« Jamais, moi vivant, on ne m’illustrera » Flaubert s’est toujours opposé à l’illustration de ses livres, au point de faire figurer cette clause dans les contrats qu’il signait avec ses éditeurs. C’est un principe avec lequel il n’a jamais transigé : d’après son esthétique, l’illustration est une « chose anti-littéraire », l’image figeant ce que le texte s’emploie à laisser dans le vague. Ce refus s’exprime surtout dans des lettres contemporaines de la publication de Salammbô : « Jamais, moi vivant, on ne m’illustrera, parce que : la plus belle description littéraire est dévorée par le plus piètre dessin. […] Une femme dessinée ressemble à une femme, voilà tout. L’idée est dès lors fermée, complète. Toutes les phrases sont inutiles, tandis qu’une femme écrite fait rêver à mille femmes. » (lettre à Ernest Duplan, 12 juin 1862). Après sa mort, les éditions illustrées et les adaptations se multiplient, dans tous les genres : théâtre, cinéma, bandes dessinées, romans photos. Traduite très tôt du vivant de l’auteur, l’œuvre de Flaubert est l’une des plus diffusées dans le monde.