Emilie

Page 1

Emilie LundstrØm (1985) « Imprecisions », 2018 – 2021 Dans cette série intitulée « Imprecisions », Emilie Lundstrøm a recours au cyanotype, procédé ancien de tirage photographique mis au point au milieu du XIXe siècle : il permet d’obtenir des épreuves monochromes (bleu cyan) mais aussi de jouer avec les incertitudes liées à ce type de production d’images. Le hasard fait ici partie intégrante du geste artistique. Chaque épreuve est donc unique : à partir d’un même négatif et de son tirage par contact, la longue exposition à la lumière naturelle ne produit jamais exactement le même résultat ; ces variations dans la fixation de l’image pouvant être accentuées, comme c’est le cas ici, par la façon dont est appliquée la solution photosensible sur la surface du papier et de la pierre. En effet, les sujets qui figurent dans cette exposition, paysages et autoportraits, sont déclinés sur des supports différents ; et les pierres de provenances et textures diverses instaurent ainsi un dialogue avec l’environnement minéral du logis abbatial et de l’abbaye, soulignant combien les images sont indissociables du matériau sur lequel elles sont imprimées. Emilie Lundstrøm utilise le cyanotype « avec, dit-elle, l’intention de contourner la précision technique de la photographie : les imprécisions de ce processus analogique particulier (à la fois voulues et accidentelles) introduisent des éléments à caractère pictural, dénaturent des formes qui nous sont familières et exigent de considérer un monde que l’on aurait pu tout à fait ignorer. Dans ses « Principes de psychologie », William James cite le scientifique Hermann von Helmholtz : « Si nous souhaitons maintenir notre attention sur un seul et même objet, nous devons constamment chercher à découvrir quelque chose de nouveau à son sujet, surtout si d’autres impressions puissantes nous attirent ailleurs. » »

In the series entitled Imprecisions, Emilie Lundstrøm uses cyanotype, an old photographic printing process developed in the mid-19th century. It enables her to create monochrome prints in cyan blue and play with the inherent imprecisions in this method of image production. Here, randomness becomes an integral part of the artistic process. Each print is therefore unique, with the same result never obtained from the same negative and contact print being exposed to natural light over a long period. These variations in how the images fix can be further accentuated, as is the case here, by how the photosensitive solution is applied to the paper or stone’s surface. The exhibition’s themes of landscape and self-portrait are, in fact, depicted on different media. The stones of different origins and textures create a dialogue with the material surroundings of the abbot’s residence and the abbey, emphasising the extent to which the images are inseparable from the material on which they are printed. Emilie Lundstrøm uses the cyanotype « With, » she says, « the intention of circumventing the technical precision of photography: the inaccuracies of this particular analogical process (both intended and unintended) introduce elements of a pictorial nature, distorting forms that are familiar to us and requiring us to consider a world that we might otherwise have ignored. In his Principles of Psychology, William James quoted the scientist Hermann von Helmholtz: » If we wish to keep our attention on one and the same object, we must constantly seek to discover something new about it, especially if other powerful impressions draw us elsewhere. » »

Huit artistes danois


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.