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Francis Metzger

© Sandrine Mossiat

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F R A N C I S M ETZ G E R

Architecte de l’intemporel

M O T S : A G N È S Z A M B O N I Son palmarès est impressionnant : Maison Autrique, Bibliothèque Solvay, Maison Delune, Gare Centrale, Maison Saint-Cyr, Palais de Justice, Villa Empain… tous ces bâtiments, et bien d’autres, ont reconquis leur identité grâce à sa pratique de la restauration respectueuse des œuvres et de leurs auteurs.

La Villa Empain, © George De Kinder

Un mot sur le Palais de Justice ? Voici un peu plus de dix ans, de grandes inquiétudes planaient sur l’avenir du Palais et le maintien de l’affectation justice au sein d’un des plus importants bâtiments de Bruxelles. Aujourd’hui, même si les travaux de façade n’ont pas démarré, nous pouvons être rassurés sur son avenir. La fonction justice restera dans le Palais et celui-ci devrait être l’objet de nombreux travaux de restauration. Nous avons contribué au maintien de l’affectation par deux chantiers, les entrées sécurisées et le projet Box in the Box qui sécurise quatre nouvelles salles d’audience au cœur du Palais.

Une anecdote sur la Villa Empain ? Comme de nombreux projets d’immeubles bruxellois remarquables, la Villa Empain a contribué à de nombreuses légendes urbaines. Tout notre travail repose sur une méthodologie stricte qui doit nous amener à devenir compétents sur l’œuvre. trois axes majeurs sont nécessaires à l’acquit de ce savoir. Le premier repose sur une étude historique au service du patrimoine. L’étude d’Empain a nécessité plusieurs mois de travail … C’est avec l’héritage de son père que Louis Empain a fait construire ce lieu de prestige, destiné à accueillir et impressionner la bonne bourgeoisie. Il choisit Michel Polak, architecte en vogue dans les années 1930, après l’achèvement du Résidence Palace. Le bâtiment, achevé en 1934, sera très vite légué à l’Etat Belge, Empain ayant décidé de consacrer sa vie à des actions plus caritatives. C’est l’école d’arts de La Cambre qui, en 1937, organisera le lieu et mettra en place sa première exposition. A la fin de la guerre, l’armée allemande réquisitionne le lieu, et, en 1945, Paul-Henri Spaak le cède à l’ambassade de l’URSS. Après 17 ans d’occupation et à la suite d’un procès, le lieu reviendra dans le patrimoine de la famille Empain.

© Archives de l’Hôtel Astoria

L’Aegidium, © Gleamlight L’Aegidium, © Marie-Françoise Plissart

Un démarrage de chantier imminent ? L’un des chantiers les plus attendus est sans conteste le démarrage d’importants travaux à l’Aegidium. Le bâtiment, inauguré en 1906, était alors baptisé Le Diamant Palace, à l’image de son entrée originellement tapissée de miroirs, dont les empreintes sont encore visibles. Emaillés d’ampoules électriques de 20 W, ils démultipliaient les perspectives et profondeurs de champ. Le plafond de la grande salle néo-byzantine était aussi couvert de plusieurs milliers d’ampoules électriques, ce qui pour l’époque était d’une grande originalité, l’électricité n’étant qu’à ses balbutiements. Nous allons tenter de restituer la magie de cet espace. L’ensemble des décors d’origine seront conservés et restaurés. C’est une rénovation qui s’annonce compliquée. Le bâtiment enclavé, en cœur d’îlot, est difficile d’accès. Il est destiné à devenir un lieu culturel ouvert au public. Une rénovation qui se passe bien ? On pourrait évoquer l’Hôtel Astoria, un palace fermé il y a une dizaine d’années, dont le chantier avance à grande vitesse. Il s’agit d’une part de la restauration des éléments historiques, patrimoniaux, et de la réhabilitation de cinq bâtiments qui constituent le nouvel ensemble. Bâtiment construit à la demande du roi Léopold II pour l’Exposition universelle de 1910, il a accueilli pendant près d’un siècle les têtes couronnées. L’empereur Hirohito est le premier à avoir occupé la suite royale. Ce palace n’avait jamais été fermé malgré des travaux nécessaires pour une clientèle exigeante et il était temps d’envisager une réhabilitation complète. Le projet intègre d’une part la reconstitution de la formidable verrière disparue après-guerre, mais aussi la création de piscine et spa en sous-sol, de suites royales et présidentielles en toiture, répondant à un confort d’un palace du XXIème siècle.

Une mission inédite ? Le chantier des Serres Royales de Laeken qui va débuter au printemps, sans empêcher toutefois les visites. Cette restauration en profondeur est une « première fois » pour le lieu, pour cette œuvre qui ne ressemble à aucune autre, une œuvre singulière imaginée par Alphonse Balat. François Châtillon, architecte chargé de la restauration du Nouveau Grand Palais à Paris, nous épaule. L’organisation du chantier est particulièrement complexe notamment par la nécessité de maintenir des températures adéquates à des plantes dont certaines ont été ramenées du Congo par Léopold II.

D’autres projets et défis ? Nous travaillons aujourd’hui s u r d e u x p r o j et s et c o n c o u r s d o n t n o u s s o m m e s lauréats : La Cité-jardin historique de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry et ses 3300 logements à réhabiliter. Il s’agit de revisiter le logement social avec un objectif qualitatif tout en redensifiant ce territoire de 65 hectares sans affecter les jardins. Et la rénovation de deux hectares d’écuries royales et cinq hectares de territoire du château de Fontainebleau. L’objectif est d’y implanter un campus international des arts qui pourrait à terme, comme on le ferait pour un tableau ancien, être effacé au profit d’une nouvelle affectation. L’œuvre patrimoniale est toujours plus importante et plus durable que la fonction qui l’occupe.

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