La bienséance avant tout

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La bienséance avant tout

Cette adaptation s’effectue lentement, d’autant plus qu’au 19e siècle l’habillement répond à des règles strictes : savoir s’habiller selon les circonstances fait partie de la bonne éducation. Si l’homme renvoie une image de sérieux et de sobriété, les femmes, chargées de représenter la réussite familiale, jonglent quotidiennement entre plusieurs tenues selon les occasions et les heures du jour.

Certains sports comme l’équitation nécessitent une tenue spécifique, commandée chez un tailleur. Dans un premier temps, seule une élite peut s’offrir ce type de vêtement réalisé sur mesures, de même que les articles de style anglais. C’est pourquoi les hommes puisent souvent des éléments dans leur vestiaire : veston, chemise blanche, cravate, ou encore tenue d’été. Ainsi le tennis se joue en tenue claire, évocatrice des garden-parties estivales.

Cependant, la mode s’adapte peu à peu aux nouveaux loisirs, avec de nouvelles tenues féminines comme le costume de bain et celui de gymnastique, assez proches, dont la longueur et les formes protègent la pudeur. Pour autant, les dessous (jupons et corset) ainsi que la coupe des vêtements (jupe longue, corsage fermé) demeurent inadaptés. Pour elles, la recherche du confort se heurte toujours au souci de l’élégance, de bienséance qu’elles sont censées incarner. Seule la scandaleuse culotte bouffante de cycliste des années 1890 vient révolutionner la mode.

L’adaptation du vêtement à l’activité physique (outre les plis d’aisance, les poches) passe surtout par le style et les tissus, moins salissants et respirants : gabardine pour les tenues de yachting, lainages de style autrichien pour l’excursion. De même, l’industrie textile de la bonneterie trouve des débouchés dans le secteur sportif, le jersey étant bien adapté pour les maillots, chaussettes…

Le sport dans les magasins À la fin du 19e siècle apparaissent des magasins spécialisés comme Tunmer, Strom qui proposent des produits anglais avant que le commerce français ne s’empare du marché : l’Agence Générale des Sports équipe les écoles et les clubs pour tous types de sports et l’établissement « Au petit matelot » est spécialisé dans les tenues de bord de mer puis de foot, de cyclisme et d’athlétisme dès la fin des années 1890.

Bientôt, ce sont les Grands Magasins qui proposent des costumes de bain puis des tenues de sport pour toute la famille, comme La Belle Jardinière ou le Bon Marché. Toutefois, à la veille de la Première Guerre Mondiale, la clientèle demeure réduite aux privilégiés.

Quand la Haute Couture se met au sport

La Haute Couture anglaise s’est efforcé la première de suivre le mode de vie de sa clientèle huppée. Dès les années 1870, le couturier Redfern (qui compte également des clientes françaises) imagine des tenues de yachting, d’équitation et d’autres ensembles confortables.

En France, il faut attendre surtout les années 1920, avec l’assouplissement des codes sociaux et la libération du corps féminin issue des années de guerre pour que les vêtements raccourcissent et s’allègent, notamment avec l’abandon du corset.

La Haute Couture suit alors de près le nouveau mode de vie et les activités féminines, notamment en patronnant des championnes sportives. Suzanne Lenglen notamment, vedette admirée sur les courts de tennis comme dans sa vie privée, fait la promotion de la maison Patou qui est la première à ouvrir une section consacrée à la mode sportive.

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