LES VALEURS PASTEURIENNES
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Fils d’un tanneur ancien soldat de l’armée napoléonienne, Louis Pasteur naît à Dole le 27 décembre 1822. Son éducation repose sur le goût du travail, des vertus familiales et l’amour du pays. Ambitieux et mécontent de son classement initial, il repasse deux fois le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Il s’engage avec ardeur dans les études puis dans la recherche, se déplaçant autant que possible sur le terrain.
Tout au long de sa vie, Pasteur reçoit le soutien de son « clan » et notamment de sa femme, Marie. Elle gère le quotidien et assure les fonctions de secrétaire, de comptable et de conseillère. Parmi ses proches, son gendre, l’écrivain René Vallery-Radot, joue un rôle déterminant : il rédige les premières biographies qui dressent auprès du grand public un portrait hagiographique du savant.
Fervent patriote, Pasteur fait parfois passer les intérêts de la France avant les siens ; refusant, comme il l’écrit à son assistant Raulin, d’être un déserteur, il décline une offre de l’université de Milan, très intéressée par ses travaux sur les vers à soie. Il vit également la défaite de 1870 comme un profond traumatisme et refuse toute distinction venant d’outre-Rhin.
Par le succès de ses découvertes, il entend prendre sa revanche sur l’Allemagne et redonner à la France sa grandeur.
L’INSTITUT PASTEUR, TRIOMPHE DU SAVANT
Tirant profit de ses résultats sur la rage et de l’afflux des patients à traiter, Pasteur réclame la création d’un institut. Des fonds sont levés auprès de particuliers, d’établissements financiers et de dirigeants étrangers par le biais d’une souscription internationale. Le 11 mai 1886, un gala est organisé au Trocadéro en présence des plus grands artistes du moment. La presse couvre l’évènement et évoque la ferveur populaire suscitée par « le seul prestige » du nom de Pasteur.
Financièrement autonome et donc politiquement indépendant, l’établissement est dédié à la recherche et à la production des vaccins, à la formation des savants et au soin des malades. La poursuite des missions scientifiques de l’Institut Pasteur et le rayonnement de ses valeurs dans le monde sont assurés par ses collaborateurs, notamment après la disparition du savant.
L’AVÈNEMENT DU HÉROS NATIONAL
Une exposition Munaé 1840 1842
Obtention du baccalauréat
ès lettres puis ès sciences
Affaibli par plusieurs attaques cérébrales, Pasteur meurt le 28 septembre 1895. Lors de ses funérailles nationales, une foule immense accompagne le cortège depuis l’Institut jusqu’à Notre-Dame. À cette occasion, Raymond Poincaré, ministre de l’Instruction publique, pose les jalons du « culte unanime et impérissable » voué à Pasteur. En 1896, son cercueil est transféré dans une crypte construite au sein de l’Institut, au cours d’une cérémonie privée. L’imagerie, les monuments, les fêtes commémoratives et les lieux à son nom contribuent à ancrer la figure de Pasteur dans la mémoire collective. Pour le centenaire de sa naissance, les évènements organisés sur l’ensemble du territoire célèbrent le héros national et ses bienfaits : procession devant sa maison natale, hommage rendu à l’École normale, journée au profit des laboratoires français ou encore banquet à Versailles en présence de délégations françaises et étrangères.
Admission à l’École normale supérieure 1849
1843
Mariage avec Marie Laurent, fille du recteur de l’université de Strasbourg
Pasteur renvoie le diplôme honoris causa délivré par l’université de Bonn 1884
1871
Devant l’Académie des sciences, Pasteur demande la création d’un établissement vaccinal contre la rage
1re biographie de Pasteur par Vallery-Radot, Histoire d’un savant par un ignorant
Pasteur refuse la décoration de l’Ordre du Mérite de Prusse
Décès et funérailles nationales en présence du Président Faure
Inauguration de l’Institut Pasteur
Transfert du cercueil de Pasteur à l’Institut 1886
2nde biographie de Vallery-Radot, La vie de Pasteur