9,90 € ISBN 978-2-36249-409-3
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LIVRES PROPHÉTIQUES
TRANSCRIPTION DYNAMIQUE DES
LIVRES PROPHÉTIQUES
LIVRES PROPHÉTIQUES
prophétie vivante
Sous la direction d’Alfred Kuen
prophétie vivante
Cette édition est revue, corrigée et agréable à lire. Ses notes en font un outil idéal pour accompagner votre étude de la Bible.
TRANSCRIPTION DYNAMIQUE DES
Prophétie vivante communique avec fraîcheur un message toujours d’actualité. Sa particularité ? Il rassemble les variantes de plus de 40 traductions, dans un langage facilement compréhensible, pour renouveler votre méditation quotidienne.
prophétie vivante
LA PUISSANCE DE 40 TRADUCTIONS. LA LÉGERETÉ D’UNE VERSION.
prophétie vivante
livres prophétiques
Sous la direction d’Alfred Kuen
LIVRES PROPHÉTIQUES
TRANSCRIPTION DYNAMIQUE DES
prophétie vivante
prophétie vivante
livres prophétiques
Sous la direction d’Alfred Kuen Édition revue et corrigée publiée en langue française : Prophétie vivante : Transcription dynamique des livres prophétiques • Alfred Kuen Ancienne édition parue sous le titre : Prophètes pour notre temps © 2016 • BLF Éditions • www.blfeditions.com © 1987 • ELB BLF Éditions • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Transcription dynamique des livres prophétiques de la Bible (Ancien Testament). Transcrits et introduits par Alfred KUEN Couverture et mise en page : BLF Éditions • Photo de couverture : Dibrova/Shutterstock Impression n° XXXXX • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc ISBN 978-2-36249-409-3 broché ISBN 978-2-36249-410-9 relié ISBN 978-2-36249-411-6 numérique
Dépôt légal 4e trimestre 2017 Index Dewey (cdd23) : 220.5 Mots-clés : 1. Bible. Versions modernes. 2. Prophétie biblique.
Table des matières Préface à la nouvelle édition de 2017…………………………………………………7 Introduction à la première édition de 1987………………………………………………9 Les quatre grands prophètes……………………………………………………… 35 Versions utilisées ou consultées…………………………………………………… 39
Le livre d’Ésaïe………………………………………………………………… 43
Le livre de Jérémie……………………………………………………………151
Les Lamentations de Jérémie……………………………………………………259
Le livre d’Ézéchiel………………………………………………………………275
Le livre de Daniel………………………………………………………………371
Le livre d’Osée…………………………………………………………………407
Le livre de Joël…………………………………………………………………427
Le livre d’Amos…………………………………………………………………439
Le livre d’Abdias………………………………………………………………459
Le livre de Jonas………………………………………………………………467
Le livre de Michée………………………………………………………………479
Le livre de Nahoum……………………………………………………………497
Le livre d’Habaquq……………………………………………………………509
Le livre de Sophonie……………………………………………………………523
Le livre d’Aggée………………………………………………………………535
Le livre de Zacharie……………………………………………………………547
Le livre de Malachie……………………………………………………………575
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Préface à la nouvelle édition de 2017 Nous sommes heureux de rendre à nouveau disponible un outil qui, depuis de nombreuses années, avait disparu des étagères de nos librairies. L’ouvrage que vous tenez entre les mains est paru pour la première fois en 1987 sous le titre Prophètes pour notre temps, aux éditions ELB (Belgique). Prophétie vivante est une nouvelle édition entièrement revue et corrigée. Nous avons, néanmoins, conservé la belle introduction à l’édition originale dans l’état, rédigée par Alfred Kuen : « Pourquoi lire les prophètes ». Trente années plus tard, cette introduction aurait bien nécessité une mise à jour à certains endroits. Nous avons toutefois décidé de l’éditer sans la modifier, en guise de témoignage du prodigieux parcours de vie de son auteur. Nous vous souhaitons une lecture riche et bénéfique. les éditeurs
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Introduction à la première édition de 1987
Pourquoi lire les prophètes ? Une révélation « La Bible ? Bien sûr que je la connais ! L’école du dimanche, le catéchisme, les leçons de religion à l’école, les cultes, j’ai suivi tout cela ! Et depuis quelques années, je la lis avec un intérêt tout neuf, ayant découvert en elle Celui qui a donné à ma vie une orientation nouvelle. » C’est ce que je pensais lorsque, brutalement, ma vie a été bouleversée, mes sécurités et mes racines ébranlées par la guerre. Et voilà que je me retrouve en Suisse, dans un camp de réfugiés avec des hommes de différents pays d’Europe qui avaient, comme moi, réussi à sauver leur vie. Pour la plupart d’entre eux, la seule question était : « Comment tuer le temps ? ». Avant d’être interné dans ce camp, j’avais pu passer à l’Institut Emmaüs où le directeur m’avait remis une Bible et le commentaire du Dr Pierre de Benoit sur les prophètes. Je pris cela comme une directive divine et me plongeai dans l’étude et la méditation du prophète Ésaïe. Quelle découverte ! Je ne voyais pas le temps passer : huit, dix heures par jour n’étaient pas de trop. Et je me rendis compte de mon ignorance : une partie importante de la Bible m’était presque totalement inconnue, le contenu des livres prophétiques était scellé pour moi. Or, la prophétie occupe le tiers des Écritures ! Plus j’avançais dans mon étude et mon approfondissement de ces livres, plus je reconnaissais la vérité de la première phrase de P. de Benoit dans sa préface : « Ceux qui ignorent et négligent les trésors inestimables de la littérature prophétique de l’Ancien Testament ne se doutent pas de tout ce qu’ils perdent ».
Les plus beaux textes de la littérature mondiale L’année suivante, après avoir étudié les autres prophètes, je découvris la Bible annotée. Je me remis à l’étude d’Ésaïe qui me révéla de nouveaux trésors. Ma reconnaissance fut grande envers ces frères aînés qui me guidaient dans la compréhension de ces textes parfois difficiles. C’est en lisant un livre prophétique que le ministre éthiopien dit à Philippe : « Comment pourrais-je comprendre ce que je lis si je n’ai personne pour me guider et me
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l’expliquer ? » (Actes 8 : 31). Cependant, c’est le texte lui-même qui touchait mon esprit et mon cœur, m’amenant parfois au bord des larmes. Car ces écrits nous font découvrir, mieux que tout autre, le cœur même de Dieu : son indignation devant les infidélités de l’homme, ses appels passionnés au repentir, sa tendresse pour ses enfants égarés, ses promesses de pardon et de rétablissement malgré l’indignité présente. Les livres prophétiques contiennent certains des plus beaux textes de la littérature mondiale. Il n’existe aucun parallèle à la description du commerce de Tyr (Éz. 27) ou de l’approche des armées ennemies (Jér. 4) ou du siège d’une ville (Nah. 2). Le lyrisme de Jérémie qui se lamente sur la ruine de Jérusalem surpasse celui de tous les poètes antiques, et le tableau de l’avenir glorieux de l’humanité tel que nous le trouvons en Ésaïe 11 et 65 reste inégalé. Mais ce sont surtout les textes relatifs au Messie qui sont d’une beauté et d’une précision incomparables (Ésaïe 7 : 14-15 ; 9 : 5-6 ; 11 : 1-5 ; 42 ; 53 ; Michée 5 : 1-3 ; etc.).
Des livres difficiles Cependant, ces livres importants, chargés de richesses incomparables, ne sont pas d’un abord facile : ils fourmillent d’allusions à des peuples disparus, à des événements inconnus ; nous y trouvons des quantités de noms de lieux et de personnes qui ne nous disent rien, souvent des images incompréhensibles, un vocabulaire et un style hermétiques. On comprend que beaucoup de croyants se contentent de les parcourir pour glaner çà et là quelque pensée édifiante ou quelque promesse directement applicable à notre temps. Comment parvenir jusqu’aux trésors cachés dans ces livres ?
Une traduction qui va vous aider Il faut affronter les difficultés une à une et adapter à chacune d’elles une méthode de résolution appropriée. Beaucoup d’obstacles liés au vocabulaire et au style ont été surmontés dans les versions modernes. La présente traduction s’est efforcée de bénéficier des clartés que ces versions ont répandues sur le texte. Les noms de lieux et de personnes, les allusions à des coutumes ou des événements contemporains de l’auteur sont expliqués en note. Enfin, une introduction au contexte historique de l’époque des prophètes situera l’histoire d’Israël et de Juda par rapport à celle des peuples environnants. L’introduction particulière à chaque prophète permettra d’insérer son message à sa place dans cette histoire générale à laquelle on pourra toujours se référer.
Connaître le contexte Certains lecteurs se demanderont peut-être si tout cela est bien nécessaire pour lire la parole de Dieu et en tirer un profit spirituel. Certes, il y a bien des passages dans ces livres prophétiques qui sont directement accessibles ou transposables sans peine à notre situation. Lorsque Ésaïe dit : « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (30 : 15) ou « Consultez le livre de l’Éternel, et lisez ! » (34 : 16), nous n’avons besoin ni de note ni de commentaire pour faire notre profit de ces paroles. Cependant, dès que nous les replaçons
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Introduction
dans leur contexte et que nous lisons les mots qui précèdent ou qui suivent, nous sommes déroutés. Pourquoi : « Mais vous ne l’avez pas voulu ! Vous avez dit : “Non ! nous prendrons la course à cheval” » (30 : 16) ? Que sont ces vautours qui se rassembleront et dont aucun ne fera défaut (34 : 15, 16b) ? D’autres textes restent énigmatiques pour nous : « Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour avoir du secours » (31 : 1). Ce n’est certainement pas notre intention ! « Malheur à Ariel… la ville sera pour moi comme un Ariel » (29 : 1-2) ? C’est que tous ces textes, avant d’être rassemblés dans le recueil des Saintes Écritures, étaient adressés à des hommes et des femmes précis qui se trouvaient dans une situation bien définie. Pour les comprendre, il nous faut connaître ces circonstances. Alors, bien des paroles mystérieuses s’éclaireront. Les Israélites se rendaient en Égypte pour quémander l’alliance du pharaon afin de lutter contre l’Assyrie. Ils l’ont fait parce qu’ils n’avaient pas confiance en Dieu, qu’ils n’ont « pas voulu » (30 : 16) garder leur calme devant la menace assyrienne. En Égypte, ils espéraient trouver des chevaux de combat leur permettant de lutter avec leurs propres forces contre l’ennemi. La suite de l’histoire montre le bien-fondé des avertissements du prophète. Dans la parole de 29 : 1-2, Ésaïe joue sur les deux sens du mot Ariel : « lion de Dieu » et « autel ». Ce nom était, de plus, appliqué à Jérusalem par ses habitants. Ils s’estimaient bien à l’abri dans leur ville, protégés par ses remparts comme un lion par sa force. Mais Dieu leur annonce que s’ils persistent dans leur désobéissance, il transformera leur ville en autel où s’entasseront les victimes. Par transposition des différents éléments de la situation d’alors à la nôtre, nous pouvons tirer de ces versets un enseignement précieux : si nous sommes pressés par un ennemi ou une circonstance angoissante, notre force sera dans notre confiance en Dieu, non dans le recours aux moyens humains que nous fournirait « le monde », c.-à-d. les hommes qui vivent loin de Dieu. Si Dieu est contre nous, nos remparts ne nous serviront à rien.
Un effort voulu par Dieu Les livres prophétiques constituent certainement la partie des Écritures qui a le plus besoin de notes explicatives. Lorsqu’au siècle dernier, à l’instigation et sous la supervision de Frédéric Godet, des théologiens de Neuchâtel entreprirent de commenter toute la Bible, ils commencèrent leur travail par les prophètes, disant : « On peut, à la rigueur, lire les livres historiques, ou prier avec le psalmiste sans consulter un commentaire. On ne peut s’édifier à la lecture des prophètes qu’à la condition de comprendre, et nous ne craignons pas d’affirmer que toute version, même la meilleure, est en grande partie inintelligible si elle n’est accompagnée d’explications ». Toutes les difficultés ne seront pas levées. Certains textes resteront mystérieux. Parfois, des commentaires plus détaillés nous orienteront vers de nouvelles pistes de réflexion. Cependant, aucun commentaire ne dispensera le lecteur de sa part d’effort s’il veut comprendre ces écrits et en tirer un profit pour sa vie ; mais l’effort fait partie des conditions de la vraie joie : l’alpiniste qui a gravi une montagne à la force de ses muscles jouira davantage du paysage que celui qui s’est laissé hisser au sommet en télécabine. Dieu aurait pu nous donner en guise d’Écriture sainte un recueil de maximes universellement compréhensibles, telles que les Proverbes. Il nous a donné un livre contenant des genres très variés dont certains exigent un réel effort pour en pénétrer le sens. Cet effort est donc voulu de Dieu.
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Mieux comprendre l’histoire pour en tirer des principes L’interprétation historique des textes prophétiques nous gardera des exégèses fantaisistes qui ont fleuri tout au long de l’histoire de l’Église et qui ont vu dans les personnages et les peuples cités des prédictions concernant des hommes et des pays contemporains ou futurs. Ainsi, selon les époques, on a vu dans le même chapitre une prophétie stigmatisant les Ariens, les Turcs ou les Russes, la même figure représentait tel hérétique gnostique, ou encore Athanase, le pape ou Hitler. De quoi discréditer et les exégètes et la Bible (« dont on peut tirer n’importe quoi ») ! La remarque de J. Stek à ce sujet est très juste : « Un écrit prophétique n’est pas un instrument à cordes sur lequel le prédicateur serait libre de jouer n’importe quel air à sa guise. Une juste compréhension du message du prophète doit donc commencer par la découverte de ses intentions premières et de son desseina » ! De ces situations historiques du peuple de Dieu d’alors nous pouvons dégager des principes permanents concernant la manière d’agir de Dieu envers les hommes et les appliquer à notre contexte actuel. Dans ce sens, les parallèles peuvent être parfaitement judicieux : chaque époque a eu ses Assyriens et ses Égyptiens, chacun de nous a ses Ammonites et ses Philistins, Tyr est là tout au long des siècles avec son commerce omnipotent, Édom avec sa cruauté ricanante, Damas avec ses offres de compromis. De la destinée de ces nations telle que nous la déduisons des textes prophétiques nous pouvons tirer des avertissements et des consolations pour notre temps et notre situation. Ainsi, sans évacuer le sens historique de ces textes, nous leur donnerons un sens actuel répondant directement à nos besoins spirituels : Dieu est le même hier, aujourd’hui et demain, il nous guidera et nous soutiendra comme il a guidé et soutenu le peuple qui se confiait en lui, il s’occupera de nos ennemis et nous protégera contre eux.
Quelques remarques techniques De la rime au rythme La plupart des textes des prophètes sont écrits en vers. L’inspiration prophétique était conçue comme l’inspiration poétique chez les Grecs : Platon disait que le poète était « le prophète des muses ». Quand Dieu parle au prophète, il le fait dans un langage de beauté. C’est pourquoi ces textes sont transcrits ici en vers libres (sans rimes) pour leur rendre du moins l’un des éléments qui, dans notre langue, constitue la poésie : le rythme. Le rythme est ce qui manifeste « entre la forme et le fond […] une égalité d’importance et de pouvoir » (Paul Valéry). Ces textes révéleront toute leur force et leur beauté dans une lecture à haute voix où toutes les syllabes paires sont un peu plus accentuées.
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Cité par M. Griffith dans G. Howley, F. F. Bruce, H. Ellison, A Bible commentary for today, London : Pickering and Inglis, 1979, p. 975.
Introduction
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Une vérification minutieuse Tout le texte, élaboré sur la base d’une trentaine de versions, a été soigneusement revu par M. le professeur J.-M. Nicole, spécialiste des traductions bibliques, auquel nous exprimons nos vifs remerciements. Nous voudrions dire aussi toute notre reconnaissance aux nombreux collaborateurs qui ont aidé à la réalisation de ce livre en relevant les variantes de traductions, en recopiant et corrigeant les manuscrits. Sans eux, ce travail n’aurait jamais vu le jour.
Des introductions nécessaires Au début du livre, vous trouverez quelques chapitres introductifs. L’introduction générale aux prophètes essaiera de situer le prophétisme dans le cadre de la révélation biblique. L’introduction historique tracera le cadre politique, social et religieux dans lequel ces messages ont été apportés. Enfin, chaque prophète sera précédé d’une introduction particulière répondant aux questions que se pose le lecteur sur la personnalité de l’auteur du texte, le temps et le lieu où il a vécu et prophétisé, les raisons qui ont motivé son message et la forme qu’il lui a donnée. Pour les quatre grands prophètes, il nous a paru bon de redonner la parole à l’un des plus grands exégètes de l’Église : Frédéric Godet. Dans ses Études bibliques sur l’Ancien Testament publiées en 1872, il leur a consacré un chapitre qui, à notre connaissance, ne fut jamais reproduit depuis 1900 (après avoir été réédité cinq fois et traduit en plusieurs langues).
Un vocabulaire unifié Pour ne pas aggraver la confusion qui règne entre les différentes versions au sujet de l’orthographe des noms propres, nous avons adopté celle de la Bible à la Colombe. Pour les notes, nous avons essayé de nous limiter à des remarques explicatives permettant de mieux comprendre le texte sans entrer dans le détail des différentes possibilités de traduction ou d’interprétation comme le ferait un commentaire. Nous nous sommes inspirés des notes figurant dans un certain nombre de Bibles (Colombe, TOB, Pléiade, Maredsous, Français courant, Bible annotée, etc.) en renonçant à toutes celles qui avaient un caractère trop technique. Actuellement, le lecteur de langue française qui voudrait approfondir l’étude des prophètes dispose de plusieurs outils précieux : le Nouveau Commentaire Biblique et la réédition de La Bible annotée et de Trésors des prophètes de P. de Benoit (Éd. Emmaüs), sans compter les commentaires plus détaillés sur quelques livres prophétiques (Amos, Daniel).
Faites-vous votre propre opinion L’essentiel sera cependant le texte inspiré lui-même. Lui seul est « utile pour nous enseigner la vérité et nous en persuader, apprendre à nous connaître et nous convaincre de péché, pour réfuter les erreurs et rectifier nos pensées. Il nous aide à réformer notre conduite et nous rend capables de mener une vie juste et disciplinée. Ainsi l’homme qui appartient à Dieu se trouve parfaitement équipé ; il est prêt pour accomplir toute bonne
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œuvre » (2 Tim. 3 : 16-17, Parole vivante). Dans ce programme de formation divin, les écrits des prophètes tiennent une place importante : « Leur compréhension est indispensable pour saisir le sens complet du Nouveau Testament. […] Une foi fondée sur les desseins de Dieu, tels qu’ils nous sont révélés par les prophètes, sera solide parce que basée sur un fondement inébranlable » (G. Howleya). C’est pourquoi nous conclurons avec P. de Benoit : « Lisez les prophètes : vous serez abondamment récompensés. Votre vie sera enrichie, votre sentier s’illuminera. Leurs avertissements, leurs exhortations sont encore de saison. Votre foi sera fortifiée en constatant combien de leurs prédictions se sont déjà accomplies. Les autres, celles qui attendent encore leur accomplissement, éclairent l’avenir et nous aident à comprendre les grands desseins du Dieu vivant. Lisez-les attentivement et avec suite. Lisez-les en priantb ».
Comment lire les prophètes ? Un genre littéraire unique Les écrits des prophètes bibliques constituent un genre unique dans la littérature mondiale. Leur forme et leur fond n’ont de parallèle nulle part dans les textes antiques. « Même les incroyants ne ménagent pas leur admiration pour ce que les prophètes ont apporté au patrimoine de l’humanitéc ». Renan disait : « Si la Grèce a exalté la raison, si Rome a fait progresser le droit, Jérusalem a assuré l’avènement de la conscience et de la justice ». Sa formule a souvent été reprise. De leur côté, les réformateurs sociaux et politiques revendiquent les prophètes comme leurs précurseurs. Karl Marx lui-même en a fait les pères du socialisme. Mais leur souci premier n’était ni social ni moral : ils étaient avant tout des « champions de Dieu » qui voulaient amener le peuple à obéir à la volonté divine. Dans n’importe quel domaine : moral, social, politique, Dieu a son mot à dire, il a un « dessein » (Amos 3 : 7), un « conseil » (Ésaïe 19 : 12) auquel les hommes ont à se soumettre. C’est pourquoi la formule qui revient le plus souvent dans leurs écrits est : « Voici ce que déclare l’Éternel ».
Des porte-parole de Dieu Les prophètes ne sont que ses porte-parole. Le mot « prophétiser » vient de prophanai qui signifie : « parler pour (un autre) ». Le mot hébreu nabi a une signification analogue. Ainsi, Aaron était le « prophète » de Moïse, c.-à-d. son porte-parole (Exode 7 : 1-2). Ils sont des
a b c
Ibid., p. 128. Pierre de Benoît, Trésor des prophètes, Saint-Légier (Suisse) : Perle, 1984, préface. Louis Monloubou, Introduction critique à l’Ancien Testament, vol. 2, Paris : Desclée, 1973, p. 355.
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« hommes de Dieu » (1 Rois 13 : 1) vivant dans une relation constante avec lui. Ils ont été appelés par lui, souvent dans des circonstances particulières (Ésaïe 6 ; Jér. 1 : 4-9 ; Éz. 1 : 1 à 3 : 21), à transmettre le message qu’il leur a communiqué de bien des manières : par des visions ou par l’illumination de leur intelligence. C’est pourquoi ils sont aussi appelés parfois des « voyants » (1 Sam. 9 : 9 ; 1 Chr. 9 : 22 ; Ésaïe 30 : 10). Ils sont les « sentinelles » de Dieu (Hab. 2 : 1 ; Ésaïe 21 : 8 ; Jér. 6 : 17), chargés de scruter l’avenir et d’avertir le peuple dont ils sont aussi les gardiens et les bergers (Zach. 10 : 2-3 ; 11 : 3, 16-17 ; Éz. 34 : 2). Une grande partie de leur message est centrée sur l’avenir, parce qu’ils disent ce qui arrivera – ou risque d’arriver – si le peuple ne se repent pas. Et de ce fait, il concerne déjà le présent. Leurs prédictions servent avant tout à stimuler la volonté de leurs auditeurs en vue de produire en eux un changement de vie. La plupart des prophéties sont conditionnelles. Lorsque Jonas proclame : « Dans 40 jours, Ninive sera détruite », l’accomplissement de cette menace était subordonné à la réaction des Ninivites. En fait, ils se sont repentis… et Dieu n’a pas détruit Ninive. À plus forte raison aurait-il révoqué les châtiments prédits à Israël et à Juda si ces peuples avaient changé de conduite. Les prophètes sont donc avant tout des hommes d’action, travaillant avec Dieu à la réalisation de son dessein parmi les hommes, dans la vie religieuse, morale, sociale et politique.
Passé, présent et avenir Solidement ancrés dans le passé, ils jugent le présent et préparent l’avenir. L’œuvre passée de Dieu en faveur de son peuple sert de référence constante : ce qu’il a fait lors de la sortie d’Égypte et de l’entrée en Canaan est le gage de sa puissance et de sa sollicitude envers les siens. La loi donnée au Sinaï trace la direction dans laquelle le peuple devra marcher : en se fondant sur elle, les prophètes combattront l’idolâtrie, l’injustice sociale et le formalisme religieux. C’est à la lumière de cette révélation de Dieu – dans l’histoire et dans la législation mosaïque – qu’ils jugent le présent, non de l’extérieur, mais en étant intimement mêlés aux événements contemporains. S’ils contemplent l’avenir, c’est pour y puiser les normes divines qu’ils s’efforceront d’appliquer à la vie du peuple : « Le but de la révélation prophétique n’est pas de satisfaire la curiosité humaine relative à l’avenir ; c’est de remuer la conscience au sujet des péchés actuels, et de convertir les cœurs au Dieu saint et toujours vivant […]. La prophétie est autre chose et beaucoup mieux qu’une histoire anticipée. C’est la pensée de Dieu par rapport à la fin des choses tombant comme un rayon révélateur sur l’état présent du monde et de chaque individu. Car chaque moment de la vie humaine n’est appréciable que par son rapport avec la fin » (Bible annotée, vol. 7, p. 17-18). Dans cet avenir se détachent quatre moments significatifs qui constituent le thème essentiel de toute prophétie : 1. Le châtiment imminent du peuple par l’exil et la dispersion parmi les nations. 2. Le châtiment des nations qui ont opprimé le peuple de Dieu. 3. Le retour des Israélites dans leur pays. 4. La venue du Messie et l’établissement du règne de Dieu sur la terre.
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Ces différents événements sont présentés selon la perspective prophétique, différente de la perspective historique. On a souvent comparé cette vue particulière de l’avenir à la vision lointaine d’une chaîne de montagnes : « Les événements de l’avenir immédiat s’associent, dans l’optique du prophète, aux événements les plus éloignés comme les sommets se fondent en une seule chaîne aux yeux du promeneur. Ainsi liera-t-il le retour de Juda arraché à Babylone au rassemblement d’Israël à la fin des temps (Ésaïe 49 : 8-12 ; 43 : 5-7 ; 27 : 12-13), la venue du Christ en son humilité à son apparition en gloire (Ésaïe 61 : 1-3). Ces vérités sont vues comme en un seul tableau, la première étant le type de la seconde. Il apparaît clairement que deux mille ans peuvent séparer l’une de l’autrea ».
Une vocation unique Ces messages font surtout apparaître une vocation toute particulière du peuple élu : celle d’être le peuple du salut aux destinées duquel est lié l’avenir de toute l’humanité : « Les autres peuples ne vivent qu’en vue de leur prospérité présente et de leur agrandissement particulier. […] Pour chacun de ces peuples, l’histoire du monde se réduit à sa propre histoire. Et celle-ci, qu’est-elle ? [Les inscriptions de leurs monuments nous apprennent qu’elle se réduit au] tableau de l’accroissement de leur capitale, de la construction de leurs temples et de leurs palais, à l’énumération de leurs expéditions et de leurs conquêtes annuelles, à l’enregistrement complaisant et satisfait des chiffres du butin conquis sur les populations déportées et du nombre des têtes de vaincus amoncelées à la porte des cités saccagées. Voilà l’histoire pour ces nations : le présent, et quel présent ! Aussi Jésus les désigne-t-il par cette expression remarquable : “les nations du monde” (Luc 12 : 30) c.-à-d. qui ne vivent qu’en vue de ce monde. Égyptiens, Assyriens, Babyloniens, Romains, tous semblent dire à leur tour : “L’humanité, c’est moi. Les autres peuples ne sont là que pour me servir de marchepied”. […] Ce qui est sans exemple, c’est qu’un peuple, obscur entre tous, se sente appelé à la mission sublime d’être l’instrument du salut de tous les autres, et porte en lui, à travers toutes les catastrophes, la conscience indestructible d’un tel mandat ; c’est qu’au sein de ce peuple apparaisse pendant huit à dix siècles successifs une chaîne d’hommes qui, tous, se sentent appelés d’en haut à travailler à cette même œuvre divine, et à préparer ce grand avenir ; c’est qu’une religion, qui se reconnaît et se proclame elle-même d’origine divine, se déclare en même temps, par la bouche de ses organes les plus éminents, destinée à disparaître devant une forme d’adoration supérieure (Jér. 31 : 31-34) et prélude, en regard de ce culte nouveau, au mot sublime du précurseur : “Il faut qu’il croisse et que je diminue”. Ce qui est sans exemple, surtout, c’est qu’une telle attente aboutisse ; que l’idéal, ainsi entrevu et décrit, se réalise, et que, quand il apparaît comme fait dans l’histoire, ce soit sous une forme plus pure encore que nul ne l’avait conçu, et dégagé de tout l’alliage dont la pensée charnelle de l’homme l’avait chargé dans le cours des âges. Voilà la série de miracles qui constituent l’histoire juive » (Bible annotée, « Introduction aux livres prophétiques »).
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Erich Sauer, L’aube de la rédemption, Marseille : La voix de l’Évangile, 1967, p. 143.
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La différence essentielle entre Israël et toutes les autres nations se résume à cela : « Ce n’est pas la terre qui est là pour lui ; c’est lui qui est là pour toute la terre ». Or, dans ce peuple à part, les prophètes jouent un rôle capital : « Ce qu’est Israël parmi les peuples, les prophètes le sont, à une plus haute puissance, au sein d’Israël lui-même ». « De Samuel jusqu’à Malachie, les prophètes véritables n’ont eu en vue que la gloire de Dieu », jamais la leur ni « celle du peuple à l’exclusion de celle de Dieu. Aucun pouvoir humain, aucun attrait, aucune crainte ne les a fait dévier de cette droite ligne ». Souvent, ils intervenaient sans être consultés, dans les assemblées religieuses ou sur les places publiques, flétrissant les péchés du peuple et des grands. Aux rois despotes, aux prêtres fonctionnarisés, au peuple idolâtre, ils ont parlé sans timidité et sans concession. Ce n’est pas sans raison qu’on les a appelés « les plus grands caractères de l’humanité ». Ce particularisme donne à réfléchir : « Si l’apparition du prophétisme israélite est unique dans l’histoire du monde, si la vie des peuples païens ne présente rien qui en approche, c’est qu’il n’y a aussi qu’une seule œuvre de salut accomplie par Dieu en faveur de l’humanité déchue et que les prophètes en sont les agents élusa ».
Cinq siècles de prophétie biblique Abraham et Moïse sont déjà appelés prophètes (Gen. 20 : 7 ; Deut. 34 : 10). Ce dernier n’a eu son pareil qu’en Jésus, le prophète qu’il a annoncé quinze siècles avant sa venue (Deut.18 : 15). Mais la véritable ligne prophétique commence seulement avec Samuel et se poursuit sans interruption du ixe au ve s. av. J.-C. Parfois, plusieurs prophètes ont exercé leur ministère en même temps. Beaucoup d’entre eux n’ont pas laissé d’écrits. Les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques nous rapportent les noms de quelques-uns d’entre eux : Élisée, Nathan, Gad sont parmi les plus connus. Il y eut aussi des prophétesses comme Houlda (2 Rois 22 : 14) qui jouissait d’un grand prestige en Israël. La littérature du peuple d’Israël s’est constituée essentiellement en trois étapes : 1. Lors de la formation de son peuple, Dieu lui a donné des ordres de marche sous forme de lois. 2. Durant l’âge d’or, des poètes et des sages ont réfléchi sur les grands problèmes de la vie, ils ont chanté l’amour et la gloire de Dieu. Ainsi sont nés les livres poétiques ou sapientiaux. 3. Dans la période sombre et troublée qui suivit, Dieu appela des prophètes qui consignèrent leurs avertissements et leurs promesses dans des livres destinés à rester comme des témoignages de l’action de Dieu dans ce monde. Ce sont des monuments des principes immuables du gouvernement divin. Ces trois aspects de la révélation se complètent mutuellement. Leur unité, malgré la diversité d’origine, d’époque de rédaction et de vocation des rédacteurs, est l’un des miracles les plus étonnants de l’histoire de la littérature mondiale.
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La Bible annotée, vol. 7, p. 2-6, 30.
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On distingue dans les livres prophétiques quatre grands et douze petits prophètes. Cette distinction purement formelle se rapporte uniquement au volume des écrits. On peut aussi les classer par ordre chronologique suivant leur position par rapport à l’exil : quatre d’entre eux ont vécu après la captivité babylonienne (Daniel, Agée, Zacharie, Malachie), tous les autres ont prophétisé avant l’exil : sept avant la chute d’Israël (Abdias, Joël, Amos, Osée, Ésaïe, Michée), cinq avant celle de Juda (Nahoum, Sophonie, Habaquq, Jérémie, Ézéchiel). Certains d’entre ces derniers (Jérémie, Ézéchiel) ont vécu la prise de Jérusalem et ont pu continuer leur ministère parmi les déportés ou les rescapés. On pourrait aussi classer les prophètes d’après la destination de leur message : Amos, Osée et en partie Michée ont parlé pour Israël, Jonas et Nahoum ont prophétisé au sujet de Ninive, Abdias au sujet d’Édom, Daniel s’est adressé à Babylone. Tous les autres ont exercé leur ministère parmi le peuple de Juda. Parmi ces hommes de Dieu, nous trouvons une très grande diversité d’origine, de vocation et de condition : Amos était un berger au langage rude et pittoresque (Amos 7 : 14 ; 2 : 13 ; 3 : 4-6), Daniel, un ministre d’État élevé à la cour de Babylone (Dan. 1 : 4-7 ; 2 : 48-49 ; 6 : 28), Ézéchiel et Zacharie étaient prêtres, Ésaïe, archiviste royal. Leurs messages portent l’empreinte de leur éducation, de leur tempérament et de leur situation. Rien de commun entre le style vif et percutant d’un Amos ou d’un Ésaïe et la poésie mélancolique d’Osée ou de Jérémie, ou encore la psalmodie de l’artiste Habaquq. Rien, sauf leur amour pour Dieu et pour leur peuple. « Dans l’inspiration divine, l’écrivain sacré ressemble, non à un canal où passerait un courant indifférent à la nature du conduit qui le véhicule, mais bien plutôt à un instrument à vent, flûte, cor ou trompette donnant son timbre propre à la mélodie. […] Le ton et la force de la voix diffèrent selon l’individu qui sert d’instrument. Mais le chœur entier forme une merveilleuse harmonie, car le compositeur est le mêmea ».
Le cadre historique des prophètes Le message des prophètes est parfois difficile à comprendre. Il était destiné en premier lieu au peuple d’Israël inséré à cette époque dans un contexte historique, géographique, religieux, social et culturel précis. Dieu a demandé aux prophètes de lui parler pour le réveiller, le reprendre et l’encourager. Si nous essayons de connaître ce contexte, nous comprendrons mieux leur message. Nous serons aussi gardés d’en faire des interprétations fantaisistes ou tendancieuses. Ne cherchons pas à couler à tout prix ces paroles prophétiques dans le moule de nos idées sur le monde actuel et son avenir proche. Une bonne connaissance de quelques notions de base préserve des contresens fâcheux et aide à pénétrer l’intention des auteurs. Mais il va sans dire que la parole de Dieu – donc aussi les livres prophétiques – garde une portée universelle et peut apporter à chacun de nous, aujourd’hui encore, sa lumière et son réconfort : à côté des passages obscurs, il y en a qui nous servent de guides et nous réchauffent le cœur. a
Erich Sauer, op. cit., p. 147.
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1. Le cadre géographique Tous les textes des prophètes contiennent de nombreuses allusions à des localités ou des pays d’alors. Le plus souvent, les noms de lieux ont changé au cours des siècles (Javan : la Grèce ; Poul et Loud : la Somalie et l’Éthiopie). Il peut être intéressant de vérifier sur une carte où se trouvent les endroits cités pour se rendre compte, par exemple, de la proximité du danger et de la progression des armées ennemies. Les Syriens étaient à une journée de marche des tribus du nord, Babylone, par contre, était à plus de 1 000 km de Jérusalem, l’Égypte à quelque 500 km. Les notes indiqueront si possible où se trouvent les lieux cités et donneront les précisions géographiques nécessaires à la compréhension du texte (conditions climatiques, régime des pluies, fertilité du sol, ressources naturelles, origine des produits cités, importance des villes, etc.). Certaines expressions demandent à être expliquées pour éviter des contresens : lorsqu’il est question des eaux de la mer en Égypte, il s’agit de celles du Nil qui couvrent le pays comme une mer à l’époque de l’inondation (Ésaïe 19, note) ; lorsqu’il est question du Fleuve, c’est une allusion à l’Euphrate. Selon le nom des vents, il s’agit d’une menace ou d’une bénédiction. Certaines images font allusion à la nature du sol (volcanique, stérile, marécageux, désertique, etc.). Toutes ces précisions sont utiles pour bien comprendre le texte.
2. La situation religieuse Depuis Salomon, la vie religieuse d’Israël était concentrée sur le temple de Jérusalem. Cependant, les cultes locaux ne disparurent pas complètement. Même des rois pieux comme Asa, Ozias et Yotam laissèrent subsister les « hauts-lieux » (1 Rois 15 : 14 ; 2 Rois 15 : 3, 4, 34) : « Le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts-lieux » (v. 35). Pour empêcher les membres des dix tribus de se rendre au temple de Jérusalem, Jéroboam établit des sanctuaires royaux à Dan et à Béthel et institua un corps de prêtres pris parmi les gens du peuple (1 Rois 12 : 26-32), ce qui était contraire aux ordres de Dieu (Deut. 12 : 11-14 ; Amos 5 : 4-5). Les prophètes se sont élevés de toutes leurs forces contre ces cultes des hauts-lieux (1 Rois 13 : 1-2 ; Jér. 7 : 31 ; 17 : 3 ; Éz. 6 : 3 ; Osée 10 : 8 ; Amos 7 : 9) qui étaient souvent de simples survivances des cultes idolâtres pratiqués dans les sanctuaires cananéens que les Israélites n’avaient pas détruits lors de leur entrée en Canaan (Nombres 33 : 52 ; Deutéronome 33 : 29). Généralement, ces cultes étaient accompagnés de prostitution sacrée (Osée 4 : 11-14) et l’immoralité régnait déjà au cours du pèlerinage vers les sanctuaires (Jér. 3 : 2 ; cf. 1 Chr. 21 : 11). C’était surtout le culte d’Astarté (ou Achéra), déesse de la fécondité, qui était marqué par des scènes de débauche censées honorer et favoriser les forces génératrices de la nature (Juges 2 : 13 ; 10 : 6 ; 1 Rois 11 : 5, 33 ; 2 Rois 23 : 13). Au temps de Jérémie, des femmes juives cuisaient des gâteaux portant l’effigie de la « reine du ciel » (Jér. 7 : 18 ; 14 : 19 ; cf. Osée 3 : 1). Le dieu Baal (« maître, seigneur »), dieu suprême des Cananéens, et le dieu Molok (« roi » ; appelé aussi Milcom ou Malcom ; cf. 2 Rois 11 : 5, 33 ; Jér. 32 : 35) gardaient des fidèles attachés à leurs cultes (2 Rois 17 : 17 ; 1 Chr. 28 : 3 ; 33 : 6), bien qu’ils fussent défendus sous peine de mort en Israël (Lév. 18 : 21 ; 20 : 1-5). Molok réclamait des sacrifices d’enfants
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et l’on a effectivement trouvé en Palestine des sanctuaires entourés de squelettes d’enfants calcinés. Aussi n’est-il pas étonnant de voir les prophètes s’élever avec vigueur contre les cultes cruels rendus à Baal (Jér. 7 : 9 ; 11 : 13, 17 ; 12 : 16 ; 19 : 5 ; 23 : 13, 27 ; 32 : 29, 35 ; Osée 2 : 10 ; 13 : 1 ; Soph. 1 : 41) et à Molok (Jér. 32 : 35). De plus, chaque famille et chaque cité adoraient leurs idoles domestiques ou collectives. Ésaïe et Jérémie en décrivent la fabrication dans des termes d’une ironie mordante (Ésaïe 40 : 19-20 ; 44 : 9-20 ; Jér. 10 : 9). « Tout le pays, s’écrie Ésaïe, est rempli d’idoles ; on se prosterne devant l’ouvrage de ses mains, devant ce que ses doigts ont fabriqué » (Ésaïe 2 : 8). Dans les quatre grands prophètes et dans la moitié des « petits » prophètes, on trouve de nombreux avertissements contre ce culte d’idoles qui ravit à l’Éternel la place unique que lui réserve le premier commandement. L’idolâtrie – avec l’immoralité qui l’accompagnait – fut la cause principale de la déportation d’Israël et de Juda. Après l’exil, la prophétie d’Ésaïe 2 : 18, prédisant que toutes les idoles disparaîtraient, s’est accomplie à la lettre. Les prophètes étaient « des hommes suscités par Dieu pour rappeler au peuple les voies de Dieu » (A. Motyer). La religion était devenue un ritualisme vide, sans effet sur la vie morale, sociale ou politique. Les sacrifices étaient considérés comme remplaçant l’obéissance aux lois divines. C’est pourquoi les prophètes semblent parfois les mettre en cause (Ésaïe 1 : 11s ; Jér. 7 : 21s ; Osée 6 : 6 ; Amos 5 : 25 ; Matt. 6 : 6-8). En fait, c’est contre cette substitution à une vie d’obéissance qu’ils s’élèvent.
3. Le contexte social L’établissement de la royauté avait amené une profonde transformation dans la vie sociale des Hébreux : les impôts accrus, les corvées, les guerres ont amené un appauvrissement de la masse du peuple. Il suffisait d’une mauvaise récolte ou d’une épidémie dans le bétail pour obliger le cultivateur à emprunter de l’argent pour survivre. Les tributs exigés par les souverains étrangers retombaient avec les taxes royales sur le petit peuple obligé bien souvent de mettre ses biens en gage. D’habiles spéculateurs profitaient de cette situation pour s’enrichir. Ils achetaient des terres à bas prix, prêtaient à des taux usuraires en s’assurant les champs, parfois même les enfants ou la femme du débiteur comme gages. S’il ne pouvait pas rembourser sa dette, sa terre venait grossir le patrimoine du profiteur, sa famille ou lui-même devenaient les esclaves du créancier. Ainsi se sont peu à peu constituées deux classes nettement séparées et hostiles : les pauvres, exploités et opprimés, et les riches qui vivaient dans une opulence insolente, imitant le luxe des étrangers avec lesquels ils commerçaient. Les dispositions de l’année sabbatique et de l’année jubilaire destinées à parer à cette inégalité persistante (Lév. 25 : 10-54 ; Deut. 15 : 1-18 ; 31 : 10) n’étaient plus respectées, pas plus que l’interdiction de prêter de l’argent à un compatriote contre un intérêt (Exode 22 : 24 ; Deut. 23 : 20). Les riches ou leurs amis détenaient aussi le pouvoir judiciaire. Lorsque le pauvre voulait se défendre, sa cause était perdue d’avance. Ces injustices nous expliquent la violence des attaques lancées par certains prophètes contre les riches (Ésaïe 5 : 8-10 ; Amos 3 : 9-10 ; Michée 2 : 2-5), contre leur goût du luxe et leur mépris des pauvres (Ésaïe 3 : 14-26 ;
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Amos 4 : 1-3 ; 5 : 11-13 ; 6 : 4-7 ; Michée 6 : 12 ; 7 : 3). Ces paroles n’ont rien perdu de leur actualité.
4. Le contexte culturel La culture d’un peuple comprend l’ensemble de ses traditions ethniques, artistiques et littéraires, ses lois, ses mœurs et ses coutumes transmises de génération en génération. Les écrits bibliques sont imprégnés d’allusions à ces éléments culturels, profondément incarnés dans la vie du peuple. La plupart de ces allusions ont besoin d’être expliquées. Nous vivons dans une civilisation si différente ! La loi donnée par Moïse est le fondement de la vie d’Israël, elle régissait tous les aspects de la vie quotidienne. Celui qui connaît bien les cinq livres de Moise aura déjà une clé pour accéder à la compréhension de bien des passages. Dans ces cas, il suffira souvent d’une référence biblique pour éclairer l’allusion. Par exemple, la phrase d’Amos 2 : 8 : « festoyer sur des habits reçus en gage » est aisément comprise lorsqu’on sait que la loi interdisait de se servir d’un objet reçu en gage ou de le garder après le coucher du soleil (Exode 22 : 25-26 ; Deut. 24 : 10-13). D’autres détails trouvent leur explication dans les coutumes de l’époque : les maisons étaient construites en argile (Job 4 : 19), en briques (Ésaïe 9 : 9) ou en pierres (1 Rois 7 : 9). Comme les rois, les riches avaient des résidences d’été et d’autres pour l’hiver (Jér. 22 : 14 ; Amos 3 : 15). Ces dernières étaient chauffées par des sortes de braseros (Jér. 36 : 22). Tous les jours, on moulait le grain (Jér. 25 : 10) et l’on cuisait le pain sur ses deux côtés (Ésaïe 44 : 15). Dans les villes, les boulangers, regroupés par rues (Jér. 37 : 21), faisaient le pain dans de grands fours (Jér. 37 : 21 ; Osée 7 : 4). Les profiteurs, enrichis par le malheur des autres, vivaient dans le luxe, festoyant sur des lits incrustés d’ivoire aux sons de la harpe et des tambourins (Amos 6 : 4s ; Ésaïe 5 : 8-14). Eux et leurs femmes mettaient beaucoup de soin à leur toilette et leur coiffure (Ésaïe 3 : 16-24), à leurs chaussures en cuir fin (Éz. 16 : 10) ornées de clochettes qui rythmaient leurs pas (Ésaïe 3 : 16-17). L’idolâtrie est souvent comparée par les prophètes à la prostitution, d’une part parce que c’est un abandon du « mari légitime » d’Israël, c.-à-d. de l’Éternel, d’autre part, parce que le culte des idoles, surtout celui de Baal et d’Astarté, était souvent accompagné de prostitution « sacrée » (Michée 1 : 7 ; Osée 4 : 12-14). Beaucoup de gestes conventionnels traduisent des pensées ou des sentiments parfois différents des nôtres : se frapper la poitrine est un signe de contrition (Ésaïe 22 : 12 ; Nahoum 2 : 8), se couvrir la barbe ou la moustache, un geste exprimant la honte ou la tristesse (Éz. 24 : 17, 22 ; Michée 3 : 7), prendre le sac, c.-à-d. se couvrir d’étoffes grossières, se raser la tête étaient des marques de deuil ou de consternation (Amos 8 : 10), siffler ou agiter les mains étaient des gestes de moquerie, d’étonnement ou d’horreur (Jér. 19 : 8 ; 50 : 13 ; Lam. 2 : 15 ; Soph. 2 : 15). Beaucoup d’expressions se rapportent à l’art militaire antique : les « terrasses » étaient des amoncellements de terre contre les remparts afin de pouvoir donner l’assaut à la ville assiégée (Éz. 26 : 8 ; Hab. 1 : 10), les « béliers », des instruments pour enfoncer les portes des villes, la « tortue » était l’avance de l’infanterie contre l’ennemi sous la protection des boucliers tenus bord à bord au-dessus des têtes. Après la bataille, le butin était tiré au sort
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entre les vainqueurs (Ésaïe 34 : 17 ; Joël 4 : 3 ; Nahoum 3 : 10 ; Abdias 11), le filet enfermait les prisonniers (Éz. 32 : 3 ; Osée 7 : 12 ; Hab. 1 : 15). Le langage, avec ses idiotismes et ses particularités, fait aussi partie de la culture d’un peuple. Nous trouvons dans les livres prophétiques un certain nombre d’expressions proverbiales : « habiter sous sa vigne et sous son figuier » est un indice de paix, de prospérité et de sécurité (Amos 9 : 14 ; Michée 4 : 4) ; « élargir l’espace de sa tente » (Ésaïe 54 : 2) est signe d’agrandissement de la famille ; « sucer le lait des nations » signifie profiter de ce qu’elles ont de meilleur (Ésaïe 60 : 16) et « la racine des montagnes » désigne le fond de la mer (Jonas 2 : 7). Tarsis (Jonas 1 : 3 ; Jér. 10 : 9 ; Ésaïe 23 : 6 ; 66 : 19) a parfois le même sens que pour nous que « le bout du monde ». Pour comprendre le dicton « comme des moissonneurs en été » (Michée 7 : 1), il faut se rappeler qu’en Palestine, la moisson est terminée à la Pentecôte. En été, il n’y a donc plus rien à moissonner. Les notes essaieront d’expliquer ces différentes allusions et de les mettre à jour.
5. Le contexte politique La vie quotidienne des Hébreux était influencée à la fois par la politique interne, par les relations avec l’état voisin (Israël ou Juda), avec les autres peuples environnants et avec les grandes puissances dont la volonté d’hégémonie dominait tout le destin des nations du Croissant fertile.
Politique intérieure Depuis le règne de Roboam, le fils de Salomon, le peuple hébreu était divisé en deux royaumes : celui d’Israël au nord et celui de Juda au sud. Le royaume du nord comprenait 10 tribus. La principale d’entre elles était Éphraïm (l’un des fils de Joseph). C’est pourquoi les prophètes désignent parfois tout le royaume par le nom d’Éphraïm ou de Samarie, sa capitale. Il fut plus puissant que le royaume du sud composé seulement des tribus de Juda et de Benjamin, mais l’autorité y avait moins de stabilité : en deux siècles, neuf dynasties se sont succédé alors qu’en Juda on resta fidèle à celle de David (avec une seule éclipse : l’interrègne d’Athalie : 2 Rois 11). Dans chacun des deux royaumes, il y eut de bons et de mauvais rois. Les livres des Rois et des Chroniques nous livrent pour chacun d’eux le verdict final : « Il fit ce qui est bon – ou ce qui est mal – aux yeux de l’Éternel ». Ce jugement est avant tout motivé par l’attitude du roi à l’égard de la religion. Par exemple, les bons rois respectèrent les prescriptions établies par Moïse, luttèrent contre les cultes des hauts-lieux, favorisèrent le clergé lévitique. En revanche, les mauvais rois firent des alliances avec les peuples étrangers, alliances qui entraînèrent automatiquement l’adoption de leurs divinités et l’introduction des cultes idolâtres dans le pays, avec toutes leurs conséquences sur le plan moral. Pour chaque prophète, il sera bon de consulter le tableau des rois correspondants pour connaître le contexte de la vie intérieure du pays où il a prophétisé.
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Prophètes en Juda
Rois de Juda
Prophètes en Juda et Israël
Rois d'Israël
(–) Roboam 931–913 (–) Abiyam 913–910 (+) Asa 910–869
(–) Jéroboam Ier 931–910 (–) Nadab 909–908 (–) Baécha 908–886 (–) Éla 886–885 (–) Zimri 885
Abdias vers 887 ?
(+) Josaphat Corégence : 872–869 Règne personnel : 869–848 (–) Yoram 853–841 (–) Ahazia 841 (–) Athalie 841–835
(–) Omri 885–874 (–) Achab 874–853 (–) Ahazia 853–852 (+ –) Jéhu 841–814
Joël 835–830 ?
(+) Joas 835–796 (+) Amatsia 796–767
(–) Yoahaz 814–798 (–) Joas 798–782
(+) Azaria (Ozias) 792–740 En partie avec Amatsia Ésaie 739–680
Michée 745–715
Prophètes en Israël
Jonas 793–753 ?
(–) Jéroboam II 793–753 Avec corégence (–) Zacharie 753 (–) Challoum 752
Amos 765–750
(+) Yotam 750–732 Avec corégences
(–) Menahem 752–742 (–) Péqah 752–732 (–) Péqahya 742–740 Avec corégences
Osée 746–724
(–) Ahaz 735–715 Avec corégences
(–) Osée 732–722
(+) Ézéchias 715–686
Fin du royaume du nord Déportation des Israélites
(–) Manassé 697–642 Avec corégence Nahoum 650–612
(–) Amon 642–640
Sophonie 626–625
(+) Josias 640–609
Jérémie 626–585
(–) Yoahaz 609
Habaquq 609–608
(–) Yéhoyaqim 609–598
Daniel 600–530
(–) Yéhoyakin 598–597
Ézéchiel 592–570
(–) Sédécias 597–586 Exil à Babylone
Aggée 520 Zacharie 520 Malachie 460–450
(+) verdict positif (–) verdict négatif en Rois et Chroniques En Juda, il y eut 8 bons rois et 12 mauvais. En Israël, par contre, un seul roi sur 20 reçoit un témoignage mitigé : Jéhu. Il « exécuta ce qui était droit aux yeux de l’Éternel » mais « ne prit point garde à marcher de tout son cœur dans la loi de l’Éternel et ne se détourna pas des péchés de Jéroboam » (2 Rois 10 : 30-31). Tous les autres firent « ce qui est mal aux yeux de l’Éternel ». La chronologie des rois est difficile à établir. La date de la mort de Salomon n’est pas connue, d’où un flottement dès le départ et une différence entre les dates proposées. Nous donnons ci-dessous, à titre indicatif, un tableau chronologique tel que le propose Thiele dans A Chronology of Hebrew Kings (1977, p. 75) suivi par un grand nombre de spécialistes.
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Thiele élabora sa proposition d’après des documents assyriens, égyptiens et babyloniens corroborés par des données astronomiques de ces pays. Il admet l’existence de plusieurs corégences. Lorsque David était vieux, il s’empressa de faire proclamer Salomon roi pour éviter qu’un usurpateur s’empare du trône (1 Rois 1 : 11-53). Quand Azaria-Ozias fut devenu lépreux, Yotam régna à sa place (2 Rois 15 : 5). Ce système semble avoir été courant au Moyen-Orient dans l’Antiquité. Les relations des royaumes d’Israël et de Juda sont passées par trois phases : 1. Un demi-siècle d’hostilité (931 à 884) inauguré par celle de Jéroboam contre Roboam. Le roi de Juda, Asa, fit appel à Ben-Hadad l, roi de Syrie pour lutter contre le roi d’Israël (1 Rois 15 : 16-22). 2. 40 ans d’entente (884 à 842) pour faire face à l’ennemi commun : la Syrie. C’est Omri, roi d’Israël, qui a inauguré cette nouvelle politique. Son règne fut prospère, il s’allia à Tyr, soumit Moab au paiement d’un tribut (2 Rois 3 : 4, confirmé par la stèle de Mésa, roi de Moab), édifia sa capitale Samarie. Son fils Achab lutta contre le royaume de Damas (1 Rois 22 : 1-40) et son petit-fils Yoram (d’Israël) contre Moab (2 Rois 3) avec le roi de Juda Josaphat. Sa fille Athalie épousa Yoram de Juda, futur roi de Jérusalem. 3. 120 ans de guerre (842 à 722). Jéhu rompt l’alliance avec Juda et tue Ahazia (2 Rois 9 : 27). Quelques années plus tard, les rois d’Israël et de Juda s’entre-déchirent (2 Rois 14 : 8-14). L’hostilité subsistera jusqu’à la disparition du royaume du nord en 722.
Politique extérieure La Palestine fut depuis toujours un lieu de passage entre la Mésopotamie et l’Égypte ; elle tenait la clé des échanges entre l’Afrique et l’Asie, alors que son littoral méditerranéen invitait aux relations avec les îles grecques et l’ensemble des pays bordant la mer. C’est dire l’importance stratégique de ce petit pays et la raison des convoitises territoriales qui se sont concentrées sur lui de différents côtés. D’autre part, cette région d’Asie occidentale est, par suite de son relief et de son climat, un pays typique de nomadisme mettant chaque année des centaines de milliers de Bédouins en mouvement. Dans l’Antiquité, ces déplacements saisonniers se transformaient facilement en migrations et en guerres de conquête. L’histoire d’Israël jusqu’à l’établissement en Canaan s’insère dans ce contexte. L’Égypte et la Chaldée, terres de sédentaires, regorgent de céréales, mais manquent de bois et de métaux. La Syrie en a et possède, en plus, des ports permettant des échanges commerciaux avec des pays possédant tout ce que l’on peut convoiter lorsqu’on s’est enrichi. Ces raisons économiques expliquent une bonne partie de l’histoire troublée du « pays promis » qui, sous ce rapport, ne ressemble guère aux peuples heureux qui « n’ont pas d’histoire ». Durant toute la période d’activité des prophètes, l’histoire d’Israël et de Juda fut dominée par les conflits d’influence des grandes puissances : Égypte, Assyrie, Babylonie, et les velléités d’hégémonie locale des voisins immédiats : Syrie, Philistie, Ammon, Moab, Édom. Les prophètes font souvent allusion à ces divers peuples. Pour comprendre leurs discours dirigés tantôt contre les uns, tantôt contre les autres, leurs avertissements et leurs menaces,
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il faut connaître grosso modo l’histoire de ces nations et les répercussions de leur politique sur celle du peuple de Dieu. Nous commencerons par une vue générale de l’histoire des grandes puissances, puis nous examinerons celle des petits états voisins, enfin nous essaierons de faire une brève synthèse pour les siècles jalonnés par l’activité des prophètes.
6. Les grandes puissances L’Égypte L’Égypte représentait pour Israël à la fois le pays de l’esclavage dont Dieu l’avait délivré « à main forte et à bras étendu » et la grande puissance dont l’aide pouvait assurer la victoire contre les ennemis d’alentour. Cette dernière idée tenait plus au souvenir d’une gloire passée qu’à la réalité présente. En effet, depuis le Xlle siècle av. J.-C., l’Égypte avait subi un déclin constant de sa puissance, entrecoupé de quelques redressements spectaculaires rappelant les gloires d’antan. Cependant, sa renommée au-delà de ses frontières restait grande, au point qu’Israël et Juda se sont, à maintes reprises, adressés à elle pour avoir du secours contre leurs puissants voisins. Les prophètes ont régulièrement dénoncé cette politique proégyptienne comme contraire à la foi en Dieu. Les pharaons sont plus d’une fois intervenus dans l’histoire d’Israël, soit de leur propre initiativea, soit parce qu’ils avaient été appelés à l’aideb, soit parce qu’ils voulaient lutter contre l’influence croissante des grandes puissances mésopotamiennes et que la Palestine se trouvait sur leur cheminc. a
b
c
En 945, un général libyen, Shéshonq, s’empara du pouvoir et fonda la 22e dynastie pharaonique qui régna durant deux siècles sur l’Égypte. Ce pharaon est connu dans la Bible sous le nom de Chichaq. Lorsque peu avant la mort de Salomon, Jéroboam s’est enfui en Égypte, Chichaq venait de monter sur le trône. À cette époque, l’Égypte revendiquait encore la suzeraineté sur la Palestine : elle entendait tenir tous les petits royaumes qui la composaient sous sa domination et leur demandait de payer un tribut annuel. Elle affirma cette volonté par des campagnes destinées à maintenir le pays sous ses ordres (1 Rois 9 : 16 ; 11 : 14-22). En 925, Chichaq envahit la Palestine (1 Rois 14 : 25-26) et soumit Israël et Juda, mais Asa, le roi de Juda, vainquit son successeur à Marécha (2 Chr. 14 : 9-15 ; 16 : 8). Après cela, des guerres civiles et des luttes intestines divisèrent l’Égypte en plusieurs royaumes concurrents. En 725, Osée, le dernier roi d’Israël, appela l’Égypte à l’aide contre l’Assyrie (2 Rois 17 : 4), mais ce fut un mauvais calcul : le pharaon ne bougea pas pour sauver Samarie. Vers 715, des souverains éthiopiens s’emparèrent du pouvoir et fondèrent la 25e dynastie égyptienne dont l’histoire est dominée par les démêlés avec la puissance croissante de l’Assyrie. Lorsque l’Assyrie attaqua Juda, le nouveau pharaon envoya son jeune frère Tirhaqa pour lutter contre les Assyriens (2 Rois 29 : 9 ; Ésaïe 37 : 9). L’Égypte fut défaite et envahie par deux fois par les Assyriens, en 671 et 666–665. L’empereur assyrien Assourbanipal, exaspéré par les Égyptiens finit par saccager Thèbes, la capitale de la Haute-Égypte : un événement qui se raconta longtemps dans le monde antique et fournit à Nahoum (3 : 8-10) l’exemple de ce que Dieu ferait à Ninive. En fin de compte, les pharaons n’avaient été pour Israël et Juda que des « roseaux cassés blessant la main de ceux qui s’appuient sur eux » (2 Rois 18 : 21 ; Ésaïe 36 : 6). Assourbanipal avait établi un certain Psammétique gouverneur de la Basse-Égypte pour le compte des Assyriens. Celui-ci profita du retrait des troupes assyriennes, rappelées en Mésopotamie pour juguler une révolte locale, pour se faire reconnaître roi par toute l’Égypte. ll unifia son pays et fonda la 26e dynastie sous laquelle l’Égypte regagna un certain lustre d’antan. Lui et son successeur Néko II (ou Nékao II) s’allièrent à l’Assyrie contre Babylone dont la puissance grandissante menaçait l’équilibre du MoyenOrient. Lorsqu’en 609, Néko II marcha au secours de l’Assyrie, Josias, le roi de Juda, lui barra la route. Il le retint suffisamment à Méguiddo pour consommer la perte de l’Assyrie vaincue par les Babyloniens, mais il paya cette intervention de sa vie (2 Rois 23 : 29). L’Égypte tenta de remplacer l’Assyrie comme
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La Syrie Pendant que l’influence égyptienne décline, celle de l’Assyrie et de la Syrie ne font que croître. La Syrie, bien plus petite et moins puissante que l’Assyrie, a cependant joué un rôle important dans l’histoire des deux royaumes israélites, car elle était beaucoup plus proche que l’Assyrie. Pendant plus d’un siècle, Israël sera en butte à ses attaques (1 Rois 20). Le nom « Syrie » est parfois utilisé comme synonyme du mot hébreu Aram. Il désigne la plaine s’étendant du Liban jusqu’au-delà de l’Euphrate. Le pays fut longtemps divisé en une série de petits royaumes. David et Salomon établirent leur domination sur eux, mais après le schisme, les rois syriens de Damas attaquèrent souvent le royaume du norda. Au milieu du viiie s., la Syrie eut un sursaut d’indépendance sous Retsin (740–732). Sous le règne d’Ahaz, Retsin s’unit à Pékah, roi d’Israël, pour attaquer Jérusalem. Ahaz appela le roi d’Assyrie à l’aide. Tiglath-Piléser III vint attaquer Damas, déporta ses habitants et tua Retsin (2 Rois 16 : 5-9). La destruction de Damas, prophétisée par Ésaïe (17 : 1) et Amos (1 : 4-5), fut citée comme avertissement à Juda (Ésaïe 8 : 4 ; 10 : 9s). À partir de là, la Syrie tomba définitivement au pouvoir des Assyriens. Elle passa ensuite sous la domination des Babyloniens, puis des Perses et perdit toute influence politique.
L’Assyrie L’Assyrie fut pendant longtemps la puissance païenne la plus redoutable pour Israël et Juda. Une part importante des écrits des prophètes lui est consacrée. Au xiie s., elle connut une expansion considérable, puis elle déclina. Les tribus araméennes échappèrent à son pouvoir et fondèrent le royaume de Damas (Syrie). L’Assyrie ne regagna sa puissance qu’à partir du ixe s. sous la conduite de rois entreprenantsb. Au cours du viiie s.,
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suzeraine de la Palestine, mais cet essai ne dura que quatre ans et se solda par la défaite retentissante de Karkémich (605) où ses armées furent écrasées par le roi de Babylone Néboukadnetsar. Malgré tous les efforts des pharaons qui succédèrent à Néko II, tout le Moyen-Orient fut soumis à Babylone (Jér. 46 : 2). Le roi de Juda Yéhoyaqim tenta de se soulever contre le joug babylonien espérant en l’aide de l’Égypte (2 Rois 24 : 1s), mais Néko II resta tranquillement chez lui et Néboukadnetsar prit Jérusalem en 597. L’Égypte fit une dernière tentative pour juguler le pouvoir babylonien : le pharaon Hophra encouragea le roi de Juda Sédécias à se révolter contre Babylone (Éz. 17 : 11-21 ; Jér. 37 : 5), mais lorsque Néboukadnetsar vint pour la seconde fois assiéger Jérusalem en 587, il rentra vite en Égypte, comme Jérémie l’avait prévu (46 : 13s). En 525, l’Égypte tomba aux mains des Perses qui mirent fin à son indépendance politique. Les Syriens surent habilement exploiter les rivalités entre lsraël et Juda. Ben-Hadad II de Damas réussit à absorber divers royaumes araméens et à les regrouper en un seul sous sa domination. Après deux campagnes infructueuses contre Israël, il réussit à entraîner Achab dans une coalition anti-assyrienne de dix rois de la région, mais lorsque le danger assyrien s’éloigna, Israël se retira de la coalition. Ben-Hadad l’attaqua et lui infligea une défaite cuisante à Ramoth en Galaad (1 Rois 22 : 1-25). Au cours du ixe siècle, les rois assyriens attaquèrent la Syrie à maintes reprises. En 802, Damas fut assiégée et devint tributaire de l’Assyrie. Dès lors, sa force déclina et Jéroboam II put s’en emparer. Assour-Nasirpal II (883–859) soumit les tribus araméennes de Mésopotamie et étendit son pouvoir sur le Liban et vers la Philistie. Sa poussée vers l’ouest l’amena jusqu’aux frontières d’Israël. Son fils Salmanassar III (858–824) s’assura la domination de tous les pays situés entre l’Arménie (Ourartou) et le golfe Persique, entre la Médie et la côte syrienne. En 857, il s’empara de Karkémich, la capitale de l’antique empire hittite et en 853, il affronta la coalition des dix rois à Qarqar. Selon des tablettes assyriennes, le roi d’Israël Achab aurait engagé 2 000 chars et 14 000 hommes dans cette bataille. Plus tard, Jéhu lui aurait payé un tribut. Son fils Samsi-Adad V (823–811) fut obligé de lutter contre des ennemis internes et externes. Il mourut jeune. Sa veuve Sémiramis assura la régence jusqu’à ce que son fils Adad-Nirari III eut l’âge de régner. En 804, le
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elle établit un vaste empire comprenant l’ensemble des peuples du Moyen-Orient. Les deux royaumes hébreux n’échappèrent pas à son empire et durent lui payer un tributa. Mais au viie s., des révoltes éclatèrent un peu partoutb. Unis aux Mèdes, les Chaldéens prirent les villes d’Assur et de Ninive, comme Nahoum (1 : 8) et Sophonie l’avaient prédit. En 609, l’empire assyrien cessa d’exister. Son territoire fut occupé par les Chaldéens.
La Babylonie ou Chaldée La Chaldée était primitivement la partie sud de la Babylonie, mais le nom s’appliqua finalement à toute la Babylonie (surtout au vie s.) après que Nabopolassar, un gouverneur chaldéen fut devenu roi de Babylone (626). Selon Gen. 10 : 10, c’est Nimrod qui fonda la ville de Babylone. Celle-ci connut des fortunes diverses au cours des siècles, mais lutta toujours pour son indépendance. Au viiie s., un gouverneur chaldéen envoya une ambassade au roi de Juda pour demander son aide contre les Assyriens (2 Rois 20 : 12-18 ; Ésaïe 13). Pour punir leur velléité d’indépendance, le roi assyrien Sargon II déporta des Babyloniens en Samarie où ils introduisirent leurs cultes (2 Rois 17 : 24-30). Ce fut là l’origine des Samaritains dont il est souvent question dans les Évangiles. Les autres rois assyriens eurent aussi affaire à Babylone. Lors d’une nouvelle révolte, Sennachérib mit la ville à sac (589). Esar-Haddon la restaura et y fit transporter Manassé, le roi de Juda (2 Chr. 33 : 11).
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jeune roi attaque Damas, ce qui enlève une sérieuse épine du pied d’Israël (2 Rois 12 : 17 ; 2 Chr. 24 : 23s) et permet à Joas de recouvrer certaines villes prises par Hazaël de Syrie (2 Rois 13 : 25). Jéroboam II profitera de l’affaiblissement de la Syrie pour étendre les frontières d’Israël « jusqu’aux portes de Hamath » (2 Rois 14 : 25-28) sans que l’Assyrie, minée par des luttes internes, l’arrête. En 745, Tiglath-Piléser lI s’empara du pouvoir (2 Rois 15 : 29 ; 16 : 7-10) et régna durant 18 ans. Il établit un empire encore plus vaste que celui de Salmanassar III. Il soumit les Araméens de la Babylonie, le chef chaldéen Mérodak-Baladan et les villes syriennes et phéniciennes. Il obligea le roi d’Israël Menahem à lui payer un tribut (2 Rois 15 : 19-20). Ses armées ne s’arrêtèrent qu’au « torrent d’Égypte » et tous les rois de la Palestine devinrent ses tributaires (Retsin de Damas, Ammon, Édom, Moab et Ahaz de Juda, 2 Chr. 28 : 19-21). Ahaz, roi de Juda, acheta le secours de Tiglath-Piléser, contrairement aux avertissements d’Ésaïe (2 Rois 16 : 7-8). Mais le roi assyrien ne lui fut d’aucune aide. Il prit quelques villes d’Israël, la Galilée et le pays de Nephtali et en déporta les habitants (2 Rois 15 : 29) ainsi que d’autres Juifs (1 Chr. 5 : 26). Damas tomba en 732, Tyr capitula et Tiglath-Piléser remplaça Pékah par Osée à la tête d’Israël (2 Rois 15 : 30). Lorsque Samarie refusa de payer le tribut à l’Assyrie, Sargon II (722-705) vint assiéger la ville pendant 3 ans (2 Rois 17 : 1-6 ; 18 : 9-10) et après l’avoir prise, en 722, il en déporta les habitants (27 270, selon ses tablettes). Les années suivantes, il étendit son pouvoir dans toutes les directions. Il reprit Karkémich et guerroya en Arménie et en Médie. Son fils Sennachérib (704–681) continua sa politique. Il prit Tarse en Cilicie, assiégea la ville phénicienne de Sidon, Lakich en Juda (2 Rois 18 : 13-14), et battit les Égyptiens. Le roi de Juda Ézéchias qui s’était révolté contre lui dut lui payer un tribut (v. 14-16). Il assiégea Jérusalem (2 Rois 18 : 17 à 19 : 9), mais dut lever le siège (19 : 35-36, confirmé par Hérodote 2 : 141). Ses fils l’assassinèrent (Ésaïe 37 : 38 ; 2 Rois 19 : 37). Son fils Esar-Haddon lui succéda (680–669) après avoir été vice-roi à Babylone. Lorsque les Babyloniens se révoltèrent, il lui suffit d’une expédition militaire pour les soumettre, mais il eut plus de mal à contenir les Élamites et les Cimmériens (Arménie). Tous les royaumes du Moyen-Orient (y compris Israël) lui payèrent régulièrement leur tribut. En 672, il installa des gouverneurs assyriens à Thèbes et à Memphis en Égypte. Il mourut au moment où l’Égypte se révolta. Son fils Assourbanipal (668–627) entreprit de châtier les rebelles. Il mit Thèbes à sac (Nahoum 3 : 8-10) et donna à l’empire assyrien sa plus grande extension (Égypte, Palestine, Chaldée, Elam, Médie, Arménie, Cilicie). Les Scythes donnèrent le Moyen-Euphrate, les Mèdes assiégèrent Ninive. En 625, sous Nabopolassar, les Chaldéens chassèrent les Assyriens de Babylone.
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Le déclin de l’Assyrie permit au Chaldéen Nabopolassar de reconquérir la ville et d’y fonder une nouvelle dynastie en 626. Il détruisit Ninive en 612. Son fils Néboukadnetsar (605–562) vainquit le pharaon Néko à Karkémich (605) et continua la reconstruction de Babylone (2 Rois 24 : 1). Son règne fut l’un des plus longs et des plus brillants de l’histoire. Il mena la guerre contre Juda et déporta Yéhoyakin en 597 puis « il nomma un roi de son choix et, après avoir pris un butin considérable, rentra à Babylone » (tablettes babyloniennes, cf. 2 Rois 24 : 10-17 ; 2 Chr. 36 : 5-10 ; Jér. 37 : 1). En 587, lorsque Sédécias, le roi qu’il avait établi en Juda se révolta (Jér. 52 : 3s ; cf. 2 Rois 25 : 7), il revint, détruisit la ville, pilla le temple et emporta les ustensiles sacrés à Babylone (2 Chr. 36 : 7). Une nouvelle déportation eut lieu en 571 (2 Rois 25 : 8-21). Mais la gloire de l’empire babylonien devait être de courte durée. Ésaïe (14 : 1-23 ; 21 : 1-10 ; 46 : 1-2 ; 47 : 1-5) et Jérémie (50-51) avaient prédit sa chute. En 539, les Perses prirent Babylone après avoir détourné le cours de l’Euphrate. Cyrus y entra en vainqueur (Ésaïe 13 : 14 ; 44 : 28), tua Belchatsar (Dan. 5 : 30) et permit aux Juifs de rentrer dans leur pays (Esd. 1 : 1-11 ; cf. Ésaïe 44 : 24-28 ; 45 : 13 ; Michée 5).
7. Les petits États voisins Israël et Juda étaient entourés d’un certain nombre de petites nations avec lesquelles ils étaient plus ou moins constamment sur le pied de guerre. Certaines d’entre elles étaient de proches parents des Hébreux, ce qui ne les empêcha pas de prendre une attitude hostile à leur égard. Les uns comme les autres subissaient les contrecoups des succès et des échecs des grandes puissances qui se disputaient la prépondérance sur les pays du Croissant fertile.
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Ces États entouraient Israël de tous côtés, comme le montre la carte ci-après :
ISRAËL
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Ammon
JUDA
Moab Péninsule arabe
Edom
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Nous les examinerons dans l’ordre géographique en passant du nord-ouest au sud, puis en remontant vers le nord-est.
Phéniciens Peuple cananéen installé sur une mince bande littorale au pied du Liban, au nord-ouest de la Palestine. Les villes principales furent Tyr, Sidon, Byblos (Guébal) et Arvad. Au temps des Juges, les habitants de Sidon opprimèrent les Israélites (Juges 10 : 12). Ils répandirent en Israël leur culte de Baal et d’Astarté (1 Rois 11 : 5 ; 16 : 31 ; 2 Rois 23 : 13). Ils furent donc « une ronce déchirante pour le peuple d’Israël » (Éz. 28 : 20-24). De plus, ils se sont associés à d’autres peuples pour piller Jérusalem et vendre ses habitants comme esclaves (Joël 4 : 4-6). Tyr fut fondée par les Sidoniens vers 2750 av. J.-C. (Gen. 10 : 5 ; Ésaïe 23 : 12 ; Hérodote 2 : 44). Pour se garantir contre les assiégeants, la ville principale s’établit sur un îlot rocheux au milieu de la mer (Éz. 26 : 15-17 ; 27 : 32). Au viiie s., les relations entre Israël et Tyr furent amicales : Hiram, roi de Tyr, fournit à David et à Salomon des matériaux de construction pour le palais royal et le temple (1 Rois 5 : 1 ; 9 : 10-14). Plus tard, elles se gâtèrent. La fille d’un roi de Tyr, Jézabel, femme du roi d’Israël Achab, tenta d’introduire le culte païen en Israël (1 Rois 16 : 31-33 ; 18 : 4, 19). Les Tyriens livrèrent des Israélites aux Édomites (Amos 1 : 9), volèrent leurs biens et vendirent des prisonniers hébreux aux Grecs (Joël 4 : 5-6). Jérémie (27 : 1-11) et Ézéchiel (26 : 1-19) annoncèrent la destruction de la ville luxueuse et corrompue. Les rois assyriens soumirent les villes phéniciennes à un tribut, puis augmentèrent leur pression sur elles. Sidon fut mise à sac par Esar Haddon, Tyr fut assiégée d’abord par les Assyriens, puis, pendant 13 ans, par Néboukadnetsar ; finalement Alexandre la prit après avoir construit une digue reliant l’îlot à la terre (cf. Éz. 26 : 29, note).
Philistins Les Philistins vinrent de l’île de Crète au xiie s. av. J.-C. et s’installèrent sur la bande côtière de la Méditerranée à l’ouest de la Judée. Ils donnèrent passablement de fil à retordre aux Israélites jusqu’au temps de David. Ensuite, ils apparaissent moins souvent dans l’histoire d’Israël. Par deux fois, ils envahirent le territoire de Juda : sous Yoram (2 Chr. 21 : 16) et sous Ahaz (28 : 18 ; Ésaïe 9 : 8-12), mais ils furent dominés, plus tard, par les rois de Juda (2 Chr. 17 : 11 ; 26 : 6-7). Les prophètes les ont souvent menacés à cause de leur attitude hostile envers le peuple de Dieu (Ésaïe 11 : 14 ; Jér. 25 : 20 ; 47 : 1-7 ; Éz. 25 : 15-17 ; Amos 1 : 6-8 ; Abdias 1 : 19 ; Soph. 2 : 4-5 ; Zach. 9 : 5-7).
Édomites Les Édomites étaient les descendants d’Ésaü, frère de Jacob (Gen. 36 : 1-19 ; 25 : 23 ; 36 : 6-8). Ils étaient donc de proches parents des Israélites auxquels la loi réservait certains privilèges (cf. Deut. 23 : 7-8 avec v. 3-6). Cependant, ils furent des ennemis implacables pour Israël. Lorsque les Israélites s’apprêtèrent à entrer en Canaan, ils demandèrent au roi d’Édom le droit de traverser son territoire situé au sud-est de la Palestine et dominé par le mont Séir.
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Celui-ci refusa (Nomb. 20 : 14-21). David conquit Édom (1 Chr. 18 : 13), mais sous le règne de Yoram, les Édomites se révoltèrent contre la domination de Juda (2 Chr. 21 : 9). Amatsia tua 10 000 Édomites dans la vallée du Sel et s’empara de leur capitale Séla (2 Rois 14 : 7). Sous le règne d’Ahaz lorsque Pékah, roi d’Israël, et Retsin, roi de Syrie, attaquèrent Juda, les Édomites se joignirent à eux et emmenèrent des prisonniers (2 Chr. 28 : 17). Lorsque Néboukadnetsar détruisit Jérusalem, les Édomites manifestèrent leur joie (Ps. 137 : 7) et s’emparèrent du territoire vidé de ses habitants. À cause de cette hostilité séculaire qui se manifestait à chaque occasion, les prophètes ont annoncé le châtiment d’Édom (Ésaïe 34 : 4-9 ; Jér. 49 : 7-22 ; Lam. 4 : 21 ; Éz. 25 : 12-14 ; 35 ; 36 : 1-7 ; Abdias 1 ; Jean 4 : 19, Mal. 1 : 4) mais ils ont aussi annoncé qu’à la fin des temps, les Édomites seraient intégrés au royaume de Dieu (passages précédemment cités, ainsi qu’Amos 9 : 12).
Moabites Les Moabites furent, comme les Ammonites, des descendants de Lot (Gen. 19 : 37-38) installés à l’est de la mer Morte, au sud d’Ammon. Ils manifestèrent à diverses reprises leur hostilité à l’égard d’Israël (Nomb. 22 à 25 ; Juges 3 : 12-30 ; 1 Chr. 20 : 1-30 ; 2 Rois 13 : 20 ; 24 : 2). Les prophètes les ont stigmatisés comme les ennemis-types du royaume de Dieu (Ésaïe 15 ; 16 ; 25 : 10 ; Jér. 9 : 26 ; 25 : 21 ; 27 : 3 ; 48 ; Éz. 25 : 8-11 ; Amos 2 : 1-2 ; Soph. 2 : 8-11). Moab devint tributaire de l’Assyrie, puis de la Babylonie et cessa finalement d’exister comme nation.
Ammonites Les Ammonites étaient des descendants de Ben-Ammi, le second fils de Lot (Gen. 19 : 38). Ils prirent aussi une attitude hostile à l’égard d’Israël en s’associant aux Moabites pour payer Balaam afin qu’il maudisse le peuple de Dieu (Deut. 23 : 3-6). Ils s’allièrent aussi à eux pour conquérir une partie du territoire d’Israël (Juges 3 : 13). L’hostilité des Ammonites se manifesta à diverses reprises au cours de l’histoire d’Israël (2 Chr. 20 : 1-30 ; 24 : 26 ; 2 Rois 24 : 2 ; Jér. 40 : 11-14). C’est pourquoi les prophètes annoncent leur châtiment (Jér. 49 : 1-6 ; Éz. 21 : 25, 33 ; 25 : 1-7 ; Amos 1 : 13-15 ; Soph. 2 : 8-11).
Péninsule arabe La péninsule arabe couvre une immense surface, égale au tiers de l’Europe ; elle était peuplée de tribus nomades (Ésaïe 21 : 16). Ils eurent de fréquents contacts avec les Israélites (Gen. 37 : 28, 36 ; Juges 6 à 8 ; 2 Chr. 9 : 14 ; 17 : 11). Salomon reçut la visite de la reine de Saba (à l’extrémité sud de la péninsule ; 1 Rois 9 : 26-28) et perçut des tributs de rois arabes (1 Chr. 9 : 14). Sous le règne de Yoram (849-842), les Arabes saccagèrent Jérusalem, emportèrent ses richesses et déportèrent femmes et enfants (2 Chr. 21 : 16-17). Ils furent vaincus plus tard par Ozias (26 : 7). Les prophètes ont annoncé le jugement des Arabes (Ésaïe 21 : 13-17 ; Jér. 25 : 24). Jérémie a prédit que Néboukadnetsar les soumettrait à sa domination (49 : 28-29), ce que des tablettes babyloniennes, récemment découvertes, ont confirmé.
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8. Diagramme chronologique Au xe s., du temps de David et de Salomon, l’Égypte et l’Assyrie, toutes deux affaiblies, équilibrent leurs puissances respectives dans une tension constante. Israël utilise leur rivalité pour consolider sa puissance et étendre ses frontières. David et Salomon jugulent les Philistins et font alliance avec les Phéniciens pour se lancer dans de vastes entreprises commerciales. Le schisme (931) compromet cette prospérité : la guerre entre les deux royaumes les affaiblit tous deux, le pharaon Chichaq en profite pour envahir la Palestine. Le ixe s., voit grandir la puissance assyrienne et celle de la Syrie. C’est l’époque où Salmanassar III d’Assyrie assure la suprématie de son pays sur tout le Moyen-Orient. En 853, il bat la coalition des rois araméens (Syrie, Israël, etc.) à Qarqar. C’est le début de l’activité des prophètes : Élie, Élisée, Abdias, Joël. Au début du viiie s., l’Assyrie et la Syrie se combattent mutuellement. Les rois d’Israël en profitent pour étendre leur pouvoir : Jéhu bat les Syriens (2 Rois 13 : 10-25), Jéroboam II étend sa suzeraineté sur les deux royaumes araméens (Damas et Hamath à 200 km plus au nord : 2 Rois 14 : 25-28). Avec l’aide du roi Joas de Juda, il chasse les Syriens du territoire transjordanien de Galaad (2 Rois 13 : 25 ; 14 : 25). L’Assyrie, bien que minée par des luttes intestines, consolide peu à peu sa puissance extérieure. C’est l’époque où Jonas est envoyé à Ninive pour l’avertir du jugement suspendu au-dessus de sa tête. Dans la seconde moitié du viiie s., il y a une concentration d’événements et d’interventions prophétiques. Dans le royaume du nord, après le long règne prospère de Jéroboam II (793–753), six rois se succèdent en une trentaine d’années : Zacharie et Challoum n’occupent le trône que quelques mois, Menahem et Peqahya règnent en même temps que Péqah. Après le règne d’Osée (732–722), le roi d’Assyrie met fin à l’existence nationale du royaume du nord. Dans le royaume de Juda à la même époque, Ozias (Azaria) devenu lépreux doit laisser le trône à son fils Yotam qui, de son côté, régnera plus tard avec Ahaz. Au point de vue extérieur, c’est l’apogée du roi assyrien Tiglath-Pilézer III (743–727) et de Retsin de Damas (750–732). Dans ces temps troublés, Dieu envoie ses prophètes : après Amos (entre 765 et 750) et Osée (286–724) dans le royaume du nord, Ésaïe (à partir de 739), en Juda et Michée (745–715) dans les deux royaumes. Dans la première moitié du viie s., peu d’événements marquants : l’Assyrie consolide sa puissance avec des rois comme Sennachérib, Esar Haddon et Assourbanipal. Elle affirme sa prépondérance sur tous les peuples du Croissant fertile – y compris l’Égypte. En Juda, c’est le long et néfaste règne de Manassé (en corégence de 695 à 686 avec Ézéchias, puis tout seul jusqu’en 642). La voix des prophètes est muette. À partir de la seconde moitié du viie s., par contre, nous assistons de nouveau à une concentration de l’activité prophétique en même temps qu’à une ébullition sur le plan politique. Sous le bon roi Josias, nous trouvons simultanément Nahoum (650–612), Sophonie (626–625), Habaquq (609–608) et Jérémie (à partir de 627). C’est l’époque qui précède immédiatement la grande catastrophe qui va fondre sur le peuple de Juda : Dieu voulait avertir
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les siens et s’efforcer une dernière fois de les détourner de leur destinée fatale. Lorsque la ville et le temple de Jérusalem sont détruits, Jérémie, Ézéchiel et Daniel sont là pour consoler le peuple par la perspective du redressement futur. Sur le plan international, de profonds bouleversements changent la face du monde : la Babylonie raie l’Assyrie du nombre des états indépendants, l’Égypte fait une dernière tentative pour affirmer son pouvoir, mais elle aussi sera réduite à la soumission, puis au silence. Au vie s., les événements se précipitent : l’empire néobabylonien de Néboukadnetsar, colosse aux pieds d’argile, tombera après moins d’un siècle de gloire (539), comme les prophètes l’avaient prédit. Les Juifs rentrent dans leur pays (538, 536) et se mettent à reconstruire le temple de Jérusalem, encouragés par les prophètes Zacharie et Aggée (520). Dans la seconde moitié du ve s., Esdras et Néhémie font reconstruire les murailles de la ville. Malachie (460–450 ou après 433) secoue le formalisme du peuple et des prêtres et l’appelle à se repentir dans la perspective de la venue du Messie. Puis, pendant quatre siècles, la voix prophétique se tait. Il faudra attendre l’arrivée du Précurseur prédit par le dernier prophète, pour que cette voix puissante se fasse réentendre.
Conclusion Tout au long des trois siècles et demi d’histoire qui s’écoulent entre le schisme et la chute de Jérusalem, on note certaines constantes sur le plan politique comme sur le plan spirituel. Du point de vue politique, l’histoire d’Israël et de Juda fut tranquille et prospère lorsque les voisins se querellaient et que leurs forces s’équilibraient. Ce fut le cas, par exemple, sous le règne de Jéroboam II lorsqu’il put s’emparer des royaumes araméens de Damas et de Hamath affaiblis par les Assyriens, mais que ces derniers eurent suffisamment maille à partir avec les Ourartou (Arméniens), les Scythes et les Élamites qui les pressaient sur leurs frontières. Lorsque l’un des « grands » devenait trop puissant, il mangeait tous ses voisins, les opprimait et les asservissait, suscitant parmi les peuples soumis des réactions d’hostilité qui, à la longue, minaient son pouvoir et préparaient sa ruine. Ce fut le cas de l’Assyrie puis de la Babylonie. Dieu a utilisé successivement ces deux peuples pour exécuter ses châtiments, mais comme ils ont outrepassé leurs droits, il les a châtiés à leur tour. Dès que l’hégémonie des grandes puissances se relâchait, la virulence des petits peuples contre leurs voisins s’accentuait. Israël et Juda eurent plus d’une fois à pâtir de ces interventions cruelles des nations environnantes : Ammonites, Moabites, Édomites, etc. En bref, le centre de gravité du danger extérieur s’est déplacé en arc de cercle du sudouest au nord-est : Égypte, Philistie, Syrie, Assyrie, Babylonie, Perse. D’un point de vue spirituel, la situation était beaucoup plus simple : lorsque le peuple était fidèle à l’alliance, Dieu s’occupait lui-même de ses voisins, qu’ils soient puissants ou simplement audacieux. Il en donna un exemple frappant lors du siège de Jérusalem par l’armée
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du puissant roi d’Assyrie Sennachérib. Ézéchias mit sa confiance en l’Éternel qui « frappa 185 000 hommes » durant la nuit, de sorte que Sennachérib dut lever le camp. Lorsque, par contre, le roi et le peuple se confiaient dans « le bras de la chair » c.-à-d. dans les forces militaires ou les alliances étrangères, Dieu leur apprenait par des leçons douloureuses que l’aide des hommes est illusoire. Lorsque les Israélites ou les Judéens abandonnaient l’Éternel et s’enfonçaient dans l’idolâtrie, l’injustice et l’immoralité, les prophètes les appelaient à la repentance sous la menace de durs châtiments. Lorsque le châtiment était là, ils les réconfortaient par la perspective du rétablissement futur et l’assurance de la présence actuelle de Dieu avec eux. Ces deux messages gardent toute leur actualité. Au fond, à travers toutes ces péripéties et tous ces événements, Dieu, par l’intermédiaire des prophètes, apprenait à son peuple une seule et même leçon : la confiance en lui, se traduisant par la fidélité à son alliance. Et cette leçon reste pleinement valable aujourd’hui.
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Les quatre grands prophètes FRÉDÉRIC GODET
Moïse avait présenté Dieu non seulement comme l’Être suprême, mais aussi comme l’Être unique, absolu, et, par conséquent, sa volonté parfaite comme étant la loi qui devait finir par triompher de toutes les velléités et de toutes les résistances de la créature. C’est sur cette certitude sainte que repose le prophétisme en Israël. Les « Tu feras » ou « Tu ne feras pas » de la loi sont des promesses en même temps que des ordres.
Le prophète de Dieu n’est pas un oracle païen Tous les peuples ont eu des oracles ou des devins : Israël seul a eu des prophètes. Il y a entre la divination et la prophétie deux différences principales. Voici la première : la divination se rapporte uniquement au moment présent ; la prophétie s’élance jusqu’au terme de l’histoire, jusqu’à la fin des jours, selon l’expression employée par les prophètes hébreux. Chaque prophète israélite, norme de la loi en main, apprécie et juge le présent à la lumière de la fin, c’est-à-dire de la parfaite et éternelle réalisation de la loi. Par là même, il présente aussi la fin sous l’angle particulier qui convient au moment présent. C’est là le lien moral, la pensée commune, qui fait de toutes les prophéties un seul faisceau. Les oracles païens ne sont qu’une série de déclarations isolées les unes des autres ; ils ressemblent aux mots qui se suivent sans relation logique dans les colonnes d’un vocabulaire. Les prophéties israélites convergent toutes vers un terme unique : le triomphe de la sainte volonté de l’Éternel. Elles s’enchaînent et se complètent comme les termes d’une même proposition. De cette première différence en résulte une seconde. Les oracles païens n’ont trait qu’à des circonstances de la vie privée ou nationale. La prophétie israélite révèle, dès son premier mot, une portée humanitaire, « La postérité de la femme (cette expression, dans le sens du texte, désigne proprement l’humanité tout entière) écrasera la tête du serpent ». Plus tard, sans doute, au moment de la vocation d’Abraham, l’horizon prophétique semble se resserrer : la prophétie se nationalise pour ainsi dire. Mais précisément, alors elle a soin d’affirmer et de maintenir expressément sa tendance universelle : « Toutes les familles de la terre, dit Dieu à Abraham, seront bénies en ta postérité ». La postérité d’Abraham (dans le sens du texte, le peuple d’Israël) n’est que le moyen ; le but, ce sont toutes les familles de la terre. Et lorsqu’enfin la prophétie se renferme dans une sphère plus étroite encore et se concentre sur un seul individu, le personnage extraordinaire en qui se réaliseront toutes les promesses antérieures, le Messie, voici le langage que Dieu lui tient : « Je t’ai donné pour héritage les bouts de la terre ». Rome n’a vu dans les nations étrangères que la matière de ses
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triomphes ; Israël, dès le commencement, s’est connu lui-même comme l’agent du salut du monde, comme l’instrument du bonheur des peuples. Ce fait étrange mériterait de la part de la philosophie de l’histoire une attention plus sérieuse que celle qu’elle lui a accordée jusqu’à présent, d’autant plus que ce trait n’est pas isolé et qu’il se rattache à un fait plus général. Tandis que tous les autres peuples marchent penchés vers la terre et préoccupés uniquement de leur puissance et de leur prospérité temporelle, Israël s’avance dans l’histoire, les mains étendues vers un bien à venir, distinctement contemplé, dont il fait hardiment le principe et le point d’appui de son existence. Les Gentils sont les peuples du présent, les nations de la terre, selon l’expression de Jésus ; Israël ne cesse, même au milieu de ses désastres, de se sentir comme étant le peuple de l’avenir.
Le prophète, gardien des promesses de Dieu C’est la prophétie qui a surtout contribué à entretenir chez le peuple israélite cette merveilleuse aspiration, qu’aucune catastrophe nationale n’a eu le pouvoir d’étouffer. Vivante application de la loi divine, de ses promesses et de ses menaces, au moment présent, tableau à la fois austère et brillant du triomphe final de cette loi, la prophétie fut dans tous les temps pour Israël comme le pont entre son présent et son avenir. Aussi, à aucune période importante, la grande voix prophétique n’a-t-elle fait défaut à ce peuple élu. À l’époque de la fondation de la monarchie, David et ses chantres annoncèrent, dans des hymnes que nous possédons encore, la propagation sur toute la terre de la connaissance de l’Éternel. Un ou deux siècles plus tard, au moment critique où le petit État israélite se trouva en contact avec les colossales monarchies qui l’avoisinaient au sud et à l’est, un groupe de prophètes – Joël, Amos, Michée, Ésaïe – éclaira sa voie toute semée d’écueils. Deux siècles après, lorsque le royaume de Juda succombait sous les coups du conquérant chaldéen, Jérémie, Habaquq et Sophonie le soutinrent dans cette effroyable catastrophe. Durant la captivité, Ézéchiel et Daniel préparèrent le relèvement. Et lorsque s’accomplit la restauration inespérée, Aggée, Zacharie et Malachie reçurent la mission de présider à ce rétablissement. Après Malachie, la chaîne prophétique se brise pour un temps. Pendant les quatre siècles qui suivent, Israël se reconnaît lui-même destitué du souffle prophétiquea, mais en la personne de Jean-Baptiste se renoue la chaîne mystérieuse et apparaît celui qui est à la fois le dernier des prophètes et plus qu’un prophète. Puis le moment décisif arrive avec la venue de Jésus et des apôtres ; l’esprit prophétique se retire d’Israël et passe à un nouveau peuple de Dieu.
Quatre grands messages Ces quatre prophètes sont les quatre principaux d’entre ces hommes extraordinaires, envoyés au peuple choisi, qui vont nous occuper. Je ne me propose ni de retracer en détail leur histoire, ni de me livrer à l’étude critique des écrits que la tradition juive leur attribue. Mon désir est uniquement de signaler le rapport qui existe entre la pensée dominante de leur ministère, telle qu’elle ressort en général des livres qui portent leurs noms, et la situation morale du peuple à l’époque où ils ont vécu. a
Cf. les livres des Macchabées où ce sentiment est fréquemment exprimé.
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Ces hommes de Dieu, en traçant pour leur temps les grandes lignes du plan de Dieu, ont déterminé pour toujours la direction normale que doit suivre la pensée humaine. L’exécution de ce plan, esquissé par eux à grands traits, nous emporte encore à cette heure. Nous avons donc aussi quelque chose à apprendre d’eux. Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel ne sont pas seulement des prophètes ; ils sont et restent nos prophètes. Lorsqu’Israël commençait à s’endormir dans sa prospérité, Ésaïe lui dit : « Ton Dieu est saint : prends garde ! Réveille-toi ! Le jugement plane sur ta tête ». Israël, négligeant cet avertissement, céda à l’assoupissement du péché. Un peu plus tard, quand l’heure fatale du châtiment allait sonner, Jérémie lui cria : « Donne gloire à Dieu ! l’Éternel est juste ! Tu as péché ! Accepte sans résister le coup dont Dieu va te frapper ! ». Les réchappés du jugement national, ceux que les premières déportations avaient mis à l’abri sur la terre étrangère, se résignèrent, mais non sans tomber dans un morne découragement. Il n’y a plus d’espérance, se disaient-ils l’un à l’autre en face du jugement divin consommé. À ces derniers, Ézéchiel vint dire : « Dieu est puissant : prenez courage ! Vous revivrez ! ». Bientôt Cyrus parut. Miraculeusement affranchi, Israël put rentrer dans sa patrie. Mais à ce moment-là, son imagination s’exalte. Le jour de la gloire est arrivé ; le Christ va paraître ! Daniel calme alors cette effervescence charnelle. « Non, dit-il, l’heure de la gloire est encore éloignée. Il s’agit de persévérer et de demeurer fidèles longtemps encore, pendant des siècles ; mais le jour viendra où les paroles du Dieu éternel trouveront leur accomplissement ».
Une vue d’ensemble Sanctifie-toi ! Soumets-toi ! Espère ! Prends patience ! Voilà les quatre messages. Ils répondent bien aux quatre situations morales que nous avons rappelées. On peut comparer Ésaïe à un chêne majestueux ombrageant de ses rameaux touffus le palais des rois de Juda au temps de sa splendeur. Jérémie ressemble à un saule pleureur dont les branches pendent sur le sol au milieu des ruines de ce château désolé. Ézéchiel fait l’effet d’une de ces plantes aromatiques de l’Orient, dont les vivifiantes senteurs embaument la contrée et raniment le cœur du voyageur défaillant. Daniel est comme un arbre qui s’élève au milieu d’une vaste plaine et que l’on discerne de toutes parts ; c’est le signal au moyen duquel la caravane peut s’orienter dans sa marche.
Dieu accompagne et éduque son peuple Voilà comment, en tout temps, Dieu s’est approché de son peuple, et, avec une paternelle fidélité, a répondu à ses besoins. À chaque moment grave et, pour ainsi dire, à chaque bifurcation du chemin, il s’est trouvé là, se levant matin, selon la belle expression de Jér. 29 : 19, et prodiguant ses conseils salutaires par ses prophètes. Et toutes ces voix diverses se réunissent en une seule pour proclamer en commun la loi maîtresse, la norme suprême de l’histoire : tout ce qui s’élève sera abaissé. C’est sous cette loi qu’ont dû successivement courber leur tête orgueilleuse tous les pouvoirs de l’ancien monde, les monarchies babylonienne, médoperse, grecque et romaine. La petitesse d’Israël ne l’a point mis à l’abri de l’application de ce grand principe. Dès qu’il a prétendu faire de sa divine élection le principe d’un monopole, dès que, de simple moyen qu’il était dans la pensée de Dieu, il a prétendu se faire but, l’éclair qui
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foudroie tout ce qui s’élève a frappé sa petitesse. Car, souvenons-nous-en bien, l’orgueil des petits n’est pas plus tolérable aux yeux du Très-Haut que celui des grands.
Des prophètes pour notre temps Cette loi, en effet, qui a jugé le monde ancien, règne aussi sur le monde moderne. Voilà pourquoi les paroles des prophètes nous concernent encore. Elles tombaient de trop haut pour n’être que d’une application restreinte ou momentanée. Jusqu’à la fin des jours, elles rappelleront aux hommes enivrés d’eux-mêmes ce qu’ils sont et ce qu’est Dieu. Individus, familles, peuples, tout y est et y reste à jamais soumis. Une nation, petite ou grande, a-t-elle atteint le faîte de la prospérité, se flatte-t-elle d’être, par ses lumières, par son organisation politique et militaire ou par son développement moral, à la tête de la civilisation ? L’Esprit saint lui dit par la bouche d’Ésaïe : « Les yeux hautains seront abaissés ; l’Éternel seul sera haut élevé en ce jour-là […] Sanctifiez l’Éternel, et que seul il soit votre crainte et votre frayeur » (Ésaïe 2 : 11 ; 8 : 13). Une nation, après avoir fermé l’oreille aux avertissements divins, succombe-t-elle au jugement inopiné qui la frappe et ressemble-t-elle à un blessé gisant sur le sol, dont le sang coule à flots ? Jérémie s’approche et lui parle ainsi : « Malheur à l’homme qui a fait de la chair son bras, dont le cœur s’est retiré de l’Éternel ! […] Pourquoi l’homme vivant murmurerait-il, l’homme, dis-je, qui souffre pour ses péchés ? » (Jér. 17 : 5 ; Lam. 3 : 39). Un peuple brisé par les coups du Tout-Puissant rend-il hommage à son céleste juge et, au lieu de s’arrêter follement à maudire la verge qui s’est abaissée sur lui, glorifie-t-il la main qui l’a maniée ? C’est le moment pour Ézéchiel de lui crier : « Tu revivras ! […] Tu connaîtras que je suis l’Éternel, quand je ne cacherai plus ma face de toi et que j’aurai répandu mon Esprit sur toi » (Éz. 37 : 14 ; 39 : 22, 29). Un peuple enfin, après avoir vu briller l’aurore du relèvement, se livre-t-il de nouveau à des espérances ambitieuses et à de terrestres aspirations ? Daniel se lève et lui rappelle que la réalisation de l’âge d’or des derniers jours n’est pas l’œuvre de l’homme, mais celle du Christ ; que l’abolition des misères sociales ne peut résulter que de la suppression du péché ; que l’ère du bien ne datera pour l’humanité que du jour où se lèvera sur elle le soleil de justice ; que la gloire enfin n’est, dans l’ordre divin, que le corollaire de la sainteté. Il n’y a plus d’apôtres, pourquoi ? Parce que Pierre, Matthieu, Paul, Jean sont encore nos apôtres. Dieu ne suscite plus de prophètes, pourquoi ? Parce qu’Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel doivent encore être nos prophètes. Étudions donc leurs paroles, non pour chercher curieusement à déchirer le voile qui couvre l’avenir, mais pour apprendre à employer constamment le présent en vue de la fin ; et que, chaque fois que nous nous préparons à méditer ces paroles, ce soit avec la disposition d’un Ésaïe, au moment où il prêtait l’oreille pour recueillir la révélation divine : « Éternel, je t’ai attendu sur le sentier de tes jugements. Vers ton nom et ton souvenir se porte le désir de notre âme. Mon âme te désire la nuit, et mon esprit au-dedans de moi te cherche au matin. Car lorsque tes jugements sont sur la terre, les habitants de la terre apprennent la justice » (Ésaïe 26 : 8-9).
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Versions utilisées ou consultées Françaises
11. La Bible du Peuple de Dieu 12. Lausanne 13. Liénart 14. Maredsous 15. Osty 16. Pléiade (Dhorme) 17. Segond 18. Segond révisé (Colombe) 19. Synodale 20. Traduction œcuménique (TOB) 21. Votre Bible
1. P. de Beaumont (Aujourd’hui la Bible) 2. P. de Beaumont (La Bible) 3. Bible annotée (Neuchâtel) 4. A. Chouraqui 5. Crampon 6. Darby 7. Français courant 8. Frossard-Gérard 9. Jérusalem 10. Zadoc Kahn (Rabbinat)
Allemandes 22. Die Bibel in heutigem Deutsch 23. H. Bruns 24. Elberfelder 25. Kautzsch 26. Luther
27. Menge 28. Schlachter 29. Zink 30. Zürcher
Anglaises 31. American Standard Version 32. Amplified Bible 33. Authorized Version 34. Berkeley 35. Good News Bible 36. Jerusalem Bible 37. R. Moulton 38. J. Moffat
39. New American Standard Bible 40. New English Bible 41. New International Version 42. Revised Version 43. Revised Standard Version 44. K. Taylor (Living Bible)
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LIVRES PROPHÉTIQUES
TRANSCRIPTION DYNAMIQUE DES
prophétie vivante
Le livre d’Ésaïe
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Introduction au prophète Ésaïe FRÉDÉRIC GODET
Le titre, qui forme le préambule du livre de ce prophète, place son ministère sous quatre rois : Ozias, Yotam, Ahaz, Ézéchias. D’après la tradition juive, il aurait même vécu jusque sous le fils de ce dernier, Manassé. Il aurait péri dans un tronc d’arbre qui lui servait d’asile, au moment où la scie des bourreaux envoyés à sa poursuite atteignait sa bouche. Son ministère doit avoir duré près d’une soixantaine d’années. On a prétendu qu’Ésaïe était de race royale. Cette légende n’est probablement que l’expression symbolique de la majesté souveraine de sa pensée et de son style.
Le royaume de Juda du temps d’Ésaïe Ésaïe a vécu à peu près à égale distance de la fondation de la monarchie sous Saül et David, onze siècles avant Jésus-Christ, et de sa destruction par Néboukadnetsar, près de six siècles avant notre ère. C’était une époque critique, un moment décisif dans la vie du peuple. Jusqu’alors, malgré quelques événements fâcheux tels que la séparation des dix tribus et une invasion égyptienne sous Roboam, le petit État théocratique s’était admirablement maintenu. Il avait conservé son indépendance ; sa prospérité s’était maintenue presque à la hauteur à laquelle ses premiers souverains l’avaient élevée. Assise sur ses montagnes, Jérusalem régnait fièrement sur les territoires de Juda et de Benjamin. Le temple était toujours le foyer de vie, le cœur de la nation. Mais à ce moment-là, se posait une grave question : cet état prospère, fruit du réveil spirituel dû aux travaux de Samuel et de David, devait-il durer ou touchait-il à son terme ? Deux ennemis le menaçaient : – Un ennemi intérieur : la dissolution morale que commençait à engendrer ce long bienêtre. Sous la régularité du culte et la pompe des cérémonies se cachaient de plus en plus l’éloignement de Dieu et le manque de dévotion des cœurs. Sous l’invocation apparente du
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nom de l’Éternel grandissait l’amour du luxe, des jouissances et des biens terrestres. Une oreille exercée, comme celle d’Ésaïe, entendait retentir du ciel cette sentence : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est bien éloigné de moi ». Le niveau moral du peuple baissait au lieu de s’élever. – L’autre ennemi menaçait du dehors : la puissance assyrienne qui grandissait à l’est. Semblable à un torrent dévastateur, elle commençait à faire entendre de l’autre côté du désert ses sourds grondements. Placé comme il l’était, entre ce pouvoir naissant et la vieille monarchie égyptienne, le petit État de Juda pouvait être tenté de se jeter dans les bras de cette dernière pour échapper à l’Assyrie, ou de se faire de celle-ci un appui, c’est-à-dire bientôt un maître, pour parer les coups dont l’Égypte le menaçait sans cesse. Deux politiques entre lesquelles la prudence humaine pouvait hésiter, mais que la foi en Yahvé, chef et protecteur de la théocratie, condamnait également. La stricte neutralité entre ces puissants voisins était pour Juda tout à la fois la ligne de la fidélité à son Dieu et la plus sûre garantie de son indépendance. Il y a dans la vie de chaque homme et de chaque peuple des heures tragiques. Un court laps de temps susceptible de déterminer leur avenir. L’époque d’Ésaïe a été pour Israël la plus solennelle de ces heures. Une pente se creusait devant lui ; déjà même il commençait à y glisser. C’était pour le peuple le moment ou de reprendre pied sur le plateau, ou de s’abandonner à la force qui commençait à le dominer. Dans ce second cas, nul parti énergique à prendre. Se laisser aller suffisait. Ne pas agir, c’était agir. Dans le premier, au contraire, il y avait pour Israël un acte réfléchi, volontaire, énergique à accomplir, un parti positif à prendre. Mais pour l’amener, une puissante commotion morale était nécessaire. Travailler à l’opérer fut la mission d’Ésaïe.
Le péché du peuple, révélé au prophète Ésaïe retrace lui-même, au chapitre 6, le tableau de sa première rencontre avec Yahvé, la vision par laquelle il reçoit sa mission. Nous trouvons déjà pleinement révélées dans cet entretien entre l’Éternel et son prophète les trois grandes pensées qui ont alimenté ce ministère de soixante années. 1. La première : Dieu est saint et Israël, son peuple, doit donc être saint. La sainteté sera la règle inflexible de son existence nationale. « Saint, saint, saint » se disent l’un à l’autre les séraphins qui planent devant le trône. Et le sanctuaire céleste s’ébranle. Ésaïe entrevoit soudain avec une clarté terrifiante le péché du peuple et le sien propre ; il se sent comme mortellement frappé à cette vue ! 2. De là, la seconde pensée : le peuple est déjà trop avancé dans le péché pour pouvoir accepter sérieusement les appels au relèvement que lui adressera le prophète de la part de Dieu. « Il entendra bien, mais il ne comprendra point ». Pour purifier ce peuple, que Dieu n’appelle déjà plus son peuple, la parole ne suffira pas ; il faudra un grand châtiment national. « Et jusques à quand durera l’endurcissement ? » demande le prophète. « Jusqu’à ce que les maisons et les villes soient désolées et que le pays soit resté désert bien longtemps » répond le Seigneur. Mais, serait-ce là le terme de la perspective prophétique ? 3. Non, et voici la troisième pensée : comme du creuset le métal sort réduit, mais pur, ainsi, à la suite du jugement qui frappera deux fois le peuple, demeurera un résidu saint, le germe
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du vrai peuple de Dieu. « Il en reviendra une dixième partie, qui sera de nouveau broutée. Mais, comme sur la souche d’un chêne au tronc coupé poussent des rejetons, de même il restera en Israël une semence sainte ». Ainsi : la sainteté comme norme, le jugement comme moyen, et un saint reste comme résultat, voilà les trois pensées fondamentales de ce divin dialogue, base de tout le ministère d’Ésaïe. Elles résument, si j’ose ainsi dire, toute la philosophie religieuse du prophète ; philosophie d’ordre évidemment supérieur à celui de la simple sagesse humaine, et descendant de ce même Sinaï d’où était émanée la loi. Sur la ligne du premier de ces trois principes se découvrent aux regards d’Ésaïe les brillantes perspectives de la venue royale du Messie et de son règne de sainteté et de paix (9 : 5-6 ; 11 : 1-10). Ces perspectives n’auraient pu se réaliser directement pour le peuple de Juda que sur la voie normale de la sanctification nationale. Mais l’état moral de ce peuple ne permet pas d’attendre un mode d’accomplissement de la prophétie qui soit la récompense de la fidélité. Deux vices rendent Juda incapable de répondre, dans l’état où il se trouve, aux desseins de Dieu : d’un côté, la dévotion purement extérieure dont il fait son oreiller de sécurité ; de l’autre, le penchant à l’idolâtrie et à tous les vices qui s’y rattachent. Un triage sévère doit donc intervenir dans cette masse formée d’éléments hétérogènes : « Sion ne peut être sauvée que par le jugement » (1 : 27). Cette nécessité n’est point une fatalité ; elle est toute morale. Elle est à la charge d’Israël seul. Il eût été libre d’y échapper. Mais Ésaïe lit le contraire dans le présent et dans l’avenir. Il s’explique lui-même là-dessus dans un cas particulier, quand, s’adressant à Ézéchias, qui avait étalé avec complaisance ses trésors aux yeux des ambassadeurs du roi de Babylone, il lui dit : « Voici, les jours viennent où tout ce qui est dans ta maison ira à Babylone » (39 : 6). La folie d’Ézéchias n’est qu’un échantillon de celle du peuple, bien plus grossière encore. Le décret de l’exil est le résultat de l’égarement d’Israël et de sa sympathie pour l’idolâtrie de ses voisins. Mais à cette nécessité du châtiment (résultant du péché de l’homme) correspond une autre nécessité (fruit de la pure et libre grâce de Dieu).
Annonce du Messie et de la délivrance Vous est-il arrivé parfois, en une belle journée d’automne, de vous asseoir sur l’un de nos plateaux jurassiques, au bord de la pente qui descend presque à pic dans la profondeur de la plaine ? La surface immense qui s’étendait à vos pieds était couverte d’un froid brouillard qui, comme un épais linceul, dérobait à vos yeux lacs, prairies et villages. Pendant quelque temps vos regards plongeaient mélancoliquement dans ce brumeux abîme. Puis ils se relevaient, comme par instinct, pour chercher un autre objet ; et quel spectacle se découvrait alors à vos yeux ravis ? Elles étaient là, majestueusement étagées sur deux ou trois rangs, ces cimes argentées qui forment la muraille méridionale de notre patrie, resplendissant au-dessus de la mer de brouillards qui enveloppait la plaine, semblables à une apparition céleste. Et vous ne pouviez plus vous détourner de ce glorieux tableau qu’aucun pinceau ne saurait rendre. À l’époque où prophétisait Ésaïe, l’avenir prochain d’Israël apparaissait sombre à sa vue. La décadence morale s’accentuait. L’œil du prophète mesurait avec effroi la rapidité
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de la pente, la violence et la profondeur de l’inévitable chute. Mais, au-delà et au-dessus de cet abîme de péché et de châtiment, resplendissait à son regard le plus glorieux avenir, un double salut. Au premier plan, une délivrance temporelle, la restauration nationale après le jugement purificateur de la captivité ; sur un second plan, plus éloigné et plus élevé, le vrai, l’éternel salut, la réconciliation d’Israël et de l’humanité avec le ciel, l’établissement du règne de Dieu sur toute la terre au moyen du résidu saint, qui sortira du creuset du châtiment. Comme agents de ces deux délivrances, Ésaïe contemple deux personnages. Le premier sera un roi païen ; car, une fois envoyé en exil, Israël n’a plus de roi national. Ce roi étranger, Dieu l’appelle son oint, ainsi que le Messie lui-même. C’est comme un Messie suscité, pour une œuvre temporelle, du sein des Gentils. Son nom sera Cyrus, Coresch, de Kurnsch, mot persan qui signifie soleil (44 : 28 ; 45 : 1). Chacun sait que Jérusalem et le temple furent rebâtis à la suite d’un édit rendu par le jeune conquérant persan Aggradatus, surnommé Cyrus, en 536 avant notre ère. Mais cette restauration politique ne sera que le premier degré du salut. Ésaïe contemple en esprit un autre personnage dont la venue complétera l’œuvre ainsi commencée ; c’est le serviteur de l’Éternel. En un sens, Israël tout entier porte déjà ce titre ; les prophètes le possèdent dans un sens plus spécial. Mais cet envoyé seul le réalise d’une manière parfaite. C’est le Messie lui-même, chargé d’accomplir la plénitude du décret divin. Et pourtant, chose remarquable, Ésaïe ne le voit plus, comme au commencement, ceint de force, couronné de gloire, assis sur le trône de David son père. Ces ravissantes espérances ne sont sans doute pas rétractées ; un jour elles se réaliseront aussi. Mais pour le moment Ésaïe le contemple chargé d’une autre tâche qui est la condition préalable de sa royauté. Comme Israël doit pour ses péchés passer par le jugement de la captivité, comme le monde est sous le poids d’une condamnation universelle, ainsi un jugement doit atteindre le serviteur de l’Éternel. Sa condamnation seule enlèvera définitivement celle d’Israël et du genre humain tout entier. C’est comme victime qu’Ésaïe voit cette fois apparaître le Messie. Avant de devenir le prince de la paix, tel qu’il lui était apparu au commencement, il sera l’homme de douleur (lire Ésaïe 53). Nous comprenons que l’on nie bien des choses. Nous ne concevons pas qu’en face de ce tableau, tracé sept siècles avant Jésus-Christ, on nie la réalité de l’inspiration prophétique. Ce Messie abreuvé d’humiliations n’est cependant pas celui qui répond aux aspirations faussées de la masse charnelle du peuple. « Qui a cru à notre prédication ? » dit le prophète lui-même en commençant ce tableau. Ésaïe l’entend, ce fidèle serviteur de l’Éternel, s’écriant dans ses nuits de veilles et de prières : « J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force inutilement et sans fruit » (49 : 4). La réponse de l’Éternel est magnifique : « C’est peu de chose que tu sois mon serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour rassembler le reste d’Israël ; je t’ai établi pour porter la lumière aux nations, pour être mon salut jusqu’aux bouts de la terre » (v. 6). Voilà quelques traits de la manière dont Ésaïe développe et applique les trois grandes pensées dans lesquelles se résume sa prophétie : la destination sainte imposée à Israël, comme peuple de Yahvé ; le jugement saint continuellement suspendu sur sa tête, tant qu’il
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ne se conforme pas à cette destination, loi de son existence ; le résidu saint et impérissable, qui se purifie de jugement en jugement et au moyen duquel se réalisera l’état glorieux qui doit éclater à la fin des jours. Ces intuitions et leurs applications variées dans le livre du prophète, ne seraient-elles que des émanations de la conscience juive, ou des prévisions de la raison humaine ? La déportation future du peuple à Babylone ; sa restauration ; l’apparition d’un Messie couvert d’opprobres, d’abord, puis, sur cette voie, couronné d’honneur ; le rejet de ce Messie par Israël lui-même, ce peuple préparé à le recevoir ; enfin l’établissement du règne de Dieu chez les Gentils par la foi en ce Christ dont Israël s’est détourné avec dédain,– seraient-ce bien là des idées inspirées par l’esprit national, ou de simples pressentiments naturels ? Quand le contrôle de l’histoire ne marquerait pas ces pensées d’une divine empreinte, leur contenu même suffirait pour en révéler la source. Un tel souffle de sainteté n’émane pas du cœur humain. Le nom qu’Ésaïe aime à donner à Dieu dans son livre est celui de Saint d’Israël. Cette dénomination résume, on le voit, sa prophétie tout entière. Elle signale également d’une manière frappante le rapport entre son ministère et l’époque aux besoins de laquelle il avait mission de répondre.
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Ésaïe Préface
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Dans ce livre sont contenues les révélations qu’a reçues Ésaïe a, fils d’Amots, au sujet de Juda et de Jérusalem, sous les règnes d’Oziasb, de Yotamc, d’Ahazd et d’Ézéchiase, rois de Juda.
Juda est bien malade 2 Vous,
les cieux, écoutez ! Toi, terre, tends l’oreillef ! C’est l’Éternel qui parle : J’ai nourri des enfantsg, je les ai élevés, mais, contre moi, ensemble, ils se sont révoltés. 3 Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne, la mangeoire où le nourrit son maîtreh, mais Israël ne connaît rien et mon peuple ne comprend pas. 4 Malheur à toi, nation coupable, peuple chargé de crimes, race de malfaiteurs ! Enfants dégénérés ! Car vous avez abandonné l’Éternel (votre Dieu), méprisé le Saint d’Israëli ! Vous lui avez tourné le dos !
a b c d e f g h i
Héb. : Yechayahou : l’Éternel sauve. Cette racine a aussi donné : Josué, Osée et Jésus. Nom porté par d’autres personnages bibliques (1 Chr. 25 : 3, 15 ; 26 : 25 ; Esd. 8 : 7, 19 ; Néh. 11 : 7). Cf. 2 Rois 15 : 1-7 ; 2 Chr. 26 : 1-23. Cf. 2 Rois 15 : 32-38 ; 2 Chr. 27 : 1-9. Cf. 2 Rois 16 : 1-20 ; 2 Chr. 28 : 1-27. Cf. 2 Rois 18 : 1-21 ; 2 Chr. 29 : 1-33. Le ministère d’Ésaïe couvre les 40 dernières années du viiie s. av. J.-C. Appel répété de Deut. 32 : 1 (cf. Deut. 30 : 19 ; 31 : 28 ; Ps. 50 : 4). Dans le langage juridique, on faisait appel au ciel et à la terre comme témoins d’un procès solennel. Le peuple d’Israël, appelé aussi « fils de Dieu » en Exode 4 : 22 ; Osée 2 : 1 ; 11 : 1 ; Jér. 3 : 19 ; 31 : 20. Si la relation entre enfants et père est trop exigeante pour Israël, il aurait pu au moins se calquer sur la relation instinctive des animaux envers leur maître et reconnaître sa dépendance envers Dieu. Un nom de Dieu, trouvé presque exclusivement dans Ésaïe. Il suggère sa sainteté intrinsèque jointe à sa relation d’alliance avec Israël.
Ésaïe 1
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5 Où vous frapper encore, si vous continuez dans votre rébellion ? Car, déjà, votre tête tout entière est malade et le cœur est souffranta. 6 Des pieds jusqu’à la tête, rien n’est en bon état, ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives qui n’ont été ni nettoyées ni bandées, ni soignées à l’huileb. 7 Le pays où vous habitez est un désert sinistre, vos villes sont détruites : on y a mis le feu, vos campagnes sont ravagées sous vos yeux par des étrangers et tout est dévasté comme après le passage d’une horde barbarec. 8 La fille de Sion (la ville de Jérusalem) est restée toute seule comme un abri fragile au milieu d’une vigne, ou comme une cabane dans un champ de concombres, comme une tour de garded. 9 Si le Dieu tout-puissant ne nous avait laissé un faible restee de quelques survivants, nous ressemblerions à Sodome, nous serions comme Gomorrhe !
Convertissez-vous ! 10 Vous, les chefs de Sodome, écoutez bien ce que dit l’Éternel ! Vous, peuple de Gomorrhe, écoutez ce qu’enseigne la loi de notre Dieu ! 11 Que peuvent bien me faire vos nombreux sacrifices ? déclare l’Éternel, car je suis rassasié des holocaustes de béliers, des bêtes à l’engrais ! Je ne prends point plaisir dans le sang des taureaux, des brebis et des boucsf. 12 Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous a demandé de souiller mes parvisg ? 13 Cessez de m’apporter des offrandes inutiles ! J’ai horreur de l’encens ! Quant aux nouvelles lunesh, aux sabbats et aux fêtes des saintes assemblées, je ne puis les souffrir : je ne peux supporter le péché associé aux fêtes solennelles ! 14 Oui, vos nouvelles lunes et vos solennités, mon âme les déteste, elles me sont à charge, et je suis fatigué d’en supporter le poids. 15 Quand vous levez vos mains vers moi pour me prier, je détourne les yeux, quand vous multipliez le nombre des prières, je ne vous entends pas, car vos mains sont couvertes du sang de vos victimes ! 16 Lavez-vous donc ! Purifiez-vous ! Que mes yeux ne voient plus vos méchantes actions ! Ne faites plus le mal ! 17 Apprenez à bien agir ! Recherchez la droiture ! Protégez l’opprimé, défendez l’orphelin et plaidez pour la veuve. 18 Oh ! venez et plaidonsi nos droits, dit l’Éternel. Si vos péchés sont
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Après l’invasion assyrienne, présentée comme un châtiment de Dieu, le peuple est comme une personne entièrement malade (cf. Jér. 10 : 19 ; 30 : 12-13 ; Osée 6 : 1 ; Deut. 28 : 35 ; Job 2 : 7). L’huile servait de remède universel dans l’Antiquité (cf. Luc 10 : 34 ; Jac. 5 : 14). Ou : comme après le bouleversement de Sodome (texte obscur), c.-à-d. totalement détruite (cf. Gen. 19 : 23-25). Allusion à l’invasion assyrienne sous Sennachérib (2 Rois 18 : 13). Ou : comme une ville assiégée. En 701, Jérusalem est restée seule debout au milieu d’un pays saccagé. L’image de la tour de garde suggère aussi l’idée que les envahisseurs surveillent le pays. Thème qui reviendra souvent dans Ésaïe : Dieu reste fidèle à son alliance tout en châtiant la masse du peuple infidèle. Le sang, représentant la vie, était la part exclusive de Dieu dans les sacrifices (Gen. 9 : 4 ; Lév. 1 : 5 ; 3 : 17). Ésaïe, comme d’autres prophètes (Amos 5 : 21-25 ; cf. Ps. 49) et Jésus (Matt. 5 : 23-24 ; 9 : 13), s’élève contre le formalisme d’un culte qui se contente de cérémonies extérieures. Ou : piétiner mes parvis. Allusion au bétail des sacrifices. Occasion d’une fête religieuse (Nomb. 28 : 11). Dieu ne condamne pas l’observance des fêtes qu’il a lui-même instituées, mais leur association à une conduite coupable. Ou : et réconcilions-nous.
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Ésaïe 1
rouges comme de l’écarlatea, ils peuvent devenir aussi blancs que la neige. S’ils sont comme la pourpre, ils peuvent devenir aussi blancs que la laine. 19 Si vous êtes dociles, si vous m’obéissez, vous jouirez des biens les meilleurs du pays. 20 Mais, si vous résistez, si vous êtes rebelles, vous serez condamnés à mourir par l’épée. Celui qui le déclare, c’est Dieu, c’est le Seigneur.
Autrefois, aujourd’hui et demain 21 Jérusalem ! Comment se fait-il donc que la cité fidèle soit devenue semblable à une courtisaneb ? Toi, pleine de droiture, séjour de la justice, maintenant tu abrites des bandes d’assassins ! 22 Ton argent d’autrefois s’est changé en scories et ton vin généreux a été coupé d’eauc. 23 Tes chefs sont des rebelles associés aux voleursd avides de présents, assoiffés de profits ! Ils ne défendent pas les droits de l’orphelin ; la cause de la veuve ne vient pas jusqu’à eux. 24 Voilà pourquoi l’Éternel tout-puissant, le Maître d’Israële, déclare ce qui suit : Malheur à vous, car je me vengerai de vous, mes adversaires ! Je tirerai vengeance de vous, mes ennemis ! 25 Je tournerai ma main contre toi (Israël), je fondrai tes scories, je te purifierai comme avec de la soudef, et je vais supprimer tous tes déchets. 26 Je te rendrai des juges comme ceux d’autrefois, je te redonnerai des conseillers comme au commencement. Après cela, tu seras appelée « la ville de justice » et « la cité fidèle ». 27 Le salut viendra pour Sion lorsque ses habitants respecteront le droit et lorsque ceux qui reviendrontg pratiqueront ce qui est juste. 28 Mais les pécheurs et les rebelles seront brisés ensemble et ceux qui se détournent de l’Éternel, leur Dieu, seront exterminés. 29 Car vous serez confus de tous les térébinthes (consacrés aux idoles) qui font votre plaisir. Vous rougirez de honte à cause des jardins que vous affectionnez (et où vous pratiquez vos rites idolâtres). 30 Car vous serez vous-mêmes pareils aux térébinthes au feuillage flétri, ou tout comme un jardin qui serait privé d’eau. 31 L’homme le plus puissant sera comme une étoupeh, et ses (mauvaises) œuvres serviront d’étincelle pour qu’il soit consumé avec ce qu’il a fait sans qu’il y ait personne pour éteindre les flammes.
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L’écarlate (ou : le cramoisi) et la pourpre étaient des teintures naturelles donnant aux étoffes une couleur rouge foncé comme celle du sang. Le sang répandu est le crime le plus grave reproché par Dieu à son peuple (Gen. 9 : 6 ; Deut. 19 : 10 ; Ps. 9 : 13 ; Ésaïe 4 : 4 ; 26 : 21 ; 59 : 3 ; Lam. 4 : 14). L’infidélité d’Israël à l’alliance avec Dieu est souvent comparée par les prophètes à la prostitution (cf. Jér. 3 : 2 ; 13 : 27 ; Éz. 16 : 15 ; 23 : 11 ; Osée 2 : 4 ; Nahoum 3 : 4 ; etc.). Israël était la vigne de l’Éternel, le vin représente des œuvres (cf. Ps. 80 : 9 ; Ésaïe 5 : 1-7 ; Jér. 2 : 21). La loi interdisait aux juges de recevoir des « pots-de-vin » (Exode 23 : 8 ; Deut. 16 : 19 ; 27 : 25, cf. Ésaïe 5 : 23). Litt : le Puissant, l’Indomptable d’Israël (cf. l’Indomptable de Jacob : Gen. 49 : 24 ; Ésaïe 49 : 26 ; 60 : 16 ; Ps. 132 : 5), nom de Dieu qui souligne sa force. Ou : de la potasse. Elle était extraite des cendres et employée pour faciliter la fusion des métaux (Jér. 6 : 29 ; Éz. 22 : 18s). Qui reviendront à l’Éternel par une véritable repentance. Ou : se convertiront. L’image de la sécheresse amène celle de la combustion : un arbre desséché devient vite la proie des flammes (cf. 5 : 24 ; 9 : 4, 17-18 ; 10 : 16-17 ; 26 : 11 ; 29 : 6 ; 30 : 27, 30).
Ésaïe 2
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Demain, la gloire…
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Voici le messagea que Dieu a donné à Ésaïe, fils d’Amots, au sujet du royaume de Juda et de la ville de Jérusalem. 2 Il adviendra, dans les derniers tempsb, que la colline de la maison de l’Éternelc sera fermement établie au-dessus des montagnes, elle dominera tout ce qui sera élevé, et toutes les nations viendront (y adorer). 3 Des peuples nombreux viendront y affluer en se disant les uns aux autres : « Venez, montons ensemble à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob ! Il nous enseignera ses voiesd, nous suivrons ses sentiers, car de Sion viendra la loie, et de Jérusalem, nous parvient sa Parole ». 4 L’Éternel étendra son autorité sur les peuples, il sera un arbitre pour beaucoup de nations. Ils prendront leurs épées, et ils en forgeront des socs pour leurs charrues. Ils feront de leurs lances des serpes et des faucilles. Plus aucune nation ne brandira l’épée pour lutter contre une autre et l’on n’apprendra plus à se faire la guerref ! 5 Descendants de Jacob, venez donc et marchons à la lumière du Seigneur !
Préparée par le jugement
6 En effet, ô Seigneur, tu as abandonné ton peuple, le peuple de Jacob, car
il est envahi par des devins d’Orient. Les magiciensg pullulent autant qu’en Philistie. On pactise avec l’étrangerh. 7 Le pays (d’Israël) est plein d’argent et d’or et de trésors sans fin. Il abonde en chevaux, et ses chars de combati ne peuvent se compter. 8 Il est rempli d’idoles et les gens se prosternent devant leurs propres œuvres, celles que leurs mains ont sculptées. 9 Tout être humain est humiliéj et l’homme est dégradé. Comment peux-tu leur pardonner ? 10 Réfugiez-vous dans les rochers et cachez-vous sous terrek pour échapper à la terreur de l’Éternel, à l’éclat de sa majesté. 11 L’homme au regard hautain devra baisser les yeux, l’orgueilleux devra s’incliner et sera humilié. Car ce jour-là, l’Éternel seul sera reconnu grand, a b c
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La parole qu’Ésaïe a vue, c.-à-d. les paroles qu’il a reçues en vision. Ce verset sert de titre aux chapitres 2 à 12 (cf. 1 : 1). Litt : la suite des jours, expression qui pointe vers les temps messianiques (cf. Michée 4 : 1-3). La colline de Sion ou le mont Morija qui servait de fondation au temple de l’Éternel. Ésaïe prédit que le culte spirituel du vrai Dieu prévaudra sur toutes les fausses religions et que toutes les nations seront rassemblées sous le juste gouvernement du Roi de Sion. Il nous montrera comment il voudrait que nous marchions, c’est-à-dire que nous nous conduisions. Et nous suivrons la route qu’il choisit pour nous : nous lui obéirons. La loi a ici le sens d’instruction, enseignement des paroles et des commandements de Dieu (cf. 1 : 10). N’oublions pas que c’est à Jérusalem que furent prêchés d’abord les préceptes de l’Évangile qui, par la suite, se sont répandus à travers toute la terre (cf. Luc 24 : 47, 49 ; Jean 4 : 22). Les différends seront réglés par la parole de Dieu et non plus par des conflits armés (cf. Osée 2 : 20 ; Zach. 9 : 10 ; Ps. 46 : 10). Litt. : les observateurs de nuages (pour en tirer des présages) ou astrologues (cf. Lév. 19 : 26 ; Deut. 18 : 10). Litt. : on tape dans la main. Pour conclure une affaire ou pour s’allier. Chevaux et chars représentent la puissance militaire qui a remplacé la confiance en Dieu (cf. 2 Chr. 26 : 6s). En s’abaissant devant les idoles, l’homme se dégrade, il est humilié. Il devra se plier devant le Seigneur et baisser les yeux devant lui (v. 10 ; cf. Apoc. 6 : 15). Les Juifs avaient l’habitude de se réfugier dans des cavernes lors d’invasions ennemies (Juges 6 : 2 ; 1 Sam. 13 : 6).
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Ésaïe 3
12 car
le Seigneur de l’univers, l’Éternel tout-puissant, se réserve ce jour où il se dressera contre tous les hautains, les grands, les orgueilleuxa, pour qu’ils soient abaissés, 13 contre tous les grands cèdresb des sommets du Liban, et contre tous les chênes des plateaux de Basan, 14 et contre les montagnes qui grimpent jusqu’aux nues, et contre les collines qui sont trop élevées. 15 Contre toutes les tours qui sont inaccessiblesc et toutes les fortes murailles, 16 tous les grands vaisseaux de Tarsisd et leurs denrées précieuses : contre tout ce qui plaît aux yeux. 17 Il courbera la fierté des mortels et il humiliera l’orgueil des hommes forts. Oui, ce jour-là, l’Éternel seul sera reconnu grand. 18 Car toutes les idoles disparaîtront ensemble. 19 Mortels, réfugiez-vous dans les cavernes des rochers et dans les antres de la terre pour échapper à la terreur qu’inspire l’Éternel par l’éclat de sa majesté quand il se lèvera pour effrayer la terre. 20 En ce jour-là, les hommes jetteront aux rats et aux chauves-souris leurs idoles d’argent et leurs idoles d’or qu’ils s’étaient fabriquées pour se prosterner devant elles. 21 Ils se réfugieront dans les trous des rochers et dans les fentes des montagnes pour échapper à la terreur qu’inspire l’Éternel par l’éclat de sa majesté quand il se lèvera pour effrayer la terre. 22 C’est pourquoi, cessez donc de vous confier en l’homme dont la vie n’est qu’un souffle, car quelle est sa valeur ?
Anarchie à Jérusalem
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Voici venir le jour où le Maître suprême, le Roi de l’univers, va te priver, Jérusalem, et toi, royaume de Juda, de tout ce qui vous sert d’appuie. Il t’enlèvera tout : tes réserves de pain et tes réserves d’eau, 2 tes hommes forts et tes guerriers, tes juges, tes prophètes, tes devins et tes gouvernants, 3 tes capitaines, tes notables, tes conseillers, tes techniciens et tes habiles magiciens. 4 Et je vous donnerai pour maîtres des gamins. Des enfants régneront sur vous au gré de leurs capricesf. 5 Ce sera la guerre civile : on se battra l’un contre l’autre, voisin contre voisin, les jeunes contre les vieillards et les vauriens contre les gens de bien. 6 Un homme empoignera son frère dans sa famille et lui dira : — Toi qui as un habitg, tu seras notre chef, tu prendras cette ruine sous ton autorité !
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Le péché principal des hommes, celui contre lequel l’Éternel interviendra en son « jour », c’est l’orgueil. Les différentes images des versets 13 à 16 l’illustrent. Les cèdres et les chênes sont généralement associés aux grands et aux rois. Les régions citées étaient célèbres pour leurs arbres majestueux symbolisant les peuples qui veulent s’élever jusqu’au ciel par leurs propres forces (cf. Éz. 27 : 27-28, 31 ; Apoc. 18 : 10-19). Se réfère peut-être aux grands travaux de défense du roi Ozias (2 Chr. 26 : 9-15). Un port d’Espagne, terme des plus longs voyages maritimes de l’époque (cf. Gen. 10 : 4 ; 1 Rois 10 : 22 ; 22 : 49). Litt : toute ressource et tout appui, deux mots de la même famille qui évoquent tout soutien (comme en Eccl. 2 : 8 et Nahoum 2 : 13) et qui sont en même temps symboles de l’autorité et du secours (sceptre, bâton, cf. 5 : 1-7). Les dirigeants ont exploité Israël à leur profit. Après la déportation des classes dirigeantes, des jeunes inexpérimentés, des hommes faibles et capricieux s’empareront du pouvoir. L’anarchie qui s’ensuivra est décrite dans les versets suivants. Image de la pauvreté générale. L’homme qui possédait encore un manteau (insigne du chef) est désigné pour gouverner sur ses compagnons, mais il est lui-même démuni de tout.
Ésaïe 3
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7 Mais
ce jour-là, l’autre lui répondra : — Je ne peux rien pour vous. Je ne puis vous guérir. Je n’ai dans ma maison, ni pain ni vêtement. Ne m’établissez pas chef de ce peuple-là ! 8 Jérusalem chancelle, et Juda est tombée, parce que leurs paroles et leurs actions sont contre l’Éternel : ils insultent sa gloire. 9 Leurs airs pleins d’arrogance ont témoigné contre eux. Ils commettent sans honte leurs péchés au grand jour, comme le fit Sodome, sans même les cacher. Hélas pour eux ! Ils préparent eux-mêmes le malheur qui les guette ! 10 Proclamez donc au juste, qu’il aura du bonheur, car il se nourrira du fruit de ses actions. 11 Mais malheur au méchant, car il lui sera fait ainsi qu’il le mérite ! 12 Mon peuple est opprimé par de jeunes enfants, des femmes le dominent. Tous ceux qui te dirigent, ô Israël, mon peuple, ne font que t’égarer. Ils embrouillent les signes qui jalonnent ta routea. 13 L’Éternel s’est levé pour mener son procès et il se tient debout pour juger tous les peuplesb. 14 Il traduit en justice les anciens de son peuple avec ses magistrats : Vous avez dévoré le produit du vignoblec, et dévasté ma vigne. Vous avez entassé dans vos maisons ce que vous avez pris aux pauvres de mon peuple ! 15 De quel droit, dites-moi, écrasez-vous mon peuple et foulez-vous aux pieds la dignité du pauvred ? demande l’Éternel, le Dieu de l’univers.
Les coquettes de Sion 16 Et
il ajoute : Les filles de Sion se sont enorgueillies, regardez-les marcher en redressant la tête, les regards provocants, étudiant leur démarche, allant à petits pas, et faisant résonner les anneaux de leurs pieds ! 17 Le Seigneur rendra chauve le sommet de leurs crânes, il leur enlèvera toutes leurs garniturese. 18 En ce jour-là, le Seigneur les dépouillera de toutes leurs parures : les anneaux des chevilles, les soleils luxuriants, les petits croissants d’or, 19 les pendentifs d’oreille, les bracelets, les voiles, 20 les turbans, les chaînettesf, les flacons de parfum, 21 les ceintures, les amulettes, les bagues, les anneaux du nez, 22 les toilettes de fête et les amples tuniques, les manteaux, les sacoches, 23 les miroirs, les mantilles, les fines mousselines, les bandeaux et les châles. 24 Il adviendra, qu’au lieu de leurs parfums, ce sera l’infection ! Au lieu de leurs ceintures, ce sera une corde ! Au lieu de leurs cheveux artistement tressés, leur tête sera chauve ! Au lieu d’une ample robe, il y aura un sac ! Au lieu de la beauté, la marque faite au feug ! a b c d e
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Et te conduisent donc dans la mauvaise direction. Ou : son peuple. Comme dans beaucoup d’autres passages, le vignoble symbolise le peuple d’Israël. Les chefs ont « moulu la face des pauvres » en abusant de leur pouvoir judiciaire (cf. 1 : 23, 26 ; 5 : 23 ; 10 : 1-2 ; Lév. 19 : 13 ; Prov. 22 : 22-23). Dieu s’en fait le défenseur (cf. Jér. 22 : 13 ; Éz. 18 : 12 ; Amos 7 : 4s). Différents traitements infâmants infligés aux prisonniers. Les femmes qui avaient exercé leur influence sur la ville (v. 12) vivaient dans le luxe et l’extravagance (v. 16-23). Tous ces bijoux énumérés ont été retrouvés lors des fouilles archéologiques en Palestine, en Égypte, en Assyrie et en Chaldée. Il s’agit des chaînettes reliant les anneaux portés aux chevilles (v. 16) et imposant une démarche à petits pas. Le manuscrit d’Ésaïe trouvé à Qumrân porte : l’humiliation. La marque dont il est question était faite au fer rouge sur les esclaves ; le sac était une étoffe grossière, signe de deuil (cf. Job. 2 : 13 ; Esd. 9 : 3).
Ésaïe 5
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25 Tes guerriers tomberont subjugués par le glaive, et tes vaillants héros mourront dans la bataille. 26 Les portes de Sion, ce jour-là, gémiront et seront dans le deuil ; la ville dénudée s’assiéra sur le sola.
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En ce jour-là, sept femmes saisiront un seul homme et elles lui diront : « Nous pourvoirons à notre nourriture et à nos vêtements, mais permets seulement que nous portions ton nom ! Mets fin à notre opprobreb ».
Un avenir glorieux 2 En ce jour-là, le germe du Seigneurc aura de la splendeur et sera glorieux
pour tous les rescapés du peuple d’Israël, et le fruit de la terre deviendra leur fierté et leur titre de gloire. 3 Il adviendra que tous ceux qui auront subsisté dans Sion, ceux qui auront été épargnés dans Jérusalem seront appelés saintsd, tous ceux qui sont inscritse pour vivre dans Jérusalem. 4 Après que le Seigneur aura lavé la souillure des filles de Sion et purifié Jérusalem du sang qui est au milieu d’elle par l’esprit de justice, par l’esprit qui consumef, 5 Dieu viendra s’établir sur toute l’étendue de la montagne de Sion et sur toute assemblée. Il enverra, le jour, une nuée fumante et, la nuit, la splendeur d’un feu de flammes ardentesg. Car ce sera sa gloire qui couvrira la ville. Elle la protégera, 6 de jour, contre la chaleur, en lui donnant de l’ombre comme un dais de feuillageh. Elle lui servira d’abri contre la pluie et contre la tempête.
Le chant de la vigne
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Je veux chanter pour mon ami le cantique de mon amii au sujet de sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. 2 Il en sarcla le sol, il en ôta les pierres et il y mit des plants de choix. Il bâtit une tour de guet au milieu du vignoblej et il y creusa un pressoir. Il pensait que sa vigne lui
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Image de la veuve assise par terre et pleurant la perte de ses enfants. L’opprobre de ne pas être mariées ou d’être veuves. Le chiffre 7 symbolisant la totalité désigne ici un grand nombre. Ce verset veut attirer l’attention sur les misères engendrées par la guerre prédite : presque tous les hommes auront disparu. Ce verset fait encore partie de la prophétie du chapitre précédent. Ou : la branche, le rejeton. Prophétie à laquelle font allusion Jérémie (Jér. 23 : 5 ; 33 : 15) et Zaccharie (Zach. 3 : 8 ; 6 : 12) en l’appliquant au Messie. Le royaume messianique réalisera ce que la théocratie symbolisait, à savoir la sainteté réelle de ceux que Dieu reconnaît comme membres de son peuple. Litt : inscrits pour la vie (cf. Exode 32 : 32 ; Ps. 69 : 29 ; Éz. 13 : 9). Ou : le souffle d’incendie. L’expression « filles de Sion » désigne toute la population de Jérusalem. Dans ce verset, se trouvent réunis les différents éléments du baptême de l’Esprit qui sera prophétisé par Jean-Baptiste : la purification des péchés, l’esprit de justice (ou de jugement), le feu (cf. Jean 16 : 8-15 ; A. Kuen, Le Saint-Esprit, baptême et plénitude, p. 67). Allusion à la traversée du désert par le peuple d’Israël (Exode 13 : 21 ; 24 : 16-17). Le dais était l’abri ou la chambre des jeunes mariés. Le feuillage rappelle les cabanes élevées lors de la fête des Tabernacles (Lév. 23 : 34) qui évoquait également la traversée du désert où l’Éternel prenait soin de son peuple. Image du peuple de Dieu, souvent employée dans la Bible (Ésaïe 3 : 14 ; 27 : 2-5 ; Jér. 2 : 21 ; 12 : 10 ; Éz. 17 : 6 ; Osée 10 : 1 ; Ps. 80 : 9-17 ; Matt. 20 : 1 ; 21 : 33). Dans les poèmes d’amour, la vigne est la bien-aimée (Cant. 1 : 5-6) : c’est ce qu’est Israël pour Dieu. Pour éloigner les renards et les pillards. En même temps, elle servait d’entrepôt des outils et d’abri contre les intempéries.
Ésaïe 5
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donnerait de beaux raisins, mais elle n’a produit que des grappes sauvages. 3 Maintenant, donc, gens de Jérusalem et hommes de Juda, arbitrez, je vous prie, entre moi et ma vigne ! 4 Qu’y avait-il encore à faire pour ma vigne que je n’aurais pas fait ? Pourquoi, quand j’espérais un beau et bon raisin, n’a-telle donc produit que des grappes sauvages ? 5 Maintenant donc, je vous ferai savoir ce que je vais faire à ma vigne : j’arracherai sa haie pour qu’elle soit broutée, j’abattrai sa clôture pour que les passants la piétinent. J’en ferai une frichea : personne ne la taillera, personne ne l’entretiendra. Les ronces et les épines y croîtront librement et j’interdirai aux nuages d’y déverser leur pluie. 7 En effet, c’est la nation d’Israël qui est la vigne de l’Éternel, Seigneur de l’univers, les hommes de Juda sont le plant qu’il avait choisi. Il attendait d’eux la droiture, et il y a du sang versé ! Il espérait qu’ils seraient justes, et ce sont des cris de détresseb !
Six malheurs ! 8 Malheur
à vous qui joignez maison à maison, qui ajoutez un champ à l’autre, au point d’occuper tout l’espace pour qu’il ne reste plus de place et que vous habitiez tout seuls au milieu du pays. 9 L’Éternel tout-puissant m’a parlé et m’a dit : Ces nombreuses maisons deviendront une ruine ! Ces maisons grandes et belles seront inhabitées ! 10 Car dix arpents de vigne ne produiront que quelques grappesc et trente boisseaux de semence ne donneront qu’un peu de bléd. 11 Malheur à vous qui courez de bonne heure après les boissons enivrantes et qui vous attardez, le soir, dans les fumées de vin ! 12 Des harpes et des luths, des tambourins, des flûtes animent vos festins, le vin y coule à flots. Mais vous n’avez pas un regard pour l’œuvre du Seigneur, et vous ne voyez point l’ouvrage de ses mains ! 13 Voilà pourquoi mon peuple s’en ira en exil, car il n’a pas comprise (ce qu’il aurait dû faire). Ses chefs mourront de faim et tout le commun peuple périra par la soif. 14 Voilà pourquoi la Mort élargira sa bouche et, démesurément, dilatera sa gorge pour engloutir ensemble les nobles de la ville et sa foule bruyante avec ses cris de joie. 15 C’est pourquoi tous les hommes auront à s’incliner, les forts se courberont et tous les orgueilleux devront baisser les yeux. 16 Le Dieu de l’univers montrera sa grandeur en instaurant le droit. Le Dieu saint manifestera sa sainteté par la justicef. 17 Dans les ruines de la ville, des brebis brouteront comme en leur pâturage et des troupeaux errants dévoreront les champs abandonnés des richesg !
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Litt : une pente désolée, un lieu saccagé, impropre à la culture. Poussés par tous les opprimés (cf. Exode 3 : 7, 9 ; Ps. 9 : 13). Trois hectares de vignes ne produiront pas cinquante litres de vin. Qui sèmera cent kilos de blé n’en récoltera que dix. Ou : sans s’en douter. Ou : à cause de son ignorance. Litt. : faute de connaissance (de sens religieux et moral). lci, il s’agit sans doute de la justice manifestée par le châtiment des coupables. Le mot a souvent le sens de « salut » : la justice qui sauve, qui est attribuée au pécheur par grâce (cf. 30 : 18 ; Rom. 3 : 21-26) et qui manifeste aussi la sainteté de Dieu. Tout le pays (même les plus riches domaines) deviendra un pâturage pour les troupeaux nomades.
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Ésaïe 5
18 Malheur à vous qui traînez le péché partout derrière vous par les câbles du vice, et qui tirez la faute comme les traits d’un attelagea ! 19 Vous dites en effet : « Que Dieu se presse donc d’accomplir son ouvrage pour que nous le voyions ! Que le Saint d’Israël s’approche et réalise les desseins dont il parle pour que nous nous en rendions compte ! ». 20 Malheur à vous qui nommez le mal « bien » et le bien « mal » ! Vous qui voulez changer la lumière en ténèbres, les ténèbres en lumière. Vous qui voulez changer l’amertume en douceur et la douceur en amertume. 21 Malheur à vous qui croyez être sages et qui vous estimez des gens intelligentsb ! 22 Malheur à vous qui êtes des hérosc quand il s’agit de boire, et des gens courageux pour vous gorger d’alcool ! 23 Qui, pour un pot-de-vin, acquittez le coupable et qui privez les justes du droit qui leur est dû !
La colère de Dieu 24 Voilà pourquoi vous serez consumés comme un fétu de paille dévoré par la flamme et comme une herbe sèche engloutie par le feu. Vos racines seront réduites en pourriture, votre fleur s’en ira comme de la poussière, pour avoir répudié la loi de l’Éternel, du Seigneur des armées célestes, et avoir méprisé la parole de Dieu, du Dieu saint d’Israël. 25 Voilà pourquoi la colère de l’Éternel s’est enflammée contre son peuple, et il a étendu sa main contre lui et il l’a frappé : les montagnes sont ébranlées, les cadavres sont dans les rues comme des balayuresd. Mais malgré tout cela, son courroux ne s’apaise point et sa main est encore levée. 26 Le Seigneur dresse un étendard pour des nations lointaines, il siffle pour les appeler des extrémités de la terre. Les voici qui arrivent d’un pas prompt et légere. 27 Personne, parmi eux, ne connaît la fatigue. Personne ne chancelle. Personne ne somnole. Et nul n’est endormi. Nul n’a son ceinturon dénoué de ses hanches, leurs cordons de sandales ne sont pas délacés. 28 Leurs flèches sont aiguës, leurs arcs toujours tendus. Les sabots des chevaux sont comme des cailloux et les roues de leurs chars avancent comme un ouragan. 29 Oui, leurs soldats rugissent, l’on croirait entendre des lionnes, leurs grondements rappellent ceux des lionceauxf quand ils saisissent leur proie et l’emportent au loin : nul ne la leur arrache. 30 En ce jour-là, retentira, contre le peuple de Juda, un mugissement en tout semblable au grondement de l’océan. On regardera vers la terre et l’on n’y verra que des ténèbres et une grande angoisse. La lumière sera voilée par d’épaisses nuées.
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Évoque le lien solide entre le péché et le pécheur. Cordes et liens sont souvent associés au péché (2 Sam. 22 : 6 ; Ps. 2 : 3 ; 69 : 61 ; Prov. 5 : 22). Au point de pouvoir vous passer des conseils de Dieu (cf. Prov. 3 : 7 ; 26 : 12 ; 28 : 11). Litt. : des hommes de force. Leur héroisme consistait à boire des « cocktails d’alcool » (alcool de céréales mêlé d’épices), il n’allait pas jusqu’à refuser les pots-de-vin pour faire triompher la justice (v. 23). Être privé de sépulture était considéré comme le malheur suprême (cf. Jér. 8 : 12 ; Eccl. 6 : 3). Il s’agit des Assyriens. L’Assyrie, distante d’un millier de kilomètres de la Palestine, menaçait le pays d’Israël à l’appel de Dieu (« siffler », cf. 7 : 18). Le lion était le symbole de l’Assyrie (cf. Nahoum 2 : 12).
Ésaïe 6
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L’appel d’Ésaie
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L’année de la mort du roi Oziasa, je vis le Seigneurb siégeant sur un trône majestueux et très élevé. Les pans de son vêtement remplissaient le templec. 2 Des séraphinsd se tenaient au-dessus de lui. Chacun d’eux avait six ailes. Avec deux d’entre elles, ils se voilaient la face. Avec deux autres, ils se couvraient les pieds. Avec les deux dernières, ils volaient ! 3 S’adressant l’un à l’autre, ils proclamaient : — Saint, saint, sainte est le Seigneur de l’univers ! Sa gloire remplit toute la terre. 4 Les colonnes des portes du temple se mirent à trembler au bruit de ces voix, tandis que le sanctuaire se remplit de fuméef. 5 Je m’écriai alors : — Malheur à moi ! je suis perdug ! Car je suis un homme aux lèvres impures et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures. Et voici que mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers. 6 L’un des séraphins vola alors vers moi, il tenait à la main un charbon ardent qu’il avait pris sur l’autelh avec des pincettes. 7 Il en toucha ma bouche, et me dit : — Voici, maintenant que ceci a effleuré tes lèvres, ta faute est enlevée et ton péché est expiéi. 8 Puis j’entendis le Seigneur qui disait : — Qui pourrais-je envoyer ? Qui marchera pour nous ? Et je lui répondis : — Me voici, envoie-moi. 9 Et le Seigneur me dit : — Va, et dis à ce peuple : « Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez point ! Vous pourrez regarder, vous n’apercevrez rien ! ». 10 Oui, ta prédication montrera que le cœur du peuple est insensiblej, qu’il a bouché ses yeux et fermé ses oreilles, afin de ne pas voir et de ne pas entendre, pour qu’il ne puisse pas se convertir (à moi) afin d’être guéri ! 11 Je demandai alors :
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Vers 740 av. J.-C. (2 Rois 15 : 7 ; 2 Chr. 26 : 21-23). Dans son essence, Dieu est invisible (Exode 33 : 20 ; Jean 1 : 18), mais l’expression « voir Dieu » est parfois utilisée dans l’Écriture pour une manifestation de sa gloire ou une apparition sous forme humaine (Exode 24 : 10 ; Éz. 1 : 26). Ici, c’est le Fils de Dieu qu’Ésaïe a contemplé (Jean 12 : 41). Le Hékal ou « lieu saint », entre le vestibule et le lieu très-saint. Généralement dérivé du mot saraph (brûler), cf. Nomb. 21 : 6, 8 ; Deut. 8 : 15. D’autres le traduisent par « exaltés, nobles, des êtres célestes entourant Dieu » (cf. les chérubins vus par Ézéchiel ; Héb. 12 : 29). La triple répétition d’un mot marque l’insistance : c’est un superlatif absolu (cf. Jér. 7 : 4 ; 22 : 9 ; Éz. 21 : 27). Formule reprise en Apocalypse 4 : 8. La fumée et le tremblement de terre ont marqué d’autres apparitions de Dieu : Exode 19 : 18 ; 40 : 34 ; 2 Sam. 22 : 8-9. Parce qu’on ne peut pas voir Dieu et vivre (Exode 33 : 20 ; Juges 6 : 22-23). Autre traduction possible : « Je suis réduit au silence ». L’autel des parfums qui se trouvait dans le lieu saint. Le feu purifie de toute impureté (Nomb. 31 : 21-23). Cette purification des lèvres prépare Ésaïe pour sa mission prophétique (cf. Jér. 1 : 9 ; Éz. 2 : 8 ; Dan. 10 : 16). Litt. : appesantis, endurcis le coeur de ce peuple, rends ses oreilles dures et bouche-lui les yeux en sorte que, de peur qu’il ne voie. Litt. : rend gras, c.-à-d. paralysé, incapable de fonctionner.
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Ésaïe 7
— Jusques à quand, Seigneura ? Et il me répondit : — Jusqu’à ce que les villes soient toutes dévastées et privées d’habitants, qu’il n’y ait plus personne logeant dans les maisons, et que ce territoire soit réduit en désert ! 12 Le Seigneur enverra ses habitants au loin, un complet abandon gagnera le pays. 13 S’il y subsiste encore un dixième du peuple, à son tour, il sera détruit par l’incendie. Mais, comme un térébinthe ou un chêne abattu qui conserve sa souche, la souche (de ce peuple) pourra produire encore une sainte postéritéb.
Ne sois pas effrayé
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Il arriva du temps d’Ahaz, fils de Yotam et petit-fils d’Ozias, roi de Juda, que Retsîn, roi de Syrie monta avec Péqah, fils de Remaliahou, roi d’Israël, contre Jérusalem pour l’attaquerc. Mais ils ne purent la vaincre. 2 Quand on apprit, au palais royal de David, la nouvelle que la Syrie avait conclu une alliance avec Éphraïmd, le cœur du roi fut agité et tout son peuple se mit à trembler comme le feuillage des arbres de la forêt quand ils sont secoués par le vent. 3 Alors, l’Éternel dit à Ésaïe : Va à la rencontre d’Ahaz, toi et ChéarYachoube, ton fils. Tu le trouveras vers l’extrémité de l’aqueduc du réservoir supérieurf, sur le chemin du champ du Foulon. 4 Et tu lui diras : Prends garde, sois tranquille ! Ne sois pas effrayé ! Que ton cœur ne s’alarme point devant ces deux tisons fumants, devant la fureur de Retsîn, et de son pays, la Syrie, et du fils de Remaliahou. 5 Je sais que la Syrie médite du mal contre toi de concert avec Éphraïm et le fils de Remaliahou. Je sais bien qu’ils ont dit : « 6 Montons contre Juda, jetons-y l’épouvante, battons la ville en brèche, établissons-y comme roi le fils de Tabeélg ». 7 Mais ainsi parle le Seigneur, le Seigneur, l’Éternel : Cela ne s’accomplira pas, ce plan ne réussira pas. 8 Car Damas est la tête du pays de Syrie, et Retsîn n’est chef qu’à Damas ! Dans soixante-cinq ans, Éphraïm cessera d’être compté parmi les peuplesh. 9 Samarie est la tête du pays d’Éphraïm ; et le fils a b c
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Sous-entendu : continuera cet aveuglement ? (cf. Exode 22 : 11-13 ; Deut. 9 : 26-29). Le châtiment détruira ce qui est impur, mais purifiera le peuple. Menace et promesse se côtoient dans le message d’Ésaïe (cf. Ésaïe 1 : 9 ; 4 : 2 ; cf. Rom. 9 : 27 ; 11 : 5). Vers 736–735. Cf. 2 Rois 16 : 5-9 ; 2 Chr. 28 : 5-8. La Syrie et Israël (ou Éphraïm) c.-à-d. le royaume du nord, s’étaient alliés contre l’Assyrie et voulaient obliger Ahaz, le roi de Juda, à combattre avec eux. Ces messages d’Ésaïe ont dû être apportés entre les premiers succès des alliés et leur retraite finale. La principale tribu du royaume du nord représente ici les dix tribus. Son territoire, proche de Jérusalem, servait à la Syrie de base opérationnelle contre Juda. Nom qui signifie : un reste reviendra (ou : se convertira). Il est utilisé plus loin comme promesse pour le peuple (10 : 21). Un réservoir plus élevé que l’étang de Siloé construit plus tard par Ézéchias. Il recevait l’eau de la grande source de Jérusalem, celle de Guihôn. Le roi était en train de surveiller les travaux destinés à assurer l’approvisionnement de la ville en eau potable. Nom araméen. Probablement, un haut fonctionnaire de la cour de Damas que les Syriens voulaient imposer comme roi à Juda pour qu’il entraîne son pays dans la coalition qu’ils formaient avec le royaume d’Israël du nord. Cette période comprend les deux invasions de Tiglath-Piléser et de Salmanasar (2 Rois 15 : 29 ; 17 : 6), puis l’introduction de colons étrangers par Esar-Haddon (2 Rois 17 : 24).
Ésaïe 7
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de Remaliahou n’est chef qu’à Samarie. Si vous n’avez pas confiancea (dans mes paroles), jamais vous ne subsisterez ! ».
Le signe d’Emmanuel 10 L’Éternel
parla de nouveau à Ahaz et lui dit : — 11 Demande pour toi un signe (de son appui) à l’Éternel, ton Dieu, soit dans les régions d’en-basb soit dans les lieux élevés. 12 Mais Ahaz répondit : — Je n’en demanderai pas. Je ne veux pas mettre le Seigneur à l’épreuvec. 13 Ésaïe dit alors : — Écoutez donc, descendants de David ! Ne vous suffit-il pas de fatiguer les hommes, de lasser leur patience, pour qu’il vous faille encore lasser celle de Dieu ? 14 C’est pourquoi le Seigneur vous donnera un signe : Voici, la jeune filled sera enceinte et elle enfantera un fils, et tu lui donneras pour nom Emmanuele ! 15 Il mangera de la crème et du mielf jusqu’à ce qu’il soit apte à repousser le mal et à choisir le bien. 16 Mais avant que l’enfant sache choisir le bieng et repousser le mal, les pays des deux rois que tu crains aujourd’hui seront abandonnés. 17 L’Éternel fera survenir contre toi et ton peuple, contre ta dynastie, par le roi d’Assyrie, des jours comme jamais il n’y en a eu de tels depuis le jour où Éphraïm s’est séparé d’avec Judah. 18 Il adviendra, en ce jour-là, que l’Éternel appellera les mouches des fleuves d’Égypte et les frelons de l’Assyrie. 19 Et ils viendront se poser tous dans les ravins abrupts, et dans les fentes des rochers, dans toutes les broussailles, et dans tous les halliers. 20 En ce jour-là, le Seigneur rasera avec un rasoir pris à gage au-delà de l’Euphrate, avec le roi de l’Assyrie. Il rasera la tête et les poils de vos pieds, il coupera la barbei.
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Ou : si vous ne tenez pas ferme. Le mot hébreu (dont est dérivé « amen ») signifie : être fondé sur, se remettre entre les mains d’une personne à qui l’on fait confiance (cf. Ésaïe 28 : 16). Ou : du fond du lieu des morts. Dieu autorise Ahaz à demander un signe. Celui-ci fait semblant de vouloir obéir à l’ordre de Dieu donné en Deut. 6 : 16 (ne pas tenter l’Éternel). En réalité, son trouble (v. 2) et ses entreprises (v. 3) prouvent qu’il n’a pas confiance en Dieu (v. 9) et qu’il veut s’appuyer sur l’Assyrie (2 Rois 16 : 7). D’où le verdict du v. 17. Ou : jeune femme. Dans le contexte historique, le terme désigne la jeune reine et annonce, comme signe de l’aide de Dieu, la naissance d’un prince de la lignée de David qui sauvera le peuple de la menace assyrienne. Il s’agirait donc d’Ézechias. Mais, comme beaucoup de prophéties de l’A.T., celle-ci a, au-delà du premier accomplissement historique, une application lointaine. Les chapitres 9 et 11 parlent des temps messianiques. La Septante traduit le mot almah par « vierge ». Les évangélistes y ont lu avec raison une annonce de la naissance du Messie qui sauvera son peuple d’un esclavage plus grave encore que celui des Assyriens (Matt. 1 : 23 ; Luc 1 : 27-37). Litt. : « Dieu avec nous » (cf. 8 : 8 et 10). Nourriture des nomades sur les terres délaissées : le pays aura été ravagé (v. 21-24). Litt. : sache rejeter le mal et choisir le bien, c.-à-d. qu’il atteigne l’âge de raison (Deut. 1 : 39). À partir d’Ahaz, à part de rares exceptions, les Juifs furent soumis à la domination étrangère. Signe de déshonneur ou de deuil (cf. Job 1 : 20, Ésaïe 15 : 2 ; Jér. 48 : 37 ; 2 Sam. 10 : 4-5). Annonce de la captivité : les prisonniers étaient rasés de la tête aux pieds.
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21 Il adviendra, en ce jour-là, que chacun pourra élever une génisse et deux brebisa. 22 Il y aura tant de lait qu’on boira de la crème et les rescapés du pays pourront tous se nourrir de laitage et de miel. 23 Il adviendra encore, en ce jour-là, que tout endroit planté de mille ceps de vigne valant mille pièces d’argent, sera abandonné aux ronces et aux broussailles. 24 Et l’on y entrera armé d’arcs et de flèchesb, car tout le pays ne sera que ronces et broussailles. 25 On ne passera plus sur les coteaux fertiles qu’on sarclait à la pioche ; les ronces, les broussailles auront tout envahi. Ils seront piétinés par des troupeaux de bœufs, les moutons y paîtront et fouleront leur sol.
Deux signes
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L’Éternel me dit : Prends une grande tablette et écris-y en caractères lisibles pour tous : « Maher Chalal-Hach-Baz : proche est le pillage, imminent le butin ». 2 Et je pris avec moi des témoins dignes de foi, Urie, le sacrificateur, et Zacharie, fils de Yebérékiahouc. 3 Je m’approchai de ma femmed, elle fut enceinte et mit au monde un fils. Et l’Éternel me dit : Donne-lui pour nom « Maher Chalal-Hach-Baze », 4 car avant que l’enfant sache dire papa ou maman, l’on emportera les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d’Assyrie.
L’invasion assyrienne 5 L’Éternel
me parla encore en ces termes : ce peuple a méprisé les eaux de Siloéf qui coulent doucement, et qu’il a défaillig à cause de Retsin et de Pékach, fils de Remaliahou, 7 à cause de cela, voici que le Seigneur fera monter sur eux les eaux du fleuve, les flots forts et intarissables : le roi de l’Assyrie et toute son armée, et il sortira de son lit, il franchira les berges, passant par-dessus tous ses bords, 8 il pénétrera en Judée et la submergera ; il atteindra jusqu’à sa gorge, et le déploiement de ses flots couvrira toute l’étendue de ton pays, Emmanuelh ! 6 Puisque
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On ne cultivera plus le sol, on reviendra à l’élevage. Les rescapés seront si peu nombreux qu’ils auront du lait et du miel en abondance, malgré un cheptel réduit. Car le pays abandonné sera peuplé de bêtes fauves. Pour Urie, cf. 2 Rois 16 : 10-18. Zacharie était peut-être le beau-père d’Ahaz et le grand-père maternel d’Ézéchias (cf. 2 Rois 18 : 2). Litt. : de la prophétesse. L’enfant devient donc un symbole vivant et un rappel constant du proche châtiment de la Syrie et du royaume du nord. Le peuple comparait le petit cours d’eau de Siloé, c.-à-d. du système d’alimentation en eau potable de Jérusalem (Néh. 3 : 15 ; Jean 9 : 7-11) au grand fleuve de l’Euphrate. Autrement dit, il comparait le petit royaume de Juda à l’empire assyrien. Ésaïe compare l’eau vivifiante mais calme de Siloé aux eaux dévastatrices du fleuve. Le peuple a méprisé l’aide de Dieu pour rechercher celle de l’Assyrie. Ou : qu’il s’est réjoui au sujet de Retsîn, qu’il l’a vu avec plaisir, l’a valorisé. Dans ce cas, il faudrait croire que la population de Jérusalem souhaitait la victoire de Retsin et de Pékah, leurs ennemis. Si l’on adopte la traduction actuelle, les gens perdaient courage et voulaient rechercher l’appui exclusif de l’Assyrie seul et non celui d’alliés éventuels (cf. Ésaïe 30 : 15-16 ; Jér. 1 : 17 ; Matt. 10 : 28 ; Luc 12 : 4-5). Ce nom (Dieu avec nous) suggère une délivrance future : puisque Dieu est avec nous, les ennemis auront beau s’acharner, ils seront finalement défaits (v. 9s).
Ésaïe 8
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9 Poussez des cris de guerre, ô peuples, vous serez défaits ! Prêtez l’oreille, vous les pays lointains des extrémités de la terre ! Soyez prêts au combat, et vous serez défaits ! Oui, soyez prêts au combat, et vous serez défaits ! 10 Concertez votre plan, il n’aboutira pas ! Distribuez vos ordres, ils seront sans effet, car Dieu est avec nous !
Dieu tient l’univers dans sa main 11 Car voici, en effet, l’Éternel m’a parlé quand il m’a empoignéa et qu’il m’a exhorté à éviter la voie suivie par tout ce peuple. Voici ce qu’il m’a dit : 12 Ne dites pas « complot » chaque fois que ce peuple parlera de complot ! Ne craignez point tout ce qu’il craintb, ne le redoutez pas ! 13 Reconnaissez pour saint l’Éternel tout-puissant : c’est lui que vous craindrez, lui qu’il faut redouterc. 14 Il est un saint refuged, mais il sera aussi la pierre que l’on heurte, le roc qui fait tomber, pour les deux maisons d’Israël, un piège et un filet pour les gens de Jérusalem. 15 Et beaucoup, parmi eux, s’y heurteront et tomberont et ils se briseront ; ils seront enlacés sans plus pouvoir se dégager. 16 Enferme cet oracle et scelle l’instruction parmi (tous) mes disciples ! 17 J’espère en l’Éternel qui cache sa présence au peuple de Jacob ; je me confie en lui. 18 Voici, moi et les fils que Dieu nous a donnés, nous servirons de signes et d’avertissementse pour Israël (son peuple) de la part du Seigneur, l’Éternel tout-puissant, qui a fait sa demeure sur le mont de Sion. 19 Lorsqu’on viendra vous dire : — Allez donc consulter ceux qui évoquent les esprits, ceux qui prédisent l’avenir, qui chuchotent et marmonnent ! Répondez-leur : — Un peuple doit consulter son Dieu. Ira-t-il consulter les morts pour les vivants ? 20 À la loi et au témoignagef ! Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura point d’aurore qui luira pour ce peuple, 21 mais il sera errant à travers le pays, pressé et affamé ! Et il arrivera, sous l’effet de la faim, qu’il deviendra furieux : il maudira son roi et maudira son Dieug. Levant les yeux en haut, 22 puis regardant la terre, il n’y verra qu’angoisse, obscurité et détresse. Et il se sentira banni dans les ténèbres.
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Litt. : saisi par sa forte main. Ésaïe sous-entend l’élan prophétique que Dieu lui a donné (cf. Jér. 20 : 7 ; Éz. 3 : 14). En apprenant l’alliance d’Israël et de la Syrie, le peuple a pris peur. Ésaïe ne s’en émeut pas (7 : 2-7), car Dieu est avec lui (v. 10). Ou : reconnaître comme saint. Reconnaître sa sainteté, c’est s’appuyer sur lui. Ou : un sanctuaire (cf. Éz. 11 : 16). La confiance en lui est le principe même de la religion d’Israël, celui qui assurera aussi la restauration du peuple. Sur ce Rocher, l’on peut construire un édifice solide. Mais pour celui qui ne croit pas en lui, il devient un rocher qui fait tomber (cf. Matt. 16 : 18 ; 1 Pi. 2 : 7). Cf. 7 : 3 et 8 : 3. Les noms des enfants sont des signes et des avertissements permanents. Ces signes ont une signification universelle, c’est pourquoi Héb. 2 : 13 les applique au Messie. C’est la loi, l’enseignement de Dieu (dans le Pentateuque) et les témoignages de Dieu (à travers l’histoire de son peuple) qu’il faut consulter et non les devins. Crime punissable de mort (Exode 22 : 27-28 ; 1 Rois 21 : 10) comme ceux énumérés au v. 19. Au lieu de s’humilier sous la main de Dieu, ils lancent des imprécations vers Dieu et accusent leur roi.
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Des ténèbres à la lumière 23 Mais
il n’y aura pas pour toujours des ténèbres sur cette terre où règne maintenant de l’angoisse. Si, dans les temps passés, Dieu a couvert d’opprobre tout le pays de Zabulon et le pays de Nephtalia, dans les temps à venir, il couvrira de gloire la région de la merb, au-delà du Jourdain, le district des païensc.
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Le peuple qui marchait dans les ténèbres verra soudain briller une grande clarté : la lumière rayonnera sur ceux qui habitaient le pays dominé par l’ombre de la mort. 2 Ô Seigneur, tu suscites une immense allégresse, tu fais jaillir la joie, et tous se réjouissent en ta présence comme on se réjouit au temps de la moisson, ou comme on crie de joie lors du partage d’un butin. 3 Car tu as pris le joug qui pesait sur ce peuple, le bâton qui frappait son dos, la massue de son oppresseur, et tu les as broyés comme au jour de Madiand. 4 Car toutes les chaussures portées par les guerriers qui martèlent le sol, et tous les vêtements imprégnés par le sang seront livrés aux flammes, dévorés par le feue.
Un enfant nous est né 5 Car pour nous un enfant est né, un fils nous est donné. La souveraineté sera sur ses épaulesf, il sera appelé Conseiller, Admirable, Dieu tout-puissant, Père éternelg, et Prince de la paix. 6 L’Éternel tout-puissant étendra son empire, il donnera la paix qui durera toujours au trône de David et à tout son royaume. Sa royauté aura pour base et pour appui le droit et la justice pour le siècle présent et pour l’éternité. Voilà ce que fera le zèle du Seigneur, l’Éternel tout-puissant.
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Deux tribus israélites installées au nord de la Palestine dont le territoire avait été annexé par les Assyriens entre 734 et 732 en même temps que la Galilée et les territoires à l’est du Jourdain. Du lac de Tibériade, appelé aussi mer de Génézareth. D’autres pensent qu’il s’agit de la route qui longe la mer Méditerranée et relie la Syrie à l’Égypte. La Galilée. On l’appelait ainsi parce que la population était fortement mélangée de païens : des Cananéens y étaient restés (Juges 1 : 33), Salomon avait donné une partie du territoire au roi de Tyr (1 Rois 9 : 11-13). Elle sera la première région conquise par les païens (2 Rois 15 : 29). C’est pourquoi la Galilée fut de tous temps méprisée et le sera encore au ier siècle (Jean 1 : 46 ; 7 : 41, 52). Ésaïe prédit que ce mépris sera changé en gloire : Jésus a accompli cette prophétie (cf. Matt. 4 : 13-16 ; 9 : 1). Allusion à la victoire de Gédéon sur les Madianites (Juges 7 et 8). Cette victoire soudaine et inespérée préfigure la victoire du Messie qui brisera non seulement le joug de l’Assyrie qui pesait, à ce moment-là, sur le peuple (Ésaïe 10 : 27 ; 14 : 25), mais aussi toute autre domination. Tout équipement militaire sera détruit car la paix régnera (v. 2 : 4). Pour symboliser le pouvoir royal, on plaçait une clé sur l’épaule du souverain (cf. 22 : 22 ; Matt. 16 : 19 ; Apoc. 3 : 7). Ces deux caractères : divinité et éternité, ne peuvent pas s’appliquer à un humain. Combinés avec le début du verset, ils annoncent clairement l’incarnation du Messie, union de Dieu et de l’homme telle que Jésus-Christ l’a réalisée.
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Samarie, tu es orgueilleuse… 7 Le Seigneur a lancé sa parole à Jacob, elle s’abat sur Israëla. 8 Le peuple
tout entier en aura connaissance. La tribu d’Éphraïm, les habitants de Samarie qui disent, pleins d’orgueil et d’un cœur arrogant : 9 « Les briques sont tombées, mais nous reconstruirons en pierres bien taillées. Et si les sycomores ont été abattus, nous les remplacerons par des forêts de cèdres ». 10 L’Éternel fait lever contre eux leurs adversairesb, et il a excité contre eux leurs ennemis, 11 la Syrie à l’est, les Philistins à l’ouest. Ils dévoreront Israël à belles dents. Mais malgré tout cela, son courroux ne s’apaise point et sa main est encore levée.
…Rebelle… 12 Le
peuple n’est pas revenu à celui qui le frappe, et il n’a pas cherché l’Éternel tout-puissant. 13 C’est pourquoi l’Éternel coupera d’Israël en un seul jour, la tête avec la queue, la palme et le roseauc. 14 L’ancien et le notable, c’est la tête du peuple. Et la queue, c’est le prophète enseignant le mensonge. 15 Les guides de ce peuple s’égarent loin du but, et ceux qui sont guidés cheminent vers la ruine. 16 C’est pourquoi le Seigneur n’aura plus d’indulgence envers ses jeunes gens, il n’aura pas pitié des orphelins, des veuves. Car ils sont tous ensemble perfides et infidèles, et toutes leurs paroles sont des insanités. Mais, malgré tout cela, son courroux ne s’apaise point et sa main est encore levée.
…Et déchirée. 17 Car
la perversité a brûlé comme un feud, dévorant les fourrés, les ronces et les épines. Elle embrasera la forêt tout entière qui se dissipera en tourbillons fumants s’élevant vers le ciel. 18 Sous la fureur de Dieu, l’Éternel tout-puissant, le pays est en feu, le peuple est consumé, il est la proie des flammes. Nul n’épargne son frère. 19 On coupe à droite et l’on reste affamé ; on mange à gauche sans être rassasié. On va jusqu’à manger la chair de son prochain : 20 Manassé dévore Éphraïm, Éphraim mange Manassé, et tous deux vont ensemble se jeter sur Judae, mais malgré tout cela, son courroux ne s’apaise point et sa main est encore levée.
Malheur aux mauvais législateurs
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Malheur à ceux qui font des lois injustes ! Malheur aux scribes qui mettent par écrit des décrets oppressifs causant la misère, 2 en refusant aux faibles l’accès du tribunal, en privant de leur droit les pauvres de a b c d e
Jacob, Israël, Éphraïm et Samarie désignent le royaume du nord séparé de celui de Juda depuis près de 200 ans, dont Samarie était la capitale. Les adversaires de Retsin, c.-à-d. les Assyriens de Tiglath-Pilézer qui, avec les Syriens et les Philistins, envahiront Israël (cf. 2 Rois 17 : 6). La branche de palmier qui pousse au sommet de l’arbre désigne les grands, les princes ; le roseau qui pousse en bas représente le petit peuple (cf. 19 : 15 ; Deut. 28 : 13, 44). Comme dans Osée 7 : 6-7, la perversité est comparée à un incendie qui dévaste la forêt, elle engendre des troubles décrits dans les versets suivants et en 2 Rois 15. Éphraïm et Manassé étaient deux tribus du royaume du nord, ce verset fait allusion à leurs luttes à l’intérieur du même royaume. Elles ne s’unissent que dans le combat contre le royaume de Juda.
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Ésaïe 10
mon peuple, pour dépouiller les veuves, piller les orphelins ! 3 Que ferez-vous au jour du règlement de comptes et de la destruction qui surviendra de loina ? Vers qui donc fuirez-vous pour obtenir du secours et où cacherez-vous l’amas de vos richesses ? 4 Que reste-t-il à faire ? Vous courbez sous le joug parmi les prisonniersb ou tombez égorgés au milieu des victimes ! Malgré tout cela, son courroux ne s’apaise point et sa main est encore levée.
Le bâton bastonné 5 Malheur à l’Assyrien, bâton de ma colèrec ! La massue qui est dans sa main est l’instrument de ma vengeance. 6 Je l’enverrai pour attaquer une nation impie, je vais lui donner la mission de rafler le butin d’un peuple qui m’irrite, de le mettre au pillaged, pour qu’il soit piétiné comme la boue des rues. 7 Mais ce n’est pas ainsi que le roi d’Assyrie a compris sa mission et ce n’est pas le plan que son cœur a conçu, car il ne songe qu’à détruire et à exterminer des nations en grand nombree, 8 car voici ce qu’il dit : « Mes chefs sont tous ensemble de véritables roisf. 9 Kalno a bien subi le sort de Karkémichg et Hamath est tombée comme est tombé Arpad ; j’ai détruit Samarie aussi bien que Damas ; 10 si ma main a frappé des royaumes païens dont pourtant les idoles étaient bien plus nombreuses que dans Jérusalem et dans la Samarie, 11 ne traiterai-je pas Jérusalem et ses idoles tout comme Samarie et ses divinités ? ». 12 Mais (écoutez,) voici ce qui arrivera : quand j’aurai accompli toute mon œuvreh sur le mont de Sion et à Jérusalem, je demanderai compte au roi de l’Assyrie des pensées orgueilleuses qu’il portait dans son cœur, comme de l’arrogance de ses regards hautains. 13 Car il a déclaré : « C’est par ma propre force et grâce à ma sagesse que j’ai fait tout cela, car je suis très habile. J’ai déplacé les bornes de nombreuses nations, et pillé leurs trésors et, comme un homme fort, j’ai détrôné les rois ! 14 Ma main a ramassé les richesses des peuples comme on ramasse au nid des œufs abandonnési, j’ai pris toute la terre sans qu’il y ait personne pour agiter les ailes, ou pour ouvrir le bec, ou pour pousser un cri ! ».
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Cette expression désigne les Assyriens (cf. 5 : 26 ; 9 : 10). Ésaïe annonce au royaume du nord le châtiment de l’exil qu’il avait déjà prédit à Juda (3 : 24-26 ; 5 : 13 ; 8 : 21). Dieu utilise un peuple étranger pour châtier son peuple, mais si l’instrument s’enorgueillit de sa victoire et outrepasse sa mission, Dieu le punira à son tour (cf. 14 : 24-27 ; 30 : 27-33 ; 37 : 22-35 ; 52 : 5 ; Éz. 32 : 22-23 ; Nahoum 1 à 3 ; Soph. 2 : 13-15). Butin et pillage font allusion au nom d’un des fils d’Ésaïe (cf. Ésaïe 8 : 1-4). Une inscription de Tiglath-Piléser dit : « Sur les ruines, mon visage s’épanouit, je trouve mon plaisir à assouvir ma colère ». Le roi assyrien prétend que ses officiers sont égaux aux rois d’autres pays : les satrapes qui commandaient ses armées avaient autant d’hommes sous leurs ordres que des rois. Certains d’entre eux étaient effectivement des rois conquis, d’où le titre de « rois des rois » (Esd. 7 : 12). « Toutes ces villes entre Ninive et Jérusalem ont été vaincues par moi. » Kalno fut prise par Tiglath-Piléser, Karkémich, la capitale des Hittites, par Sargon. Cette oeuvre sera d’abord une oeuvre de destruction (cf. 5 : 12 ; 28 : 21-22, 29 : 1-4). Les forteresses étaient souvent installées sur les hauteurs, comme des nids d’oiseaux dont l’envahisseur pille le contenu sans rencontrer de résistance. Les annales de Tiglath-Piléser confirment ces versets (cf. Bible annotée).
Ésaïe 10
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15 Est-ce que la cognée va se vanter aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? Ou est-ce que la scie se glorifie aux dépens de celui qui la maniea ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main, comme si le gourdin faisait lever le bras de celui qui s’en sert ! 16 C’est pourquoi le Seigneur, l’Éternel tout-puissant, fera fondre la graisse des guerriers corpulents et toute leur splendeur sera la proie des flammes qui la consumeront. 17 Car la lumière d’Israël deviendra comme un feu, et le Saint d’Israël sera comme une flamme qui brûlera et qui dévorera en un seul jour les épines et les ronces. 18 Il anéantira toute la luxuriance de ses forêts splendides et de tous ses vergers ; il les consumera du cœur jusqu’à l’écorce. On croira voir un homme qui tombe en défaillance sous l’effet de la fièvre. 19 Il restera si peu d’arbres de sa forêt qu’on pourra les compter : même un petit enfant pourrait les dénombrer !
Conversion du faible reste d’Israël 20 Il adviendra, en ce jour-là, que les survivants d’Israël et tous les rescapés du peuple de Jacob ne continueront pas à placer leur appui sur celui qui les frappeb, mais ils vont s’appuyer en toute vérité sur l’Éternel (leur Dieu), sur le Saint d’Israël. 21 Le reste de Jacobc se tournera alors vers le Dieu tout-puissant. 22 Car même si ton peuple, ô Israël, était aussi nombreux que le sable des mers, ce n’est qu’un faible reste qui se convertira. Car Dieu a décidé la destruction du peuple : la justice viendra comme une inondation. 23 Et cette destruction que Dieu a résolue, l’Éternel tout-puissant la réalisera au milieu du paysd.
N’ayez pas peur 24 C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur tout-puissant, l’Éternel des armées célestes : Ne crains pas l’Assyrie, ô toi mon peuple, habitant de Sion, quand avec le bâton, il viendra te frapper et qu’il élèvera son gourdin contre toi, comme autrefois l’Égyptee. 25 Car, dans très peu de temps, mon courroux passera et mon indignation se tournera contre eux pour les détruire. 26 L’Éternel tout-puissant brandira son fouet pour frapper l’Assyrie comme il frappa Madian près du rocher d’Orebf. Il lèvera encore son bâton sur la merg comme il l’a fait jadis contre les Égyptiens. 27 Il adviendra, en ce jour-là, que ton fardeau sera ôté : il glissera de ton épaule et son joug cessera de peser sur ta nuque, et la postérité reviendra au paysh. a
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Ésaïe évoque la hache et la scie, car les Assyriens dépouillaient les forêts de la Palestine pour faire leurs ouvrages de siège, mais Dieu leur rappelle qu’ils ne sont que des instruments entre ses mains et n’ont aucune raison de s’enorgueillir de leurs victoires. Ésaïe évoque le roi Ahaz qui cherchait l’appui des Assyriens qui avaient envahi son pays (2 Rois 16 : 7s). Évocation du nom de l’autre fils d’Ésaïe (cf. 7 : 3). En Judée, à Jérusalem. Les jugements de Dieu doivent servir d’avertissement à l’humanité entière. Allusion aux conditions de vie des lsraélites en Égypte (Exode 1). L’image du gourdin est associée à l’Assyrie (cf. 9 : 3 ; 14 : 29). Oreb était un chef madianite tué par Gédéon (Juges 7 : 23-25). Contre l’Assyrie. Au gourdin de l’Assyrien (v. 24) répondra le bâton de l’Éternel qui, autrefois, a divisé la mer Rouge et englouti les Égyptiens. Litt. : le joug sera secoué par la graisse. Ou : la vigueur, l’abondance, la tête robuste fera éclater le joug.
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Ésaïe 11
L’ennemi arrive… 28 La voilà qui arrivea (l’armée des Assyriens) ! Ils marchent contre Ayath, ils passent par Migrôn et ils ont déposé à Mikmas leurs bagages. 29 Voici, ils
ont déjà franchi le défilé, ils campent à Guéba. Rama est terrifiée, Guibéa de Saül est saisie de panique. 30 Ô enfants de Gallim, élevez votre voix ! Fais attention, Laïs ! Malheureuse Anatoth ! 31 Madména est en fuite, le peuple de Guébim a cherché un abri. 32 Oui, aujourd’hui déjà, il fera halte à Nob, il lèvera sa main contre le mont Sion. Oui, contre ta colline Jérusalem !
…Mais il sera vaincu 33 Mais voici, le Seigneur, l’Éternel tout-puissant, abat avec violence toutes ces belles branches et ces arbres géants. Les plus hauts sont coupés et les plus élevés sont abaissés à terre. 34 Il taille avec la hache les plus épais taillis et le Liban s’effondre devant le Dieu puissant.
Le Roi et le règne que nous attendons
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Un rameau surgira du vieux tronc d’Isaï b, un rejeton naîtra des anciennes racines et il portera du fruit. 2 L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, et cet Esprit serac un esprit de sagesse et de discernement, un esprit de prudence, aussi bien que de force, l’esprit qui fait connaître Dieu le Seigneur et s’attacher à lui. 3 Ce sera son plaisir d’obéir au Seigneur. Il ne jugera pas d’après les apparences et n’arbitrera point d’après des ouï-dired. 4 Il jugera les faibles selon toute justice, il défendra les droits des humbles du pays. Par sa seule parole, il frappera la terre comme avec un bâton ; le souffle de ses lèvres abattra le méchante. 5 Il aura la justice pour ceinture à ses reins et la fidélité entourera ses hanches f. 6 En ce jour-là, le loup vivra avec l’agneaug, la panthère paîtra aux côtés du chevreau. Le veau, le lionceau et le bœuf à l’engrais demeureront ensemble et un petit enfant les mènera au pré. 7 Les vaches et les ourses brouteront côte à côte, les veaux et les oursons auront un même gîte. Le lion comme le bœuf se nourriront de paille. 8 Le petit nourrisson s’ébattra sans danger près du nid du cobra, et le tout jeune enfant pourra mettre sa main dans l’antre de l’aspich. 9 On ne commettra plus ni mal ni destruction sur toute l’étendue de ma montagne sainte. Toute la terre connaîtra alors le Seigneur : elle sera remplie
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Ces versets décrivent l’avancée des armées assyriennes qui se rapprochent de Jérusalem. Ayath est à 16 km au nord de la ville, les autres localités mentionnées sont de plus en plus proches. C’est-à-dire de la famille de David dont Isaï (ou Jessé) était le père (1 Sam. 16 : 1). Litt. : de la souche d’Isaï, allusion à l’état de la monarchie ressemblant à un arbre abattu après l’invasion de Sennachérib. Cette souche produira un rejeton conformément à la promesse de Dieu (2 Sam. 17). Les six attributs de l’Esprit énoncés ici sont nécessaires à ceux que Dieu choisit pour sauver et gouverner son peuple (cf. Nomb. 11 : 17 ; Juges 3 : 10 ; 2 Sam. 23 : 1-2 ; Ésaïe 42 : 1 ; Matt. 3 : 16). Ils correspondent aux attributs de la sagesse (Prov. 8 : 12-14). Sa faveur ou sa défaveur ne dépendent pas de l’aspect extérieur : il jugera d’après la relation avec Dieu. Cf. 2 Thes. 2 : 8. Les hanches sont le siège et le symbole de la force. La force du roi sera sa justice. Le règne messianique rétablira les conditions du paradis (cf. 2 : 4 ; 65 : 25 ; Gen. 1 : 26). La transformation de l’homme (v. 9) affectera toute la nature. L’inimitié ancestrale entre l’homme et le serpent prendra fin.
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de cette connaissancea comme le fond des mers est couvert par les eaux. 10 Il adviendra, en ce jour-là, que le descendant d’Isaï sera comme un signal dressé devant les peuples, et toutes les nations se tourneront vers lui. Et son lieu de repos resplendira de gloire.
Retour des exilés 11 Ce jour-là, le Seigneur étendra de nouveaub sa main pour racheter le reste de son peuple qui sera demeuré en Assyrie et en Égypte, à Patros et en Éthiopie, à Élam et à Chinéar, à Hamath, en Syrie et dans les îles de la mer. 12 Il élèvera son signal pour avertir ces nations-là qu’il rassemblera de nouveau les bannis d’Israël et qu’il regroupera les bris épars de Juda des quatre coins du monde. 13 Ce jour-là cesseront la rivalité d’Éphraïm et l’inimitié de Juda. D’une part, Éphraïm n’enviera plus Juda, et d’autre part, Juda n’attaquera plus Éphraïmc. 14 Ensemble, ils fondront sur le dos des Philistins à l’ouest, et ils pilleront de concert les tribus de l’est. Ils prendront possession d’Édom et de Moab, et ils gouverneront les fils d’Ammond. 15 Et l’Éternel asséchera le golfe de la mer d’Égypte, il lèvera sa main pour menacer l’Euphrate dans sa fureur ardente, et il n’en restera que sept petits ruisseaux que l’on pourra passer sans ôter ses sandalese. 16 Il tracera la route pour tous les survivants qui seront demeurés au pays d’Assyrie, comme il traça la route, jadis, pour Israël, quand il quitta l’Égypte.
Cantique de louange
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Et tu diras en ce jour-là : Je te loue, ô Seigneurf, car tu avais été irrité contre moi, mais maintenant, ta colère s’est détournée de moi et tu m’as consolé. 2 Oui, Dieu est mon Sauveur, je me confie en lui et je n’ai plus de crainte, parce que l’Éternel, l’Éternel est ma force et celui que je chante, c’est lui qui m’a sauvé.
3 C’est
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pourquoi, avec joie, vous puiserez de l’eaug aux sources du salut.
Conséquence de la nouvelle alliance (cf. Jér. 31 : 33-34 ; Osée 2 : 22 ; 1 Cor. 13 : 12). Ou : une fois encore. Allusion à la première délivrance du peuple lors de la sortie d’Égypte. Les pays énumérés sont les ennemis actuels d’Israël (Patros = la Haute-Égypte, Elam = la Perse, Chinear = la Babylonie, Hamath = la Syrie), ils représentent la terre entière. Réconciliation du royaume du nord et de celui de Juda, fin du schisme datant de la mort de Salomon (cf. 7 : 17 ; Amos 9 : 11 ; Osée 2 : 2 ; 3 : 5 ; Jér. 3 : 18 ; 23 : 5 ; Éz. 34 : 23 ; 37 : 15-28). Au lieu de se combattre mutuellement, les douze tribus s’uniront comme au temps de David contre leurs ennemis communs et les soumettront (cf. 2 Sam. 8 : 10). Le grand fleuve, l’Euphrate, ne sera pas plus un obstacle au grand retour que le Jourdain ne l’a été lors de l’entrée dans le pays promis. Ce psaume de louange clôt la section messianique du début des prophéties d’Ésaïe. Il rappelle le chant de Miryam auquel il emprunte quelques éléments (Exode 15 : 2 ; cf. Ps. 118 : 14). Allusion à la manière miraculeuse par laquelle Dieu a sauvé son peuple au désert en leur procurant de l’eau (Exode 17 : 1-7) qui fut célébrée à la fête des tabernacles (Lév. 23 : 34s ; cf. note sur Jean 7 : 37). Le salut
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vous direz en ce jour-là : Célébrez l’Éternel et invoquez son nom, annoncez aux nations ses œuvres merveilleuses et proclamez partout la gloire de son nom ! 5 Célébrez l’Éternel, chantez en son honneur, car il a accompli des œuvres magnifiques ! Que, dans le monde entier, on puisse les connaître ! 6 Poussez des cris de joie, exultez d’allégresse, habitants de Sion ! Car, au milieu de vous, il montre sa grandeur, lui, le Saint d’Israël.
La chute de Babylone
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Sentencea au sujet de Babylone, révélée à Ésaïe, fils d’Amots. 2 Sur un mont dénudéb, plantez un étendard ! Poussez des cris de guerre et agitez vos mains, qu’on franchisse les portes des hommes haut placésc ! 3 Moi j’ai donné mes ordres à mes saintes milices qui me sont consacrées, j’ai convoqué mes braves, agents de ma colère, ceux qui se glorifient de ma grandeur. 4 C’est le bruit d’une foule au sommet des montagnes : on dirait un grand peuple. On entend un tumulte : on dirait des royaumes, des nations rassemblées. L’Éternel tout-puissant passe en revue ses troupes prêtes pour le combat ! 5 Ils viennent de très loin, de l’autre bout des cieux, l’Éternel et les troupes dont il se servira dans son indignation pour dévaster la terre. 6 Entonnez des complaintes, car le jour du Seigneur se rapproche à grands pas comme un fléau dévastateur envoyé par le Tout-Puissant. 7 C’est pourquoi tous les bras défaillent et tout le monde perd courage. 8 Ils seront frappés d’épouvante ; l’angoisse s’emparera d’eux ; ils seront saisis par des crampes comme une femme qui enfante ; ils se regarderont avec stupeur les uns les autres, avec des visages de flammes tout brûlants d’émotion. 9 Voici venir le jour de l’Éternel, ce jour crueld, jour de fureur et d’ardente colère qui réduira la terre en un désert, et en balaiera les pécheurs. 10 Alors, les étoiles du ciel et toutes leurs constellations cesseront de briller. Le soleil sera obscurci dès le moment de son lever. Il n’y aura plus de clarté répandue par la lune. 11 En effet, je vais punir l’univers pour sa méchanceté et les fauteurs de mal pour leurs iniquités. Je mettrai fin à l’arrogance des insolents et je ferai tomber la morgue des fiers tyrans. 12 Je rendrai les humains plus rares que de l’or fin, plus rares que de l’or d’Ophir. 13 Car je ferai trembler les cieux, et cette terre sera secouée sur ses bases par la fureur du Tout-puissant, l’Éternel des armées célestes, au jour où il déchaînera son ardente colère. 14 Les gens seront, en ce jour-là, pareils à des gazelles que
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est souvent comparé à de l’eau vive (55 : 1 ; Jean 4 : 10 ; Apoc. 22 : 17 ; Joël 4 : 18). Litt. : fardeau. Souvent ce terme introduit des menaces. Babylone représente la civilisation-type opposée à Dieu (Ésaïe 21 : 1-10 ; 47 : 1-15 ; Jér. 50-51 ; Apoc. 17-18). Pour qu’on le voie au loin. Ou : des nobles. Peut-être était-ce une porte de Babylone ou d’un camp militaire, ou une allusion au nom Babylone (porte des dieux). La chute de ces hommes haut placés sera d’autant plus significative. Où aucune pitié ne prévaudra (cf. Jér. 6 : 23 ; 50 : 42). Le jour de l’Éternel, c.-à-d. de son jugement, est souvent évoqué par les prophètes (Amos 5 : 18 ; Joël 2 : 10).
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l’on poursuit, ou comme des brebis perdues que nul ne cherche. Chacun fuira vers son pays et vers son peuplea. 15 Tous ceux que l’on rencontrera seront criblés de flèches, et tous ceux que l’on saisira tomberont par l’épée. 16 Leurs enfants seront écrasés sous leurs regards, leurs maisons seront saccagées, et leurs femmes violées. 17 Car je vais susciter contre eux les Mèdes b, (car on ne peut les corrompre. En effet,) ils ne recherchent pas l’argent et ils font fi de l’or. 18 Avec leurs arcs, ils abattront les jeunes gens, ils n’épargneront pas les nouveaunés et seront sans pitié pour les enfants. 19 Et Babylone, le joyau des empires, la gloire des fiers Chaldéens, deviendra semblable à Sodome et à Gomorrhe que Dieu a renversées. 20 Car Babylone ne sera plus jamais habitée et plus jamais peuplée dans toutes les générations. L’Arabe même n’y dressera jamais sa tente, et nul berger n’y fera paître ses troupeauxc. 21 Les chats sauvagesd chercheront abri dans ses ruines, et ses maisons seront hantées par les hiboux, et les autruches y établiront leur demeure. Les boucs viendront y prendre leurs ébats, 22 les animaux sauvages s’appelleront dans ses châteaux, et les chacals viendront hurler dans ses palais. Son heure approche, les jours de Babel sont comptés et ne seront point prolongés.
La fin d’un tyran
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Car l’Éternel aura compassion de Jacobe et, de nouveau, il donnera à Israël sa préférence. Il rétablira ses enfants dans leur pays, des étrangers les rejoindront et s’uniront avec la maison de Jacob. 2 Nombreux sont ceux qui viendront les chercher et les reconduiront chez eux. Ceux de la maison d’Israël auront des droits sur eux afin de les avoir pour serviteurs et pour servantes dans le pays de l’Éternel. Ils retiendront captifs ceux qui les avaient capturés et ils domineront ceux qui les avaient opprimés. 3 Et il arrivera, au jour où l’Éternel t’aura accordé du repos après ta peine et ton tourment, après le pénible esclavage auquel on t’avait asservi, 4 que tu entonneras ce chantf sur le roi de Babel. Oui, tu diras : « Comment est-ce possible ? L’oppresseur n’est plus là ! Finie la tyrannie ! 5 L’Éternel a brisé le bâton des méchantsg, le sceptre des despotes. 6 Celui qui, dans sa rage, frappait les peuples par des coups sans relâche et qui, dans sa colère, opprimait les nations, maintenant, à son tour, est poursuivi sans trêve ».
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Tous les étrangers que les richesses et la gloire de Babylone y avaient attirés fuiront vers leur pays (cf. Jér. 50 : 16 ; 51 : 9 ; Ésaïe 47 : 15). Peuple voisin des Perses qui, au temps d’Ésaïe, commençait à détruire les Assyriens. Ils participèrent à la prise de Ninive en 612 et à la destruction de l’empire assyrien. Leur incorruptibilité, leur cruauté et la sûreté de leurs archers ont été notées aussi par les historiens antiques (Hérodote, Xénophon, etc.). Même les nomades qui s’abritent généralement dans les ruines éviteront ce lieu. Au temps de Strabon déjà (né en 60 av. J.-C.), la région de Babylone était un désert. Elle l’est restée jusqu’à ce jour. Traduction incertaine. Ou : les démons, les satyres, les boucs (cf. 34 : 14 ; Soph. 2 : 14 ; Apoc. 18 : 2). Contraste entre le luxe du palais et la désolation d’alors. La raison de la chute de Babylone est le relèvement d’Israël décidé par Dieu. Ou : proverbe (l’hébreu machal signifie : sentence, comparaison). Historiquement, ce chant de triomphe célébrant la fin de la puissance opprimante, vise le dernier roi de Babylone, Nabonide (cf. Éz. 28 ; 31 ; 32). Certains exégètes appliquent cependant ce passage à la chute de Satan (v. 12). Allusion au bâton du surveillant des corvées avec lequel il frappait les peuples soumis à l’esclavage.
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Ésaïe 14
7 La terre maintenant est enfin au repos, et des chants d’allégresse retentissent partout. 8 Les cèdres du Liban et même les cyprès sont heureux de sa chute : « Ah ! disent-ils, depuis que tu es couché là, le bûcheron ne monte plus pour nous abattrea ! ». 9 Le monde du séjour des morts est en émoi à ton sujet pour t’accueillir à ta venue. Pour toi, on réveille les ombres, tous les monarques de la terre. On a fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. 10 Tous, ils se mettent à parler et ils te disent : « Toi aussi, te voilà déchu tout comme nous, te voilà donc semblable à nous ! ». 11 Ton orgueil est précipité dans le séjour des morts ! Tu n’entends plus le son des harpes ! Les vers sont maintenant ta couche et la vermine ton manteau ! 12 Comment es-tu tombé du ciel, astre brillantb, fils de l’aurore ? Toi qui terrassais les nations, comment est-il possible que tu aies été abattu ? 13 Tu disais en ton cœur : « Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône bien au-dessus des étoiles de Dieu. Je siégerai en roi sur le mont où siègent les dieux, aux confins du septentrionc. 14 Je monterai au sommet des nuages, je serai semblable au Très-Haut ! ». 15 Et te voilà précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de l’abîme. 16 Ceux qui te voient arrêtent leurs regards sur toi, en cherchant à te reconnaître : « Est-ce bien là cet homme qui terrifiait la terre et qui ébranlait les royaumes ? 17 Qui changeait le monde en désert, qui détruisait les villes et qui ne relâchait jamais ses prisonniers ? ». 18 Tous les rois des nations sont couchés avec gloire, chacun dans son caveau. 19 Toi, tu n’as pas de tombed, tu as été jeté comme un rameaue que l’on méprise au milieu des tués égorgés par l’épée qu’on a précipités dans la fosse commune et recouverts de pierres, dont on piétine le cadavre. 20 Tu ne seras jamais réuni avec eux pour partager leur tombe, car tu as ruiné ton pays et tu as tué ton peuple ! Aucun de tes enfants ne te succéderaf ! 21 Préparez, pour les fils, le massacre, en raison des crimes de leurs pères, pour qu’ils ne puissent pas se relever un jour pour conquérir le monde et couvrir de cités la face de la terre ! 22 L’Éternel tout-puissant dit : Je me lèverai, je combattrai contre eux ! Je rayerai de sur la surface de la terre le nom de Babylone et de ses survivants, de toute sa lignée et de ses descendants. 23 Ses ruines deviendront un nid de hérissons, un vaste marécage. J’effacerai sa trace par l’extermination comme avec un balai ! a
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Les rois d’Assyrie et de Babylone abattaient les cyprès de l’Amanus et les cèdres du Liban (37 : 24 ; Hab. 2 : 17) pour se bâtir des palais. Ce saccage des forêts pour satisfaire son orgueil est donné parmi les raisons de la chute. Certaines versions traduisent d’après le grec : « étoile du matin », ou d’après le latin : « Lucifer ». L’étoile est un symbole de la royauté (Nomb. 24 : 17) et l’étoile du matin, par sa brillance, représente une gloire particulière (Apoc. 2 : 28 ; 22 : 16). En rapprochant ce texte de Luc 10 : 18, les Pères de l’Église l’ont appliqué à la chute de Satan. Le séjour des morts est alors devenu l’enfer (cf. Apoc. 8 : 10 ; 9 : 1). Selon la mythologie babylonienne, les dieux siégeaient chaque année au sommet du monde, à l’extrême nord, pour fixer le destin des hommes. Être privé de tombe était la pire des malédictions (cf. v. 22 : 16 ; 2 Chr. 21 : 20 ; 24 : 16 ; Jér. 8 : 1-2 ; 22 : 19). Ou : comme un avorton, un mort-né (qui était habituellement enseveli hors de la sépulture familiale). Litt. : on ne nommera plus jamais la race des scélérats, des malfaisants. Le roi de Babylone subira les trois plus grands châtiments de l’Antiquité : il sera privé de sépulture, son nom disparaîtra et il n’aura pas de successeur. Effectivement, aucun membre de la dynastie royale de Babylone n’a plus jamais régné.
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L’Éternel tout-puissant l’a déclaré. 24 L’Éternel tout-puissant a juré par serment : Ce que j’ai décidé s’accomplira sans faute, ce que j’ai projeté se réalisera. 25 Je briserai Assur dans mon paysa et je l’écraserai sur mes montagnes ! J’écarterai de vous son joug, j’ôterai son fardeau de dessus vos épaules. 26 Telle est la décision que l’Éternel a prise contre la terre entière, et telle est la menace qu’il adresse à toute nation. 27 L’Éternel tout-puissant a conçu ce dessein, qui pourrait l’entraver ? Sa main est étendue, qui la détournerait ?
Le refuge des humbles 28 L’année de la 29 Ne te réjouis
mort du roi Ahaz, cette sentence fut prononcée : pas tant, terre des Philistins, de ce que le bâton qui te frappait le dos a été mis en pièces, car de la souche du serpent naîtra un basilic dont la progéniture sera un monstre ailéb. 30 Les pauvres gens du peuple trouveront leur pâture, et tous les malheureux reposeront tranquilles, mais je ferai périr ta race par la faim et ta postérité sera exterminée. 31 Lamente-toi, ô porte ! Pousse des cris, ô ville ! Défaille de frayeur, Philistie tout entière ! Car du septentrion vient une fumée noirec et, dans ses bataillons, aucun ne se débande. 32 Que répondrons-nous donc aux envoyés des Philistins ? Que c’est le Seigneur même qui a fondé Sion : les humbles de son peuple y trouvent un refuge.
Deuil chez les oppresseurs
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Sentence sur Moab. Pendant la nuit, Ar-Moab a été détruited. Oui, c’en est fait ! En une nuit, Qir-Moab a été détruite, oui, c’en est fait ! 2 Le peuple de Dibôn monte vers ses hauts-lieux afin de mener deuil, Moab crie sa douleur sur Nébo et sur Médebae : toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes sont coupéesf. 3 Dans les rues, on revêt le sac ; sur les terrasses des maisons et sur les places de la ville, tout le monde est en deuil et se répand en larmes. 4 À Hechbon, à Elealég, les gens appellent au secours, leur voix est entendue au loin jusqu’à Yahats. Aussi les vaillants hommes de Moab se désolent et leur âme est tremblante.
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Le coup fatal contre l’Assyrie eut effectivement lieu dans la région montagneuse de Juda. Litt : un saraph (cf. 6 : 2) traduit aussi par « dragon volant ». Les Philistins sont invités à ne pas se réjouir de la disparition d’un souverain assyrien (Tiglath-Piléser), car il sera suivi d’autres (Sargon et Sennachérib) qui ont effectivement ruiné la Philistie. À la fois la fumée qui monte des villes incendiées par l’envahisseur et la poussière soulevée par l’avance de ses troupes. Ar-Moab et Qir-Moab sont deux villes principales du pays. Cf. ces chapitres 15 et 16 à Jér. 48. Nébo est le mont d’où Moïse a contemplé le pays promis (Deut. 34). Jérôme dit qu’il s’y trouvait une statue du dieu Kémoch. Médeba se trouve sur le plateau au nord de Dibôn, l’endroit où fut découverte en 1868 la « pierre de Moab ». Ces versets montrent que les Moabites possédaient alors le pays au nord de l’Arnon. Ce territoire avait appartenu aux Israélites depuis la conquête de Canaan et ils l’ont reconquis à la mort d’Achab (2 Rois 3 : 4-5). Signes de deuil (cf. Jér. 48 : 37). Villes à la frontière nord du pays (cf. Nomb. 21 : 26). Yahats se trouve à l’est aux confins du désert. La nouvelle de la défaite se répand jusqu’aux extrémités du pays.
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Ésaïe 16
5 Mon cœur gémit au sujet de Moab : ses fugitifs sont déjà à Tsoar et à Eglath-Chelichiya on gravit en pleurant la montée de Louhith. Sur le chemin d’Horonaïm, on pousse des cris de détresse. 6 Car les eaux de Nimrim ont cessé de couler et l’herbe est desséchée, le gazon est détruit. Toute verdure a disparua. 7 Aussi emportent-ils ce qu’ils ont pu sauver et leurs objets précieux au-delà du torrent des Saules. 8 Car la clameur a fait le tour de la frontière de Moab ; les lamentations sont entendues à Eglaïm et jusqu’à BéerElimb. 9 En effet, les eaux de Dimon sont rougies par le sang. Oui, j’infligerai à Dimon un surcroît de malheur et un lion fondrac sur tous les survivants restés dans le pays.
La fin des oppresseurs
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Que les réfugiés de Moab fassent parvenir leur tribut jusqu’à Jérusalem : « Envoyez des agneauxd au maître du pays, depuis Sélae par le désert jusqu’au mont de Sion ». 2 Comme des oiseaux fugitifs chassés hors de leur nid, telles seront les filles de Moab près des gués de l’Arnonf : 3 « Prends notre cause en mains, supplieront-elles, donne-nous un conseil, couvre-nous en plein jour, étends sur nous ta protection comme la nuit étend son ombre, cache les exilés, ne trahis point les fugitifs ! 4 Que les rescapés de Moab soient accueillis chez toi ; sois pour eux un refuge contre le destructeur car, un jour, l’invasion aura pris fin et la dévastation aura cessé et tous les oppresseurs auront disparu du pays. 5 Il régnera un roi descendant de David ; son trône sera ferme car il gouvernera le peuple avec amour et avec loyauté ; il poursuivra le droit et se passionnera pour tout ce qui est juste ». 6 (Le peuple de Juda dira :) « Nous connaissons Moab et nous savons qu’il est très orgueilleux et qu’il est arrogant, se vantant avec morgue, mais ses discours hautains n’ont aucun fondement ». 7 Aussi les Moabites auront des raisons de gémir sur le sort de Moab. Oui, que tous se lamentent ! Pleurez et gémissez, et soyez consternés, car il n’y aura plus de gâteaux de raising à Qir-Haréseth ! 8 Car les champs de Hechbôn ont été dévastés, les maîtres des nations ont brisé tous les ceps des vignes de Sibma qui s’étendaient jusqu’à la ville de Yazer et qui allaient se perdre jusque dans le désert, et dont les rejetons se répandaient au loin, au-delà de la merh. 9 Et maintenant, je pleure, je pleure avec Yazer, les vignes de Sibma. J’arrose de mes larmes Hechbôn, Elealé, car sur votre moisson et sur votre vendange ont retenti des crisi. 10 La joie et l’allégresse ont disparu des vignes et de tous les vergers : il n’y a a b c d e f g h i
Dans cette oasis au sud-est de la mer Morte, l’ennemi a détruit les canaux, les habitants ont fui et n’entretiennent plus l’irrigation, donc la sécheresse sévit (cf. 2 Rois 3 : 25). Deux villes situées aux frontières opposées de Moab ; le cri de douleur passera donc à travers tout le pays. Le lion vient rôder sur les terres abandonnées, il symbolise l’intervention de Dieu contre ses ennemis (cf. 2 Rois 17 : 26 ; Amos 1 : 2 ; 3 : 8). D’après 2 Rois 3 : 4-5, les Moabites devaient payer un tribut de 100 000 agneaux et 100 000 béliers avec leur laine. Ce tribut est signe et symbole de soumission. Le Rocher, une localité proche de Juda mentionnée en Juges 1 : 36 (et non la future Pétra de 2 Rois 14 : 7). Fleuve principal de Moab qui constituait aussi sa frontière nord. Probablement des gâteaux faits avec des raisins pressés qui symbolisaient la fertilité du pays. Peut-être étaient-ils offerts à leurs dieux (cf. Osée 3 : 1 ; 2 Sam. 6 : 19 ; 1 Chr. 16 : 3). Le vin, production principale de Moab, était exporté au-delà de la mer (ici, sans doute la mer Morte). Non pas les cris de joie des moissonneurs ni ceux des vendangeurs, mais des cris de guerre (cf. Jér. 51 : 14).
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plus de chants, plus de réjouissances, plus aucun vendangeur pour presser le raisin et pour le mettre en cuve, plus de cris cadencés : je les ai fait cesser. 11 C’est pourquoi, tout mon corps vibre comme une harpe quand je pense à Moab, et mon cœur est ému aussitôt que je songe au sort de Qir-Harès. 12 Le peuple de Moab a beau se fatiguer à gravir ses hauts-lieux, à entrer dans son temple pour prier ses idoles : il n’y gagnera rien. 13 Telle est la prédiction que l’Éternel a faite depuis longtemps sur Moab. 14 Maintenant l’Éternel déclare : Dans trois ans, comptés comme l’on compte l’année d’un mercenairea, l’élite de Moab, si nombreuse soit-elle, sera déshonorée et il n’en survivra qu’un reste insignifiant et sans aucune force.
Amère moisson
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Sentence sur Damas. Damas ne sera plus comptée parmi les villes, elle sera réduite en un monceau de ruines ! 2 Les villes d’Aroërb seront abandonnées et livrées aux troupeaux. Ils y seront en paix : nul ne les chassera. 3 Les remparts d’Éphraïm disparaîtront alorsc et il n’y aura plus de royaume à Damas et ceux qui parviendront à survivre en Syrie auront le même sort que les fils d’Israël. C’est ce qu’a déclaré l’Éternel tout-puissant. 4 Ce jour-là, Israël ne pèsera pas lourd, la gloire de Jacobd sera bien amoindrie, il perdra l’embonpoint et deviendra tout maigre. 5 Israël sera comme un champ où les blés ont été coupés, où les moissonneurs sont passés sans rien laisser. Oui, comme un champ dans la vallée des Réphaïme où l’on a glané les épis. 6 Il restera un grappillage, comme après la récolte des fruits de l’olivier, ici deux ou trois olives tout en haut de la cime et quatre ou cinq là-haut sur les meilleures branchesf. C’est ce qu’a déclaré l’Éternel, le Dieu d’Israël. 7 En ce jour-là, l’homme se tournera vers celui qui l’a fait, et ses yeux se dirigeront vers le Saint d’Israël. 8 Il ne tournera plus ses yeux vers les autels qu’il a faits de ses mains. Il ne placera plus sa foi dans les objets fabriqués par ses doigts dédiés à Achéra ou au dieu du soleilg. 9 En ce jour-là, ses villes fortifiées seront abandonnées et deviendront des ruines comme autrefois les villes peuplées par les Hivites ou par les Amoritesh que l’on abandonna quand les Israélites conquirent le pays : il n’en restera plus qu’un sinistre désert. 10 Car tu as oublié le Dieu de ton salut et tu ne t’es point souvenue du rocher de ta force. C’est pourquoi tu plantais des jardins de délices dans a b c d e f g h
C’est-à-dire comptés exactement : pas un jour de plus (cf. 21 : 16). C’est probablement le roi assyrien TiglathPiléser qui a accompli cette prophétie en dévastant tout le pays à l’est du Jourdain (7 : 16-17 ; 2 Rois 15 : 29). Il y avait une ville d’Aroër sur l’Arnon (Josué 13 : 16) et une autre près de Rabba et de Ramoth en Galaad (Josué 13 : 25). Les villes d’Aroër peuvent être ces deux villes avec les localités qui en dépendaient (cf. 2 Sam. 24 : 5). Le royaume du nord qui s’était appuyé sur la Syrie sera humilié par la chute de Damas. Expression ironique puisque le royaume du nord (Jacob) sera humilié en ce jour-là : sa graisse fondra, c.-à-d. ses productions agricoles (cf. Gen. 27 : 28) seront réduites à peu de chose à cause des saccages des envahisseurs. Ou : des géants. Au sud-ouest de Jérusalem, vallée célèbre par sa fertilité où David a remporté une victoire sur les Philistins (2 Sam. 5 : 22-25). Les olives étaient secouées sur l’arbre (comme les noix), quelques-unes restaient toujours au sommet des branches (cf. Deut. 24 : 20). Les emblèmes du soleil étaient des colonnes ou des autels où l’on brûlait de l’encens en son honneur (cf. 27 : 9 ; Éz. 6 : 4, 6 ; Lév. 26 : 30 ; 2 Chr. 14 : 4 ; 34 : 4, 7) ; pratiques liées au culte de Baal. Selon la version grecque des Septante. L’hébreu porte : comme la forêt et la cime (des montagnes).
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lesquels tu semais des graines étrangèresa. 11 Mais, même si le jour où tu les as plantés tu mettais tout autour une haie protectrice et si, le lendemain, tu les voyais fleurir, tu n’en verras jamais le jour de la moisson : tu n’en récolteras que peine et déception !
Le tumulte des nations 12 Écoutez,
écoutezb ! Quel grondement de peuples ! Ce sont des multitudes sans nombre qui mugissent comme mugit la mer ! Grondement des nations semblable au grondement des eaux impétueuses ! 13 Oui, les nations sont en tumulte et poussent des mugissements pareils à ceux des grandes eaux. Le Seigneur les menace aussitôt, elles fuient au loin ; elles sont dispersées comme des brins de paille par le vent des montagnesc, comme de la poussière chassée en tourbillon devant un ouragan. 14 Voici, le soir encore, ils causent la terreur. Mais avant le matin, ils ont tous disparud ! Tel sera le destin de ceux qui nous dépouillent et tel sera le sort de tous ceux qui nous pillent !
Les sarments sont coupés
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Ô terre où retentit le bruissement des ailese, terre au-delà des fleuves traversant l’Éthiopie, 2 toi qui envoies par mer des émissaires dans des vaisseaux de joncf sur la face des eaux ! Retournez donc chez vous, rapides messagers, allez vers la nation à la taille élancée et à la peau bronzée, retournez vers le peuple que l’on redoute au loin, le peuple qui nivelle et qui écrase tout ! Rentrez dans le pays sillonné par des fleuves. 3 Vous qui peuplez le monde, habitants de la terre, regardez l’étendard quand on va le dresser au sommet des montagnes, et quand vous entendrez la trompette sonnerg, soyez très attentifs ! 4 En effet, voici ce que m’a dit l’Éternel : Je me tiendrai tranquilleh et je regarderai du haut de ma demeure, pareil à la lumière sereine du soleil, pareil à la nuée formée par la rosée au temps de la moisson. 5 Car, avant la moisson, après la floraison, quand la fleur
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Ou : en l’honneur des dieux étrangers. Sans doute des « jardins d’Adonis », de petits vases dans lesquels on cultivait des plantes hâtives mais éphémères en l’honneur de la divinité cananéenne du printemps (cf. 1 : 29). Le prophète se tourne soudain du côté des Assyriens dont les armées étaient composées de mercenaires de tous pays. Leur invasion est comparée à une inondation (cf. 5 : 30 ; 8 : 7-8). Les aires où l’on battait le blé se trouvaient fréquemment au sommet des collines pour bénéficier du vent (cf. 2 Sam. 24 : 18). Prophétie de la destruction de l’armée de Sennachérib (37 : 36). Ésaïe vise l’Éthiopie et la Nubie, pays caractérisés par la présence d’innombrables insectes symbolisant les masses de populations. À l’époque d’Ésaïe, c.-à-d. vers la fin du viiie siècle, des pharaons nubiens dominaient l’Égypte et cherchaient en Palestine un appui contre l’Assyrie. Ou de papyrus. Allusion aux embarcations légères fabriquées par les Égyptiens. Ésaïe demande aux ambassadeurs venus proposer une alliance de retourner dans leur pays : l’alliance de Dieu est suffisante pour repousser les Assyriens. L’étendard et la sonnerie de trompette étaient des signaux de guerre : ils annonçaient l’arrivée imminente des armées assyriennes (cf. Josué 6 : 4-5, 14). Au début, l’Éternel n’interviendra pas contre les Assyriens. Il semblera même favoriser leurs desseins comme le soleil et la rosée favorisent la croissance des plantes, mais il s’interposera avant qu’ils aient pu exécuter leurs plans (v. 5).
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deviendra un raisin qui mûrit, (le Seigneur) coupera les sarments de la vigne avec une serpette ; il taillera les ceps et les émondera. 6 Le tout sera livré aux vautours des montagnes et aux bêtes sauvages : les vautours en feront leur nid pendant l’été, et les bêtes sauvages leur gîte de l’hiver. 7 En ce temps-là, l’Éternel tout-puissant recevra une offrande de la part de ce peuple à la taille élancéea et à la peau bronzée, de la part de ce peuple que l’on redoute au loin, du peuple qui nivelle et qui écrase tout, qui viendra du pays sillonné par des fleuves au lieu où l’on invoque l’Éternel tout-puissant sur le mont de Sion !
En plein désarroi…
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Sentence sur l’Égypte. L’Éternel est porté sur un léger nuage ; il arrive en Égypte. Voici qu’à son approche, tous les dieux de l’Égypte se mettent à trembler et le cœur de l’Égypte se fond au-dedans d’elleb. 2 J’exciterai l’Égypte contre les Égyptiensc, déclare le Seigneur, ils se feront la guerre, chacun contre son frère et contre son ami, cité contre cité, royaume contre royaume. 3 L’Égypte perd l’esprit et je rendrai confus son art de raisonner. Ils iront consulter leurs sorciers, leurs idoles et ceux qui évoquent les morts ou interrogent les esprits. 4 Je livrerai l’Égypte aux mains d’un maître dur, et un roi inflexible dominera sur euxd. Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel tout-puissant. 5 L’eau du Nil tarirae, le réservoir des eaux s’épuisera complètement. 6 L’eau sera croupissante dans tous les bras du fleuve, et les canaux d’Égypte vont baisser et devenir secs, les joncs et les roseaux périront sur leurs rives. 7 Les prés, du long du fleuve jusqu’à son embouchure, tous les champs cultivés irrigués par le Nil vont périr desséchés et réduits en poussière : il ne reste plus rien. 8 Les pêcheurs gémiront, tous ceux qui jetaient l’hameçon dans le Nil se lamenteront. Ceux qui étendaient leurs filets sur la face des eaux seront dans la tristesse. 9 Les tisseurs de fin lin et les tisseurs de coton seront dans la consternationf. 10 Tous les grands du pays auront l’âme abattue et tous les ouvriers seront dans la stupeur. 11 Les princes de Tsoâng ont perdu la raison, les meilleurs conseillers du pharaon d’Égypte lui donnent seulement des conseils insensés. Coma b
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Les Nubiens reconnaîtront la main de l’Éternel dans son intervention et lui rendront hommage (cf. 17 : 7-8 ; 19 : 16-24 ; 23 : 15-18). L’Égypte est personnifiée comme une femme qui perd courage (cf. Deut. 20 : 8 ; Josué 2 : 11 ; 7 : 5) en voyant approcher l’Éternel porté sur le nuage qui voile sa gloire (Éz. 19 : 16 ; Deut. 33 : 26), car sa venue signifie le jugement (Ps. 18 : 10 ; 68 : 5 ; Nahoum 1 : 3). À la mort du pharaon Tirhaka, vers l’époque de la mort du roi Ahaz, des luttes intérieures créèrent une situation anarchique en Égypte, qui en sortit divisée en douze petits royaumes sujets à l’Assyrie. Le pharaon Psammétique rétablit pour un temps l’indépendance du pays en 664 av. J.-C. En 712, le roi Shabaka de Nubie s’est rendu maître de toute l’Égypte. C’est peut-être lui que vise cette prophétie. Litt. : les eaux de la mer. Lorsqu’il inonde le pays, le Nil fait penser à une mer. C’est d’ailleurs ainsi qu’il est encore appelé en Égypte. L’absence d’inondation transforme le pays en désert. Dieu le mettra à sec comme il l’a fait de la mer Rouge et du Jourdain. Ou, d’après le principal manuscrit d’Ésaïe trouvé à Qumrân : « deviendront livides, pâles d’inquiétude » (cf. 29 : 22). Tsoân ou Tanis (Nomb. 13 : 22), ancienne capitale d’un district, ville d’origine d’une dynastie de pharaons (cf. Ésaïe 30 : 4).
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ment osez-vous dire au pharaon : « Nous sommes les disciples des sages d’autrefois, les fils des anciens rois » ? 12 Où sont-ils maintenant, tes sages conseillers ? Qu’ils te déclarent donc et te fassent savoir ce que le Seigneur Dieu a décrété contre l’Égypte ! 13 Les princes de Tsoân sont dépourvus de sens et les chefs de Memphisa sont tous dans l’illusion. Eux qui étaient chargés de diriger l’Égypte, ils la font égarer. 14 L’Éternel a versé sur la terre d’Égypte un esprit de vertige qui la fait chanceler dans tout ce qu’elle fait, on dirait un ivrogne qui s’en va titubant dans ce qu’il a vomi. 15 Nul ne fera plus rien qui profite à l’Égypte, de tout ce que feront les grands ou les petits, la palme ou le roseau. 16 En ce jour-là, les Égyptiens seront comme de faibles femmes : ils trembleront d’effroi et s’épouvanteront quand le Dieu tout-puissant élèvera sa main en menace contre eux. 17 Le pays de Juda sera un sujet d’effroi pour la terre d’Égypte et elle tremblera à la simple mention de son nom devant elle à cause du décret que le Dieu tout-puissant a projeté contre elle.
…Mais l’Éternel frappe pour guérir 18 En ce jour-là, il y aura, dans le pays d’Égypte, cinq villes où l’on parlera la langue des Hébreuxb et où l’on prêtera serment en invoquant l’Éternel tout-puissant. On appellera l’une d’elles : la ville du Soleilc. 19 En ce jour-là, l’Éternel aura un autel au milieu du pays d’Égypte, et, près de la frontière, s’élèvera un monument dressé en son honneurd. 20 Ils serviront de signe et de témoins au grand Dieu tout-puissant, dans la terre d’Égypte. Et quand les Égyptiens crieront à l’Éternel à cause de leurs oppresseurs, il leur enverra un sauveur, il prendra leur parti et les délivrera. 21 L’Éternel se fera connaître au pays de l’Égypte et, ce jour-là, les Égyptiens connaîtront l’Éternel et ils le serviront avec des sacrifices et des offrandes, et ils feront des vœux à l’Éternel et s’en acquitteront. 22 L’Éternel frappera les Égyptiens. Il les frappera, mais il les guérira. Ils se convertiront à l’Éternel qui les exaucera et qui les guérira. 23 En ce jour-là, il y aura une route frayée d’Égypte en Assyriee. L’Égypte et l’Assyrie adoreront ensemble. 24 En ce jour-là, Israël se joindra, pour être le troisième, à l’Égypte et à l’Assyrief, et ils seront ensemble une bénédiction au milieu de la terre. 25 Alors, l’Éternel tout-puissant les bénira en disant : Béni soit mon peuple d’Égypte, bénis soit l’Assyrieg, ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage ! a b
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Héb : Moph (Osée 9 : 6) appelée Memphis par les Grecs, capitale de l’Égypte, à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire. Peut se rapporter aux colonies juives établies en Égypte. Parler une langue, c’est assimiler la culture d’un pays, adopter ses coutumes. La suite montre qu’il s’agit d’une conversion du pays qui était l’un des ennemis traditionnels du peuple de Dieu. Héliopolis, à l’entrée du delta du Nil. En 149 av. J.-C., on y érigea un temple sur le modèle de celui de Jérusalem. Les marques de respect dont les Égyptiens entouraient les idoles (en leur dressant des obélisques) iront à l’Éternel. La Palestine se trouvait sur le chemin entre l’Égypte et l’Assyrie. Elle a souvent souffert des conflits entre ces deux pays. À présent, ce chemin signifiera libre communication et union, donc réconciliation entre les anciens ennemis. Les trois nations n’en formeront qu’une seule. Les anciens ennemis seront considérés comme le peuple de Dieu, au même titre qu’Israël.
Ésaïe 20
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Nu et déchaussé
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L’année où le général Tartân, envoyé par Sargon, roi d’Assyriea, vint attaquer Asdodb, et en fit le siège et s’en empara, 2 en ce temps-là, l’Éternel adressa un message (au peuple) par l’intermédiaire d’Ésaïe, fils d’Amots. Il lui dit : Va, détache la toile de sac qui couvre tes reins et retire les sandales de tes pieds. Le prophète obéit et se promena nu et déchausséc. 3 L’Éternel dit alors : Mon serviteur Ésaïe a marché nu et déchaussé pour servir de signe et de présage contre l’Égypte et l’Éthiopie. 4 C’est ainsi que dans trois ans, le roi d’Assyrie emmènera les Égyptiens captifs et les Éthiopiens déportés, les jeunes et les vieux, nus et déchaussés et les reins découverts à la honte de l’Égypte. 5 Et tous ceux qui avaient mis leur confiance dans l’Éthiopie et leur espoir dans le secours de leur « grand allié » l’Égypte seront effrayés et confus. 6 Les habitants de ces régions du littoral (palestinien) d diront en ce jour-là : « Voilà où en est réduit celui en qui nous espérions, auprès de qui nous étions accourus pour trouver assistance et pour être délivrés des mains du roi d’Assyrie ! Et nous, maintenant, comment échapperons-nous ? ».
La grande ville est tombée
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Sentence au sujet (de Babylone) au milieu du désert de la mer e. Comme les ouragans passant dans le Négueb, cela vient du désert, d’un pays redoutable. 2 Une vision terrible m’a été révélée où le traître trahit, le destructeur détruit : « Attaquez, Élamites ! Assiégez, vous les Mèdes ! Je vais faire cesser tous les gémissementsf ». 3 C’est pourquoi, des frissons s’emparent de mes reins, des douleurs m’ont saisi comme est saisie la femme sur le point d’accoucher, je suis pris de vertige, je ne peux plus entendre, l’effroi m’ôte la vue. 4 Mon esprit est troublé, je tremble de frayeur. La nuit qui m’était chère pour trouver la fraîcheur est devenue pour moi un objet d’épouvante. 5 (Voici ce que j’ai vu :) a
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Ce roi d’Assyrie est nommé seulement ici dans la Bible, mais il est souvent mentionné sur les inscriptions assyriennes. Il s’est emparé du trône en 722, l’année du siège de Samarie, à la mort de Salmanassar IV. C’est lui qui prit Samarie et déporta ses habitants (2 Rois 17 : 6). Il régna 17 ans. Son fils Sennachérib lui succéda. L’année mentionnée ici est 711, la campagne contre Asdod est mentionnée sur des inscriptions assyriennes. L’une des cinq villes principales de la Philistie (Josué 11 : 22 ; 15 : 46 ; 2 Sam. 5 : 1). Ville-clé pour l’accès vers l’Égypte, donc puissamment fortifiée, souvent attaquée dans les guerres entre l’Assyrie et l’Égypte (selon Hérodote, a soutenu un siège de 29 ans contre le pharaon Psammétique). C’est-à-dire comme un prisonnier de guerre (3 : 24 ; 1 Chr. 28 : 15). Acte symbolique destiné à frapper ses contemporains (cf. Jér. 16 : 2 ; Éz. 3 : 25 ; 4 : 1 ; 5 : 1). Son attitude préfigure le sort réservé aux Égyptiens et aux Éthiopiens qui les gouvernaient à l’époque (cf. 8 : 18). C’est-à-dire de la Philistie, mais aussi ceux de l’arrière-pays, c.-à-d. de Juda qui doit se laisser avertir par cette leçon. Le texte dit seulement : au sujet du désert de la mer. D’après le v. 9, il s’agit bien de la Babylonie qui sera vaincue par Sargon en 710 (d’après les monuments assyriens). La mer désigne la grande plaine s’étendant jusqu’au sud du désert d’Arabie, parsemée de marécages. Des peuples asservis par la Babylonie. Les Élamites et les Mèdes étaient des peuples vivant en Perse (l’actuel Iran).
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Ésaïe 21
On prépare une table, la sentinelle veille, on mange, on boita. Soudain, un cri d’effroi : « Levez-vous, capitaines ! Prenez vos boucliersb ! ». 6 Car, voici en effet, ce que dit le Seigneur : Va poster un guetteur, qu’il dise ce qu’il voit. 7 S’il voit des cavaliers chevauchant deux à deux, quelquesuns sur des ânes, d’autres sur des chameaux, qu’il les observe bien avec grande attention ! 8 Le guetteur a crié : « Mon maître, je me tiens tout le jour aux aguets, je veille chaque nuit à mon poste de garde. 9 Attention ! ils arrivent les cavaliers montés chevauchant deux à deux ! ». Puis il reprend et dit : « Babylone est tombéec ! Tombée, elle est tombée, et toutes les statues de ses divinités gisent, brisées, à terre ! ». 10 Ô (Israël, mon peuple) qui as été battu comme du grain dans l’aired, ce que m’a fait savoir l’Éternel tout-puissant, le (grand) Dieu d’Israël, je vous l’ai déclaré !
Le matin vient… la nuit aussi 11 Sentence sur Douma (Édome). On me crie de Séir : — Veilleur, qu’en est-il de la nuit ? Veilleur, qu’en est-il de la nuit ? 12 Et le veilleur répond : — Je dis que le matin vient, mais la nuit vient aussif. Si vous voulez chercher, cherchez, puis convertissez-vous et revenez encoreg !
Fuite éperdue 13 Sentence sur l’Arabie. Ô caravanes de Dédânh, vous passerez la nuit dans les broussailles d’Arabie. 14 Allez à la rencontre de celui qui a soif et portez-lui de l’eau ! Habitants de Témai, offrez au fugitif le pain qu’il vous demande ! 15 Car ils se sont enfuis de devant les épées, les épées nues levées, de devant l’arc bandé et la rude mêlée. 16 Car voici, en effet, ce qu’a dit le Seigneur : Dans un délai d’un an
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Selon Dan. 5, Babylone fut effectivement prise pendant un banquet des grands de la ville. Oignez, graissez vos boucliers : on les enduisait d’huile avant la bataille pour que les armes ennemies et leurs flèches glissent sur leur surface. Cf. Apoc. 14 : 8 ; 18 : 2. Les épreuves d’un peuple sont souvent comparées au sort du blé sur l’aire de battage (Matt. 3 : 12). Oasis de l’Arabie du nord, à l’est d’Édom, peut-être cet avertissement prophétique concerne-t-il tout Édom (puisqu’on crie de Séir, la montagne d’Édom au sud de la mer Morte). Le grec porte : l’Idumée, autre nom d’Édom. Le nom a peut-être été choisi à cause de sa signification, symbolique ici : silence. Mais la nuit vient aussi. Le matin est symbole de la délivrance, la nuit est synonyme d’oppression. Après un soulagement momentané (dû sans doute au désastre de Sennachérib), de nouveaux malheurs vous attendent : de nouvelles incursions assyriennes dévasteront la région. Elles eurent effectivement lieu plus tard. Ou : une autre fois. « Revenir » et « se convertir » traduisent le même mot. On peut interpréter : si vous voulez questionner, chercher des réponses (concernant votre avenir), vous pouvez le faire, mais l’essentiel est de vous convertir, de revenir à Dieu (qui vous donnera la force d’affronter les circonstances, quelles qu’elles soient). Les Dedânites (cf. Gen. 10 : 7 ; 25 : 2-3) étaient des nomades marchands vivant au nord-ouest de l’Arabie. Ils faisaient du commerce avec Tyr : ivoire, ébène, etc. (cf. Éz. 27 : 15-20 ; 38 : 13 ; Jér. 49 : 28-32). Tribu ismaélite (Gen. 25 : 15) établie dans le voisinage d’Édom (Jér. 25 : 23). Les Dedânites ont dû fuir vers le midi, l’ennemi venait donc du nord.
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compté exactement comme on compte le temps d’un travailleur à gagesa, la gloire de Kédar sera anéantie 17 et il ne restera qu’une poignée infime des valeureux archers chez les fils de Kédar. Car celui qui l’a déclaré c’est l’Éternel, le Dieu d’Israël.
Ô Jérusalem !
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Sentence au sujet de la vallée des visionsb. Qu’as-tu donc, (ô Jérusalem), que tu sois tout entière montée sur les terrassesc ? 2 Ô toi, cité bruyante et pleine de tumulte, ville toujours en liesse ? Car ceux, parmi les tiens, qui ont été tués ne sont pas tombés par l’épée et ne sont pas morts au combatd. 3 Tes chefs, tes officiers, se sont enfuis ensemble et ils ont été pris sans qu’on ait tiré l’arce. Et tous tes citoyens ont été pris ensemble comme ils fuyaient au loin. 4 Et maintenant, je dis : Éloignez-vous de moi ! Ne me regardez plus et laissez-moi pleurer amèrement ! Ne vous empressez point de venir pour me consoler au sujet de la ruine des enfants de mon peuple ! 5 Car le jour du Seigneur, l’Éternel tout-puissant, est un jour d’anxiété et de calamité et de consternation dans la vallée de la vision. Un mur est abattu et les cris de détresse vont jusqu’à la montagne. 6 Élam prend son carquois, il vient avec des chars remplis de combattants, ses cavaliers s’avancent et les hommes de Qirf sortent leurs boucliers. 7 (Hélas ! Jérusalem,) tes plus belles vallées sont encombrées de chars, et la cavalerie vient prendre position en face de tes portes. 8 Juda est sans défense, privé de couvertureg. Ce jour-là, vous avez placé votre espoir dans les armes qui sont à l’arsenalh. 9 Vous avez inspecté les brèches fort nombreuses tout autour de la ville, de la ville de David. Vous collectez les eaux de l’étang inférieuri. 10 Vous avez dénombré les maisons de Jérusalem et vous en avez démoli pour réparer les murs (qui protègent la ville.) 11 Vous avez fait un réservoir entre les deux murailles pour les eaux de l’ancien étang. Mais vous ne tournez pas vos regards vers celui qui a voulu ces choses, et vous n’avez pas vu celui qui les prépare depuis des temps lointains.
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Cf. 16 : 14, note. Kédar est une autre tribu ismaélite nomade (Gen. 25 : 13). Les inscriptions assyriennes parlent des raids de Sargon chez les tribus arabes qu’il soumit. Soit une vallée de Jérusalem où Dieu a donné des visions au prophète, soit Jérusalem elle-même, construite, il est vrai, sur une colline mais entourée de collines plus élevées dont elle était séparée par des vallées. Cette prophétie a sans doute été donnée pendant que la ville était assiégée (par Sennachérib). Le peuple confiant dans ses remparts, continue son existence insouciante et même joyeuse (cf. v. 2, 13). Il monte sur les terrasses pour voir l’ennemi. La mortalité était due à la famine et aux épidémies (cf. Lam. 4 : 9). Les chefs, au lieu de résister à l’ennemi, se sont enfuis. Leur trop grande confiance en eux a causé leur humiliation. Élam et Qir représentent deux tribus qui ont fourni des soldats aux armées assyriennes. Élam (cf. 21 : 2), à l’est, était renommé pour ses archers (Jér. 49 : 35 ; Éz. 32 : 24), Qir, à l’ouest, était le lieu d’origine des Araméens (Amos 9 : 7). Les deux représentent les points extrêmes de la domination assyrienne. C’est-à-dire n’était plus protégé par des ouvrages militaires de défense. Litt. : à la maison de la forêt. Il s’agit du bâtiment royal utilisé comme dépôt d’armes (cf. 1 Rois. 7 : 1-5 ; 10 : 16-21). Bassin régulateur de la source du Guihôn aménagé par le roi Ahaz pour augmenter les réserves d’eau en cas de siège (cf. 2 Chr. 32 : 3-4).
Ésaïe 22
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12 Le Seigneur tout-puissant, l’Éternel des armées célestes, vous appelle en ce jour à pleurer, à gémir, à raser votre tête et à ceindre le sac. 13 Et voici, c’est partout la joie et l’allégresse : on égorge des bœufs, on abat des moutons, on se gorge de viande, partout, on boit du vin. (La règle de leur vie c’est :) «Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! ». 14 L’Éternel tout-puissant me l’a dit à l’oreille : Vous ne pourrez jamais expier ce péché jusqu’au jour de la mort ! L’Éternel tout-puissant, le Seigneur le déclare.
Précautions inutiles 15 Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel tout-puissant : Va vers ce courtisan, vers
Chebna, l’intendant, gouverneur du palaisa. 16 Dis-lui : Qu’as-tu ici ? Qui sont les tiens, ici, pour creuser un tombeau ? Tu te creuses un sépulcre dans un lieu élevé, dans le roc tu te tailles ta dernière demeureb. 17 Voici que l’Éternel va te lancer au loin, d’un geste de sa main, il te fera tourner, tourner comme une boule, 18 il te fera rouler, rouler comme une balle, vers une vaste plaine. C’est là que tu mourras, c’est là que s’en iront les chars qui font ta gloire, ô toi, qui es la honte du palais de ton maître ! 19 Je t’exclus de ton poste, oui, je t’arracherai de ta situation.
Le prince de la maison de David
20 Et il arrivera, en ce jour-là, que je ferai appel à mon serviteur Éliaqimc, le fils de Hilqiya. 21 Je le revêtirai de ton propre uniforme et je ceindrai ses reins avec ta propre écharpe. Je remettrai ta charge entre ses mains et il sera un pèred pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. 22 La maison de David sera sous son pouvoir ; il en aura la clé, je la lui donneraie. Et quand il ouvrira, nul ne refermera ; et quand il fermera, personne n’ouvrira. 23 Oui je le planterai fermement comme un clou dans un mur résistantf, et il sera l’honneur de toute la famille, 24 il sera le soutien de tous ses descendants : enfants, petits-enfants s’accrocheront à lui, qu’ils soient nobles ou vils, qu’ils soient grands ou petits. 25 Mais voici ce que dit l’Éternel tout-puissant : En ce jour-là, le clou planté dans un mur résistant en sera arraché, il cédera et tombera et tout le fardeau qu’il portait se brisera. C’est l’Éternel qui a parlé. a
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Nom araméen. C’était donc un étranger (v. 16) qui avait causé le désastre national d’alors. Il s’était opposé aux avertissements des prophètes, avait compté sur l’alliance égyptienne et encouragé le peuple dans sa rébellion contre Dieu (cf. 2 Rois 18 : 18, 26, 37). Ésaïe 36 : 3 et 37 : 2 montrent qu’après son exil, il semble avoir été rétabli dans un office à la cour, mais à un rang inférieur. Au moment où Ésaïe le trouve, il est en train d’inspecter la construction d’une tombe monumentale pour lui. Tout ce qu’on sait d’Éliaqim, c’est qu’il apparaît plus tard dans le poste qu’avait occupé Chebna (36 : 3 ; 2 Rois 18 : 18). Son nom signifie : Dieu a suscité. Nom d’honneur donné parfois au premier ministre (Gen. 45 : 8). Contrairement à Chebna qui ne pensait qu’à lui-même, il s’occupera de ses administrés. La clé (de grande dimension alors, ressemblant à un sceptre) était symbole du pouvoir politique. Celui qui détenait la clé du palais royal introduisait qui il voulait auprès du souverain. Jésus-Christ s’attribue ces paroles en Apoc. 3 : 7. Dans les maisons en Orient, les clous servaient à suspendre la vaisselle et les ustensiles, ils devaient donc être solides. lci, l’image parle de la sécurité de la position d’Éliaqim qui pourra conférer richesses et honneurs à toute sa famille (cf. v. 24 ; Esd. 9 : 8 ; Zach. 10 : 4).
Ésaïe 23
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Jugement et rétablissement
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Sentence sur Tyra. Hurlez, navires de Tarsis, car votre port d’attache a été dévasté sans laisser de maisons. Il n’y a plus d’accès ! C’est au retour de Chypre qu’ils en ont reçu la nouvelle. 2 Soyez muets d’effroi, habitants de la côte ! Les marchands de Sidon vous gorgeaient de richesses en parcourant les mers. 3 Sur ces mers sans limites, ils transportaient le blé semé le long du Nil. Les moissons qui croissaient sur les rives du fleuve étaient son revenu. Elle était devenue le marché des nations. 4 Sois confuse, Sidon, car la mer a parlé, le refuge des mers dit : « Je n’ai pas eu de douleurs, je n’ai point accouché, je n’ai pas fait grandir de jeunes gens, je n’ai point élevé de jeunes fillesb ». 5 Lorsque l’Égypte l’apprendra, elle aura des terreursc comme Tyr en a eu. 6 Fuyez jusqu’à Tarsis, poussez des hurlements, habitants de la côte ! 7 S’agitil là pour vous de la cité joyeuse et dont les origines se perdent dans le temps ? S’agit-il de la ville qui s’en allait si loin fonder des colonies sur la terre étrangère ? 8 Qui donc a décrété la destruction de Tyr, la cité impériale, elle dont les marchands vivaient comme des princesd et dont les commerçants étaient considérés comme les grands de cette terre ? 9 L’Éternel tout-puissant a décrété cela pour abaisser l’orgueil de tout ce qu’on honore, pour rendre méprisables tous les grands de la terre. 10 Va, fille de Tarsis, et cultive ton sole comme les Égyptiens dans la vallée du Nil. Le port n’existe plus, 11 car Dieu a étendu sa main contre la mer, il a fait trembler les royaumes. L’Éternel a parlé contre la Phénicie et il a ordonné de raser les remparts de ses lieux de refuge. 12 Il a dit : Fille de Sidon, vierge déshonorée, cesse de triompher ! Debout, mets-toi en route, va t’établir à Chypre, là même il n’y aura pas de repos pour toif. 13 Car le pays des Chaldéens qui n’étaient pas un peuple, Assur l’a assigné aux bêtes du désert. Il a dressé des tours pour assiéger la ville, il a démantelé et rasé ses palais, il l’a réduite en ruinesg. 14 Hurlez, navires de Tarsis, car il est dévasté, votre lieu de refuge. 15 Et il arrivera, à cette époque-là, que la ville de Tyr tombera dans l’oubli pour soixante-dix ans, aussi longtemps que dure la vie d’un seul monarque. Ce délai écoulé, il en sera de Tyr comme de cette courtisaneh a
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Importante ville phénicienne sur la côte nord de la Palestine, construite en partie sur la terre ferme, en partie sur un îlot proche. Tyr fut à l’époque le plus grand centre commercial du monde antique qui avait établi des colonies en Asie mineure, en Grèce, à Chypre, en Afrique (Carthage) et en Espagne (Tarsis). Comme l’Assyrie représente la puissance militaire, Tyr symbolise le commerce. Tyr était une colonie de Sidon, une autre ville phénicienne. Elles se plaignent d’être à présent aussi solitaires et désolées que des femmes qui n’ont jamais eu d’enfant. Les Égyptiens seront terrifiés à la nouvelle de la chute de Tyr. Non seulement parce qu’ils ne pourront plus écouler leur blé, mais parce que leur principal rempart contre les invasions du côté oriental est détruit. Litt. : distribuaient des couronnes. Il peut aussi s’agir des princes que Tyr installait dans ses colonies. D’après l’ancienne version grecque et le principal manuscrit d’Ésaïe trouvé à Qumrân, Tyr sera condamné à des travaux agricoles qu’elle considérait comme déshonorants. Chypre, colonie phénicienne, servait de lieu de refuge. Luli, le roi de Sidon, s’y est réfugié à l’approche de Sennachérib. Mais même là, ils ne seront pas en sécurité. L’Assyrie a vaincu la Chaldée plus puissante que Tyr : cette dernière n’a donc aucune chance d’échapper à l’emprise assyrienne. Ésaïe compare l’activité commerciale de Tyr à de la prostitution. Ici la prostituée dont parle la chanson est obligée d’employer tous les moyens pour attirer de nouveau l’attention sur elle.
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Ésaïe 24
dont parle la chanson : 16 « Va, prends une cithare, fais le tour de la ville, courtisane oubliée ! Tâche de bien jouer, et multiplie tes chants, qu’on se souvienne de toi ! ». 17 Et il arrivera, quand soixante-dix ans se seront écoulés, que l’Éternel encore interviendra pour Tyr qui reprendra le cours de son commerce ignoble et recommencera à se prostituer avec tous les royaumes sur la face du globe. 18 Mais ses gains et ses salairesa iront à l’Éternel. Au lieu d’être amassés, d’être mis en réserve, ses gains appartiendront à (tous) ceux qui demeurent en présence de Dieu pour qu’ils puissent manger et qu’ils soient rassasiés, pour qu’ils puissent se couvrir de vêtements splendides.
Ravages
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Voici que l’Éternel va dévaster la terreb et la rendre déserte : il changera sa face et en dispersera tous ceux qui l’habitaient. 2 Un même sort atteint le sacrificateur et ceux du commun peuple, le maître et son esclave, la dame et sa servante, vendeur et acheteur, emprunteur et prêteur, débiteur et banquier. 3 La terre, ce jour-là, sera vidée à fond et livrée au pillage car l’Éternel lui-même a rendu cet arrêt. 4 La terre est attristée, et elle est épuisée. L’univers tout entier est dans l’abattement. 5 La terre est profanée de par ses habitants car ils ont transgressé les lois, altéré les préceptes et violé l’alliance éternellec. 6 À cause de cela, une malédiction a dévoré la terre, ceux qui habitent le pays ont été consumésd, ceux qui ont survécu ne sont qu’un petit nombre. 7 Le vin nouveau est triste, la vigne est languissante et tous les bons vivants gémissent maintenant. 8 On n’entend plus le son des joyeux tambourins, le bruit tumultueux des fêtes a pris fin, et la musique allègre de la harpe a cessé. 9 On ne boit plus de vin en chantant des chansons ; les boissons enivrantes sont devenues amères pour tous ceux qui les boivent. 10 Elle s’est effondrée, la cité du néant ! Toute demeure est close, on ne peut plus y entrer. 11 Dans les rues, on se plaint qu’il n’y a plus de vine ; il n’y a plus de joie et toute l’allégresse est bannie de la terre. 12 La désolation seule est restée dans la ville, sa porte est fracassée, elle est réduite en ruines. 13 Il en sera ainsi de toutes les nations à travers tout le monde comme après la récolte des fruits de l’olivier, comme après la vendange quand on grappille encore des raisins oubliés.
Louanges prématurées 14 Alors, les survivants élèveront leur voix. Ils chanteront de joie et, des bords de la mer, tous, ils acclameront la grandeur du Seigneur :
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Terme technique du salaire d’une prostituée (cf. Deut. 23 : 19). Les gains de Tyr après son redressement iront aux Israélites. Les chapitres 24 à 27 ont été intitulés : l’Apocalypse d’Ésaïe. Ils décrivent les calamités qui atteindront la terre ou le pays d’Israël (chap. 24) et les résultats du jugement. Ils peuvent apporter consolation et espoir à ceux qui passent par la tribulation. Celle du Sinaï ou l’alliance avec Noé (Gen. 9 : 1-17). Par la fièvre ou par une chaleur accablante. Le vin est symbole de joie. La vigne est dévastée (cf. JoëI 1 : 5).
Ésaïe 25 24
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15 Louez donc l’Éternel, habitants des régions où s’élève l’aurore, et célébrez le nom du Seigneur Éternel, du grand Dieu d’Israël, vous tous qui habitez les îles du couchant.
16 Des
confins de la terre, nous avons entendu que l’on chantait des hymnes à la gloire du Juste. Mais moi, j’ai confessé : « Je suis perdu, je suis perdu. Hélas ! Malheur à moi ! ». Car les traîtres trahissent, oui, les traîtres trahissent traîtreusement ! 17 Frayeur, fosse et filet sont en train de t’atteindre, habitant de la terre ! 18 Et il arrivera que celui qui fuira au cri de la frayeur tombera dans la fosse ; celui qui sortira du fond de cette fosse sera pris au filet. Les écluses des cieux en haut se sont ouvertesa, les fondements du monde ont été ébranlés. 19 La terre est déchirée, elle vole en éclats, elle craque et chancelle, 20 elle oscille et titube pareille à un ivrogne et elle est ébranlée comme un abri précaire, car elle est écrasée sous le poids de son crime, elle tombe et jamais ne se relèvera.
Fin et commencement 21 Il adviendra, en ce jour-là que l’Éternel visitera, là-haut, l’armée du cielb et les rois de ce monde ici-bas sur la terre. 22 On les rassemblera ensemble dans la fosse, ils seront enfermés dans la même prison et, après de longs jours, on viendra les châtier. 23 La lune rougira de honte, le soleil pâlira car l’Éternel tout-puissant règne sur le mont de Sion et sur Jérusalem. Il fera resplendir sa gloire aux yeux de ses anciens.
Louange à toi, ô Dieu
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Seigneur, tu es mon Dieu, je te glorifierai et je louerai ton nom, car tu as accompli des choses merveilleuses. Tes desseins éternels conçus de longue date se sont réalisés en toute vérité. 2 Tu as réduit la villec en un monceau de pierres, la cité fortifiée n’est plus qu’un tas de ruines, les palais des barbares sont détruits pour toujours et jamais plus personne ne les rebâtira. 3 Aussi, de puissants peuples glorifieront ton nom, la cité des nations cruelles tyrannisant les autres viendra te révérer. 4 Car tu es un refuge pour celui qui est faible et une forteresse pour (tous) les malheureux qui sont dans la détresse, tu es un sûr abri contre la pluie d’orage et tu es notre ombrage au temps de la chaleur.
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Comme lors du déluge (Gen. 7 : 11 ; 8 : 2). C’est-à-dire les astres (Gen. 2 : 1) représentant les divinités des autres religions ou les dominations angéliques hostiles. Visiter signifie ici « juger » ou «vaincre ». C’est-à-dire la ville hostile à Dieu, capitale des ennemis : elle représente toute la civilisation opposée à Dieu (cf. Babylone dans I’Apocalypse).
Ésaïe 26
87 Car la colère ardente des tyrans est semblable à une pluie d’orage qui bat une muraille 5 ou comme la chaleur sur une terre aride. Mais toi, tu fais cesser la clameur des tyrans. Comme la chaleur cesse quand un nuage passe, ainsi tu as mis fin aux chansons des tyrans.
L’ultime festin 6 L’Éternel tout-puissant préparera lui-même pour toutes les nations, là, sur cette montagnea, un festin de vins vieux, de viandes succulentes toutes pleines de moelle arrosées de vins vieux et dûment clarifiés. 7 Et il déchirera là, sur cette montagne, le voile de tristesse qui couvre tous les peuplesb, le linceul étendu sur toutes les nations. 8 Il fera disparaître la mort à tout jamais. Le Seigneur, l’Éternel effacera les larmes de toutes les figures, il ôtera l’opprobre qui pèse sur son peuple à travers tout le mondec. L’Éternel a parlé ! 9 Et l’on dira en ce jour-là : « Voici, c’est notre Dieu en qui nous espérions, il nous a délivrés ! Oui, c’est en l’Éternel que nous avons placé toute notre espérance. Maintenant, jubilons et réjouissons-nous puisqu’il nous a sauvés ! ». 10 En effet, sur cette montagne, la main de l’Éternel restera étendue. (Comme une protection). Mais (l’insolent) Moabd sera foulé aux pieds comme on foule la paille dans la mare à fumier ! 11 Dans une fosse immonde, il étendra ses mains comme fait le nageur quand il est en détresse. Cependant, l’Éternel abattra son orgueil. Malgré tous ses efforts, 12 l’Éternel abattra les murs inaccessibles. Il les renversera, les jettera à terre jusque dans la poussière.
Chant de triomphe
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En ce jour-là, on chantera cet hymne au pays de Juda :
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Nous avons une ville qui est bien fortifiée, Dieu fait de son salut une double muraille qui la protégerae. 2 Ouvrez les portes et laissez pénétrer la nation qui est juste, qui demeure fidèle à ses engagements ! 3 À celui qui est ferme, tu assures la paix, oui, une paix parfaite, s’il se confie en toi. 4 Placez votre confiance toujours en l’Éternel parce que l’Éternel est le rocher des siècles,
C’est-à-dire sur le Mont Sion, à Jérusalem, la cité de Dieu (en opposition avec la ville, cf. v. 2), source de lumière, de vie et de joie pour tous les peuples. Le festin est utilisé aussi dans le N.T. pour décrire cette joie que Dieu donne (Matt. 8 : 11 ; 26 : 29 ; Luc 14 : 15 ; 22 : 29-30 ; Apoc. 19 : 17). Dans le N.T., il est question du voile qui empêche de voir la gloire de Christ et de connaître Dieu (2 Cor. 3 : 13-18). Le voile peut aussi représenter le deuil. Texte appliqué par le N.T. au salut final des rachetés (cf. 1 Cor. 15 : 26, 54 ; Apoc. 7 : 16 ; 21 : 4). Moab, souvent hostile à Juda, peut être pris comme représentant les ennemis du peuple de Dieu. Évoque la nouvelle Jérusalem d’Apoc. 21 : 10-23. La double muraille évoque la sécurité du salut assuré par Dieu.
Ésaïe 26
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5 car il a humilié ceux qui trônaient bien haut et il a abaissé la ville inaccessible, oui, il l’a humiliée, abaissée jusqu’à terre, jusque dans la poussière. Elle est foulée aux pieds, écrasée par les humbles et par les misérablesa.
Prière 7 Le
chemin pour le juste est un chemin uni. Toi qui es droit, tu traces la voie que suit le juste. 8 Aussi, ô Éternel, nous espérons en toi et nous voulons te suivre dans les voies de justice. Oui, tout notre désir se porte vers ton nom ; nous voulons te garder présent à la pensée. 9 Mon âme aspire à toi tout au long de la nuit et mon esprit en moi te recherche ardemment. Lorsque tes jugements s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. 10 Fait-on grâce au méchant, il n’apprendra jamais comment devenir juste. Sur la terre du bienb, il commettra le mal et il ne verra pas la majesté de Dieu. 11 Quand tu lèves ta main pour juger, ô Seigneur, eux, ils ne le voient pas. Mais (un jour) ils verront ton zèle pour ton peuple et ils seront confus. Le feu consumera ceux qui sont contre toi. 12 Tu nous donnes la paix, Éternel, car c’est toi qui accomplis pour nous tout ce que nous faisons. 13 Éternel, notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous, mais c’est grâce à toi seul que nous louons ton nom. 14 Les morts ne vivront plusc ; ils sont parmi les ombres, ils ne reviendront pas, car tu les as châtiés et détruits pour toujours ; tu as fait disparaître jusqu’à leur souvenir. 15 Tu as multiplié la nation, ô Seigneur, tu l’as multipliée, tu as montré ta gloire, tu as fait reculer les confins du pays sur toutes les frontières. 16 Seigneur, dans la détresse, nous t’avons recherché. Nous avons répandu nos plaintes devant toi quand tu nous as frappés. 17 Comme une femme enceinte et prête à enfanter souffre et crie de douleur, ainsi tremblions-nous Seigneur, devant ta face. 18 Car nous avons conçu, nous étions en travail pour enfanter du ventd. Nous ne donnerons pas le salut à la terre et il ne naîtra pas d’habitants dans le monde.
Résurrection 19 Oui, tes morts revivront, les cadavres des miens reviendront à la vie. Vous qui dormez en terre, couchés dans la poussière, réveillez-vous, chantez ! Poussez des cris de joie, car ta rosée viendra, une rosée d’auroree, et la terre rendra ceux qui sont trépassés. 20 C’est pourquoi, va, mon peuple,
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Les pauvres, ceux qui n’ont rien et se confient en Dieu seul, triompheront ce jour-là. Il s’agit d’une attitude intérieure d’humilité et de confiance en Dieu seul (cf. Matt. 5 : 5). Ou : le pays de la droiture, la rectitude, la probité, à savoir le territoire d’Israël. C’est-à-dire les ennemis ont définitivement disparu, ils ne sont plus à craindre. Image commune pour la déception. Aussi longtemps que nous nous confions dans nos propres efforts pour nous délivrer, nous ne pouvons être que déçus. Image qui associe les symboles de l’eau, source de vie, et de la lumière (les gouttelettes de rosée qui brillent aux rayons du soleil levant). Dieu viendra revivifier les morts (litt. : ombres), les ressusciter.
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entre dans ta chambrette, sur toi ferme la portea, cache-toi un instant, juste le temps que passe la colère (de Dieu). 21 Car voici, l’Éternel sort de sa résidence pour châtier les péchés des habitants du monde, et, ce jour-là, la terre découvrira le sang dont elle fut baignée et ne cachera plus les gens assassinésb.
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En ce jour-là, le Seigneur châtiera avec sa grande épée, sa dure et forte épée, le serpent fugitif, le léviathan agilec, le serpent tortueux. Il tuera le monstre qui habite la mer.
La vigne du Seigneur 2 Ce 3 En
jour-là, on dira : « Chantez le beau vignobled ! ». effet, c’est moi, le Seigneur, qui en suis le gardien. En tout temps, je l’arrose. Pour que nul n’y pénètre, nuit et jour je le garde, 4 je n’ai plus de colèree. Si, par hasard, j’y trouve des ronces, des épines, je leur ferai la guerre et je les brûlerai toutes d’un même coup, 5 à moins qu’on ne me prenne pour refuge et rempart, qu’on ne fasse la paix, oui, la paix avec moi !
Pardonné et purifié 6 Dans les jours à venir, Jacob prendra racine, Israël fleurira et il s’épanouira. Ils couvriront de fruits la surface du mondef. 7 (Dieu) les a-t-il frappés comme il a frappé ceux qui leur donnaient des coups ? Les a-t-il égorgés comme il a égorgé ceux qui les égorgeaient ? 8 Tu as châtié (ton peuple) avec modération en l’envoyant au loin. Oui, tu l’as purifié par ton souffle brûlant comme le vent d’orientg. 9 C’est par ce châtiment que sera effacé le péché de Jacob, et quel sera le fruit du pardon de sa faute ? Il pulvérisera les pierres des autels comme des pierres à chaux. Les poteaux d’Achéra et les stèles dressées en l’honneur du soleilh tomberont sans retour.
La ville abandonnée 10 La cité fortifiéei est une solitude, un séjour délaissé ; tout est désolation comme un désert sauvage. Les veaux y viendront paître, ils s’y affalea
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Annonce des jugements divins attendus. Pendant la nuit de la Pâque, les Israélites ne sortaient pas de leurs maisons : rappel de la nuit où Dieu a exercé ses jugements sur les Égyptiens. Lors du déluge, Dieu lui-même a fermé sur les siens la porte de l’arche. On cache le sang répandu pour éviter les poursuites. Les nombreux meurtres dus aux guerres ou à l’oppression ne seront plus cachés ou laissés impunis. Symbole des puissances mondiales qui opprimaient Israël : l’Assyrie, la Babylonie et l’Égypte (cf. Ps. 74 : 13-14 ; Éz. 29 : 3 ; 32 : 2). Comme au chapitre 5, le vignoble représente Israël que Dieu protège (v. 3) et purifie (v. 4) ; cf. Jean 15 : 1-8. Dieu n’a plus de ressentiment contre son peuple, mais il détruira ceux qui l’attaquent et lui nuisent – à moins qu’ils ne fassent la paix avec lui (v. 5). Israël est comparé à un arbre dont les fruits sont éparpillés dans le monde entier : prophétie réalisée pour l’Israël selon la chair et « l’Israël de Dieu », c.-à-d. les chrétiens, en bénédiction à tous les peuples. Comme le vent sépare le grain de la balle, ou le feu sépare l’or de la gangue. Différents emblèmes de cultes idolâtres pratiqués par les Cananéens et adoptés par les Israélites (cf. Juges 3 : 7). La ville qui s’opposait à Dieu. Certains l’appliquent à Jérusalem insoumise, d’autres aux cités païennes (cf.
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ront. Ils brouteront les branches. 11 Quand elles seront sèches, on viendra les briser, des femmes les prendront et les feront brûler. Car ce n’est pas un peuple sage, c’est pourquoi celui qui l’a fait n’en aura point pitié, et celui qui l’a façonné ne lui fera pas grâce.
Le grand retour 12 Et
il arrivera, en ce jour-là, que l’Éternel battra le blé (des rives de l’Euphrate) jusqu’au torrent d’Égypte. Mais vous serez glanés, vous, enfants d’Israël, recueillis un à una. 13 Et il arrivera, en ce jour-là, que la grande trompette résonnera. Et ceux qui périssaient au pays d’Assyrie et tous les exilés dans la terre d’Égypte retourneront chez eux pour adorer l’Éternel, sur la sainte montagne, au milieu de Jérusalem.
Tempête
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(Malheur à Samarie !) Malheur au diadème (de collines fertiles) qui couronne l’orgueil des buveurs d’Éphraïmb ! (Sa gloire passera) comme la fleur fanée, (il ne restera rien) de son bel ornement, des sommets qui dominent la vallée plantureuse des hommes qui s’enivrent ! 2 Car voici, le Seigneur dispose d’un guerrier puissant et courageuxc qui viendra attaquer comme une tempête de grêle, comme un ouragan destructeur, comme des trombes d’eaux abattant tout avec violence, précipitant la ville à terre. 3 On foulera aux pieds l’orgueilleux diadème des buveurs d’Éphraïm. 4 Quant à la fleur fanée, (il ne restera rien) de son bel ornement, des sommets qui dominent la vallée plantureuse. Elle sera comme une figue mûrie avant l’étéd : celui qui l’aperçoit la cueille sans tarder et l’avale aussitôt. 5 En ce jour-là, l’Éternel tout-puissant sera le diadème glorieux, la couronne d’honneur du reste de son peuplee. 6 (Le Seigneur) donnera un esprit de justice à qui rend la justice, et un esprit de force à celui qui repousse l’ennemi jusqu’aux portes.
Juges ivrognes 7 Cependant eux aussi, (les gens de Juda) chancellent par le vinf. Les boissons enivrantes leur donnent des vertiges. Les prêtres, les prophètes chancellent par l’ivresse. Le vin les étourdit, les boissons enivrantes leur donnent des vertiges, leurs visions sont brouillées ; sous l’effet de l’alcool, ils tremblent et vacillent en rendant la justiceg. 8 Les tables sont couvertes de leurs vomissements : pas un coin n’y échappe.
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26 : 5 et la ville forte). Dieu ramassera ses enfants un à un de la Babylonie à l’Égypte comme on glane du blé ou on récolte des olives. L’expression « un à un » convient particulièrement à l’évangélisation de la nouvelle alliance. Samarie, capitale d’un peuple miné par des vices, entre autres par l’alcoolisme, était entourée de collines fertiles dominant une riche plaine. C’est-à-dire le roi d’Assyrie qui viendra assiéger Samarie en 724–723 (cf. 7 : 17-20 ; 8 : 7). Par ses passions, Samarie s’est affaiblie de sorte que le roi d’Assyrie n’aura plus qu’à la cueillir comme un fruit mûr. L’Éternel lui-même sera la cité fortifiée pour le reste purifié de son peuple. Il remplacera le diadème de fleurs fanées. Les péchés d’Éphraïm qui ont causé sa perte ont aussi contaminé le peuple de Juda. Les prêtres et les prophètes devaient rendre la justice et transmettre la volonté de Dieu au sujet des affaires
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Du B.-A. BA ? 9 À qui donc prétend-il enseigner la sagesse et à qui donc veut-il inculquer
des leçonsa ? Cela convient tout juste à de petits bébés qui étaient, hier encore, allaités par leurs mères. 10 En effet, c’est ordre sur ordre : « Fais ceci, fais cela ! ». Et c’est règle sur règle, toujours règle sur règle : « Hé, petit, viens ici ! Hé, petit, va par làb ! ». 11 Eh bien ! c’est par des hommes aux lèvres bredouillantes, à la langue barbare, que le Seigneur, (un jour), parlera à ce peuplec 12 auquel il avait dit : « C’est ici le reposd : laissez se reposer ceux qui sont fatigués ; voici l’apaisement ». Mais ils n’ont pas voulu écouter (le Seigneur). 13 C’est pourquoi la parole de l’Éternel sera pour eux ordre sur ordree, fais ceci et fais cela ! Et puis, règle sur règle, toujours, règle sur règle : « Hé, petit, viens ici ! Hé, petit, va par là ! ». De sorte qu’en marchant, ils tombent en arrière et se cassent les reins. Qu’ils soient pris au filet et qu’ils s’y embarrassent !
Le bon fondement… 14 C’est
pourquoi, écoutez ce que dit l’Éternel, vous, les hommes moqueurs, vous, les chefs de ce peuple, qui régnez à Jérusalem ! 15 Voici ce que vous dites : « Nous avons contracté alliance avec la mort et avec le séjour des morts, nous avons une convention : quand le flot débordant passera par ici, il ne viendra pas jusqu’à nous car nous nous sommes fait du mensonge un abri et la duplicité sera notre refugef ! ». 16 C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, c’est moi qui place, en Sion, une pierre servant de fondation, une pierre éprouvée, une pierre angulaire solidement fondéeg : celui qui la prend pour appui ne sera pas réduit à fuirh. 17 J’aurai le droit pour règle, j’emploierai la justice comme mon fil à plomb. La grêle balaiera votre abri de mensonge, les eaux emporteront le refuge illusoire de la duplicité.
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qui leur étaient soumises, mais leur jugement est obscurci par l’ivresse. Les prêtres et les prophètes ivrognes (v. 7) sont vexés de voir Ésaïe leur faire la leçon. Ses propos sont tout juste bons pour des bébés. En hébreu, suite d’onomatopées qui rappellent des balbutiements d’enfants : tsav, latsav, tsavlatsav ; kavlakav, kav, lakav ; tseyr cham, tseyrcham. C’est ainsi que les adversaires d’Ésaïe caricaturaient ses avertissements. Puisque le peuple refusait les avertissements de Dieu en les jugeant trop enfantins (trop compréhensibles !), Dieu les enseignera par des étrangers dont ils ne comprendront pas le langage (par les envahisseurs assyriens dont ils seront bien forcés de comprendre la leçon.) L’apôtre Paul rapporte cette prophétie au parler en langue, signe du jugement de Dieu sur les incroyants (1 Cor. 14 : 2). Cf. A. Kuen, Dons pour le service, p. 31-33). Le message d’Ésaïe se résumait à « ayez confiance en Dieu » (cf. Jean 14 : 1), mais le peuple n’a pas voulu l’écouter. Puisque le peuple a rejeté ses règles, Dieu va les livrer à ses ennemis qui leur imposeront effectivement ordre sur ordre et règle sur règle, en les soumettant à de dures corvées. Allusion aux alliances avec les nations païennes (cf. 2 Rois 16 : 7, 9 ; Jér. 2 : 17, 19) dans lesquelles les chefs mettaient leur confiance. Avant d’annoncer la destruction des pécheurs, Dieu rappelle l’ancienne promesse faite à la famille de David. Le fils de David, le Messie, sera la pierre de fondation d’un édifice qui remplacera celui qui va s’écrouler par suite des péchés du peuple. Ce verset sera plusieurs fois cité dans le N.T. et rapporté à Christ (Rom. 9 : 33 ; 10 : 11 ; 1 Pi. 2 : 6). Ou : aura la même solidité qu’elle, ne sera pas confus. Luther a traduit : « Celui qui croit ne s’enfuit pas. La foi préserve de la chute ceux qui s’appuient sur elle ».
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…et le fondement sans valeur 18 L’alliance
avec la mort que vous avez conclue sera anéantie, et votre convention faite avec le séjour des morts ne subsistera pas. Quand le flot débordant passera par ici, il vous écrasera. 19 Aussi souvent qu’il passera, il vous emportera, car il repassera matin après matin, de jour comme de nuit. À elle seule, la terreur vous fera la leçon ! 20 Vous serez comme un homme dont le lit est trop court pour pouvoir s’y étendre et dont la couverture est beaucoup trop étroite pour s’en envelopperi. 21 En effet, l’Éternel se lèvera comme au mont Pératsim et il s’indignera comme il s’est indigné au val de Gabaonj au moment d’accomplir ce qu’il a décidé (une action insolite) pour accomplir sa besogne (une besogne étrange). 22 Maintenant donc, moqueurs, cessez de vous moquer, de peur qu’on ne resserre les chaînes qui vous lient ! Car j’ai appris de Dieu que l’extermination a été décidée par le Seigneur mon Dieu, l’Éternel tout-puissant, contre tout le pays.
Sagesse infinie 23 Prêtez l’oreille, et écoutez ma voix. Écoutez ma parole et soyez attentifs : 24 quel laboureur ne fait que labourer la terre pour pouvoir y semer ? Passe-t-il tout son temps à tracer des sillons et à herser le solk ? 25 Non, car après avoir aplani la surface, il y répand l’aneth et sème le cumin, il met le blé en lignes, et puis l’orge à l’endroit, l’épeautre enfin à la lisière. 26 C’est son Dieu qui l’instruit des règles qu’il doit suivre et c’est lui qui l’enseigne. 27 Ce n’est pas le rouleau qui foulera l’aneth, ni la roue du chariotl que l’on fera passer par-dessus le cumin, mais on battra l’aneth au moyen d’un bâton et l’on prendra un fléau pour battre le cumin. 28 On foule le froment pour en faire du pain, mais l’on se garde bien de le fouler sans fin. On fait passer dessus la roue et le traîneau mais les pieds des chevaux n’écrasent pas le grain. 29 Et tout ce savoir-faire, qui nous l’a enseigné ? L’Éternel tout-puissant, son plan est merveilleux, ses moyens sont immenses.
Délivrance in extremis
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Oh, malheur à Ariel ! Malheur à la cité où David a campé. Tu as beau maintenir année après année, tout le cycle des fêtes, 2 j’assiégerai Ariel et il y aura des plaintes et des gémissements et je ferai de toi un véritable Arielm. 3 J’établirai mon camp en cercle autour de toi et je t’investirai avec des assiégeants, élevant contre toi des fortifications. 4 Tu seras abaissée,
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Dicton populaire exprimant la disparition de toute sécurité. Dieu traitera son peuple rebelle comme il a jadis traité ses ennemis païens (cf. Josué 10 : 10-11 ; 2 Sam. 5 : 17-25 ; 1 Chr. 14 : 8-17). k Le comportement « étrange » (v. 21) de Dieu démontre une sagesse comparable à celle du cultivateur : il varie ses traitements suivant la condition spirituelle des hommes. l Le rouleau ou traîneau était une lourde pièce de bois hérissée de pointes, le chariot, un bâti avec siège reposant sur des rouleaux à lames. Les deux instruments représentent la tribulation. Dieu qui a inspiré sa sagesse aux laboureurs adapte aussi les épreuves aux hommes qu’il châtie. m Ariel signifie soit « Lion de Dieu » (c.-à-d. « cité des héros ») soit plutôt « autel » (cf. Éz. 43 : 15-16). La fin du verset signifierait donc : « Je ferai de toi un véritable autel recouvert de victimes ». Ésaïe joue peut-être sur les deux sens du mot. j
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et c’est depuis la terre que montera ta voix, et c’est de la poussière que viendra ta parole. Ta voix sortira de la terre comme celle d’un revenant, et ta parole montera du sein de la poussière comme un chuchotement. 5 La foule de tes ennemis sera comme une fine poudre, la multitude des tyrans sera comme la paille emportée par le vent. Cela se produira soudain, en un instant. 6 L’Éternel tout-puissant viendra te rendre visite avec le fracas du tonnerre, des tremblements de terre. Et un bruit formidable, la tempête et le tourbillon, la flamme d’un feu dévorant. 7 Comme il en est d’un songe, d’une vision nocturne, ainsi en sera-t-il de toutes les nations qui attaquaient Ariela, de toutes les armées qui combattaient contre elle et contre ses remparts, qui la serraient de près. 8 Ils seront comme un homme qui serait affamé et rêverait qu’il mange, mais lorsqu’il se réveille, il a le ventre creux. Comme un homme assoiffé qui rêverait qu’il boit et lorsqu’il se réveille, il se sent épuisé, il a la gorge sèche. Ainsi en sera-t-il de toute cette foule de nations qui combattent contre le mont Sion.
Des voyants aveugles et ivres 9 Étonnez-vous… vous serez stupéfaits ! Aveuglez-vous… vous serez aveuglés ! Ils sont tous ivres, mais ce n’est pas de vin. Ils chancellent, mais ce n’est pas d’avoir trop bu ! 10 L’Éternel a répandu sur vous un esprit de torpeur. Il a bouché vos yeux,
vous, les prophètes ; il a emmitouflé vos têtes, vous, les voyantsb. 11 Et toutes les visionsc sont devenues pour vous comme les mots écrits sur un rouleau scellé. Donnez-le à un homme qui a appris à lire en disant : — Lis cela ! Et il vous répondra : — Je ne peux pas le lire, le rouleau est scellé. 12 Donnez-le
à quelqu’un qui n’a jamais appris à lire en disant :
— Lis cela ! Et il vous répondra : — Je n’ai jamais appris à lire.
De surprise en surprise 13 Le Seigneur dit encore : Ce peuple s’approche de moi… mais ce n’est qu’en paroles. Et il me rend hommage… mais c’est du bout des lèvres. Son cœur est loin de moi, le culte qu’il me rend n’est qu’une tradition enseignée par les hommes.
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Peut-être allusion au siège manqué de la ville par les Assyriens sous Sennachérib en 701. Le siège de la ville et sa délivrance miraculeuse dépassent tout ce que les prophètes et les voyants pouvaient penser. Les visions des vrais prophètes ne sont pas comprises : ceux qui savent lire ne les comprennent pas car leur incrédulité leur en ferme (scelle) l’accès, la multitude ignorante (qui ne sait pas lire) est égarée par les premiers (cf. Matt. 11 : 25).
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14 À cause de cela, j’étonnerai ce peuple par de nouveaux prodiges et des miracles. La sagesse des sages sera anéantie, toute l’intelligence de ses intelligents n’aura qu’à se cacher.
Dieu est Dieu 15 Malheur à ceux qui cachent leurs desseinsa bien loin de l’Éternel et dont les entreprises se font dans les ténèbres ! Malheur à ceux qui disent : « Qui peut nous voir ? Qui peut nous reconnaître ? ». 16 Confondez-vous le potier et l’argile ? Pour que l’ouvrage dise à celui qui l’a fait : « Je ne suis pas ton œuvre ! » et que le pot affirme au potier qui l’a façonné : « Tu ne sais pas ce que tu fais ! ».
Tout est changé 17 Encore un peu de temps, et le Liban sera transformé en verger, et le verger sera semblable à la forêt. 18 En ce jour-là, les sourds même entendront les paroles du livre et, sortant des ténèbres et de l’obscurité, les yeux des aveugles verrontb. 19 Les humbles se réjouiront de plus en plus en l’Éternel. Les plus déshérités des hommes exulteront de joie grâce au Saint d’Israël. 20 En effet, les tyrans auront tous disparu, et les moqueurs ne seront plus. Tous ceux qui étaient aux aguets pour commettre le mal seront éliminés. 21 Oui, ceux qui condamnaient les gens par leur sentence, ceux qui tendaient des pièges au tribunal des juges, ceux qui perdaient le juste sans aucun fondement (tous auront disparu). 22 C’est pourquoi le Seigneur, qui a racheté Abraham, dit à la maison de Jacob : Mon peuple, désormais, n’aura plus à rougir, et son visage ne sera plus couvert de honte. 23 Lorsqu’ils verront ce que j’ai fait au milieu d’eux, ils reconnaîtront qui je suis, ils me glorifieront, (moi,) le Saint de Jacob, et ils m’adoreront, (moi,) le Dieu d’Israël. 24 Ceux dont l’esprit errait apprendront la sagesse, et ceux qui murmuraient recevront instruction.
Espérance illusoire
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Malheur aux fils rebelles, dit l’Éternel, qui forment des projets où je n’ai pas de part, qui concluent des alliancesc contre ma volonté pour ajouter ainsi les péchés aux péchés. 2 Ils s’en vont en Égypte sans m’avoir consulté pour chercher un appui auprès du pharaon, pour se mettre à l’abri à l’ombre de l’Égypte ! 3 L’appui du pharaon sera un sujet de honte, l’abri que vous cherchez à l’ombre de l’Égypte vous déshonorera. 4 Les princes (de Juda) sont déjà à Tsoând et ses ambassadeurs parviennent à Hanès.
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C’est-à-dire le projet d’alliance avec l’Égypte que les politiciens fomentaient en secret. Ils ne voulaient pas qu’Ésaïe en ait connaissance, car ils le savaient opposé à ce plan (cf. 28 : 15 ; 30). Mais Dieu, le divin Potier, celui qui les a façonnés, connaît leurs pensées et les lui a révélées (v. 16). Ces guérisons caractériseront les temps messianiques. Jésus les a accomplies, elles servaient de signe pour les guérisons spirituelles que l’Évangile continue à accomplir. Il s’agit d’une alliance avec l’Égypte, projetée en secret (Ésaïe 29 : 15), qui est sur le point d’être conclue. Déjà les ambassadeurs d’Israël sont en route (v. 2, 4, 6). L’Égypte symbolisant le monde sans Dieu, ce chapitre s’applique à toute recherche des moyens humains qui remplaceraient la confiance en Dieu. Les princes attendent à Tsoân sur la frontière pendant que les ambassadeurs sont déjà plus loin dans l’intérieur du pays. Tsoân (cf. 19 : 11 ; Ps. 78 : 12) ou Tanis : une ancienne ville située sur la branche orientale du Nil,
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5 Mais tous seront honteux à cause de ce peuple qui ne peut rien pour eux, qui ne leur donnera ni secours, ni soutien, mais qui fera leur honte et leur ignominie. 6 Sentence des bêtes du Négueba. À travers un pays de détresse et d’angoisse, le pays de la lionne et du lion rugissant, pays de la vipère et du dragon volant, ils portent leurs richesses sur l’échine des ânes et leurs trésors précieux sur le dos des chameaux pour soudoyer un peuple qui ne peut rien pour eux. 7 Le secours de l’Égypte est vain et illusoire, c’est pourquoi je l’appelle « Beaucoup-de-bruit-pour-rienb ».
Un peuple rebelle 8 Maintenant (me dit Dieu), viens et grave cela en leur présence sur un tableau, inscris-le sur un documentc afin que cela reste comme un témoin indestructible pour les jours à venir, 9 car c’est un peuple révolté, ce sont des fils qui me renient et qui refusent d’écouter la loi de l’Éternel, 10 qui disent aux voyants : « Ne voyez point ! » et aux visionnaires : « Cessez d’avoir des visions justes ! Annoncez-nous des choses agréables, ayez des visions chimériques ! 11 Sortez des bons chemins et quittez les sentiers, éloignez le Saint d’Israël de notre vue ! ». 12 C’est pourquoi le Saint d’Israël vous dit ceci : Puisque vous méprisez cet avertissement et que vous vous confiez à la violence et aux intrigues pour vous y appuyer, 13 à cause de cela, ce péché deviendra pour vous comme une brèche ou comme un renflement dans un mur élevéd : soudain, à l’improviste, d’un seul coup, il s’écroule, 14 se brisant comme on brise un vase de potier que l’on fracasse à terre sans aucune pitié, dans les débris duquel on ne trouverait pas un tesson assez grand pour ramasser des braises ou pour aller puiser de l’eau à la citerne.
Calme et confiance 15 Car
ainsi parle le Seigneur l’Éternel, le Saint d’Israël : C’est si vous revenez à moi et demeurez dans le repos que vous serez sauvés ; c’est dans le calme et la confiance que sera votre force ! Mais vous ne l’avez pas voulu 16 et vous avez dit : « Non, nous fuirons à chevale ! ». Eh bien oui, vous fuirez ! Vous avez ajouté : « Nous prendrons des coursiers rapides ». Eh bien, vos poursuivants seront rapides, eux aussi ! 17 Mille hommes s’enfuiront devant un seul guerrierf, cinq soldats suffiront pour vous mettre en
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capitale d’un district et siège de l’une des dynasties qui a gouverné l’Égypte. Hanès était située plus au sud et à l’ouest. Les bêtes du désert s’étonnent de voir les caravanes porter les richesses d’Israël en Égypte alors que ce pays ne peut rien pour l’aider. Litt : Rahab l’inerte. Rahab signifie « orgueil, arrogance » (Job 9 : 13 ; 26 : 12) ; ce nom est utilisé pour qualifier l’Égypte (Ps. 87 : 4 ; 89 : 10 ; Ésaïe 51 : 9). Ésaïe doit l’inscrire en double exemplaire sur une tablette d’argile ou une table de pierre et sur du papyrus ou du cuir pour que le document ait une valeur juridique. Un renflement dans un mur de briques non cuites annonce l’effondrement total et soudain. Juda n’avait guère de chevaux. Au lieu de se confier dans le secours de l’Éternel (v. 15), il espérait obtenir l’aide de la cavalerie égyptienne (31 : 1), célèbre dans l’Antiquité (1 Rois 10 : 29). Il sera puni par où il a péché (28 : 11). Renversement de la promesse de Lév. 26 : 8.
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déroute. Il ne subsistera que quelques rescapés qui seront comme un mât en haut d’une montagne ou comme une bannière au sommet d’un coteau. 18 Et pourtant, l’Éternel attend impatiemment de vous montrer sa grâce et il se lèvera pour vous prendre en pitié car l’Éternel est un Dieu juste. Heureux tous ceux qui se confient en lui !
Dieu vous fera grâce 19 Ô
peuple de Sion habitant à Jérusalem, tu ne pleureras plus car Dieu te fera grâce quand tu l’appelleras et, dès qu’il t’entendra, il répondra à ton appel. 20 Oui, le Seigneur vous donnera du pain dans la détresse et de l’eau dans l’angoisse. Alors, ceux qui t’enseignent ne se cacheront plus, tu verras de tes yeux les maîtres qui t’instruisenta. 21 Alors, tu entendras derrière toi la voix de celui qui dira : « Voilà le chemin : suivez-le sans vous en détourner à droite ni à gauche ». 22 Vous tiendrez pour souillé le placage d’argent recouvrant vos idoles et les parures d’or qui ornent vos statues. Vous les rejetterez comme une chose impure et vous direz : « Hors d’ici ! ». 23 Et Dieu accordera la pluie à la semence que tu confies au sol, aussi le pain que produira la terre sera plein de saveur et abondant. Et ton bétail, en ce jour-là, paîtra dans de gras pâturages, 24 les bœufs comme les ânes qui labourent ton sol mangeront un fourrage assaisonné d’oseille que l’on aura vanné à la pelle et au van. 25 En ce jour-là, lorsque Dieu détruira tes ennemis et que s’écrouleront leurs citadelles, il y aura partout sur les hautes montagnes, sur toute colline élevée, des ruisseaux d’eau couranteb. 26 La lune brillera du même éclat que le soleil et la lumière du soleil sera sept fois plus vive. Elle sera pareille à la lumière de sept joursc au jour où l’Éternel pansera les blessures de tout son peuple et guérira les plaies des coups qu’il a reçus.
Correction et salut 27 Voici, Dieu en personne vient d’un pays lointain, sa colère est ardente
et sa sentence est lourde. Quand il parle, ses lèvres sont chargées de courroux et sa langue est pareille à un feu dévorant. 28 Son haleine ressemble au torrent débordé dont l’eau atteint la gorge. Il vient cribler les peuples au crible destructeur et mettre à leurs mâchoires un mors pour les conduire où ils ne veulent pas. 29 Cependant, parmi vous, retentiront des chants comme en la nuit de fêted et vous vous réjouirez comme celui qui montee au son du jeu des flûtes à la montagne du Seigneur et vers le rocher d’Israël. 30 L’Éternel fera retentir sa voix majestueuse et l’on verra s’abattre son bras puissant dans le déchaînement de sa colère et dans l’embrasement de son feu dévorant du sein de la tornade, de la tempête et de la grêle. 31 Car Assur a b c d e
Ou : il sera ton guide ; il ne se dérobera plus. Tu n’auras plus besoin de le chercher au loin. Une irrigation abondante est l’une des caractéristiques d’une période de paix. Seules les vallées étaient cultivées. Par l’irrigation, le pays tout entier sera fertile. Durant cette période de paix et de prospérité, la nature elle-même sera élevée à un degré supérieur de vie et de félicité. C’est-à-dire la nuit pascale (Exode 12 : 8-11) où l’on chantait des cantiques (Matt. 26 : 30) pour manifester sa joie. Sous-entendu : à Jérusalem. Les Psaumes des montées étaient chantés lors de ces pélerinages, accompagnés du jeu de flûtes.
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tremblera à la voix du Seigneur, quand il le frappera des coups de son bâton. 32 Et chaque fois que passera ce bâton correcteur qui lui est destiné, celui que l’Éternel fera tomber sur lui, on fera retentir les tambourins, les harpes. Et le Seigneur lui-même combattra contre lui, par des coups redoublés. 33 Déjà, depuis longtemps, le bûcher est dressé, il est prêt pour le roia, il est profond et large, le bois est empilé en grande quantité, le feu est prêt pour l’incendier, le souffle du Seigneur comme un torrent de soufre l’embrasera.
Ne vous confiez pas en l’homme
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Malheur à ceux qui s’en vont en Égypte pour avoir du secours, qui cherchent leur appui dans la cavalerie, qui mettent leur confiance dans le nombre des chars et dans la multitude des cavaliers, mais ne regardent pas vers le Saint d’Israël et ne se soucient pas de l’Éternel ! Et pourtant, lui aussi agit avec sagesse, il fait venir les mauxb. Il ne révoque pas ce qu’il a décrété et il se dressera contre le parti des méchants et contre les alliés des ouvriers du mal. 3 Parce que l’Égyptien n’est rien de plus qu’un homme : il n’a aucun pouvoir divin. Ses chevaux sont de chair, ils ne sont pas espritc. Quand l’Éternel abaissera sa main, le protecteur chancellera et le protégé tombera. Ils périront tous deux ensembled.
C’est l’Éternel qui délivre 4 Car
ainsi parle l’Éternel : Lorsque le lion ou le petit du lion défend sa proie, la foule des bergerse a beau se rassembler, leurs cris assourdissants ne sauraient l’effrayer, quelque nombreux qu’ils soient, ils ne le troublent pas. Ainsi l’Éternel tout-puissant descendra pour combattre sur le mont de Sion, sur sa colline. 5 Comme un oiseau déploie ses ailes, pour couvrir sa couvée, ainsi l’Éternel tout-puissant protégera Jérusalem. Il la prendra sous son abri et il la sauvera. Il passera au-dessus d’elle et la délivrera. 6 C’est pourquoi, revenez vers Dieu dont vous vous êtes très profondément détournés, ô enfants d’Israël. 7 En ce jour-là, chacun rejettera ses idoles d’argent et ses idoles d’or qu’il s’était fabriquées de ses mains pour pécher. 8 L’Assyrie tombera sous les coups de l’épée. Pas de l’épée d’un homme, mais une épée surhumaine, qui fera d’elle sa proie. Les Assyriens fuiront devant l’épée (de Dieu) et leurs soldats d’élite deviendront des esclaves. 9 Ceux qui étaient solides comme un rocher fuiront épouvantés et leurs chefs terrifiés déserteront les étendardsf. Ainsi a parlé l’Éternel dont la lumière brille à Sion et qui a son foyerg au milieu de Jérusalem. a b c
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Pour le roi d’Assyrie. Allusion ironique à ceux qui prétendaient être intelligents en faisant appel à l’Égypte : Dieu aussi agit avec sagesse et il châtiera ceux qui font des alliances contre sa volonté, ainsi que les alliés égyptiens. Les deux mots « chair » et « esprit » ont ici la signification qu’ils auront dans le N.T., dans les épîtres de Paul : la confiance en l’homme (en sa force naturelle) et la confiance en Dieu. Les chevaux des Égyptiens ne sont pas dotés d’un pouvoir surnaturel. L’Égypte sera, en effet, battue en 701 à Eltéqé, à 40 km à l’ouest de Jérusalem. C’est-à-dire les chefs d’armée assyriens et leurs alliés. L’Éternel est comparé à un lion que les bergers ne sauraient intimider. C’est-à-dire le roi d’Assyrie, Sennacherib et ses alliés qui paraissaient solides et invincibles. Peut-être allusion à l’autel dressé à Jérusalem pour y immoler les ennemis du peuple de Dieu (cf. 29 : 1,
9,90 € ISBN 978-2-36249-409-3
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