LES PETITS RUISSEAUX FONT LES GRANDS TONNEAUX
Ou un truc comme ça, on ne sait plus… Cette année 2013 a été éprouvante pour Bibiche. Se lancer dans l’aventure de la presse écrite, avec de surcroît un magazine local gratuit, en voulant garder un ton, un esprit et une force créatrice libre, ce fut un pari osé : certains nous ont pris pour des folles dingos, d’autres pour des utopistes, d’autres encore nous ont craché au visage et nous ont lancé des cocktails Molotoff (NON ON N’EXAGÈRE PAS). En mars 2013 sortait le premier numéro : beaucoup de chemin parcouru depuis, d’embûches à éviter, de leçons à tirer et à apprendre. A l’aube d’une nouvelle année, Bibiche est encore là : certes, ce numéro que tu as entre tes pattes est tiré à un petit nombre d’exemplaires, par la force des choses, par la force de l’imprévu, par la force du vent. Mais nous sommes encore là, fleur au fusil, plume à l’appui, avec une énergie vivace et intacte. Nous vous faisions une promesse il y a presque 1 an, dans notre numéro 0 : celle de « vous faire sourire, vous émouvoir, vous interloquer et vous en apprendre un peu plus sur Bordeaux, la ville chère à nos coeurs ». On éspère que l’on ne vous a pas trop déçus. Merci de nous rester fidèles. Merci de votre enthousiasme. Merci pour les chips. Et merci d’être des Bibichons.
Bibiche
SPÉCIALES DÉDICACES T’AS VU Un merci tout particulier à toutes les personnes qui ont financièrement participé à la sortie de ce numéro. Des coups de pattes qui nous ont fait chaud au coeur. Melissa Andres / Anne Blanchard / Johanna Borge / Emilie Caie / Nicolas Chabrier / Sabrina Chaillou / Céline Couderc / Lise Dartiguepeyrou / Camille de Lapoyade / Paul Foucault / Marine Guinle / Marie Goncalves de Mesquita / Jérome Hastaran / Julia Lagrée / Stéphanie Larche / Emmanuelle Mabilat / Anne-Gaëlle Manac’h / Camille Moreau / Laure Paradis / Julie Pédelucq / Yannis Rachid / Marion Renier / Isabelle Ringuet / Caroline Rostaing / Delphine Saint-Marc / Anne Sinagra / Alice Travers / La Comète Rose. Célia Lamarque, Biche en chef, tient également à remercier Elise “Foufou” Fougère. Et plus particulièrement l’ensemble de ses collaborateurs qui, bénévolement et avec talent, font vivre ou ont fait vivre depuis 1 an le magazine Bibiche. Un immense Cimer plein de chialade à David Arnaudy, Elodie Cabreira, Michaël Choisi, Joelle Dubois, Rémi Dupouy, Sabrina Ferret, Marine Guinle, Camellia Lady Dopée, Marion Lucas, AnneGaëlle Manach, Elsa Mendes, Gaëlle Pasquier, Anne Quimbre, Melody Szymczak, Audrey Tchong-Lamarque, Jocelyn Tixier, Alice Travers et la wonderfolle graphiste Anaïs Mesnard.
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BLABLABLA
SOMMAIRE
sous les pavés
Bibiche, le magazine de société bordelais, féminin et gratuit
Association La Goutte d’eau 4 rue Goya 33140 Villenave d’Ornon lagouttedeau33@gmail.com Directrice de publication : Célia Lamarque Rédaction : David Arnaudy, Michaël Choisi, Joelle Dubois, Rémi Dupouy, Camellia Lady Dopée, Célia Lamarque, Anne-Gaëlle Manach, Anne Quimbre, Audrey TchongLamarque, Jocelyn Tixier, Alice Travers. Direction artistique + conception graphique : Anaïs Mesnard aka. Caribou / www.cariboucaribou.fr Crédit photo : Bibiche sauf mention contraire Photogravure + impression : BLF Impression - 33185 Le Haillan Tirage : 1500 exemplaires / imprimé sur papier recyclé CYclus Print avec des encres végétales par un imprimeur labelisé “Imprim’vert” Distribution du 18 janvier au 7 avril 2014 Crédit photo couv : © Aleksandr Bryliaev et © homydesign - Fotolia.com / Illustration : Caribou
6-7 P A P O T i CH E a test é
ç a daille g avé
c o up de c o eur
sois mère et tais toi
SO-LI-DARITé avec un petit café
8-9
10-11
12-13
b i b i c h on la b el p our p re
c ’ est tr è s tr è s v ert
la rubrique du dr drey
bibiche aoc
L’alliée d’or du féminisme
et si on mélangeait nos langues
Fred Dongey, en chair et en bottes
le cadeau de mes soucis
Driiiiiiiiiims are my realityyyy
14-15
16-17
18-19
20-21
M I L L I ON D O L L A R BIBICH E
g ee k ette ce n drée
p è re cast o r
IT’S TIME TO TURN ON THE LIGHT
L’éco du bobo
Serge : le lama qui sait buzzer
22-23
24-25
26-27
28-29
vers l’infini et au delà
au b o ut du coto n tig e
5 , 6 , 7 . . . et 8
le patri m o i n e CA VOUS BRAME
Rendezvous en terre girondine
Bengale tigres au coeur tendre
30-31
32-33
m o de et rati o n
et ailleurs
accords & cris gastriques»
les contes ca ose tout...
38-39
et vive le sport sur antenne 2 32-35
Downtown Safari 36-37 b la b la b la
40-41
5
parasol et saucisson
distri bibiche sur le web
42-25
46
S O U S L E S pav é s
(rue Carpenteyre)
Retrouvez bientôt “Cours de ta mère”, “Prairie de ta tante” et “Parcelle de ton cousin”
(rue Henri 4)
(rue Dupaty)
Crédit photo : Bordeaux2066
Crédit Photo : Nora Arif
Crédit photo :Bordeaux2066
Quand les geeks s’initient au street art (Quinconces)
A force d’interdire, qui a le droit ?
Crédit photo :Bordeaux2066
Bientôt des parkings souterrains pour Boeing
S O U S L E S pav é s
Faute de frappe autour du caca (Place
Le 26 octobre dernier, Bibiche a survécu à l’attaque de morts-vivants lors de la Zombie walk.
Canteloup)
Crédit Photo : heloisegervais
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Crédit photo : romaric77.fond-ecran-image.com
L A B I bi c h e ao c
Devenir reine de France à 15 ans, divorcer en plein Moyen Âge, convoler en seconde noce avec le roi d’Angleterre, faire 10 enfants, défendre la cause des troubadours, rester 16 ans derrière les barreaux puis lentement s’éteindre à l’âge de 82 ans, ce n’est pas donné au commun des mortels. Un destin exceptionnel pour une dame qui en a : dans une époque où les femmes sont soit putains, nonnes ou mères, ou tissent de belles tapisseries toute leur vie, Bibiche a rencontré Aliénor d’Aquitaine, qui a eu la gentillesse de faire le voyage depuis le XIIe siècle. Une vraie Bibichonne avant l’heure. dégradées au fil du temps. J’étais souvent en Aquitaine pour le business, je savais très bien qu’il se tapait cette salope de Rosemonde, et qu’il avait de plus en plus de mal à accepter mon indépendance dans la gestion des affaires politiques. Bref, pour une histoire de terres, je décide de prendre parti pour mes fils, et mon mari me tombe dessus. Je tente alors un rapprochement auprès de mon ex, Louis, mais Henri me fait capturer.
Bibiche : Naître en 1122, ça doit pas être Aqualand tous les jours. Parle-nous un peu de ton enfance et ton adolescence. Aliénor : Les cours de latin et les concerts de troubadours faisaient partie de mes loisirs préférés. Mais à la mort de maman, je pars vivre avec mon oncle. Puis c’est au tour de papa de passer l’arme à gauche : c’est à partir de ce moment-là que j’ai dû me coltiner le duché d’Aquitaine et le comté de Poitiers, c’est-àdire tout le Sud-Ouest de la France actuelle. Et oui à l’époque à 15 ans, on passait pas son temps à poster des selfies sur Facebook, fallait cravacher sec.
S’en suivent 16 ans de captivité, quand même… A : Bon après, c’était pas le bagne non plus : ma captivité s’est déroulée d’abord à Chinon, puis à Salisbury, et dans divers autres châteaux d’Angleterre. On n’était pas dans « Midnight Express » quoi… En 1189, quand Henri meurt, et que mon Richard devient roi, je suis enfin libérée.
En 1137, tu te maries. A 15 ans. Raconte-nous tes premiers jours de femme mariée. A : J’ai épousé Louis, fils du roi de France, à Bordeaux, en présence des plus hautes personnalités du royaume. Deux semaines plus tard, son père meurt et Loulou devient roi de France. A la cour, j’ai volontairement un peu mis le bordel : j’ai fait venir des troubadours et des trouvères, introduit de nouvelles habitudes alimentaires (ils ne connaissaient pas les confitures, ces ignares…) et vestimentaires (les bons décolletés push-up).
L’alliée d’or
du féminisme par Célia
Tu sors de prison à 67 ans. Les dernières années de ta vie, tu t’es assagie ? Tricot et verveine? A : Pas du tout ! Je suis à fond derrière Richard pendant la troisième croisade, je pars moi-même le chercher à Vienne quand il est fait prisonnier, je me bats bec et ongles à sa mort pour que son frère Jean lui succède. Et puis, le 31 mars 1204, tomber de rideau, mon dernier souffle arrive.
Puis ton couple a commencé à battre de l’aile dès la deuxième croisade... A : C’est ça. Louis a commencé à me taper des crises de jalousie… Beaucoup d’hommes me tournaient autour pendant la croisade. J’en ai eu un peu marre, et comme Louis était un lointain cousin (et non, Christine Boutin n’a rien inventé), j’ai invoqué le prétexte de la consanguinité pour obtenir le divorce.
Et quand tu regardes ton duché et Bordeaux aujourd’hui, t’en penses quoi ? A : Toujours pas assez de troubadours à mon sens, il devrait y avoir davantage de musique, de jongleurs et d’artistes dans la Ville, des vrais, je veux dire, pas des mecs qui se masturbent sur une sculpture en chanvre ou un vélo qui a un nom de poisson. Et puis c’est qui cette Catherine ? Pourquoi lui avoir donné le nom d’une rue ? Rue Aliénor ça aurait davantage claqué non ? Et ces espaces complètement surfaits ou vous payez 11 écus pour un godet? Cette Maman Chelteur, d’ailleurs, j’aimerais lui dire 2 mots. A mon époque, une chopine d’hydromel c’était à peine 3 deniers et on en avait plein le gosier. Mais bon, Bordeaux est toujours aussi belle, quand même. En revanche je dois y aller, ma DeLorean est garée en double file et je ne vais pas vous apprendre la courtoisie des Bordelais au volant.
C’est là que tu fais la connaissance d’Henri, futur roi d’Angleterre et de 11 ans ton cadet. La première cougar de l’histoire, c’était toi en fait ! A : C’est ça. Coup de foudre pour Henri Plantagenêt, que j’épousaille en 1154. A qui je vais donner huit beaux enfants, dont Richard, mon fils adoré. Ouais ouais, Sean Connery dans « Robin des Bois, Prince des Voleurs », c’est lui. Puis est venue cette sombre histoire de succession… A : Déjà les relations entre Henri et moi s’étaient
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ç a d aille g av é
ç a d aille g av é
Crédit photo : © Maksim Šmeljov - Fotolia.com
Sois mère et tais-toi ! par Camellia Lady-Dopée
Donc pour résumer, t’as 10 ans pour pondre un chiard, et t’as plutôt intérêt à en vouloir et à l’avoir. Parce que si t’atteins l’âge limite et que tu dis que tu veux pas être mère ou que t’en sais rien encore, que moucher un nez et torcher un cul ne t’intéresse pas pour le moment, tu as soudainement tout une ribambelles d’yeux ronds qui te fixent en essayant de sonder ta santé mentale. « Vous voulez avorter ? Alors que vous êtes en couple, que vous avez une bonne situation et que vous avez l’âge d’enfanter ? Et que des tas de femmes essaient de tomber enceintes et n’y arrivent pas ! » Lutèce, Antiquité ? Non, Bordeaux, 2013. Encore aujourd’hui, dans les hôpitaux publics, mieux vaut être bien dans sa tête et sûre de son coup parce que toute une flopée de gens du corps médical te regarde de travers. Juste pour mémoire, la loi Veil date de 1975...
chéri-chéri en vie alors qu’il a pris l’énorme cuite que tu aurais aimée prendre à sa place, ça arrangerait tout le monde. Ensuite, tu es une bête de foire, surtout au boulot où des collègues que tu connais à peine vont te dévisager, ou plutôt de déventrer, tant leur regard insistant sur ton bide pourrait faire sortir bébé illico. Et je ne m’attarde pas sur les milliers de doigts qui viennent se loger sans prévenir sur ton nombril. Alors que bon, Josette, tu l’as vue qu’une fois à la machine à café un lundi de 2005. Ah non non, c’est pas les gens que tu connais et que t’apprécies qui font ça, étant donné qu’eux te connaissent et ont par conséquent la décence de te demander. Et enfin, ton être tout entier ne t’appartient plus. Tu es tout à coup soumise à la vindicte populaire, au jugement de tes pairs. Essaie donc de tirer trois lattes sur une clope dans la rue ou de tremper tes lèvres dans un verre de margaux au resto. Tu verras alors des fusils gravés dans les pupilles des passants, et le serveur t’adressera à peine la parole jusqu’à ce qu’il te balance la note à la face. Et puis attends-toi à entendre parler de tes nichons, de ton vagin ou de ton anus entre le fromage pasteurisé et le dessert à la stévia.
LA TERRE ENTIÈRE POUR JUGE
Les traditions ont la vie dure, et certains travers humains sont encrassés dans les gènes. Par exemple, encore aujourd’hui, la femme peut être classée dans trois catégories. 0-25 ans : utérus trop vert, immature, besoin de devenir adulte. 25-35 ans : prête à pondre. 35 ans et plus : utérus périmé. Le fait d’appartenir à la seconde catégorie, ou de tomber enceinte dans une des 2 autres, entraîne irrémédiablement intrusions, jugements, insinuations. Des trucs qu’on doit se cogner un poil trop souvent à mon sens. 10
Quand il s’agit d’enfant, la femme perd tout à coup son statut d’être humain pensant. Si elle ne veut pas du fœtus, donc, mais aussi si elle le veut et le garde. Phénomène très particulier, quand le ventre de la femme s’arrondit, elle devient à la fois malade, handicapée, irresponsable, bête de foire, et son corps entre dans le domaine public. Maigre victoire cependant, aujourd’hui, mesdames, vous avez enfin le droit de ne pas bien vivre votre grossesse. De plus en plus de monde prend conscience que ce moment n’est pas forcément un pays enchanteur plein de licornes à paillettes, et les bûchers destinés aux sorcières s’éloignent petit à petit. Mais y a encore du boulot.
« Heureusement, ça ne dure que neuf mois », pense, naïve, la future mère inexpérimentée. Que nenni ! Tu es soumise aux même lois ! Chacun autour de toi, au supermarché, à l’école, dans la rue, tentera de déceler la mauvaise mère qui sommeille en toi. Un exemple parmi les milliers qu’on pourrait citer ? Un jour de marché, je balade ma nièce dans sa poussette et la gare le long de l’étal pendant que je pioche des courgettes. Un homme m’interpelle: « Y a un bébé abandonné, là, il est à vous? » Sérieusement ? Bébé abandonné ? A un mètre de moi ? Il faudrait quoi pour qu’on nous foute la paix ? Être dévouée corps et âme à son mini-soi, être scotchée 24h/24, ne plus vivre que pour sa progéniture ? Non mais vous avez vu les connards que ça fait ! Eh, j’ai une idée sinon : ça vous dirait pas de nous lâcher l’utérus ?
Donc si tu es enceinte, tu es d’abord malade et irresponsable. On te dit tout ce qu’il faut que tu manges ou pas, ce que tu dois faire ou pas, et tu dois te reposer quoi qu’il arrive. Après, tu es handicapée. Il ne faut surtout pas que tu portes un carton de 2 kilos, on te regarde bizarrement quand tu montes un escalier, et si tu peux ne pas conduire, histoire de ramener
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c ou p d e c oeur
c ou p d e c oeur
Chez Fred, place du Palais, les serveuses s’activent tout en se marrant et en faisant des vannes. Le gérant, c’est Fred. Le genre de mec qui a l’air de ne jamais avoir le temps de rien, qui sait se rendre disponible tout en courant partout. Ce qui est balèze, reconnaissons-le. C’est lui qui a lancé le café suspendu à Bordeaux. « Le patron du Perdi Tempo, un Italien, m’en a parlé. Je me suis dit que je pourrais faire ça chez moi. » Dont acte. Le jour-même, en mai dernier, un grand tableau noir a été installé derrière le zinc pour noter les cafés en attente.
par Caméllia Lady Dopée
à la journée, prendre une douche, etc. Ce sont principalement eux qui viennent chercher un bout de pain. Et le soir venu, A la recherche du pain perdu met également à leur disposition les invendus de la journée.
Mais Fred, c’est aussi un gars qui aime tchatcher, tant au pékin qui passe qu’aux autres commerçants. Notamment au patron d’A la recherche du pain perdu, derrière l’église Saint-Pierre, qui a lancé la baguette suspendue début novembre. Jessica, derrière sa caisse, admet dans un immense sourire que ça marche super bien : « Plus de 120 baguettes en à peine de 20 jours ! »
En tout cas, ces initiatives inspirent les autres. Fin octobre, Le Poulailler de Fred (décidément, ces Fred...), à Bègles, s’est mis à suspendre des cafés. Les 6 et 10 décembre, c’était au tour de L’Oiseau cabosse et du Café de l’étoile. Aux détracteurs qui dénoncent le profit des commerçants qui se font du beurre sur le dos de la générosité des gens, Fred répond, tranchant : « C’est des cons. Honnêtement, à part du boulot en plus, ça n’apporte rien. Parce que si je comptais sur cinq cafés par jour pour vivre, je pourrais plier boutique. » Et le cidre chaud, ça marche mieux pour faire tourner la boutique? Parce que là je me laisserais bien tenter, histoire de rêver à un temps où les gens trouveront ça normal et sain d’aider les autres.
Et donc, qui suspend un p’tit noir ou une baguette? « N’importe qui. Du client régulier au type de passage qui s’enthousiasme du concept. Des gens qui ont envie de faire un geste, toutes classes sociales confondues. Même nous parfois. » Mais les bénéficiaires diffèrent d’une enseigne à l’autre. Chez Fred, ce sera « des retraités, des étudiants ou des habitués qui ont oublié leur monnaie. » Ces mêmes habitués en profitent la fois d’après pour suspendre un expresso. La boulangerie, elle, est de mèche avec la bagagerie, rue Ausone, où des SDF peuvent poser leurs bagages
Et non avec cette CGT chère aux Inconnus. Ici, c’est un pour le prix de deux. A première vue, ça sent l’arnaque commerciale. Mais à première vue seulement. En réalité, nous assistons aux balbutiements bordelais des denrées suspendues. Le principe : acheter deux cafés (ou baguettes), en prendre un pour soi et laisser l’autre à disposition pour quelqu’un de plus nécessiteux. Un acte de générosité et de solidarité qui vient de Naples – les Napolitains étant réputés pour trouver des bonne idées pour les gens sans thunes, dixit une copine italienne – et qui cartonne où il est appliqué. 12
Se frotter à l’italien dans ses études et habiter Bordeaux. Mixer le tout. En parler aux copains. Et voilà le groupe Facebook « Les Cafés en attente à Bordeaux » qui naît. Tous les mois depuis octobre, des gens se retrouvent dans un bar pour préparer leur plan d’attaque et faire bouger les choses. « Toi, tu t’occupes des Capus. Voilà des flyers. » Les volontaires sillonnent la ville pour exposer le principe des cafés suspendus. Et ça a l’air de bien prendre. Sous leur impulsion, L’Oiseau cabosse et Le Café de l’étoile s’y sont mis. Les presque convertis, début décembre, étaient Le Bistrot du musée, Chez Marcel et Lilly, et Vintage. Pierre-Elie, 21 ans, affiche un petit sourire : « Il y a surtout des jeunes et des étudiants. Ce qui est drôle, c’est que plusieurs d’entre nous sont engagés politiquement, mais pas du même bord. » Un bon point de plus : la générosité n’est pas une vile manipulation des rebelles gauchistes qui s’habillent au Népal.
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PA P O T I CH E a test é
« Ça te dit de tester un apéro en anglais ce soir ? » Quand on m’a proposé ça, ma première réponse a été « no way ». Après une journée bien remplie, j’avais plutôt envie de descendre quelques bières avec des potes et me vider le cerveau plutôt que de me le remplir en compagnie de profs d’anglais... Mais ma rencontre avec l’asso Blablabylone, qui propose une autre approche de l’apprentissage des langues, a changé la donne.
par Papotiche
PA P O T I CH E a test é
Je regarde ma montre : 2h que je papote en anglais sans m’en rendre compte ! Si au début j’étais mal à l’aise, le fait d’échanger avec plaisir sur tout et n’importe quoi m’a fait perdre complexes et inhibitions. « Tu vois que tu parles anglais ! », me glisse William. Tout est question de pratique et de confiance en soi.
cuser, c’est le but ! », me répond Sophie à ma droite. Effectivement je m’aperçois qu’il n’y a pas que des gens bilingues ou d’origine anglophone. Sophie, la petite quarantaine, c’est la deuxième fois qu’elle vient, et ça me rassure : je craignais d’arriver comme un cheveu sur le gaspacho parmi une bande de vétérans. L’asso Blablabylone existe depuis 2007, et si effectivement des habitués se retrouvent régulièrement à ces apéros, il y a à chaque fois de nouvelles têtes, m’explique William, ce qui rend chaque soirée différente.
Je repense alors au mythe babylonien de la Tour de Babel, qui est à l’origine de la dispersion des langues sur la terre dans la Bible : aucun grand projet n’est réalisable si les hommes ne font pas l’effort de se comprendre entre eux. Ce soir, je suis contente d’avoir dépassé mes peurs, et en repars un peu plus riche. Et avec la certitude de revenir le mois prochain !
Trois étudiants chinois me disent qu’ils étaient en train de rire de nos différences de coutumes. On dérive sur l’astrologie, j’apprends alors que l’année 2014, année du chien, est prometteuse pour les cochons et, de fil en aiguille, on parle de tout un tas de choses. Tiens, comme à un apéro « normal », quoi. Les bilingues ne monopolisent pas la conversation, incitent les timides à parler en leur posant des questions. Ils trouvent en douceur les mots qui ne viennent pas aux moins érudits. Ils expliquent en des termes plus simples certaines blagues difficiles à comprendre pour les non natifs.
Rendez-vous à 20h30, chez Paul’s Place. Devant moi, une quinzaine de personnes de tous âges, majoritairement autour de la trentaine, papotent autour de plusieurs tables, et semblent bien se marrer.
de vieux souvenirs de lycée commencent à défiler dans ma tête, ma prof d’anglais qui nous faisait répéter 100 fois le même mot, Shakespeare dans le texte, les verbes irréguliers… William perd son air de maître d’école : il plaisantait ! Ici, pas de profs, pas de contrainte, pas de jugement. « Come on Papotiche, welcome ! » Les sourires sont bienveillants, on me sert un verre tandis que je baragouine mes premières phrases pour me présenter et excuser d’avance mon niveau. « Pourquoi s’ex-
« Bonsoir, je suis Papotiche, je viens pour... » « IN ENGLISH PLEASE ! », me répond l’un d’entre eux, William, d’un ton sévère. Oh wait… me voilà bloquée à une soirée E-DU-CA-TI-VE !!! Super le plan…
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Illus’ : cariboucaribou.fr
Quand je leur demande pourquoi ils sont là, les motivations sont multiples : rencontrer du monde, perfectionner son anglais au travail, pratiquer une langue qu’ils aiment. Alors pourquoi ne pas prendre des cours plutôt ? Julien, co-fondateur de l’asso Blablabylone, m’explique que ce format atypique autour d’un verre permet de pratiquer les langues étrangères dans un contexte différent et sans prises de tête, et peut aussi être complémentaire de cours tradi.
Blablabylone, c’est aussi la volonté de faire se rencontrer les cultures.
Blablabylone www.blablabylone.org > 06 98 33 05 15
Quand Julien, globe-trotter, s’est posé à Bordeaux après avoir voyagé pendant des années, il a cherché, outre la pratique des langues, un lieu où il serait possible d’échanger avec des gens de toutes origines. Et il n’a pas trouvé : c’est ainsi qu’est née l’asso Blablabylone. En 7 ans, il a vu passer un tas de monde à ses apéros, de tous âges et tous pays, a même vu des couples se former : Blablabylone n’est pas prête de disparaître…
Tarif : 10 € par séance (avec le petit buffet apéro qui va bien). > Les premiers mercredis du mois de 20h30 à 22h30. > Paul’s Place, 76 rue Notre Dame, Bordeaux. > Une table, un animateur, et plusieurs langues (anglais, espagnol, allemand, etc.).
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le bibi c h o N label p our p re
le bibi c h o N label p our p re
Prendre les chemins de traverse reste parfois la meilleure des voies, en évitant de se plier en quatre pour rentrer dans une case. Fred Dongey a depuis longtemps mis de grands coups de pied, et de bottes, dans les boîboîtes. L’éducation émotionnelle au profit de l’éducation académique : le directeur artistique des Rythmopathes, collectif de danses gumboots (on vous explique plus loin keusseussé), percussions en tout genre et chants traditionnels, au grand dam de ses professeurs, n’a pas appris par cœur la conjugaison du verbe moudre au subjonctif imparfait ou le théorème de Thalès. Rencontre avec un joyeux cancre.
Fred Dongey, en chair et en bottes par Célia
Fais pas ci, fais pas ça
La naissance des Rythmopathes
Déjà enfant, Fred avait bien compris ce qu’il ne voulait pas. Surtout pas. « Apprendre comme on me proposait d’apprendre, ça ne me convenait pas. Je n’adhérais pas du tout au par cœur. L’apprentissage par la compétition, très peu pour moi. Il fallait être le meilleur en tout, moi j’étais davantage dans l’émotionnel. Je ne comprenais pas le système punitif. C’est sûrement ce mélange de cynisme et de grogne qui a nourri mon travail. Je ne voulais pas de ce côté formatage et stigmatisant. » Une remarque pertinente d’un charmant éducateur spécialisé (« Tu seras un inadapté social »), et Fred quitte définitivement le système éducatif en 3ème.
En parallèle, Fred commence alors à proposer des stages de gumboots et monte la compagnie des Rythmopathes en 2004, épaulé par des amis de longue date. « Le premier spectacle, on l’a fait sur une remorque de camion à Périgueux, on s’est fait virer, c’était la cata, mais j’en garde un souvenir génial. »
Job et djembé S’en suivent plusieurs années en dilettante, à vivre de jobs farci-farla. « Puis un jour, j’achète un djembé : ça m’attrape complètement, alors que je n’étais pas attiré par la musique plus que ça. Je m’y mets à fond et de rencontres en rencontres, je fais la connaissance d’un danseur sud-africain, Diwélé Lubi, qui m’intègre à sa troupe. » Diwélé Lubi l’initie alors au gumboot (danse africaine se pratiquant à l’aide de bottes de caoutchouc sur un rythme de percussion et de chants). « Le virus me chope, ça représentait tout ce que j’aimais : l’alliance du rythme et de l’expression corporelle. » Parce qu’il faut aussi parfois prendre des chemins moins conventionnels, Fred occupe pendant deux ans le poste de chef de centre dans une société de distribution de prospectus dans le Périgord. A l’extrême opposé de ce qu’il est. « Je l’ai pris comme un rôle de théâtre. Je me suis retrouvé à diriger des mecs qui avaient le double de mon âge, c’était surréaliste.»
Entre-temps devenu papa, Fred se consacre pendant trois ans à sa vie de famille puis reprend les rênes des Rythmopathes, cette fois-ci, sur Bordeaux. « La compagnie a alors pris tout son sens : quand moi je suis davantage dans la technique et la recherche artistique, les personnes avec qui je travaille m’apprennent les joies du “être ensemble”, au sein d’un groupe. » Stages, spectacles, Fred propose une autre forme artistique, mêlant percus, batterie, bodyrythme, danse, gumboot, chants… Avec un objectif commun : « Faire du spectacle pour se faire plaisir, sortir des contraintes de vente. Mon travail, c’est de l’alchimie entre la technique et l’émotion, le groupe et l’humain, et ça marche bien. »
Stages Gumboots / percu corporelles / voix Information et réservation : > Fred au 06 76 49 16 72 > brakass1er@gmail.com
La compagnie Les Rythmopathes se produit entre 5 et 10 fois par ans en moyenne, avec quelques scènes sympathiques depuis 2006 (Fest’art / ouverture de saison à Langon / Bastid’art / Fête de l’Huma...). Le 22 novembre dernier, le Fémina a vibré au rythme du spectacle des Rythmopathes, affichant complet rapidement. Ironie du sort, dans la « vraie » vie, Fred est intervenant dans des classes de collège en danse et expression corporelle. Comme quoi, quand on a une réelle passion à transmettre, se balancer sur sa chaise pour tenir le mur ou être absorbé par le rythme des chants des pigeons n’empêchent pas d’enseigner.
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Et sinon,
c ’ est tr è s tr è s v ert
les bons plans locaux
Illus’ : cariboucaribou.fr
T’as du coeur et du donnes : Les incontournables par Célia Noël est passé : tu regardes avec amour tes présents et, sauf rares exceptions, tu te retrouves toujours avec le cadeau piégé, dont tu n’as jamais voulu ni dans cette vie, ni dans une autre, pour lequel tu te demandes encore si la personne qui en est à l’origine te connaît vraiment. La déception du t-shirt Lulu Castagnette taille 12 ans offert par ta tante passée, cette année, tu t’es décidée : tu vas recycler tous ces cadeaux, communément appelés “merdouilles accumulées depuis 1997”. Et nous, on te donne des idées. Plus ou moins bonnes selon le sens du vent.
Les immondasses chocolats
> J’en fais quoi ?
Ceux en forme d’escargot ou de pyramides. Si tu n’en as mangé que deux depuis Noël, c’est que la boîte sera encore intacte dans un an, on peut te le garantir.
Tu l’offres. GNARK GNARK GNARK.
> J’en fais quoi ?
Au panthéon des parfums qui font saigner tes sinus, on a encore osé t’offrir Poison de Dior, Shalimar de Guerlain, n’importe quelle bouteille de Serge Lutens ou un parfum Yves Rocher. Pourquoi on a un jour décidé d’inventer ces parfums est un mystère aussi effrayant et insondable que l’ADN de Frigide Barjot.
> Emmaüs (à Parempuyre) > Croix Rouge (plusieurs lieux de dépôt à Bordeaux, Gradignan, Le Bouscat, etc.) > Conteneurs « Le Relais » (pléthore autour de Bordeaux - lerelais.org/oudonner)
Les locaux > Amos : Récup de vêtements rebidouillés par des travailleurs en réinsertion pro puis revendus dans six boutiques sur Bordeaux - www.amos.asso.fr > L ’Atelier D’éco solidaire : récup d’objets et mobiliers, retapage, revente dans la boutique atelierdecosolidaire.com
Le parfum qui pue
Fais-moi donc fondre tout ça, pour te faire un masque de beauté de premier cru : hydratant, cicatrisant, antioxydant, UV protecteur et anti-rides. Option peeling avec le chocolat aux noisettes.
Le dernier Guillaume Musso
> J’en fais quoi ?
Inutile de te plonger dans ce pavé de 856 pages : l’histoire, c’est forcément celle d’un brillant quadragénaire divorcé à l’enfance difficile. Il a un chien et boit du whisky (le quadragénaire, pas le chien). Un événement extraordinaire va bouleverser son quotidien, il va hésiter entre se remettre en question ou se remettre avec son ex, et à la fin, quelqu’un meurt. ET CA FAIT DES CHOCAPICS !
Tu peux éventuellement t’en servir pour déboucher les toilettes d’un vestiaire de rugbymen ou le mélanger à ton essence pour asphyxier les vieux cons de la rocade.
Une statuette en bois d’un hippopotame qui joue du saxophone Accompagnée de l’anecdote : « Ca a été sculpté à la main par une femme indienne enceinte aveugle sans jambes sur son lit de mort ». Le cadeau qui vient du coeur quoi, tu vois.
> J’en fais quoi ? Profite du pouvoir auto-bloquant du pavé de Musso pour caler cette table de jardin qui est toujours bancale, que quand t’invites tes copains c’est chiant parce que les cacahuètes elles se font la malle.
> J’en fais quoi ? Tu la sors quand la personne qui en est à l’origine passe à la maison. Sinon, tu la mets à sa place, dans l’armoire à “merdes” où on peut également trouver un presse-livres en bois flotté, des chaussons en forme de pénis et une pince à spaghettis.
La smartbox «Hébergement insolite » La smartbox, le cadeau empoisonné. On s’est tous déjà affolé parce qu’elle arrivait à expiration. Si tu ne veux pas te retrouver dans une yourte qui sent la pisse au fin fond de la Corrèze, SUIS NOS CONSEILS.
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T’es dans l’échange et tu troques : Les mastodontes > www.trocdelile.com / www.scoovie.com
Le bordeluche > Ethique et Troc (facebook.com/asso.ettroc) : troc de vêtements, bijoux, objets
T’es super en rade de thunes et tu vends : Les bonnes vieilles brocantes et vide-greniers font le bonheur des revendeurs de tous bords.
Les sites +++ > www.brocabrac.fr / www.vide-greniers.org
Les depôts-ventes bordelais > Jolie Môme, 22 rue du Pas-Saint-Georges / Vestida, 23 rue Camille Sauvageau / Chamade, 76 rue du Loup / Steack Fripes, 62 rue du Mirail / Arsenic & Vieilles Dentelles, 39 rue des 3 Conils
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Crédit photo : © vali_111 - Fotolia.com
la rubri q ue d u d r Dre y Bibiche : La première question que j’ai envie de te poser, c’est comment peut-on parler de rêve éveillé ? Parce que pour moi, par définition, quand on rêve, c’est qu’on dort un p’tit peu, quand même ! (Vas-y, sers-toi un peu de saumon fumé)
Le fils caché de la sophro et de l’hypnose, donc ?! C : Oui, mais à la différence de l’hypnose, le patient a conscience de tout ce qu’il dit et de tout ce qui se passe. Je lui demande de s’allonger, de prendre de grandes respirations, de faire le vide, de mettre de côté tous les problèmes de la journée et d’essayer doucement de faire émerger images, sensations, émotions, et de les raconter. Parce que fatalement, c’est notre inconscient qui parle dans ces moments et qui nous ramène à nos « merdes » du quotidien.
Clothilde : On fait une généralité sur le rêve en disant qu’il est associé à la nuit, alors que le terme exact c’est « rêve nocturne » ou « rêve éveillé ». Un rêve, c’est une accumulation, une suite d’images, qu’il soit nocturne ou éveillé. Un rêve éveillé, c’est ce que l’on ressent systématiquement quand on commence à s’endormir : tout à coup, on voit des images, on ferme les yeux, on sait qu’on n’est pas endormi, on sait qu’on n’est pas complètement réveillé parce qu’on est dans un semi-sommeil et on a conscience de tout ce qui se passe. On voit des images de la journée ou d’autres, et ça, c’est que l’on peut appeler du « rêve », parce qu’on est entre l’éveil et le sommeil.
Concrètement, tu déchiffres, tu décodes, bref, tu interprètes comment ? C : Avec un dictionnaire des… Attends, j’te coupe, excuse-moi… pas le dictionnaire des rêves qu’on a tous eu sur notre chevet pour savoir ce que ça voulait dire quand tu te réveillais en sursaut parce que tu venais de rêver que tu perdais tes dents ??!!
C’est une pratique qui sert à quoi exactement ?
Driiiiiiiiiims are my realityyyyyyyy par Audrey
Mardi soir, je reçois Clothilde, thérapeute en « rêve éveillé libre » à Biganos. Ca tombe un peu mal parce que je vais rater « La France a un incroyable talent » sur M6, mais sa pratique m’intrigue et je veux en savoir plus … Interview autour d’un bon repas et d’une bouteille de Gewürtz, tant pis si je rate le numéro de Jean Bobby, un unijambiste du Lubéron qui jongle avec 3 flûtes.
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C : Mais nooon ! Ca c’est de la psychologie de comptoir ! De consommation ! C’est le fondateur du rêve éveillé libre et de l’école de thérapeutes, Georges Romey, qui a conçu un dictionnaire de la symbolique pour les praticiens. Le rêve est une soupape de sécurité de tout ce que l’inconscient emmagasine et le seul moyen d’évacuer, c’est d’utiliser des symboles. Tous, nous avons la même utilisation des symboles pour parler de nos proches, de l’abandon, la castration, la défense. De tous les problèmes que l’on rencontre. On a tous la même façon de symboliser.
C : A se couper de notre mental et à travailler sur nos blocages psychologiques, mais aussi sur des notions plus actuelles comme la connaissance de soi. En rêve éveillé libre, on travaille sur des axes analytiques pour résoudre des blocages liés à notre histoire ou à notre passé et sur des axes initiatiques, donc le développement personnel. Mais on ne peut pas avancer si on ne va pas en arrière. C’est aussi un moyen d’aller chercher dans la « vase » du passé. Aujourd’hui, la plupart des gens veulent avancer et oublier. Mais si on n’est pas prêt à reconnecter avec le passé, je ne sais pas s’il existe des thérapies qui te disent : « Non mais c’est bon, ça va aller ! »
Et le symbole de la biche ?! C : La biche, c’est l’image très positive de la mère. Ah ça fait plaisir !! Allez tiens je te resserre un peu de vin ! Et s’il t’arrive de recevoir des patients qui te disent : «Y a rien qui vient, y a rien qui sort, ça marche pas vôt’ truc !»
Difficile à aborder comme thérapie alors, non ? (Au fait je ne t’ai pas demandé pour la suite mais tu mangeras de la raie ?) C : (oui merci) Au contraire, c’est une thérapie très douce car on ne voit que ce que l’on est prêt à voir. Le rêve permet de poser des sujets sans avoir à en éviter certains. Le rêve, tout le monde connaît, ça fait moins peur…enfin, ça fait peur de savoir qu’on peut interpréter mais il y a ce côté un peu magique. Cela se déroule en trois temps : on pose tout ce qui s’est passé pendant la semaine histoire de lâcher le cerveau, vider son sac, puis vient le rêve, et enfin l’interprétation. C’est le patient qui travaille. Le rêve, il n’y a que lui qui le connaît. Je lui rends ce qui lui appartient, je ne suis qu’un guide qui aide la personne à interpréter les symboles que lui renvoie son inconscient.
C : Tout le monde rêve, mais quand on ne voit rien, quand il n’y a pas d’image, c’est que le patient ne lâche rien, qu’il est dans le contrôle, qu’il maîtrise ou qu’il a peur de ce que signifient ses rêves. Donc il faut un minimum lâcher prise pour y arriver, d’où l’état dans lequel j’essaie de plonger les patients par la relaxation.
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p è re c astor
p è re c astor
MINUTERIE Tout le monde à une vieille lampe de chevet chez lui, un vieux truc hérité de sa grand-mère qui moisit au grenier ou qui sert de lumière d’appoint. Je ne vais pas vous proposer de la customiser mais plutôt de la repenser du tout au tout.
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Récupérer tout ce qui sert à faire la lumière, c’est-à-dire le fil électrique, le bouton, la fiche et la douille (ce n’est pas ce que tu crois, petit drogué).
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Prendre 2 morceaux de bois de même largeur (j’ai utilisé du contreplaqué « fond de remorque » pour l’exemple) mais de hauteurs différentes.
3 Imprimer ensuite sur une feuille A4 le motif de son choix que l’on va venir scotcher sur notre plus grand bout de bois. 4
Prendre une perceuse avec une petite mèche à bois et faire des trous en périphérie de notre dessin. Alors, oui, tu vas me dire que tu n’as pas de perceuse. J’ai une solution pour toi bibichonne : cours acheter la « Chignole rose » en édition spéciale de chez Makita, disponible dans les points de vente spécialisés. Non seulement elle fait des trous mais en plus, 10 € de ton achat seront reversés à la lutte contre le cancer du sein, pour qu’Octobre Rose dure toute l’année. Bricoleur altruiste, c’est possible.
IT’S TIME
TO TURN ON THE LIGHT Par Jocelyn
Salut à toi, l’ami Bibichon. Bienvenu dans le monde merveilleux de Père Castor, ton conseiller brico-déco qui réveille tes méninges et tes mimines. Aujourd’hui, nous allons travailler avec des objets du quotidien que l’on va repenser un peu. C’est l’hiver, et tout ce dont tu as envie, c’est de lumière, et que les journées durent plus longtemps (et aussi d’un plaid en pilou-pilou mais ça tu ne te l’avoueras jamais). Père Castor a pensé à toi : horloge et lampe sont à l’honneur pour ce numéro glagla. 22
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Retirer la feuille
Assembler les 2 morceaux de bois ensemble à l’aide de petites équerres de chaise.
7 Fixer ta douille à l’aide de 2 autres équerres > Et voilà !!!!!!! C’est qui le meilleur ???? Taïme of maï laïfe Une fois la lampe sur ton bureau, tu peux t’atteler à la création de ta super horloge perso. Pour cela, il te suffit de prendre un cadre photo (vieux ou neuf) format A4 ou plus et d’y mettre la photo de ton choix. Tu peux aussi imprimer une super compo que tu as réalisée sur Publisher ou même sur Paint. Il te faut également un mécanisme que tu peux piquer sur la vieille horloge de ta grand-mère ou alors tu peux en acheter un sur la toile. La suite coule de source…. Et voilà ! Grace à père Castor, tu es encore plus branché, plus allumé et plus à l’heure. Merci Père Castor !
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issa Andres
Photo : Dam
ien Tchong
Photo : Mél
Photo : Damien Tchong
Bibiche D LES CUIS ANS DE L’AQU INES ITAN / BORDE IA AUX
à Bibiche in saint mart
e.com
Bibiche SUR LA PLAGE DE HOI AN / VIETNAM
ou trapemar Photo : at
Photo : Frédéric
Coiffé
Bibiche SUR L’ÎLE DE PAROS / GRÈCE
À BibicheUDES PEYRAG
Bibiche EN CHINE
Bibiche À AMSTERDAM Photo : Marion Renier
Photo : attra
pemaroue.
Photo : Mélis sa Andres
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Bibiche au temple de bédugul /bali
Bibiche FAIT DES FLEXIONS À ESPRIT FITNESS / CESTAS25
Photo : Esprit Fitness
RIO
ie Larche Photo : Stephan
Bibiche à
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Altermondialisme, économie équitable, développement durable, croissance verte, économie solidaire et j’en passe. L’économie est devenue un furoncle qui nous colle à la peau et qu’on s’empresse de faire péter sur le miroir de la salle de bain à la manière d’un ado invité à sa boum de dépucelage. La moralisation à tout prix comme une mode ! coupé le petit doigt lors d’un accident domestique. Moralité : à votre avis, le 19 septembre 1985, ce fut pour ce petit artisan de campagne le jour des milliers de morts à Mexico ? Ou le jour du petit doigt ?
Et le bobo de s’exclamer : « Il faut acheter français, et pas à ces salauds de Chinois qui exploitent la misère ! » Encore : « Il faut acheter le cacao au juste prix aux Guatémaltèques ! » Ou encore : « Vive les énergies renouvelables, le nucléaire c’est caca ! » Et de poursuivre : « Il faut manger fermier ; halte aux bestiaux parqués les uns sur les autres dans des entrepôts roumains ! » Qui d’à peu près sensé s’opposerait à ces poncifs ? Pas grand monde. Bienvenu dans le populisme !
Une nouvelle conception de la lutte des classes va naître. Ceux qui n’ont pas suffisamment le sou pour pouvoir s’octroyer une morale de consommateur citoyen, et ceux qui ont les deniers pour le faire et la tribune pour le dire. Le pauvre, non content d’être pauvre, de creuser le trou de la Sécu, et de rappeler la société à ses imperfections, sera celui qui nourrit ses gamins de pâtes transgéniques et viandes sur-hormonées, qui ne fait pas son tri sélectif, dont le ballon de foot de ses gosses est estampillé Made in Pakistan, ou qui roule dans une bagnole épave qui crache une tonne de CO2 à la seconde. Salauds de parents !
L’économie ou la cristallisation du populisme moderne. Le chauvinisme économique en a fait son gras. Le souci permanent d’équité et d’avenir propre en a fait son miel. Il faudrait donc acheter local pour maintenir les emplois des plus modestes (et des plus nombreux) qui ne peuvent, eux, se le permettre ? Il faudrait consommer propre et équitable pour que les ouailles des Français qui bouclent tout juste leur fin de mois et qui n’ont de voyages que la chaîne câblée du même nom, puissent grandir dans un monde cyberperfect cher à ce non moins cher Pangloss*?
On estime qu’il y a 4.7 millions de pauvres en France. 2.8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 dollars par jour (« Je t’échange deux capotes contre un bout de pain ! »). Et certains tentent de nous faire croire qu’une économie plus verte, plus solidaire et plus équitable participerait principalement de la volonté des citoyens de s’inscrire dans un tel projet? Rappelez-vous de la morale du petit doigt. Les gens s’occupent d’abord de ce qui se passe chez eux et prennent de la perspective quand ils n’ont plus la tête enfoncée dans la glaise.
Et si on n’achète pas aux Chinois, est-ce à dire qu’il faut priver de ressources un quart de la population mondiale au détriment de quelques millions d’autres ? Ceux qui bouffent du saucisson prévaudraient sur ceux qui bouffent des nouilles (pour peu qu’ils aient à bouffer…) ? Une grande loi de la nature ? « Ils n’ont qu’à moraliser les salaires et les conditions sociales du travail ! », diront certains borgnes. Et pourquoi achèterions-nous chinois, alors, si ce n’était pas moins cher ? Par souci d’économie solidaire sans doute ou passion pour le kung-fu.
Donc, à ceux qui en doutent encore, oui, le politique a encore un rôle à jouer dans la cité. Il doit porter la voix du plus grand nombre pour le bien général. Le « tous pourris » est un poison et la porte ouverte aux dialectiques populistes et extrêmes. Les grands projets portés par les grandes nations, ensemble, sont la voie. Economie du développement, moralisation des échanges commerciaux, investissement massif dans les énergies renouvelables en font partie. L’étatisme reste une illusion, le danger permanent et la tentation vivace du repli sur soi, une secte à grande échelle.
Dans ce genre de débat, rappelons-nous aux « Chroniques de la haine ordinaire », rubrique radio d’il y a trois décennies, menée de main de maître par Pierre Desproges (trublion poilant gaulois de la fin des années 70 et 80). Il conta une fois l’histoire de ce boucher français qui, au petit matin, préparait sa journée de travail dans son arrière-salle, la radio allumée. C’était le jour du grand tremblement de terre de Mexico de 1985 qui fit plus de 10 000 morts. Il écoutait à peine attristé les nouvelles, les mains baignant dans son jus de boudin. Le téléphone alors retentit. Il décroche. Sa femme en pleurs. Leur petit garçon s’est
Méfions-nous donc des faiseurs de solutions faciles qui vont dans le sens des mouvances populaires, comme autant de supporteurs épris de baballe qui pointent leur majeur au ciel, comme si demander à Dieu la permission d’être con était une politesse en soi…
*Personnage présent dans le livre « Candide » de Voltaire et défendant l’adage : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. »
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L’éco du bobo par David
Crédit photo : © Kurhan - Fotolia.com
million d ollar bibi c h e
la g ee k ette c en d r é e
la g ee k ette c en d r é e
Le tweet par lequel tout arrive
pas sans rappeler le film Very Bad Trip. Forcément, ça crée de l’empathie pour les personnages. D’autant plus à Bordeaux où, jusque-là, les histoires d’agapes dont parlaient les journaux se terminaient généralement dans la Garonne. Là, pour une fois, le sujet est drôle et décalé.
Rappel des faits : 5 étudiants bordelais sortent de boîte, empruntent un lama dans le cirque installé aux Bassins à flots et, après une balade dans les rues de Bordeaux, décident de lui faire prendre le tram. Les protagonistes ne se doutent pas alors de l’emballement médiatique à venir…
C’est con un lama
Illus’ : cariboucaribou.fr
Le buzz démarre, lui, quelques heures plus tard avec ce tweet : « Tram de Bordeaux, ligne B ce matin. Un lama dans le tramway. » Il est midi le jeudi 31 octobre lorsque Xavier Cappelaere (alias @x_cappelaere sur Twitter) le publie avec LA photo du lama dans le tramway. Le tweet rayonne rapidement au-delà du premier cercle de ses 800 abonnés ; il est retweeté (ndlr : partagé sur le réseau social Twitter) près de 2 000 fois. Ce qui aurait pu prendre des mois à être partagé via un powerpoint douteux se diffuse sur Twitter à la vitesse d’une biche au galop !
Oui, ça tient aussi à l’animal. Nos lascars auraient volé une mouette, ça aurait été aussi peu pratique, mais ça nous aurait sans doute laissés indifférents. Une mouette, c’est assez fade. Un lama, non seulement c’est exotique, mais ça a une bonne tête de vainqueur !
Des jeux de mots lamatables Dans les jours qui suivent, Serge inspire une multitude de détournements et mèmes (ndlr : image, vidéo, phrase massivement diffusée sur internet après avoir été remixée) : lamadelrei, lamasticot,... Le vendredi soir, à Metz, une bande de potes enregistre « Lamaoutai », parodie du tube de Stromae, qui comptera 1 million de visites sur YouTube en 24h.
Une couverture médiatique mortelle
Serge :
le lama qui sait buzzer Dissection d’un buzz 100% bordelais par Alice et Anne-Gaëlle
Alors, oui, on nous a bien rebattu les oreilles avec Serge le lama bordelais. « Serge prend le tramway », « Serge retrouve ses copains au restaurant », « Serge donne le coup d’envoi au stade Chaban-Delmas ». Le petit côté Martine, ça va bien 5 minutes. Chez Bibiche, on a des activités bien plus divertissantes et CNN n’en a jamais parlé ! N’empêche, le buzz du lama n’est pas vraiment étonnant a posteriori. Car si les 5 trublions qui ont proposé à Serge une escapade nocturne n’imaginaient pas sans doute faire le tour du Web et la Une de la presse internationale, les ingrédients du buzz étaient bien là ! 28
C’est la Toussaint et, hormis un reportage sur le retour en force du chrysanthème, on ne peut pas dire que les sujets se bousculent dans les rédactions le 1er novembre, au lendemain des événements. Sud Ouest est le premier journal à reprendre l’information, avec un article qui paraît le jour même à 14 h 55 : « Ivres, ils volent un lama et lui font prendre le tramway à Bordeaux ». Notre quotidien régional favori sortira même une version en anglais de son papier. « Le Parisien » se distinguera lui par une interview de Serge Lama (oui oui…), le chanteur, pas l’animal. Mais c’est BFM TV, avec son interview du lama et de son propriétaire, qui remporte sans doute la palme du meilleur reportage : sobre, humble et sans peur du ridicule.
Les marques locales ne sont pas les dernières à succomber à cette lama de fond. Le centre commercial de Bègles publie le visuel « Rive d’Arcins, le centre commercial différent par nature, approuvé par Serge ». La TBC diffuse l’affiche « Je monte, Je valide » sur laquelle on voit un lama tenant dans sa gueule une carte d’abonnement. C’est le signe qu’il est temps de ranger ses blagues lamabar pour ne pas se faire étiqueter de « OLD » !
Le lundi qui suit, le site américain BuzzFeed poste sur Twitter la photo des 6 potes à ses près de 600 000 abonnés. L’histoire, reprise aussi bien par CNN que par les médias japonais ou espagnols, prend alors une envergure internationale.Où sont les
Le Very Good Trip du Lama La référence est frappante. Cinq mecs ivres essaient de piquer un zèbre, mais face à la difficulté de l’entreprise, se rabattent sur un lama, plus docile. Ça n’est
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v ers l’ in f ini et au d el à
Arpenter les routes girondines, par temps sec et calme ou humide, ça te botte. On fait quoi ce soir ? On fait quoi ce week-end ? On fait quoi hier ? Sont autant de questions posées quand tu te décides à sortir de ta grotte. On ne te l’apprendra pas, notre joli département regorge de découvertes en tout genre. Parce qu’il n’est pas nécessaire de partir de l’autre côté du globe pour voyager, Bibiche a sélectionné 3 lieux girondins un peu magiques, on en est sûr. Dans l’espace, au Moyen Âge ou en enfance : t’es prêt à partir ?
v ers l’ in f ini et au d el à
Sur les traces du « Seigneur des Anneaux »
La balle est dans ton trou Le mini-golf, pour toi, c’est peut-être ce supplice du samedi après-midi du mois d’août, ce samedi où le temps est maussade et où tes parents t’emmenaient de force tâter la balle, « parce qu’on ne va pas rester coincé dans la caravane quand même ». Un terrain de 25m2, à attendre huit plombes que le gamin devant toi la mette dans le 1000, cette PUTAIN DE BALLE, et, clou du spectacle, le fameux moulin du dernier trou qui ne tourne plus depuis 1986. Bref, un régal. Oublie tout ça : Bibiche a découvert pour toi le mini-golf qui te redonne envie de croire en Dieu. Goolfy, c’est du mini-golf en intérieur, où tu te retrouves pendant 1h plongé dans l’obscurité, avec pour seul éclairage des blacklights psychédéliques qui éclairent le parcours. Balles, putters et décors tridimensionnels fluorescents donnent une toute autre dimension à ce sport, à la base chiant comme la pluie. Comptez 7€ pour les enfants, 8€ pour les adultes et 6€ à partir de 12 participants.
Illus’ : cariboucaribou.fr
Tu savais, toi, que tu pouvais trouver l’épée d’Aragorn en terre girondine ? HA TU VOIS ! Nous aussi, nous avons été à la fois très décontenancées mais aussi très excitées à cette idée. Nichée au coeur du village de Saint-Macaire, l’échoppe de Makarios ne ressemble à aucune de ses consoeurs. La gastronomie régionale y est à l’honneur, et dans un registre moins classique, plusieurs produits te replongent dans l’époque des joutes et de l’hydromel : hypocras ou bière de seigle, cassolade des Templiers ou terrine de cuisses de grenouilles pour le gosier, épées maçonniques, dagues et sabres pour le combat (ainsi que les épées d’Aragorn et de Frodon, OUAIS OUAIS), sans oublier objets de déco, poteries et figurines médiévales. Et si tu y croises Legolas, dis-lui de notre part qu’un soleil rouge se lève à l’horizon, qu’il en déduise ce qu’il veut.
Rendez-vous en terre girondine
27, rue Carnot, 33490 Saint-Macaire Tél. 05 56 63 40 61 > www.echoppedemakarios.fr
59, avenue Henri Vigneau 33700 Bordeaux Tél. 05 57 21 54 58
par Célia
« Gravity » version Arésienne Arès, pour toi, se résume sûrement au Mac Do salvateur après la journée au Grand Crohot, ou à cette ville en état de décès avancé dès novembre passé. Ne sois pas si réducteur, Bibichon. Parce que j’te f’rai dire que la vérité n’est pas ailleurs, mais à Arès : la commune de 6000 âmes a accueilli en 1976 le premier ovniport au monde. Situé sur l’esplanade G. Dartiguelongue, l’ovniport a été « réservé, par décision de monsieur le maire Christian Raymond, approuvée
par le Conseil municipal pour accueillir sur notre planète les Voyageurs de l’univers. QUE VOS ATENDEM TOTJORN (nous vous attendons toujours) », comme on peut le lire sur la stèle qui jouxte la soucoupe volante installée en 2010 lors de l’événement « Allo Arès, Ici Ovni » pour les 100 ans de l’aviation. Au-delà de faire annuellement sa fête à l’huître, la joyeuse Arès est depuis plus de 30 ans terre d’accueil pour les aliens de tout bord. Et ça, on aime.
Fouler les Pavés Bordelais En terme de bons plans sorties et découvertes girondines, Bibiche avait envie de te présenter « Les Pavés Bordelais », blog 100% local et bonnes idées. Tenu par Alexandra, amoureuse de Burdigala, « Les Pavés Bordelais » répertorie de nombreux bons tuyaux boustifaille, loisirs et voyages. Et toutes les semaines, Alexandra poste sa sélection de « On fait quoi ce week-end en Gironde ? » (marchés, brocantes, salons, inaugurations, etc). Merci Alexandra ! > www.lespavesbordelais.fr > twitter.com/PavesBordelais > facebook.com/lespavesbordelais
> www.ares-tourisme.com
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facebook.com/bengalemusique Benjamin Debon : basse
twitter.com/bengalemusique bengalemusique.fr Le Chat : chat Marine Thomerrel : claviers, chant
Bengale
tigres au coeur tendre par Michaël
Romain Sanderre : guitares, choeurs
Mickaël Gachet : chant
Ma première rencontre avec Bengale (« Un nom facile à retenir, qui marche en français, en anglais, très imagé mais pas forcément rattaché à la musique », dixit Mickaël Gachet, le chanteur), a été ce titre, « Dernier Tramway ». Que de chemin parcouru depuis, à croire que l’extension des voies du tram est déjà en place. grande scène, le Rocher de Palmer, devant un public assis : le groupe a mûri, tout en se réduisant à seulement quatre membres. Et si Mickaël et son guitariste, Romain, s’expliquaient un peu ?
Crédit photo : Ph. Lebruman
Il mettait déjà le doigt sur l’ambiance particulière qui règne dans le tram (rétrospectivement, ça nous apprend qu’on peut faire un petit buzz avec le tramway sans parler de lama, que cela serve de leçon). Point de beuverie et d’engueulades nocturnes cependant, plutôt une évocation presque poétique de la divagation alcoolisée qui guette. De fil en aiguille, par le biais de leur sympathique manager, je rencontre le groupe, le vois en concert en février. Il fait chaud et humide, bref c’est le Chicho en plein hiver. Et là, jolie claque : les six jeunes gens ont déjà dépassé le stade du single qui tue, certes terriblement accrocheur (ligne de basse rondelette à souhait, texte facile à chanter même bourré) : setlist impeccable, plein de pistes lancées en éclaireur. Quelques mois après, je revois le groupe sur une
D’une piste à l’autre Le Plana sera notre point de rendez-vous. Pas de rock’n’roll : je suis le seul à boire de l’alcool, les deux petits tigres optant pour des jus de tomate, même pas relevés d’un trait de vodka. Tout se perd. Le changement de lineup donc : « On a été obligé de jouer à quatre pour la première fois pour la première partie de Lou Doillon, et finalement ça marche bien comme ça et ça coûte aussi moins cher » (Romain) « Mais on n’exclut pas de jouer avec un batteur à nouveau » (Mickaël). Je les sens assez sereins, et à la fois très modestes,
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La croissance tranquille
très libres. L’émergence, sans doute montée en épingle par certains médias, d’une scène pop made in France (Montebourg, on te voit !), ne les concerne que peu. Allez demander à quelqu’un qui aime le groupe « C’est quoi comme style, Bengale ? », il sera bien emmerdé, moi le premier, ce qui les ravit d’ailleurs. Romain et Mickaël concèdent volontiers quelques divergences de goût, avec un terreau plus rock pour le premier, et plus hip-hop pour le second (il citera plusieurs fois Kendrick Lamar, rappeur US très célèbre, et Bengale a déjà remixé Disiz et repris IAM - « Je danse le MIA », en une version à tomber), avec un terrain d’entente sur la pop. Cet éclectisme, il se retrouve aussi dans les 3 singles, « Dernier tramway » donc, mais aussi « Playground » et « Vodka Pomme ». Les chansons n’ont rien à voir entre elles ou presque, tant au niveau du style que des atmosphères. Ils sont d’ailleurs assez fiers de ça : « C’est vraiment le but, de semer des indices, qui seront encore différents avec notre prochain single (ndlr : « Electric City », sortie en janvier)” (Romain).
Je les sens quand même très soucieux de ce que pensent leurs fans, surtout après une prestation dans une salle aussi intimidante que le Rocher de Palmer et un public assis, mais qui a, à mon sens, été séduit. Ce mélange entre ambition, car il est clair qu’ils veulent faire de Bengale quelque chose d’important (« J’y pense tout le temps, quand je bosse, le soir, etc. », confessent les deux, qui ont en effet gardé des activités à côté) et l’écoute de leur public les rend très attachants. L’envie de prendre leur temps répond aussi au besoin de développer leur « fanbase », comme ils disent : l’album progresse, mais il viendra le temps voulu. En attendant, Bengale se frotte à tout, passant d’une scène de grand festival (Garorock) à des premières parties prestigieuses (Lou Doillon, Alex Beaupain). De quoi affûter ses griffes et se donner les chances de durer. Pour être plus des tigres qu’un simple feu de Bengale…
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5 , 6 , 7 . . . et 8
5 , 6 , 7 . . . et 8 « swamp soccer »). Quelques modifs dans les règles du jeu (le hors-jeu n’existe pas et remplacements illimités, TU M’ETONNES), 6 joueurs, 2 mi-temps de 12 minutes pimentent cette discipline propre, nette, sans fioritures.
> Où pratiquer à Bordeaux ? Bordeaux compte plus d’une quarantaine de saunas. Tu fais attention quand même, certains d’entre eux sont assez… étonnants. Crédit photo : tmvmag.fr
par Célia
> Où pratiquer à Bordeaux ? Attends qu’il pleuve (donc attends 6min15), et choisis ton terrain de jeu : pour les plus marécageux, on te conseille la Réserve naturelle des marais de Bruges, le quartier de la Bastide ou Bordeaux-Lac.
Crédit photo : swampsoccer.co.uk
Illus’ : cariboucaribou.fr
La course de chaises de bureau
Si t’es fort, t’es Sirop sport, mais ça, on ne va pas te l’apprendre. Le sport, c’est cet ami qui te veut du bien, ou cette légende dont on te parlait enfant, ça dépend de ton degré de sport-addiction. Quoi qu’il en soit, c’est quand même bien de se bouger le boule, YOU NO ZAT. Chez Bibiche, comme faire 20 fois le tour du Parc Bordelais, ça nous daille, on a voulu savoir quels sports les plus incongrus étaient possiblement praticables par ton corps. On est parti aux quatre coins de la galaxie pour te dénicher l’activité insolite qui te fera briller dans les dîners mondains, ou chez mamie le dimanche midi. L’endurance au sauna OH LE JEU A LA CON. Après tout, on s’est déjà tous demandés combien de temps il est physiquement et humainement possible de tenir dans cette boîte de pin où chaque partie de ton anatomie cuit lentement à l’étuvée. L’activité physique mise de côté, c’est davantage une question d’endurance, voire de cojones, que l’on te propose là. Comme chez nos amis finlandais, qui organisent depuis 1998, dans la ville d’Heinola,
des championnats visant à éprouver la résistance des concurrents dans des saunas surchauffés. L’objectif est de rester le plus longtemps possible dans un environnement sympathique, à 110 °C (alors que la température usuelle est de 80 °C). Avant de jouer les X-Men, il est bon que tu saches que la championne du monde est restée 8min38. Si à 7 minutes tu ne sens plus ton visage, ou que tes cheveux ont fondu, ABANDONNE.
Hey, ça va hein, on l’a tous fait : que celui qui n’a pas défié ses collègues dans les couloirs du bureau sur son bolide improvisé nous jette la première roulette. Cette discipline, qui requiert équilibre, habileté, force et agilité, possède même sa propre compétition internationale : dans la ville de Bad König, en Allemagne, la course propose à ses participants de dévaler une piste de 200 m de long assis sur un siège de bureau. Et comme on sait que cette anecdote va te plaire, on se permet d’ajouter qu’en 2011, c’est un homme déguisé en cow-boy et équipé d’un fauteuil-cheval qui a remporté le prix du design.
Le poney sur paddle Exit le poney sur poutre, le poney sur paddle trouve enfin ses lettres de noblesse. Patience, équilibre et endurance sont les maîtres mots de cette discipline encore peu pratiquée. Et pourtant, tu n’en tireras que de grands bénéfices : complicité animale, travail sub-latéral des quadriceps, sensation de grand air sur l’écume, c’est l’activité physique de 2014, voire de 2056.
> Où pratiquer à Bordeaux ? Si tu descends la rue Sainte Catherine, de l’Apple Store à la tortue de la Victoire, avec ton siège à roulettes, on peut te vénérer sur 50 générations.
> Où pratiquer à Bordeaux ?
Le football en marécage
On ne sait pas. Mais si tu trouves, ON VEUT DES PHOTOS.
Qu’on se le dise, chez Bibiche, on DAYYYTAYYYSTE le football. Pour plein de raisons, qui pourront faire l’objet d’un futur article. En revanche, le football en marécage, en mode boue jusqu’aux rotules, on trouve ça plutôt fifou. Ce sont encore nos amis de la Finlande du Nord qui sont à l’initiative de cette belle discipline : tous les ans, en juillet, est organisée la Coupe du monde de football dans la boue (le
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le patrimoine , ç a v ous brame
Downtown Safari Gonzo-naturalisme hivernal in Bordeaux centre par Rémi
le patrimoine , ç a v ous brame
« L’hiver a ramené les mouettes sur Garonne, les poissons le savent et restent au fond, le héron est marri. » Contrarié, Patapon ? Fâché même à en croire la vieille qui, pendue à son portable, commente avec la verve d’une star de cabaret déchue l’activité du bassin au Jardin botanique, rive droite. Est-elle vraiment en ligne ? Se parle-t-elle à elle-même, comme tout bon observateur doit savoir le faire ? Ou se confie-t-elle plutôt au vison mort collé sur sa capuche ? vases abyssales. Entre lotus et nénuphars disant leurs grâces avant le gel, oui, « le héron est marri ».
Si certains humains sont là par choix, errant au cœur de ce coin de nature reconstituée plutôt intéressant, d’autres, sous l’œil du naturaliste suédois Carl von Linné qui trône au pied des serres, s’y pressent par obligation. Un flic à vélo y dragouille la jardinière de fluo vêtue, tandis qu’un gentil cantonnier aux airs de taupe me salue bonnement, brouette poussant. Un couple réuni, bras dessus, bras dessous, s’extasie des rochers et bouquets de plantes saccharifères bravant l’hiver, cannes à sucre en tête. Mais c’est une autre faune qui m’attire ici, aussi revenons au héron. « Ne l’approchez pas, nous disaient les vieux du village, il vise toujours les mains et les yeux ! » Lui, bec en poignard, pattes en carbone, terreur des marais pour tout ce qui nage et même pour les autres – rongeurs, oisillons, serpents – se croise en centre-ville, où les bassins empoissonnés lui offrent cette manne sur un plateau d’argent. Carpes koï, carassins dits poissons rouges et petites tortues, engourdis par le froid et donc chopables à souhait, régalent l’échassier. Immobile, sculptural, en scrutant le miroir, il épargne ma pince, me laisse le regard.
Sur les berges de Garonne, long le quai des Queyries, la roseraie ondule, on domine l’eau-crème. Voies réaménagés, végétation spontanée et vue sur la Bourse transie. « Ils ont laissé pousser, c’est magnifique », me dit la propriétaire d’un caniche gris un brin pelé. « Un point de vue méconnu sur Bordeaux. Moi, je rêve que les phoques remontent le fleuve, d’apercevoir une baleine. » En effet, marée montante comme à cette heure pourrait bien saumâtrer l’estuaire. Hélas, peu de phoques au Sud du Golfe, et encore moins de cétacés fluviaux. Mais bon, au vu de ces embâcles, prenons-nous à rêver, Gertrude. D’ailleurs, quand Cormoran, ce dragon, rase les tourbillons à la barbe des goélands en squat sur le ponton de l’Aliénor, Garonne prend des airs côtiers. Savoir observer le local, du plus commun à l’ignoré, c’est bien. Mais parfois, on veut rêver plus loin ! De l’exotique, steuple. Au Parc bordelais, une fresque m’attend, et saharienne. Rats, lapins, poules d’eau : checked. Mais entre cygnes blancs et noirs, oies cendrées et de Toulouse, celle que je recherche, c’est l’ouette d’Egypte, par Amon et par Geb ! Une espèce de tadorne, grand canard haut sur pattes, coloré, pattes roses et flancs roux, larges ailes noires et blanches, œil maquillé d’une étoile brune. Originaire d’Afrique et acclimatée ici pour l’ornement, l’ouette possède un hiéroglyphe à son effigie, était représentée sur les fresques antiques, et parfois même momifiée, upper class ! Le vol de ces étonnants palmipèdes symbolisait dans l’Egypte ancienne prospérité et bonne fortune. A la mort d’un pharaon, frère des dieux embaumé par Anubis-tête-de-chien et conduit chez Osiris au royaume des morts, on lâchait même quatre d’entre eux au sacre du nouveau souverain, comme pour bénir son règne. « Holy luck, dudie! Que les oies soient avec toi ! » Merde, elles se sont posées… Changées en gardiennes du passage, elles semblent nous ouvrir le chemin des ténèbres. Après vous.
Mais voilà que surgit l’escadron des rieuses, ces mouettes tapageuses qui piaillent, s’agitent et virevoltent sous des airs angéliques – robe blanche, longues ailes, lèvres rouges –, décidées à ruiner les bons plans du héron, l’immuable quiétude du plan d’eau, et même la solidarité des canards entre eux. Elles n’ont pas débarqué du large, comme beaucoup le pensent. Habituées des rivières, décharges et labours, Chroicocephalus ridibundus sont aussi citadines. Sous le clocher phallique de Sainte-Mariede-la-Bastide, flèche-coupole ovoïde coiffée d’un lanternon – aux airs de la meringue de Montmartre, autre trip de l’architecte Abadie – semblant émerger du sous-bois velu, la lutte s’organise. Colverts vs Mouettes Round 6 pour trois frites du Quick lancées là par un cycliste ganté. Le gras ne se perd donc pas sur les doigts et ira enduire le gosier nécessiteux de ces piafs #previsiondesgrandsfroids. Mais cette agitation de surface aura fait fuir nageoires et écailles jusqu’aux
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mo d e et ration
mo d e et ration
Tu as traversé les fêtes de fin d’année sans encombre, c’est bien. Mais tu as sûrement dû entendre tonton Jean-Bacchus, expert en neunologie, te certifier que jamais au grand jamais on ne boit de blanc sur du fromage, foi(e) d’Epicure. Par pur esprit de contradiction, nous avons pris un échantillon de sacro-saints mets de la boustifaille française, auxquels c’est péché de toucher quand il s’agit de les associer à du vin. Et on y a touché. Parce qu’on le confesse, palper du roquefort ou tâter de la Marennes-Oléron en buvant du Sprite, ça nous excite à balle.
par Célia
un excellent aérateur de papilles (si si) et le peu de sucre de canne relève juste le goût de ton foie de canard malade et mort. Bonne dégustation.
Oui oui, celui-là même que tu ne peux plus voir en peinture depuis le 2 janvier. En règle générale, le foie gras, c’est vin blanc liquoreux ou rien. Mais QUI A PONDU CETTE REGLE DE MERDE ? Non parce que déjà, le foie gras, c’est gras. Quand en plus, tu l’associes à une compotée d’oignons, ou un chutney de figues, on te garantit dès le début du repas un attentat buccal, voire un coma glycémique, qui te baysent les papilles pour le reste du banquet. Un peu de légèreté que diable.
> Que je bois ? Un verre de bicyclette (voir recette Bibiche n°2) : le citron t’aide à digérer, la vodka est
Si tu es adepte de ces mollards de la mer, on te dira sûrement que seule une bouteille de Muscadet peut en être digne.
> Que je bois ? En totale subjectivité, quitte à associer deux trucs dégueulasses que l’auteur de l’article a en horreur, on te suggère un bon verre de whiskycoca. Peut-être que l’explosion chimique dans ta bouche entre le mollusque marin et le soda ulcéreux provoquera un firework gustatif dont tu rêves depuis le biberon. Si tu essaies vraiment, en revanche, on veut bien tes impressions. Au-delà de te conseiller un bon Maalox en fin de repas.
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> Que je bois ? Du rouge. Saint-Emilion, Pessac-Léognan, Châteauneuf du Pape, Chinon, Pauillac, Pomerol... Non là, tu déconnes pas. Tout comme on ne laisse pas Bébé dans un coin, on ne fait pas n’importe quoi avec une entrecôte. Il existe des institutions auxquelles tu ne touches pas.
Qui dit chocolat dit dessert, dit fin de repas, dit tu t’es déjà enfilé bien quatre bons gros verres. On va pas se mentir, on va pas jouer les hypocrites, à ce stade de la compétition, t’es déjà quand même bien imbibé(e). Et tu ne vas pas nous faire croire que tes papilles qui baignent dans leur jus vont faire la différence entre un Jurançon et un Sauternes. Ou que tu trouves que la robe d’un Monbazillac s’accorde mieux qu’un Gewürtz sur cette belle tonalité de marron de ton moelleux au chocolo. La seule robe que tu distingues, c’est la tienne, maculée de jus d’huître, de ciboulette et de vinaigre balsamique. Mange proprement, merde.
> Que je bois ? Comté, tome de Savoie, brie, le fromage est ton ami, sacré(e) Français(e). La tradition veut que seul le rouge en soit digne, alors qu’il y a autant de fromages en France que de jours dans l’année (s’pa nous qui dit, c’est Winston Churchill). C’est pas faux hein : tu trouves que du Maroilles, ça a la même ténacité en bouche que du Caprice des Dieux ?
Un Get-Perrier. Les accords menthe-chocolat, ça marche toujours (After Eight, mon meilleur ami). Et tu connais très bien les vertus digestives de la menthe associée aux bulles de bonheur du Perrier. C’est ce qu’on te conseille, au moins pour tenir jusqu’au digeo (PAPI, APPORTE LA POIRE !).
> Que je bois ? Un jour, un fromage, une boisson. Quelle boisson peut être aussi diversifiée que le frometon ?
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accords & cris gastriques
Le diabolo, mais carrément ! Diabolo-pêche sur un calendos, diabolo-grenadine sur du gouda, diabolo-kiwi sur un emmental, tu vois la vie en Sironimo.
et ailleurs
On aime quoi quand on est tout petit ? Les contes. Et quand on grandit ? Les jeux. Et quand on est grand ? Sa maison. Et quand on aime encore tout ça à 40 ans, on édite « Les Trois Petits Cochons » en jeu de société familial. « Mais pas la version Disney, pas des contes édulcorés. » Benoît Forget, les yeux pétillants devant son chocolat chaud plein de chantilly, n’est trahi sur son âge que par les quelques poils blancs qui squattent sa barbe en traîtres. En mars dernier, il a monté sa maison d’édition de jeux de société, Purple Brain Creations, à Camblanes-et-Meynac, à une quinzaine de kilomètres au sud de Bordeaux. Oui, bon, après tout, on n’a pas besoin de vivre dans un open space au coeur de la City de New York pour être créatif, hein.
les contes ca ose tout...
par Camellia Lady Dopée
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Le jeune quadra est passionné de jeux depuis ses 12 ans. Et aime mélanger les genres. Dans les jeux comme dans sa vie. Armé d’une maîtrise d’histoire médiévale, il sera plus tard... sapeur-pompier dans la Vienne.Chevalier des temps modernes, en somme, avec une lance à incendie en guise d’épée. Pendant ce temps, toujours fourré dans ses boîtes pleines de couleurs, il rédige des critiques de jeux sur Internet. Ensuite, pendant un an, il a endossé le rôle de chef de projet pour un éditeur de jeux poitevin. Et puis il est venu en Gironde. « Pour raisons personnelles. » Une fille ? « C’est ça. » Et il a eu l’idée de la gamme « Contes et jeux ». Avec une vraie identité visuelle : une boîte en forme de livre. « J’adore la littérature jeunesse et les jeux. Il n’y a rien de tel pour rassembler les gens. » Entre ses tests de plateaux pour en parler aux autres et son poste de chef de projet, Benoît a eu le temps de se constituer un solide réseau. Iello, éditeur et distributeur nancéen, s’occupe de la distribution.
maintenant adaptation du « Lièvre et la tortue » et sur un jeu pour ados et adultes qui met en scène des seigneurs du Japon. Le mélange des genre, on vous a dit, faut suivre. « Pour moi le conte est une école de la vie. Et les jeux tendent à tirer les gens vers le haut. Ma cible, c’est vraiment tous les âges, avec plusieurs niveaux de lecture possible. Quoi de plus chiant que de jouer à un jeu qui n’amuse que les gamins? Il faut pas que les parents s’emmerdent quand leurs enfants réclament de jouer. » Et le Monopoly alors? C’est pour tous les âges aussi. « Pas génial d’inculquer aux enfants que si tu passes chez moi, tu dois aligner les billets. » Ah oui, tiens, vu sous cet angle... Pour l’avenir, Benoît Forget est plutôt confiant. « Les Trois Petits Cochons » ont reçu un bon accueil, et le jeu de société est en recrudescence depuis une dizaine d’année. « Il n’y a jamais eu autant de ludothèques, notamment en Gironde! » Eh bien ça fait au moins un secteur autre que le luxe qui n’est pas touché par le Grand méchant loup appelé « crise ».
Le jeu « Les Trois Petits Cochons » est né dans la tête de son ami Laurent Pouchain. Entre l’idée, les règles du jeu, l’illustration, le produit tout emballé, et le développement de la gamme (comprenez d’autres contes à adapter), il aura fallu 1 an de travail. La boîte rose a fait son apparition en France fin août. Elle est depuis partie se balader aux Etats-Unis et en Italie. Bientôt, la Roumanie, la Pologne et la République tchèque seront aussi sur les rangs. En novembre dernier, la vilaine sorcière russe, « Baba Yaga », nez crochu, verrue poilue et doigts squelettiques, a fait son apparition. Sous la forme d’une poupée russe qui s’est glissée dans une boîte-livre verte. Benoît travaille
A Bordeaux, pour acheter les jeux de Purple Brain Creations : > Descartes (69 bis, rue des Trois-Conils) Pour y jouer : > Jeux Barjo (12, rue Saint-James) > La Muse Café (10, rue Brascassat)
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parasol et sau c isson
parasol et sau c isson
C’est l’hiver, on se caille le frifri, et c’est le bon moment pour se vautrer dans la crêpe, complètement. Mais histoire de partir vers d’autres horizons que la tradi-tradi crêpe bretonne, Joëlle, notre Bibiche Top Chef, nous embarque vers des destinations plus chaudes avec son baghrir à 1000 trous.
La recette de Joëlle
Le baghrir
Bélier : Jupiter séjournera dans votre maison
Ingrédients - 400g de semoule de blé dur fine - 100g de farine - 1+1/2 sachet de levure - 80cl d’eau froide - 1/2 cuillère à café de sel fin - huile d’olive
Dans la famille des crêpes à trous, la reine est incontestablement la crêpe à 1000 trous, ou baghrir, originaire d’Afrique du Nord. On la retrouve au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Cette crêpe se déguste surtout l’après-midi mais aussi le matin, au réveil. Il n’y a rien de tel, à mon goût, que de manger pour le 4h une baghrir chaude, obligatoirement ! Avec du beurre et du miel, et indispensable, un thé à la menthe ! > servir les crêpes avec un mélange de beurre fondu et de miel (dans une casserole, faire fondre autant de miel que de beurre) et verser sur les crêpes.
> dans le bol du mixeur, mélanger l’eau et la semoule. Mixer en ajoutant petit à petit la farine, ajouter la levure puis le sel. > huiler une poêle, la faire chauffer et verser une louche de pâte au centre de la poêle. > du dos de la louche, étaler la pâte en faisant un mouvement circulaire. > cuire la crêpe jusqu’à ce qu’apparaissent des centaines de petits trous et qu’il n’y ait plus de pâte liquide au centre. > décoller la crêpe et la poser sur une assiette. > procéder ainsi, jusqu’à épuisement de la pâte.
NOTA > c’est vraiment ultra rapide à faire (et ultra rapide à manger) > le fait d’étaler la pâte avec le dos de la louche encourage la formation des 1000 trous. Retrouvez les recettes miamesques de Joëlle sur son blog www.lecoindejoelle.com
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entre juin et août. Mais il ne vous a pas prévenu et vous n’avez pas eu le temps de mettre des draps propres. Santé et beauté, évitez les masques au vinaigre de Xérès.
arracher les yeux avec un ôte-agrafe et de vous frotter l’intérieur avec une pierre ponce. 2014 sera votre année, c’est sûr. Mais juste au cas où, croisez les doigts et invoquez les esprits pour que l’année passe vite.
Taureau : le secret de votre réussite cette année
Scorpion : 2014 sera exceptionnelle pour celles
sera l’inactivité. N’hésitez pas à branler la queue du chat, à peigner la girafe et à procrastiner. En avril, si vous ne vous sentez pas à la hauteur, mettez des compensées (blague offerte par le fanclub de Laurent Ruquier).
qui se prostitueront. Un fait marquant, le 6 avril : une bonne date pour se pendre.
Sagittaire : soi-disant dotée d’un esprit critique, vous n’êtes en fait qu’une insatisfaite pourrie et gâtée qui ne mérite que des coups de pieds au cul. Dans toute l’histoire de l’humanité, il n’est jamais rien sorti de valable d’un Sagittaire.
Gémeaux : Mars sera parfaitement alignée avec Saturne en septembre. Vous vous en tamponnez le coquillard avec une babouche, et c’est tout à votre honneur.
Capricorne : le tact est mort à votre naissance et vous comptez poursuivre sur votre lancée en 2014. Vous êtes une connasse mais on vous adore.
Cancer : « Ma chérrrrrrrrrrie tou é magnifaïque, avant, tou étais un H mais les fêtes on fait de toua un O, cette année tou peux donc tout porter surtout les trucs lourds. »
Verseau : Vous êtes constipée, impossible d’aller aux toilettes ? Gardez la pêche... (TELLEMENT PARDON POUR CETTE VANNE).
Lion : En 2014, vous allez tout déchirer : les rideaux, la tapisserie, les bas de contention de mamie et votre périnée.
Poissons : puisque lorsque vous vous retrouvez
Vierge : le plus dur est à venir. BE PREPARED.
sans clopes, Hulk est une sous-merde à côté de vous, ne serait-il pas temps d’arrêter ? Hein ? POSEZ CE COUTEAU JE VOUS PRIE.
Balance : 2013 vous a donné envie de vous
LICORNE : Haha, bien essayé.
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parasol et sau c isson
de si grands projets Quand on boit, on est très inventif, imaginatif, créatif. On monte de grands projets, on a de grandes idées, on est persuadé d’avoir trouvé le saint Graal. Mais si, rappelle-toi… « Viens, on ouvre un bar »
Ni une, ni 15, tu te lances dans de la grande pâtisserie. 5h du mat, rien à foutre. Après t’être endormi devant la porte du frigo ouverte, la tête contre le mur, tu réussis à allumer ton micro-ondes et à dérouler la pâte dans un moule, que tu recouvres de peau de concombres (t’as jeté les rondelles, tu t’es trompé). Tu l’enfournes 6 min, le temps de fumer ta 56ème clope. Tu goûtes. C’est pas cuit. C’est pas bon. Mais tu la finis, parce qu’il est 6h23, et que tu as faim. Verdict : euh………….. c’est bon, enfin je sais pas, enfin p’tetre. Merci !
Le classique. En tête à tête avec ton best / ta bestie, comme disent les jeunes un peu cons, tu refais le monde, tu rêves de grands projets, et of course, d’ouvrir un bar avec elle / lui, parce que « t’as une idée qui n’a encore jamais été exploitée », « ça serait une aventure géniale à partager », « il faut faire bouger cette ville de morts », « t’imagines les chouilles qu’on pourrait se taper ». Mais au final, tu te rends à l’évidence : cette idée, si alléchante soit-elle, pourrait aussi te coûter 1 ton foie - 2 ton couple - 3 ta santé mentale - 4 ton amitié avec la / le pote - 5 ta vie.
parasol et sau c isson
Rapport calorie bouffe / sexe
19 toasts de foie gras + 78 huîtres + 26 bouchées au saumon fumé + 2,7 kilos de marrons + du chocolat + du chocolat + du chocolat ont composé ton régime de fin décembre. On n’ose même pas te dire ce qu’il va falloir que tu fasses de ton corps pour éliminer tout ça. Ca va être sale, ca va être hard core, ça va être long et dur, mais on te fait confiance, OH COQUINETTE.
Les ratés de l’écriture intuitive « Bonnes vacances bande de venins ardus ! » « Je pense que tu n’as plis de réseau mais j’ai poce he te rappelle ! » « Ça nous fera aussi plaisir de déraper un crounch à l’océan » « Bisous mon âne » « Ok je t’épilerais quand j’aurais fini » « Elles m’ont posé pékin de questions » « On se revoit bite ! » « Avec grain plaisir. A bientôt, et encore médico »
« Viens on fait un match de catch »
« Demain je démissionne et je pars vivre en Ouganda »
Tu sais que tu vas te faire mal, ou faire mal à ton copain aussi aviné que toi. Tu sais que tu vas péter une lampe / un canapé / une rotule. Tu sais que tu vas finir par avoir envie de jouer ta vie, que Mickey Rourke à côté de toi, c’est un enfant. Bref, tu crois que tu peux faire des choses, mais tu n’en es pas capable Némo. Alors lance-toi plutôt dans une partie de Uno.
Ton taff, ta situation célibatairesque insupportable, ton appart pourri t’ont définitivement convaincu : demain, tuteucasses, c’est sûr, non mais genre vraiment sûr quoi, et tu dis pas ça parce que t’es bourré, d’ailleurs tu vas tout de suite envoyer un mail à ton boss, et putain tu comprends pas pourquoi ta pote veut pas te rendre ton téléphone et te mets des grandes claques et… Ah si, tu te souviens : ta pote elle t’aime, elle tient à toi, elle a pas envie de te ramasser dans la rue dans 5 jours, sans logement ni argent. TU TE SENS INCOMPRISE. On en reparle demain autour d’un Gaviscon, dac ?
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Illus’ : cariboucaribou.fr
« Ca te dit qu’on essaie vraiment de cuisiner une tarte au concombre ? » Cette blague sur la tarte au concombre t’a toujours intrigué. D’accord, apparemment c’est pas bon, mais quelqu’un a déjà vraiment essayé d’en cuisiner?
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A faire en cas de crise d’adultisme Si tu sens que tu couves une bonne crise d’adultisme, voire de responsabilisme, voici quelques conseils de Bibiche pour y remédier. > Mettre 10 Malabar dans ta bouche et faire la plus grosse bulle du monde > Accrocher des porte-clés en forme de tongs à ton sac à main > Manger un Fresquito (fonctionne aussi avec un Mr Freeze) > Faire un tour de train fantôme > Te faire prendre en photo avec Pluto à Disneyland > Te marrer quand quelqu’un pète > Mettre des bagues à poil orange > Manger des pâtes alphabet > Trouver Nicky Larson beau > Réciter l’alphabet en rotant > Faire des sculptures en pain de mie > Faire pipi dans la rue > Construire les jouets des Kinder Surprise
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BLABLABLA
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