Et si Dieu débarquait… • Rajaobelina Saotra

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Ah ! Les années étudiantes… Le bel âge.  L’âge de la liberté ! Enfin… Tu la cherches encore, non ? Je parie même que tu te poses un million de questions. Tiens, quelques unes au hasard : peuton être vraiment libre ? Ai-je ma place même si je ne suis pas au top ? Faut-il s’inquiéter de l’avenir ? Et la fête sans gueule de bois, ça existe ? Que faire face à la solitude, à l’injustice ? Jésus comprend les incertitudes de ta vie. Il veut faire ta connaissance, et il a plein de choses à te dire. Alors, es-tu prêt à le rencontrer ? L’auteur confronte les aspirations de la génération Y au Jésus de la Bible : bien loin des clichés du genre, il montre que son message est plus que jamais d’actualité ! Rajaobelina Saotra est né à Madagascar et son prénom

se prononce « Seutch » ! Il se déplace dans toute la France et à l’étranger pour parler de sa foi, aux étudiants en particulier. 6,00 €

ISBN 978-2-36249-227-3

En collaboration avec FE France Évangélisation

France Évangélisation Communication

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9 782362

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Et si Dieu débarquait  : dans ta fac, tes rêves et ta coloc' ? Saotra Rajaobelina © 2014 • BLF Éditions • www.blfeditions.com Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés. Couverture : Jean Schott Mise en page : BLF Éditions Impression n° XXXXX • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de Parole vivante : transcription dynamique du Nouveau testament, par Alfred Kuen. © 2013 • BLF Éditions ISBN 978-2-3624-9227-3 ISBN 978-2-3624-9228-0 ISBN 978-2-3624-9229-7

broché e-pub mobipocket

Dépôt légal 4e trimestre 2014 Index Dewey (CDD) : 243 Mots-clés :

1. Évangile. 2. Jeunesse. Étudiants.


Remerciements L’écriture de ce premier livre a été un véritable défi ! J’aimerais remercier spécialement Alain Stamp qui m’a poussé à le relever. Il n’a eu de cesse de me soutenir et de me remotiver quand cela était nécessaire. Un merci spécial aussi à ma sœur Anja pour son aide précieuse, ses conseils et ses relectures. Je suis aussi reconnaissant à mes parents et à mon autre sœur Ony pour leur soutien sans faille. J’ai une pensée également pour mon ami Manu L’hostis chez qui une partie du livre a été écrit. Je souhaite aussi remercier l’équipe de BLF Éditions qui a accepté de m’accompagner et de publier ce livre. Enfin, un tout spécial clin d’œil à ma fiancée Élodie qui m’a encouragé dans la dernière ligne droite.



Table des matières Introduction................................................................................. 9 Chapitre un. La liberté, c’est sacré !............................................................ 13 Chapitre deux. Donnez-nous notre chance !................................................ 23 Chapitre trois. Que nous réserve l’avenir ?................................................... 29 Chapitre quatre. La fièvre du jeudi soir............................................................. 37 Chapitre cinq. Solitude, quand tu nous tiens............................................. 45 Chapitre six. Pourquoi tant d’injustices ?.................................................. 53 Témoignage. Maxime, une vie changée...................................................... 65 Témoignage. Fidji a trouvé la satisfaction en Jésus.............................. 69 Conclusion................................................................................... 73



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Introduction — Dieu dans ma vie ? Sûrement pas ! Pas envie que quelqu’un ne vienne me dire ce qui est bien ou mal. — Je tiens trop à ma liberté ! Je veux profiter de ma vie, la croquer à pleines dents. Si je ne m’amuse pas tant que je suis jeune, quand est-ce que je le ferai ? — Moi, j’entends souvent dire que Dieu est amour. Mais quand je vois toutes les injustices autour de moi, j’ai franchement du mal à le croire. Ces objections à la foi, je les ai maintes fois entendues, dans la bouche de différents jeunes dont je partage la vie quotidienne dans un foyer de jeunes travailleurs. J’imagine que certaines de ces objections sont aussi les vôtres. Quand


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vous pensez à Dieu, vous l’imaginez peut-être à l’opposé de vos aspirations. Vous rêvez de liberté ? Dieu serait une sorte de dictateur qui aurait dressé la liste des choses à faire et surtout à ne pas faire. Vous rêvez de vous amuser ? Dieu serait le rabat-joie. Vous rêvez d’un monde juste ? Le silence de Dieu face aux injustices de ce monde vous révolte. Il serait dommage de s’arrêter à des impressions, surtout si elles devaient un jour se révéler fausses… J’ai vécu quelques mois dans une cité universitaire. Sachant que j’étais chrétien, quelques amis interloqués que l’on puisse croire à la Bible aujourd’hui, avaient accepté de lire l’Évangile et d’en discuter avec moi. Pas mal de leurs préjugés sur Dieu sont tombés lors de ces discussions. Les Évangiles racontent l’histoire de Jésus en tant que parfait envoyé de Dieu. Ils affirment qu’en observant de près sa vie et son discours, le lecteur peut découvrir qui est Dieu. S’oppose-t-il tant que cela à nos aspirations ? S’en soucie-t-il même ? C’est à ce genre de questions que je tente de répondre dans ce livre. Je vous invite à me suivre et à découvrir qui est Jésus. Comment se situe-t-il face à vos aspirations de jeunesse ? Et si vous me lisez jusqu’à la fin, vous ferez connaissance de deux jeunes pleins de préjugés négatifs… que Jésus-Christ a pris à contre-pied. Prêts ?




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Chapitre un

La liberté, c’est sacré ! Rêves de liberté

Quand j’avais 16 ou 17 ans, avec mes copains de lycée, nos discussions tournaient souvent autour de tout ce qu’on rêvait de faire quand on aurait enfin 18 ans, l’âge de la majorité. Beaucoup d’entre nous désiraient arriver à « l’âge de la liberté » le plus vite possible ! Pouvoir passer son permis, acheter sa première « caisse », ne plus attendre papa et maman pour aller voir ses amis. Partir en vacances avec sa bande de potes, rouler avec la musique à fond, en un mot : être libre !


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Pour vous, liberté rime peut-être avec évasion. Cette envie insatiable de s’envoler vers d’autres horizons, de découvrir des terres, des peuples et des cultures inconnues, d’aller à la rencontre de l’autre, de respirer une autre ambiance et de laisser derrière soi son métro-boulot-dodo. Ces envies de voyage sont aujourd’hui de plus en plus possibles grâce à des vols toujours meilleur marché. Ryanair, Easyjet, Wizzair, et bien d’autres compagnies lowcost ont vu le jour. Incroyable : des vols à un euro ! Des facilités grâce aux programmes d’échange étudiants comme Erasmus ou encore le service civil volontaire qui peut nous emmener à l’autre bout du monde. C’est l’évasion. Vous voilà libéré de vos contraintes culturelles. Vous repartez à zéro, comme une seconde chance. Vous sentez alors comme un vent de liberté souffler… L’évasion, c’est partir loin, mais pas toujours… Vous pouvez vous évader aussi en recherchant des sensations extrêmes. Comme ce copain qui avait entendu parler d’une turbine tournant à une vitesse tellement folle qu’elle maintenait les gens en l’air. Il a tout de suite voulu goûter. Il y est allé et il a volé. Comme un oiseau. Libre comme l’air. Pour beaucoup, liberté rime avec tout sauf avec Dieu. Pour eux, Dieu rime avec contraintes. Pas de comptes à rendre ! Un bel après-midi de printemps, je suis dans ma chambre au foyer de jeunes travailleurs en train de me débattre avec ma disserte. Quand soudain, j’entends frapper à ma porte. J’ouvre et laisse entrer mon ami : — Viens, Saotra, on va faire un tour dehors. Sors un peu au lieu de rester cloîtré dans ta piaule ! Je jette un coup d’œil par la fenêtre, admire le ciel bleu et le soleil, et me laisse tenter par une petite pause :


La liberté, c’est sacré !

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— OK. Je serai peut-être plus inspiré au retour. À quelques pas du foyer, on aperçoit Kevin qui nous interpelle : — Vous allez où comme ça, les gars ? — On fait juste un petit tour, histoire de prendre l’air, vas-y viens avec nous. Kevin, c’est le genre de gars bourru. À la fois râleur et chambreur. Un vrai phénomène ! Il n’en rate pas une pour me taquiner au sujet de ma foi. Mais comme je suis comme lui un peu chambreur sur les bords, on s’entend très bien. C’est de bonne guerre ! Après quelques mètres, Kevin plonge sa main dans sa poche et sort son paquet de cigarettes. En me regardant d’un air malicieux il me lance : — Tu vois, j’pourrai jamais être croyant : j’sais que Dieu et la clope, ça colle pas trop ensemble. Mais moi, je kiffe trop ça ! J’veux pas sacrifier mes clopes pour ton Dieu ! L’idée d’un Dieu dont le job est uniquement d’interdire ou de contraindre ne date pas d’hier. Jésus était conscient de cela avec les jeunes de son temps. Il a raconté un récit pour illustrer cette réalité. Un des récits les plus connus de la Bible. On l’appelle couramment « la parabole du fils prodigue » :

‘‘

Un homme avait deux fils. Le plus jeune lui dit :
« Mon père, donne-moi ma part d’héritage, celle qui doit me revenir un jour ».
Et le père fait le partage de ses biens entre ses fils. Quelques jours plus tard, le cadet vend tout ce qui est à lui et part au loin dans un pays étranger. Là, il gaspille sa fortune en menant grande vie. Quand il n’a plus un sou vaillant, une grande famine survient dans ce pays-là, et il commence à


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connaître les privations. Alors, il va se faire embaucher par l’un des propriétaires de la contrée. Celui-ci l’envoie dans sa ferme garder les cochons. Le jeune homme aurait bien voulu apaiser sa faim avec les cosses des caroubes que mangeaient les bêtes, mais personne ne lui en donnait. Alors, il fait un retour sur lui-même et se met à réfléchir à sa situation. Il se dit : « Tous les travailleurs agricoles de mon père peuvent manger autant qu’ils veulent, alors que moi, je suis ici à mourir de faim ! Je vais me mettre en route, j’irai trouver mon père et je lui dirai : “Mon père, j’ai péché envers Dieu et envers toi. Je ne mérite plus d’être considéré comme ton fils. Accepte-moi comme l’un de tes ouvriers” ». Il se met donc en route pour se rendre chez son père. Comme il se trouve encore à une bonne distance de la maison, son père l’aperçoit. Il est pris d’une profonde pitié pour lui. Il court à la rencontre de son enfant, se jette à son cou et l’embrasse longuement. Le fils lui dit : « Mon père, j’ai péché envers Dieu et envers toi, je ne mérite plus d’être considéré comme ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Allez vite chercher un habit, le meilleur que vous trouverez, et mettez-le-lui. Passezlui une bague au doigt et chaussez-le de sandales. Amenez le veau que nous avons engraissé et tuez-le. Nous allons faire un grand festin et nous réjouir, car voici, pour moi, mon fils était mort, et voilà qu’il est revenu à la vie ; il était perdu, et voici, je l’ai retrouvé. Et ils commencent à se réjouir et à festoyer ».1

’’

Ce récit se situe au Moyen-Orient, dans l’Antiquité. À cette époque-là, comme encore maintenant, l’héritage n’était partagé qu’une fois le père décédé. En réclamant sa part de 1

La Bible, Évangile selon Luc, chapitre 15 versets 11 à 24.


La liberté, c’est sacré !

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l’héritage, ce jeune homme dit en quelque sorte à son père : « À partir de maintenant, je te considère comme mort ! Je ne veux plus rien à voir avec toi ! Marre de tourner en rond dans la maison familiale ! » Il voulait être libre, complètement libre, goûter à ce que la vie pouvait lui apporter. Et surtout être loin des yeux de son père. C’est peut-être un peu ce qui se passe pour vous avec Dieu… Vous ne voulez surtout pas que Dieu vienne fouiller dans vos affaires. Comme le dit souvent un de mes amis : « Même si Dieu existe, je n’ai pas besoin de lui. D’ailleurs, je n’en veux pas. Je suis bien comme ça et je ne veux surtout pas avoir de comptes à rendre à un quelconque être supérieur ».

Vivre sa vie à fond !

Imaginez le fils prenant la route en chantant, en dansant, tout heureux de pouvoir enfin vivre sa vie. Et il a dû la vivre à fond ! Tous les soirs, les boîtes de nuit ou les casinos de l’époque. Couché et réveillé à l’heure qu’il veut et comme il veut. Sans oublier de partager sa fortune avec ses nouveaux copains. Et bien sûr, aussi, avec toutes les jolies filles accrochées à ses bras ! Bref, la vie, la vraie, celle de ses rêves. Seulement, le rêve a rapidement tourné au cauchemar. Il s’est rendu compte, peut-être un peu tard, que son argent n’était pas illimité. Trop pris par ses passions, par son envie de satisfaire ses désirs, il a dépensé sans compter. Un beau matin, il se réveille les poches vides. Mauvaise coïncidence, au même moment une crise, une famine s’abat sur le pays. Apparemment, il ne l’avait pas anticipée. Quand il dépensait son argent, il devait se dire que le jour où il en aurait moins, il en retrouverait assez facilement. Peut-être pensait-il se tourner vers ses nouveaux copains. Ou trouver aisément un bon boulot. Oui, mais en temps de famine, c’est sauve qui peut ! Ceux qui peuvent fuir le font et les autres essaient de survivre


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tant bien que mal. Il n’aurait jamais imaginé se retrouver un jour dans une telle situation de crise. Quelle que soit votre conception de la liberté, celle-ci dépend toujours de certaines circonstances favorables. Un obstacle, un imprévu peut remettre en question tous vos plans. Tous vos projets, toutes vos ambitions peuvent soudain s’écrouler à cause d’une maladie, d’un échec, d’un accident, d’une rupture.

Beaucoup de chance !

Durant mes premières années à la faculté de droit, un de mes potes de promo me fascinait. Tout lui réussissait : son charisme attirait, il avait une super-bande de copains, une relation sentimentale des plus enviables, un bel appart. Il réussissait bien ses études, sans franchement bosser beaucoup. À chaque fois, il avait la chance incroyable de tomber sur les sujets qu’il venait de réviser la veille. Toujours un peu rageant pour ceux qui bossaient comme des malades sans le même succès. Mieux encore : un jour, je prends le bus avec lui. Lui avait décidé de ne pas payer de ticket et de s’en remettre comme d’habitude à la chance. Seulement, ce jour-là, les contrôleurs sont montés dans le bus. Croyez-le ou non, tous ceux qui n’avaient pas de billets ce jour-là ont dû payer une amende… sauf mon ami qui a réussi à raconter une histoire à dormir debout ! Je n’en revenais pas que les contrôleurs aient pu le croire ! Je lui demandais parfois : — Quel sens tu donnes à ta vie ? Qui est Dieu pour toi ? Et cet ami me répondait : — C’est pas mal la spiritualité, mais moi, j’aime ma vie sans Dieu et je m’en sors très bien comme ça.


La liberté, c’est sacré !

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Qui aurait pu lui dire le contraire ? Il vivait « libre » ! Le jour de rentrée de notre deuxième année, je me suis rendu compte qu’il n’était pas en grande forme. Un soir après une nuit blanche, il avait pris la route. Après s’être endormi, il a perdu le contrôle de son véhicule. S’il s’en est sorti indemne, il a tout de même vu la mort de très près. Cet événement l’a profondément marqué. Lui qui était toujours très sûr de lui, durant les trois mois qui ont suivi, me répétait toujours la même chose : — Imagine, on peut mourir du jour au lendemain. Tout peut finir d’un seul coup, j’arrête pas de cogiter en ce moment. Les épreuves, ou les souffrances de la vie nous amènent à nous poser des grandes questions existentielles : qui sommes-nous ? Qu’est-ce qui est essentiel ? Y a-t-il un sens à l’existence ? Pourquoi la mort ?

Manger des caroubes ?

Le jeune « fils prodigue » de notre récit a dû lui aussi avoir du temps pour cogiter sur sa situation. Mais pour survivre, il lui fallait rapidement trouver une solution. Il s’est retrouvé au beau milieu des cochons. On pourrait dire qu’il est passé de la Porsche à la porcherie ! Ou pour faire plus joli : il a rêvé de liberté, il est tombé dans l’esclavage. Ce n’est probablement jamais très marrant de se retrouver à garder des cochons. Mais dans le contexte juif, c’est pire encore. En fait, c’est le pire du pire du pire ! Le cochon est un animal impur. Si donc notre jeune gars se retrouve là, c’est que personne n’a voulu de lui ailleurs. Parti trop tôt de la maison, il n’a sûrement pas pris le temps d’apprendre un métier ou même d’apprendre à se débrouiller seul. Pire encore : la situation était tellement difficile que son maigre salaire ne


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lui permettait pas de manger à sa faim. Dans sa misère, un de ses doux espoirs était de manger des caroubes : la nourriture des cochons ! Mais ni les cochons ni les propriétaires des cochons n’étaient très généreux avec notre jeune homme. Personne ne lui offrait de ces fameuses caroubes à manger ! Son rêve de départ : respirer la liberté. Son rêve à l’arrivée : manger de la nourriture de cochon. Quelle dégringolade ! Combien comme lui ont un jour rêvé de liberté, mais n’ont connu que l’esclavage ? Qui rêve d’être dépendant de l’alcool, de la pornographie, de la drogue, des jeux de hasard ? Personne bien sûr !

Liberté et addiction

Un peu comme Lucas, un de mes amis. Né dans une famille aimante, avec d’admirables parents. Lucas était un garçon sociable, bien éduqué et sportif. À la fin du collège puis au lycée, il a commencé à avoir une super-bande de copains. Ils faisaient du sport ensemble et se voyaient pour des fiestas les week-ends. Pour que la fête soit belle, les joints tournaient et l’alcool coulait à flots. Rien de bien original après tout. Lucas savait bien que fumer un joint de temps en temps ne rendait pas accro. Cela permettait simplement de mieux délirer et de bien rire. Seulement si certains arrivent à fumer uniquement en soirée ou occasionnellement, Lucas constatait au fur et à mesure qu’il ne pouvait plus se passer de ses joints. Situation humiliante et alarmante pour lui. Cela ne l’empêchait pas de continuer à faire la fête comme d’habitude. Il était, en réalité, inquiet de se voir poussé à satisfaire ses envies qui lui demandaient toujours plus, et ne satisfaisaient que très courtement. Il devait être honnête avec lui-même : il était devenu dépendant du cannabis ! Comme le fils prodigue, sa soif de liberté l’a paradoxalement plongé dans l’addiction.


La liberté, c’est sacré !

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Heureusement leurs deux histoires ne s’arrêtent pas là. Dans la parabole que Jésus raconte, le fils prodigue analyse sa situation : ce qu’il a fait de sa vie n’a vraiment aucun sens. Il se rend compte de l’énormité de sa bêtise. Dans la maison familiale, les serviteurs de son père vivent bien mieux que lui ! Alors, au lieu de rester à vivoter au milieu des cochons, il se décide à rentrer. Son plan : supplier son père de l’accepter comme l’un de ses serviteurs. Après tout, au point où il en est, il n’a plus rien à perdre. Quelle n’a pas été sa surprise lorsqu’en arrivant près de la maison, son père lui saute au cou rempli de joie ! Ce père qui a été sali, ridiculisé, trahi, rejeté, ignoré par son fils, guettait donc son retour ? La scène est étonnante et émouvante, à peine croyable ! En fait, depuis son départ, le père n’attendait qu’une chose : le retour de son fils. Son cœur de père s’est brisé lorsqu’il est parti désirant trouver la liberté ailleurs qu’à la maison. Le père savait très bien que son fils allait droit dans le mur, mais il a respecté sa décision. Au fond de lui, il espérait son retour un jour ou l’autre. Et ce jour était arrivé !

Être aimé

Ce jour aussi est arrivé pour Lucas. Il a commencé petit à petit à se poser beaucoup de questions sur sa vie. Et puis, il a recommencé à voir plus souvent Stéphane, son ami d’enfance. Pendant le temps de l’adolescence, ils s’étaient moins vus. Stéphane n’étant pas un grand fan des soirées arrosées, il n’était tout simplement pas dans le même délire. Par contre, ils partageaient en commun la passion du sport. Un jour, Stéphane l’a invité à un camp de sport chrétien. Lucas a accepté de s’y rendre. Là-bas, on lui a parlé de Dieu, du Père. En lisant cette histoire du « fils prodigue », très vite il s’est senti interpellé : il reconnaissait que sa vie ne le menait à rien. Il s’est reconnu dans ce fils qui voulait rester loin de Dieu. Et


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quand on lui a dit que Dieu l’aimait toujours et qu’il l’attendait à bras ouverts depuis bien longtemps, prêt à l’accueillir, il a fondu en larmes. Il a été bouleversé en pensant à l’amour de Dieu pour lui. Ce Dieu qui a pris la forme d’un homme en la personne de Jésus pour venir le chercher dans sa misère. Quelques années plus tard, Lucas aime toujours autant raconter, à qui veut bien l’entendre, combien il se sent comblé : Dieu l’aime plus que tout ! Dieu sait, mieux que quiconque, ce qui est bon pour lui ! Il a souvent l’occasion d’expliquer sa nouvelle vie à ses amis : « Lorsque je vivais centré sur moi, en essayant de satisfaire tous mes désirs, j’étais au fond de moi-même toujours plus insatisfait. Ma liberté a commencé dans l’amour de Dieu, lorsque j’ai compris son amour si grand au point d’être venu sur cette terre pour me chercher. Dieu me met un cadre mais le cadre de Dieu et ses recommandations sont toujours motivés par l’amour. L’amour véritable n’est pas un poids, bien au contraire : il donne la liberté. C’est tellement dommage que je n’aie pas plus tôt dans ma vie, regardé de près la vie de Jésus. C’est clair qu’il n’était certes pas un tyran, mais bien celui qui veut donner la vraie liberté. J’espère que vous aussi le comprendrez un jour ». Alors ? C’est quoi finalement « être libre » ? L’absence de toute règle, de tout cadre ? Est-ce que le « fils prodigue », qui a quitté la maison de son père pour se retrouver parmi les cochons, était véritablement plus libre ? Es-tu prêt à remettre en question ta vision de la liberté, comme Lucas ? À revenir comme le fils prodigue dans les bras du père ?


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Chapitre deux

Donnez-nous notre chance ! Employeurs frileux ?

Ce soir, j’ai rendez-vous avec Nasser à Nantes. Nasser est un gars que j’ai aussi connu à la cité universitaire. Casquette vissée sur la tête, grosse doudoune, accent marseillais, Nasser n’était pas le genre de gars qui passait inaperçu. En outre, il avait toujours à la bouche une ou deux insultes affectueuses. On s’était perdu de vue après l’année passée ensemble à la cité U. J’étais retourné vivre à Rennes et lui était resté à Nantes. Les deux villes sont distantes d’environ


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cent kilomètres. Un jour, alors que j’étais venu faire un petit tour à Nantes, on s’est retrouvé au hasard d’une rue ! Comme chacun de nous était pressé ce jour-là, nous avons décidé de nous fixer un autre moment pour prendre le temps d’échanger des nouvelles. Rien de mieux qu’un petit resto chinois. Entre deux délicieux nems et dans une odeur de riz cantonnais, notre conversation en arrive rapidement à la fameuse question : « Qu’est-ce que tu deviens ? » Mon ami m’explique ses « galères » pour trouver un emploi. Au mieux, il trouve de temps en temps un contrat à durée déterminée. Mais surtout il peste contre les entreprises qui exigent toutes des années d’expérience avant d’embaucher : « Comment veulent-ils qu’on acquière de l’expérience si personne n’ose nous prendre sans expérience ? Pourquoi ne donnent-ils pas leur chance aux jeunes ? Ils sont ouf ! » Il agrémente sa réponse de quelques insultes, que je ne qualifierai pas cette fois-ci d’affectueuses, à l’encontre de tous ces employeurs frileux. Je comprends bien ce que ressent Nasser. J’ai moi aussi connu cette période de recherche d’emploi. Ces journées où l’on fait le tri des offres d’emploi en essayant d’éviter de répondre à celles qui exigeront probablement une expérience professionnelle solide. Ces matinées où l’on attend avec impatience le courrier suite à l’envoi de dizaines de lettres de motivation. Or, la réponse est inlassablement la même :

Bonjour, La lettre et le CV que vous nous avez adressés nous sont bien parvenus. Nous en avons pris connaissance avec intérêt et vous remercions de votre confiance. Malheureusement, nous sommes au regret de vous annoncer que nous


Donnez-nous notre chance !

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ne pouvons donner suite à votre demande. Nous préférons en effet privilégier des candidats ayant une expérience professionnelle. En vous souhaitant bonne chance dans vos recherches, nous vous prions de recevoir Monsieur nos sincères salutations. C’est sympa le « bonne chance dans vos recherches » à la fin de la lettre. Mais il paraît presque ironique dans une telle réponse ! Car justement, le rêve de tout jeune en recherche d’emploi c’est bien de tomber sur un recruteur qui lui donnera sa chance.

Un job hyper important

Un recruteur qui donne une chance… Et Jésus ? Aurait-il donné sa chance à Nasser ? Aurait-il fait un bon recruteur ? Certes, il n’est pas venu sur cette terre pour monter un business, mais il a tout de même engagé pas mal de monde pour réaliser sa mission. Jésus est venu sur cette terre avec un message incroyable : il annonçait une réconciliation possible entre Dieu et les hommes. Il est resté trois ans sur cette terre puis a laissé les disciples qu’il venait de recruter continuer à répandre ce message… Quelle responsabilité ! Alors, de quelle manière Jésus a-t-il donc recruté ces disciples pour un job d’une telle importance ? Ne fallait-il pas avoir un passé irréprochable pour annoncer un tel message ? Une vie morale frôlant la perfection ? Après tout, on parle de Dieu, donc d’une affaire des plus « saintes » et des plus sérieuses. Comme dans bien des domaines, Jésus nous prend à contre-pied ! Jésus n’a jamais appelé ne serait-ce qu’une seule personne sur la base de ses expériences ou de ses compétences. D’ailleurs, du fait de ses fréquentations, il a souvent été mal vu par les religieux


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de son époque. Sais-tu qu’on lui reprochait de « traîner avec la racaille » ? Dans les Évangiles, il côtoie absolument tout type de personnes : des riches, des pauvres, des religieux, des bandits, des hommes, des femmes, des enfants, des propriétaires, des serviteurs, etc. De nombreuses personnes rejetées par la société d’antan venaient à Jésus, et lui allait vers elles. Regardons une scène où Jésus rencontre un dénommé Matthieu :

‘‘

En partant de là, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau du péage. Son nom était Matthieu. Il lui dit : — Viens avec moi !

Matthieu se leva et le suivit. Un peu plus tard, Jésus était invité à dîner chez lui. Beaucoup de collecteurs de taxes et de gens aux mœurs douteuses étaient venus se mettre à table avec lui et ses disciples. En voyant cela, les pharisiens interpellèrent ses disciples : — Comment votre maître peut-il s’attabler de la sorte avec des escrocs et des gens sans foi ni loi ?2

’’

Matthieu était un publicain. Les publicains étaient chargés de récolter les impôts. Si cette tâche n’a jamais été populaire, elle l’était encore moins en Palestine. Le territoire était alors sous le contrôle des Romains. L’Empire vendait 2

La Bible, Évangile selon Matthieu, chapitre 9 versets 9 à 11.


Donnez-nous notre chance !

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des postes à des collecteurs d’impôts juifs, très riches. Ces derniers ne se mettaient pas directement en contact avec la population, mais engageaient des publicains. Ces publicains étaient non seulement considérés comme des « collabos » de l’ennemi romain, mais aussi comme des voleurs. On leur reprochait de prélever des sommes excessives, afin de se remplir les poches. Ils étaient méprisés, haïs, et exclus des relations avec les autres citoyens. Voir Jésus appeler Matthieu, puis aller manger chez lui devait être choquant ! Le récit indique qu’il y avait autour de la table non seulement des publicains mais aussi d’autres gens de mauvaise vie. Sûrement des bandits, des prostitués, des délinquants notoires. Exclus de toute part, ils formaient une microsociété. On peut s’imaginer l’ambiance : le vocabulaire loin d’être policé, les bonnes manières reléguées aux oubliettes. Pourtant Jésus était là. Au beau milieu d’eux. Jésus, Dieu devenu homme. Jésus, connu pour sa vie parfaitement saine et sainte !

CV impressionnant

Parmi les détracteurs du comportement de Jésus, on trouvait les pharisiens. Ils étaient des enseignants religieux. Ils se prenaient pour les garants de la morale. À plusieurs reprises dans les Évangiles, on les voit critiquer ouvertement Jésus pour son manque de moralité. Selon eux, fréquenter des personnes de mauvaise vie revenait à se « souiller » soimême. Ils ne pouvaient comprendre la vision de Jésus qui était aux antipodes de la leur. Jésus ne jugeait pas en fonction des apparences. Il ne « recrutait » pas sur la base de CV impressionnants. Il appelait les personnes sur la base de son amour inconditionnel. Jésus aimait les personnes pour ce qu’elles étaient : créées à l’image de Dieu. Et c’est à son contact que les personnes changeaient. Transformées par son


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Et si Dieu débarquait… dans ta fac, tes rêves et ta colloc ?

amour inconditionnel. Des voleurs sont devenus des modèles de justice. Matthieu en fait partie. Il faisait partie des premiers disciples que Jésus s’est choisi. Il est par la suite devenu l’auteur du premier Évangile relatant l’histoire de Jésus et son message. Des millions et des millions de personnes, de toutes cultures ont été touchées par cet Évangile. Lui Matthieu, le « collabo », le paria, l’exclu. Mais au final, un individu qui a accepté de suivre Jésus, en venant tel qu’il était pour être transformé par lui. Aujourd’hui, Jésus continue d’appeler les hommes et les femmes à lui. La société colle des étiquettes. Des étiquettes en lien avec la vie passée, la famille, le diplôme ou l’absence de diplôme, le statut social, l’âge, les origines ethniques. Ces étiquettes vont souvent nous définir au plus profond de nousmême : nous devenons à nos yeux les étiquettes qu’on nous a collées sur la peau. Nous nous sentons inférieurs car nous n’avons pas tel ou tel diplôme. Nous pensons avoir moins de valeur qu’un autre à cause de nos échecs successifs. Parfois nous essayons de mettre en avant nos atouts pour mieux cacher nos faiblesses et nos faillites. C’est d’ailleurs ce qu’on nous conseille de faire sur notre CV : il faut « savoir se vendre » nous dit-on. Avec Jésus, nous n’avons rien à vendre. Inutile de nous cacher. Jésus recrute sans même jeter un coup d’œil sur notre CV ! Nous avons pour lui une valeur infinie qui n’a rien à voir avec ce que l’on a ou pas accompli dans la vie. Il saura prendre en compte notre passé, nos blessures, nos faiblesses pour les transformer en atout. À nous de nous lancer dans l’aventure avec lui.



Ah ! Les années étudiantes… Le bel âge.  L’âge de la liberté ! Enfin… Tu la cherches encore, non ? Je parie même que tu te poses un million de questions. Tiens, quelques unes au hasard : peuton être vraiment libre ? Ai-je ma place même si je ne suis pas au top ? Faut-il s’inquiéter de l’avenir ? Et la fête sans gueule de bois, ça existe ? Que faire face à la solitude, à l’injustice ? Jésus comprend les incertitudes de ta vie. Il veut faire ta connaissance, et il a plein de choses à te dire. Alors, es-tu prêt à le rencontrer ? L’auteur confronte les aspirations de la génération Y au Jésus de la Bible : bien loin des clichés du genre, il montre que son message est plus que jamais d’actualité ! Rajaobelina Saotra est né à Madagascar et son prénom

se prononce « Seutch » ! Il se déplace dans toute la France et à l’étranger pour parler de sa foi, aux étudiants en particulier. 6,00 €

ISBN 978-2-36249-227-3

En collaboration avec FE France Évangélisation

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9 782362

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