BIKINI SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 #8



TEASING

À découvrir dans ce numéro... «  E T P U I S O N A D O R E L E S R O U Q U I N S  »

SCÈNE D’ORGIE

MISS FRANCE COLONIE DE VA C A N C E S «  P U TA I N Y ’ A D U L E V E L  »

B U F FA L O G R I L L

GROUPE DE FOND DE CAVE

TOUCHE-PIPI

BLUR LE SOURIRE NIAIS

VIN DE MESSE

LA ROUE DE LA FORTUNE

« IL S V E N A I E N T P A S P O U R R E G A R D E R L A M O Q U E T T E »


ÉDITO PALMARÈS

Soyons honnêtes : notre palmarès des Bretons de l’année est un marronnier, un classique de la presse régionale. Tous les titres l’ont déjà fait et chaque nouveau média y passe forcément un jour ou l’autre. Superflu et déjà-vu notre dossier du coup ? Ben pas vraiment. La Bretagne de Bikini est une Bretagne où on s’en fout un peu de Nolwenn Leroy et d’Yvan Le Bolloc’h, pourtant habitués à ce genre de classement. Pourquoi ? Parce qu’on n’en attend rien. Pour cet exercice, nous avons choisi du classieux, du médiatique, de l’affranchi, de l’immortel, du cultureux, du bizut, du filou, du vieux briscard… Des personnalités que nous considérons comme influentes en 2012. Celles qu’on écoute et celles dont on parle. Celles qui comptent, dans la win comme dans la lose. Celles sans qui cette année ne serait pas tout à fait pareille. Un palmarès – évidemment – subjectif, imparfait et incomplet. Certains d’entre vous considèrent forcément que nous avons oublié certains noms. À juste titre. Ceux qu’il manque ? Ceux qu’il reste à venir. La rédaction

SOMMAIRE 6 à 19 WTF : rappeurs engagés, journaliste et picole, néo-métal, vin de messe, footballeurs acteurs, zicos, Sébastien Tellier, baby rockeurs, classiques du cinéma, concerts annulés, SOS apéro, corbeille... 20 à 29 Les 20 Bretons qui font (vraiment) 2012 30 à 33 Tu viens plus aux soirées ? 34 à 39 Miss hysteria 40 à 47 RDV : Granville, Cheveu & Yroyto, Urban Comics, L’Académie, BRNS et Alt-J 48 Vide ton sac... Le Vauban 50 BIKINI recommande 4

septembre-octobre 2012 #8

Directeur de la publication : Julien Marchand / Rédacteurs : Régis Delanoë, Isabelle Jaffré, Benoît Tréhorel, Simon Doniol / Directeurs artistiques : Julien Zwahlen, Jean-Marie Le Gallou / Photographes : Justin Bihan / Consultant : Amar Nafa / Relecture : Anaïg Delanoë / Publicité et partenariats : Julien Marchand, contact@bikinimag.fr / Impression par Cloître Imprimeurs (Saint-Thonan, Finistère) sur du papier PEFC. Remerciements : nos annonceurs, nos lieux de diffusion, la CCI de Rennes, Michel Haloux, Matthieu Noël, Émilie Le Gall. Contact : BIKINI / Bretagne Presse Médias - Espace Performance Bât C1-C2, 35769 Saint-Grégoire / Téléphone : 02 99 23 74 46 / Email : contact@bikinimag.fr Dépôt légal : à parution. BIKINI “société et pop culture” est édité par Bretagne Presse Médias (BPM), SARL au capital social de 5 500 €. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Le magazine décline toute responsabilité quant aux photographies et articles qui lui sont envoyés. Toute reproduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans autorisation. Magazine édité à 20 000 exemplaires. Ne pas jeter sur la voie publique. © Bretagne Presse Médias 2012.



WTF

QUEL RAPPEUR ENGAGÉ VOIR ?

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MONOCHROME DE WHITEMAN

DANS LE HIP-HOP, ILS FONT PARTIE DE LA FAMILLE DES MILITANTS. POUR EUX, PAS DE RÊVES DE GONZESSES À POIL, DE VOITURES À GROSSES JANTES OU DE BILLETS PLEIN LES POCHES, JUSTE DES IDÉAUX SOCIAUX.

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Du 15 septembre au 9 décembre, la 3e biennale d’art contemporain de Rennes investit la ville. Parmi les principaux lieux, deux inédits : le FRAC Bretagne et le Newway Mabilais, l’ancien siège chelou de France Télécom. Ce rendez-vous se penche cette année sur le thème du pionnier : défricheur et inventeur.

ASSASSIN

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VOYELLE

Dominique A fête cette année ses 20 ans de carrière. C’est rien de dire que le divin chauve en a bien chié pour imposer son style. Mais avec son plus abordable 9e album Vers Les Lueurs, sorti en mars, il fait enfin l’unanimité de la critique et du public. Il viendra le défendre le 19 octobre à La Carène à Brest.

ELECTRIC GUEST

dick in a box

L’Ubu de Rennes a eu la bonne idée d’inviter le 27 septembre Electric Guest, les Californiens auteurs du tube This Head I Hold. Le chanteur Asa Taccone est aussi l’auteur de l’hilarant morceau Dick In A Box chanté par Justin Timberlake pour Saturday Night Live. Si tu ne connais pas, va loler sur YouTube. 6

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Le rap en France est né à la fin des années 80 avec IAM, NTM et Assassin. Quand les deux premiers cèdent aux sirènes des majors, le troisième reste radical, dans sa démarche artistique comme dans ses prises de position. Rockin’ Squat, seul membre originel du crew, continue inlassablement de rapper pour un monde plus juste et plus écolo. Respect. Un truc, juste : le sweat-capuche à 40 piges, c’est non. L’anti ? Sexion d’Assaut Idéal si vous aimez ? La filmo de Kassovitz Quand et où ? Le 20 octobre à La Carène à Brest

KENY ARKANA

UNITÉ MAÜ MAÜ

Ce collectif rennais, qui sort ce moisci son premier album, a choisi son nom en référence à un commandosuicide de l’armée révolutionnaire cubaine mené par Che Guevara. Ça vous situe les bonhommes. Ceux qui revendiquent « un rap enragé » multiplient les causes et les événements militants : soirées antifa, manifs pour la réunification de la Bretagne historique, festivals d’autogérés, concerts de soutien aux demandeurs d’asile. On lâche rieeeeen. L’anti ? Manau Idéal si vous aimez ? Les t-shirts à slogan de chez Goéland Quand et où ? Le 27 septembre à L’Étage à Rennes

Après une adolescence passée de foyers en squats, Keny Arkana (photo) se pose à Marseille et décide de cracher sa haine des inégalités et des dérives du capitalisme micro en main. Pas au cul d’une C15 avec les camarades FO lors de manifs syndicalistes mais sur scène, amplis à donf et poing en l’air. En attendant le Grand Soir, mademoiselle chante son avènement. Amen. L’anti ? Diam’s Idéal si vous aimez ? Le drapeau palestinien Quand et où ? Le 4 octobre à L’Antipode à Rennes et le 6 octobre au club Coatelan à Plougonven


Bikini

UN JOURNALISTE PICOLE-T-IL EN FESTIVAL ?

CAMPINGS, FESTIVALIERS, APÉROS : PAS ÉVIDENT POUR LES MÉDIAS DE GÉRER TAF ET AMBIANCE FESTIVAL. On peut le dire sans trop se gourer : quand vous lisez les comptes-rendus de concerts dans votre journal ou sur Internet, rares sont les journalistes – aucun ? – à n’avoir bu que du coca au moment d’écrire leurs papiers. « En journée, hors repas, je bois une bonne demidouzaine de bières. Et quelques pastis à l’apéro, raconte un journaliste culturel croisé aux Charrues. J’ai envie de profiter du festival, un cadre où les tentations sont grandes ! » Même topo pour un de ses confrères de la presse régionale : « Bien sûr qu’on boit un peu. Sur tous les festivals couverts, je n’ai jamais fait une journée à jeun. » Un journaliste est donc aussi un festivalier. Pour autant, cette schizophrénie n’est pas toujours facile à gérer. « Disons qu’il faut boire pour se mettre dans l’ambiance mais dans des quantités raisonnables afin d’assurer. Tu peux pas interviewer et écrire si t’es cramé. En attendant d’avoir fini la journée, il faut garder un certain contrôle. » Une règle est citée : « Proscrire l’alcool fort. Qui est pourtant servi au bar VIP où on a accès. On est quand même là pour le boulot. » 7


WTF

QUEL FOOTEUX POURRAIT FAIRE DU CINÉMA ? STÉPHANE GUIVARC’H

ARNAUD LE LAN

Le registre. Petit râblé à sang chaud et débit mitraillette, le coach de Rennes est un Joe Pesci du foot français, rapide à partir en sucette. Brieux Férot, journaliste à So Foot et So Film, l’imagine comme « un croisement entre Stephen Graham (le bouledogue anglais de Snatch) et Jean-Pierre Bacri ». La filmo. « Très crédible comme goy dans La Vérité si je mens » (yalla !), l’homme sans cou pourrait aussi imposer son physique cubique dans la suite de Raging Bull.

Le registre. L’épi dans les cheveux, le sourire niais et le menton rustique : le champion du monde 98, « c’est Jalil Lespert ayant mangé Isabelle Nanty ». Ou Ben Stiller, en blond, dans Simple Jack. La filmo. L’actuel vendeur de piscines « pourrait jouer dans un film sur l’alcool avec François Cluzet. Pourrait également incarner l’ostréiculteurphilosophe des Petits Mouchoirs. » Bien entraîné, c’est aussi un double de Dolph Lundgren (Ivan Drago dans Rocky IV) assez crédible.

Le registre. Physiquement, le Lorientais fait penser à « un Serge Hazanavicius à forte protubérance capillaire mal maîtrisée ». Il y a aussi un peu de Hugh Grant, les dents de lapin en plus, voire là encore du Ben Stiller. Dans le jeu d’acteur, ce vrai gentil évoque plus le Vincent Lindon militant et dévoué. La filmo. Aurait pu débuter dans « une série AB Prod », avant de faire carrière comme second rôle grâce à un physique passe-partout, des yeux de cocker et un jeu collectif. R.D

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FRÉDÉRIC ANTONETTI

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LE NÉO-MÉTAL EST-IL DE RETOUR ?

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Stade Rennais

LE 26 SEPTEMBRE, LES SEIGNEURS SORT EN SALLES. UN FILM OÙ JOEY STARR, OMAR ET GAD ELMALEH JOUENT AU FOOT SUR L’ÎLE DE MOLÈNE. ET SI NOS FOOTEUX DEVENAIENT ACTEURS ? ON IMAGINE LES CARRIÈRES DE TROIS D’ENTRE EUX.

Il faut croire que l’un des genres phare du début des années 2000 fait aussi sa grande rentrée. Ça commence avec les darons de la scène néométal française : Mass Hysteria (photo). Les Parisiens (qui ont méchamment pris du bide !) viennent de sortir leur nouvel album L’armée des Ombres. Ils sont en résidence ce mois-ci à L’Échonova à Saint-Avé, avant quelques dates dans la région : le 12 octobre au Vauban, le 25 octobre à L’Antipode et le 3 novembre à Briec où le groupe sera la tête d’affiche de la Teufestival. Le revival nu-métal se poursuivra en novembre avec les dates rennaises d’AqME (toujours vivants eux putain) et d’Eths. Bracelets de force obligatoires. 8

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QUEL CONCERT ANNULÉ NE PAS ALLER VOIR ?

C’EST LE DARK SIDE DES AGENDAS : LES DATES SUPPRIMÉES. Y’AVAIT QUOI DE PRÉVU DÉJÀ ? CLOCLO NIGHT FEVER Le pitch. Sur scène, des mecs et des meufs avec des costumes en peau de sardines rendent hommage au Michael Jackson français. Annulation. Des « intervenants artistiques » font faux bon. Le spectacle tombe à l’eau. La suite, on la connaît. Agenda libéré le : 27 octobre à Brest.

ADAM ET ÈVE Le pitch. Thierry Amiel (Nouvelle Star) en Adam, Cylia (Graines de Star) en Ève (photo). Pascal Obispo dans le rôle du Créateur. L’humanité aurait eu de la gueule avec ce casting. Annulation. Niveau de réservation trop faible : date non maintenue. Pas de doute, Dieu existe. Agenda libéré les : 9 et 10 novembre à Rennes.

LES CHEVALIERS DU FIEL Le pitch. Deux gaziers avé l’assent toulousaing. Ni plu ni moing, putaing. Annulation. « En raison des travaux prévus par la ville qui entraînent une fermeture exceptionnelle de la salle, le spectacle est annulé. » Coïncidence ? Je ne pense pas. Agenda libéré le : 14 novembre à Plœmeur. 9


WTF

QUE BOIVENT LES CURÉS ?

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JAH RULES

IL N’Y A PAS QUE LES FESTIVALIERS, LES PILIERS DE COMPTOIR ET LES ÉTUDIANTS QUI LÈVENT LE COUDE. À CHAQUE MESSE, LE PRÊTRE BOIT LUI AUSSI “LE SANG DU CHRIST”. MAIS QUE VERSE-T-IL DANS SON GODET ?

Mine de rien, le festival de reggae et de dub Bout 40 en est à sa 8e édition. La chose se passe à Retiers (dans le 35) les 7 et 8 septembre. Avec notamment au programme : Winston McAnuff, The Twinkle Brothers et The Disciples. Tiguidap hein.

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Bikini

JEU DE RÔLE

Imaginez six comédiens sur scène qui se demandent ce qu’ils foutent là et qui s’interrogent sur les personnages qu’ils aimeraient incarner. C’est le pitch de Six personnages en quête d’auteur, pièce de Stéphane Braunschweig qui reprend un classique de Luigi Pirandello. Du 10 au 20 octobre au TNB à Rennes. Et les 28 et 29 novembre à La Passerelle à Saint-Brieuc.

Allez, avouons-le. On s’est tous demandé, au moins une fois, quel genre de vin le prêtre mettait dans son calice à la messe. Et la réflexion potache du tonton assis à côté : « Tu paries combien que c’est de la gnôle ? » Eh bien non tonton, ce n’est pas de la gnôle, ni du Grand Marnier et encore moins de la vodkaorange. La règle fixée par le Vatican est claire : durant l’eucharistie, le prêtre boit « un vin pur et consacré », clôt l’abbé de Carnac Jérôme Séchet.

DU VIN BLANC MAINS ENSORCELÉES

come-back Révélés lors des Trans de 2008, les Rémois de Bewitched Hands sont de retour à l’Ubu à Rennes le 18 octobre. Joie. Les amateurs des Beach Boys comme ceux de Brian Jonestown Massacre apprécieront. 10

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Exit donc le vin cuit, le mélange de plusieurs cuves, la bière ou même l’eau plate. Comme la plupart de ses confrères, Laurent Le Meilleur, curé de la paroisse de Langueux, opte pour un vin blanc « plutôt moelleux, comme un Jurançon ou un Monbazillac ». Et d’une, ça tâche moins l’aube et la nappe d’autel que le vin rouge. Et de deux, « ça se

conserve mieux qu’un Muscadet, par exemple. Et puis, le Muscadet à la messe de 9 h, c’est dur ».

AU SUPERMARCHÉ Des dispenses exceptionnelles existent « pour raisons de santé », dit poliment l’abbé Séchet. Dans ce cas, le jus de raisin, considéré lui aussi comme « fruit de la vigne », selon l’Évangile, est toléré. Avec cette quantité bien définie : « pas plus d’une burette. » Et les fournisseurs, qui sont-ils ? « Oh, chaque paroisse fait un peu à sa sauce », concède Jelle Lemaitre, responsable com’ du diocèse de Rennes. Tantôt le sacristain a ses adresses. Tantôt il va lui-même acheter « des bouteilles au supermarché », confie le père Le Meilleur. Et c’est là qu’il croise tonton. Qui comprend du coup que ce n’est pas de la gnôle. Benoît Tréhorel


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TELLIER EST-IL UNE ARNAQUE ?

IL FAIT LE CAKE À L’EUROVISION ET JOUE LES GRANDS DROGUÉS À LA TÉLÉ. MAIS QUE VAUT-IL VRAIMENT ? Grandiloquence des arrangements musicaux, thèmes et styles différents à chaque album, sexualité décomplexée, personnage éthylo-trash qui fout le bordel à la TV… Putain mais en fait, Sébastien Tellier est la réincarnation de Gainsbourg, non ? « Non, affirme Gilles Verlant, biographe de l’homme aux grandes oreilles. J’ai la conviction que Tellier est un bouffon hors-concours, qui joue avec un certain talent de la crédulité des médias branchés affamés de nouveautés et de bons clients. » Comme Pierre Siankowski par exemple, des Inrocks, pour qui « Tellier a tout compris, notamment le fait que les télés ont toujours dix ans de retard. Prends Gainsbourg : de son vivant il était considéré comme un poivrot, aujourd’hui on crie au génie. » Le journaliste est fan hardcore de l’auteur de Pépito Bleu. « Il a un talent fou, y compris pour l’autodérision. Il donne aux télés ce qu’elles attendent de lui et il a raison. C’est dommage que ça nuise à l’essentiel : sa musique, excellente, dont personne ne parle. Mais à l’époque des Air, Phoenix ou Dominique A, ses délires de branleur bourré font du bien. » R.D Le 30 octobre à La Carène à Brest et le 31 octobre à L’Étage à Rennes 11


WTF

LA CARTO DES MUSICIENS : QUI, QUAND, QUOI, OÙ ET QUELLES SONT LES TENDANCES CHEZ LES ZICOS DE LA RÉGION ? ON A INTERROGÉ LES PÔLES DE MUSIQUES ACTUELLES DE LES STYLES MUSICAUX LES MIEUX REPRÉSENTÉS DANS LEURS STUDIOS DE RÉPÉTITION. PAS DE SURPRISE, LE ROCK RESTE

BREST

Tendance. Dans les studios de répétition de La Carène, sur la soixantaine de groupes présents et réguliers, « la grande majorité fait du rock », révèle David Schrub, qui s’occupe de l’accueil des formations. Pour le reste ? « Quelques groupes de reggae avec des cuivres... L’électro et le hip-hop : on en voit peu, c’est surtout lorsqu’il y a une date à préparer qu’ils viennent bosser ici. » Up/down ? Des évolutions de styles chez les musiciens brestois ces dernières années ? « Pas trop, note David. Ah si, je trouve que les guitares sont devenues plus violentes. On est de plus en plus sur du gros rock qui tâche. »

QUIMPER

Tendance. « D’une manière générale, c’est sûr que c’est le rock le mieux représenté. » Les studios des Polarités suivent la tendance régionale. Pour Yvan Le Berre, qui s’occupe des lieux, le hip-hop reste également un genre présent, « moins qu’il y a dix ans mais on en a toujours ». Up/down ? À Quimper, si le rock est stable, d’autres styles connaissent des évolutions. En berne : le métal notamment. En hausse : le punk, « pas mal de petits groupes depuis deux ans ». 12

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SAINT-BRIEUC

Tendance. À La Citrouille, près d’un tiers des musiciens font du rock. Le métal y est aussi très bien représenté (un groupe sur cinq), ce qui a toujours été le cas selon Yann Tronet, des studios. Up/down ? « Saint-Brieuc a toujours été très punk mais, depuis quelques années, on ressent une légère baisse du style », note-t-il.

LORIENT

Tendance. Pour Samuel Arnoux de MAPL (qui gère la salle Le Manège et les studios), les musiciens lorientais penchent principalement pour le rock, « dans toutes ses dimensions », ainsi que pour la pop-folk. « Électro, hip-hop, reggae... pas grand chose chez nous. » Up/down ? Côté évolutions, Samuel voit le rock progresser chez les musiciens. « Par contre, on a moins de projets métal qu’à une certaine époque. »

VANNES

Tendance. La ville est surtout branchée guitares. « C’est très rock et pop-rock. Ça représente plus de la moitié des groupes », précise Thomas Ristroph des studios de L’Échonova. Et le métal ? « Très peu, beaucoup moins qu’on pourrait le penser. » Up/down ? « Les formations hip-hop viennent de plus en plus. Mais on reste sur les mêmes problématiques que l’électro où les mecs restent bosser chez eux. »


COMMENT ? BRETAGNE POUR SAVOIR QUELS ÉTAIENT NUMBER ONE. ON FAIT LE POINT.

SAINT-MALO

Tendance. On a tendance à donner une image reggae à Saint-Malo. Erreur ? Oui, belle erreur même. « Les groupes qui viennent répéter ici, c’est surtout des métalleux ou du rock énervé, explique Jak de L’Omnibus. Et encore, c’est moins fort qu’avant. Il y a quelques années, on était quasiexclusivement sur ces styles. » Up/down ? À la différence de beaucoup de studios, ceux de l’Omnibus accueillent peu de groupes de pop et de « rock classique » : « ces jeunes vont plutôt sur Rennes. » Quid du rap ? Peu représenté en répétition, il s’avère très présent dans les studios d’enregistrement : « plus de la moitié des maquettes qui sortent d’ici, c’est du hip-hop. »

RENNES

Tendance. Historiquement rock, Rennes l’est aussi dans ses lieux de répétition. Au Jardin Moderne, principal lieu d’accueil des formations, Gaël Cordon reconnaît la très forte prégnance du « rock et de ses dérivés » : cela représenterait près de trois quarts des zicos qui passent au Jardin. Ah ouais quand même. Up/down ? Dans les genres en berne, la folk. « C’était un style très présent à une époque. Je trouve qu’il y a moins de représentants aujourd’hui. » 13


WTF

POURQUOI GREMLINS NE PASSE PLUS AU CINÉMA ?

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INSOLENT

DES FOIS, ON AIMERAIT REVOIR UN CLASSIQUE PLUTÔT QU’UNE BOUSE FRAÎCHEMENT SORTIE. EN THÉORIE, RIEN N’EMPÊCHE LES BLOCKBUSTERS DES ANNÉES 80 DE RESSORTIR. LA PRATIQUE, ELLE, EST PLUS COMPLEXE.

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FILS DE

L’Argentin Emiliano Gomez, aka El Hijo de la Cumbia, mélange musique populaire sud-américaine, samples et beats. Un mix bien senti pour une cumbia électro vue cette année à Art Rock et aux Charrues. Si vous êtes passé à côté, le DJ sera le 11 octobre au festival du Grand Soufflet à Rennes.

FILM BRITANNIQUE

président Après Nathalie Baye l’an passé, le festival du film britannique de Dinard a choisi Patrick Bruel comme président du jury pour sa 23e édition qui se tient du 3 au 7 octobre. Qui a le droit, qui a le droit d’faire ça ? 14

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Revoir Retour vers le futur, E.T ou Gremlins dans une salle obscure, ce serait le pied. Aujourd’hui, on a malheureusement plus de chance de tomber sur un énième Transformers que sur un bon vieux Robert Zemeckis. Il existe pourtant, au sein de l’association française des cinémas d’art & d’essai, une commission “répertoire”, dirigée par le directeur du Théâtre National de Bretagne, Jacques Fretel. Le répertoire ? Des films qui ont « au moins vingt ans et qui n’ont pas été réédités en salles depuis au moins dix ans ». Ceux de Spielberg ou Kubrick peuvent rennaise qui gère une dizaine de y prétendre. Le répertoire, ce n’est cinémas dans l’ouest et le nord de donc pas que des films chiants. la France. En bref : il faut avoir un bon plan marketing.

PLAN MARKETING Alors pourquoi les évènements, comme celui de Gaumont Rennes qui a ressorti le 2 juillet Apocalypse Now, sont-ils si rares ? Parce que le cinéma, c’est aussi un business. Le but est d’abord de remplir des salles. Pour les films sur pellicule 35 mm, il n’existe pas énormément de copies diffusables. Il faut donc attendre qu’une société spécialisée s’occupe de la très chère numérisation. Pas super rentable. Surtout que « pour donner envie aux gens de se déplacer, on doit l’inscrire dans une rétrospective, une nuit spéciale ou s’appuyer sur un anniversaire, une conférence », explique Yves Sutter, directeur de Cinéville, l’entreprise

DVD ET VOD « Ce que savait très bien faire Disney, c’était créer la rareté de ses films, poursuit Yves Sutter. La firme américaine les rendait introuvables sur tous les supports. » Après quelques années, elle les ressortait en salles. Banco ! Aujourd’hui, à l’heure du DVD, de la VOD et d’Internet, cette stratégie est devenue mission impossible. « Pourquoi aller au cinéma voir un film que vous possédez ou que vous pouvez récupérer en quelques minutes ? », s’interroge le directeur. Alors oui, il y a « l’amour du cinéma. Mais derrière le répertoire, il y a la réalité du marché ». Isabelle Jaffré

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LE RÉPERTOIRE

Les cours reprennent tout juste : on pense déjà aux prochaines vacances. Comme chaque année, celles de la Toussaint sont marquées par le festival Insolent à Quimper. Sorte de fiche de révision pour revoir les incontournables des festivals 2012 : C2C et 1995 entre autres. Le 27 octobre.


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LIGUE 1 : QUEL PRONO ?

CHRONIQUEUR SUR HORS JEU.NET, LE CAUSTIQUE ALEX CARIOU NOUS DIT QUOI ATTENDRE DE LA SAISON. STADE RENNAIS La révélation ? Sadio Diallo, auteur d’une bonne saison en L2 l’an passé. Quel joueur va merder ? Jonathan Pitroipa. Savoir dribbler, c’est bien. Savoir faire que ça, c’est moins bien. Classement ? Rennes va faire espérer à ses supporters la Ligue des champions, pour au final terminer 7e. Le respect des traditions, c’est important.

FC LORIENT La révélation ? Jérémie Aliadière. Quel joueur va merder ? Ludovic Giuly. Comme on dit, à un moment, faut savoir s’arrêter. Ludo n’a pas l’air de l’avoir compris. Sa saison risque de ressembler à un concert d’Âge tendre et têtes de bois sur un bateau de croisière (sans l’odeur d’urine). Classement ? 12e place.

STADE BRESTOIS La révélation ? Johan Martial. Il a la particularité d’avoir deux prénoms dans son nom. Bizarrement, ce défenseur n’a pour l’instant tué personne. Quel joueur va merder ? Charlison Benschop. Un Brandao néerlandais. Possède-t-il une Laguna lui aussi ? Classement ? Avec Geoffrey Dernis et Bernard Mendy, Brest devient le club le plus sympatoche de L1. Suffisant pour accrocher le maintien ? Pas sûr. 15


WTF

QUE DEVIENNENT NOS BABY ROCKEURS ? ILS SONT NÉS DANS LE SILLAGE DES NAAST, BB BRUNES ET PLASTICINES. AU MILIEU DES ANNÉES 2000, DE TRÈS JEUNES GROUPES DE ROCK SONT APPARUS. CERTAINS ONT SURVÉCU, D’AUTRES PAS. PETIT ÉTAT DES LIEUX.

Y’avait qui ? Smatch, Bill Sikes, Football Club, Furs, Glassberries... C’était qui ? À Rennes, ils s’étaient réunis au sein du collectif Rennes Riot, né en 2007. Parmi les bonnes dates : des soirées au Mondo et à l’Ubu. On se souvient notamment de Smatch (photo) et de son chanteur, Aliosha, fils du premier guitariste de Police, Henry Padovani. Depuis 2008, no news. I’ll send an SOS... Wazup ? Les Myspace sont morts, idem pour les Facebook. Parmi les disparitions récentes : les Vannetais de The Furs en avril dernier.

Y’a qui ? Maria False C’est qui ? Ces Rennais apparaissaient comme les plus prometteurs du crew Rennes Riot. Qualifiés pour les Jeunes Charrues à Carhaix en 2007, programmés aux TerresNeuvas et aux Trans... un CV qui, depuis 2008, reste quand même un peu light... Wazup ? Plus grand chose à se mettre sous la dent. Quelques dates par ci par là (la plus grosse reste une scène SFR au Printemps de Bourges en 2011). Et un EP dont la sortie, souvent annoncée, traîne.

CORBEILLE Laurent Gerra Choper une imitation du gros Le Pen par Gerra sur la route quand tu ne captes plus que Rire & Chansons, à la limite pourquoi pas. Payer 50 boules pour le voir toute une soirée, nein et re-nein ! À Fougères

Y’a qui ? The Wankin’ Noodles, The Popopopops (photo)... C’est qui ? C’est au lycée que les “Pops” se sont rencontrés. À peine plus âgés, les Wankin’ Noodles sont comparés aux Hives. À voir Régis sur scène, la comparaison tient la route : le chanteur donne l’impression d’avoir bu du Tabasco par les fesses. Wazup ? Après des Trans réussies en 2008, les Noodles ont sorti leur premier album en mars. Les “Pops”, eux, ont dévoilé un EP au printemps. Des préliminaires avant l’album prévu pour la fin d’année. J.M

NOTRE ANTI-SÉLECTION DES SPECTACLES QUAND FRANCHISE ET MAUVAISE FOI NE FONT QU’UN mérite notre respect. Surtout en temps de crise. À Fougères

quand même bien moisie, oh non. À Rennes

Tryo Ils sont mignons les gars de Tryo, ça fait quinze ans qu’ils éduquent les ados Didier Super de France aussi bien au Un mec qui, depuis dix respect de l’environneans, réussit à embobiner ment qu’aux premières Zebda public et programmateurs cuites et au roulage d’un Non mais là à un moment en misant sur un humour trois feuilles. Mais que il va falloir rentrer à Tou- incertain et un non-talent ça n’empêche pas de louse les Zebda, hein. Ça certain, c’est un filou qui dire que leur musique est

Matt Pokora Depuis quelques mois, le Justin Timberlake strasbourgeois est l’ambassadeur des opticiens Atol. Il se murmure qu’Imosel et Eparcyl seraient aussi sur les rangs. À Rennes

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fait des mois que vous squattez tous les festoches et toutes les salles, et ça devient franchement pénible, pour rester poli. Allez, oust. À Rennes

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EN PLEINE BOURRE

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ILS BANDENT MOU

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SUR LA BÉQUILLE

septembre-octobre 2012 #8

La rédaction


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LES CONCERTS SONT-ILS DE BONS RESTOS ?

DE PLUS EN PLUS DE FESTIVALS ET DE SALLES MÉLANGENT BOUFFE ET MUSIQUE. ON DRESSE LA TABLE. DÉJEUNER ET DÎNER Art Rock est sans doute l’un des festivals qui gère le mieux niveau bouffe. Depuis 2008, le rendez-vous briochin mise sur le collectif Rock’n’Toques, constitué de chefs, pour inviter la gastronomie à chaque édition (8 000 plats servis sur trois jours). Au menu ? Hamburger corse, foie gras poêlé, œuf poché-chorizo-poivron... Ça change du guez-frites.

GOÛTER Plusieurs rendez-vous de l’aprèsmidi organisent des quatre heures. On pense aux “Instants Thés ” de l’Antipode à Rennes et aux goûters musicaux du festival “Du Rock dans mes épinards” de l’Omnibus à StMalo. Sans oublier l’Astroboum d’Astropolis réservée aux kids. Au menu ? Tranches de Brossard, brioche, bonbons, coca, jus de fruits.

APÉRO Le pitch. De nombreuses salles proposent des apéros-sonores. Des rendez-vous gratuits qui, le plus souvent, sont l’occasion de découvrir des groupes locaux. L’Échonova à SaintAvé en propose un le 20 septembre. Au menu ? Chips, cahuètes, bières. 17


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LIVRER DE L’ ALCOOL EST-IL UN BON BUSINESS ?

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« CINÉMA, CINÉMAAAAAAA ! »

LA LIVRAISON NOCTURNE D’ALCOOL À DOMICILE A CONNU SON HEURE DE GLOIRE. AUJOURD’HUI, LA MODE MARQUE UN PEU LE PAS. LA FAUTE À LA LÉGISLATION ET À UN MARCHÉ COMPLIQUÉ. ON VOUS DIT TOUT. HIPS ! La scène est banale : la fête bat son plein, un pote fouille dans le frigo et là c’est le drame : il est vide. De quoi pourrir la soirée. Sauf si votre ville bénéficie d’un de ces “SOS Apéro”, ces entreprises qui livrent de l’alcool à domicile en moins d’une heure.

C’est le nombre de films sélectionnés pour la 9e édition du festival Court Métrange à Rennes. Au programme : des films qui filent les chocottes, du fantastique, des docs sur la culture vaudou, ainsi que des focus sur le cinéma de genre canadien et argentin. Du 25 au 29 octobre.

Loïg Nguyen

HAKUNA MATATA

Un an après sa création, le groupe rennais O Safari semble enfin décidé à passer la seconde. Il y a d’abord eu le (bon) single Taxi, puis le remix d’Ambitions, des copains Juveniles, et actuellement quelques concerts. En Bretagne, ça sera le 15 septembre à Pancé et le 29 à St-Brice-en-Coglès. Encore !

FESTOCHES

win-win

Bikini vous fait gagner des places pour les prochains festivals. En jeu : cinq pass pour la Teufestival à Briec et Châteaulin, ainsi que deux places par soir aux Indisciplinées à Lorient. Pour tenter votre chance, rendezvous sur notre Facebook. Now ! 18

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Il en existe une dizaine en Bretagne, peut-être plus. Difficile de trouver le nombre exact étant donné l’hécatombe de ces dernières années. La mairie de Rennes, par exemple, n’a eu à gérer qu’une seule demande de licence pour ce type de société depuis le 1er janvier 2011. Dans le même temps, pas mal ont disparu. La raison ? Un marché pas si juteux que ça car il est difficile de se faire connaître. Souvent, la boîte ne compte que deux personnes qui bossent depuis leur domicile. « Nous, on arrive à se dégager un smic », indiquent Frédérique et Jacques Pouliquen, un couple qui a lancé GSoif Quimper en juillet 2010. Côté prix ? Pour un Quimpérois qui souhaiterait recevoir sa liche sur le palier, il faut compter 18 € pour le pack vodka 70 cl et 2 L de jus de fruit ou 17 € pour 24 bières. « Plutôt que de faire plus cher et de faire croire que la livraison est gratuite, on fait payer 8 € la livraison, en forfait. »

Mais l’État nous bouffe tout avec les taxes », raconte le gérant, qui préfère rester anonyme. Car le vrai casse-tête pour ces boîtes, c’est la réglementation. La loi Bachelot de 2009 a changé la donne. « Depuis son application, la livraison d’alcool est assimilée à de la vente à emporter », explique Me Maxime Colliou, avocat au barreau de Brest. Problème, la loi se télescope souvent avec des arrêtés préfectoraux. Dans le Finistère, il date de 1989 et interdit la vente d’alcool à emporter entre 22 h et 6 h. En théorie, c’est mort. Dans les faits, les municipalités tolèrent. Des licences restent nécessaires pour vendre de l’alcool. Depuis 2011, elles sont délivrées en mairie, tandis que les formations pour la vente entre 22 h et 8 h sont assurées par le ministère BORDEL JURIDIQUE de l’Intérieur. « C’est obligatoire. SiÀ Rennes, il existe également une non, c’est 3 750 € d’amende », précise entreprise de la sorte. « En un an, l’avocat. Ça rigole pas. on a atteint 50 % de notre potentiel. Isabelle Jaffré

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PAS SI JUTEUX


FESTIVALS 2013 : Y ’AURA QUOI ?

LES ÉDITIONS 2012 VIENNENT DE SE TERMINER, ON FAIT (DÉJÀ) LE POINT SUR CELLES DE L’ÉTÉ 2013. VIEILLES CHARRUES La 22 e édition est calée du 18 au 21 juillet 2013. L’affiche sera dévoilée le 16 avril. Les programmateurs ont affirmé leur souhait de faire venir Radiohead et Neil Young. Comme chaque année, on cause aussi de Daft Punk et des Rolling Stones.

ASTROPOLIS On ne connaît pas encore les dates du 19e Astro. Par contre, on sait que les Sonics remettront le couvert à Brest du 17 au 20 janvier 2013 pour leur 2e édition hivernale. Ça va bicher.

ROUTE DU ROCK Le festival malouin sortira sa nouvelle collection été du 9 au 11 août 2013. À tous les coups, il fera – encore – beau.

BOUT DU MONDE La 14e édition du festival world de Crozon se tiendra du 2 au 4 août 2013. Côté prog, des contacts seraient déjà établis pour faire venir Tracy Chapman, Dionysos et, surtout, Damon Albarn (photo). Une place justifiée pour le futur ex-leader de Blur qui a déjà taffé avec Amadou et Mariam, Ibrahim Ferrer et Toumani Diabaté. 19


DOSSIER

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MUSIQUE, SPORT, CINÉ, TÉLÉ, INTERNET... QUELLES PERSONNALITÉS MARQUENT L’ANNÉE ? BIKINI VOUS DÉVOILE CEUX QUI COMPTENT DANS LA RÉGION. POUR DE VRAI.

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DOSSIER

JUVENILES poussés à travailler pour présenter un truc sérieux, notamment les lives. » Au programme de la rentrée : les premières parties d’Hot Chip et une tournée en Amérique du Nord. « On travaille aussi sur l’album, qui sortira en 2013. » Climax ? Mars, la signature chez AZ, label d’Universal. Ou comment passer d’un mobile-home provisoire à des fondations en dur. Connexions. Kitsuné, Wankin’ Noodles, Popopopops, O Safari… Signe particulier. D’abord trio, puis duo (JS, Thibault, départ de Pierre), le groupe repasse en mode trio en live, Christophe Sauvaget assurant à la basse et au second clavier. Ouais, faut suivre.

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Catégorie. Newcomer C’est qui ? Le groupe dont tu distingues la mèche et le clavier vintage dans un paquet de festivals. Il fait quoi ? L’année est chargée pour la tête de gondole de la scène musicale rennaise. Les gars de Juveniles enchaînent les concerts en France et à l’étranger, ont signé chez une major (AZ) et sorti un nouvel EP, Through the night. Tout ça moins d’un an après les débuts du groupe. JS, le chanteur, stache et coupe de veuch travaillée façon vague, reconnaît que tout est allé plus vite que prévu. « On a eu la chance de sortir le bon morceau au bon moment, explique-t-il, rapport à l’addictif We Are Young : plus de 700 000 vues YouTube quand même (photo). Et le fait d’avoir été exposé nous a

LE MINITEL

CHARLES BIÉTRY Catégorie. Oldie C’est qui ? Le directeur de BeIN Sport 1 et 2, les deux fameuses nouvelles chaînes TV. Il fait quoi ? Alors que revoilà la sous-préfète… Incontournable metteur en scène du foot à la télé, le grand Charles, 68 ans, avait 22

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disparu des écrans radars. Jusqu’à ce que les Qataris d’Al-Jazeera le sortent d’une retraite qu’il passait tranquilou à Carnac. Armé de son carnet d’adresse – qu’il a gros – et d’un portefeuille – encore plus gros –, le Robert Hossein du foot a acheté des droits TV à tire-larigot et débauché du beau linge, à Canal essentiellement. Oui, Canal, son ancien employeur. Pas

Catégorie. Oldie C’est qui ? L’ancêtre d’Internet Il fait quoi ? Né à Rennes dans les années 1970, le Minitel a été débranché pour de bon cette année. Une fin souvent annoncée mais plusieurs fois retardée suite aux réclamations d’utilisateurs. Terminal sans puissance de calcul, écran pixellisé et débit à chier : il reste pourtant un fleuron de la technologie française. Ainsi qu’un succès populaire : à son apogée, il a compté jusqu’à 6,5 millions d’appareils actifs. Dans l’histoire de cette bécane, Bernard Marti, son créateur, se souvient « des petits malins » qui la détourneront pour l’utiliser comme messagerie perso et du Minitel rose qui a favorisé son développement. Climax ? 30 juin : 3615 the end Connexions. France Télécom, 36 15 ulla, 36 17 annu... Signe particulier. C’est grâce au Minitel qu’on a inventé la prise Péritel et le format jpeg.

d’affect dans le business. Climax ? L’Euro et les JO Connexions. Alexandre Ruiz, Christophe Josse, Darren Tulett... Signe particulier. Lauréat 2004 du Micro de Plomb, le Graal des pires commentateurs de foot. « Une finale, a-t-il notamment affirmé, ça ne se joue pas : ça se gagne ou ça se perd. » Bah ouais, bien sûr gros.


Catégorie. Newcomer C’est qui ? L’une des révélations musicales françaises de l’année Il fait quoi ? Rover, c’est d’abord une voix, puissante, qui fait parfois penser à celle d’Eddie Vedder, le leader de Pearl Jam. C’est aussi un physique, rond, généreux, épicurien, façon Depardieu période Les Valseuses. Après avoir longtemps vécu à l’étran-

Catégorie. Confirmation C’est qui ? Le rendez-vous qui ouvre (bien) la saison des festoches dans la région. Il fait quoi ? L’édition 2012 de Panoramas, la quinzième du nom, a cartonné : festival sold out (22 000 personnes), programmation quasi-parfaite, visuel mortel (le gamin bagarreur)... Encore mieux : l’association Wart, qui organise le festival, a réussi à faire de Morlaix un passage obligé pour les kids (à bloc) qui fêtent le début des vacances de Pâques (sans dec’, la moyenne d’âge des festivaliers doit pas dépasser 20 ans). Car Panoramas est devenu un incontournable. Et pas que côté teuf, côté prog’ aussi. « Là où ils sont forts, c’est qu’ils réussissent à sortir au bon instant la bonne programmation. Ils ont, pile au bon moment, les groupes que tout le monde veut voir. Cette année, c’était le cas pour 1995 et Madeon par exemple.

ger, il a dû quitter le Liban où il s’était installé pour revenir en France. C’est en Bretagne, dont sa mère est originaire, qu’il a écrit et composé un premier album très réussi. Vu à Art Rock et aux Vieilles Charrues, il dit bien kiffer jouer dans la région devant

PANORAMAS Ils ne font pas de la découverte pour de la découverte mais ont un line-up juste, cohérent et dans le bon tempo », juge Gaétan Naël, programmateur de L’Antipode à Rennes.

« un public mélomane, festif et déjanté ». On t’aime aussi. Climax ? Février dernier, la sortie de l’album. Depuis, il n’arrête pas de tourner, c’est bon signe. Connexions. Le label Cinq7 (Dominique A, Aaron...) Signe particulier. Avait monté avec son frère et des potes un groupe de punk à Beyrouth, The New Government. De ce qu’on a pu en juger via des vidéos YouTube, ça avait l’air pas mal du tout.

Climax ? Fin mars : une semaine avant, le festival affichait complet. Connexions. Wart, Coatelan, Facebook et la vodka-orange Signe particulier. On doit à Panoramas les premières dates de Justice, Boys Noize et Vitalic en Bretagne.

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ROVER

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BASILE ET SON JETABLE

Catégorie. Newcomer C’est qui ? Un photo-bloggeur alcoolo-rigolo Il fait quoi ? Astropolis, Trans, Hellfest... Basile débarque dans les festoches avec son appareil Kodak 27 poses. « Je me suis remis aux jetables après être tombé sur des photos prises lors d’un voyage scolaire. J’avais trouvé ça cool », nous racontait-il dernièrement. Des clichés hardcore & lol (vomi, concerts, binouzes, fesses) repérés

ses potes s’ennuient, ça a l’air bien en fait... Il arrive à être au bon endroit quand il faut, il a encore ce côté sauvage-débile-pas cadré... On lui a d’abord demandé de couvrir Astropolis et comme ça cartouchait, on l’a envoyé ailleurs. Et puis on adore les rouquins. » Climax ? Le nouvel an 2012 Connexions. Vice, Phenüm, Brest Signe particulier. Une plage, un gros poisson, un mec en short : la couv de notre n° estival, c’est lui. Basile et son jetable

par Vice qui – forcément – le soutient. Loïg Hascoat nous explique pourquoi : « Je me souviens qu’il avait sorti des photos de ses potes à la plage, ça défonçait : tout le monde avait l’air hyper content. Même quand

GUSTAVE KERVERN

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Catégorie. Oldie C’est qui ? Un gars sachant compiler le drôle, le trash et l’émouvant. Au ciné, à la télé ou en librairie, le bon Gustave est incontournable. Il fait quoi ? Il a commencé l’année en publiant Petits moments d’ivresse, beau bouquin sur les stars et la picole. Puis il y a eu Cannes et la sortie du Grand Soir, cinquième film coréalisé avec

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Benoît Delépine. L’histoire d’un punk à chien paumé dans une zone commerciale (photo). Enfin, ce mois-ci, c’est le retour de Groland qui fête cette année ses 20 ans. Lui qui nous avait avoué préférer « les tournées en solitaire dans les rades » aux méga-teufs entre potes a certainement dû se forcer un peu, tant il y a de choses à fêter. Climax ? 22 mai, gros bordel pour la montée des marches de Kervern et ses alcoolytes : Delépine, Dupontel, Poelvoorde, Wampas... Connexions. Groland, Bouli Lanners, Yolande Moreau… Signe particulier. Ses origines bretonnes sont lointaines (18e siècle) mais dans l’attitude, comme dans le lever du coude, on le considère comme l’un des nôtres. Passeport grolando-breton on va dire.

YOANN GOURCUFF Catégorie. Confirmation C’est qui ? Le meneur de jeu de Lyon et des Bleus, quand il n’est pas sur le banc. Il fait quoi ? L’ex-futur Zidane a connu un début d’année tout pourri et peut prétendre au titre de loser 2012 : blessures, banquette, hors-liste, souffre-douleur... Climax ? 29 mai, jour de l’annonce de sa non-sélection pour l’Euro, après une pré-sélection qui avait fait beaucoup causer. Connexions. Papa Gourcuff, Pierre Ménès, Jérémy Toulalan... Signe particulier. Point Closer : le gosse beau ferait touche-pipi avec Karine Ferri. On se demande ce qu’ils peuvent se raconter.


Catégorie. Newcomer C’est qui ? RennesTV, Rennes1720, Les Imposteurs... Ils font quoi ? Plusieurs médias 100% web sont apparus en 2012. Certains, à l’image de RennesTV et de Rennes1720, affichent la volonté d’appliquer « la recette de l’info à trois voix (journalistes, experts et lecteurs, ndlr) au niveau local ». Le site Les Imposteurs a, quant à lui, su imposer sa caméra à Art Rock et aux Charrues, où il assurait les zappings officiels. Climax ? Les élections et festivals Connexions. Radio Campus Rennes, Le Mensuel de Rennes... Signe particulier. Au-delà des revenus publicitaires, ces sites misent surtout en fait sur les activités annexes (prod vidéo...) pour vivre.

MERMONTE Catégorie. Newcomer C’est qui ? Un compositeur, dix membres : le nouveau-groupequi-monte-qui-monte-qui-monte. Il fait quoi ? La troupe du Rennais Ghislain Fracapane n’a encore que quelques mois d’existence, mais elle a déjà fait s’émoustiller quantité de chroniqueurs musicaux. Les Inrocks ont parlé

JACK KEROUAC Catégorie. Oldie C’est qui ? Un auteur increvable, tête de proue de la beat generation et géniteur d’un genre : le road-movie. Il fait quoi ? Gros gros revival Kerouac cette année. Mort il y a 43 ans, l’auteur américain, breton d’origine (de Lanmeur, dans le Finistère) continue de fasciner. Au cinéma d’abord, avec Sur la Route sorti en mai. Le projet d’adaptation du roman de Kerouac est resté très longtemps dans les cartons de nombreux réalisateurs, avant que le Brésilien Walter Salles ait finalement les couilles de s’y coller. Quitte à se planter. Dans les rôles-titres, on retrouve Garrett Hedlund (Sam dans Tron : Legacy) et, surtout, Kristen Stewart (la meuf de Twilight). Résultat ? Critique très mitigée (dur de surpasser un classique quoi). L’engouement 2012 autour de Kerouac, on l’a

aussi retrouvé pour l’expo Sur la route : L’épopée, de l’écrit à l’écran, présentée au Musée des lettres et des manuscrits. On y retrouvait le tapuscrit original de Sur La Route : 125 000 mots sur un rouleau de papier de 36,50 mètres. La bible des beatniks. Climax ? Le Festival de Cannes Connexions. La beat generation, Neal Cassady, Allen Ginsberg... Signe particulier. Anecdote chiante : la réédition de Sur la Route en poche a été l’un des best-sellers de l’été. Anecdote plus sympatoche : Kristen Stewart seins nus dans une scène.

« d’arabesques psychédéliques », de « magie blanche et lumineuse » et d’une « épiphanie spirituelle ». On veut la même drogue. Une tournée européenne est prévue en novembre et un second album pour la fin de l’année, pour succéder à celui sorti en juin. À peine né, il va donc déjà falloir confirmer pour ne pas que le cauchemar de Ghislain devienne réalité : « voir nos albums dans

une Trocante dans dix ans. » Brrr. Climax ? Fin juin, un article laudateur dans Télérama. Après ça tu peux mourir tranquille, le plus tard possible mais tu peux. Connexions. Fago.Sepia, Lady Jane, Manceau… Signe particulier. Participe au tremplin Jeunes Charrues « histoire de se tester sur une grande scène » et gagne haut la main. Trop facile.

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LES PURE PLAYERS

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Catégorie. Newcomer C’est qui ? Le bizut de l’équipe de France de basket Il fait quoi ? Le Brestois est un diesel. Passé pro sur le tard au Havre, « une équipe à chier », d’après Florent de Lamberterie, du magazine Basket News, c’est à Cholet qu’il se révèle cette année avec une finale de Pro A et, surtout, son entrée en sélection pour les JO. « Le mec est pas forcément très drôle mais il devrait bien mener sa barque. » Qui a dit que les Bretons n’aimaient que le foot et le vélo ? Climax ? Le 18 mai, il est élu MVP français, soit le meilleur joueur du championnat. Connexions. Tony Parker et sa bande Signe particulier. N’a joué que 18 minutes aux JO. Dans une sélection composée de Parker, Batum et Diaw, c’est déjà pas mal.

Catégorie. Confirmation C’est qui ? Le Loudéacien assure la bande originale de The Artist : le Loudéacien s’assure l’Oscar 2012 de la meilleure musique de film. Et on vous parle même pas du César et du Golden Globe. Il fait quoi ? On pourrait croire qu’un mec qui signe la BO d’un film hommage au cinéma muet a un balai dans le cul. Il n’en est rien. À son actif : la bande originale des deux géniaux OSS 117 26

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LA GALETTE SAUCISSE Catégorie. Oldie C’est qui ? Fierté culturogastronomique de HauteBretagne, plat préféré du stade de la Route de Lorient et encas des lendemains de cuites rennaises. Elle fait quoi ? Sans qu’on l’explique vraiment, la gal’ sauc’ a connu une année médiatique. Pourtant, c’est qu’une saucisse grillée dans une galette de blé noir. Ça a commencé fin janvier par un clip sponso par le Stade Rennais : Galette saucisse je t’aime, un chant de supporters interprété par Jacky Sourget, l’ex-speaker officiel (photo). S’en sont suivis des sujets à la pelle dans les médias régionaux et nationaux. OK, mais why ?

LUDOVIC BOURCE de son copain Michel Hazanavicius, fidèle au moment de lui confier la zik de The Artist. Encore plus cool : les amateurs de rap houblonné le connaissent aussi sous le nom de Dr Crunkenstein, pseudo avec lequel il taffera sur deux skeuds des Svinkels. Les prod’ de Cereal Killer et de Happy Hour, c’est lui. Les arrangements

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FABIEN CAUSEUR

« Un produit qui rassemble tous les habitants d’Ille-et-Vilaine, y’en n’a pas 36 », nous expliquait y’a pas longtemps Benjamin Keltz, journaliste rennais qui prépare justement un bouquin sur le sujet pour la fin de l’année. Climax ? Le week-end à Rennes Connexions. Stade Rennais, RCK, Association de sauvegarde de la galette saucisse bretonne... Signe particulier. Toujours rigolo de voir le samedi, à 5 h du mat’, au marché de la place des Lices, des mecs se prendre une galette saucisse pour éponger leur liche de la nuit. Au lit maintenant.

de l’album Dirty Centre, aussi. « Du morceau Du PQ pour mon trou-trou à l’Oscar » résume le Svinkels Gérard Baste, sobrement. Climax ? Hollywood, le 26 février Connexions. Hazanavicius, Svinkels, Bashung (il a travaillé sur l’album L’Imprudence)... Signe particulier. C’est grâce à la pub que Bource et Hazanavicius se sont connus. Ils ont notamment bossé ensemble sur le spot Knacki Ball. C’est bon d’avoir les boules.


Catégorie. Oldie C’est qui ? Le président de la FFF, la fédé de football. Il fait quoi ? Le nouveau big boss du foot français a connu un début d’été médiatique. Après un Euro joliment foiré, aussi bien sur le terrain qu’en coulisses (« Ferme ta gueule ! »), Nono, 70 ans, a dû multiplier les conf’ de presse et les réunions avec les instances dirigeantes pour tenter de redorer

VICTOR ROBERT & SONIA CHIRONI Catégorie. Confirmation C’est qui ? Les deux journalistes présentateurs de La Grande Édition, l’émission de fin de soirée sur i>Télé, entre 22 h 30 et 0 h 30. Ils font quoi ? Victor Robert (né à Dinan) et Sonia Chironi (à Douarnenez) ont réussi à faire de ce créneau la tranche horaire la mieux branlée de la chaîne du groupe Canal. Débats, longs formats, bons intervenants... La Grande Édition évite – en partie – les pièges de l’info continue (reportages en boucle, énième rappel des titres...). On a particulièrement liké les débriefs d’après-matchs pendant l’Euro 2012. Une année chargée pour Victor Robert qui, déjà action-

NOËL LE GRAËT l’image d’un sport qui part un peu en sucette ces derniers temps. Un exercice qu’il gère bien, tant il est un putain de self made man : d’abord devenu le king dans les Côtes d’Armor, via le foot, l’agroalimentaire et la politique, il a réussi à prendre en main la puissante fédé l’an dernier. Le journaliste Lucas Duvernet-Coppola, qui l’a rencontré pour un portrait Libé, se souvient d’un « notable de province » devenu « animal politique, un bon mix entre le foot pro et le foot amateur ».

naire du magazine Feuilleton, lance une nouvelle publication : Desports. Une revue où sport et grandes plumes seront in a relationship. Le premier numéro devrait sortir en novembre. Côté télé, cette rentrée marque son retour à Canal où il récupère L’Effet Papillon, émission qu’il avait déjà présentée entre 2006 et 2009. Climax ? Le 2 mai 2012 à 0 h 24. Au terme du débat de l’entredeux-tours de la présidentielle, notre it-boy et notre it-girl de la breaking news ont signé le record d’audience d’i>Télé : 1 036 000 téléspectateurs. Connexions. Joseph Macé-Scaron, Yves Thréard, le groupe Canal... Signe particulier. Ont tous les deux des fans au taquet, au vu des nombreuses captures d’écran dispos sur le Net.

Climax ? Début juillet, passage de témoin réussi entre Laurent Blanc et Didier Deschamps au poste de sélectionneur de l’équipe de France. Bien ouèj. Connexions. En Avant de Guingamp, Didier Deschamps, Frédéric Thiriez, Michel Platini… Signe particulier. Un mec qui, depuis qu’il est à la tête de la FFF, fait criser Christophe Dugarry et Pierre Ménès sur les plateaux télé. C’est bon ça.

ARMOR LUX Catégorie. Oldie C’est qui ? Entreprise quimpéroise, vaisseau-mère de la marinière. Elle fait quoi ? Surfant sur le thème de campagne du “Made in France”, la boîte de Jean-Guy Le Floc’h a refourgué des t-shirts au MoDem, à l’UMP et au PS. 17 000 en tout. Résultat ? « Un surcroît de notoriété et un éclairage inattendu », selon Grégoire Guyon, le dir’com’. Sans doute l’un des coups marketing les plus malins de la campagne, surtout lorsque 60 % de la prod’ totale de l’entreprise est réalisée à l’étranger. Climax ? La présidentielle Connexions. Les militants, les voileux, les touristes... Signe particulier. A choisi Laury Thilleman comme ambassadrice. Offrez-lui un t-shirt quand même. 27


DOSSIER

LES SONICS autres festivals électro car l’équipe ne se prend pas la tête sur des concepts arty ou intello, comme l’art numérique ou la réappropriation de l’espace urbain. Il y a un côté presque prolo dans leur façon de concevoir le truc : les Sonics sont là pour la teuf et uniquement. Et ils la font bien. » Reste enfin le lancement officiel

de leur label, Astropolis Records, ce mois-ci. Première sortie (digitale) : le Lillois Madben, vu et apprécié à Kéroual cet été. Climax ? Août/septembre : entre la 18e édition et le top départ du label, les vacances attendront. Connexions. La Carène, Le Vauban, Manu Le Malin … Signe particulier. La date unique de Skrillex dans l’Ouest cette année, c’est eux.

Astropolis

Catégorie. Oldie C’est qui ? La team du festival Astropolis à Bresss’ Ils font quoi ? Les électroniques Sonics ont décidé de ne pas glander et remplissent plutôt bien 2012. En janvier, Astropolis a connu sa première édition hivernale. Un nouveau rendez-vous qui vient combler un trou événementiel à cette période de l’année dans l’ouest de la région. Un lancement opéré (et réussi) avant la majorité de l’édition estivale. Un 18e Astropolis qui, le mois dernier, a clos avec succès l’été breton des festivals, plaçant toujours l’esprit rave au cœur de l’événement. Un aspect qu’aime particulièrement Mathias Riquier, journaliste pour le magazine Tsugi : « Je trouve qu’Astropolis se différencie des

JÉRÔME KERVIEL

à suivre. Tout y est : la théorie du complot, un avocat people et grande gueule (Me Koubbi), une Catégorie. Confirmation présidente au taquet et adepte des C’est qui ? Un Bigouden, ancien petites phrases (« Décodez, parce trader de la Société Générale, que la Cour n’y comprend rien là. condamné en 2010 à cinq milPour le moment, on irait bien se liards d’euros de dommages et promener. »), des avocats à deux intérêts pour avoir provoqué un doigts de se foutre sur la gueule, petit merdier financier. des plaidoiries bien véner... Sans Il fait quoi ? Ouvert le 21 juin, le oublier le douzième et dernier jour procès en appel de l’ancien trader de procès où on a vu débarquer : a été aussi cool que feuilletonesque Me Koubbi avec un œil au beurre 28

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noir, Tristane Banon au premier rang et un Kerviel aussi blanc que du Saint-Môret qui multipliera les malaises... Show must go on. Climax ? Le 24 octobre : verdict Connexions. Koubbi, Banon, tout le pays bigouden... Signe particulier. En mars dernier, s’est jouée au TNB Le Roman d’un trader, pièce largement inspirée par l’épisode Soc’ Gen’. Dans le rôle titre : Lorànt Deutsch. La double peine pour Kerviel.


RIAD SATTOUF Catégorie. Confirmation C’est qui ? Auteur de BD bien poilant et depuis peu réalisateur. Obsédé par les ravages de la puberté et les rapports foireux entre les gars et les filles. Il fait quoi ? En 1996, Riad Sattouf obtient non sans mal son Bac L dans un lycée rennais, après une scolarité tellement médiocre et traumatisante qu’il a depuis décidé d’en faire le thème principal de ses BD et films. « Je n’étais pas du tout rebelle, mais plutôt un gars timide, mal fringué, avec un physique pas du tout attrayant, bref, sans intérêt », racontait-il récemment dans une interview à L’Étudiant. Cette vie adolescente faite d’éruptions acnéiques, de mauvaises galoches et de fringues informes a donné Les Beaux Gosses, premier film génial. Il fait cette année son retour au cinoche avec Jacky au royaume des filles. Un long-métrage qui raconte l’histoire d’une dictature menée par des femmes qui obligent les hommes à porter le voile. Ça peut être très très bon. Climax ? Septembre : début du tournage de Jacky au royaume des filles. Connexions. Joann Sfar, Vincent Lacoste, Noémie Lvovsky… Signe particulier. N’a passé que trois années à Rennes, mais ça l’a tellement marqué que quasi toutes ses œuvres ont pour cadre la ville bretonne. 29


PAPIER

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première vue, on pourrait se croire dans une discothèque classique : un bar plus ou moins design, une piste de danse, une cabine de DJ, des spots de lumières… Au comptoir : des mecs en chemise blanche qui tournent au whisky-coca ou à la bière, en attendant que des femmes viennent s’intéresser à eux. Côté bande-son, trois styles se dégagent : les hits récents, les hits technotuning et les hits des années 80. Ce décor pourrait être celui de n’importe quelle boîte un peu pourrie. Mais, passées les cinq premières minutes, on comprend vite que les personnes ne sont pas venues pour beurrer les sandwichs. Affiches de femmes à oil-pé, objets décoratifs en forme de bite, petites corbeilles où des préservatifs sont à dispo et, disséminées au quatre coins, les entrées des nombreux “coins calins”. Une serviette de bain blanche autour de la taille, Jérôme (prénom modifié, ndlr), torse nu, arrive au comptoir. Il descend de l’une des chambres où il vient de passer un moment avec une jeune femme blonde rencontrée quelques instants plus tôt. « Un Schweppes s’il te plaît », demande-t-il à Elvira, la gérante du lieu, avant de filer se doucher. En cette fin de journée d’août caniculaire, ce sont deux femmes seules, deux couples et trois hommes seuls qui sont venus se protéger du soleil au Decly’x, un club libertin basé à Bain-de-Bretagne à une trentaine de bornes de Rennes. 31


PAPIER

« On vient en moyenne une fois par semaine ici, expliquent François et Céline, couple fidèle au club. C’est propre, il y a une bonne ambiance, les gens sont sympas… Ça nous arrive d’aller dans d’autres boîtes, mais c’est ici qu’on se sent le mieux alors on y revient toujours... » Un profil de clients que de nombreux établissements rêveraient d’avoir. Car le secteur est actuellement en crise. « L’année dernière, le nombre de fermetures de clubs a été supérieur au nombre d’ouvertures : 23 contre 15. Une première !, observe Didier Menduni, patron de France Coquine, le guide de référence des adresses libertines en France. Cela ne m’étonne pas du tout car le marché ne peut s’étendre davantage. Avec près de 250 clubs sur toute la France, cela suffit amplement pour répondre à la demande. » Un constat également partagé par Pierre des Esseintes, auteur de l’ouvrage Osez le libertinage et journaliste à Union, une revue échangiste. « On était arrivé à saturation. Beaucoup de personnes s’étaient lancées là-dedans, de bonne foi ou pour faire du fric, mais elles n’y connaissaient rien au métier. »

Patron de La Petite Cheminée, un club situé à Saint-Aubin du Pavail, un bled de 740 habitants en Ille-etVilaine, Gilles Grente baigne dans le milieu du libertinage depuis 26 ans. Lui aussi a vu la chute de nombreux professionnels du secteur.

« Un polo La Foir’Fouille » « Dans le temps, je me souviens, pour aller dans un club libertin, il fallait monter à Paris. Et j’peux te dire qu’après 500 kms, t’étais pas là pour regarder la moquette hein. Il y avait vraiment une ambiance extraordinaire, nous raconte avec des étoiles dans les yeux ce sosie de Jean-Pierre Darroussin. Mais aujourd’hui, ce n’est plus pareil.

« Après 500 kms, t’étais pas là pour regarder la moquette... » 32

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Les trois quarts des couples qui viennent en boîtes libertines ne sont pas libertins. La faute à qui ? Aux patrons qui ont trop diversifié leurs services en s’éloignant de l’essentiel. » Il pointe ce qu’il appelle les « discothèques libertines » qui, en plus des espaces dédiés aux culbutes, ont surtout développé l’offre annexe : piscine, jacuzzi, sauna, hammam, salles de massage… « Elles ont fait cela en espérant attirer plus de monde. Mais elles ont surtout fait venir des indécis, des gens qui ne sont pas encore prêts à partager leur partenaire. Ça a fait fuir les vrais libertins qui, du coup, désertent les lieux pour aller dans des soirées privées. » Selon l’auteur d’Osez le libertinage, ce type d’établissement représenterait aujourd’hui la majorité des clubs. Pourquoi ? Car le libertinage s’est


« TOUJOURS UTILISÉ DANS LE PORNO »

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démocratisé, transformant sa pratique et son cadre. « Les libertins d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Et ce sont les demandes de la clientèle qui font évoluer l’endroit », explique Virna, gérante du Crazy Pink à Concarneau. « Il y a 40 ans, les partouzeurs, ce n’était pas des petites gens. Un ouvrier n’allait pas là-dedans. Aujourd’hui, on peut dire qu’on retrouve toutes les classes sociales. Les nombreuses ouvertures d’établissements en province ont facilité la chose », affirme Didier Menduni. Une tendance confirmée par une étude de l’Ifop en 2010 qui révèle qu’il y a autant d’échangistes en milieu urbain que rural, et autant chez les CSP + que les CSP -. « Quand tu “coquines” avec une personne, tu ne sais pas si elle porte un Lacoste ou un polo La Foir’Fouille dans la vie de tous les jours. Et puis,

dans le fond, on s’en fout », ajoute – poing levé – notre couple rencontré au Décly’x. Une ouverture sociale qui trouve également sa source dans la médiatisation du phénomène. « Les articles et les reportages à la télé ont permis aux gens de se rendre compte que ce n’était pas réservé qu’à une certaine catégorie. Et puis, Internet en a rendu plus d’un curieux aussi », précise Virna. Des clubs libertins qui se sont popularisés et qui, paradoxalement, se sont donc affaiblis dans le même temps. De quoi rendre le secteur inquiet ? « Le déclin de certains établissements sera sans doute salutaire pour les autres clubs, reconnaît, fataliste, le boss de France Coquine. Mais d’ici cinq à dix ans, on devrait avoir trouvé une certaine stabilité. » Julien Marchand

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Stephen des Aulnois, créateur du Tag parfait, site intello-rigolo sur la porn culture. L’imagerie du libertinage est-elle toujours présente dans les films X ? Dans les années 1970, c’était quelque chose de très courant. Ça allait avec l’époque : on était en pleine libération sexuelle. En France, cela perdure avec les films Dorcel qui utilisent beaucoup de codes liés au libertinage tel qu’on peut se le représenter : on est sur du porno chic – pour ne pas dire bourgeois – ça se passe dans des manoirs, les mecs ont des masques et participent à de grandes réunions… C’est une spécificité française ? Le libertinage est surreprésenté dans le porno français. Pourquoi ? Car les producteurs visent le public qui achète et celui qui a Canal : des spectateurs plus âgés pour qui l’échangisme et le libertinage restent un des premiers fantasmes. Du coup, si on prend l’exemple des productions Dorcel, c’est toujours un peu pareil. Ça marche, mais ils ne prennent pas de risques. Même pour leur dernier film La Journaliste, qui est censé raconter l’histoire d’une reporter, ça commence par une orgie dans un appart. C’est pas quelque chose qui arrive à beaucoup de journalistes… C’est pas le cas dans les films étrangers ? Les fantasmes n’évoluent pas beaucoup en France. Aux États-Unis, par exemple, c’est plus varié. Leurs productions utilisent le fantasme de la mère au foyer, la prof, la soirée alcoolisée qui dérape, la fille croisée sur le campus universitaire... On est là sur quelque chose de culturel.

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MISS HYSTERIA

CASTING FOIREUX, ESTRADE BANCALE ET STANDS DE FRITES : MALGRÉ UNE IMAGE SOUVENT CHEAP, LES ÉLECTIONS DE MISS ATTIRENT TOUJOURS LEUR LOT DE CANDIDATES. PLONGÉE DANS UN UNIVERS FAIT DE MAQUILLAGE ET DE MERGUEZ. e vous souhaite à toutes et à tous une agréable soirée. » Sourire crispé, Ségolène, 16 ans, patch numéro 8 sur le sein, termine son court speech de présentation. En ce mercredi soir estival sur la place de l’église de Larmor-Plage, près de Lorient, elles sont douze jeunes filles âgées de 15 à 23 ans à défiler. Une coiffeuse, une secrétaire, une bénévole au Téléthon... on n’est jamais loin du cliché. « L’élection de Miss Larmor se déroule depuis 2002 », éclaire Sandie Mélin, de la municipalité. Certaines années, les candidates viennent plus nombreuses concourir à cet événement, qui n’est pourtant rattaché à aucun organisme connu, ni la Société Miss France ni le Comité

Miss Nationale de Geneviève de Fontenay. Les filles défilent trois fois : en tenue de soirée, en tenue décontractée et enfin en maillot. Forcément le moment où le public, nombreux mais assommé par la chaleur de cette fin de journée, décide de se réveiller. L’assistance est installée façon fête de village, avec stands de bouffe et buvettes. Ici, on peut mater de la meuf en s’enfilant un combo kebabrosé. C’est même encouragé. Les touristes sont là bien sûr, attirés par l’exotisme de ce spectacle provincial. Les locaux aussi sont de la partie, comme cette bande de jeunes qui passe ses vacances au soleil. Cette soirée s’avère être un bon divertissement. « Putain, y a du level ! », note l’un des gars, tâche de ketchup sur le

bermuda. À côté, un père de famille n’en revient pas : « Tu vois la n° 3 ? C’est une copine de ma fille. Elle est venue dormir à la maison. » Au total, l’élection va durer trois heures, sans accroc mais non sans quelques moments de flottement : le speaker qui tente deux ou trois blagues borderline et un petit vieux chelou en marinière qui passera sa soirée au premier rang à prendre en photo toutes les candidates. C’est finalement une Lorientaise, Cynthia, 17 ans, qui remporte le titre suprême et se voit remettre l’écharpe, avant de recevoir la bise du jury et les applaudissements d’une foule en pleine digestion. Les organisateurs sont ravis : « la soirée a été un succès. » 35


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« Ce type de concours s’est développé au cours du 20e siècle, cadre Frédéric Monneyron, spécialiste de la mode. Longtemps, la miss était la ravissante idiote du village. Aujourd’hui, la plupart ont des diplômes. » Un corps bien fait ne suffit plus, d’autant que le public a besoin de s’identifier. L’expert observe ainsi que « le rapport à la beauté est ambigu. Les mannequins anorexiques, propulsées icônes de beauté, n’ont plus la cote ». En réaction, se sont multipliés les concours pour les filles ne cadrant pas avec les critères traditionnels de ces élections. Des miss Rondes ont vu le jour, ainsi que des miss Black. Un concours miss XS a aussi été créé. Vincent Bréget, l’un des initiateurs, explique avoir voulu « faire quelque chose pour ces 74 % de Françaises qui font moins d’1 m 70 et qui n’avaient pas le droit de défiler ».

D’après ceux qui l’organisent, ce concours se fait « à la cool, les filles ne défilent pas avec un numéro, elles ont droit d’avoir des tatouages et des piercings… L’idée est de dépoussiérer l’image ». Yuliya Tymchenko, miss Bretagne XS 2011, n’est pas mécontente de s’être lancée. « Défiler, c’est bon pour la confiance. Surtout pour moi qui suis d’origine étrangère (d’Ukraine, ndlr). »

Car oui, un concours de beauté restera toujours un peu cheap. D’autant qu’il n’échappe pas non plus à la crise selon Pierre Boucher, journaliste au Télégramme et auteur d’un blog sur le sujet. « Les organisateurs ont besoin de l’aide financière des municipalités et des sponsors. Or il n’y a plus de sous dans les caisses aujourd’hui. » Une élection coûte entre 1 000 et 15 000 euros, avec un retour sur Casting dans un Buffalo Grill investissement faible, voire nul. Sa victoire a-t-elle eu des consé- « En Bretagne, c’est galère. Non quences sur sa vie professionnelle ? seulement il y a des soucis d’orga« Jusqu’à présent, j’ai surtout fait un nisation, mais c’est parfois dur de salon du mariage dans la région. » trouver des candidates. Question Vincent Bréget, lui, avance avec de tradition. Alors qu’en Vendée fierté « les honneurs d’une émis- par exemple, il faut carrément des sion de Cauet et un article dans le présélections pour filtrer. » magazine Télé Loisirs » comme de Un casting de présélection, c’est précieux trophées pour crédibiliser officiellement ce que le comité Miss son évènement. Internet avait organisé un samedi après-midi de juillet à Saint-Brieuc. Du lieu de rendez-vous (un Buffalo Grill) au jury (des volontaires ayant postulé sur simple mail), tout dans cet événement puait le piège.

« Nous avons eu les honneurs de Cauet et de Télé Loisirs. » 36

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Sofiane l’organisateur, qui avait annoncé une vingtaine de candidates, n’en verra finalement que trois se présenter à cette parodie de casting : Loulou, ancienne participante au concours des mini miss ; Fiona, un joli brin de fille accompagnée de sa maman ; et Faustine, une grande gueule avec une frange de trois kilomètres. Le casting se passe dans une salle à l’étage du restaurant, moquette Buffalo Grill au sol et tableaux de Geronimo aux murs. Moussa, l’un des membres du jury, venu ici « parce que les concours le passionnent » est chaud-patate. « Oh là là, elle a 13 ans et demi, sérieux ?, questionne-t-il après le passage d’une des candidates. On dirait une Barbie, elle a un gros, gros potentiel, putain franchement elle mérite. » Les trois ados seront retenues pour la finale régionale qui doit avoir lieu en septembre, non sans que le jury se concerte une dernière fois le plus sérieusement du monde : « Elles sont trois, je propose qu’on les prenne toutes les trois, ok ? » Régis Delanoë 37


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ON A BU UNE BIÈRE AVEC LA MISS FRANCE Vendredi 14 juin, 13 h 30 : on rencontre Laury Thilleman, miss France 2011, au comptoir du Vauban, à Brest. On est dans sa ville. Elle sort d’un apéro. « C’est l’anniversaire de mon père. On a commencé le champagne. » Au bar, on commande plutôt un demi. Dans ton bouquin Le Métier de Paraître, tu racontes ton année de miss. On se rend compte qu’il y a une ingérence totale d’Endemol (propriétaire de la Société Miss France). T’as jamais eu envie de les envoyer péter ? Il y a des moments où on a l’impression de ne plus s’appartenir mais je voulais aussi vivre le truc à fond. C’est tellement différent tous les jours qu’il n’y a pas d’ennui. Après, ça de les envoyer bouler parce que, peut être pesant parce qu’on n’a putain, j’en ai fait des dédicaces... pas tous les jours envie de se lever Y’avait tant que ça de supermarchés, hyper tôt avec le sourire. foires et salons ? T’avais le droit de refuser des trucs ? On parle souvent de foires agricoles Nan, on est soumis à un contrat mais, à part le Salon de l’agriculture, de travail, un CDD. C’est un job il n’y a pas de lieux où tu te demandes à part entière. J’avais ce devoir de ce que tu fais là. Par contre, des représentation en permanence, sans centres commerciaux, ça j’en ai eus énormément. Au début, on y va à avoir le choix. reculons parce que les gens sont assez intrusifs, voire lourds à cerCa doit être chiant. Je l’ai mal vécu une fois : lors des tains moments. Mais il y a toujours championnats du monde de surf à des jeunes filles qui sont contentes Hossegor. Il y avait Kelly Slater. Il de nous voir, alors on y va. était prévu que j’y aille depuis des mois et on me l’a annulé le jour même C’est dur physiquement le Salon de pour des dédicaces dans un centre l’agriculture ? commercial. Là j’avais juste envie J’ai passé toute une journée à flatter

« Ma dernière cuite ? Samedi dernier à un anniversaire » 38

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le cul des vaches. J’y ai tout mangé, tout bu : tu peux pas dire non aux producteurs. T’ingères, t’ingères, t’ingères… Après, j’aime bien la bonne table. Je suis une bonne Bretonne, avec tout ce qui va avec, donc ça m’a pas dérangé. Pour revenir à ton contrat, t’avais des clauses particulières ? Ouais : ne pas tomber enceinte, pas mariée, pas pacsée. Le reste est confidentiel. Les opinions politiques par exemple ? Sur les plateaux télé, je pouvais être amenée à réagir, mais il fallait rester respectueuse de tous. Quand tu viens d’être élue, on te le précise. Niveau alcool et fête, comment ça se passe ? T’as dû limiter je suppose ? Ben pas vraiment ! J’ai profité de la vie parisienne. Après, faut savoir se tenir et avoir une image irréprochable.


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DE BREST

T’avais quand même le droit de picoler ? Quand je rentrais et que j’allais au Tour Dum’ (bar de Brest), j’y échappais pas. C’était quand ta dernière cuite ? Samedi dernier, l’anniversaire d’un pote. Et t’es plutôt quoi ? Bière, vin ? Ça fait un peu goût de luxe mais j’aime le champagne depuis que je suis toute petite. Sinon, les cocktails : mojitos... Ta participation, tu l’as aussi vue comme une opportunité professionnelle... C’est un système qui ne m’a pas desservie. J’ai toujours voulu travailler dans l’audiovisuel et le sport : aujourd’hui, je suis sur Eurosport. Et c’est quoi la proposition la plus con que t’as eue à la fin de ton année ? Endemol m’avait proposé La Roue de la Fortune. Je suis pas mécontente d’avoir refusé. Recueilli par J.M 39


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CALIFORNIA DREAMIN’

COMME SON NOM L’INDIQUE, LE GROUPE GRANVILLE VIENT DE NORMANDIE. UNE NORMANDIE AMÉRICAINE OÙ IL NE PLEUT PAS, OÙ ON TOMBE AMOUREUX SUR LA PLAGE ET OÙ LES VACANCES DURENT DOUZE MOIS. ON EMBARQUE. uelle ville relie Caen, Jersey, Hawaï et la Californie ? Granville. Mon sens de la géographie est peut-être approximatif, il trouve pourtant raison dans l’une des formations les plus en vue du moment de la scène caennaise. Granville : un jeune groupe pop-yéyé qui s’est joliment fait repérer par la presse nationale (Inrocks, Magic) et qui, au début de l’été, a rejoint l’un des labels de Warner, East West. « On a été contacté par d’autres maisons d’édition et labels, mais avec East West, ça s’est tout de suite bien passé. On est dans de bonnes conditions, c’est une équipe familiale qui nous laisse modeler le projet comme on le souhaite », explique Sofian, 22 ans, guitariste, dont on avait déjà vu la bouille grâce à son premier groupe, les Chocolate Donuts, formation rock toujours bien active. 40

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Autour de Sofian, on retrouve aujourd’hui un autre des Donuts (Nathan à la basse), Arthur à la batterie et Mélissa au chant, « rencontrée lors d’un open-mic dans un bar ». Le projet Granville se définit alors petit à petit. Du salon de la colloc jusqu’à la salle du Cargö à Caen qui, en septembre 2011, leur propose de faire une première date. La machine est lancée ; les titres Polaroïd et Le Slow balancés sur le Net lui donnent de la vitesse. « Depuis le début, on voit Granville comme une récré. À la base, on n’avait aucune ambition particulière sur le projet, assure pourtant Sofian. Notre simple idée, c’était de transposer la Californie en Normandie et, à partir de là, de tisser un univers et une esthétique autour. Pour chaque morceau, on essaie de faire une carte postale. » C’est là que l’on reparle de géographie. Sous les guitares surf, le sable normand se fait californien et Jersey

gagne en plages hawaïennes. Un décor de côte ouest américaine pour des histoires chantées en français. « On voulait faire un parallèle entre des groupes comme Blood Orange, Tennis, Best Coast et les artistes yéyé, France Gall ou Françoise Hardy par exemple », poursuit Sofian pour qui le choix de la langue française a été clairement défini dès les débuts de Granville. Comme l’ont fait Bengale, Mustang, La Femme... « On s’entend bien avec ces groupes, on a les mêmes influences. Comme eux, je pense que nous n’avons plus cette gêne de chanter en français sur des sonorités anglo-saxonnes. On se rend compte que notre langue sonne bien. Et puis, pour écrire, ça présente des avantages : on a forcément plus de vocabulaire, donc plus d’armes. » Julien Marchand Le 14 septembre à La Citrouille à Saint-Brieuc


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AU POIL ON A CAUSÉ AVEC CHEVEU, GROUPE PLUTÔT FUN DE GARAGE ROCK, QUI PRÉSENTE « WHERE DO YOU FROM COME ? », UNE CRÉATION MONTÉE AVEC LE PLASTICIEN YROYTO. PROJECTIONS, DISPOSITIFS INTERACTIFS ET SON TOUJOURS AUSSI CRADE. n début d’année prochaine, Cheveu fêtera ses dix ans de scène. « Et ouais putain, le temps passe, constate David, le chanteur. Je m’en suis rendu compte la dernière fois qu’on a fait un concert à Memphis. La première fois, il y avait Jay Reatard qui y jouait. Et aujourd’hui, bon ben, il est mort. Et ouais, le temps passe... » Jay Reatard, retrouvé overdosé chez lui en 2010, est justement l’une des influences revendiquées par nos trois gars, qui ont donc fondé le groupe il y a une décennie. Pas à Bordeaux d’où ils sont originaires, mais à Paris, où les trois potes de lycée sont « montés pour espérer trouver du taf ». Et ? « Bah ça n’a pas marché ! », se marrent-ils. 42

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Pour tuer le temps, ils fondent alors Cheveu et commencent à jouer dans les squats, les bars… « On était un groupe de fond de cave. » Jusqu’à ce qu’en 2006, un label indé américain, S-S Records, tombe sous le charme de leurs démos. « On a pourtant un son bien crade, reconnaît Étienne, le guitariste. C’est pas forcément volontaire mais plutôt dû aux conditions d’enregistrement souvent à l’arrache, genre dans une cuisine. » Dans le petit monde du garage rock, Cheveu impose son style « déviant », sans batterie mais avec des casios binaires assurant la rythmique. Le shitgazing on appelle ça. Les trois compères, aujourd’hui signés sur le label Born Bad (The Oh Sees, Ty Segall…), ont sorti à ce jour

deux albums et sont en pleine préparation du troisième. Mais c’est sur scène qu’ils ont acquis leur (putain de) réputation, avec des sets fous et quelques expérimentations, comme cette dernière création visuelle en collaboration avec le plasticien YroYto qu’ils viennent défendre lors du festival Electroni[K]. Avant peut-être de se lancer à l’avenir dans « une tournée avec une pote israélienne qui fait partie de l’orchestre national et avec qui on a collaboré sur un album. On a bon espoir de la faire venir jouer avec nous, peut-être l’hiver prochain ». Régis Delanoë Le 12 octobre au festival Electroni[K] à L’Antipode à Rennes


« BATMAN VAINCU » LES SUPER-HÉROS SONT DEVENUS DES INCONTOURNABLES AU CINÉMA. POURTANT, LE COMIC, LEUR SUPPORT ORIGINEL, RESTE ENCORE MÉCONNU. ON EN PARLE AVEC FRANÇOIS HERCOUËT DU LABEL URBAN COMICS.

Marvel (Spider-Man, X-Men, Iron Man…) est plus populaire que DC. Comment l’expliquez-vous ? Marvel a connu une publication continue en France, ce qui a favorisé sa reconnaissance. Les parutions DC ont été très irrégulières et cela en a découragé plus d’un. Il y a des pans entiers de la mythologie Ça passe par quoi ? Batman qui sont encore enfouis ou Il faut créer des transversalités. méconnus. Je pense notamment à la Avec les jeux vidéo et le cinéma série Knightfall où l’on voit pour la notamment. On travaille main dans première fois Batman vaincu. la main avec Warner par exemple. Les super-héros se prêtent bien au Des efforts particuliers sur Supergrand écran, cela crée de la pop- man sont-ils prévus ? culture partagée. Il faut favoriser Oui, en 2013. On profitera de la ces ponts. Autre chose : les formats. sortie du film de Christopher NoIl faut multiplier les formats carton- lan qui, après Batman, s’attaque nés en librairie afin d’aller chercher à Superman. Deux héros dont les le public bédéphile franco-belge. récits sont à mettre en parallèle : d’un côté l’inné, de l’autre l’acquis. L’idée, c’est de balayer l’image de BD jetables qu’ont les comics ? Recueilli par J.M Un comic, ce n’est pas qu’un magazine qu’on trouve à côté de Picsou Urban Comics au festival Quai des bulles dans un kiosque. Si on continue à du 26 au 28 octobre à Saint-Malo

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faire des mensuels pour nos lecteurs hardcore, on veut aussi capter le public de librairie qui souhaite des formats plus denses.

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rban comics a récupéré la licence DC (Batman, Superman, Watchmen…). Que faire d’un catalogue aussi vaste ? Notre but est d’implanter les comics en France. Nous voulons faire comprendre que Batman, ce n’est pas que tous les quatre ans au cinéma. Les comics sont pourtant présents depuis longtemps dans le pays, via les kiosques, mais il faut les rendre plus visibles.

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LA STAR ACTE

ILS VEULENT TOUS DEVENIR ACTEURS. EN ATTENDANT LA GLOIRE, CES SEPT JEUNES GENS FONT LEURS ARMES À LORIENT, AU SEIN DE L’ACADÉMIE. UNE AVENTURE DE TROIS ANS QUI S’ACHÈVERA EN OCTOBRE 2013.

ans le rôle d’Alexia Laroche-Joubert : Éric Vigner, le boss. Dans celui de Kamel Ouali : Morgan Dowsett, assistant à la mise en scène. Et dans celui d’Armande Altaï : Yann Harscoat, pour la création son. Voilà pour les profs. Côté stars en gestation, ils sont sept. Sept jeunes, la vingtaine, déjà aguerris aux planches. Tout les oppose, à commencer par leurs cultures. HyunJoo est sud-coréenne, Eye d’origine malienne, Lahcen vient du Maroc, Vlad est roumain, Tommy belge, Isaïe multiplie les racines (Algérie, Israël, Russie) et Nico vient d’Allemagne. Le principe est simple : durant trois ans, ces apprentis acteurs mettent en scène trois pièces de théâtre. Le Centre dramatique de Bretagne (CDDB), basé à Lorient, constitue en quelque sorte le “château” où ils répètent. Et régulièrement dans l’année, ils partent jouer en primetime dans différents théâtres de France. L’aventure a démarré en octobre 2010 et, à l’approche de leur dernière année, le compteur affiche une centaine de dates. « L’Académie de Lorient est un projet expérimental inédit, précise Éric Vigner. Elle se veut un espace de transmission, de recherche et de production théâtrale. » Au bout des trois ans, la petite bande devra 44

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maîtriser Place Royale, écrite par Corneille ; Guantanamo, de Franck Smith ; et La Faculté, signée Christophe Honoré, écrivain, réal’ et artiste-associé au CDDB. Le quotidien de l’Académie ? Répèt’ de 13 h à 20 h, 6 jours sur 7. Au menu : textes, techniques et fondamentaux selon Vigner. Le soir, ils regagnent leurs pénates « au bord de la mer ». Ils y vivent en coloc. « C’est pas la colonie de vacances non plus », ajuste Tommy, le Belge.

La dernière pièce travaillée (une création), ils l’ont jouée au festival d’Avignon du 13 au 22 juillet. Elle ouvre la nouvelle saison du Théâtre de Lorient. La Faculté est une tragédie. Mais pas une tragédie grecque. Sûrement pour ça qu’il n’y a personne pour jouer Nikos. Benoît Tréhorel La Faculté du 9 au 19 octobre au CDDB à Lorient


BRAINSTORMING

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QUATRE CONSONNES, ZÉRO VOYELLE, QUATRE ZICOS, ZÉRO CONCESSION : VOICI BRNS, LE GROUPE BELGE DU MOMENT, VU AU PRINTEMPS À ART ROCK ET QUI REVIENT DANS LES PARAGES DANS PAS LONGTEMPS. estival Art Rock, 27 mai, troisième et dernier soir de l’édition 2012. Les jambes sont lourdes, les têtes fatiguées, l’enthousiasme en berne. À l’affiche ce soir-là, le groupe BRNS. Une énigme. Renseignements pris, on apprend que ça se prononce “brains”, que c’est belge et qu’ils sont quatre. Bon, ok. Reste à attendre leur concert pour se faire une opinion. Celle-ci va s’avérer largement positive. BRNS, c’est une sorte de pop mutante à laquelle on a affaire, une musique rythmique et addictive où les nombreux instruments utilisés (guitare, basse, claviers, mais aussi des plus originaux comme le xylophone ou des clochettes) tournent autour de l’omniprésente batterie. Le format classique des morceaux (refrain, couplets) est explosé pour laisser place à des expérimentations sonores jouissives qui font furieusement penser à celles des Anglais de Wu Lyf. Contacté quelques semaines plus tard, Antoine, fondateur du groupe avec son pote Tim, garde « un excellent souvenir » de cette étape bretonne. « On sentait le plan foireux au début, on ouvrait la soirée,

la salle était vide, puis les gens sont arrivés. J’aime ça : aller les chercher avec notre musique. Quand on joue en France, on sait que la plupart ne nous connaît pas, c’est excitant. » Chez eux, en Belgique wallonne, les BRNS sont déjà considérés comme une pointure. Né début 2010 « dans la cave de la maison des parents de Tim, au milieu des jouets dont on s’est servi pour composer, d’où ces sonorités surprenantes », le groupe s’enrichit d’abord de l’arrivée de Diego à la guitare puis d’Oscar aux claviers. Un EP, Wounded, est sorti en mai, avec un single percutant, Mexico. Depuis, les dates s’enchaînent. « On prend de l’assurance en allant jouer en France, en Suisse, en Allemagne… » Objectif : durer sans faire de concessions sur le style. « C’est le piège dans lequel sont tombés pas mal de bon groupes belges comme Ghinzu ou Girls in Hawaii : pour plaire aux mauvais médias locaux, ils ont tendance à “se prostituer” par la suite. Nous, il n’en est pas question. » Régis Delanoë Le 18 octobre à L’Antipode à Rennes 45


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UN BON RACCOURCI

ALT-J, C’EST LA TROUVAILLE POP DE 2012. NÉ DANS LES BRUMES DE LEEDS, EN ANGLETERRE, LE GROUPE SE SITUE ACTUELLEMENT AU SOMMET DE LA HYPE. UNE ASCENSION RENDUE POSSIBLE GRÂCE À UN PREMIER ALBUM DINGO.

’après le dico Larousse, le triangle est la forme géométrique qui a le plus fasciné les mathématiciens depuis la Grèce antique. Un petit bonjour à ce bon vieux Pythagore au passage. Ce polygone tout con continue encore aujourd’hui d’être étudié sous tous les angles, qui ne sont pourtant pas nombreux. Il y a un peu de cette fascination à scruter la musique d’Alt-J, étrange nom de groupe qui n’est autre que le raccourci clavier Mac permettant de dessiner un triangle. Tendre l’oreille pour déceler les multiples arrangements de l’album An Awesome Wave, sorti en juin, peut rendre maboul. D’autant plus qu’il n’y a aucune influence à laquelle se raccrocher. Le vertige est proche, surtout quand débarquent les premières notes du tube Breezeblocks et cette étrange voix pincée du chanteur Joe Newman. Elle paraît fissurée, bancale, prête à fausser. Il n’en est rien tout au long de ce premier opus de pop inventive qui semble débarquer d’une autre planète. 46

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Cette planète, il s’agit en fait du nord de l’Angleterre : la si peu chatoyante ville de Leeds, où le groupe est né en 2008. « Nous y étions étudiants aux Beaux-Arts, basés dans la même résidence, sans trop nous connaître, explique Gus UngerHamilton le clavier, rencontré avec Joe Newman avant leur prestation à la Route du Rock le mois dernier. Jusqu’à ce que Joe vienne me voir lors d’une soirée pour me parler de son projet de monter un groupe. » Le bassiste Gwil Sainsbury et le batteur Thom Greene complètent l’effectif. « Pendant des mois, on s’est retrouvé tous les quatre à répéter dans une chambre, poursuit Joe. Il n’y avait pas d’idées conductrices. Notre musique a pris forme lentement, jusqu’au jour où on s’est senti prêt à la faire écouter. » Gus s’en rappelle avec pas mal d’émotion : « Le premier concert s’est fait devant quarante de nos potes. C’était génial, parce qu’on avait pris conscience qu’on avait le potentiel pour se situer audessus de la moyenne des classiques groupes étudiants. »

Les quatre gars ont fait alors les choses sérieusement. « Faut pas croire, insiste Gus, monter un groupe qui tienne la route demande beaucoup de travail, et on a effectivement beaucoup travaillé pour en arriver là. » Là, c’est tout en haut de la buzzosphère en cette année 2012. Médias comme public sont unanimes. « Genre on a joué en Suède devant 1 500 personnes rien que pour nous, c’était dingue, témoigne Joe. Putain mais depuis quand on a des fans en Suède ?! » En France aussi, ils cartonnent. « C’est là qu’on a le plus joué en dehors de l’Angleterre, c’est un peu une seconde maison pour nous », explique Gus. Soucieux de ne pas brûler les étapes, le groupe se concentre d’abord sur leur actuelle tournée marathon, qui les fera revenir en Bretagne à l’automne. « Après seulement, on pourra se concentrer sur la réalisation d’un nouvel album. » Ouh yeah. Régis Delanoë Le 10 novembre aux Indisciplinées à Lorient


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VTS

EN 1962 NAISSAIT UNE SALLE DE BALS ET DE CONCERTS AU SOUS-SOL D’UN HÔTEL BRESTOIS. CINQUANTE ANS PLUS TARD, LE VAUBAN EST DEVENU UN MYTHE DE LA VIE CULTURELLE ET NOCTURNE EN BRETAGNE. CHARLES MUZY, LE MAÎTRE DES LIEUX, RESSORT LES SOUVENIRS.

« Le Vauban, je le tiens de mon père, qui lui-même le tenait de son père. C’est à la fois une salle de spectacles, un restaurant et un hôtel. Si c’est dur de tout gérer ? J’avais peur au début que ce soit le bordel entre les concerts et les gens qui veulent dormir, mais ça va… Parmi les souvenirs cocasses de l’hôtel, il y a les mecs des Pogues à poil dans les couloirs et les NTM, lorsqu’ils étaient jeunes, qui pissaient par les fenêtres du 5e étage… » 48

« Le nom que tout le monde retient et dont on me parle le plus est celui de Léo Ferré. Je me souviens que c’était pour sa venue qu’on avait construit une loge dans la cave. Mais ce n’était pas un mec chiant. C’est lui qui m’a dit de ne rien changer au lieu, de garder tout à l’ancienne. Son passage ici en 1991 reste pour moi le meilleur souvenir. C’est grâce à lui que le Vauban est devenu vraiment connu, il a facilité la venue d’artistes. »

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« La configuration de la salle explique aussi son succès : le double niveau, le plancher d’origine… On a tout conservé ou refait à l’ancienne : les vieilles chaises et tables, les lampes, les cadres, le comptoir, l’évier, les frigos… Même les plus jeunes veulent qu’on laisse tout intact. On a des grands noms qui sont passés ici : Charles Trenet, Sidney Bechet, Bourvil, Mistinguett, Montand... Tous ces artistes sont des mythes... »

« La chambre 206 ! Celle de Christophe Miossec et de Jane Birkin. C’est dans celle-ci qu’ils ont tourné le clip de Pour un flirt. Une chambre où il y a de la moquette écossaise au sol et au mur. À l’époque où elle a été aménagée, c’était la mode… Autre chambre célèbre : la 304, celle de Miossec encore, où la photo de la pochette de son album 1964 a été prise par Richard Dumas. Avec Christophe, il s’en est passé des choses là-dedans… »



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ELECTRONI[K]

LES SOIRÉES D’INTÉ

GAÏDEN & YOSHI

Si vous êtes lecteur régulier de Bikini, vous aurez compris qu’on l’aime bien notre petit Normand. Issu de l’école Canal, le bon Chris a écrit un très cool premier one man show, qu’il défend principalement à Paris. Raison de plus pour se précipiter sur cette rare date bretonne. Au-dessus, c’est le soleil.

Pour voir des nouveautés électroniques en musique, arts et technologies, le festival Electroni[K] s’avère le bon spot. De l’édition 2012, on retient notamment Robert Henke et ses ballons remplis d’hélium ; le set audiovisuel de Rone ; et les géniales “Noisy Jelly” (photo), sorte de Flamby musical à confectionner soi-même.

Quand t’étais en primaire, la maîtresse faisait un tour de classe à la rentrée pour demander comment s’étaient passées les vacances et présenter les nouvelles têtes. Une soirée d’inté, c’est un peu pareil pour les étudiants, sauf que tu peux aussi boire des coups et choper le 06 des petits nouveaux/petites nouvelles.

Lauréats de l’édition 2012 de Buzz Booster, ces deux MC se sont fait remarquer avec leur morceau Aquarium. Un titre qu’on aurait très bien pu imaginer dans la bouche des Svinkels, DSL ou Triptik. Pas un hasard si ces derniers leur ont demandé d’assurer leur première partie. Dans les thématiques comme dans le flow, la filiation est évidente.

NASHVILLE PUSSY Prends l’énergie de Motörhead, remplace les vilaines pustules de Lemmy par des boobs siliconés, ajoutes-y un gros son sudiste façon Lynyrd Skynyrd, laisse le tout chauffer dans la moiteur d’une salle de concert et t’obtiens Nashville Pussy. It’s fucking rock’n’roll ! À L’Échonova à Saint-Avé Le 24 septembre

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L ’ÉTÉ INDIEN

FOREIGN BEGGARS

Franchement, on vous conseille de prendre votre bagnole quand vous avez fini le taf pour passer votre soirée près de la mer, à profiter des dernières chaleurs. H&M, les révisions, votre meuf, les entraînements, la bibliothèque : ça attendra. Live is life, lala lalala.

Les surexcités londoniens sont de retour en BZH après leur passage à Astropolis cet été. VRP du grime, ce genre qui mélange hip-hop, drum and bass et dubstep (sacré cocktail ouais !), les trois gars de Foreign Beggars devraient bien foutre leur boxon.

Sur la côte Jusqu’à début octobre on espère

septembre-octobre 2012 #8

À Cité Rap à Saint-Brieuc À partir du 27 octobre

À L’Antipode à Rennes Le 26 septembre

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Dans les bars de nuit Les premiers jeudis de septembre

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À Rennes Du 8 au 14 octobre

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À Rosporden Le 29 septembre

HARLEM GLOBETROTTERS Mashup de basket-ball et d’acrobaties clownesques, les Harlem Globetrotters font depuis pas loin d’un siècle des matchs d’exhibition où tout est un peu permis. Surtout les trucs les plus fous, dans le plus pur style du show à l’américaine. Ça cartoon ! À la salle Colette Besson à Rennes Le 21 septembre




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