Livret de l’exposition
Fig. 1 : Speculum Humanae Salvationis, Flandres ou France du Nord, XVe s., Saint-Omer, BASO ; ms. 183, f. 11 détail : la fuite en Égypte.
UNE FASCINATION MILLÉNAIRE Si l’égyptologie proprement dite est une discipline de l’archéologie relativement récente, la fascination occidentale pour le Pays de Pharaon est en revanche bien plus ancienne. Elle trouve l’une de ses sources principales dans la culture biblique qui influence l’Occident chrétien depuis l’Antiquité tardive (fin du IIIe s. – fin du Ve). Une grande partie des évènements relatés dans les textes de l’Ancien Testament se passe effectivement en Egypte ou en contact avec sa culture. Le Nouveau Testament comprend lui aussi des évocations de ce pays comme le passage dit de la fuite en Egypte (fig. 1), lorsque la sainte famille quitte la Palestine pour se protéger de la répression d’Hérode. Par conséquent, bien qu’éloigné de nos contrées ce pays mythique a suscité l’intérêt de nos savants dès le Moyen Âge. Il n’est donc pas surprenant qu’Isidore de Séville en parle dans ses Etymologies (XIV, 27-28), la première encyclopédie du Monde Latin, qu’il rédige vers 610-620 : L'Egypte, était auparavant appelé Aeria, reçue plus tard le nom d’Aegyptos, frère du roi Danaos [… c’est] une région où le ciel est imprévisible et qui ignore les averses. Elle n’est irriguée que par le Nil dont la crue est si fertile qu’elle permet des récoltes très abondantes, et de nombreux autres produits, de sorte que ces marchandises sont envoyées partout dans le monde (Encart 1).
Selon la vision médiévale du Monde, divisé en trois parties : Europe, Asie et Libye, l’Egypte se trouve en Asie !! Parmi les produits égyptiens se trouve le papyrus, qui servit de support pour l’écriture en Occident pendant des siècles et ce même après l’invention et le développement du parchemin.
Isidore mentionne également plusieurs divinités égyptiennes dans son texte, mais qu’il évoque d’un point de vue évhémériste* (Encart 2) en leur attribuant la paternité de telle ou telle invention. Ainsi, Isis devient une reine d’Egypte qui a inventé le sistre (instrument de musique) (Etym. III, 12). *Evhémérisme : du nom d'Évhémère, historien grec du III e s. av. n. è., désigne une doctrine qui propose d’expliquer l’apparition des mythes et des figures divines par la déformation légendaire des faits historiques.
L’influence de la culture de l’Antiquité classique a aussi joué un rôle dans le développement de l’égyptomanie en Occident. La plupart des informations des auteurs du Moyen Âge leur viennent d’ailleurs de la littérature antique. Mais l’influence directe de la culture antique se déclare plus tard, à partir de la Renaissance. Jusqu’au XIXe siècle, l’influence de la Bible oriente un certain nombre de chercheurs dans des voies erronées. Ainsi, le lillois Jean-Baptiste-Joseph Barrois (1784-1855), négociant et homme politique, un temps adjoint au maire de Lille puis député de cette ville, élabore une théorie sur l'existence d'un langage et d'une écriture primitifs à partir de l'analyse philologique et paléographique des écritures carolingiennes, hiéroglyphiques et cunéiformes, avec pour vocation à peine voilée de retrouver le langage unique d’avant Babel ! (Encart 3)
Barrois est aussi connu pour son importante collection d’antiquités et de livres, dont une trentaine de manuscrits achetés au bibliothécaire Libri qui les avait volés à la Bibliothèque nationale.
Liens vers ouvrages numérisés
JOANNIS PIERII VALERIANI BELLUNENSIS, Hieroglyphica Londres, Paul Frellon 1610
IOANNIS PIERII VALERIANI BELLUNENSIS Hieroglyphicorum collectanea&Davide Hoeschelio Hieroglyphica horapollinis codicis augustani ms. correcta, suppleta, & in lucem editaFrancfort, Anton Hierat, pour Erasme Kempffer,1613-1614
Portrait de Pierre Valeriano, gravure, Londres, v. 1610.
Fig. 3 : Portrait de Bernard de Montfaucon, gravure de Benoît Audran le jeune, XVIIIe siècle, château de Versailles et de Trianon Genève, bibliothèque publique et universitaire, musée historique de la Réformation. © RMN/Francis Raux
L’ÉGYPTOMANIE À L’ÉPOQUE MODERNE (XIVE-XVIIIE SIÈCLES) L’égyptomanie désigne une attirance pour la culture et particulièrement pour l’art égyptien. Cette « manie » remonte à l’antiquité, lorsque les Phéniciens copiaient les techniques de leurs voisins, mais elle prend un tour particulier dans l’Europe Moderne. Elle se teinte de mysticisme et d’ésotérisme, et donne lieu à toute une littérature parascientifique ou romanesque qui s’inspire des mystères de l’Egypte pharaonique pour alimenter son goût du merveilleux. Les hiéroglyphes notamment passionnent les érudits de cette époque. Dès le XVe siècle, l’un des premiers savants occidentaux à s’intéresser aux hiéroglyphes est Pierre Valeriano (1477-1558) (fig. 1), pronotaire apostolique et précepteur d’Hippolyte et d’Alexandre de Médicis. Dans ses Hieroglyphica, Valeriano s’efforce d’expliquer presque toutes les branches de la science par les hiéroglyphes et la symbolique gréco-romaine. Athanase Kircher (1602-1680) (fig. 2) est aussi célèbre pour ses études sur les antiquités égyptiennes. Ce très savant jésuite allemand se lance dans l’étude des hiéroglyphes à l’instigation de Peiresc (1580-1637). Il produit autant de savoir que d’erreurs mais comme le dit Champollion : L’Europe savante doit […] à Kircher la connaissance de la langue copte ; et il mérite, sous ce rapport, d’autant plus d’indulgence pour ses erreurs nombreuses, que les monuments littéraires des coptes étaient plus rares de son temps. Son Oedypus aegypticus est l’ouvrage le plus important et le plus recherché. Kircher y explique que les hiéroglyphes ont été inventés par le clergé égyptien afin de camoufler leur doctrine secrète. Kircher n’était pas toujours très scrupuleux et dans son explication des hiéroglyphes de l’obélisque de la place Navone à Rome, il n’hésite pas à remplacer les signes effacés par d’autres de son cru…
Fig. 2 : Portrait d’Athanase Kircher, gravure par Alban Gibbefim, Rome, 1678.
Liens vers ouvrages numérisés [ATHANASE KIRCHER]Oedipus aegyptiacus Rome, V. Mascardi16521654 Bernard de Montfaucon (1655-1741)(fig. 2), bénédictin de la congrégation de Saint-Maur et brillant helléniste, travaille principalement à l’édition des Pères de l’Église de langue grecque. On lui doit la création du mot paléographie qui désigne depuis la discipline consacrée à l’étude des écritures anciennes. Montfaucon porte un très grand intérêt aux documents figurés susceptibles de renseigner sur les siècles passés. Il rassembla, classa et publia des reproductions de tous ceux qui étaient connus à son époque dans deux ouvrages : L’Antiquité expliquée et représentée en figures, 15 volumes in folio (1719-1724) et Les monuments de la monarchie française, 5 volumes in folio (17291734), qui rencontrèrent un immense succès. On y trouve notamment un grand nombre d’antiquités égyptiennes.
Fig. 2 : Jean-Léon Gérôme, Bonaparte devant le Sphinx ou Œdipe, 18671868, huile sur toile, 60,1 x 101 cm, Hearst Castle, San Simeon, Californie.
Fig. 3 : Léon Cogniet, L’Expédition d’Egypte sous les ordres de Bonaparte, 1835, plafond peint, Paris Louvre. Liens vers ouvrages numérisés
Description de l'Egypte ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites pendant l'expédition de l'armée française Paris, C. Panckoucke1830 : http://gallica.bnf.fr/Search? ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=Description+de+l%27Egypte J.-J. RIFAUD Tableau de l'Egypte de la Nubie et des lieux circonvoisins ou itinéraire à l'usage des voyageurs qui visitent ces contréesParis, Treuttel1830 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5577739k
LA DESCRIPTION DE L’EGYPTE ET SES SATELLITES La fin du XVIIIe et le XIXe siècle sont la grande époque de l’égyptologie occidentale avec pour apogée la publication de la Description de l’Egypte commandée par Napoléon Bonaparte. Jusque-là quelques états européens se sont intéressés au passé égyptien, mais aucun n’entreprend de grandes campagnes de fouilles. Tout juste existe-il quelques salles consacrées à l'art égyptien dans certains grands musées. Pourtant certains voyageurs ont déjà témoigné de l’intérêt pour cette culture millénaire (encart 1). C’est le cas de Nicolas Savary (1750-1788), qui part pour l’Egypte en 1776 et y resta trois ans à étudier les mœurs des habitants autant qu’à étudier les monuments antiques, avant d’embarquer pour la Grèce dont il revient en 1781.
Savary a eu des prédécesseurs tel Corneille le Bruyn (1652- v. 1711) (fig. 1), peintre et aventurier hollandais, qui parcourt l’Asie Portrait de Mineure et Corneille le l’Afrique du Nord Bruyn, gravure pendant des par J.-B. Scotin, années, 1732. © BASO reproduisant ce qu’il voit. Il publie ses voyages en 1698 et rencontre un grand succès.
Il s’attache alors à publier ses recherches sur le Coran, et les lettres d’Egypte et de Grèce qu’il a adressées à son ami Lemonnier et qui connaissent un grand succès. Il y décrit le pays du Nil avec force détails, une certaine érudition mais aussi une sensibilité toute romantique. Ce style romanesque lui est d’ailleurs reproché par certains savants comme Deguignes (1720-1800), qui reconnaît néanmoins la justesse du contenu scientifique.
Bonaparte est fasciné par cet empire qui fut l’un des plus célèbres et prospères au monde (fig. 2). Aussi, lors de sa Campagne d’Egypte (1798-1801), il décide d’emmener avec lui cent soixante artistes et savants réunis en une Commission des Sciences et des Arts, afin qu’ils étudient les vestiges de l'ancienne Egypte. Le 22 août 1798 il fonde l’Institut d’Egypte au Caire, destiné à maintenir à flots l’économie égyptienne, mais l’archéologie en devient rapidement la principale activité (fig. 3). Les travaux de l’Institut s’arrêtent plus ou moins avec le départ de Napoléon, qui ramène avec lui les principaux savants. La Commission se charge ensuite de publier leurs découvertes en une monumentale Description de l’Egypte, qui sort des presses impériales entre 1809 et 1828, et totalise 23 volumes de textes et de planches. Les éditions Panckoucke en publient dès 1822 une seconde édition in octavo plus maniable et moins onéreuse. Cette monumentale entreprise suscite par ailleurs toute une littérature sur le sujet. C’est le cas du Voyage du Luxor en Egypte entrepris par ordre du roi pour transporter, de Thèbes à Paris l’un des obélisques de Sésostris, publié en 1835 par Vervignac Saint-Maur ; ou encore du Tableau de l’Egypte de Jean-Jacques Rifaud, édité en 1830 à Paris.
Liens vers ouvrages numérisés M. SAVARY Lettres sur l'Egypte où l'on offre le parallèle des mœurs anciennes et modernes de ses habitantsParis, Bleuet jeune, An VII (1798) : http://archive.org/stream/ lettressurlegyp01savagoog#page/n4/ mode/2up J.-J. RIFAUD Tableau de l'Egypte de la Nubie et des lieux circonvoisins ou itinéraire à l'usage des voyageurs qui visitent ces contréesParis, Treuttel1830 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/ bpt6k5577739k
CHAMPOLLION http://www.youtube.com/ watch?v=QS-561Ug8jc
Fig. 1 : Léon Cogniet, Portait de J.-F. Champollion, 1831, huile sur toile, 73,5 x 60 cm, Paris, Louvre. INV 3294 .
LA PIERRE DE ROSETTE :
http://www.britishmuseum.org/ research/collection_online/ collection_object_details.aspx? objectId=117631&partId=1&searchText=ro setta&page=1
Fig. 2 : La pierre de Rosette, stèle en granodiorite, 112 x 76 cm x 28 cm, IIe siècle av. n. è., Londres, British Museum, inv. EA24.
CHAMPOLLION Jean-François Champollion, dit « Champollion le Jeune » (fig. 1), est né le 23 décembre 1790 à Figeac (Lot). Confié à son frère Jacques-Joseph Champollion, il reçoit un enseignement très complet dès son plus jeune âge. Retiré de l’école en 1799, il étudie les rudiments de la grammaire et du latin auprès du père Calmels. En 1801, alors âgé de onze ans, il rejoint son frère à Grenoble, pour intégrer, un an plus tard, la classe de l’abbé Dussert. C’est à cette époque que naît sa passion pour les langues orientales et dès l’année suivante il apprend l’hébreu, l’arabe, le chaldéen (langue liturgique orientale) et le syriaque (langue araméenne). En 1804, il est admis au Lycée Impérial de Grenoble, mais la discipline trop militaire de l’institution déplaît au jeune garçon de 13 ans qui ne parvient pas à s’intégrer. Le décès de sa mère en 1807 lui donne l’occasion de partir pour Paris, où il s’inscrit au Collège de France et à l’Ecole des langues orientales. Il se perfectionne et apprend en plus le persan et le copte (langue des chrétiens d’Egypte), souhaitant devenir totalement bilingue. En 1808, il est nommé membre correspondant de l’Académie des Sciences et des Arts de Grenoble, et de 1810 à 1817, il occupe la chaire d’histoire ancienne à la Faculté de lettres de Grenoble. Il débute son étude des hiéroglyphes en 1809, par une analyse de la Pierre de Rosette (fig. 2) d’après une transcription sur papier. Très vite, il conteste les théories de ses prédécesseurs, et suggère, en 1810, le caractère phonétique des hiéroglyphes. Cette thèse est à l’origine d’une grande avancée en égyptologie. Son ralliement à Napoléon pendant les Cent Jours (1815) l’oblige à s’exiler à Grenoble en 1817, mais ça ne l’empêche pas de proposer un an plus tard un mémoire sur « Quelques hiéroglyphes de la Pierre de Rosette » à l’Académie des Sciences et des Arts de Grenoble. En 1822, il écrit sa première lettre au philologue et historien M. Dacier, dans laquelle il expose le résultat de ses travaux sur les hiéroglyphes, avant de le présenter à l’Académie
des Inscriptions et des Belles Lettres de Grenoble. Il réécrira à Dacier en 1828 pour justifier son travail sur les hiéroglyphes et démontre la véracité de son système et le succès de ses découvertes il publie son Précis du système hiéroglyphique des anciens Egyptiens. Entre temps, il est nommé conservateur du département égyptien du Louvre (1825), qui n’ouvrira qu’en 1827. En 1828, il prend la tête de l’expédition franco-toscane dans la vallée du Nil, durant laquelle il écrit ses Lettres d’Egypte, véritable journal de bord de ses découvertes. La validité de son analyse des hiéroglyphes est désormais prouvée, et permet de nombreuses découvertes. Mais le voyage va l’affaiblir. Il revient à Paris le 4 mars 1830, où il est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, et un an plus tard ses découvertes lui permettent d’accéder à la chaire d’archéologie égyptienne du Collège de France par le roi Louis-Philippe. Champollion décède à Paris deux ans plus tard, le 4 mars 1832, laissant en héritage la clef d’un des plus grands mystères de l’Histoire Antique.
Liens vers ouvrages numérisés. L.
BRIÈRE Champollion inconnu. Lettres inédites.Paris, Plon1897 . http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/ bpt6k73375v
DE LA
Lien vers le site de Chaire d’archéologie égyptienne du Collège de France http://www.egyptologues.net/chaire/ historique/historique.htm
http://gallica.bnf.fr/ ark:/12148/ btv1b8450794x/f1.item
Fig. 1 : Auguste Mariette photographié par Nadar, vers 1861, Bibliothèque nationale de France, département Société de Géographie, SG PORTRAIT-19 © BNF
http://gallica.bnf.fr/ ark:/12148/ btv1b8449936p
Fig. 2 : Alfred Jacquemart et Dutert, Monument à Auguste Mariette à Boulogne-sur-Mer, 1883, Pierre et bronze. © Ville de Boulogne-sur-Mer.
MARIETTE
ses notes, dessins et lettres, ainsi que de ses recherches sur l’Egypte, ce qui attise sa curiosité. En 1849, il parvient à entrer au Louvre grâce à l’égyptologue Charles Lenormant et part en Egypte l’année suivante, avec des fonds pour acquérir plusieurs manuscrits coptes. Ayant des difficultés avec les autorités égyptiennes, il décide d’organiser des fouilles presque clandestines près des pyramides. Il y découvre notamment la statue du « Scribe accroupi », le temple de Sérapis de Memphis. En 1851, Mariette parvient à pénétrer dans le souterrain du temple du dieu Apis, où il découvre de nombreux sarcophages en granit rose, contenant des restes de taureau, figure du dieu. Ces découvertes lui valent un véritable triomphe, non seulement à Paris, au Louvre, mais aussi au Caire, où Saïd Pacha l’invite à revenir en 1857, après l’intermède de la guerre de Crimée.
Fig. 3 : Alfred Jacquemart, Buste de Mariette Pacha, marbre blanc, 1888, Boulogne-Sur-Mer, Château-Musée. © Ville de Boulogne-sur-Mer Héritier spirituel de Champollion, Auguste Mariette est né en 1821 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Sa vocation d’égyptologue naît lors d’une visite d’exposition sur l’Egypte dans le musée de sa ville natale, où il découvre des sarcophages et autres objets égyptiens. Grâce à son emploi de professeur au collège et à sa fréquentation du musée de Boulogne-sur-Mer, il parvient à acquérir une certaine connaissance en égyptologie. Autodidacte donc, il pousse son étude plus loin en apprenant les langues orientales : l’arabe, le syriaque, l’araméen et le copte. Il déchiffre également des hiéroglyphes grâce aux travaux de Champollion, fournis par son cousin Nestor L’Hôte qui fut membre de son expédition dans la vallée du Nil. Lorsque ce dernier meurt, Mariette hérite de
Mariette met ensuite en place un plan de protection du patrimoine égyptien, et obtient en 1858, le statut de directeur des Antiquités égyptiennes. Il se consacre alors pendant 23 ans à la sauvegarde et aux fouilles de la vallée du Nil et met au jour de nombreux tombeaux et temples dans plusieurs villes, notamment Gizeh, Saqqarah, Abydos, Thèbes, ainsi que sur l’île d’Eléphantine. Il s’engage aussi vivement contre le vol et le vandalisme, il n’hésite pas, de par son statut, à stopper tout convoi transportant des antiquités. En 1879, il est nommé pacha (ou gouverneur), mais meurt deux ans plus tard dans sa résidence de Boulaq.
Mariette ou le rêve égyptien d’un Boulonnais—Portrait d’un grand égyptologue du XIXe siècle avec Claudine Le Tourneur d’Ison http://www.canalacademie.com/ida1039Mariette-ou-le-reve-egyptien-d-unBoulonnais.html
Fig. 2 Note diverses d’Herbécourt père, Saint-Omer, BASO, ms. ville 916-2, p. 168-169 : mention de la Campagne d’Egypte.
Fig. 1 : étiquette mentionnant le legs sur le socle d’une statuette en bronze conservée au musée des Beaux-Arts de Saint-Omer (inv. 6128). © Saint-Omer, Musée de l’Hôtel Sandelin
Les d’Herbécourt L'expédition de Bonaparte en Egypte a lancé une mode exotique qui se ressent jusque dans les arts décoratifs et la création de mobilier d’inspiration égyptienne. Pour le grand public occidental, l’attrait de l'Egypte réside principalement dans les trésors des pharaons. La contrebande d'antiquités égyptiennes était alors très répandue et de nombreux occidentaux fortunés ajoutent la collection d’antiquités égyptiennes à la liste de leurs loisirs, y compris à Saint-Omer. François-Adrien d’Herbécourt est né à Paris le 2 mars 1779 et décédé à Saint-Omer le 10 août 1857, en sa demeure 7 quai Saint Martin. Le 2 septembre 1803, il épouse à Paris Antoinette Julienne Canut, née à Lyon vers 1785 et décédée à Saint-Omer le 28 février 1828, qui lui donne 4 filles et 1 garçon, tous restés célibataires. Installé comme marchand brasseur à Saint-Omer à partir de 1825-1829, il partage sa vie entre la province et Paris où il fait du négoce. Cet homme curieux de tout et cultivé comme il se doit pour un bourgeois du XIXe siècle, témoigne d’un goût prononcé pour les voyages, et collectionne tout au long de sa vie des objets d’art, notamment des pièces égyptiennes (fig. 1). Il transmet sa passion à son fils, Louis-Eugène d’Herbécourt, né à Paris le 8 décembre 1815 où il décède le 23 décembre 1884. Adolescent, il fait ses études à Louvain. Après une formation d’architecte, il devient inspecteur de la préfecture de la Seine et inspecteur du Palais de justice de Paris entre 1873 et 1884. Il participe notamment au chantier du Palais de Justice de Paris sous la direction de Daumet. Il était également professeur de dessin au collège Chaptal (boulevard des Batignolles à Paris). C’est lui qui, le 18 août 1884, lègue par testament à la ville de Saint-Omer son importante bibliothèque ainsi que sa collection d’art. Le legs prend effet l’année suivante : discuté au conseil municipal le 12 février 1885, il est accepté le 6 mars 1885. Les documents sont légués à la bibliothèque de Saint-Omer à l’exception des livres d’art qui sont placés dans la bibliothèque d’enseignement de l’école d’architecture de la ville. Les objets deviennent pour leur part propriété du Musée de Saint-Omer.
Moi, Louis Eugène d’Herbécourt, architecte, demeurant à Paris, 17 rue de Rome, je consigne ici mes dernières volontés et je nomme Maître J. Decroos, notaire à SaintOmer, Grand-Place n°51, mon exécuteur testamentaire le chargeant de les faire respecter et de les faire exécuter dans tous les détails. …Je donne et lègue à la ville de Saint-Omer ses modèles, dessins, collections, livres, etc, à la condition qu’ils seront installés dans une salle spéciale du musée, portant le nom du donateur. ...Je donne la copie de la Danaé du Titien au Musée de Saint-Omer….Je lègue tout le mobilier artistique, vieilles faïences, tableaux, aquarelles, dessins, médailles de bronze des monuments de l’Europe…sera transporté à SaintOmer pour être installé ainsi qu’il a été dit plus haut dans une salle spéciale du musée. (Registre des délibérations du Conseil municipal de l’année 1885 - BASO, 1D58)
De nombreuses antiquités égyptiennes intègrent ainsi, grâce à Louis-Eugène d’Herbécourt, les collections du Musée de l’Hôtel Sandelin.
Fig. 1 : Le scribe accroupi, 4e ou 5e dynastie (2600 - 2350 avant J.C.), trouvé à Saqqara, calcaire peint, yeux incrustés de cristal de roche dans du cuivre, Louvre, inv. E3023. CC BY-SA 3.0 /Eric Pouhier. http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/ le-scribe-accroupi
Fig. 3 : Howard Carter ouvrant le sarcophage de Toutankhamon, 1923. (New-York Times archives).
Descriptif par Jean-Louis PODVIN des objets prêtés par le Musée Sandelin I. 6125 : Faucon Sokaris momifié. Legs d’Herbécourt, 1894. Bois stuqué polychrome Basse Epoque (VIIe – IVe s. av. J.-C.) À la base, subsiste un trou de fixation qui permettait de le ficher sur un cercueil ou sur le socle d’un PtahSokar-Osiris. Le dos est de couleur rougeâtre, couvert d’une résille noire, la tête noire, le poitrail jaune. Le faucon momifié akhem était une manifestation du dieu Ptah de Memphis, et était censé régénérer le défunt. 6128 : Bronze de Néfertoum. Legs d’Herbécourt, 1894. Basse époque (VIIe – IVe s. av. J.-C.). Bélière ; haut de coiffe (deux hautes plumes) cassé.
Fig. 2 : Buste de Néfertiti 18e dynastie (vers 1340 av. n. è.), calcaire peint, Berlin Ägyptisches Museum. CC BY-SA 3.0 /Philip Pikart http://antikforever.com/Egypte/Reines/ nefertiti.htm
Le dieu Néfertoum est le dieu fils de la triade constituée par Ptah et la déesse lionne Sekhmet à Memphis. On le représente avec, sur la tête, un nénuphar parfois surmonté de deux hautes plumes.
LA FASCINATION DES DIEUX En 1860, Auguste Mariette fait désensabler le temple d'Edfou et découvre de nombreux objets, comme celui très célèbre du scribe accroupi trouvé à Sakkarah. (fig. 1). En 1912 c’est le fameux buste de Néfertiti (fig. 2) actuellement conservé à Berlin qui est mis au jour, et en 1922 l'archéologue anglais Howard Carter ouvre le tombeau de Toutânkhamon (fig. 3). Ces découvertes égyptologiques majeures attirent de nombreux occidentaux qui se découvrent une véritable passion pour l'égyptologie et le pays des Pharaons se voit rapidement envahi par une horde de scientifiques qui courent pour la plupart après la célébrité ou l'argent.
(Baastet). Le maître des eaux, Sobek, prend pour sa part l’apparence d’un crocodile, etc.
Descriptif par Jean-Louis PODVIN des objets prêtés par le Musée Sandelin. II 5423 : Osiris. Septembre 1885. Bronze . Osiris, coiffé de la couronne atef, est dans son attitude classique, le corps enserré dans une gaine momiforme, les bras ramenés sur la poitrine. Dieu funéraire par excellence, il a le premier bénéficié de la momification qui lui permet de régner sur le royaume des morts. 6113 : Statuette de Ptah-Sokar -Osiris. Legs d’Herbécourt, 1894. XXVIe dynastie (672-525 av. J.-C.)
Les divinités égyptiennes comptent parmi les thèmes qui fascinent le plus le public, en raison notamment de leur polymorphisme et tout particulièrement de leur caractère souvent zoocephale (à tête animale). Ces apparences hybrides sont le fruit d’une recherche figurative visant à donner une apparence à des concepts divinisés, au moyen d’association à des espèces animales dont l’apparence ou le comportement suggère un rapprochement avec le concept en question. Selon ce concept, le chacal (Anubis), en tant que charognard illustre naturellement le dieu des morts. La lionne figure pour sa part la déesse de la guerre (Sekhmet) et la chatte représente cette même déesse mais lorsqu’elle incarne la féminité
Bois brut et encre noire ; une colonne d’inscriptions devant. Inscription gravée en hiéroglyphes : « Offrande funéraire que donne le roi à Osiris qui préside à l’Occident, afin qu’il accorde l’offrande invocatoire (consistant) en pain, bière, bovidé, volatile, albâtre, tissu, au bienheureux (nom illisible) ». La figure de Ptah-Sokar-Osiris rassemble trois divinités momiformes : Ptah, dieu de Memphis, créateur du monde par sa seule pensée et le verbe ; Sokaris, faucon momifié de la même ville ; Osiris. La statuette, fichée dans un socle en bois, portait une coiffe à deux plumes.
Descriptif par Jean-Louis Podvin des objets prêtés par le Musée Sandelin. III L’ouchebti (en égyptien « répondant ») est une statuette funéraire, qui accompagne le défunt dans l’Au-Delà. Les Egyptiens, qui croyaient à une vie post mortem, pensaient qu’ils devraient travailler dans les Champs d’Ialou, dans l’Au-Delà. Cette perspective déplaisait aux plus riches, qui s’entouraient de statuettes funéraires, généralement inscrites du chapitre 6 du Livre des Morts, enjoignant la statuette à répondre présente (d’où leur nom) quand le mort était appelé au travail des champs.
Fig. 2bis : illustration de G. Barbier pour l’édition du Roman de la Momie de 1929, à Paris chez A ; et G. Mornay. http:// www.litteratureaudio.com/livreaudio-gratuit-mp3/gautiertheophile-le-roman-de-lamomie.html
6115 : Ouchebti sommaire. Legs d’Herbécourt : Neuf lignes rouges tracées horizontalement, aucun texte. Pectoral peint en noir sur le bas-ventre ; deux houes peintes en noir aux mains, sas à dos peint en noir plus bas que la perruque. 6119 : Ouchebti féminin anonyme, s’ouvrant par derrière. Legs d’Herbécourt : creux ; traces de lin dans l’alvéole de la partie amovible et du corps. . 6121 : Ouchebti du général Ouahibrê, fils de Takhout. Legs d’Herbécourt : Chapitre 6 du Livre des morts gravé en hiéroglyphes en l’honneur du « prophète de la déesse Nekhbet qui réside à Boubastis et général Ouahibrê né de Takhout ». 6123 : Ouchebti de Naou-Irer. Legs d’Herbécourt : inscription en hiéroglyphes peints : L’Osiris Naou-Irer. Deux houes, bandeau noué sur la nuque ; sac à semences ; dos plat.
Fig. 3 : Scanner de la momie de Ta-Hathor réalisé en 2010 à Manchester. extraits du film "autopsie d'une momie" de Michel Marie. http://sira.u-bordeaux3.fr/momie/ menu.htm
L’EMPIRE DES MORTS L’Egypte est aussi l’empire des morts, car un grand nombre des découvertes archéologiques y ont été faites dans les nécropoles (fig. 1). Au-delà des fantastiques trésors qui ont été exhumés des tombes des pharaons et des dignitaires égyptiens, c’est surtout leur mode d’ensevelissement qui fascine le public occidental.
Fig. 1 : La pyramide à degrés de Djéser dans la nécropole de Saqqara
Descriptif par Jean-Louis PODVIN. des objets prêtés par le Musée Sandelin. IV Lors de la momification, le cerveau et les viscères étaient retirés pour éviter la putréfaction. Les viscères étaient déposés à part, dans quatre vases canopes, chacun placé sous la protection d’un des quatre fils d’Horus 987.007 Canope Amset de Netjermosé : formule du vase avec le faucon Kebehsenouf, mais bouchon à tête humaine (Amset), avec scorpion de Serket sur la nuque. 6135 : Figurine Kebehsenouf de Khonsoumès. Legs d’Herbécourt : Une colonne de texte en noir, limitée par deux traits rouges. Deux houes et le sac dorsal peintes en rouge ; perruque noire. La sépulture dont provient cet objet est celle d’un archiviste en chef de la trésorerie du domaine d’Amon, Khonsoumès, dont le mobilier funéraire a été dispersé début XIXe.
L’Egypte est souvent associée au concept d’immortalité dans l’imaginaire, depuis le Roman de la momie (1857) qui connaît de nombreux dérivés jusqu’à la trilogie Théophile récente du cinéaste Gautier par Stephen Sommers. Félix Nadar Bien avant la parution du roman de Théophile Gautier (1811-1872) (fig. 2), Étienne-François de Lantier (1734 – 1826), publie Les Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie avec des notions sur l’Égypte (1798), qui s’inspire de la vie du Comte de Saint-Germain, un savant, artiste et aventurier du XVIIIe siècle, objet d’une rumeur qui le disait immortel et surtout très versé dans les arts occultes.
Certes ce n’est pas la seule culture qui pratique la momification, mais c’est à travers elle que cette méthode de conservation des corps a été la mieux connue en Occident. Qui plus est, la technique mise en œuvre par les anciens Egyptiens pour conserver les corps de leurs défunt a atteint un tel degré de perfection qu’il nous permet actuellement de faire des tests ADN sur certaines momies et de retrouver ou confirmer leur identité (fig. 3). Ces pratiques suggèrent un désir des anciens Egyptiens de s’assurer l’immortalité et ont contribué à forger de nombreuses légendes sur ce thème Paradoxalement, c’est en grande partie grâce à ses morts que cette culture est encore si vivante de nos jours.
Portrait d'Alexandre Moret par son fils N. Moret. (CC BY-SA 3.0)
Le travail de ces explorateurs bénéficie d’une grande vogue, largement alimentée par les journalistes de l’époque qui publient dans L’Illustration ou Le Magasin pittoresque, comme Gabriel Charme.
Notice de : CHARLES BOREUX L'art égyptien Paris, G. Van Oest,1926 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_00218103_1927_num_5_1_2798_t1_0223_0000_1
LES DÉBUTS DE L’ÉGYPTOLOGIE CONTEMPORAINE Champollion et Mariette ont posé les bases de l’égyptologie scientifique et ouvert ainsi un champ nouveau à l’archéologie. Ils feront bien entendu des émules. L’un d’entre eux est Gaston Maspero (1846 -1916) (fig. 1) dont le rôle dans le développement de cette discipline n’est pas négligeable. En 1881 il Fig. 1. Gaston Maspero, exploite une dans R. Cagnat, Notice découverte sur la vie et les travaux fortuite faite par de M. Gaston Maspero la famille Abd el(Paris, 1917). Rassoul, de plusieurs tombes royales dans la nécropole de Deir el-Bahari près de Thèbes. *Cette découverte est fantastique car plusieurs rois ont été déplacés à cet endroit à la fin de l’époque ramesside pour échapper aux pillards. Parmi les pharaons cachés se trouvent notamment Sekenenrê-Taâ, l’un des derniers de la XVIIe dynastie, Ahmosis, Aménophis 1er, les trois premiers Touthmôsis et plusieurs Ramsès. Et dix ans plus tard il découvre juste à côté les tombes de cent cinquante-trois prêtres d’Amon de la XXe dynastie, dont les sarcophages se trouvent désormais dans les principaux musées d’Europe. Un autre grand nom de l’égyptologie moderne est le professeur William Matthew Flinders Petrie (1853-1942) (fig. 2), un Britannique découvreur des tombes de l’époque romaine d’Hawara dans le Fayoum et surtout de Tell el-Amarna, la capitale du roi hérétique Akhenaton (Aménophis IV). C’est également lui qui exploite le site de la première véritable pyramide, à Meïdoum, où il découvre les plus anciennes traces de momification. Petrie va contribuer à imposer des techniques de fouilles scientifiques sur ces sites afin de limiter les pertes d’informations et d’objets. En 1913, il revend ses découvertes à l'University College of London art collection, transformant ce musée en l'une des plus importantes collections d'objets égyptiens hors de l'Égypte. Charles Boreux (1874-1944) entre au Louvre en 1903 où il travaille longtemps aux cotés de Georges Bénédite au département des arts égyp-
tiens, avant d’obtenir lui-même le grade de conservateur en 1926. Il devient parallèlement professeur à l’Ecole du Louvre. Il contribue à l’enrichissement des collections égyptologiques du grand musée national et publie de nombreux travaux sur l’art égyptien ainsi que sur la nautique dont il est un spécialiste mondialement reconnu. La discipline va aussi désormais être intégrée à l’enseignement supérieur de l’histoire et de l’archéologie. Les professeurs se succèdent à la chaire d’égyptologie du Collège de France. Alexandre Moret (1868-1938) (fig. 3) l’occupe à partir de 1923. Cet élève de Victor Loret est élu membre de l'Académie des Inscriptions et BellesLettres en 1926. Il est également président de la Société française d'égyptologie, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Etudes et directeur honoraire du musée Guimet. François Daumas (1915-1984) (fig. ), sort diplômé de l'école des Hautes Études en 1946, et part pour l’Egypte où il obtient treize ans plus tard le poste de directeur de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire qu’il occupe pendant dix ans jusqu’en 1969 avant de revenir en France. Il est connu pour être un spécialiste de la religion égyptienne, dont il a classé le panthéon en trois groupes : 1. les Entités divines intellectuelles, plus particulièrement destinées aux temples ; 2. les Seigneurs divins, adorés dans les villes ou les villages ; 3. les Dieux des fonctions vitales, protecteurs de la famille, de la naissance, gardiens de la fertilité du sol, des récoltes. Le Centre d'égyptologie de l'université Paul Valéry (Montpellier III), porte son nom. Lien vers des ouvrages numérisés GASTON MASPERO Les contes populaires de l'Egypte ancienne Paris, E. Guilmoto s.d. : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/ bpt6k5805420m GASTON MASPERO Histoire ancienne des peuples de l'Orient classique Paris, L. Hachette et Cie1895-1899 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/ bpt6k6134639f
Autres liens vers ouvrages numérisés JEAN BAPTISTE JOSEPH BARROIS Lecture littérale des hiéroglyphes et des cunéiformes Paris, F. Didot frères 1853 : lecturelittraled00barr FRANÇOIS VIGOUROUX La Bible et les découvertes modernes en Palestine, en Egypte et en Assyrie Paris, Berche et Tralin1879 : http://www.archive.org/details/labibleetlesdco00vigogoog ETIENNE FRANÇOIS DE LANTIER Voyages d'Antenor en grèce et en Asie, avec des notions sur l'EgypteParis, Belin Bernard An VI (1797) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626476g GABRIEL CHARMES L'Egypte. Archéologie. Histoire. Littérature Paris, Calmann-Lévi1831 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6213262p J. BELIN-DE LAUNAY Les sources du Nil. Voyage des capitaines Speke et GrantParis, L. Hachette et Cie1880 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6214758t BERNARD DE MONTFAUCON L'Antiquité expliquée et représentée en figuresParis, F. Delaulne1719 : http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=L%27Antiquit%C3% A9+expliqu%C3%A9e+et+repr%C3%A9sent%C3% A9e+en+figures&p=1&f_creator=Montfaucon%2C+Bernard+de+%281655-1741%29 Voyages de Corneille Le Bruyn au levant,... l'Asie Mineure dans les îles de Chio, Rhodes, Chypre etc... d'Egypte, Syrie & Terre Sainte http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85330k AUGUSTE BARTHÉLEMY Napoléon en Egypte, poème en huit chants https://play.google.com/store/books/details?id=F2gFAAAAQAAJ&rdid=bookF2gFAAAAQAAJ&rdot=1
Le livret de l’exposition a été réalisé par l’équipe patrimoniale de la bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer.
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Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer - Septembre 2013