1878-1888 L’Académicien La carrière de Gustave Bertinot est jalonnée de récompenses pour les œuvres qu’il expose, en France comme à l’étranger. Il reçoit à trois reprises une médaille d’argent au Salon, en 1861, 1863 et 1865. Les six gravures présentées à l’Exposition universelle de 1867 à Paris lui valent un premier prix. La même année, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Maintes autres récompenses lui sont décernées par la suite à Lyon, Londres, Vienne, Melbourne. L’entrée en 1878 à l’Académie des beaux-arts constitue le couronnement de son parcours. En 1873, il a posé une première fois sa candidature : il s’agissait, dit-il, de « prendre rang » et il a obtenu ce qu’il appelle « cinq voix d’encouragement ». Il se trouve à Cannes, où il passe l’hiver pour raison de santé, lorsqu’il apprend le décès d’Achille Martinet en décembre 1877. Il brigue à nouveau la place laissée vacante et il est finalement élu le 9 février 1878, au dixième tour de scrutin, par 18 voix sur 35. C’est à cette période que G. Bertinot décide de faire don de ses gravures au musée de sa ville natale. Il fait en tout quatre dons (1878, 1882, 1886 et 1888) formant ainsi un ensemble de vingt-neuf gravures. Entre sa nomination à l’Académie et son décès, Bertinot grave 10 planches parmi lesquelles se trouvent certainement les plus belles de sa carrière comme La Vierge, l’Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste d’après William Bouguereau, Le Christ en croix d’après Philippe de Champaigne et le Portrait de Luigi Cherubini d’après JeanDominique Ingres. Gustave Bertinot meurt en 1888 à l’âge de 66 ans alors qu’il interprète pour la Société française de gravure une toile de Léon Benouville représentant Saint François d’Assise bénissant sa ville natale. En trente ans de carrière, on compte 39 gravures de sa main, ce qui semble peu au regard de la production moyenne d’un peintre. Mais Achille Martinet, son maître, dont la carrière s’étend sur plus de quarante ans, n’a gravé que 35 planches. La gravure de reproduction exige du temps entre le dessin, le travail sur la plaque de cuivre, les épreuves d’essai et l’épreuve définitive sortie de la presse. Et Bertinot, fidèle aux leçons de Martinet, a une conception exigeante de son art : « Le graveur dira-t-il, n’est que le traducteur juré de la peinture […]. Je puis dire que l’exactitude de la reproduction est la probité de la gravure. »