Les monuments de la Grande Guerre sur le territoire de la CASO

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Livret de l’exposition


1914 28 juin : Assassinat de l’archiduc François Ferdinand et de sa femme, héritiers de l’empire Austro-Hongrois à Sarajevo. 1 août : Mobilisation générale en France et en Allemagne. 3 août : L’Allemagne déclare la guerre à la France. 6-13 septembre : Bataille de la Marne, stabilisation de la ligne de front

1915 22 avril : Première utilisation de l’arme chimique (gaz) près d’Ypres (Belgique). Juin : Le général Foch quitte Cassel qui passe sous commandement britannique. 29 décembre : Loi française assurant une sépulture perpétuelle sur le sol national aux soldats alliés et français décédés.

1916 Février : Les troupes britanniques relèvent les troupes françaises dans l’Artois et tiennent désormais la ligne de front qui s’étend de la Somme (France) à Ypres (Province de Flandre occidentale, Belgique). 21 février-décembre : Bataille de Verdun. Mars : Le Grand Quartier Général britannique déménage de Saint-Omer à Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais (France)

1917 Février : 1 révolution Russe. 2 avril : Entrée en guerre des Etats-Unis. 9 avril-mai : Bataille d’Arras. Octobre : 2nde révolution Russe. ère

1918 Mars-Juillet : Dernières offensives allemandes et contre-offensives alliées 11 novembre : Signature de l’Armistice à Rethondes (forêt de Compiègne)

1919 28 juin : Signature du traité de paix de Versailles


Chronologie de la Grande Guerre

« L’Europe aura donc la guerre parce qu’elle se prépare à la guerre… Une étincelle tombant à la frontière des Vosges, dans les Balkans ou sur le rivage de l’Afrique du Nord fera lever une fumée gigantesque qui donnera le signal de la mêlée. Ce jour-là, la France et l’Allemagne seront les chefs de camp, et le duel de ces deux puissances sera le centre de la bataille ». Ernest Lavisse, avant-propos à Essais sur l’Allemagne Impériale, Paris, Hachette, 1900.

L’étincelle qu’Ernest Lavisse attend avec une terrible clairvoyance est l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914 Tout s’enchaîne, par le jeu des alliances, en quelques jours, la Serbie, la Russie et l’Empire Austro-Hongrois se mobilisent. Début août, c’est au tour de la France et de l’Allemagne : le 3, l’Allemagne déclare la guerre à la France et viole la neutralité de la Belgique, obligeant le Royaume-Uni à entrer dans le conflit le jour suivant.

est mondiale et implique toute la population. Le service militaire obligatoire et la mobilisation générale sont désormais de règle dans presque toute l’Europe. Au printemps 1918, les Allemands reprennent l’offensive et le front cède pour la première fois. En août, la contre-offensive alliée renforcée par la participation des troupes américaines est un succès. Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé, la guerre est finie.

A la guerre de mouvement fait place l’enlisement de la guerre de position et l’enfer des tranchées qui dureront pendant quatre ans. Dès 1915, ce conflit est appelé la « Grande Guerre » par les civils et les combattants : pour la première fois, la guerre

Assassinat de l’archiduc François Ferdinand d’Autriche (1863-1914) et de sa femme Sophie Chotek (1868-1914), par un étudiant serbe, le 28 juin 1914. Le Petit Journal, 12 juillet 1914. wikimedia common

Le Mémorial Artésien du 3 Aout 1914 sur la bibliothèque numérique


Une travailleuse de l’usine de guerre, L’Illustration, samedi 22 avril 1916, n°3816. Photographie prise aux ateliers Panhard et Levassor pour l’album du sous-secrétaire des munitions. (Saint-Omer, BASO, inv. 45767)

Visite du maréchal Pétain à Saint-Omer 28 septembre 1919 (ms ville 1652-59 BASO).

Philippe PETAIN est né à Cauchy-à-la-Tour en 1856 dans une famille de cultivateurs. Il entre au collège Saint-Bertin de Saint-Omer en 1867 avant d’entrer à l’Ecole militaire de Saint-Cyr. Il a 58 ans quand la Guerre éclate, ce qui l’empêche de prendre sa retraite. Considéré au sortir de la Guerre comme le « Vainqueur de Verdun », Pétain est très populaire dans tout le pays notamment grâce à sa réputation d’avoir été économe en vies humaines. Sa venue en 1919 à Saint-Omer amène une foule immense.


Une Guerre totale La Guerre 1914-1918 est le premier conflit « total » car il ne se limite pas aux champs de bataille mais mobilise toutes les ressources de l’Etat : sa population, son économie, sa politique et sa justice ; il touche l’ensemble de la société. La première guerre mondiale se caractérise par une importante mobilisation militaire au sein des pays belligérants. A l’arrière, toute l’économie est tournée vers l’effort de guerre : le conflit s’annonce plus long que prévu. Dès l’automne 1914, il faut faire face à une pénurie d’approvisionnement et de munitions. Les femmes remplacent les hommes à l’usine et à la campagne, le rationnement est mis en place ainsi que les emprunts nationaux. Le conflit surprend par sa durée et sa violence sans précédent. En ce début de XXe siècle, la guerre prend un caractère technologique. Les révolutions industrielles ont généré de nouvelles armes telles la mitrailleuse, le lance-flamme ou encore le gaz moutarde. Par ailleurs l’artillerie se développe et le tank apparait en 1916. Ces armes sont particulièrement meurtrières pour les soldats qui subissent les tirs dans les tranchées, notamment avant l’assaut. La bataille de Verdun résume à elle seule le caractère destructeur de la Grande Guerre. Elle dure de février à décembre 1916 et mobilise presque toute l’armée française : 70 divisions sur 95. Près de 80% des pertes sont causées par l’artillerie. L’Allemagne, qui entame cette guerre d’usure en voulant « saigner à blanc » l’armée française, abandonne la bataille face à la résistance du Général Pétain. Verdun coûtera la vie de près de 700 000 hommes français et allemands dont environ 8,5% du contingent audomarois.

Le « Tank ». L’Illustration, 2 décembre 1916 n°3848, page 507. (Saint-Omer, BASO, inv. 45767)

Au total, la Grande Guerre fait près de 10 millions de morts dont environ 1,4 million de français et plus de 21 millions de blessés de par le monde. Proportionnellement à sa population, la France est le pays qui a subi le plus de pertes, environ 900 soldats français sont morts sur les champs de bataille chaque jour, quant à l’agglomération de Saint-Omer, elle y a perdu 3,6 % de sa population totale.

Fig. 3(2) Portrait du Général, L’Illustration, samedi 11 mars 1916, n° 3810, p 248 (SaintOmer, BASO, inv. 45767)


Plan rapproché du cénotaphe de Paris du 14 juillet 1919, L’Illustration, 19-26 juillet 1919, n°3985-3986, double page du « Défilé triompahl ».

La collaboration des peintres, sculpteurs et décorateurs. L’Illustration, 12 juillet 1919, n°3984, p35 (Saint-Omer, BASO, inv. 45767)


Le temps du deuil

Le rapport de la Chambre des Députés de 1919 dénombre environ 1 350 000 morts durant le conflit, soit près de 15% des soldats mobilisés, auxquels s’ajoutent environ 150 000 poilus décédés des suites de leurs blessures. Il faut attendre 1950 pour que le niveau de la population revienne à celui de 1914. Durant cette guerre d’un genre nouveau tant par sa durée que par les destructions causées par l’armement employé, le rapatriement des corps était difficile. Les tombes des soldats sont donc rassemblées dans les cimetières militaires ou sur les champs de bataille. Dans de nombreux cas, le corps a totalement disparu sous les tirs d’obus. Il faut donc trouver un moyen de rendre hommage aux victimes. L’édification des monuments aux morts se fait de manière spontanée à la fin du conflit et compte tenu du très lourd bilan humain, elle concerne toutes les communes. Outre la fonction commémorative, ils doivent cristalliser d’autres fonctions, d’autres symboles pour la société traumatisée. Face à l’absence des corps, il est un monument funéraire devant lequel les familles peuvent se recueillir.

Tombe de soldats dans le bois d’Avocourt. L’Illustration, 1er juillet 1916, n°3826, p. 7 (Saint-Omer, BASO, inv. 45767).

sacrifice et de témoigner de la reconnaissance que l’on porte aux défunts. Tous doivent se convaincre que ces soldats ne sont pas morts « pour rien », comme en témoigne l’expression « Der des Ders » employée par les combattants. A ce titre, il permet un hommage personnel à chaque victime, de manière individuelle en gravant le prénom et le nom des soldats et des victimes sur les monuments. En France, près de 36 000 édifices sont inaugurés entre 1920 et 1925, soit environ plus de 16 par jour ! Dans la Communauté d’agglomération de Saint-Omer, 84% des monuments sont édifiés en 1920 et en 1921 avec la première inauguration d’un monument aux morts sur la commune d’Arques en 1919.

Pour les communautés d’hommes, il est un mémorial puisqu’il permet de se souvenir du

Les premiers monuments aux morts pour la patrie (du latin monumentum de moneo se remémorer) apparaissent à la fin du 19e siècle pour commémorer les pertes de la guerre franco-allemande de 1870. En France près de 900 monuments sont alors réalisés. Dès la fin de la guerre, lors des premières cérémonies de commémorations, sont utilisées des cénotaphes, sorte de monuments funéraires vides érigés en mémoire de disparus ou de personnes dont le corps est conservé ailleurs.


Les dossiers de demande d’autorisation d’érection du monument doivent contenir la délibération du conseil municipal sur le projet, un croquis du monument avec l’indication de son emplacement, un devis estimatif et les moyens de financement.

Circulaire du Préfet du Pas-de-Calais aux Maires du département, Arras, 14 juin 1920. (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras, AD 2O-12314,commune de SaintMartin-au-Laert)

Bordereau des pièces transmises à la prefecture (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 12676, commune de Tatinghem)

Eglise et Monument aux morts de la commune de Tilques c. Carl Peterolff


Construire les monuments aux morts Puisqu’un grand nombre de municipalités projettent rapidement d’élever un monument aux morts, le Préfet du Pas-deCalais en réglemente la mise en œuvre. La circulaire du 14 juin 1920 est transmise à toutes les communes du département pour leur indiquer la marche à suivre. L’Etat cherche ainsi à conserver un droit de regard sur les projets commémoratifs et à contrôler l’esthétique et l’idéologie du monument élaboré par les communes. Une fois le dossier transmis aux services préfectoraux, il passe entre les mains d’une commission d’examen qui peut demander des modifications avant de soumettre le projet à l’approbation par décret présidentiel. Mais face à l’augmentation des demandes, l’autorisation présidentielle est déléguée au Préfet en 1922. Suite à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (9 décembre 1905), les emblèmes religieux sur les monuments aux morts ne sont tolérés que dans les cimetières. En effet, la symbolique et la polysémie du monument aux morts sont telles que le 18 avril

1919, le Ministre de l’Intérieur publie une circulaire précisant que : « en ce qui concerne les monuments placés dans un cimetière qui sont assimilables à des monuments funéraires, liberté entière doit être laissée aux municipalités pour l’ornementation ou les attributs dont elles voudront les revêtir ; quant aux monuments érigés sur la voie publique, ils ne doivent, d’après la loi, comporter aucun emblème religieux » étant des monuments exclusivement commémoratifs. En France, généralement le monument aux morts se situe aux abords de la Mairie ou de l’école, les pôles républicains de la IIIe République. Cependant, 68% des monuments de la Communauté d’agglomération de Saint-Omer se situent dans le cimetière ou à proximité de l’église, leur conférant ainsi une fonction funéraire.

Dans quelques cas, notamment à Saint-Omer, le choix de l’emplacement fut l’objet de vives discussions au sein du conseil municipal, mais d’autres villes font le choix d’associer activement la population telle que Blendecques qui organise un référendum auprès des familles de disparus leur demandant de se prononcer sur le choix de l’emplacement du monument. Le monument ayant le caractère républicain le plus affirmé est celui d’Arques : il est placé devant la Mairie qui héberge en son sein une « salle du poilu », comportant des plaques commémoratives et des vitraux aux noms des grandes batailles de la guerre. Plan de l’emplacement du monument aux morts aux abords de l’église (Archives municipales de Blendecques)


Bons de la DĂŠfense nationale, Blendecques, (Archives la ville de Blendecques)

Livret de souscription de Saint-Martin-au-Laert, Archives municipales de Saint-Martin-au-Laert


Construire les monuments aux morts Le financement La décision d’édifier un monument aux morts est prise rapidement dans la plupart des communes de la Communauté d’agglomération de Saint-Omer posant de fait la question du coût. Le prix du monument est variable d’une commune à l’autre, le moins coûteux est celui de Nort-Leulinghem pour 2 412 Francs financé pour 2 012 Francs par souscription. Le plus cher est celui de SaintOmer : 100 000 Francs. Les communes doivent donc rassembler une somme relativement importante alors que les ressources sont amoindries par les 4 ans de conflit. L’article 5 de la loi du 25 octobre 1919 sur la « commémoration et la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre » indique que « des subventions seront accordées par l’Etat aux communes, en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier les héros morts pour la patrie. ». Mais cette subvention minime ne permet pas le financement du monument et intervient a posteriori. Les communes ont donc recours à d’autres financements. La souscription publique est le mode privilégié par les communes de l’agglomération. Sur les 25 documentées, 19 ont fait ce choix de financement qui permet d’associer la population au processus commémoratif, chaque souscripteur contribuant à la hauteur de ses moyens. Ainsi, l’hommage rendu aux morts n’est plus uniquement celui de la municipalité mais bien celui de toute la commune. Cette souscription publique est le premier témoignage de reconnaissance des habitants. Le complément est ensuite prélevé sur le budget communal.

PRIX Inférieur à 3 000 F Entre 3 000 F et 4 999 F

% des Monuments 13,04 % 8,7 %

Entre 5 000 F et 9 999 F

60,87 %

Entre 10 000 F et 14 999 F

4,35 %

Entre 15 000 F et 29 999 F

0%

Entre 30 000 F et 49 999 F

4,35 %

Entre 50 000 F et 99 999F

4,35 %

100 000 F et plus

4,35 %

Certaines villes font preuve d’imagination pour rassembler des fonds comme Arques qui utilise les bénéfices du magasin communal de ravitaillement. Parfois même, elles profitent d’opportunités comme le don du terrain par la famille Leclercq pour le monument de Mentque-Norbécourt, de dons anonymes à Campagne-lèz-Wardrecques, ou encore des intérêts des bons de la Défense Nationale pour celui de Nordausques.

Plaque de la salle du poilu, sur le financement du monument d’Arques (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou)


Planche des marbreries générales de Paris, Modèle du monument d’Arques, (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 276/12 ; commune d’Arques)


Construire les monuments aux morts maîtrise d’œuvre Si certaines communes font appel à une société parisienne comme Arques ou Hallines, la plupart des municipalités audomaroises font le choix de la proximité et privilégient des entrepreneurs locaux (SaintOmer, Aire-sur-la-Lys, Watten, Licques …). Le recours à un architecte n’est pas systématique car les marbriers peuvent eux-mêmes proposer des dessins. Le prix réel d’un monument aux morts est difficile à évaluer puisque des coûts annexes doivent être pris en compte : transport, aménagement du sol, plantations, etc. En outre, le prix des matériaux et du transport varie dans le temps et diffère d’une commune à l’autre en fonction de la date d’édification et de son accès ou non à une gare. Aussi, certaines communes ont recours à la vente sur catalogue, qui démontre l’existence d’un marché florissant pour les marbriers, sculpteurs, architectes. Par commodité, les municipalités passent un contrat à l’amiable avec le marbrier (marché de gré à gré) qui doit néanmoins être approuvé par le préfet. Il comprend l’identité des parties contractantes, la municipalité et l’entrepreneur des travaux, le devis ainsi que le coût total des travaux.

La commune de Saint-Omer se démarque par son choix d’organiser un concours. La commission artistique étudie seize maquettes avant de faire son choix. Mais, le projet retenu fait l’objet de vifs débats au sein du conseil municipal pour le choix de son emplacement, des matériaux utilisés et même de son prix. En revanche, dans les petites communes le projet fait rapidement consensus. Les matériaux utilisés sont souvent des pierres issues des carrières locales : la pierre de Marquise, la pierre de Lunel ou le Stinkal dont les carrières se situent entre Calais et Boulogne ou encore la pierre du Hainaut également appelée pierre de Soignies (Belgique).Les sculpteurs locaux comme Numa Colin ou M. Marquillie reçoivent leurs livraisons par le canal puis les pierres sont taillées à l’atelier. Les ornements comme les torches sont généralement taillés dans la masse, les statues étant pour leur part réalisées par moulage. La pose du monument est alors celle d’un produit fini.

Le projet peut également être attribué par une adjudication. Cette procédure de marché public peut concerner l’ensemble du projet ou uniquement une partie comme c’est le cas pour Arques. Moins souple que le contrat à l’amiable, cette méthode est normalement gage de qualité pour la commune, le projet devant être en équilibre avec le budget communal.

Dessin de marbrier, Hallines, (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 2601, commune d’Hallines)


Le marbrier Numa Colin de Saint-Omer a eu ainsi en charge 8 monuments de la communauté d’agglomération de Saint-Omer : Bayenghem-lesEperlecques, Campagne-lez-Wardrecques, Clairmarais, Helfaut, Saint-Omer (en partie), Tatinghem, Tilques et Wizernes

Dessin de marbrier, Hallines, (Archives Départementales du Pasde-Calais, Arras ; AD 2O 2601, commune d’Hallines)

Marché de gré à gré entre la commune de Wizerne et M Numa Colin, (Archives Départementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 13174 ; commune de Wizerne)


On trouve parfois des particularités sur les monuments. Certains noms de poilus figurent par exemple sur plusieurs monuments, généralement celui de leur ville de naissance et celui de leur ville de résidence, comme le montre une correspondance entre les Mairies de Blendecques et Longuenesse.Obert Henri et Emile May figurent sur le monument d’Helfaut, commune de naissance et sur celui de Blendecques (domicile). On trouve aussi des fautes d’orthographe : Leblond au lieu de Lelong (Helfaut), et les communes ont parfois inscrit le prénom d’usage et non le prénom officiel. C’est le cas à Moringhem : Ansel Charles au lieu d’Arthur. Enfin certaines familles refusent que le nom de leur défunt figure sur le monument

Courrier du Maire de Wizernes au Maire de Blendecques le 24 aout 1920, Archives municipales de Blendecques.

Certificat du Maire de Blendecques attestant l’inscription du soldat Victor Noyelle sur le monument aux morts de Longuenesse, Archives municipales de Blendecques


Monument aux morts d’Eperlecques, avec un classement par année de décès des soldats (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou).

Monument aux morts de Wardrecques avec la mention des grades (© Bibliothèque d’Agglomération de SaintOmer/C. Paccou)

Monument aux morts d’Hallines, « A la mémoire glorieuse », (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou)


Epigraphie L’inscription qui figure sur le monument traduit le message que souhaite faire passer la commune. Inévitablement, chaque monument comporte les dates de la guerre 1914-1918. Certains englobent toutefois l’année 1919 correspondant au traité de Paix de Versailles et permettant ainsi de comptabiliser les soldats morts des suites de leurs blessures de guerre*. Il y a peu d’éléments à retirer du nom des morts inscrits dans la pierre, qui peuvent êtres classés par ordre alphabétique, ou par ordre chronologique des décès. Bien que certains en fassent mention, aucun monument de l’agglomération de Saint-Omer n’a suivi la hiérarchie des grades. Le monument se veut unificateur : tout le monde est égal face à la mort. Pour autant le fait de « nommer » sort de l’anonymat et valorise les individus. Cette reconnaissance est renforcée par la dédicace dont la formule la plus répandue sur les monuments de l’agglomération est : Aux enfants de X… morts pour la France ». Il existe des variations : « Patrie » se substitue à « France », ou encore « la ville de X…ou la commune de X… à ses enfants morts pour la France. » Par cette dédicace officielle, que l’on retrouve sur les diplômes des morts pour la France et les actes de décès militaires, la municipalité pérennise sa reconnaissance et souligne que la dette envers ses morts est éternelle. Cette formule permet également de faire le lien entre les individus et la Nation, en vertu du sacrifice pro patria « pour la France ou la Patrie ». Il ne s’agit pas d’un hommage individuel sur une tombe mais bien d’un hommage collectif aux soldats morts au champ d’honneur pour la défense de la nation. La ville ancre de plus les morts à une réalité locale en énonçant qui ils sont et d’où ils viennent. En outre, le terme d’ « enfant »

instaure de fait un lien de filiation justifiant l’organisation d’hommages et de célébrations. Certaines communes font le choix de souligner l’héroïsme de leurs morts en ajoutant l’adjectif « glorieux » ou « héroïque ». La Grande Guerre change le modèle du héros : le poilu est le héros de la Guerre, issu du peuple et inscrit dans la vie locale et familiale.

Monument aux morts d’Hallines ©. Chloé Paccou


Obélisque Pyramide tronquée

Corniche

Piédestal

Base

Schéma structurel d’un obélisque (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/ C. Paccou)


Typologie des monuments de la CASO les ornementations chargées de symboles. Parmi les artefacts les plus courants se trouvent la palme et la couronne de lauriers représentant la victoire. Ces deux attributs s’accompagnent parfois d’un flambeau ou d’une flamme évoquant ainsi la nécessité d’entretenir la flamme du souvenir.

Monument aux morts de Houlle, orné de la croix latine, la palme et la couronne (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/ C. Paccou)

La croix est aussi très souvent intégrée au corps ou fixée sur le sommet des monuments. Elle peut prendre la forme de la croix de guerre (croix à quatre branches avec deux épées croisées) ou religieuse de la croix latine. En effet, bien que depuis la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905) la croix catholique est interdite sur la voie publique, elle reste tolérée pour les monuments placés dans les cimetières ou aux abords de l’église. A Hallines, le monument fut placé à la limite du cimetière pour lui permettre d’arborer une palme sur la face donnant sur la rue et une croix latine sur la face donnant vers l’église.

Partout en France et pour tous, le monument aux morts fait partie intégrante de l’espace urbain. Il revêt différentes formes dont le choix peut être lié à des considérations artistiques ou budgétaires. Ces monuments regorgent de symboles explicites ou implicites du souvenir de la Grande Guerre complétés par une inscription qui en exprime la vocation mémorielle à travers notamment la liste des noms qui, comme le dit l’historien Jean-Jacques Becker, spécialiste de la Première guerre mondiale : « rappellent aux générations futures qu’ils ont combattu et sont morts pour la défense de la Patrie, de la justice et de la liberté ». Dans l’agglomération de Saint-Omer, ils prennent presque tous la forme d’un obélisque sur piédestal, dont les variations et les ornements se déclinent ensuite à l’infini. Mais ils se singularisent par

Monument aux morts d’Eperlecques, zoom sur la croix de guerre. (© Bibliothèque d'Agglomération de SaintOmer/C. Paccou)


Des trophées de guerre aux symboles patriotiques : La palme reprend son origine chrétienne comme emblème des premiers martyrs ; la couronne de laurier quant à elle tire sa signification de l’Antiquité où elle symbolise la gloire immortelle. Pour compléter ces programmes iconographiques, par le décret du 16 mai 1919, l’Etat accepte de fournir gracieusement des trophées de guerres aux communes. Arques place un canon à côté de son monument, Saint-Martin-au-Laërt, Blendecques et SaintOmer demanderont des obus 220.

Lettre de la Sous-Préfecture, attribuant des trophées de guerre, Saint-Martin-au-Laert, (Archives de la ville de Saint-Martin-au-Laert ).


par une figure féminine tenant une colombe et foulant aux pieds le « monstre des carnages humains ». Le poilu n’est finalement présent qu’à Clairmarais ainsi qu’à Arques qui le mettent particulièrement à l’honneur. A Arques, il est représenté sur le monument et au sein même de l’Hôtel de Ville, dans la salle des mariages rebaptisée « salle du poilu ». A Clairmarais, il est en sentinelle dans l’uniforme « bleu horizon » à côté d’un calvaire dédié aux enfants de la ville morts pour le France.

Projet du monument aux morts de Saint-Martin-au-Laërt par Emile Marquillie, (Archives départementales, 2O-12314). zoom sur le coq (© Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou)

Quelques villes seulement ont fait le choix d’une pièce d’équipement : un casque de poilu, un glaive ou une épée. Certains obélisques s’accompagnent d’une urne funéraire, parfois voilée (Helfaut), symbole du deuil. D’autres comme Saint-Martin-au-Laert, Longuenesse et Tournehem-sur-la-Hem lui préfèrent le coq gaulois, emblème patriotique de la fierté nationale. Deux villes se distinguent par l’ampleur de leur programme monumental : Arques et Saint -Omer. Arques a fait le choix d’une composition structurée autour d’un canon disparu, fondu pour les nécessités de la seconde guerre mondiale et deux statues représentant un poilu et une allégorie féminine de la ville d’Arques pleurant ses enfants. Saint-Omer a souhaité un projet ambitieux en lançant un concours. Le troisième projet remporta l’adhésion. Intitulé « La France victorieuse » personnifiée

Monument aux morts de Clairmarais, représentation du poilu (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint- Omer .

Salle du poilu à la Mairie d’Arques (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer / C. Paccou)


Plan du Monument de Saint-Omer, (Archives DĂŠpartementales du Pas-de-Calais, Arras ; AD 2O 12367, commune de Saint-Omer)



Affiche annoncant l’inauguration du monument aux morts de Blendecques, archives municipales de Blendecques

Demande du Maire de Blendecques au Colonel commandant de décoration pour parer l’Eglise, Blendecques, (Archives de la ville de Blendecques.)


LE TEMPS DU SOUVENIR ET DES COMMÉMORATIONS toute la population aux côtés des représentants des anciens combattants.

Affiches annoncant l’inauguration du monument aux morts de Blendecques, archives municipales de Blendecques

Dans chaque commune, l’inauguration du monument aux morts est l’occasion d’organiser une fête importante à laquelle de nombreuses personnalités politiques sont invitées. La cérémonie suit toujours plus ou moins le même déroulement. Une messe est donnée pour les soldats morts au champ d’honneur en présence des familles, des anciens combattants et des autorités politiques et administratives. Ensuite, un cortège réunissant différentes associations et institutions locales est organisé avec pour point d’orgue l’arrivée devant le monument avec dépôt de gerbes, discours, Salut aux Drapeaux, Marseillaise, etc. Le soir, les festivités s’achèvent généralement par un concert. Ces programmes ont vocation à renforcer la fonction funéraire du monument. La messe, par exemple, s’apparente à un service funèbre. L’église est généralement garnie de casques, de fusils et de drapeaux. Le dépôt de gerbes n’est pas sans rappeler le fleurissement des tombes. Il ne s’agit pas de célébrer la victoire ou des principes républicains mais bien de commémorer les morts sous les drapeaux, comme le suggère la litanie des noms de ces derniers prononcée durant la cérémonie. L’association des enfants à la cérémonie est également significative du souhait d’y intégrer

Au sortir de la guerre, les poilus survivants considèrent le 11 novembre 1918 comme le « plus beau jour de leur vie », en témoigne le dernier poilu de Saint-Omer en 1993. Les associations d’anciens combattants joueront un rôle fondamental dans la célébration de l’armistice. En effet, le premier anniversaire de l’armistice en 1919 reste discret. Une seule cérémonie est organisée à Paris. C’est à cette occasion qu’est instaurée la « minute de silence » pour renforcer le caractère funéraire de la cérémonie. Ce n’est qu’en 1920 que l’armistice est célébré pour la première fois et il faut attendre la loi du 24 octobre 1922 pour que ce jour soit décrété fête nationale.

Avis de l’inauguration du monument commémoratif aux enfants de la Commune morts pour la France, Saint-Martin-au-Laert, (Archives de la ville de Saint –Martin-au-Laert.)


Inauguration de l’hôtel de ville d’Arques et du monument aux morts en 1919, extrait de l’Indépendant du 10 avril 1976.

Inauguration du monument aux morts de Saint-Omer en 1923, extrait de Jeune chambre économique de Saint-Omer et sa région, Saint-Omer, hier et d’aujourd’hui, p. 126.


LES AUTRES MONUMENTS

Plaque à la mémoire du 21eme régiment de Dragons, Saint-Omer (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou)

Au sortir de la guerre et au-delà des monuments aux morts, d’autres communautés d’hommes et de femmes souhaitent rendre hommage aux combattants et cela sous de multiples formes.

En 1919, Paris et Londres pleurent leurs morts en installant des cénotaphes temporaires, les tombeaux vides des morts pour la Patrie. Mais rapidement, les états cherchent à pallier cet anonymat en cristallisant l’héroïsme général à travers un symbole fort : l’inhumation dans les capitales des pays belligérants d’un Soldat Inconnu. Le rituel de la flamme éternelle ravivée tous les soirs à 18h30 à Paris est également mis en place, avec un dépôt de gerbes au son de la « sonnerie aux morts ».

L’agglomération de Saint-Omer compte plusieurs plaques commémoratives apposées dans des casernes militaires à la mémoire d’un régiment. A Wardrecques, ce sont les membres de la fanfare morts pour la France qui sont mis à l’honneur. A SaintOmer, le faubourg du Haut Pont érige son propre monument placé dans le cimetière pour y inscrire le nom des victimes civiles et militaires du quartier Sur le territoire national, d’immenses mémoriaux voient le jour à l’emplacement des champs de bataille les transformant ainsi en espaces commémoratifs et fédérateurs (Nécropoles nationales de Vimy et de Lorette). De nombreux cimetières militaires sont aménagés pour permettre aux familles qui n’ayant pu faire rapatrier le corps des défunts y trouvent un lieu de recueillement. Ce phénomène s’accroit avec la visite des familles anglaises ; l’Empire Britannique ayant fait le choix de ne pas rapatrier ses morts sur son sol.

Plaque commémorative de la fanfare de Wardrecques des morts pour la France (© Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer/C. Paccou)


La « sonnerie aux morts » est due à l’Audomarois Pierre Dupont né le 3 mai 1888, qui compose cette sonnerie en tant que chef de la Musique de la Garde Républicaine, à la demande du général Gouraud qui souhaite compléter le cérémonial de la minute de silence par une sonnerie comme le font les britanniques. Elle fut jouée pour la première fois le 14 juillet 1931 devant la tombe du Soldat Inconnu à Paris.

Portrait de Pierre Dupont ©Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer

Le «Soldat inconnu», L’Illustration, 6 novembre 1920, n° 4053, p329. (Saint-Omer, BASO, inv. 45767)

Portraits d’Eperlecques (© Bibliothèque d’Agglo­mération de Saint-Omer/C. Paccou)


TOUR DES MONUMENTS COMMEMORATIFS DE L’AUDOMAROIS

© Carl Peterolff

© Carl Peterolff

©C. Paccou


ARQUES Localisation : Place de l’Hôtel de ville

Conflits commémorés : 1914-1918

Marbrier : Marbreries Générales Gourdon Urbain (vente sur catalogue)

Date d’inauguration : Le 5 octobre 1919 sous la Haute présidence de Monsieur Abrami, Secrétaire d’Etat à la Guerre.

Descriptif : Obélisque orné d’une sculpture du Poilu mourant et d’une femme ailée, accompagné d’une allégorie de la ville pleurant ses enfants à droite et du poilu retraçant les grandes étapes de la guerre à gauche du monument.

Coût et financement : 65000 Francs. Le Monument commémoratif est élevé avec une partie du produit du magasin communal de ravitaillement d’Arques pour 60 000 Francs et une subvention de la commune pour 5 000 Francs.

Pour infos : La ville a aménagé dans son nouvel Hôtel de Ville une « Salle du poilu », salle des mariages comprenant cinq bas-reliefs en marbre de Carrare gravés aux noms des victimes et deux autres représentant la « Mort pour la Patrie » et « La France reconnaissante ». Le premier représente la mort d’un soldat dans les bras d’une victoire tenant un fusil dans sa main droite et relâchant le drapeau dans sa main gauche. « La France reconnaissante » ouvre les bras à un soldat qui tombe en tenant un rameau d’olivier. Le drapeau les entoure. Une victoire les survole ainsi qu’un défilé de soldats. Elle tient deux couronnes de laurier. Sur la droite se dessine l’Arc de Triomphe de Paris abritant le cénotaphe de 1919.

Cette salle comporte aussi des vitraux du souvenir portant le nom des grandes batailles de la guerre financés par des dons anonymes. Ils furent réalisés par le peintre verrier Houille de Beauvais en 1922. On trouve également une plaque retraçant les heures tragiques de la guerre et une autre comportant la citation de la ville à la Croix de guerre avec le nom des victimes civiles. Cette Croix de Guerre est remise à la ville le 2 juillet 1922, lors d’une grande fête placée sous le Haut Patronage du Maréchal Pétain.


© Carl Peterolff

© Carl Peterolff

© Carl Peterolff

Mairie d’Arques, salle du Poilu et bas relief « La France reconnaissante » © Chloé Paccou


BAYENGHEM BAYENGHEM--LES LES--EPERLECQUES

Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer Date d’inauguration : Inconnue Descriptif : Obélisque surmonté d’une croix latine. Coût et financement : Inconnu. Autres infos : plaque commémorative dans l’Église Saint-Wandrille

© Chloé Paccou


BLENDECQUES Localisation : Place de la Libération Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine Marbrier : Emile Marquillie (Saint-Omer) Date d’inauguration : 25 septembre 1921 Descriptif : Obélisque surmonté d’une urne voilée. Sur la corniche se distingue la croix de guerre, ainsi que le casque du soldat, entouré de feuillage. Coût et financement : 34 157,19 Francs. La souscription rapporte 20 000 Francs et 3 500 Francs sont nécessaires à l’organisation de l’inauguration.

© Carl Peterolff


CAMPAGNE CAMPAGNE--LES LES--WARDRECQUES

Localisation : Rue principale Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie Marbrier : Numa Colin (Saint-Omer) Date d’inauguration : Inconnue. Réception des travaux le 15 juillet 1921 Descriptif : colonne quadrangulaire surmontée d’une croix latine Coût et financement : 2980 francs. Une souscription rapporta 1200 francs. Une personne restée anonyme donne 1500 Francs le 1 juillet 1919.

©Carl Peterolff

CLAIRMARAIS

Localisation : Route de Saint-Omer Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer Date d’inauguration : 15 août 1925 Descriptif : Représentation devant un calvaire.

d’un

soldat

en

sentinelle

Coût et financement : 6 500,25 Francs. Pour info : La décision d’ériger le monument intervient le 26 juin 1925. On suppose que la statue du soldat fut apposée par la suite car la date de réception du monument est le 6 mars 1926.

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EPERLECQUES

Localisation : Place de l’église Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie Marbrier : Marbreries Générales Gourdon Urbain Date d’inauguration : inconnue Coût et financement : inconnus Descriptif : Monument adossé à l’église et surplombé de la croix de guerre au sommet Pour info : Des plaques émaillées avec photographies des victimes originaires de la commune sont apposées dans l’Eglise Saint-Léger.

© Chloé Paccou

© Carl Peterolff


HALLINES

Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier : Marbreries Générales Gourdon Urbain Date d’inauguration : 28 septembre 1921 Descriptif : Obélisque dont les fasces sont ornées d’une palme à l’avant et d’une croix latine vers l’église. Coût et financement : 6110 Francs. La souscription publique rapporta 4610 Francs.

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HELFAUT Localisation : Place Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer Date d’inauguration : 17 juillet 1921, sous la présidence de M. Alexandre, conseiller général et M. Picot et M. André, conseillers d'arrondissement. Descriptif : Obélisque orné d’une urne funéraire au sommet. Coût et financement : 14518 francs. La souscription permet de récolter 5768 francs. © Chloé Paccou

Pour infos : En 1920, on projette d'élever le monument aux morts en face de la mairie et en partie dans la cour de l’école. En 1921, le conseil municipal retient le centre du village face à la route de Thérouanne. Selon l’avis de la commission le Monument est passable. Le monument a été remis en état en 1950 par l’architecte Joseph Philippe.


HOULLE Localisation : Cimetière près de l’église Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Avart Castier, Watten Date d’inauguration : 17 juillet 1921. Descriptif : obélisque surmonté d’une croix latine, orné d’une palme et d’une couronne. Coût et financement : 5598,25 Francs. La souscription publique rapporta 4565 Francs le 12 mars 1921.

Pour infos : Le 13 février 1921 la commune demande au préfet l’autorisation au préfet d’ouvrir une souscription. La délibération du conseil municipal mentionne le don de l’emplacement en dehors des concessions. © Carl Peterolff

LONGUENESSE

Localisation : Place puis le conseil municipal décide de le déplacer dans le Parc de l’Hôtel de Ville le 17 septembre 1981. Conflits commémorés : 1870 ; 1914-1918 ; 1939-1945 ; Colonies. Marbrier: Inconnu Date d’inauguration : 17 juillet 1921 Descriptif : Obélisque orné du coq gaulois Coût et financement : La souscription publique rapporte environ 3700 Francs. Le conseil municipal vote alors à l’unanimité un crédit de 2000 Francs sur les fonds libre de la commune pour compléter cette somme. Le maire se charge de faire une demande de subvention de l’Etat.

© Carl Peterolff


MENTQUE MENTQUE--NORTBECOURT

Localisation : entre les deux hameaux Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Marbrier: Ravert (Audruicq) Date d’inauguration : 1920 Descriptif : Obélisque Pour info : le choix de l’emplacement du monument aux morts donna lieu à des tensions au sein du conseil municipal. La commune, composée de deux hameaux principaux, décide finalement de l’édifier en rase campagne, à mi-distance entre les deux hameaux. Coût et financement : 5370 Francs. Le terrain est un don de la famille Leclercq. La souscription publique rapporta 2938 Francs.

©Chloé Paccou

MORINGHEM

Localisation : Dans le cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Guillemant (Mentque-Nortbécourt)

Joseph

Date d’inauguration : 22 Août 1920. Descriptif : Obélisque surmonté de la croix de guerre Coût et financement : 7765 Francs. Une souscription publique rapporta 3.708 Francs. Le décompte des travaux réalisé le 13 janvier 1921 donne 6 200 Francs pour le monument proprement dit et le reste pour son installation. Pour info : L’érection du monument est votée le 27 juin 1920

©Chloé Paccou


MOULLE Localisation : Dans le cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine et Algérie Marbrier: Lemaire et Hoyez (Aire-sur-la-Lys) Date d’inauguration : 19 septembre 1920. Descriptif : Obélisque surmonté de la croix de guerre. Coût et financement : 7000 Francs. La souscription publique rapporte 3850 Francs. Pour info : Ce monument correspond au modèle numéro 516 du catalogue proposé par le marbrier choisi par la commission réunie le 21 mars 1920 (dont le curé est membre). Monument restauré en 1988 par Jean-Pierre Deschamps, marbrier à Lumbres.

© Chloé Paccou

NORDAUSQUES

Localisation : cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Marbrier: Ravert (Audruicq) Date d’inauguration : Inconnue Descriptif : Obélisque surmonté de la croix de guerre. Pour info : Une nouvelle gravure a été réalisée en 1957. Coût et financement : 5 350 Francs. La souscription rapporta 4 300 francs. Le reste des dépenses est assuré par un crédit de la commune et par les intérêts de trois bons de la Défense Nationale de 1 000 Francs.

© Chloé Paccou


NORTLEULINGHEM

Localisation : cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: A. Privat, Licques Date d’inauguration : Inconnue Descriptif : Obélisque orné de palme. Coût et financement : 2412 La souscription rapporta 2012 Francs.

Francs.

© Chloé Paccou

SAINT SAINT--MARTIN MARTIN--AU AU--LAERT Localisation : Place Cotillon Belin Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Emille Marquillie, Saint-Omer Date d’inauguration : 26 septembre 1920. Descriptif : colonne quadrangulaire hauteur totale de 5 mètres

fronton

sculpté

Coût et financement : 8100 Francs. La souscription rapporta 5000 Francs. La commission a toutefois émis des réserves quant à l’emplacement et au coût compte tenu du nombre d’habitants de la commune.

©Carl Peterolff

Pour info : La commission départementale chargée de valider les projets de monument proposés par les communes jugea très favorablement le monument « au point de vue lignes et proportions ». Il devait selon le contrat être livré le 25 juillet 1920. Le procès verbal de réception date du 21 mars 1921.


SAINT SAINT--OMER Localisation : Place du 11 novembre (anciennement square de la gare) Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine ; Afrique du Nord Sculpteur : Lucien Brasseur, Valenciennois d’origine, entre à l’école des Beaux-Arts à 16 ans. Grand prix de Rome en 1905. Architectes : Cabinet Molinie, Nicod et Pouthier Date d’inauguration : Dimanche 21 octobre 1923 Descriptif : architecture monumentale, la France victorieuse domine (2m50) elle tient la colombe de la Paix dans sa main droite et foule à ses pieds le « carnage de la guerre » Coût et financement : 100 000 Francs dont une partie réunie par souscription 42.000 Francs. Le conseil municipal vote un crédit de 40.000 Francs. Une subvention réglementaire de l’Etat de 8.000 Francs est accordée à la ville.

Pour info : La ville organise un concours pour son projet de monument aux morts à partir du 25 février 1921. Seize projets sont étudiés par la commission artistique composée du maire de la ville (président), du conservateur du musée, d’artistes locaux et nationaux dont des prix de Rome et d’un architecte. © Archives Départementales du Pas-de-Calais

© Chloé Paccou


SALPERWICK

Localisation : Sur le parvis devant l'entrée de l'église Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Emile Marquillie, Saint-Omer Date d’inauguration : 26 juin 1921 Descriptif : obélisque orné de sculptures représentant des rameaux de laurier et une croix de guerre. Pour info : La commission juge favorablement « le projet soumis témoigne d’une certaine recherche. » Coût et financement : 2450 Francs. La souscription rapporte 1165 Francs.

© Carl Peterolff

SERQUES

Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Lemaire et Hoyez (Aire-sur-la-Lys) Date d’inauguration : 1er août 1920 Descriptif : obélisque sculpté et surmonté de la croix de guerre

Coût et financement : 9000 Francs. La souscription publique rapporte 4000 Francs. La commune vote un crédit de 5000 Francs pour compléter la souscription le 24 juin 1920

© Sophie Barrère


TATINGHEM Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Numa Colin, Saint-Omer Date d’inauguration : Dimanche 18 avril 1920 Descriptif : Obélisque Coût et financement : 4168,70 Francs. La souscription rapporta 3005,85 Francs. Pour info : Le conseil municipal prend la décision d'ériger un monument aux morts le 2 septembre 1919 et ouvre une souscription à cette fin. Le 9 octobre de la même année, le choix du conseil se porte sur la proposition de Numa Colin (contre celle de Gourdon à Paris) pour la somme de 4000 Francs. Le conseil municipal concède gratuitement le terrain et la Commission administrative du Bureau de Bienfaisance voulant s’associée à l’hommage rendu aux soldats, renonce à sa part en argent qui lui revient légalement dans la concession de terrain fait au cimetière pour l’érection du monument.

© Chloé Paccou


TILQUES Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie Marbrier: Numa Colin, Saint-Omer Date d’inauguration : 24 juillet 1920 Descriptif : Obélisque sculpté Pour info : La décision d’ériger un monument est prise le 1 février 1920 alors que la souscription est close. Coût et financement : 8000 Francs. La souscription rapporta 4000 Francs. © Chloé Paccou

TOURNEHEM TOURNEHEM--SUR SUR--LA LA--HEM Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Algérie Marbrier: A. Letendart, Calais Date d’inauguration : Inconnue Descriptif : Obélisque surmonté du coq gaulois Pour info : La commission juge le monument « prétentieux et presque ridicule » au regard de la taille de la commune. Le maire réplique par une lettre du 18 février 1921 expliquant les raisons du projet. Le monument se voit ajouter une grille en 1922. A la base du monument est gravée la première strophe du poème de Victor Hugo « Hymne aux morts de juillet ». Coût et financement : 9142 Francs. La souscription rapporta 4100 Francs.

© Chloé Paccou


WARDRECQUES

Localisation : Place Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: Ernest Rabischon (Aire-sur-la-Lys) Date d’inauguration : novembre 1920 Descriptif : Obélisque de granit beige avec palme en bronze sur fond poli, selon le devis initial. Pour info : Le monument fut déplacé et remis en état en 1979 Coût et financement : 6314 Francs. La commune prend à sa charge 2 314 Francs correspondant au terrain acheté à M Joseph d’Argoeuves, au transport, aux travaux d’aménagement et au plantation. Le reste du monument est pris en charge par la souscription c’est-à-dire 4000 Francs. Le devis du marbrier s'élève quant à lui à 3100 Francs. © Carl Peterolff

WIZERNES Localisation : Place Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 ; Indochine ; Algérie Marbrier : Numa Colin, Saint-Omer Date d’inauguration : 3 juillet 1921 Descriptif : Obélisque en marbre de Belgique Pour info : L’épitaphe énumère les financeurs : les habitants de la commune (souscription publique), les sociétés de papeteries et cartonneries, le syndicat des ouvriers papetiers et la commune. La commission donne un avis favorable le 15 octobre 1920. Coût et financement : 13000 Francs. Le monument commandé à Numa Colin pour 9 400 Francs. La souscription publique rapporte 8 494,15 Francs et la commune prend à sa charge 3600 Francs pour le déblaiement et la mise à niveau du terrain. © C.Paccou


ZOUAFQUES

Localisation : Cimetière Conflits commémorés : 1914-1918 ; 1939-1945 Marbrier: A. Letendart, Calais Date d’inauguration : Inconnue Descriptif : Obélisque surmonté d’une croix de guerre. Pour info : Le projet initial a été modifié sur avis de la préfecture demandant que la croix de guerre soit réduite de moitié (14 octobre 1920). Les deux premiers vers de l’ « Hymne aux morts de juillet » de Victor Hugo sont gravés sur le piédestal du monument. Coût et financement : 4600 Francs. Une souscription rapporta 3047 Francs.

© Chloé Paccou



BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE Stéphane AUDOUIN-ROUZEAU, Jean-Jacques BECKER (dir.), Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918, Histoire et Culture, Bayard, 2004 Annette BECKER, Les monuments aux morts, mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance, 1988.* Bénédicte GRAILLES, Mémoires de pierre. Les monuments aux morts de la première guerre mondiale dans le Pas-de-Calais, Arras, Archives départementales du Pas-de-Calais, 1992. Yves HELIAS, « Pour une sémiologie politique des monuments aux morts » in Revue française de science politique, n°4-5, volume 29, Presse nationale des sciences politiques, août-octobre 1979, pp 739 -759* Collège de l’Esplanade, sous la Dir. de D.PARIS, Les monuments aux morts de Guines à Aire sur la Lys, Saint-Omer, I.P.N.S, 2000. Hubert PERES, « Identité communale, République et communalisation : à propos des monuments aux morts de villages » in Revue française de Science politique, octobre 1989, pp. 665682.* Antoine PROST, « Les monuments aux morts », in Les lieux de mémoire, Pierre NORA (dir.), Manchecourt, Quarto Gallimard, 1997. Karine REANT, « Typologie et sémiologie des monuments aux morts du Boulonnais », Mémoires de Guerre du Pas-de-Calais XXème siècle, Comité d’Histoire du Haut-Pays, Fauquembergues, Tome 16, 2004. Mission permanente aux Commémorations et à l'Information historique (dir.), Monuments de Mémoire, les monuments aux morts de la Grande Guerre, Secrétariat d'État aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Paris, La Documentation française, 1991. * Ces titres sont consultables à la bibliothèque d’agglomération, à l’exception de ceux suivit d’un astérisque.

Base de données sur les monuments aux morts : Du Pas-de-Calais : http://memoiresdepierre.pagesperso-orange.fr/index.html De la Région : http://monumentesmorts.univ-lille3.fr/ Base de données des fiches individuelles des militaires décédés (pour le conflit 1914-1918) : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?rubrique16 Exposition virtuelle (2 parcours plus spécifiques « le tourisme de mémoire » et « la présence britannique dans le pas de calais ») : http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/ Le Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 : http:// www.crid1418.org/ Projet transfrontalier Franco-Belge « Mémoire de la Grande Guerre » : http:// www.memoire1418.org/FR/projet/ Répertoire de site internet sur la Guerre 1914-1918 : http://www.guerre1418.fr/ Ecpad, fonds de la première guerre mondiale : http://www.ecpad.fr/tag/fonds-premiere-guerremondiale Forum référencé sur le blog de Gallica : http://pages14-18.mesdiscussions.net/



Le livret de l’exposition a été réalisé par l’équipe du pôle archives de la bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer.

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Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer - Septembre 2014


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