Plans et scénarios Avant de commencer à rédiger, Flaubert programme son roman pendant l’été 1851. Un premier scénario, déjà intitulé Madame Bovary, résume tout le récit en une page et demie. Il le développe ensuite en scénarios de plus en plus détaillés. L’ensemble du dossier préparatoire occupe 61 pages. La page qui est présentée ici couvre toute la troisième partie, jusqu’à la fin du récit. Dans la marge (6 ligne à partir du haut, à gauche), Flaubert invente l’épisode qui fera scandale : « donne rendez-vous dans la cathédrale / en fiacre. / trimbalement du fiacre, partout / boule du cocher. – rien que la boîte. » Il pense tout de suite à décrire la scène de l’extérieur, sans montrer ce qui se passe dans le fiacre. Dans le corps du texte (en face du cachet de la BM), s’esquisse un autre tableau en langage cru : « manière féroce dont elle se déshabillait. – avec lui, comment. / après les fouteries, va se faire recoiffer. / quand elle était au lit, elle lui disait. Léon au second plan. il est sa maîtresse. / suce son doigt en sang (agraffe). […] étonné qu’elle soit si savante luxe. Léon a peur. » Sur deux croquis représentant Yonville-l’Abbaye (f° 14v° et 16r°), le bourg imaginaire où se situe l’action essentielle du roman, Flaubert essaie des emplacements différents pour la maison des Bovary (« B » ou « Bov »).
Ms gg-9 (f° 14v° et 16r°)