Lhullier

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Charles

Lhullier

Fils d’un marin originaire de (1824-1898) Granville, Charles Lhullier arrive au Havre à l’âge de dix-huit mois. Après avoir brièvement suivi les traces paternelles, il devient peintre décorateur et suit en même temps les cours de Jacques-François Ochard, premier maître de Claude Monet, à l’école municipale de dessin de la ville. Exact contemporain d’Eugène Boudin, Lhullier échoue face à ce dernier dans l’obtention d’une bourse municipale pour poursuivre ses études à l’École nationale des beaux-arts. Il part néanmoins à Paris et se forme auprès du peintre néo-classique François Edouard Picot, côtoie Claude Monet qu’il portraiture à deux reprises, avant de devenir le collaborateur zélé du peintre académique Isidore Pils (1813-1875), spécialiste de scènes militaires.

Admirateur de Poussin, de Chardin, de Delacroix ou de Corot, Lhullier reconnaît : “l’impressionnisme vient trop tard pour moi”. Il aime peindre aux environs du Havre avec son ami Johan Barthold Jongkind. Il expose à huit reprises au Salon des artistes français et l’État lui achète, en 1864, son Départ pour le pâturage. Connu pour ses scènes militaires et ses scènes de genre, il exécute vers 1866 son morceau de gloire, Le Café des Turcos, représentant les tirailleurs algériens stationnés dans la caserne Bonaparte à Paris, qui lui vaut une médaille d’or à l’Exposition maritime internationale du Havre en 1868. Il y excelle dans le rendu des costumes, dont l’exécution est nourrie par ses recherches et par ses propres collections d’armes et d’uniformes. Charles Lhullier revient s’installer au Havre où il devient directeur de l’école de dessin en 1871, fonction qu’il cumule à partir de 1884, et ce jusqu’à sa mort, avec celle de directeur du musée de peinture et de sculpture de la ville, succédant au peintre Alphonse Galbrund. Il réorganise l’accrochage du musée, mettant, selon les termes d’Othon Friesz “les bons tableaux à la cimaise, les moins bons au-dessus et les mauvais tout en haut”. Il en enrichit les collections, renforçant le fonds historique et ouvrant le musée à l’école moderne (Boudin, Le Bassin de Deauville, en 1887). Il sollicite pour ce faire plusieurs dépôts de l’État et procède à de nombreuses acquisitions, principalement des paysages et des scènes de genre, dont son propre tableau Un ordre, en 1884, et le Retour de Crimée de son maître, Isidore Pils, en 1896. Il s’attelle également à la difficile rédaction du nouveau catalogue du musée qui paraît en 1887, après avoir été relu et amendé par les services de l’État.


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