Le Dictionnaire des idées reçues Le projet du Dictionnaire des idées reçues remonte très haut dans le temps : la première mention date de 1850. Flaubert pense alors le faire précéder d’une « bonne préface » et il l’associe à un roman entier, dans lequel il se propose « d’engueuler les humains ». Cette préface et ce roman étant devenus Bouvard et Pécuchet, l’encyclopédie des phrases toutes faites aurait trouvé sa place dans le second volume. D’après la note d’un carnet, ce sont d’ailleurs les deux personnages qui « font Le Dictionnaire des idées reçues et le Catalogue des idées chics », un autre recueil de clichés. Pièce à intégrer dans le dossier en chantier, Le Dictionnaire est lui-même inachevé. Il existe trois manuscrits différents, que l’on désigne par les premières lettres de l’alphabet. Le manuscrit A, dont les entrées sont rédigées par Flaubert avec quelques interventions de son ami Edmond Laporte, offre l’état le plus avancé. Il a été alimenté par le manuscrit B et par le manuscrit C, majoritairement de la main de Laporte mais présentant certaines entrées dues à Flaubert. Ce manuscrit était constitué à l’origine de fiches mobiles, aujourd’hui fixées à la suite d’un collage.