1856-1878

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1856-1878 Des débuts prometteurs à la consécration En janvier 1856, au terme de son séjour à la Villa Médicis, Gustave Bertinot s’installe dans le village de Passy, où habite l’une de ses tantes. C’est là qu’il fait la connaissance de Léonie Soyez (1827-1907). Petite-fille d’un général d’Empire, le baron Louis Soyez (1769-1839), Léonie est née à la Guadeloupe d’un père négociant en canne à sucre et d’une mère esclave. Affranchie en 1832, elle arrive en France en 1840 pour vivre aux côtés de sa grand-mère. Léonie et Gustave se marient le 11 novembre 1857. Ils quittent vers 1860 Passy pour s’installer à Paris. De cette union naissent quatre enfants. La vie de Gustave Bertinot se partage entre sa famille et son travail. Le prix de Rome et les envois qu’il a fait parvenir à Paris l’ont fait connaître et lui permettent de recevoir des commandes. C’est la Maison Goupil qui lui passe sa première commande en 1857. Cette célèbre galerie d’art qui édite et vend des estampes d’interprétation, demande à Bertinot de graver une planche d’après un tableau intitulé L’Amour fraternel peint en 1851 par son ami William Bouguereau. Le graveur s’applique à répondre à cette première commande que le peintre commentera ainsi : « sa planche de l’Amour fraternel, si délicate et si ferme d’exécution restera une des gravures des plus exquises qu’il ait jamais faites ; c’était comme le prélude de sa haute réputation ». Cette gravure est celle que Bertinot choisit de présenter pour sa première participation au Salon en 1859. Entre 1856 et 1878, Gustave Bertinot grave 22 planches pour différents commanditaires. Au-delà de la Maison Goupil, il est amené à travailler pour la chalcographie du Louvre, la Société française de gravure, des galeries d’art et des particuliers. Pour ne prendre que quelques exemples, en 1857, il reçoit sa première commande de l’État pour terminer une planche commencée par un autre graveur, d’après le tableau peint par Luini Bernardino intitulé Hérodiade. En 1866, la famille de l’avocat Jules Favre lui demande de reproduire son portrait peint par Charles Lefebvre. En 1867, c’est la Galerie Durand-Ruel qui lui commande une gravure au burin d’après le tableau de Hugues Merle intitulé Marguerite essayant les bijoux. Gustave Bertinot, avec une méritoire ténacité, a perfectionné durant cette période son art pour traduire avec la plus grande probité des œuvres classiques et des peintures de ses contemporains.


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