Avant et aujourd’hui Le grand méchant loup
De tout temps, et spécialement dans les régions forestières, le loup a été considéré comme un véritable fléau. La crainte du loup était particulièrement marquée dans les campagnes, en témoignent le folklore, les noms de lieux et les nombreux contes et légendes qui ont fleuri au cours des siècles. En Normandie, par exemple, de nombreux documents montrent que les animaux n’hésitaient pas à attaquer les humains, et plus particulièrement les femmes et les enfants. On l’accuse d’être anthropophage. Ce qui est sûr, c’est que durant les différentes guerres secouant le pays, les morts sont souvent laissés sur le champ de bataille : opportunistes, les loups se sont nourris des cadavres. Durant les périodes de famine, les humains et les animaux avaient faim. Il est ainsi plus que probable que les loups aient pu entrer dans les villes afin de trouver de la nourriture. Ce phénomène s’observait un peu partout en Europe lorsque le climat était particulièrement rude ; ainsi les attaques de loups sur des humains n’étaient pas rares durant ces périodes et certainement bien réelles. Mais il était aussi facile d’avoir un loup sous la main pour expliquer crimes ou disparitions non éclaircis. Certaines régions de France ont eu leur « bête » : la bête du Gâtinais, celle d’Orléans... et bien entendu la bête du Gévaudan ! De 1764 à juin 1767, des dizaines de personnes, en très grande majorité des femmes et des enfants, ont été attaquées par une bête sauvage dans le Gévaudan.