Le comité BD N°6-7-8 - Mars 2007

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ComitÊ de lecture BD n°6,7&8 mars 2007

6,7&8 mars 2007

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Le comité de lecture de Bandes dessinées est organisé par le réseau des bibliothèques municipales de Brest. Toute personne intéressée de près ou de loin par la bande dessinée peut s’y inscrire et participer à la rédaction de ce bulletin. Pour cela, il suffit de nous contacter par messagerie électronique ou par téléphone. Les critiques que vous pouvez lire ici, expriment les avis personnels des différents chroniqueurs. La bibliothèque, quant à elle, assure la coordination du comité et prend en charge la fabrication et la diffusion du bulletin. Par ailleurs une rencontre est proposée, en soirée une fois tous les deux mois. Pour tous renseignements complémentaires : Philippe SAOUT Médiathèque Jo FOURN – Pontanezen 1 rue Sisley 02.98.02.52.40 comitébd@yahoo.fr

9, place de la Liberté – 29200 Brest

Sommaire Aya de Yopougon..................................................................................... 3 La dernière cigarette ............................................................................... 3 La nuit des lucioles .................................................................................. 4 Mourir au paradis ................................................................................... 4 Le paradis terrestre................................................................................. 5 Les petits ruisseaux ................................................................................. 5 Ulice le lapin et le cadeau........................................................................ 6 Un pas vers les étoiles.............................................................................. 6 Pourquoi j’aime la bande dessinée......................................................... 7 Soizik......................................................................................................... 7 Les mondes d’Aldébaran ........................................................................ 8 Bouddha ................................................................................................... 9 Le photographe........................................................................................ 9 La compagnie des glaces ....................................................................... 10 La science-fiction ................................................................................... 11 Lewis Trondheim................................................................................... 12

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Série : Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Aya de Yopougon tomes 1 & 2 Marguerite Abouet Clément Oubrerie Gallimard Chronique de vie Peinture de mœurs africaines dans une Afrique moderne du côté d’Abidjan. Aya, une jeune femme ivoirienne dont le père est chef d’entreprise, aide ses amies empêtrées dans des histoires d’amour compliquées (paternité incertaine, amant indélicat).

© Gallimard/M.Abouet ; C. Oubrerie - 2006

©Gallimard/M.Abouet ; C. Oubrerie - 2005

AYA DE YOPOUGON

Ils en ont pensé : Ohhhh! Ahhh! voilà une belle bd qui en plus de nous divertir consent à nous faire voyager... c’est l’histoire d’Aya, une « freshnie » de « Yop city », quartier populaire de la capitale ivoirienne qui, plutôt que d’aller « gazer » et « décaler », bouger ses cheveux et casser son bassin, dans les « maquis » locaux, préfère étudier afin de devenir médecin. quel dépaysement dans le texte comme dans cette illustration haute en couleur! stévan. Ces deux albums sont très beaux, très colorés. Les dialogues sont croustillants. Les auteurs ont parfaitement réussi à nous faire partager ces moments de vie. C’est un régal pour les yeux et les oreilles. P.S. Les hommes dans cette histoire, se révèlent plus compliqués que les femmes et moins à leur avantage. Ils sont souvent paresseux ou irresponsables ou mènent une double vie. Et si c’était vrai ? Voici donc un panaché d’historiettes au féminin dont les fils se rejoignent. Les dialogues sont délicieux, le graphisme expressif et lumineux. Alain. cette série est un véritable coup de cœur ! Les personnages hauts en couleurs et terriblement épicés se côtoient, s’entremêlent et s’entrechoquent sous le soleil d’Abidjan. Humour et dépaysement garanti ! Marie-Jeanne.

©Vertige graphic/A.Nikolavitch ; M.Botta - 2004

LA DERNIERE CIGARETTE Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

©Gallimard/M.Abouet ; C. Oubrerie - 2005

Aléxis Nikolavitch Marc Botta Vertige graphic Chronique de vie - Guerre Un officier russe, commissaire politique, participe au procès d’un officier nazi. Mais ce n’est pas la première rencontre pour ces deux hommes. En effet, lorsque les combats faisaient rage, ils se sont tout deux réfugiés dans une cave et y ont partagé une cigarette pendant ce court instant de trêve.

Ils en ont pensé : Une parenthèse humaine dans l’horreur, aussi courte qu’une dernière cigarette. Les dessins, entre impressionnisme et crayonnage hâtif, donnent un sentiment d’urgence et d’impérieuse nécessité aux souvenirs de guerre d’un homme qui prend conscience de n’être qu’un simple rouage de la folie totalitaire. ALC. Une très belle réflexion sur l’homme et son comportement dans des situations extrêmes, comme peut l’être la guerre. Nous partageons les états d’âmes d’un soldat qui doit choisir entre le respect des ordres qu’il a reçus et les rémissions du passé qui le pousseraient à plus de compassion. Le dessin que nous propose Botta retranscrit parfaitement l’ambiance et les réflexions du principal protagoniste de cette histoire. P.S. ©Vertige graphic/A.Nikolavitch ; M.Botta - 2004

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©Delcourt/J.P.Peyraud ; Alfred - 2006

LA NUIT DES LUCIOLES Série : Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Le désespoir du singe tome 1 Jean Philippe Peyraud Alfred Delcourt Science-fiction Dans un monde vraisemblablement post-apocalyptique et dictatorial, Josef, peintre inconnu, connaît une vie banale. Son destin va basculer lors de sa rencontre avec Vespérine, la femme du leader de l’opposition.

Ils en ont pensé : Rien d’exceptionnel dans cette, tout de même belle, histoire d’amour sur fond de guerre civile. La première scène est culte (le réveil d’un ex-artiste avec une maxi gueule de bois ; et quelques répliques bien piquantes) et laisse présager d’un tome plein d’humour corrosif, chose qui ne l’est pas. Le dessin est bien sympathique et change un peu de la production actuelle, avec des personnages complètement différent, dans le rôle des méchants, comme évadés d’une autre BD. Stévan. Le désespoir du singe est un arbre qui porte ce nom car il ne laisse aucune prise à l’escalade. C’est dans cet état d’esprit que nos héros essaient de vivre leur histoire d’amour. Touchant ! Marie-Jeanne. Quand on commence ce titre on ne sait pas trop où on est, ni quand. Mais très vite cela n’a plus d’importance tant la narration de cette histoire est intemporelle et pourrait se passer n’importe où. Le dessin est léger et très agréable. La mise en couleur est tout aussi adaptée au récit. Cette mise en ©Delcourt/J.P.Peyraud ; Alfred - 2006 place donne envie de lire la suite. P.S.

©Dargaud/P.Christin ; A.Mounier – 2005

MOURIR AU PARADIS Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Pierre Christin Alain Mounier Dargaud Politique-Fiction Une ville « idyllique », parce que fermée par des murs de plus de trois mètres de haut, un système de télésurveillance pour éviter toute intrusion et une population de milliardaires triée sur le volet. Mais les adolescents de cette « Eden » sont comme ceux des autres cités. Ils vont même aller bien plus loin que la plupart des adolescents.

Ils en ont pensé : Tellement de vérités dans cette histoire, où des jeunes gens vivent « enfermés » dans un lotissement privé des Etats Unis d’Amérique. Ils sont comme parqués dans cette prison dorée ; une seule entrée ou sortie, gardée par un agent de sécurité. Comme si le pire venait vraiment de l’extérieur, au pays de la suffisance, du repli sur soi, de la non ou la mal information ; le pays où on ne devient majeur qu’à l’âge de 21 ans bien que l’on puisse conduire une voiture ou porter une arme dés 16 ans, la plus grande puissance du monde où vivent aussi dans le plus profond de la campagne Texane (c’est un exemple….j’aurais pu dire Kansas, Iowa ou Wyoming ) les plus gros « ploucs » de la planète. Une histoire qui fait froid dans le dos mais ne surprend personne. Stévan. On a l’habitude, avec P. Christin, de lire des satires politiques. Ici encore, ça fonctionne, et sa réflexion sur ces états et ces populations, dite civilisées, qui fonctionnent sur la peur des autres nous donne à réfléchir. Même si le dessin d’A. Mounier paraît plus simple que celui de E. Bilal, complice de P. Christin sur plusieurs de ses anciens titres, il illustre parfaitement cette critique. P.S. Christin avait écrit l’épitaphe du régime soviétique dans Partie de chasse, sur un dessin de Bilal. Il s’attaque aujourd’hui au régime capitaliste avec Mourir au paradis, chronique d’un riche lotissement fermé au monde. Le choix du dessinateur s’avère judicieux, puisque le résultat visuel montre bien un univers idyllique et étouffant, idée centrale de l’album. Quelques stéréotypes et un scénario assez attendu donnent cependant envie de relire plutôt Partie de chasse. ALC.

©Dargaud/P.Christin ; A.Mounier – 2005

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©Dargaud/J.Sfar - 2005

LE PARADIS TERRESTRE Série : Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Le chat du rabbin tome 4 Johan Sfar Johan Sfar Dargaud

A la fin du tome 3 le chat était à Paris. Mais maintenant il est revenu en Algérie son pays d’origine. Il va retrouver Malka des lions qui prend de l’âge et s’interroge sur le sens de la vie.

Ils en ont pensé : Le tome 4 du Chat du rabbin était très attendu. A juste titre, puisque, le paradis terrestre a la force des précédents albums. Sfar donne cette fois à son histoire une dimension plus onirique et opère un retour aux sources, puisque le chat retrouve sa patrie et son cher Malka des lions. Les personnages gagnent encore en profondeur, mais la recherche de leur Eden leur offre des désillusions. ALC. Mieux que Le Monde de Sophie, bien plus sympa que Le Mythe de la caverne, plus appétissant que les Madeleines de Proust…voici Le Chat du Rabbin ! Une série de bande dessinée à imposer au programme de philo, que tout bon antisémite se devrait de connaître. Après le petit et le grand vampire, Sfar nous livre ici une histoire plus personnelle et inspirée de souvenirs familiaux, avec plein d’interrogations existentielles sur la vie, le monde, les gens. En début de chaque tome une préface singulière de personnalités différentes à chaque fois. A découvrir en priorité car déjà culte ! Stévan.

©Futuropolis/P.Rabaté - 2006

LES PETITS RUISSEAUX Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Pascal Rabaté Pascal Rabaté Futuropolis Chronique de vie Emile et Edmond sont deux retraités dissemblables, amateurs de pêche à la ligne. Edmond, plantureux et bon vivant, aime les femmes et peint des nus d’après photos. Emile, veuf coincé, semble promis à un avenir bien terne. Paradoxalement, la mort d’Edmond, victime d’une crise cardiaque en s’adonnant à sa passion, lui donne des idées. Enfin il obéit à ses fantasmes. Ilrencontre une veuve et une communauté de gais lurons peu conventionnelle.

Ils en ont pensé :

Cette œuvre réussie est un coup de pied aux tabous qui accompagnent la vieillesse et par la même, un hommage à la liberté, servie par des dessins délicieux et des paroles qui font mouche. On en redemande. Alain. Une très belle histoire de vie, un voyage initiatique pour un petit vieux bien sympa, un retour aux sources façon campagne, une réflexion de sage sur l’existence, l’importance des choses, le paraître. Avec un dessin émouvant qui nous ballade un peu dans ce conte contemporain. Stévan.

©Futuropolis/P.Rabaté - 2006

Une histoire émouvante d’un papi qui revit à la mort de son ami de toujours. Il réalise qu’il ne lui reste peut-être, plus beaucoup de temps et, avant d’en finir, autant en profiter pleinement. Le dessin de Rabaté, très sensible, sert admirablement cette histoire qui balaye les idées reçues. P.S.

Sex, Drogues et rock’n’roll au pays des sexagénaires !! Tout un programme ! Rabaté est un grand conteur : « ces petits ruisseaux » vont droit au cœur avec cette histoire belle, simple, pleine d’amour et d’humanité. Une ode à la vie… qui passe. Marie-Jeanne.

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©Paquet/N.Omond ; R. Reutimann - 2006

ULICE LE LAPIN ET LE CADEAU Série : Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Ulice le lapin Tome 2 Nathalie Omond Romuald Reutimann Paquet Humour Nous retrouvons Ulice dans ses aventures. Cette fois il offre à sa fiancée une magnifique bague. Mais la jeune écervelée l’égare dès le lendemain. Ulice part à sa recherche. C’est l’occasion pour lui de rencontrer le voisinage et de découvrir les différences que peuvent avoir les gens.

Ils en ont pensé : Une nouvelle aventure Pour Ulice le lapin Commençons la lecture Du deuxième tome enfin

Pour la réconforter Ulice va enquêter Il lui faudra trouver Le bijou envolé

C’est par un beau matin Qu’il visite sa copine Un cadeau à la main Pour cette jolie lapine

Pas de morale en conclusion Pas de jeu de mot ni de flonflon Même pas une petite blague coquine Pour faire rimer avec lapine. Stévan.

Mais dés le jour suivant Terminé le bonheur Le bijou est manquant L’amoureuse est en pleurs

L’univers, les couleurs et le dessin sont toujours aussi charmants. Par contre, la magie et l’humour ne sont pas aussi présents que dans le tome 1 (comité n°2). Cet opus est plus empreint de morale et de bons sentiments. Il reste néanmoins très agréable et ravira les jeunes enfants. P.S.

©Soleil/J.Félix ; J. Parnotte

UN PAS VERS LES ETOILES Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Jérôme Félix Joël Parnotte Soleil Manon, une petite fille de 6 ans, délaissée par sa mère décide de partir à la recherche de son père. Elle ne l'a jamais vu et sait juste qu'il est le "Père Noël". Sur sa route, la fillette rencontre Bernard Bonjour un vieux grincheux qui déteste tout le monde. Transformé en Père noël malgré lui le vieil homme décide de l'aider.

Ils en ont pensé : La rencontre d’une Cosette des temps modernes et d’un Père Noël irascible au cœur tendre. Celui-ci sera l’objet d’un chantage au crime de la part du père de la fillette, un châtelain monstrueux et homme politique d’extrême droite. Cette fable moderne se situe en Normandie et restitue quelque chose de l’esprit du temps. Ainsi les montées parallèles de l’extrême droite et de la précarité. L’ambiance de Noël fait baigner le récit dans une poésie de lumière qui permet de faire ressortir la personnalité des différents protagonistes. Cruauté du châtelain fasciste, innocence de l’enfant en quête paternelle, humanité du père noël prêt à tout pour sauver l’enfant et fatalisme de la mère prostituée. Un récit très imaginatif qui tombe à point (et pourtant c’est une réédition). Alain. Jérôme Félix nous conte une très jolie histoire qui nous fait passer des rires aux larmes, du mépris à la compassion ou encore de la colère à la joie. Tous les personnages cachent une blessure du passé et au fil de l’histoire, se dévoilent pour notre plus grand plaisir. Marie-Jeanne.

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©Delcourt - 2006

POURQUOI J’AIME LA BANDE DESSINEE Scénario : Dessin : Editeur : Genre : Résumé :

Collectif Collectif Delcourt Documentaire Pour les vingt ans des éditions Delcourt, Guy Delcourt a sollicité de nombreux dessinateurs et scénaristes pour illustrer la question : pourquoi aimez-vous la bande dessinée ? Ils tentent de répondre à leurs façons.

Ils en ont pensé : ©Delcourt - 2006

Bien plus qu’une réponse de la part des créateurs, ce livre permet, au lecteur, d’en apprendre davantage sur le processus de création d’une bande dessinée et lui donne des clefs de lecture. L’ensemble des différentes approches permet également de se faire une idée synthétique sur ces créations. P.S.

Des créateurs nous mettent dans la confidence avec humour et émotion. Pourquoi ont-ils voulu recréer le monde avec un simple papier, un crayon et des couleurs ? C’est ce qu’ils nous expliquent. Tous ont un sentiment de liberté, acquis au service d’un art qui marie littérature, peinture et cinéma, sans avoir les contraintes de ce dernier. Ils nous disent la richesse de cet art apte à traiter tous les genres et à servir tous les tempéraments. Les auteurs dévoilent aux lecteurs les secrets de leur passion, la rendant communicative. Alain.

SOIZIK ©Dargaud/Balac ; J.Parnotte - 2006

Série : Scénario : Dessin : Editeur : Genre :

Le sang des Porphyre tome 1

Résumé :

Balac (c’est aussi Yann)

L’action se passe dans un village quelque part sur la côte bretonne au XVIIème siècle. Sur une plage, après la tempête, Soizik vole un pendentif au cou d’une jeune noble, noyée, suite à un naufrage. Ce geste déclenche la réprobation du curé du village et la sympathie d’un mystérieux jeune homme qui lui fait découvrir la grotte où le clan des Porphyres, naufrageurs invétérés, entrepose son butin.

Joël Parnotte Dargaud Historique

Ils en ont pensé : Cette bande dessinée passionnante restitue la vie d’un village où l’esprit naufrageur est inscrit dans la coutume. La vie est rude. La maréchaussée applique une justice impitoyable. L’église fait peser la menace de l’enfer. Mais rien ne peut amadouer les Porphyres qui ont signé un pacte avec la fureur de l’océan. Alain. Un bon départ pour une nouvelle série…L’histoire se déroule sur la cote bretonne, on y découvre Soizik, une jeune fille de la région. L’ambiance, les couleurs, les traditions culturelles, les mots en bretons donnent une teinte bien sympathique à ce premier tome. L’intrigue est juste en place et le décor est posé. Les personnages et l’univers se montrent prometteurs. Vite la suite ! Stévan.

©Dargaud/Balac ; J.Parnotte - 2006

Wouah ! c’est le premier mot qui me vient. En effet, le dessin est magnifique et le scénario très bien écrit. Ici aussi c’est un tome 1 et donc principalement la mise en place des personnages et de l’intrigue. Parce que, en plus de se passer en Bretagne, c’est aussi une aventure pleine de secrets et de mystères qui ne demandent qu’à être connus. Les caractères des personnages, pour la plupart attachants, sont bien dressés. On imagine facilement la suite et pourtant on sera sans doute surpris. Une série qui s’annonce prometteuse. P.S.

©Dargaud/Balac ; J.Parnotte - 2006

Une très bonne surprise pour cette nouvelle série !! Un dessin et une mise en couleur sympathique qui servent très bien l’histoire sur fond de malédiction bretonne. On attend la suite avec une réelle impatience. Marie-Jeanne.

7 ©Dargaud/Balac ; J.Parnotte - 2006


LES MONDES D’ALDEBARAN Nombre de tomes :

2 cycles de 5 tomes : Aldébaran et Bételgeuse

Scénario et dessin :

Léo

Editeur :

Dargaud

Genre :

Science-fiction

L’histoire : Aldébaran : Suite à un accident, les premiers colons humains sur la planète Aldébaran sont isolés de leur planète d’origine la Terre. Kim et Marc vivent tranquillement dans un petit village créé lors de la colonisation. Des événements étranges vont bouleverser leur vie et celle de tous les colons. Betelgeuse : cinq années ont passé, Kim s’embarque pour la planète Betelgeuse pour enquêter sur un accident survenu lors de sa colonisation.

Ils en ont pensé : Le scénario linéaire est composé de tableaux successifs dont la fréquence soutient l’intérêt du lecteur. Pour les héros, épris de justice et de vérité, seules comptent l’action et la prise de risque. Chaque danger surmonté est suivi d’un autre qui grandit le héros et affermit son identité. Un bémol : la surcharge d’explications narratives, destinée sans doute aux jeunes lecteurs, pourrait irriter les autres. L’ensemble est limpide avec un texte et un dessin à l’allure de fable matérialiste où une humanité positiviste chasse les corrupteurs. Alain.

Il est des romans ou des BD, comme c’est le cas ici, qui donnent plus envie de voyager que n’importe quel guide de tourisme. Léo, nous fait non seulement découvrir des mondes fictifs improbables mais tellement vraisemblables, une faune et flore incroyables, mais il nous plonge de plus dans une histoire complexe aux multiples facettes. Mêlant une histoire politique empreinte de dictature avec une police omniprésente et un gouvernement barbare inspiré de l’expérience de l’auteur, de recherches scientifiques, sur fond d’histoire ado-sentimentale. Les personnages sont attachants et nous avons le plaisir de les voir grandir et évoluer tome après tome. En donnant à son dessin un style classique, Leo rend possible cette histoire de conquête spatiale et de colonisation des planètes, avec les problèmes de dépassement de vitesse lumière comme on peut l’imaginer. Stévan.

L’auteur Luis Eduardo de Oliveira dit Léo est né le premier janvier 1944 au Brésil à Rio de Janeiro. Il fuit son pays à cause de la dictature militaire, après l'obtention d'un diplôme d'ingénieur mécanicien Après de nombreuses pérégrinations, il y retourne en 1974 et commence à travailler comme dessinateur pour la publicité. En 1981, il arrive à Paris et réalise son vieux rêve de faire de la bande dessinée. Les débuts sont difficiles. Ce n’est qu’en 1988 que Rodolphe lui propose d'illustrer l'un de ses scénarios : Trent, publiée chez Dargaud. En 1993, il propose à Dargaud : le cycle d'Aldébaran. En 2001, avec Rodolphe, il dessine Kenya. Enfin, avec Serge Garcia, il lance en 2002, la série Dexter London. Les images sont © Dargaud/Léo – 1990/2005

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BOUDDHA Nombre de tomes :

8 tomes

Scénario et dessin :

Osamu Tezuka

Editeur :

Tonkam

Genre :

Historique

L’histoire : Cetet œuvre, dense de 8 tomes, raconte la destinée hors du commun du jeune prince Siddhârta, qui deviendra le « Bouddha originel ». Rencontres, intrigues et forces divines menent peu à peu bouddha vers sa quête.

Ils en ont pensé :

Les images sont © Tonkam/O.Tezuka – 1974/2006 (rééd.)

Tézuka, dieu du manga, à juste titre, nous raconte à sa manière la vie d’une autre « divinité ». Son récit et surtout sa narration, toujours très cinématographique ne nous laissent aucun répit. On suit bouddha dans son éveil, ses rencontres avec ses disciplines, ses amours pour toute forme de vie. En mêlant humour, philosophie, religion mais aussi cruauté et tragédie, Tézuka nous offre une page de l’Histoire ! Marie-Jeanne. Construite comme une saga historique, cette série nous raconte comment un prince est devenu messie. Avec un humour féroce, souvent décalé et irrespectueux, Tézuka raconte la vie d’un homme presque quelconque, il est quand même prince, avec toutes ses réflexions et ses épreuves, qui l’amèneront vers la « lumière ». Chaque tome fait environ 400 pages, mais la série, comme toutes celles de Tézuka, se lit très facilement. La narration cinématographique du mangaka y est pour beaucoup. Une histoire que seuls les manga peuvent nous présenter. P.S.

LE PHOTOGRAPHE Nombre de tomes :

3 tomes

Scénario:

Emmanuel Guibert ; Didier Lefèvre

Dessin :

Emmanuel Guibert

Editeur :

Dupuis

Genre :

Chronique de vie

L’histoire : Juillet 1986, l’Afghanistan est en guerre. Les moudjahidines s’opposent aux soviétiques. Seules les missions humanitaires osent s’aventurer dans ces contrées hostiles. Pour rejoindre l’Afghanistan, elles doivent partir du Pakistan et traverser la frontière montagneuse en toute clandestinité. Didier Lefèvre accompagne l’une d’entre elles et relate anecdotes, péripéties et mésaventures qui ont jalonnées son voyage.

Ils en ont pensé : Dans cette bande dessinée d’un genre original, parce que mêlant photographie et dessin, nous suivons les aventures d’un photographe qui doit réaliser un reportage photographique sur l’aide humanitaire en Afghanistan, alors occupée par l’U.R.S.S. Le traitement de cette histoire, avec ce mélange des genres, augmente l’impact sur le lecteur et l’imprègne davantage que les autres bandes dessinées d’autofiction. En effet, on ne peut pas imaginer que l’histoire est romancée puisque les photographies corroborent les faits. On apprend beaucoup de choses sur les us et coutumes des pays traversés. On peut palper le danger qu’ont dû affronter ces médecins somme toute assez particuliers. Le tome 3 est en plus accompagné d’un DVD où l’on peut retrouver les différents protagonistes et une partie de l’histoire. Vraiment un très beau travail entre journal intime et reportage de guerre. P.S. Cette série « humanitaire » est unique en son genre mêlant photos et dessins, entre roman photos et reportage de guerre Très instructive et touchante cette série est indispensable à tout bédéphile. Marie-Jeanne.

© Dupuis/E.Guibert ;D.Lefèvre – 2003/2006

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LA COMPAGNIE DES GLACES 1er cycle

Nombre de tomes :

7

Scénario:

Georges-Jean Arnaud

Dessin :

Studio Jotim

Editeur :

Dargaud

Genre :

Science-fiction

L’histoire :

© Dargaud/G.J.Arnaus ;Jotim – 2003/2005

La lune, devenue poubelle nucléaire de la Terre a explosé plongeant celle-ci dans une demie obscurité et un froid glacial. Les survivant sont obligés de vivre dans des dômes protecteurs en verre et ne peuvent sortir que protégés par des combinaisons. Ils se déplacent en train. Ainsi les compagnies ferroviaires jouent un rôle essentiel dans la vie et deviennent de véritables entités politiques. Au bas de l’échelle, les roux, créatures humaines mutantes, très adaptées au froid, assurent le dégivrage des dômes et autres installations. Lien Rag, glaciologue humaniste, devra déjouer les pièges dressés par les teneurs de l’ordre établi pour redonner aux roux transformés en esclaves leur identité.

Ils en ont pensé : Le projet est ambitieux. Il s’agit d’adapter les 16 tomes de 750 pages de l’œuvre de G. J. Arnaud. Jotim souhaite en plus avoir une parution fréquente, d’où la création de ce studio. Dans les premiers tomes, le dessin est un peu « bizarre », essentiellement par manque de cohésion entre le graphisme des personnages et celui des décors (les deux premiers tomes ont, d’ailleurs, été réédités corrigés). Mais l’histoire est déjà installée, et prend toute son ampleur au fil des pages. La saga s’annonce monstrueuse mais passionnante. P.S. Cette fable écologique et humaniste met en jeu un héros positif confronté au mal ; univers hostile, état totalitaire et policier, guerre, prison et barbarie. L’érotisme, l’amour et la recherche de la vérité et de la justice contrebalancent les aspects sombres d’un monde peut être pas si irréel. Un livre glacial qui fait chaud au cœur. Alain.

Qu’est-ce que le Studio Jotim :

© Dargaud/G.J.Arnaus ;Jotim – 2003/2005

C’est une association d’auteurs qui travaillent autour du projet de la Compagnie des glaces. On y trouve : Philippe Bonifay (scénario et dialogues), Christian Rossi (roughs), Ann Boinet (documentation), Thierry Maurel (décors techniques), Juliette Derenne (décors de glaces), Jérome Lereculey (personnages principaux et trains), André Le Braz (personnages secondaires), Séraphine (les Roux), Dominique Lidwine (les loups et la couverture), Jacques Terpant (carte postale), Arnaud Quere (les trains), Pascale Sorin (au montage), Siel et Etsumi Sato-Gabrion (couleurs). La liste est, sans doute, appelée à être augmentée.

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LA SCIENCE-FICTION Tentative de définition et d’explication

UW1 ©Soleil/Bajram – 2000 Les genres • La hard science fiction Elle est basée essentiellement sur la description scientifique et technologique. Elle s’occupe assez peu des comportements humains • La fiction spéculative ou soft science fiction La fiction spéculative utilise le prétexte de mondes parallèles pour étudier des systèmes politiques, sociaux et économiques ou la psychologie humaine. Les sous-genres

Il existe de nombreux sous-genres et ceux si peuvent appartenir à l’un ou l’autre des genres selon le point de vue de l’auteur.

Yoko Tsuno ©Dupuis/Leloup - 1972

• L’uchronies : Que serait devenue l’Histoire si un événement l’avait modifiée. D-day le jour du désastre, Je suis légion, … • Les rencontres du troisième type : contact ou invasion d’aliens extra-terrestres. Yoko Tsuno (les albums avec les vinéens), Le scrameustache, Kenya … • Le cyberpunk : ce genre décrit un monde régi par des multinationales. Dans ces univers la technologie permet d’améliorer l’espèce humaine par robotisation. Il existe également des possibilités de passage d’un humain dans un monde virtuel. Ce genre est également bien souvent violent. Carmen Mc Callum, Travis, godkiller, … • Le steampunk : Univers, inspiré par Jules Vernes, où la technologie est à base de machines à vapeur. Le fantastique peut y prendre une place importante. Kookaburra ©Soleil/Crisse - 1999 Les arcanes du midi-minuit, La ligue des gentlemen extraordinaires, … • Le post-apocalyptique : ou comment l'humanité survit et s’organise suite à un cataclysme d’envergure mondiale. (bombe nucléaire, épidémie, …). Mother Sarah, Nausicaä, La compagnie des glaces, … • Le space opera : aventures épiques dans l'espace intersidéral colonisé. UW1, Kookaburra … • Le planet opera : par opposition au space opera, l’action sur une planète autre que la terre. Ce genre s’attache plus à la découverte de la faune et de la flore de cette planète inconnue. Les mondes d’Aldébaran, les gardiens du maser …


LEWIS TRONDHEIM Expérimentale, autobiographique, d’aventure, satirique, animalière, heroic-fantasy... Outre ces registres ou genres, que d’ailleurs vous croisez, qu’aimeriez-vous explorer ? Peu importe tant que je m'amuse et que je me surprends.

Dans La Malédiction du parapluie, votre avatar animalier, devenu membre de l’académie des grands prix de la ville d’Angoulême, ironise sur son statut de trublion... Cercle vertueux ou infernal de la reconnaissance ? Bah... De toute façon, je m'en fiche, à Angoulême prochain, il y aura un autre grand prix et je pourrais de nouveau fermer la porte aux journalistes. Là, j'accepte le jeu pour promouvoir la bande dessinée cette année, c'est mon rôle de grand prix. Ensuite, vacances et dessin.

Sur l'affiche que vous avez dessinée pour le Festival, un crayon est tenu serré dans un poing levé. Quels combats entendez-vous mener ? J'ai surtout fait une affiche et non une illustration. Je voulais un impact visuel avec une notion de "pouvoir au dessin". Nous sommes trop dans une société où le dessin est méprisé au profit des maths, ou du français. Le dessin est notre première forme de communication. Et en plus, c'est un langage universel. Quel dommage de le sous employer ainsi...

©Dupuis/L.Trondheim ; T. Robin

En tant que président de l'édition 2007, dans quelle mesure avez-vous pu, ou pas, révolutionner le Festival ? Vous savez, je ne suis que le président du jury, pas le président du festival comme on le pense par erreur. Ce n'est donc pas mon festival. Si ça l'avait été, l'entrée serait gratuite, ça se passerait en juin, les collectionneurs (comme les hooligans au foot) seraient fichés et interdits, les auteurs pourraient faire du poney et du tir à l'arc, et pourquoi pas les deux en même temps.

Enfin, parmi votre bibliographie foisonnante, certains ouvrages (ou plutôt certaines éditions originales) sont devenus très recherchés et se vendent chers. Quel rapport entretenez-vous avec cette bibliophilie / taxidermie autour de votre œuvre ? Que tous les collectionneurs pourrissent en enfer en étant obligé de se torcher avec des éditions originales de Tintin. Ce sont Propos recueillis par Stévan. des malades mentaux.

Scénario et dessin

Scénario

A.L.I.E.E.N. Bleu Désœuvré Genèses apocalyptiques Ile Bourbon 1730 La nouvelle pornographie Le dormeur Les Ineffables Mister I Mister O Monstrueux Bazar Carnet de bord 4 tomes Kaput & Zösky 1 tome Les formidables aventures de Lapinot 10 tomes Les formidables aventures sans Lapinot 3 tomes Les petits riens 1 tome Monstrueux... 4 tomes

Bande dessinée, apprendre et comprendre avec Sergio Garcia Sanchez Les trois Chemins avec Sergio Garcia Sanchez Farniente avec Dominique Herody Gare Centrale avec Jean-Pierre Duffour Célébritiz avec Ville Ranta Ovni avec Fabrice Parme Papa raconte avec José Parondo Politique étrangère avec Jochen Gerner Donjon 24 tomes avec Sfar, Christophe Blain, Manu Larcenet, Andréas, … Les Cosmonautes du futur 3 tomes avec Manu Larcenet Petit Père Noël 5 tomes avec Thierry Robin Vénézia 2 tomes avec Fabrice Parme Le Roi Catastrophe 9 tomes avec Fabrice Parme

©Dargaud/L.Trondheim ; F.Parme - 2001

Remerciements au service reprographie de Brest Métropole Océane

Bibliographie sélective :

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