Le livret
50 ans après l’invention de l’imprimerie, poussé par des nécessités techniques, le livre se dégage peu à peu du modèle du manuscrit.
Inv. 74 : Missale ad usum Ecclesie Morinensis, Rouen, Jean et Antoine Lagache pour Martin Morin, 1517.
Du Manuscrit à l’imprimé Missale ad usum Ecclesie Morinensis, Rouen, Jean et Antoine Lagache pour Martin Morin, 1517. (Inv. 74 ). Ce beau missel à l’usage de l’Eglise de la Morinie, c’est-à-dire que la liturgie et notamment la liste des saints correspond aux dévotions particulière de ce diocèse, a été imprimé par les Lagache Père et fils à Rouen pour le compte du libraire Martin Morin († 1520). La mise en page de ce volume s’inspire directement de celle des manuscrits. Cette tradition perdure encore longtemps après le développement des imprimés, en particulier dans le domaine des livres liturgiques.
Le texte est dédié à son principal commanditaire, le Cardinal de Granvelle auquel il annonce ainsi la fin de l’impression dans une lettre datée du 21 mars 1571 : Nous avons aussi achevé le Psalterium Chori et les hymnes, avec le chant noté sur tous les versets, et avons prins la hardiesse de faire ceste petite préface a votre Illustrissime et Révérendissime Seigneurie, à laquelle je supplie très humblement prendre en bonne part ce mien petit office et me retenir tousjours l’un de ses plus humbles et obéissants serviteurs (J. E. Buschmann, Correspondance de Christophe Plantin, Anvers, 1883, vol. 2, p. 202). On apprend dans une autre lettre qu’il adresse cette fois à Gilles d’Oigny, évêque de Tournai, le 6 avril de la même année, qu’il a imprimé 450 exemplaires du Psautier et que ceux sur papier coûtent à l’époque 8 florins alors que ceux sur parchemin valent non moins de 60 florins !
On y trouve plusieurs marques de possession, dont celle du collège et du séminaire épiscopal de Saint-Omer, auxquels il a été donné par le Père François de Lannoy, ancien séminariste et chanoine de la cathédrale, devenu prêtre de la paroisse de Sainte-Aldegonde. Le nom de cette paroisse est illisible sur l’ex-libris, mais c’est probablement lui qui a ajouté à la main une prière à sainte Aldegonde sur le dernier feuillet du volume. Qui commence ainsi : « De sancta Aldegonde virgo : Deus totius amatur pudicitie… ». Le volume est encore dans sa reliure du XVIe : ais de bois couvert d’un veau brun orné d’un encadrement de triple filets à l’ancienne, sobrement estampé à chaud de fleurons aux angles et au centre des plats.
Psautier, Anvers, Christophe Plantin, 1571. (Inv. 66). Outre son ancienneté, cet énorme volume tient sa valeur du fait que ses 283 pages sont imprimées sur du parchemin d’excellente qualité. Il sort des presses installées à Anvers en 1555 par Christophe Plantin ,considéré comme le plus grand typographe de son temps.
Inv. 66 : Psautier, Anvers, Christophe Plantin, 1571.
L’atelier typographique & l’identité du livre
Au cours du XVIe siècle, peu à peu se mettent en place les éléments qui, à notre époque , constituent l’Identité du livre. Le souci de clarté des humanistes favorise la création de nouveaux caractères.
Missel clunisien, Paris, Didier Maheu, 1523. (Inv. 76 ) Ce missel clunisien, qui provient de l’abbaye de Saint-Bertin, a été largement annoté à la main au XVIe siècle, pour l’adapter aux usages locaux. Ainsi, par exemple, le calendrier et la litanie des saints (f. 72) ont été modifiés pour permettre la mention de saints locaux : Aldegonde, Bertin, Omer, Folquin, Silvin, Erkembode, Usmer, etc. Les gravures sont de Jean Kerbriant(d) alias Huguelin, libraire-juré et imprimeur, installé à Paris où il exerce entre 1516 et 1550. Kerbriant fut d'abord associé à Jean Adam. En 1523 et 1527 on le trouve partenaire avec Didier Maheu. Il imprime pour quelques libraires parisiens, mais sa principale clientèle reste la province et l'étranger, pour l'impression de nombreux livres liturgiques.
Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, trad. par Claude de Seyssel, Paris, Geoffroy Tory, 1532. (Inv. 2925 )
La dynastie des Valois encourage la traduction en français des textes anciens (classiques ou bibliques) afin de valoriser la langue nationale. François Ier confie à Geoffroy Tory (1480-1533), son imprimeur officiel, un véritable programme éditorial destiné à diffuser les traductions de Claude de Seyssel, commandées par Louis XII et restées manuscrites. Tory met au point une présentation aussi sobre et majestueuse, en y appliquant son modèle de grandes capitales romaines construites sur une harmonie de proportion inspirée par les traités d’architecture de Vitruve. L’exemplaire présenté ici porte un ex-libris de 1583, partiellement biffé mais où on lit « je suis à Nicaise De Rhèdes fuisse abbé de Sainct Augustin-lès-Thne [Thérouanne] 1583 » ; redoublé par la mention « Monasterii Sancti Augustini ».
Inv. 1444 : Jean-Pierre de Mesme, Les institutions astronomiques, Paris, Michel de Vascosan, 1557.
Michel de Vascosan est le gendre de Josse Bade dont il reprend l'adresse in aedibus Ascensianis. Il obtient la charge d’imprimeur du Roi à partir de 1561. Ce volume relié à la hollandaise provient de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Bertin dont il porte l’ex-libris sur la page de titre ainsi qu’une ancienne cote « Phil.4. ».
Version numérique Les institutions astronomiques,
Inv. 2379 : Virgile, Eneide, trad. par Louis des Masures, Lyon, Jean de Tournes, 1560.
Inv. 2379 : Virgile, Eneide, trad. par Louis des Masures, Lyon, Jean de Tournes, 1560.
Cette très belle édition a été imprimée par Jean de Tournes à Lyon. On en reconnait l’encadrement de frontispice caractéristique, orné de pampres et d’entrelacs très fins, agrémentés de masques et de grotesques qui rappellent certains éléments du vocabulaire décoratif de l’école de Fontainebleau en peinture. Ce volume vient de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Bertin, où il portait la cote « Humanista 1. C. ». Il est encore dans sa reliure du XVIe : ais de cartonnage couverts d’un veau brun orné d’un double encadrement de triple filets « à l’ancienne », sobrement estampé à chaud de fleurons aux angles avec un cartouche azuré au centre des plats.
Inv. 80 : Canon et décrets du concile de Trente, Rome, Paul Manuce, 1564. L’imprimeur de cette édition des décisions du concile de Trente n’est autre que le petit fils du célèbre imprimeur Alde Manuce, Humaniste originaire de Bassiano (province de Rome). Il étudie à Rome et à Ferrare puis devient précepteur des neveux de Pic de La Mirandole avant de se rendre à Venise vers 1490. Il est l’auteur d'une grammaire latine, d'une grammaire grecque et de nombreuses préfaces. A Venise, il ouvre un atelier d’imprimerie et s’associe, d'abord, à Pietro Francesco Barbarigo et à Andrea I Torresano, son beau-père, sous la raison : Societas impressorum librorum ou Compagnia dei librai, dissoute en 1499 à la mort de Barbarigo. Il s’associe ensuite à Andrea I Torresano seul à partir de 1508. Des éditions continueront à paraître sous leurs deux noms jusqu'à la mort de Torresano en 1529. A sa mort en 1515, l’atelier est repris par son fils et ses petits-fils. Ce volume vient de la bibliothèque de l’évêque Jacques Blase.
Version numérique Canon et décrets du concile de Trente
La gravure
Les techniques de l’imprimerie et la gravure servent au mieux le livre et une nouvelle grammaire des styles se propage.
Inv. 3868 : La première partie du promptuaire des médailles, Lyon, Guillaume Rouillé, 1553. Ce promptuaire, dont vous voyez ici la première édition, est une sorte de biographie des grands personnages depuis Adam et Ève jusqu'à Jeanne d'Albret et Henri II. Chaque notice est illustrée par portraits en médaillon, par George Reverdy, Corneille de la Haye et d’autres maîtres graveurs.
Version numérique : Première partie Seconde partie
Belles gravures au demeurant, Didot dans son Essai (p. 245) vante le caractère artistique des illustrations et dit qu'on y voit « la gravure sur bois s'efforcer de lutter avec la taille-douce pour rendre le modèle des figures au moyen d'un travail de taille souvent croisée. Un ex-libris biffé mais encore assez lisible nous indique que ce livre appartenait à un certain Robert de Croix.
Inv. 1463 : Léon Baptista Alberti, L’art de bien bastir, trad. fr. par Jean Martin, Paris, Jean Kerver, 1553. A l’origine Alberti écrit ses dix livres d’architecture (en écho aux dix livres de Vitruve) en latin. Il s’agit ici de la première traduction en Français, réalisée par Jean Martin. Ce dernier est un Parisien qui fait des études à l’Université de paris vers 1519-1528, à peu près en même temps que Guillaume Philandrier, l’annotateur des livres de Vitruve. Peu après l’obtention de sa maîtrise ès lettres, il devient secrétaire de Maximilien Sforza, qu’il accompagne partout en Europe. A la mort de ce dernier il entre au service d’un ambassadeur de France à Londres puis, en 1541, du Cardinal Robert de Lenoncourt jusqu’à la fin de sa vie. Notre exemplaire a été offert aux Franciscains Récollets de Saint-Omer par un certain Michael Roberti de Saint-Omer.
Version numérique
Inv. 1770 : Guillaume Philandrier, Annotations sur les dix livres d’architecture de Vitruve, Lyon, Jean de Tourne, 1586.
Inv. 1463 : Léon Baptista Alberti, L’art de bien bastir, trad. fr. par Jean Martin, Paris, Jean Kerver, 1553.
Guillaume Philandrier (1505-1565), est l’auteur du second commentaire sur Vitruve de la Renaissance, qu’il compose à Rome en 1544. La qualité de son travail l’a rapidement fait intégré dans les éditions du texte de Vitruve qui paraissent par la suite. La première de ces éditions augmentées est publiée à Lyon en 1552 chez Jean de Tournes (1504 Noyon - 1564 Paris). L’édition présentée ici est la seconde qui parait pour la première fois en 1552. Ce volume provient de la Bibliothèque de l’évêque Jacques Blase, dont l’ex-libris sur la page de titre est suivi de la mention 1707.
La reliure
Le XVIe siècle est le siècle d’or de la reliure
Inv. 3320 : Jean Trithème, Des auteurs ecclésiastiques, Paris, Jean Petit, 1512.
Inv. 3320 : Jean Trithème, Des auteurs ecclésiastiques, Paris, Jean Petit, 1512.
Inv. 4607 : Vocabularius utriusque juris…, Lyon, Jean Crespin, 1525.
Ce volume est relié sur ais de bois, restauré dans les années 1960. Il est couvert d’un veau brun estampé à froid d’un décor de filets dessinant des losanges ornés de petits fers et d’un encadrement à la roulette. Une mention de titre a été également estampée sur la bordure supérieure du plat supérieur : Joā triť de scriptorib9.
Cette très belle reliure d’époque est en plein veau brun estampé à froid de la fameuse plaque aux glands. On y distingue encore les vestiges de quatre lacets et les deux gardes contrecollées de parchemin comportent des passages d’une vie de saint Etienne du XIVe siècle.
Ce décor d’impression à froid est désigné ainsi parce qu’il était réalisé à l’aide d’outils en bois durs (buis, noyer) qui ne pouvaient être chauffés. Par la suite, il continue d’être employé également pour les fers mais uniquement pour désigner l’estampage non doré. Il n’y a pas de marque de possession visible mais l’ajout manuscrit de Bonaventure [de Bagnorea] dans la table des auteurs, suggère une origine franciscaine
Ce vocabulaire Juridique accompagné des commentaires d’Alberic de Rosate (1290-1360) nous vient du collège des Jésuites anglais de SaintOmer. On y trouve la mention d’un ex-libris du XVIe siècle d’un certain Pierre de Barry ainsi aussi la mention du décès d’une certaine Martine du Bos, survenu le 19 mars 1562.
Inv. 411 : Bible grecque, Strasbourg, Volphius Caephalus, 1526. Les ais de carton sont couverts d’un veau brun sobrement orné d’un décor de roulette estampé à chaud. Ce volume a appartenu à un certain David Laux chanoine et principal du collège d’Arras qui a fait ciseler son nom sur les tranches dorées à l’or fin de son livre. David Laux est notamment connu pour avoir été correcteur au service des imprimeurs parisiens Josse Bade et Jean Petit.
Inv. 4607 : Vocabularius utriusque juris…, Lyon, Jean Crespin, 1525.
Inv. 2360 : Homere, Iliade, Louvain, chez Roger Rescius pour Barthélemy De Grave, 1535. Ce volume est conservé dans une superbe reliure, couverte de veau brun estampé à froid d’un décor à deux plaques et axe horizontal, restauré en 1964. L’axe est constitué d’un triplé de petites plaques à l’aigle bicéphale. Deux grandes plaques ont été employées : la première, reproduite trois fois, figure un homme de profil dans un médaillon central entouré de rinceaux avec la mort de Cléopâtre dans le registre inférieur, les lettres « IP » apparaissent deux fois ; la seconde plaque représente le suicide d’une femme au poignard (Médée ?), sur les bases de pilastres on peut lire à gauche « CER » et à droite « 1534 », sous le socle de la femme une inscription partiellement effacée commence par « Claruit » et dans l’angle supérieur
gauche on lit « NGEN ». Un ex-libris nous signale qu’il provient de la bibliothèque du couvent des Capucins d’Aire. Un ancien ex-libris a été recollé sur le contreplat supérieur où on peut lire « Johannes Franciscus de Robecq 1706 »
Inv. 4053 : Recueil contenant 1°, Valère Maxime, Faits et dits mémorables, Anvers, Gillis Coppens van Diest, 1545 et en 2°, Quinte Curse, Histoire d’Alexandre le Grand, Paris, Simon de Colines, 1543. Ce recueil de deux textes d’historiens latins est relié d’un cartonnage couvert de veau brun à décor de plaques allégoriques. On y voit un personnage féminin en prière sur un piédestal où est inscrit fides (la foi), et qui tourne le visage vers des nuées au sein desquelles se trouvent une croix et une inscription qui dit : meritum Christi. En face du socle on lit : charitas (la charité), et la troisième vertu théologale qu’est l’espérance est mentionnée derrière sa tête : spes. Devant la femme est également inscrit le premier versé du Psaume 70 : In te, Domine, speravi; non confundar in aeternum, in iustitia tua libera me et eripe me. Psals 70 (En vous, Seigneur, j’ai mis mon espérance, je ne serai pas confondu à jamais : en votre justice libérez-moi et délivrez-moi).
Enfin, dans l’encadrement est inscrit le verset 14 du Psaume 90 : Quoniam in Me speravit liberab0 eum protegameum quoniam cognovit nomen meum (Puisqu'il s'est attaché à moi, je le délivrerai ; je le protégerai puisqu'il connaît mon nom). On retrouve la signature « IP » que l’on avait sur les plaques du n° 2360. Les gardes contrecollées proviennent de deux manuscrits différents du XIVe siècle. Sur l’ai supérieur il s’agit d’un extrait d’un commentaire des Psaumes, en l’occurrence les versets 4 et 5 du psaume 120 : Dominus custodit te, Dominus protectio tu, super manum dexteram tuam. Sur l’ai inférieur c’est un fragment du Livre de Job, chap. XIX et XX.
Inv. 446 : Heures de Notre-Dame à l’usage de Rome, Paris, Regnault, 1550.
Ce volume est un autre exemple du style à la fanfare à tranche ciselée, cette fois estampé sur un veau brun. Ici les fers sont azurés, c’est-à-dire striés dans leurs pleins. L’épaisseur des traits du cartouche central et des décors d’angle ainsi que l’emploi de fers azurés et d’un semis suggèrent une influence du style Grolier, ce grand bibliophile de la Renaissance qui a contribué à diffuser le goût des reliures à l’italienne en France. On distingue encore des restes de ferrures d’angle et de fermoirs. Il porte une amusante mention d’ex-libris : Ce livre ici appartient à Franchoise Warenghen demt a Nielles les Bléquin, celui ou celle qui le trouvera, pour Dieu le rendra, un pot de vin donnera, faict a Nielle le 18 de mars 1663. Faict par moi Nicola Limozin lan de grace 1663. On retrouve ce Nicolas Limozin de Nielles sur la garde supérieure : Ce livre appartient aux héritiers de Nicolas Limozin de Nielles. Il s’agit en fait d’un couple mentionné dans un contrat de mariage de 1679 : Nicolas Limozin labourier demeurant à Nielles les Bléquin et Françoise Waringhem. Le livre passe ensuite à leur fils Simon qui inscrit son nom dans le volume Inv. 2564 : Toussaint du Sel dit Panagius Salius, de Saint-Omer, Oraisons et poèmes, Paris, Denis du Près, 1589. Ce volume est élégamment relié à la hollandaise d’un parchemin blanc, souple à rabat. Ces reliures sont très appréciées pour leur légèreté et leur facilité d’ouverture. Le décor estampé à chaud est dit « à la fanfare », est nommé ainsi du fait que sous la Restauration (vers 1825), le relieur Thouvenin relie un livre dans ce style pour Nodier, un exemplaire de 1613 du livre de Jean Prévost intitulé Les Fanfares et Couvées abbadesques des Roule-Bontemps de la haute et basse Coquaisgne et Dépendances. Nodier, enchanté du résultat décrit cette « Fanfare » dans une revue
bibliophilique de son temps qui consacre cette appellation. Ce décor se caractérise par des encadrements de triple filets garnis de semis et de rinceaux aux petits fers à l’exception d’un ovale central initialement prévu pour y pousser les armes du possesseur. Toussain du Sel est un poète audomarois mort en 1595, principalement connu pour sa Vedastiade, un poème héroïque dans lequel il décrit l’évangélisation de nos régions par saint Vaast.
La Bible et les langues
La pensée humaniste pousse à redécouvrir les auteurs anciens. Les typographes créent de nouveaux alphabet : grec, hébreu. Dans le même temps le français se codifie.
Inv. 37 : Bible glosée, Bâle, Jean Froben et Jean Petri, 1508. Il s’agit du premier des sept volumes d’une Bible glosée dont la mise en page, le choix des caractères et les lettrines enluminées témoignent encore de l’influence de la tradition manuscrite sur la production des bibles imprimées au début du XVIe siècle.
Ce volume à tranche ciselée, porte l’ex-libris de l’abbaye de Saint-Bertin.
Robert Estienne est l’un des plus fameux imprimeurs français de la Renaissance. Il travaille d’abord pour son beau-père l’imprimeur Simon de Colines, jusqu’en 1526. Il s’établit ensuite à son nom et se spécialise dans l’impression des auteurs classiques, ces éditions sont considérés comme les meilleures de son temps. En 1532, il dessine et fait graver une nouvelle sorte de caractère plus lisible et élégante que celle de son père et de son beau-père qu’il utilisait jusque-là, dont il se sert pour la première fois dans l’édition de la Bible en latin qu’il imprime la même année. Protégé de François Ier, il est nommé imprimeur du roi pour le latin et l'hébreu en 1539, et c’est à sa demande que François Ier fait graver par Garamond une police complète de caractères grecs dits « Grecs du Roi ».
Inv. 11 : Bible, Paris, Robert Estienne, 1532. Cet exemplaire de la Bible provient du couvent des Franciscains Récollets de Saint-Omer où il est entré en 1673. Auparavant, il appartenait à Maître Chrysogone Xenart, prêtre de la paroisse de Sobruick, qui marque la date de 1609.
Inv. 551 : Nouveau testament en grec, Paris, Robert Estienne, 1546 Ce joli petit volume relié en veau brun à décor de liseré doré à tranche ciselée est un bel exemple des fameux Grecs du roi, gravés par Garamond pour François Ier à la demande de R. Estienne. Ce petit volume provient de la bibliothèque des Carmelites de Saint-Omer, mais il est passé entre plusieurs mains auparavant : sur le contre-plat sup. on trouve le nom de Frère Nicolas, sur la troisième garde Guillaume Perrol, et sur le titre F. D. Buffet
Inv. 412 : Bible bilingue, latin-grec, Bâle, Nicolas Brylinger, 1550. La demande de bibles polyglottes augmente à la Renaissance, avec le développement des travaux éditoriaux du texte sacré motivé notamment par la lutte entre catholiques et protestants dont les leaders intellectuels s’opposent à coup de citations bibliques. Ils ont donc besoin de traductions aussi fidèles que possible du texte original. N’oublions pas que l’Ancien Testament est rédigé en hébreu et traduit en grec à Alexandrie, à la demande de la diaspora qui ne savait plus lire ni l'hébreu ni l'araméen, et aussi pour enrichir la bibliothèque d’Alexandrie. Quant au Nouveau Testament (les évangiles et les épitres des apôtres), il a été rédigé en grec et ne fut traduit en latin qu’au IIe siècle. Cette bible appartenait à un certain Jean Richebé (1610). Il est très probable qu’il s’agisse du Seigneur d’Outrebois, juriste qui fut conseiller principal de Saint-Omer, décédé vers 1638.
Version numérique
La réforme La réforme et contre –réforme du christianisme, religion du livre entraine une augmentation des impressions de la bible ainsi que de la littérature morale
Inv. 35 : Ludolphe le Chartreux, Vie du Christ, Paris, Imprimé par Josse Bade pour Claude Chevallon, 1534. Le métier d’imprimeur n’est pas toujours directement lié à celui de libraire car tous les imprimeurs n’ont pas l’espace pour ouvrir une échoppe, voire n’ont-il pas obtenu le droit de commercialiser leurs livres. Il arrive donc qu’un ouvrage soit vendu chez un libraire mais imprimé par un autre imprimeur. En l’occurrence, Claude*Chevallon (1479-1537) est d’abord vendeur de livres, et il ne devient imprimeur qu'en 1520, lorsqu’il épouse Charlotte Guillard, veuve de l’imprimeur Berthold Rembolt dont ils reprennent l’atelier. Ce volume vient de la bibliothèque de Saint-Bertin.
Version numérique
Inv. 3650 : Etienne Dolet, Les gestes de Francoys de Valois Roy de France, Lyon, Etienne Dolet, 1540 Etienne Dolet est originaire d’Orléans. Après des études à Paris, à Padoue et un séjour à Venise comme secrétaire d'ambassadeur (1528-1529), il étudie le droit à Toulouse. Là, orateur de la nation française, il provoque des désordres et doit quitter la ville. Il s'installe à Lyon et devient correcteur d'imprimerie chez Sébastien Gryphe en 1534. En mars 1538, il obtient de François Ier un privilège général de dix ans pour tout livre composé, traduis ou édité par lui. Négligeant de demander toute autorisation préalable et composant parfois des ouvrages jugés hérétiques, il est incarcéré à plusieurs reprises entre 1542 et 1546 puis condamné à mort le 2 août 1546. Il est pendu puis brûlé le lendemain avec ses livres place Maubert à Paris. Ce volume est relié dans une ancienne charte datée de 1451.
Inv. 1716 : Charles de Bovelles, La géométrie pratique, Paris, Gilles Gourbin, 1566. Charles de Bovelles (1479-1566) fut étudiant puis professeur au collège du Cardinal Lemoine avant de devenir chanoine de la Cathédrale de Noyon. Sa Géométrie pratique est considérée comme le premier ouvrage scientifique imprimé en langue française. Ce volume provient du séminaire de Saint-Omer auquel il a été donné par François Joseph de Lannoy, prêtre de Saint-Omer.
Inv. 1 : Bible polyglotte : hébreu, chaldéen, grecque et latin, Anvers, Christophe Plantin, 1569. Cette Bible en sept volumes est un monument typographique de première importance. Commencée sous les auspices du roi Philippe II d’Espagne, elle succède à la Bible de l’Alcalà ou de Ximenès, du nom du cardinal Francisco Jiménez de Cisneros qui l’avait commanditée vers 1514 à Arnaud Guillaume de Brocar (v. 1460-1523), pour l’université de l’Alcalà qu’il fonde en 1508. Ce volume provient de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Bertin et a appartenu à son 70e abbé, Waast de Grenet (1583-1603).
Inv. 28360 : Portrait de Jean Calvin (15091564), par Etiennes Jehandier Desrochers (16681741), gravure en taille douce estampée sur papier, 9.8 x 14cm.
Inv. 536 : Jean Calvin, L’institution de la religion chrétienne, Genève, François Perrin, 1569. Ce manuel de théologie de Jean Calvin devient par la suite l’ouvrage de référence en matière de théologie protestante. Calvin la remanie de nombreuse fois jusqu’à la dernière édition latine de 1559. Entre temps, il l’a traduite en français en 1541, et le texte de la traduction paraît en 1560.
Version numérique
Inv. 897 : Robert Parsons et Andrea Philopatrum, Réfutations d’Elisabeth I contre l’hérésie Calviniste promulguées à Londres, Augustea, Joannem Fabrum, 1592.
Angleterre le père Henry Garnet (1555-1606).
Robert Parson ou Persons n’est autre que le fondateur du collège des Jésuites anglais de Saint-Omer. Ce volume provient du séminaire épiscopal de Saint-Omer, et porte également un ex-libris intriguant : celui de Chrostophori Morlei 1592…
La reliure jésuite, le caractère anglais et l’auteur du volume pointent vers le poète anglais, mais l’ex-libris du séminaire épiscopal suggère le second qui aurait néanmoins été bien précoce pour lire ce genre de livre à l’âge deux ans...
Se pourrait-il que ce soit Christopher Marlowe, le grand poète et dramaturge anglais et contemporain de Shakespeare, qui fait un séjour dans notre ville l’année de la fondation du collège des Anglais (1591), sur la recommandation du, supérieur des Jésuites en
Mais nous avons également un Christophe de Morlet, né à Nivelles en 1590, doyen du chapitre cathédral et qui en devient brièvement évêque entre 1632 et 1633.
Version numérique
L’humanisme Inv. 1326 : Sénèque, Œuvres, éditées par Erasme, Bâle, Jean Froben, 1529. L’humaniste Erasme de Rotterdam (1466-1536), docteur en théologie de la Sorbonne et chanoine régulier de Saint-Augustin est surtout connu comme l’un des plus grands penseurs de son temps. Amateur de lettres classiques, il a édité plusieurs auteurs antiques dont Cicéron et Sénèque, très lus dans les milieux cléricaux. Il s’agit ici de la seconde édition - la première parait en 1515 – offerte en guise de prix en 1619 au lauréat de la classe de rhétorique du séminaire épiscopal par l’ensemble du chapitre dont les armes sont poussées sur les plats : d’azur à trois pommes de pin d’or. Le lauréat est un certain Vaast Hanot d’Aire (Vedastus Hanot Ariensis), qui en fait don par la suite à la Bibliothèque de Saint-Bertin.
Inv. 1759 : Jean-Baptiste Delaporte, De refractione optices, Naples, Giovani Giacomo Carlino et Antonio Pace, 1593.
Inv. 2260 : Thomas Moore, Utopia, Louvain, Jean Bogaert, 1566.
Giambattista Della Porta (1535-1615) est un savant humaniste italien, dont les travaux sur l’optique passent pour être à l’origine de la fabrication de la première longue-vue en 1590 par les Hollandais Lippershey et Janssen. Il est aussi connu pour son goût pour l’occulte, l’alchimie et la magie naturelle. Il fonde d’ailleurs une Académie des Secrets que le Pape Paul III fait supprimer avec interdiction à Delaporte de s’adonner à nouveau aux arts interdits. Ce volume vient des Jésuites.
Thomas Moore est un humaniste, juriste et théologien anglais, grand ami d’Erasme. Il entre au service d’Henri VIII d’Angleterre, mais il désavoue le divorce du Roi et l'autorité que s'était arrogée celui -ci en matière religieuse. Il démissionne de sa charge de chancelier en 1532, et sera emprisonné, puis exécuté comme « traître » en 1535. Son Utopie est l’une des plus fameuses satyres de la société de son temps. Elle paraît pour la première fois en latin en 1516 à Louvain chez Thierry Martens, et ne cessera d’être rééditée par la suite. Ce livre est l’un des plus lus en France durant le siècle des Lumières, dont elle inspirera la philosophie. Ce volume porte l’ex-libris et les armoiries de l’évêque Jacques Blase.
Version numérique
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Histoire, Géographie, littérature Inv. 7650 : Clément Marot, Œuvres, Lyon, Jean de Tournes, 1573. Cette petite édition lyonnaise agrémentée de gravures nous vient du legs de Louis-Eugène d’Herbécourt (Paris 1815 – 1884). Adolescent, il fait ses études à Louvain. Après une formation d’architecte, il devient inspecteur de la préfecture de la Seine et inspecteur du Palais de justice de Paris entre 1873 et 1884. Il participe au chantier du Palais de Justice de Paris sous la direction de Daumet et était professeur de dessin au collège Chaptal (boulevard des Batignolles à Paris). Le 18 août 1884, il lègue par testament à la ville de Saint-Omer son importante bibliothèque ainsi que sa collection d’art. Le legs prend effet l’année suivante : discuté au conseil municipal le 12 février 1885, il est accepté le 6 mars 1885. Les ouvrages sont légués à la bibliothèque de Saint-Omer à l’exception des livres d’art qui sont placés dans la bibliothèque d’enseignement de l’école d’architecture de la ville. Les objets intègrent pour leur part les collections du Musée de Saint-Omer.
Inv. 2413 : Joachim Du Bellay, Les Regrets et autres œuvres, Paris, Frederic Morel, 1558. Il s’agit de la première et rarissime édition originale du meilleur recueil poétique de Joachim Du Bellay. L'extrait du privilège est daté du « 17 janvier 1557 » mais la première impression date de 1558. C’est une belle impression en caractères italiques, avec la marque de l'imprimeur Frédéric Morel sur la page de titre, et au verso du titre une adresse au lecteur. Le recueil s’ouvre sur l’épître dédicatoire en vers à monsieur d'Avanson, conseiller privé du roi, suivie d’un sonnet de l'auteur A son livre. Du Bellay compose ce recueil dans sa jeunesse, à Rome entre 1553 et 1557, mais déjà affaibli. Il est considéré comme l'œuvre la plus personnelle de l’auteur. Le volume comprend 183 sonnets dont la plupart contiennent les noms des protecteurs ou amis à qui ils sont dédiés. Ce livre a appartenu à un certain Nicolaus dont le nom a été biffé. On y trouve également la mention Faulcon sans pouvoir dire s’il s’agit d’un nom.
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Inv. 3141 : Robert Gaguin, Rerum gallicarum annales, Francfort-sur-le-Main, Andre Welchius, 1578. Robert Gaguin (1434 ? - 1501) est un religieux de l’ordre Trinitaire. Il obtient un doctorat en théologie à la Sorbonne et enseigne à la Faculté de Décret. Il est l’un des promoteurs du premier humanisme à Paris. Ce fut le maître d’Érasme et on le connait aussi pour ses traductions françaises de Tite-Live, Jules César et Pic de La Mirandole. Ce volume contient la première édition de son histoire des Francs d’après les chroniques anciennes.
Inv. 2253 : François Pétrarque, Œuvres, Bâle, Sébastien Henricpetri, 1581. Sébastien Henricpetri est imprimeur-libraire à Bâle (1564-1627). En 1564, il succède à son beau -frère Jérôme Curio, avant de reprendre en 156869 l’atelier de son père Heinrich Petri, qui avait été anobli par Charles Quint sous le nom d'Henricpetri. La première édition des œuvres complètes de Pétrarque paraît à Bâle en 1496 chez Amerbach. La nôtre est la cinquième édition, mais la seconde d’Henricpetri dont la première parait en 1554. Il s’agit ici d’un très beau volume relié sur ais de bois couverts d’un veau brun estampé à froid d’un décor d’encadrements à la roulette, et où il reste encore des vestiges de fermoirs en laiton.
Inv. 2795 : Abraham Ortel, Thesorus geographicus, Anvers, Christophe Plantin, 1596. Abraham Ortel, dit Ortelius (1527-1598), est avec Gerard Mecartor l’un des grands fondateurs de la cartographie moderne. Le Thesaurus est en fait la seconde édition de ses Synonymia geographica imprimés en 1578.
Il s’agit d’une concordance des noms de lieux anciens et modernes. C’est dans cet ouvrage qu’Ortelius souligne la ressemblance du tracé des côtes américaines et africaines et émet l’hypothèse que ces continents ont autrefois été réunis, et qu’ils ont été séparés à la suite de catastrophes naturelles, ce qui fait de lui le père de la théorie de la tectonique des plaques. Ce volume a appartenu à l’un de nos deux collèges de Jésuites.
Sciences et techniques, médecine, zoologie Inv. 1502 : Georg Reisch, La Perle Philosophique, Bâle, Jean Schott, 1508. George ou Gregor Reisch est un savant humaniste allemand (Balingen, 1467 – Fribourg, 1525) de l’ordre des Chartreux. Il fut l’ami d’Erasme et le confesseur de Maximilien de Habsbourg. Sa perle philosophique est considérée comme la première encyclopédie imprimée en Occident. La première édition est un incunable de 1496 qui connaît un tel succès qu’elle sera réimprimée non moins de dix fois durant le XVIe siècle. Elle doit en partie son succès aux nombreuses gravures qui l’accompagnent et à son format in 8° qui la rend aisément manipulable. Notre exemplaire est relié dans un parchemin de réemploi contenant une charte de Maximilien d’Autriche, renforcé par deux pages d’un commentaire des évangiles du XVe siècle et une page imprimée incunable de l’Ancien Testament. Quant à la contrecollée, elle est constituée d’une page de livre de comptes. Ce livre appartenait à un couvent près de SaintOmer, et porte l’ex-libris d’un certain frère Jean Lany.
Pierre Appien, Cosmographie, Anvers, Arnold Birckman, 1533
Inv. 3349 : Pierre Appien, Cosmographie, Anvers, Arnold Birckman, 1533. La première édition de la Cosmographie de Pierre Appien (1495-1552) paraît en 1524. Cet ouvrage est d’abord destiné aux navigateurs auxquels il donne des informations astronomiques et cartographiques. L’ouvrage a une vocation éminemment pratique, et il est à ce titre abondamment illustré de gravures sur bois figurant les phases de la lune, les constellations, mais aussi divers outils : globes et sphères armillaires ainsi que des quadrants animés, ancêtres de nos livres animés. Ce traité est célèbre pour contenir une des premières descriptions de cette vaste « île » découverte en 1497 par Amerigo Vespucci. Il est relié avec plusieurs autres sur les mêmes sujets, dans une belle reliure cartée recouverte d’un veau brun sombre orné d’un décor à la roulette estampé à froid, et qui était fermé par quatre lacets.
Inv. 2067 : Philalethes sur les erreurs anatomiques, trad. par Guillaume Chrestien, Lyon, Jehan Barbou pour Françoys Gueiart, 1536. Guillaume Chrestien est un Orléanais qui fait ses études médicales à la Faculté de Paris avant de revenir s’installer dans sa ville natale où il pratique son art avec beaucoup de succès dans la première moitié du XVIe siècle. II eut, dit-on, l’occasion de donner des soins à François Ier et à Henri II. Il est relié avec le traité sur la saignée de Guillaume Dupuis, imprimé à Lyon par Thibaut Payen pour Germain Rose et Jasme Monnier en 1536. Ce volume est passé entre plusieurs mains au sein d’une même famille, les Robiquet : Louis, Franchois puis Martin. François a en outre ajouté une recette à base de plantes médicinales sur la dernière garde inférieure : Pour faire fomentation por le ____ les ____. Prenez de l’apsint et de le mellelot, des camamille et du fenugrec semence de lin de rosse du vin et de l’eau bien bouillie.
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Inv. 1683 : Jean Eichmann dit Dryander, Anatomie, Marburg, Euchaire Cervicor, 1537. Il s’agit de la première édition de cet opus de ce médecin protestant qui exerce son art à Marburg en tant que professeur de médecine et de mathématiques, après avoir étudié en France et obtenu le grade de docteur à Mayence. Ses travaux anatomiques sont connus pour leur précision car il a beaucoup disséqué. Son livre est relié avec l’Anatomia d’Alessandro Bededetti, rédigée en 1497 ici imprimée par Henry Estienne à Paris en 1514.
Inv. 2061 : Aulus Cornelius Celsius, Des choses de la médecine, Lyon, Jean II de Tournes et Guillaume Gazeaun, 1549. Le De medicina libri VIII de Celse est le premier livre médical imprimé en Occident (Florence 1478), peu de temps après sa redécouverte par le futur pape Nicolas V dans les archives de l'église Saint-Ambroise de Milan. Il connaît par la suite de nombreuses rééditions et influence profondément la médecine de la Renaissance. Dans son De medicina, l'auteur classe les maladies non pas d'après leurs causes, mais d'après les moyens de les guérir ; il obtient ainsi trois catégories : la première rassemble les maladies curables par la diététique et l'hygiène ; la deuxième, celles qui sont sensibles aux médicaments ; la troisième est consacrée à la chirurgie.
Inv. 1391 : Ulysse Aldrovandi, Ornithologiae, Bologne, Jean-Baptiste Bellegambe, 1599. Le Bolonais Ulysse Aldrovandi (1522-1605) est un des plus grands naturalistes de son temps. Issu d’une famille noble de Bologne, il est élevé par des précepteurs privés, et entre en 1537 au service d’un marchand de Brescia comme comptable. Il entreprend ensuite un pèlerinage à Rome et Saint-Jacques de Compostelle avant de revenir à Bologne en 1539, où il entre à l’université et devient notaire en 1542. Il abandonne le notariat cinq ans plus tard pour s’adonner aux sciences. Accusé d’hérésie en 1549 il est emprisonné à Rome pendant 18 mois et découvre les sciences naturelles : zoologie, botanique et minéralogie, termes dont on lui attribue d’ailleurs la paternité. Il devient le premier professeur d'histoire naturelle à Bologne en 1561.
Les trois tomes de l’ornithologie sont ses seuls ouvrages de zoologie publiés de son vivant. Son œuvre est très novatrice en son temps, il a beaucoup observé sur le terrain et son enseignement correspond au discours scientifique de son époque. Ce volume provient de la Bibliothèque de l’évêque Jacques Blase.
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Ce livret vous a invité à découvrir quelques uns des trésors de typographie, de reliures ou de gravure exposés en salle patrimoniale de février à avril 2014, . Cette présentation d’ouvrages s’accompagne d’une exposition sur panneaux réalisée par l’agence de coopération des métiers du livre en Picardie. Pour aller plus loin : le Ministère de la Culture et de la Communication a réalisé une exposition virtuelle sur Garamond dans laquelle le livre au XVIe siècle est plus particulièrement évoqué.
http://www.garamond.culture.fr
Le livret de l’exposition a été réalisé par l’équipe patrimoniale de la bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer.
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Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer - Février 2014