BIKINI JUIN-JUILLET-AOUT 2012

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JUIN-JUILLET-AOÛT 2012 #7



TEASING

À découvrir dans ce numéro... «  L E P O G O L E P L U S F O U J A M A I S V U  »

TOURNOI DE SIXTE

PA R T I P I R AT E

SANGRIA G R AT U I T E LES CASSE-COUILLES QUOI «  D E S B A R C E C U E S L I B E R T I N S  »

FORAINS

DES POTS D’ÉCHAPPEMENT EN TUBES D ’ A S P I R AT E U R

FILS DE DAFT PUNK

CUBI

« UN BRAS D’HONNEUR AUX AÎNÉS »

PISSER DANS UNE PEAU DE SERPENT


ÉDITO

PARTOUT PAREIL ? On a tendance à entendre un peu partout que tous les festivals se ressemblent. Vrai ? Faux ? Les deux. Ces rendez-vous ont certes peu à peu opté pour des configurations similaires, nous amenant à adopter les mêmes gestes quel que soit le festival : faire la queue pour atteindre une scène, faire la queue pour ses tickets boisson, faire la queue pour sa bière consignée, manger à 16 h pour éviter de faire la queue… Une journée dans un festoche ressemble à une journée dans un autre festoche. Si cette standardisation du mode de vie festivalier est indéniable, cela veutil pour autant dire que tous ces rendez-vous se valent ? Non. Car, même si l’on entend les mauvaises langues nous pointer des programmations partageant un certain nombre d’artistes en commun (de Zebda à Brigitte, en passant par Orelsan et Shaka Ponk. Arf), chacun des principaux rassemblements bretons garde une particularité. Encore plus l’été. On ne va pas chercher la même chose à Carhaix, Brest, Saint-Malo, Crozon ou Lorient. Et on n’y trouve pas la même chose. Ah bon ? Ah oui : avez-vous déjà vu un set se terminant au petit matin aux Charrues, des mecs déguisés en Super Mario à la Route du Rock, un enchaînement rock indé/merde mainstream au Bout du Monde et des mamans babos à Astropolis ? Non et finalement tant mieux. La rédaction

SOMMAIRE 6 à 17 WTF : fils de, cubi, Parti pirate, Skrillex, noms débiles de groupes, rentrer de l’alcool en festival, musique de fêtes foraines, où dormir en festoche, photos de concerts, sexe estival, corbeille... 18 à 27 Souviens-toi l’été dernier 28 à 31 Prêt à chier dans les bois ? 32 à 35 Séance de pénaltize 36 à 39 La classe américaine 40 à 47 RDV : Christine, Mermonte, The Brian Jonestown Massacre, War, Gol Ukraine et Cloud Nothings 48 & 49 Vide ton sac... Kitsuné 50 BIKINI recommande 4

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Directeur de la publication : Julien Marchand / Rédacteurs : Régis Delanoë, Isabelle Jaffré, Benoît Tréhorel, Simon Doniol / Directeurs artistiques : Julien Zwahlen, Jean-Marie Le Gallou / Photographes : Justin Bihan et J.Land (couv) / Consultant : Amar Nafa / Relecture : Anaïg Delanoë / Publicité et partenariats : Julien Marchand, contact@bikinimag.fr / Impression par Cloître Imprimeurs (Saint-Thonan, Finistère) sur du papier PEFC. Remerciements : nos annonceurs, nos lieux de diffusion, la CCI de Rennes, Michel Haloux, Priscilla Loridant, Nicolas Ollier, Éric Pollet, Basile Hemidy, Matthieu Noël, Émilie Le Gall. Contact : BIKINI / Bretagne Presse Médias - Espace Performance Bât C1-C2, 35769 Saint-Grégoire / Téléphone : 02 99 23 74 46 / Email : contact@bikinimag.fr Dépôt légal : à parution. BIKINI “société et pop culture” est édité par Bretagne Presse Médias (BPM), SARL au capital social de 5 500 €. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Le magazine décline toute responsabilité quant aux photographies et articles qui lui sont envoyés. Toute reproduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans autorisation. Magazine édité à 20 000 exemplaires. Ne pas jeter sur la voie publique. © Bretagne Presse Médias 2012.



WTF

QUEL “FILS DE” ALLER VOIR ?

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HARDCORE’N’FOLK

LEURS PARENTS ONT DÉJÀ FAIT CARRIÈRE. LES GOSSES TENTENT DE SUIVRE LEURS PAS. PAS FORCÉMENT DANS LA MÊME VOIE. ET PAS FORCÉMENT AVEC LE MÊME TALENT. ON VOUS DIT QUEL REJETON VAUT LE COUP.

Yann Orhan

Le 30 juin, à Lorient, se tient la première édition du All Abord Fest. Un nouveau rendez-vous branché pirates et groupes véners qui investira le pub Le Galion en plein milieu du port de co’. À l’affiche : Alea Jacta Est, Nine Eleven, Birds in Row, Lasting Values…

HOLLIE COOK

DR

SOIF !

Vu lors de l’édition hivernale d’Astropolis, Budju revient à Brest le 14 juin au Vauban. Derrière ce jeune duo rennais, Zoomtronic et Douchka, DJ et amis, qui remixent pas mal de titres sur le Net. Leur dernier en date : Time to dance de The Shoes.

AMERICAN IDOL

m83

Comme Phoenix avant eux, les Antibois de M83 peinent à être prophètes en leur pays, alors qu’ils cartonnent aux States. En plus, ils ont récemment dû gueuler car leur tube Midnight City avait été repris sans autorisation dans un clip de soutien à Marine Le Pen. Moche. En attendant, on a hâte de les voir aux Charrues le vendredi soir. 6

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La fille de Paul Cook, batteur des Sex Pistols, et de Jennie Matthias, membre des Belle Stars et de Culture Club (le groupe de Boy George), a grandi à Londres entre deux baffles. Résultat : la gamine a le punk briton du daron dans le sang et des origines caribéennes côté maternel. Musicalement, le savant mixage aboutit à ce qu’elle appelle de la “tropical pop”, où se mêlent la langueur du reggae et une nervosité plus rock. Meilleure que le père ? Plus abouti, oui. Moins rigolo, aussi. Si vous aimez ? Tracks sur Arte Où et quand ? Le 20 juillet aux Vieilles Charrues (Carhaix)

THOMAS DUTRONC

ARTHUR H / IZIA

Malgré ses 50 années de carrière et ses 17 albums studio, on a un peu tendance à s’en tamponner de Jacques Higelin. Même chose avec les chiards de l’auteur de Tombé du ciel ? Si l’aîné Arthur H nous indiffère malgré les différentes esthétiques empruntées (jazz, chanson, BO, poésie musicale), la cadette Izia assure plutôt avec son rock couillu et ses bons choix de singles (Let me alone, So much trouble…) Meilleurs que le père ? Moins têtes à claques en tout cas. Si vous aimez ? Taratata sur France 2 Où et quand ? Les frère et sœur seront le 28 juillet au Pont du Rock (Malestroit)

La page Wikipédia du rejeton Dutronc/Hardy l’annonce titulaire d’un Bac C avec mention Assez Bien, ce dont on se cogne royalement. La suite de sa bio aussi d’ailleurs, faut être honnête, on s’en fout pas mal. Premier album Comme un manouche sans guitare en 2007 et le second Silence on tourne, on tourne en rond l’an dernier : du jazz manouche fadasse. Meilleur que le père ? Mieux que Les Cactus, Hippie Hippie Hourah, L’idole et L’opportuniste ? Soyons sérieux. Si vous aimez ? Chabada sur France 3 Où et quand ? Le 20 juillet aux Vieilles Charrues (Carhaix)


Bikini

LES BOUTEILLES SONT-ELLES TROP PETITES ?

CAMPING, BARBEUC, FESTIVAL ... AVEC LE CUBI, LE VIN SE FAIT XXL L’ÉTÉ. EST-CE UNE BONNE CHOSE ? Le bag in box, ou Bib, c’est le cousin cool du cubi. L’idée vient de la Nasa : la mise sous vide des aliments. Et si ça marche pour la purée, ça marche aussi pour le vin. « Depuis trois ans, on voit le succès du Bib au détriment de la bouteille », constate Dominique Rousseau, le responsable des vins Cozigou, entreprise guingampaise de distribution de boissons. Les Brestois de Vinomania (cave à vin) avaient senti le coup venir : « Entre 2000 et 2006, la part de marché est passée de 2 % à 11 %. Aujourd’hui, elle dépasse 30 % ! Pour un Saint-Estèphe, ça revient à 11 € la bouteille au lieu de 16,50 €. » Un Bib, ça ressemble quand même à un cubi. Même si c’est un Saint-Émilion, ça fait tâche. « La tendance va se stabiliser. La bouteille ne sera jamais remplacée », prédit Yann Kerouantan de Vinomania. Même analyse pour Dominique Rousseau : « C’est pour une consommation immédiate. Mais la bouteille est quand même le contenant idéal pour le vieillissement du vin. » Pas la peine donc d’investir dans un bag in box de l’année de votre naissance, ça sert à rien. I.J 7


WTF

COMMENT RENTRER DE L ’A  LCOOL EN FESTIVAL ? C’EST LE PETIT JEU POUR TOUS CEUX QUI VEULENT APPORTER LEUR PROPRES MUNITIONS. SEULEMENT VOILÀ, FAIRE PASSER SA LICHE N’EST JAMAIS SIMPLE. ON EN A CAUSÉ AVEC LE RESPONSABLE SÉCU DES CHARRUES. ZÉRO BOUTEILLE

troupes sur les dernières techniques des accros de la bibine. « La mode est à la Pom’Potes, facile à détecter : au toucher, on sait si la compote a été remplacée par de l’alcool. »

EN SANDWICH Bikini

Alain Bennasar, le monsieur sécurité des Vieilles Charrues, est catégorique : « Depuis deux ans, il est interdit de faire entrer tout contenant sur le site du festival », eau inclue. La raison ? « Toute bouteille peut faire projectile. C’est aussi à des fins commerciales et pour éviter que certains tentent de ramener des mélanges explosifs d’alcool. » Pour compenser, les organisateurs carhaisiens mettent en place des bars à eau et à lait gratuits. Pour la bière par contre, faut raquer. Bah oui, vous croyez quoi ?

LA POM’POTES, C’EST MORT Le dispositif à l’entrée du site des Charrues est impressionnant : 30 couloirs d’entrée et 90 agents de palpation. Temps d’attente : « Une demi-heure max », affirme Alain Bennasar, qui a prévu de mobiliser ses

Les aficionados du camelback et autres poches en plastique de cubi scotchées au ventre se font aussi généralement gauler. Le truc le plus original repéré dernièrement par notre agent de sécu : « Un sandwich sans mie de pain dissimulant une petite bouteille. » Le Mc Liche, carton de l’été 2012 ? R.D

Herman Sorgeloos

« LA FRANCE A PEUR »

Avez-vous des détecteurs de fumée chez vous ? Un extincteur ? Connaissez-vous le numéro du centre antipoison ? Pour leur spectacle Coalition, deux collectifs bruxellois, Transquinquennal et Tristero, s’interrogent sur notre quête de sécurité. Une pièce assez chelou mais bien lolante. À voir les 18 et 19 août au festival Bonus, à Hédé (35).

BIRDY NAM NAM : NERVOUS BREAKDOWN Pone, Need, Crazy B et Lil’Mike ont connu une saison chargée : un nouvel album (Defiant order), une belle polémique sur Facebook (« Marre de tous ces connards ! ») et des dates à la pelle. Les quatre gars poursuivent cet été leur tournée. On les verra le 27 juillet au Pont du Rock et le 18 août à Astropolis. 8

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LES GROUPES AU NOM DÉBILE

AU MOMENT DE CHOISIR UN NOM DE SCÈNE, CERTAINES FORMATIONS ONT JOUÉ LA CARTE DU LOL. LES SOBRES Les références alcoolo-rigolotes ont toujours la cote. Pas de flotte au menu mais du gros calembour : Sangria gratuite (le 20 juillet à Plestin-les-Grèves), No Water Please (le 16 juin à Lorient), Amy Binouze (le 2 juin à Campéneac) ou encore Beer Beer Orchestra (le 28 juin à Cesson-Sévigné). On tape là dans le rock festif ou le ska-punk. Avec souvent de bons noms d’albums ou de titres : Cubi or not cubi, Sous les mégalitres, Ne me cuite pas. Mouarf.

LES DOUX Le milieu métal regorge toujours de groupes au patronyme plein d’amour et de vie. On retrouvera à Rennes Total Chaos, Poison Idea et Slaughtered, respectivement le 6 juin, le 3 juillet et le 27 juillet. Sans oublier, le Motocultor Festival en août avec Cattle Decapitation, Immolation et Sublime Cadaveric Decomposition (photo). Love.

LES PRUDES Là encore, les groupes de métal et de punk nous font toujours bien marrer. En août, Rennes accueillera les Bangladesh Blowjobs pendant que les Pervert Asshole seront au Motocultor. Amen. 9


WTF

LE PARTI PIRATE VEUT FAIRE CTRL-ALT-SUPPR À L’ ASSEMBLÉE

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SNOOP SCRATCHY SCRATCH

POUR LES PROCHAINES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES QUI SE TIENNENT LES 10 ET 17 JUIN, LE PARTI PIRATE PRÉSENTE PRÈS D’UNE CENTAINE DE CANDIDATS. ET ESPÈRE SURFER SUR LE RÉCENT SUCCÈS ALLEMAND. DEUX CANDIDATS EN BRETAGNE

VOS PLACES POUR CARHAIX !

Piratenmensch

Pour la première fois dans la région, le Parti pirate va présenter deux candidats aux élections législatives de juin : Marie-Cécile Jacq dans la cinquième circonscription du Finistère (Landerneau) et Basile Poquillon dans la première circonscription du Morbihan (Vannes). Ce dernier, étudiant en mathématiques de 21 ans, explique que « l’idée est de pouvoir discuter des sujets qui nous tiennent à cœur et qui sont peu ou très mal abordés par les grands partis ».

Il a l’âge de tes grands-parents mais la légende du reggae dub Lee « Scratch » Perry est décidé à ne pas se laisser vivre pépère de ses royalties. À 76 ans, porté par son excentricité et sa mégalomanie, le “mad scientist” poursuit toujours les tournées et sera le 7 juillet au festival Percussions du Monde à Nostang (56).

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ONLINE ET IRL

Alors que les derniers billets s’arrachent pour les Charrues, Bikini vous invite au festival. Pour tenter votre chance, rendezvous sur notre Facebook où le jeuconcours sera lancé. Deux places par jour sont à gagner !

MOTIVÉS ET PARTOUT

zebda

Selon une étude de Sourdoreille, relayée par la Sacem, le groupe toulousain est la formation qui squatte le plus les festivals français cette année : 36 sur 120, dont deux en Bretagne (Vieilles Charrues et Bout du Monde). Oualalaradime ! 10

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Ces sujets justement, quels sontils ? Maxime Rouquet, co-président national du parti, évoque un programme en cinq axes : « la légalisation du partage de contenus en ligne, la lutte pour la protection de la vie privée, l’indépendance de la justice, l’ouverture des données publiques et la transparence de la vie politique. » Du geek, mais pas que.

PAS UNE PREMIÈRE À l’approche du premier tour, le Parti pirate annonce « entre 90 et 100 candidats » à l’échelle nationale. Ce n’est pas la première fois que les Pirates s’invitent dans une campagne électorale française. Leur première participation remonte à 2009 et à la candidature de Maxime Rouquet, 23 ans à l’époque, pour des législatives partielles dans les Yvelines. Il avait recueilli 2,1 % des voix.

UN SUCCÈS À L’ ALLEMANDE ? Alors que Basile Poquillon n’a rejoint le mouvement que « depuis quelques mois », attiré par « les idées défendues et cette position hors des clivages traditionnels », son responsable national se réjouit du « développement régulier en France depuis trois ans ». Il rêve d’un succès à la suédoise (depuis 2009, le Parti pirate y compte un député européen) ou, mieux encore, à l’allemande. Chez nos voisins, le plus jeune des mouvements politiques obtient des résultats grandissants. Des scores qui lui ont permis de faire, en septembre 2011, son entrée dans une assemblée régionale : 15 députés au parlement de Berlin. Un succès qui s’est confirmé en mai aux Régionales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie : les Pirates ont raflé 7,7 % de suffrages, leur assurant 20 sièges. R.D



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FÊTE FORAINE : MAIS POURQUOI CETTE MUSIQUE ? QUEL QUE SOIT LE MANÈGE, QUELLE QUE SOIT L’ ATTRACTION, ON RETROUVERA CET ÉTÉ LES MÊMES MORCEAUX TOUT POURRIS SUR LES FÊTES FORAINES. COÏNCIDENCE ? ON NE CROIT PAS... ACCORD AVEC LA SACEM

Les industriels forains semblent tous avoir les mêmes goûts musicaux. David Guetta, Pitbull, Mokobé, Akon, Flo Rida… Mais qu’estce qu’on vous a fait de mal, les gars ? « Le but, c’est d’avoir une ambiance festive qui plaît au plus grand nombre. Un bon manège, ça passe aussi par ça », explique Martial Gouin, représentant breton du Syndicat national des industriels forains. Ceux-ci piochent donc « plutôt dans les meilleures ventes ». Pas toujours une bonne nouvelle.

Plaire au max de jeunes et couvrir le bruit : pas étonnant que les playlists des manèges enchaînent les tubes radio. Et pour les droits d’auteur ? Comme partout ailleurs, ils sont collectés par la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). « On ne sait pas trop comment ça se passe. C’est à leur bon vouloir. De temps en temps, ils passent pour collecter », hésite le syndicaliste. En 2009, l’organisme et huit syndicats forains ont pourtant signé un accord pour un tarif forfaitaire. Par exemple, un manège à sensations paie 372,75 € par an pour pouvoir diffuser de la musique. Un accord qui malheureusement ne prévoit pas de taxer davantage les morceaux merdiques. Isabelle Jaffré

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MEILLEURES VENTES

Park, présent notamment à SaintBrieuc, Quimper ou encore Brest. Pour l’ensemble des attractions, le gros son est la règle : « La musique a en effet aussi pour but de couvrir le bruit de ferraille des manèges », détaille Martial Gouin. Et pour ceux COUVRIR LE BRUIT DE FERRAILLE à sensations, le hasard n’a pas sa « Quand on passe en Belgique, on place. « Il faut que ça colle avec tombe sur des morceaux un peu la vitesse de démarrage, le sens de inédits en France, surtout en techno. rotation, etc. », ajoute Samy CourÇa change un peu », indique Samy teaux. Une science subtile. On ne Courteaux, de l’American Luna dirait pas comme ça.

CORBEILLE The Doors Le concept à la mordsmoi-le-nœud pas du tout pompe à fric qui prend pas du tout les gens pour des cons : les Doors sans Morrison. Le seul truc cool, c’est qu’à force de se retourner dans sa tombe, l’ami Jim a dû s’éviter les escarres. À Rennes

Sting. La prog’ des Charrues est tellement grosse que quelques trolls s’y sont glissés. Sinon on dit quoi au futur père de l’enfant de Cœur de Pirate ? Merciiii ! À Carhaix

Shaka Ponk Sans trop se gourrer, l’un des groupes français les plus agaçants du moment. LMFAO, Martin Solveig… Pourtant, tout le monde les Et dans d’autres styles, suce (« Inventifs et novaSelah Sue, Brigitte, voire teurs, ils cherchent le son 12

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NOTRE ANTI-SÉLECTION DES SPECTACLES QUAND FRANCHISE ET MAUVAISE FOI NE FONT QU’UN du futur » : la bonne blague d’Infoconcert). Cheveux gras, look skate-punk et vilains gimmicks à base d’onomatopées : d’habitude on aime bien les trucs de mauvais goût, mais là c’est un coup à être malade. À Landerneau

raient qu’ils n’aimaient pas les homosexuels. Suivra un mea culpa où ils expliqueront ne pas connaître le sens du mot homophobe. Quelqu’un leur explique le sens de hip-hop ? À Bobital

Zaz Sexion d’Assaut Pas de nouvelles, bonne En juin 2010, les auteurs nouvelle. de L’École des points vitaux Pas pas là pas pas pas là créaient la polémique suite à une interview où ils déclaLa rédaction


SEA, SEX AND SUN ?

ON DIT SOUVENT QUE L’ ÉTÉ EST LA SAISON LA PLUS CHAUDE. ON VÉRIFIE ÇA AUPRÈS DES PROFESSIONNELS. SUR INTERNET Première plateforme libertine en BZH avec 12 000 visiteurs uniques par jour, le site Sexe en Bretagne.com enregistre chaque été « une chute de 15 % » de sa fréquentation. « Les gens passent moins de temps sur l’ordi et vont directement dans les clubs, explique Jean-Pierre, le webmaster. Beaucoup de Bretons libertins descendent aussi dans le sud. » Pour le leader Marc Dorcel, les statistiques web bougent peu l’été. « En revanche, tempère Adeline du service com’, nos offres en VOD par box ADSL connaissent une baisse. »

DANS LES CLUBS « Je ne connais aucun club libertin qui ferme l’été. Car, même si les habitués bretons partent en vacances, les touristes compensent largement », affirme Jean-Pierre. Confirmation auprès du responsable du Crazy Pink à Concarneau : « L’hiver, on tourne avec 80 % d’habitués et 20 % de touristes. L’été, c’est l’inverse. On organise autant de soirées, quelle que soit la saison. » JP ajoute : « Avant, entre membres du site, on organisait des barbecues libertins en partenariat avec des clubs. Mais on a arrêté car nous aussi on a envie de partir en vacances. Où ça ? Dans le sud ! » 13


WTF

OÙ DORMIR EN FESTOCHE ?

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BON PLAN

AU MOMENT DE QUITTER LES SCÈNES ET DE RANGER LE GOBELET, PLUSIEURS OPTIONS SE PRÉSENTENT AUX FESTIVALIERS POUR LA NUIT. À L’ ABRI OU EN PLEIN AIR, ON VOUS DIT OÙ FAIRE DODO.

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Parmi la foultitude d’événements musicaux qui ont lieu l’été en BZH, on a retenu le Binic Blues Folk Festival, qui a lieu du 3 au 5 août dans la station balnéaire de la baie de Saint-Brieuc. L’affiche a belle gueule, avec notamment l’excellent ricain Ty Segall, Kid Congo ou les locaux The 1969 Club. Le détail qui tue : zéro euro à débourser.

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BIEN GAULÉ

Déjà programmé à Carhaix en 2007, Beat Assailant revient à l’affiche des Charrues cette année, le jeudi soir sur la scène Xavier Grall. Si vous le ratez, vous avez une nouvelle chance de le voir deux semaines plus tard, samedi 4 août, au Bout du Monde.

CAPITAINE KRABS

annif

Le 15 juin à L’Ubu à Rennes, la Crab Cake Corporation fête son premier annif. Le DJ mexicain Rebolledo, qui était à Panoramas ce printemps, soufflera la bougie. Pas impossible non plus que vous croisiez notre copain Basile (et son jetable). 14

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DANS UNE TENTE

DANS LA NATURE

Belle campagne de pub pour Décath’ qui, chaque été, voit des milliers de Quechua inonder les campings. Aux Charrues, on évalue les campeurs à 73 000 (soit un festivalier sur trois). Au Bout du Monde, 14 000. Ça en fait de la sardine à planter. Idéal pour ? Squatter la tente de la voisine en prétextant s’être trompé.

Un coin de champ, d’espace vert ou de talus. Le tout, à la belle étoile... Ou comment s’extasier au réveil. Et se demander comment on est arrivé là. Idéal pour ? Ne pas marcher jusqu’au camping quand on est bien ravagé.

DANS UN LIT

Bon, faut déjà avoir de la thune, une bagnole (sérieux donc...) et DANS LA BAGNOLE s’y prendre tôt. Très tôt. « Pour Si c’est un break ou un van, c’est un gîte ou une chambre d’hôte, il cool. Si c’est une Twingo, c’est con. faut en moyenne réserver six mois à Idéal pour ? Éviter d’avoir le duvet l’avance », avertit l’office de tourisme trempé quand il flotte. de Crozon. Et pour les hôtels ? « Les réservations se font d’une année sur DANS UNE HUTTE l’autre. Beaucoup de professionnels, La Festihut s’apparente à un cha- très peu de festivaliers », indique let de marché de Noël pour quatre. l’Hôtel de la Baie. Reste la solution Lit + matelas + lampe = 30 € par tête chez l’habitant, comme à Carhaix où de pipe. Le concept est développé beaucoup louent exceptionnellement par West-Hut, une boîte montée par leur maison quatre jours l’été. On deux gars du Centre-Bretagne. Cet a tous un copain carhaisien, hein. été, 32 cabanes seront présentes à Idéal pour ? Se vanter d’avoir fait le la Route du Rock et aux Charrues. festival, alors qu’en fait non. Idéal pour ? Se croire aux sports d’hiver en plein été. Benoît Tréhorel


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QUE PENSER DE SKRILLEX ?

LA TÊTE DE GONDOLE DE LA SCÈNE DUBSTEP DIVISE. ON PÈSE LE POUR ET LE CONTRE. WUB-WUB-WUB-WUB ! Il a raflé trois Grammy Awards en février, affiche sold out à chaque date et compte plus de six millions de fans Facebook. Skrillex connaît une putain d’année. Pas au goût de tous. Sur le Net, pro et anti se fightent. « Quand il y a un succès mainstream, beaucoup se mettent à cracher dessus. Un peu comme ce qui s’est passé avec Justice », estime Matthieu Guerre-Berthelot, de Sonic Floor, qui le 26 juillet programme Skrillex à Lorient, date unique dans l’Ouest. Il énerve aussi car il remplit les salles sans aucune promo. Pour Lorient, c’était dingue : on a vendu 400 billets en une demi-heure. » Une base fan constituée de kids. « Son style de dubstep correspond à une attente des jeunes, explique Joran Le Corre de Panoramas. Il est capable de passer d’un morceau FM cheesy puissance 10 à un truc hardcore. » Un rapprochement des styles et des scènes également noté par Gaëtan Nael de l’Antipode à Rennes, pour qui « le phénomène générationnel s’explique aussi par le look : la coiffure, les piercings… ». Matthieu poursuit : « Quand les vieux critiquent, c’est bon signe. Ce sont les mômes qui font un bras d’honneur aux aînés. Comme Sex Pistols l’a fait à Pink Floyd. » J.M 15


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PHOTOS DE CONCERTS : « DE PLUS EN PLUS COMPLIQUÉ »

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PARTIS POUR UN TOUR

Dispositif d’accompagnement des groupes émergents dans les Côtes d’Armor, “Partis pour un Tour” lance sa 4e édition. Un programme par lequel sont déjà passés Bumpkin Island, Wankin Noodles, Krismenn ou Acapulco 44. Pour les jeunes formations intéressées, dépôt des candidatures jusqu’au 10 juillet. Plus d’infos sur www.itineraires-bis.org !

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POP POP POP POPS

Révélés aux Trans en 2009, les Rennais The Popopopops viennent de sortir leur 1er EP, A quick remedy. Cinq titres lorgnant toujours vers la pop anglaise et qui peuvent leur permettre d’entrevoir un avenir radieux. À Dinard le 23 juin et au Manège à Lorient le 7 juillet.

INFOCONCERT

rentrée

La programmation des salles de concerts commence à se dévoiler pour la rentrée. Parmi les premiers noms repérés : Sébastien Tellier (Brest, Rennes), Wax Tailor (Saint-Avé, Brest), C2C (Rennes), Saez (Brest, Quéven) et Gossip (Rennes). 16

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C’est un truc auquel les photographes doivent faire face : les restrictions. En clair, ce qu’ils ont droit de faire comme clichés et dans quelles conditions. « L’usage, c’est les trois premiers morceaux sans flash dans la fosse, explique Patricia Teglia, attachée de presse qui, lors de l’édition 2012 de Panoramas, gérait les demandes médias. Le but, c’est de ne pas déranger le public et les artistes. Cela permet aussi de ne pas dévoiler aux futurs spectateurs la scénographie. » Problème : ces restrictions sont de plus en plus exigeantes. Photos uniquement en noir et blanc, contrat à signer, validation par le manager et, dans certains cas, aucune image. De quoi faire chier les photographes de presse lorsqu’ils taffent sur l’édition du lendemain.

« Le public s’en fout » « C’est vrai que les restrictions sont de plus en plus nombreuses, confirme Solène Ouillon, responsable com’ d’Art Rock. Ça fait cinq ans que je bosse ici et chaque année c’est de plus en plus compliqué, notamment en amont. Heureusement, le jour J, ça a tendance à s’assouplir sur place. » « Ce sont souvent les managers qui imposent ces contraintes, pas les groupes », fait savoir Nicolas Ollier, photographe et ancien collaborateur de Sourdoreille. « Les artistes et leur entourage ont toujours essayé de contrôler leur image », poursuit Patricia Teglia. Un positionnement que

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POUR FAIRE DES PHOTOS PENDANT LES FESTIVALS, LES PHOTOGRAPHES DOIVENT AUSSI JONGLER AVEC LES RESTRICTIONS IMPOSÉES PAR LES ARTISTES. DES EXIGENCES PARFOIS BIEN CASSE-COUILLES.

comprend Damien Le Guevel d’Au Pont du Rock : « Tous les groupes n’ont pas envie de se faire photographier par n’importe qui, n’importe comment et d’être diffusés n’importe où. Du coup, on limite le nombre de photographes dans la fosse. Chacun peut ainsi mieux bosser. » OK, mais cela ne file-t-il pas une image de merde aux artistes qui, contents d’être interviewés par les médias à chaque album, deviennent tatillons le jour des concerts ? « Cela emmerde les photographes. Le public lui n’en sait rien et s’en fout », répond Nicolas Ollier. Même avis de la part de Patricia Teglia pour qui des restrictions excessives peuvent néanmoins desservir les groupes : « Plus tu verrouilles, plus tu favorises l’image volée ou des photos de coulisses, des domaines qui n’ont pas lieu d’être. Mieux vaut alors autoriser les accès fosse pour communiquer sur des photos de qualité. » J.M



DOSSIER

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Manu Coillot

’il ne fallait retenir qu’une édition des Vieilles Charrues, ce serait 2001. Avis partagé par tous ceux qui l’ont vécue, organisateurs, artistes et public. Tous reconnaissent que ces trois jours qui marquèrent les dix ans du festival restent, jusqu’à présent, inégalés. Yann Rivoal, le directeur de l’événement à l’époque, se souvient d’un « super boulot de toute l’équipe, avec une ambiance incroyable et le début d’une reconnaissance nationale ». Pour son compère de la programmation, Jean-Jacques Toux, c’était carrément « l’apogée, l’année de référence, avec des concerts mémorables et une foule monstre ». Confirmation de Yves Colin, responsable communication jusqu’en 2010 : « Pour la première fois, on avait fait sold out un mois avant, avec une jauge au maximum, qu’on a même décidé de réduire par la suite. Il y avait comme de la magie dans l’air, tout le monde avait la banane. »

Éric Pollet

DOSSIER

Le moment phare reste le concert de Noir Désir le samedi soir. « J’étais fan absolu, précise Jean-Jacques, alors quand j’ai appris que le groupe cherchait des dates pour se roder avant la sortie de son album Des visages des figures, on s’est tout de suite positionné pour l’avoir. Et on l’a eu. »

portera, que le public découvrira ce soir-là en avant-première. Quand le concert démarre, la nuit vient de tomber et la foule qui se presse est impressionnante. « Il y avait plus de 60 000 personnes devant, se remémore Jean-Jacques, c’était chaud mais supportable. » Yann Rivoal avait tout de même la boule au ventre : « Je surveillais les Cantat et buvette mouvements de foule. Honnêtement Il faut se rappeler de ce que repré- j’ai eu un peu peur, c’était limite. » sente Noir Désir à l’époque : LA Sur scène, les quatre Bordelais référence en matière de rock hexa- assurent. « On était super content gonal, une formation au sommet de de jouer en Bretagne, qui nous a son art, maîtrisant aussi bien des toujours très bien accueillis, mais on morceaux furieux tels Les Ecorchés avait à gérer une très grosse attente, que des ballades façon Le Vent nous se souvient Denis Barthe, le batteur. Je peux te dire que quand tu as des dizaines de milliers de personnes sous le pied de ta grosse caisse, c’est un peu comme conduire une voiture de sport. Un truc monstrueux ! »

« Au début du Tostaky, mes pieds ont quitté le sol. C’était dingue ! » 20

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Stephane Marc

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Thomas, un festivalier présent dans la fosse, parle d’une « foule monumentale, avec le pogo le plus fou jamais vu ». « Au début de Tostaky, mes pieds ont quitté le sol pour le retrouver cent mètres en arrière. C’était dingue ! », témoigne Géraldine, elle aussi noyée dans une masse d’où s’échappent d’impressionnants panaches de transpiration. Intelligemment, le groupe alterne rock speedé et morceaux calmes. Il n’en oublie pas non plus de s’éclater, avec notamment ce magique L’Iditenté interprété en duo avec les Têtes Raides. Denis Barthe ne s’en est toujours pas remis : « C’était grisant, avec un public mortel. Un souvenir impérissable. » Le moment de grâce sera prolongé jusque tard dans la nuit au bar des artistes, où Yves Colin se souvient de Cantat interprétant Brassens et d’une buvette

qui ne désemplissait pas. À peine le temps de décuiter que le lendemain dimanche, nouveau moment mémorable avec Matmatah.

« Le pétard pour L’Apologie ! » Le chanteur Tristan Nihouarn se rappelle pourtant que ça avait mal commencé. « On faisait un peu la gueule d’être programmé l’aprèsmidi, alors qu’on avait prévu un show lumière. Puis finalement on n’a pas eu à le regretter, c’était le pied. » Sous le cagnard de Carhaix, c’est une foule quasi comparable à celle de la veille qui se masse pour écouter les tubes des papes du rock celtique. Onze ans après, Kelig, qui portait le bracelet des trois jours au poignet, en garde un souvenir ému : « On avait préparé le pétard pour L’Apologie ! » Les bouteilles, quant à elles, ressortiront le soir, à

l’issue du concert donné par Manu Chao. Julien Banes, le manager de Matmatah, a en mémoire la fête de clôture : « Radio Bemba avait sorti la réserve de rhum backstage, quelle soirée ça avait été… » Autre édition inoubliable, celle de 2007, avec la prestation d’Arcade Fire. Si on ne devait garder qu’un concert à Carhaix, c’est d’ailleurs celui que choisirait Yann Rivoal. « Niveau intensité, c’est incomparable. J’ai aussi vu le groupe cette année-là à l’Olympia et aux Eurockéennes, mais c’est aux Charrues qu’il a été le meilleur. » Pour Géraldine la festivalière, cette grosse heure de musique, « c’était comme être sur le nuage de la pub Kinder Chocolat ». Les intempéries avaient pourtant fait flipper les organisateurs. Jean-Jacques : « J’étais fier de voir que malgré la météo, le public était embarqué par cette bande de Québécois qui n’a pas un registre si facile. » Dernier instant choisi à retenir parmi la foule de grands moments : le concert d’adieu de Matmatah en 2008. « Un souvenir spécial » pour le chanteur Tristan, qui garde en tête les gestes d’affection de l’équipe du festival et du public : « Le groupe a longtemps connu un succès parallèle à celui des Vieilles Charrues, c’était beau de finir à Carhaix. Ce set de fin était très spécial pour nous, forcément, on avait la pression mais ça s’est bien passé. J’ai en mémoire la haie d’honneur en sortie de scène que nous avaient fait les bénévoles jusque nos loges. Pff, que c’était bon ! » Régis Delanoë 21


DOSSIER

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Claude Petitjean

BOUT DU MONDE, C’EST TOI QUE JE T ’AIME

Il existe un phénomène curieux au Bout du Monde à Crozon. Au premier jour de – presque – chaque édition, une rumeur traverse la prairie de Landaoudec. Cette rumeur, c’est celle d’un retour de Manu Chao. Car depuis le 11 août 2003, l’ancien leader de la Mano Negra a inscrit son nom dans l’histoire du rendezvous finistérien. Une venue qui a marqué le festival, sans doute parce qu’elle n’était pas prévue, pas attendue, pas espérée. « Notre programmation était déjà annoncée et puis, au mois de juin, nous avons été contactés par l’équipe de Manu Chao. Il avait un coup de cœur et souhaitait venir jouer chez nous », se souvient Jacques Guérin, le directeur du Bout du Monde. « Problème : sa seule date de dispo était le lundi, alors que le festival était fixé le samedi et le dimanche. Avant de prendre la décision, j’ai appelé le maire de Crozon qui ne connaissait 22

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pas Manu Chao. Cinq minutes après, il m’a rappelé et m’a dit banco. » Une journée supplémentaire est alors ajoutée, les Frères Morvan (photo) – avec qui il partagera une conf’ de presse d’une heure – et Asian Dub Foundation complètent l’affiche.

Pas plus gros sur les affiches Les kids d’aujourd’hui ne le savent peut-être pas mais, au début des années 2000, chaque annonce de concert de Manu Chao était un événement. Le Bout du Monde n’y a pas dérogé. « Les 15 000 places sont parties en huit jours, poursuit le boss du festival. Pour autant, on n’a pas mis son nom plus gros que les autres sur les affiches. Ce n’est pas dans l’esprit du Bout du Monde de sortir le tapis rouge à une personne plutôt qu’à une autre. » Backstage, Noël Blanchard, bénévole chargé de l’accompagner toute la journée, se souvient d’un mec

« simple, très abordable, à l’esprit festivalier » et de coulisses où se dégageait « une folie douce ». En clair, ça fumait des pet’. « Il était aussi très sympa avec les bénévoles, poursuit Noël. Il a d’ailleurs fait venir plusieurs filles de l’équipe sur scène pendant son concert. » Fan de la Mano Negra depuis toute petite, Morgane, Rennaise alors âgée de 18 ans, assistait pour la première fois à un concert de Manu Chao. « La quasi-majorité des gens était venue pour lui. Le concert a duré entre deux et trois heures, il y a eu deux rappels, c’était excellent. Je me souviens aussi de la chanson Mr Bobby : c’est celle que je préfère et il l’a jouée trois fois. » Et notre rumeur alors ? Avec les dates programmées de Manu Chao cet été en France, les festivaliers ont-ils assez de billes pour la lancer cette année ? « Pas pour 2012 », répond Jacques Guérin. Mala Vida. J.M


« LES FESTIVALS SONT DES PARCS D’ATTRACTIONS »

Nicolas Joubard

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Un festival existe-t-il seulement par les concerts qu’il programme ? Un festival est bien plus qu’un lieu de concerts. C’est un parc d’attractions où vous déambulez d’un manège à l’autre. Vous êtes libre de vos mouvements, libre d’aller d’une scène Qu’est-ce qui selon toi fait le succès à l’autre. C’est aussi une épreuve des festivals ? physique, il faut de l’endurance, à Je vois deux principales raisons. La tout point de vue (rires). première : c’est devenu un véritable rite sociétal, à une époque où ils sont Quelle différence avec un concert rares. Le service militaire a disparu, classique en salle ? il n’y a plus la virée avec les potes En festival, il n’y a pas d’idolâtrie, dans l’Angleterre des seventies... comme il peut y avoir pour un concert Le festival est un moment hors du de Lady Gaga. La majorité des artistes temps qu’on passe avec ses proches se produisent devant un public non mais qui reste aussi un lieu de ren- acquis. Cette difficulté permet de contre. Deuxième raison : beaucoup se transcender, ce qui rend certains de collectivités se sont aperçues des concerts mémorables. Les moyens bienfaits d’un festival en termes de techniques et la taille des scènes perpromotion d’un territoire, comme mettent aussi de proposer de véric’est le cas à Carhaix avec les Vieilles tables spectacles sons et lumières. Charrues. Les organisateurs sont Gare tout de même à la surenchère, plus souvent encouragés que freinés. l’essentiel doit rester la musique. Nicolas Bénard, sociologue et auteur cette année de l’ouvrage Festivals, Histoire des rencontres musicales.

Richard, Jerry Lee Lewis et Chuck Berry, même si ça ne s’est pas fait sans péripéties (lire p. 27). À retenir aussi l’édition suivante, où le rare Marylin Manson livre un concert « plutôt pas mal du tout », aux dires de l’organisateur. Compte-rendu d’un fan sur le Net : « Manson bouge beaucoup, il montre son cul à qui en veut, il se touche les boules. » OK. En 2008 enfin, dernière année avant le crash financier, les programmateurs parviennent à choper les Sex Pistols en exclu. « Des provocateurs, mais vrai-

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« MARYLIN MANSON SE TOUCHE LES BOULES » Membre historique de l’équipe organisatrice du festival, Didier Guenroc le reconnaît : « Les Terres Neuvas étaient à part, avec une prog’ décalée, des délires et quelques ratés. On s’est fait massacrer par le petit milieu musical et la presse, mais il n’y a aucun regret. » Pas même celui d’avoir relancé la mode de Scorpions, programmé ces têtes à claques de Tokio Hotel ou osé l’enchaînement Da Silva/Manson sur une même soirée. Didier préfère retenir la prouesse d’avoir fait venir en 2006 trois légendes vivantes du rock, Little

ment sympas, affirme Didier. En plus ils ont fait un très bon set. » Sébastien d’Acapulco 44, programmé en même temps sur une autre scène, en a eu un écho différent : « On m’a dit que ça avait été moyen, limite ridicule. » Décidemment, Bobital divisera toujours. 23


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Tenté par l’expérience, le groupe punk accepte alors l’invitation. « Finalement, ce n’était pas un pur hasard d’y être programmé. Avec notre boîte à rythme, on avait un côté électro », estime aujourd’hui Loran, l’ancien guitariste des Bérus, qui a encore bien en tête le concert brestois. Une représentation en deux actes. Le premier : le mardi 2 août au Vauban. « On devait y répéter et puis on a décidé d’y faire venir du monde. On s’est baladé dans les rues de Brest et on a offert des places à tous les punks

« Dantesque ! Des chaussures volaient dans tous les sens... » 24

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Frédéric Loridant / Photorock.com

Frédéric Loridant / Photorock.com

Été 2005. Programmation de la 11e édition du festival Astropolis : The Hacker, Miss Kittin, Manu Le Malin, Underground Resistance… Coincés entre ces noms de la scène électronique : Kamouflage, groupe inconnu au bataillon, annoncé le samedi sur le site de Kéroual. Dans les festoches, dans les concerts, des rumeurs circulent. Et puis, l’info fuite dans la presse. Bérurier Noir, le groupe phare de la scène alternative française, est “dékamouflé”. Quinze jours avant le début du festival, les programmateurs l’annoncent officiellement : les auteurs de Salut à toi joueront à Brest. « Ça devait être un happening génial, se souvient Matthieu Guerre-Berthelot, l’un des organisateurs. L’idée était de faire jouer Kamouflage sous un petit chapiteau… jusqu’à ce que le public se rende compte qu’en fait c’était les Bérus ! » Une surprise qui aurait marqué les souvenirs d’un paquet de festivaliers. Car depuis leur séparation en 1989, le groupe n’est remonté sur scène qu’à de très rares occasions, dont la fameuse date des Trans en 2003 pour le 25e anniversaire du festival rennais. Alors, dur de faire venir les Bérus à Astro ? « En fait, on était en contact avec eux grâce à la compil Manifeste Électronique sur laquelle des DJ remixaient leurs titres. On leur a expliqué qu’avec leur indépendance et leur esprit do it yourself, ils étaient assez proches du mouvement rave. »

Frédéric Loridant / Photorock.com

« LES BÉRUS À ASTROPOLIS, JAMAIS EU UN

qu’on croisait. Ils y croyaient pas, se rappelle Loran. On leur a juste demandé de laisser les chiens dehors. Ce concert sauvage était fou. »

« On sentait que c’était limite » Acte 2 : Kéroual, le samedi. « On avait 7 000 punks dehors qui attendaient, on voyait que l’ambiance était en train de monter. À un moment, on a dû ouvrir la barrière à l’entrée car ça devenait n’importe quoi. Pour le concert, c’était l’émeute, c’était super chaud devant. Les gens étaient les uns sur les autres. Il n’y a jamais eu un bordel pareil à Astropolis », juge Matthieu. Sur scène, autour du groupe : une troupe de théâtre, des peintres, des cracheurs de feu... Et comme point


Nicolas Ollier

Nicolas Ollier

BORDEL PAREIL »

d’orgue, le morceau Porcherie. « C’était dingue ! Quand tu entends plusieurs milliers de personnes hurler “La jeunesse emmerde le Front national”, ça fait quelque chose. » Présente dans le public, Agathe poursuit : « C’est la première fois où j’ai cru que j’allais mourir dans un festival, avec un pogo qui allait jusqu’à cent mètres de la scène. » Même souvenir chaotique de la part de Nicolas Ollier, photographe à Kéroual ce soir-là : « Il y avait une telle puissance. Les barrières sur les côtés cédaient, on sentait que c’était limite par moment. C’était dantesque ! Des chaussures volaient dans tous les sens… » 200 paires seront retrouvées dans la fosse le lendemain. Julien Marchand 25


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Nicolas Joubard

Nicolas Joubard

Dominique Vrignaud

KATERINE DEVANT DES ANGLAIS ÉBAHIS

Le plus lointain souvenir de Route du Rock de François Floret, directeur du festival depuis ses débuts, remonte à 1993 et le concert de Dominique A. « Incroyable, il avait des cheveux à l’époque, se marre-t-il. On avait déjà souhaité le programmer l’année d’avant, mais il ne se sentait pas prêt. Là incontestablement il l’était, une vraie claque. » L’intéressé se remémore aujourd’hui « un très bon moment, j’étais fier de jouer devant un public indé ». Programmé deux ans plus tard puis en 2009, Dominique A revient cet été une quatrième fois. Mais revenons en arrière, en 1996 plus exactement, avec une première affiche internationale : Weezer, Suede, Placebo et Garbage « auréolé de son tube Stupid Girl ». Après une crise financière en 1997, l’édition suivante se fait à l’arrache, avec en plus une interdiction d’organiser l’événement au fort de Saint-Père pour raisons de sécurité. 26

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« On en a chié, reconnaît le big boss, mais au final ça a été un gros succès populaire et critique. » La scène installée au niveau des actuels parkings voit notamment passer PJ Harvey et Portishead, attirant 22 000 festivaliers, dont Fred Rock, l’actuel webmaster du site non officiel, nostalgique : « Quatorze ans après, ça reste une affiche de rêve, l’une des plus belles. »

« Branlette de guitares » Débarquent ensuite Blur en 1999 (Fred : « Pas un énorme souvenir, si ce n’est le plaisir de sauter dans tous les sens pour Boys & Girls ») puis en vrac DJ Shadow, Grandaddy, 2 Many DJ’s… « En 2004, on a eu droit à un moment exceptionnel avec Air et Phoenix reprenant en exclu le tube Playground Love », retient François. Lors de cette même année, Fred a aussi en tête « l’énergie folle de LCD Soundsystem et la révélation TV on the Radio ».

La venue de Cure en 2005 offre au festival l’affluence record de 27 000 personnes sur trois jours. L’année suivante, ce grand taré de Katerine cartonne devant un public d’Anglais ébahis, venus en nombre assister à la prestation de Franz Ferdinand, programmé dans la foulée. « Ce concert a été élu meilleur live de l’année par Les Inrocks », situe François. Les Smashing Pumpkins, en 2007, n’ont en revanche pas laissé un souvenir impérissable. Le programmateur parle d’un « accident de parcours », d’une « branlette de guitares Satriani spirit, bien chiant ». Thomas, un festivalier, reconnaît que « ça ne cassait pas trois pattes à un canard ». La Route du Rock reviendra par la suite aux fondamentaux : peu de grosses têtes d’affiche mais des coups de cœur de l’orga. Derniers en date : Sigur Rós en 2008, Flaming Lips en 2010 ou encore Battles l’an dernier. En attendant les très cotés The XX cet été. R.D


Éric Pollet

C’EST AUSSI DES FLOPS

VIEILLES CHARRUES L’année dernière, Supertramp et Lou Reed n’ont pas laissé un souvenir de ouf à Carhaix. Sur les précédentes éditions, on retient une Diam’s mièvre et bavarde en 2006 (« Pipelette, la boulette ! », titra Le Télégramme) et Placebo en 2001 et 2006 : « insipide », « minimum syndical ». Sur le forum de Guitariste.com, Brian Molko est même cité dans le topic « Artistes dont le concert fut un raté total ». Ah ah.

TERRES NEUVAS 2006, les trois papys du rock Little Richard, Jerry Lee Lewis et Chuck Berry sont in da place. « Les mecs étaient exécrables, raconte Didier Guenroc, la palme pour Little Richard, qui a fait patienter 50 000 personnes pendant une heure et que j’ai retrouvé au Mc Do de Dinan dans sa limo en train d’engueuler son majordome pour avoir un burger. Surréaliste ! »

ROUTE DU ROCK La prestation de My Bloody Valentine en 2009 a plus tenu du meeting aérien que du concert. « C’était apocalyptique, se souvient Fred Rock. Il y a eu un larsen qui a été entendu à 8 km à la ronde ! » François Floret garde aussi en mémoire les exigences des Smashing Pumpkins en 2007. « Ils voulaient de la Voss, une eau minérale norvégienne super rare qu’on a dû aller chercher à Paris. Les casse-couilles, quoi. » 27


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PRÊT À CHIER DANS LES BOIS ? PASSER UN WEEK-END DANS LA FORÊT, MANGER DES PLANTES, BOIRE DE L’EAU DE PLUIE ET DORMIR SUR UN LIT DE FEUILLES : LA VIE SAUVAGE ATTIRE. RENCONTRE AVEC SES ADEPTES. 28

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ur la TNT, y’a quand même une émission qui est assez dingo. Man vs Wild, sur NT1, animée par Bear Grylls (photo), un ancien soldat des Forces spéciales britanniques. Le gars, on le débarque à chaque fois en plein milieu d’une forêt, de la jungle ou sur une île déserte, et il doit se démerder pour 1) survivre, 2) retrouver la civilisation. Ça fait 6 saisons et 76 épisodes que ça dure. Avec, à chaque aventure, des techniques qui sont censées nous servir si jamais on se retrouve en pareille situation. Genre, chercher dans des crottes de buffles des fruits non digérés, se fabriquer une luge avec un ours mort, boire le sang d’un yak agonisant à même la jugulaire (« j’fais l’plein d’vitamines ! ») et un paquet de conseils à base d’urine (pisser dans une peau de serpent pour s’en faire une gourde, pisser sur son t-shirt dans le désert pour garder de la fraîcheur, pisser dans une bouteille la nuit pour se faire une bouillotte...). Ce MacGyver de la vie sauvage fait des émules. Depuis la diffusion de Man vs Wild, pas mal de petits jeunes se sont lancés dans le bushcraft, le nom officiel de la discipline qui englobe l’ensemble des compétences liées à la survie. Sur le Net, un paquet raconte leurs virées. C’est le cas d’Antoine, Brestois de 18 ans et membre actif du site Bushcraft.fr. 29


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On a réussi à le toper après cinq jours passés dans la forêt du Cranou, dans le Finistère. Alors, bien ou bien ? « Ouais. Il y a eu de la flotte au bout du troisième jour mais ça a été. J’ai construit un abri, taillé des outils, monté des pièges, mangé des plantes… » Mais qu’est-ce qui te pousse à te geler les miches dehors alors que tu pourrais être pénard chez toi ? « J’aime la liberté, être seul dans la nature, me couper de la société. On pourrait vivre dans une forêt, on y trouve plein de choses. Mon record ? Une semaine dans un bois du côté de Dijon avec trois potes. On y avait construit une cabane. Ma mère, ça l’inquiète un peu mais bon je lui dis qu’il y a moins de dangers à être dans une forêt qu’en voiture sur la route. » Sûr. Pour les professionnels du bushcraft, l’engouement des kids est révélateur d’un succès certain. En Bretagne, plusieurs structures se sont ainsi créées. Parmi les plus connues, l’École de vie dans la nature fondée par Erwann Héry. Deux week-ends par mois, ce garçon de 32 ans encadre des

groupes dans la forêt de Saint-Julien, dans les Côtes d’Armor. « Être sur un chemin balisé, c’est donné à tout le monde. Mais dès qu’on en sort, c’est moins évident. Le but est de donner le maximum de bases pour se débrouiller si jamais on est perdu. »

Zigouiller une biche Parmi les fondamentaux : se protéger du froid, récupérer de l’eau, repérer des plantes comestibles, allumer un feu… « Chaque participant ne part qu’avec un sac à dos, une pierre à feu, un couteau, une gourde et un sac de couchage. Et avant d’y aller, on vérifie les sacs : les tablettes de chocolat, on les refout dans la bagnole », explique Erwann en pleine préparation d’un abri : « Il faut le faire le plus petit possible, pas plus

« Mon record ? Une semaine en forêt avec trois potes... » 30

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haut que la hanche, avec un lit de feuilles de 40 cm pour bien garder la chaleur. C’est par le sol que notre corps en perd le plus : 60 %. » Mais que viennent chercher ces participants qui claquent une centaine d’euros pour deux journées plus que spartiates ? « L’aventure attire toujours, répond Mikaël Hedouis, gérant de Redan, une boîte qui propose des stages dans le Finistère. Il y a aussi une dimension pédagogique. Apprendre à vivre dans la nature et avoir un rapport plus sain avec elle. En leur apprenant des techniques de bushcraft, on les sensibilise également à l’environnement. » L’un des points sur lequel nos moniteurs prennent leurs distances avec l’émission de Bear Grylls. « Pour beaucoup, la télé est une porte d’entrée mais le souci c’est souvent la réglementation. » Car s’il est possible de faire un paquet de trucs dans une forêt canadienne ou dans le désert algérien, les législations françaises


sont moins coolos. La loi s’applique aussi aux mecs qui veulent se la jouer Robin des bois. Avocat à Brest, Me Bertrand Vallantin prévient ceux qui seraient tentés de se poser sur une parcelle et d’y crécher : « S’installer sans autorisation sur un terrain appartenant à une commune ou à un propriétaire est une atteinte à la propriété privée. Elle est punie de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende. » Allumer un feu ? « Cela dépend des arrêtés communaux ou préfectoraux. C’est interdit près des zones boisées. » Zigouiller une biche pour la manger ? « L’amende pour avoir chassé sans permis s’élève à 1 500 €. On ne peut pas le faire n’importe où ni n’importe quand. Sans oublier qu’il existe des plans de chasse pour certains animaux. J’ai eu un jour à défendre un cas de braconnage : c’était quand même 400 € par bécasse. » Julien Marchand avec Isabelle Jaffré 31


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CRAMPONS, BUVETTE, COPAINS, SOLEIL ET BARBEUC : CHAQUE ANNÉE, L’ARRIVÉE DES BEAUX JOURS VOIT DÉBUTER LA SAISON DES TOURNOIS DE FOOT AMATEUR. UNE AMBIANCE À LA COOL OÙ LE BALLON ROND EST LOIN D’ÊTRE UNE PRIORITÉ. l y a plusieurs écoles pour occuper un 1er mai. Certains bossent leurs cours, d’autres grossissent les cortèges de manifestants, tandis qu’une bonne majorité glandouille. Une alternative se présente : chausser les crampons avec les potes. C’est l’option choisie par les 150 inscrits au tournoi de foot de Saint-Jean-sur-Vilaine, un bled entre Rennes et Vitré. Traditionnellement, le jour de la fête du Travail marque le début de la saison des tournois de sixte. Des tournois de ? De sixte. Terme désignant une compétition de football, se jouant sur des demi-terrains, à six contre six, avec des matchs d’une durée moyenne de huit minutes. L’inscription est théoriquement libre, pour permettre aux joueurs de tout niveau de pouvoir s’exprimer.

De nombreux concours de ce genre sont organisés chaque année dans des bourgs de cambrousse jusqu’en été. Partout, le décor est le même : des terrains bordés d’une main courante, un mec au micro qui annonce les matchs à venir (« sur le terrain A, les Vignerons contre les Pompiers »), une table de scores où sont alignées les coupes et récompenses, un barbeuc XXL d’où s’échappe une perpétuelle odeur de graillon, et bien sûr une buvette. Du foot, des binouzes et des potes : le trio magique. « Attention, prévient Baptiste, un participant, t’as des équipes qui sont pas là pour déconner, ils font ça sérieux. À l’eau quoi. » Lui on distingue tout de suite que c’est pas son cas. Un bock ou un gobelet presque toujours en main (hors les matchs quand même), il

passera sa journée à faire la navette entre le cul de sa bagnole, où se trouve le pack de kro (« le classique, de 40 »), le pré et le barnum. Baptiste a 20 ans. Licencié au club de Saint-Aubin-du-Cormier, une commune pas loin de Rennes, il s’est inscrit « sur un coup de tête » avec ses potes, dont aucun ne pratique régulièrement le foot. « On n’est pas là pour gagner, avoue-t-il comme si on n’avait pas compris. On s’est couché à 7h du mat’, levé à 11h30, donc on n’est déjà pas arrivé à jeun. » Histoire de bien les situer, son équipe s’appelle les Borrachos, ce qui signifie littéralement les ivrognes en espagnol. « C’est le nom de notre bande, on fait en moyenne cinq tournois dans l’année, ça occupe. » Son préféré ? « Celui de Val d’Izé, à une dizaine de 33


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bornes d’ici : tout le monde peut s’y inscrire, des mecs pas licenciés, des filles… » Des copines sont d’ailleurs venues encourager la fine équipe, qui contient tant bien que mal son adversaire du premier match, grâce à une bonne performance de Cédric, le gardien. Score final 0-0. Les rencontres se font à l’arrache, le règlement autorisant les hors-jeux.

« Au soleil, sans les gosses » Avec seulement deux terrains pour vingt-quatre équipes inscrites, il y a du temps à tuer entre deux matchs, beaucoup de temps. Alors on le tue comme on peut. Une équipe a décidé de se rouler un cône discretos au parking. À l’arrière de la berline, le joint circule mieux que le ballon sur le gazon. « Pour nous, c’est kermesse, sourit Sylvain, l’œil dilaté. On est entre potes, au

soleil, sans les gosses, c’est une petite coupure et ça change des matchs du dimanche. C’est plus convivial. » Le coup de la kermesse est bien vu. La sono crache d’ailleurs des tubes intemporels tout droit sortis d’une surboum : Francky Vincent, Sardou, Tom Jones, Goldman « Ah non putain, pas Goldman, ça me déconcentre ! », s’énerve un joueur en plein match alors que s’égrènent les premières notes de Quand la musique est bonne. Son vis-à-vis, mèche dorée sur le sommet du crâne, ne paraît nullement perturbé et enchaîne les buts. « Lui faut pas que je l’aie en face de moi, je serais capable de lui mettre un taquet rien qu’à cause de sa coupe de merde », annonce un gars en bord de touche, sans qu’on sache bien s’il est sérieux ou pas… Pendant ce temps, les Borrachos patientent.

« On vise la finale des vaincus, jamais celle des vainqueurs » 34

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Donc picolent. Ils viennent d’enchaîner deux matchs – une défaite 1-0 puis un nouveau 0-0 – et attendent de voir s’ils sont qualifiés pour le tour principal ou la consolante, qui réunit les moins bonnes équipes de chaque groupe.

« Fume-le ! » « On vise le tableau des vaincus », lance Florian, qui se glisse dans le gosier une nouvelle bière (« la dixième », il précise). Valentin, un autre de la bande, moins porté sur la liche, le chambre gentiment : « T’as bouffé la feuille mec, la dernière occas’, t’aurais moins bu, tu la mettais c’est sûr. » Au lieu de ça, il a effectivement balancé « une vieille saucisse » au dessus de la barre. Car un tournoi de sixte est aussi l’occasion d’enrichir son vocabulaire d’expressions fleuries. Petit florilège entendu dans la journée. « Chique » pour désigner le ballon, « steak » pour un centre manqué, « fume-le ! » pour encourager un coéquipier à prendre un adversaire


Bikni

de vitesse, « lâche la charrette ! » pour le conseiller d’accélérer, etc. Au lâcher de charrette, on commence à distinguer les meilleurs, qui passent les tours les uns après les autres. Les éliminés viennent trouver réconfort à la buvette, qui propose le verre de rouge au prix imbattable de 50 centimes. Un des organisateurs observe l’assemblée, l’air satisfait. Le tournoi se déroule comme prévu ? « Ouais, la buvette et la restauration tournent bien… » Seul incident à signaler : un poignet cassé pour un joueur, qui passera la soirée aux urgences. Il est plus de 18 h quand nos Ivrognes remportent finalement leur premier match de la journée, 2-0 en quart de finale du tableau des losers. « C’est dingue comme on joue mieux après quelques verres », s’étonnent nos champions, qui finiront par tomber avec les honneurs en demi-finale. Pas grave, le prochain tournoi est pour bientôt, avec toujours le même objectif, « la finale des vaincus, jamais celle des vainqueurs ». Régis Delanoë 35


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l y a l’Amérique des hipsters, de New York, d’American Apparel, de Bret Easton Ellis, de MGMT, de Starbucks... Et puis, il y a l’autre : celle des fans de country, de Harley, de rodéo, de catch, de western… Des USA à qui l’on colle un paquet de qualitatifs (profondes, démodées, rétrogrades…) et des étendards pas forcément flatteurs (la série Dallas, le Texas, Chuck Norris, les sosies d’Elvis, Buffalo Grill…) Exportée en France dans les sixties et seventies, la culture de l’american way of life trouve toujours aujourd’hui des adeptes. C’est le cas en Bretagne. Fer de lance de cet engouement, la musique et la danse country comptent un peu plus d’une centaine d’associations déclarées dans la région. Chaque été depuis 2004, le festival West Country, à Bain-de-Bretagne, constitue l’un des rendez-vous majeurs et voit défiler plusieurs dizaines de milliers d’amateurs. Un succès que l’on ne prédestinait pourtant pas à Michel Hautbois, le président du festival. « Quand je suis arrivé, on m’a dit : “qu’est-ce que tu viens nous faire chier avec ta musique américaine ?”. Aux USA, c’était la période Bush, tout ce qui venait des États-Unis n’était pas forcément bien vu. » 37


PAPIER

Passé de 10 000 à 40 000 festivaliers, West Country, aujourd’hui plus gros événement du genre dans le grand ouest, témoigne d’une vitalité. Un attrait pour une culture qui, selon Michel Hautbois, aura toujours un public en France. « Pour moi, c’est quelque chose qui ne se démode pas. Peut-être parce que ça n’a jamais été à la mode. C’est une tradition : ça raconte l’Histoire d’un pays et rappelle de grandes choses. » « La conquête des grands espaces, la Route 66, la traversée d’est en ouest… ça fait toujours rêver », ajoute Louis Ame, un freak de 85 ans qui, à Saint-Hirel, du côté de Saint-Malo, a créé un mini-musée consacré aux gros camions US. « Je réalise mes maquettes moi-même avec des matériaux de récupération, sans plan ni document, juste en regardant des livres. Elles sont toutes à l’échelle 1:10… enfin d’après mes calculs », raconte cet ancien chauffeur d’autocar qui s’est passionné pour ces semi-remorques à son départ en retraite. Sa réalisation phare ? « Un Kenworth W800, deux mètres de long, double couchette, tableau de bord, pédales

sur ressort, avec des pots d’échappement en tubes d’aspirateur… Dans les camions américains, il y a une beauté et une puissance qu’on ne retrouve pas dans les français. »

Du foutage de gueule ? Cette comparaison, Jérôme Ganeval la voit aussi dans les motos. Son truc, c’est la Harley-Davidson. « Ah bah c’est sûr que c’est tout sauf une Clio. Une Harley, ça sert à ouvrir son garage le dimanche et à dire “wouah”. Pour moi, ce n’est d’ailleurs pas une moto, mais un véhicule de loisir, on est dans le passionnel », explique le garçon, un des deux seuls concessionnaires officiels de la marque en Bretagne.

« Une Harley, ça sert à ouvrir son garage et à dire wouah » 38

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Tombé amoureux des States après y avoir passé une année d’études – « C’est toujours quelque chose de rouler là-bas : la sensation de liberté, les paysages cinématographiques… » –, il chiffre à 3 000 le nombre de personnes qui roulent en Harley en Bretagne. Avec, selon lui, une part grandissante de jeunes depuis quatre ans. « Par contre, l’imagerie américaine, ce n’est pas ce qui les botte. On ne va pas leur faire une moto avec des franges aux poignées par exemple. » Un folklore que nos protagonistes assument mais dont la reprise par les médias les rend toujours inquiets. Parce qu’il y a du foutage de gueule ? « L’un des problèmes de la country, c’est qu’on la résume souvent à des mecs en chapeau de cowboy qui ne jurent que par le Texas », regrette Michel Hautbois. Même topo de la part de Jacques Mouchet, directeur


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UN P’TIT GOÛT DE BANANE ?

de publication de Made in USA, premier (et seul) magazine français consacré à la country : « La caricature est facile. On tourne en ridicule un public qui, dans les années 1960, à l’âge de l’adolescence, a grandi avec la poussée culturelle qui venait des États-Unis : le western, la musique, les séries, la littérature… Pour beaucoup, c’était le rêve américain. » Les stéréotypes de la culture populaire ricaine, la nouvelle génération a plutôt choisi de ne pas s’en soucier. Soit de ne pas les reprendre, à l’image des nouveaux conducteurs de Harley qui évitent de coller un autocollant à tête de loup sur leur bécane, soit de jouer à donf avec ces codes. Quitte à forcir le cheap. C’est le cas des fans de catch. « Quand on fait des galas, ce que le public veut voir, c’est du show. Alors, on surjoue, on met de l’ampleur dans nos gestes et dans nos

coups. Il faut que ce soit spectaculaire », reconnaît Erwoann Becel, président de l’association Bretagne Wrestling Catch. Comme avec les Ricains de la WWE – « on a tous commencé à faire du catch après être tombé dessus à la télé » –, le folklore est là. Storylines pour les combats, noms de scène bien kitchos (Samaël des Ténèbres, Lady Killer, Angel of the Ring par exemple) et des costumes parfois gratinés. « Il ne faut surtout pas être habillé comme monsieur Tout-le-monde, poursuit Erwoann. Il faut des personnages sur le ring, quitte à faire dans le cliché. Nos lutteurs qui ont le plus de succès sont les cagoulés et les maquillés. Par contre pour les combats de filles, contrairement à la WWE, on évite les strings. Faut que ça reste du sport quand même. » Julien Marchand

Non, il n’y a pas que le dubstep dans la vie. Depuis quelques mois, le rock’n’roll old school fait un retour remarqué. Avec son garage rock, Hanni El Khatib s’est trouvé une place de choix dans la dernière affiche des Trans. Grâce à lui, le son sixties a été remis au goût du jour, de même qu’un certain sens de l’esthétique : gomina, banane, chemise de pompiste, caisses vintage… Avec Sallie Ford, annoncée cet été au Pont du Rock et aux Charrues, on pénètre carrément dans une cantine de motel, jukebox et milk-shake. La contagion rockabilly s’étend jusqu’à la scène française, avec le récent carton de Mustang (photo). Pour le critique rock Simon Reynolds, auteur cette année de l’essai Retromania, ce retour aux sources serait un réflexe presque instinctif face aux bouleversements actuels. « Quelque chose d’équivalent à la Révolution Industrielle en intensité est arrivé ces quinze ou vingt dernières années, avec les nouvelles technologies de télécommunication », justifiait-il récemment dans les colonnes de Chronic’Art. À la fuite en avant, certains préfèrent se tourner vers le passé, le retour du vinyle participant aussi de ce mouvement en arrière. R.D 39


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CHRISTINE BOURRIN

DERRIÈRE CHAQUE GRAND HOMME SE CACHE UNE FEMME. ET DERRIÈRE CHAQUE GRANDE FEMME ? DEUX HOMMES. C’EST LE CAS DE CHRISTINE, UN DUO ÉLECTRO NORMAND QUI POURSUIT TRANQUILLOS SON PETIT TOUR DES FESTIVALS. our les Charrues, ça y est, notre show d’une heure est prêt. » Plus d’un mois avant leur grosse date de l’été, les deux gars de Christine ont pris de l’avance. « Contrairement aux Trans l’hiver dernier où on avait calé notre set quelques jours avant », avouent aujourd’hui Nicolas et Steph. Au fait Rennes, un bon souvenir ? « On était au Liberté avec un écran géant de 14 mètres de haut. Problème : on jouait en dernier, du coup on était à 1 000 dans une salle de 5 000. On sentait forcément moins d’énergie dans le public, racontent les garçons. Mais, un peu comme pour Bourges, ça reste quand même des dates super importantes pour nous. En termes de notoriété, ça crédibilise le projet. Ça explique sans doute en partie le fait qu’on soit présent dans de gros festivals cet été (Eurocks, Garorock, Francos, Paléo, Carhaix, ndlr). » Deux 40

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mois de tournée importants pour Christine qui, après les programmateurs, souhaite taper dans l’œil des festivaliers. « DJ Shadow, DJ Krush, le label Ninja Tune… ils font partie de nos principales influences en matière de sampling, poursuit Steph qui, plus jeune, mixait du hip-hop et de la funk dans les bars de Rouen. Nico, lui, a plutôt une influence rock, la scène des années 90 notamment. » Résultat : une électro plutôt nerveuse et saturée, cousine de celle de Justice époque Cross. Reste leur goût commun pour les bandes originales. Un penchant qui a défini le projet lorsque les deux garçons ont commencé à bosser ensemble en 2008. « On en écoute pas mal. Et puis on trouvait cool d’associer un côté cinématographique à la musique. On est assez branché vieux films : ceux de Kubrick, de Carpenter, les films

d’horreur, Mad Max… Sur scène, on compile plein d’extraits. » C’est d’ailleurs du dixième long métrage de John Carpenter que les Normands tirent le nom de leur duo. Christine, film assez barré où une voiture des années 50, retapée par un ado, se met en tête de tuer la meuf de ce dernier. « Carpenter réalisait d’ailleurs la plupart de ses BO. Certaines sont excellentes. Dans les trucs plus mainstream, on aime bien sinon celles des films de Tarantino. » Tous deux ne cachent d’ailleurs pas leur envie de bosser un jour sur un ciné-concert. « Carrément que ça nous intéresserait. » Une idée déjà ? « Quelque chose de mécanique, avec des poursuites en vieilles bagnoles. Car la voiture, ça reste au final le meilleur endroit pour écouter de la musique. » Julien Marchand Le 21 juillet aux Charrues à Carhaix


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Ben Lorph / Flickr.com/photos/ben-lorph


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MARÉE HAUTE

NÉ DANS LA CHAMBRE DE GHISLAIN FRACAPANE, MERMONTE EST LE NOUVEAU PROJET RENNAIS À SURVEILLER. PORTÉE SUR SCÈNE PAR DIX MUSICIENS, LA POP SCINTILLANTE DE LA JOYEUSE BANDE PEUT S’IMPOSER.

ermonte est un projet à géométrie variable. C’est d’abord le bébé d’un seul homme, Ghislain Fracapane, membre de divers groupes (Fago.Sepia, Heliport, Lady Jane…) et prof de guitare de métier. « L’idée de base, c’est moi tout seul dans ma chambre qui m’amuse à composer des trucs que j’aime, les Beach Boys, ce genre », pose le trentenaire. Au départ ni plus ni moins qu’un passe-temps, « à hauteur d’une compo par an depuis un truc comme huit ans ». Mais comme des potes l’encouragent à exprimer ses petits arrangements de cordes hors des quatre murs de sa piaule, il se décide à faire appel à son réseau de zicos pour former un groupe, un vrai. D’un seul membre, Mermonte passe ainsi à six et enregistre un album qui sortira avant l’été. Depuis les balbutiements cet hiver, c’est allé vite pour cette nouvelle formation qui a rapidement séduit une large audience via son Bandcamp. « L’engouement est assez surprenant, en effet », reconnaît Ghislain, rencontré dans un pub avec son compère guitariste Régis Rollant (Heliport, Jodie Banks, Trashington DC). Le 5 avril au Jardin Moderne de Rennes, Mermonte livrait un premier concert, 42

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dans une configuration élargie à dix membres. « Quatre guitares, deux batteries, un violon, un violoncelle, un glockenspiel, une basse, avec cinq personnes au chant .» Le groupe sous sa forme actuelle sonne ambitieux et paradoxalement facile d’écoute. « On travaille les arrangements par boucles, ce qui donne ce côté accessible, tente d’expliquer Ghislain. Mais comme il y a de multiples instruments, ça

donne cette complexité parallèle. » Signée chez deux labels français et deux internationaux, la bande prévoit une tournée dès cet automne. En attendant, rendez-vous est donné en juillet sur la scène de Kérampuilh pour le tremplin Jeunes Charrues. Régis Delanoë Le 22 juillet aux Charrues à Carhaix


« DE LA FOUTAISE »

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RÉVÉLÉ PAR LE FILM DIG !, THE BRIAN JONESTOWN MASSACRE, LE GROUPE DE L’IMPRÉVISIBLE ANTON NEWCOMBE, VIENT PRÉSENTER À RENNES SON NOUVEL ALBUM. UN RETOUR APRÈS LES TRANS DE 2005. eaucoup ont découvert The Brian Jonestown Massacre – on va pas s’emmerder, on va dire BJM - et son leader Anton Newcombe dans le documentaire Dig !. Sorti en 2005, ce film retrace le parcours de deux groupes amis de la scène rock indé américaine : The Dandy Warhols et BJM. Tous deux emprunteront des chemins opposés. Volonté de ne pas baisser son froc face aux majors pour Newcombe, quitte à se saborder. Concessions et aspirations de notoriété pour les Dandy. Un chassé-croisé de destins qui a collé une image de merde aux auteurs de Bohemian Like You pendant qu’il assurait, presque paradoxalement, la popularité de BJM. « Pourquoi ne pas plutôt se concentrer sur ce que j’ai pu apporter au film et en quoi j’ai contribué à son succès », répond aujourd’hui Newcombe visiblement lassé d’être toujours interrogé sur Dig !. On retente le coup : le film a quand même été une super pub pour vous ? « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » Sujet qui fâche, done. Désormais sobre (« je buvais beaucoup trop, un litre de vodka par

jour. Je n’avais pas l’intention de me suicider, alors j’ai arrêté »), Newcombe n’a rien perdu de son rendement. Sorti au printemps, Aufheben est son 12e album studio en 18 ans. Un titre en allemand pour celui qui habite désormais à Berlin. Onze nouveaux morceaux, dans la lignée de sa production psyché, qui pourraient s’étirer indéfiniment, comme sur Panic in Babylon. « J’aime écrire et j’aime enregistrer. Je veux créer des idées, être dans le mouvement », précise le garçon qui avoue qu’il est « difficile » de travailler avec lui avant de balancer un nouveau taquet : « Par contre, il est facile d’être un DJ à conneries qui passe des mix iTunes. Cette vie moderne, c’est de la foutaise. » Réalisateur de ses clips, Newcombe affirme son penchant pour l’image. Et adresse un message aux réalisateurs. « J’aimerais contribuer à la création d’une bande originale. Pas qu’on utilise des morceaux que j’aurais déjà enregistrés, mais en créer de nouveaux qui s’intègreraient parfaitement au film. » Julien Marchand Le 13 juin à L’Étage à Rennes 43


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GUERRE ET PAINT

DIFFICILE DE PASSER À CÔTÉ DE SES ŒUVRES DANS LES RUES DE RENNES. LE STREET ARTISTE WAR EST L’UN DES INCONTOURNABLES DES MURS DE LA CAPITALE BRETONNE. IL NOUS EXPLIQUE SON TRAVAIL. es tags, peintures et collages sont visibles à Rennes, Caen, Hambourg... On l’a topé sur le Net. Questions !

le peu de photos de graffs dont je disposais. Je ne comprenais pas comment on pouvait faire de si belles peintures avec des bombes.

de temps et d’argent, j’essaie de la placer dans un endroit susceptible de durer.

Comment tu te situes par rapport au succès de street artistes tels que Banksy ? Il a été le premier graffeur à avoir été coté sur le marché de l’art. Il a contribué à démocratiser le street art et à en faire LE nouveau marché porteur. Tout le monde a suivi le mouvement : artistes, entreprises, public. Aujourd’hui, les artistes T’as débuté quand ? C’est pas frustrant de voir réguliè- qui ont une démarche sérieuse et D’abord au lycée, en taguant les rement ses œuvres effacées ? légitime sont rares, mais on sait toilettes et les bancs publics au mar- Le côté éphémère fait partie du bien que les marchés, qu’ils soient queur. Puis j’ai commencé à utiliser jeu. La ville est vivante et c’est bien économique ou artistique, ne se des bombes de peinture achetées comme ça. Cependant, je ne suis soucient que de rentabilité. chez Bricomachin, Casto… Je me pas maso, si je veux faire une pièce cassais la tête en essayant d’imiter qui demande pas mal d’énergie, Recueilli par Régis Delanoë Qu’est-ce qui t’as poussé à te lancer dans le street art ? C’est le long des voies ferrées en allant voir mes grands-parents sur Paris que j’ai eu mes premiers chocs visuels et émotionnels. J’étais fasciné par ces peintures sauvages qui surgissaient.

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C’est quoi tes techniques ? J’utilise les projections et explosions de couleurs parce que, selon moi, le graffiti c’est mettre de la couleur dans la ville. C’est aussi pour adoucir, manière de dire : « Ceci est un tag et ce n’est que de la peinture ! »


TCHERNOBALLE

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des heures de rush. Sur la forme, le projet est un web-documentaire, un genre journalistique en pleine expansion. « Tout repose sur l’interactivité, détaille Stéphane, le visiteur peut visionner douze films d’une dizaine de minutes chacun, avec pour guides deux jeunes Ukrainiens, Oleg et Katya. » Sur le fond, il y a du foot un peu bien sûr, mais pas que. « Profitons de l’Euro pour prendre les gens par la main et les amener à découvrir un nouveau pays, une population, une culture. » De la capitale Kiev aux montagnes reculées des Carpates en passant par l’incontournable Tchernobyl, la caméra des deux journalistes est allée au contact d’Ukrainiens qui, en racontant leur vie, racontent leur pays. Chacun à sa façon : un vieux vantant les mérites de sa Trabant, des supporters ultras prêts à tout pour déstabiliser les joueurs adverses, un chasseur obsédé par le maniement des fusils... R.D A partir du 1er juin sur www.lemonde.fr/golukraine

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moureux de la chose footballistique ou pas, vous devez savoir qu’a lieu en juin l’Euro de football, organisé conjointement par la Pologne et l’Ukraine. Soit seize sélections, dont la France, qui vont se foutre sur la tronche pendant trois semaines pour désigner un successeur à l’Espagne, vainqueur en 2008. « J’ai souhaité profiter de l’événement pour faire ce que j’aime : du reportage humain à forte valeur ajoutée », explique le journaliste Stéphane Siohan, originaire de Saint-Pol-de-Léon, qui s’est associé à Matthieu Sartre, photographe de profession (photo du bas). Les deux globe-trotters ont décidé de prendre pour sujet l’Ukraine plutôt que la Pologne. « Un choix judicieux, tant ce pays est fascinant. C’est un ancien satellite de l’URSS, encore très lié à la Russie, mais qui est aussi attiré par l’Europe si proche. Sur place, on ressent cet état d’esprit schizophrène. » Depuis un an, l’équipe de Gol Ukraine a effectué huit voyages dans le pays d’Andreï Shevchenko, afin d’obtenir des heures et

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LE JOURNALISTE FINISTÉRIEN STÉPHANE SIOHAN PROFITE DE L’EURO DE FOOT POUR PUBLIER UN WEBDOC SUR L’UKRAINE, PAYS CO-ORGANISATEUR. LE PROJET S’AVÈRE AUSSI DRÔLE QU’INSTRUCTIF.

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RDV

GRUNGE NOT DEAD

AVEC SON GROUPE CLOUD NOTHINGS, LE JEUNE RICAIN DYLAN BALDI RÉHABILITE LE SON GRUNGE DES ANNÉES 90 : BASSES LOURDES, MÉLODIES IMPARABLES, RÉBELLION ADOLESCENTE. ET VOUS SAVEZ QUOI ? ÇA FAIT UN BIEN FOU. ue Dieu bénisse les profs relous. Combien sont-ils ces enseignants en math, histoire ou techno qui rendent leurs cours tellement pénibles qu’ils donnent aux élèves l’envie de s’éloigner loin, très loin de la salle de classe ? Les examens de ces têtes en l’air seront peut-être foirés, au moins certains d’entre eux auront-ils profité de leurs rêveries pour s’initier à l’art : griffonner des dessins sur un coin de cahier, écrire des haïkus à la voisine de pupitre, gratter une guitare plutôt que réviser. C’est ainsi qu’est né Cloud Nothings à Cleveland, Ohio. Dans la tête de Dylan Baldi, alors lycéen. « C’était il y a trois ans, raconte-t-il. L’idée de départ était juste de tuer le temps alors que je m’emmerdais au bahut. » Pas plus compliqué que ça. Dans ses souvenirs, la musique l’intéresse « depuis tout petit ». Grâce à des parents mélomanes, puis bien vite par lui-même. « Ils étaient calés. Mais je me rends compte qu’aucun des trucs qu’ils 46

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m’ont fait écouter n’a eu plus d’impact que ce que j’ai découvert seul. » Soit essentiellement « du punk et ses variantes des années 70 et 80 » : Stooges, Johnny Thunders, Ramones, Thin Lizzy, Wipers… À entendre Cloud Nothings, pourtant, on est d’abord frappé de retrouver les sonorités grunge des années 90. Dylan ne conteste pas, mais persiste à revendiquer des influences musicales plus anciennes. « Les groupes des nineties ont euxmêmes été inspirés par ce qui se faisait musicalement une ou deux décennies avant eux. Je pense en être simplement venu aux mêmes conclusions, d’où cette similitude dans notre son. » On parle là de Silverchair, Weezer, Dinosaur Jr, voire sur certains morceaux de Green Day première époque. Oui, Green Day. Ce qui fait la recette du très bien foutu deuxième album de Cloud Nothings, Attack on Memory, sorti en début d’année, c’est ce son grunge basique : basse lourde et batterie omniprésente pour la rythmique, guitares pour la mélo-

die et voix éraillée juvénile gueulant le désespoir adolescent. Il suffit juste de lire les titres des chansons pour comprendre à quel point ce gamin fantasme de quitter sa ville de naissance où il réside toujours : No Future/No Past, Wasted Days, Fall In, Say Useless, Separation, No Sentiment. Alors celui qui se faisait appeler Cat Killer à ses débuts s’est donné les moyens de réussir, s’attachant les services du producteur Steve Albini, afin d’éviter de répéter le lo-fi brouillon du premier album. « Steve a fait ce qu’on attendait de lui : nous donner un son plus ample, plus puissant. » Résultat : la carrière de Dylan Baldi, aujourd’hui âgé de vingt piges, commence à ressembler à quelque chose : Attack on Memory a son petit succès dans les charts indé et les dates de concerts s’enchaînent. On l’attend à Saint-Malo. Régis Delanoë Le 12 août à La Route du Rock à Saint-Malo


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Angel Ceballos


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LIGNE DE FRINGUES ET LABEL MUSICAL, KITSUNÉ FÊTE CETTE ANNÉE SES DIX ANS. L’OCCASION DE REVENIR AVEC LE FINISTÉRIEN GILDAS LOAËC, CO-FONDATEUR DE LA MARQUE AVEC LE JAPONAIS MASAYA KUROKI, SUR CETTE ÉPOPÉE HYPE.

« Masaya et moi sur notre première couv d’un magazine japonais. Au sein de Kitsuné, Masaya s’occupe de la ligne de vêtements et de dessiner les collections. De mon côté, je me charge plutôt du label et de l’environnement musical. On s’est connu lorsque je tenais une boutique de disques dans le 1er arrondissement de Paris. Il y passait souvent, la connexion s’est faite naturellement. »

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« L’idée originale a toujours été de développer une marque, une identité forte, de jouer sur nos deux moitiés : française et japonaise. Le renard mythique du Japon, le kitsuné, nous semblait bon. À Tokyo, la ligne de vêtements connaît d’ailleurs un très grand succès, on va y ouvrir notre première boutique en janvier 2013. L’aura de la France est toujours forte là-bas. »

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« Je ne pourrais pas parler d’un disque en particulier. C’est plutôt différentes étapes : le premier album de Digitalism, les premiers maxis de Boys Noize, l’album de Two Door Cinema Club. Un tournant ? La compilation Kitsuné Maison n°3 sortie en 2006 : Klaxons, Gossip, Simian Mobile Disco… Leurs carrières débutaient, ça a créé une dynamique. Avoir son portrait sur une compil Kitsuné, c’est plutôt cool ! C’est le studio Åbäke à Londres qui a créé cette identité visuelle. »

« Pendant des années, j’ai travaillé en tant qu’assistant/manager avec les Daft Punk (qui, sur la photo, ôtent leur casque. À noter la présence de Pedro Winter, ndlr) : ils font partie intégrante du processus de création de Kitsuné. Sans l’expérience acquise à leurs côtés, je n’aurais pas pu monter le label. J’ai découvert le Japon en travaillant avec eux sur Interstella 5555. »

Recueilli par Simon Doniol



AGENDA

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RECOMMANDE

ASTROCOCKTAIL

LA PLAGE

RICH AUCOIN

LES J.O À LA TÉLÉ

L’ouverture d’Astropolis est toujours des plus agréable. Sur le toit de La Carène, concerts et DJ set donnent le départ du festival à l’heure du goûter. Un cadre bien cool (sous le soleil, à l’air, sur les hauteurs du port, premières bières de la journée) qui met en condition avant les festivités du soir. Gratos en plus.

On l’a attendue depuis l’été dernier. Lieu idéal pour se dorer la gueule, récupérer des heures de sommeil, lire, se niquer un orteil en jouant au foot, manger des Pitch à n’importe quelle heure, mater discretos, pêcher des crabes avec son petit neveu et jouer au jokari sans aucune honte. Real life quoi.

Tantôt électro-déglingo comme ses compatriotes de Misteur Valaire, tantôt lyrique façon Sufjan Stevens, le Canadien brouille les pistes. Une chose est sûre, le gars est ingénieux, comme en atteste le morceau It et son clip-hommage au cinéma (Forrest Gump, ET, Ghostbuster, Taxi Driver…). On valide.

Votre soirée sur France TV : des meufs se niquant la gueule au sabre habillées en cosmonautes, des furieux à gros jambons pétant une pile sur des vélos sans frein, Joakim Noah mettant la misère aux Ricains en basket, Patrick Montel pleurant de joie après le 100 m de Christophe Lemaître. Vive les Jeux, oh oui.

STUCK IN THE SOUND Les Parisiens ne s’emmerdent pas à installer leur rock. Ils envoient la sauce dès les premières secondes. Depuis la sortie de Pursuit, leur 3e album en janvier dernier, ils tournent comme des gorets. Pas de doute qu’ils seront prêts et chauds pour cet été.

Aux Charrues, Art Sonic, Pont du Rock Les 19, 21 et 28 juillet

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STEVE AOKI

FÊTE DE LA MUSIQUE

Grâce au film Projet X, on a redécouvert un remix datant de 2009 du titre Pursuit of Happiness de Kid Cudi. Un remix signé Steve Aoki, DJ et producteur, à la tête de Dim Mak Records, label de Bloody Beetroots, Atari Teenage Riot, Étienne de Crécy...

Le bébé de Jack “c’est chiiié non ??” Lang est l’occasion de faire péter les baffles sans craindre de réaction des voisins. Des découvertes sont également possibles (mais on garantit rien). Et une bonne mine ça c’est certain. Cette année en plus ça tombe un jeudi. Yepa.

À Fête du Bruit à Landerneau Le 10 juillet

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Dans votre salon Du 27 juillet au 12 août

Partout dans la rue Le 21 juin

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Aux Charrues Le 20 juillet

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Au bord de mer Tout l’été, les jours de soleil

Julien Mignot

À Brest Les 16 et 17 août

KIRIL DJAIKOWSKI Le DJ macédonien est annoncé comme l’une des révélations des Charrues. De ce qu’on a pu en voir sur le Net, on comprend : la musique traditionnelle des Balkans s’imbrique parfaitement avec les sons électro breakbeat modernes. Comme papa dans maman. Aux Charrues Le 21 juillet




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