De cuir et d'or : les reliures armoriées de la bibliothèque d'agglomération du Pays de Saint-Omer

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EXPOSITION Les reliures armoriées de la Bibliothèque d’Agglomération du Pays de Saint-Omer

16/09 >13/12 2017

40, rue Gambetta | 62500 SAINT-OMER Les mardi, mercredi, vendredi, samedi 9h-12h30/13h30-18h (19h le vendredi) Tél : 03.21.38.35.08 www.bibliotheque-agglo-stomer.fr


DE CUIR ET D’OR

Les reliures armoriées de la Bibliothèque de l’Agglomération du Pays de Saint-Omer Catalogue de l’exposition présentée à la Bibliothèque d’Agglomération du Pays de Saint-Omer du 16 septembre au 13 décembre 2017 Commissariat : Rémy Cordonnier, responsable des fonds anciens de la Bibliothèque d’Agglomération du Pays de Saint-Omer (BAPSO) Directeur de la publication : François Decoster, Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO) Coordination et médiation : Françoise Ducroquet, directrice de la BAPSO Textes et notices : Rémy Cordonnier Relecture et corrections : Laurence Bacart (BAPSO), Julie Ballanfat (BAPSO), Mélissa Minet (BAPSO) Choix des illustrations : Rémy Cordonnier Conception graphique : Florian Duponchelle, service communication de la CAPSO Crédits photographiques : BAPSO, Musée de l’Hôtel Sandelin et Wikimedia Commons Impression : Nord Imprim Remerciements : Dominique Coq, Arnaud Baudin, Anaïs Imbratta, Yannik Nexon, Jacques Laget, Pascal Rideau, Louis Torchet, Christophe Vellet ISBN : 978-2-9553126-8-1


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es reliures aux armes apparaissent dès la fin du XVe siècle, mais leur grande époque couvre les XVIIe et XVIIIe siècles. L’accroissement important de la production de livres imprimés et le développement d’une noblesse de robe, qui acquiert ses titres par ses charges et son érudition et non par des faits de guerre, est à l’origine de la constitution de vastes bibliothèques privées.

Les livres sont désormais essentiellement imprimés. Financièrement plus accessibles, ils sont aussi d’apparence moins luxueuse que les manuscrits enluminés sur parchemin du Moyen Âge. Le bibliophile compense parfois cette uniformité du corps de l’ouvrage en magnifiant la reliure. Le cuir est souvent richement estampé d’un décor d’encadrement de filets en nombre variable, de roulettes, palettes et autres petits fers dorés. La reliure la plus courante est en basane (peau de brebis) ou en plein veau, teintée en brun plus ou moins foncé. On nuance parfois la surface de celle-ci par un jeu de mouchetures (fig. 1) et autres tâches (XVIIe-XVIIIe s.), de marbrures (fig. 2) et jaspures (fig. 3) (XVIIIe s.). Les plus riches emploient des maroquins (peau de chèvre) colorés, à partir des années 1530 environ.

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Le style d’ornement estampé le plus emblématique du XVIIe siècle est le décor dit « à la du Seuil » (fig. 4). Celui-ci est constitué d’un double encadrement de deux ou trois filets dorés avec fleurons d’angles intérieurs, palettes dorées sur les coiffes, palettes dorées sur les nerfs et caissons fleuronnés. On voit aussi se développer un style dit « à la fanfare » (fig. 5), dont le décor est composé de compartiments de différentes formes, entrelacés les uns dans les autres et remplis de volutes garnies de rinceaux.

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Pour le XVIIIe siècle, c’est la reliure « en dentelle » (fig. 6), qui consiste essentiellement à ajouter un encadrement de petits fers ou à la roulette, très travaillé, à l’intérieur de la traditionnelle bordure de filets, elle-même redoublée vers l’extérieur d’une ligne de dents de rat. C’est également le siècle du développement des reliures mosaïquées, avec des incrustations de cuirs de différentes couleurs. L’une des caractéristiques des fers à dorer du XVIIIe siècle est de comporter des éléments végétaux (feuilles, fleurs et fruits). L’identification de l’amateur à sa bibliothèque est souvent telle qu’il fait de plus en plus régulièrement apposer ses armes sur ses livres, symboles de son nom, de son rang et de sa réussite. Toutefois, cette tradition ne permet pas toujours d’identifier un ancien possesseur. En effet, certains mécènes offrent des ouvrages pour récompenser les meilleurs élèves d’un établissement placé sous leur patronage et, souvent, ces livres de prix sont reliés aux armes du mécène en mémoire de sa générosité. Et si un auteur possède des armoiries, il peut aussi offrir, à ses amis, un exemplaire de son œuvre relié à ses armes propres. Bref, tomber sur une reliure armoriée n’est pas une garantie d’identification du possesseur… Comme le souligne d’ailleurs Joannis Guigard dans l’introduction de son Nouvel armorial du bibliophile (Paris, 1890, p. III) : « Dans les ventes publiques, les livres « aux armes » sont poussés avec fureur, et le prix augmente en fonction du possesseur primitif. Mais le nom de ce possesseur restait, pour la plupart du temps, dans l’ombre… ». La plupart des armoiries estampées de la collection audomaroises, ont néanmoins été identifiées, et nous vous invitons à découvrir ce prestigieux armorial. 3


Les abbés de Saint-Bertin et de Clairmarais 1. Antoine de Berghes (1454-1531), 67e abbé de Saint-Bertin (de 1493 à 1531) a. Armes : Coupé, au 1er : parti, à dextre, de sable, au lion d’or armé et lampassé de gueules (Brabant) ; à senestre, d’or, à trois pals de gueules (Berthout) ; au 2ème, de sinople, à trois mâcles d’argent (Bautersem). b. Reliure : ais de bois biseautés couverts de veau brun estampé à froid d’un décor d’encadrement de triples filets et de triples filets dessinant des losanges, deux fers armoriés estampés en tête et en queue de chaque plat, dos à 5 nerfs, refait en veau havane au XVIIIe s. (?), vestiges de fermoirs de cuir et de cuivre et traces de contre-agrafes. c. Contenu : Code de Justinien glosé, encre sur parchemin, Paris (?), début du XIVe siècle (Saint-Omer, BA, ms. 468 – voir aussi le ms. 480) d. Autres mentions d’appartenance : fer armorié de l’abbaye de Saint-Bertin sur les plats : de gueules, à l’escarboucle pommetée d’or et fleurdelisée de même, exceptée la branche du milieu qui est terminée en crosse d’or, l’escarboucle chargée en cœur d’une roue dentée d’argent et une bordure componée d’argent et de sable – Ancienne cote de Saint-Bertin au premier feuillet : 585. Antoine de Berghes est le frère de l’évêque de Cambrai Henri de Berghes (14..-1502). Doté de brillantes facultés intellectuelles en dépit d’une éduction négligée, il est nommé très jeune abbé de l’abbaye cistercienne de Sainte-Marie, en Bourgogne. En 1483, il est placé, manu militari, à la tête de l’abbaye de Saint-Trond, par le prince évêque de Liège Corneille de Zevenberghe. Suite à des intrigues politiques, son abbaye est pillée et ruinée. Il se rend alors chez son frère à Louvain se consacrer à des travaux littéraires. En 1493, par l’influence de ses alliés, il se fait élire abbé de Saint-Bertin avec l’appui du Pape Alexandre VI, et contre l’avis des moines de l’abbaye. C’est dans cette dernière retraite que, de 1497 à 1512, il consacra son temps à rédiger la chronique de l’abbaye de Saint-Trond et l’histoire de l’ordre de la Toison d’or, où sa famille occupait des nombreuses pages. Antoine de Berghes renonce définitivement à ses droits sur Saint-Trond, en 1516. On sait peu de chose de son séjour à Saint-Bertin. En 1520, il est autorisé par le pape Léon X à consacrer la nouvelle église de cette abbaye, où ses ossements sont déposés onze ans plus tard. L’Histoire de la Toison d’or, citée par tous les biographes, n’a pas été retrouvée. (Alphonse Le Roy, Bibliographie nationale de Belgique, II, p. 209-214).

2. Nicolas Mainfroy (1574-1611), 71e abbé de Saint-Bertin (de 1604 à 1611) a. Armes : d’argent à la bande de gueules chargée de trois coquilles de sable. Devise : Fide Deo. b. Reliure : veau havane, encadrement d’un double filet encadrant un filet doré, armes poussées à l’or au centre des plats, filets sur les coupes, dos à 6 nerfs doubles, refait en basane fauve, caissons fleuronnés, titre rapporté sur veau brun. c. Contenu : Plutarque, Les vies des hommes illustres grecs et romains, comparees l’vne auec l’autre… trad. de Jacques Amyot, [S.l.], Guillaume de Lamairie, 1594 (Saint-Omer, BA, inv. 3331)

d. Autre marque d’appartenance : « Liber bibliotheca S. Bertini » inscrit à l’encre sur la page de titre e. Sources : Justin de Pas, « Marque de reliure de Nicolas Mainfroy, abbé de Saint-Bertin (1604-1611) », Archives de la Société française des collectionneurs d’ex-libris, XIII, 1894, p. 51-52. Nicolas Mainfroy est originaire d’Arras. Il fait ses études à l’Université de Douai puis de Louvain avant d’entrer à Saint-Bertin en 1590 où il gravit les échelons de la hiérarchie monastique avant d’être élu abbé et consacré par l’évêque Jacques Blase en 1605. Parmi les faits notables de son abbatiat on observe une accalmie des relations entre l’abbaye et le chapitre. C’est aussi lui qui autorise l’élévation d’une chapelle dans le Haut-Pont. Il entretient également une bonne entente avec les jésuites tant wallons qu’anglais. Il inaugure d’ailleurs la chapelle du collège anglais en 1610.

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3. Guillaume van Loemel (15..-1623), 72e abbé de Saint-Bertin (de 1612 à 1623) a. Armes : écartelé aux 1 et 4 d’argent à l’aigle éployée de gueule, aux 2 et 3 de sable à trois tierces posées en fasces d’argent, et sur le tout, de sable à trois tierces posées en fasces d’or accompagnées de trois huchets d’argent posés 2 et 1. – Devise : Auxilium desuper. b. Contenu : Les résolutions politiques ou maximes d’Estat du Sr Jean de Marnix Baron de Potes etc., Bruxelles, Jean I Mommaert, 1612 (St-Omer, BA, inv. 1549) c. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes dorées au centre des plats, dos à 4 nerfs, doubles filets dorés sur les coiffes, doubles filets à froid en pieds de nerfs, fleurons dorés au centre des caissons. d. Autre marque d’appartenance : « lib. Biblioth. S. Bertini » et « bibliotheca bertiniana 1677 » inscrit à l’encre sur la page de titre avec anc. cote « Miscellanea tab. 3 » Guillaume Van Loemel occupe les charges de grand prieur et de président du collège Saint-Bertin avant d’être élu à la succession de Nicolas Mainfroy le 2 janvier 1612. Son abbatiat ne semble pas avoir connu de fait réellement marquant si l’on en croît Henry de la Planne (Les abbés de St. Bertin, 1855). Il semble surtout avoir été un abbé munificent et généreux en dépenses tant pour sa communauté que pour les autres de la ville. Il pose la première pierre de la chapelle du Haut-Pont, il fait agrandir la chapelle des Jésuites wallons, fait poser des vitraux au dortoir de Saint-Bertin, et fait élever un superbe jubé en marbre dans l’abbatiale, etc. Il voit l’avènement de Martin Tiran à Clairmarais, à la mort de Jacques Blase à l’évêché et officie aux funérailles de l’Archiduc Albert d’Autriche.

4. Philippe Gillocq (1584-1638), 73e abbé de Saint-Bertin (de 1623 à 1638) a. Armes : écartelé, au 1 et 4 d’hermine au chef d’--- chargé de trois molettes d’---, aux 2 et 3, d’--- au lion d’---. Devise : Quam suavis Dominus b. Reliure : veau havane, double encadrement d’un filet doré sur les plats, fleurons d’angle et fers azurés d’angle au cadre intérieur, armes poussées à l’or au centre des plats, vestiges de lacets de soie verte, tranches dorées, dos à 5 nerfs, filets dorés sur les nerfs, fleurons dorés au centre des plats, titre et ancienne cote inscrits à l’encre sur le second caisson. c. Contenu : Gerard Mercator, Chronologia, Cologne, Héritiers Arlod I Birckmann, 1569 (Saint-Omer, BA, inv. 2855). d. Autre marque d’appartenance : « Ex ex munificenta admodum Rus Dns D Philippi Gillocq abbatis bertinianis ex humanitate ac rhetoricam 2°Matthaeo Deslions Poperingano bene est secundo victor insultu revis ad eore nulum netuis alciden leo. Mariam dillige salaus os h » inscrit à l’encre sur la garde volante. Philippe Gillocq est né d’une famille de brasseurs audomarois, entré au monastère en 1600 ; il étudia dans les universités de Douai, et de Louvain, d’où il sort licencié en théologie en 1638. Habile orateur, il est chargé de l’oraison funèbre de Nicolas Mainfroy. Il est nommé ensuite confesseur de l’abbaye, reçoit la cure de la paroisse de Saint-Jean de Poperingues, est nommé régent du collège St-Bertin en 1618, grand prieur de l’Abbaye le 5 décembre 1622, puis abbé en 1623, tout en continuant d’enseigner les lettres et la théologie au collège. Il aura un abbatiat controversé en raison des nombreuses mesures qu’il prend contre des traditions bien établies au sein de l’abbaye. Il reçoit beaucoup de puissants à l’abbaye dont le nouveau gouverneur général de la Province, Charles de Lalaing, comte de Hooghstraeten, et l’infante Isabelle. Il souhaite faire appliquer la réforme des mauristes à Saint-Bertin mais n’arrive pas à obtenir le consentement de sa communauté. En défenseur des lettres il a promu les études aux seins des institutions audomaroises en offrant régulièrement des livres de prix, dont l’exemplaire présenté ici, qui a été offert à un certain Matthieu Deslion, de Popperinge, en second prix de rhétorique (voir aussi l’inv. 3357).

5. Benoit de Béthune Desplanques (16..-1705), 77e abbé de Saint-Bertin (de 1677 à 1705) a. Armes : d’argent, à la fasce de gueules, adextré en chef d’un écusson de gueules à la bande d’or accompagné de six billettes de même posées en orle, qui est de Saveuse. b. Reliure : veau brun jaspé, armes poussées à l’or au centre des plats, roulette dorée sur les coupes, tranches jaspées, dos à six nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre et tomaison dorés : BIBLIOTH PATRVM. c. Contenu : Marguerin de La Bigne, Maxima bibliotheca veterum patrum et antiquorum scriptorum ecclesiasticorum, 27 volumes, Lyon, Anissonio, 1677 (Saint-Omer, BA, inv. 86). d. Autres mentions d’appartenance : « Liber Biblotheca Sancti Bertini » et ancienne cote de Saint-Bertin « SS. Patres. 1.A. ”, inscrits à l’encre sur les pages de titre. e. Sources : Guigard, I, p. 237. 5


Benoît de Béthune, né à Wambrechies, entre en religion à Saint-Bertin en 1660, et gravit les échelons de la hiérarchie monastique, jusqu’à être nommé en 1677 à la tête de sa communauté par Louis XIV. Son abbatiat est marqué par de grands travaux rendus nécessaires par une série de malheurs qui ont frappé l’abbaye, dont plusieurs incendies qui l’obligent à reconstruire une bonne partie des bâtiments et la totalité des stalles de l’abbatiale. En 1685, il pose la première pierre du nouveau bâtiment du collège des Jésuites anglais, et fait reconstruire l’église de Saint-Momelin. Sa marque se trouve sur de nombreux volumes de la bibliothèque (mss : 157, 257, 261, 262, 267, 268, 274, 276, 278, 280, 283, 284, 285, 286, 287, 288, 289, 292, 299, 303, 304, 307, 309, 313, 314, 379, 437, 493, 545, 548, 553, 605, 671, 762, imprimés inv. 86, 145, 712, 1037). Il offre aussi des livres de prix, comme en témoigne ce commentaire juridique imprimé à Lyon par Jean de Tournes en 1559 (inv. 1037), offert en prix de rhétorique à Jean-François Bertin Van der Woestyne, un ancien bibliothécaire et grainetier de SaintBertin, puis professeur de philosophie et de théologie au collège royal de Douai, ainsi que régent du collège de Saint-Omer.

6. Momelin le Riche (1658-1723), 78e abbé de Saint-Bertin (de 1706 à 1723) a. Armes : d’azur au chevron d’argent accompagné de trois roses de même à cinq feuilles, posées deux et une. Devise : Divitiae meae Deus. b. Reliure : veau havane, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, marbrées et tranches dorées, gardes de papier marbré de type coquille caillouté antique, dos à cinq nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge. c. Contenu : Joachim de la Chétardie, L’Apocalypse expliquée par l’histoire ecclésiastique, Paris, Pierre Giffart, 1707 (Saint-Omer, BA, inv. 251). d. Autres mentions d’appartenance : « Bibliothecae Bertinianae » et ancienne cote de Saint-Bertin « Sac. interp. 6.A. », inscrits à l’encre sur la page de titre. Né à Valenciennes dans la famille de Cléty, Momelin entre en religion à Saint-Bertin en 1678 et gravit peu à peu toute la hiérarchie monastique, avant d’être élu à la succession de Benoît de Béthune Desplanques. C’est lui qui fait construire la première véritable bibliothèque de l’abbaye, dont les boiseries sculptées se trouvent actuellement dans la salle patrimoniale de la bibliothèque de l’Agglomération du Pays de Saint-Omer. Auparavant, les livres étaient répartis dans l’abbaye en fonction de leur usage. Il est aussi vraisemblablement à l’origine d’un nouveau train de reliure si l’on en juge par la présence d’ex-libris armoriés collés au contreplat supérieur de nombreux volumes de Saint-Bertin. Le plus fameux est certainement le volume de l’Ancien Testament de la Bible de Gutenberg. Il a aussi fait pousser ses armes sur certaines reliures, nous n’en avons repéré qu’une à ce jour dans les collections de la BAPSO, mais Justin Deschamp de Pas en mentionne une autre au sein de sa collection personnelle en 1904.

7. Martin Tirant (15..-1621), 44e abbé de Clairmarais (de 1615 à 1621) a. Armes : d’azur, à trois flèches renversées d’or. Devise : Deus michi scopus. b. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, traces de lacets, tranches bleues, dos à quatre nerfs, filets dorés en pieds de nerfs, fleurons dorés au centre des caissons, renfort de fonds de cahiers en parchemin de remploi (Décrétales - déb. XIIIe). c. Contenu : Strabon, Geographicorum lib. XVII, Bâle, Johann Walder, 1539 (Saint-Omer, BA, inv. 2786). d. Autres mentions d’appartenance : « Bibliothecae Bertinianae » et ancienne cote de Saint-Bertin « Sac. interp. 6.A. », inscrits à l’encre sur la page de titre. Né à Sains, Martin Tirant occupe la fonction de Maître de la Basse-Cour avant d’être élu à la tête de l’abbaye et confirmé dans cette charge par les Archiducs Albert et Isabelle. C’est lui qui obtient, avec l’aide de l’évêque Jacques Blase et de l’abbé de Saint- Bertin, Guillaume Loemel, le droit de revêtir les ornements pontificaux pour son abbaye en 1616. Nore-Dame de Clairmarais est alors prospère et il en profite pour l’orner encore plus. Concernant la bibliothèque, H. de la Plane n’évoque que l’achat de deux psautiers de chœur in folio.

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8. Joseph Maillart (1643-1717), 51e abbé de Clairmarais (de 1688 à 1717) a. Armes : d’azur, au sautoir dentelé d’argent cantonné de 4 maillets du même. Devise : Gaudet pugna virtus. b. Reliure : veau brun, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, dos à quatre nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur basane blanche : MISCELANEA c. Recueil factice contenant : 1. Dogma gummarianum de libertate sine gratia, Mayence, Pierre Hermans, 1688 – 2. Dogma de libertate iterum suscitatum... Mayence, Pierre Hermans. 1688 – 3. Tractatus scripti à Roberto Boyle nobili anglo, è Societate Regiâ... Londres, Henri Herringman. 1670 – 4. Aduis salutaires, pour choisir un estat... Saint-Omer, Joachim Carlier. 1673 – 5. Traité politique sur les mouvemens presens de l’Angleterre. Ville Franche, Henry Thomas. 1671 – 6. Cultus B. virginis Mariae vindicatus... SaintOmer, Joachim Carlier. 1674 (Saint-Omer, BA, inv. 11700). Joseph Maillart, né à Lille, entre à Notre-Dame de Clairmarais en 1662. Il occupe plusieurs charges à l’abbaye avant d’être nommé chapelain à la Woestine. Une fois abbé de Clairmarais, il restaure quelque peu la rigueur de la règle dans son abbaye et entreprend de l’embellir par des travaux, notamment dans l’abbatiale. En 1701, il est désigné comme vicaire général de l’ordre de Cîteaux (1701-1717), et est trois fois député à la Cour pour les Etats d’Artois. On a conservé de lui plusieurs volumes portant ses armes (884, 961, 978, 1004, 12500 et d’autres avec son ex-libris armorié collé au contreplat supérieur : 94, 98, 177, 206, 303, 351, 758, 1004, 1391, 1584, 1608, 2146, 2172).

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n ne s’étonnera pas de trouver plusieurs abbés de Saint-Bertin parmi les bibliophiles qui ont orné de leurs armes certains volumes du fonds de la Bibliothèque d’agglomération. L’érudit audomarois Justin Deschamps de Pas les a signalés dans une étude : Ex-libris et reliures aux armes d’abbés de Saint-Bertin et de Clairmarais (Mâcon, 1904).

L’abbaye de Saint-Bertin possède, en son temps, l’une des plus riches bibliothèques de la région, voire du pays, dont les origines remontent aux premiers siècles de l’histoire de cette institution. Dès l’époque carolingienne, la réputation de l’école de Sithiu suscite l’intérêt des grands et Charlemagne en personne vient la visiter vers l’an 800. Il concède alors à l’abbaye une charte autorisant ses « gens » à chasser pour se procurer du cuir destiné à la confection de gants, de ceintures et pour la reliure de leurs livres ! Les moines se constituent ainsi une riche bibliothèque, considérée par les scientifiques actuels comme l’une des plus importantes bibliothèques de la chrétienté d’Occident au Moyen Age. Elle aurait compris plus de trois cent volumes en 1104 et aurait dépassé le millier vers 1500. Les plus anciennes armoiries repérées sur ces reliures appartiennent à Antoine de Berghes, 67e abbé, qui dirige SaintBertin à la Renaissance, entre 1493-1531. Cette politique d’enrichissement de la bibliothèque abbatiale se poursuit à l’époque moderne, sous l’impulsion de grands abbés bibliophiles. Deux d’entre eux ont particulièrement enrichi la collection de livres de leur abbaye.

Le premier est Jean-Philippe dit Benoît de Béthune des Planques, 77e abbé de Saint-Bertin (1677-1705), dont la marque se trouve encore sur plus d’une trentaine de manuscrits et plusieurs imprimés. Il est le grand rival d’un autre bibliophile audomarois, l’évêque Louis-Alphonse de Valbelle. Son successeur à la tête de l’abbaye de Saint-Bertin, Mommelin le Riche, 78e abbé de 1706 à 1723, a également apposé ses armes sur nombre de volumes, tant estampés à l’or sur les plats que sous la forme d’ex-libris imprimés comme dans l’exemplaire audomarois de la Bible de Gutenberg. Les autres livres aux armes des abbés de Saint-Bertin sont moins nombreux que ceux de Benoît de Béthune et de Mommelin le Riche. Ils appartiennent à quatre abbés qui les ont précédés et se sont succédés au cours du XVIIe siècle : Nicolas de Mainfroy, 71e abbé de 1604 à 1611, Guillaume Van Loemel, 72e abbé de 1612 à 1623, Philippe Gillocq, 73e abbé de 1623 à 1636. Il manque François de Lières, 75e abbé de 1650 à 1674, Antoine Laurin, 74e abbé de 1641 à 1650, bien que son nom apparaisse dans plusieurs volumes avant qu’il ne devienne abbé du monastère [encart], et François Boucault, 76e abbé de 1674 à 1677, dont les armes ne sont pas connues. L’abbaye de Clairmarais possède elle aussi une très belle bibliothèque, bien que moins importante que celle de SaintBertin. Cela est peut-être dû à la règle de sobriété en vigueur chez les Cisterciens. Ainsi, seuls deux abbés de Clairmarais ont laissé leurs armoiries sur les reliures de leurs livres. Il s’agit de Martin Tirant, 44e abbé de 1615 à 1621 et de Joseph Maillart, 51e abbé, en fonction de 1688 à 1717.

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Les évêques&delesSaint-Omer, le Chapitre chanoines 9. Jacques Blase (1540 ?-1518), 6e évêque de Saint-Omer (de 1600 à 1618) a. Armes : i. Comme évêque de Namur : coupé d’azur et de sable, au sautoir d’argent, accompagné en chef d’une couronne traversée de deux palmes adossées passées en sautoir, le tout d’or, et en pointe d’un poignard du même garni d’or, la pointe en bas. ii. Comme évêque de Saint-Omer : coupé d’azur et de sable, au sautoir d’argent surchargé d’un sautoir alaisé potencé de gueules brochant sur le tout, accompagné, en chef, d’une couronne traversée de deux palmes adossées passées en sautoir, le tout d’or, et, en pointe, d’un poignard du même garni d’or, la pointe en bas. Devise : Urget aeternum. b. Reliure : i. veau brun, double encadrement de triples filets et à la roulette, fers d’angles à l’encadrement intérieur, fleurettes et cœur couronné de deux flèches, armes poussées à l’or au centre des plats, traces de lacets, filets sur les coupes, dos à cinq nerfs, motifs réticulé sur les coiffes, triples filets en pieds de nerfs, fleurons sur les caissons, titre rapporté sur veau blond. ii. ais de bois biseautés, couverts de veau havane, décor d’encadrement à la roulette estampé à froid, armes de Jaques Blase poussées à chaud au centre des plats, filets à froid sur les chasses, dos à cinq nerfs, filets à froid sur les nerfs et en pieds de nerfs, pièce de titre rapportée sur veau blond, fermoirs et contre-agrafes en laiton. c. Contenu : i. Jean Tixier de Ravisi, Officina, Bâle, Héritiers Nikolaus Brylinger, 1566 (Saint-Omer, BA, inv. 2296) ii. Emanuel van Meteren, Belgische ofte Nederlantsche historie, Delft, Jacob Cornelisz Wennecool, (Saint-Omer, BA, inv. 3219) d. Références : Guigard, I, p. 239. Jacques Blase, dit Blaseus, vient d’un milieu modeste. Il fait ses études à l’école des Frères Bogaerde, fondée à Bruges pour l’instruction des moins fortunés. Il s’y distingue d’une telle façon qu’il obtient de ses protecteurs la possibilité de poursuivre ses humanités. Il entre ensuite au noviciat des Récollets de Douai. Il y devient successivement gardien, professeur de théologie et provincial de son ordre. Ses talents le font remarquer par le Roi Philippe II, qui le crée évêque de Namur le 11 mai 1596, charge confirmée par le Pape Clément VIII, l’année suivante. Excellent orateur et bilingue (flamand – français), il est chargé de faire l’éloge funèbre de Philippe II, à Bruxelles, le 31 décembre 1598. Il occupe le siège épiscopal de Namur jusqu’à la fin de l’an 1600, date à laquelle il est transféré à l’évêché de Saint-Omer sur la proposition des archiducs Albert et Isabelle d’Autriche. Il prend appartenance de son nouveau siège par procuration le 19 avril 1601, et fait son entrée solennelle à Saint-Omer le 7 mai suivant. Il reste jusqu’à sa mort le 21 mars 1618. Il a beaucoup œuvré au développement de l’instruction publique à Saint-Omer, en créant notamment le Collège de Saint-Omer destiné à permettre à une soixantaine de jeunes boursiers de recevoir un enseignement général. On lui doit aussi la création de la bibliothèque du Chapitre, qu’il fonde à sa mort par le legs des nombreux volumes qu’il a rassemblés de son vivant, et dont nombre sont frappés à ses armes (voir les n° 25, 38, 43, 45, 48, 71, 72, 95, 108, 143, 146, 149, 151, 152, 157, 160, 184, 185, 187, 204, 807, 808,1357,1381,1415,1608, 1773, 2260, 2296, 3043, 3083, 3219, 3239, 3278, 3835). Il lègue également une rente de 1000 florins, destinée à aménager une salle pour accueillir cette collection, installée alors à l’étage de l’aile ouest du cloître de la cathédrale (un bâtiment disparu qui se situerait au niveau de l’actuel office de tourisme, et où est installé l’école des beaux-arts au XIXe siècle d’après un tableau d’Hippolythe Cuvelier conservé aux Beaux-Arts de Calais), à appointer un bibliothécaire et continuer d’enrichir ce qui devient alors la Bibliotheca Blaseana. Celle-ci est, en quelque sorte, la première bibliothèque publique de Saint-Omer, car Blaseus impose qu’elle soit ouverte au public plusieurs heures par semaine.

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10. Paul-Jacques Boudot (1578-1635), 7e évêque de Saint-Omer (de 1618 à 1627) a. Armes : d’azur à la trangle soutenue par une vergette accostée de deux huchets et surmontée de trois étoiles le tout d’or. Devise : Sustine b. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 3 nerfs, filets dorés sur le nerfs, doubles filets à froid en pieds de nerfs, fleurons dorés au centre des caissons, anc. cote à l’encre sur le second caisson : HA c. Recueil factice contenant : Ferry de Locre, Maria Augusta Virgo Deipara in septem libros tributa, Arras, Robert Maudhuy, 1608 (Saint-Omer, BA, inv. 3570 – voir aussi l’inv. 2390) Paul-Jacques Boudot est d’origine francomtoise, il fait ses études à la Sorbonne où il obtient une licence de théologie en 1604. Il s’attache à la personne de l’évêque d’Arras, Jean Richardot (15..-1614), qui le nomme official, chanoine puis archidiacre de sa cathédrale. Boudot suit Richardot à Cambrai où il est nommé grand-vicaire et archidiacre du Brabant, puis évêque auxiliaire en avril 1613, date à laquelle il reçoit également la titulature de l’évêché grec de Cardicium (Thessalie). Il devient alors le prédicateur ordinaire des archiducs Albert et Isabelle d’Autriche, qui six ans plus tard, lui propose, le siège épiscopal de Saint-Omer. Il occupe la cathèdre audomaroise jusqu’en 1626, date à laquelle il est transféré au siège épiscopal d’Arras.

11. Pierre Paunet (1581-1631), 8e évêque de Saint-Omer (de 1627 à 1631) a. Armes : d’or à l’aigle éployée de sable chargée en cœur d’un lion d’argent. Devise : In arduis b. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, traces de lacets, dos à 4 nerfs, triples filets à froid sur les coiffes et en pieds de nerfs, oiselet doré au centre des caissons, titre rubriqué sur le second caisson. c. Recueil factice contenant : Andrea Schott, Observationum humanarum lib. V, Anvers, Guillaume. Bellerum, 1615 (Saint-Omer, BA, inv. 2454) Pierre Paunet est né à Brabançon, dans le Hainaut, il entre chez les franciscains récollet d’Ypres et y enseigne ensuite à son tour la théologie avec succès. Par la suite il est nommé gardien du couvent de Gand puis de Bruges, et devient le confesseur de la Duchesse Isabelle d’Autriche, qui le soumet au choix du Roi pour prendre la succession de Paul-Jacques Boudot sur le trône épiscopale de Saint-Omer. Ce choix est confirmé par le Pape Urbain VIII le 2 avril 1628. Lors de l’intronisation de Monseigneur Paunet, les élèves du collège des Jésuites Wallon donnèrent pour lui une tragédie intitulée S. Pierre d’alexandrie martyr, en remerciement de quoi le nouvel évêque s’engagea à payer les livres de la prochaine remise de prix. Il est fort possible que ce volume ait été l’un de ces livres de prix, nous n’en conservons pas d’autre avec les armes de Pierre Paunet. En outre, le lion d’argent qui charge l’aigle de sable est ici transformé en un simple triangle, probablement parce que le relieur n’avait pas le fer approprié.

12. Christophe Morlet (1590-1633), 9e évêque de Saint-Omer (de 1632 à 1633) a. Armes : i. Comme Doyen du chapitre : d’azur, à trois forces d’or tournée vers la pointe. Devise : Ne te quaesiveris extra. ii. Comme évêque de Saint-Omer : écartelé du chapitre de Saint-Omer et de Morlet. b. Sources : Guigard, II, p. 344 ; Georges Sens, « Note sur un fer de reliure aux armes de Christophe de Morlet évêque de Saint-Omer », Archives de la Soc. Des Collectionneurs d’Ex-Libris, mai 1903, p. 7-10. La Bibliothèque de l’agglomération conserve plusieurs ouvrages portant son ex-libris manuscrit (inv. 897, 1536, 1885, 1898, 1907, 1950), mais aucun à ses armes. On les trouve cependant sur un volume anciennement conservé à Arras (Catalogue méthodique de la bibliothèque communale de la ville d’Arras, Arras, Sueur Charruey, 1885, volume Théologie, art. 1114, p. 44), écartelées avec celles du chapitre pour remercier ses membres d’avoir proposé son nom à la succession de P. Paunet. Ce volume a brûlé lors de l’incendie de la bibliothèque arrageoise en 1915. Un autre est signalé par Joannis Guigard, dans son Nouvel Armorial du Bibliophile, qui date d’avant sa nomination à la tête du diocèse puisque ses armes y sont pleines. Ce volume se trouvait alors dans la collection du Dr. Mangin à Douai. Par ailleurs, le Musée Sandelin conserve dans ses collections (inv. 6965) une plaque d’ex-libris aux Armes de Christophe de Morlet, pleines là aussi. On sait que cet évêque a légué sa bibliothèque au Séminaire épiscopal.

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13. Christophe de France (v. 1590-1657), 10e évêque de Saint-Omer (de 1635 à 1656) a. Armes : d’argent à trois fasces d’azur, accompagnée de six fleurs de lys d’or posées, 3, 2, 1. Devise : Recto tramite. b. Reliure : veau havane, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 4 nerfs, doubles filets dorés sur les coiffes, triples filets à froid en pieds de nerfs, filets dorés sur les nerfs, fleurons dorés sur les caissons, titre rubriqué sur le second caisson. c. Contenu : Jean du Tillet, Recueil des Roys de France leurs Couronne et Maison, Ensemble, le rang des grands de France, Paris, Jamet & Pierre Mettayer, 1602 (Saint-Omer, BA, inv. 3638, voir aussi les inv. 281, et 3334). Christophe de France est issu de la branche artésienne des seigneurs de Noyelle-Wion, son père préside le conseil d’Artois, puis celui de Malines. Entré en religion, il s’attache à la personne de l’évêque Paul Boudot qui en fait son vicaire général et le nomme doyen d’Arras. Il est créé évêque de Saint-Omer par confirmation pontificale en date du 12 février 1635, l’année de l’entrée de la France dans la Guerre de 30 ans et alors que la peste sévissait à Saint-Omer.

14. Jacques-Théodore de Bryas (1630-1684), 12e évêque de Saint-Omer (de 1672 à 1675) a. Armes : d’or à la fasce de sable, surmontée de trois cormorans de même, membrés et becqués de gueules ; le chef surmonté d’une aigle de sable, au lambel à trois pendant d’or sur le cou (par concession spéciale de Charles Quint aux évêques de Cambrais). Devise : Difficiliora quæ pulchra. b. Reliure : veau brun jaspé, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre et tomaison dorés : GRAECIAE ORTHODOX c. Contenu : Leone Allacci, Graeciae orthodoxae, Rome, Sacrae congregationis propagandae Fidei, 1652-1659 (Saint-Omer, BA, inv. 397) d. Autres mentions d’appartenance : « Bibliothecae de Claromarisco » - « 1772 emebat decais die decima decembris Rdus Edmundus Tirant abbas de Claromarisco » inscrit à l’encre sur la page de titre de chaque volume. e. Références : Guigard, I, p. 250. Jacques Théodore de Bryas, prince du Saint-Empire, est né à Mariembourg (Belgique). Licencié en droit de l’université de Douai, il devient chanoine de la cathédrale de Tournai, en 1655, et chapelain de l’oratoire du roi d’Espagne. En 1666 il est nommé conseiller, clerc et maître des requêtes ordinaires au Grand conseil de Malines (ou Cour suprême de justice des Pays-Bas). Il devient évêque de Saint-Omer le 4 avril 1672 mais n’occupe la cathèdre que trois ans, juste assez longtemps pour transformer le Collège Saint-Omer en séminaire épiscopale. Il est ensuite créé archevêque-duc de Cambrai, par le roi d’Espagne Charles II, charge où lui succèdera Fénelon. Ces deux volumes lui ont appartenu alors qu’il était à Cambrai comme l’indique la brisure de privilège qu’elles arborent. Ils ont été achetés par l’abbé de Clairmarais Edmond Tirant en 1772.

15. Louis-Alfonse de Valbelle de Montfuron (1642-1708), 15e évêque de Saint-Omer (de 1684 à 1708). a. Armes : d’azur, à un lévrier rampant d’argent, colleté de gueules. Devise : Fidelis et Audax. b. Reliure : veau brun marbré, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre doré : Diverses pièces c. Contenu : recueil de 32 pièces relatives à l’administration ecclésiastique (Saint-Omer, BA, inv. 826) d. Autres mentions d’appartenance : « bib Seminaru aud. ex dono ill ac rmi D. D. Lud. Alp. de Valbelle ep. aud. 1708 » inscrit à l’encre sur la garde supérieure.

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Le premier des Valbelle à monter sur le trône épiscopal audomarois descend de la branche des Seigneurs de Montfuron. Issue d’une lignée d’apothicaires marseillais, la famille de Valbelle est anoblie au XVIe siècle et va devenir une des plus importantes de Provence. Elle compte des officiers, des présidents et des conseillers au parlement d’Aix. Le père de Louis-Alfonse est conseiller du Roi et lieutenant de l’amirauté de Marseille. En 1719, l’Histoire de la principale noblesse de Provence mentionnait des actes des barons de Valbelle remontant à 1150 et évoquait leur participation aux croisades. Elle indiquait qu’ils descendaient des vicomtes de Marseille et des princes souverains de Forcalquier (cette ascendance apparait dans le blason des Valbelle). Une longue généalogie se déroulait ensuite pour souligner les exploits des Valbelle durant les siècles suivants. C’est seulement en 2002 que des travaux universitaires ont démontré que cette ascendance était largement inventée. En réalité les premières traces des Valbelle remontent au XV° siècle où ils étaient savetiers, apothicaires et fermiers. Cosme de Valbelle, né vers 1520 à Marseille, fut lieutenant des galères et c’est avec lui seulement que commence l’ascension de la famille. Plusieurs faux mémoires ont été édités pour tenter de faire remonter au XII° siècle l’ancienneté de la famille de Valbelle, qui profita de la reconstruction de l’église des GrandsCarmes à Marseille au XVII° siècle pour édifier un faux tombeau portant une inscription latine en l’honneur de « Barthélémy de Valbelle, de la Garde, chevalier, de l’antique race des vicomtes de Marseille ». Le futur évêque fait ses études à Paris au collège d’Harcourt et à la Sorbonne où il obtient sa licence en théologie en 1666 et son doctorat en 1668. La même année il est ordonné prêtre et pourvu comme Prévôt de Sisteron. Il devient Aumônier ordinaire du roi en 1669, est nommé Agent général du clergé de France en 1675, puis évêque d’Alet (Languedoc) en 1680. En juin 1684 il est transféré de son siège épiscopal à celui de Saint-Omer. Là, il s’efforce de rétablir la discipline ecclésiastique. C’est lui qui, en 1699, rachète les bâtiments de l’ancien collège des Bons Enfants, et ordonne deux ans plus tard la fondation de l’hôpital général pour accueillir 150 enfants pauvres ou orphelins. Il restaure les revenus et les bâtiments du Jardin Notre-Dame, une école pour jeunes filles pauvres. Il promeut aussi l’enseignement à Saint-Omer, en reconstituant le séminaire épiscopal, au sein duquel il instaure 60 bourses, et il en enrichi considérablement la bibliothèque. Actuellement nous avons repéré la mention de son ex-dono sur 67 volumes. A sa mort il lègue ses livres au séminaire épiscopal.

16. Joseph-Alphonse de Valbelle de Tourves (1686-1754), 17e évêque de Saint-Omer (de 1727 à 1754). a. Armes : écartelé : aux 1 et 4, de gueules, à la croix de Toulouse d’or (de Forcalquier) ; aux 2 et 3, de gueules, au lion d’or, armé, lampassé et couronné du même (vicomtes de Marseille). Sur le tout d’azur, au lévrier d’argent, colleté de gueules. Le fer est ici entouré de la mention : « Ex bib illus ac rev DD Ios Alph de Valbelle Epis Audomar » b. Reliure : veau havane, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes dorées au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, marque page de soie verte, gardes de papier marbré de type coquille sur old Dutch, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre et tomaison rapportés sur maroquin rouge c. Contenu : Nicolas Boileau Despréaux, Œuvres, Amsterdam, David Mortier, 1718 (SaintOmer, BA, inv. 2225) Suivant la tradition familiale, il fait ses études à la Sorbonne, où il obtient son doctorat et est nommé député du second ordre à l’assemblée générale du Clergé de France. Il reprend ensuite la charge d’Aumônier du Roi échue de son neveu François de Valbelle et ce dernier le nomme archidiacre de Saint-Omer, et il en devient Doyen e, 1717 par nomination royale. Il est nommé à l’évêché de Sarlat en 1721 mais refuse la charge pour devenir évêque coadjuteur de Saint-Omer, Il est confirmé dans cette charge le 6 juillet 1722, et la même année il reçoit la titulature de l’évêché d’Hierapolis in Isauria. Il prend la succession de son neveu sur le siège épiscopal audomarois en 1727.

17. Le Chapitre de Notre-Dame de Saint-Omer a. Armes : d’azur à trois pommes de pin versées d’or. b. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet doré sur les plats, un losange dessiné sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 5 nerfs, filets dorés sur les nerfs, en pieds de nerfs et sur les coiffes. c. Contenu : Sénèque, Opera, Bâle, Johann Froben, 1529 (Saint-Omer, BA, inv. 1326). d. Autres mentions d’appartenance : « Ex liberalite et munificientia D D Canonicorum Audomarensium. Christi anno 1619. Primam in classe Rhetorice accepit palmam Vedastus Hanot Argensis. Debita palma tuo est, laurus Vedaste labori ; Palma liber, scene, gloria laurus erit » inscrit à l’encre sur la garde volante sup. - « Liber Bibliotheca Bertiniana » inscrit à l’encre sur la page de titre avec l’ancienne cote « Philos. 2 ». Ce volume aux armes du chapitre audomarois est un livre de prix offert au premier de la classe de rhétorique en 1619, un certain Vaast Hanot originaire d’Aire sur la Lys. Ce dernier est devient prêtre et professeur au collège des pauvres de Saint-Omer et prévôt d’Ham et d’Arques. Il se fait moine à Saint-Bertin en 1624, ce qui explique que son livre a rejoint les rayonnages de l’abbaye à sa mort en 1636.

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18. Jean de Vitry (15..-1649) a. Armes : d’or, à trois roses de gueules boutonnées de cinq pointes de sinople. b. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet doré sur les plats, grand fer azuré ovale au centre des plats, surmonté d’armes poussées à l’or, tranches bleues, dos à 6 nerfs, filets dorés sur les nerfs, en pieds de nerfs et sur les coiffes, fleurons dorés au centre des caissons. c. Contenu : Responsorum sive consiliorum de Livre pontificio, Anvers, Gerardus Rivius, 1605 (Saint-Omer, BA, inv. 759 – voir aussi l’inv. 3284). d. Autres mentions d’appartenance : « De Vitry 1610 » et « bib Seminarii aud. ex dono ill ac rmi D. D. Lud. Alp. de Valbelle ep. aud. 1708 » inscrit à l’encre sur la garde supérieure. Jean de Vitry est issu de la famille de seigneurs du Broeucq en Artois. Il est prêtre de la ville d’Aire, pronotaire apostolique et chanoine gradué de Notre-Dame de Saint-Omer le 25 oct. 1625 et pénitencier le 11 mars 1639 c’est-à-dire chargé par l’évêque d’absoudre certains péchés graves dits cas réservés. C’est, à l’heure actuelle, le seul chanoine audomarois dont on ait retrouvé un livre à ses armes.

L

a collégiale Notre-Dame est fondée en 820, suite à la diviso (séparation) opérée par l’abbé Fridogise au sein de la communauté monastique de Sithiu. L’abbé décide alors de confier la gestion de l’église Notre-Dame au clergé séculier, et y installe un chapitre de chanoines dirigé par un prévôt. Cette nouvelle institution partage encore un certain nombre de ses prérogatives et de ses possessions avec l’abbaye. Mais elle gagne peu à peu son autonomie, non sans peine d’ailleurs si l’on en juge les querelles qui émaillent l’histoire des relations entre la collégiale et l’abbaye jusqu’à la fin de l’époque moderne. Une collégiale est une église administrée par un collège de chanoines.

Jean de Vitry

Le mode de vie des chanoines est très différent de celui des moines. Si ces derniers sont censés ne rien posséder en propre, les chanoines, en revanche, peuvent avoir des biens, et nombre d’entre eux avaient des livres, voire même de véritables bibliothèques, pouvant dépasser la centaine de volumes, comme en témoignent leurs inventaires après décès.

Beaucoup d’entre eux ont laissé des ex-libris manuscrits, cependant, ils ont nettement moins fait estamper leurs armes sur leurs livres. Trois volumes sont frappés aux armes de Jean de Vitry (15..-1649), prêtre de la ville d’Aire, pronotaire apostolique et chanoine gradué de Notre-Dame. Il est issu de la famille de seigneurs du Broeucq, en Artois, qui portent : d’or, à trois roses de gueules boutonnées de cinq pointes de sinople. Ses livres contiennent également un ex-dono manuscrit (une mention de don) au séminaire épiscopal par l’évêque Louis-Alphonse de Valbelle.

Armoiries du chapitre de Saint-Omer

De Lannoy

Un autre volume armorié appartenait à un chanoine de Notre-Dame, François-Joseph de Lannoy, qui en a fait don, avec au moins une quinzaine d’autres, au séminaire épiscopal. Toutefois, l’aigle éployée, frappée à froid au centre des plats, ne correspond pas aux armes des de Lannoy, qui portent : d’argent à trois lions de sinople, armés et lampassés de gueules, couronnés d’or. Cette marque, qui aussi sur le volume 2831, est peut être celle d’un possesseur plus anciens, mais peut aussi bien n’être qu’un simple fer ornemental.

Signalons enfin trois volumes frappés aux armes du Chapitre (inv. 1326, 3071, 3751). Ce dernier porte, depuis le XVe siècle : d’azur à trois pommes de pin versées d’or. Ces armes lui sont attribuées d’après celles de la famille de Waldburg de Tanne, qui portent : d’azur à trois pommes de pin d’or, et à laquelle on fait remonter les origines de saint Omer à partir de cette époque. Cette tradition lignagère est fictive dans la mesure où la lignée des seigneurs de Tanne ne remonte pas au-delà du XIIe siècle. Ces trois volumes, bien qu’arborant les armes du Chapitre, n’ont vraisemblablement jamais intégré la bibliothèque des chanoines. Ce sont des livres de prix, avec certitude pour ou moins l’un d’entre eux, offerts par le Chapitre aux meilleurs élèves du séminaire.

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Armoiries de la famille de Waldburg de Tanne


Les villes & institutions 19. Abbaye Saint-Vaast d’Arras a. Armes : i. Plat supérieur : d’argent à la croix ancrée de gueules. Mention : sanctus vedastus. ii. Plat inférieur : de gueules, à un château de trois tours rondes d’or crénelées paillonnées et girouettées du même, celle du milieu ajourée d’une porte de sable. Mention : castrum nobiliacum. b. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 4 nerfs, doubles filets à froid sur les plats, fers dorés au centre des caissons c. Contenu : André Van Hoye, Historia universa sacra et profana..., Douai, Balthazar Bellere, 1629 (Saint-Omer, BA, inv. 2873). L’abbaye de Saint-Vaast est liée de longue date avec l’abbaye de Saint-Bertin, il n’y a rien de surprenant à trouver un livre à ses armes dans le fonds audomarois.

20. Arras (ville d’) a. Armes : de gueules, au lion d’or armé et lampassé d’azur, à l’écusson du même semé de fleurs de lys d’or brisé, en chef, d’un lambel de gueules de trois pendants chargés chacun de trois petits châteaux aussi d’or rangés en pal, brochant en cœur sur le tout. b. Reliure : veau havane, encadrement doré à la roulette sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches dorées, dos à 6 nerfs, caissons fleuronnés une grosse fleur de lys avec quatre autres plus petites dans les coins, roulettes sur les coiffes, garde de papier marbré coquille sur caillouté antique ajouté à postériori. c. Contenu : Thukydidu tu olorum, peri tu peloponnesiaku polemu biblia okto. Thycydidis olori filii, de bello peloponnesiaco libri octo, Francfort, Claude de Marne, 1594 (Saint-Omer, BA, inv. 3055)

Les blasons de ville se développent surtout à partir du XIVe siècle. Il arrive aussi que les villes patronnent des remises de prix au sein de leurs institutions scolaires. Il s’agit probablement d’un livre de prix ou d’un présent offert par la ville d’Arras.

21. Anvers (province d’) a. Armes : coupé, au 1 d’argent à l’aigle bicéphale de sable (Empire), au 2 de gueules au château à trois tours ouvertes crénelées d’argent, ajourées et maçonnées de sable, la tour du milieu accompagnée en chef de deux mains appaumées, celle à dextre en bande, celle à senestre en barre, toutes les deux d’argent (Anvers). Mention : « Senat. Pop.q Antverp. Schol. Soc. Iesu Mecoenat. Perp. » b. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes poussées à l’or sur les plats, traces de lacets, tranches dorées, dos à 4 nerfs, filets dorés sur les coiffes et les nerfs, doubles filets à froid en pieds de nerfs, fleurettes dorées sur les caissons c. Contenu : recueil factice de trois œuvres de Jean Jacques Chifflet, dont De Linteis sepulchralibus Christi servatoris crisis historica, Anvers, Plantin officine, 1624 (Saint-Omer, BA, inv. 3426) D’après l’inscription autour des armoiries, il s’agit vraisemblablement d’un livre offert par les représentants de la ville d’Anvers comme prix à un élève au collège des jésuites de la ville.

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22. Bruges (ville de) a. Armes : Burelé de huit pièces d’argent et de gueules, à un lion d’azur, armé et lampassé de gueules, couronné d’or portant au cou un collier avec une croix du même pendante sur sa poitrine. b. Reliure : veau brun marbré, encadrement à la roulette doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulette dorée sur les coupes, tranches rouges, gardes de papier marbré de type caillouté antique, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge. c. Contenu : Robert de Beaucourt de Noortvelde, Description historique de l’église collégiale et paroissiale de Notre Dame à Bruges, Bruges, Joseph de Busscher, 1773 (Saint-Omer, BA, inv. 34424) d. Autres mentions d’appartenance : « Don Eug. Herbout » estampé à l’encre sur la page de titre. Comme cela se fait parfois pour les exemplaires de lux ou de dédicace, les volumes traitant de l’histoire d’une ville sont alors reliés aux armes de celle-ci.

23. Collège des Quatre Nations a. Armes : d’azur au faisceau de licteur d’or lié d’argent, la hache du même, à la fasce de gueules brochant sur le tout chargée de trois étoiles d’or. b. Reliure : veau brun, encadrement de triples filets dorés avec fleurs de lys d’angle, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches marbrée et dorées, gardes de papier marbré de type coquille sur caillouté antique, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge : THEOMI ORATION c. Contenu : Themistiou Logoi, Themistii Orationes XXXIII,... Paris, Sébastien Marbre Cramoisy, 1684 (Saint-Omer, BA, inv. 2167) Il s’agit d’un livre de prix du Collège des Quatre Nations, à la fondation duquel Mazarin, par testament, destine sa fortune. Ce collège tient son nom de ce qu’il est voué à l’instruction gratuite de soixante écoliers provenant des quatre provinces que Mazarin a contribué à unir à la France durant son ministère par la signature du Traité de Westphalie (1648) et du Traité des Pyrénées (1659). Il s’agit de l’Artois (moins Aire et SaintOmer !!), l’Alsace (sauf Strasbourg), Pignerol et du Roussillon. Mazarin lègue également au collège sa bibliothèque, et fait en sorte qu’elle soit ouverte aux gens de lettres deux fois par semaine. Ce legs est à l’origine de la Bibliothèque Mazarine. La bibliothèque continue d’être enrichie par la suite, de nombreux volumes qui sont systématiquement reliés de la même façon, et frappés aux armes de l’illustre fondateur. Par ailleurs, les lauréats des prix d’excellence du Collège se voient offrir des volumes reliés de la même façon. Ces livres ont été depuis dispersés au grès des vicissitudes des bibliothèques des lauréats de ces prix. Sous la révolution le Collège des Quatre-Nations devint successivement le collège de l’Unité, puis une maison d’arrêt, le siège du Comité de salut public, puis celui de l’École centrale supérieure et celui de l’École des beaux-arts. Enfin, en 1805, Napoléon y installe l’Institut de France, résultant de la fusion en 1795 des cinq académies (Académie française, Académie des inscriptions et des belles lettres, Académie des sciences, Académie des Beaux-Arts et Académie des sciences morales). Il prend alors le nom qu’il a gardé jusqu’à nos jours de Palais de l’Institut, siège de l’Académie française.

24. État de Bretagne a. Armes : parti de France et de Bretagne, surmonté de la couronne ducale, et entouré du collier de l’ordre du Saint-Esprit accompagné de la devise du duc Jean V de Bretagne « à ma vie ». b. Reliure : veau brun marbré, encadrement de triples filets à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, gardes de papier marbré coquille sur caillouté antique, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes à froid sur les nerfs, caissons estampés à l’or de fleurs de lys et de mouchetures d’hermine, titre rapporté sur maroquin blond : DICTION BRETON. c. Contenu : Louis le Pelletier, Dictionnaire de la langue bretonne, Paris, François Delaguette, 1752 (Saint-Omer, BA, inv. 2145) Les États de Bretagne sont une cour souveraine du Duché ayant des compétences principalement financières pour décider des impôts, de leur assiette, de leur montant, de leur répartition et de leur collecte. Faisant de la Bretagne un pays d’État, ils continuent à siéger après la réunion du duché de Bretagne à la couronne de France jusqu’à leur abolition prononcée en 1789 par l’Assemblée Constituante. Il s’agit ici d’un exemplaire de dédicace.

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25. Dunkerque (ville de) a. Armes : Coupé, en chef d’or au lion passant de sable, en pointe d’argent à un dauphin couché d’azur crété et oreillé de gueules. b. Reliure : maroquin rouge, décor de dentelle à l’or sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, doubles filets dorés sur les coupes, roulettes dorées sur les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré bleu, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin vert : HISTOIRE DE DUNKERQUE. c. Contenu : Pierre Faulconnier, Description historique de Dunkerque, Bruges, P. Van de Capelle, 1730 (Saint-Omer, BA, inv. 23448)

d. Autres mentions d’appartenance : étiquette collée au contreplat sup. : « Faulconnier, Histoire de la ville de Dunkerque, exemplaire relié aux armes (collection de M. le Bar du Teil) » ; carte de visite du Baron Raymond du Teil, maire de Saint-Momelin, collée au contreplat sup. Le blason est ici lié au contenu. Celui de la ville de dunkerque a changé à plusieurs reprises. En 1226, la ville choisis un poisson saint Pierre pour emblème sur son grand seeau. En 1558, on ajoute le lion des Flandres au poisson dunkerquois, ce qui donne : coupé, au premier, d’or au lion de sable, armé et lampassé de gueules ; au second, d’argent au bar pâmé. L’état présent sur la reliure corresponde au changement qui est opéré dans les armoiries suite à la visite de Louis XIV en 1662. Pour honorer le monarque, les dunkerquois donnent l’apparence d’un dauphin à leur poisson pour évoquer la récente naissance du fils du roi. Le lion devient passant et les armoiries sont supportées par un homme marin cuirassé et armé.

26. École Royale Militaire de Metz a. Armes : Armes de France, entourées du collier de l’ordre du Saint Esprit, couronne fermée ; Mention : Hôtel de l’école royale militaire ; Devise : Proemium et incitamentum laboris. b. Reliure : veau brun marbré, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches rouges, dos plat, caissons fleuronnés, titre et tomaison dorés, monogramme ERM doré sur le caisson de queue. c. Contenu : Abbé Millot, Elémens de l’histoire de France, Paris, P.-E.-G. Durand neveu, 1783 (SaintOmer, BA, inv. 23223)

d. Autres mentions d’appartenance : Livre de prix - étiquette de remise de prix collée au contreplat sup. du premier volume : « Anno reparate Salutis millesimo septingentesimo nonagesimo primu die 20mentis auzatti, cum collegium regium multipontenamur in anna et solemni praemium distributione alumnos suos eorona... ingenus adolescens Philippus Diversay alumni Regius metensis in rhetorica auditor orationis galliec scripta paremum meritus... » - Ex-libris armorié du Baron du Teil collé au contreplat supérieur. L’école royale d’artillerie de Metz voit le jour pendant la Régence (1715-1723). L’école est créée en même temps que celles de La Fère, Strasbourg, Grenoble et Perpignan, par l’ordonnance royale du 5 février 1720. Les premières casernes Coislin, Chambière et du fort Moselle sont construites. L’artillerie étant considérée comme une arme scientifique, l’école reçoit alors les meilleurs militaires du royaume. École d’application de l’École polytechnique en 1794. Ce volume a été obtenu en prix de rhétorique en 1791 par un certain Philippe Diversay. Il provient du Legs du Teil.

27. Harcourt (collège d’) a. Armes : de gueules à deux fasces d’or. b. Reliure : veau havane marbré, double encadrement à la roulette sur les plats avec fleurons d’angles au cadre intérieur, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches dorées, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre doré : ESSAIS DE MONTAIGNE. c. Contenu : Montaigne, Les essais, Paris, Sébastien Hure & Frédéric Léonard, 1657 (Saint-Omer, BA, inv. 2266). En 1280, Raoul d’Harcourt, docteur en droit et chanoine de l’église de Paris, conseiller de Philippe IV le Bel, qui a été archidiacre de Rouen et Coutances, chancelier de l’église de Bayeux et chantre de l’église d’Évreux, achète plusieurs maisons entre l’église de saint-Côme et la porte de l’Enfer (proche de l’actuelle place Edmond Rostand). Il y fait construire un collège destiné à l’accueil d’écoliers pauvres de ces quatre diocèses normands où il a exercé son ministère. Mort avant l’achèvement de son projet, son frère, Robert d’Harcourt, évêque de Coutances, poursuit son œuvre en l’agrandissant, par le rachat de l’hôtel d’Avranches. Fermé en 1789, le collège devient prison en 1793 avant d’être démoli sous l’Empire. Le lycée Saint-Louis s’élève aujourd’hui à son emplacement. Ce volume est vraisemblablement un livre de prix. 15


28. Hazebrouck (ville d’) a. Armes : d’argent au lion de sable armé et lampassé de gueules tenant de ses pattes de devant un écusson d’or au lièvre au naturel (une variante montre le ion se tenant sur une dune d’or recouverte d’herbe de sinople). b. Reliure : veau havane marbré, armes poussées à l’or au centre des plats, roulette à froid sur les coupes, tranches rouges, dos plat, palettes dorées sur les coiffes, encadrement de doubles filets dorés, caissons fleuronnés. c. Contenu : Calendrier général du gouvernement de la Flandre, du Hainaut, et du Cambrésis pour l’année 1782, Lille, J. B. Henri (Saint-Omer, BA, inv. 23211). d. Autres mentions d’appartenance : inscrit à l’inventaire comme venant du Legs du Teil. Ce volume ne présente pas les caractéristique d’un livre de prix, il s’agit plus vraisemblablement d’un ouvrage destiné à l’usage du Magistrat de la ville.

29. Nantes (ville de) a. Armes : de gueules au navire équipé d’or et habillé d’hermine, sur une mer de sinople, au chef d’hermine. b. Reliure : veau havane raciné, armes poussées à l’or au centre des plats, filet doré sur les coupes, tranches rouges, gardes de papier marbré coquille sur caillouté antique, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge : MEMOIRES DE BERWICK. c. Contenu : Mémoires du Maréchal de Berwick, écrits par lui-même, Paris : Moutard, 1780 (SaintOmer, BA, inv. 23220).

d. Autres marques d’appartenance : ex-libris armorié du Baron du Teil collé au contreplat supérieur. Livre de prix de la ville de Nantes, obtenu en 1787 par Prudence le Paz, comme l’indique l’étiquette collée sur la garde supérieure : « Ad perpetuam rei memoriam anno domini M.DCC.LXXXVII. idibus augusti. In publicis ingeniorum certaminibus ac solemni distributione praemiorum collegii nannetensis, PP ; O. D. Jes. Primum memoriam praemium --- et --- est Prudentius Le Paz. Tardif, O.D.J. Studioru moderator ».

30. Saint-Omer (ville de) a. Armes : de gueules à la croix patriarcale d’argent. La ville de Saint-Omer possédait une bibliothèque, très certainement située dans l’ancien hôtel de ville, comme en atteste la délibération municipale qui décide l’acquisition de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert pour cette bibliothèque. La plupart des volumes ayant appartenu à la Ville de Saint-Omer portent une mention manuscrite du type « A magistrat de Saint-Omer », ou « à la Ville de Saint-Omer », inscrite à l’encre sur la page de titre, et nombre d’entre eux ont des reliures frappées aux armes de la ville. Nous avons repéré à ce jour trenteneuf titres totalisant cent vingt-deux volumes provenant de la Bibliothèque du Magistrat. Deux types de fers ont été employés : un grand fer de sept cm présente les armes audomaroises dans un cartouche. C’est un fer d’apparat employé pour les grands in-folio, et que l’on trouve notamment sur les volumes de l’Encyclopédie (inv. 4487), ou du Dictionnaire de Trévoux (inv. 4453). Pour les volumes de taille plus modeste, le fer employé est une simple croix patriarcale poussée à l’or au centre des plats (inv. 5568). Souvent, mais pas systématiquement, la même croix a aussi été poussée à l’or sur les caissons. Sur quelques volumes, on a directement estampé à l’or une mention complète « A L’HOTEL DE VILLE DE St OMER » (inv. 6000).

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31. Ypres (ville de) a. Armes : de gueules à la croix de vair : chef d’argent à la croix patriarcale de gueules - Support unilatéral : à senestre, un lion rampant d’or (de Flandre) portant sur son épaule un fût de canon d’argent. b. Reliure : veau brun marbré, armes frappées à l’or au centre des plats, tranches jaspées, dos à 3 nerfs, roulettes dorées sur les nerfs, palettes dorées sur les caissons. c. Contenu : Joannis Buchler, Thesaurus phrasium poeticarum, Amsterdam, Jean Jansson, 1665 (SaintOmer, BA, inv. 34551)

d. Autres mentions d’appartenance : inscrit à l’inventaire comme venant du Don Eug. Herbout (Déc. 1940). Ce volume est très certainement un livre de prix financé par les autorités municipales d’Ypres.

S

i les chanoines de Notre-Dame sont peu nombreux à avoir fait estamper leurs armoiries sur leurs livres, presque tous les évêques audomarois des XVIIe et XVIIIe siècles ont, en revanche, souscrit à cette tradition. Ces derniers ont possédé de nombreux volumes et ont également contribué à enrichir d’autres bibliothèques audomaroises par de multiples achats, legs et dons.

Cette intense politique d’acquisition de livres est certainement due à la création tardive de l’évêché à la fin du XVIe siècle, qui doit alors constituer son patrimoine. La vocation, que se donnent les premiers évêques, de développer l’enseignement catholique pour lutter contre l’influence du protestantisme dans notre région a très certainement aussi largement contribué à intensifier l’achat des livres. C’est, en effet, sous l’impulsion des évêques que les institutions scolaires connaissent un véritable essor à Saint-Omer à l’époque moderne. Ainsi en 1561, Gérard d’Haméricourt fonde le collège des Pauvres de Saint-Bertin, destiné à éduquer soixante jeunes gens, sous la houlette de deux moines de l’abbaye. Cinq ans plus tard, le même évêque invite la Compagnie de Jésus à s’installer dans sa ville : le collège des Jésuites ouvre en 1566. En 1604, l’évêque Jacques Blase, dit Blaseus, fonde à son tour le Collège de Saint-Omer, destiné à former les élèves des Jésuites destinés à la prêtrise, qui devient par la suite le séminaire de Saint-Omer. Cet établissement est rapidement considéré comme le meilleur des Pays-Bas français, accueillant jusqu’à plus de sept-cent élèves en 1609. Or, qui dit enseignement, dit livres. Ainsi, dans l’état actuel de l’inventaire des marques de provenance, on compte soixante-treize volumes donnés par les trois évêques audomarois issus de la famille de Valbelle au séminaire de Saint-Omer, et cent-cinquante-et-un ouvrages des collections audomaroises appartenant au séminaire – mais le décompte est loin d’être terminé et les chiffres vont très certainement augmenter. Les évêques audomarois ayant fait frapper des livres à leurs armes sont :

Jacques Blase (1540 ou 1546-1618), évêque de Saint-Omer de 1601 à 1618, est de loin le plus représenté. Nous avons repéré à ce jour plus d’une centaine de volumes lui ayant appartenu, dont 35 frappés à ses armes. Il a utilisé deux fers armoriés, un petit de quatre centimètres et demi de haut et un grand de dix cm. Paul-Jacques Boudot (1578-1635), évêque de Saint-Omer de 1618 à 1627. Pierre Paunet (1581-1631), évêque de Saint-Omer de 1628 à 1631. Christophe Morlet (1590-1633), évêque de Saint-Omer de 1632 à 1633. Christophe de France (1590-1657), évêque de Saint-Omer de 1635 à 1657. Jacques-Théodore de Bryas (1630-1694), évêque de Saint-Omer de 1673 à 1675. Louis-Alphonse de Valbelle de Montfuron (1642-1708), évêque de Saint-Omer de 1684 à 1708. Joseph-Alphonse de Valbelle de Tourves (1686-1754), évêque de Saint-Omer de 1727 à 1754.

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Rois, reines, princes & princesses 32. Albert et Isabelle, archiducs d’Autriche a. Armes : Ecartelé, • Au I, contre-écartelé : - Aux 1 et 4, fascés de gueules et d’argent de huit pièces (Hongrie ancien) - Aux 2 et 3, de gueules au lion d’argent armé, lampassé et couronnée d’or (Bohême) • Au II, parti : - Au 1, écartelé : Aux a et d, de gueules au château d’or portillé et ajouré d’azur (Castille) Aux b et c, d’argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d’or (Leon) - Au 2, parti : Au a, d’or à quatre pals de gueules (Aragon), Au b, écartelé en sautoir. Aux a et d, Aragon Aux b et c, d’argent à l’aigle de sable membrées, onglée, becquée de gueules (Sicile) En pointe sur le trait du parti, enté d’argent à la grenade au naturel (Grenade) - Sur le tout, un écusson d’argent à cinq quinois (écussons d’azur chargés de cinq besants d’argent posés en sautoir) posés en croix, à la bordure de gueules chargée de sept châteaux d’or (Portugal) • Au III, coupé : - Au 1, de gueules à la fasce d’argent (Autriche) - Au 2, bandé d’or et d’azur à la bordure de gueules (Bourgogne ancien) • Au IV, coupé : - Au 1, d’azur semé de fleurs de lys d’or à la bordure componnée d’argent et de gueules (Bourgogne moderne) - Au 2, de sable au lion d’or armé et lampassé de gueules (Brabant) - Sur le tout des deux quartiers inférieurs, un écusson parti : Au 1, d’or au lion de sable armé et lampassé de gueules (Flandre) Au 2, d’argent à l’aigle de gueules membrée, onglée, becquée, liée et couronnée d’or (Tyrol). b. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet doré sur les plats, armoiries poussées à l’or au centre des plats, filets à froid sur les coupes, dos à 4 nerfs, filets dessinant un treillis à froid sur les coiffes, doubles filets à froid en pieds de nerfs, fleurons dorés au centre des caissons, titre doré b. Contenu : Tite Live, Historiae Romanae Principiis, Francfort, héritiers Pierre Fischer, 1609 (Saint-Omer, BA, inv. 3971)

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Saint-Omer, BA, Layette BA XXXVII-7


Albert d’Autriche (1559-1621) est le fils de l’empereur Maximilien II de Habsbourg et de la fille de Charles Quint, Marie d’Autriche. Après avoir été créé Cardinal par le pape Grégoire XIII, grand inquisiteur et vice-roi d’Espagne, il est nommé Gouverneur des Pays-Bas espagnols en 1595 par son oncle Philippe II d’Espagne, puis souverain à partir de 1598, l’année de son mariage avec sa cousine, l’infante Isabelle-ClaireEugénie d’Autriche (1566-1633). Ce volume aux armes des archiducs n’a probablement pas appartenu en propre à ses derniers. Il s’agit plus vraisemblablement d’un livre de prix destiné à l’une des institutions scolaires audomaroise. Peut-être l’un des collèges de Jésuites. C’est en effet grâce à l’appui de Philippe II que le collège anglais a pu s’installer à Saint-Omer, il est possible que ce volume soit un témoignage de la continuité de l’attention que les souverains des Pays-Bas espagnols, très catholiques, ont porté à cette institution. Le Pôle Archives de la BAPSO conserve également un portefeuille de velours rouge brodé de fils d’or, d’argent et de soie aux armes des archiducs et de la ville de Saint-Omer. Il protège actuellement un cahier contenant la copie manuscrite d’ordonnances et de statuts ordonnés par de Philippe le Bon et touchant au renouvellement de la loi de la ville de Saint-Omer (Saint-Omer, BA, Layette BA XXXVII-7)

33. Elisabeth-Charlotte de Bavière, Madame, belle-sœur du roi (1652-1722) a. Armes : accolées de France au lambel à trois pendant de gueule et de Bavière, qui est losangé d’argent et d’azur de 21 pièces en bande b. Reliure : veau brun raciné, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes d’alliance poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré caillouté anglais, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge : REBELL D’ANGLET c. Contenu : Edward comte de Clarendon, Histoire de la rébellion et des guerres civiles d’Angleterre, La Haye, Louis & Henry Van Dole, 1704 (Saint-Omer, BA, inv. 4298)

d. Sources : Guigard, I, p. 109. Élisabeth-Charlotte est princesse palatine de la maison de Wittelsbach, comtesse de Simmern, fille du comte-électeur Charles Ier Louis et de la princesse Charlotte de Hesse-Cassel. Elle est élevée au sein d’une cour allemande protestante cultivée, et côtoie notamment Leibniz qui est le secrétaire et bibliothécaire d sa tante paternelle la duchesse de Brunswick-Lunebourg à Hanovre. Elle épouse Philippe d’Orléans, frère du roi Louis XIV, et devient duchesse d’Orléans. Elle réussit à trouver sa place à la Cour, bien que n’y étant pas naturellement disposée par son goût pour la liberté que l’étiquette française étouffe. Elle se libère dans sa correspondance volumineuse et qui est une mine d’informations truculentes sur la vie à la cour du Roi Soleil.

34. Louis-Henri de Bourbon-Condé (1692-1740) a. Armes : d’azur, à trois fleurs de lys d’or, au bâton péri en bande de gueules ; ceint des colliers de SaintMichel et du Saint Esprit. b. Reliure : maroquin rouge, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré vagues de la mer, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, monogramme fleurs de lys à l’or sur les caissons, titre rapporté sur maroquin rouge : CENSVR DE LA FAC. DE PARIS c. Contenu : Censures et conclusions de la faculté de théologie de Paris..., Paris, Jean-Baptiste Delespin, 1717 (Saint-Omer, BA, inv. 831) Duc de Bourbon, 7ème prince de Condé, fils aîné de Louis III de Bourbon, prince de Condé. - Chef du Conseil de régence à partir de 1715. - Premier ministre de décembre 1723 à juin 1726. Les ducs de bourbon eurent tous un grand amour pour les livres. La bibliothèque qu’ils avaient successivement formée au château de Moulins était l’une des plus belles et des plus considérables de France. Mais il s’agit ici d’un don comme l’atteste la mention manuscrite sur la garde supérieure : « S.A.S ex dono », sans que l’on sache exactement à qui le volume a été offert par « Son Altesse Sérénissime ».

35. Louis XIV, roi de France (1638-1715) a. Armes : d’azur semé de fleurs de lys d’or, ceint des colliers de la toison d’or et du Saint Esprit. b. Reliure : maroquin rouge, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré ondulé moderne, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, monogramme encadré de fleurs de lys à l’or sur les caissons, titre rapporté sur maroquin rouge : DESCRIPT DE L‘EGLISE DES INVALID c. Contenu : J. F. Félibien, Description de l’Eglise royal des Invalides, Paris, s.n. [impr. Jacque Quillau], 1726 (Saint-Omer, BA, inv. 1461) 19


d. Autres mentions d’appartenance : « Ex dono R. D. abbatis Perrot institutoris Regis Ludovici 15e addictis en Bibliotheca Bertiniana 1732 inscrit à l’encre sur la page de titre. d. Sources : Guigard, I, p. 25 Comme pour le précédent, il s’agit ici d’armes honorifiques, qui suggèrent que ce volume a été offert à l’Abbaye de Saint-Bertin à la demande du Grand Dauphin. On trouve un autre fer aux armes du Roi Soleil poussé sur un semi de fleurs de lys d’or un dictionnaire imprimé en 1621 et vraisemblablement offert en livre de prix (Saint-Omer, BA, inv. 3417), un autre porte, outre les armes royales, la mention du collège Louis le Grand, à La Flèche (inv. 384 - voir aussi l’inv. 7225).

36. Louis, Grand Dauphin de France (1661-1711) a. Armes : écartelé au 1 et 4 de France, au 2 et 3 d’azur au dauphin d’or ; ceint des colliers de SaintMichel et du Saint Esprit. b. Reliure : maroquin rouge, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré ondulé moderne, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, monogramme encadré de fleurs de lys à l’or sur les caissons, titre rapporté sur maroquin rouge : PLAN DES INVALID c. Contenu : Le Jeune de Boulencourt, Description générale de l’Hostel royal des Invalides, Paris, Chez l’auteur, 1683 (Saint-Omer, BA, inv. 1461 bis) d. Autres mentions d’appartenance : « Bibliotheca Bertiniana » inscrit à l’encre sur la page de titre d. Sources : Guigard, I, p. 51 Ici il s’agit d’armes honorifiques, liées au fait que l’ouvrage porte sur l’Hôtel des Invalides, mise en œuvre par le Roi Soleil. Le volume a été écrit et imprimé en 1726, après la mort de Louis XIV, et porte d’ailleurs, au dos, le monogramme de Louis XV. Ce volume a été offert à l’Abbaye de Saint-Bertin par l’Abbé Robert Pérot, grand Vicaire de la cathédrale de Chartres et instituteur de Louis XV.

37. François, dauphin de France (1544-1560) a. Armes : dauphin couronné. b. Reliure : veau brun, encadrement de triples filets dorés, fleurs de lys d’angles, dauphin couronné au centre des plats, dos à 4 nerfs, fleurs de lys dorées au centre des caissons, traces de lacets. c. Contenu : Louis Vives, L’institution de la femme chrétienne, Paris, Jacques Kerver, 1545 (Saint-Omer, BA, inv. 38221)

d. Sources : Guigard, I, p. 12 François II, fils d’Henri II, monte sur le trône en 1559, après la mort violente de son père. Il connaît un règne très court de dix-sept mois, qu’agitent les luttes que se livrent. Sa mère, Catherine de Médicis, s’efforce de maintenir un équilibre entre les rivalités des grandes familles du royaume, alors que commencent les sanglantes guerres de religion. François II est l’époux de la reine d’Ecosse Marie Stuart avec laquelle il a été élevé. François II est mort trop jeune pour avoir eu le temps de se constituer une collection à proprement parler. Ses livres faisaient partie de la bibliothèque royale. Ce volume a été offert par le Musée (Sandelin ?), en mai 1960

38. Louise de Lorraine-Vaudémon, reine de Pologne, de France, grande duchesse de Lithuanie (1553-1601) a. Armes : Coupé de 1, parti de 3 : au 1er fascé d’argent et de gueules de huit pièces (de Hongrie ancien) ; au 2ème d’azur semé de fleurs de lys d’or, au lambel de trois pendants de gueules brochant en chef (de Naples) ; au 3ème d’argent, à la croix potencée d’or cantonnée de quatre croisettes du même (de Jérusalem) ; au 4ème d’or, à quatre pals de gueules (d’Aragon) ; au 5ème d’azur semé de fleurs de lys d’or, à la bordure cousue de gueules (d’Anjou ancien) ; au 6ème d’azur, au lion contourné d’or, armé, lampassé et couronné de gueules (de Gueldre contourné) ; au 7ème d’or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules (de Juliers) ; au 8ème d’azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d’or, à deux bars adossés du même brochant sur le tout (de Bar) ; sur-le-tout d’or, à la bande de gueules chargée de trois alérions d’argent (de Lorraine). b. Reliure : veau blond, filets dorés sur les plats, fers d’angles azurés, armoiries frappées à l’or au centre des plats, dos à 5 nerfs, filets dorés sur les nerfs, filets à froid en pieds de nerfs et sur les coiffes, fleurons dorés sur les caissons. c. Contenu : Nicolaus Clenardus, Institutiones ac meditationes in graecam linguam, Paris : Henri Le Bé, Thomas Brumen, Hiérosme de Marnef et Guillaume Cavellat, 1581 (Saint-Omer, BA, inv. 2284) 20


d. Autres marques d’appartenance : « Thimotheus Prandler » inscrit à l’encre sur la garde sup. et le titre (XVIe s.) le nom de Prandler est d’origine Hongroise. Cousine germaine du duc Charles III de Lorraine, elle est le premier enfant de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et duc de Mercœur, ancien régent des duchés, et de Marguerite d’Egmont, issue d’une grande famille des Pays-Bas. La seconde épouse de son père, Jeanne de Savoie-Nemours, lui fait donner une solide instruction classique. À l’automne 1573, elle est remarquée le roi de Pologne Henri de Valois, il la demande en mariage deux ans plus tard. Après l’assassinat de son époux par le dominicain Jacques Clément, le 1er août 1589, Louise, désespérée, prend le deuil en blanc des reines — elle se voile de blanc — d’où son surnom de « Reine Blanche ». Dès 1589, elle reçoit le duché de Berry en douaire et le garde jusqu’à sa mort.

39. Louis 1er d’Orléans (1703-1752) a. Armes : d’Azur, à trois fleurs de lys d’or, au lambel à trois pendants d’argent, ceint des colliers de la toison d’or et du Saint Esprit. b. Reliure : maroquin rouge, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré vagues, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés dentelle, titre rapporté sur maroquin rouge : HISTOIRE D’ESPAGNE c. Contenu : Jean de Mariana, Histoire générale d’Espagne, Paris, Le Mercier, 1725 (Saint-Omer, BA, inv. 3771)

Louis Ier d’Orléans, duc d’Orléans, dit « le Pieux », petit-fils et petit-neveu de Louis XIV, il en porte le prénom. Il est le fils de Philippe duc d’Orléans et de Mademoiselle de Blois, fille légitimée de France que Louis XIV eut de sa maîtresse, la marquise de Montespan. Titré duc de Chartres (1703-1723), puis devint duc d’Orléans, duc de Valois, duc de Nemours et duc de Montpensier (1723-1752) à la mort de son père, devient premier prince du sang après la mort d’Henri Jules de Bourbon-Condé (1709).

40. Louis-Philippe Joseph d’Orléans – Egalité, duc d’Orléans (1747-1793) a. Armes : de France au lambel d’argent à trois pendants. b. Reliure : veau havane marbré, armes poussées à l’or au centre des plats, filets dorés sur les coupes, gardes de papier marbré de type coquille, tranches rouges, dos plat, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre et tomaison rapportés sur veau brun. c. Contenu : Histoire de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, par M. d’Aspect, Historiographe de cet Ordre, Paris, Veuve Duchesne, 1780.- 3 vol. (Saint-Omer, BA, inv. 23216)

d. Autres mentions d’appartenance : au contreplat sup. ex-libris armorié du Baron Georges du Teil : d’or au chevron de gueules accompagné en pointe d’un tilleul de sinople, au chef de gueules chargé d’une fleur de lys d’argent, accostée de deux étoiles du même. Couronne de marquis ; collé sur l’ex-libris armorié de Richer de Montheard de Beauchamp : d’or, au chevron de gueules chargé de trois croisettes du champ, accompagné de trois chardons d’azur feuillés de sinople. Devise Honos et Fides e. Sources : Guigard, I, p. 40. – Lee fer employé pour cette reliure diffère légèrement de celui reproduit par Guigard en ce qu’il comprend, outre l’ordre de Saint—Louis, celui de la Toison d’Or. Fils de Louis-Philippe Ier, duc d’Orléans, d’Orléans, et de la princesse Louise-Henriette de, il est fait duc de Montpensier à sa naissance, devient duc de Chartres à la mort de son grand-père et enfin duc d’Orléans et premier prince du sang à celle de son père. Il descendait en ligne masculine du régent Philippe d’Orléans et du roi Louis XIII. Prince du sang né au château de Saint-Cloud, il est curieux de toutes les nouveautés, franc-maçon, protecteur des parlements et en froid avec son cousin Louis XVI. Ses jardins du Palais-Royal, ouverts au public et autour desquels il fait construire des boutiques, deviennent un centre d’agitation révolutionnaire. Élu en septembre 1792 député de Paris à la Convention, il siège sur les bancs de la Montagne, prend le nom de Philippe Égalité et vote la mort du roi. Mais la trahison de Dumouriez, dans laquelle était impliqué son fils, le futur roi Louis-Philippe, le rendit suspect. Arrêté en avril 1793, il est guillotiné le 6 novembre. La collection de ce Prince bibliophile était considérable, mais ses ennuis financiers l’incitèrent à en disperser une partie dès son vivant. Dès le début des années 1780, son train de maison extrêmement dispendieux absorbe l’essentiel de son revenu. Pressé par ses créanciers, il obtient de la duchesse d’Orléans qu’elle engager sa dot et commence à aliéner un certain nombre de ses biens mobiliers et immobiliers en France pour les placer à la City. Il réunit notamment un ensemble de bijoux et diamants de famille qu’il fait passer en Angleterre via Saint-Omer en 1790 par l’intermédiaire de Nathaniel Parker-Forth. 21


41. Henri-François d’Aguesseau (1668-1751) a. Armes : « D’azur, à deux fasces d’or, accompagnées de six coquilles d’argent, 3, 2 et 1. » – avec des masses, insignes de sa qualité : bâtons décorés dont la forme rappelle une masse d’armes. b. Reliure : veau brun marbré, coquilles dorées dans les angles des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches rouges, gardes de papier marbré coquille sur caillouté antique, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, encadrement à la roulette sur les caissons, fers armoriés de 4 coquilles encadrant deux bâtons de chancelier posés en sautoir, titre et tomaison rapportés sur maroquin rouge : HISTOIRE NAVALE D’ANGLET c. Contenu : M. de Puisieux, Histoire navale d’Angleterre, Lyon, Frères Duplain, 1751, 3v. (Saint-Omer, BA, inv. 3778 – voir aussi l’inv. 3255). Henri-François d’Aguesseau fut reçu avocat du Roi au Châtelet le 29 avril 1690, avocat-général au Parlement le 12 janvier 1691 et procureurgénéral le 19 novembre 1700, puis fut nommé à la dignité de chancelier de France le 2 février 1717. Élu honoraire de l’Académie royale des sciences le 24 avril 1728 et commandeur des Ordres du Roi le 31 juillet 1736. Le chancelier d’Aguesseau s’était formé une des plus remarquables bibliothèques de son époque, de plus de 20.000 ouvrages, dont la valeur a été estimée 50.210 livres à son décès. Dans la plupart des cas, la bibliothèque des parlementaires représentait alors un capital inférieur à 20.000 livres. La plupart de ses volumes portaient ses armes sur les plats, quelquefois, les plats n’ont pas d’armes et ne se font reconnaître que par les coquilles mises aux angles et les masses et les coquilles au dos. À sa mort, son fils aîné, Henri-François-de-Paule d’Aguesseau (Paris, 1698-31 décembre 1764), hérita de toute sa bibliothèque. Il fut successivement avocat du roi au Châtelet, avocat-général au Parlement, conseiller d’Etat en septembre 1729, conseiller au Conseil royal de commerce en 1757. Cette bibliothèque passa ensuite aux mains de son second fils, Jean-Baptiste-Paulin d’Aguesseau (1701-1784), comte de Compans et de Maligny, successivement conseiller au Parlement, commissaire en la seconde Chambre des Requêtes du Palais, maître des Requêtes, conseiller d’État ordinaire, en 1734, doyen du Conseil, prévôt-maître des cérémonies de l’Ordre du Saint-Esprit. La vente de cette bibliothèque eut lieu du lundi 14 février au lundi 2 mai 1785, en 57 vacations.

42. Jean d’Altermatt (1682-1753) a. Armes : d’azur, au chevron d’or accompagné en chef de deux étoiles d’argent, et, en pointe, d’un trèfle du même. b. Reliure : veau brun raciné, encadrement de doubles filets à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches rouges, gardes de papier marbré coquille sur caillouté antique, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre et tomaison rapportés sur maroquin rouge : ANNALE DE FRANC c. Contenu : M. de Limiers, Annales de la monarchie françoise, Amsterdam, L’Honoré et Chatelain, 1724 (Saint-Omer, BA, inv. 3152). d. Sources : Guigard, II, p. 11. Jean d’Altermatt est grand juge de la Compagnie générale des Suisses, chevalier de l’ordre de Saint-Louis.

43. Louis-Marie-Augustin d’Aumont (1709-1782) a. Armes : d’argent au chevron de gueules, accompagné de sept merlettes de sable, quatre en chef, posées 2 et 2, trois en pointe, 1 et 2. b. Reliure : veau havane raciné, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, triples filets dorés sur les coupes, roulettes dorées sur les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré börjeson, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge, tomaison rapportée sur maroquin noir : DICTION DE MORERI c. Contenu : Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane, Paris, libraires associés, 1759 (Saint-Omer, BA, inv. 37425) d. Sources : Guigard, II, p. 25-26 e.Autres mentions d’appartenance : « L’Abbé d’Allongeville presb. à St Omer » inscrit à l’encre sur les gardes provient de la bibliothèque du lycée Ribot. 22


Louis-Marie-Augustin d’Aumont de Rochebaron, duc d’Aumont, pair de France, premier gentilhomme de la Chambre du roi ; gouverneur de Compiègne ; gouverneur du Boulonnais ; bailli du bailliage de Chauny ; maréchal des camps et armées du roi ; lieutenant-général des armées du roi ; brigadier de cavalerie ; aide du camp du roi ; gouverneur de Montreuil. Héritier d’une grande fortune, il est réputé pour son importante collection d’œuvres d’art, rassemblée, à partir de 1776, en son hôtel particulier place Louis XV (actuel hôtel de Crillon) fut dispersée après sa mort, lors d’une vente publique, à laquelle Louis XVI se porta acquéreur de 51 lots, qu’il destinait aux décors du futur Muséum. MarieAntoinette acheta cinq lots pour son usage personnel. Les pièces acquises pour le Muséum furent entreposées pendant dix ans, puis furent retirées des galeries du Louvre pour servir à l’ameublement des résidences des souverains. Les vestiges de la collection du duc d’Aumont sont aujourd’hui conservés dans quelques collections publiques ou privées : musée du Louvre, Wallace Collection, Metropolitan Museum, etc. Sa bibliothèque était tout aussi prestigieuse, elle comprenait les meilleures éditions contemporaines et de nombreuses éditions anciennes. Les volumes sont pour la plupart reliés par Padeloup en maroquin ou en veau brun.

44. Erasme d’Autel, abbé de Sainte-Calixte de Cysoing (15..-1636) a. Armes : i. Plat supérieur : de gueules semé de flammes d’or, à l’agneau d’argent, les pattes liées d’azur, au chef d’argent (?), chargé de 5 croix potencées de gueules rangées en sautoir. Devise : Salus mea duret. ii. Plat inférieur : écartelé, au 1. de gueules à un rai d’escarboucle d’or, au 2. de France, au 3. d’Empire, au 4. bandé d’or et d’azur de six pièces (Cysoing), brochant sur le tout d’or au lion de sable (Flandres). Devise : Unanimiter b. Reliure : ais de bois couverts de veau havane, décor d’encadrement de triples filets et à la roulette à froid, armes poussées à l’or au centre des plats, vestiges de fermoirs et cotreagrafes de laiton, dos à 4 nerfs, filets dorés sur les coiffes, les nerfs et en pieds de nerfs, fleurons dorés sur les caissons. c. Contenu : Pedro de Bivero, Sacrum Oratorium piarum imaginum immaculatae Mariae…, Anvers, Plantin officine, 1634 (Saint-Omer, BA, inv. 340). d. Autres mentions d’appartenance : « Bib. Seminarii Aud. Ex. dono Illmi ac R. D. D. Lud. Alp. De Valbelle Episc Aud. 1708 » inscrit à l’encre sur la page de titre. Erasme d’Autel est abbé de Cysoing de 1620 à 1636. Ce volume est entré ensuite dans les collections de Louis Alfonse de Valbelle, et a intégré enfin la bibliothèque du séminaire épiscopal de Saint-Omer.

45. Maria Josepha de Bavière, comtesse de Hohenfels (1720-1779) a. Armes : armes d’alliance, écartelé, au 1 et 4 fuselé en bande d’azur et d’argent (duché de Bavière), au 2 et 3 et de sable au lion d’or armé lampassée et couronné d’or (comté palatin du Rhin), au bâton d’ ? péri en barre brochant sur la partition, accolé du même. b. Reliure : veau havane, encadrement de triples filets à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches rouges, gardes de papier marbré peigné vagues, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge : MEDAILL DE LOVIS XV c. Contenu : Fleurimont, Médailles du règne de Louis XV, [Paris], s.n., [1736] (Saint-Omer, BA, inv. 5312) La famille de Bavière est vaste… difficile de savoir de qui il s’agit précisément ici. On peut néanmoins recentrer le choix grâce à la brisure présente sur chaque blason : le bâton péri (une cotice - bande diagonale - diminuée des deux tiers), souvent employé pour désigner un bâtard, ainsi que par le fait qu’il s’agit d’armes d’alliance identiques. Cela permet de suggérer qu’il s’agit d’un livre aux armes de Maria Josepha de Bavière, comtesse de Hohenfels (1720-1779), fille illégitime du prince électeur Charles Albrecht de Bavière (1697-1745) et de mère inconnue, mariée à Emmanuel-François-Joseph de Bavière (1695-1747), marquis de Villacerf, fils illégitime du prince-électeur Maximilien II Emmanuel de Bavière (1662-1726) et Agnès Françoise de Louchier. La BAPSO conservé un autre exemplaire de ce volume (inv. 12371), offert en 1919 à la bibliothèque par M. Lengaigne, et qui est aux armes d’Emmanuel-François-Joseph de Bavière seul.

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46. Galien II de Béthencourt, sieur de Mauquenchy (16..-1675) a. Armes : d’argent au lion rampant de sable, lampassé de gueules b. Reliure : veau blond raciné, encadrement à la roulette dorée sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches dorées, dos à 6 nerfs, filets dorés sur les nerfs, palettes dorées sur les caissons : lion hissant sur un semi de fleurs de lys, titre estampé à l’or. c. Contenu : De Vitis sanctorum omnium nationum, Cologne, A. Quentelii, 1605 (Saint-Omer, BA, inv. 3019).

d. Sources : OHR, 1781. Galien de Bethencourt est écuyer, avocat, reçu conseiller du Roi au Parlement de Rouen de 163 à 1616.

47. Jean Bigot, seigneur de Somesnil (1588-1645) a. Armes : d’argent, au chevron de sable (ou de sinople) chargé au sommet d’un croissant d’argent, accompagné de trois roses de gueules posées 2 et 1. b. Reliure : veau brun, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, tranches rouges, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, filets dorés sur les nerfs, encadrements de doubles filets dorés sur les caissons, armes poussées à l’or au centre des caissons, titre doré : MONARCHIA S. ROM. IMPERII. TOM.I. [III] c. Contenu : Melchior Goldast, Monarchia S. Romani imperii sive tractatus de jurisdictione imperiali seu regia, et pontificia seu sacerdotalique deque potestate imperatoris ac papae, cum distinctione utriusque regiminis, politici et ecclesiastici…, Hanau, Thomas Willier pour Conrad Biermann, 1612 (Saint-Omer, BA, inv. 743). d. Autres mentions d’appartenance : ex-libris imprimé aux armes des Bigot collé au contreat sup ; de chaque volume. ; « Leschassier 1707 » inscrit à l’encre au contreplat sup. ; « Bibliot. Betinianae » inscrit à l’encre sur la page de titre avec anc. cote de l’Abbaye de Saint-Bertin « Concilias 4 ». e. Sources : Guigard, II, p. 64. Jean Bigot occupe le poste de conseiller au Parlement de Normandie en 1643 puis devient doyen de la Cour des Aides de Normandie. C’est dans son hôtel particulier de Rouen, rue du Moulinet que ce grand bibliophile installe sa bibliothèque, décrite par Louis Jacob comme « composée de plus de 6000 volumes […] lesquels il communique facilement à ceux qui en ont besoin pour le public, en quoy il sera à iamais louable » (L. Jacob, Traicté des plus belles bibliotheques publiques et particulieres, qui ont esté, & qui sont à present dans le monde. Paris, Rolet le Duc, 1644, p. 681). Il fait graver plusieurs quatre fers d’ex-libris à ses armes adaptées aux formats de ses livres, et mentionnant parfois son nom. A sa mort, sa bibliothèque revient à son fils, Émery (1626-1689), dit « Louis-Émeric », qui l’enrichi. Lui aussi se fait faire des fers armoriés avec son nom « L. E. Bigot » et signés d’un monogramme formé d’un B et d’un D enlacés. A sa mort, sa bibliothèque, estimée à plus de 40.000 livres, est confiée à son cousin issu de germain, Robert Bigot (1633-1692), seigneur de Montville [Seine-Maritime], conseiller au Parlement de Paris. Qui fait graver à son tour un ex-libris à ses armes et à son nom « Ro. Bigot ». A la mort de ce dernier, la Bibliotheca Bigotiana est achetée par trois libraires parisiens de la rue Saint-Jacques [Ve] : Jean Boudot (1651-1754), Charles Osmont (1668-1729) et Gabriel Martin (1679-1761), qui en confient le catalogage des 16447 titres à l’érudit Prosper Marchand (1678-1756), et la mettent en vente le 1er juillet 1706. L’exemplaire audomarois constitue le n° 1072 de la première partie du catalogue de la vente de 1706 (p. 25). Il a pu être acheté par le bibliothécaire de Saint-Bertin pour enrichir la bibliothèque nouvellement constituée par l’abbé Mommelin le Riche.

48. Claude de Bullion (v. 1580-1640) a. Armes : écartelé aux 1 et 4 d’azur, à trois fasces ondées d’argent, au lion naissant d’or (Bullion), aux 2 et 3, d’argent, à la bande de gueules accompagnée de 6 coquilles du même en orle (Vincent) b. Reliure : veau brun, encadrement de triples filets à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, doubles filets dorés sur les coupes, roulettes dorées sur les chasses, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, bâtons de chanceliers couronnés estampés à l’or sur le caisson de queue, caissons fleuronnés à froid, titre doré : LETTRES ET MANDEMEN c. Contenu : Recueil d’une soixantaine de mandements royaux et épiscopaux couvrant les années 1706-1751 (Saint-Omer, BA, inv. 334) d. Sources : Guigard, I, p. 103-104 ; Jean-Marie Constant, « BULLION CLAUDE DE (1580 env.-1640) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 9 février 2017. URL : http ://www.universalis.fr/encyclopedie/claude-de-bullion/ 24


Claude Bullion est un conseiller d’état sous Louis XIII, maître des requêtes, commissaire du roi à l’assemblée protestante de Saumur (1612), ambassadeur extraordinaire en Piémont (1619). Allié de Richelieu, ce dernier le récompense de sa fidélité en lui faisant partager avec Claude Bouthillier la surintendance des Finances en 1632, et le fait chevalier du Saint-Esprit. Par la suite il préside à Mortier au Parlement de Paris, puis devient chancelier des ordres du roi. Fin lettré, Claude Bullion s’est constitué une riche bibliothèque, dont la plupart des volumes sont reliés à ses armes. Son père, secrétaire du roi et avocat au parlement, avait épousé Charlotte de Lamoignon. François-Josephe de Bullion de Montloüet de Brunes (1712-1765), évêque de Saint-Omer de 1755 à 1765 est un homonyme, mais qui n’appartient pas à la même famille. Ce dernier porte : d’azur, à un huchet d’or lié d’argent, accompagné de trois besans du même.

49. Louis-Jacques de Calonne de Courtebonne (1699-1754) Isabelle-Claire-JoséphineGuilaine de la Tour St Quentin (St Omer, 1703-Paris, 1761) a. Armes : d’argent, à l’aigle éployée de sable, béquée et onglée de gueule, accolé à d’or, à la bande de gueule, au franc canton d’azur brochant le tout b. Reliure : Veau brun, encadrement d’un filet à froid sur les plats, armes poussé à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré old Dutch, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre et tomaison dorés. c. Contenu : Almanach Royal, Paris, Veuve d’Houry, 1735 (Saint-Omer, BA, inv. 3933-1721) Louis-Jacques de Calonne, marquis de Courtebonne, lieutenant du Roi de la Province d’Artois, maréchal des camps & armées du Roi, capitaine des gendarmes bourguignons se marie en 1735 à Isabelle-Claire-Joséphine-Guilaine de la Tour St Quentin, née à Saint-Omer, et décédée à Paris. Le père d’Isabelle est le comte Charles-Philippe-Joseph de la Tour-Saint-Quentin, seigneur de Seneghem, la Motte-Blesquin, Coulomby, Lumbre et Bavinckhove, et d’Anne-Marie-Isabelle de Coxie. Elle avait épousé en premières noces le Marquis de Nedonchel, appelé Marquis de Lillers.

50. Catherine-Madeleine de Verthamon, dame de Caumartin (16..-1722) a. Armes : d’azur à cinq fasces d’argent (Caumartin) ; accolé à de Verthamon, qui est, écartelé, au 1. De gueules au lion passant d’or ; aux 2. et 3. à cinq points d’or équipolés à quatre d’azur, au 4. de gueules plain. b. Reliure : veau brun jaspé, armes d’alliance poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge : MEMOIR DE BOVILL c. Contenu : Jacques de Langlade, Bon de Saumières, Mémoires de la vie de Frédéric Maurice de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, Paris, Trabouillet, 1692 (Saint-Omer, BA, inv. 23218) d. Autres mentions d’appartenance : ex-libris armorié du Baron du Teil sur la garde supérieure. e. Sources : Guigard, I, p. 143. Elle est la seconde épouse du conseiller d’Etat Louis-François le Fèvre de Caumartin, et intendant de Champagne. La bibliothèque des Caumartin, réunis au fil des génération e mais surtout du fait du fils du Conseiller, Louis-Urbain Le Fèvre de Caumartin, dit « le Grand Caumartin », marquis de Saint-Ange et comte de Moret, conseiller au Parlement en 1674, maître des requêtes en 1682, intendant des finances en 1690 et conseiller d’État en 1697. Ce dernier avait rassemblé au château de Saint-Ange une riche bibliothèque qui contenait 3.362 titres à sa mort en 1720. La Bibliotheca Caumartina est enrichie par ses descendants, elle passe notamment à Jean François Paul le Fevre de Caumartin, évêque de Blois, avant d’être vendue en 1735, sur l’ordre de son héritière, Madeleine-Charlotte-Émilie de Caumartin, dame de La Cour.

51. Louis Colbert, marquis de Linières (1709-1761) a. Armes : d’or à la bisse ou couleuvre ondoyante d’azur posée en pal - Support : une licorne et un chien – Monogramme : CC LL SS entrelacées et couronnées. b. Reliure : veau havane, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches rouges, gardes de papier marbré coquille sur caillouté antique, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons à monogrammes et petites armes c. Contenu : Hugues Grotius, Le Droit de la Guerre et de la Paix, nouv. trad. par Jean Barbeyrac… 2 v., Amsterdam, Pierre de Coup, 1724 (Saint-Omer, BA, inv. 1087) d. Autres mentions d’appartenance : « Doctrine Chrétienne Collège de St. Omer » inscrit à l’encre sur la page de titre. e. Sources : Guigard, II, 156 ; OHR, 1302,2 25


Louis Colbert de Linières, d’abord capitaine-lieutenant des gendarmes anglais, il devient maréchal des Camps et des armées du roi en 1748. Il descend d’une lignée de bibliophiles puisqu’il est le petit-fils de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), et arrière-petit-fils de Jacques Charron de Ménars (1599-1669). La présence de l’ex-libris des Pères de la Doctrine Chrétienne, qui remplacent les Jésuites au sein du Collège Royal de Saint-Omer à partir de 1763, suggère que ce volume a pu aussi être offert comme livre de prix au collège audomarois dans la première moitié du XVIIIe siècle. La BAPSO ne conserve pas de livre aux armes du Grand Colbert, mais elle possède en revanche un grand in-folio provenant de la Colbertine, comme l’indique la mention Bibliothecae Colbertinae, inscrite à l’encre sur la page de titre du n° 73 de notre catalogue des imprimés. Il s’agit du Breviarium Parisiense, imprimé à Paris en 1640. Il correspond au n° 358 (p. 21) du premier volume du catalogue de la vente de la Colbertine de 1727, et a été acheté par monseigneur Joseph Alfonse de Valbelle, dont il porte l’ex-libris imprimé collé au contreplat supérieur et une mention manuscrite sur la page de titre. a. Armes : d’--- au griffon d’--b. Reliure : veau blond, double encadrement de triples filets, fleurons d’angle dorés sur le cadre intérieur, griffon doré au centre des plats encadre de l’inscription « Antonius Loueuses Attreba 1553 », titre inscrit à l’encre sur la tranche de gouttière, filets sur les coupes, dos à 5 nerfs, doubles filets en pieds de nerfs, filets sur les coiffes, petits fers dorés au centre des caissons, titre rapporté sur veau blond. c. Contenu : Simon Lemnius, Batrachomyomachia odysseae homeri libri XXIIII, Bâle, Johann Oporinus, 1549 (Saint-Omer, BA, inv. 2574)

52. Antoine de Loueuse, seigneur de Cronevelt et de Méricourt (15..-1586) On ne sait que très peu de choses sur Antoine de Loueuse. Il se charge en 1585, de faire enregistrer au Registre de l’élection d’Artois, les lettres de chevalerie remises par l’Empereur Maximilien II, en 1536 à son beau-père Jean de Baiart et en 1577 à son frère Jacques de Loueuse, seigneur de Hames. Le griffon sur les plats n’est pas nécessairement un meuble héraldique et peut aussi simplement être un fer ornemental. a. Armes : d’azur au chevron brisé, accompagné en chef de deux soleils rayonnants, mouvants des angles supérieurs de l’écu, et en pointe d’un pélican dans son aire, le tout d’or ; à la bordure de gueules. b. Reliure : veau brun jaspé, encadrement de triples filets à froid sur les plats, armes dorées au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches porphyrées, gardes de papier marbré de type coquille sur caillouté antique, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge, tomaison rapportée sur veau blond : S. CHRYSOS OPERA – TOM.1. [XIII] c. Contenu : Tou en hagiois patros hēmōn Iōannou ... tou Chrysostomou ta Heuriskomena panta = Sancti patris nostri Joannis Chrysostomi ... Opera omnia quae exstant, vel quae ejus nomine circumferuntur, ad MSS. codices ... : necnon ad Savilianam & Frontonianam editiones castigata, innumeris aucta : nova interpretatione ubi opus erat, praefationibus, monitis, notis, variis lectionibus illustrata, nova sancti doctoris vita, appendicibus, onomastico & copiosissimis indicibus locupletata… copera & studio D. Bernardi de Montfaucon ..., Paris, L ; Guérin, C. Robustel et. al., 1718-1738 (13 vol.) (Saint-Omer, BA, inv. 122)

53. Jean Delpech, marquis de Mérinville (16..-1737) d. Autres mentions d’appartenance : « Bibliot. Sti Bertini » et anc. cote « p. graeci 2.a » inscrit à l’encre sur la page de titre. e. Sources : O. H. R., pl. 392 ; Guigard, II, p. 175.

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Fils d’un fermier général originaire de Toulouse, Jean Delpèche de Mérinville poursuite une carrière d’officier parlementaire. Il entre comme conseiller à la Cour de Parlement de Paris 16 juin 1691. En 1608, il achète la baronnie et châtellenie de Méréville, qui est érigé en marquisat par Louis XIV en 1709. Il se constitue une belle bibliothèque qui est vendue en 1738.

54. Léonor d’Etampes de Valençay, archevêque de Chartres(1589-1651) a. Armes : d’azur, à deux girons d’or appointés en chevron, au chef d’argent chargé de trois couronnes ducales de gueules mises en fasce b. Reliure : Veau brun, encadrement de doubles filets à chaud, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, petits fers sur les caissons, titre doré. c. Contenu : Boèce, Opera omnia, Bâle, Heinrich Petri, 1570 (Saint-Omer, BA, inv. 1330) d. Autres mentions d’appartenance : « Comparavit R. D. Benedictus Petitpas abbas addixit » - « Bibliotheca Bertiniana » et anc. cote « SS PP latini 6.B » inscrit à l’encre sur la page de titre - « Adrianius Franciscus Daré » inscrit à l’encre sur la page de titre et biffé e. Sources : Guigard, I, p. 274-275 Léonor d’Estampes de Valençay est issue de la Maison d’Estampes, seigneurs de La Ferté-Imbault et de Valençay. Son père est conseiller d’Etat. Il fait ses études à l’université de Paris et sa philosophie au Collège d’Harcourt. Il obtient sa licence en théologie en 1612 et il est élu socius de la Sorbonne où il enseigne la philosophie. Il est député du clergé d’Anjou aux États généraux de 1614 et devient abbé commendataire de Saint-Pierre de Bourgueil, de l’abbaye de la Couture et de l’abbaye de la Cour-Dieu dans le diocèse d’Orléans. Il est créé évêque de Chartres en 1620, et archevêque de Reims en 1641. C’est un fidèle de Richelieu et un grand bibliophile dont la bibliothèque est vendue en 1653, on trouve la mention de notre volume à la p. 11 du catalogue, il a été acquis par un certain Adrien François Daré, puis par l’abbé de Saint-Bertin Benoit Petitpas (1723-1744).

55. Denis II Feydeau, seigneur de Brou (1633-1691) a. Armes : écartelé au 1, vairé d’or et d’azur ; au chef de gueules, chargé d’un lion léopardé d’argent (Hennequin) ; au 2, d’azur à la merlette de sable ; au chef d’azur, chargé de trois besants d’or (du Bouchet) ; au 3, d’azur à la levrette courante d’argent, accolée de gueules et bouclée d’or (Nicolaï) ; au 4, d’azur à la bande de pourpre, alias d’argent, accompagnée de deux dragons d’or (Baillet) ; sur le tout, d’azur au chevron d’or, accompagné de trois coquilles du même (Feydeau). b. Reliure : veau blond, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, dos à 5 nerfs, roulettes dorées sur les coiffes et les nerfs, doubles filets dorés en pieds de nerfs, petit fer doré au centre des caissons, titre et tomaison dorés : PLVTAR VITAE TOM I [VIII] c. Contenu : Ploutarchou Chairôneôs, Ta sôzomena syngrammata = Plutarchi Chaeronensis Quae extant opera, cum latina interpretatione, [Genève], Henri II Estienne, 1572 - 12 vol. (Saint-Omer, BA, inv. 4044) d. Autres mentions d’appartenance : « Dempiery » inscrit à l’encre sur la page de titre e. Sources : O. H. R., pl. 160 ; guignard, II, p. 213. Denis Feydeau de Brou est un des grands officiers de Louis XIV. Conseiller au Parlement de Paris vers 1620, il devient Maître des requêtes et intendant de Montauban (1672) et de Rouen (1686), puis président du Grand conseil (1689).

56. Gaspard Fieubet de Naulac, seigneur de Ligny (1626-1694) a. Armes : d’azur au chevron d’or, accompagné de deux croissants d’argent en chef et d’un rocher du même en pointe. b. Reliure : maroquin grenat, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 4 nerfs, roulettes dorées sur les coiffes et les nerfs, palettes dorées sur les caissons de tête et de queue, encadrement de triples filets dorés sur les caissons, fleurons dorés au centre des caissons, titre doré : ORIGINES BNDICTIN MIRAEI 1614 c. Contenu : Aubert le Mire, Origines Benedictinae, Cologne, Bernard Gautier, 1614 (Saint-Omer, BA, inv. 4122) e. Sources : O. H. R. pl. 252 ; Guigard, II, p. 215.

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Seigneur de Cendrey et de Ligny, Gaspard Fieubet de Naulac est né à Toulouse. Conseiller de Louis XIV, il devient conseiller au Parlement de Paris en 1649, maître des requêtes le 30 avril 1654, puis conseiller d’Etat ordinaire et chancelier de la reine Marie-Thérèse. Il a également écrit quelques poésies et on lui doit notamment l’épitaphe gravée sur la tombe de Descartes.

57. Nicolas Fouquet (1615-1680) a. Armes : d’argent à l’écureuil rampant de gueules. b. Reliure : veau havane, encadrement de triples filets dorés sur les plats, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, armes, monogramme et emblèmes dorés sur les caissons, encadrement de triples filets dorés sur les caissons, titre doré : REVOLUTION DE HONGRIE c. Contenu : Histoire des révolutions de Hongrie, La Haye, Jean Neaulme, 1739 (Saint-Omer, BA, inv. 8668) d. Sources : Guigard, II, p. 223 Nicolas Fouquet, procureur général du parlement de Paris, surintendant des finances de Louis XIV pendant la minorité de ce dernier, il devient fabuleusement riche et protège de nombreux écrivains, artistes et courtisans. Eminent bibliophile et protecteur des lettres, Nicolas Fouquet réunit l’une des plus belles bibliothèques de l’époque. L’édition ici concernée est cependant postérieure de 59 ans à son décès, il s’agit d’un volume qui provint de la bibliothèque du collège des Jésuites de Paris, auquel Fouquet fait don d’une rente perpétuelle de six mille livres, destinée à l’enrichissement de la leur bibliothèque. Les Jésuites, reconnaissant, faisaient frapper les dos volumes acquis avec cette rente aux armes et du monogramme en double (Phi), du généreux donateur à coté de leur propre emblème.

58. Emery-Toussain Gardereau, sieur de Guimondeau (16..-17..) a. Armes : d’azur au brochet posé en fasce, accompagné en chef d’une étoile et en pied d’un croissant, le tout d’argent. b. Reliure : veau brun, décor à le du Seuil, double encadrement de doubles filets dorés avec fleurons d’angle au cadre intérieur sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches marbrées, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons estampés à l’or des armes et du monogramme, titre et tomaison dorés : S. GREGORII NYSSENI OPERA c. Contenu : Grégoire de Nysse, Opera omnia, Paris, Michel Sonnius, 1615 (Saint-Omer, BA, inv. 116) d. Autres mentions d’appartenance : « Bibliotheca sem. Aud. ex dono illmi ac Rmi D.D. Lud. Alphonsi de Valbelle Aud. Epi 1708 » inscrit à l’encre sur la page de titre. Emery-Toussaint Gardereau de Guimondeau est écuyer, avocat au parlement de Paris et contrôleur du grenier à sel de Blois vers 1700, marié à Elisabeth de Morant, ils possèdent un hôtel à Paris rue des Noyers. La bibliothèque de Gardereau est quasi inconnue, mais on en trouve encore régulièrement des volumes en vente publique. Emery-Toussain est aussi cité comme acteur d’une tragédie du Père jésuite de Falaise (Normandie) Dozane, la Clementia Christiania, jouée en 1660. Le volume est ensuite entré dans la collection de l’évêque Louis-Alfonse de Valbelle, qui le legs en 1708 au séminaire épiscopale audomarois.

59. Oudart III Hennequin, (15..-16..) a. Armes : vairé d’or et d’azur, au chef de gueules, chargé d’un lion léopardé d’argent – Devise : Membra non animum tegunt b. Reliure : veau brun, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches jaspées, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, encadrement de doubles filets dorés sur les caissons, armes poussées à l’or au centre des caissons. c. Contenu : Franciscus Van Der Haer, Annales ducum seu principum Brabantiae totiusq. Belgii. Tomi tres, Anvers, Plantin officine 1623 (Saint-Omer, BA, inv. 3202) d. Source : Guigard, II, p. 258 (il donne Pierre Hennequin, + en 1577, ce qui n’est pas possible pour notre édition du XVIIe s., mais le fer est identique, ce qui laisse entendre qu’il s’est transmis de générations en générations). Oudart III Hennequin, chevalier, seigneur de Boinville, Fresne et du Héez, conseiller au parlement de Paris, Commissaire aux requêtes du Palais, maître des requêtes de l’Hôtel en 1603, conseiller du Roi en ses Conseils Privés et d’Etat, conseiller et secrétaire du Roi. 28


60. Jean IV de Joncquoy, 48e abbé de Marchiennes (15..-1650) a. Armes : i. Plat supérieur : d’or à une escarboucle de sable, chargée en cœur d’un rubis de gueules (Marchiennes) ii. Plat inférieur : écartelé, aux 1 et 4 de gueules à trois roues à cinq rais d’argent, aux 2 et 3 d’argent à trois losanges de gueules, celle du premier quartier couverte par un franc-quartier fascé d’or et d’azur de quatre pièces (de Joncquoy) Devise : Omnia Suaviter b. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, traces de lacets, dos à 5 nerfs, doubles filets en pieds de nerfs, filet doré sur les nerfs, fleuron doré au centre des caissons. c. Contenu : Poetarum omnium seculorum longe principis homeri omnia quae quidem extant opera, Bâle, Nikolaus Brylinger, 1551 (SaintOmer, BA, inv. 2190) Jean IV de Joncquoy est le 48e abbé de Marchiennes de 1662 à 1650.

61. Chrétien-François II de Lamoignon de Bâville (1735-1789) a. Armes : losangé d’argent et de sable au franc quartier d’hermine. b. Reliure : veau brun, armes dorées au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches prophyrées, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge, tomaison dorée. c. Contenu : Louis Ellies du Pin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, Pralard, 1688-1708 (SaintOmer, BA, inv. 4042-1 à 5) d. Autres mentions d’appartenance : on distingue aussi au verso de la page de garde sup. des volumes l’ex-libris imprimé d’Antoine Hubert Hiecque (17..-1791), principal du Collège de Saint-Omer, prêtre et chantre de l’église Saint-Sépulcre, directeur de la maison des Apôtres. d. Sources : Guigard, II, p. 281. La bibliothèque des Lamoignon est célèbre entre toute dans le monde des bibliophiles notamment pour sa longévité puisqu’elle est restée plus de deux siècle dans la famille, augmentée à chaque nouvelle génération. C’est Guillaume de Lamoignon (1617-1677) qui la commence. Elle est poursuivie par son fils Chrétien François (1644-1709) et le fils de ce dernier Chrétien François deuxième du nom. Tous les trois se succèdent à la présidence du Parlement de Paris. Chrétien François II est également fut conseiller au Parlement (1755), garde des sceaux en 1787 et chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. C’est un contemporain du chancelier René-Nicolas de Maupeou (1714-1792) et d’ÉtienneCharles de Loménie de Brienne (1727-1794). Proche de la Marquise de Pompadour, dont il sert les intérêts avec plus de zèle que ceux de l’Etat. C’est elle qui le fait conseiller d’État, ministre de la Marine, enfin garde des sceaux. Pendant près de quarante ans il enrichie la bibliothèque familiale en acquérant de manière quasi systématique les plus belles éditions anciennes qui paraissent dans les catalogues des ventes publiques, sans hésiter à se défaire d’une édition moins prestigieuse au profit d’un exemplaire plus beau, ou mieux conservé, que celui qu’il possède. Il achète aussi des éditions modernes, dont il sélectionne un exemplaire parfait en feuilles qu’il fait relier du meilleur maroquin. Il augmente notamment la bibliothèque familiale de celle de son beau-père, Nicolas-René Berryer (1703-1762), comte de La Ferrière et successivement conseiller au Parlement, maître des requêtes, intendant du Poitou, enfin lieutenant de police (1747). A la mort de Lamoignon, la Bibliotheca Lamoniana, qui compte alors plus de 6.000 titres, est acquise en totalité par le libraire parisien Jean-Gabriel Mérigot (17381818) qui en dresse un premier catalogue. Elle est finalement achetée en bloc par le libraire anglais dont Thomas Paye qui se charge de la disséminer en France et en Angleterre après 1793.

62. Mathieu-Louis de Mauperché de Fontenay (1707-1790) a. Armes : de sable, au chevron d’argent, abaissé sous une fasce du même, chargée d’un croissant du champ, accompagné en chef et en pointe d’une étoile du second. Devise : Bellicae Virtutis Premia. b. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet à froid sur les plat, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches rouges, garde de papier marbré old dutch, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre rapporté sur veau grenat, tomaison dorée. c. Contenu : M. Rollin, Histoire Romaine depuis la fondation de Rome jusqu’à la Bataille d’Actium..., tome V, Paris, Veuve Estienne, 1761 (Saint-Omer, BA, inv. 4162-bis-2) d. Sources : OHR Mathieu Louis de Mauperché est chevalier, conseiller du roi et doyen des substituts du procureur-général du Parlement de Paris. La famille de Mauperché est originaire de la région parisienne, issue de la ligné des Seigneurs de Méni, elle obtient ses lettres de noblesse en 1498. 29


63. Matthieu Molé, Seigneur de Lassy et de Champlâtreux (1584-1656) a. Armes : écartelé : aux 1 et 4, de gueules au chevron d’or, accompagné en chef de deux étoiles du même et en pointe d’un croissant d’argent (Molé) ; au 2 et 3, d’argent au lion de sable, lampassé de gueules (Mesrigny) – Monogramme : MOLE. b. Reliure : veau brun, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement de doubles filets dorés sur les caissons, monogramme doré sur les caissons, titre doré : CAROI CALVI CAPITVLA IAC-SIRMONDI c. Contenu : Jacques Sirmond, Karoli Calvi et successorum aliquot Franciae regum capitula in diversis synodis, Paris, Sébastien Cramoisy, 1623 (Saint-Omer, BA, inv. 883) d. Autre marque d’appartenance : Bibl. seminarii Aud. Ex dono Illmi ac R D. D. Lud. Alph. De Valbelle Episc. Aud. inscrit à l’encre sur la page de titre e. Source : OHR 258 ; Guigard, II, p. 360-361. Il est reçu conseiller au Parlement de Paris en 1606 à 22 ans, puis président d’une chambre des enquêtes, procureur général en 1614, enfin premier Président à mortier en 1641. Il joue un rôle conciliateur entre le Parlement et Anne d’Autriche pendant la Fronde ; c’est à lui que l’on doit la conclusion de la paix de Rueil (11 mars 1649). Il exerce la charge de garde des sceaux de 1651 à sa mort, avec une brève interruption en 1651. Grand bibliophile, ses livres passèrent à sa mort à son troisième fils abbé de Sainte-Croix. Guigard précise qu’il a eu deux fers, l’un comme conseiller au parlement (celui présenté ici) et ‘autre comme président avec un cimier différent. La BAPSO conserve plusieurs autres livres aux armes de Molé : inv. 63, 590, 867, 3166, 7417, 23214, qui proviennent de la bibliothèque de l’évêque Louis Alfonse de Valbelle ou du Baron du Teil.

64. Paul Pétau (1568-1614) a. Armes : écartelé ; aux 1 et 4, d’azur à trois roses d’argent ; au chef d’or, chargé d’une aigle essorante de sable ; aux 2 et 3, d’argent à la crois pattée de gueules. Devise : Non Est Mortale Qvod Opto. b. Reliure : veau brun marbré, encadrement d’un double filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches jaspées, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, encadrement de doubles filets forés sur les caissons, monogramme doré au centre des caissons, titre doré. c. Contenu : Joannes de Beka et Wilhelmus Heda, De episcopis Ultrajectinis, Utrecht, Jean de Doorn, 1643 (Saint-Omer, BA, inv. 3230).

d. Autre mentions d’appartenance : « Bibliotheca Blazeana 1635 » inscrit à l’encre sur le faux-titre (découpé mais visible en écriture miroir). e. Sources : O. H. R., pl. 2290, fer n°1 et pl. 2291 ; Guigard, II, p. 393-394. Paul Petau, né à Orléans le 15 mai 1568, est dès son jeune âge attiré vers les antiquités et les belles-lettres. Reçu conseiller au Parlement de Paris en 1588, il épouse Marie Bauchault de Champremaulot. Paul Petau laisse à son fils Paul-Alexandre une très riche bibliothèque, contenant plus de mille manuscrits français et latins et un précieux cabinet des médailles. Paul-Alexandre utilise le même fer de reliure que son père et enrichit sa bibliothèque. A sa mort, les manuscrits furent acquis par la reine Christine de Suède qui les légue au Vatican. Les imprimés sont vendus en 1722.

65. Hilaire-Bernard de Requeleyne de Longepierre (1659-1721) a. Armes : d’azur à une toison d’or suspendue à une nuée d’argent surmontée de deux étoiles d’or. b. Reliure : veau blond, encadrement de triples filets dorés sur les plats avec toisons d’ors frappées aux angles et au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré de type ondulé moderne, dos à 5 nerfs, filet à froid sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, encadrement de triples filets dorés sur les caissons avec toison d’or poussée à l’or au centre des caissons, titre rapporté sur veau noir : VANDALE ARISTEA HISTORIA BAPTISM. c. Contenu : Antonius van Dale, Dissertatio super Aristea de LXX interpretibus, cui ipsius praetensi Aristeae textus subjungitur. Additur Historia Baptismorum... Accedit et Dissertation super Sanchoniathone, Amsterdam, Jean Wolters, 1705 (Saint-Omer, BA, inv. 272). 30


d. Autre mentions d’appartenance : « Ex libris Collegii ariensis » inscrit à l’encre sur la page de titre et anc. n°908 inscrit à l’encre au verso de la garde volante sup. e. Sources : Guigard, II, p. 328-329. Auteur médiocre, le Baron de Longepierre est surtout connu comme bibliophile. A son mariage en 1703, il y avait chez lui, faubourg SaintHonoré plus de 1200 volumes valant sept à huit mille livres. Ses livres sont presque tous ornés de l’emblème de l’Ordre de la Toison d’or, reliés par les plus grands artisans de l’époque tels que Luc-Antoine Boyet, Antoine-Michel Padeloup le jeune ou Augustin Duseuil. A sa mort, il lègue sa bibliothèque à son ami au cardinal Louis-Antoine de Noailles (1651-1729), archevêque de Paris. Ce dernier lègue à son tour sa bibliothèque son neveu le maréchal Adrien-Maurice de Noailles (1678-1766), comte d’Ayen et de duc Noailles. En 1740, Noailles vend 2412 de ses livres (Catalogue des livres de la bibliothèque de M***, Paris, Gandouin et Piget, 1740), mais il ne s’y trouve pas de volumes de Longepierre. On n’en trouve pas non plus au catalogue de la vente postrévolutionnaire du 22 vendémiaire an IV [14 octobre 1795] et l’on sait aussi que le révérend Clayton-Mordaunt Cracherode (1730-1799) fut autorisé à choisir quelques volumes pour sa bibliothèque londonienne. Celle-ci, constituée d’environ 4.500 volumes, est léguée ensuite au British Museum.

66. Charles-Gabriel du Parc de Locmaria (1736-1769) a. Armes : d’argent, à trois jumelles de gueules. Devise : Vaincre ou mourir ! b. Reliure : veau havane marbré, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, palettes drées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge : RECHER DE LA NOB DE CHAMPA. c. Contenu : Louis-François Le Fèvre de Caumartin, Procez-verbal de la recherche de la noblesse de Champagne, Châlons, J. Seneuze, 1673 (Saint-Omer, BA, inv. 23215) d. Autre mentions d’appartenance : ex-libris armorié du baron Joseph du Teil (1854-1933) au le contreplat supérieur. e. Sources : Guigard, II, p. 232 Charles Marie Gabriel du Parc, comte de Keranroux et de Lezversault, 4e et dernier marquis de Locmaria et du Guerrand, Seigneur de Guerlesquin, est né en 1736, de Joseph-Gabriel Du Parc, comte de Lezversault et de Marie-Anne de Cleux du Gage. Il épouse successivement Marie-Josephe de Kersulquen, puis Marie-Louise de Plusquellec. À sa mort, à 33 ans, il institue par testament, comme légataire universel, Jean- François Du Parc de Kerret, son cousin de la 3e branche cadette. Les documents testamentaires montrent que le Marquis jouissait d’une immense fortune, et notamment d’un mobilier assez considérable qui permis, par sa vente de combler les 50.000 livres de dettes que le marquis laissait à sa mort ; nuls doutes que la bibliothèque en faisait partie.

67. Pierre Séguier (1504-1580) a. Armes : d’azur au chevron d’or accompagné en chef de deux étoiles de même, et en pointe d’un mouton d’argent passant. b. Reliure : veau brun, encadrement d’un double filet doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches jaspées, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, encadrement de doubles filets forés sur les caissons, monogramme doré au centre des caissons, titre doré. c. Contenu : Guidi Panciroli, De quattuordecim regionibus urbis Romæ earumdemque aedificiis, Venise, Giovanni Antonio et Giacomo de Franceschi, 1602 (Saint-Omer, BA, inv. 3102). d. Références : Guigard, II, p. 434-436 ; OHR, pl. 271, qui répertorie 8 blocs armoriaux différents et 2 chiffres, avec variantes. « Pierre Séguier est d’abord intendant en Guyenne (1621), puis président à mortier du parlement de Paris en 1624, garde des Sceaux en 1633 ; il remplace d’Aligre à la chancellerie en 1635. Homme lige de Richelieu, il est chargé de la délicate mission de saisir la correspondance d’Anne d’Autriche avec son frère le roi d’Espagne en 1637, de diriger la répression de la révolte des Nu-Pieds en Normandie en 1639, de coordonner la lutte contre les conjurations en 1642. Protecteur officiel de l’Académie française en 1643, il sait se mettre à temps au service de Mazarin et d’Anne d’Autriche et permet de faire casser le testament de Louis XIII. Séguier reste suffisamment fidèle à Mazarin pour qu’il soit obligé de s’exiler un moment et il est récompensé en 1650 par le titre de duc. Au début du règne personnel de Louis XIV, il instruit en 1661 le procès Fouquet ». (Jean MEYER, « SÉGUIER PIERRE (1588-1672) chancelier de France », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 février 2017. URL : http ://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-seguier/). Pierre Séguier possédait l’une des plus importantes bibliothèques du XVIIe siècle français, estimée à sa mort à plus de 34.000 volumes, conservés à Paris dans l’hôtel particulier qu’il avait acquis en 1634. Cette bibliothèque, qui comportait de nombreuses pièces de dédicace ou de présentation, le plus souvent richement reliées, fut conservée intacte à sa mort. Ce n’est qu’après le décès de sa femme, en 1683, qu’elle fut démembrée : les livres imprimés furent dispersés en vente publique en 1686, tandis que les manuscrits revinrent par héritage au duc de Coislin, qui les légua en 1731 à l’abbaye de Saint-Germain des Prés. C’est par ce biais, lorsque la bibliothèque de l’abbaye fut saisie en 1794, que de nombreux ouvrages ayant appartenu à Pierre Séguier entrèrent à la Bibliothèque nationale. 31


68. Nicolas de Saulx-Tavannes (1690-1759) a. Armes : d’azur à un lion d’or armé et lampassé de gueules b. Reliure : veau havane jaspé, encadrement d’un filet à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, gardes de papier marbré de type peigné ondulé, tranches jaspées, marque page de soie verte, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge et tomaison rapportée sur veau noir : ANNALYSE DES EPITRE c. Contenu : [Bernardin de Picquigny], Explication des épîtres de saint Paul, Paris, [Pierre-Augustin Le Mercier ?], [ca 1705].- 8 vol. – seuls les tomes 5 à 8 sont aux armes (Saint-Omer, BA, inv. 577). Nicolas de Saulx fait ses études à la Sorbonne d’où il sort avec un doctorat en théologie en mars 1716. Il devient chanoine de Saint-Pierre d’Apognac, abbé commendataire de Mont-Benoît en 1717, de Saint-Michel de Thiérarche en 1725 et de Saint-Étienne de Caen en 1745. Il est nommé plus tard vicaire général de Pontoise, premier chapelain de la reine Marie Leszczyńska en 1725 et puis grand chapelain en 1743. Il est fait évêque-comte de Châlons (1721-1733) puis archevêque de Rouen (1733-1759). Pair de France, en 1748, Louis XV le nomme commandeur de l’Ordre du Saint-Esprit et grand aumônier de France. En 1756, il est créé cardinal-prêtre par le pape Benoît XIV, mais il ne se rendra pas à Rome recevoir le chapeau. Ce bibliophile achète la bibliothèque de l’évêque d’Évreux Pierre-Jules-César de Rochechouart en 1738 et fait construire une nouvelle bibliothèque dans son archevêché, qui remplace la galerie nord du jardin, comprise entre le logis d’Amboise et le pavillon Saint-Romain.

69. Charles Stuart de Rothesay (1779-1845) a. Armes : d’or, à la fasce échiquetée d’azur et d’argent de trois titres, accompagné en chef d’une étoile du second, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné de gueules. b. Reliure : veau havane jaspé, encadrement de doubles filets à froid, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes à froid sur les coupes, tranches jaspées, dos plat, doubles filets dorés dessinant les nerfs, titre rapporté sur pièce de maroquin rouge : MARTYRE DE LA ROYNE D’ECOSSE c. Contenu : Le Martyre de la Royne d’Ecosse, douariere de France…, Edimbourg, Jean Nafield, 1587 (SaintOmer, BA, inv. 23212) d. Autres mentions d’appartenance : Carte de visite du Baron Raymond du Teil, maire de Saint-Momelin, collée au contreplat sup. On y trouve aussi une note manuscrite : « Ce livre célèbre, œuvre d’Adam Blacwood, conseiller de la Reine Marie Stuart, a appartenu à Lord Stuart de Rhotesday, ambassadeur d’Angleterre près de Charles X. Nous ajoutons qu’au bal costumé donné en 1829 aux Tuilleries par Mme la Desse de Berry, l’ambassadrice d’Angleterre Jacky Stuart de Rothesay représentait Marie de Lorraine, Reine d’Ecosse et mère de Marie Stuart » e. Source : Guigard, II, p. 442 Sir Charles Stuart est un diplomate anglais, proche du Duc de Wellington il est notamment, deux fois ambassadeur de Grande Bretagne en France et une fois en Russie (1841-44). Il est fait Chevalier de l’Ordre du bain en 1812, puis Chevalier Gand-Croix. A la chute de Napoléon, il escorte Louis XVIII à Paris et y reprend ses fonction d’Ambassadeur jusqu’en 1824. Il devient ensuite envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Portugal et du Brésil, dont il signe, en 1825, le traité d’indépendance.

70. Joseph du Teil (186..-1918) a. Armes : d’or au chevron de gueules accompagné en pointe d’un tilleul de sinople, au chef de gueules chargé d’une fleur de lys d’argent, accostée de deux étoiles du même. b. Reliure : nombre des volumes sont en demi-veau, avec les armes du Teil sur les caissons de queue (voir Saint-Omer, BA, inv. 21973). Licencié en droit, avocat en la cour d’appel, lieutenant de réserve au 22e régiment d’artillerie, auteur d’un ouvrage sur sa famille (1896) et plusieurs travaux d’érudition. Marié le 17 juin 1890 à Marie Chaix d’Est-Ange, fille de feu Gustave (1832-1887), avocat en la cour d’appel, conseiller général et député de la Gironde, chevalier de la Légion d’Honneur, et de Jeanne Sipiere; elle est la sœur du généalogiste Gustave Chaix d’Est-Ange (1863-1923), et petite-fille du sénateur de l’Empire et avocat Gustave Chaix d’Est-Ange (1800-1876). Le 17 décembre 1921 la baronne Jeanne-Marie du Teil Chaix-d’Est-Ange fait don de l’ensemble des volumes qui constituaient la bibliothèque de son époux. Les volumes doivent être placés dans une salle dite « du Teil Chaix d’Est-Ange ». La ville s’engage à garder et à conserver intact tous les livres. L’inauguration de la salle « du Teil Chaix -d’Est-Ange » eut lieu le 17 octobre 1926, le catalogue du legs compte à ce jour près de 20.000 entrées.

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71. Michel le Tellier (1603-1685) a. Armes : d’azur, à trois lézards d’argent posés en pal ; au chef cousu de gueules, chargé de trois étoiles d’or. b. Reliure : maroquin rouge, plats ornés d’un décor à la Du Seuil : double encadrement de triples filets dorés, fleurons d’angle dorés au cadre intérieur, roulette dorée sur les coupes et les chasses, garde de papier marbré de type old Dutch, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre doré : HISTOIRE DE S. LOVYS c. Contenu : Ch. Du Fresne, sieur Du Cange, Histoire de S. Louis, IX du nom, roi de France, écrite par Jean de Joinville, Paris, Sébastien Cramoisi , 1668 (Saint-Omer, BA, inv. 26534). d. Autres mentions d’appartenance : Lettre manuscrite personnelle collée sur la troisième garde : « A Monsieur Monsieur Fournerat - Je me rappelle dans l’instant, Monsieur, que je vous ai engagé à dîner pour aujourd’hui ou après-demain. Ne m’étant pas souvenu positivement du jour avant tout à l’heure, et ayant été engagé dans l’intervalle par ma sœur que j’ai accepté, je viens vous exprimer tous mes regrets pour aujourd’hui, et surtout de vous le dire si tard. Soyez assez bon pour nous en dédommager, je voudrais bien que ce put être dès demain. J’enverrai chez vous le matin pour savoir si vous pouvez vous rendre à ce désir. Je veux vous dire encore tous mes regrets en vous assurant de mes sentiments. M Mise de Louvois ». Au contreplat supérieur ex-libris armorié de la Marquise de Louvois : à dextre, écartelé aux 1 et 4 D’azur, à trois lézards d’argent posés en pal, au chef cousu de gueules à trois étoiles d’or qui est Le Tellier, aux 2 et 3 d’azur à cinq cotices d’or qui est de Souvré ; à senestre écartelé au 1 et 4 [d’un émail non identifiable], aux 2 et 3 d’[un émail non identifiable] à l’étoile d’[un émail non identifiable]. Accompagnée de la devise des Le Tellier : Melius frangi quam flecti. Au verso de la première garde supérieure : ex-libris armorié du Baron du Teil. d. Source : Guigard, II, p. 317 Michel le Tellier descend d’une famille de marchands qui entre dans la noblesse de robe en 1574. Le chancelier Michel Le Tellier, quatrième du nom, est Marquis de Barbezieux, seigneur de Chaville, d’Étang et de Viroflay. C’est le père du fameux François Michel Le Tellier de Louvois. Il occupe successivement les postes de conseiller d’État au Grand Conseil en 1624, procureur du roi au Châtelet de Paris en 1631, maître des requêtes en 1639, puis intendant de justice dans l’armée de Piémont en 1640 et intendant de justice en Dauphiné. Il est nommé secrétaire d’État de la Guerre par Louis XIV en 1643 sur le conseil de Mazarin. Pendant la Fronde, il est chargé des négociations avec les princes et participe à la signature du traité de Rueil en 1649. Par la suite, pendant les exils forcés de Mazarin, il est le principal conseiller de la reine. Le Tellier associe très tôt son fils François Michel, marquis de Louvois, à son travail. Sur les conseils de son beau-frère Jean-Baptiste Colbert de Saint-Pouange, il engage à son service le jeune Jean-Baptiste Colbert. Et, pour avoir un homme à lui à une place stratégique, il le recommande en 1651 à son ami, le cardinal Mazarin. Le dédicataire de la lettre collée sur la garde supérieure est vraisemblablement NicolasMammès Fournerat, avocat au parlement, bailli de Molesmes et de Rochefort, avocat de la famille de Louvois et tuteur honoraire du marquis de Louvois. Ce volume provient du legs du Teil.

72. Jacques-Auguste de Thou (1553-1617) et Gasparde de La Chastre (1577-1616) a. Armes : deux écus accolés : I, de Thou, d’argent, au chevron de sable accompagné de trois taons du même, 2 en chef, 1 en pointe ; II, écartelé, au 1, de gueules à la croix ancrée de vair (La Chastre) ; au 2, de gueules à la croix d’argent (Savoie) ; au 3, écartelé d’or et d’azur (Batarnay) ; au 4, contre-écartelé; aux a et d, de gueules à l’aigle éployée et couronnée d’or (Lascaris) ; aux b et c, de gueules au chef d’or (Vintimille) ». – Monogramme : I.A.G.G (Jacques-Auguste-Gasparde). b. Reliure : eau brun, armes poussées à l’or au centre des plats, dos à 5 nerfs, filets dorés sur les nerfs, caissons à encadrement de doubles filets dorées, monogramme doré au centre des caissons, titres dorés, palettes et petits fers (mouches) dorés sur les coiffes. c. Contenu : recueil contenant : 1. Aelii Francisci Vander-vilii Hago-comitan, De naturalium rerum scientia oratio, Leyde, Franciscus Raphelengius, 1592 ; 2. Jordano Bruno, De specierum scrutinio et lampade combinatoria Raymundi Lullii, Prague, Georgius Nigrinus, 1588 ; 3. Jean Benoit, De visionibus et revelationibus naturalibus et divinis, Mayence, Franz Behem, 1550 (Saint-Omer, BA, inv. 2048). d. Source : Guigard, II, p. 317 Historien et poète. Maître de la bibliothèque du roi (1593). Président à mortier du Parlement de Paris. Sa bibliothèque, qui acquit une très grande renommée et fut surnommée « Bibliotheca Thuana », reflète ses goûts de collectionneur et ses connaissances. Elle contenait environ 1000 manuscrits, et 8000 imprimés, reflet de la production en Europe. Sur son ordre, tous ses livres sont frappés à ses armes sur les plats et à son chiffre au dos. Après son mariage en secondes noces avec Gasparde de La Chastre en 1602, de Thou accole les armes de son épouse aux siennes et intègre l’initiale de cette dernière à son monogramme. en 1680, suite à une vente de succession, le bibliophile Charron de Ménars acquière la quasi-intégralité de la Bibliotheca Thuana et une partie des manuscrits passent à la bibliothèque du roi. En 1766, Ménars vend sa collection à l’évêque de Strasbourg, qui la lègue à son neveu le prince de Soubise, dont la bibliothèque fut dispersée en 1788.

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73. Marguerite Delphine Alphonsine de Valbelle – Tourves (1705 – 1784) a. Armes : écartelé : aux 1 et 4, de gueules, à la croix de Toulouse d’or (de Forcalquier) ; aux 2 et 3, de gueule, au lion d’or, armé, lampassé et couronné du même (vicomtes de Marseille), sur le tout, d’azur, au lévrier d’argent, colleté de gueules, accolé au même. Devises : Vertu et Fortune - Fidelis et Avdax. b. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches marbrées, gardes de papier marbré de type caillouté anglais, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dorées sur les nerfs, caissons alternativement frappés du monogramme MV couronné et du lévrier héraldique. c. Contenu : Henri de Boulainvilliers, Lettres sur les anciens parlements de France que l’on nomme Etats généraux, Londres, T. Wood et S. Palmer, 1753 (Saint-Omer, BA, inv. 23213) d. Autres mentions d’appartenance : ex-libris armorié du Baron du Teil collé au contreplat supérieur. e. Source : OHR, 1740. Marguerite de Valbelle est marquise de Rians et de Tourves, baronne de Meyrargues, comtesse de Sainte-Tulles, dame de Trigance et de Lestelle, etc. héritière de la branche des Valbelle-Tourves a épousé le 1er juillet 1723 à Aix-en-Provence son cousin André-Geoffroy de Valbelle (1701-1735), marquis de Rians et baron de Meyragues. André-Geoffroy de Valbelle était mestre de camp de cavalerie, premier enseigne des gendarmes de la garde du Roi, conseiller du Roi en ses conseils, grand sénéchal de Marseille, l’un des quatre premiers barons aux États du Dauphiné, etc. Par leur mariage les deux cousins réunirent les deux branches subsistantes de la famille Valbelle, les mettant à la tête d’une vingtaine de fiefs et de cinq châteaux. Issus d’une des plus importantes familles de Provence et immensément riches, les deux époux menèrent une vie fastueuse dans leur château de Tourves et dans leur hôtel d’Aix en Provence, actuelle sous-préfecture. Marguerite de Valbelle devint veuve en 1735 à l’âge de 30 ans mais ne mourut qu’en 1784, âgée de 78 ans. A la mort de son mari Marguerite de Valbelle vécut principalement en son château de Tourves avec son fils Joseph-Alphonse-Omer, comte de Valbelle (1729-1778). Devenu en 1650 propriété des Valbelle et érigé en marquisat en 1678, le château de Tourves a été agrandi considérablement au XVIII° siècle. Le château comprenait 50 pièces qui renfermaient des objets d’art et des tableaux en grand nombre.

74. Jacques et/ou Jérôme de Varade (15.. - 15..) a. Armes : écartelé, au 1 et 4 d’azur au lion d’or, aux 2 et 3 de gueules à trois fasces échiquetées d’or et de sinople de deux titres. b. Reliure : Veau brun, encadrement de simple filet à chaud avec fers d’angle azurés, fer central azuré avec armoiries poussées à chaud sur le médaillon central, tranches dorées ; dos plat, roulettes à chaud dessinant les nerfs, fleurons à chaud au centre des caissons, titre estampé à chaud : HISITO SARACENO c. Contenu : recueil : 1. Jean Cantacuzene, Contra mahometicam fidem christiana & orthodoxa assertio, [Bâle], [Johann Oporinus], 1543 - 2. Machumetis saracenorum principis, eiusque successorum vitae, ac doctrina, ipseque alcoran, [Bâle], [Johann Oporinus] & [Nikolaus Brylinger], 1543 (Saint-Omer, BA, inv. 3261) Jacques de Varade est conseiller du Roi et au Parlement de Paris à la même époque que le Président Christophe de Thou, de Jacques de Dormans, tous deux grands bibliophiles. Son frère Jérôme est doyen de la faculté de médecine de Paris, médecin de François premier. Les Varades furent frères de lait du libraire et humaniste parisien Michel de Vascosan.

75. Charles François de Vintimille (1667-1740) a. Armes : écartelé, aux 1 et 4, de gueules au chef d’or (Vintimille) ; aux 2 et 3, de gueules au lion d’or, couronné du même (anciens vicomtes de Marseille). Entouré du collier de Chevalier du Saint-Esprit accompagné la devise de l’ordre : Bellicae Virtutis Praemium. b. Reliure : veau brun jaspé, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, roulettes dores sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre rapporté sur veau blond : MEMOIRE DU DUC DE NAVAI c. Contenu : Philippe de Montault de Bénac, Mémoires du duc de Navailles et de la Valette, Paris, Veuve Barbin, 1701 (Saint-Omer, BA, inv. 23217). d. Autres mentions d’appartenance : ex-libris armorié du Baron du Teil collé au contreplat supérieur. Charles François de Vintimille descend d’une ancienne famille de la noblesse de Provence. Il est titré marquis des Arcs, de La Marthe, de Vins, de Savigny, comte du Luc. Il commence la carrière des armes dans le corps des mousquetaires du roi et perd un bras à la bataille de la Peen en 1677. Il devient alors capitane des galères dans la marine royale, puis conseiller d’état, gouverneur de Porquerolles en 1712, ambassadeur de France en Suisse de 1708 à 1715, puis auprès du Saint Empire Romain Germanique de 1715 à 1717. Il est fait chevalier de l’ordre du SaintEsprit en 1724. Il hérite en 1732 de son oncle, le marquis de Vins, le château de Savigny-sur-Orge. C’est là qu’il meurt le 19 juillet 1740 en laissant une bibliothèque remarquable par la richesse de la reliure des livres qui la composaient. 34


76. Wissocq a. Armes : de gueules, à la fasce d’argent, accompagnée de trois losanges d’or, à la bordure denchée de même. b. Reliure : veau havane, encadrement d’un filet dore et de deux filets à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, traces de lacets, dos à 4 nerfs, doubles filets à froid sur les coiffes et en pieds de nerfs, fleurettes dorées au centre des caissons. c. Contenu : Mathiae Casimiri Sarbievii, Lyricorum libri IV, Anvers, Plantin officine, Balthasar Moretus, 1632 (Saint-Omer, BA, inv. 2407). d. Autres mentions d’appartenance : « E classo humanitatis ad rhetoricam 2° Jacobo Obert Audomarien 1649 » inscrit à l’encre sur la garde sup. Cette famille tient son nom du hameau de Wissocq, qui dépend de la commune d’Audrehem, non loin de Saint-Omer. Ils comptent parmi les familles échevinales de Saint-Omer. La renommée des Wissocq commence avec Jean de Wissocq (mort en 1402), anobli par le duc de Bourgogne, dont il devient grand maître d’hôtel. Après lui, plusieurs Wissocq occupent divers offices auprès des ducs de Bourgogne et de leurs successeurs les rois d’Espagne. On compte parmi-eux des plusieurs mayeurs de Saint-Omer, conseiller et chambellan des duc de Bourgogne, bailli d’Aire, pair de Saint-Pol, gentilhomme de bouche de Charles Quint, grand fauconnier de Marie de Hongrie, et bien sûr, leurs cadets reçurent des charges ecclésiastiques au sein du chapitre de Saint-Omer et dans les abbayes des alentours. Il n’est donc pas surprenant de trouver leurs armes sur un livre de prix offert à un élève de Saint-Omer.

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armi les livres à reliures armoriées du fonds ancien de la Bibliothèque de l’agglomération, se trouvent plusieurs volumes portant des armes ou le chiffre d’une institution. On y compte notamment plusieurs grands collèges parisiens, tels le collège d’Harcourt, fondé en 1280 par le chanoine et conseiller de Philippe le Bel Raoul d’Harcourt, le collège Dormans-Beauvais, établi en 1370 par l’évêque de Beauvais Jean de Dormans, ou encore le collège des Quatre Nations, fondé par testament par Mazarin en 1661. Il peut s’agir d’ouvrages issus des bibliothèques de ces grands centres d’enseignement, mais il peut aussi s’agir de livre de prix. Cela expliquerait leur présence dans les collections audomaroises, et nous indique que plusieurs Audomarois ont été scolarisés un temps dans l’une ou l’autre de ces institutions.

C’est, en effet, entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, que se développe la tradition de récompenser les meilleurs élèves d’un établissement scolaire par un beau livre. Les plus anciens livres de prix conservés dans les bibliothèques françaises datent de 1609 (collège de La Flèche), et de 1611 (Chalons). A Saint-Omer, les chanoines de Notre-Dame ont récompensé un élève par un somptueux volume aux armes du chapitre dès 1619. Il faut attendre le milieu du XVIIIe siècle pour voir cette pratique se généraliser. Elle se poursuit jusqu’au début du XXe siècle, pour tendre à disparaître de nos jours où l’émulation et la pratique du classement sont moins prisées par notre système éducatif contemporain. Dans les premiers siècles de leur institution, ces dons de livres restent rares et prestigieux. Ce sont souvent de très belles éditions, grand format, contenant des textes des auteurs classiques dans la langue d’origine. Ainsi, le jeune Vaast Hanot, d’Aire sur la Lys, qui reçoit le prix de rhétorique du Chapitre de Notre-Dame de Saint-Omer en 1619 se voit offrir rien moins que l’édition bâloise de 1529 des œuvres de Sénèque éditées par Erasme ! Il devient ensuite moine à Saint-Bertin et son livre a rejoint finalement les rayonnages de la bibliothèque abbatiale. Un autre livre de prix audomarois est frappé aux armes d’une illustre famille locale, les Wissocq, il a été offert en 1646 à un certain Jacques Obert, second de sa classe de rhétorique. A l’origine, cette remise de prix est surtout en vogue chez les Jésuites, qui récompensent leurs élèves grâce à des livres offerts par les hauts personnages de la ville, de la province, voire du royaume. Les prix dépendent alors de la générosité des mécènes, qui montrent ainsi leur goût des lettres et leur attachement à l’institution qui bénéficie de leurs largesses. Les volumes en question peuvent alors être aussi bien reliés aux armes du mécène qu’à celles de l’institution concernée. Il arrive même que ce soit le Roi en personne qui offre ces livres aux armes royales ou ornés d’un semis de fleurs de lys. On sait ainsi que 400 tournois sont allouées en 1653 par Louis XIV au collège

La vente On appelle les donateurs des agnonothètes : mot grec de La Flèche pour l’achat de livres de prix. Par la suite cette tradition est un temps qui désigne les responsables de perpétuée par les municipalités, et ce sont les armes des villes qui sont alors frappées jeux antiques, qui dirigeaient le sur les reliures. concours et distribuaient les prix.

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Identifications incertaines 77. D’--- à l’aigle d’---, --- béquée, onglé, d’--a. Reliure : Veau brun, encadrement de triples filets dorés sur les plats, armes poussé à l’or au centre des plats, aigles dorées dans les angles, filets/roulettes dorées sur les coupes et les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré old Dutch, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, caissons armoriés, titre et tomaison rapportés sur maroquin, rouge et blond. b. Contenu : Almanach Royal, Paris, Veuve d’Houry, 1737 et 1738 (Saint-Omer, BA, inv. 3933-1737-1738)

L’aigle est, avec le lion, l’un des meubles héraldiques les plus courants. Sans les émaux, il est donc encore plus difficile d’identifier son possesseur. Nous avons ici en outre deux volumes d’une même séries mais sur lesquels ont été apposés deux fers différents. Deux hypothèses sont néanmoins à proposer. Un autre volume de la même série porte les armoiries d’alliance du Marquis de Courtebonne et de la Comtesse de La tour Saint-Quentin (supra n° 49), il pourrait donc s’agir de volumes aux armes de Courtebonne seul : d’argent, à l’aigle éployée de sable, béquée et onglée de gueule. Mais une note manuscrite au contrepat du volume de 1738 suggère qu’il s’agit de volumes venant de la bibliothèque de bibliophile de Charles Alexandre, marquis de Ganay. Seulement, les de Ganay portaient : d’or à l’aigle désarmée de sable, or sur nos deux volumes les aigles sont armées, ce qui affaiblie un peu cette proposition, bien que les fers de reliure ne soient pas toujours strictement fidèles à leur modèle héraldique.

78. D’---- au bélier saillant d’--- accolé à d’--- à la couronne de lauriers d’ ---, au chef de ---chargé de trois étoiles d’--a. Reliure : veau brun raciné, encadrement de triples filets à froid sur les coupes, armes poussées à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, gardes de papier marbré bleu, dos plats, palettes dorées sur le dos, titre e tomaison rapportés sur maroquin rouge : REVOLUTION FRANCAISE b. Contenu : Girardin, Révolution française, ou Analyse complète et impartiale du « Moniteur », Paris, Girardin, 1801-1802 (Saint-Omer, BA, inv. 7603) d. Autre mentions d’appartenance : - Legs d’Herbécourt - estampille à l’encre sur les pages de titre : monogramme « SBG » Le bélier notamment est plutôt rare dans l’héraldique française. On le trouve en revanche plus régulièrement dans la région des grisons, à la frontière hevéto-italienne : Schaffhouse, Rammelstein... En France ce sont surtout des lieux qui s’arment d’un bélier, notamment en Bretagne. Mais on compte toutefois la famille de Barjac de Rochegude, en Languedoc, qui porte d’azur, au bélier saillant d’or, la famille de Bécard ou Bérard : de gueules au bélier saillant d’argent onglé et accorné d’or ; les Rambauld : d’or à un bélier sautant de sable ou d’azur à un bélier sautant d’or ou encore les Ram : de gueules à un bélier sautant d’argent accorné et onglé d’or.

79. D’--- au chevron d’-- accompagné en pointe d’une rose (ou d’un rosier) du même. Devise : Sola potest homines aeternos reddere virtus. Monogramme : D.E.A.S. a. Reliure : veau brun, encadrement de doubles filets doré sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, doubles filets à froid sur les coupes et les chasses, tranches rouges, dos refait en basane brune, filets dorés sur les nerfs, titre doré b. Contenu : recueil factice contenant 1. Hubertus Goltzius, Thesaurus rei antiquariae huberrimus, Anvers, Plantin officine, 1579 ; 2. Ortelius, Synonymia geographica, Anvers, Plantin officine, 1578 (Saint-Omer, BA, inv. 3867)

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Il pourrait s’agir d’un membre de la famille de Chieusse, qui porte : d’azur au chevron d’or accompagné en pointe d’une rose (ou d’un rosier) du même et un chef d’argent plain. Elle est établie dans la ville de Lorgues en Provence, dès le XVIe s, et possède la seigneurie de Taulane. Antoine de Chieusse, se marie à Madeleine de Vintimille en 1582. Par cette alliance ils sont rattachés, entre autres, à la famille de Valbelle. Bérenger de Chieusse (1550-1632), est Procureur du Roi et Premier Consul de Draguignan en 1610. Cette identification est incertaine car les armes ont été mutilées. Il y avait deux autres meubles en chef. Le fer ressemble fortement à celui employé sur les reliures d’Antoine de Barillon de Morangis.

80. De ----- au chevron de ----, accompagné de trois étoiles à six raies d’ ----, posés 2 et 1 a. Reliure : veau brun, encadrement d’un filet doré sur les plats, encadrement intérieur de doubles filets dorés avec fleurons d’angles, armes poussées à l’or au centre des plats, traces de lacets, filets sur les coupes, dos à 4 nerfs, doubles filets sur les coiffes et en pieds de nerfs, filets sur les nerfs, fers dorés sur au centre des caissons. b. Contenu : Hadrianus Junius, Nomenclator omnium rerum propria nomina septem diversis linguis explicata indicans, Ursel, Corneille Sutor, 1602 (Saint-Omer, BA, inv. 2499)

Une note collée au contreplat supérieur identifie les armoiries de Philippe de Caverel (1555-1636), nommé 73e abbé de Saint-Vaast par Philippe II en 1598, il devient conseiller d’état des archiducs Albert et Isabelle. Ce dernier portait : d’argent au chevron de sinople, accompagné de trois quintefeuilles de gueules posés 2 et 1, mais sur la reliure il ne s’agit clairement pas de quintefeuilles mais d’étoiles à six raies voir de molettes d’éperon.

81. De ----- au chevron de ----, chargé de trois molettes d’éperon d’ ---a. Reliure : veau brun, encadrement de doubles filets dorés sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, tranches jaspées, dos à 4 nerfs, roulettes dorées sur les coiffes, doubles filets dorés en pieds de nerfs, filets dores sur les nerfs, fers dorés sur au centre des caissons, titre doré : MERCURE F. TO … b. Contenu : Le Mercure François ou suite de l’histoire de la Paix, commençant en l’année 1605 et finissant en 1644, Paris, Jean Richer, 1611... (Saint-Omer, BA, inv. 3998-18) d. Autres marque d’appartenance : « ex libris joannis Baptistae Duboys Domini a Clara » inscrit à l’encre sur la page de titre du tome XIX Ces armoiries sont restées non identifiée à ce jour.

82. De--- à la croix d’--a. Reliure : veau havane, décor à la du Seuil, double encadrement de doubles filets dorés avec fleurons d’angle au cadre intérieur, armes poussées à l’or au centre des plats, filet doré sur les coupes, filet à froid sur les chasses, dos à 5 nerfs, fleurons dorés sur les coiffes et les caissons, doubles filets dorés en pieds de nerfs, titre doré : MVSAEVM CALCEO VERO b. Contenu : Musaeum Franc. Calceolar iun. Veronensis, Vérone, Angelo Tamo, 1622 (Saint-Omer, BA, inv. 1394)

Il pourrait s’agir de Pierre de Maridat (1613-1689), conseiller, puis conseiller honoraire au Grand conseil du Roi, commissaire député pour l’exécution des arrêts dudit conseil, qui portait : d’azur à la croix d’argent. Guigard (I, p. 82), reproduit un fer très semblable au nôtre, attribué à Charles-Emmanuel III de Savoie (1634-1675), qui porte : de gueules à la croix d’argent.

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83. D’--- à la fasce d’--- chargée de trois molettes d’éperon d’----, accompagnée de trois roses/violettes d’---, posées 2 & 1, celle de la pointe soutenue d’un croissant montant d’. Armoiries encadrées des initiales « BR ». a. Reliure : veau blond, double encadrement de triples filets à froid, fleurons d’angle dorés sur l’encadrement intérieur, armoiries frappé à l’or au centre des plats, tranches rouges b. Contenu : recueil factice, 1. Oronce Finée, In sex priores libros Geometricorum elementorum Euclidis, Paris, Renault I Chaudière, 1551 - 2. Pierre Galland, Pro schola Parisiensi contra novam academiam Petri Rami oratio, Paris, Michel de Vascosan. 1551 – 3. Pierre Galland, Oratio in funere Francisco Francorum regi, Paris, Michel de Vascosan. 1547 – 4. Pierre Galland, Oraison sur le trespas du roy Francois, Paris, Michel de Vascosan. 1547 (Saint-Omer, BA, inv. 1711) c. Autre mentions d’appartenance : « Bibliotheca de Claromarisco » inscrit à l’encre sur la page de titre. Ces armoiries sont restées non identifiée à ce jour.

84. D’--- à trois fleurs de lys d’---a. Reliure : veau havane, encadrement à la roulette à froid sur les plats, armes poussées à froid au centre des plats, cornières, agrafes et contre-agrafes de laiton, dos à 5 nerfs, doubles filets à froid sur les coiffes et en pieds de nerfs, titre doré : MARTIROLOGIUM b. Contenu : Chrysostomo Henriquez, Menologium cisterciense notationibus illustratum, Anvers, Plantin officine, 1630 (Saint-Omer, BA, inv. 3006). Ces armes sont très communes, mais la devise peut aider. Une pierre tombale portant les mêmes armoiries et devise a été retrouvée à la Hestre, et provenait de l’abbaye d’Olive dans le bois de Morlanwez-Mariem (Hainaut). Ces armes sont très proches de celles de la famille de Wignacourt, qui porte : d’argent à trois fleurs de lys de gueules, au pied nourri, posées 2 & 1. Ici le pied des fleurs n’est pas coupé, mais il peut s’agir d’une brisure ou tout simplement d’une erreur de l’orfèvre qui a réalisé le fer. Les insignes qui surmontent le blason sont celles d’un abbé mitré. Il pourrait s’agir de Maur de Wignacourt (1618-1677), abbé de St. Winnoc de Bergues. Dom Adrien-Denis-Maur de Wignaçourt, appartient à maison des comtes de Flêtre. Religieux de l’abbaye de S. Winoc de Bergues dès 1633, il en devient prieur le 16 janvier 1660, et abbé le 24 février 1661.

85. D’or, à trois tourteaux de gueules, posés deux et un. a. Reliure : veau havane marbré, encadrement d’un filet à froid sur les plats, armes poussées à l’or au centre des plats, filets dorés sur les coupes, tranches marbrées, dos plats, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin rouge. b. Contenu : Abbé de Vertot, Histoire des révolutions de Suède, Paris, Durand de Sugères, 1778 (SaintOmer, BA, inv. 4823). c. Source : OHR, ?, Il peut s’agir soit des anciens comtes de Boulogne, soit des seigneurs de Courtenay, qui a donné une branche anglaise des comtes de Devon, branche Powerham, soit des du Bois de Saint-Mandé.

86. D’--- au vase d’--- couronné du même a. Reliure : parchemin ivoire, double encadrement à la roulette dorées avec fleurons d’angle dorés au cadre intérieur, armes poussées à l’or au centre des plats, , dos à 5 nerfs, doubles filets dorés sur les coiffes et en pieds de nerfs, titre rapporté sur veau bond : AUCTORES MYTHOGRAPHI LATINI b. Contenu : Auctores mythographi latini Leyde, S. Luchtmans, 1742 (Saint-Omer, BA, inv. 2424)

Le vase est un meuble assez rare, surtout en France. Les d’Orbessan ou Ornessant portent : de gueules au vase (ou à l’aiguière) d’or ; les Maceot du Laz (Morbhian) portent : d’azur, au vase d’or ; les de Pauze de Lartigue portent : d’azur, à l’aiguière d’or ; de même que les Bendejun (comté de Nice). 38


87. Anne-Marie Christine de Bavière (1660-1690) a. Monogramme : AMCC entrelacés et couronnés b. Reliure : maroquin grenat, encadrement de triples filets dorés sur le plats, fleurs de lys dorée dans les angles, monogramme couronné au centre des plats, roulettes dorées sur les chasses, tranches dorées, gardes de papier marbré de type coquille, dos à 5 nerfs, roulettes dorées sur les nerfs, encadrement de doubles filets dorés sur les caissons avec petits dauphins dans les angles, titre doré : OFF. S.te c. Contenu : Office de la Semaine Sainte à l’usage de Rome en latin et en François, Paris, Pierre le Petit, 1678 (Saint-Omer, BA, inv. 448).

d. Autre mentions d’appartenance : ex-libris imprimé de « Ghislain-Louis-Joseph Delbarre » collé au verso de la page de titre. Marie Anne Christine Victoire Josèphe Bénédicte Rosalie Pétronille de Bavière est la fille de l’électeur Ferdinand-Marie de Bavière et d’Adélaïde-Henriette de Savoie et surtout l’épouse de son cousin,le Grand Dauphin Louis de France (1661-1711), fils ainé de Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche. Elle est destinée à devenir reine de France, mais la mort prématurée de Monseigneur son mari ne lui permet pas de ceindre la couronne. Elle est la mère de : Louis de France, duc de bourgogne (1682-1712) ; Philippe V d’Espagne (1683-1746) et Charles (1686-1714). Elle décéde à Versailles le 20 avril 1690.

88. Charles de Valois, duc d’Angoulême (1573-1650) a. Monogramme : CC b. Reliure : Reliure en parchemin ivoire, encadrement de triples filets dorés sur les plats, décor à l’or d’un treillis de cordelières avec quatre points marquant les croisements, et monogramme CC dans les espaces, tranches dorées, dos plats, doubles filets dorés dessinant des caissons, caissons ornés de monogrammes CC à l’or. c. Contenu : Tite Live, Latinae historiae principis, Lyon, héritiers Simon Vincent, 1537 (SaintOmer, BA, inv. 3970).

d. Autre mentions d’appartenance : « Thomas Davis his book 1789 » inscrit à l’encre sur la page de titre - « PS » inscrit au poinçon sur la page de titre et toutes les 100 pages et sur la dernière page. Charles de Valois-Angoulême, duc d’Angoulême est le fils bâtard du roi Charles IX et de Marie Touchet. Il grandit à la cour de France où il jouit des faveurs de son oncle Henri III, qui confie son éducation à Jean Bertaut. Il devient abbé commendataire de L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire en 1584 et de La Chaise-Dieu en 1586. Le 3 juin 1589, il hérite, de sa grand-mère Catherine de Médicis, le comté d’Auvergne. Il est également titré comte de Clermont, de Lauragais, de Carcassonne, et d’Alais. En 1619, à la mort de sa tante Diane de France, il hérite d’elle le duché d’Angoulême et son hôtel particulier, l’hôtel d’Angoulême Lamoignon et y vit jusqu’en 1650. Il devient également comte de Ponthieu et seigneur de Cognac en janvier 1619. Sa bibliothèque fut léguée par son fils aîné, Louis de Valois, comte d’Alais, au monastère de la Guiche, en Charolais et fut dispersée lors de la Révolution. Ce livre provient du collège des jésuites anglais de Saint-Omer, où il se trouvait dans le « Praefectus Studiorum ».

89. Collège de Beauvais (1370-179..) a. Monogramme : BD b. Reliure : veau brun jaspé, encadrement de doubles filets dorés sur les plats avec le monogramme « BD » doré dans les angles, roulettes dorées sur les coupes, tranches marbrées, gardes de papier marbré de type peigné fontaine, dos à 6 nerfs, palettes dorées sur les coiffes, rouettes dorées sur les nerfs, caissons fleuronnés, monogramme « BD » doré sur les caissons, titre rapporté sur maroquin chocolat. c. Contenu : Claude Baduel, In omnes Marci Tullii Ciceronis orationes, Lyon : Jean de Tournes & Guillaume Gazeau, 1554 (Saint-Omer, BA, inv. 2178). Le Collège de Dormans-Beauvais est un collège de l’ancienne université de Paris, fondé le 8 mai 1370 par Jean de Dormans, évêque de Beauvais et chancelier de France (voir n° 2193 et 2593).

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90. Collège du Plessis-Sorbonne (1323-179.) a. Monogramme : PS b. Reliure : veau brun tacheté, monogramme PS estampé à l’or au centre des plats, filet doré sur les coupes, tranches rouges, gardes de papier marbré de type coquille sur caillouté antique, dos plat, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre et tomaison rapportés sur maroquin rouge : MEMOIR DU M MAFFEI. c. Contenu : Mémoires du marquis Maffei, La Haye, Jean Neaulme, 1740 (Saint-Omer, BA, inv. 23224)

c. Autre marques d’appartenance : note imprimée et partiellement manuscrite : Anno Domini Millesimo septingentesimo sexagesimo secundo die augusti 13à. Cum COLLEGIUM SORBONAE PLESSAEUM, posthumâ eminentissimi Cardinalis RICHELII munificientiâ restauratum, anniversarios ad solemnem praemiorum distributionem ludos, faventibus Parisiensis Academiae Musis, auspice Sorbonâ Matre celebraret, maximo omnium ordinum concursu ac plausu ingenuus adolescens Aimardus, Maria Nicolaÿ de Villebourg on rhetoricâ ejusdem Collegii Auditor orationis latina secundum. Praemium jure ac merito consecutus est. In cujus rei fidem, ego Sacra Facultatis Parsiensis Doctor Theologus, Socius Sorbonicus, necnon praedicti Collegii Primarius, apposito sigillo, subscripsi, di--- sprad-dictis Second. - Ex-libris armorié du Baron du Teil collé au contreplat sup.Ces armoiries sont restées non identifiée à ce jour. Collège universitaire fondé vers 1317, par Geoffroy du Plessis-Balisson, notaire apostolique et secrétaire de Philippe le Long, sous le nom de collège Saint-Martin-au-Mont. Mais il fut vite désigné sous le nom de collège du Plessis. Il fut uni à la Sorbonne en 1646 et prit alors le nom de Plessis-Sorbonne. - Il fut supprimé à la Révolution. Ses bâtiments sont occupés par l’actuel lycée Louis-le-Grand. Le Lauréat de ce livre de prix est Aimard [Charles] Marie Nicolaï, chevalier de Villebourg (1747-18..), qui obtient ce prix de rhétorique le 13 aout 1772. Il est le fils de Aimard Jean Nicolaï, marquis de Goussainville et premier président la cours des comptes de Paris, et de Madeleine Charlotte de Vintimille, sœur du comte du Luc (voir n°47).

91. Collège des Jésuites Anglais de Saint-Omer a. Chiffre : IHS surmonté d’un crucifix et soutenue des clous de la Passion posés sur un cœur. Devise : Iesu converte angliam Les bibliothèques du collège des jésuites anglais audomarois était très richement pourvue. Nous avons repéré à ce jour trois cent soixante-et-un titres pour quatre cent cinq volumes. Le collège anglais emploie un fer qui lui est propre, on y retrouve le chiffre entouré de la croix et de clous, le tout placé entre une palme et une branche d’olivier, autour desquelles se déploie un phylactère où l’on peut lire la devise donnée au collège anglais audomarois par le supérieur Gilles Schondonck (1556-1617) : inv. 375, 869, 1448, 1688, 2189, 2394, 2395, 2411, 2795, 3715, 3887. Un autre fer place les insignes de l’ordre dans une couronne d’épine doublée d’un cercle rayonnant (inv. 897, 3483, 4717), un troisième, plus sobre, place simplement les insignes jésuites au centre d’un cercle rayonnant (inv. 2335).

92. Collège des Jésuites Wallons de Saint-Omer et d’Aire sur la Lys a. Chiffre : IHS surmonté d’un crucifix et soutenue des clous de la Passion posés sur un cœur. La bibliothèque du collège Wallon n’avait surement rien à envier à celle de ses voisins anglais, mais son dépouillement est loin d’être terminé. A ce jour nous avons repérés douze titres pour dix-huit volumes et trois titres pour les jésuites d’Aire sur la Lys. Mais ce dépouillement est loin d’être terminé, notamment pour les jésuites français. Nombre de ces volumes sont frappés du chiffre de l’ordre et de ses insignes.

93. Louis XV, roi de France (1710-1774) a. Monogramme : LL surmonté d’une couronne fermée b. Reliure : reliure mosaïquée de maroquin rouge et vert, double encadrement de triples filets dorés sur les plats, fleurs de lys couronnées dorées aux angles du cadre intérieur, monogramme couronné au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes et les chasses, gardes de papier dominoté doré à fleurs turquoises, tanches dorées, dos plats, palettes dorées sur les coiffes, caissons fleuronnés, titre rapporté sur maroquin brun : MEMOIR SUR L’ARTOI. c. Contenu : Harduin, Mémoires pour servir à l’histoire de la province d’Artois, Arras, M. Nicolas, 1763 (Saint-Omer, BA, inv. 26588) 40


94. Monogramme non identifié a. Monogramme : RMR (?) b. Reliure : veau havane, double encadrement de triples filets dorés, fleurs de lys d’angle dorées au cadre intérieur, monogramme couronné, accompagné d’une fleur de lys et encadré de palmes poussé à l’or au centre des plats, roulettes dorées sur les coupes, tranches dorées, gardes de papier marbré tourbillon, dos à 3 nerfs, monogramme doré sur les caissons, titre dore : « RERVM BELGICAI. c. Contenu : Pontus Heuter Live, Rerum Belgicarum libri quindecim, Anvers, Martinus II Nutius, 1598 (Saint-Omer, BA, inv. 3723).

N

ombre des reliures armoriées de la collection de la Bibliothèque d’agglomération du Pays de Saint-Omer ne sont pas locales. Elles portent la marque de grandes bibliothèques mises en vente, dont certains volumes ont ainsi rejoint les rayonnages de bibliothèques audomaroises, avant d’intégrer les collections publiques après la Révolution. Les ventes publiques sont, en effet, un moyen fort ancien d’enrichir sa bibliothèque, de temps à autre à moindre frais, parfois d’éditions épuisées ou devenues rares. La plus ancienne vente d’une collection de livres connue en Europe, est celle de la bibliothèque de Philippe de Marnix, baron de Sainte-Aldegonde (1538-1598) par Louis Elzevier en 1599. En France, elles se développent surtout au XVIIe siècle. Il arrive parfois que les bibliothèques soient vendues d’un seul bloc, comme celle du marquis Gilles de Courtenvaux de Souvré, acquise en 1632 par le président de la Cour des aides de Paris, Jacques Amelot de Beaulieu. Mais rapidement la vente aux enchères s’impose, bien qu’elle soit perçue comme un acte de véritable barbarie par les hommes de lettres : « Amasser des livres pendant toute sa vie avec des soins infinis et beaucoup de dépenses et prévoir qu’ils seront bientôt dispersés, rien n’est plus affligeant. » (Abbé Saas, préface à la Notice des manuscrits de la bibliothèque de l’église métropolitaine de Rouen, primatiale de Normandie, Rouen, 1746). Le garde-rolle est l’officier en charge de la conservation des archives de la grande Chancellerie.

La première grande vente aux enchères d’une bibliothèque privée en France a duré plus de deux mois (du 16 novembre 1699 au 06 janvier 1700). Elle concernait plus de dix-huit mille volumes de la collection de Claude Boucot, garde-rolle des offices de France, vendus par les libraires Thomas Moëtte (1641-1710) et Jean Boudot (1651-1706).

Dès le XVIIIe siècle, Paris occupe le premier rang des places de référence pour la vente de livres anciens. Parmi les critères qui font la valeur d’un livre, se trouvent, en premier lieu, son état et sa rareté, ainsi que la qualité de son édition et la beauté de sa reliure. Les plus importantes bibliothèques passées en vente durant le XVIIIe siècle sont celles de Bachelier en 1725 (30.000 volumes), du Duc d’Estrées en 1740 (20.000 volumes), et la comtesse de Verrue en 1737 (20.000 volumes). Ces ventes vont devenir de plus en plus nombreuses à mesure que la bibliomanie se développe dans les milieux intellectuels et fortunés. La durée de ces enchères varie alors selon le La vente Colbert a, pour sa part, été négociée nombre de volumes et de vacations occasionnées. Mais, la moyenne est de deux mois pour pendant près de six ans ! 40-60 vacations. Entre 1708 et 1726, il semble qu’il s’en soit tenu sans discontinuer dans la capitale, au grand dam des libraires qui voient, en conséquence, leur clientèle les déserter.

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BASES DE DONNÉES & SITES INTERNET Esprit des livres : http://elec.enc.sorbonne.fr Euraldic : http://www.euraldic.com/index.html Libraria : http://www.libraria.fr Blogue de Jean-Paul Fontaine : http://histoire-bibliophilie.blogspot.fr Numélyo : Bibliothèque numérique de Lyon : http://numelyo.bm-lyon.fr Heraldrys Institute of Rome : http://www.heraldrysinstitute.com/armoriali/

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INDEX DES PRINCIPAUX TERMES HÉRALDIQUES

Aigle - 5, 9, 10, 13, 18, 25, 30, 33, 36, 44 Aigle, petit sans bec ni pieds (alérion) - 20 Alérion (voir : aigle - petit) Angle Supérieur Gauche d’une Autre Couleur (Canton/Franc Canton/Franc - Quartier) - 25, 29 Arbre - 21, 32 Bande - 4, 5, 20, 24, 25, 27 Bandé (voir : divisé en bandes diagonales) Bande à pendants (lambel) - 10, 13, 19, 20, 21, Bande diagonale - 23, 33 Bande horizontale (fasce/trangle : fasce rétrécie des deux tiers, & en nombre impair) - 5, 9, 10, 14, 15, 18, 22, 24, 25, 29, 32, 34, 35, 38, Bande rétrécie des deux tiers (vergette) - 9 Bande verticale (pal) - 4, 18, 20, Bandes horizontales divisées en 3 (tierces) - 5 Bandes posées l'une sur l'autre à une distance égale à la largeur de chacune d'elles (jumelles) - 31 Bar (voir : poisson) Bâton péri (voir : diagonale – petite) Bélier - 36 Besant (voir : disques) Billettes (voir : rectangle) Bordure intérieure qui ne touche pas les bords de l'écu, mais qui en suit le contour - 32 Château - 13, 18 Chevron - 6, 21, 22, 24, 26, 27, 29, 30, 31, 33, 36, 37, Chien - 10, 11, 27, 34, Ciseau à tondre - 9 Coquille saint jacques - 4, 27 Cor (huchet) - 5, 25, Cormoran (voir : oiseau) Cotice (bande diagonale) Couleuvre (voir : serpent) Couronne - 8, 27 Couronne de laurier - 36 Croisette (voir : croix – petite) Croissant - 24, 27, 28, 29, 30, 38 Croix - 11, 13, 14, 16, 17, 20, 23, 33, 34, 37 Croix - petite - 20, 21 Croix en x (sautoir) - 7, 8 Crosse - 4 Dague (voir : poignard) Damier - 25, 32, 34 Dauphin - 15, 20 Diagonale - petite au centre de l’écu (bâton péri) - 19, 23 Disque (gros) - 18, 27, 38 Divisé en 4 - 5, 11, 18, 20, 23, 24, 25, 27, 29, 30, 33, 34 Divisé en bandes (fascé) - 18, 20, 29, Divisé en bandes diagonales - 18, 23 Divisé en losanges - 19, 23, 29 Dragon - 27 Ecartelé (voir : divisé en 4) Échiqueté (voir : damier) Ecureuil - 28 Ecusson - 5, 13, 16, 18 Equipolé (voir : damier) Escarboucle (voir : roue) Etoile - 9, 14, 22, 29, 30, 31, 32, 33, 36, 37 Etoile percée - 5, 37, 38 Faisceau de licteur - 14 Fasce (voir : bande horizontale)

Fascé (voir : divisé en bandes) Flammes - 23 Flèche - 6, 8 Fleur - 38 Fleur de lys - 10, 13, 14, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 38, Forces (voir : ciseaux) Franc - canton (voir : angle supérieur) Fuselé (voir : divisé en losanges) Giron (voir : triangle) Grenade (fruit) - 18 Griffon - 26 Guivre (voir : serpent) Hermine - 5, 14, 16, 29 Huchet (voir : cor) Jumelles (voir : bandes posées) Lambel (voir : bande a pendant) Lévrier (voir : chien) Lézard - 33 Lièvre - 16 Lion - 4, 5, 9, 11, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 20, 23, 24, 25, 27, 28, 30, 32, 34, 36, Losange - 29, 35 Losangé (voir : divisé en losanges) Losange percé (macles) - 4 Main - 13 Marteau/Maillet - 7 Masse d’armes - 22 Mer (la) - 16 Merlette (voir : oiseau de profil) Molettes d’Eperons (voir : étoile percée) Montagne/rocher - 27 Mouche - 33 Mouton - 30, 31 Nuage/nuée - 30 Oiseau (voir : aussi : aigle, alérion, merlette) - 10 Oiseau de profil et dépourvu de bec et de pattes - 22, 27 Pal (voir : bande verticale) Palme - 8, 41 Pélican - 26 Poignard - 8 Poisson - 15, 28, Pomme de pin - 11, Rectangles - petits (billettes) - 5 Rose - 6, 12, 24, 30, 36, 37, 38, Roue - 4, 23, 29 Sautoir (voir : croix en X) Serpent - 25 Soleil - 26 Taon (voir : mouche) Tierce (voir : bande horizontale) Tilleur (voir : arbre) Toison d’or (voir : mouton) Tourteaux (voir : disque) Trangle (voir : bande horizontale) Trèfle - 22 Trescheur (voir : bordure) Triangle isocèle dont la pointe touche le centre de l'écu (giron) - 27 Vair - 17, 28, 33 Vairé (voir : vair) Vase - 38 Vergette (voir : bande rétrécie) Violettes (voir : fleur autre que lys)



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