9 782910 246228
9,00 €
Avec ces 52 méditations, vivez une année jalonnée d’encouragements… à prier ! Ce livre convient à une lecture individuelle ou en groupe, pour les chrétiens nouvellement convertis ou confirmés. Les méditations peuvent servir d’introduction aux réunions de prière durant une année.
Emmanuel Bozzi
ISBN 978-2-910246-22-8
Voulez-vous… • Apprendre à prier ? • Redécouvrir combien la prière est essentielle ? • Examiner ce que la Bible dit de ce vaste sujet ? • Réaliser que toute victoire se gagne d’abord à genoux ?
Emmanuel Bozzi
Emmanuel Bozzi est pasteur dans une église à Paris et enseignant dans un institut biblique. Athée à l’adolescence face aux hypocrisies de la religion, il se convertit à 19 ans. Il découvre dans son église les joies de la communion et l’intensité de l’intercession. Il commence à écrire une méditation par jour pendant qu’il étudie le sujet de la prière dans la Bible. Ce livre propose une sélection de ces textes.
« Lorsque j’étais jeune chrétien, je me demandais : Pourquoi prier Dieu, puisqu’il sait tout à l’avance ? Puis, un peu plus tard, je me suis interrogé : Pourquoi prier Dieu quand je ne reçois presque jamais de réponse ? Finalement, comme les disciples de Jésus l’ont fait, j’ai dit : Seigneur, enseigne-moi à prier ! Peu à peu, le Seigneur a répondu en mettant devant mon âme les grandes motivations de la prière ». – Emmanuel Bozzi
52 mĂŠditations pour prier
Emmanuel Bozzi
52 méditations pour prier • Emmanuel Bozzi © 2006 BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Couverture et mise en page : BLF Éditions Impression n° XXXXX • Sepec • Rue de Prony • 01960 Péronnas • France Les citations bibliques sont tirées de la bible Louis Segond Nouvelle Édition de Genève (NEG) © 1975 Société Biblique de Genève. ISBN 978-2-910246-22-8
Dépôt légal 1er trimestre 2016 Index Dewey (CDD) : 248.3 Mots-clés : Prière – Méditation.
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Table des matières Préface..................................................................................... 7 Comment utiliser ces méditations ?.......................................... 8 Citation d’Adolphe Monod.................................................... 11
1 La première prière..................................................... 13
Pourquoi prier ? 2 La grande question..................................................... 17 3 Les plus grandes motivations.................................... 19 4 L’arme suprême......................................................... 21 5 La prière qui prévaut.................................................. 23 6 Le fardeau dans la prière........................................... 25 7 La prière, notre ministère........................................... 27 8 Ne négligez pas de prier............................................ 31 9 Ce que seule la prière peut faire................................ 32 10 Une déclaration d’amour........................................... 37 Comment prier ? 11 Contre la routine........................................................ 41 12 Ne cherchez pas à convaincre Dieu .......................... 43 13 Le cœur purifié.......................................................... 45 14 La plénitude de la foi................................................. 47 15 La sincérité................................................................ 49 16 Par l’Esprit................................................................. 51 17 Comptez les bienfaits de Dieu................................... 53 18 L’unité dans la prière................................................. 55 19 La louange triomphante............................................. 59 20 La foi bien placée...................................................... 61 21 Seigneur, enseigne-nous à prier ................................ 63 22 Au nom de Jésus-Christ............................................. 67 23 Le repos dans la lutte................................................. 69
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24 Le cri.......................................................................... 71 25 La prière et le jeûne................................................... 73 26 Vous ne demandez pas............................................... 75 27 Monologue ou dialogue ?........................................... 77 28 Priez Christ ressuscité................................................ 79 29 L’humiliation............................................................. 81 30 L’intense combat........................................................ 83 31 Cherchez la face de Dieu .......................................... 85 32 Le cœur brisé............................................................. 87 33 Priez sans cesse.......................................................... 89 34 Jusqu’au bout............................................................. 91 35 L’intercession............................................................. 95
Pour quoi prier ? 36 À prières précises, réponses précises......................... 99 37 Priez pour tous les hommes..................................... 101 38 Priez pour tous les saints......................................... 103 39 Priez pour les serviteurs de Dieu............................. 105 40 Priez pour ceux qui sont élevés en dignité.............. 107 41 Priez pour ceux qui vous persécutent...................... 109 42 Priez le Maître de la moisson.................................. 111 43 L’adoration............................................................... 113 Saisir les richesses 44 La richesse de notre Père céleste ............................ 117 45 Le trône de la grâce................................................. 121 46 Saisir les promesses................................................. 123 47 Une libre entrée....................................................... 127 L’exaucement 48 Ce qui empêche l’exaucement................................. 131 49 Une source dans le désert ....................................... 133 50 Vraie foi et fausse foi............................................... 135 51 L’exaucement, fruit d’une communion profonde.... 137 52 Tu m’exauces toujours !........................................... 139 Table des citations bibliques................................................ 141
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Préface Dans nos prières, il y a souvent une bonne volonté initiale mais qui est rapidement négligée puis délaissée. Je suis convaincu que si tous les « couloirs invisibles » de la terre au ciel se trouvaient encombrés par nos prières, nombre de nos situations prendraient une autre tournure. Accueillons donc favorablement l’exhortation d’Emmanuel Bozzi à nous rendre au trône de la grâce.
Son recueil de méditations se révèle d’un usage clair et pratique. Le commentaire a le double mérite d’être à la fois sobre et vif. L’analyse révèle un fil profond de pensées constructives. Chaque méditation, telle une brique ajoutée, complète et fortifie l’ensemble.
Ce qui confère tout son sérieux à l’ouvrage, c’est ce réflexe continu de l’auteur de puiser directement à la source de l’eau vive : la Parole de Dieu. L’abondance des citations bibliques – près de 400 – n’alourdit en rien le style. Au contraire, celles-ci sont autant de rappels des preuves irréfutables de la puissance de la prière. Lisez ces méditations, partagez-les, appliquez-les ! Et… priez de tout votre cœur sans vous lasser. Jean Rougelot – Paris
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Comment utiliser ces méditations ? Elles peuvent être utilisées seul ou en groupe : • Seul
Prenez le temps de méditer sur ce que vous venez de lire, et faites-en l’objectif de votre journée ou de votre semaine. La méditation Jusqu’au bout, par exemple, peut vous amener à répandre votre cœur devant Dieu comme jamais vous ne l’aviez fait auparavant. Elle pourra vous conduire à demander à Dieu la grâce de prier pour un sujet jusqu’à l’exaucement. Cherchez dans votre Bible les versets cités, afin de les connaître dans leur contexte. Apprenez par cœur les promesses de Dieu afin qu’elles vous servent au moment opportun. • En groupe
En famille, ces méditations vous permettront de réfléchir ensemble sur le sujet et de mettre immédiatement en pratique la Parole de Dieu.
À l’église, lors des réunions de prière, elles pourront préparer les cœurs et susciter la foi grâce aux promesses de la Bible. Il n’y a rien de mieux que de prier en se fondant sur les promesses de Dieu ! Remarques :
• Dans les versets bibliques cités, l’italique est toujours de l’auteur.
• La Table des citations bibliques en fin d’ouvrage vous permettra de retrouver la méditation qui utilise tel ou tel verset de la Bible sur la prière. Elle vous permettra aussi d’étudier le sujet de la prière dans un livre de la Bible en particulier.
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Citation d’Adolphe Monod Mes chers amis en Christ, parmi les sujets sur lesquels portent les regrets du chrétien qui se croit près de sa fin, il n’en est sans aucun doute aucun où il voulût réformer davantage s’il revenait à la vie, que la prière.
Qu’est la prière, dans la pratique et dans la réalité, pour la plupart des chrétiens croyants et qui prient ? Quelques moments consacrés au recueillement le matin, quelques moments le soir, plus ou moins longs, plus ou moins courts, quelquefois très courts, et puis le cœur s’élevant à Dieu dans des circonstances extraordinaires qui font sentir un besoin spécial de s’approcher de lui, – c’est à ces maigres proportions que se réduisent les habitudes de beaucoup de chrétiens, ou d’hommes qui s’appellent de ce nom. Aussi, combien les fruits de la prière, tant promis dans l’Écriture, sont-ils peu connus du plus grand nombre !
Soyons sincères et reconnaissons qu’entre les promesses que l’Écriture fait à la prière et les fruits que nous en recueillons, il y a une distance si grande que plus d’une fois notre faible foi en a été troublée et que nous nous sommes dit : Est-ce là tout ?
Non, ce n’est pas tout ce qui avait été promis ; mais c’est que nous n’avons pas fait tout ce qui avait été commandé. Ah ! mes amis, la prière telle que je viens de la dépeindre d’après nature est bien différente de la prière telle que l’Écriture la présente et à laquelle elle fait toutes les promesses ! Adolphe Monod, Les Adieux, (1856), extraits des p. 149 et 150.
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1 La première prière Le publicain, n’osant même pas lever les yeux au ciel, se frappait la poitrine en disant : Ô Dieu ! Sois apaisé envers moi qui suis un pécheur ! Luc 18 : 13
Voici un homme peu religieux qui commence vraiment à prier (les publicains étaient des Juifs qui récoltaient les impôts pour le compte des Romains et prenaient un pourcentage sur le dos de leurs compatriotes). Il ne prie pas pour sa santé ou pour son affaire, mais il s’adresse directement à Dieu pour implorer son pardon. Bien souvent, nous crions vers Dieu quand nous sommes dans une détresse totale, lorsque plus rien ne peut nous sauver. Imaginons les prières des passagers d’un avion qui va s’écraser au sol, ou d’un bateau en train de couler ; des hommes qui voient leur fortune disparaître en un jour, ou leurs rêves s’évanouir à jamais ; d’autres qui sont frappés par une maladie soudaine et violente qui les emporte vers la mort. Mais même si le plus sceptique des athées peut ainsi prier Dieu dans la détresse, il n’a pas encore commencé à prier vraiment.
Pour commencer à prier, il faut réaliser notre véritable condition devant le Créateur : nous sommes bien loin de lui et nous ne valons pas mieux que ce publicain, car nous avons tous offensé Dieu d’une façon ou d’une autre : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23). Et tant que la question de nos péchés n’est pas réglée avec Dieu, nos prières resteront vaines. Trop de gens prennent Dieu pour un bon génie qui se doit d’exaucer leur moindre vœu mais ne jamais leur faire un seul
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reproche sur la façon dont ils conduisent leur vie. Dieu n’est pas un bon génie, il est le Créateur de l’univers, le Dieu parfaitement juste et saint. Pour être entendu du Créateur, il faut régler notre immense dette envers lui, une dette creusée par nos offenses envers lui et envers sa loi parfaite. Mais comment régler une dette pareille ? Il n’y a rien au monde que nous puissions faire pour nous racheter. L’homme le plus honnête et respectueux des lois commet un jour ou l’autre une faute qui le condamne aux yeux de Dieu. Et toute sa bonne moralité ne peut racheter sa faute. Si vous respectez toute votre vie la limitation de vitesse mais qu’une seule fois vous la dépassez et créez un accident, la justice ne tiendra pas compte de votre obéissance des années précédentes. Elle vous punira pour la faute commise. De même, la justice parfaite de Dieu retient les offenses et exige une condamnation.
Le publicain décrit par Luc sait comment faire. Il a compris qu’il ne pourrait jamais arriver à être juste par lui-même ni à payer sa dette envers Dieu. Il implore donc son Créateur avec ces mots : « Sois apaisé envers moi qui suis un pécheur ! » Il reconnaît ses péchés et fait appel à la grâce de Dieu. Normalement, la justice de Dieu devrait priver ce publicain de toute grâce. Mais la venue de Jésus a tout changé. Jésus-Christ est venu payer notre dette afin que nos péchés ne soient plus retenus contre nous : « Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses » (2 Cor. 5 : 19).
En faisant cette première prière, le publicain a été pardonné de tous ses péchés et il est devenu un enfant de Dieu : « Mais à tous ceux qui ont reçu [Jésus], à ceux qui croient en son nom, [il] a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1 : 12). Cette nouvelle naissance spirituelle lui a ouvert la porte de toutes les autres prières. Les enfants de Dieu sont certains d’être entendus par leur Père, ils sont aimés et écoutés. Ils peuvent se lancer à la découverte de la prière !
Pourquoi prier ?
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2 La grande question Loin de moi aussi de pécher contre l’Éternel, de cesser de prier pour vous ! 1 Samuel 12 : 23
Comme moi, vous avez sans doute remarqué que les exaucements concernant les choses matérielles sont plus faciles à obtenir que ceux concernant les individus. On se dit alors que l’être humain est libre de refuser d’obéir à Dieu, tandis que les objets n’ont pas de volonté et donc pas de résistance non plus.
Cela est juste, mais incomplet, et pourrait amener le plus fervent intercesseur à cesser de prier pour son prochain ! Pourquoi ? Parce qu’il se dira : « À quoi bon prier pour une âme puisque c’est elle qui décidera de sa vie ; Dieu ne la forcera pas. Mes prières sont donc vaines ». N’est-ce pas tragique d’en arriver là ?
Nous devons, face à une telle question, nous en tenir à la Parole de Dieu.
Il est vrai que notre Dieu laisse le choix à sa créature. Notre Sauveur ne forcera pas le cœur d’une personne pour qui nous intercédons, puisque cela serait contraire au principe même du salut, qui doit se recevoir volontairement et consciemment par la foi. Par contre, il peut amener la personne dans des pensées ou des circonstances telles que le cours de sa vie en sera profondément influencé, même jusqu’à la conversion.
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La Parole nous ordonne de prier pour les autres : « J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes » (1 Tim. 2 : 1). Si Dieu le veut ainsi, c’est que nos prières auront un effet. En demandant le salut des âmes au Dieu « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2 : 4), nous ne nous trompons pas. Ensuite, il faut admettre que le libre arbitre de l’homme est beaucoup plus restreint qu’il n’y paraît. Souvent, les âmes restent fermées à l’Évangile, non par libre volonté, mais aveuglées et contraintes par Satan, le prince de ce monde : « Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ » (2 Cor. 4 : 3-4).
Notre intercession sert alors à délivrer les âmes de l’emprise du diable, comme David délivrait ses brebis de la gueule du lion : « Je t’ai choisi […] afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu » (Actes 26 : 17-18). L’incrédulité, la rébellion, les préjugés accumulés, les mensonges entendus, l’éducation reçue, une fausse religion, etc., peuvent « emprisonner » une âme et la retenir loin de Christ et de la Parole de Dieu. Oh, combien vitales sont nos prières dans ce cas !
Non, chrétien, ton intercession pour les autres n’est pas vaine. Elle est seulement plus difficile que pour les choses matérielles, car les âmes sont l’objet de l’affreuse convoitise de Satan et du plus grand combat de l’univers. Persévères-y avec foi !
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3 Les plus grandes motivations Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité ! Psaumes 115 : 1
Lorsque j’étais un nouveau chrétien, je me demandais : « Pourquoi prier Dieu puisqu’il sait tout à l’avance ? » Puis, un peu plus tard : « Pourquoi prier Dieu quand je ne reçois presque jamais de réponse ? » Finalement, comme les disciples de Christ l’ont fait, j’ai dit : « Seigneur, enseigne-moi à prier ! » Petit à petit, le Seigneur a répondu en mettant devant mon âme les grandes motivations de la prière. La gloire de Dieu est la première chose qui doit nous motiver. C’est pourtant la dernière à laquelle on pense ! « Il est temps que l’Éternel agisse : ils transgressent ta loi » (Ps. 119 : 126). Quand nous voyons les ennemis de Dieu triompher, le monde se moquer de Christ et les chrétiens suivre la même décadence, notre cri du cœur devrait être : « Jusqu’à quand, ô Dieu ! l’oppresseur outragera-t-il, l’ennemi méprisera-t-il sans cesse ton nom ? » (Ps. 74 : 10). L’enfant de Dieu ne supporte pas de voir le nom de son Sauveur terni et foulé aux pieds. Alors, il prie pour que Dieu vienne lui-même défendre son nom et sa gloire : « Lève-toi, ô Dieu ! défends ta cause ! Souviens-toi des outrages que te fait chaque jour l’insensé ! » (Ps. 74 : 22).
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La survie du chrétien est la deuxième grande motivation de la prière. Sans prière, il n’y a pas de vie chrétienne, pas de fruits, pas de victoires ! Les promesses de Dieu dans la Bible restent vaines si on ne les réclame par la prière : « […] vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas » (Jac. 4 : 2). Si l’on ne demande jamais rien au Seigneur, on n’obtiendra rien ! Mais pire encore, si l’on ne demeure pas en Christ par la confession à Dieu, l’adoration, les remerciements et les requêtes, on est à la merci de tous les pièges du diable et des mensonges de notre propre cœur. « Priez sans cesse » dit le Seigneur (1 Thes. 5 : 17).
L’urgence des besoins est la troisième motivation pour prier. Jésus fait de ceux qui croient en lui des sacrificateurs (des intercesseurs) pour Dieu son Père (Apoc. 1 : 6). Voilà donc notre nouveau métier ! Intercéder pour les autres, pour ceux qui périssent sans Christ, afin qu’ils viennent à lui, et pour nos frères et sœurs en Christ. Nos prières comptent ! Et l’absence d’intercession a des conséquences désastreuses… Imaginez des pompiers que l’on appelle au secours et qui répondent : « Il faudra que vous patientiez jusqu’à demain. Aujourd’hui, nous avons d’autres activités… » Il en est de même pour la prière : les âmes n’attendent pas ! Elles sont en danger perpétuel à cause du diable qui rôde comme un lion rugissant. Elles ont besoin de notre intercession maintenant !
Que vous fassiez de belles phrases ou non importe peu. Que vous jeûniez ou priiez jour et nuit est égal : priez ! et priez encore, car à chaque minute qui passe, une âme s’en va vers sa destinée éternelle, où nos prières ne peuvent l’accompagner (Héb. 9 : 27).
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4 L’arme suprême Prenez toutes les armes de Dieu. […] Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Éphésiens 6 : 13, 18
Puisque le combat spirituel a lieu dans les lieux célestes (Éph. 6 : 12), l’arme la plus efficace que nous possédions est la prière. C’est le seul moyen que Dieu nous ait donné pour retenir et vaincre les armées du diable et pour apporter la Bonne Nouvelle à une âme après l’autre pour la seule gloire de notre Roi. Prêcher, discuter, exhorter et témoigner constituent l’étape suivante, c’est-à-dire la concrétisation de la victoire. Toute victoire se gagne d’abord dans la prière !
Comment Moïse trouva-t-il la patience, la sagesse, l’amour et la puissance de conduire un peuple au cou raide pendant quarante ans dans le désert ? Par la prière ! D’où Josué tenait-il son courage, sa foi, sa ténacité et son invincibilité lors de la conquête du pays promis ? Encore par la prière ! C’est d’ailleurs le manque de prière et l’excès de confiance en soi qui ont occasionné la défaite d’Aï (Josué 7). Qu’est-ce qui permit à Néhémie de reconstruire la muraille de Jérusalem en cinquante-deux jours sans jamais faiblir devant une opposition permanente ? Toujours la prière !
Notre Seigneur lui-même, lorsqu’il était sur la terre, priait très fréquemment : avant d’agir, pendant et après. Sa commu-
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nion avec le Père dans la prière lui a permis de résister aux tentations du diable (Luc 4), de chasser des démons, de guérir et ressusciter des hommes et de répondre avec sagesse aux pharisiens. Mais surtout, sa plus grande victoire, la plus importante pour l’histoire de l’humanité, est sa mort sur la croix pour nous tous. S’il n’avait pas prié à Gethsémané, aurait-il trouvé la force d’affronter les coups, les moqueries et le supplice de la croix ? Aurait-il pu supporter l’angoisse d’être séparé du Père en portant nos péchés, s’il n’avait pas auparavant répandu son âme dans le jardin de Gethsémané (en français « pressoir à huile ») ? Aurait-il eu cette sérénité, cette dignité au travers des procès humiliants jusqu’à la mort dans de grandes souffrances ? Nous en doutons.
Et si notre Seigneur lui-même a eu besoin pendant les jours de sa chair de présenter « avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb. 5 : 7), combien plus devons-nous, nous qui sommes faibles et pécheurs, prier ainsi si nous voulons obtenir des victoires spirituelles. Prions, mes amis, pour que la prédication de la Parole soit appuyée par la puissance du Saint-Esprit, et pour que nos ennemis spirituels soient empêchés d’agir. Prions comme David qui, face à Achitophel, un ennemi à l’intelligence redoutable, demanda : « Ô Éternel, réduis à néant les conseils d’Achitophel ! » (2 Sam. 15 : 31).
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5 La prière qui prévaut La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d’Elul, en cinquante-deux jours. Néhémie 6 : 15
Néhémie était un Juif en captivité à la cour du roi de Perse au v siècle avant Jésus-Christ. Il servait le vin au roi et vivait sans doute une vie assez confortable, bien qu’il fût esclave. Mais Néhémie était un homme de Dieu et il n’était pas du tout satisfait. Par la prière, il changea le cours de l’histoire de son peuple et entra dans une aventure extraordinaire qui l’amena à rebâtir les murailles de Jérusalem et à redonner la foi et la dignité à son peuple. Ce n’est pas par son intelligence, par le mensonge ou par l’argent qu’il a réussi l’impossible : non, c’est par la foi et la prière. Nous ferions bien d’imiter cet homme et d’utiliser la prière en toutes circonstances. e
Néhémie avait une immense compassion pour ses frères découragés et pour sa ville détruite (Néh. 1 : 1-4). Dédaignant le confort de la cour du roi, il s’identifia pleinement à la désolation de son peuple. Il ne se posa pas en propre juste, mais confessa son péché et reconnut la justice de Dieu dans la situation présente (Néh. 1 : 5-7). Puis il plaida en s’appuyant sur les promesses de Dieu (Néh. 1 : 8-9). Trois mois plus tard, la porte s’ouvrit pour lui (Néh. 2 : 1) par la providence de Dieu. Il sut attendre, ne pas s’appuyer sur sa sagesse, ne pas agir avec impétuosité et utiliser la prière qui prévaut.
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Comment un homme seul, loin de sa ville dévastée et désertée, et coupé de son peuple désespéré, a-t-il pu convaincre un roi ennemi, obtenir un laissez-passer et de l’argent, rassembler des centaines d’hommes et de femmes pour reconstruire les murailles, repousser les attaques incessantes des ennemis alentour, déjouer tous les pièges, unir ses hommes divisés, et tout cela en cinquante-deux jours seulement ? Par la prière qui prévaut ! C’est ce que fit David Brainerd (1718-1747), ce jeune missionnaire atteint de tuberculose, quand il affronta seul l’indifférence des Indiens de la rivière Susquehanna en Amérique du Nord. Voici quelques entrées de son journal : Jour du Seigneur, 25 avril 1743 : « Ce matin, j’ai passé deux heures à mon devoir secret et je fus rendu capable d’agoniser pour les âmes immortelles plus qu’à l’accoutumée. Bien qu’il fût très tôt et que le soleil ne fût pas complètement levé, mon corps était couvert de sueur ». Jeudi 3 novembre : « J’ai passé cette journée dans le jeûne en secret et dans la prière, du matin jusqu’à la nuit ».
Devant des obstacles insurmontables (son inexpérience de jeune homme, la tuberculose qui le rongeait, l’opposition des Indiens, le fait qu’il était un des premiers missionnaires parmi les Indiens), Brainerd a vu la puissante main de Dieu le délivrer de la mort miraculeusement et transformer ses amis indiens en saints. Il est facile de faire un parallèle avec notre pays et notre église. Souvenons-nous de Néhémie et de Brainerd, quittons notre sphère de confort, confessons nos péchés et réclamons les promesses de notre Dieu !
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6 Le fardeau dans la prière Souviens-toi que je porte en mon sein tous les peuples nombreux ! Psaumes 89 : 51
Les chrétiens qui ont reçu de puissants exaucements à leurs prières sont ceux qui portaient un fardeau. La situation pesait sur leur cœur et ils étaient pressés de demander au Seigneur la délivrance. C’est « l’amour de Christ [qui] nous presse » (2 Cor. 5 : 14). On ne peut pas intercéder efficacement avec un cœur détaché et sans se sentir concerné par la situation autour de nous.
Prenons Néhémie, par exemple. Confortablement installé à la cour du roi de Perse, il pleura, pria et jeûna longuement quand il apprit que ses frères juifs et sa ville de Jérusalem étaient dans la désolation. Et Dieu l’exauça puissamment, puisque le roi lui permit de rebâtir les murailles de Jérusalem en cinquante-deux jours ! Avons-nous un véritable fardeau pour la condition spirituelle de ceux qui nous entourent ? Dieu souffre de voir ses créatures si loin de lui, esclaves du péché et en route vers l’enfer. Dieu souffre aussi de voir les chrétiens vivre dans la désobéissance et s’écarter de la foi révélée dans la Parole. Et il veut nous communiquer cet amour ardent pour notre prochain, jusqu’à souffrir pour lui : « Ce qui manque aux souffrances de
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Christ, je l’achève en ma chair pour son corps qui est l’Église » (Col. 1 : 24). Paul s’attristait que personne ne partageât ses sentiments pour prendre sincèrement à cœur la situation (Phil. 2 : 20). C’était encore pire au temps du prophète Malachie : « Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l’Éternel des armées, j’enverrai parmi vous la malédiction » (Mal. 2 : 2). Avez-vous cette froideur de cœur, ce détachement qui vient de l’égoïsme ? Confessez-le au Seigneur, et donnez-vous tout entier dans la prière, pour le salut des âmes captives, pour l’avancement des frères et pour la gloire de Dieu !
La prière doit être un engagement de notre être et de notre vie entière, et non une énumération de belles pensées que nous ne vivons pas !
Soyons comme le souverain sacrificateur qui portait les douze tribus d’Israël sur son cœur, représentées par douze pierres précieuses enchâssées sur son pectoral (Exode 28 : 15-21). Soyons comme Paul qui souffrait « les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous » (Gal. 4 : 19) et qui se sentait débiteur envers tous les hommes, qu’ils fussent juifs, païens, sages ou ignorants ! (Rom. 1 : 14).
Soyons comme Jérémie lorsqu’il disait : « Tu m’as persuadé, Éternel, et je me suis laissé persuader ; tu m’as saisi, tu m’as vaincu. […] Si je dis : Je ne ferai plus mention de lui, je ne parlerai plus en son nom, il y a dans mon cœur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir, mais je ne le puis » (Jér. 20 : 7-9).
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7 La prière, notre ministère À celui qui nous aime […] et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père. Apocalypse 1 : 5, 6
Jésus-Christ, en nous sauvant, a aussi fait de nous « des sacrificateurs pour Dieu son Père ». Cette affirmation est claire : nous sommes tous des sacrificateurs, c’est-à-dire des ministres chargés d’intercéder.
Intercéder n’est pas une option de la vie chrétienne : c’est un devoir.
Ce n’est pas non plus une occupation de loisirs à pratiquer en dilettante : c’est un vrai ministère, qui demande des efforts soutenus et un sens aigu de notre responsabilité envers le prochain. Tout le monde n’est pas appelé à devenir pasteur ou évangéliste, mais tous les enfants de Dieu sont appelés à intercéder devant Dieu pour les autres. Nous avons, en effet, un privilège unique : « Nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire » (Héb. 10 : 19). Avant le sacrifice et la résurrection de Christ, seul le souverain sacrificateur en Israël pouvait, une fois par an (Héb. 9 : 7), entrer dans la présence de Dieu, le lieu très saint. Et nous, nous pouvons y entrer par la foi quand nous le voulons, aussi souvent qu’il est nécessaire, grâce au sang de Jésus ! Et nous n’en profiterions pas plus ? Car entrer dans la présence même de Dieu, c’est être sûr qu’il nous écoute ; « et si nous
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savons qu’il nous écoute, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée » (1 Jean 5 : 15).
Si personne ne se donne la peine d’intercéder en faveur du pays, il sera détruit irrémédiablement. Ceux qui sont en route vers la perdition ont besoin d’intercesseurs qui plaident en leur faveur afin qu’ils ouvrent les yeux sur leur terrible condition et qu’ils se tournent vers Jésus-Christ, le seul Sauveur. Mais combien parmi nous s’en soucient ? « Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas ; mais je n’en trouve point » (Éz. 22 : 30).
Si nous étions conscients de ce ministère et moins négligents dans ce ministère, nos églises et nos pays n’en seraient pas là. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire : « Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit » (Prov. 18 : 9). « Veillez à cela (prier) avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints » (Éph. 6 : 18).
Allons ! Au travail ! Car nous sommes appelés à être les sauveteurs spirituels du monde. Si nous ne prions pas, qui le fera ? Oui, mais par où commencer ?
D’abord, il faut considérer la prière comme une priorité. Dans le livre des Actes, nous voyons les apôtres déléguer les tâches administratives à d’autres pour s’appliquer « à la prière et au ministère de la parole » (Actes 6 : 4). Au lieu de dire : « Aujourd’hui, je prierai si j’en ai le temps », nous devrions plutôt nous exprimer ainsi : « Je prendrai aujourd’hui du temps pour prier quoi qu’il arrive ». La prière et l’intercession doivent rester prioritaires dans notre vie. Susanna Wesley (1669-1742) la mère des fameux John et Charles Wesley, a élevé dix-sept enfants ; si quelqu’un avait une excuse pour ne pas prier, c’était bien elle ! Elle prenait pourtant une heure chaque jour pour prier pour eux. Ses deux fils amenèrent un grand réveil spirituel qui transforma l’Angleterre tandis que la France sombrait dans le carnage de la Révolution.
La prière, notre ministère
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Ensuite, il faut être exercé à la prière. Cela ne signifie pas faire de belles phrases, vous l’aurez compris, mais avoir demandé à Dieu : « Seigneur, enseigne-nous à prier ! » (Luc 11 : 1) ; c’est avoir passé des heures dans la présence sainte de Dieu comme Moïse qui est resté plusieurs fois quarante jours avec le Seigneur (Exode 34 : 29) ; c’est avoir appris à prier « par l’Esprit » (Éph. 6 : 18) ; c’est avoir acquis la persévérance pour saisir les promesses de Dieu (Héb. 6 : 12) ; c’est être rompu au combat de la prière comme Épaphras (Col. 4 : 12) ; c’est avoir la foi entière d’Abraham qui avait « la pleine conviction que ce qu’il (Dieu) promet, il peut aussi l’accomplir » (Rom. 4 : 21). Tout cela ne vient pas en quelques minutes, ni même en quelques jours, mais le Saint-Esprit veut nous l’enseigner à tous.
Il faut aussi fortifier sa foi en réalisant qu’il n’existe pas de grands hommes de Dieu mais seulement des hommes du grand Dieu ! Nos prières peuvent recevoir autant d’exaucements que celles d’Élie, « un homme de la même nature que nous » (Jac. 5 : 17), si nous nous confions en Dieu de tout cœur.
Enfin, il faut être désormais attentif aux besoins des autres afin d’intercéder efficacement pour eux. Cela commence par les frères et sœurs en Christ : « Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère » (1 Jean 5 : 16). Si l’un d’eux est éprouvé, découragé, cherche la volonté de Dieu ou a un besoin matériel, notre ministère devra être utilisé.
Les âmes perdues ont également besoin de notre intercession afin qu’elles voient « briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ » (2 Cor. 4 : 4). Pensons aux sacrificateurs qui étaient continuellement à la disposition de leurs frères afin de brûler leurs holocaustes et d’entretenir l’autel des parfums (image de la prière des saints – Apoc. 5 : 8). Nous aussi, mettons-nous au service de notre prochain pour intercéder pour lui d’une manière appliquée et persévérante !
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8 Ne négligez pas de prier Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit. Proverbes 18 : 9
Quelqu’un a dit que la prière doit être « la respiration du chrétien ». Pour combien de chrétiens est-ce vrai ? Pour un petit nombre, en vérité. Pour la plupart d’entre nous, la prière est plutôt un masque à oxygène ! Nous ne l’utilisons, en effet, qu’en dernier recours, dans la détresse totale, quand nos forces humaines sont au bout de leurs limites ! Ne ressentez-vous pas dans votre conscience d’enfant de Dieu que vous avez négligé de prier ? À plusieurs reprises, le Saint-Esprit vous a demandé d’arrêter votre activité un instant et de prier pour quelque sujet précis ; et vous ne l’avez pas fait. Vous avez dit, plus ou moins consciemment : « Non, je ne peux pas arrêter cette activité maintenant… et puis je n’ai pas envie de prier maintenant. Je prierai tout à l’heure ».
Vous avez peut-être négligé de prier parce que vous n’étiez pas en communion avec Dieu à ce moment-là. Un péché, des mauvaises pensées, une activité coupable, une désobéissance vous ont coupé l’envie même de venir à Dieu. Au fond de vousmême, vous dites : « Bah ! qui saura que j’ai négligé de prier ? Qu’est-ce que ma prière aurait changé, de toute façon ? » Et là, vous vous trompez lourdement. Car, lorsque le Saint-Esprit nous pousse à prier, c’est que l’exaucement est imminent et peut
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dépendre justement de notre prière ! Cette nuit d’avril 1912, une femme fut poussée irrésistiblement à intercéder pour son mari naviguant sur le Titanic. En proie à l’angoisse, elle ne trouva la paix qu’à cinq heures du matin. À cette même heure, son mari coulait avec le Titanic mais parvenait à remonter à la surface de l’eau glaciale puis à rejoindre un canot qui le sauva de la mort. Personne – hormis le Seigneur – ne vous a entendu repousser sans ménagement la requête du Saint-Esprit, car la prière est un ministère secret ; personne ne viendra non plus vérifier si vous avez prié selon ce que le Saint-Esprit vous demandait. J’aimerais alors vous donner deux raisons de ne pas négliger de prier : Premièrement, Dieu nous demandera des comptes. Nous ne sommes pas tous appelés à prêcher ou à enseigner mais prier est un appel pour tous les croyants. Si nous ne sommes pas fidèles en cela, serons-nous fidèles en quelque chose ? Qu’aurons-nous à dire au Seigneur sur notre négligence, alors que de nos prières, en partie, dépend l’avancement du royaume de Dieu ?
Deuxièmement, sans prière, pas de progrès. Quelles victoires, quels progrès peut-on espérer dans le domaine spirituel sans une vie de prière ? Nos projets pourront-ils réussir ? « Recommande à l’Éternel tes œuvres, et tes projets réussiront » (Prov. 16 : 3). Sans prière, nous serons vaincus par les tentations, découragés par les épreuves, aveuglés par le diable. Nous deviendrons stériles, froids et paresseux. La vie de prière est le soutien de notre vie. Si nous négligeons de prier, nous resterons seuls face aux circonstances, désemparés et vaincus d’avance. « Car ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées » (Zach. 4 : 6).
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9 Ce que seule la prière peut faire… Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir. Marc 11 : 23
La prière est un moyen précieux que Dieu nous a donné mais que nous méprisons trop souvent. La prédication et la lecture de la Parole sont puissantes, mais il y a des choses que seule la prière peut obtenir.
Toucher le cœur de quelqu’un à distance : si nous avons de la famille éloignée géographiquement qui ne connaît pas le Seigneur, nos prières en sa faveur prépareront les cœurs et amèneront auprès d’elle le témoignage d’un chrétien. Si nous avons une connaissance qui est réfractaire à la Parole et ne veut rien entendre, nos prières pourront toucher son cœur, amener une conviction de péché et des circonstances dans lesquelles la personne sera plus attentive à ce que Dieu dit : « Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient […] ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera » (1 Pi. 2 : 12). Derrière le salut de chaque âme, il y a les prières ferventes d’un ou de plusieurs chrétiens.
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Peu après avoir cru de tout mon cœur au Seigneur Jésus, je me mis à intercéder pour le salut de mes parents. Pendant près de deux ans, leur âme a pesé sur mon cœur jusqu’au jour où, pendant une prière plus intense qu’à l’habitude, une paix divine envahit mon âme comme si l’Esprit de Dieu me disait : « C’est accordé ». N’osant pas interpréter cette soudaine conviction, je continuai à prier. Quelques jours après, ma mère venait assister pour la première fois à une réunion évangélique, et ce même jour elle répondit à l’appel de Dieu à se repentir et recevoir le Seigneur Jésus. Et quel chrétien n’a jamais ressenti à distance l’effet des prières de son église ? Quel pasteur ou évangéliste ou missionnaire n’a jamais été secouru par Dieu, assisté dans la prédication de l’Évangile ou consolé grâce aux prières de ses frères ?
Unir des cœurs désunis : la prière sincère a le don de réchauffer les cœurs, de redonner un amour les uns pour les autres. Un couple en danger de rupture, qui ne se parle presque plus et s’irrite pour un rien, retrouvera son premier amour dans la prière ensemble. Le pasteur américain Robert Newton et son épouse priaient ensemble l’un pour l’autre chaque jour. Après cinquante ans de mariage, M. Newton déclara qu’il n’y avait jamais eu entre eux une mauvaise parole, ni même un mauvais regard !
Un court moment de prière ensemble accomplit plus que des heures de palabres : des chrétiens « en froid », en proie à l’amertume ou à l’inimitié, trouveront la force de pardonner dans la prière commune. Une église désunie, ayant perdu son zèle, son esprit de sacrifice ou sa libéralité, retrouvera ces vertus si elle s’humilie, prie et cherche la face de son Dieu (2 Chr. 7 : 14).
Transformer un être : « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons […] la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image » (2 Cor. 3 : 18). Plus on s’approche de Christ dans la prière, et plus le Saint-Esprit nous rend semblables à l’image de Christ. Comme deux conjoints « déteignent »
Ce que seule la prière peut faire…
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l’un sur l’autre, Jésus-Christ veut imprimer son divin caractère dans notre être : là où il n’y a que péché, laideur et ténèbres, il veut y placer sa pureté, sa beauté et sa lumière. Ouvre le ciel, réponds à la prière que nous t’offrons ! Imprime enfin ton divin caractère sur tous nos fronts ! (Sur les ailes de la foi, extrait du cantique n° 183)
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10 Une déclaration d’amour Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis : Mon œuvre est pour le roi ! Que ma langue soit comme la plume d’un habile écrivain ! Tu es le plus beau des fils de l’homme, la grâce est répandue sur tes lèvres. Psaumes 45 : 2-3
Les idoles sont redoutées, mais l’Éternel est aimé. Cela fait toute la différence. Dieu est aimable au plus haut point, tant par ses perfections que par sa miséricorde envers nous. « Nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19).
La prière est le moment idéal pour déclarer notre amour au Seigneur. Dans l’intimité avec lui, nous pouvons lui ouvrir notre cœur, et par l’amour qui est répandu par le Saint-Esprit – autrement, le cœur humain n’aime pas Dieu – lui dire : « Je t’aime ». Bien sûr, il ne suffit pas de le dire ; encore faut-il le manifester par notre obéissance. « Si vous m’aimez, gardez mes commandements » (Jean 14 : 15). Mais à l’inverse, il ne suffit pas d’avoir des actes ; le Seigneur aimerait aussi entendre cette déclaration de notre bouche, comme il l’a demandé à Pierre : « Pierre, m’aimes-tu ? » (Jean 21 : 15). Remplacez donc « Pierre » par votre prénom : « m’aimes-tu ? » Dans un couple, par exemple, cela n’est pas tout de rester fidèle l’un à l’autre et de se soutenir. Il est bon, aussi, de se déclarer verbalement son amour, comme deux jeunes amoureux.
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Si vous ne pouvez plus lui dire : « Je t’aime », c’est que vous n’êtes plus aussi amoureux. C’est un mauvais signe…
De même, avec le Seigneur, on peut perdre son premier amour : « Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. […] Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour » (Apoc. 2 : 2, 4). Le fait de déclarer au Seigneur notre amour pour lui ranimera notre flamme et notre zèle. Pour dire « Je t’aime », il faut des raisons. Quelles raisons ai-je d’aimer le Seigneur ? Elles sont nombreuses : « J’aime l’Éternel, car il entend ma voix, mes supplications ; car il a penché son oreille vers moi » (Ps. 116 : 1). Mais c’est surtout son sacrifice sur la croix et le salut parfait qu’il nous a offert qui doivent faire jaillir de notre cœur régénéré des déclarations d’amour. N’oublions pas que nous étions des impies, ennemis de Dieu, en rien aimables, dignes d’être condamnés, et que l’amour gratuit de Dieu l’a poussé à se sacrifier pour nous tous. Et nous resterions froids devant cet amour, et nous ne succomberions pas sous les charmes de notre bien-aimé Sauveur ?
Le Cantique des Cantiques fait aussi partie de la Parole de Dieu, et nous ferions bien de le relire de temps en temps, avant que notre cœur ingrat ne s’endurcisse. Répétons, avec la Sulamithe : « C’est avec raison que l’on t’aime. […] Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable ! […] Mon bien-aimé […] se distingue entre dix mille. […] Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi » (Cant. 1 : 4, 16 ; 5 : 10 ; 6 : 3).
Comment prier ?
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11 Contre la routine Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. Matthieu 26 : 41
Dans la jungle spirituelle, le chrétien est confronté à des prédateurs de toutes sortes. Certains sont féroces comme des tigres et nous attaquent de front ; ils nous obligent à rester constamment en éveil. Mais d’autres, plus subtils, sont rampants comme le serpent et quasiment invisibles. Ils usent notre vigilance et attendent le moment opportun pour attaquer. Comme les lionnes qui rôdent nonchalamment autour du troupeau de gazelles, et attendent qu’il se soit habitué à leur présence pour attaquer aussi soudainement que l’éclair, les ennemis du chrétien sapent sa vigilance et l’endorment petit à petit. Ce fut la tactique du diable qui, après avoir tenté en vain le Fils de Dieu par les promesses les plus alléchantes, « s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable » (Luc 4 : 13).
L’allié principal du diable est la routine. Elle peut « tuer » une réunion de prière (et toute autre activité spirituelle). Les mêmes personnes, au même endroit, de la même manière, sur les mêmes sujets… Voilà pourquoi le Seigneur a pris soin de mettre ensemble à plusieurs reprises dans la Bible « veillez » et « priez » (Éph. 6 : 18 ; Col. 4 : 2). Comment lutter contre la routine dans nos prières ?
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Pas en remplaçant la réunion de prière par autre chose ! Ce qui rend la prière routinière, c’est le peu de place laissé au Saint-Esprit. Car prier, c’est parler avec le Seigneur, et non à soi-même. Peut-on imaginer une conversation avec notre Père qui soit routinière ? Même si nous restions simplement en silence devant le Dieu vivant à goûter sa paix, sa sagesse, son amour et sa justice, nous ne nous lasserions jamais, même si c’était pour l’éternité !
Mais lorsque nos prières ne sont que la manifestation de ce qui nous passe par la tête, ou bien une liste toute faite de prières qu’on répète sans cœur et sous la forme d’un long monologue, la présence de Dieu et la direction du Saint-Esprit sont délaissées… La réunion perd alors tout son sens, sa vie et sa ferveur. Le remède serait donc de passer un temps préliminaire à entrer dans la présence du Seigneur, à chercher sa face, à l’adorer, la lecture de la Parole de Dieu étant le meilleur moyen pour ce faire. De prier brièvement si l’on est en groupe et de présenter au Seigneur les sujets qui pèsent le plus sur notre cœur.
D’autres suggestions sont possibles, bien sûr. Mais ce qui m’a aidé le plus dans ce domaine, c’est de me rappeler chaque fois que je prie, que je suis en train de m’adresser au Créateur de l’univers par son Fils Jésus-Christ, mort pour moi, et que, chose incroyable, le Créateur m’écoute et veut m’exaucer !
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12 Ne cherchez pas à convaincre Dieu Non, la main de l’Éternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre. Ésaïe 59 : 1
Il y a parfois des façons de penser erronées que nous gardons de notre ancienne religion. L’une d’elles, c’est que nous cherchons à convaincre Dieu de nous exaucer. Nous disons : « Aie pitié de nous ! Écoute nos supplications ! Ah, si tu voulais répondre ! » C’est bien méconnaître Dieu et ses promesses que de prier ainsi. Comment pourrions-nous convaincre Dieu, nous, des pécheurs qui ne faisons pas toute sa volonté ? Est-ce à force de paroles qu’il se laissera persuader ? Est-ce à force d’arguments que nous pensons gagner Dieu à notre cause ? Jésus n’a-t-il pas dit : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Matt. 6 : 7). Dans la Parole, nous voyons que ce n’est pas à nous de convaincre Dieu mais plutôt Dieu qui veut nous convaincre de l’invoquer ! « Invoque-moi au jour de la détresse ; je te délivrerai et tu me glorifieras » (Ps. 50 : 15). Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, notre Père multiplie les appels et les promesses pour nous encourager à le prier. Sa faveur nous est acquise pour toujours si nous avons Jésus-Christ dans notre cœur. Car par Jésus-Christ toutes les promesses de Dieu sont
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oui et amen ! (2 Cor. 1 : 20). Dieu nous aime éternellement et intensément, il aime les âmes perdues plus que nous, et il connaît les solutions mieux que nous ! Non, ce n’est pas Dieu qu’il faut convaincre, c’est Satan qu’il faut vaincre. Car, qu’est-ce qui empêche l’exaucement à nos prières ?
Premièrement, nos propres péchés (Ésaïe 59 : 2), mais ils sont effacés par le sang de Christ (1 Jean 1 : 9).
Deuxièmement, les esprits méchants dans les lieux célestes qui résistent à la volonté de Dieu (Dan. 10 : 13). Pourquoi Dieu les laisse-t-il nous résister ? Pour se glorifier sur ses ennemis et pour éprouver notre foi. Souvent, comme ce fut le cas pour Daniel, la réponse à notre prière part immédiatement, mais nous devons attendre patiemment son arrivée sans nous relâcher. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis » (Héb. 10 : 36). Alors, ne doutons plus. Notre Père nous invite à le prier car il a pour nous en réserve des trésors spirituels et une puissance infinie ! Sa grâce est inépuisable, sa miséricorde infinie, et il ne saurait rien refuser de ce qui est demandé dans sa volonté, au nom du Seigneur Jésus-Christ. Au lieu de nous battre contre Dieu ou de nous débattre avec nous-mêmes, entrons donc dans le vrai combat et mettons en pièces nos ennemis spirituels pour la gloire de Dieu ! (Ps. 118 : 10).
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13 Le cœur purifié Approchons-nous donc […] les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience. Hébreux 10 : 22
Combien de fois avons-nous exprimé publiquement des doutes sur les capacités de Dieu, au lieu de nous rappeler que « la main de l’Éternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre », mais que ce sont nos péchés qui l’empêchent de nous écouter (Ésaïe 59 : 1-2) ?
Si notre cœur n’est pas pur, il ne nous est pas permis de comparaître devant la sainteté de Dieu : « Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur » (Ps. 24 : 3-4). « Si j’avais conçu l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé » (Ps. 66 : 18). Dieu n’a rien à faire avec le péché et il ne veut pas exaucer nos désirs charnels ou nos motifs impurs. Pour nous, très souvent, le péché n’est pas aussi grave ni aussi sale qu’il ne l’est pour Dieu. Nous gardons des péchés « mignons » qui ont leur place réservée dans notre vie ; ils nous plaisent bien et ne semblent pas trop affecter notre vie chrétienne. « Tant qu’on ne me voit pas », se dit-on. Mais pensons maintenant à ce que Dieu éprouve lorsqu’il nous voit pécher – car il voit tout – et s’aperçoit que ces péchés ont plus d’importance que lui dans notre vie. Pensons à la laideur du péché, à son origine diabolique, à sa pratique avilissante et asservis-
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sante, à ses conséquences terrifiantes ! Ne comprenons-nous pas que les yeux de Dieu « sont trop purs pour voir le mal » et qu’il ne peut regarder l’iniquité (Hab. 1 : 13) ?
Trouvons-nous bon de pratiquer encore ce qui a conduit notre Sauveur jusqu’à la croix où il souffrit notre condamnation ? « Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts aux péchés nous vivions pour la justice » (1 Pi. 2 : 24-25). Non, décidément, un cœur impur ne peut être en communion avec le Dieu saint.
Mais il n’y a pas que le péché qui nous prive de la face de Dieu : il y a aussi le sentiment de culpabilité. Quand j’ai la conscience lourde, je n’ai aucune assurance devant Dieu pour recevoir l’exaucement à mes prières. Heureusement, Dieu dans sa miséricorde a pourvu pour que mon cœur reste pur à ses yeux : même « si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jean 3 : 20). « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9). Il est temps que nous regardions nos péchés avec moins de légèreté et que nous rejetions les motifs impurs dans nos prières. Mais il faut aussi que ceux qui vivent dans un sentiment de culpabilité permanent acceptent de Christ le cadeau d’une conscience purifiée par son sang précieux !
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14 La plénitude de la foi Approchons-nous […] dans la plénitude de la foi. Hébreux 10 : 22
Avant de prier, demandons à Dieu la plénitude de la foi : « Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11 : 6).
La foi « voit » Dieu, non pas tel que nous nous l’imaginons parfois – lointain, faible, complaisant, aveugle, sourd et infirme – mais tel qu’il se présente dans sa Parole : proche, attentif, tout-puissant, saint, juste et désireux de nous exaucer. Notre Dieu est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. Il va répondre quand nous le prierons !
La foi voit les choses comme Dieu les voit. Elle voit le péché plus grave, plus sale. Elle voit la perdition des âmes plus réelle, plus déchirante. Elle voit l’impossible devenir possible, car « tout est possible à celui qui croit » (Marc 9 : 23) et « ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » (Luc 18 : 27). La foi voit l’homme tout petit et Dieu très grand ; elle voit nos soucis minuscules en comparaison des desseins éternels de Dieu. Elle voit « le poids éternel de gloire » que produisent « nos légères afflictions du moment présent » (2 Cor. 4 : 17-18). Elle voit la patience de Dieu pour qui « un jour est comme mille ans », et qui « use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pi. 3 : 8-9).
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La foi plonge aussi ses regards dans l’héritage que Dieu nous réserve dans les cieux (1 Pi. 1 : 4). Elle voit « les choses qui ne sont point comme si elles étaient ; espérant contre toute espérance », elle croit. Elle ne doute pas, « par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu » mais elle nous fortifie et donne gloire à Dieu, apportant « la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir » (Rom. 4 : 17-21).
Oui, la foi est une démonstration, une conviction des choses qu’on ne voit pas ! (voir Héb. 11 : 1). Prier avec foi signifie être certain de l’exaucement. Approchons-nous donc du Seigneur avec cette foi, car « tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir » a dit le Seigneur Jésus (Marc 11 : 24). Ne nous arrêtons pas à l’adversité, aux calculs humains ou à nos limites, mais fixons les yeux sur Christ, « assis à la droite de la majesté divine » (Héb. 1 : 3) et « qui suscite la foi et la mène à la perfection » (Héb. 12 : 2).
Georges Müller (1805-1898), cet homme de Dieu anglais dont les prières ont obtenu des exaucements remarquables (voir sa biographie L’Audace de la Foi), raconte qu’il avait pris un bateau pour se rendre à un rendez-vous important. Mais le brouillard empêcha soudain toute navigation. G. Müller rejoignit alors le capitaine dans sa cabine et lui proposa de prier Dieu pour qu’il retire ce brouillard. Après avoir prié, il dit au capitaine : – Voilà, nous pouvons repartir. – Mais le brouillard ? demanda le capitaine. – Il doit avoir disparu, par la grâce de Dieu.
Ils sortirent et louèrent Dieu pour le ciel dégagé miraculeusement.
Souvenons-nous de la promesse : « Celui qui croit en lui ne sera point confus » (Rom. 9 : 33).
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15 La sincérité Approchons-nous donc avec un cœur sincère. Hébreux 10 : 22
Si nous prions sans sincérité, mieux vaut nous arrêter pour confesser notre hypocrisie, nous humilier devant Dieu et exprimer clairement et simplement ce que nous avons dans le cœur. Pourquoi faire semblant ? Pourquoi perdre son temps à prier pour ce qui, au fond, ne nous intéresse pas, et irriter Dieu par notre hypocrisie ? Il n’y a rien de pire que les acteurs qui jouent au chrétien spirituel !
« Vous m’honorez de la bouche et des lèvres, mais votre cœur est éloigné de moi, dit l’Éternel. La crainte que vous avez de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine » (selon Ésaïe 29 : 13). « Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues, pour être vus des hommes » (Matt. 6 : 5).
Les vrais intercesseurs, ceux qui prennent vraiment à cœur la situation spirituelle de ceux qui les entourent deviennent rares. Néhémie était un de ceux-là : quand il apprit la ruine de Jérusalem, il pleura longuement et intercéda pour sa ville de tout cœur, au point même de risquer d’être exécuté par le roi de Perse en paraissant triste devant lui. La reine juive Esther risqua aussi sa vie devant le danger qui menaçait son peuple : « Je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j’entrerai chez le roi, malgré la loi ; et si je dois pé-
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rir, je périrai » (Esther 4 : 16). Combien parmi nous intercèdent sincèrement comme eux ? « L’Éternel voit, d’un regard indigné, qu’il n’y a plus de droiture. Il voit qu’il n’y a pas un homme, il s’étonne de ce que personne n’intercède » (Ésaïe 59 : 15-16).
Que ce ne soit pas le cas chez nous ! Si nous cherchons à paraître devant les hommes, au moins utilisons la prière pour retrouver un cœur sincère devant Dieu ! On ne peut pas tromper Dieu : « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Héb. 4 : 13). Ne soyons pas de « ceux qui tirent gloire de ce qui est dans les apparences » (2 Cor. 5 : 12) car « l’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère » ; il ne regarde pas « à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16 : 7). Qu’est-ce qu’être sincère ? C’est venir à Dieu tel que l’on est. C’est prendre à cœur les intérêts et la gloire de JésusChrist, et non notre gloire. C’est aussi reconnaître notre besoin de Dieu, notre petitesse, notre faiblesse, notre incapacité sans Dieu. C’est s’adresser directement à Dieu, comme si l’on était seul devant lui, sans vouloir impressionner ceux qui nous entourent par des prières spectaculaires. C’est prier par le SaintEsprit, selon les fardeaux qu’il dépose sur notre cœur, et non prier ce qu’on pense que les autres aimeraient entendre.
La sincérité dans la prière demande une constante vigilance, car « le cœur (de l’homme) est tortueux par-dessus tout » (Jér. 17 : 9) ; mais elle devient plus aisée au fur et à mesure qu’on la pratique. La sincérité libère nos prières ! Car « l’Éternel est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent avec sincérité » (Ps. 145 : 18).
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16 Par l’Esprit Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Éphésiens 6 : 18
Il n’existe aucune activité chrétienne que nous puissions accomplir par nos propres forces ; nous avons constamment besoin du concours du Saint-Esprit : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 : 6). La prière ne fait pas exception. Et pourtant, combien d’entre nous pourraient dire ce que signifie concrètement « prier par l’Esprit » ?
Jésus-Christ, assis à la droite de Dieu, ne nous a pas laissés orphelins. Il intercède continuellement pour nous, et il nous a aussi donné son Saint-Esprit, le paraclet, le Consolateur qui se tient à nos côtés, comme le suggère son nom en grec. C’est l’Esprit qui « nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières » (Rom. 8 : 26).
La première chose que nous ayons à faire, c’est de lui demander qu’il nous assiste dans nos prières, afin que tout ce que nous demandons à Dieu soit dans sa volonté. Dieu veut que nous priions autre chose que « bénis un tel » ou « enlève son épreuve », parce que nous sommes déjà « bénis de toute bénédiction spirituelle […] en Christ » (Éph. 1 : 3) et parce que « l’épreuve […] produit la patience » et « il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre » (Jac. 1 : 3-4). La prière mécanique, répétitive ou simple expression de ce qui nous passe par la tête, n’est pas la prière par l’Esprit. Le
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Seigneur Jésus nous demande de ne pas babiller ou bégayer quand nous prions (Matt. 6 : 7).
Comment prier par l’Esprit ? En utilisant la glossolalie, cette suite de syllabes sans queue ni tête qui sort de la bouche de certains chrétiens ? Celui qui laisse ses lèvres prononcer des sons incompréhensibles ne prie pas plus par l’Esprit que le petit enfant qui met un harmonica à sa bouche ne joue du Mozart ! Dieu demande en effet que l’on prie par l’Esprit mais avec des mots compréhensibles : « Je prierai par l’Esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence. […] Autrement, si tu rends grâces par l’Esprit, comment celui qui est dans les rangs des simples auditeurs répondra-t-il Amen ! à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ? » (1 Cor. 14 : 15-16).
Prier par l’Esprit signifie plutôt « prier spirituellement », poussé et éclairé par le Saint-Esprit. L’Esprit de Dieu veut communiquer à notre intelligence les sujets de prière et nous rappeler les promesses inaltérables de la Bible en rapport avec notre sujet : « Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints » (Rom. 8 : 26b-27). Le Saint-Esprit, toujours en accord avec la Parole de Dieu, sait ce qu’il faut demander à Dieu pour nos frères et sœurs, et nous révèle « les choses que Dieu nous a données par sa grâce » (1 Cor. 2 : 12).
Dans l’original grec, nous lisons en fait « priez dans l’Esprit » (Éph. 6 : 18 et Jude 20). Cela signifie plus que d’être « inspiré » le temps d’une prière, mais implique une vie en constante communion avec le Saint-Esprit, soumise à lui : « […] celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit » (1 Cor. 6 : 17) ; « soyez, au contraire, [continuellement] remplis de l’Esprit » (Éph. 5 : 18). C’est ainsi que nous participerons pleinement à l’œuvre du Saint-Esprit, étant ouvriers avec lui dans notre intercession pour les hommes.
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17 Comptez les bienfaits de Dieu Et soyez reconnaissants. Colossiens 3 : 15
Dans la parole de Dieu, prière et remerciements à Dieu (actions de grâces) vont presque toujours de pair. Cela fait partie de notre communion avec le Seigneur : nous demandons, Dieu exauce, nous le remercions. Mais combien cette attitude est rare chez nous ! Quelquefois, nous adressons nos doléances à Dieu comme à un service contentieux ou à une administration : ni bonjour ni merci. Notre Père mérite autre chose… Luc raconte la guérison de dix lépreux dans un village. Un seul « revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus et lui rendit grâces. C’était un Samaritain. Jésus, prenant la parole, dit : Les dix n’ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ? » (voir Luc 17 : 11-19).
Le Tout-Puissant a eu la bonté de nous gracier, nous qui méritions tous sa juste condamnation pour nos péchés. Il a pourvu lui-même au sacrifice en livrant son Fils unique et en versant son sang précieux pour nous (1 Pi. 1 : 19) ; et nous serions assez ingrats pour croire que tout nous est dû ? C’est encore par grâce qu’il consent à répondre à nos requêtes émises au « trône de la grâce » (Héb. 4 : 16). Notre amour pour le Seigneur devrait éclater en louanges pour la grâce que Dieu nous fait ! « Abondez en actions de grâces » a dit le Seigneur (Col. 2 : 7).
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52 méditations pour prier Comment te dire merci, pour tout ce que tu as fait pour moi, Ces choses imméritées où tu prouves ton amour pour moi ? Les voix des milliers d’anges ne sauraient exprimer ma joie ! Ce que je suis, ou espère être un jour : Seigneur, c’est grâce à toi ! (Traduction du chant My Tribute d’Andrae Crouch)
Chaque fois que nous prions, nous devrions premièrement remercier Dieu pour son salut parfait, pour son sacrifice et pour tous ses bienfaits envers nous ! Remercions Dieu pour les réponses à nos prières précédentes, et nommons-les, comptant les exaucements à la gloire de Dieu, comme l’exprime si bien ce cantique : Compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux ; Tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand ! (Sur les ailes de la foi, extrait du cantique n° 45)
Prier sans remercier est ingrat et décourageant. On ne voit pas si on avance ou non, si l’on obtient des victoires ou pas. C’est pourquoi le Seigneur nous dit : « Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces » (Col. 4 : 2). Compter les bienfaits de Dieu encourage la foi et pousse à demander plus encore ! C’est aussi un témoignage qui montre que la main de l’Éternel est à l’œuvre et que notre Dieu est vivant : « Jamais on n’a appris ni entendu dire […] qu’un autre dieu que toi fasse de telles choses pour ceux qui se confient en lui ! » (Ésaïe 64 : 3). Allons même plus loin encore, en remerciant par avance notre Dieu pour nos prières qui vont être exaucées !
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18 L’unité dans la prière Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Matthieu 18 : 19
L’unité dans la prière est sans doute la condition la plus difficile à réaliser, mais c’est aussi, lorsqu’on l’atteint, une grande source d’exaucement et une satisfaction profonde pour le Seigneur. La réponse de Dieu à une prière unie est des plus rapides et des plus puissantes. De nos jours, certains membres de religions différentes se réunissent pour prier pour des sujets communs : la paix, les malheureux dans le monde, etc. Miracle d’unité ! s’exclamet-on. Mais cette unité est factice, car ils ne prient pas tous le même Dieu, pas tous au nom de Jésus-Christ, pas tous avec le Saint-Esprit, et ne croient pas tous les mêmes choses dans un grand nombre de domaines ! Ils mettent l’unité avant la vérité, et souvent, sans la vérité.
La vraie unité, selon Dieu, est « l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu » (Éph. 4 : 13), car « il y a un seul Seigneur, une seule foi » (Éph. 4 : 5). Cette unité n’existe qu’entre ceux qui sont nés de nouveau, fidèles et soumis à la Parole de Dieu. Et même avec ces conditions réunies, l’unité reste difficile à obtenir et à garder ! C’est pourquoi il est écrit : « […] vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien
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de la paix » (Éph. 4 : 3). Chacun possède, en effet, sa personnalité, sa façon de voir, ses buts, ses aspirations et ses problèmes personnels. Cela explique aussi la parole de Christ : « Si deux d’entre vous s’accordent » (Matt. 18 : 19). Doit-on alors renoncer à tout cela pour atteindre l’unité ? Non, car cela donnerait des prières stéréotypées et dénuées de l’Esprit. Mais le Seigneur peut unir nos personnalités dans la prière si nous suivons ces conditions préliminaires : – Tous ceux qui prient doivent avoir les yeux fixés sur le Seigneur, cherchant sa gloire et sa volonté seules : « Ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection » (Héb. 12 : 2). – Tous ceux qui prient doivent s’accorder avant sur les sujets principaux, en cherchant ce qu’enseigne et promet la Parole de Dieu à ce propos. – Tous ceux qui prient recherchent « l’édification du corps de Christ » (Éph. 4 : 12).
Quand un orchestre va exécuter un morceau devant le public, il suit ces trois étapes : les musiciens regardent tous le chef d’orchestre (regarder à Jésus-Christ) ; les instruments s’accordent sur le premier violon (s’accorder avant de prier) ; les musiciens suivent tous la partition (suivre la Parole de Dieu) en recherchant la meilleure interprétation pour satisfaire le public (édifier l’Église).
Lors du réveil sous Esdras et Néhémie, le peuple s’est assemblé « comme un seul homme » pour entendre et obéir à la Parole de Dieu (Néh. 8 : 1). Nous aussi, unissons-nous pour que notre grand Dieu vienne réveiller nos cœurs et sauver des âmes en grand nombre avant son retour ! Prions comme les premiers disciples à Jérusalem après la résurrection de Jésus qui « Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière » (Actes 1 : 14).
Aux temps bibliques, la machine de guerre la plus importante dans une armée était le bélier. Soutenu par des dizaines
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d’hommes forts, ce tronc immense renforcé à l’une de ses extrémités par une tête de bélier en bronze, servait à défoncer les énormes portes qui barraient l’accès aux villes fortifiées. Quelle image pour nous de la puissance de l’unité dans la prière ! En frappant, frappant toujours au même endroit par le nom glorieux du Seigneur Jésus-Christ, notre bélier qui, avec son propre sang, nous a obtenu une rédemption éternelle (Héb. 9 : 12), nous verrons les forteresses tomber. Prions jusqu’à ce que Dieu brise les portes d’airain et rompe les verrous de fer (Ps. 107 : 16). « Franchissez, franchissez les portes ! Préparez un chemin pour le peuple ! Frayez, frayez la route, ôtez les pierres ! » (Ésaïe 62 : 10). Voilà un des buts de la prière : abattre les obstacles à l’Évangile, faire reculer l’erreur, la séduction et le mensonge et faire triompher la vérité ! Car Dieu veut que nous renversions les forteresses, « les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu », et que nous amenions « toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10 : 4-5).
Si les soldats s’étaient mis à frapper la muraille chacun de son côté avec un petit morceau de bois, ils n’auraient jamais pris une seule ville ! « Je vous le dis encore, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matt. 18 : 19-20). N’est-ce pas là un puissant encouragement à se réunir et à s’accorder dans la prière ? Si nous réalisions l’impact et la puissance de chrétiens réunis pour demander les mêmes choses dans la volonté de Dieu, nous accourrions aux réunions de prière !
Charles Spurgeon (1834-1892), fameux pasteur et évangéliste de Londres, déclara un jour : « La condition d’une église se détermine par l’assistance aux réunions de prières. Si Dieu est près d’une église, celle-ci prie. Si Dieu n’est pas là, cela se verra à la négligence de la prière ».
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Le pasteur Jim Cymbala du Tabernacle de Brooklyn (quartier de New York) raconte dans son livre Un nouveau souffle que sa première affectation fut dans une église mourante et désertée. Ce jeune pasteur, peu formé et peu sûr de lui, ne vit qu’une chose à faire : au lieu de continuer à prêcher des sermons peu efficaces à un auditoire démotivé, il fut poussé par Dieu à démarrer une réunion de prière. Celle-ci se tint tous les mardis et devint la réunion principale et favorite de cette église ! Cette réunion provoqua le réveil et la repentance des membres de l’église. Ceux-ci gagnèrent leurs proches à Christ et tous, remplis de l’amour de Christ, propagèrent l’Évangile dans ces quartiers si mal famés. Le rayonnement de cette église fut extraordinaire, tout cela grâce à une réunion de prière dirigée par Dieu…
Ne prions pas seulement pour nos petits besoins personnels ou pour la santé de telle ou telle personne (sans pour autant les négliger). Profitons de la puissance de l’unité pour que Dieu nous ouvre la porte du ciel, comme il l’a fait pour Jacob quand il lui montra dans un songe une échelle conduisant directement au ciel (Gen. 28 : 17). Que le Seigneur nous ouvre « les écluses des cieux » d’où viendra « la bénédiction en abondance » (Mal. 3 : 10) !
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19 La louange triomphante Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâces soient rendues à Dieu par JésusChrist notre Seigneur ! Romains 7 : 24-25
Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu audedans de moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore ; il est mon salut et mon Dieu. Psaumes 42 : 12
Les plaintes et les gémissements dans nos prières expriment plus notre incrédulité qu’une vraie confiance en Dieu. Asaph, l’un des écrivains inspirés qui nous ont laissé les Psaumes, nous raconte son expérience à ce propos : « Je portais envie aux insensés, […] C’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur, […] Chaque jour je suis frappé, tous les matins mon châtiment est là. […] Lorsque mon cœur s’aigrissait, […] j’étais stupide et sans intelligence, […] Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien : Je place mon refuge dans le Seigneur, l’Éternel, afin de raconter toutes tes œuvres » (Ps. 73).
La louange est un acte de foi et de volonté : malgré les circonstances difficiles, l’échec apparent, l’impuissance totale, je me confierai en Dieu qui va me délivrer et me donner la victoire ! Que signifiait cet ordre de Dieu à Josué avant d’attaquer Jéricho : « Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; et les sacrificateurs sonneront des trompettes » (Josué 6 : 4) ? Qu’il fallait crier victoire avant même d’attaquer !
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Et que fit le roi Josaphat devant les armées en surnombre de Moab et d’Ammon ? Il demanda aux chantres et aux lévites de marcher devant les soldats israélites en chantant : « Louez l’Éternel, car sa miséricorde dure à toujours ! Au moment où l’on commençait les chants et les louanges, l’Éternel plaça une embuscade contre les fils d’Ammon et de Moab […] qui étaient venus contre Juda. Et ils furent battus » (2 Chr. 20 : 21-22).
Prenons exemple aussi sur le roi David qui criait à Dieu dans chaque détresse : « Je m’écrie : Loué soit l’Éternel ! Et je suis délivré de mes ennemis » (Ps. 18 : 4).
Satan nous pousse au découragement, à l’incrédulité, au doute envers notre Dieu. Ne nous laissons pas prendre à sa ruse. Car il ne craint qu’une chose, c’est qu’un enfant de Dieu reste confiant dans la délivrance que son Père lui apportera : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jac. 4 : 7). La louange dans l’épreuve est un bouclier contre l’ennemi, et un moyen de mettre notre foi en action. « Mais avec la tentation (ou l’épreuve selon le grec), il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10 : 13).
La presse anglaise a rapporté l’histoire de ce sous-marin de la première guerre mondiale qui, par suite d’une panne, était coincé au fond de l’océan. Au bout de deux jours, en proie à l’angoisse, les marins chantèrent le cantique « Reste avec moi » : Reste avec moi, c’est l’heure où le jour baisse. L’ombre grandit, Seigneur attarde-toi ! Tous les appuis manquent à ma faiblesse, Force du faible, ô Christ, reste avec moi ! (Sur les ailes de la foi, extrait du cantique n° 189)
Au comble de l’émotion, un marin s’évanouit et heurta une manette commandant la remontée. Soudainement, le sousmarin se mit à bouger et il remonta à la surface !
« Et moi, j’espérerai toujours, je te louerai de plus en plus ! » (Ps. 71 : 14).
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20 La foi bien placée Je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. 2 Timothée 1 : 12
« Je sais en qui j’ai cru ». Il y a un principe très important dans la Parole de Dieu qu’il ne faut pas négliger : la foi et la prière ne sont que des moyens. Le plus important, c’est Dieu lui-même, qui voit notre foi et répond à nos prières. Nous mettons souvent notre foi en la prière plutôt qu’en Dieu. Nous pensons que la longueur et le ton solennel de nos prières nous assureront une réponse plus rapide…
Pourtant Jésus a dit : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Matt. 6 : 7). Ne vous est-il jamais arrivé de prier longuement, avec un ton plaintif et avec conviction, en vous disant : « Là, Dieu va répondre parce que j’ai mis le paquet », et de ne voir aucune réponse ? Cela peut finir en découragement, au point que l’on arrête de prier et de croire que Dieu puisse vraiment répondre aux prières. Où est le problème ?
C’est que nous avons cru en notre foi et en nos prières – en nous-mêmes – au lieu de nous confier en Dieu. Et forcément nous avons été déçus. Nous avons cru pouvoir mériter un exaucement, être à la hauteur… Mais aucun homme ne mérite d’être exaucé par le Seigneur, et aucun homme ne sera jamais à
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la hauteur de Christ. C’est grâce à Jésus-Christ que Dieu nous écoute et uniquement grâce à lui.
Josaphat, roi de Juda entre 872 et 850 av. J.-C. (voir 1 Rois 15 : 29) est pour nous un exemple à suivre. Attaqué par une multitude beaucoup plus nombreuse que ses troupes, il s’adresse au Seigneur en ces termes : « Nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi » (2 Chr. 20 : 12).
Tous les héros de la foi cités en Hébreux chapitre 11 furent exaucés parce qu’ils étaient persuadés d’une chose : pas de leur justice, pas de leur capacité, pas de leur grande foi, non, d’une seule chose : Dieu « est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11 : 6) et « quiconque croit en lui ne sera point confus (déçu) » (Rom. 10 : 11). Dieu est « le Dieu qui ne ment point » (Tite 1 : 2) ; et « si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2 Tim. 2 : 13).
Mon ami, confiez-vous de tout votre cœur en celui qui agit infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons (Éph. 3 : 20). Ne regardez pas à votre foi ni aux circonstances ni à vos sentiments ni aux autres personnes, mais fixez « les regards sur Jésus » (Héb. 12 : 2) et priez-le simplement. Ensuite, attendez la réponse de Dieu en disant : « J’espère en l’Éternel, mon âme espère, et j’attends sa promesse. Mon âme compte sur le Seigneur, plus que les gardes ne comptent sur le matin ! » (Ps. 130 : 5-6).
9 782910 246228
9,00 €
Avec ces 52 méditations, vivez une année jalonnée d’encouragements… à prier ! Ce livre convient à une lecture individuelle ou en groupe, pour les chrétiens nouvellement convertis ou confirmés. Les méditations peuvent servir d’introduction aux réunions de prière durant une année.
Emmanuel Bozzi
ISBN 978-2-910246-22-8
Voulez-vous… • Apprendre à prier ? • Redécouvrir combien la prière est essentielle ? • Examiner ce que la Bible dit de ce vaste sujet ? • Réaliser que toute victoire se gagne d’abord à genoux ?
Emmanuel Bozzi
Emmanuel Bozzi est pasteur dans une église à Paris et enseignant dans un institut biblique. Athée à l’adolescence face aux hypocrisies de la religion, il se convertit à 19 ans. Il découvre dans son église les joies de la communion et l’intensité de l’intercession. Il commence à écrire une méditation par jour pendant qu’il étudie le sujet de la prière dans la Bible. Ce livre propose une sélection de ces textes.
« Lorsque j’étais jeune chrétien, je me demandais : Pourquoi prier Dieu, puisqu’il sait tout à l’avance ? Puis, un peu plus tard, je me suis interrogé : Pourquoi prier Dieu quand je ne reçois presque jamais de réponse ? Finalement, comme les disciples de Jésus l’ont fait, j’ai dit : Seigneur, enseigne-moi à prier ! Peu à peu, le Seigneur a répondu en mettant devant mon âme les grandes motivations de la prière ». – Emmanuel Bozzi