Jeppe Lange (1987) « Depiction of light », 2022 Dans cette œuvre, des centaines de tableaux impressionnistes se dissolvent pour créer un film d’animation aux effets hypnotiques. L’œuvre regarde le monde comme des motifs constitués de couleurs pures et de coups de pinceau. La meilleure façon de décrire le processus auquel j’ai recours est de dire que je « tamise » la peinture à travers différents filtres de couleur, fragmentant ainsi les motifs jusqu’à les traiter individuellement. Ces fragments sont superposés, de la même manière qu’un tableau est constitué de plusieurs couches de peinture, mais dans mon travail, les couches proviennent de tableaux différents. « Depiction of Light » (Peinture de la lumière) poursuit ainsi le mouvement initié par les peintres impressionnistes à la fin du XIXe siècle. Le culte qu’ils vouent au regard subjectif et aux qualités de la lumière est amplifié à un point tel que le sujet se transcende en couleurs et en gestes purs. La vidéo oscille entre des plans tactiles abstraits et des aperçus dynamiques de motifs reconnaissables (branches d’arbre, nuages, soleil). L’expérience est de l’ordre de l’hallucination, rappelant les éclaboussures de couleur qui peuvent apparaître dans l’œil interne lorsque l’on se lève trop rapidement, mais aussi dans le processus de développement d’un film couleur analogique. Je m’intéresse au regard pur, non pas dans le sens d’un regard objectif, mais comme un regard qui ne voit que la lumière et ne la lit jamais autrement que comme de la lumière. Une perception détachée de tout processus cognitif – à l’instar d’une langue qui serait abordée comme un ensemble de sons sans signification. Cette idée m’est inspirée par l’histoire de Virgil Adamson, dont la cécité a été guérie à l’âge de 50 ans et qui voit alors le monde pour la première fois : « Au premier instant, je n’avais aucune idée de ce que je voyais. Il y avait de la lumière, il y avait du mouvement, il y avait des couleurs, mais tout était mélangé, sans signification, flou. » Jeppe Lange
In this work, hundreds of Impressionist paintings dissolve into hypnotic animated films. The work treats the world as patterns of pure colour and brush strokes. The best way to describe the process I use is ‘sifting’ the paint through different colour filters, fragmenting the patterns down to individual pieces. These fragments are then layered in the same way that a painting comprises several layers of paint. Yet, in my work, the layers come from different paintings. As such, Depiction of Light follows the movement begun by the Impressionist painters of the late 19th century. Their devotion to subjective gaze and qualities of light intensified to the extent that the subject transcended into pure colour and gesture. The video moves between abstract tactile shots and dynamic glimpses of recognisable patterns (tree branches, clouds, the Sun). The experience is hallucinatory, reminiscent of the colour spatters that can appear in the inner eye when one stands up too quickly or when developing analogue colour film. The video oscillates between abstract tactile views and dynamic flashes of recognisable patterns (tree branches, clouds, Sun). I am interested in the pure gaze, not in the sense of an objective gaze, but one that only sees the light and never interprets it as anything other than light. A perception detached from any cognitive process - like language heard as a bunch of meaningless sounds. The idea was inspired by the story of Virgil Adamson, whose blindness was cured at the age of 50 and then saw the world for the first time: " At first I had no idea what I was seeing. There was light, there was movement, there were colours, but it was all jumbled, senseless, unclear. " Jeppe Lange
Huit artistes danois