MICHAEL ACKERMAN Né à Tel Aviv en 1967, Michael Ackerman a rejoint New York en 1974 et a produit une série sur cette ville ainsi que sur d’autres lieux qui ont retenu son attention : Cabbage town, Cracovie en Pologne et Bénarès en Inde. Le travail d’Ackerman dans les grandes villes est empreint d’humanité dans le traitement photographique des gens qu’il croise au cours de ses déambulations. Il cherche à provoquer des émotions chez le spectateur avec ses photographies noir et blanc, parfois décadrées ou bougées, le plus souvent prises de façon spontanée. En 1993, il effectue son premier voyage en Inde, où il retournera deux fois par la suite. Il s’intéresse alors particulièrement à la ville de Varanasi (Bénarès) : de son travail naîtra un livre, End Time City, publié en 1999 par Robert Delpire et qui remporte le prestigieux prix Nadar. À la même époque, la galerie parisienne Vu’ lui consacre quatre expositions personnelles. « En 1999 la publication de « End Time City » par Robert Delpire fut un choc et la découverte rare d’un nouveau talent - écrit son galeriste Didier Brousse. Ackerman livrait sa vision hallucinée de Bénarès : images labyrinthiques et tourmentées d’une cité où la vie est d’autant plus foisonnante et excessive que la mort l’habite. Ses photographies ont une force d’évocation et un style immédiatement reconnaissables. Images au noir et blanc griffé, nerveux… ». Tout le travail d’Ackerman est à cette image, d’une urgence existentielle tantôt désespérée et lumineuse, violente et tendre. Tendre surtout lorsqu’il s’agit de photographier sa compagne et leur fille Jana. Le Festival du Regard est heureux de présenter un ensemble de photographies autour de la famille de l’auteur et ses proches dont une pièce composite réalisée à partir d’une vingtaine de « Polaroids » où l’on retrouve la figure tutélaire de Robert Frank. Le grand photographe américain a été une source d’inspiration pour Michael Ackerman, dans la façon de travailler la matière du film argentique et le tirage noir et blanc, ainsi que dans sa vision autobiographique d’une photographie qui navigue toujours entre l’universel et l’intime. Michael Ackerman est représenté par la galerie Camera Obscura.