Avant et aujourd’hui Une mauvaise réputation
L’homme et le loup se côtoient depuis la Préhistoire. Cela dit, durant des siècles, le canidé est considéré comme un vecteur de maladies, un nocif, ou encore un concurrent. Cette aversion millénaire a pu prendre naissance quand l’homme a commencé l’élevage ; le loup, pouvant s’attaquer aux animaux, devient alors un nuisible. Sa soi-disant sauvagerie suscite également la peur et la répulsion pour certains. Pendant très longtemps, toute la société veut l’éradiquer. Il est accusé de tous les maux ; très certainement plus prudent que froussard, mangeur d’hommes et de moutons si besoin, il reste un prédateur opportuniste cherchant à survivre. La rage est connue depuis l’Antiquité. À cette époque, on pense que cette maladie, due à un virus, n’est pas transmissible à l’homme. Par ses conséquences imprévisibles, la rage a pu faire du loup contaminé un véritable fléau. Le loup malade, comme les autres animaux atteints, perd toute appréhension et peut se précipiter sur tous les êtres passant à proximité. Il ne faut pas oublier que le canidé est, pendant fort longtemps, associé à des actes de violences. D’ailleurs, Adolf Hitler appelle son quartier général Wolfsschanze, la « tanière du loup ». L’auteur et dessinateur de bandes dessinées elbeuvien Edmond-François Calvo (1892-1957), en mettant en scène la Seconde Guerre mondiale dans un univers animalier, représente Hitler sous les traits d’un loup dans l’album La bête est morte.