tempéré contre celui beaucoup plus rigoureux de Montréal, si le Gulf Stream venait à disparaître en raison de la fonte de la calotte glacière.

C’est un phénomène tout à fait naturel qui permet la vie sur Terre. Plusieurs gaz, dits gaz à effet de serre (GES), forment une "barrière" autour de la surface du globe, permettant de retenir la chaleur du soleil renvoyée par la Terre. Cet effet de serre naturel permet à notre planète d’avoir en surface une température moyenne de +15°C. Sans lui, il y ferait -18°C et toute vie humaine serait alors impossible sur Terre. Mais, depuis la révolution industrielle, les activités humaines émettent des gaz à effet de serre supplémentaires qui s’accumulent dans l’atmosphère et retiennent davantage de chaleur. Cet effet de serre additionnel provoque un réchauffement accru de l’atmosphère et dérègle nos climats. L’industrie, les transports ou l’habitat, qui utilisent massivement les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), émettent dans l’atmosphère de grandes quantités de gaz à effet de serre. Entre 1970 et 2004, les émissions mondiales de GES ont augmenté de 70% !

Des conséquences dramatiques En 1988, a été créé le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Tous les cinq ans, cet organisme qui réunit les meilleurs experts du monde publie des rapports qui font autorité. Leur prévision annonce une augmentation de la température mondiale moyenne comprise entre 1,1° et 6,4°C en 2100.

En comparaison, lors de la dernière grande glaciation, la moitié de l’Europe était couverte de glace et la température moyenne mondiale n’était que de 5 à 6°C en dessous de la température actuelle. Les conséquences du réchauffement de l’atmosphère sont déjà visibles avec la fonte de la calotte glacière comme signe précurseur d’un bouleversement climatique annoncé. Montée des océans, désertification de certaines zones, catastrophes humanitaires et naturelles, autant de scénarios traumatisants que les spécialistes s’accordent tous à nous prédire. Le seul espoir d’échapper à ce sombre avenir, c’est la prise de conscience, à l’échelle de la planète, du problème de réchauffement climatique. Un peu partout, à des degrés différents bien sûr, les êtres humains ont décidé d’agir ■

A quoi faut-il s’attendre ? ■ Augmentation du niveau des océans : entre 18 et 59 cm en 2100 ■ Inondation de certaines zones côtières ■ Fonte des glaciers de montagne, fragilité des pôles Nord et Sud et bouleversement du cycle de l’eau ■ Dérèglement du cycle des saisons ■ Augmentation de l’intensité des cyclones, typhons et ouragans ■ Dérèglements climatiques : canicule, inondation, sécheresse… ■ Danger d’extinction de 20 à 30% des espèces animales et végétales ■ Baisse des rendements agricoles : crises alimentaires ■ Augmentation de certaines maladies

Les événements climatiques extrêmes tels que sécheresses, inondations, canicules vont se multiplier.


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Lutter Une mobilisation mondiale Les analyses du GIEC, avec celles d’autres organismes, sont à l’origine des grandes décisions visant à lutter contre le réchauffement climatique. Suite à ces travaux, en 1997, la France a ratifié le protocole de Kyoto. Avec 172 nations à ce jour (les Etats-Unis n’ont toujours pas signé le protocole), notre pays s’est engagé à stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2012. Pour mettre en œuvre cette décision, l’Etat Français a lancé un Plan Climat en 2004 afin de définir des actions nationales de prévention du changement climatique. Ce plan se décline en plans climat territoriaux adaptés à chaque entité : région, département, intercommunalité et commune. La France a inscrit l’objectif de réduction qui lui est propre, dans la loi d’orientation sur l’énergie votée en août 2005. Elle devra donc

réduire ses émissions de GES de 75% d’ici 2050. Cela permettra de limiter le réchauffement climatique à +2°. Un objectif intermédiaire d’une réduction de 20% pour 2020 a été acté à l’issue du Grenelle de l’environnement.

L’engagement de la CABAB La Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz a présenté le 23 mars dernier son Plan Climat territorial. En affichant en septembre 2007, leur volonté partagée de participer ensemble à la réduction des gaz à effet de serre, la Communauté et les trois Villes du BAB sont aujourd’hui au rendez-vous de leurs responsabilités. Elles souhaitent inscrire leur action en cohérence avec le cadre législatif national et international et caler ainsi leurs échéances sur celles de la France et de l’Europe ■

Des actions depuis dix ans

Avec une cinquantaine de conteneurs journaux et emballages implantés en ville, Bayonne facilite l'action citoyenne de recyclage des déchets.

En 1999, l’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz a élaboré et adopté une charte pour l’environnement, offrant ainsi un cadre cohérent pour une gestion de l’environnement intégrée à l’ensemble de ses politiques. Le plupart des actions réalisées depuis ont remarquablement fait évoluer des secteurs tels que la propreté urbaine, la gestion des eaux usées et des déchets, l’ouverture au public de zones naturelles…

La navette électrique de Bayonne participe depuis bientôt 6 ans à la réduction d'émission de gaz à effet de serre


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Le bilan carbone de l’agglomération Préalable indispensable au Plan Climat Territorial, le bilan carbone consiste à quantifier et analyser la production de gaz à effet de serre d’un territoire. Cette méthode, développée par l’ADEME*, comporte deux volets adaptés aux collectivités territoriales. *Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

Le volet TERRITOIRE

L’inventeur du bilan carbone Ingénieur français, ancien élève de polytechnique et diplômé de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications de Paris, Jean-Marc Jancovici est reconnu pour son travail de sensibilisation et de vulgarisation sur le changement climatique et la crise énergétique. Membre actif depuis 2000 du comité de veille de la Jean-Marc Jancovici Fondation Nicolas Hulot, Jean-Marc Jancovici a été l’un des rédacteurs du Pacte écologique, texte qui a largement inspiré le Grenelle de l’Environnement. En collaboration avec l’ADEME, il développe en 2000 un outil de mesure des émissions de gaz à effet de serre : le bilan carbone. D’abord outil de gestion environnementale, le bilan carbone devient un instrument de réflexion stratégique pour les entreprises afin notamment de leur permettre d’imaginer les moyens de réorganiser leur activité pour y faire face. En 2007, il crée de la même manière le premier calculateur en ligne de bilan carbone personnel à destination des particuliers. Auteur de plusieurs ouvrages sur la question climatique, il anime également de nombreuses conférences pour le monde de l’entreprise ou pour le grand public. EN SAVOIR PLUS > www.manicore.com et www.bilancarbonepersonnel.org

Il établit un bilan quantifié des émissions engendrées par les activités du territoire de l’agglomération telles que production d’énergie, activités industrielles et tertiaires, consommation d’énergie des logements, activités agricoles et de pêche, transports de frêt et de personnes, construction, gestion des déchets. RÉSULTATS : les émissions de GES de l’ensemble des activités de l’agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz ont été estimées à environ 1,1 million de tonnes équivalent CO2 pour l’année 2006. Le transport des personnes représente à lui seul près de 60 % de ces émissions, l’utilisation de la voiture particulière pour des petits trajets étant spécialement montrée du doigt. Vient ensuite le domaine résidentiel avec 16% du total, les logements chauffés à l’aide de l’énergie fossile étant une cible prioritaire d’amélioration.

Le volet PATRIMOINE ET SERVICES Il établit un bilan quantifié des émissions engendrées par les activités propres à la collectivité comme l’éclairage et le chauffage de ses bâtiments, les déplacements des agents et des usagers, les travaux réalisés, les fournitures et les services consommés, les déchets produits… RÉSULTATS : les émissions de GES de l’ensemble des activités patrimoine et services de la mairie de Bayonne sont estimées à 14 750 tonnes équivalent (CO2), pour l’année 2006.

Plan Climat : deux priorités Le premier programme du Plan Climat de l’agglomération (2009-2013) s’articule autour de six axes de travail dont deux prioritaires : - Agir sur les transports avec un objectif de réduction des gaz à effet de serre pour 2013 de 8% soit une réduction de 53 000 tonnes équivalent CO2. - Agir sur l’habitat et le logement avec un objectif de réduction des gaz à effet de serre pour 2013 de 13% soit une réduction de 21 500 tonnes équivalent CO2. EN SAVOIR PLUS > www.agglo-bab.fr


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“Penser globalement,agir localement” Une nouvelle délégation entièrement dédiée au développement durable a été créée l’an dernier. Martine Bisauta, adjointe au maire, explique la vocation, l’engagement et les priorités de cette mission. > ENTRETIEN avec Martine Bisauta, adjointe au maire déléguée au développement durable et à la participation citoyenne

Bayonne Magazine : pourquoi créer une mission Développement durable ?

B. M. : vous mettez en place à Bayonne un Agenda 21. Qu’est-ce que c’est ?

Martine Bisauta : elle découle du choix de Jean Grenet, le député-maire, de faire du développement durable un axe essentiel de sa politique. C’est un concept qui envahit actuellement tous les champs de la vie publique. Je dirais : il était temps ! Maintenant, pour réussir dans ce domaine, il nous faut retenir deux axes fondamentaux : une bien meilleure gestion des ressources naturelles et une implication politique forte qui passe par la responsabilisation des pouvoirs publics, mais aussi de tous les citoyens. Quand une municipalité s’engage, elle décide que l’ensemble de ses actes, projets, activités prendra en compte cette nouvelle exigence. Le "développement" est souvent synonyme de progrès. La nécessité qu’il soit durable, ou plutôt soutenable, contraint à se poser la question d’un équilibre entre l’aspect économique, social, environnemental, et culturel du projet envisagé. Cela invite à un travail très transversal entre les élus, les services. Nous entrons dans une nouvelle culture, celle du projet partagé. Cela, bien sûr, bousculera un peu les habitudes et demandera du temps. Mais je constate aussi un enthousiasme certain pour aller dans cette voie.

M. B. : C’est une démarche volontaire. L’agenda 21, autrement dit "le programme d’actions pour le XXIe siècle", est en fait une boîte à outils adaptée à chaque collectivité territoriale. C’est un guide pour l’action, dont le succès dépend de la mobilisation de tous les acteurs du territoire, qu’ils soient élus, socioprofessionnels ou associatifs, et bien entendu des habitants. C’est pourquoi nous avons choisi de débuter notre agenda par l’élaboration d’une charte de la participation citoyenne. Elle est destinée à mettre en œuvre un vrai dialogue entre la municipalité et les personnes vivant ou travaillant à Bayonne. Cela représente un sacré défi ! Mais les enjeux sont considérables et il faut y aller… Nous sommes à une période charnière, difficile, mais pleine de promesses. Nous assistons à la fin d’un monde, celui de la surconsommation, et devons, chacun et chacune à notre place, tracer les perspectives d’un avenir plus raisonnable, économe en gestion des ressources, plus respectueux des équilibres naturels. Rappelons la définition de la Norvégienne Bro Harlem Brundtland en 1987, elle synthétise notre engagement pour demain : "Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs" ■

B. M. : quel est le rôle de cette mission ? M. B. : elle n’a d’autre ambition que d’être un pôle de ressources et d’impulsion. Pour cela, nous avons recruté une chargée de mission, Nathalie Aguesse. Nous devons aider à changer la donne mais la réponse à ce défi n’est nullement hors d’atteinte. Je suis tout à fait persuadée que la prise de conscience se généralise et que les initiatives vont se multiplier dans tous les domaines et parfois les plus inattendus… Le paradigme écologiste premier est "penser globalement et agir localement". L’échelon communal est donc bien la brique de base de la nouvelle gouvernance.

Qu’est-ce qu’un Agenda 21 ? L'Agenda 21 est un plan d'action pour le XXIe siècle, adopté par 173 chefs d'État lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Il décrit les secteurs dans lesquels le développement durable doit s’appliquer, dans le cadre des collectivités territoriales. Le Plan Climat est le volet "Energie" de l’Agenda 21. Afin de se donner les moyens d’élaborer son Agenda 21, la Ville de Bayonne a adhéré à deux associations, l’une nationale et l’autre européenne, que sont 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) et Energie Cités. Cela a permis à Bayonne d’intégrer aussitôt les réseaux existants, de bénéficier de l’expertise des deux associations et de profiter au quotidien de l’expérience d’autres collectivités lancées dans cette même démarche.


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La Ville s’engage et agit Les actions patrimoine et services Les audits énergétiques

La production d’énergie solaire

Des audits énergétiques sont programmés pour identifier les bâtiments municipaux les plus consommateurs en énergie. Le service Patrimoine a d’ores et déjà identifié, en étudiant les bilans annuels de consommation d’énergie, les quatre bâtiments les plus gourmands : le centre Technique Municipal, l’Hôtel de Ville, le Palais des sports de Lauga et la piscine Lauga. Une consultation est en cours pour choisir le bureau d’études qui établira le diagnostic complet des bâtiments et proposera des solutions pour améliorer leur consommation en énergie

Des panneaux solaires vont être mis en place pour assurer 60% des besoins en eau chaude sanitaire de la salle Lauga. Outre une importante économie d’énergie, cette installation permettra une réduction de 12 tonnes d’émission CO2 par an.

Bayonne poursuit ses actions Bien avant de s’engager dans un Plan Climat, Bayonne a privilégié la place de l’environnement dans nombre de ses projets. Parmi les réalisations les plus remarquables de ces dernières années, rappelons la mise en place du réseau de navettes électriques et ses 650 000 passagers par an ; celle du service de prêt de vélo, la gestion écologique et durable des espaces verts, la création de la Plaine d'Ansot, zone naturelle protégée de 100 hectares ; la construction de bâtiments communaux en Haute qualité environnementale (HQE), comme par exemple la Maison des associations. >

Construction d’un complexe aquatique HQE La Ville de Bayonne implante une nouvelle piscine au cœur du quartier de Sainte-Croix, sur les Hauts-de-Bayonne. Avec, en outre, huit couloirs de 25 mètres, ce complexe aquatique pourra accueillir des compétitions de niveau national. Il est conçu et sera construit en respectant la démarche HQE, haute qualité environnementale. C’est une démarche volontaire qui place l’environnement au sens large au cœur du projet. Le bâtiment


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bénéficie d’une conception écologique et éthique. Son orientation est optimale pour bénéficier des apports solaires gratuits, l’éclairage est naturel, les matériaux utilisés sont sains et recyclables, un mur intérieur est végétalisé pour assainir l’air, la toiture également végétalisée favorise l’isolation et facilite la gestion des eaux pluviales,… La production de chaleur est aussi optimisée avec 60% des besoins en eau chaude sanitaire produits par des panneaux solaires. Chauffage et réchauffage des bassins seront essentiellement assurés par une pompe à chaleur aérothermique. Ce grand complexe aquatique performant ouvrira ses portes en 2010.

Les mêmes gestes que les particuliers Outre ces grands projets, des actions municipales, moins spectaculaires mais très efficaces, contribuent tout au long de l’année à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Par exemple, le remplacement des équipements sanitaires par du matériel hydroéconome tel que chasse d’eau, mitigeur, réducteur de pression… Sur le même principe, l’éclairage public est progressivement remplacé par des équipements économes en consommation d’énergie ■

Le saviez-vous ?

En haut de gauche à droite : - L'Hôtel de Ville va faire l'objet d'une étude destinée à améliorer sa consommation en énergie. - La plaine d'Ansot est une zone naturelle protégée de cent hectares, classée espace naturel sensible. - Le futur complexe aquatique implanté sur les Hauts de Bayonne bénéficie d’une conception écologique et éthique.

Tous les secteurs de la vie de la cité sont désormais passés au crible du développement durable… Les illuminations de Noël font elles aussi l’objet d’une étude. Des décors lumineux vieillissants, une consommation d’énergie estimée à 162 436 watts en 2008, l’installation et le démontage qui nécessitent le travail de deux agents municipaux à temps plein pendant deux mois et un volume total qui occupent 400m2 de stockage… tous ces éléments font l’objet d’une réflexion pour être améliorés et modernisés. En bas de gauche à droite : - La pose de panneau solaire va permettre d’assurer 60% des besoins en eau chaude de la salle Lauga. - L’éclairage public est progressivement remplacé par des équipements à faible consommation.


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La Ville s’engage et agit Les actions territoire En haut de gauche à droite : - Rapide, confortable et peu polluant, le busway aura sa propre voie de circulation (ici, simulation av. du Mal Soult). - Chaque immeuble du centre-ville a sa particularité, la réponse "isolation" ne peut donc pas être standard. - L’écoquartier de la ZAC du Séqué prévoit des logements durable à forte valeur d'usage (ici, projet du cabinet d’architecture Duncan Lewis).

Devenir un éco-supporter, c'est facile en adoptant le verre consigné Baso Berri.

Un "busway" en site propre dès 2010 Le bilan carbone l’a mis en évidence, le transport et les déplacements des personnes sont la principale source d’émission de gaz à effet de serre de l’agglomération. Et les chiffres viennent confirmer ce diagnostic : 5% seulement des habitants de l’agglomération utilisent les transports en commun, plus de 80% se déplacent en voiture. La solution est de rendre le transport public plus attractif. C’est pourquoi une transformation en profondeur du réseau est en projet avec notamment la création de trois axes de circulation de bus en site propre, c'est-à-dire sur des voies qui leur sont exclusivement réservées. Dès 2010, un "busway" (hybride entre le bus et le tramway) peu polluant et confortable reliera le cœur de Biarritz à celui de Bayonne, suivi par un second axe est-ouest puis par une troisième ligne intégrant les communes voisines.

ZAC, la Société d’équipements des Pays de l’Adour, travaille en partenariat avec un économiste, un conseil en environnement et des professionnels de l’écoconstruction. Un appel à idées a également été lancé auprès de cabinets d’architectes spécialisés dans ce type d’habitat afin de produire des logements durables à forte valeur d’usage. Séjour spacieux et ouvert, espace tri intégré, abri familial pour les planches de surf et les vélos, potager en serre privée, espace travail à domicile, jardins familiaux, aires de jeux… sont quelques unes des pistes envisagées. Parallèlement, la consommation d’énergie des logements ne devrait pas dépasser 30kwh/m3/an, dont la moitié pour le chauffage avec une production d’eau chaude solaire et une toiture végétalisée. Les travaux de construction de l’écoquartier débuteront en 2010.

L’écoquartier de la ZAC du Séqué

Rénovation énergétique en centre ancien

Situé sur la rive droite de l’Adour, à cinq kilomètres du centre de Bayonne, le futur écoquartier de la ZAC (zone d’aménagement concerté) du Séqué s’étend sur 14 hectares. Le programme prévoit 660 logements collectifs répartis sur 9 îlots, une maison de quartier, un espace santé et des commerces de proximité. Afin de répondre au mieux aux enjeux du développement durable dans ses composantes à la fois sociale, environnementale et économique, le concessionnaire de la

Afin de mieux connaître le comportement thermique des bâtiments anciens du centreville, la Ville de Bayonne a engagé une étude en partenariat avec l’ADEME. Les causes de déperdition énergétique sont déjà identifiées : la toiture vient en tête, suivie de la ventilation, de la façade puis enfin de la fenêtre. Une étude sur l’influence du comportement des habitants sur ces déperditions va venir compléter, d’ici un an, ce travail théorique. Le bâtiment ancien nécessite une approche


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fine et subtile, la réponse ne peut pas être standard. C’est pourquoi la Ville de Bayonne teste actuellement la pose d’une fenêtre en menuiserie performante, à double vitrage dans un logement du centre-ville. La mise au point de ce prototype est un travail conjoint entre un artisan, un architecte des Bâtiments de France et un bureau de contrôle. Il s’agit de marier performances et respect architectural. Sa pose devrait intervenir avant l’été. La production de chaleur est une autre piste de travail de la Ville, avec une démarche novatrice sur deux chantiers "test". Il s’agit de combiner l’isolation avec une ventilation double flux, un système de chauffage collectif et de l’énergie renouvelable. Des aides techniques et financières sont en cours d’élaboration afin d’inciter les propriétaires de logements du centre-ville à faire davantage de travaux pour améliorer leur performance énergétique.

Baso Berri, initiative éco-sportive La Ville de Bayonne, l’Aviron Bayonnais Rugby Pro et l’association Alternatiba se sont associés pour proposer aux supporters le Baso Berri, verre consigné réutilisable dans toutes les buvettes du stade Jean-Dauger. Cette initiative, une première en France concernant un club sportif, montre que l’engagement citoyen en matière de protection de l’environnement et de développement durable peut s’appliquer au sport. On évalue à 50 000 le nombre de gobelets en plastique non-recyclable économisés à chaque match, au profit des 15 000 verres

consignés (1€) qui sont proposés dans les buvettes et qui seront réutilisés chacun 150 fois. Cette démarche a reçu un accueil très favorable des supporters ainsi que des associations et de leurs bénévoles comme les professionnels des débits de boissons qui participent à l’opération.

Rénovation énergétique et emploi La Maison de l’emploi de l'agglomération Bayonnaise et du Pays Basque fait partie des trois sites-pilotes sélectionnés en France pour étudier, en partenariat avec l’ADEME et Alliance Ville Emploi, les effets attendus du Grenelle de l’Environnement sur l’emploi. Cette étude prévoit une actualisation du diagnostic national réalisé par l'ADEME et la mise en place de groupes de travail. De cette étude va naître un plan d'actions national qui sera étendu à tous les territoires afin de répondre aux besoins futurs des entreprises en lien avec les exigences du Grenelle de l’environnement. La rénovation énergétique, adaptation incontournable du futur proche, va donner naissance à de nouvelles technologies, de nouvelles technicités et donc de nouvelles méthodes de travail. Artisans et entrepreneurs du bâtiment, bien sûr, mais aussi de l’industrie et du transport, sont les premiers concernés par ces nouvelles exigences. L’objectif est d’anticiper les transformations de ces métiers et les formations qui doivent les accompagner ■ CONTACT > mde@mde-paysbasque.com

Les artisans du bâtiment sont les premiers concernés par les nouvelles exigences de rénovation énergétique.


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Petits gestes individuels pour un Les citoyens peuvent participer à la réduction des gaz à effet de serre dans leurs gestes quotidiens. Nombre de ces conseils sont souvent déjà appliqués individuellement,mais il est utile de les rappeler.

Même si les collectivités locales mettent en place des actions au niveau de la vie de la cité, les avancées sont lentes et ne seront pas suffisantes sans les actions individuelles. Les citoyens peuvent, dans la plupart de leurs gestes quotidiens, participer à la réduction des gaz à effet de serre. Un premier pas consiste à adopter certains réflexes et à s’équiper avec du matériel performant. Dans les déplacements, à la maison, sur le lieu de travail, dans les achats et les loisirs, chacun a le pouvoir d’agir dans la lutte contre les changements climatiques. C’est la somme de tous ces petits gestes qui influe sur l’avenir.

Agir sur les transports - Savoir se passer de la voiture en utilisant les transports en commun autant que possible, en privilégiant également la marche, le vélo, les rollers, la trottinette… - Bien utiliser sa voiture en respectant les limites de vitesse et en conduisant avec souplesse. - Avoir recours au co-voiturage et à l’autopartage. - Adapter l’achat de son véhicule à ses besoins réels. - Eviter la climatisation. - Entretenir son véhicule. - Eviter, selon le trajet, de prendre l’avion ou la voiture au profit du train. L'EcoComparateur permet de comparer les offres des différents modes de transports proposés sur le site voyages-sncf.com pour des destinations desservies par le train, en France et en Europe proche (avion, train, voiture) et de prendre en considération plusieurs critères pour faire le meilleur choix possible : la durée du transport, le coût et son impact sur l'environnement. Pour devenir acteur d'une consommation plus "responsable" tout en faisant des économies.


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ur une grande action collective

Agir à la maison

Agir dans la consommation

- Se chauffer moins et plus efficacement en baissant d’un ou deux degrés la température selon les pièces, en entretenant correctement sa chaudière, en utilisant des régulateurs de température, en isolant et en ventilant efficacement, en utilisant les énergies renouvelables. - Réduire ses dépenses d’éclairage et de veilles en éteignant la lumière en sortant d’une pièce, en préférant les ampoules basse consommation, en privilégiant l’éclairage naturel, en éteignant les appareils électriques au lieu de les laisser en veille. - Minimiser sa consommation d’eau en prenant une douche plutôt qu’un bain, en fermant les robinets pendant les "temps morts" de la vaisselle et de la toilette, en installant du matériel hydroéconome tel que chasse d’eau, mitigeur, réducteur de pression. - Chauffer plus de la moitié de son eau chaude sanitaire avec un chauffe-eau solaire.

- Bien choisir ses produits en consommant de préférence des produits locaux, en privilégiant les produits de saison et ceux issus de l’agriculture biologique, en achetant en priorité les produits en vrac pour éviter le suremballage, en faisant les courses près de chez soi et en réduisant sa consommation de viande. - Réduire et valoriser les déchets en donnant la priorité aux produits recyclables, recyclés et réutilisables, en buvant l’eau du robinet, en fabriquant son compost, en triant les déchets pour qu’ils soient recyclés et en utilisant un cabas ou un panier pour faire les courses.

Les AMAP -Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne- sont destinées à favoriser l'agriculture paysanne et biologique. Le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci à un prix Des aides financières existent pour mettre aux équitable et en payant par avance. normes installations et habitats. Il faut en Pour en savoir plus > profiter avant leur disparition. Dans quelques www.amap-aquitaine.org années, ces transformations seront obligatoires Tous ces gestes réalisés à la maison et aux frais des habitants ! peuvent bien entendu être appliqués Pour en savoir plus > sur le lieu de travail. www.ademe.fr - www.service-public.fr

Les organismes au service des particuliers - Espace Info-Energie : aide et conseils aux particuliers, visites et sorties sur le terrain. PACT CDHAR du Pays Basque 9, rue Jacques-Lafitte Bayonne Tél. : 05 59 46 31 31 - C.A.U.E. : conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement de France. Bâtir, rénover, agrandir… Conseils gratuits pour les particuliers. C.A.U.E. 64 Antenne de Bayonne 4, allées des Platanes Bayonne Tél: 05 59 46 52 62

Les sites internet pour en savoir plus : agglo-bab.fr ademe.fr service-public.fr manicore.com bilancarbonepersonnel.org amap-aquitaine.org ecocomparateur.voyages-sncf.com


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Expression des groupes politiques BAYONNE ENSEMBLE Groupe des élus de gauche UN BUDGET D’AUSTÉRITÉ ET DE RESTRICTIONS Le budget 2009 voté par la majorité municipale révèle bien toutes les difficultés de notre situation financière : l’endettement de la Ville progresse dangereusement, les impôts locaux vont augmenter, les subventions aux associations sont amputées. Et dans le même temps, les Bayonnaises et les Bayonnais payent toujours plus cher leur stationnement, la cantine scolaire pour leurs enfants, les loyers HLM de Jouandin, tandis que les contraventions pleuvent sur tous les pare-brise... Bref, la dette et l’impôt n’ont même pas pour justification de soulager la population de ses difficultés et du recul du pouvoir d’achat. En vérité, la Ville de Bayonne n’a plus de marges de manoeuvres sauf à se dépouiller encore d’une partie de son patrimoine foncier en le cédant à des promoteurs ou des opérateurs privés. - Pour boucler le budget, la Ville est à nouveau contrainte d’emprunter neuf millions d’euros. Fin 2009, notre encours de dette grimpera ainsi à 70,5 millions d’euros (contre 68,8 millions en 2008). Cela représente une dette moyenne par Bayonnais(e) de 1509 euros, alors que la moyenne nationale pour les communes comparables n’est que de 1054 euros. En quelques années la capacité de désendettement de la Ville s’est ainsi dangereusement dégradée : de 7,85 années en 2007, elle est passée à 11 années en 2008 et dépassera sensiblement ce seuil en 2009. Rappelons que pour cet indicateur, le ministère des finances considère qu’à partir de 10 années, on franchit un seuil critique. - Les impôts locaux vont encore augmenter : pour renflouer les finances municipales ou départementales, la taxe d’habitation comme la taxe foncière ont vu leurs taux rehaussés de plusieurs points par les exécutifs UMP (ce qui s’ajoutera à l’augmentation des valeurs locatives). En novembre dernier, la Chambre Régionale des Comptes avait pourtant fait remarquer que le taux de la taxe d’habitation à Bayonne, déjà l’un des plus élevés de la région, était très anormalement supérieur à la moyenne nationale. L’injustice fiscale demeure dans notre ville. - Alors que la crise touche le plus grand nombre, et d’abord les plus fragiles, dans leur emploi (faut-il rappeler à Bayonne, Ruwell, la SAFAM, Chupa Chups, Baby Relax et bien d’autres ?) et dans leur pouvoir d’achat, la municipalité Grenet contribue encore à accroître les difficultés de la plupart des ménages bayonnais à boucler leurs fins de mois. À Bayonne tout coûte plus cher : le stationnement, dont les tarifs ont été augmentés et les zones payantes étendues, la cantine scolaire des écoles primaires et maternelles, qui affiche toujours les tarifs les plus élevés de la région (4,60 euros, contre environ 2,50 euros pour les forfaits de demi-pension dans les collèges bayonnais). Quant aux locataires des HLM de Sainte Croix, leurs loyers vont augmenter de près de 20 % en deux ans... En ces temps difficiles, on pourra aussi regretter que la majorité se refuse à donner suite à la proposition des élus de Gauche de mettre en place un micro-crédit municipal afin de donner un coup de pouce aux plus démunis. - Les subventions aux associations doivent prendre de plein fouet une diminution de 5 %. Ces restrictions sont déjà dures pour un tissu associatif dévoué et méritant qui oeuvre pour le plus grand nombre et répond à l’intérêt général dans les domaine social, culturel ou sportif. Mais la majorité municipale a ajouté l'iniquité à ces restrictions puisque l’une des structures les moins nécessiteuses, l’Aviron Rugby Pro avec ses

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11,5 millions d’euros de budget, ne sera pas concernée par l’effort demandé à tous. La subvention sera maintenue à son taux maximum. Au moment où les difficultés frappent tout le monde, on aurait dû faire consentir au Rugby Pro, qui perçoit de la Ville près de 800 000 euros , un effort équivalent aux autres (cela aurait représenté 39 000 euros). C’était d’ailleurs dans l’intérêt de la Ville mais aussi de l’Aviron qui doit rester en prise avec le tissu social qui le porte depuis toujours. La solidarité et la cohésion sont des valeurs sans lesquelles on ne va pas bien loin sur un terrain de rugby.

LA CRISE A BON DOS. LES LOURDES RESPONSABILITÉS DU DÉPUTÉ-MAIRE Jean Grenet et sa majorité sont trop heureux d’invoquer la crise pour tenter de justifier la dérive des finances municipales. Mais la réalité de l’explication en est ailleurs. Elle tient à une responsabilité politique que le député-maire doit assumer à double titre : ● Comme toutes les collectivités locales, les finances de la Ville sont d’abord gravement atteintes par le désengagement de l’État organisé par l’UMP au nom des dogmes néo-libéraux. Soi-disant «apolitique» à Bayonne le lundi, Jean Grenet redevient dès le mardi, lorsqu’il est à Paris, un bon petit député sarkozyste qui vote sans discuter à l’Assemblée toutes les lois les plus rétrogrades et en premier lieu le budget de la Nation. Or, l’État UMP se défausse des charges sur les collectivités locales sans transférer les financements nécessaires et rogne toujours davantage les dotations et les compensations diverses. Cela revient à pervertir la décentralisation en lui faisant endosser une politique fiscale injuste. C’est une manière sournoise de «détricoter» le système de service public à la française et de financer ainsi les baisses d’impôt en faveur des plus nantis. À Bayonne comme partout ailleurs, le contribuable local et l’usager payent donc et vont continuer de payer le paquet fiscal que Jean Grenet et ses collègues UMP ont voté pour le seul bonheur d’une poignée de riches privilégiés. ● Les capacités financières de la Ville ont été fragilisées depuis des années par une gestion politique municipale hasardeuse. On aimerait savoir où l’on va, notamment dans la programmation d’équipements structurants, et quelle est la vision de la majorité Grenet s’il y en a une. Mais le Maire refuse toujours de produire le Plan Pluriannuel d’investissement (PPI), ce qui est tout à fait révélateur de sa politique inconstante et brouillonne. Ce pilotage à courte vue est désastreux : il entraîne un gaspillage de temps, d’énergie et d’argent.Faute de prévision et d’anticipation, à Bayonne on refait constamment ce que l’on venait à peine de terminer : - pour une seule demi-université, les contribuables bayonnais ont payé deux sites universitaires en 15 ans. - On vient de refaire déjà deux fois le stade Jean Dauger et une piste d’athlétisme flambant neuve qui avait été attendue pendant trente ans. On nous parle déjà de recommencer. - Un second pôle de traitement de déchets risque de s’installer vingt ans après l’ouverture d’un premier à Bacheforès que l’on nous disait pourtant alors ultra-moderne et indépassable... - Et que dire des centaines de milliers d’euros engloutis pour des études inutiles comme celle sur le Zénith dont le simple bon sens disait qu’il était inadapté à notre ville. La multiplication des chantiers, des travaux et des études ne fait que traduire à Bayonne l’improvisation permanente de la réflexion politique municipale qui a du mal à se fixer des objectifs clairs, à long terme, et à s’y tenir.


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ON ATTEND TOUJOURS LA “NOUVELLE GOUVERNANCE”...

BUDGET 2009

“Fashion victim”de la mode politique et de son verbiage, le candidat Jean Grenet en avait fait un thème de sa dernière campagne. On allait voir ce qu’on allait voir : promis, juré, craché, il allait mettre en œuvre une “nouvelle gouvernance”, notamment dans le fonctionnement de la CABAB... Un an après, comme on pouvait le craindre, les promesses ont été remisées au placard des gadgets de campagne. Plus que jamais, la démocratie s’arrête aux portes de la CABAB : sur les dix délégués de la Ville, Jean Grenet n’a accordé aucun siège à son opposition municipale, au contraire de ce qu’a fait le maire d’Anglet. Ce n’est donc pas à ses paroles mais bien à ses actes qu’il faut juger les principes politiques qui l’animent : sectaire et conservateur, il n’applique la démocratie que lorsque la Loi lui en fait l’obligation. La nouvelle gouvernance c‘est aussi et encore la manière de considérer les électeurs. Depuis un an, on a vu se dévoiler une à une quelques cachotteries de campagne, qui étaient depuis longtemps dans les cartons mais qu’il fallait alors dissimuler aux électeurs : le permis de construire de l’îlot de la Monnaie, l’augmentation des tarifs de stationnement et l’extension des zones payantes, le projet d’installation du pôle de déchets à Bayonne Nord... Gageons que d’autres surprises attendent encore de sortir au grand jour. Décidément le Maire de Bayonne a une drôle de conception de la parole publique et de sa valeur.

Le budget est toujours un exercice difficile en période de turbulence économique. Est-ce une raison pour rendre illisible la gestion des finances communales ? Trois illustrations que nous avons mises en évidence lors du dernier conseil municipal : - Il est demandé d’adopter un budget 2009 sans avoir la moindre idée de la réalité 2008 qui influence sensiblement ce budget. N’est-ce pas une forme d’opacité vis-à-vis des élus et des citoyens ? - Pour la première fois, à Bayonne, les dépenses de fonctionnement et le remboursement de la dette en capital excèdent les recettes réelles de fonctionnement. Et on continue d’affirmer que nos dettes se remboursent aisément ? - Le montant d’investissement annoncé lors du débat d’orientations budgétaires, il y a quelques semaines à peine, est passé de 15 millions à 22.7 millions, soit 50 % de plus sans explication mais avec l’emprunt inéluctable.

Pour BAYONNE ENSEMBLE : Jérôme Aguerre, Colette Capdevielle, Mathieu Bergé, Henri Etcheto, Caroline Thicoïpé, Jean-Claude Soudre, Déborah Loupien-Suares. Pour nous écrire : Bayonne Ensemble Jérôme Aguerre- Hôtel de Ville, BP 4, 64100 Bayonne. Tél. : 06 63 03 24 22. www.bayonne-ensemble.fr

BAYONNE PAR CŒUR UN AN DE MANDAT Les 20 et 21 mars derniers, Bayonne Par Cœur a célébré la première année de son mandat dans l’opposition municipale. La permanence des arceaux Port Neuf avait été ré ouverte pour la circonstance et de nombreux sympathisants de notre mouvement s’y étaient donné rendez-vous. Un moment fort pour toute l’équipe dont on a pu constater que l’enthousiasme était intact. Richesse des échanges, travail par notes, ateliers : la mobilisation de BPC est bel et bien une réalité humaine et politique à Bayonne. Parmi les nouveautés annoncées lors du week-end de travail : une publication trimestrielle,“L’Estafette”, en référence au véhicule qui fut le lien sympathique de notre omniprésence dans la ville pendant la dernière campagne. Elle sera éditée dès la fin de ce mois-ci. Ce journal se voudra un carrefour d’idées, de propositions pour la vie bayonnaise. 208 adhérents à jour de cotisation, un beau mélange de générations, la satisfaction de voir avancer quelques unes de nos idées soudain devenues pertinentes pour la ville ; ces deux journées anniversaire, clôturées par un banquet républicain dans un bon restaurant bayonnais, ont témoigné de la belle santé de BPC. Le désir d’une implication de tous les instants vis-à-vis des grands dossiers de notre ville, a aussi été réaffirmé. Y.Ugalde et G. Barrère, nos deux élus, ont pu tester de près la qualité et la force du soutien que BPC représente à Bayonne. Bon pour le moral !

Elus de Bayonne Par Cœur : Yves Ugalde, Georges Barrère. Pour nous écrire : Bayonne Par Cœur, Yves Ugalde, Hôtel de Ville, BP 4, 64 109 Bayonne Cedex. Tél. : 06 10 97 66 33

OPPOSITION DE GAUCHE Eliane Pibouleau-Blain UN VOTE DU BUDGET PEU SOLIDAIRE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 17 MARS Les impôts locaux, déjà plus élevés à Bayonne que dans les villes équivalentes, augmentent; les orientations sont justifiées par “la crise”. - Associations : moins 5 à 10% ; elles aident pourtant la cohésion sociale par un travail culturel et éducatif. Pourquoi la création d’un salon du livre–jeunesse ne reçoit-elle pas de soutien ? Quand les créateurs d’art visuel ou musical trouveront-ils leur place dans une vraie politique locale populaire, autre que muséale ou relevant de l’Etat ? - CCAS : l’aide stagne tandis que l’on s’inquiète de la précarité, donc de besoins sociaux accrus des Bayonnais. De plus nos seniors aux faibles revenus sont exclus des animations du CCAS (repas, voyages) les tarifs ne tenant pas compte des ressources. - Le personnel territorial voit ses moyens limités alors que ses services facilitent la vie de tous les Bayonnais. L’austérité budgétaire n’est pas pour tous, vitrine oblige ! - Les subventions aux propriétaires privés du centre ancien sont budgétées elles, sans conditions de ressources pour eux. - J.Grenet refuse de baisser la subvention à l’ABpro. Mais les résultats ne se gagnent pas sur le maintien d’une subvention quand d’autres se serrent la ceinture. Le partage doit être pour tous. Pourquoi une belle vitrine de Bayonne si on y vit difficilement ? Eliane Pibouleau-Blain elianepb@hotmail.fr. Tél. : 06 73 52 45 21


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