VIDÉO EN POCHE
Une séparation
Film d’Asghar Farhadi | Iranien Sortie : juin 2011 | durée : 2h03
une fausse couche. Elle l’assigne au tribunal pour meurtre. Que s’est-il passé ce jour-là ? Qui dit la vérité ? Asghar Farhadi place le spectateur dans un rôle d’arbitre en l’entraînant dans le bureau du juge, où chacun raconte sa version des faits. Des zones d’ombre persistent, le film les révèle par bribes faisant pencher la balance vers la culpabilité de Nader puis vers celle de Razieh, dont l’incohérence des propos est
[ N°17 | AVRIL 2016 ] UNE PUBLICATION DE LA
LA VIE DE LA BIB Le Top 10 des spectateurs
mise à jour. Une lutte des classes se dessine en filigrane dans ce combat entre une famille aisée, instruite et une autre plus populaire, pétrie de superstitions religieuses. La vérité se pare de petits arrangements, de non-dits dont personne n’est dupe et surtout pas Termeh, tiraillée entre ses certitudes et sa peur de voir exploser sa famille. Si la chute éclaire l’intrigue elle laisse toutefois planer le doute quant à l’issue de la séparation.
Téhéran. Simin demande le divorce car son mari n’accepte pas de la suivre à l’étranger avec leur fille Termeh. Nader ne veut pas partir car il s’occupe de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer. Ne pouvant assumer seul cette tâche, il engage Razieh, sans le consentement de son mari. Il ignore alors qu’elle est enceinte et qu’elle cache sous un tchador un Nouveau dans notre catalogue* ventre rebondi. Suite à une altercation, Nader •Les Enfants de Belle Ville d’Asghar Farhadi renvoie Razieh et la pousse hors de l’apparte- •La Fête du feu d’ Asghar Farhadi ment. Celle-ci chute dans les escaliers et fait
*La bibliothèque des Studio dispose du catalogue Vidéo en poche, qui vous propose un choix de films trop rares sur les écrans (fictions, documentaires, films d’animation). Le principe : contre 5 euros, vous repartez avec le film sur votre clé USB - liste des films disponibles : www.videoenpoche.info Le cinéma à lire | n°17 avril 2016 2 rue des Ursulines, 37000 Tours | http://biblistudio.wordpress.com
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Se replonger dans une année de cinéma, fouiller dans ses souvenirs et faire remonter à la surface les images et les émotions qui se sont imprimées dans votre mémoire de cinéphile, pour n’en garder que le meilleur. C’est l’exercice que nous vous avions proposé en février, en vous invitant à partager avec nous votre « Top 10 » parmi les films que vous avez vus au cours de l’année 2015 aux Studio. Nous vous remercions d’avoir joué le jeu. Vous avez été plus de 450 à faire ce voyage mental et à nous soumettre votre palmarès. Vous avez plébiscité un cinéma engagé et multicolore, sans pour autant laisser de côté des films plus légers. Car si le cinéma que proposent les Studio est un outil de réflexion et une fenêtre ouverte sur le monde, il reste aussi un moyen de divertissement. Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako caracole en tête avec 242 voix, suivi de La Loi du marché de Stéphane Brizé avec 198
voix et de Fatima de Philippe Faucon avec 185 voix. Viennent ensuite Mustang de Deniz Gamze Ergüven (164) et Marguerite de Xavier Giannoli (160). Retrouvez le « Top 10 » complet affiché dans le hall et à la bibliothèque ainsi que sur notre blog (biblistudio.wordpress. com). La liste des gagnants est disponible à l’accueil de la bibliothèque. N’attendez pas pour venir récupérer votre lot (une place de cinéma ou une affiche de film). Vous n’avez pas eu la possibilité de voir ces films ou vous aimeriez les revoir ? Les Studio profitent de l’été pour programmer à nouveau les films majeurs de l’année. Surveillez la programmation estivale, certains pourraient à nouveau être projetés dans nos salles.
LES MILLE ET UNE NUITS Miguel Gomes LIFE Anton Corbijn LOIN DES HOMMES David Oelhoffen MARGUERITE Xavier Giannoli MIA MADRE Nanni Moretti MICROBE ET GASOIL Michel Gondry MISS HOKUSAI Keiichi Hara Cochez parmi la liste ci-dessous dix films maximum et désignez ainsi ceux qui sont MUCH LOVED Nabil Ayouch selon vous les films majeurs de l’année 2015. Déposez votre bulletin dans l’urne à l’accueil LES MILL MUSTANG Deniz Gamze Ergüven avant le 29 février. Dix bulletins seront tirés au sort pour gagner des places ou des affiches E ET UN E NUITS de cinéma. LIFE NOTRE PETITE SŒUR Hirokazu Kore-eda Miguel Go LOIN DE À PEINE J’OUVRE LES YEUX Leyla Bouzid PHANTOM BOY A. Gagnol, J-L Felicioli mes S HOMM Cochez par Anton Co ES mi MARGUE la liste PHOENIX AMERICAN SNIPER Clint Eastwood Christian Petzold rbijn selon vou RITE s les film ci-dessous dix film David Oe s majeurs MIA MA avant le 29 AU-DELÀ DES MONTAGNES Jia Zhang-ke s maxim LE MOUTON Richard Starzak, Mark Burton lhoffe DRE de l’an février. Dix SHAUN um et dés née Xa de 201 vier Giann n cinéma. bulletinTÉHÉRAN MICROB BACK HOME Joachim Trier ainsi ceu TAXI Panahi s seront tiré 5. Déposez votr ignezJafar oli E ET GA x qui e bul s son Na au letin sor t pour SOIL nni Moret t MISS HO dans l’urLanthimos À PEINE BÉLIERS Grimur Hákonarson gagner des Yorgos ne ti KU J’O THE LOBSTER places ou à l’accueil Michel Go MUCH LO SAI LES YEUX AMERICA UVRE BIRDMAN Alejandro González Iñárritu des afficSissako TIMBUKTU Abderrahmane nd hes VED N Keiichi Ha ry Leyla Bo MUSTAN R SOUVENIRS DE AU-DELÀ SNIPE CEMETERY OF SPLENDOR Apichatpong Weerasethakul uzid ra TROIS MA JEUNESSE Arnaud Desplechin G DES MO Nabil Ay Clint Ea NTAG NOTRE BACK HO ouch COMME UN AVION Bruno Podalydès stwood Uberto Pasolini UNE BELLE NES FIN PETITE ME Deniz Ga Jia Zhan SŒUR PHANTO BÉLIERS DHEEPAN Jacques Audiard g-ke mze Erg UNE FEMME IRANIENNE Negar Azarbayjani M BOY üven Hirokazu Joachim PHOENIX BIRDMAN FATIMA Philippe Faucon Kore-eda Trier UNE SECONDE MÈRE Anna Muylaert A. Gagn Grimur Há SHAUN CEMETE ol, J-L Fe IXCANUL Jayro Bustamante konarsonGuillaume Nicloux LE MOUT RY OF SPVALLEY OF LOVE licioli Christian Alejandro ON TAXI TÉ LENDOR COMME JE SUIS UN SOLDAT Laurent Larivière Pe Go VERS L’AUTRE RIVE Kiyoshi Kurosawa tzold HÉ nzález Iñá UN AVIO RAN Richard rritu NVICE-VERSA Apichatpon THE LO DHEEPA Sta L’HOMME IRRATIONNEL Woody Allen Pete Docter rza g BS Weeraset k, Mark N TER Jafar Pa Bruno Po Burton hakul TIMBUKT FATIMA nahi LA FEMME AU TABLEAU Simon Curtis dalydès Laura VIERGE SOUS SERMENT Bispuri U Yorgos La Jacqu TROIS SO IXCANUL nthimos LA LOI DU MARCHÉ Stéphane Brizé VOYAGE EN CHINE es Audiard Zoltan Mayer UVENIRS Abde Philippe DE MA JEU UNE BE Faucon LA TÊTE HAUTE Emmanuelle Bercot JE SUIS UN NESSE Arn rrahmane Sissak Damien Chazelle LLE FIN SOLDAT WHIPLASH Jayro o au UN L’H d Bu De E OM sta FEMME LA ISLA MINIMA Alberto Rodriguez sp mante ME IRRAT YOUTH Paolo Sorrentino IRANIENN Uberto Pa lechin Laurent IONNEL UNE SE Larivi E solini LE BOUTON DE NACRE Patricio Guzmán LA FEMME AU CONDE Negar Az Prénom Woody All ère TABLEANom MÈRE VALLEY arbayjan U LE LABYRINTHE DU SILENCE Giulio Ricciarelli LA LOI DU MA en OF i Anna Mu RC Simon Cu VERS L’A LOVE ylaert rtis LE PONT DES ESPIONS Steven Spielberg LA TÊTE HAUT HÉ Courriel UTRE RIV Gu E Sté illa E ph VIC LA um ane Brizé Tél E-VERSA ISLA MI e Niclou LE SCANDALE PARADJANOV S. Avédikian et O. Fetisova NIMA x Kiyoshi Ku Emmanu VIERGE LE BOUT elle Berco rosawa LES AMITIÉS INVISIBLES Christoph Hochhäusler SOUS SE ON DE Bibliothèque des Studio t Pe Alb te NA RM VOYAGE Docter LE LABY CRE 2 rue des Ursulines,ert o Ro ENT 37000 Tours http://biblistudio.wordpress.com dri|gu LES DEUX AMIS Louis Garrel EN RINTHE ez Laura Bis Patricio DU SILEN WHIPLAS CHINE LE PONT Guzmán puri CE H DES ES Zoltan Ma Giulio Ric PIONS YOUTH LE SCAN yer cia DALE PA Damien Steven Sp relli RADJAN LES AM Chazelle ielberg Nom OV ITIÉS INV Pa S. Avédikia olo Sorre ISIBLES LES DE ntino n et O. Fe UX AMIS Co urr Christop iel tisova Prénom h Hochhä usler Tél Louis Ga rrel 2 rue des
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DANS NOS RAYONNAGES
Arrivage
La bibliothèque des Studio existe depuis 53 ans, elle s’est constituée au fil du temps, grâce à l’achat de livres et à des dons variés. Justement un don d’environ 200 livres vient d’être fait par une cinéphile parisienne. Cette personne a été une proche collaboratrice d’Henri Langlois à la Cinémathèque française puis elle a été la responsable du département Arts du spectacle à la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Du temps de son activité professionnelle elle a réuni
une importante documentation personnelle sur le cinéma et a décidé de nous en faire profiter. Un gros travail nous attend pour faire l’inventaire des livres reçus, les trier, les enregistrer dans notre catalogue, les entrer dans la base informatique disponible sur le site www.bm-tours.fr, les couvrir et les ranger dans nos rayons pour les mettre à votre disposition. Actuellement la bibliothèque vous propose la consultation et le prêt d’environ 3000 ouvrages récents ou de patrimoine abordant tous les aspects du cinéma : livres théoriques et pratiques (550), personnalités et films (1050), thèmes, genres et histoire (350), cinémas par régions du monde (300), jeune public (90), dictionnaires (75), autres arts et médias (135). Un fonds d’une exceptionnelle variété qui pourra combler aussi bien le cinéphile averti que le simple curieux.
FILM À VOIR ET À REVOIR
PARTENARIAT
La Communion solennelle
Sans Canal Fixe
Pour la troisième fois cette année, Sans Canal Fixe organise une projection dans les locaux de la bibliothèque sous le thème de Mille mémoires et cette fois-ci dans le cadre du Festival « Désir…
désirs » Mardi 26 avril à 21h00 La Nuit s’achève, documentaire de Cyril Leuthy (France, 2015, 100 min) Parce qu’en 2001 il décide d’interviewer son père, Cyril Leuthy se retrouve assailli de souvenirs dont le sens lui échappe. Il part alors à la recherche de son passé et croise plusieurs destins dont il entremêle les histoires. La sienne d’abord, par le biais d’un voyage qu’il entreprend pour se rapprocher de sa famille. Celle de Bernard, né en Algérie, venu vivre en France, qui fait le voyage inverse 50 ans plus tard. Celle de Nicolas, le compagnon de Cyril, qui part à la rencontre d’un grand-père kabyle dont il vient de découvrir l’existence. Celle de Sandrine dont la démarche est moins personnelle puisqu’elle part en quête de nouveaux marchés de démolition à Alger. À travers ces parcours de vie, se trame la Grande Histoire, celle de l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, celle dont les plaies ne sont pas encore toutes refermées. Construit à partir de son histoire familiale, le documentaire de Cyril Leuthy traite de la mémoire et pose la question du vivre ensemble.
René Féret – 1977 Séance : Lundi 18 avril 2016 – 19H30 La valeur n’attend pas le nombre des années ? Pour bon nombre de films, devenus incontournables aujourd’hui, il aura d’abord fallu essuyer un accueil mitigé de la critique lors de leur sortie, avant de rencontrer un succès tardif. La Communion solennelle ne suit pas ce parcours chaotique mais paradoxalement, l’accueil très positif qui lui a été réservé à sa sortie en salle n’a pas fait de lui un film très ancré dans la mémoire collective d’aujourd’hui. Dès sa sortie, il fait l’unanimité des gens de la profession. Pour preuve : dans notre dossier de presse, constitué de plus de quarante articles, seule une critique s’avère dubitative quant à la qualité de ce long métrage. « En voulant plaire à tout le monde, le film ne s’adresse à personne. Sauf peut-être au jury du Festival de Cannes, puisque le film fait partie de la sélection française » [1] assène FRL dans Libération. Il reproche au cinéaste de surfer sur plusieurs genres, de ne pas choisir son camp entre un film historique et une chronique familiale rendue confuse par un grand nombre d’acteurs, dévolus à plusieurs rôles dans le film. La Communion solennelle relate, par le biais de flash-back, l’évolution d’une famille sur trois générations. Aujourd’hui on qualifierait ce long métrage de film choral, tant le nombre des personnages est important (plus de 50), aucun n’ayant un rôle prédominant dans le film. On y assiste aux débuts d’Ariane Ascarine. Philippe Léotard, Nathalie Baye et Myriam Boyer, font également partie de la distribution mais seul le premier attire l’attention des critiques par son tempérament déjà très affirmé. « Les acteurs, admirablement dirigés semble-t-il, restituent tous (sauf Léotard qui sans doute avait trop de
personnalité pour se fondre dans le personnage collectif qu’est la famille) […] la gaucherie touchante d’un petit monde ancien provincial. » [2] Le piège, dans ce genre de récit où l’on peine à identifier chaque personnage et à faire le lien entre eux, aurait été de réaliser un film confus, empêchant le spectateur de s’attacher aux protagonistes. Il n’en est rien. Jean de Baroncelli, et il n’est pas le seul, s’est laissé prendre au jeu de cette chronique familiale. « Au milieu de ces gens dont la filiation parfois nous échappe, nous nous sentons merveilleusement à l’aise. Comme entre amis, entre parents. Comme si cette famille était un peu la nôtre. » [3]
Les articles cités sont issus du fonds documentaire de la bibliothèque. Ils sont à votre disposition et vous pouvez venir les découvrir dans leur intégralité.
[1] Libération – 9 mai 1977 [2] Jeune Cinéma, n°101 – mars 1977 [3] Le Monde – 30 mars 1977