Diego de Landa - Relation des choses du Yucatan - Extrait: calamités

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Diverses calamités subies au Yucatán au cours du siècle qui précéda la conquête : ouragans, pestes, guerres, etc.

Ces gens connurent vingt ans d’abondance et de santé, et ils se multiplièrent tant que tout le pays ne semblait plus qu’un VHXO YLOODJH F·HVW j FHWWH pSRTXH TX·LOV pGLÀqUHQW XQH WHOOH profusion de temples que l’on voit aujourd’hui partout, dans les bois ainsi qu’aux emplacements des maisons lorsqu’on WUDYHUVH OHV PRQWDJQHV FH VRQW GHV pGLÀFHV PHUYHLOOHXVHment bien construits. Après cette période heureuse, une nuit, en hiver, un vent se leva, vers six heures du soir, et sa force se mit à croître. Il se transforma en un terrible ouragan et renversa tous les grands arbres, ce qui provoqua la mort de toutes sortes de gibiers et détruisit les maisons les plus hautes. Comme celles-ci étaient de paille et qu’on y faisait du feu à l’intérieur à cause du froid, elles prirent feu et brûlèrent une grande partie des gens ; certains, qui parvinrent à fuir, furent écrasés par la chute des arbres. Cet ouragan dura jusqu’au lendemain midi, où l’on


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constata que ceux qui en avaient rĂŠchappĂŠ ĂŠtaient ceux qui vivaient dans les maisons les plus petites, au nombre desquels les jeunes mariĂŠs dont la coutume voulait qu’ils construisissent, pour y vivre les premières annĂŠes, de petites maisons en face de celles de leurs parents ou de leurs beaux-parents. &¡HVW GH FHWWH IDoRQ TXH FH SD\V SHUGLW VRQ QRP TXL VLJQLĂ€DLW ÂŤ des dindons et des cerfs Âť, et qu’il resta ainsi, dĂŠpourvu d’arbres. Ceux que l’on voit aujourd’hui paraissent avoir ĂŠtĂŠ plantĂŠs les uns Ă cĂ´tĂŠ des autres parce qu’ils ont tous repoussĂŠ Ă la mĂŞme ĂŠpoque, si bien qu’il semble, quand on regarde cette contrĂŠe depuis un lieu ĂŠlevĂŠ, que tout a ĂŠtĂŠ coupĂŠ avec des ciseaux. Ceux qui en rĂŠchappèrent s’empressèrent de cultiver la WHUUH HW G¡pGLĂ€HU GHV WHPSOHV ,OV VH PXOWLSOLqUHQW SURĂ€WDQW GH seize annĂŠes de beau temps et de santĂŠ – la dernière ĂŠtant la plus abondante de toutes. Mais alors qu’ils se prĂŠparaient Ă OD FXHLOOHWWH GHV IUXLWV GHV Ă€qYUHV SHVWLOHQWLHOOHV TXL GXUDLHQW vingt-quatre heures s’abattirent sur le pays. Lorsqu’elles FHVVDLHQW OHV PDODGHV HQ WUqV JUDQG QRPEUH JRQĂ DLHQW HW mouraient, le corps dĂŠvorĂŠ par une multitude de vers. Ă€ cause de cette pestilence, beaucoup de gens moururent et les fruits ne furent pas cueillis. Quand cette peste fut passĂŠe, seize autres annĂŠes s’Êcoulèrent au cours desquelles les passions et les factions se ranimèrent, si bien que cent cinquante mille hommes moururent en diverses batailles. Après cette tuerie, ils se calmèrent et Ă€UHQW OD SDL[ LOV UHVWqUHQW HQ UHSRV SHQGDQW YLQJW DQQpHV DX terme desquelles une peste survint, caractĂŠrisĂŠe par de gros boutons qui leur pourrissaient le corps dans une grande puanteur, si bien que leurs membres se dĂŠcomposaient en trois ou quatre jours. Cette dernière calamitĂŠ eut lieu il y a plus de cinquante ans (1), la guerre avec tous ses morts vingt ans DYDQW OD SHVWH DYHF VHV HQĂ XUHV HW VHV YHUV VHL]H DQV DYDQW les guerres, et l’ouragan encore seize ans avant, qui survint vingt-deux ou vingt-trois ans après la destruction de la ville de MayapĂĄn. Il en rĂŠsulte, selon ce dĂŠcompte, que cette citĂŠ


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fut détruite il y a cent vingt-cinq ans, au cours desquels ce pays a connu les misères dont j’ai parlé et beaucoup d’autres qui commencèrent avec la venue des Espagnols, les guerres et d’autres châtiments envoyés par Dieu ; si bien que c’est véritablement extraordinaire qu’il y ait encore les gens qu’on y trouve, bien qu’ils ne soient pas nombreux.


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