Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2
Remerciements
Remerciements Je voudrais tout d’abord adresser mes gratitudes à mon encadrante Mme Ghada Chater pour sa patience et ses judicieux conseils qui ont contribué à forger ma réflexion et à enrichir l’horizon de ce travail. Je serais toujours reconnaissante et redevable pour votre motivation pour ce mémoire et vos hautes qualités humaines. Je remercie également Mme Cyrine Bouajila pour ses suggestions avisées qui ont aidé à bien mener l’ébauche de ce mémoire. Je tiens ainsi à remercier tous mes enseignants pendant mes années d’études et je leur présente tout mon respect et ma reconnaissance. Mes sincères remerciements vont également aux bouquinistes du centre ville de Tunis et les élèves du lycée rue de Russie qui m’ont accompagné dans cette aventure. Enfin ma profonde gratitude va aux êtres les plus chers de mon cœur sans lesquels ce présent mémoire n’aurait pas pu voir le jour.
3
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
SOMMAIRE REMERCIMENTS .................................................................................2 SOMMAIRE .........................................................................................4 AVANT-PROPOS .................................................................................6 INTRODUCTION .................................................................................8 PROBLÉMATIQUE .............................................................................10 MÉTODOLOGIE .................................................................................12
Chapite 1: Tunis, l’histoire d’une ville.....................14
1
Introduction................................................................... 16 1.Contexte générale........................................................17 2. L’apparition et l’evolution urabine de la ville de Tunis................................................................................18 Synthèse.........................................................................30
Chapite 2: Mise en contexte ............................................32
2
Introduction..................................................................34 1. Situation du périmètre d’étude.................................35 2. Aperçu historique: un premier centre au sud de la marine............................................................................36 3. Lecture urbaine..........................................................38 4. Lecture sociale...........................................................56 5. «Un public urbain » favorable à une intervention à vocation culturelle.........................................................66 Synthèse........................................................................72 4
Sommaire
Chapitre 3: Reconfigurer un sensible commun ....74
3
A- L’approche participative............................................77
Introduction.........................................................................77 1.Définitions des notions.......................................................77 2. Fondement de l’approche participative.........................80 3. Les niveaux de la participation........................................82 4. L’impact de l’architecture participative..........................83 5. Exemples de projets urbains participatifs en Tunisie.....84 Conclusion............................................................................85
B- Les espaces partagés: un facilitateur social.........86 Introduction.........................................................................87 1. Les espaces partagés.......................................................87 2. La rue comme espace partagé........................................96 Conclusion..........................................................................100 Synthèse.............................................................................100
Chapite4 : Corpus référentiel .....................................102
4
Introduction.......................................................................104 1. Projet d’espace public à Athènes...................................105 2. Bibliothèque Alexis de Tocqueville.................................112 3. L’institut français de Tunis..............................................120 4. Housing building in Shimouma......................................128 Synthèse..............................................................................131
Chapite 5: Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis.............132
5
Introduction........................................................................134 1. Zone d’intervention..........................................................136 2. Dégager les besoins de l’usager.....................................140 3. Les choix directeurs de l’intervention.............................142 4. Le programme fonctionnel proposé.............................143 5. Réponse urbaine et architecturale................................144
CONCLUSION GÉNÉRALE .........................................................................155 BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................156 TABLE DE FIGURES .....................................................................................158 TABLE DE MATIÈRES ..................................................................................163 ANNEXES........................................................................................................168 5
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
AVANT-PROPOS J’étais une élève du lycée Rue de la Russie (nahj russia), j’ai passé mes années d’adolescence à me balader entre les rues du centre ville de Tunis. Les ambiances, la dynamique et le perpétuel mouvement de ce quartier m’ont toujours impressionnée, je passais des heures et des heures dans ces rues, à contempler les bâtiments coloniaux,à errer,sans destination, à travers les foules des vendeurs et des passagers. Ces promenades étalées sur des heures n’étaient pas un choix pour moi mais plutôt une réalité à laquelle je devais m’adapter vu qu’il n’y avait pas d’espaces dédiés aux lycéens où ils peuvent passer leur temps libre. C’est grâce à ces escapades entre les ruelles de Tunis que j’ai développé des sentiments d’attachement et d’appartenance à ces lieux et surtout l’amour de la lecture et des livres. En effet, un bouquiniste de “nahj dabaghin» est à l’origine du sujet de mon mémoire d’architecture;ce bouquiniste a dédié tout un immeuble à ses vieux livres, cet endroit était pour des années mon refuge, je ne comptais le temps en lisant de ses livres et mes heures creuses devenaient mon moment préféré de la journée, là je trouvais un échapatoire des commerçants et des foules, et je me baignais dans un espace hors du temps. Maintenant que je suis étudiante en architecture, je suis devenue de plus en plus consciente de l’importance d’un tel lieu, les bouquinistes imprégnent la vie culturelle du centre ville de Tunis qui est devenu malheureusement un quartier purement commercial, là où les lycéens sont privés d’un espace qui les réunit et les abrite pendant leur temps libre. A partir de mon expérience personnelle en tant que lycéenne et de mon amour éternel des livres et du centre ville, je vous présente dans ce mémoire intitulé « Vers une expérience culturelle partagée dans le centreville de Tunis» ma réflexion sur l’importance de l’espace culturel au centre ville et son impact sur les jeunes de ce quartier.
6
Avant-propos
7
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
‘‘ DANS
LA POUSSIÈRE DES MOTS NAISSENT LES RÊVES Sandra DULIER
‘‘
8
Introduction
INTRODUCTION Une ville n’est pas seulement un cadre bati organisé selon un tracé urbain et un système de voiries. Plusieurs penseurs considèrent que la ville est un écosystème fondé essentiellement sur l’usager ; ses besoins, ses expériences, son mode de vie, ses émotions et son interaction avec ce qui l’entoure. «Il est clair qu’une ville ou une métropole ne présenteront pas à la vue une forme qui soit un ordre géant, stratifié. Cette forme aura une structure compliquée, continue et globale, et en même temps embrouillée et mobile. Elle pourra s’adapter aux habitudes de perception de milliers de citadins, sera ouverte aux changements de fonctions et de significations, capable d’accueillir le développement d’un nouveau langage des formes. Elle devra inviter ceux qui la verront à explorer le monde.1 » Les projets architecturaux et urbains sont généralement planifiés en tenant compte de la forme ou de l’image architecturale voulus, d’un programme fonctionnel préconnu, de la réglementation urbaine sans prendre en considération , dans la plupart des cas, l’usager et ses différents besoins. Des chercheurs et des auteurs ont montré que l’expérience du citadin, ou de l’usager de l’espace est primordial dans la conception architecturale et urbaine. Il est alors essentiel de favoriser la collaboration entre l’architecte et les citoyens pour mener un travail cohérent qui envisage une pratique professionnelle partagée et donne aux individus l’opportunité de s’approprier l’espace et d’y imprégner une identité. Il est donc nécessaire que les concepteurs se reconcentrent sur l’humain et sur son rapport à son espace vécu. Le présent mémoire se propose de s’intéresser au centre ville de Tunis en tant que ville riche en histoire, mémoire, patrimoine, architecture... Il focalise sur le mode de vie, les habitudes et les expériences de ses différents usagers, comme il cherche aussi à prospecter le potentiel de ses imperfections qui peuvent en faire une ville génératrice de projets urbains et architectureaux d’un grand impact sur ses usagers.
1. Kevin LYNCH, l’image de la cité, London, édition DUNOD, 1960, p139.
9
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
PROBLÉMATIQUE Une ville est plus qu’un espace qui répond aux besoins vitaux de ses habitants (habitation, travail, déplacement…), elle est aussi un espace partagé entre les différents usagers, où ils marquent leurs empreintes. Il est essentiel de prendre en considération le volet social qui focalise sur l’usager de l’espace dans toute intervention architecturale ou urbaine. Bien que le concept de l’architecture participative ait apparu dès les années 50 en Europe, cette approche est récente en Tunisie et se manifest timidement. Cette approche transforme la vision de l’architecte à celle d’un homme au service de la société exploitant son savoir-faire pour le bien de la communauté. Elle permet de développer des liaisons fortes entre les usagers et de favoriser de nouvelles voies et des initiatives qui améliorent la qualité de vie et le mode d’occupation de certains de ses usagers. Le centre-ville de Tunis s’étend sur une large superficie. Toutefois on a pu constaté, à travers des questionniares ( voir annexes), que la mémoire collective considère que le quartier, limité par la rue de Russie, la rue Al Jazzera, l’avenue de France et la place de Barcelone, est le vrai centre-ville et son cœur battant. Bien que ce quartier représente un pôle de commerce important et une destination pour une grande population entre autre un flux d’élèves et de jeunes assez important, il est néanmoin dépourvu de toute présence d’activité culturelle sauf la présence timide de trois bouquinistes sur la rue d’Angleterre présentant la dernière ligne de résistance de la culture dans ce quartier. Désespères, perdus, abandonnés, résistants, optimistes… Les bouquinistes de Tunis et les èlèves du lycée de la rue de Russie vivent au quotidien une multitude de sentiments, parfois opposés. Pour les bouquinistes, il est question de survie et de résistance pour garantir la continuité de leur activité, en exposant leurs bouquins sur les trottoirs et en plein air. Pour les élevès, il est question de trouver le moyen de leur offrir des espaces de divertissement dédiés à la culture, loin de ce que leur offrent la rue actuellement. Il s’agit de leur dédier au sein de ce quartier un refuge, qui puisse les attirer, et leur offrir des activités culturelles, épanuissantes et enrichissantes.
10
Problématique
1. Comment peut-on intervenir au sein d’un quartier purement commercial situé au plein cœur du centre ville de Tunis pour instaurer subtilement un espace culturel qui pourra enrichir la vie des usagers de cet espace public? 2. Comment peut- on améliorer les conditions de travail des bouquinistes de ce quartier et mettre en valeur ce métier? 3. Quel genre d’intervention architecturale et urbaine pourrait encourager les élèves et les lycéens ce ce quartier à mieux investir leur espace public et à participer à sa mise en valeur? 4. Comment concevoir un espace dédié à la culture qui puisse attirer ces jeunes et les sauver des dangers de la rue?
ig1.
Transect urbain schématisant la problématique, source: auteur 11
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
12
Méthodologie
MÉTHODOLOGIE Pour répondre à la la problématique précédemment posée,nous avons adopté une méthodologie qui s’articule en cinq chapitres. Le premier chapitre intitulé “Tunis,l’histoire d’une ville” est un chapitre qui présente le centre-ville de Tunis , son histoire et son évolution urbaine à travers le temps. Le deuxième chapitre est une mise en contexte du périmètre d’études; Nous nous situons par rapport au cadre spatial par l’étude du quartier d’intervention et cela à travers un aperçu historique suivi par une lecture urbaine et une lecture sociale de ce lieu. Le troisième chapitre intitulé «Reconfigurer un sensible commun» est divisé en deux parties. La première partie est une présentation de l’approche participative en général et l’impact de l’architecture participative ainsi que quelques projets urbains participatifs en Tunisie. la deuxième partie intitulée «Les espaces partagés: un facilitateur social» définit la notion des espaces partagés et présente la rue comme un espace partagé . Le quatrième chapitre est consacré à l’analyse des références qui sont des projets architecturaux et urbains similaires à notre intervention en termes de nature d’intervention , sensibilité du site et sa particularité pour choisir évidemment la manière et la démarche d’intervention ainsi que les concepts adéquats à notre cas d’étude. Le cinquième chapitre est dédié au projet d’intervention, nous présentons notre zone d’intervention , nous dégageons les besoins de l’usager, nous présentons, ensuite, les choix directeurs de l’intervention ainsi que le programme fonctionnel proposé et nous finissons par présenter notre réponse urbaine et architecturale .
13
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
14
fig2.
Immeuble le Colisé avenue Jules Ferry 1945, source: Circa.
Tunis, l’histoire d’une ville
15
Vers une expérience culturelle partagée dans le centreville de Tunis
Introduction «Avant d’être à même d’instaurer un nouveau mode d’existence urbaine, ne nous faut-il pas comprendre la nature historique de la cité, faire le départ entre le rôle primitif, celui qu’elle fut par la suite amenée à assurer et celui qui pourrait lui revenir plus tard. Ne nous faut-il pas revenir aux plus lointaines perspectives du passé afin d’affronter consciemment celles d’un proche avenir2». Le centre-ville de Tunis représente une richesse historique avec ses différentes strates qui ont fourni à la vie de ce tissu urbain une image qui caractérise chaque époque. L’histoire de la ville de Tunis se décline en plusieurs époques depuis le XII siècle, mais cette étude s’intéresse à l’époque de la veille du protectorat c’est à dire à partir du XIX siècle allant de l’apparition du quartier franc et tout au long de son évolution urbaine jusqu’à de nos jours.
16
2. Lewis MUMFORD, LA Cité à travers l’histoire,édition Agone, 2011, p3
Tunis, l’histoire d’une ville
1. Contexte général 1.1. La notion de centre ville Dans son article «L’image de laville3», Ali JERBI affirme que notre système d’orientation dans l’espace topologique adhère à la notion de centralité. Elle concrétise notre point de départ et notre destination. Et comme Tout espace matériel possède un centre, la ville est aussi centralisée ainsi que ses quartiers. Cependant le concept se substitue au percept dans notre mémoire et l’image du centre-ville se construit en fonction de sa dimension symbolique. Au fait, le lieu le plus chargé symboliquement est celui qui représente cette notion. Donc l’espace qui rassemble l’unanimité des attributs Les plus valorisées du moment est l’espace qui aura cette caractéristique non pas celui qui se situe, typologiquement, au centre de tissu urbain. La notion de temporalité est bien introduite dans cette définition parce que les valeurs symboliques varient en fonction du dynamisme culturel.
fig3. Tunis, vue sur l’avenue de la Marine au début du XXéme sciécle, source: Circa, cités et architecture en Tunisie, Leila AMMAR 3. Ali JERBI, Tunis de la ville à la métropole, Archibat n5,2002, p20.
17
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
fig4.
La position de la ville de Tunis, source: google earth éditée par l’auteur La Médina de Tunis
La nouvelle ville de Tunis
La Kasbah
Tunis Marine
1.2. Situation et contexte géologique La ville de Tunis a été construite sur un ensemble de collines bordées à l’Est par une grande fracture au niveau du sol et entre deux lacs, en descendant en pente douce vers le lac de Tunis et en versant abrupt dans le sens opposé sur La Sebkha de Sijoumi. Ces collines appelées :La Rabta, La Kasbah, Montfleury font la suite des couteaux de l’Arianna avec des altitudes qui varient entre 50 et 100m. Au-delà, s’étendent des terrains plus récents constitués par des matériaux arrachés aux collines par l’érosion et par des remblais accumulés par l’homme. Sur cet étendu, on peut distinguer trois zones :
18
Tunis, l’histoire d’une ville
Une zone située à l’Ouest de la fracture et qui a été anciennement occupée par l’homme en constituant le noyeau central de la Médina. Une zone intermédiaire sur l’emplacement de la grande fracture et sur laquelle la médina s’est étendue facilement pour former les deux faubourgs Une zone à l’est de la fracture, sur laquelle s’est étendue, depuis la fin du XIXéme siècle, la nouvelle ville, avec
fig5. les 3 zones de Tunis, Abdelkefi éditée par l’auteur
source: Jalel
des techniques de constructions qui permettent de remédier temporairement l’inconsistance du sol. 19
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2. L’apparition et l’evolution urabine de la ville de Tunis 2.1. La naissance de la ville de Tunis Après la conquête arabe en 698 et la fin de la domination byzantine sur Carthage, Ifriqiya prit Kairouan pour capitale et « Thynes a été choisie pour succéder Carthage en tant que cité maritime et de négoce.4» Pas loin du centre du pouvoir à la Kasbah, la grande Mosquée Zitouna s’ouvre sur les souks pour créer le pole autour duquel s’ordonne la Medina qui a obtenu le nom de Tounes. Ces souks ont créé un réseau économique par la fabrication et la commercialisation de l’artisanat. Autour de ce centre culturel et commercial, s’étendent les quartiers résidentiels par leurs rues principales, leurs ramifications et leurs impasses en s’intégrant avec le cadre naturel du site. En 909, Les Fatimides chiites fondent une nouvelle capitale, Kairouan, ce qui a poussé les savants Malékites à se réfugier à Tunis. « Elle hérite ainsi du grand prestige culturel de Kairouan.5 » Dans ces conditions apparait Mehrez Ibn Khalaf, nommé aussi le Saint Patron de Tunis, qui a pris plusieurs initiatives qui ont marqué l’urbanisme de Tunis. En effet, il a réorganisé le commerce, a incité à la reconstruction des remparts de la Medina et la fondation de « El Hara » ; le quartier intra-muros des juifs. Avec la fondation de la dynastie Hafside, Tunis devient la capitale de Ifriqiya, ce qui a permis le développement de la ville. La Kasbah reste le centre de pouvoir, les souks se multiplient autour de la mosquée de façon que le métier le plus noble en soit le plus proche. Ainsi la population a bien augmenté et la grande Mosquée ne peut plus accueillir un nombre aussi important de fidèles ce qui a entrainé la multiplication des mosquées. La ville était aussi équipée par des Zaouias et des Madrassas pour accueillir les étudiants de la Zitouna. La ville s’est étendue alors en dehors de son enceinte pour constituer deux nouveaux faubourgs qui ont été intégrés par la suite au système urbain par la construction de la deuxième enceinte. En 1574, les turcs annoncent la fin de dynastie Hafsides et Ifriqiya devient sous la régence Ottomane. Durant cette période, Tunis connait une présence massive d’étrangers qui interviennent dans plusieurs domaines et une augmentation de population. Ceci a engendré automatiquement la construction de nouveaux équipements, de nouveaux quartiers ainsi que de nouvelles Casernes pour renforcer le système défensif. 20
4. Ibid, p32. 5. Ibid, p32
Tunis, l’histoire d’une ville
1
1
La Kasbah Mosquée Zitouna Mosquée El Ksar
2
Les portes de la Médina: 1 Beb Bhar 2 Beb EL Jazira
2
fig6. Tunis dans le haut moyen age, source: Paul Sabag, Tunis l’histoire d’une ville, éditée par l’auteur
5 4
1 La Kasbah Mosquée Zitouna Le cémitière des juifs Les nouveaux faubourgs
2
Les portes de la Médina: 1 Beb Bhar 2 Beb EL Jazira 3 Beb Alioua
3
4 Beb Saadoun 5 Beb El Khadhra fig7. Tunis au XVIIéme sciécle, source: Paul Sabag, Tunis l’histoire d’une ville, éditée par l’auteur 21
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.2.Tunis pré-colonisatio: Le quartier Franc Pendant le XIX sciécle, La France arrive finalement à assurer sa primauté dans la régence en imposant son protectorat ce qui a engendré l’ouverture de Tunis sur les influences occidentales. Les colonies européennes, surtout celle française, italienne, maltaise et anglaise viennent agrandir, année après l’autre, la population tunisoise. Pour accueillir ces nouveaux citadins, la ville s’étend hors des murs, entre la médina et le lac, appelé “El Bahira” à cette époque, et elle commence à recevoir des équipements modernes en termes d’adduction d’eau, Eclairage, de voieries, de communications avec la proche banlieue et l’arrière-pays. Les aristocrates de Tunis étaient installés au côté ouest de la Medina qui est son côté, haut. Dès la moitié du XIXème siècle, la vie urbaine et les lieux de sociabilité de ces derniers se sont déplacés vers le côté est en direction de Beb Bhar, intra et extras muros. Ceci a engendré la création d’un nouveau quartier; le quartier Franc. L’étalement de ce quartier a entraîné le développement des colonies européennes, l’augmentation du membre de maisons Louées à des européens. Un nombre important d’elles a été construit par l’initiative des riches italiens ce qui explique leur ressemblance à l’architecture et au décor de celles des villes italiennes tels que le palais Cardoso sur la place de la bourse, le palais Gnecco dans la rue de la Commission. Ce quartier qui avait comme cœur la place de la Bourse, accueille la vie des européens avec leurs maisons, leurs magasins, leurs bureaux, ainsi que leurs consulats, leurs écoles et leurs églises. En 1860, le rempart de Tunis a disparu pour céder sa place à un boulevard de ceinture limitant la ville. C’est au même temps que le consul français Léon Roches obtient l’autorisation pour construire hors des murs de la ville la maison de France et qu’on ébauche la promenade de la Marine qui est le tracé fondateur de la ville appelée coloniale et qui va se développer sur les terrains marécageux à l’est de la vieille ville. A la veille du protectorat, le quartier franc commence à excéder les limites de la Médina pour se développer au-delà de la porte Bâb Bhar. Face à la Déclinaison de l’artisanat et du commerce traditionnel les nouveaux arrivés développent, de plus en plus, les échanges avec l’Europe, introduisent l’industrie moderne, en acclimatant sur les marges de la vieille ville orientale, de nouvelles formes urbaines et architecturales. On assiste donc à la naissance d’une nouvelle ville moderne et qui prend son essor au lendemain de la conquête française.
22
Tunis, l’histoire d’une ville
Le quartier franc Le noyeau central Cimitiéres, parcs et jardins Les deux faubourgs Chemin de fer et tramways La promenade de la Marine fig8.
Fondouk el Ghallah Mosquée Zitouna La Kasbah L’église Saint-Antoine Le port de Tunis
La place de la bourse Les trois consulats: 1 Le consulat français 2 Le consulat anglais 3 Le consulat italien
La structure urbaine de Tunis la veille du protectorat, source: Leila AMMAR éditée par l’auteur 23
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.3. La ville de Tunis pendant la colonisation 2.3.1. L’evolution urbaine de la nouvelle ville A la fin du XIXéme siècle, les terrains qui s’étendaient au-delà de la Maison la France en direction des chenaux menant à la Goulette, étaient une sorte de marécages boueux. La vieille ville de Tunis, la Medina, était une ville qui tourne le dos à la mer contrairement à d’autres villes méditerranéennes et dont on ne trouve pas une façade maritime vu que le lac la séparait de la mer. La ville moderne n’avait le choix que de se tourner vers des installations portuaires. Dès que le premier règlement de voirie de la ville a vu le jour en 1889, et jusqu’à 1914, les grands équipements urbains ont été mis en place (chemin de fer, tramway, port, édifices publics…). Les premiers terrains cadastrés, de part et d’autre de cette promenade, étaient loués pour des européens et des musulmans pour construire des maisons, des immeubles, des magasins, des bars… Cet axe devenait donc le lieu de promenade et de loisirs pour la société européenne. Au Nord de la promenade de la Marine, se dressait le monument de pouvoir spirituel; la chapelle et le cimetière catholique Saint Antoine . Le découpage régulier des îlots dans ce quartier, est interrompu par les deux voies ferrées: Tunis-Bardo et la Goulette- Marsa. Dans ce quartier adjacent au cimetière israélite , ont apparu de nouveaux axes (rues de Londres et rue de Madrid). Au sud, apparu un quartier qui rassemble des bâtiments d’habitation et de service tels que la poste française, la régie du Tabac, le marché central… À l’Ouest de la vieille ville et autour de Dar El Bey à la Kasbah sont construits les Équipements de pouvoir administratif qui témoignent de l’architecture arabisante en Tunisie tels que l’actuel ministère de finance. La construction des maisons et des immeubles de la nouvelle ville s’est étalée lentement sur l’avenue Jules Ferry sur un et deux niveaux. L’image de la nouvelle a pris forme par les traces réguliers autour de ses nouveaux équipements tels que la poste, la cathédrale, le marché central, la trésorerie générale...
24
Tunis, l’histoire d’une ville
2
1
La nouvelle ville Le quartier franc Le noyeau central Les deux faubourgs fig9.
La petite Scicile Les deux gares: 1 La gare du sud 2 La gare du nord
L’avenue Jules Ferry-France Avenue de Carthage-Paris
La carte de Tunis en 1914, source: Leila AMMAR éditée par l’auteur 25
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
A la fin du XIXème siècle, Tunis est devenue une ville où règnaient les chantiers, baraques, des terrains vagues et des immeubles de rapport. La négociation entre le protectorat, les architectes et les promoteurs a concrétisé le visage des avenues de la ville. L’image urbaine de la ville dépend de la relation entre les immeubles de rapport et sa structure. La configuration des édifices à bâtir a déterminé le découpage des parcelles. La relation étroite entre les îlots, le découpage parcellaire, l’immeuble bâti et l’alignement assure la continuité du paysage urbain. La variation de gabarit, la plantation en alignement des immeubles de rapport ont constitué la continuité de façades qui donnent la Physionomie des rues et des boulevards de la ville.
2.3.2. Les équipements publics La nouvelle ville a su répondre aux besoins de ses habitants en fournissant les équipements publics dans la totalité des domaines de vies, commençant par le marché central en (1892), les abattoirs en (1893) L’hôtel de ville (1901), la poste (1892) et sans oublier les lieux de culte tels que la cathédrale (1897). Après quelques années de son apparition la nouvelle ville fut couverte d’établissement scolaires: Collège Saint Charles (1882) sur l’avenue de Paris qui fut cédé à l’état en 1889 et obtient le nom de lycée Carnot, Lycée de jeunes filles Jules Ferry (1889) sur la rue de Russie et le Collège Paul Cambon (1914) sur la rue de Marseille. La ville a été dotée de salles de spectacles et de lieux de distraction: le théâtre municipal (1902), Casino municipal (1902) sur l’avenue de Carthage (l’actuel Palmarium), Omnia Pathé (veille de la guerre) situé à l’angle de la rue Amilcar et rue Hannon.
26
Tunis, l’histoire d’une ville
Autres équipeents Equipements de loisirs Equipements scolaires 1 Le théâtre municipal 1 Collège Saint Charles 1 Le marché central 2 Lycée de jeunes filles 2 L’hôtel de ville 2 Casino municipal 3 La poste Jules Ferry 3 Omnia Pathé Collège Paul Cambon 3 4 La cathédrale 4 Théatre El Hamra fig10. Les équipements publics à Tunis en 1914, source: Leila AMMAR éditée par l’auteur 27
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.4.La ville de Tunis Post-indépendance Dès les années 60, le centre-ville de Tunis a vécu certaines transmutations sur le plan socio-culturel et démographique. En effet, un nombre important d’habitants ont quitté la Médina pour s’installer dans la nouvelle ville et dans les banlieues et les périphéries de ville. Tandis que leurs demeures ont été louées, sous forme de pièces pour former ce qu’on appelle “Oukala”, aux populations issues d’un afflux de migrants ruraux chassées de la campagne. La rénovation a vu le jour au centre-ville par l’apparition du style international à travers la construction de l’hôtel international «Al Hana» el l’hôtel L’Africa ( conçu par Olivier-Clément Cacoub et Jason Kyriacopoulos). La ville de Tunis a pris une nouvelle srtucture urbaine.On trouve donc: • Une Zone résidentielle à caractère spécial qui est la Médina et ses deux faubourgs. • Une zone résidentielle qui contient généralement des immeubles où on trouve au rez de chaussée du commerce et des bureaux et aux des appartements d’habitation. • Une zone d’équipements industiels qui contient des dépots, des ateliers, des usines, des entrepots, des garages et des emprises ferrovières, routières et portuaires. • Une zone d’équipements publics et para-étatiques où ont trouve les établissements d’enseignement, de santé, de tourisme, de congrés, de militaires, d’hotellerie, et des banques • Une zone d’espaces verts qui contient les cimetières, les terrains de sport, les jardins et les parcs. Suite au vieillissement des immeubles, et l’encombrement de l’espace par le stationnement, la surcharge de mobilier et de Kiosques qui ont banalisé la perspective de l’axe historique fondateur de la nouvelle ville de Tunis, un projet d’embellissement était la solution pour revaloriser cet axe. Ce projet visait à mettre l’accent sur les qualités de cet ensemble urbain de grand intérêt architectural appelant un projet de mise en valeur garantissant une image forte de l’espace public et lui assurant la convivialité et l’attractivité. 28
Tunis, l’histoire d’une ville
fig11.
La nouvelle ville de Tunis en 1985, source: Jalel Abdelkefi éditée par l’auteur
Equipements publics et administratifs Zone résidentielle de la nouvelle ville La Médina et ses faubourgs
Equipements industrielles Jardins, parcs et cimitières L’avenue Habib Bourguiba 29
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Synthèse Pour la ville de Tunis, le centre de la ville traditionnelle s’est matérialisé en un premier temps à travers les souks aux abords de la grande mosquée “Zitouna”. Après l’indépendance, le centreville a englobé le tissu ancien, la ceinture qui a remplacé la muraille ainsi que le nouveau tissu. L’apparition de la nouvelle ville de Tunis et son développement rejoint le contexte de déformation urbaine qu’a vécu la plupart des villes méditerranéennes. En effet, elle s’explique par des échanges techniques et par des confrontations qui forgent la première expérience municipale puis celle du département de travaux publics. Ces deux institutions réformatrices sollicitent, malgré les difficultés, de mettre en application le principe d’utilité publique ainsi qu’une nouvelle vision de la prise en charge collective de l’espace et de l’ordre urbain. Mais, dès l’indépendance, les activités relatives à ce centre sont concentrées dans la nouvelle ville, appelée aussi la ville basse. Les axes de ce centre ont été tissés à travers une maille établie par l’ensemble de grands magasins, boutique, bars, cafés, lieux de culte, bureaux, espaces culturels.... Ceci a créé une nouvelle image pour le centre-ville de Tunis. 30
Tunis, l’histoire d’une ville
fig13. L’avenue Habib Bourguiba les années90, source: Wikipédia
fig14. L’avenue Jules Ferry en 1935, source; Circa.
fig15. La place de La bourse en 1885, source:https:// www.delcampe.net
fig12.
Vue générale sur la ville de Tunis, source: Hammadi RGAYEG
31
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
32
fig16.
Vue sur la rue Jamel Abd Nasser, ©L’auteur.
Mise en contexte
33
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Introduction Avant d’entammer un projet architectural,il est primordial de comprendre l’essence du lieu en question et de saisir son génie. Pour cela, ce chapitre présente le diagnostic du contexte d’intervention. Nous allons focaliser sur le quartier de Beb Bhar, site de notre intervention, pour saisir le potentiel de ce lieu, la cohérence ou l’incohérence entre ses différentes composantes, les ruptures et les points faibles qui le menacent ainsi que la qualité et le mode de vie de ses différents usagers. Nous allons aussi étudier le mode d’occupation de cet espace à travers une lecture historique, urbaine, sociale et l’étude du lieu en rapport avec ses usagers et ceci en se basant sur le concept d’imagibilité que Kevin Lynch définit en tant que « La qualité grâce à laquelle il y a de grandes chances de provoquer une forte image chez l’observateur. C’est cette forme, cette couleur ou disposition qui facilitent la création d’images mentales de l’environnement vivement identifiées, puissamment structurées et d’une grande utilité.6 »
5 4
1
7 6
9
8
2 3
fig17.
Plan
de Tunis: Recensement des repéres avoisiants du périmétre d’étude, source: L’auteur.
Périmétre d’étude. 1 Beb Bhar 2 Le marché central 3 La place de Barcelone
34
4 Statue Ibn Khaldoun 5 La Cathédrale 6 Le Palmarium
6. Kevin LYNCH, l’image de la cité, London, édition DUNOD, 1960, p11.
7 Hotel El Hana 8 Hotel l’Africa 9 Tunis Marine
Mise en contexte
1. Situation du périmètre d’étude Le périmètre d’étude se trouve à l’Est de la Médina et à l’ouest de la et station de Barcelone et plus précisément il s’étend sur le quartier qu’on nomme souvent le quartier du marché central, limité par: • l’avenue de France, au Nord. • la rue Jamal Abed Nasser, à l’Est. • la rue de Russie, au Sud. • la rue Al Jazira, à l’Ouest. Malgré que le centre ville de Tunis s’étend sur une grande surface, on a dégagé que la mémoire collective de ses usagers considére que ce quartier représente le vrai centre ville ou bien aussi son coeur battant. Ce fragment urbain englobe un nombre important d’édifices phares d’ou il prend sa valeur.
fig18.
Plan du périmétre d’étude, source: L’auteur.
35
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.Aperçu historique: un premier centre au sud de la marine Entre les années 1870 et 1880, un nouveau quartier s’est improvisé au sud de la Marine entre le rempart est de la Médina et la rue Saddiqueyya (La rue Jamel Abd Nasser actuellement) et qui a constitué le premier centre de la nouvelle ville. Ce quartier a connu une nouvelle structure urbaine due à une série de lotissements et de tracés viaires. Entre 1875 et 1878, des ingénieurs étrangers ont pris en charge les tracés viaires, le découpage du sol et son assainissement. En effet les rues d’Espagne, de Russie, d’Angleterre (1878), du Maroc et du Tripoli (1880) sont tracées perpendiculairement à l’ancien rempart Est, la rue Al-Jazira et la rue d’Italie (La rue de Charles de Gaulles actuellement) (1880) et ceci à travers des plans de nivellement et des tracés géométriques associés à des plans d’assainissement et qui ont été gérées par la direction de travaux de la ville, le service et la voirie de 1889. Ce périmètre limité accueille un nombre important d’équipements indispensables de la nouvelle ville: le marché, la gare, la poste et le siège de la municipalité en premier lieu. Ce quartier a inclut la gare du Sud (1870) qui était la terminale de la ligne qui relie Tunis à la Goulette et occupait la place nommée aujourd’hui la place Mongi Bali.Il a aussi connu une présence importante de l’industrie hôtelière. 36
fig19. le quartier d’étude en 1900, source: L’auteur
Rues construites en 1878 Rues construites en 1880 Terrains nus Constructions Fondouk El Ghallah
fig20. le quartier source:l’auteur
d’étude
Les rues existantes(1900) Les rues ajoutées Le marhé central La poste française La gare française Lycée Jules Ferry Constructions
en
1914,
Mise en contexte
fig21.
La poste française sur la rue d’Italie pendant la colonisation ,source: https://www.delcampe.net 37
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.Lecture urbaine 3.1.Analyse fonctionelle Le contexte urbain de notre périmètre d’étude montre une variété d’édifices religieux, culturels, administratifs, éducatifs et commerciaux ainsi qu’une pluralité fonctionnelle importante. Cette diversité est justifiée par le contexte historique de son apparition et son évolution, d’une part, et par sa proximité à la Médina et aux accès de la ville.
3.1.1. Les points repéres Les points repères de ce quartier se démarquent, non seulement par leur valeur architecturale et historique mais aussi par le rôle qu’ils jouent dans le quotidien des usagers. Ils se caractérisent ainsi par la diversité de leurs domaines d’activités et servent de points de repères pour tout le centre ville.
fig22.
Recensement des repéres sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur
L’église Av.christ-Redemptever L’ancienne ambassade d’Italie Lycée rue de Russie La palce Mongi Bali 38
Théathre El-Hamra Café Ben Yedder Le marché central La poste de Tunis
Mise en contexte
3.1.2. Les fonctions Notre périmètre d’étude abrite des fonctions d’activités diverses. Malgré les mutations qu’il a subies, le quartier est marqué jusqu’à aujourd’hui par une forte présence d’activités commerciales. Elle comprend une diversité de type de commerce avec la dominance des produits culinaires et vestimentaires avec une moyenne présence de restauration. Sur chaque rue, on remarque la dominance d’un type spécifique de produit. Cette fonction est souvent placée aux rez-de-chaussée des immeubles ainsi que sur les rues et les trottoirs. En effet, le commerce informel est devenu, depuis quelques années, présent dans l’image des rues commerciales de Tunis et qui a fait partie du changement de leurs rythmes de vie et le mode de circulation dans ce quartier. Les habitations et les bureaux sont concentrés aux étages. Ce quartier abrite aussi des établissements d’enseignement, équipements administratifs et de service, des équipements d’activités culturelles avec la présence d’activités hôtelières. En outre, dans ce territoire urbain, l’activité commerciale domine toute sorte d’activité avec l’abscence de d’activité culturelle. Cette situation offre certaines opportunités à ce quartier mais présente à la fois certains obstacles qui empêchent son développement.
fig23.
Distribution spatiale des fonctions dans le périmétre d’étude, source: L’auteur
39
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.2. Zones et limites La plupart des constructions de ce quartier (à l’exception des établissements d’enseignements, le marché central et la poste) sont des immeubles où on trouve aux étages des bureaux ou des appartements d’habitations et les commerces aux rez-de-chaussée. Mais certains immeubles ont des fonctions purement administratives. Donc lors de cette phase de l’analyse, nous dégageons les limites du quartier par rapport à son voisinage d’une part, et d’autre part nous limitons les zones dont les rez-de-chaussée de leurs immeubles sont purement commerciaux par rapport à ceux purement administratifs et ceux mixtes ainsi que la zone réservée au moyen de transport en commun.
fig24.
Plan des zones et des limites du périmètre d’étude ,source: l’auteur
Limite avec la Médina Zone administrative Zone commerciale et administrative Zone réservée au moyen de transport
40
Limite Zone
ferrovière commerciale
Mise en contexte
La Limite avec la Médina La limite de rue Al-Jazira représente une limite entre ce tissu urbain et celui de la Medina. Malgré que cette rue représente une limite sur plan mais pas pour les usagers puisqu’on garde le même caractère fonctionnel et on ne remarque pas le changement de l’aspect architectural qu’au-déla de cette limite
La Limite ferrovière
fig25.
fig26.
Rue Al-Jazira ,source: l’auteur
L’avenue de la gare ,source: l’auteur
La voie ferrée et la façade de la gare ainsi que la place de Barcelone présentent une limite fonctionnelle et visuelle entre ce quartier et le quartier voisin. Bien que le tissu urbain ne change pas de morphologie mais cette limite empêche la continuité visuelle entre ces deux quartiers. Sur le plan fonctionnel, au-delà de cette limite la présence commerciale diminue pour l’intérêt des fonctions administratives et industrielles avec un changement du type du commerce.
La zone administrative est constituée par des rues sur lesquelles on trouve des équipements d’enseignement, des centres de formations, des galerie d’art et des immeubles bureautiques. Les zones mixtes contiennent des rues sur lesquelles on trouve des commerces, des immeubles administratifs et des établissements d’enseignement. La zone commerciale inclut le commerce formel qui existe depuis des décennies et le commerce informel qui devient plus intensif jour après jour. Ce quartier se caractérise par un cachet commercial qui le rend un marché à grande échelle invitant un grand flux urbain. fig27. Proportions des zones ,source: l’auteur 41
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.3. Noeuds et voiries
fig28.
Hiérarchie des noeuds et des voiries sur le plan du périmétre d’étude, source: l’auteur
Voie principale Voie secondaire Impasse
Nœud principal Nœud secondaire
La structure urbaine de ce quartier est constituée de voies dont la plupart possède des largeurs de rue presque identiques avec une différence au niveau des trottoirs ou des rues. Pour cela, on ne peut pas parler vraiment d’une hiérarchie de voiries vu que le nombre d’impasses et de rues secondaires est très faible par rapport aux autres rues. Cette structure a engendré une absence d’hiérarchie au niveau des nœuds. En effet, la différence entre les nœuds ne peut pas être visible sur le plan mais c’est plutôt due à la présence de moyens de transport ou bien au flux urbain qu’il soit piétonnier ou véhiculaire. Ceci entraine une concentration des nœuds principaux au niveau de la station des grands taxis, sur l’entrée et la sortie de la rue d’Espagne qui présente un des plus importants pôles de commerces.
42
Mise en contexte
3.4.Morphologie urbaine Cette phase de la lecture consiste à dégager les différentes strates de la structure urbaine (bâtiments, parcelles et trame viaire) et étudier la relation entre elles.
fig29.
Plan du cadre bati ,source: l’auteur
En effet, la conjugaison de ces éléments montre que l’absence de retrait des bâtiments, sur chaque parcelle, par rapport à la rue et au voisinage assure une continuité visuelle et une régularité de la trame viaire. Dans le cas de notre étude, le terme « vide » nous renvoie souvent au cadre bâti et au caractère plein qui existe.
fig30.
fig31.
Plan de la trame viaire ,source: l’auteur
Plan parcelaire ,source: l’auteur
Et vu que les constructions prennent la forme des parcelles qui les englobent, on peut dire, donc, que le quartier est bien saturé au point que la proportion du vide par rapport au plein est très faible et on n’arrive à trouver du vide qu’au niveau des cours ou des patios des immeubles, les dentcreuses ou bien les placettes qui sont à un nombre très réduit. Bien que ces dents-creuses diminuent l’étouffement du quartier mais elles créent une rupture urbaine. 43
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.5. Flux et accessibilité
fig32.
Accés et sens de circulation véhaculaire sur le plan du périmétre d’étude,source: l’auteur
Sens de circulation Entrée au quartier Sortie du quartier
La station des taxis colectifs El-Kherba
3.5.1. Accessibilité La situation de ce quartier le favorise par la multiplicité d’accès pour les véhicules et pour les piétons. En effet l’avenue de la gare et certaines rues perpendiculaires à l’avenue de France servent d’accés tandis que le rue Al-Jazira sert de sortie. Le quartier est à proximité de deux entrées de la Médina (Beb-Bhar et ElKherba) ce qui le rend un lieu de passage entre la Médina et le réseau de transport ou les autres quartiers du centre-ville.
3.5.2. Sens de circulation Les voies de ce quartier sont des voies à sens unique. Ceci est dû à la largeur des rues qui ne peut pas permettre le passage de deux voitures à la fois avec le stationnement. Ce fait diminue les embouteillages au niveau des croisements et rend la circulation plus souple. 44
Mise en contexte
3.5.3. Le flux urbain Le flux piéton varie selon les temps et les saisons et dépend des fonctions dans chaque rue. Au fait, il est concentré dans les rues commerciales, essentiellement à la rue Aljazira, la rue d’Espagne et les alentours du marché central. La rue d’Angleterre présente un flux piéton important basé sur la présence des élèves. Ce flux est important aussi au niveau de la place Mongi Bali vu sa position par rapport à la gare et à la station des taxis collectifs.Cette place est aussi le lieu de concentration du flux véhiculaire vu sa proximité à l’accès du centreville. Le flux véhiculaire est moins important que celui piéton et contrairement à ce dernier, il marque une faible concentration au niveau des rues commerciales vu qu’elles sont occupées par les marchandises des commerçants informels. Ce quartier garde encore un caractère résidentiel, les rues servent d’aire de stationnement pour les résidents en premier lieu ainsi que pour les commerçants, les employés et même les passants.
fig33.
Le flux urbain piéton ,source: l’auteur
fig34.
Le flux urbain véhiculaire ,source: l’auteur
fig35.
Le stationnement ,source: l’auteur 45
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.6. Le paysage urbain Le lecture verticale participe à la perception de la ville. En effet la lecture du paysage urbain inclut l’étude de l’aspect architectural dominant sur la façade urbaine, la présence de l’élément naturel (minéral et végétal), les composantes de la rue et la lecture des hauteurs et de la forme du skyline
3.6.1. La façade urbaine «Les façades sont généralement composées symétriquement par un axe central. Les percements sont réguliers, alignés les uns au-dessus des autres et soulignent la traversée de l’immeuble. Les angles sont marqués par un traitement particulier, de rotonde, de balcons, de loggias on de pergolas à colonnades. La porte cochère d’entrée est parfois emphatiquement accentuée. Les façades composent les horizontales et les verticales en un jeu savant. Sculptures, moulures. consoles, bandeaux, corniches, viennent rehausser les encadrements et les baies.(...) La façade est devenue depuis le début du XXème siècle un élément déterminant dans ce paysage urbain et un facteur d’extravasion décorative partagé par la majeur partie de la population tunisienne.7 »
fig36. Les composantes de la façade urbaine ,source: l’auteur 46
7. Leila AMMAR, La rue, 2017,
Mise en contexte
fig37. Repérage des coupes et des skylines sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur
Rues contenants de la végétation
3.6.2.L’élément naturel La présence de l’élément naturel se limite à l’implantation des arbres au niveau de quelques rues et fragments de rue (rue Al-Jazira, rue Jamel Abd Nasser et la rue d’Angleterre) et sur la place de Mongi Bali. Malgré le rôle qu’il joue pour offrir de l’ombre aux usagers et rafraichir le climat, le quartier témoigne d’un manque très remarquable de l’élément végétal surtout en le comparant au cadre bâti assez dominant.
fig38.
La rue Jamel Abd Nasser, source: L’auteur 47
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.6.3.La lecture des hauteurs Notre quartier d’étude a subi certaines mutations dans son contexte morphologique qui est perçu essentiellement dans les édifices qui ont été démolis ou reconstruits par un aspect architectural différent et des hauteurs différentes de l’existant. Mais ceci n’a pas influencé le paysage urbain qui a gardé ses concepts de juxtapositions et de continuité. En effet les skylines des façades actuelles montrent une homogénéité d’hauteur dans ce tissu dont la plupart des batiments sont de R+2 ou R+3 avec quelques immeubles de R+4 ou R+1_ (à l’exceptions du marché central). La relation étroite entre les ilots, le découpage parcellaire, l’immeuble bâti et l’alignement assure la continuité du paysage urbain. La physionomie des rues de notre quartier est gérée par la variation de gabarit et la plantation d’alignement des immeubles de rapport. « Les règles de gabarit, de hauteur, de mitoyenneté, de reculs et de scilles donnent aux rues une certaine unité et homogénéité de dessin linéaire. Les façades alignées sur la voie sont faites pour être regardées et vues par les passants. Elles sont le résultat du tracé public qui les a précédées.8 »
fig39.
fig40.
Skyline sur la rue d’Angleterre( S1) ,source:l’auteur
Skyline sur la rue Charles de Gaules(S2) ,source: l’auteur
La rue d’Espagne
La rue d’Allemagne
La rue Al-Jazira 48
8. Ibid, p 287
La rue du Danemark
Le marché central
Mise en contexte
3.6.4. Les composantes de la rue
La rue d’Angleterre fig41. Proportions des trottoirs sur la rue d’Angleterre ,source: l’auteur
La rue d’Espagne fig42. Proportions des trottoirs sur la rue d’Espagne ,source: l’auteur
Trottoirs
Rue
La poste de Tunis
Les rues de notre périmètre d’étude contiennent un minimum d’éléments nécessaires pour chaque rue et on parle, plus précisément, dans ce contexte des trottoirs. Mais la question qui se pose est ce que les proportions de ces trottoirs sont convenables à leur usage prévu et est ce qu’on trouve les mêmes largeurs de trottoirs pour chaque rue ? On remarque que les rues d’Angleterre, Jamel Abd Nasser et Al-Jazira contiennent les plus larges trottoirs contrairement aux autres rues qui contiennent des trottoirs qu’on peut classer étroits. Les largeurs de ces trottoirs ne sont pas convenables aux fonctions des rues et ne peuvent pas servir pour les usagers surtout en parlant de celles qui accueillent un flux piéton aussi important, ce qui diminue le flux véhiculaire pour l’intérêt de celui piéton. Par contre la rue d’Angleterre se caractérise par la largeur de ses trottoirs qui varient entre 6 et 7m.
La rue d’Angleterre
Le marché central
La rue Charles de Gaules
La rue de Russie
fig43.
Coupe A-A ,source: l’auteur
fig44.
Coupe B-B ,source: L’auteur
La rue Jamel Abd Nasser 49
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.7. Phénoménologie et spatio-temporalités 3.7.1.Phénoménologie
fig45.
Ph1: La rue d’Espagne ,source: L’auteur
fig47. Repérage des photos et des scénes urbaines sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur
fig46.
Ph2: Le commerce informel sur la rue Al-Jazira ,source: L’auteur
On distingue deux types de commerces dans ce quartier: un commerce informel accusé d’entraver le déroulement normal du commerce formel. Néanmoins, ces commerçants sont obligés de telles pratiques car c’est leur seul issues pour survivre et gagner leurs vies. Au fait, les commerçants formels se plaignent d’une concurrence illégale et inégale qui leur a privé de leurs clientèle. Un tel conflict reste une partie intégrante de l’ambiance générale de ce ce quartier et même de son identité. 50
fig48.
Ph4: Les éléves sur la rue de Russie ,source: L’au
Mise en contexte
fig49.
Ph3: La station des taxis colectifs, source: L’auteur
Les moyens de transport en commun et spécialement les taxis collectifs créent souvent des foules que ça soit par leurs présence( lorsqu’ils attendent les clients) ou leur abscence( lorsque les clients les attendent).
s
uteur
fig50.
Ph5: Les éléves sur la rue d’Angleterre, source: L’auteur
Grậce à la présence de ces écoliers et ses adolescents, ces rues deviennent un pole d’animation et un lieu de sociabilité par exellence. 51
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.7.2. Etude des temporalités Notre territoire connait plusieurs temporalités qui varient selon le phénomène. En effet, ces temporalités nous conduient à percevoir des scènes urbaines différentes pendant les différents horaires de la journée, les différents jours de la semaine, les différentes saisons de l’année et même après quelques évènements majeurs tels que la pandémie du Covid-19.
fig54. Repérage des photos et des scénes urbaines sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur
Scéne 1: Les rues d’Angleterre et de Russie. Le flux dans ces deux espaces dépend essentiellement du mouvement des élèves. En effet, ce flux connait son appogé aux heures de pointes (8h et à 17h) . Ce flux est automatiquement accompagné par une intensité sonore élévée. Au cours de la journée le flux véhiculaire diminue beaucoup en le comparant à celui piéton puisque les élevés passent beaucoup de leurs temps dans la rue. Ce flux diminue énormément pendant les vacances. On peut constater donc que la vie de ces espaces dépend essentiellement de la présence des écoliers et des lycéens et que leurs appropriations de l’espace créent l’identité de ces rues.
fig51. Sc1-t1: La rue d’Angleterre, source: L’auteur
À 8h 52
fig52. Sc1-t2: La rue d’Angleterre ,source: L’auteur
Pendant la journée.
fig53. Sc1-t3: La rue d’Angleterre ,source: L’auteur
Pendant les vacances
Mise en contexte
Scéne 2: Devant la poste de Tunis La poste de Tunis est assez grande de façon qu’elle peut recevoir des centaines de personnes sans trace de foule sur la rue. Mais avec l’apparition du Covid-19 et l’interdiction des rassemblements dans des espaces fermés, Le nombre de personnes est devenu limité à l’intérieur ce qui a créé une grande foule à l’extérieur.
fig55. Sc2: La poste de Tunis© L’auteur
Scéne 3: Les rues commerciales Bien que ces rues accueillent un grand flux piéton qui empêche la circulation véhiculaire, mais le besoin de ravitaillemet des marchandises nécessite la présence véhaculaire avant 9h. A ce moment, ces rues reprennent leurs rythmes quotidiens pour recevoir les passants et les vendeurs ambulants tout au long de la journée. Vers la fin de l’aprés-midi, l’activité commerciale s’affaiblie. Ces rues reprennent leurs calmes et le mouvement se limite à quelques commerçants qui ferment tard et aux habitants du quartier. Bien que l’activité informelle représente un obstacle pour les commerçants, mais elle constitue une subsistance pour certaines personnes qui se réfugient à ce quartier pour travailler et survivre. Cet ensemble de personnes et leurs équipements, leurs intensités sonores et leurs appropriations de l’espace deviennent indispensables dans l’image de ce spectacle de vie urbaine et devient une réalité quotidienne qui cUn tel conflict reste une
partie intégrante de l’ambiance générale de ce ce quartier et même de son identité.
fig57. Sc3-t2: La rue d’Espagne, source: Réseaux sociaux
pendant la journée.
fig56.
Sc3-t1: La rue d’Espagne, source: L’auteur
A 8h 53
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Conclusion Comme chaque ville ou tissu urbain, notre quartier révéle chaque jour plusieurs phénomènes qui sont le résultat de son image actuel et de ses différentes ambiances. Ces phénomènes dépendent essentiellement du comportement des usagers, leurs besoins, leur quotidien et leurs modes d’occupation d’espace. Ce périmètre choisi fait partie d’une composante ayant une pluralité justifiée par rapport à un contexte dominé par de différentes activités que nous pourrons en tirer profit dans le choix de composition de l’intervention. Ce caractère urbain dense et chargé suit un changement consistant par rapport à de différentes temporalités où ces usagers sont fondamentale dans sa structuration. Présence de l’élément végétal
Intensité sonore Flux piéton Flux véhaculaire Intensité de lumiére naturelle
54
Mise en contexte
fig58.
Synthèse sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur 55
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
4. Lecture sociale Introduction Pour analyser une ville, il est primodial d’étudier le mode de vie du citadin, son héritage culturel et son comportement usuel dans cet espace urbain. Lorsqu’il occupe le lieu, ce dernier essaye de se positionner par rapport à ses différents composants. Ceci engendre la création d’une mémoire collective chez l’ensemble d’usagers malgré leur différence. D’ou la nécessité d’étudier le rapport du lieu avec ses usagers pour comprendre son génie. Cette lecture commence par dégager les différents profils qui fréquentent l’espace, leurs modes d’appropriation de ce territoire, la relations et l’interaction entre eux, puis étudier leurs témoignages et leurs paroles en les croisant avec les observations pour saisir l’origine et les causes et des phénomènes.
4.1.Les profils d’usagers On avons précisé auparavant que le territoire d’étude reçoit chaque jour un flux urbain très intéressant. Pour élaborer cette phase de notre étude, on a classé ces personnes en ces catégories indiqués sur la figure ci-jointe. Cette classification a pour critère les métiers des usagers, leurs besoins, leurs tranches d’âge et leurs lieu d’habitation. En parlant des commerçants, on ne peut pas ignorer les bouquinistes qui caractérisent la rue d’Angleterre. Ce type de commerce date depuis plusieurs années et a connu plusieurs problèmes qui ont diminué leur nombre, mais certains de ces commerçants résistent jusqu’aujourd’hui pour assurer la continuité de ces métiers et de l’empreinte positive qu’il laisse. 56
Mise en contexte
fig59.
Identification des profils d’usagers, source: L’auteur 57
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
4.2. Projection de l’humain sur l’espace de la ville L’être humain vit en interraction avec son milieu. Il influence et s’influence. Au fait l’identité de l’humain est sculptée l’environnement où il vit. Cet attachement à son territoire lui procure des connaissances et des manières d’interaction relatives aux conditions de vie dans cet espace. En conséquence, ceci lui permet d’améliorer sa qualité de vie et lui assure un meilleur confort. On ne peut pas nier que l’homme laisse toujours un impact sur l’espace habité qu’il fréquente (qu’il soit architectural ou urbain). Mais en contrepartie, la ville même influe sur l’individu. En effet, elle doit lui servir pour créer ses repères, créer son rituel, développer ses connaissances. Elle est jugée par sa capacité de mettre en valeur les activités humaines et de permettre à son public urbain de créer au sein d’elle des souvenirs. La ville est donc un espace de vie, d’habitudes, de présent, de passé et de futur. Sa continuité dans le temps est garantie par l’appropriation, l’identification qu’elle soit temporaire ou permanente. L’espace vécu désigne l’ensemble des expériences, des mémoires collectives et individuelles, connaissances, symboles, émotions… Selon la théorie de Kevin Lynch, l’image d’une ville dépend de la qualité de relation entre les cinq composantes (nœuds, repères, limites, voies et quartiers) qui dépend de même par la qualité de vie et le bienêtre du citadin. Elle est représentée donc par les habitudes de ses citadins, ses symboles et ses significations plutôt que par sa forme. L’observation extérieure et superficielle de la ville est commune pour tout le monde mais l’interprétation de ce qu’on aperçoit diffère d’une personne à une autre selon ses appartenances, son back-ground personnel, ses attentes, ses émotions… « L’apparence visuelle d’une ville n’est pas forcément perçue de la même façon pour tous ceux qui y vivent, l’abordent où la traversent. L’image mentale qu’ils font peut-être forgée par des sentiments, des besoins ou des pratiques différentes: besoin de se repérer, impératifs esthétiques, désir d’appartenance à un milieu.9 »
58
9. Kevin LYNCH, l’image de la cité, London, édition DUNOD, 1960,p49 .
Nous pouvons considérer donc que la vraie critique de la composition urbaine doit émaner du public urbain et non pas par celle des concepteurs et constructeurs d’espace ni celle des décideurs. «Les pratiques sociales constituent l’ensemble des rapports qu’entretiennent certaines personnes avec l’espace ou les uns avec les autres. Le rapport à l’espace en tant que produit social ce qui lie les hommes entre eux et leur permet de transformer collectivement un milieu en lui donnant une fonction, un sens et une connotation sociale. Ainsi, tout espace exploité, habité ou parcouru porte la marque des activités humaines qui s’y attachent. Il reflète la structure sociale dont il est support et l’identité de la communauté qui s’y trouve. Les espaces publics développent des modes de sociabilité particulières. En effet « l’espace de socialisation, d’insertion, d’intégration et de proximité ou encore espace de conflits où se joue la mise en scène en public, reformant perpétuellement ses frontières avec la sphère privée.10»
10. Saloua FERJENI, les places publiques à Tunis sous le protectorat, naissance, essor, et prémisses de disparition, 2017,
59
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
4.3. L’appropriation de l’espace par l’usager quartier
de notre
Notre quartier comporte plusieurs fonctions et accueille un flux de plusieurs profils. La manière de s’approprier l’espace diffère d’une personne à une autre selon les besoins, l’activité et la situation sociale. Elle diffère aussi, et parfois chez la même personne, selon la rue et sa fonction dominante. Ce fait donne à l’espace public des aspects de sociabilité différents. En effet sur les rues ou nous notons une importante présence d’adolescents, nous trouvons que la rue devient un pôle de rassemblement pour ces jeunes et elle s’ouvre sur toute leurs pratiques pour obéir à leurs différents besoins : jouer, réviser, prendre le déjeuner, passer les moments avec les amis et créer de nouveaux réseaux sociaux… Elle prend en quelques sorte le rôle des cafés, salle de lecture, salle de jeux et tout espace ou un adolescent peut passer son temps. Dans les zones ou le commerce domine, la rue perd sa connotation et sa fonction principale et devient une sorte de marché à grand échelle ou les piétons et les vendeurs ambulants condamnent les rues et les trottoirs qui deviennent l’extension des boutiques. L’espace public s’intégré dans les pratiques quotidiennes du quartier. Il reflète l’ordre et la hiérarchie sociale.
fig60. 60
L’appropriation de l’espace public par l’usager , © L’auteur
Mise en contexte
fig61. Collage de photos montant l’appropriation de l’espace par l’usager , source: L’auteur 61
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
4.4. Le quartier aux yeux des usagers Pour dégager le mode de vie inhérent de notre quartier et ses spécificités sociales, l’observation insitu n’est pas suffisante. Nous avons alors élaboré des enquêtes basées sur des questionnaires destinés aux différents profils d’usagers dégagés. Nous avons structuré nos questionnaires de la façon suivante: • Renseignements personnels sur l’enquêté pour pouvoir le classer. • Renseignements sur son mode de vie et son quotidien dans le quartier. • Renseignements sur son avis et ses préférences. La réalisation d’une enquête sociale peut nous permettre d’avoir des mesures sur les avis, les perceptions et les besoins rattachés qui peuvent nous donner la possibilité de dégager des potentiels de ce quartier, l’importance de quelques situations et nous orienter vers les problèmes qui peuvent être un support d’étude. Nos questions étaient dirigées pour connaitre les activités de l’enquêté dans ce quartier, ses espaces et ses endroits préférés,comment et pourquoi fréquente-t-il ce quartier? Quels sont ses points forts et ses points faibles selon lui? Les résultats seront rédigés par profils d’enquêtes qui sont les suivants : • Les élèves. • Les commerçants dans les boutiques. • Les vendeurs ambulants. • Les passants. • Les habitants. • Les bouquinistes.
4.4.1.Les habitants Les personnes enquêtées habitent ce quartier parce qu’ils s’y sont retrouvés dès leurs enfances (certaines femmes ont dit qu’elles ont trouvé leurs époux habiter ce quartier) et qu’ils ne l’ont pas quitté pour des raisons financières ou vu la proximité de leurs demeures de toute commodité. Le fait qu’ils passent toute leur journée au centre-ville, ils ne trouvent plus où aller pour se divertir. Ils passent leurs temps libres à la maison ou aux cafés (ceci est valable pour les hommes et les jeunes tandis que les femmes le passent avec les voisins). Ces habitants ne sont pas obligés de se déplacer pour répondre à leur besoins quotidiens mais ils trouvent que la ville devient de plus en plus encombrée et ils ne trouvent plus leurs conforts. Ils préfèrent quitter et choisir un endroit plus calme. 62
Mise en contexte
4.4.2.Les élèves On peut distinguer les élèves selon leurs lieux d’habitation. Il y a ceux qui habitent au centre-ville et c’est évident qu’ils fréquentent ce lycée et d’autres qui habitent dans les périphéries mais ils sont inscrits dans ce lycée pour différentes raisons et essentiellement : par obligation parce que leurs parents travaillent au centre-ville ou par simple choix personnel. La plupart des élèves passent leurs temps libre dans: Les cafés / Les cafés / Devant le lycée dans la rue / Les escaliers des immeubles. Ces jeunes aiment ce quartier pour plusieurs raisons entre autre: Les rencontres avec leurs amis (Ils considèrent que le lieu n’est pas important tant qu’ils sont avec leurs amis.) / Son animation / Un choix d’achat varié Ils le trouvent agréable mais ils se plaignent de certains problèmes: Les insultes des résidents / La saleté / Les bagarres / Les braquages. Finalement, on leur a demandé s’ils préfèrent rester ou choisir un autre quartier, la plupart souhaitent rester malgré les conditions difficiles parce que l’ambiance est exceptionnelle mais quelques-uns préfèrent un endroit plus calme.
4.4.3.Les commerçants dans les boutiques Ces derniers viennent au centre-ville pour travailler. Il y a certains qui viennent rencontrer leurs amis, prendre un café ou se réunir dans une des boutiques. Les autres préfèrent quitter après le travail. La majorité habitent aux périphéries, ils trouvent que le centre-ville a beaucoup changé et qu’il a perdu son charme. Ils sont dérangés par les vendeurs ambulants qui créent souvent des problèmes et les empêchent de travailler tranquillement. Malgré toutes les entraves qu’ils rencontrent chaque jour ils portent toujours un regard nostalgique sur le quartier et ils ne sont pas prêts de le quitter parce que leurs commerces ne peuvent pas réussir ailleurs.
4.4.4.Les vendeurs ambulants Ces vendeurs affirment qu’ils se sont trouvés obligés de quitter leurs régions pour travailler à la capitale et qu’ils n’ont que cette possibilité pour survivre. Ils n’aiment pas ce quartier et ils sont prêts d’arrêter cette activité dès qu’ils trouvent un meilleur choix. Ils ne sont pas satisfaits des problèmes et des paniques qu’ils causent mais pour eux c’est le seul moyen pour se nourrir. 63
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
4.5.5.Les passants Les passants ont plusieurs raisons pour fréquenter ce quartier. Ils ont tous affirmé qu’ils arrivent à y trouver tous leurs besoins. Certains d’entre eux ont plusieurs souvenirs dans ce quartier. Ils ont dit que malgré qu’ils le trouvent très encombré mais ils aiment le fréquenter.
4.5.6.Les bouquinistes En fin de compte, on a interrogé deux bouquinistes pour avoir une idée sur leurs situations dans ce quartier vu que leurs conditions de travail sont différentes de celles des autres commerçants.Leur rapport avec ce quartier s’est limité dans leurs coins de travail. La majorité de leurs contacts était avec les élèves et les jeunes mais ce contact diminue jour après jour. Ils ont remarqué que dès qu’on a fermé la salle de lecture dans le lycée et qu’on a obligé les élèves de s’abriter dans la rue, la relation de ces derniers avec le livre s’est affaiblie.
Conclusion Cette enquête nous a aidé à renforcer notre immersion dans le contexte d’étude et à mieux visualiser la vie de ce quartier. Elle nous a permis de comprendre et de dégager quelques notions qui ne peuvent être perceptible que pour l’usager. Certains phénomènes observés représentent des avantages chez certains profils et des inconvénients chez les autres. Certains aspects qu’a pris la rue à travers l’appropriation de l’espace ne sont que la résultante de certaines pratiques qui sont imposées sur les usagers. Le fait que les élèves passent beaucoup de temps dans la rue représente un risque pour eux et pour leur futur et une source de malaise pour les résidents. La diversité de commerce est nécessaire dans le cycle de vie de ce quartier. La rue et les espaces publics représentent un pôle de sociabilité et un espace pour créer et renforcer et créer de nouvelles relations. 64
Mise en contexte
« Tunis est tout sauf une ville musée, c’est un organisme vivant en perpétuel devenir. La politique esthétisante qui fige les centres anciens de l’occident n’y a aucune prise[...] Le bâti ne possède-t-il pas avant tout une vocation utilitaire ? Vouloir à tout pris inféoder à une appréciation esthétique relève d’une préoccupation très récente dans notre histoire : celle de la modernité.10 »
11. Charles BILAS, Tunis, de l’orient à la modernité,Paris, édition l’éclat,2010, p6.
65
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5. «Un public urbain12 » favorable à une intervention à vocation culturelle 5.1. Les bouquinistes 5.1.1.Les bouquinistes au centre ville de Tunis
fig62.
Localisation des bouquinistes sur la carte de Tunis , source: L’auteur
Bouquiniste
La rue des tanneurs
La rue d’Angleterre
Le livre est avant tout un outil culturel populaire ! A Tunis c’est une institution un peu particulière qui le démontre. Ce sont les bouquinistes installés sur les rues des Tanneurs (Debaghine) et d’Angleterre au centre-ville qui portent le drapeau d’un héritage multiculturel d’auteurs qui remontent à des siècles. Ces derniers constituent une destination privilégiée pour les amoureux des vieux livres et pour les esprits imbus de savoir. Il est de ces endroits qui immortalisent bien des souvenirs et d’anecdotes chez les vieilles personnes. Les bouquinistes attirent la plupart des bibliophiles mais leurs clientèles se constituent essentiellement des élèves et des étudiants ainsi qu’un nombre important de retraités. On peut classer les bouquinistes du Grand Tunis parmi les lieux chargés d’histoire. Ils font partie du paysage urbain qui réveille chez les mordus du savoir et de la lecture une kyrielle de souvenirs à travers de vieux bouquins, revues et même des objets de décoration parfois. 66
12. Kevin LYNCH, l’image de la cité, London, édition DUNOD, 1960,p141 .
Mise en contexte
fig63.
Bouquiniste de Tunis , source: L’auteur 67
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Dans ces petits commerces, on peut tomber sur des milliers de trésors littéraires sous forme de collections rares, des tomes impressionnants d’écrivains notables d’antan, des magazines, BD, journaux et archives, qui témoignent des événements historiques mondiaux inoubliables… Sur les deux bords des allées de ces rues, sont posés des étalages à ciel ouvert et ça déborde de bouquins dans tous les sens.
5.1.2. La crise des bouquinistes de Tunis Ce métier est désormais un métier aux lendemains incertains. Malgré que les bouquinistes embellissaient autrefois un milieu urbain qui a su vivre son présent sans perdre les traces de son passé mais aujourd’hui on ne compte qu’une vingtaine de bouquinistes éparpillés à travers tous les quartiers de Tunis. Malgré les changements rapides qui s’emparent de toutes les couches sociales, les bouquinistes de Tunis résistent encore aux risques de cette époque et aux transformations des loisirs de la “faune intellectuelle tunisienne”. Malgré l’apparition de nouvelles exigences et la relation de la nouvelle génération avec la lecture qui s’affaiblit jour après jour, les bouquinistes continuent à résister et à prouver leur existence. Même dans ces conditions critiques, la rue des Tanneurs, la rue d’Angleterre, la gare de Tunis, la place de la Monnaie sont restés fidèles à leur ancienne vocation et constituent des lieux toujours fréquentés. “En effet, cette assertion témoigne de la «résistance aux transformations actuelles» de ces endroits qui continuent tant bien que mal de fidéliser, ce qu’il est convenu d’appeler «Une élite intellectuelle qui veut pérenniser ses habitudes et ses loisirs», selon la formule du sociologue français Pierre Bourdieu.” 68
fig64.
Photos de bouquinistes à Tunis , source: L’auteur
Mise en contexte
5.1.3. Le retour vers les bouquinistes Aujourd’hui, les bouquinistes tirent leurs forces de leur capacité d’attirer et de impressionner les visiteurs et de stimuler leur curiosité envers les bandes dessinées, les trésors qui épargnent les traces des anciens lecteurs, les annotations et tout objet qui les renvoient au passé. les armoires et les tréteaux qui abritent ces livres et ces objets témoignent d’une certaine affection envers la lecture et les objets qui ont servi utilement et qui peuvent l’être encore. Avec la hausse des prix dans les librairies, les passionnés de lecture se sont retournés vers les bouquins deuxième main. En dehors des bibliothèques et des nombreuses librairies modernes, les bouquinistes proposent encore aux férus de vieux bouquins l’opportunité de retrouver les livres rares dans certains endroits du Grand Tunis En effet, ces rues sont l’unique endroit où le livre est accessible à tous, et à tous les prix. Dans ces espaces, ces vendeurs, qu’on peut les nommer aussi des « fripiers » des livres, offrent un paysage intellectuel citadin riche.
5.1.4.Exemple de mise en valeur: le cas des bouquinistes de Paris. Un vrai Parisien aimerait, à la rigueur,ses quais sans l’ombre d’un arbre,mais non sans bouquinistes!»Le Figaro, 26 février 1910. Tout au long de la Seine,des grandes boîtes vertes sont fixées au parapet des quais, fermées ou bien ouvertes, qui exposent des livres et des revues aux regards des passants ou des passionnés qui viennent chercher un ouvrage ancien ou un souvenir de Paris. Grâce aux bouquinistes qui offrent une âme littéraire à la ville lumière, Paris est considérée « seule ville du monde où coule un fleuve encadré par deux
fig65.
Bouquinistes de Paris , source: Pinterest
rangées de livres » selon Blaise Cendrars. De nos jours, l’identité parisienne est fortement liée à ces successeurs colporteurs du XVIème siècle qui créent un réseau d’échange intellectuel et bibliophile. Cette activité, qui est inscrite sur la liste du patrimoine international de l’Unesco, a donné à Paris le statut de première capitale culturelle. 69
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5.2. Les élèves du lycée rue de Russie 5.2.1. Le phénomène des élèves dans la rue Dans la rue, on croise tous les jours, à longueur de journée, des élèves , solitaires ou en regroupés, arpentant les ruelles, assis sur les trottoirs plongés dans leurs smartphones ou les yeux rivés sur l’écran d’un jeu vidéo au fond d’une salle de jeux sombre. En effet,la plupart des élèves du centre ville habitent ailleurs ce qui ne leur permet pas de rentrer chez eux pendant leurs heures creuses. mais les établissements scolaires ne contiennent pas d’espaces pour accueillir ces élèves en ces moments ce qui les mènent à passer beaucoup de temps dans la rue. En interrogeant des élèves sur la façon de passer ce temps, on a constaté qu’un élève au centre ville peut passer jusqu’à quatre heures de suite dans la rue, les escaliers des immeubles, les cafés ou les salles de jeux. On arrive facilement à remarquer l’absence des espaces qui peuvent accueillir ces élèves et les protéger contre les menaces de la rue.
fig66.
Elèves dans la rue, source: L’auteur
5.2.2.Les menaces aux quelles font faces aux les élèves Pour élaborer cette phase de notre étude et pour pouvoir dégager les risques menaçant les élèves qui passent beaucoup de temps dans la rue, on s’est adressé aux enseignants et au cadre éducatif. Nous avons constaté que ces risques concernent le côté intellectuel, le côté psychique et celui physique.
70
Mise en contexte
5.2.2.a. Le côté physique Les adolescents qui passent beaucoup de temps dans la rue ont plus de possibilité d’apprendre à fumer et de consommer toutes sortes de drogues et de produits qui dégradent leur santé. Ces lycéens risquent aussi des accidents de voitures ou de motos.
5.2.2.b. Le côté psychique L’adolescence est une période critique de la vie humaine vu que c’est la période pendant laquelle les jeunes sont censés apprendre le sens de la responsabilité, essayer de nouvelles choses, élaborer des idées sur certains sujets et phénomènes et ils n’influent facilement par chaque situation vécue. Pendant le temps passé dans la rue, les adolescents sont confrontés aux risques de la violence, physique ou morale,à l’harcèlement sexuel et aux bagarres ce qui provoque chez eux des problèmes psychiques.
5.2.2.c. Le côté intellectuel Au lieu d’exploiter leurs temps libre pour réviser leurs cours, essayer d’améliorer leurs compétences et leurs cultures générales, s’intégrer dans des groupes musicaux ou théâtraux ou acquérir des expériences associatives et sociales, ces élèves perdent ce temps dans la rue ce qui influe négativement leurs rendement scolaires et automatiquement leurs choix,leurs orientations et leurs futurs d’une part, et d’autre part ça les pousse à acquérir des idées et des pratiques qui peuvent devenir, un jour, un obstacle pour eux.
Conclusion Ces usagers sont en train de vivre des problèmes sérieux dans leurs espaces et ne trouvent pas comment profiter de leurs expériences dans ce quartier. Les solutions à proposer pour assurer le bien-être de ces derniers et les protéger, peuvent être une plateforme incubatrice d’un caractère culturel au sein de ce quartier.
71
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Synthèse Notre périmètre d’étude est une scène de vie par excellence. Il a présérvé garder sa valeur dès son apparition en tant que centre du centre-ville et son cœur battant. Malgré son importance commerciale qui représente sa force, cette force présente à la fois un potentiel et une entrave sur le plan culturel. Au fait, on remarque une quasi absence d’activité culturelle. Les rues de ce quartier dépassent le fait qu’elles soient une simple aire de passage pour devenir un espace de vie et de sociabilité. Elles représentent un lieu d’identité pour les élevés et une subsistance pour les commerçants. L’ensemble des profils d’usagers joue le rôle le plus important dans l’image de ce quartier, mais les élèves qui représentent un élément indispensable de cet ensemble ne trouvent pas les équipements nécessaires pour profiter de leur temps et se protéger contre les problèmes de la rue. Cette lecture nous a prouvés que ces ruptures que vit notre quartier lui cofèrent un potentiel pour qu’il puisse accueillir un nouvel aspect, mise à part celui commercial. Ce territoire peut devenir un pôle commercial et culturel à la fois grâce aux activités des élèves et des bouquinistes.
fig67. 72
Schéma de synthèse, source: L’auteur
Mise en contexte
+
• Une diversité commerciale. • Une continuité visuelle. • Un flux urbain important. • Diversité de scènes urbaines.
-
• Condensiation du bati. • Une abscence culturelle. • Abscence d’équipements pour les besoins de tous les usagers .
• Une diversité de profils d’usagers. • Un lieu de sociabilité. • Un lieu de mémoire. • Un lieu d’identité. • La rue est un espace de vie. • Mauvaise communication entre les usagers. • Absence d’interaction avec l’espace
+
73
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
74
Mise en contexte
75
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
76
Reconfigurer un sensible commun
A- L’approche participative. Introduction Pour aborder m’importe quel sujet d’une manière efficace et rigoureuse, il faut impérativement commencer par définir les notions qui lui sont liées. Dans cette partie , nous commençons par la définition de l’approche participative dans sa généralité et ensuite nous nous concentrerons sur l’aspect de l’approche participative relatif à l’architecture.
1. Définitions des notions La notion de l’architecture participative est assez moderne et elle comporte plusieurs concepts et mots clés qui lui sont rattachés : il y en a ceux qui visent le domaine privé et ceux qui touchent le projet collaboratif tel que les équipements publics et sociaux.
1.1.1. La participation Selon Larousse, «l’action de participer, c’est-à-dire de prendre part, d’être présent comme acteur d’un événement.13 » En effet, la participation est une action inclusive qui incite un groupe de personnes à prendre une action selon l’urgence de la situation et de passer à l’action et d’agir . Ceci reflète la volonté de la communauté et les efforts fournis pour s’entendre et trouver une solution qui répond à leurs besoins et à leurs souhaits
1.1.2. Processus participatif Par définition, un processus est «enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à quelque chose et une Suite continue d’opérations, d’actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose.14 » Au sens large du terme, le processus participatif est le fait d’agir, s’intégrer et de décider dans un cadre de conception partagé et inclusif.Il comprend les différentes phases d’identification du problème, les phases d’élaboration de solutions possibles et de décision proprement dite, ainsi que les phases de mise en œuvre, d’évaluation et de révision de la décision.
13. Dictionnaire français Larousse. 14. Dictionnaire français linternaute
77
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.2.3. Planification participative Selon Tom Burton dans son ouvrage «C’est leur ville» , «c’est un système où les personnes qui sont affectées par les décisions des planifications sont directement impliquées dans la prise de ces décisions15.»
1.2.4. La participation citoyenne La participation citoyenne vise plusieurs domaines, et sa pratique est généralisée partout dans le monde . Ce concept est souhaitable et même nécessaire vu qu’il est considéré l’un des piliers du bon fonctionnement des pays . Elle sert à établir des relations fructueuses entre les institutions et les communautés.
78
15. Tim BURTON, C’est leur ville.
Reconfigurer un sensible commun
fig68.
Les niveaux d’implication de la participation citoyenne, Source: L’auteur 79
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2. Fondement de l’approche participative 2.1.1 La naissance de la démocratie participative Cette notion comporte plusieurs appellations : approche participative, concertation , ou même démocratie participative . Cette démocratie participative est un outil qui encourage l’implication citoyenne dans la vie politique et accroît le rôle des citoyens dans les prises de décision. En effet, cette notion remonte à la Grèce antique par ce qu’on réfère « la démocratie » . A l’aide des institutions politiques constitutives et des espaces publics de rassemblement, La Grèce s’est connue à travers l’histoire comme le berceau de la démocratie et l’instaurateur de la participation citoyenne au domaine politique.
2.2. L’approche participative et ses enjeux «Qu’est qu’un architecte si ce n’est le catalyseur des intentions et des efforts d’une collectivité pour un but commun. Sous cet angle, on peut considérer l’architecture comme un acte démocratique, puisant ses forces dans la participation de toutes les personnes concernées, du commanditaire au pouvoir public, en passant par les ouvriers. Pourtant il existe encore aujourd’hui une distinction entre ”architecture” et architecture participative.16 » On peut se demander quelles sont les origines de la participation en architecture tandis que dans l’histoire, l’architecte fut longtemps présenté comme “un créateur autoritaire ou un artiste solitaire, jaloux de son savoir”. En effet, selon Yona Friedman «la ville ne doit pas être modelée par l’urbaniste. Les différences sociales doivent évoluer spontanément17». L’architecture participative se base sur les faits d’Écouter l’autre, apprendre à ses côtés, dialoguer, se concerter pour créer un environnement au service de la vie collective. La participation des usagers à la conception de l’architecture est une pratique qui a vu le jour dès la seconde moitié du XXème siècle. Les usagers de l’espace sont impliqués avec l’architecte dans l’élaboration de leur propre environnement par plusieurs moyens: la demande d’une simple information sur le projet à réaliser , la participation à la concertation sur le projet, voire parfois une véritable association au pouvoir de décision de l’architecte dans la programmation et le dessin de l’environnement.
80
16. Thomas RUSLING, Concevoir l’architecture participative, 2014, p6. 17. Yona FRIEDMAN, Les dix principes de la ville spatiale, 1959
Reconfigurer un sensible commun
C’est désormais la responsabilité de l’usager de décider et d’agir sur son environnement, ce qui ne manque pas de modifier le rôle des architectes: certains limitent leur intervention à un service technique offert aux spécialistes de «l’habiter» que sont les usagers, d’autres élaborent des modèles, des manuels d’aide à la conception, au dessin et à la réalisation dans la perspective de l’auto-construction ou de l’auto-planification. La notion de l’architecture autoritaire qui agit sur la société change de statut pour qu’elle devienne une conception des cadres de vie agissantavec les acteurs sociaux en fonction des besoins définis par eux. Cette approche incite l’usager à s’approprier son environnement et s’engager dans la préservation de ce qu’il a conçu. En ce sens, la participation est l’alliée de l’architecture durable, écologique et de la préservation de l’environnement. Cette manière de concevoir et d’occuper un lieu incite la collectivité à communiquer et rend plus conviviale la vie urbaine.
«Les structures qui forment la ville doivent être des squelettes, à remplir autant que le souhaitent les usagers. Les additions faites ou squelette dépendent de l’initiative de chaque habitant.18 » Yona Friedman
fig69. La relation entre les citoyens et les concepteurs , Source: L’auteur 18. Ibid
81
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3. Les niveaux de la participation Dans son livre, « The ladder of citizen participation », Sherry R. Arnstein a proposé une échelle de participation des citoyens selon leurs degrés d’implication et leur efficacité : la non-participation, la participation symbolique et la participation ou le citoyen influe vraiment le processus. Sherry R. Arnstein qui est une consultante américaine en science politique et qui incite à la participation citoyenne pour sa capacité de répartir les pouvoir entre les citoyens. Cette classification a prouvé l’efficacité de la participation et son impact non seulement au niveau de l’architecture mais dans des contextes et des domaines variés. D’après les études de Sherry R.Arnstein, niveaux d’implication citoyenne peuvent être applicable sur les différentes phases d’un projet architectural ou urbain : • La non-participation: la négligence totale des futures usagers • La coopération symbolique: la phase des réunions , des consultations avec les citoyens et de la concertation . • Le pouvoir effectif des citoyens: Il s’agit de l’implication de l’usager jusqu’à une phase avancée du processus de conception, exécution… C’est lorsqu’on atteint un niveau de coopération et de prise de décision en groupe qui affecte toute une communauté .
82
Reconfigurer un sensible commun
4. L’impact de l’architecture participative: 4.1. L’appropriation de l’espace L’architecture participative devient de plus en plus nécessaire pour assurer un minimum de sentiment d’appartenance dans leurs espaces. Pour cela, il est évident que les citoyens sont impliqués dans la conception de leurs espaces. Cette implication et cet engagement permettent de combler la contradiction qui s’oppose entre l’espace souhaité et adéquat et l’espace construit. Cette manière de conception assure un environnement qui possède le sens de propriété et qui est sensible aux mutations et aux changements adaptés au futur.
4.2. Favoriser et renforcer la vie commune La participation des citoyens dans le but d’influencer ou d’agir sur le quartier ou bien la ville « incite la communauté à communiquer et rend plus conviviale la vie urbaine .19 » Au fait, la participation donne aux citoyens l’opportunité d’exprimer leurs souhaits et donner leurs avis chez les décideurs politiques et les institutions publiques ce qui améliore la qualité de leur vie communautaire. En effet, la participation contribue à répondre plus efficacement aux besoins de la communauté,implique les citoyens dans le processus décisionnel et enrichit les arguments et les informations pour la prise de décision. cette contribution et coopération collective améliorent la qualité de vie des citoyens et leurs permet de sculpter une nouvelle vision sur leurs vie commune de l’avenir
4.3. Favoriser le rôle médiateur de l’architecte L’architecture participative favorise la notion de «l’architecte consultant» et rompt la notion de «l’architecte autoritaire et l’artiste solitaire jaloux de son savoir». Cette approche accorde un dialogue entre les différents intervenants sur le projet architectural ou urbain pour aboutir à des décisions innovantes et créatrices et le rôle de l’architecte est la traduction des besoins et des désirs du futurs usagers en garantissant un agréable cadre de vie et avec le respect des normes du projet architectural ou urbain.
19. Judith LE MAIRE , « L’architecture participative essai de chronologie, 2005 , p 12
83
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5. Exemples de projets urbains participatifs en Tunisie
fig70.
Des phases du projet El Houma khir , Source: réseaux sociaux
«El-Houma KHIR»: C’est un projet de co-design & co-construction avec la communauté locale de espace public dans la Médina de Tunis. Il s’agit d’une conception et réalisation d’espaces à fort potentiel de devenir des espaces publics est une question vitale pour toute ville.
fig71.
Des phases du projet 7ayi Boustil , Source: réseaux sociaux
«7ayi Boustil» : Il s’agit d’un projet dans un quartier de La Manouba élaboré par le KLF( Kamel Lazaar Foundation) est basé sur l’amélioration de l’engagement civique des jeunes citoyens grâce à l’approche participative.
fig72.
Des phases du projet Kim, Source: réseaux sociaux
«Kim» : C’est un projet de la Société d’Art de Makanasi, en partenariat avec la Société pour les Activités Culturelles et la Renaissance du Patrimoine du Village «El Nassr», la Société Environnementale du Village «El Nassr» et financé par l’Institut allemand de Gotha. 84
Reconfigurer un sensible commun
Conclusion
D’apres Lucien kroll, Giles Clément, Yona Friedman, et d’autres penseurs, architectes, urbanistes et paysagistes l’architecture réussite est celle qui intègre à l’usager ainsi que celle qui est en interraction continue avec les usagers du lieu pour répondre à leurs besoins. Ni passivité de l’usager, ni autorité de l’architecte, nous parlerons d’une décision partagée et d’une participation créative.
fig73.
Des phases du projet Ness El Houma, Source: L’auteur
«Ness El Houma» accompagne des porteurs de projets locaux à mettre en place des initiatives urbaines répondant aux besoins des habitants.
fig74. Incrémental Housing: alf a gouud House,source: https://moduledesign.weebly.com 85
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
86
Reconfigurer un sensible commun
B. Les espaces partagés: Un facilitateur social Introduction La première partie que nous avons traitée ci-dessus nous a permis de dégager des notions utiles pour notre réflexion parmi eux la notion des espaces partagés. Nous définissons dans cette partie la notion de l’espace partagé ainsi que quelques exemples pour nous aider à bien comprendre ce concept .
1. Les espaces partagés 1.1. Généralités: 1.1.1. L’espace L’espace, c’est là où on se trouve. Il s’agit d’un volume perceptible qu’on occupe pendant un intervalle de temps. Cette étendue spatiale représente une scène vivante qui témoigne de notre vécu. Dans son livre La production de l’espace, Henri Lefebvre affirme que « l’espace réel est celui de la pratique sociale20».
1.1.2. L’espace: une notion à triple dimensions La notion de l’espace prend en considération la manière d’habiter l’espace, le vivre, l’interpréter et le percevoir. • L’espace perçu: « C’est à partir du corps que se perçoit et que se vit l’espace, et qu’il se produit » Jean-Yves Martin. • Il s’agit de l’ensemble d’éléments spatiaux qui caractérisent chaque forme sociale. Les pratiques dans l’espace lui assurent la continuité avec le quotidien humain et le réseau urbain( les parcours et les réseaux qui relient les différents espaces de la ville). La perception de l’espace diffère d’une personne à une autre selon plusieurs facteurs personnels mais elle reste influencée par les expériences et les avis des autres. • L’espace conçu: c’est l’espace comme il est représenté. Il est le résultat d’un enchaînement d’idées qui commence de l’analyse du vécu, l’imagination et la représentation des professionnels jusqu’à atteindre la production de l’espace. Il s’agit ainsi du travail des «savants, des planificateurs, des urbanistes, des technocrates …» Jean-Yves Martin 20. Henri LEFEBVRE, La production de l’espace, L’Homme et la société, N. 31-32, 1974. 1974, p8
87
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
• L’espace vécu: selon Lefebvre, l’espace vécu est différent de celui conçu ou perçu. c’est l’appropriation des habitants et des usagers. Il représente leurs espaces de vie et d’habitude. Lefebvre dit : « Ce n’est pas simplement l’espace perçu qui contient l’espace empirique et les forces sociales de la production, ni l’espace conçu qui en contient les représentations, c’est l’espace de la vie réelle, l’espace d’échange virtuel entre les humains et leurs mondes spatiaux, construits.21» L’existence de l’espace vécu vient avec l’appropriation et l’identification des usagers sur un intervalle de temps. Il désigne les expériences, les mémoires individuelles et collectives, les émotions.
fig75. La relation entre les citoyens et les concepteurs , Source: L’auteur
88
21. Henri LEFEBVRE, Space and folklore, 2002.
Reconfigurer un sensible commun
1.1.3. L’espace urbain Par définition l’espace urbain est «un cadre ajusté pour recevoir du public. Un champ à forte urbanité, susceptible d’accueillir des usagers et favoriser la sociabilité au sein d’une ville22». L’espace urbain est l’ensemble, d’un seul tenant, de plusieurs aires urbaines et des communes multipolarisées qui s’y rattachent. Une ville n’est pas simplement un «assemblage de maisons disposées par rues, et ayant une clôture commune qui est ordinairement constituée de murs et de fossés23». Selon Robert Ezra Park, une ville est plutôt un état d’esprit, un ensemble de coutumes et de traditions, d’attitudes et de sentiments inhérents à ces coutumes et transmis avec ces traditions. Elle est loin d’être un simple mécanisme matériel et une construction organisée. Elle est impliquée dans les processus vitaux des gens qui y vivent. Selon Henri Lefebvre, On ne peut pas définir l’urbain comme une morphologie matérielle (sur le terrain, dans le praticosensible). « C’est une forme mentale et sociale, celle de la simultanéité, du rassemblement, de la convergence, de la rencontre (ou plutôt des rencontres). C’est une qualité qui naît de quantité (espaces, objets, produits)24». L’espace urbain est un lieu dynamique fait de haines et d’amours, de conflits et de détentes, de l’objectif et du subjectif des ragots, des rumeurs, des odeurs, des rues, des places publiques, des quartiers, des cafés,... 22. Dictionnaire français linternaute 23. Encyclopédie Pellet, Genève, 1778, p447.
fig76. Exemples des espaces urbains, Source: Pinterest 24. Henri LEFEBVRE, Le droit à la ville, Anthropos, Paris, 1968, p. 93.
89
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.1.4. Le symbolique d’espace Le concept du symbole reste un concept délicat à déterminer et à comprendre. Mais il est possible de récupérer cet héritage culturel tout en utilisant une définition simple. Selon Jérôme Monnet, «Le symbole est ce qui unit par delà les distances, ce qui réunit, ce qui porte avec lui, ce qui communique. C´est une matérialité qui porte en elle l’immatériel, une chose visible qui montre l’invisible, un geste qui signifie une valeur 25». un espace qui contribue à donner son identité à un groupe ou qui a une signification chez un groupe de personnes est considéré comme espace symbolique. Au-delà de sa fonction pratique, par sa forme et son usage, un espace se caractérise par sa forme sociale composite, exprimable en termes symboliques, qui sont eux-mêmes absolument déterminés par les circonstances historiques dans lesquelles ils sont exprimés.
90
25. Jérôme MONNET, La symbolique des lieux : pour une géographie des relations entre espace, pouvoir et identité, 1998.
Reconfigurer un sensible commun
1.2. La notion de l’espace partagé 1.2.1. Le partage: une action pour l’intérêt commun Le partage, par définition, est l’utilisation conjointe d’une ressource ou d’un espace. Dans son sens restreint, il nous renvoie à l’utilisation conjointe ou alternative de biens finement finis, comme un pâturage commun ou une résidence partagée. C’est aussi le processus de division et de distribution. il s’agit ainsi de la pratique de la division du processus de travail normalement effectué par une seule personne pour deux ou plusieurs”. Charles Maccio estime que le partage « est une concrétisation de la solidarité, sans laquelle il n’est pas de société fraternelle, et même de société, tout court26». En parlant de partage, on parle de partage de mémoire, d’émotions, de repas, de biens, d’espace...ceci rend cet acte un catalyseur des liens sociaux entre les différents usagers d’une société ou d’un groupe. on peut considérer donc le partage comme un des piliers du bien-être collectif qui représente le principe : « le plus grand bonheur du plus grand nombre est la mesure du juste et de l’injuste27».
1.2.2. L’espace partagé C’est un espace ou un groupe de personnes peuvent exercer des pratiques communes ayant plusieurs intérêts. C’est un espace d’interaction qui peut être ouvert au public ou ouvert à une catégorie de personnes bien déterminée et qui répond à des besoins sociaux,culturels, spirituels, politiques,éducatifs et même commerciaux. Ce sont des espaces à usage commun où les relations humaines sont le premier centre d’intérêt. L’espace partagé incarne le concept d’îlot ouvert où les espaces extérieurs enrichissent les liens sociaux . Ce sont des espaces non bâtis entre des espaces bâtis, ils estompent le seuil entre le champ public et le champ privé, et facilitent la transition de l’un à l’autre. Les espaces partagés contribuent à l’amélioration de la qualité de vie et la sécurité communautaire.
26. Charles MACCIO, solidarité par le partage du travail et des revenus, 1995. 27. Caroline Guibet LAFAYE, La compensation sociale du bonheur,2006, p91.
91
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.3. L’espace partagé dans l’histoire 1.3.1. L’évolution de l’espace partagé à travers le temps Le concept d’espace partagé date de l’antiquité et même avant. On a commencé à parler des espaces partagés depuis que l’être humain a débute la vie en groupe dans un contexte urbain,c’est-à-dire dès la formation des sociétés et des premières villes. Ce concept est né avant l’apparition des frontières qui nous séparent. Chez les grecs, l’agora incarne la notion d’espace partagé. Chez les romains, le forum représente l’espace public partagé, lieu de rassemblement. Dans la ville islamique, la notion d’espace partagé se manifeste dans les souks et les mosquées. fig77.
fig79.
L’agora grec, Source:Pinterest
Forum romain, Source:Pinterest
fig78. La mosquée Source:Pinterest
Omayade
de
Damas,
1.3.2. L’espace partagé de nos jours L’espace partagé désigne aujourd’hui ce qui est ouvert, accessible, que ce soit une manifestation, une place … Il représente encore une marque de pouvoir et de l’autorité publique. L’espace public est un espace à géométrie variable de manière qu’il peut même devenir flottant et entièrement virtuel ou bien lieux ouverts, bien communs, places, parcs et trottoirs... Selon la réflexion de Habermas, et Alexandre Dupeyrix, l’espace public est « Une composante indispensable de toute société démocratique […], un espace de débat social et politique qui concourt à la formation de l’opinion et de la volonté des citoyens et permet l’élaboration d’une critique des pouvoirs et des institutions en place ainsi que l’expression de nouveaux besoins émergents de la société civile28».
92
28. Alexandre DUPEYRIX, Comprendre Habermas, 2009, p181.
Reconfigurer un sensible commun
1.4. L’appropriation de l’espace partagé par l’homme 1.4.1.L’appropriation de l’espace L’objectif de cette phase de notre étude est de déterminer la relation de l’être humain avec son espace et décortiquer cette relation pour comprendre comment on s’approprie un espace. « C’est à partir de lui-même que l’être humain appréhende son espace: les distances, les hauteurs, les volumes, les couleurs, les textures,les repères ...29 » Il est évident que l’homme est l’acteur majeur de l’espace. Il le découvre, le conçoit, l’utilise et l’identifie. “Partout nous devons « vivre » l’expérience spatiale ; nous devons y entrer nous-même, nous sentir partie et « unité métrique » de l’organisme architectural, nous devons être nous-même dans l’espace. Tout le reste est utile, nécessaire, fécond, mais ne fait que préparer cette heure en laquelle, nous-même, physiquement, spirituellement, humainement, nous vivons les espaces.30 » L’appropriation de l’espace consiste à l’utiliser, le modifier, le personnaliser pour qu’il soit convenable à son mode de vie, ses besoins et ses préférences en fonction de son vécu, de ses pensées, son héritage culturel et religieux. Cette appropriation nous permet de vivre des expériences, mémoriser des images, créer des souvenirs et acquérir des idées. Pour définir la notion de l’appropriation de l’espace, on peut dire qu’il s’agit de l’ensemble de séquences de vie quotidienne qui se dévoilent du comportement de l’individu vis-à-vis un espace. Dans ce contexte Bruno Zevi affirme que «Nous acquerrons comme un nouvel organe, le sens de l’espace, l’amour de l’espace, l’exigence de la liberté dans l’espace...parce que l’espace n’est pas seulement une cavité, « négation de solidité », il est vivant et positif. «Il n’est pas seulement un fait visuel ; il est; dans tous les sens du terme ; il est une réalité vécue.31» En conséquence, en concevant des espaces, on doit prendre en considération la disposition des usagers et la diversité des éléments, surtout pour les espaces collectifs et partagés, pour permettre aux usagers de créer un rituel adapté à leurs besoins au sein de cet espace.
29. Moles & Rohmer, Psychologie de l’espace, 1973. 30. Bruno ZEVI, apprendre à voir l’architecture, 1959, p. 35
31. Ibid, p. 134
93
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.4.2. L’appropriation de l’espace partagé à Tunis L’appropriation de l’espace public est un des piliers de l’évolution urbaine. L’espace urbain devient la base de toute forme d’appropriation spatiale, de citoyenneté, d’échanges sociaux et de progrès. Avec l’évolution de la société et l’acquisition de nouveaux modes de vie, l’appropriation de l’espace a aussi évolué et a pris plusieurs formes. L’apparition de la nouvelle ville de Tunis et son développement urbain ont fourni une nouvelle morphologie : espaces publics et de larges avenues sont agencés suivant un plan rectiligne. Les tunisiens n’étaient pas habitués à fréquenter des espaces pareils ce qui a créé une rupture. La veille de la colonisation, la notion de l’espace public dans la médina était restreinte aux rues, ruelles et impasses, aux souks, aux mosquées, aux hammams et cafés..
1.4.2.a. L’espace public après l’indépendance Malgré que la société tunisienne a évolué après l’indépendance et son mode de vie a bien changé mais les tunisiens n’ont pas pu bien investir leur espace public et ceci à cause du contrôle excessif et l’air défensif qui inhibent la vie sociale. “La rue ne leur appartient pas, disent-ils. Elle appartient à l’État.» “Je me rappelle du temps où on se baladait sur l’avenue sans contrainte ni surveillance. Depuis quelques années, les fleuristes ont été délogés au fond de l’avenue et la présence policière autour du ministère de l’Intérieur, qui va jusqu’à interdire de marcher sur son trottoir, est devenue une excuse pour moi de ne plus y aller…” Témoignage d’un jeune homme de 35 ans.
1.4.2.b. L’espace public post-révolutionnaire
fig80. La place de la Kasbah en 2011, Source:Google image 94
Pendant la révolution, l’espace public a joué le rôle d’acteur et de spectateur à la fois dans le soulèvement populaire. L’avenue Habib Bourguiba et la place de la kasbah étaient un socle pour la révolte. ils ont regroupé des milliers de protestants. Pendant cette période, les citoyens ont habité la rue dans le vrai sens, ils se sont manifestés, ont protesté, crié, prié dans la rue. Ils ont, finalement, investi la rue, crié haut et fort leurs revendications. L’expérience tunisienne avec l’espace public a prouvé que ce dernier est le socle prépondérant du pouvoir populaire et de la démocratie.
Reconfigurer un sensible commun
Conclusion L’espace partagé constitue un lieu de vie chargé d’ambiances et de relations humaines et qui offre à ses usagers un sentiment d’appartenance et de liberté. Il est défini ainsi par son accessibilité, c’est un lieu structuré par les flux, les marchandises... En se basant sur les caractéristiques de l’espace partagé, on peut déduire que la rue en tant que domaine public, est un espace partagé et un lieu de vie et d’échange par excellence.
95
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
96
Reconfigurer un sensible commun
2. La rue comme espace partagé 2.1. La rue 2.1. 1. La rue: essai de définition Les chercheurs en sciences humaines trouvent que la rue est une forme urbaine qui représente un espace pour élaborer une civilisation en tant que support d’interaction, de confrontations et rencontres. Cette forme urbaine, essence de la ville, forme un espace de vie, d’histoire,de mémoire et d’énonciation. «La rue est ce par quoi la visibilité de toute chose dans la ville est rendue possible32». La rue est considérée en tant que seuil entre la sphère publique et celle privée. Elle marque l’identité urbaine d’une ville par sa forme et son tracé.
fig82.
La rue, Source:Pinterest
fig81.
Le rue un bien commun, Source:Pinterest
2.1.2. La rue: un bien commun «La rue est l’espace d’expérience de l’altérité, et en cela elle est comme le lieu de naissance de l’espace public33». Selon la définition d’un espace public, on peut dire que la rue dépasse le simple fait qu’elle soit un bien commun vu qu’elle est accessible à tous les citoyens par leurs différents usages. On peut la considérer une aire de communication et de pluralité.
2.1. 3. La rue: un espace à triple dimension En se basant sur la pensée de la triplicité de l’espace menée par Henri Lefebvre et sur les caractéristiques de la rue indiquées auparavant, on peut déduire que les notions d’espace perçu, espace conçu et espace vécu figurent dans la rue. 32. Henri GAUDIN, Considérations sur l’espace, 2003, p56. 33. Jean Marc BESSE, L’espace public: espace politique et paysage familier, 2006, p9.
97
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.2. La rue: une scène de vie urbaine 2.2.1. Un espace d’expression 2.2.1.a. Espace de manifestation A plusieurs occasions, la rue rassemble un nombre important de citoyens pour contester. Elle joue le rôle d’incubateur de manifestation pour s’exprimer, passer un message, lutter et résister contre des décisions politiques, culturelles, religieuses, sociales…
2.2.1.b. Espace de festivité
fig83. L’avenue Habib Bourguiba 14/01/2011, Source:Google image
le
La rue est un espace où les gens se rassemblent pour célébrer leurs fêtes nationales, religieuses, traditionnelles, culturelles et leurs festivals. Cet aspect festif la rend une scène culturelle et sociale pendant ces événements.
2.2.2. Un espace d’exposition artistique
fig84. Parade d’art Plastique des étudiants de l’ENAU pendant les JAC, Source:Haifa Rjeibi
Le ‘street dance’, ‘le street music’ et le théâtre de rue sont des exemples qui prouvent que la rue est une aire d’expression artistique par excellence. En effet , cette réappropriation donne l’opportunité aux gens de s’exprimer par des interventions diverses qui n’ont un sens que lorsqu’elles sont appliquées à la rue.
fig85. 98
Tunis Marine en 2020, Source: Debo Moov
fig86.
Djerba Hood, Source: Google image
Reconfigurer un sensible commun
fig87.
L’avenue Habib Bourguiba, Source: Google image
Cette composante urbaine devient un refuge pour les artistes qui désirent fournir une ambiance de festivité et d’expression libre aux rues et aux spectateurs.
2.2.3. Un espace commercial La rue en tant qu’espace commercial abrite plusieurs types de commerces et selon plusieurs manières. En effet on trouve les marchands ambulants qui sont formels comme les crieurs de journaux ou les vendeurs de …, les commerçants informels qui exposent leurs marchandises dans la rue mais qui ne sont pas fixes et stables et le commerce de rue formel comme les étals et les kiosques.
fig88. La rue Al-Jazira de Tunis, Source: L’auteur
2.3. La rue partagée: un deuxième chez-soi La notion du chez-soi nous signifie un ensemble de rituels et d’habitudes personnels. mais cette notion dépasse les limites physiques et architecturales. Elle indique le degré d’appropriation d’un espace qu’il soit privé ou public. Selon cette théorie, la rue, en tant que champ d’interaction entre les citoyens et aire de sociabilité devient un deuxième chez-soi. Elle permet à ses usagers de l’habiter et d’établir des relations sociales et s’approprient l’espace par des pratiques qui prouvent cette théorie. On peut considérer que la rue est une sorte d’étalement du foyer et qui assure la fluidité entre l’intérieur et l’extérieur.
fig89.
La rue partagée, source: Archdaily
99
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Conclusion Pour conclure, on peut dire que la rue représente un espace qui unit équilibrement le privé et le public. Elle devient un espace de transitions entre ces deux sphères tout en estompant la ligne qui les sépare. Ces caractéristiques offrent aux habitants des potentiels pour la réinvestir pour établir leurs rapports sociaux et de créer une identité spécifique à eux.
Synthèse D’après l’étude élaborée sur les espaces partagés, et la rue plus précisément, en tant qu’un lieu qui réunit un groupe de personnes pour exercer des pratiques diverses, on peut déduire que ces types d’espaces doivent répondre à des besoins différents en même temps. Pour pouvoir comprendre les besoins des futurs usagers de tels espaces, réussir leur conception et atteindre l’objectif principal de leur réalisation, il est primordial d’engager efficacement ces usagers. En se basant sur cette déduction et sur l’étude de l’approche participative en architecture et en urbanisme ainsi que sur l’analyse de notre contexte d’intervention, on constate que cette approche est le meilleur chemin qui nous mène à notre but.
100
Reconfigurer un sensible commun
fig90. Reconfigurer un sensible commun , source: Neil Stevens 101
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
102
Mise en contexte
103
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Introduction Il est utile d’avoir recours à l’analyse de projets qui présentent des points en commun avec le nôtre pour dégager les concepts et les différents points de vue de leurs concepteurs et d’avoir un regard critique là-dessus . Dans ce chapitre , nous avons sélectionné quatre projets différents qui nous aideraient dans notre démarche conceptuelle. Le premier projet est un projet à l’échelle urbaine , qui consiste à aménager un espace public à Athènes à travers différents types d’interventions Le deuxième projet est la bibliothèque Alexis , un projet architectural où nous nous intéressons à l’analyse de la conception architecturale. Le troisième projet est un projet local , à Tunis. Le quatrième projet est le un projet de maison coopérative , où on s’intéresse principalement à l’analyse de la façade.
Critère de choix des références 1. Un espace public à Athène: On a choisi de travailler sur cette intervention vu que c’est un projet urbain qui met implique les citoyens dans la vie communautaire et valorise leur activité en les pratiquants dans la rue travers différentes interventions. 2. La bibliothèque Alexis en France: On a pris ce projet comme référence parcequ’il présente une nouvelle lecture à la bibliothèque et offre des espaces modualbles, flexibles et attirants pour les jeunes. 3. L’institut français de Tunis: Ce choix est basé sur le fait que c’est un projet architectural qui s’inscrit dans un tissu urbain similaire à notre cas d’étude ainsi que ce projet offre des espaces dédiés à différents profils d’usagers entre autre les lycéens. 4. Housing building in Shimouma au Japon : On s’inréersse à étudier ce projet à travers sa façade parcequ’elle met l’usager, ses activités en son mode de vie en premier lieu et elle vise les valoriser.
104
Corpus référentiel
1. Projet d’espace public à Athènes 1.1. Présentation générale Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une compétition pour repenser le centre ville d’Athéne. • Maître d’oeuvre: Alkistis Thomidou, Chryssa Komantou & George Anagnostakis. • Date: du 22/06/2012 jusqu’au 27/02/2013. • Localisation: Athènes, Grèce.
fig91.
Perspective générale du projet, source: Archdaily 105
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.1.1. Présentation de l’intervention Il s’agit d’une nouvelle planification pour l’espace public sur l’axe central du centre-ville d’Athène. Ce projet urbain offre un espace linéaire intense dédiés aux activités qui visent à façonner le territoire environnant pour constituer un champ enrichi de traces de la mémoire de la ville.
1.1.2. Situation Athéne, la capitale de la Grèce, représente, aujourd’hui, un centre historique chargé de mémoire et de traces significatives du passé. Le site de cette intervention est une rue, la rue panepistimiou, qui est un axe préexistant et l’une des avenues principales de la ville. Cette rue est un support de plusieurs strates d’usage et de symboles. Cette intervention a pour objectif d’enrichir les traces précédentes et d’améliorer la qualité de vie dans les espaces de cette rue.
La place Omnia La rue panepistimiou La place Korai La place Dikaiosynis
fig92.
Situation de la zone d’intervention sur carte, source: L’auteur
1.1.3. Présentation du concept: une nouvelle pratique de citoyenneté Cette intervention se base sur une nouvelle pratique de citoyenneté en remodelant l’espace public pour permettre aux gens de reprendre le controle sur leur ville et rediriger les traces de l’ancien (Agora/Stoa) et l’espace public partagé vers sa conotation de démocratie. Une approche de construction progressive permet aux principes fondamentaux de la proposition de s’adapter à tout changement social, économique et politique concomitant sans interrompre la fluidité de l’expérience de la réalité urbaine. L’appropriation attendue va déclencher la créativité des gens, stimuler les productions à petite échelle et relancer les arts et l’artisanat pour un mode de vie alternatif. Il créera les prémisses d’une nouvelle pratique de la démocratie, imbriquée dans la vie quotidienne. 106
Corpus référentiel
1.2. Analyse fonctionnelle
fig93.
Organigramme fonctionnel, source: L’auteur
fig94.
Ambiances du projet, source: Archdaily 107
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.2.1. Une intervention axiale Parallèlement au tramway, une colonne vertébrale infrastructurelle est créée pour brancher certains éléments qui répondent aux besoins quotidiens contemporains des gens. La douceur du climat méditerranéen affectent le caractère de leurs activités et la manière dont elles se manifestent dans l’espace. Cuisines, tables, chaises longues, postes de travail, espaces sanitaires, étangs, projecteurs, prises de courant et Wi-Fi, fontaines à eau, jardins d’herbes aromatiques, stations de réparation de vélos, gymnases créent un environnement habitable.
L’axe du projet Le chemin du tramway
fig95. L’axe de l’intevention su le plan de la zone d’intevention, souce: https:// gianmariasocci.com/Rethink-Athens éditée par l’auteur
fig96. 108
Ambiances du projet, source: Archdaily
fig97.
Ambiances du projet, source: Archdaily
Corpus référentiel
1.2.2. Une intervention ponctuelle
fig98. Ambiances du projet, source: Archdaily
fig99. Ambiances du projet, source: Archdaily
fig100. Ambiances du projet, source: Archdaily
La proposition le long de la rue Panepistimiou s’accompagne d’une intervention ponctuelle sur les trois places principales qui font face à la rue elle-même. Portions d’un ordre du jour plus vaste, les places revendiquent leur propre autonomie et se matérialisent comme des objets autonomes qui libèrent le potentiel inexprimé des espaces existants:
fig102. Photo de maquette, source: Archdaily
fig101. Photo de maquette , source: fig103. Photo de maquette, source: Archdaily Archdaily 109
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.2.2.a.Place Omonia
fig104.
Photo de la place Omonia, source: Archdaily
Le flux piéton , au rez-de-chaussée de la place, était jusqu’à présent limité au périmètre, alors que la véritable effervescence se déroulait dans le centre souterrain de la gare. Pour mettre cette activité en valeur, un cratère est formé en soulevant le toit carré du sol, imprégnant ainsi la place Omonoia d’une dynamique centripète longtemps perdue.
1.2.2.b.La place Korai
fig105.
Photo de la place Korai, source: Archdaily
un espace autrefois perçu comme fade et dispersé où personne n’entrerait, est murée pour éveiller la curiosité des gens. Le mur contient des installations pour de petits ateliers d’art et d’artisanat, qui offrent un débouché aux entreprises créatives. Une nouvelle forme d’appropriation active de l’espace urbain est ainsi permise, avec une multitude d’objets artisanaux créés, réinsérant la fabrication artisanale dans l’expérience des habitants.
1.2.2.c. La place Dikaiosynis
fig106.
110
Photo de la place Dikaiosynis, source: Archdaily
En introduisant un élément de liaison sous la forme d’une coursive métallique légère abritant un parking à vélos, Korai apparaît comme un morceau de tissu conjonctif entre deux principaux organes urbains leur permettant d’agir à l’unisson. L’utilisation croissante du vélo comme moyen de transport renforce le caractère de plaque tournante de cette passerelle.
Corpus référentiel
Conclusion Historiquement, l’espace public était plus important que l’espace privé; dans l’Agora, Stoa était le lieu de discussion et d’échange, entouré d’activités quotidiennes qui constituaient le noyau de la société. La démocratie directe de la Grèce antique pourrait être la référence d’un modèle urbain contemporain qui inclut des membres de tous âges et groupes sociaux, dans lequel stoa, en tant que conséquence spatiale, inspire une nouvelle approche de l’espace public. Cette conception est inspirée de cette signification par les connotations symboliques des places publiques qui représentent la démocratie de la Gréce. Elle est basée, ainsi, sur un parti fonctionnel qui repense la valeur de l’espace public et qui le rend un espace habitable.
A retenir • Extérieuriser les activités quotidiennes des citoyens à la rue par de nouveaux espaces de vie. • La reconquéte des espaces publics pour améliorer la qualité de vie commune .
fig107.
Perspective générale du projet, source: Archdaily 111
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2. Bibliothèque Alexis de Tocqueville 2.1. Présentation générale Maître d’oeuvre: Barcode Architects, OMA Maître d’ouvrage : Communauté urbaine Caen-la-Mer Surface: 12500 m² Date de réalisation: 2017 Localisation: Normandie, La France
2.1.1. Situation La Bibliothèque Alexis de Tocqueville est une bibliothèque publique de la région métropolitaine de Caen la Mer en Normandie. La médiathèque de 12000 m2 est située à l’extrémité de la péninsule qui s’étend de la ville de Caen à la Manche. Sa construction était dans le cadre d’une revitalisation urbaine de la région et la bibliothèque fait figure de catalyseur urbain essentiel . Sa position, entre le centre historique de la ville et le quartier de Caen, soutient l’ambition de la ville de faire de la bibliothèque un nouveau centre civique.
112
Corpus référentiel
fig108. Situation du projet sur carte, source: L’auteur
fig109. La bibliothèque Alexis, source: Archdaily 113
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.1.2. Présentation de la bibliothèque La bibliothèque se caractérise par une interaction fluide avec son environnement et ceci par sa façade vitrée qui la relie visuellement avec le parc adjacent, le sentier piétonnier et la place riveraine à l’intérieur. Aux étages supérieurs, le belvédère urbain offre des vues dégagées dans les quatre directions. Par souci d’intégration dans le contexte urbain, la bibliothèque est conçue sous forme de croix dont chacun des quatre plans saillants de la croix pointant vers un point de repère à Caen: : les sites historiques de l’Abbaye-aux-Dames au nord et de l’Abbaye-aux-Hommes à l’ouest, à la gare centrale au sud, et à la zone de nouvelle construction à l’est. Dans le même temps, la volumétrie de la bibliothèque suit sa logique programmatique. Les quatre plans, chacun abritant une discipline pédagogique: les sciences humaines, la science et la technologie, la littérature et les arts. Ces quatre espaces se réunissent dans une grande salle de lecture au premier étage, pour favoriser un flux maximal entre les départements. Cet espace principal de la bibliothèque est sculpté dans le centre de la croix solide, définissant la conception du bâtiment comme une opposition entre la masse et le vide. En tant que centre civique où les gens se rencontrent et partagent connaissances et informations, l’espace public est au cœur de la conception de la bibliothèque.
La zone de nouvelle construction L’Abbaye-aux-Dames
L’Abbaye-aux-Hommes
La gare centrale
fig110. 114
Les directions des quatres volumes, source: Archdaily
Corpus référentiel
fig111. Axonométrie arrachée de la bibliothèque Alexis, source: Archdaily 115
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.2. Analyse fonctionnelle Le programme prévoyait une bibliothèque organisée en quatre pôles de connaissance (arts, sciences humaines, littérature, sciences et techniques). Au rez-de-chaussée, au niveau de l’entrée, on trouve un grand espace ouvert avec un kiosque de presse et qui sert d’accès pour un auditorium de 150 places, un espace d’exposition et un restaurant avec une terrasse extérieure sur le front de mer. À l’étage, elle a pris corps dans une salle de lecture unitaire et spectaculaire avec des livres physiques et numériques placés côte à côte dans les étagères. : un vaste plateau imaginé comme un salon urbain, un lieu de vie et d’échange sans un seul poteau où le public peut vaquer d’un domaine culturel à l’autre, du roman au manga. Le dernier étage de la bibliothèque est occupé par un espace pour les enfants, ainsi que des bureaux et de la logistique. Les archives et les collections historiques spéciales sont stockées dans des conditions sûres et sèches dans le sous-sol en béton, protégées de l’eau environnante par une membrane imperméable innovante appliquée sur la face interne des murs en béton.
fig112. 116
Dispatching fonctionel sur le plan du RDC, source: Archdaily éditée par l’auteur
Corpus référentiel
fig113.
fig114.
Dispatching fonctionel sur le plan 1er étage, source: Archdaily éditée par l’auteur
Dispatching fonctionel sur le plan 2éme étage, source: Archdaily éditée par l’auteur 117
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.3. Présentation des concepts
Un des concepteurs considère que cette bibliothèque doit dépasser la notion de bibliothèque habituée. « Il fallait générer du plaisir, créer une infrastructure multiple pour la ville, avec plusieurs activités possibles».
2.3.1. L’intégration du numérique Avec l’objectif de démocratisation et d’«universalité», on a prévu: • Des écrans digitaux intégrés dans le mobilier. • La possibilité de scanner la couverture des ouvrages pour les emprunter sur tablette ou smartphone. • Mettre moins de livres physiques dans l’espace de consultation pour accorder davantage de place à la lecture et au confort…
2.3.2. Faire confiance à l’intuition du lecteur • Permettre de se perdre, de découvrir des domaines qui lui sont étrangers. • Créer de différentes scénographies spécifiques aux extrémités:
fig115.
118
Les différentes scénographies des espaces, source: L’auteur
Corpus référentiel
2.3.3. La mobilité spatiale au service de la dimension démocratique Les architectes ont voulu donner une dimension démocratique et sociale au projet. Au travers d’une architecture très simple on trouve l’ambition d’accorder plus de liberté au public et d’accroître les possibilités d’occupation spatiale. • Eviter un aménagement fixe pour les espaces. • La possibilité de redéfinir la position du mobilier en fonction des attentes des lecteurs. • Les boîtiers électriques sont encastrés dans les planchers pour admettre plusieurs configurations alternatives d’aménagement. fig117.
La manipulation de l’espace par l’usager, source: Pinterest
Conclusion L’analyse de la bibliothèque Alexis et l’étude de ses différents concepts nous a permis de dégager des idées sur lesquelles doit se baser la conception d’une bibliothèque de cette époque.
A retenir • Les espaces nécessaires pour une bibliothèque. • Les ambiances e qui peuvent attirer les jeunes et les adolescants.
fig116.
Les ambiances intérieurs de la bibliothèque Alexis, source: Archdaily 119
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3. L’institut français de Tunis 3.1. Présentation générale À la croisée des cultures tunisienne et française,L’Institut français de Tunisie est un pôle culturel et une plateforme d’échange qui offre un espace de dialogue et de découvertes à toutes et tous. L’institut français de Tunisie est un espace permettant l’accueil des publics dans le cadre d’une coopération entre la France et la Tunisie : coopération éducative et linguistique, universitaire, scientifique, culturelle et audiovisuelle.
fig118.
L’institut français de Tunis, source: site de l’IFT
3.1.1. Aperçu historique Inauguré en 1882 sous le nom de collège Saint-Charles, le bâtiment a été construit sur le modèle des lycées français de la fin du 19e siècle et a pris le nom du lycée Carnot en 1894. Le bâtiment a connu des heures sombres, puisqu’il a été occupé par l’armée allemande durant la Seconde guerre mondiale, avant d’être repris par les Alliés, qui y ont installé leur administration. Après l’indépendance, le lycée français devient la propriété de l’État tunisien et prend le nom de lycée Habib Bourguiba, un des premiers lycées pilotes d’excellence de Tunisie. En 1987,le projet centre culturel prend naissance, au moment de la rétrocession de l’actuel lycée Habib Bourguiba à l’État tunisien, qui aboutit en 1995. En 2012, l’Ambassade de France a donné le coup d’envoi au projet de regroupement des services culturels et de coopération, dans le nouvel Institut Français de Tunisie qui prendra place dans le bâtiment patrimonial du petit Carnot. 120
Corpus référentiel
3.1.2. Situation
fig119. Situation du projet sur carte, source: L’auteur
L’institut française de Tunis
Lycée pilote Habib Bourguiba La station de la république La maison de culture Ibn Rachik Théathre le 4éme art
L’Institut français de Tunis se situe sur l’avenue de Paris. Cette avenue est l’avenue la plus importante de la ville après l’avenue Habib Bourguiba ce qui lui donne une richesse historique, architecturale, fonctionnelle et sociale. Elle abrite plusieurs activités commerciales et administratives (équipements bancaires, agences de voyages, assurances…) ainsi que l’hôtel le Majestic qui est considéré l’un des plus importants hôtels de Tunis ce qui la rend une destination pour un flux assez important. Cette avenue accueille aussi plusieurs équipements culturels tels que la maison de culture Ibn Rachik et Le théâtre 4ème art ce qui lui offre une ambiance spécifique pendant les festivals et les manifestations artistiques. On peut considérer que la position de cette institut est stratégique du point de vue accessibilité et multiplicité d’équipements environnants. En effet, elle se trouve à proximité de trois équipements scolaires (le lycée pilote, le lycée rue de Marseille et le collège rue de Lénine) et elle est entourée d’un réseau de transport important ce qui lui facilite l’accès.
L’avenue Habib Bourguiba 121
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.2. Etude des concepts 3.2.1. S’ouvrir sur la ville
122
La conception de ce projet vise à ramener de la lumière er de la vie à un bâtiment austère aux longs corridors sombres et gris et pour que ce bâtiment arrive à s’ouvrir à la ville, capturer sa lumière, battre à son rythme. En effet, les atours de la vieille bâtisse portent en eux un potentiel qui favorise ce concept : la situation, en plein cœur de la ville, le parcellaire enserrant deux cours aux proportions harmonieuses, l’inertie d’épais murs en pierre. La cour intérieure se présente comme centre de gravité de l’institut où se rencontrent les différentes fonctions et se produisent des événements .
fig120.
Plan masse, source: Archibat 35
fig121.
La cour de l’institut française de Tunis, source: site de l’IFT
Corpus référentiel
3.2.2. Valoriser la richesse historique Cet édifice possède une charge historique qu’on remarque à travers la richesse de ses éléments architecturaux et pour les valoriser, les concepteurs étaient appelés à: • Conserver les espaces et éléments fondateurs du bâtiment. • Restaurer des façades, les fenêtres et portes fenêtres. • Interpréter d’une manière contemporaine les anciens éléments architecturaux et donner une nouvelle écriture pour l’élément qui marque l’entrée et entoure la cour.
fig122.
L’institut français de Tunis, source: site de l’IFT
3.2.3. Contraster avec l’existant Plus qu’une simple façade, cette deuxième peau en inox réfléchit en miroir l’activité urbaine. Elle retranscrit la dynamique de la rue et de ses passants, accentuant ainsi l’interaction du bâtiment avec son environnement immédiat. Ce claustra contraste avec le traitement sobre des espaces végétaux, minéraux et la blancheur du bâtiment massif. A l’échelle urbaine, la paroi métallique se confronte également au langage classique de l’architecture du centre historique. Cette façade offre une ambiance feutrée à travers les mailles d’un élégant claustra, le spectacle de l’Avenue de Paris qui grouille.
fig123.
La façade de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT 123
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.3. Analyse fonctionnelle
fig124. L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT
L’institut français ouvre des espaces de réflexions et d’échanges dédiés à des visiteurs de plusieurs profils et qui accueillent plusieurs activité de la société civile. Elle prévoit plusieurs fonctions qui sont réparties autour de la cour centrale. L’entrée principale se trouve sur la rue Sayf-Ad Dawla. Le hall d’accueil, résolument sobre, s’ouvre sur une cour baignée de lumière révélant la blancheur immaculée de la chaux recouvrant ces murs et s’ouvre à gauche sur la galerie et l’espace d’exposition. La médiathèque, installée au rezde-chaussée de l’aile ouest, a doublé de volume et dispose d’un aménagement flexible à souhait.
Le centre de langues et l’auditorium qui accueille régulièrement des conférences sont placés dans le volume qui sépare les deux cours et sont aménagés sur deux niveaux. Sur le côté opposé de la cour se trouvent l’espace campus France et l’administration.
fig125. 124
L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT
Corpus référentiel
fig127. L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT
fig128. Le patio de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT
fig126. Répartition fonctionelle sur le plan du RDC, source: plan fournie par l’IFT éditée par l’auteur
fig129. L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT 125
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
fig130. Répartition fonctionelle sur le plan du premier étage, source: plan fournie par l’IFT édité par l’auteur
Pour les deux étages supérieurs, les espaces sont répartis en fonction des besoins spatiaux vu que l’apport de la lumière naturelle est assuré de la façade comme du patio. fig132. L’institut français de Tunis, source: site de l’IFT 126
fig131. Répartition fonctionelle sur le plan du deuxième étage , source: plan fournie par l’IFTéditée par l’auteur
Corpus référentiel
fig133.
Les concepts du projet de renouvellement de l’IFT , source: l’auteur
Conclusion d’une manière contemporaine, l’opération de réhabilitation du Petit Carnot a réussi le double défi de raviver l’atmosphère des lieux tout en l’actualisant à travers: -libération de l’espace pour accueillir les nouveaux usages en gardant les éléments et la charge historique du bâtiment et la démarche technique pour y arriver. -L’insertion dans la ville, le rôle de l’enveloppe dans la réconciliation entre l’urbain et le bâtiment, et la dynamique qu’a engendré le nouveau langage contemporain à raviver et porter de l’intéret à ce bâtiment . Cette opération a fait de l’ancien Petit Lycée un superbe centre culturel avec un caractère architectural contemporain qui a su préserver les traces encore palpables d’un passé glorieux. Premier bâtiment tunisois franchement ancré dans son temps, le nouvel IFT renforcera le caractère culturel du centre-ville
A retenir: • Intégration du projet architectural dans un tissu urbain à caractère spécial. • Une bibliothèque peut accueillir plusieurs activités à part la lecture et le stockage des livres sans qu’elle perde sa vocation.
127
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
4. Housing building in Shimouma. 4.1. Présentation générale 4.1.1. Présentation de l’intervention Il s’agit d’un projet primé lors d’un concours de conception d’un projet de maison coopérative situé à Shimouma au Japon. • Maître d’oeuvre: Mitsuhiko Sato et Mitsuhiko Sato. • Maître d’ouvrage: L’association de construction de logements collectifs de Shimouma. • Datede réalisation : 2012/02/05. • Localisation: Shimouma, Setagaya, Tokyo.
fig134.
vue générale du projet , source: afasiaa archzine
4.1.2. Situation Ce projet se situe dans une ville dont la population résidentielle est parmi les plus élevées de Tokyo car il existe de nombreux quartiers résidentiels. Il s’agit d’un tissu urbain assez dense. 128
fig135.
La sitation du projet , source: google earth
Corpus référentiel
4.2. Etude de concept: la façade vivante Dans le contexte actuel de conception et d’aménagements architecturaux, la façade s’est éloignée de sa fonction traditionnelle de mur de séparation filtrant la lumière. Elle se concretise, aujourd’hui, sous forme d’un ensemble d’espaces de plus en plus complexes, impliquant ainsi une épaisseur réglable. C’est sur cette idée que repose la réponse architecturale de Mitsuhiko Sato qui a essayé d’intégrer dans ce projet des Balcons, loggias, terrasses, couloirs,coursives.. afin de concretiser son idée : tout ces dispositifs participent pleinement à la conception de la façade et à l’expérience de la facade habitée. En effet, cette façade vivante, telle que l’architecte l’a conçue, n’est pas une façade architecturale mais plutot une facade qui s’exprime à travers le vécu des espaces qui la créent. Ce type des façades caractérise une zone de transition qui sépare deux espaces avec deux degrés d’intimité différents, établi des connexions entre l’intérieur et l’extérieur, permet une perméabilité avec les éléments naturels, les voisins, le contexte urbain ou le plus grand territoire afin de génèrer une expérience sensorielle et perceptible de maniere que l’architecture se dissout sous l’effet deu vécu.
fig136.
Le concept de la façade vivante , source: afasiaa archzine éditée par l’auteur 129
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
fig137.
Les terrasses du projet , source: afasiaa archzine
A retenir: • La lecture des activités des usagers et de son mode de vie à travers la façade.
130
Corpus référentiel
Synthèse Les projets analysés partagent des objectifs communs: construire en continuité avec le contexte d’insertion et considérer l’expérience de l’usager avec son espace comme premier objectif quelque soit à l’échelle urbaine ou architecturale. Chaque projet nous a permis de dégager des idées et des concepts fondamentaux pour notre intervention prévue.
1- Cas d’une intervention urbaine: Projet d’espace public à Athènes
fig138.
Projet d’espace public à Athènes,source: Archdaily
fig140.
La bibliothèque Alexis, source: Archdaily
fig139.
L’institut français source: site de l’IFT
2- Cas d’une intervention architecturale: Bibliothèque Alexis de Tocqueville en France 3- Cas d’une intervention architecturale: Injection d’une fonction culturelle dans un ancien batiment: L’institut français à Tunis.
4- Cas d’étude de façade : Housing building in Shimouma au Japon fig141. Les terrasses du Housing building, source: afasiaa archzine
A retenir: • continuité avec la ville et ses édifices. • Mixité et diversité fonctionnelle. • Espaces ouverts, publics, peu spécialisés. • Continuité perceptuelle.
131
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
132
Mise en contexte
133
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Introduction En se basant sur l’étude analytique détaillée présentée dans le chapitre 2, on a opté pour la creation d’un espace dédié essentiellement aux bouquinistes et aux élèves qui sont à la marge de la conception architecturale et urbaine actuelle. Ce projet est le fruit d’une réflexion qui s’intéresse à toutes les échelles de conception afin de créer un lieu non seulement au service des élèves et des bouquinistes mais aussi au service de tout le quartier et ses visiteurs en s’appuyant sur une approche participative qui met au centre le citoyen, ses besoins et ses aspirations afin d’améliorer sa qualité de vie. Pour cela, on a choisi d’implanter notre projet sur une rue dynamique qui présente une polyvalence fonctionnelle et des interstices qui s’apprêtent à être des lieux d’intervention. 134
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
135
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1. Zone d’intervention 1.1. Délimitation et étude de la zone d’intervention En se basant sur l’analyse élaborée, on a choisi d’intervenir sur la rue d’Angleterre. Cette rue dispose de plusieurs espaces qui peuvent accueillir des interventions de différentes nature qui répondent aux besoin de notre projet en terme d’activités
fig142.
fig143.
136
Délimitation de la zone d’intervention, source: L’auteur
Affectation fonctionelle de la zone et ses hauteurs, source: L’auteur
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
1.2. Sites d’intervention 1.2.1. Le patio de la poste
Il s’agit du patio de la poste de Tunis et du musée de la poste qui couvre 600m² de superficie. Ce patio sert d’accés pour les employés de la poste et du musée qui est actuellement fermé et sert ainsi comme accés et parking pour les véhicules de services de la poste. Ce patio possède deux entrées: l’une sur la rue d’Angleterre et l’autre sur la rue d’Espagne. Intervention: Exploiter cet espace assez interne par une activité dédiée aux lycéens qui puisse instaurer chez eux le sens de la citoyenneté et les impliquer dans le participatif. Nos enquetes nous aiderons à mieux visualiser le besoin et la réponse.
fig145.
Plan du patio de la poste source: L’auteur
fig144. Photo du patio de la poste source: L’auteur
fig146. Coupe sur le patio de la poste source: L’auteur 137
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
1.2.2. Des trottoirs larges La rue d’Angleterre se caractérise par des trottoirs assez larges( entre 6 et 7m de largeur) sur lesquels sont implantés deux kiosques et deux bouquinistes étalent leurs bouquins. Intervention: On peut y insataller des espaces dédiés aux bouquinistes, des kiosques et des zones dédiées à la lecture.
fig148. Photos des trottoirs de la rue d’angleterre source: L’auteur
fig149. Coupe sur l’impasse source: L’auteur
fig150.
fig147.
Profil de la rue d’angleterre source: L’auteur
Photos de l’impasse source: L’auteur
1.2.3. impasse occupé par un bouquiniste Cette impasse est occupée par un bouquiniste qui possède une petite boutique et qui étale ses bouquins tout au long de l’impasse. Cette dernière est limité par deux immeubles et sert comme passage pour les résidents de l’immeuble au fond. Intervention: Aménager cette impasse pour mettre en valeur cette activité attréante. 138
fig151. Plan de l’impasse source: L’auteur
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
1.2.4. Terrain en dent creuse
• Il s’agit d’un terrain en dent creuse qui peut accueillir un projet architectural. • La vocation du terrain: un terrain de la zone UC1. Il s’agit des zones urbaines polyfonctionnelles centrales, de forte densité, de services d’activités et d’habitat. • Cos: 1. • Superficie du terrain: 1050m². Intervention: Un projet architectural qui répond à notre problématique en se basant sur des enquetes sociales et des entretiens effectués insitu.
P1
P2
fig152. Plan du terrain en dent creuse, source: fig153. earth L’auteur
fig154.
Coupe A-A, source: L’auteur
fig156. Photos du voisinage ( ph2), source: L’auteur
fig155.
Photos aérienne de la dent creuse, source: Google
Photos du voisinage( ph1), source: L’auteur
fig157.
Coupe B-B, source: L’auteur 139
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2. Dégager les besoins de l’usager
2.1. L’enquête par questionnaire 2.1.1. L’objectif de l’enquête
Avant de rédiger un questionnaire, il est primordial de le structurer et de définir les questions selon l’objectif à atteindre. Lors de l’étude effectuée sur notre quartier d’étude ainsi que sur ses différents usagers, on a pu constater que ces derniers n’utilisent pas leurs espaces de la même manière, ce qui a engendré une différence au niveau de leurs besoins. Cette enquête a pour finalité de quantifier les composants d’un problème. En effet, lors de cette phase d’étude, on vise à dégager les besoins de deux profils d’usagers présents (les bouquinistes et les élèves) pour pouvoir en une étape ultérieure élaborer un programme fonctionnel adéquat qui soit au service de l’usager. Il suffit de préciser la cible de l’enquête à diriger pour savoir comment l’orienter. Notre questionnaire a pour but de : • Identifier le type d’activité à insérer dans notre projet architectural au sein du quartier étudié . • Guider le choix de la nature des interventions qui méritent d’être intégrés dans le quartier. • Impliquer les habitants dans cette réintégration.
2.1.2. L’élaboration de l’enquête Lors de cette enquête, on a élaboré deux questionnaires différents qui s’adressent aux profils dégagés précédemment ( voir pages 66-71 ) 2.1.2.a. Questions destinées aux élèves Ce questionnaire vise à dégager: • Le degré de fréquentation des élèves des espaces culturels et de bibliothèques. • Ce qui peut les encourager à fréquenter des espaces culturels. • Ce qui les dissuade de fréquenter des espaces culturels. • Leurs souhaits par rapport à un espace dédié à eux. 2.1.2.b. Questions destinées aux bouquinistes Le but de ce questionnaire est de: • Dégager les solutions pour sauver ce métier et le développer • Dégager les qualités spatiales nécessaires pour améliorer les conditions de travail. • Actualiser cette activité et l’intégrer dans la vie culturelle et sociale des usagers 140
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
2.2. Analyse des résultats de l’enquête 2.2.1. Les résultats de l’enquête auprès des élèves Nous avons élaboré les enquêtes auprès des élèves en essayant de proposer aux personnes interrogées des idées d’espaces et des activités qui peuvent les intéresse. Les activités pourraient être les suivantes:
Espaces pour Espaces pour activités organiser des associatives événements
Espace de refuge et de détente
Espaces pour révision en groupe
Une Bibliothèque
A l’issue de l’enquête et des entretiens effectués, vous avons dégagé les constats suivants: les élèves souhaitent: • Partager des expériences et des connaissances avec des étudiants ou des personnes plus âgées. • Regarder des films ou des courts-métrages et en débattre. • Pratiquer des activités divertissantes: gaming, jeux de société, jardinage... • Avoir des espaces intimes, isolés et agréables qui les encouragent à réviser et à lire. • Ils ne souhaitent pas partager des espaces avec des enfants d’age inférieur à leur tranche d’age et ne souhaitent pas qu’une partie du projet soit dédiée à l’enfant vu le bruit et le désordre qu’ils pourraient créer. • Une bibliothèque serait intéressante dans la mesure où elle leur offrirait un espace agréable, loin de la rigidité des bibliothèques classiques, ou ils peuvent lire en adoptant diverses positions reposantes: allongés, dans des hamacs, sur des balançoires...
2.2.2. Les résultats de l’enquête auprès des bouquinistes L’enquête élaborée auprés des bouquinistes a mis en valeur ces besoins: • Mettre en valeur les espaces qui leur sont dédiés pour attirer les jeunes. • Trouver une meilleure façon d’exposer les livres pour faciliter la recherche et la lecture aux clients • Exercer ce métier dans un endroit plus fréquenté pour attirer les clients 141
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2.3. Une espace culturel comme réponse aux besoins dégagés? 2.3.1. Les besoins des élevès Il est évident d’après les enquêtes que la lecture est loin d’être appréciée par les élèves interrogés. Les écrans, les réseaux sociaux et la rue les éloignent des livres. Toutefois, en abordant avec eux l’idée d’un espace polyfonctionnel, modulable, flexible, agréable ou ils peuvent lire tout en s’amusant, ou ils peuvent se rencontrer pour jouer, partager leurs centre d’intéret, ou discuter, ou regarder un film ou feuilleter des livres qui les intéressent, ou avoir accès à des plate-formes éducatives ou ludiques, participer à des événements culturels... Toutes ces idées ont interpellé l’intérêt des élèves et ils se sont montrés trés enthousiastes.
2.3.2. Les besoins des bouquinistes La bibliothèque en tant qu’espace offre une ambiance qui favorise la concentration ce qui augmente le désir de la lecture et incite les gens à lire. Vendre des livres à proximité d’une bibliothèque est donc une bonne affaire parce qu’ on s’implante près d’un espace qui attire les lecteurs et par conséquent chaque lecteur est un client potentiel.
3. Les choix directeurs de l’intervention
À la lumière des constats dégagés, des témoignages des futurs usagers et leurs souhaits et la vocation de l’espace, on a essayé de définir la vocation de notre programme fonctionnel:
1
Considérer les besoins des usagers de l’espace public:
Les activités proposées doivent répondre aux besoins des usagers. Cela signifie qu’on doit s’intéresser à intégrer des activités culturelles et commerciales en rapport avec le cadre bâti existant du quartier.
2
Cohérence avec l’existant:
L’intervention doit s’intégrer dans le cadre existant d’une manière contemporaine tout en valorisant sa richesse historique et architecturale.
3 142
Accessible et ouvert pour tout le monde.
Continuité avec le quotidien des gens: Il est primordial de tisser un programme fonctionnel avec le quotidien des gens qui fréquentent notre quartier. On doit réfléchir à aménager des espaces en rapport avec leurs pratiques et besoins.
4
5
Encourager les extra-scolaires:
activités
On vise à intégrer les activités extrascolaires afin de créer un cadre adéquat aux attentes des jeunes qui fréquentent et habitent le quartier.
6
Accessible et ouvert pour tout le monde.
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
4. Le programme fonctionnel proposé 4.1. L’objectif intervention
du programme de notre
1. Intégrer des activités culturelles dans un quartier entièrement commercial. 2. Prendre en considération dans notre intervention la nature et le type d’usagers pour renforcer et enrichir le type de relation qui existe entre eux en se basant sur une approche sociale et participative. 3. Améliorer les conditions de travail des bouquinistes et valoriser le métier. 4. Prendre en charge les lycéens dispércés dans la rue et exposés à la délinquances à travers une intervention qui émane de leurs propres besoins et peut les attirer.
4.2. Les fonctions proposées L’intervention à conceptualiser sera fondée sur trois piliers: La culture: Une bibliothèque qui répond aux besoins et aux demandes des usagers et ou on trouve un espace de théatre, de projection, de rencontres et de débats Le commerce: Un espace qui accueille les bouquinistes qui est aménagé en fonction de leurs besoins. L’aménagement urbain: Un espace urbain semi-public dédié aux éléves oû ils peuvent se reposer et passer leurs temps en toute tranquilité, sans avoir à subir les remarques agaçantes et les insultes des des commerçants et des résidents. Un espace ou le jeune est respecté, ou il peut agir et s’exprimer librement. 143
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5. Réponse urbaine et architecturale 5.1. Le plan d’action Pour mieux contextualiser notre réponse, on s’intéresse à répartir notre intervention sur un ensemble de séquences qui offrent des espaces pour accueillir les activités demandées.
144
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
145
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
• La bibliothèque: parti et idées maîtresses
On propose d’exploiter la dent creuse pour concevoir une bibliothèque qui répond aux besoins et aux attentes des jeunes pour mieux profiter de leur temps, pratiquer leurs loisirs, s’intégrer dans la vie associative, développer des relations humaines et surtout améliorer leurs connaissances et leurs cultures générales.
146
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
147
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
• La bibliothèque: programme fonctionnel
148
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
• La bibliothèque: Scénario fonctionnel
149
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5.2. Intervention 5.2.1. Intervention dédiée aux bouquinistes: kiosques et aménagement de l’impasse
Plan d’un prototype de kiosque
150
Coupe d’un prototype de kiosque
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
Plan de l’impasse
Coupe sur l’impasse
151
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5.2.2. Aménagement du patio
Coupe sur le patio
Plan du patio 152
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
153
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
154
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
155
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
5.2.3. Intervention architecturale: la bibliothèque
Plan RDC
156
Plan R+1
Plan R+2
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
Plan R+3
Coupe A-A
Coupe B-B
157
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
Façade principale
158
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
159
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
160
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
161
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
162
Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis
163
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
164
Conclusion générale
CONCLUSION GÉNÉRALE Dans ce mémoire, nous avons essayé de nous appuyer sur l’expérience des usagers de l’espace public pour leur offrir une réponse architecturale qui réponde à leurs besoins. Notre intervention ne s’est pas limitée à un projet architectural,mais a touché aussi l’aménagement urbain de la rue d’Angleterre, l’aménagement de la placette de la poste et de l’impasse du bouquiniste. Nous avons essayé d’adopter une approche sociale et participative, en faisant participer les usagers de notre site dans le choix de l’intervention, dans son programme, en essayant de comprendre leurs besoins et en leur faisant appel à chaque étape du processus conceptuel. Les interventions impliquent les deux profils d’usagers choisis ( à savoir les bouquinistes et les élèves) et leur proposent des activités instaurant la notion du participatif au sein du quartier. Les interventions ont aussi pour objectif de valoriser l’héritage des bouquinistes, de proposer aux lycéens des espaces culturels et ludiques qui puissent les sauver des drogues de la rue et enrichir leur quotidien. Notre projet s’étale sur deux échelles: l’échelle urbaine et architecturale. Le thème tourne autour de la valorisation de la lecture et l’intégration d’activités culturelles au sein du quartier. Nous proposons dans ce mémoire de concevoir une bibliothèque urbaine à l’échelle de la rue d’Angleterre, autour des bouquinistes, un espace de repos autour d’un potager urbain et un projet architectural qui abrite des activités culturelles qui ont été dressé selon les besoins et les désirs des élèves usagers de cet espace urbain. L’élaboration du programme, la conception et la mise en forme du projet a connu des va et des vient avec les élèves et les bouquinistes, faisant ainsi participer l’usager activement dans la conception.
165
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
BIBLIOGRAPHIE Ouvrages • Abraham MOLES et Elizabeth ROHNER, Psychologie de l’espace, Paris, édition l’Harmattan, 1998. • Charles BILAS, Tunis: l’orient à la modernité, Pa édition de l’éclat, 2010. • Gaston BACHELARD, La poétique de l’espace, édition électronique Daniel BOULAGNON, 2008. • Jallal ABDELKAFI, Payages urbains de Tunisie: Gros plan. • Kevin LYNCH, l’image de la cité, London, édition DUNOD, 1960. • Leila AMMAR, Cités et architecture en Tunisie,Tunis, édition Nirvana, 2015. • Leila AMMAR,La rue, Tunis, Centre de Publications Universitaires (Laboratoire Archéologie et Architecture Maghrébines), 2017. • Leila AMMAR, Histoire de l’architecture en Tunisie,Tunis, 2éme édition, 2005. • Leila AMMAR, Tunis d’une ville à une autre, cartographie et histoire urbaine 1860-1935,Tunis, édition Nirvana, 2010. • Paul SEBAG, Tunis, histoire d’une ville, Paris, édition l’Harmattan, 1960. • Saloua FERJENI, les places publiques à Tunis sous le protectorat, naissance, essor, et prémisses de disparition, Centre de Publications Universitaires (Laboratoire Archéologie et Architecture Maghrébines),2017. • Zevi_BRUNO,_Apprendre_a_voir_l_architecture, éditions Parenthèses 1971.
Revues et articles
• Archibat № 5, Tunis, de la ville à la métropole, 2002. • Archibat № 35, L’Architecture hospitalière de demain, 2015. • Antoine FLEURY, La rue : un objet géographique ?2004. • Catherine AVENTIN, Les arts de la rue pour observer, comprendre et aménager l’espace public, 2007. • Christine CHIVALLON, L’espace, le réel et l’imaginaire : a-t-on encore besoin de la géographie culturelle ?2008 • David MANGIN et Philippe PANERAI, Les tracés urbains communs, 1986. • Emna BHIRA, Les bouquinistes, destination des passionnés de lecture à petit budget !2020. • Henri LEFEBVRE, La production de l’espace, L’Homme et la société, N. 31-32, 1974. • Isis Roux PAGÈS, L’architecture participative aujourd’hui, dossier de presse, 2012. • Jean RIEUCAU, De la rue en sciences humaines, en architecture et dans l’urbanisme, au début du XXIe siècle ,2009. 166
Bibliographie
• Jean-Yves MARTIN, Une géographie critique de l’espace du quotidien. L’actualité mondialisée de la pensée spatiale d’Henri Lefebvre, 2006. • Jérôme MONNET, La symbolique des lieux : pour une géographie des relations entre espace, pouvoir et identité, 1997. • Jérôme MONNET, Le commerce de rue, ambulant ou informel et ses rapports avec la métropolisation : une ébauche de modélisation, 2006 • Ji Eun SHIN, Une approche écosophique de l’espace urbain,2013. • Judith LE MAIRE, L’architecture participative : essai de chronomogie, 2016. • Mathis STOCK, Construire l’identité par la pratique des lieux, 2006. • Osmane WAGUÉ, Les bouquinistes de Tunis : Un vieux décor menacé d’extinction, 2020. • Paul RICHARDET, Pour des espaces hybrides et partagés, 2013. • Sandra GRÈS, Feriez-vous un(e) bon(ne) bouquiniste ?2020.
Thèses et mémoires • Amir KRICHEN, La reconstruction du lieu, mémoire d’architecture, ENAU, Tunis, 2019. • Chaima MEZILEM, L’ immeuble de rapport à l’épreuve de l’hypercentre de Tunis, le patrimoine comme moteur de création, mémoire d’architecture, ENAU, Tunis, 2017. • Emna BAHLOUL, Le séjour urbain, mémoire d’architecture , ENAU, Tunis, 2016. • Eya TRABELSI,Le troisiéme lieu, mémoire d’architecture , ENAU, Tunis, 2016. • Fatma BEN ABDERRAHMEN, D’un espace communn vers une RUE PARTAGEE, mémoire d’architecture , ENAU, Tunis, 2019. • Farah BEN YOUNES , La rue... estompe seuil, mémoire d’architecture, ENAU, Tunis, 2018. • Ilhem ACHECHE, Le participatif au service de la restruction urbaine: Le cas du quartier «Borj Echerch» à Sousse, mémoire d’architecture , ENAU, Tunis,2021. • Leila KOLSI , L’expérimentation des matériaux pour une réécriture contemporaine d’une architecture vernaculaire, mémoire d’architecture, ENAU, Tunis, 2019. • Thomas RUSLING , Concevoir l’architecture participative, mastère d’architecture, EPFL, Suisse, 2014
Webographie
• https://www.mouffetard-addict.com/article/histoire-des-bouquinistes/. • https://www.etaletaculture.fr/culture-generale/petite-histoire-desbouquinistes/ 167
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
TABLE DE FIGURES fig1: Transect urbain shématisant la problématique, source: auteur ................11 fig2: Immeuble le Colisé avenue Jules Ferry 1945, source: Circa ............................14 fig3: Tunis, vue sur l’avenue de la Marine au début du XXéme sciécle, source: Circa, cités et architecture en Tunisie, Leila AMMAR ........................................17 fig4: La position de la ville de Tunis, source: google earth éditée par l’auteur.18 fig5: Les 3 zones de Tunis, source: Jalel Abdelkefi éditée par l’auteur ...........19 fig6: Tunis dans le haut moyen age, source: Paul Sabag, Tunis l’histoire d’une ville, éditée par l’auteur .......................................................................................21 fig7: Tunis au XVIIéme sciécle, source: Paul Sabag, Tunis l’histoire d’une ville, éditée par l’auteur ...............................................................................................21 fig8: La structure urbaine de Tunis la veille du protectorat, source: Leila AMMAR éditée par l’auteur ..............................................................................................23 fig9: La carte de Tunis en 1914, source: Leila AMMAR éditée par l’auteur .......25 fig10: Les équipements publics à Tunis en 1914, source: Leila AMMAR éditée par l’auteur ................................................................................................................27 fig11: La nouvelle ville de Tunis en 1985, source: Jalel Abdelkefi éditée par l’auteur ................................................................................................................29 fig14: L’avenue Jules Ferry en 1935, source; Circa ..............................................31 fig12: Vue générale sur la ville de Tunis, source: Hammadi RGAYEG ............31 fig13: L’avenue Habib Bourguiba les années90, source: Wikipédia ...................31 fig15: La place de La bourse en 1885, source:https://www.delcampe.net ........31 fig16: Vue sur la rue Jamel Abd Nasser, source: L’auteur ...................................32 fig17: Plan de Tunis: Recensement des repéres avoisiants du périmétre d’étude, source: L’auteur ..................................................................................................34 fig18: Plan du périmétre d’étude, source: L’auteur ...........................................35 fig19: Le quartier d’étude en 1900, source: L’auteur .........................................36 fig20: Le quartier d’étude en 1914, source: L’auteur..........................................36 fig21: La poste française sur la rue d’Italie pendant la colonisation ,source: https://www.delcampe.net ................................................................................37 fig22: Recensement des repéres sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur ...............................................................................................................38 fig23: Distribution spatiale des fonctions dans le périmétre d’étude, source: L’auteur ...............................................................................................................39 fig24: Plan des zones et des limites du périmètre d’étude ,source: l’auteur....40 fig26: Rue Al-Jazira ,source: l’auteur ..................................................................41 fig25: L’avenue de la gare ,source: l’auteur ........................................................41 fig27: Proportions des zones ,source: l’auteur ...................................................41 168
Table de figures
fig28: Hiérarchie des noeuds et des voiries sur le plan du périmétre d’étude, source: l’auteur ...................................................................................................42 fig29: Plan du cadre bati, source: l’auteur .........................................................43 fig30: Plan de la trame viaire, source: l’auteur ..................................................43 fig31: Plan parcelaire, source: l’auteur ............................................................... 43 fig32: Accés et sens de circulation véhaculaire sur le plan du périmétre d’étude, source: l’auteur ...................................................................................................44 fig33: Le flux urbain piéton, source: L’auteur ...................................................45 fig34: Le flux urbain véhiculaire, source: L’auteur ............................................45 fig35: Le stationnement, source: L’auteur .........................................................45 fig36 :Les composantes de la façade urbaine, source: L’auteur ......................46 fig37: Repérage des coupes et des skylines sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur ..................................................................................................47 fig38: La rue Jamel Abd Nasser, source: L’auteur ..............................................47 fig40: Skyline sur la rue Charles de Gaules(S1), source: L’auteur ...........................48 fig39. Skyline sur la rue d’Angleterre( S2) ,source: L’auteur ............................48 fig41: Proportions des trottoirs sur la rue d’Angleterre, source: L’auteur .........49 fig42: Proportions des trottoirs sur la rue d’Espagne, source: L’auteur ..........49 fig43: Coupe A-A, source: l’auteur .....................................................................49 fig44: Coupe B-B, source: L’auteur ....................................................................49 fig45: Ph1: La rue d’Espagne,source: L’auteur ...................................................50 fig46: Ph2: Le commerce informel sur la rue Al-Jazira, source: L’auteur .........50 fig47: Repérage des photos et des scénes urbaines sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur ...................................................................................50 fig48: Ph4: Les éléves sur la rue de Russie, source: L’auteur ...........................50 fig49: Ph3: La station des taxis colectifs, source: L’auteur ................................51 fig50: Ph5: Les éléves sur la rue d’Angleterre, source: L’auteur ......................51 fig51: Sc1-t1: La rue d’Angleterre, source: L’auteur ...........................................52 fig52: Sc1-t2: La rue d’Angleterre, source: L’auteur ...........................................52 fig54: Repérage des photos et des scénes urbaines sur le plan du périmétre d’étude, source: L’auteur ...................................................................................52 fig53: Sc1-t3: La rue d’Angleterre, source: L’auteur ..........................................52 fig57: Sc3-t2: La rue d’Espagne, source: Réseaux sociaux ................................53 fig56: Sc3-t1: La rue d’Espagne, source: L’auteur ..............................................53 fig55: Sc2: La poste de Tunis, source: L’auteur .................................................53 fig58: Synthèse sur le plan du périmétre d’étude, source:L’auteur ................55 fig59: Identification des profils d’usagers, source: L’auteur ...........................57 fig60: L’appropriation de l’espace public par l’usager , source: L’auteur ......60 fig61: Collage de photos montant l’appropriation de l’espace par l’usager, source: L’auteur ..................................................................................................61 169
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
fig62: Localisation des bouquinistes sur la carte de Tunis, source: L’auteur ....66 fig63: Bouquiniste de Tunis, source: L’auteur ...................................................67 fig64: Photos de bouquinistes à Tunis, source: L’auteur ..................................68 fig65: Bouquinistes de Paris, source: Pinterest ................................................69 fig66: Elèves dans la rue, source: L’auteur ........................................................70 fig67: Schéma de synthèse, source: L’auteur ....................................................72 fig68:Les niveaux d’implication de la participationcitoyenne,Source: L’auteur.79 fig69: La relation entre les citoyens et les concepteurs, Source: L’auteur ......81 fig70: Des phases du projet El Houma khir, Source: réseaux sociaux ..............84 fig71: Des phases du projet 7ayi Boustil, Source: réseaux sociaux ...................84 fig72: Des phases du projet Kim, Source: réseaux sociaux ...............................84 fig73: Des phases du projet Ness El Houma, Source: L’auteur .........................85 fig74. Incrémental Housing:alf a gouud House,source: https://moduledesign. weebly.com ........................................................................................................85 fig75: La relation entre les citoyens et les concepteurs , Source: L’auteur ....88 fig76: Exemples des espaces urbains, Source: Pinterest .................................89 fig79: L’agora grec, Source: Pinterest ................................................................92 fig78: La mosquée Omayade de Damas, Source:Pinterest ...............................92 fig77: Forum romain, Source:Pinterest ..............................................................92 fig80: La place de la Kasbah en 2011, Source: Google image .............................94 fig82: La rue, Source: Pinterest ..........................................................................97 fig81: Le rue un bien commun, Source: Pinterest ..............................................97 fig85: Tunis Marine en 2020, Source: Debo Moov .............................................98 fig83: L’avenue Habib Bourguiba le 14/01/2011, Source: Google image ............98 fig84: Parade d’art Plastique des étudiants de l’ENAU pendant les JAC, Source: Haifa Rjeibi ..........................................................................................................98 fig86: Djerba Hood, Source: Google image .......................................................98 fig87: L’avenue Habib Bourguiba, Source: Google image .................................99 fig88: La rue Al-Jazira de Tunis, Source: L’auteur .............................................99 fig89: La rue partagée, source: Archdaily ..........................................................99 fig90: Reconfigurer un sensible commun , source: Neil Stevens ....................101 fig91: Perspective générale du projet, source: Archdaily ................................105 fig92: Situation de la zone d’intervention sur carte, source: L’auteur ...........106 fig93: Organigramme fonctionnel, source: L’auteur .......................................107 fig94: Ambiances du projet, source: Archdaily ..............................................107 fig95: L’axe de l’intevention su le plan de la zone d’intevention, souce: https:// gianmariasocci.com/Rethink-Athens éditée par l’auteur ................................108 fig96: Ambiances du projet, source: Archdaily.................................................108 fig97: Ambiances du projet, source: Archdaily.................................................108 fig98: Ambiances du projet, source: Archdaily ..............................................109 170
Table de figures
fig99: Ambiances du projet, source: Archdaily ..............................................109 fig100: Ambiances du projet, source: Archdaily ..............................................109 fig101: Photo de maquette, source: Archdaily ................................................109 fig102: Photo de maquette, source: Archdaily ................................................109 fig103: Photo de maquette, source: Archdaily ................................................109 fig104: Photo de la place Omonia, source: Archdaily......................................110 fig105: Photo de la place Korai, source: Archdaily ..........................................110 fig106: Photo de la place Dikaiosynis, source: Archdaily ................................110 fig107: Perspective générale du projet, source: Archdaily ................................111 fig108: Situation du projet sur carte, source: L’auteur .....................................113 fig109: La bibliothèque Alexis, source: Archdaily .............................................113 fig110: Les directions des quatres volumes, source: Archdaily .......................114 fig111: Axonométrie arrachée de la bibliothèque Alexis, source: Archdaily ....115 fig112: Dispatching fonctionel sur le plan du RDC, source: Archdaily éditée par l’auteur ...............................................................................................................116 fig114: Dispatching fonctionel sur le plan 2éme étage, source: Archdaily éditée par l’auteur .........................................................................................................117 fig113: Dispatching fonctionel sur le plan 1er étage, source: Archdaily éditée par l’auteur ...............................................................................................................117 fig115: Les différentes scénographies des espaces, source: L’auteur ..............118 fig117: La manipulation de l’espace par l’usager, source: Pinterest .................119 fig116: Les ambiances intérieurs de la bibliothèque Alexis, source: Archdaily.....119 fig118: L’institut français de Tunis, source: site de l’IFT ...................................120 fig119: Situation du projet sur carte, source: L’auteur .....................................121 fig120: Plan masse, source: Archibat 35 ............................................................122 fig121: La cour de l’institut française de Tunis, source: site de l’IFT ....................122 fig123: La façade de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT .....................123 fig122: L’institut français de Tunis, source: site de l’IFT ....................................123 fig124: L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT .............124 fig125: L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT .............124 fig126: Répartition fonctionelle sur le plan du RDC, source: plan fournie par l’IFT éditée par l’auteur .............................................................................................125 fig127: L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT ...............125 fig128: Le patio de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT ................125 fig129: L’intérieur de l’institut français de Tunis, source: site de l’IFT ............125 fig130: Répartition fonctionelle sur le plan du premier étage, source: plan fournie par l’IFT édité par l’auteur ....................................................................126 fig132: L’institut français de Tunis, source: site de l’IFT ..................................126 fig131: Répartition fonctionelle sur le plan du deuxième étage, source: plan fournie par l’IFT éditée par l’auteur ..................................................................126 171
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
fig133: Les concepts du projet de renouvellement de l’IFT, source: L’auteur ..127 fig134: Vue générale du projet, source: afasiaa archzine .................................128 fig135: La sitation du projet , source: google earth ..........................................128 fig136: Le concept de la façade vivante , source: afasiaa archzine éditée par l’auteur ..............................................................................................................129 fig137: Les terrasses du projet , source: afasiaa archzine ................................130 fig138: Projet d’espace public à Athènes,source: Archdaily .............................131 fig140: La bibliothèque Alexis, source: Archdaily .............................................131 fig139: L’institut français source: site de l’IFT ...................................................131 fig141: Les terrasses du Housing building, source: afasiaa archzine ................131 fig142: Délimitation de la zone d’intervention, source: L’auteur .....................136 fig143:Affectation fonctionelle de la zone et ses hauteurs, source: L’auteur ..136 fig144: Plan du terrain en dent creuse, source: L’auteur ..................................137 fig146: Coupe A-A, source: L’auteur ..................................................................137 fig148: Photos du voisinage( ph2), source: L’auteur ........................................137 fig145: Photos aérienne de la dent creuse, source: Google earth ..................137 fig147: Photos du voisinage( ph1), source: L’auteur .........................................137 fig149: Coupe B-B, source: L’auteur ..................................................................137 fig151: Photos des trottoirs de la rue d’angleterre source: L’auteur................138 fig152: Coupe sur l’impasse source: L’auteur ...................................................138 fig153: Photos de l’impasse source: L’auteur ...................................................138 fig150: Profil de la rue d’angleterre source: L’auteur .......................................138 fig154: Plan de l’impasse source: L’auteur ........................................................138 fig156: Plan du patio de la poste source: L’auteur ...........................................139 fig157: Coupe sur le patio de la poste source: L’auteur ..................................139 fig155: Photo du patio de la poste source: L’auteur .......................................139
172
Table de matières
TABLE DE MATIERE
REMERCIMENTS ..................................................................................................2 SOMMAIRE ..........................................................................................................4 AVANT-PROPOS ..................................................................................................6 INTRODUCTION ..................................................................................................8 PROBLÉMATIQUE .............................................................................................10 Métodologie ........................................................................................................12
Chapite1: Tunis, l’histoire d’une ville ..........................14 Introduction ..........................................................................................16 1.Contexte générale .............................................................................17 1.1. La notion de centre ville ..............................................................17 1.2. Situation et contexte géologique ...............................................18 2. L’apparition et l’evolution urabine de la ville de Tunis ................20 2.1. La naissance de la ville de Tunis .................................................20 2.2. Tunis pré-colonisatio: Le quartier Franc ....................................22 2.3. La ville de Tunis pendant la colonisation ....................................24 2.3.1. L’évolution urbaine de la nouvelle ville ............................24 2.3.2. Les équipements publics...............................................26 2.4.La ville de Tunis Post-indépendance ...........................................28 Synthèse ................................................................................................30
Chapite2: Mise en contexte ................................................32 Introduction .........................................................................................34 1. Situation du périmètre d’étude ......................................................35 2. Aperçu historique: un premier centre au sud de la marine .........36 3. Lecture urbaine ...............................................................................38 3.1. Analyse fonctionelle ...................................................................38 3.1.1. Les points repères .............................................................38 3.1.2. Les fonctions .....................................................................39 3.2. Zones et limites ..........................................................................40 3.3. Noeuds et voiries ........................................................................42 3.4. Morphologie urbaine .................................................................43 3.5. Flux et accessibilité ...................................................................44 3.5.1. Accessibilité .......................................................................44 3.5.2. Sens de circulation ............................................................44 3.5.3. Le flux urbain ....................................................................45 3.6. Le paysage urbain ..........................................................................46 3.6.1. La façade urbaine ....................................................................46 3.6.2. L’élément naturel ....................................................................47 3.6.3. La lecture des hauteurs ..........................................................48 3.6.4. Les composantes de la rue .....................................................49 173
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
3.7. Phénoménologie et spatio-temporalités .................................50 3.7.1. Phénoménologie ...............................................................50 3.7.2. Etude de temporalité ........................................................52 Conclusion .........................................................................................54 4. Lecture sociale .................................................................................56 Introduction ......................................................................................56 4.1. Les profils d’usagers ...................................................................56 4.2. Projection de l’humain sur l’espace de la ville .........................58 4.3. L’appropriation de l’espace par l’usager de notre quartier .....60 4.4. Le quartier aux yeux des usagers .............................................62 4.4.1.Les habitants ......................................................................62 4.4.2.Les élèves ..........................................................................63 4.4.3.Les commerçants dans les boutiques ..............................63 4.4.4.Les vendeurs ambulants ...................................................63 4.4.5.Les passants ......................................................................64 4.4.4.Les bouquinistes ...............................................................64 Conclusion .........................................................................................64
5. «Un public urbain » favorable à une intervention à vocation culturelle ...............................................................................................66 5.1. Les bouquinistes .........................................................................66
5.1.1.Les bouquinistes au centre ville de Tunis ..................66
5.1.2. La crise des bouquinistes de Tunis ..................................68 5.1.3. Le retour vers les bouquinistes ........................................69 5.1.4.Exemple de mise en valeur: le cas des bouquinistes de Paris............................................................................................ 69 5.2. Les élèves de la rue .....................................................................70 5.2.1. Le phénomène des élèves de la rue ............................70 5.2.2. Les menaces des élèves de la rue ................................70 Conclusion ..........................................................................................71 Synthèse ................................................................................................72
Chapite3: Reconfigurer un sensible commun .74 A- L’approche participative ........................................................77
Introduction ..........................................................................................77 1. Définitions des notions ....................................................................77 1.1. La participation .....................................................................77 1.2. Processus participatif ...........................................................77 1.3. La planification participative ...............................................78 1.4. La participation citoyenne ...................................................78
2-Fondement de l’approche participative .......................................80
2-1- la naissance de la démocratie .....................................................80 2-2- L’approche participative et ses enjeux ......................................80 3. Les niveaux de la participation ......................................................82
174
Table de matières
4. L’impact de l’architecture participative ......................................83
4.1. L’appropriation de l’espace ......................................................83 4.2. Favoriser et renforcer la vie commune .....................................83 4.3. Favoriser le rôle médiateur de l’architecte ...............................83 5. Exemples de projets urbains participatifs en Tunisie .................84 Conclusion .............................................................................................85 B- Les espaces partagés: un facilitateur social .....................87 Introduction ..........................................................................................87 1. Les espaces partagés .......................................................................87 1.1. Généralités...................................................................................87 1.1.1. L’espace ..............................................................................87 1.1.2. L’espace: une notion à triple dimensions..........................87 1.1.3. L’espace urbain ..................................................................89 1.1.3. Le symbolique d’espace ....................................................90 1.2. La notion de l’espace partagé ....................................................91 1.2.1. Le partage: une action pour l’intérêt commun .................91 1.2.2. L’espace partagé ................................................................91 1.3. l’espace partagé dans l’histoire ..................................................92 1.3.1. L’évolution de l’espace partagé à travers le temps .........92 1.3.2. L’espace partagé de nos jours ..........................................92 1.4. L’appropriation de l’espace partagé par l’homme ...................93 1.4.1. L’appropriation de l’espace ..............................................93 1.4.2. L’appropriation de l’espace partagé à Tunis ....................94 Conclusion.........................................................................................95 2. La rue comme espace partagé ......................................................97 2.1. La rue ...........................................................................................97 2.1.1. La rue: essai de définition ..................................................97 2.1.2. La rue: un bien commun ....................................................97 2.1.3. La rue: un espace à triple dimension ................................97 2.2. La rue: une scène de vie urbaine ...............................................98 2.2.1. Un espace d’expression ....................................................98 2.2.2. Un espace d’exposition artistique ...................................98 2.2.3. Un espace commercial .....................................................99 2-3- La rue partagée: un deuxième chez-soi ....................................99 Conclusion .......................................................................................100 Synthèse ..............................................................................................100
Chapite4: Corpus référentiel ............................................102 Introduction .......................................................................................104 1.Projet d’espace public à Athènes ..................................................105
1.1. Présentation générale ...............................................................105 1.1.1. Présentation de l’intervention .........................................106 1.1.2. Situation............................................................................106 1.1.3. Présentation du concept: une nouvelle pratique de citoyennetté..............................................................................106 1.2. Analyse fonctionelle ..................................................................107 1.2.1. Une intervention axiale ....................................................108 1.2.2. Une intervention ponctuelle ...........................................109 Conclusion ........................................................................................111 175
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
2. Bibliothèque Alexis de Tocqueville ...............................................112
2.1. Présentation générale ................................................................112 2.1.1. Situation ...........................................................................112 2.1.2. Présenation de la bibliothèque ........................................114 2.2. Analyse fonctionelle ..................................................................116 2.3. Etude des concepts ....................................................................118 2.3.1. L’intégration du numérique ...........................................118 2.3.2. Faire confiance à l’intuition du lecteur ..........................118 2.3.3. La mobilité spatiale au service de la dimension démocratique ............................................................................119 Conclusion ........................................................................................119 3. L’institut français de Tunis ............................................................120 3.1. Présentation générale ...............................................................120 3.1.1. Aperçu historique............................................................120 3.1.2. Situation ............................................................................121 3.2. Etude des concepts ....................................................................122 3.2.1. S’ouvrir sur la ville............................................................122 3.2.2. Valoriser la richesse historique ........................................123 3.2.3. Contraster avec l’existant ................................................123 3.3. Analyse fonctionelle ..................................................................124 Conclusion ........................................................................................127 4. Housing building in Shimouma.....................................................128 4.1. Présentation générale ...............................................................128 4.1.1. Présentation de l’intervention........................................128 4.1.2. Situation ...........................................................................128 4.2. Etude de concept: La façade vivante........................................129 Conclusion ........................................................................................130 Synthèse ...............................................................................................131
Chapite5: Le projet: Vers l’intégration des espaces culturels partagés au centre ville de Tunis .............................................................................................................132 Introduction ........................................................................................134 1. Zone d’intervention .......................................................................136
1.1. Délimitation et étude de la zone d’intervention ........................136 1.2. Sites d’intervention ....................................................................137 1.2.1. Le patio de la poste de Tunis .............................................137 1.2.2. Les trotoirs .......................................................................138 1.2.3. Impasse occupée par un bouquiniste ..............................138 1.2.4. Terrain en dent creuse .....................................................139 2. Dégager les besoins de l’usager ...................................................140 2.1. L’enquête par questionnaire........................................................140 2.1.1. L’objectif de l’enquête........................................................140 2.1.2. L’élaboration de l’enquête ..............................................140 176
Table de matières
2.2. Analyse des résultats de l’enquête ..........................................141 2.2.1. Les résultats de l’enquête auprès des élèves ...................141 2.2.2. Les résultats de l’enquête auprès des bouquinistes ........141 2.3. Une espace culturel comme réponse aux beoisns dégagés ...142 2.3.1. Les besoins des élèves .......................................................142 2.3.2. Les besoins des bouquinistes ...........................................142 3. Les choix directeurs de l’intervention .........................................142 4. Le programme fonctionnel proposé ...........................................143 4.1. L’objectif du programme de l’intervention ..............................143 4.2. Les fonctions proposées ...........................................................143 5. Réponse urbaine et architecturale ..............................................144 5.1. Le plan d’action ..........................................................................144 5.2. Intervention ...............................................................................150 5.2.1. Intervention dédiée aux bouquinistes: kiosue et aménagement de l’impasse....................................................150 5.2.2. L’aménagement du patio ................................................152 5.2.3. Intervention architecturale: La bibliothèque ...................156
CONCLUSION GÉNÉRALE ........................................................................165 BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................166 TABLE DE FIGURES .....................................................................................168 TABLE DE MATIÈRES ..................................................................................173 ANNEXES........................................................................................................178
177
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
ANNEXES 1. Questionnaire destiné aux différents profils d’usagers dégagés pour étudier leurs modes de vie au sein de notre quartier ( chapitre2) 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.
Pouquoi vous étes au centre ville ? Pour quelles activités vousvenez souvent? Quels espaces vous fréquetez souvent por se défouler ou se faire plaisir? Comment vous passez votre temps libre au centre ville ? Qu’est ce que vous aimez au centre ville ? Qu’est ce que vous détéstez au centre ville ? Pourquoi avez vous choisi le centre ville pour travailler/ habiter / étudier ? Vous préférez vivre/habiter /hétudier au cente ville ou ailleurs ?
2. Questionnaire destiné aux élèves ( chapitre 5): 1. Combien de temps passez-vous dans la rue? 2. Quels espaces culturels fréquentez-vous quotidiennement? 3. Pourquoi vous fréquentez ces espaces? 4. Est ce que vous fréquentez des bibliothèques? 5. Si oui, pourquoi? 6. Si non, pourquoi? 7. Quels espaces vous proposez pour passer votre temps libre? 8. Comment imaginez- vous cet espace? 9. Que pensez-vous d’une bibliothèque dans ce quartier? 10. Comment imaginez- vous cette bibliothèque pour la fréquenter?
3. Questionnaires dédiées aux bouquinistes( chapitre 5): 1. Dans quelles conditions vous pouvez exercer aisément votre métier? 2. Comment vous pouvez attirer plus l’attention de vos clients? 3. Considérez-vous le fait de travailler dans une même rue comme étant un potentiel ou un point faible ? 4. Comment percevez-vous le futur de ce métier? 5. Est-ce que le fait de pratiquer ce métier à proximité d’une bibliothèque peut renforcer votre exercice? 6. Quelles solutions vous proposez pour améliorer les conditions de ce travail?
4. Les résultats de l’enquête avec les élèves ( chapitre 5): • Les élèves ne fréquentent pas souvent les espaces culturels parce qu’ils ne trouvent pas des activités qui les intéressent. • ils ne fréquentent pas des bibliothèques pour des raisons divers: - Ils ne trouvent pas de bibliothèque étatique dans leurs entourage. - Les bibliothèques privées sont intéressantes mais très chères. 178
Annexes
- On préfère acheter nos livres plutôt que de les emprunter. - On ne s’intéresse pas aux bibliothèques. • Dans ce quartier on souhaite avoir Un espace ou: - Passer notre temps sans la surveillance et les insultes des commerçants et des résidents. - On peut profiter de notre temps pour réviser ensemble. - On organise des événements propres à nous. - Exercer des activités associatives ou fonder des clubs divers. • Un projet de bibliothèque peut être intéressant mais sans avoir le cadre rigide d’une bibliothèque classique. • Dans cette bibliothèque on veut trouver: - Un espace calme et un espace pour communiquer aisément. - Un espace pour exercer nos loisirs ( théâtre, musique, slam…). - Avoir la possibilité de regarder des films et débattre avec nos amis. l’opportunité de partager des expériences et des connaissances avec des étudiants. - Un espace sans enfants parce que leurs présence et leurs activités les dérangent.
5. Les résultats de l’enquête avec les bouquinistes ( chapitre 5): • Pour exercer aisément métier, on a besoin de: - Plus de visibilité par rapport aux jeunes. - Un espace pour stocker nos bouquins. - Exposer nos livres de façon à faciliter la recherche et la lecture aux clients • Pour attirer nos clients, on doit exercer ce métier dans un endroit plus fréquenté. • Le fait de travailler dans une même rue représente quelques problèmes lorsqu’un des confrères essaie de créer une mauvaise concurrence, mais la plupart du temps ça représente un potentiel surtout par le fait qu’on ne vend pas les mêmes ouvrages. • Les nouvelles éditions et ouvrages ne sont plus intéressants ce qui pousse les lecteurs à se retourner vers les bouquinistes. • La bibliothèque en tant qu’espace offre une ambiance qui favorise la concentration ce qui augmente le désir de la lecture et incite les gens à la pratiquer. Vendre des livres à proximité d’une bibliothèque est donc une bonne affaire parce qu’ on s’implante près d’un espace qui attire les lecteurs et par conséquent chaque lecteur est un client potentiel. • L’amélioration des conditions de ce travail dépend de deux facteurs: - Un espace qui répond aux besoins du métier. - La conscience de la nécessité de la lecture et l’amélioration des connaissances. 179
Vers une expérience culturelle partagée dans le centre-ville de Tunis
180