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Tania Garbarski

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Anne Derasse

Anne Derasse

Les rendez-vous de TANIA GARB ARSKI

En 2023, Tania Garbarski sera à l’affiche de « Mamma Mia ! », la version belge francophone de la comédie musicale inspirée par les chansons d’ABB A, et sur les planches du Théâtre Le Public, avec son binôme de mari, Charlie Dupont, dans « En attendant Bojangles », adapté du best-seller éponyme d’Olivier Bourdeaut. Année chargée pour une comédienne qui a réussi à asseoir sa notoriété sur le travail, sans jamais perdre le nord : « il faudrait parler davantage des artistes belges, et pas uniquement quand ils ont réussi en France ! »

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M O T S : S E R VA N E C A L M A N T P H O T O : P A M E L A B E R K O V I C

« Mamma Mia ! », véritable jukebox musical, se jouera à Forest National à partir du 20 janvier prochain. A l’occasion de cette comédie musicale feel-good, vous chantez en français le répertoire d’Abba… Il s’agit d’une franchise. La version en français a été jouée il y a une dizaine d’années au Théâtre Mogador à Paris. Le livret des chansons en français donc, a alors été validé par Benny Andersson d’Abba. Au niveau du casting belge francophone, je donne la réplique à Isabelle de Hertogh. Nous sommes sur scène les deux meilleures amies de l’héroïne…

Etes-vous fan d’Abba ? Abba fait partie de notre culture populaire et je ne peux m’empêcher de danser sur leurs tubes quand je les entends à la radio. J’ai vu le spectacle « Mamma Mia ! » à Paris, à Londres, et toute la salle était debout et dansait. Cette liesse, je l’ai ressentie également lors des répétitions à Anvers... Et, au-delà de la musique, j’aime les thèmes que charrie « Mamma Mia ! » : la femme libérée, la mère célibataire, l’enfant qui quitte le nid, la quête pour retrouver le père inconnu… C’est un beau portrait de femme au service d’une feel-good comédie, touchante et émouvante.

Jouer, danser, chanter, « Mamma Mia ! », c’est un spectacle physique. Pendant les répétitions à Anvers, j’ai eu plus d’une fois l’impression d’être une petite fille qui jouait dans « Fame ». Pour le rôle de Tanya, avec y, je viens de passer trois semaines avec des danseurs professionnels et un orchestre, pour travailler la danse et le chant. « Mamma Mia ! », c’est une opportunité magnifique que je ne pouvais décemment pas refuser.

Vous aviez déjà goûté à la comédie musicale ? Oh oui ! En sortant des études à l’INSAS, j’ai enchaîné « L’Opéra de quat’sous », « Les Misérables » à Anvers, « Emilie Jolie » au Cirque royal. La comédie musicale requiert une grande hygiène de vie pour préserver sa voix ; jeune, je n’étais pas prête à autant de sacrifices. Je chante juste, mais je suis une comédienne qui aime chanter, pas une chanteuse.

Tanya, votre personnage dans « Mamma Mia ! » est une cougar pétillante un brin fofolle. Etes-vous née pour la comédie ? Non, j’étais plutôt prédisposée à des pièces classiques. Si la vie m’a amenée ces dernières années, à accepter plus de comédies que de drames, c’est probablement dû à mon union avec un certain Charlie Dupont (son mari à la ville, nda) qui a réveillé le clown qui sommeillait en moi. Dans « Le Canard à l’orange » de William Douglas Home, que nous reprendrons au Théâtre Le Public en 2023, le texte plein d’esprit et de drôlerie provoque de grands éclats de rire. Il y a quelque chose de libérateur à faire rire les gens comme à les émouvoir.

Si Charlie Dupont a réveillé le clown qui sommeillait en vous, qu’avez-vous titillé en lui ? Je pense lui avoir apporté de la rigueur dans le travail.

Vous êtes mariée à Charlie Dupont depuis 22 ans. Comment faites-vous pour préserver l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle ? Nous n’avons pas de recette miracle. Nous sommes très différents dans notre approche du métier et complémentaires à la fois. Au début de nos carrières respectives, personne n’imaginait nous voir sur les planches ensemble !

Quel a été le déclic ? Depuis « Promenade de santé » de Nicolas Bedos où nous sommes tous deux sur scène et « Tuyauterie » que Philippe Blasband a écrit pour moi et Charlie, j’ai l’impression qu’on nous engage ensemble. Ainsi en 2021, le Théâtre de Liège en co-production avec le Théâtre national de Nice a fait appel à nous pour la trilogie « Les Aventures de Zelinda et Lindoro » de Carlo Goldoni…

Cherchez-vous à tourner ensemble à tout prix ? Oui, nous nous sommes promis de tourner une pièce par an. Non, c’est faux. (Rire). C’est très agréable et confortable de travailler ensemble car comme nous nous connaissons bien, nous progressons vite et bien en répétition…

En mars 2023, vous retrouverez à nouveau Charlie Dupont sur les planches du Théâtre Le Public pour « En attendant Bojangles », une pièce tirée du bestseller d’Olivier Bourdeaut. Un projet qui vous tient particulièrement à cœur … C’est en effet un projet que j’ai initié. J’ai lu le roman et vu la pièce à Avignon il y a des années, ce fut un coup de cœur monumental. J’aurais souhaité acheter les droits du livre pour en faire un film, mais je suis arrivée trop tard, le film sera finalement tourné avec Virginie Efira dans le rôle de la mère folle et imprévisible. Dans « Promenade de santé », la pièce de Nicolas Bedos, j’avais déjà exploré le thème de la folie; il est à nouveau au cœur de « En attendant Bojangles », mais à travers le point de vue d’un enfant. C’est une pièce dure, poétique, folle et solaire à la fois. On vous découvrira également en 2023, dans deux séries TV et au cinéma dans le prochain Dany Boon. Cinéma où vous vous faisiez plus discrète … J’ai plus investi dans le théâtre car il permet de sortir du « typecasting » où les mêmes actrices jouent souvent les mêmes profils. J’ai besoin de travailler, de composer. Au cinéma, on m’a trop souvent sollicitée pour ce que je dégageais. J’aurais aimé qu’on me mette à l’épreuve avec des personnages plus inattendus… Travailler avec Lukas Dhont, un rêve. En attendant, j’accepte des rôles où je m’amuse.

Etes-vous narcissique ? Quand on fait ce métier, on l’est toujours un peu. Mais en Belgique francophone, on continue à vouloir rester humble à tout prix, avec comme revers de la médaille, un manque criant de notoriété. Il faudrait parler davantage des cinéastes, des auteurs, des comédiens, des artistes belges, et pas uniquement quand ils ont réussi en France !

www.facebook.com/tania.garbarski

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