Parc Josaphat

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PARC JOSAPHAT

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SOMMAIRE 2. INTRODUCTION 3.

UN PEU D’HISTOIRE

4.

VISION DE LA RÉSTAURATION

6.

PAYSAGE – SCÉNOGRAPHIE

9.

L’EAU DANS LE PARC

1 0 . P R O M E N A D E S 12. BÂTIMENTS 15.

MOBILIER ET ÉQUIPEMENTS RÉCRÉATIFS

17.

OUVRAGES D’ART : PONTS ET ABRIS

18. ROCAILLES 21. SCULPTURES 23.

MINI GOLF

24.

PLAN DE GESTION

25. REMERCIEMENTS

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INTRODUCTION Le Parc Josaphat est situé sur la commune de Schaerbeek. Elle en est propriétaire. Sa superficie est de ± 22 hectares, concessions comprises. Il a fait l’objet d’un arrêté de classement en date du 31 décembre 1974. Beliris a entamé la restauration de ce joyau communal en 2003, permettant ainsi de redonner sa splendeur à ce parc, véritable poumon vert et lien social dans le tissu urbain schaerbeekois. Les travaux de restauration du Parc Josaphat ont été déterminés par la volonté des pouvoirs publics de lui rendre son aspect du début du XX ème siècle. Il s’agit d’une restauration complète des éléments paysagers composant le parc : structure végétale, cheminements, scènes pittoresques, mobilier urbain. Les travaux sont le résultat d’une collaboration étroite menée avec les autorités Fédérales (BELIRIS), la Commune de Schaerbeek, les autorités Régionales (Urbanisme, Direction des Monuments et Sites), la Commission Royale des Monuments et des Sites et Bruxelles Environnement.

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UN PEU D’HISTOIRE À la fin du XIXe siècle, la vallée Josaphat est déjà un lieu de promenade pittoresque très prisé. La vallée est alors encore largement champêtre avec de nombreuses prairies, fermes et moulins. Le domaine le plus important est la propriété “Martha” qui se décompose en une vaste prairie et un château entouré d’un jardin d’agrément. Dès 1902, le pouvoir communal décide de créer un grand parc pour les citadins. Le site de la vallée Josaphat est ainsi choisi. Grâce à une campagne d’expropriation, la Commune acquiert la propriété « Martha » qui va devenir le cœur du parc. Les éléments du jardin préexistant seront conservés pour l’ouverture au public en 1904. La même année, l’architecte paysagiste Edmond Galoppin, originaire de Liège, est nommé inspecteur des plantations de la Commune de Schaerbeek. Il entreprend alors une série de transformations et d’aménagements dans le parc. Jusqu’en 1912, le Parc s’étendra au rythme des expropriations dans la vallée. Galoppin remanie petit à petit la propriété « Martha » et façonne le parc selon le style paysager : les vues sont ouvertes sur certains éléments pittoresques et les étangs, les allées tracées en courbes élégantes, des scènes alpestres sont créées. L’eau est utilisée sous toutes ses formes pour créer des scènes pittoresques : faux rochers agrémentés de plantes de rocailles, cascade, ruisseau, étangs, ponts et pataugeoire. Les pelouses et prairies sont nombreuses, offrant des ouvertures dans la vallée et des échappées visuelles. La végétation naturelle est présente partout : arbres isolés dans les gazons, massifs forestiers, végétation de sous-bois. Des plantations de corbeilles de rosiers, de bulbes ou de plantes annuelles donnent çà et là de la couleur au parc. À partir de 1909, les travaux de construction des avenues et boulevards fixent les limites du parc. Sa forme générale conserve un aspect oblong encaissé. Les talus engendrés par ces nouvelles voies seront progressivement aménagés et plantés par Galoppin. Les travaux s’achèveront à la mort de Galoppin en 1919. Des équipements viendront se greffer au projet initial dans les années qui suivront.

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VISION DE LA RESTAURATION Le parc Josaphat se divise en différentes parties qui s’identifient et se décrivent dans l’ordre chronologique de leur date de création ou d’ouverture au public : 1. « Le parc du fond de vallée » : Cette partie a été aménagée par Edmond Galoppin en parc paysager à partir de 1904. Elle regroupe la plupart des éléments pittoresques du Parc Josaphat tels que la fontaine d’amour, le jardin alpin avec sa cascade, le pont de la Borée… 2. « Le parc de la Jeunesse » : Seconde partie ayant une valeur historique, elle fut aussi aménagée par Edmond Galoppin et occupée à partir de 1914. Conçu comme une entité séparée, comprenant la plage de Schaerbeek et d’autres éléments ludiques. Le stade du Crossing y a par la suite été installé. 3. « La plaine de Tir à l’arc » : Remblayée lors de la création du boulevard Lambermont en 1922, la commune a aménagé cet espace en y réalisant principalement un grand engazonnement permettant différentes activités dont le tir à l’arc. 4. Le mini-golf compris entre l’avenue de l’Ambassadeur Van Vollenhoven et le chemin de fer est aménagé par René Péchère. Il est inauguré en 1956. Le permis d’urbanisme pour la restauration du parc a été délivré par la Région de Bruxelles-Capitale le 27 février 2006. La restauration et la mise en valeur du parc Josaphat visaient les objectifs suivants : - restaurer le parc dans le respect de son caractère historique, - rétablir l’aspect paysager, - restaurer et améliorer le mobilier et l’éclairage, - améliorer les déplacements (piétons, cyclistes,…), - améliorer la qualité des équipements, - favoriser l’attractivité. Les travaux ont démarré dans le courant de l’année 2003 par l’abattage d’arbres dangereux. Une deuxième phase de travaux visant l’abattage, l’élagage et la taille d’arbres en vue de rétablir les vues a ensuite été entreprise. Les travaux de restauration qui se sont poursuivis jusqu’à l’été 2011 ont consisté principalement dans : - le rétablissement des éléments de paysage, - la restauration des statues, bâtiments, rocailles et ouvrages d’art, - le nettoyage des étangs et la remise en état des berges, - la restauration des promenades, - la restauration et l’ajout de mobilier et d’équipements récréatifs, - le réaménagement du mini-golf La diversité et la spécificité de ces interventions - avec la volonté de garder le parc Josaphat accessible pendant toute la durée des travaux - expliquent le délai de réalisation de cette restauration en profondeur.

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PAYSAGE – SCÉNOGRAPHIE

Avant restauration, l’ensemble du parc souffrait cruellement de l’accroissement non maîtrisé de la plupart des massifs arbustifs. Cela créait un encombrement des vues et un assombrissement général du parc, lui conférant un aspect un peu sinistre, par la réduction de l’ensoleillement mais aussi du fait de la disparition des très nombreuses plantes vivaces de rocaille et de milieux semi-aquatiques. Les perspectives conçues par Galoppin dans la vallée de part et d’autre des étangs, avaient disparu, envahies par une végétation abondante. C’est dans cette logique que les travaux de restauration ont permis de rouvrir des vues et de réaliser un entretien en profondeur. Aujourd’hui, les massifs sont aérés et la lumière y pénètre, augmentant la sécurité dans le parc. La scénographie s’est embellie grâce au rétablissement des vues et à la mise en valeur des scènes pittoresques conçues à l’origine par Galoppin. La vue importante depuis le boulevard Lambermont vers le bas de Schaerbeek a elle aussi été rétablie. Les travaux ont également permis de redécouvrir les nombreuses statues qui ornent le parc. En effet, une surabondance de plantations à leur pied les avait envahies, les mettant peu en valeur. Les travaux d’éclaircie du parc ne suffisaient pas à recréer les atmosphères prévues par Galoppin. Il était également nécessaire d’y retrouver le raffinement des plantations d’origine. On y dénombrait autrefois une quantité importante d’essences arbustives, de plantes vivaces et annuelles, notamment au niveau des rocailles et du mini-golf. Des travaux de plantations importants ont ainsi été menés. Les abords du ruisseau ont été nettoyés et plantés avec beaucoup de précaution pour conserver la qualité paysagère du lieu. Les pelouses ont également fait l’objet d’une restauration : aération, resemis, drainage ponctuel,… Tous ces travaux ont permis d’embellir la scénographie et le paysage sans mises en scènes artificielles et de contribuer au développement de la biodiversité dans les massifs.

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L’EAU DANS LE PARC

Elément pittoresque essentiel, l’eau joue un rôle important dans la conception du Parc Josaphat sous divers aspects: cascades, ruisseau, étangs, pataugeoire, fontaines sont autant de composants qui contribuent à la qualité de l’ambiance du parc et au confort de ses usagers. Les éléments hydrauliques du parc ont donc fait l’objet d’une restauration attentive prenant en compte le souci de perturber le moins possible l’environnement actuel et de réduire la consommation d’eau. HYDRAULIQUE DES ÉTANGS Si la vallée était alimentée par de nombreuses sources au 19ème siècle, il n’en reste que quelque unes alimentant encore de manière naturelle les étangs et le ruisseau d’amour. Néanmoins, une installation technique permet aux étangs de fonctionner en circuit fermé et d’alimenter la cascade du « Jardin alpin » autrement que par de l’eau de ville. La restauration a donc porté sur l’état de chaque étang et sur les circuits hydrauliques de l’ensemble. D’une manière générale, l’état structurel des berges était fort dégradé : les murets rongés par l’érosion et les tassements de sol imposaient la rénovation de toutes les berges. Après un curage des étangs effectué avec précaution pour respecter l’environnement naturel, un relevé détaillé a permis de définir pour chaque section de berge une réalisation « sur mesure » en fonction de l’état du sol, de sa déclivité et de la hauteur d’eau. Le principe suivant fut choisi : un muret en béton poreux prend appui au fond de l’étang, entre deux parois de lattis en bois, elles-mêmes maintenues par une double rangée de pieux en bois disposés tous les 50 cm et dont la hauteur varie de 2 à 3,5 m. Le coffrage ainsi réalisé reconstitue de manière pérenne la sinuosité des berges initiales. Le béton poreux assure un équilibre hydraulique entre l’étang et le terrain environnant. Les moines d’évacuation et les canalisations dégradées entre étangs ont été remplacés tandis qu’une nouvelle pompe refoule l’eau issue de l’étang aval vers la Grande Cascade en amont. Par ailleurs, toujours dans le fond de la vallée, le ruisseau provenant de la Fontaine d’Amour a été curé et ses eaux qui se perdaient dans le collecteur sont maintenant canalisées prioritairement vers l’étang aval. FONTAINERIES La cascade de l’avenue Voltaire a été rénovée en circuit fermé en y ajoutant tous ses équipements hydrauliques et électriques. Dans le Parc de la Jeunesse, la célèbre « Plage de Schaerbeek » revit : la pataugeoire a été rénovée et l’aménagement d’une fontaine sèche équipée de jets d’eau apporte un attrait ludique et la fraîcheur en été.

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P R O M E N A D E S

Le parc Josaphat présente un linéaire important de chemins qui ondule tout au long de la promenade. La restauration a eu comme objectif d’augmenter la qualité de la promenade et d’assurer sa continuité en repensant le tracé de certains chemins et en créant une boucle de promenade accessible aux personnes à mobilité réduite. Ces chemins recouverts d’asphalte et bordés de fils d’eau en pavés ont entièrement été restaurés. Des fils d’eau supplémentaires ont été posés pour récolter les eaux de ruissellement. Lors de la restauration, des solutions ont été imaginées afin de respecter au mieux les arbres présents dans les chemins et de permettre le développement de leur système racinaire. La volonté de repenser le tracé de certains chemins a amené à la suppression de certaines sections et à la création de certains cheminements pour encourager la promenade et éviter les traversées sauvages. • Une boucle de promenade de fond de vallée qui passe par les étangs a été adaptée aux personnes à mobilité réduite et aux malvoyants. • Le chemin en terre longeant la plus ancienne des parties du parc a conservé son caractère naturel. L’intervention a été légère et a consisté - parallèlement à la restauration et à la mise en valeur des rocailles formant les cascades et les ponts - au dégagement de certaines zones où la végétation s’était fortement développée, au nivellement léger du chemin et à une remise en état par endroits des fils d’eau existants. • La restauration du parc intègre la reconstruction de l’avenue de l’Ambassadeur Van Vollenhoven qui limite le parc à l’ouest. Le nouveau tracé paysager a permis de réaffecter l’avenue principalement aux piétons et aux cyclistes, d’agrandir la promenade paysagère et d’assurer une nouvelle liaison nord- sud, indépendante du circuit promenade. Les matériaux ont été choisis afin d’obtenir, lorsque l’avenue est fermée à la circulation, une intégration uniforme de la rue, sans que celle-ci ne présente une rupture nette avec le trottoir. • L’entrée du parc située avenue des Azalées a été restructurée afin d’améliorer sa lisibilité depuis le passage sur le pont du chemin de fer. • Dans la partie nord du parc, un tracé plus harmonieux a été donné à la section de chemin qui longe le terrain de football afin d’encourager la promenade et de supprimer toute traversée de cette zone.

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BÂTIMENTS

INTÉRÊT HISTORIQUE ET ARTISTIQUE A quelques exceptions près, les divers bâtiments présents dans le parc se caractérisent par le rôle fonctionnel ou social à l’origine de leur construction. L’étalement des diverses époques de construction confirme cette volonté fonctionnelle et sociale, et démontre que les bâtiments ont été réalisées au fur et à mesure des besoins. Ainsi, les premières constructions datent d’avant la construction du Parc (maisons du gardien et du concierge), d’autres en sont contemporaines (petite volière, abri jardinier, kiosque, Club House), certaines sont caractéristiques des années ’30 (bollewinkel, bar pergola), tandis que les dernières datent des années ’50 (aubette mini-golf, grande volière, buvette tir à l’arc). Les constructions sont assez représentatives de leur époque. En outre, à l’exception de quelques annexes tardives et dispositifs de sécurité peu esthétiques en façade, la grande majorité des bâtiments a assez bien conservé sa volumétrie et son esthétique d’origine, si bien qu’ils comportent actuellement une valeur historique indéniable.

PHILOSOPHIE DE RESTAURATION Ce ne sont pas moins de 12 bâtiments dont la restauration a été financée par BELIRIS. Le principe de restauration adopté pour les divers bâtiments peut se résumer comme suit : • retrouver et préserver au mieux la volumétrie et l’esthétique d’origine, • assurer la pérennité de la construction, en améliorant dans les limites du possible la qualité constructive et le confort d’utilisation du bâtiment, • protéger au mieux les bâtiments contre le vandalisme et les effractions, tout en conciliant l’aspect financier en regard de bâtiments somme toute modestes. Ainsi, seule l’enveloppe extérieure des bâtiments sera le plus souvent entièrement traitée, et d’une manière plus générale encore, l’ensemble des systèmes de récolte des eaux de pluie. Les interventions intérieures se limiteront souvent à des restaurations locales, aux parachèvements et au renouvellement des installations électriques, voire de chauffage et de sanitaires pour les bâtiments utilisés comme lieux commerciaux ou de rencontre. Pour le minigolf, un nouveau bâtiment sanitaire a été construit pour le confort des visiteurs.

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MOBILIER ET ÉQUIPEMENTS RÉCRÉATIFS La restauration d’un parc passe nécessairement par la restauration de ses équipements tout en augmentant leur qualité. Des zones faiblement fréquentées sont également nécessaires pour assurer une quiétude aux promeneurs désireux de s’isoler. ÉQUIPEMENTS RÉCRÉATIFS Parmi les différents équipements restaurés ou remis à neuf, citons les plus fréquentés : • Les plaines de jeux Les plaines de jeux ont été adaptées aux différentes tranches d’âge et aux personnes à mobilité réduite. Ces plaines répondent aux normes de sécurité pour les enfants. La plaine de jeux “Schaerbeek-Plage” du parc de la Jeunesse constitue un élément historique fort et un lieu ludique que les travaux ont permis de retrouver. Les travaux de restauration de la pataugeoire, de l’île, de la cascade et des abris ont également été réalisés. A la belle saison, une fontaine sèche (jets sortant du sol) permettra aux enfants de se rafraîchir et de patauger. • • •

Les terrains de pétanque Le parcours santé Le mini-golf

MOBILIER • Les bancs Le parc compte environ 160 bancs, de près de 8 modèles différents. La majorité d’entre eux ont été restaurés pour le confort des promeneurs, d’autres sont venus les compléter. • Les poubelles La fréquentation du Parc Josaphat par un public important a justifié le maintien et l’installation de nombreuses poubelles (près de150 poubelles). • L’éclairage Les luminaires ont été restaurés, remplacés ou complétés selon les lieux. C’est ainsi que les luminaires de l’entrée du parc située avenue des Azalées ont été restaurés et que les éclairages de la place devant le kiosque ou de l’avenue Van Vollenhoven ont été entièrement remplacés. NOUVEAUX ÉQUIPEMENTS De nouveaux équipements ont vu le jour afin d’améliorer et de créer différents espaces d’accueil, en redistribuant la fréquentation sur une plus grande superficie du parc : zone de pique-nique équipée de tables en bois avec bancs intégrés, fontaines d’eau potable et parkings pour vélos.

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OUVRAGES D’ART : PONTS ET ABRIS

INTÉRÊT HISTORIQUE ET ARTISTIQUE Fonctionnels et décoratifs, les ouvrages d’art se retrouvent tout le long des diverses promenades et chemins du parc Josaphat et participent à son paysage. Le pont de la Borée ainsi que celui du jardin alpin, dont le tablier (ou «plate-forme » du pont) en ciment sculpté imite le dessin d’un demi-tronc, offrent aux promeneurs des points de vue surplombants. Plus au nord, la plaine de jeu du parc de la jeunesse (« Plage de Schaerbeek ») constitue un des symboles historiques du parc. Il propose depuis sa création aux environs de 1913, un aménagement hydraulique composé notamment d’une grande pataugeoire, d’une cascatelle formée d’une succession de petits bassins ainsi que de deux abris formés de colonnes en béton sculpté simulant des troncs d’arbre. L’élément le plus caractéristique de ces piliers en béton factice, comme des garde-corps des ponts, de même facture, est sans conteste la sculpture des enduits de surface qui révèle un savoir-faire ancien et revêt une valeur patrimoniale forte.

PHILOSOPHIE DE RESTAURATION La philosophie de restauration des divers ouvrages d’art s’est inscrite dans le contexte global de restauration du parc. Chacun de ces éléments faisant partie d’un ensemble à valoriser de manière commune et harmonieuse. Les travaux du parc de la jeunesse ont été réalisés dans l’objectif de récréer un lieu ludique : remise en état des bassins en rocailles formant la petite cascade, restauration des abris en préservant au maximum l’enduit sculpté et mise en place de jets d’eau sortant du sol qui permettent aux enfants de patauger lors de la période estivale. Les ponts ont également fait l’objet de travaux : le tablier du pont du jardin alpin a été restauré tandis que le pont de la Borée et le ponton (petit passage situé un peu plus en amont) ont été démontés et reconstruits à l’identique avec une nouvelle structure métallique. Les sondages et études structurels avaient en effet démontré des problèmes de stabilité à cause de la corrosion de leurs poutrelles métalliques. L’option de restaurer ces éléments à l’identique, comprenant notamment la reconstruction des garde-corps en béton sculpté, s’est justifiée tant par l’importance patrimoniale de ces ouvrages anciens que par la présence des rocailles, également en béton sculpté et leur servant d’assise.

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ROCAILLES

INTÉRÊT HISTORIQUE ET ARTISTIQUE Elément de décor caractéristique de l’aménagement des parcs et des jardins au tournant du XXème siècle, l’ensemble des ouvrages en rocailles contribue pleinement au charme paysager du parc Josaphat. Le principe prédominant de ces rochers artificiels en ciment repose sur l’inspiration de la nature elle-même en simulant un ancien éboulement ou un affleurement que la nature peut progressivement recoloniser. Une trentaine d’ouvrages en rocailles jalonne les promenades du parc et lui confère un aspect pittoresque en créant çà et là des scènes de nature ornée : du jardin alpestre dans lequel les rochers ménagent une petite caverne au bassin du ruisseau d’amour, les rocailles servent également d’assise à des points symboliques du parc tels le pont de la Borée ou la fontaine d’amour, pierre ronde au ras du sol d’où jaillit une source. L’élément naturel majeur et prépondérant à chaque tableau étant la présence de l’eau, déclinée sous différentes formes : cascade, ruisseau ou étang. Cette technique particulière au moyen de ciment sculpté n’a cependant pas été limitée à la simulation d’enrochement : on la retrouve également imitant les faux branchages qui servent de support aux abris du parc de la jeunesse, en demi-tronc pour le tablier du pont du jardin alpin ou encore sous forme de mobilier imitation bois. Particulièrement denses et variés à Bruxelles, ces ouvrages en ciment sont les témoins d’un savoir-faire ancien qui tend cependant à disparaître, rendant de la sorte leur valeur patrimoniale incontestable. PHILOSOPHIE DE RESTAURATION De manière générale, comme l’ont démontré les résultats de différents sondages et analyses portant sur l’examen structurel des rocailles, l’ensemble des ouvrages ont gardé au fil des ans un bon état de conservation. C’est donc dans une optique de stricte préservation des éléments et en tenant compte de leur caractère exceptionnel que s’est développée la philosophie de restauration de ce projet : il ne s’agissait pas de rendre aux rocailles un aspect «neuf et propre » mais bien de réaliser un grand entretien et de réparer les quelques parties endommagées. Dans cette logique, les travaux réalisés entre mai 2010 et février 2011 ont eu pour objet un nettoyage en surface et une élimination des graffitis tout en veillant à préserver l’aspect patiné des faux bois et faux enrochements. Ce nettoyage a permis par la même occasion de localiser toutes les lacunes et fissures et de dégager les mousses et les terres afin d’obtenir une bonne adhésion pour les réparations : traitement des armatures corrodées, reconstitution des parties manquantes, restitution du parachèvement en ciment après avoir déterminé la couleur du mortier,… Aujourd’hui, l’ensemble des travaux de restauration ainsi que le dégagement de certaines végétations encombrant les vues ont permis aux différents éléments rocailleux de retrouver leur aspect pittoresque et leur mise en scène d’origine.

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SCULPTURES JOSAPHAT

Le parc comporte 18 statues réparties dans l’ensemble du parc. INTÉRÊT HISTORIQUE ET ARTISTIQUE Les sculptures datent d’époques différentes et commémorent des sujets différents. Certaines sculptures commémorent un événement important, d’autres un personnage important ayant habité Schaerbeek, tel un peintre ou un poète, d’autres représentent encore une symbolique, telle la Maternité, ou la sculpture en bronze de Borée, fils d’un Titan et de l’aurore, le Dieu Grec du vent du nord qui souffle au-dessus du pont de la Borée, ou encore Cendrillon, le personnage extrait d’un conte populaire… Les 3 sculptures les plus anciennes sont en bronze et datent sans doute de l’ouverture du parc : Cendrillon, l’Elagueur et Eve. Il y a d’autres sculptures en bronze, mais également des sculptures en pierre, en béton ou en maçonnerie… A chaque époque son style. PHILOSOPHIE DE RESTAURATION Le parc Josaphat comporte donc divers types de sculptures : • Les sculptures en maçonnerie de pierre et/ou de briques • Les bronzes sur socle de pierre ou de béton • Les bustes sur socle de pierre • Les statues en pierre sur maçonnerie • Les sculptures en béton Chaque type de sculpture nécessite sa propre méthodologie de restauration et son propre restaurateur spécialisé: les maçonneries nécessitent le travail d’un maçon, les sculptures en béton un travail de restauration de béton, les sculptures en bronze nécessitent le travail d’un restaurateur de métaux spécialisé, et ainsi pour chaque type de sculpture. Chaque restaurateur a suivi des formations spécialisées en conservation/restauration. De manière générale, force est de constater que toutes les statues (pierres, bronzes,…) se dégradent principalement sous l’action des agents atmosphériques (pluies, pollutions, végétation,…) et du vandalisme (fissures, tags, pièces cassées…). Le but du chantier de restauration n’a pas été de rendre un aspect « neuf et propre » aux sculptures, mais bien de réaliser un grand entretien de conservation et de rendre une meilleure lisibilité aux sculptures et mémoriaux endommagés. Les sculptures incomplètes ont donc été maintenues incomplètes. Toutes les statues ont été maintenues dans le parc et ont été restaurées par des corps de métier spécialisés.

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MINI GOLF

Le mini-golf - œuvre du paysagiste renommé René Péchère et créé en 1954 - est un petit bijou. Bien qu’il fasse partie du parc Josaphat, il reste un lieu bien à part et très particulier. L’espace est étroit et clos et la végétation joue un rôle important dans la mise en scène du lieu. Il a été entièrement restauré pour retrouver l’esprit de son auteur. Les travaux de restauration concernaient essentiellement la remise en état des allées de grès disposé en opus incertum, les plantations, les bassins ainsi que des bancs, de l’éclairage et du pavillon d’accueil. Différents documents d’archives retrouvés ont permis de recréer l’ambiance du lieu. Grâce aux plans de plantations élaborés par René Péchère, massif par massif et avec l’aide d’experts, de nouvelles plantations adaptées aux essences d’aujourd’hui et réduisant l’entretien fleurissent à nouveau les différents parterres.

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PLAN DE GESTION

Une fois les travaux de restauration terminés, la gestion quotidienne doit prendre le relais. Un plan de gestion impliquant les responsables communaux a été établi par Beliris afin de pérenniser les investissements réalisés dans le cadre de la restauration en tendant sans cesse vers une amélioration. Il s’agit d’un outil indispensable permettant à l’ensemble des intervenants de travailler selon les mêmes objectifs et de mettre en place les bases d’une gestion durable. Il donne l’esprit dans lequel la gestion doit être entreprise, définit les travaux d’entretien à réaliser et fixe la fréquence des interventions. La restauration a permis de dégager les objectifs principaux, tant d’un point de vue historique que d’un point de vue actuel (biodiversité, état paysager, utilisation,…) et d’énoncer clairement les volontés pour le futur. L’objectif principal du plan de gestion est de maintenir l’aspect de parc urbain (favoriser la promenade, la sécurité et le confort de tous les usagers) tout en conservant le style paysager et en développant la biodiversité du site. Le parc est un élément vivant dont on ne peut prévoir l’évolution. Il faut donc s’adapter en permanence. Il y a lieu de préserver et, dans toute la mesure du possible, de renforcer la complémentarité entre les fonctions récréatives et naturelles du parc. Les travaux entrepris par Beliris permettent aux responsables de démarrer la gestion sur de bonnes bases. Des abattages ont été réalisés, les massifs forestiers éclaircis, nettoyés et élagués, les chemins, le mobilier et les rocailles, restaurés, l’érosion des talus contrôlée. Les étangs ont été curés, leurs berges et les cascades ont été restaurées. De nouveaux équipements permettent de satisfaire les besoins d’aujourd’hui. Tout est désormais en place pour que le parc Josaphat soit pour longtemps, un projet social durable au cœur de Schaerbeek.

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REMERCIEMENTS

Il aura fallu près de 5 années de démarches et autant d’années de travaux pour achever cette entreprise de restauration et de mise en valeur d’un des plus beaux écrins verts de la Région de Bruxelles-Capitale. Entièrement financé par BELIRIS, un budget de quelque 12.000.000 euros aura été nécessaire à la restauration et la mise en valeur du parc Josaphat. Ce projet est le fruit d’un travail d’équipe alliant connaissances, expériences et savoir-faire. Les technologies les plus récentes ont été combinées aux techniques artisanales qui ont traversé les époques. Partenaires lors de la campagne de restauration: Maître d’ouvrage: BELIRIS Études : Bgroup Greisch, JNC Interbational, Origin, Agora. Entreprises: Verhaeren & Co, Van Wetteren, Estate and Landscape Management, Krinkels, Lesuco, Lombaers et Pirlet, Herbosch-Kiere, Eurogreen, Vandezande, T. De Neef Engineering, D’Hulst Van Rymenant, Heyrman De Roeck, Monument Vandekerckhove Sécurité et Santé : Sixco Contrôle technique : SECO, SOCOTEC Un merci tout particulier est adressé aux personnes suivantes: V. Vanderkelen, U. Géradin, A. Carleer, P. Vervenne, P. Maresq, T. Cox, A. Masschelin, P. Laurier, D. Van der Smissen, F. Slegers, V. Jenard, K. Burnay et toute l’équipe BELIRIS, le personnel des Espaces Verts de la Commune de Schaerbeek, C. Defosse de la Direction de l’Urbanisme, H. Vanderlinden de la Direction des Monument et Sites, M.-F. Degembe de la Commission Royale des Monuments et Sites et toutes les personnes qui ont aidé à mener à bien cette campagne de restauration. Photos : BELIRIS Textes : Bgroup Greisch, JNC Interbational, Origin, BELIRIS

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