COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
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Warren W. Wiersbe
Marc • Soyez appliqués
Tel est l’héritage réservé aux disciples de Jésus, afin que l’Église poursuive son ministère sur la terre. Quelle tâche, à la fois privilège et exigence ! « Y a-t-il une récompense pour le véritable disciple ? Oui, il y en a une : il devient plus semblable à Jésus-Christ et un jour, il prendra part à sa gloire. Satan vous promet la gloire mais, à la fin, c’est la souffrance que vous recevrez. Dieu vous promet la souffrance mais, à la fin, cette souffrance sera transformée en gloire » (W. Wiersbe). Que ce commentaire vous encourage à être appliqués dans votre engagement envers Dieu et votre prochain !
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W. Wiersbe
biblique
Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».
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La compassion ! Notre société a cruellement besoin de retrouver le sens du sacrifice pour son prochain. Dans son récit de l’Évangile, Marc ne cesse de mettre en avant le modèle suprême : le Messie en action, répondant sans relâche aux besoins physiques et spirituels de la multitude. Il est le Serviteur dévoué de Dieu, plein de bonté, allant jusqu’à donner sa vie sur la croix pour les péchés du monde.
Marc • Soyez appliqués
« Car le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour se faire servie, mais pour servir et donner sa vie pour payer la rançon de beaucoup d’hommes » (Marc 10 : 45 – Parole vivante).
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Marc Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-34-1
Soyez appliqués • Marc
Marc
Warren W. Wiersbe
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Marc Texte de Parole vivante inclus
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ELB est un département de BLF Europe Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France www.blfeurope.com
Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Diligent © 1987 SP Publications, Inc. © 2004 Cook Communications Ministries Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View Colorado Springs • Colorado 80918 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Première édition en langue française : Soyez appliqués • Warren W. Wiersbe © 2002 Éditeurs de Littérature biblique Édition revue et corrigée : © 2007 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Les citations du Nouveau Testament sont tirées de Parole vivante, transcription moderne du Nouveau Testament par Alfred Kuen, © 1976 Éditeurs de Littérature Biblique. Les citations de l’Ancien Testament sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission. ISBN 978-2-910246-34-1 Dépôt légal 4e trimestre 2007 Index Dewey (CDD) : 226.3 Mots-clés : Bible – N. T. – Marc – Commentaire
Préface L’Évangile selon Marc est le livre qui convient parfaitement aux gens actifs qui veulent saisir toutes les occasions de servir Dieu. Nous y voyons notre Seigneur en action, répondant aux besoins physiques et spirituels de toutes sortes de personnes. Marc le présente comme le Serviteur souffrant de Dieu, venu non pour être servi mais pour servir, allant même jusqu’à donner sa vie sur la croix pour nous. Le monde est rempli de gens qui souffrent et qui ont besoin de notre aide. Jésus a laissé son Église sur terre afin que nous puissions continuer le ministère qu’il a commencé. Je crains pourtant qu’il y ait aujourd’hui dans l’Église trop de spectateurs et pas assez de participants, trop de célébrités et pas assez de serviteurs. Si, dans ce volume, le temps que nous passons à étudier l’Évangile selon Marc vous encourage à être appliqués dans votre propre ministère pour les autres, alors nous n’aurons pas perdu notre temps. Warren W. Wiersbe
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Suggestion de plan de l’Évangile selon Marc Thème : Jésus-Christ le Serviteur Verset clé : Marc 10 : 45 Mot-clé : « aussitôt » (immédiatement) I. La présentation du Serviteur – 1 : 1-13 II. Le ministère du Serviteur en Galilée – 1 : 14 à 9 : 51 1. Période de popularité (1 : 14 à 6 : 29) 2. Période de retraite (6 : 30 à 9 : 32) 3. Période d’achèvement (9 : 33-51) III. Le voyage du Serviteur vers Jérusalem – 10 I V. Le ministère du Serviteur à Jérusalem – 11 à 16 1. Enseignement public et controverse (11 : 1 à 12 : 44) 2. Enseignement privé et ministère (13 : 1 à 14 : 31) 3. Arrestation, jugement et crucifixion (14 : 32 à 15 : 47) 4. Résurrection et ascension (16)
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1 Marc 1
Voici le Serviteur de Dieu ! « L’Évangile n’est ni une discussion ni un débat, a dit quelqu’un, c’est une annonce ! » C’est sans tarder que Marc fait part de cette annonce, elle figure en effet parmi les premiers mots de son livre. Matthieu, qui, lui, écrit premièrement pour des Juifs, commence son livre par une généalogie. Il devait, après tout, prouver à ses lecteurs que Jésus-Christ est bien l’héritier légitime du trône de David. Luc, soulignant surtout le ministère de compassion du Fils de l’homme, consacre les premiers chapitres de son livre au récit de la naissance du Sauveur. Il insiste sur l’humanité de JésusChrist, car il sait que ses lecteurs grecs s’identifieront au bébé parfait qui allait devenir l’homme parfait. L’Évangile selon Jean commence, lui, par une déclaration à propos de l’éternité ! Pourquoi cela ? Parce que Jean écrit dans le but de prouver au monde entier que Jésus-Christ de Nazareth est le Fils de Dieu (Jean 20 : 31). Le sujet de l’Évangile de Jean est la divinité du Christ, tandis que son objet est d’encourager les lecteurs à croire en ce Sauveur et à recevoir le don de la vie éternelle. Quel est le rôle de l’Évangile selon Marc ? Marc s’adresse aux Romains, le thème de son Évangile est « Jésus-Christ le Serviteur ». Si nous avions à choisir un verset clé en Marc, ce serait 10 : 45 : « Car le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour se faire servir, 7
Soyez appliqués mais pour servir et donner sa vie pour payer la rançon de beaucoup d’hommes ». Le fait que Marc écrive avec les Romains présents à l’esprit, nous aide à comprendre son style et son approche. L’accent est mis sur l’activité. Marc nous présente Jésus se déplaçant sans cesse d’un endroit à un autre et répondant aux besoins physiques et spirituels de toutes sortes de personnes différentes. L’un des mots favoris de Marc est « aussitôt », qui signifie ici « immédiatement » ; on le retrouve, en effet, à quarante-trois reprises dans le texte grec. De plus, peu de sermons sont rapportés dans cet Évangile, car ce qui y est souligné, ce sont les actes de Jésus plutôt que ses paroles. Jésus nous est révélé comme étant le Serviteur de Dieu, envoyé pour servir ceux qui souffrent et pour mourir pour les péchés du monde. Marc ne fait allusion ni à la naissance de Jésus ni à sa généalogie, détails bien inutiles lorsque l’on parle d’un serviteur. Dans ce premier chapitre, Marc nous fait part de trois faits importants à propos du Serviteur de Dieu.
L’identité du Serviteur (1 : 1-11) Comment Marc établit-il l’identité de Jésus ? Il rapporte les témoignages de plusieurs témoins dignes de confiance, afin de nous prouver que Jésus-Christ est bien tout ce qu’il prétend être.
Témoignage de Jean-Marc Jean-Marc, l’auteur du livre, est le premier témoin (verset 1) ; il affirme, avec force, que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il est fort probable que Marc ait été témoin oculaire de certains des faits qu’il rapporte. Il vécut avec sa mère Marie à Jérusalem ; leur maison faisait office de lieu de réunion pour les croyants de la ville (Actes 12 : 12-19). Plusieurs commentateurs pensent que le jeune homme dont il est question en Marc 14 : 51-52 était Marc lui-même. Pierre appelant Marc « mon fils » (1 Pi. 5 : 13), il est probable que ce soit lui qui l’ait 8
Marc 1 conduit à Jésus-Christ. D’après la tradition de l’Église, Marc aurait été « l’interprète de Pierre ». L’Évangile selon Marc refléterait donc les expériences personnelles et le témoignage de Simon Pierre. Le mot Évangile signifie simplement « bonne nouvelle ». Pour les Romains, public que visait tout spécialement Marc, « Évangile » signifiait « la bonne nouvelle au sujet de l’empereur ». « L’Évangile de Jésus-Christ » est la bonne nouvelle annonçant la venue du Fils de Dieu en ce monde et sa mort pour nos péchés. C’est la bonne nouvelle que nos péchés peuvent être pardonnés, que nous pouvons aller vivre avec Dieu dans les cieux. C’est l’annonce de la victoire sur le péché, la mort et l’enfer (1 Cor. 15 : 1-8, 51-52 ; Gal. 1 : 1-9).
Témoignage des prophètes Le deuxième témoignage est celui des prophètes (Marc 1 : 2-3). Marc cite deux passages tirés des prophètes de l’Ancien Testament, Malachie 3 : 1 et Ésaïe 40 : 3 (notez aussi Exode 23 : 20). Les mots messager et voix se rapportent à JeanBaptiste, le prophète que Dieu envoya afin de préparer le chemin pour son Fils (Matt. 3 ; Luc 3 : 1-18 ; Jean 1 : 1934). Autrefois, avant qu’un roi ne visite une partie de son royaume, un messager était d’abord envoyé pour lui préparer le chemin. Sa tâche consistait en la réfection des routes et en la préparation du peuple. Jean-Baptiste, en appelant la nation à la repentance, prépara le chemin pour le Seigneur Jésus-Christ. Ésaïe et Malachie joignirent leurs voix à la sienne pour déclarer que Jésus-Christ est le Seigneur, l’Éternel Dieu. Le témoin suivant est Jean-Baptiste (Marc 1 : 48), celui que Jésus appela le plus grand des prophètes (Matt. 11 : 1-15). Jean s’identifia avec Élie par sa manière de se vêtir, son mode de vie et son message de repentance (2 Rois 1 : 8 ; Mal. 3 : 23-24 ; Matt. 17 : 10-13, voir aussi Luc 1 : 13-17). Le « désert » où Jean exerça son ministère est la région inculte et accidentée se trouvant le long de la côte ouest de la Mer Morte. Ainsi Jean 9
Soyez appliqués annonçait symboliquement au peuple qu’il se trouvait dans un « désert spirituel » bien pire que le désert physique que leurs ancêtres avaient enduré durant quarante ans. Jean appela le peuple à abandonner son désert spirituel, à se confier en leur « Josué » (Jésus) et à entrer dans leur héritage. Jean prit soin de glorifier Jésus et non lui-même (voir Jean 3 : 25-30). Jean baptisait dans l’eau les pécheurs qui se repentaient, mais « celui qui vient » les baptiserait d’Esprit (Actes 1 : 4-5). Cela ne signifiait pas que le baptême de Jean était dénué de toute autorité (voir Matt. 21 : 23-27), ou que le baptême d’eau serait un jour remplacé par le baptême d’Esprit (voir Matt. 28 : 19-20). Non, le message et le baptême de Jean étaient une préparation qui permit aux gens d’être prêts à rencontrer le Messie, Jésus-Christ, et à se confier en lui. Il ne fait aucun doute que les apôtres de notre Seigneur furent baptisés par Jean (voir Jean 4 : 1-2 et Actes 1 : 21-26). Le Père et le Saint-Esprit sont les derniers témoins que cite Marc afin d’établir l’identité du Serviteur de Dieu (Marc 1 : 9-11). Lorsque Jésus fut baptisé, l’Esprit descendit sur lui sous la forme d’une colombe et le Père, depuis le ciel, affirma qu’il était effectivement son Fils bien-aimé. De tous ceux qui étaient là, seuls Jésus et Jean entendirent la voix et virent la colombe (voir Jean 1 : 29-34). Le mot bien-aimé indique non seulement l’affection dont Jésus est l’objet, mais aussi le fait qu’il est « l’unique ». Les paroles du Père, prononcées depuis le ciel, nous rappellent le Psaume 2 : 7 et Ésaïe 42 : 1. Voici une liste des passages de l’Évangile selon Marc, qui présentent Jésus-Christ comme le Fils de Dieu : 1 : 1, 11 ; 3 : 11 ; 5 : 7 ; 9 : 7 ; 12 : 1-11 ; 13 : 32 ; 14 : 61-62 ; 15 : 39. Marc n’a pas écrit son livre au sujet d’un serviteur juif quelconque ; il l’a écrit au sujet du Fils de Dieu, venu du ciel afin de mourir pour les péchés du monde. Oui, Jésus est le Serviteur – mais un Serviteur très particulier. Après tout, c’est le rôle du serviteur de préparer le chemin des autres et d’annoncer leur arrivée. Mais, 10
Marc 1 dans le cas de Jésus, ce furent les autres qui lui préparèrent le chemin et qui annoncèrent sa venue ! Même le ciel le fit remarquer ! Le Serviteur est Dieu le Fils.
L’autorité du Serviteur (1 : 12-28) On attend d’un serviteur qu’il soit soumis à une autorité et qu’il reçoive des ordres, mais le Serviteur de Dieu, lui, exerce l’autorité et donne des ordres – même aux démons – et ses ordres sont exécutés. Dans ce passage, Marc nous dépeint trois tableaux différents qui révèlent l’autorité de notre Seigneur en tant que Serviteur de Dieu.
Premier tableau – Sa tentation (1 : 12-13) Marc ne nous donne pas un récit de la tentation aussi détaillé que ceux de Matthieu (4 : 1-11) ou de Luc (4 : 1-13). L’Esprit poussa Jésus dans le désert (version Colombe). C’est un mot très fort que celui employé ici, mot que Marc emploiera à d’autres reprises pour parler d’une expulsion de démons (voir 1 : 26). Ce verbe ne sous-entend pas que Jésus ne voulut pas faire face à Satan ou qu’il en eut peur. C’est plutôt une façon pour Marc de montrer combien cette expérience fut intense. Pas un instant ne fut perdu à se complaire dans la voix céleste ou dans la présence de la colombe venue du ciel ; le Serviteur avait une tâche à accomplir, tâche à laquelle il s’attela immédiatement. Marc nous présente d’une manière concise deux images symboliques. Les quarante jours passés par le Seigneur dans le désert sont un rappel des quarante années d’Israël dans le désert. Israël faillit lorsqu’il fut soumis à l’épreuve, mais notre Seigneur, lui, fut victorieux. Ayant triomphé de l’ennemi, il pouvait dès lors aller et appeler un peuple nouveau qui prendrait possession de son héritage spirituel. Jésus étant la forme grecque du nom « Josué », le parallèle est clair. La seconde image est celle du « dernier Adam » (1 Cor. 15 : 45). Le premier Adam fut mis à l’épreuve dans 11
Soyez appliqués un magnifique jardin et il échoua ; mais Jésus, lui, fut tenté dans un dangereux désert et il remporta la victoire. Adam perdit sa « domination » sur la création à cause de son péché (Gen. 1 : 28 ; Ps. 8), mais en Christ cette domination est restaurée pour quiconque croit (Héb. 2 : 6-8). Jésus demeura parmi les animaux sauvages, mais ils ne lui firent aucun mal. C’était une démonstration du temps de paix et de justice qui surviendra lorsque le Seigneur reviendra établir son royaume (Ésaïe 11 : 9 ; 35 : 9). C’est un Serviteur plein d’autorité.
Second tableau – Sa prédication (1 : 14-22) S’il est un homme qui annonça la vérité de Dieu avec autorité, c’est bien Jésus-Christ (voir Matt. 7 : 28-29). Les scribes parlaient en s’appuyant sur différentes autorités tandis que Jésus, lui, parlait avec autorité. Marc ne raconte pas ici les débuts du ministère du Seigneur. En effet, nous voyons en Jean 1 : 35 à 4 : 4, que Jésus avait déjà exercé son ministère en d’autres lieux. Marc nous donne la raison du départ de Jésus de la Judée vers la Galilée : Hérode ayant arrêté Jean-Baptiste, la prudence exigeait que Jésus allât ailleurs. Remarquons que ce fut durant ce voyage que Jésus parla avec la femme samaritaine (Jean 4 : 1-45). Le message qu’annonçait le Seigneur était la bonne nouvelle de Dieu, ou, selon certains manuscrits, « la bonne nouvelle du royaume de Dieu ». Il ne fait aucun doute que la plupart des Juifs comprenaient par « royaume de Dieu » : « révolution politique ». Mais ce n’était pas à cela que pensait Jésus. Son royaume a trait à son règne dans la vie de ceux qui forment son peuple ; il s’agit d’un royaume spirituel et non d’une organisation politique. La seule façon d’entrer dans le royaume de Dieu est de croire en la bonne nouvelle et de naître de nouveau (Jean 3 : 1-7). L’Évangile est appelé « la bonne nouvelle du royaume » parce qu’il vient de Dieu et nous mène à Dieu. C’est « la bonne nouvelle du royaume » parce que la foi dans le Sauveur nous fait entrer dans son royaume. C’est 12
Marc 1 « l’Évangile de Jésus-Christ » car il en est le cœur : sans sa vie, sa mort et sa résurrection, il n’y aurait pas d’Évangile. Paul l’appelle « la bonne nouvelle de Dieu faisant grâce aux hommes » (Actes 20 : 24) car sans la grâce, il n’y a pas de salut (Éph. 2 : 8-9). Il y a un seul Évangile (Gal. 1 : 1-9), et il a pour centre l’œuvre accomplie par Jésus-Christ pour nous sur la terre (1 Cor. 15 : 1-11). Jésus annonçait aux gens qu’ils devaient se repentir (changer leurs pensées) et croire (voir Actes 20 : 21). La repentance seule ne suffit pas pour être sauvé, bien que Dieu attende des croyants qu’ils se repentent de leurs péchés. Nous devons aussi avoir une foi positive en Jésus-Christ et croire la promesse selon laquelle il nous sauve. La repentance sans la foi conduit parfois au remords, et le remords peut détruire ceux qui ont un sentiment de culpabilité (voir 2 Cor. 7 : 8-10 ; Matt. 27 : 3-5). Jésus prêchait avec autorité, c’est pourquoi il put inviter des hommes à quitter leurs occupations ordinaires et à devenir ses disciples. Qui d’autre aurait pu interrompre quatre pêcheurs au beau milieu de leur travail et les convaincre de laisser là leurs filets et de le suivre ? Plusieurs mois auparavant, Jésus avait déjà rencontré Pierre, André, Jacques et Jean ; c’est alors qu’ils placèrent en lui leur confiance (voir Jean 1 : 35-49). L’appel que nous trouvons en Marc n’est pas un appel en vue de la foi et du salut, c’est l’appel initial à devenir disciples de Jésus. Le fait que Zébédée eut à engager des employés laisse entendre que ses affaires prospéraient et que c’était un homme aisé. Il nous donne aussi l’assurance que Jacques et Jean ne firent pas preuve de négligence envers leur père lorsqu’ils répondirent à l’appel de Christ ; Zébédée, en effet, serait toujours à même de faire marcher son entreprise avec l’aide de ses employés. Jésus n’a pas inventé l’expression « pêcheurs d’hommes ». C’était, à l’époque, une manière commune de décrire les philosophes et autres pédagogues qui, par l’enseignement et la persuasion, « capturaient les esprits des hommes ». Ils « amorçaient l’hameçon » au moyen 13
Soyez appliqués de leur enseignement et « attrapaient » des disciples. Il est probable qu’au moins sept des disciples de Jésus étaient pêcheurs (Jean 21 : 1-3). Il ne fait aucun doute que les qualités de tout bon pêcheur allaient contribuer au succès du ministère difficile qu’est celui de gagner des âmes : le courage, la capacité de travailler en équipe, la patience, l’énergie, la résistance, la foi et la ténacité. Des pêcheurs professionnels ne peuvent pas se payer le luxe de baisser les bras ou de se plaindre. Jésus exerça son ministère non seulement en plein air, mais aussi dans les synagogues. Celles-ci se développèrent durant l’exil à Babylone, après la destruction du Temple. Une synagogue pouvait être ouverte en tout lieu où il y avait au moins dix Juifs de plus de 12 ans. La synagogue n’était pas un lieu où l’on pouvait faire des sacrifices – cela ne pouvait se faire qu’au Temple – mais un lieu destiné à la lecture des Écritures, à la prière et à l’adoration de Dieu. Les services étaient dirigés, non par des prêtres, mais par des laïcs, et supervisés par un conseil d’anciens présidé par un « chef » (Marc 5 : 22). C’était la coutume de demander aux rabbins de passage de lire les Écritures et d’enseigner, ce qui explique la liberté dont jouissait Jésus pour enseigner dans les synagogues. L’apôtre Paul prit lui aussi avantage de ce privilège (Actes 13 : 14-16 ; 17 : 1-4). Notre Seigneur avait établi son quartier général à Capernaüm, probablement dans la maison de Pierre et André, ou à côté (Marc 1 : 29). Il est possible, si vous faites un voyage en Israël, de visiter les restes d’une synagogue à Capernaüm, mais ce n’est pas celle où Jésus adora. Les gens se rassemblaient pour le service le jour du sabbat, ainsi que le lundi et le jeudi. Jésus étant un Juif fidèle, il honorait le sabbat en se rendant à la synagogue ; et lorsqu’il enseignait la Parole, les gens étaient étonnés par son autorité. En lisant l’Évangile selon Marc, vous vous apercevrez que l’auteur se plaît à rapporter les réactions émotionnelles des gens. Ceux qui étaient présents dans la synagogue étaient « étonnés » par son enseignement et 14
Marc 1 « saisis de stupeur » en voyant à l’œuvre son pouvoir de guérison (verset 27 ; voir aussi 2 : 12 ; 5 : 20, 42 ; 6 : 2, 51 ; 7 : 37 ; 10 : 26 ; 11 : 18). Marc rapporte même l’étonnement de Jésus devant l’incrédulité des habitants de Nazareth (6 : 6). On ne peut certainement pas reprocher à Marc d’être monotone.
Troisième tableau – Son commandement (1 : 23-28) On peut se demander comment cet homme avait pu assister à de nombreux services de synagogue sans dévoiler qu’il était sous l’emprise d’un mauvais esprit. Il fallut la présence du Fils de Dieu pour démasquer le démon ; mais Jésus fit bien plus : il lui ordonna de ne pas faire connaître son identité et de sortir de cet homme. Le Seigneur n’avait pas besoin de l’aide de Satan et de son armée pour annoncer au peuple qui il était – et il n’en voulait pas (voir Actes 16 : 16-24). Les démons, c’est un fait, savaient exactement qui était Jésus (voir Actes 19 : 15). Ils savaient bien aussi qu’il n’avait rien en commun avec eux. L’emploi de pronoms pluriels par le démon montre à quel point il s’était identifié avec l’homme à travers lequel il parlait. Le démon reconnut clairement l’humanité du Christ (« Jésus de Nazareth ») ainsi que sa divinité (« le Saint de Dieu »). Il avoua aussi craindre que Jésus ne le juge et ne l’envoie dans l’abîme. Certains aujourd’hui sont semblables à cet homme possédé du démon : dans une rencontre religieuse, ils sont capables de dire qui est Jésus, et même de trembler par peur du jugement, et pourtant, ils sont perdus (voir Jac. 2 : 19) ! « Tais-toi ! » Jésus utilisera les mêmes paroles pour calmer la tempête (Marc 4 : 39). Le démon essaya de lancer une dernière attaque ; mais il dut ensuite se soumettre à l’autorité du Serviteur de Dieu et quitter cet homme. Ceux qui se trouvaient dans la synagogue furent stupéfaits et effrayés. Ils comprirent que quelque chose de nouveau était apparu : une nouvelle doctrine et une nouvelle puissance. Les paroles et les œuvres de Jésus 15
Soyez appliqués doivent toujours aller de pair. C’est d’elles que les gens parlèrent, et c’est ainsi que la renommée de Jésus commença à se répandre. Le Seigneur n’encouragea pas ce genre d’enthousiasme parmi les foules, de peur de susciter des problèmes, à la fois chez les Juifs et chez les Romains. Les Juifs voudraient le suivre, uniquement à cause de son pouvoir de les guérir, et les Romains pensaient qu’il était un agitateur juif essayant de renverser le gouvernement. Cela explique pourquoi Jésus demanda si souvent aux gens de se taire (Marc 1 : 44 ; 3 : 12 ; 5 : 43 ; 7 : 36-37 ; 8 : 26, 30 ; 9 : 9). Leur désobéissance fut pour lui une source de difficultés.
La compassion du Serviteur (1 : 29-45) Deux guérisons miraculeuses sont relatées dans ce passage ; toutes deux montrent la compassion dont fait preuve le Seigneur envers ceux qui sont dans le besoin. En fait, son amour pour eux était si grand qu’il s’occupa de foules nombreuses après la fin du sabbat, lorsqu’il leur était permis de venir chercher de l’aide. Il semble que le Serviteur de Dieu était au service de toutes sortes de gens, même des démoniaques et des lépreux, et c’est avec amour qu’il s’occupait d’eux tous. Jésus et les quatre disciples quittèrent la synagogue et se rendirent à la maison de Pierre et d’André pour prendre le repas du sabbat. Pierre s’est peut-être excusé auprès de ses invités car sa femme devait s’occuper de sa belle-mère qui était malade, et ne pouvait donc prendre soin d’eux comme il convenait. Nous ne savons pas si les autres disciples étaient mariés ; nous savons par contre que Pierre, lui, l’était (1 : 30). Après le service, Pierre et André ne se contentèrent pas d’inviter Jean et Jacques chez eux ; ils invitèrent aussi le Seigneur. C’est pour nous un exemple à suivre : ne laissez pas Jésus à l’église, invitez-le chez vous et laissez-le prendre part à vos bénédictions et à vos fardeaux. Quel privilège pour Pierre et sa famille d’avoir le 16
Marc 1 Fils de Dieu comme invité dans leur modeste demeure ! Bientôt, l’invité devint l’hôte comme, un jour, le passager du bateau de Pierre en deviendrait le capitaine (Luc 5 : 1-11). Par la foi, ils parlèrent à Jésus de la malade, certainement avec l’espoir qu’il la guérirait. C’est ce qu’il fit ! La fièvre la quitta immédiatement et elle put se rendre à la cuisine et servir le repas du sabbat. Si vous avez eu un jour une forte fièvre, vous comprendrez combien cela peut être douloureux et désagréable. Vous saurez aussi que lorsque la fièvre vous aura quitté, cela prendra du temps avant que vous ayez repris vos forces. Ce ne fut pas le cas ici ! La belle-mère de Pierre put servir le Seigneur immédiatement. Est-ce que servir le Seigneur n’est pas l’un des meilleurs moyens de le remercier pour ce qu’il a fait pour nous ? Quel fut le résultat de ce miracle ? À la fin du sabbat, au coucher du soleil, tous les habitants de la ville se rassemblèrent à la porte de la maison de Pierre ! Ils avaient amené les malades et les affligés, et le Seigneur, certainement très fatigué, les guérit tous. Le verbe employé en grec montre qu’ils « continuèrent à lui amener » des gens, si bien qu’il dut aller se coucher très tard. Remarquez la nette distinction établie entre les malades et les possédés du démon en Marc 1 : 32. Si Satan peut provoquer des infirmités, toute maladie n’est pas due nécessairement à l’action de puissances démoniaques. Un coucher tardif n’empêchait pas Jésus de se rendre à son rendez-vous avec son Père de bonne heure, le lendemain matin. Ésaïe 50 : 4 nous donne une description prophétique des rencontres matinales du juste Serviteur de Dieu avec l’Éternel. Quel exemple pour nous ! Si l’on tient compte de la vie de prière si disciplinée du Seigneur Jésus, il n’est pas étonnant qu’il ait eu une telle autorité et une telle puissance (voir Marc 9 : 28-29 ; 6 : 46 ; 14 : 32-38) ! Mais les foules, elles, voulaient encore voir Jésus ; non pas dans le but d’entendre sa parole, mais pour qu’il les guérisse et pour le voir accomplir des miracles. Pierre 17
Soyez appliqués fut surpris que Jésus voulût se rendre dans d’autres villes afin d’y prêcher l’Évangile au lieu d’aller vers les foules. Pierre, en fait, ne voyait pas le caractère superficiel de la foule, l’incrédulité des gens et leur manque d’appétit pour la Parole de Dieu. Jésus lui dit qu’il était plus important à ses yeux d’aller annoncer l’Évangile en d’autres lieux que de rester à Capernaüm pour y guérir les malades. Il ne permit pas à l’enthousiasme populaire de modifier son programme. L’on peut comprendre que le Seigneur se soucie d’une femme atteinte de la fièvre, mais qu’il s’entretienne avec un lépreux et le touche, cela dépasse notre compréhension. Les lépreux étaient supposés tenir leurs distances et avertir les gens de leur approche afin de ne pas les contaminer (Lév. 13 : 45-46). L’homme dont il est question ici savait que Jésus pouvait le guérir, mais il n’était pas certain qu’il voudrait le faire. Les pécheurs, aujourd’hui, ont le même genre de préoccupation inutile. Dieu a en effet clairement montré qu’il ne veut pas que les pécheurs périssent (2 Pi. 3 : 9). Il veut au contraire que tout homme soit sauvé (1 Tim. 2 : 4). Les examens destinés à déterminer si l’on avait affaire à une vraie lèpre, examens décrits en Lévitique 13, permettent de comprendre comment cette maladie est une image du péché. Comme le péché, la lèpre est plus profonde que la peau (verset 3) ; elle s’étend (v. 5-8) ; elle rend impur et isole (v. 44-46) ; elle rend les choses tout juste bonnes à être jetées au feu (v. 47-59). Quiconque n’a jamais cru au Sauveur se trouve dans une condition spirituelle pire que la condition physique du lépreux. Jésus eut pitié de lui (notez 6 : 34 ; 8 : 2 ; 9 : 22) et le guérit. Il le fit par sa main et par sa parole. Il ne fait aucun doute qu’il y avait bien longtemps que ce lépreux n’avait plus été touché avec amour. Et il en fut de la lèpre comme de la fièvre, elle disparut instantanément ! Pour des raisons déjà évoquées, Jésus ordonna à cet homme de ne rien dire à personne. Il devait aller vers le sacrificateur et suivre les instructions données en Lévitique 14, afin qu’il puisse être déclaré pur et réin18
Marc 1 tégrer la vie sociale et religieuse de la communauté. Mais il désobéit, et au lieu de se taire, comme le lui avait demandé Jésus, il dit à tout le monde qu’il avait été guéri. Jésus nous ordonne de parler à tout le monde, et nous, nous nous taisons ! Les foules qui vinrent chercher de l’aide auprès de Jésus lui créèrent un sérieux problème et gênèrent sans doute le ministère d’enseignement de la Parole qu’il avait en vue (Marc 1 : 38). La cérémonie décrite en Lévitique 14 nous donne une merveilleuse image de l’œuvre de la rédemption. Les deux oiseaux représentent deux aspects du ministère de notre Seigneur : son incarnation et sa mort (l’oiseau mis sur le vase de terre puis égorgé) et sa résurrection et son ascension (l’oiseau trempé dans le sang puis relâché). Le sang était appliqué sur le lobe de l’oreille droite de l’homme (la Parole de Dieu), sur le pouce de sa main droite (l’œuvre de Dieu), et sur le pouce de son pied droit (la marche de Dieu). Ensuite, l’huile était appliquée sur le sang, symbolisant l’Esprit saint de Dieu. L’Esprit saint ne peut venir sur l’homme avant que du sang ait été appliqué. Nous devrions retirer quelques enseignements spirituels importants de ce chapitre. Tout d’abord, si le Fils de Dieu est venu en tant que Serviteur, être un serviteur est alors le plus grand de tous les appels. Jamais nous ne sommes plus semblables au Seigneur Jésus que lorsque nous nous faisons le serviteur des autres. Ensuite, Dieu partage son autorité avec ses serviteurs. Seuls ceux qui sont sous une autorité ont le droit d’exercer l’autorité. Enfin, si vous devez devenir un serviteur, assurez-vous d’avoir de la compassion, car des gens viendront vers vous pour chercher de l’aide et ils vous demanderont rarement si cela ne vous dérange pas ! Quel privilège pourtant de pouvoir suivre les traces de Jésus-Christ et de répondre aux besoins des autres en étant l’un des serviteurs de Dieu, plein de compassion !
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2 Marc 2 : 1 à 3 : 12
Ce que le Serviteur vous offre La nouvelle qu’un maître faiseur de miracles était arrivé à Capernaüm se répandit à une vitesse extraordinaire. Partout où se rendait le Seigneur, de grandes foules se rassemblaient. Les gens voulaient le voir guérir les malades et chasser les démons. Ces foules auraient été un encouragement pour Jésus si elles avaient été intéressées par le message de l’Évangile, mais il savait que la plupart de ces gens étaient superficiels et ne voyaient pas leurs propres besoins. Souvent, le Seigneur éprouvait la nécessité de quitter les villes afin d’aller prier dans le désert (Luc 5 : 15-16). Tout serviteur de Dieu devrait suivre son exemple et s’éloigner de temps en temps afin de rencontrer le Père et d’être revigoré par la prière. Le temps était venu pour Jésus de montrer en quoi consistait son ministère. Il était, en effet, venu pour faire bien plus que soulager les affligés, guérir les malades et les démoniaques. Ces miracles étaient merveilleux, mais les gens pouvaient connaître quelque chose de bien plus merveilleux encore : l’entrée dans le royaume de Dieu ! Ils avaient besoin de comprendre les leçons spirituelles cachées derrière les miracles qu’il accomplissait. Dans ce chapitre, le Seigneur montre clairement qu’il est venu apporter à tous ceux qui croient en lui trois dons merveilleux : le pardon (Marc 2 : 1-12), la joie (2 : 13-22) et la liberté (2 : 23 à 3 : 12).
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Soyez appliqués
Le pardon (2 : 1-12) Le texte n’indique pas clairement si Jésus se trouvait chez lui (« il était à la maison ») ou chez Pierre. L’hospitalité étant une loi fondamentale en Orient, les habitants de Capernaüm vinrent en foule, sans attendre d’avoir été invités. Ce qui eut pour conséquence que certains de ceux qui avaient réellement besoin de l’aide de Jésus ne purent s’approcher de lui. Qu’à cela ne tienne, quatre amis d’un paralytique décidèrent de le faire descendre par le toit, croyant fermement que Jésus le guérirait, ce qu’il fit en effet ! Cette guérison miraculeuse fut pour le Seigneur l’occasion de donner à l’assistance une grande leçon sur le pardon. Considérez cette scène en vous mettant à la place du Seigneur Jésus. Lorsqu’il leva les yeux, il vit les quatre hommes avec leur ami malade sur le toit. Les maisons avaient un toit plat, en général accessible par un escalier extérieur. Il ne leur fut pas difficile d’enlever les tuiles, les lattes et l’herbe composant le toit et de pratiquer une ouverture assez grande pour leur permettre d’y passer leur ami sur sa couche. Nous devons admirer les qualités de ces hommes, qualités qui devraient être les nôtres, à nous « pêcheurs d’hommes ». Ils avaient tout d’abord un souci profond du bien de leur ami et voulaient qu’il soit guéri. Ils croyaient que Jésus pourrait et voudrait répondre à ses besoins. Ils ne se contentèrent pas de « prier à ce sujet », ils joignirent l’action à la prière et ne se laissèrent pas décourager par les circonstances. Ils travaillèrent ensemble et osèrent faire quelque chose d’insolite, et Jésus récompensa leurs efforts. Il leur aurait été si facile de dire : « Ce n’est pas la peine d’essayer de s’approcher de Jésus aujourd’hui ! Peut-être vaudrait-il mieux revenir demain ». Lorsque le Seigneur abaissa les yeux, il vit le paralytique étendu sur sa couche. Il alla immédiatement au cœur du problème de cet homme : le péché. Toute maladie n’est pas nécessairement le résultat du péché (voir 22
Marc 2 : 1 à 3 : 12 Jean 9 : 1-3), mais il est clair qu’ici, l’état de cet homme était le fruit de sa désobéissance envers Dieu. Avant même de guérir le corps du paralytique, Jésus donna la paix à son cœur par ses paroles et lui annonça le pardon de ses péchés ! Le pardon est le plus grand des miracles qu’accomplit le Seigneur. Il répond à la plus grande nécessité, il représente le plus grand prix, il apporte la plus grande bénédiction et les résultats les plus durables. Jésus regarda alors autour de lui et vit les critiques venus l’espionner (voir Luc 5 : 17). Ces chefs religieux avaient parfaitement le droit d’enquêter sur le ministère de ce nouveau maître, puisque la vie religieuse de la nation était sous leur surveillance (Deut. 13). Mais ils auraient dû venir avec le cœur et l’esprit ouverts, cherchant la vérité, et non avec un esprit critique, cherchant l’hérésie. L’attitude négative qui existait en Judée (Jean 4 : 1-4) avait commencé à se répandre en Galilée ; c’était là le début de l’opposition officielle qui devait finalement aboutir à l’arrestation de notre Seigneur et à sa mort. Il était devenu si populaire que les dirigeants juifs ne pouvaient plus l’ignorer. Ils avaient dû arriver assez tôt à la réunion, car ils étaient assis au meilleur endroit pour voir ce qui se passait ! À moins que Jésus ne leur ait gracieusement offert des places au premier rang. Lorsque le Seigneur regarda au-dedans d’eux, il vit leur esprit critique et sut qu’ils étaient en train de l’accuser de blasphème. Car, après tout, seul Dieu peut pardonner les péchés. Or, Jésus venait de dire au paralytique que ses péchés étaient pardonnés. Jésus prétendait être Dieu ! Mais l’instant d’après, il prouva lui-même qu’il était Dieu en lisant dans leur cœur et en leur disant ce qu’ils étaient en train de penser (voir Jean 2 : 25 ; Héb. 4 : 1213). Puisqu’ils voulaient « raisonner » sur les choses, il leur donna un sujet de réflexion : « Qu’est-ce qui est le plus facile, guérir le paralytique ou lui dire qu’il est pardonné ? » Il est clair qu’il est plus facile de dire : « Tes 23
Soyez appliqués péchés sont pardonnés ! » car personne ne peut prouver si oui ou non le pardon a bien eu lieu. C’est ainsi que Jésus, pour appuyer ses paroles, guérit instantanément le paralytique et le renvoya chez lui. La guérison de son corps n’était qu’une représentation et une démonstration de la guérison de son âme (Ps. 103 : 3). Les scribes et les pharisiens ne pouvaient, bien sûr, ni guérir le paralytique ni pardonner ses péchés, de sorte qu’ils furent pris à leur propre piège et condamnés par leurs propres pensées. Jésus affirma sa divinité non seulement en pardonnant les péchés de cet homme et en guérissant son corps, mais aussi en s’appliquant le titre de « Fils de l’homme ». Ce titre est employé quatorze fois dans l’Évangile selon Marc, dont douze fois après 8 : 29, quand Pierre confesse que Jésus est le Christ envoyé par Dieu (2 : 10, 28 ; 8 : 31, 38 ; 9 : 9, 12, 31 ; 10 : 33, 45 ; 13 : 26 ; 14 : 21, 41, 62). C’était de toute évidence un titre messianique (Dan. 7 : 13-14) et ce fut ainsi que les Juifs l’interprétèrent. Jésus emploie ce titre environ quatre-vingts fois dans les récits de l’Évangile. À supposer que les chefs religieux aient ouvert leur cœur à la vérité ce jour-là, qu’auraient-ils pu apprendre ? Tout d’abord que le péché est comme la maladie et qu’être pardonné est la même chose que guérir. Ce n’était pas une vérité inconnue pour eux, car l’Ancien Testament l’avait déjà affirmé (Ésaïe 1 : 5-6, 16-20 ; Ps. 103 : 3), mais elle venait d’être démontrée, sous leurs yeux. Ils auraient aussi pu apprendre que Jésus de Nazareth est véritablement le Sauveur et qu’il a autorité pour pardonner les péchés et que leurs propres fautes auraient pu être pardonnées ! Quelle occasion ne manquèrent-ils pas lorsqu’ils vinrent à cette réunion avec un esprit critique au lieu d’un cœur repentant !
La joie (2 : 13-22) Très vite, il devint clair que Jésus fréquentait délibérément les exclus de la société juive. Il appela même 24
Marc 2 : 1 à 3 : 12 un collecteur de taxes à devenir l’un de ses disciples ! Nous ne savons pas si Lévi était un homme malhonnête, bien que la plupart d’entre eux le fussent, mais le fait de travailler pour Hérode Antipas et les Romains suffisait à le déshonorer aux yeux des Juifs fidèles. Toutefois, Lévi ne discuta ni n’attendit, lorsque Jésus l’appela. Il se leva et le suivit, sachant pourtant que jamais Rome n’accepterait de lui rendre son emploi. Il coupa les ponts derrière lui (« Lévi quitta tout… » Luc 5 : 28), reçut un nouveau nom (« Matthieu, le don de Dieu ») et invita avec enthousiasme quelques-uns de ses amis « pécheurs » à rencontrer le Seigneur Jésus. Il s’agissait de Juifs comme lui, qui ne suivaient pas la Loi ou semblaient avoir peu d’intérêt pour tout ce qui avait trait à la religion. C’était exactement le genre de personnes que Jésus voulait atteindre. Comme toujours, des gens se trouvaient là pour critiquer, mais le Seigneur utilisa leurs questions pour instruire les invités à propos de lui-même et de l’œuvre spirituelle qu’il était venu accomplir. Il leur expliqua sa mission, en ayant recours à trois comparaisons intéressantes.
Le médecin (2 : 16-17) Jésus ne considérait pas ces gens comme du « rebut », même s’ils avaient été excommuniés par les chefs religieux. Les amis de Matthieu étaient des patients ayant besoin d’un médecin ; Jésus était ce médecin. Nous avons déjà vu que l’on peut comparer le péché à la maladie et le pardon au recouvrement de la santé. Nous voyons maintenant que notre Sauveur peut être comparé à un médecin : il vient à nous lorsque nous sommes dans le besoin ; il établit un diagnostic parfait ; il offre une guérison complète et définitive ; et il paie les honoraires ! Quel médecin ! Mais il existe trois genres de « patients » que Jésus ne peut guérir de leur maladie : • Ceux qui ne connaissent rien de lui ; • Ceux qui le connaissent mais refusent de se confier 25
Soyez appliqués à lui ; • Ceux qui ne veulent pas reconnaître qu’ils ont besoin de lui. Les scribes et les pharisiens faisaient partie de cette troisième catégorie, comme en font partie les pécheurs pharisaïques d’aujourd’hui. Nous ne pouvons être sauvés qu’à condition d’admettre que nous sommes des pécheurs et que nous méritons le jugement de Dieu. Jésus ne sauve que des pécheurs (Luc 19 : 10). Il existait à l’époque de Jésus, comme à l’époque des prophètes, des gens prétendant apporter la guérison spirituelle, mais dont les remèdes étaient inefficaces. Jérémie réprimanda les prêtres et les faux prophètes de son époque, car c’étaient des médecins incapables qui ne donnaient à la nation que de faux espoirs. « Ils soignent à la légère la blessure de la fille de mon peuple. Paix ! paix ! disent-ils ; et il n’y a point de paix » (Jér. 6 : 14 ; 8 : 11). Ils appliquaient leurs faibles remèdes à des symptômes superficiels et n’allaient pas à la racine du mal, le cœur pécheur (Jér. 17 : 9). Nous devons, aujourd’hui, nous méfier de si mauvais médecins.
L’époux (2 : 18-20) La première question des pharisiens avait trait au genre de compagnie dont s’entourait Jésus, la seconde consistait à demander à Jésus pourquoi il se plaisait tant à être assis à table avec ce genre de personnes. Son attitude leur semblait déplacée. Jean-Baptiste était un homme austère, vivant un peu en reclus ; Jésus, lui, acceptait des invitations à des repas, jouait avec les enfants et prenait plaisir à participer à des réjouissances (Matt. 11 : 16-19). Il n’est pas étonnant que les disciples de Jean aient été quelque peu scandalisés de voir Jésus à une fête, et les disciples pieux des pharisiens (voir Matt. 23 : 15) ne tardèrent pas à partager leur perplexité. Jésus avait déjà clairement montré qu’il était venu pour convertir les pécheurs, non pour féliciter les pharisiens. Il leur dit maintenant qu’il est venu pour apporter la joie, non la tristesse. La religion juive était devenue un 26
Marc 2 : 1 à 3 : 12 fardeau à cause du légalisme imposé par les pharisiens et les scribes. Les gens étaient écrasés par des règles et des ordonnances auxquelles il était impossible d’obéir (Matt. 23 : 4). « La vie n’est pas faite pour être une cérémonie funèbre » leur dit alors Jésus. « Dieu veut que la vie soit une fête de mariage. Je suis l’époux et ces gens sont mes invités. Est-ce que les invités à un mariage ne sont pas censés s’amuser ? » Les Juifs savaient que le mariage était l’une des figures employées dans l’Ancien Testament pour faire comprendre la relation entre Israël et l’Éternel. Ils avaient été « mariés à Yahveh » et lui appartenaient à lui seul (Ésaïe 54 : 5 ; Jér. 31 : 32). Lorsque la nation se tourna vers des dieux étrangers, comme ce fut souvent le cas, elle commit un « adultère spirituel ». Elle était infidèle à « son époux » ; il fallait donc qu’elle soit punie. Le thème principal du livre d’Osée est l’amour de Dieu pour sa femme adultère et son désir de restaurer la nation dans sa faveur. Jean-Baptiste a déjà annoncé que Jésus est l’époux (Jean 3 : 29), et notre Seigneur a accompli son premier miracle lors d’une joyeuse noce (Jean 2 : 1-11). Il invite maintenant des gens à venir à un mariage ! Après tout, devenir chrétien, c’est un peu comme entrer dans une relation conjugale. Pour être mariés, il faut bien plus que se connaître réciproquement ou avoir des sentiments très profonds ; il faut s’engager l’un envers l’autre et faire connaître cet engagement. Dans la plupart des sociétés, l’homme et la femme affichent publiquement cet engagement en disant « oui ! » l’un et l’autre. Être sauvé du péché implique bien plus que le simple fait de connaître la personne de Christ ou d’avoir de bons sentiments à son égard. Le salut est accordé lorsque le pécheur s’engage envers Christ et dit : « Oui ! ». Le croyant connaît alors immédiatement les joies de ce mariage : il porte le nom du Christ ; il partage ses richesses et sa puissance ; il jouit de son amour et de sa protection ; et un jour, il vivra en sa demeure céleste. 27
Soyez appliqués Lorsque l’on est « marié à Christ », la vie devient une fête de mariage, et cela, en dépit des difficultés et des épreuves. Le verset 20 est une allusion à la mort de Jésus, à sa résurrection et à son retour au ciel. Il est peu probable que ses disciples, à ce début de leur formation, aient compris ce qu’il voulait dire. Toutefois, Jésus ne suggérait pas que son départ de la terre signifierait que ses disciples auraient à remplacer les festivités du mariage par une cérémonie funèbre. Il voulait seulement faire remarquer que ce jeûne occasionnel serait le fait d’un temps futur, mais que la célébration joyeuse serait l’expérience normale des croyants.
L’habit et les outres (2 : 21-22) Jésus vient de nous enseigner deux choses importantes à propos de son ministère : • Il est venu pour sauver les pécheurs, non pour appeler les gens religieux ; • Il est venu apporter la joie, non la tristesse. La troisième chose qu’il veut nous apprendre est qu’il est venu pour apporter ce qui est nouveau, et non pour réparer ce qui est ancien. Les chefs religieux étaient impressionnés par l’enseignement de notre Seigneur ; peut-être auraient-ils même été heureux d’intégrer certaines de ses idées dans leur propre tradition religieuse. Ils espéraient pouvoir atteindre un compromis qui retiendrait les meilleurs éléments du judaïsme des pharisiens et les meilleurs éléments de ce que Jésus avait à offrir. Mais Jésus montre clairement combien une telle approche est insensée. Cela reviendrait à déchirer des pièces de tissu d’un habit neuf et à les coudre sur un vieil habit. L’habit neuf serait perdu et, lorsqu’on laverait le vieil habit, les pièces de drap neuf rétréciraient, provoquant une déchirure et endommageant aussi le vieil habit (voir aussi Luc 5 : 36-39). Ce serait comme si l’on mettait du vin nouveau non fermenté dans de vieilles outres fragiles. Dès que le vin commencerait à fermenter et les gaz à se former, les 28
Marc 2 : 1 à 3 : 12 vieilles outres éclateraient, et l’on perdrait ainsi le vin et les outres. Jésus est venu introduire ce qui est nouveau, et non s’allier avec ce qui est ancien. L’économie mosaïque était en train de dépérir, de vieillir et était sur le point de disparaître (Héb. 8 : 13). Jésus allait établir une nouvelle alliance en son sang (Luc 22 : 19-20). La Loi allait être écrite dans le cœur des hommes, non plus sur des pierres (Héb. 10 : 15-18 ; 2 Cor. 3 : 1-3) ; et l’Esprit saint, qui viendrait habiter en l’homme, allait rendre le peuple de Dieu capable d’accomplir la justice de la Loi (Rom. 8 : 1-4). En se servant de cet exemple, Jésus rejetait une fois pour toutes l’idée couramment reçue d’une « religion mondiale » bâtie sur des compromis. Des chefs religieux bien intentionnés, mais spirituellement aveugles, ont proposé de prendre « le meilleur » de chaque religion, de le mêler avec ce qu’il y a de « meilleur » dans la foi chrétienne et d’élaborer ainsi une foi synthétique qui serait acceptable par tous. Mais la foi chrétienne est exclusive par essence ; elle n’accepte aucune autre foi comme lui étant égale ou supérieure. « En lui seul – et en aucun autre – se trouve le salut. Dans le monde entier, parmi tous les noms donnés aux hommes, il n’en existe aucun autre par lequel nous puissions être sauvés » (Actes 4 : 12). Le salut n’est pas un rapiéçage partiel de la vie, mais un nouveau vêtement de justice (Ésaïe 61 : 10 ; 2 Cor. 5 : 21). La vie chrétienne n’est pas un mélange de ce qui est ancien et de ce qui est nouveau, mais plutôt le plein accomplissement de l’ancien dans le nouveau. Il y a deux façons de détruire une chose : on peut soit la mettre en pièces, soit lui permettre de se développer complètement. Ainsi on peut, soit briser un gland d’un coup de marteau, soit le mettre en terre et le laisser devenir un chêne. Quelle que soit la solution choisie, le gland sera détruit ; mais par la seconde solution, il est détruit en devenant pleinement ce qu’il est. Jésus accomplit pleinement les prophéties, les types et les exigences de la loi de Moïse. Il fut mis fin à la Loi sur le mont Golgotha, lorsque le sacrifice parfait fut 29
Soyez appliqués offert pour les péchés du monde, une fois pour toutes (Héb. 8 : 10). Lorsqu’on se confie en Jésus-Christ, on fait partie d’une nouvelle création (2 Cor. 5 : 17) et il y a toujours de nouvelles expériences de grâce et de gloire. Comme il est tragique de voir des gens s’accrocher à une tradition religieuse morte, alors qu’ils pourraient bénéficier de la vérité spirituelle vivante ! Pourquoi s’attacher à l’ombre lorsque la réalité est venue (Héb. 10 : 1ss) ? En Jésus-Christ, nous avons le plein accomplissement de tout ce que Dieu a promis (2 Cor. 1 : 20).
La liberté (2 : 23 à 3 : 12) Les Juifs attachaient une grande importance au sabbat ; c’était pour eux une institution sacrée. Dieu avait donné le sabbat au peuple d’Israël après sa sortie d’Égypte (Néh. 9 : 14 ; Exode 31 : 13-17). L’Écriture ne mentionne nulle part que le sabbat ait été donné par Dieu à une autre nation. Ainsi, lorsque Jésus commença à violer ouvertement les traditions du sabbat, c’était comme s’il déclarait la guerre au corps religieux. Il commença sa campagne en guérissant un homme malade depuis trente-huit ans (Jean 5) et continua par les événements dont il vient d’être question. Selon la tradition juive, trente-neuf actes étaient formellement défendus le jour du sabbat. Moïse avait interdit de travailler le jour du sabbat, mais sans donner beaucoup de précisions (Exode 20 : 10). On ne pouvait ni allumer un feu pour faire la cuisine (Exode 35 : 3), ni aller chercher du combustible (Nomb. 15 : 32ss), ni porter de fardeaux (Jér. 17 : 21ss), ni faire des transactions (Néh. 10 : 31-32 ; 13 : 15, 19). La tradition juive, elle, entrait dans de nombreux détails, allant même jusqu’à dire quelle distance on pouvait parcourir le jour du sabbat (2000 coudées, selon Josué 3 : 4). Bref, le sabbat était devenu un fardeau écrasant, un symbole de l’esclavage religieux humiliant qui s’était emparé de la nation. Après avoir guéri l’homme à la piscine de Béthesda, le défi suivant du Seigneur à l’égard du sabbat fut de 30
Marc 2 : 1 à 3 : 12 marcher dans les champs le jour du sabbat et de permettre à ses disciples d’arracher des épis, de les froisser entre leurs mains et d’en manger le grain. La Loi n’interdisait pas à celui qui avait faim de prendre du fruit ou du grain de son prochain, à condition de ne pas utiliser un récipient ou un instrument servant à moissonner (Deut. 23 : 24-25). Ce n’était toutefois pas cela qui provoquait la colère des pharisiens, mais le fait que les disciples travaillaient un jour de sabbat ! Lorsqu’on lit le récit de cet événement dans Matthieu, on voit que Jésus avance trois arguments pour défendre ses disciples : ce que fit David (12 : 3-4), ce que font les sacrificateurs (v. 5-6), et ce que dit le prophète Osée (v. 7-8). Les lecteurs de Marc à Rome n’auraient pas été intéressés par les prophètes et les sacrificateurs juifs, c’est pourquoi il met l’accent sur David, que les Romains auraient reconnu comme étant un héros et un grand roi. L’argument est logique : s’il était permis à un roi affamé et à ses hommes de manger les pains de proposition du tabernacle (1 Sam. 21 : 1-6), il était alors juste, pour le Seigneur du sabbat, de permettre à ceux qui l’accompagnaient de manger le grain de ses propres champs. David avait enfreint une loi précise, donnée par Moïse, car les pains de proposition étaient destinés uniquement à l’usage des sacrificateurs (Lév. 24 : 5-9) ; mais les disciples, eux, avaient seulement violé une tradition humaine. Dieu se préoccupe bien plus de subvenir aux besoins des hommes que de protéger une tradition religieuse. Les pharisiens confondaient les priorités. Jésus commet-il une erreur lorsqu’il parle d’Abiathar comme étant le souverain sacrificateur ? Selon 1 Samuel 21, le souverain sacrificateur était Ahimélek, père d’Abiathar (1 Sam. 22 : 20), il semble donc que notre Seigneur soit en contradiction avec ce texte. Il n’en est rien. Il est possible que le père et le fils aient eu tous deux le même nom (1 Chr. 18 : 16 et 24 : 6 ; 1 Sam. 22 : 20 et 2 Sam. 8 : 17). Il est vraisemblable aussi que le Seigneur ait employé le nom d’Abiathar pour se reporter au passage de l’Ancien Testament où il est 31
Soyez appliqués question d’Abiathar, plutôt qu’à l’homme lui-même. C’est de cette façon que les Juifs indiquaient des passages de l’Écriture, parce que leurs manuscrits n’étaient pas divisés en chapitres et en versets comme c’est le cas dans nos Bibles actuelles (voir Marc 12 : 26). Le même jour de sabbat, Jésus se rendit à la synagogue pour adorer. Là, il guérit délibérément un homme. Il aurait certainement pu attendre un jour, mais une fois de plus, il voulait défier les traditions légalistes des pharisiens. Ceux-ci « surveillaient attentivement Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat » (Luc 6 : 7). Ils gardèrent donc les yeux grands ouverts. La question posée par notre Seigneur en Marc 3 : 4 ne reçut jamais de réponse de la part de ses ennemis. Puisque le mal est à l’œuvre, même le jour du sabbat, pourquoi n’en serait-il pas de même du bien ? La mort est toujours à l’œuvre, mais cela ne devrait pas nous empêcher de chercher à sauver des vies. Jésus voyait « l’endurcissement de leur cœur », leur péché le mettait en colère. Il ne se mit jamais en colère contre les publicains et les pécheurs, mais contre les pharisiens hypocrites (Matt. 23). Ils préféraient protéger leurs traditions plutôt que de voir un homme guéri. Cet homme obéit simplement à ce que le Seigneur lui demandait, il étendit la main et fut guéri à l’instant même. Les pharisiens furent si courroucés de ce qu’avait fait Jésus, qu’ils s’unirent aux Hérodiens et se mirent à faire des plans pour l’arrêter et le mettre à mort. Les Hérodiens n’étaient pas un parti religieux ; c’était un groupe de Juifs qui soutenaient la cause d’Hérode et son régime. La majorité des Juifs méprisaient Hérode et ne se pliaient à ses lois qu’à contrecœur, c’est pourquoi il était surprenant que les pharisiens, des Juifs très stricts, se joignent à ces politiciens déloyaux. Mais ce fut un ennemi commun, Jésus, qui les poussa à s’unir. La réaction de Jésus face à ce front uni fut simplement de se retirer, mais il ne put empêcher les foules de le suivre. Or, ces foules représentaient un danger pour sa mission car elles n’étaient pas poussées par des motifs 32
Marc 2 : 1 à 3 : 12 spirituels, et les autorités pourraient l’accuser de mener une révolte populaire contre les Romains. Pourtant Jésus les accueillit, guérit les malades et délivra les démoniaques. Une fois encore, il enjoignit aux démons de ne pas révéler qui il était (Marc 1 : 23-26). Le Seigneur avait maintenant atteint une phase critique de son ministère. De grandes foules le suivaient, mais leur intérêt n’était pas dans les choses spirituelles. Les chefs religieux voulaient le supprimer et même quelques amis d’Hérode se joignirent au mouvement. Son étape suivante sera de passer une nuit dans la prière (Luc 6 : 12), d’appeler douze hommes à être ses disciples, et de prêcher un sermon – le sermon sur la montagne – expliquant les bases spirituelles de son royaume. Il leur offrit le pardon, la joie et la liberté, mais ils rejetèrent son offre. Avez-vous accepté son offre ?
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3 Marc 3 : 13 à 4 : 34
Le Serviteur, les foules et le royaume Où que le Serviteur de Dieu allât, il était entouré de foules enthousiastes (Marc 3 : 7-9, 20, 32 ; 4 : 1). Si Jésus avait été une « vedette » et non un serviteur, il aurait pris soin d’elles et aurait essayé de leur plaire (voir Matt. 11 : 7-15). Au lieu de cela, il s’éloigna d’elles et commença à s’occuper spécialement des disciples. Il savait que la plupart de ceux qui se pressaient pour l’approcher étaient superficiels et de mauvaise foi, tandis que ses disciples, eux, n’étaient pas dans ces dispositions. De peur qu’ils ne prennent ce « succès » trop au sérieux, Jésus devait leur enseigner la vérité au sujet des foules et du royaume. Ce passage nous fait connaître trois réponses du Seigneur à la pression de la foule.
Il fonda une nouvelle nation (3 : 13-19) Il y avait douze tribus dans la nation d’Israël, c’est pourquoi le nombre de disciples est significatif. Dieu commença en Genèse avec les douze fils de Jacob et bâtit, à partir d’eux, en Exode, une nation puissante. Israël fut choisi pour donner au monde le Messie afin que, par lui, toutes les nations de la terre puissent être bénies (Gen. 12 : 1-3). Mais la nation d’Israël était maintenant dans un état de véritable déclin spirituel ; 35
Soyez appliqués elle était prête à rejeter son Messie. Dieu devait établir « une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis » (1 Pi. 2 : 9). Les douze apôtres étaient le noyau de cette nouvelle nation « spirituelle » (Matt. 21 : 43). Avant de les choisir, Jésus passa toute la nuit dans la prière (Luc 6 : 12). Lorsqu’il arrêta son choix, il avait trois objectifs présents à l’esprit : • Les former par l’exemple personnel et par l’enseignement ; • Les envoyer prêcher l’Évangile ; • Leur donner autorité pour guérir les possédés et chasser les démons (voir Marc 1 : 14-15, 38-39 ; 6 : 7-13). Ces douze hommes seraient ainsi capables de poursuivre son œuvre lorsqu’il retournerait auprès du Père et de former d’autres hommes qui pourraient continuer le ministère après eux (2 Tim. 2 : 2). Vous trouverez, dans le Nouveau Testament, trois autres listes des douze disciples : Matt. 10 : 2-4 ; Luc 6 : 14-16 et Actes 1 : 13. Luc nous apprend que Jésus les appela « apôtres ». Le disciple est celui qui s’instruit en agissant ; l’équivalent moderne pourrait être un « apprenti ». L’apôtre est celui qui est envoyé en service officiel avec une mission. Jésus eut de nombreux disciples, mais seulement douze apôtres, ses « ambassadeurs ». Lorsque l’on compare les différentes listes, on s’aperçoit que les noms sont groupés par paires : Pierre et André, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy (Nathanaël en Jean 1 : 45), Thomas et Matthieu (Lévi), Jacques, fils d’Alphée et Thaddée (Judas, fils de Jacques, non pas de Kérioth : Jean 14 : 22), Simon le Zélote et Judas de Kérioth. Jésus les ayant envoyés deux par deux, c’était une façon logique de les grouper (Marc 6 : 7). Le nom de Simon fut changé en Pierre, « la pierre » (Jean 1 : 40-42) ; et celui de Lévi en Matthieu, « le don de Dieu ». Jacques et Jean reçurent le surnom de « Boanergès », ce qui signifie « fils du tonnerre ». On a l’habitude de se représenter Jean comme étant l’apôtre 36
Marc 3 : 13 à 4 : 34 de l’amour, mais ce ne fut pas avec cette réputation qu’il commença son ministère, pas plus que Jacques son frère (Marc 9 : 38-41 et 10 : 35-39 ; Luc 9 : 54-55). Il est encourageant de voir ce que Jésus put faire avec un groupe si hétéroclite de candidats que rien ne semblait destiner au ministère chrétien. Tout espoir n’est pas perdu pour nous ! Marc donne la signification du mot hébreu Boanergès parce qu’il écrit à des lecteurs romains. On trouve à plusieurs reprises, dans son Évangile, de ces « remarques spéciales pour les païens » (Marc 5 : 41 ; 7 : 11, 34 ; 11 : 9 ; 15 : 22, 34). Le mot zélote au verset 18 n’indique en rien l’origine raciale ou nationale. Il s’agit d’un mot hébreu signifiant « être jaloux, zélé ». Les Zélotes étaient un groupe de Juifs extrémistes organisé qui visaient à renverser Rome. Ils avaient recours à tous les moyens possibles, même le meurtre, pour faire avancer leur cause. L’historien Josèphe les appelait « les hommes aux poignards ». Il serait intéressant de connaître la réaction de Simon le Zélote lorsqu’il vit, pour la première fois, Matthieu, un ancien fonctionnaire de Rome ! Si vous consultez une harmonie des récits de l’Évangile, vous remarquerez qu’entre les versets 19 et 20, Jésus prêcha le Sermon sur la Montagne (Matt. 5-7) et participa aux événements rapportés en Luc 7 : 1 à 8 : 3. L’Évangile selon Marc ne contient pas le célèbre sermon, car Marc met l’accent sur ce que Jésus fit, plutôt que sur ce qu’il dit.
Il établit une nouvelle famille (3 : 20-21, 31-35) Les amis de notre Seigneur étaient convaincus que Jésus n’avait plus tous ses esprits, qu’il était « dérangé » même ! Les grandes foules qui le suivaient et les choses extraordinaires qu’ils entendaient à son propos les convainquirent que Jésus avait absolument besoin de leur aide. Il ne menait pas une vie normale, c’est pourquoi, ils se rendirent à Capernaüm « pour se charger 37
Soyez appliqués de lui ». Ensuite, « sa mère et ses frères » (6 : 3), venant de Nazareth, parcoururent plus de quarante-cinq kilomètres pour le conjurer de rentrer chez lui et de prendre du repos, mais même eux ne purent s’approcher de lui. Ce passage est le seul, dans l’Évangile selon Marc, où il est fait mention de Marie, et son rôle se solde ici par un échec. L’histoire montre qu’en général, les serviteurs de Dieu ne sont pas compris par leurs contemporains, et souvent même pas par leur famille. D. L. Moody était appelé « Moody le fou » par de nombreuses personnes à Chicago. Même l’apôtre Paul fut accusé de folie (Actes 26 : 24-25). Le Seigneur ne fit pas preuve de rudesse envers ses parents lorsqu’il resta dans la maison de ses amis et n’essaya pas de les voir. Il savait que leurs motivations étaient bonnes, mais leur but était mauvais. Si le Seigneur avait suivi sa famille, il aurait fait le jeu de ses adversaires. Les chefs religieux n’auraient pas manqué de dire : « Vous voyez, il est d’accord avec sa famille. Il a besoin d’aide ! Ne prenez pas Jésus de Nazareth trop au sérieux ». Au lieu de céder, il saisit l’occasion de cette crise pour donner un enseignement spirituel : sa « famille » est faite de tous ceux qui font la volonté de Dieu. Les demi-frères de notre Seigneur ne croyaient pas en lui (Jean 7 : 1-5), de sorte que Jésus se sentait plus proche des publicains et des pécheurs qui croyaient, que de Jacques, Joseph, Jude et Simon. Le Seigneur ne suggère pas que les croyants doivent ignorer leur famille ou l’abandonner pour servir Dieu ; il dit simplement qu’ils doivent donner à la volonté de Dieu la priorité sur toute autre chose dans leur vie. Notre amour pour Dieu doit être si grand qu’en comparaison, notre amour pour notre famille ressemble à de la haine (Luc 14 : 26). La volonté de Dieu est que nous prenions soin de notre famille et que nous répondions à ses besoins, c’est un fait (voir 1 Tim. 5 : 8), mais nous ne pouvons permettre à nos bien-aimés de nous influencer au point de nous éloigner de cette volonté. Lorsque 38
Marc 3 : 13 à 4 : 34 l’on considère l’importance de la famille dans la société juive, on peut facilement imaginer combien les paroles du Christ ont dû sembler dures à ceux qui les entendaient. Comment entre-t-on dans la famille de Dieu ? Par le moyen d’une nouvelle naissance, une naissance spirituelle qui vient d’en haut (Jean 3 : 1-7 ; 1 Pi. 1 : 22-25). Lorsqu’un pécheur fait de Jésus-Christ son Sauveur, il passe par cette nouvelle naissance et entre dans la famille de Dieu. Il participe à la nature divine de Dieu (2 Pi. 1 : 3-4) et appelle Dieu « Père » (Rom. 8 : 15-16). Cette naissance spirituelle n’est pas quelque chose que nous accomplissons par nous-mêmes ; personne ne peut non plus en faire l’expérience à notre place (Jean 1 : 1113). C’est l’œuvre de la grâce de Dieu ; tout ce que nous pouvons faire, c’est croire et recevoir (Éph. 2 : 8-9).
Il annonça un nouveau royaume (3 : 22-30 ; 4 : 1-34) Les foules s’attendaient à ce que Jésus délivre la nation et inflige une défaite à Rome ; au lieu de cela, il choisit douze hommes ordinaires et fonda une « nouvelle nation », une nation spirituelle dont les citoyens ont leur nom écrit dans le ciel (Luc 10 : 20 ; Phil. 3 : 20). Les gens voulaient que Jésus se conduise en Juif fidèle et qu’il honore sa famille ; Jésus, lui, établit une « nouvelle famille » composée de tous ceux qui croient en lui et font la volonté de Dieu. Ils pensaient aussi qu’il rétablirait le royaume et rendrait à Israël sa gloire d’autrefois. En réponse à cette attente, il annonça un « nouveau royaume », un royaume spirituel. « Royaume » est un mot-clé dans ce passage (Marc 3 : 24 ; 4 : 11, 26, 30). Jean-Baptiste avait annoncé que la venue du Roi était proche et il avait averti les gens afin qu’ils se préparent à le rencontrer (1 : 1-8). Jésus reprit son message et prêcha la bonne nouvelle du royaume et la nécessité pour les pécheurs de se repentir et de croire (1 : 14-15). À quoi ce royaume ressemble39
Soyez appliqués t-il ? Si le Seigneur n’avait pas l’intention de rétablir Israël et de mettre sur pied un royaume politique, quel genre de royaume voulait-il établir ? Marc introduit ici un nouveau mot dans son Évangile : paraboles (voir 3 : 23 ; 4 : 2, 10-11, 13, 33-34). Jésus expliqua ce qu’était le royaume, non pas en donnant un cours de théologie, mais en se servant d’images qui attiraient l’attention des auditeurs et les forçaient à faire travailler leur imagination et à réfléchir. Le mot français parabole vient de deux mots grecs signifiant « jeter à côté de » (para – à côté de ; ballo – jeter). Une parabole est une histoire ou une image mise « à côté » d’un enseignement, pour nous aider à en comprendre la signification. C’est bien plus qu’une « histoire terrestre ayant une signification céleste », et ce n’est certainement pas un « exemple » semblable à ceux dont les prédicateurs se servent dans leurs sermons. Une véritable parabole engage profondément l’auditeur et l’oblige à prendre une décision personnelle à propos de la vérité de Dieu et de sa propre vie. Les paraboles sont si pénétrantes et personnelles, qu’après en avoir entendu plusieurs, les chefs religieux voulurent tuer le Seigneur Jésus (Matt. 21 : 45-46). Une parabole commence sous des apparences anodines ; c’est une image qui attire notre attention et éveille notre intérêt. Mais, lorsque l’on commence à étudier cette image, elle devient un miroir dans lequel, soudain, nous nous voyons nous-mêmes. Si nous continuons à le regarder par la foi, le miroir devient une fenêtre au travers de laquelle nous voyons Dieu et sa vérité. La manière dont nous répondons à cette vérité détermine les vérités supplémentaires que Dieu nous enseignera. Pourquoi Jésus a-t-il enseigné en paraboles ? C’est la question même que ses disciples lui ont posée (Marc 4 : 10-12 ; voir aussi Matt. 13 : 10-17). Une étude attentive de la réponse de Jésus nous montre qu’il utilisait des paraboles, à la fois pour cacher la vérité et pour la révéler. Les foules ne jugeaient pas les paraboles, c’étaient les paraboles qui les jugeaient. L’auditeur peu attentif, qui pensait tout connaître, n’entendait qu’une 40
Marc 3 : 13 à 4 : 34 histoire qu’il ne comprenait pas vraiment, ce qui avait pour résultat le jugement dans sa vie (voir Matt. 11 : 2530). L’auditeur sincère, ayant le désir de connaître la vérité de Dieu, réfléchissait à la parabole qu’il venait d’entendre, reconnaissait son ignorance, se soumettait au Seigneur et commençait alors à comprendre la leçon spirituelle qu’il voulait enseigner. Jésus accordait une grande importance au fait d’entendre la Parole de Dieu. Le verbe entendre est employé une douzaine de fois en Marc 4 : 1-34. Il est clair que le Seigneur ne parlait pas d’entendre au sens physique, mais d’entendre en usant de discernement spirituel. « Entendre » la Parole de Dieu signifie la comprendre et lui obéir (voir Jac. 1 : 22-25). Le Seigneur raconta plusieurs paraboles afin de permettre aux gens, y compris à ses disciples, de comprendre la nature de son royaume.
L’homme fort (3 : 22-30) Jésus venait de guérir un démoniaque aveugle et sourd (Matt. 12 : 22-24) ; les scribes et les pharisiens saisirent l’occasion de ce miracle pour l’attaquer. Les gens disaient : « Peut-être cet homme est-il vraiment le Fils de David, le Messie ». Mais les chefs religieux leur dirent : « Non, il est de connivence avec Béelzébul ! C’est la puissance de Satan qui agit en lui, non la puissance de Dieu ». « Béelzébul » est l’un des noms attribués au diable et signifie « maître de la maison ». Jésus partit de cette signification et raconta une parabole à propos d’un homme fort gardant sa maison. Pour piller cette maison, il faut d’abord lier l’homme fort. Jésus mit à nu leur mauvaise doctrine et leur fausse logique. S’il avait chassé le démon par la puissance de Satan, Satan aurait alors été en lutte contre lui-même ! Cela signifiait donc que sa maison et son royaume étaient divisés, donc sur le point de s’écrouler. Satan avait gardé cet homme avec soin, car il ne veut pas en effet perdre la moindre parcelle de ses possessions. Le fait que Jésus 41
Soyez appliqués ait délivré cet homme prouvait qu’il était plus fort que Satan et que Satan ne pourrait pas le faire arrêter. Jésus fit bien plus que répondre à leur accusation. Il poursuivit en leur expliquant la gravité de ce qu’ils avaient dit. Nos paroles révèlent ce qui se trouve caché dans notre cœur (Matt. 12 : 35), et ce qui se trouve dans notre cœur détermine notre caractère, notre conduite et notre destin. « Il est facile de parler ! » dit-on. En réalité nos paroles peuvent parfois nous coûter très cher. Jésus avertit les chefs religieux juifs qu’ils étaient sur le point de commettre un péché éternel et impardonnable (Matt. 12 : 32). Lorsqu’on demande : « Qu’est-ce que le péché impardonnable ? », on reçoit la plupart du temps comme réponse : « le blasphème du Saint-Esprit » ou « le péché qui consiste à attribuer les œuvres du Saint-Esprit au diable ». Historiquement, ces affirmations sont exactes, mais elles ne répondent pas à la question. Comment peut-on aujourd’hui blasphémer contre l’Esprit de Dieu ? Quels miracles le Saint-Esprit accomplit-il aujourd’hui que l’on pourrait attribuer par erreur ou délibérément à Satan ? Une personne doit-elle voir un miracle pour commettre ce péché ? Jésus a clairement montré que Dieu pardonne tout péché et tout blasphème, y compris le blasphème contre le Fils de Dieu lui-même (Matt. 12 : 32) ! Cela signifiet-il que Dieu le Fils est moins important que le SaintEsprit ? Pourquoi un péché contre Dieu le Fils serait-il pardonnable et un péché contre le Saint-Esprit ne le serait-il pas ? La réponse se trouve dans la nature de Dieu et dans ses relations pleines de patience avec Israël. Dieu le Père envoya Jean-Baptiste afin de préparer la nation à la venue de son Messie. Nombreux furent ceux qui, parmi le peuple, se repentirent (Matt. 21 : 32), mais les chefs religieux permirent l’arrestation de Jean et sa mise à mort. Dieu le Fils vint comme promis et appela la nation à croire en lui, mais les mêmes chefs religieux demandèrent sa mise à mort. Sur la croix, le Seigneur fit cette 42
Marc 3 : 13 à 4 : 34 prière : « Mon Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34). Le Saint-Esprit vint à la Pentecôte et, de diverses façons très convaincantes, manifesta la puissance de Dieu. Quelle fut la réaction de ces chefs religieux ? Ils arrêtèrent les apôtres, leur donnèrent l’ordre de se taire et ensuite mirent eux-mêmes Étienne à mort ! Étienne leur dit quel était leur péché : « Vous résistez à l’Esprit saint » (Actes 7 : 51). Ils avaient péché contre le Père et le Fils mais, par la grâce de Dieu, ils avaient été pardonnés. Lorsqu’ils péchèrent contre le Saint-Esprit, ils atteignirent la dernière limite et il n’y eut plus de possibilité de pardon pour eux. Aujourd’hui, on ne peut plus commettre le « péché impardonnable » comme le firent les chefs religieux juifs lorsque Jésus était sur la terre. Le seul péché que Dieu ne puisse pas pardonner actuellement est le rejet de son Fils (Jean 3 : 16-21, 31). Lorsque le Saint-Esprit convainc un pécheur et lui révèle le Sauveur, celui-ci peut lui résister et rejeter la Parole de Dieu, mais cela ne signifie pas qu’il a éliminé toute possibilité d’être sauvé. S’il se repent et croit, Dieu peut toujours lui pardonner. Même si le pécheur endurcit son cœur au point d’être insensible aux appels de Dieu, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Seul Dieu sait si et quand la « limite » a été franchie. Jamais nous ne devons perdre tout espoir pour un pécheur (1 Tim. 2 : 4 ; 2 Pi. 3 : 9).
Le Semeur et les différents sols (4 : 1-20) Cette parabole aide les disciples à comprendre pourquoi le Seigneur n’était pas impressionné par les grandes multitudes qui le suivaient. Il savait que la plupart de ceux qui venaient à lui ne produiraient jamais le fruit d’une vie transformée, car la Parole qu’il enseignait était comme de la semence tombant sur une mauvaise terre. La semence représente la Parole de Dieu (Luc 8 : 11) et le semeur le serviteur de Dieu qui répand cette Parole (voir 1 Cor. 3 : 5-9). Le cœur de l’homme est semblable à de la terre : il doit être préparé pour recevoir la semence 43
Soyez appliqués avant que celle-ci puisse y prendre racine et produire une récolte. Comme la semence, la Parole est vivante et capable de produire du fruit spirituel, mais la semence doit être plantée et cultivée avant que vienne la récolte. Il y a aujourd’hui, comme au temps de Jésus, quatre sortes de cœurs répondant au message de Dieu de quatre manières différentes. Le cœur endurci (Marc 4 : 4, 15) résiste à la Parole de Dieu et permet à Satan (les oiseaux) de l’emporter facilement. Un terrain devient dur lorsque trop nombreux sont les pieds qui y marchent. Ceux qui « ouvrent leur cœur » imprudemment à toute sorte de personnes et d’influences courent le danger de voir leur cœur s’endurcir (voir Prov. 4 : 23). Avant qu’un cœur endurci puisse recevoir de la semence, il doit être « labouré à la charrue », ce qui peut être une expérience douloureuse (Jér. 4 : 3, Osée 10 : 12). Le sol peu profond (4 : 5-6, 16-17) est semblable à une terre très fine répandue sur du roc, comme cela se voit souvent en Palestine. Étant donné que le sol est peu profond, rien de ce qui y est planté ne peut y subsister par manque de racines. Ce terrain représente « l’auditeur sentimental » qui accepte avec joie la Parole de Dieu, mais ne voit pas clairement quel est le prix à payer pour être un véritable chrétien. Il se peut qu’il manifeste de l’enthousiasme durant plusieurs jours ou plusieurs semaines mais, dès que viennent la persécution et les difficultés, cet enthousiasme s’évanouit et la joie disparaît. Il est facile pour la nature humaine déchue de simuler des « sentiments religieux » et de donner au chrétien de nom une impression de fausse assurance. Le cœur encombré (4 : 7, 18-19) représente celui qui reçoit la Parole, mais sans vraiment se repentir et enlever les « mauvaises herbes » de son cœur. Cet auditeur a trop de différentes espèces de « semences » poussant en son sol : les soucis du monde, le désir des richesses, la convoitise des objets, de sorte que la bonne semence de la Parole n’a pas la place où pousser. Pour employer une autre image, cette personne veut suivre à la fois la « route 44
Marc 3 : 13 à 4 : 34 spacieuse et facile » et le « sentier difficile » (Matt. 7 : 1314), ce qui n’est pas possible. Le cœur fertile (4 : 8, 20) représente le véritable croyant, car le fruit, une vie transformée, est la preuve d’un salut véritable (2 Cor. 5 : 17 ; Gal. 5 : 19-23). Chacun des trois cœurs infructueux est influencé par un ennemi différent : le cœur endurci, par Satan qui vient lui-même enlever la semence, le cœur peu profond, par la chair qui simule des sentiments religieux, le cœur encombré, par les choses du monde qui étouffent la semence et empêchent toute récolte. Ce sont les trois grands ennemis du chrétien : le monde, la chair et le diable (Éph. 2 : 1-3).
La lampe (4 : 21-25) Dans cette parabole, le Seigneur se sert d’un objet ordinaire (la lampe) et d’un cadre familier (une maison). À l’époque, une lampe était constituée d’un récipient d’argile rempli d’huile dans laquelle était plongée une mèche. La lampe devait « se consumer elle-même » pour donner de la lumière. Si la lampe n’était pas allumée ou si elle était recouverte, elle n’était d’aucune utilité pour la maison. Les apôtres étaient comme cette lampe : ils avaient été appelés à répandre la lumière de Dieu et à révéler sa vérité. Mais ils ne pouvaient donner sans recevoir euxmêmes, d’où l’avertissement des versets 24 et 25. Plus nous entendons la Parole de Dieu, plus nous sommes à même de la partager avec d’autres. Dès que nous pensons tout savoir, ce que nous savons nous est enlevé. Nous devons prendre garde à ce que nous entendons (verset 24) comme à la manière dont nous écoutons (Luc 8 : 18). C’est notre façon d’écouter spirituellement qui détermine combien nous avons à donner aux autres. Il ne sert à rien d’essayer de dissimuler la vérité car un jour Dieu révélera toutes choses.
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Soyez appliqués
La semence qui croît (4 : 26-34) La première parabole nous rappelle que, de nousmêmes, nous ne pouvons faire croître la semence ; nous ne savons même pas comment elle croît. La croissance de la semence et le développement de la moisson ont quelque chose de mystérieux. Il faut beaucoup de foi pour être fermier, beaucoup de patience aussi. Dans la parabole du semeur, le Seigneur a laissé entendre qu’une grande partie de la semence tomberait sur un sol improductif. Cela pourrait décourager ceux qui travaillent pour lui ; mais, dans cette parabole, il les rassure et affirme : « Si nous ne relâchons pas nos efforts, nous récolterons, au moment opportun, les fruits de notre persévérance » (Gal. 6 : 9). La seconde parabole est, pour les disciples, à la fois un avertissement et un encouragement. Un encouragement car elle annonce que le royaume, aux débuts pourtant infimes, grandirait en taille et en influence. Si le grain de moutarde n’est pas la plus petite graine du monde, c’était sans doute la plus petite que les Juifs semaient dans leur potager. C’était un symbole traditionnel pour désigner ce qui est minuscule. Notre Seigneur commença avec douze apôtres, il y eut plus tard au moins 500 croyants (1 Cor. 15 : 6). Pierre gagna 3 000 âmes à la Pentecôte, et tout au long du livre des Actes, ce nombre ne cessa d’augmenter (4 : 4 ; 5 : 14 ; 6 : 1, 7). Le message se répandit parmi d’autres nations, malgré les péchés et les faiblesses de l’Église. Un jour, des saints de toute race, de toute langue, de tout peuple et de toute nation adoreront devant le trône (Apoc. 5 : 9). Mais la croissance de la semence n’est qu’un des éléments de la parabole ; nous devons aussi tenir compte des oiseaux dans les branches. Dans la parabole du semeur, les oiseaux représentaient Satan qui vient enlever la semence (Marc 4 : 15). Si nous voulons rester fidèles à notre interprétation, nous devons prendre cela en considération, puisque les deux paraboles ont été données le même jour. La croissance du royaume ne veut pas dire que le monde entier se convertira. En fait, la 46
Marc 3 : 13 à 4 : 34 croissance permettra même à Satan de s’infiltrer et de se mettre au travail ! Ananias et Saphira faisaient partie de l’église de Jérusalem (Actes 5 : 1-11), Simon le magicien de l’église de Samarie (Actes 8 : 1-24) et les ministres de Satan envahirent avec audace l’église de Corinthe (2 Cor. 11 : 13-15). Plus grand est le filet, plus grande est la possibilité d’attraper à la fois du bon et du mauvais poisson (Matt. 13 : 47-50). Par la foi en Jésus-Christ, nous devenons citoyens de la nation céleste, enfants de la famille de Dieu, et sujets du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs. Quel privilège que celui de connaître le Seigneur Jésus-Christ !
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4 Marc 4 : 35 à 5 : 43
Le Serviteur est victorieux ! Le Serviteur de Dieu, Jésus, est le Maître de toute situation et le vainqueur de tout ennemi. Si nous croyons en lui et suivons ses ordres, jamais nous n’aurons peur. La victoire est le thème unificateur de ce long passage. Marc rapporte quatre miracles accomplis par Jésus. Chacun de ces miracles nous annonce aujourd’hui la défaite d’un ennemi.
La victoire sur le danger (4 : 35-41) « Ce même jour » se rapporte au jour où Jésus raconta « les paraboles du royaume ». Après avoir enseigné la Parole à ses disciples, il va maintenant leur donner un moyen pratique de vérifier ce qu’ils ont vraiment appris. La Parole de Dieu est annoncée pour faire naître la foi (Rom. 10 : 17) ; et la foi doit toujours être mise à l’épreuve. Il ne suffit pas que nous apprenions une leçon ou que nous soyons capables de répéter un enseignement, il faut que nous sachions aussi mettre en pratique cette leçon par la foi. C’est l’une des raisons pour lesquelles Dieu permet que des épreuves surviennent dans notre vie. Jésus savait-il que la tempête se préparait ? Bien sûr qu’il le savait ! La tempête faisait partie du programme de la journée. Elle allait permettre aux disciples de comprendre une leçon dont ils ne savaient même pas qu’ils avaient à l’apprendre : on peut se confier en Jésus même 49
Soyez appliqués au sein des tempêtes de la vie. Nombreux sont ceux qui pensent que la tempête ne survient dans leur vie qu’au moment où ils désobéissent à Dieu ; il n’en est pas toujours ainsi. La tempête survint chez Jonas à cause de sa désobéissance ; elle survint chez les disciples à cause de leur obéissance au Seigneur. La configuration géographique de la Mer de Galilée est telle que des tempêtes violentes et soudaines n’y sont pas rares. Traversant cette même mer une après-midi d’été, je demandai à un guide israélien s’il s’était jamais trouvé dans une telle tempête. « Certainement », répondit-il, levant les mains au ciel et secouant la tête, « et plus jamais je ne voudrais m’y retrouver ! » La tempête décrite devait être particulièrement violente puisqu’elle effraya même des pêcheurs expérimentés. Il y avait au moins trois bonnes raisons pour lesquelles aucun des hommes présents sur le bateau n’aurait dû s’inquiéter, même si la situation semblait menaçante. Ils avaient tout d’abord sa promesse de passer sur l’autre rive (Marc 4 : 35). Ce qu’il commande, il l’accomplit, et rien ne peut empêcher la réalisation de ses projets. Il ne leur avait pas promis un voyage de tout repos, mais une arrivée à destination certaine. De plus, le Seigneur lui-même était avec eux, qu’y avait-il donc à craindre ? Ils avaient déjà pu voir la démonstration de sa puissance par des miracles ; ils auraient donc dû croire qu’il pouvait maîtriser les éléments. Les disciples, on ne sait pourquoi, ne comprirent pas qu’il était bien le Maître de toute situation. Enfin, ils pouvaient voir que Jésus était parfaitement calme, même au milieu de la tempête. Ce seul fait aurait dû les encourager. Jésus vivait selon la volonté de Dieu et savait que le Père prendrait soin de lui ; c’est pourquoi il se reposa. Jonas s’endormit durant une tempête car il se croyait en sécurité, alors qu’il fuyait la face de Dieu. Jésus, lui, s’endormit car il était vraiment en sécurité dans la volonté de Dieu. « Aussitôt couché, je m’endors en paix. Car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité » (Ps. 4 : 9). 50
Marc 4 : 35 à 5 : 43 Souvent, dans les épreuves de la vie, nous sommes enclins à imiter les disciples sans foi et à crier : « Maître, ne te soucies-tu pas de nous ? » – Mais bien sûr qu’il prend soin de nous ! Il se leva, menaça la tempête et un grand calme régna aussitôt. Mais Jésus ne se contenta pas de calmer les éléments ; le plus grand danger en effet n’était pas le vent ou les vagues, mais l’incrédulité dans le cœur des disciples. Nos plus grands problèmes viennent de nous et non de ce qui nous entoure. Voilà pourquoi Jésus les reprit avec douceur et les appela « gens de peu de foi ». Ils l’avaient vu enseigner la Parole et accomplir des miracles, et pourtant ils étaient toujours sans foi. C’est leur incrédulité qui provoqua leur peur, et cette peur les poussa à douter que Jésus se souciât réellement d’eux. Nous devons prendre garde à ne pas avoir un « cœur mauvais et incrédule » (Héb. 3 : 12). C’est une des nombreuses leçons que Jésus allait enseigner à ses disciples dans les environs familiers de la mer de Galilée, et chacune de ces leçons allait révéler une nouvelle vérité à son sujet. Ils savaient déjà qu’il avait le pouvoir de pardonner les péchés, de chasser les démons et de guérir les malades. Ils découvraient maintenant qu’il avait la même autorité sur le vent et la mer. Cela signifiait qu’ils n’avaient plus aucune raison d’avoir peur ; leur Seigneur, en effet, maîtrisait toute situation.
La victoire sur les démons (5 : 1-20) Lorsque Jésus et les disciples abordèrent sur l’autre rive, ils rencontrèrent un homme sous l’emprise d’un mauvais esprit (Matt. 8 : 28 parle de deux hommes). Cette scène semble tout à fait irréelle pour nous qui vivons dans ce que l’on a coutume d’appeler « la civilisation moderne », mais ce n’est pas le cas en beaucoup de champs de mission. En fait, certains enseignants de la Bible pensent que la possession diabolique devient de plus en plus répandue dans la « société moderne ». 51
Soyez appliqués Trois forces différentes sont à l’œuvre dans cette scène : Satan, la société et le Sauveur. Ces trois forces sont toujours à l’œuvre dans le monde, essayant de dominer la vie des hommes. Voyons tout d’abord ce que Satan peut faire. Il est un voleur dont le but véritable est de détruire (Jean 10 : 10 ; voir aussi Apoc. 9 : 11). On ne nous dit pas comment ces démons entrèrent en cet homme et prirent possession de lui, mais il est probable que ce fut à la suite de son abandon au péché. Les démons sont des « esprits impurs » et ils peuvent facilement prendre pied dans la vie de ceux qui entretiennent des pratiques coupables. Ayant cédé à Satan, le voleur, cet homme perd tout : sa maison et l’amitié de sa famille et de ses amis ; il perd aussi sa pudeur, courant nu parmi les tombes ; il perd le contrôle de lui-même et vit comme un animal sauvage, criant, se coupant, effrayant les villageois ; il perd la paix et le goût même de la vie. Il serait resté dans ce triste état si Jésus n’avait pas bravé une tempête pour le secourir. Ne sous-estimez jamais le pouvoir destructeur de Satan. Il est notre ennemi et nous détruirait tous s’il le pouvait. Comme un lion rugissant, il cherche quelqu’un qui se laissera dévorer (1 Pi. 5 : 8-9). C’est lui qui agit dans le cœur des incroyants et en fait des « fils de la rébellion » (Éph. 2 : 1-3). Il ne fait aucun doute que cet homme sous l’emprise d’un mauvais esprit qui se trouvait dans le cimetière des Géraséniens est un exemple extrême de ce que Satan peut faire à quelqu’un. Mais ce que son cas nous révèle suffit à nous faire vouloir résister à Satan et n’avoir rien à faire avec lui. La seconde force qui agissait sur cet homme était la société, mais la société ne peut pas faire grand-chose. Tout ce qu’elle peut faire pour ceux qui ont des problèmes est de les isoler, de les mettre sous bonne garde et, si c’est nécessaire, de les lier (Luc 8 : 29). Cet homme avait été enchaîné à plusieurs reprises, mais les démons lui avaient donné la force de briser ses chaînes. Même les tentatives visant à le maîtriser avaient échoué. Malgré ses merveilleuses réalisations techniques, la société 52
Marc 4 : 35 à 5 : 43 n’est pas encore arrivée à résoudre les difficultés dues à Satan et au péché. Si nous remercions Dieu de ce que la société offre une certaine protection et fixe certaines limites, nous devons reconnaître qu’elle ne peut résoudre ces problèmes d’une façon définitive et délivrer les victimes de Satan. Ceci nous amène à la troisième force, le Seigneur. Que fit Jésus pour cet homme ? Tout d’abord, il se rendit auprès de lui avec amour, et même traversa une tempête pour ce faire. Certains pensent que même la tempête était d’origine satanique ; en effet, Jésus se servit des mêmes paroles pour calmer la mer que pour chasser les démons (comparez Marc 1 : 25 et 4 : 39). Peut-être Satan essayait-il de détruire Jésus, ou tout au moins de l’empêcher de se rendre auprès de ceux qui avaient besoin de lui ? Mais il ne put l’empêcher de se rendre dans ce cimetière et d’apporter la délivrance à cet homme. Non seulement Jésus vint vers lui, mais il lui parla et lui permit de lui parler. Les villageois des alentours évitaient ce démoniaque ; Jésus, lui, le traita avec amour et respect. Il est venu pour « chercher et amener au salut ce qui était perdu » (Luc 19 : 10). Il est intéressant de constater que les démons, parlant par la bouche de l’homme, confessèrent ce qu’ils croyaient réellement. Les démons ont la foi et tremblent même à cause de ce qu’ils croient (Jac. 2 : 19) ; mais ni leur foi ni leur peur ne peuvent les sauver. Les démons croient que Jésus est le Fils de Dieu et qu’il a autorité sur eux, ils croient en la réalité du jugement, ils croient qu’un jour ils seront précipités en enfer (voir Matt. 8 : 29). C’est bien plus que ce que croient beaucoup de gens aujourd’hui ! La Bible n’explique nulle part la psychologie ou la physiologie de la possession démoniaque. L’homme qui parla à Jésus était sous le contrôle d’une légion de démons, or une légion romaine pouvait compter jusqu’à 6 000 hommes ! Il est terrifiant de penser aux horreurs qu’eut à subir cet homme de jour comme de nuit, alors que des milliers d’esprits impurs le tourmentaient. Satan essaya de 53
Soyez appliqués détruire cet homme, mais Jésus vint pour le délivrer. Par la puissance de sa parole, il chassa les démons et délivra cet homme. Même les démons croient en la prière ; nous les voyons en effet supplier Jésus de ne pas les envoyer dans l’abîme, le lieu du tourment (Marc 5 : 7 ; Luc 8 : 31). Il est encourageant de constater que les démons ne connaissaient pas les intentions de Jésus. Cela laisse entendre que Satan ne connaît le plan de Dieu que dans la mesure où celui-ci le lui révèle. En fait, il n’y a aucune preuve dans l’Écriture que Satan puisse connaître les pensées d’un croyant, encore moins celles de Dieu ! Trois demandes nous sont rapportées en Marc 5 : les démons demandèrent à Jésus de les envoyer dans les pourceaux (verset 12), les gens de la bourgade lui demandèrent de quitter leur territoire (verset 17) et l’ancien possédé lui demanda la permission de le suivre (verset 18). Le Seigneur accorda les deux premières demandes mais pas la troisième. Jésus avait-il le droit de détruire 2 000 pourceaux et de conduire ainsi leurs propriétaires probablement à la faillite ? Si ces hommes étaient juifs, ils n’avaient pas le droit d’élever et de vendre des pourceaux, animaux impurs. Puisque cela se passait en territoire étranger, les propriétaires étaient alors probablement des non-Juifs. Jésus était tout à fait libre d’envoyer les démons là où il le voulait : dans un gouffre, dans des pourceaux, ou en tout endroit de son choix. Pourquoi alors les envoyer dans les pourceaux ? En agissant ainsi, Jésus donnait à tous les témoins de la scène la preuve qu’une délivrance miraculeuse avait vraiment eu lieu. La destruction des pourceaux assura aussi à cet homme que les esprits impurs étaient vraiment partis. Mais la noyade de ces 2 000 pourceaux était, par-dessus tout, pour cette foule rejetant Christ, une leçon de choses très frappante montrant que pour Satan un pourceau vaut bien un homme ! En fait, Satan transforme les gens en pourceaux ! Le Seigneur était en train de mettre en garde les habitants de cette bourgade contre les pouvoirs du péché et de Satan. Ils entendirent un sermon saisissant : « Le salaire du péché, c’est la mort ! » 54
Marc 4 : 35 à 5 : 43 Ceux qui faisaient paître les pourceaux ne voulant pas être blâmés pour la perte du troupeau, coururent immédiatement raconter aux propriétaires ce qui s’était passé. Lorsque ceux-ci arrivèrent sur les lieux, ils furent effrayés de constater le changement total survenu chez l’homme. Au lieu de courir nu, il était habillé, assis et tout à fait normal. C’était un homme nouveau (2 Cor. 5 : 17). Pourquoi les propriétaires des pourceaux demandèrent-ils à Jésus de partir ? Pourquoi ne pas lui demander de rester afin qu’il fasse des guérisons semblables en faveur d’autres personnes dans le besoin ? Les propriétaires avaient un intérêt majeur : les affaires. Ils craignaient qu’une présence prolongée de Jésus ne nuise encore plus à l’économie locale ! Le Seigneur ne reste pas là où sa présence n’est pas souhaitée, c’est pourquoi il partit. Quelle magnifique occasion ces gens n’ont-ils pas manquée ! Pourquoi Jésus ne permit-il pas au démoniaque guéri de le suivre ? Sa demande était motivée par l’amour pour le Seigneur Jésus, et de plus, quel témoignage que le sien ! Mais Jésus savait que sa place était dans son propre foyer, parmi les siens, là où il pourrait témoigner pour le Sauveur. Car, après tout, une vie chrétienne efficace doit d’abord commencer chez soi, là où on nous connaît le mieux. Si nous glorifions Dieu dans notre milieu, alors nous pourrons envisager de nous offrir pour le service ailleurs. Cet homme devint l’un des premiers missionnaires parmi les non-Juifs. Jésus devait partir, mais lui resta et rendit un témoignage fidèle en faveur de la grâce et de la puissance de Jésus-Christ. Certains ont sans doute cru au Sauveur, grâce à son témoignage.
La victoire sur la maladie (5 : 21-34) Beaucoup de gens poussèrent un soupir de soulagement en voyant Jésus partir ; d’autres l’attendaient avec impatience afin de l’accueillir à son retour à Capernaüm. Deux personnes parmi cette foule étaient plus particuliè55
Soyez appliqués rement impatientes de le voir : Jaïrus, dont la fille était mourante, et une femme demeurée anonyme, souffrant d’une maladie incurable. Jaïrus fut le premier à s’approcher de Jésus, mais ce fut la femme qui fut la première à se voir exaucée. Nous commencerons donc par elle. Le contraste entre ces deux personnages ayant besoin d’aide est frappant et révèle la grandeur de l’amour et de la miséricorde du Christ. Jaïrus était l’un des chefs de la synagogue ; la femme, elle, était une anonyme. Jésus les accueillit et les aida pourtant tous les deux. Jaïrus était sur le point de perdre une fille qui lui avait donné douze ans de bonheur (verset 42) ; la femme, elle, était sur le point de perdre une maladie qui lui avait apporté douze ans de malheur. Étant l’un des chefs de la synagogue, Jaïrus devait être riche, mais sa richesse ne pouvait sauver sa fille mourante. La femme était sans le sou ! Elle avait donné tout son argent aux médecins ; aucun d’entre eux, pourtant, n’avait pu la guérir. Jaïrus et la pauvre femme trouvèrent tous deux la réponse à leur besoin aux pieds de Jésus (v. 22 et 23). La femme souffrait d’une hémorragie apparemment incurable qui l’épuisait lentement. On a peine à imaginer la douleur et le découragement qui, jour après jour, la minaient. On se demande comment, étant donné ses nombreuses déceptions auprès des médecins et la pauvreté qui en avait résulté, elle avait pu supporter cela si longtemps. Elle avait un autre fardeau à porter : selon la Loi, elle était « impure », ce qui restreignait sa vie religieuse et sociale (Lév. 15 : 19ss). Quel poids pour cette femme ! Pourtant, rien ne l’arrêta lorsque, se frayant un chemin à travers la foule, elle vint vers Jésus. Elle aurait pu invoquer toutes sortes d’excuses pour se convaincre de ne pas s’approcher de Jésus. Elle aurait pu se dire : « Ce n’est pas assez important pour lui demander son aide », ou « Tu vois, il part avec Jaïrus, mieux vaut ne pas le déranger maintenant ». Elle aurait pu avancer que rien ne l’avait aidée jusqu’à présent, pourquoi essayer enco56
Marc 4 : 35 à 5 : 43 re ? Elle aurait pu aussi conclure qu’il ne serait pas juste de se rendre auprès de Jésus après avoir consulté tous les médecins. Elle rejeta pourtant tous ces arguments et se rendit, par la foi, auprès de Jésus. Quel genre de foi avait-elle ? Une foi faible, timide, peut-être même un peu superstitieuse. Elle ne cessait de se dire qu’elle devait toucher ses vêtements afin d’être guérie (voir 3 : 10 ; 6 : 56). Elle avait entendu dire que d’autres personnes avaient été guéries par Jésus (5 : 27), elle essaya donc de se frayer un chemin vers le Sauveur. Elle ne fut pas déçue : Jésus répondit à sa foi, pourtant si faible, et guérit son corps. Il y a ici une leçon pour nous. Tout le monde n’a pas la même foi, mais Jésus répond à la foi, quelle que soit sa faiblesse. Lorsque nous croyons, il partage sa puissance avec nous et quelque chose se produit dans notre vie. Ils étaient nombreux dans cette foule à être près de Jésus et à se presser contre lui, mais aucun miracle ne fut accompli en leur faveur. Pourquoi ? Parce qu’ils n’avaient pas la foi. C’est une chose de s’assembler auprès de Jésus, c’en est une autre de croire en lui. La femme avait l’intention de s’esquiver et de disparaître dans la foule, mais Jésus se retourna et l’arrêta. Avec tendresse, il obtint d’elle un témoignage merveilleux de ce qu’il avait fait pour elle. Pourquoi Jésus s’occupa-t-il d’elle en public ? Pourquoi ne pas lui permettre de demeurer anonyme et de poursuivre son chemin ? Il le fit tout d’abord pour elle-même. Il voulait être, pour elle, plus qu’un simple guérisseur : il voulait aussi être son Sauveur et ami. Il voulait qu’elle regarde son visage, qu’elle sente sa douceur et entende ses paroles rassurantes pleines d’amour. Lorsqu’il cessa de lui parler, elle avait connu bien plus qu’une guérison physique. Il l’appela « fille » et la renvoya avec une bénédiction de paix (verset 34). « Ta foi t’a sauvée » voulait dire bien plus que recevoir la bénédiction physique. Jésus lui avait aussi donné la guérison spirituelle. 57
Soyez appliqués Il s’occupa d’elle en public, non seulement dans son intérêt, mais aussi dans celui de Jaïrus. Sa fille était sur le point de mourir, il avait besoin du plus grand encouragement. Non seulement la foule les empêchait d’avancer, mais voilà qu’en plus, cette femme arrêtait Jésus ! Lorsque l’un des amis de Jaïrus arriva et annonça que sa fille était morte, il dut avoir l’impression que la fin du monde était arrivée. Les paroles du Seigneur à la femme, à propos d’amour et de paix, encouragèrent sûrement autant Jaïrus que la femme. Enfin, Jésus s’occupa d’elle en public afin qu’elle ait l’occasion de témoigner et de glorifier le Seigneur. « Que les rachetés de l’Éternel le disent, ceux qu’il a rachetés de la main de l’adversaire […]. Il envoya sa parole et les guérit, il les délivra de leurs infections. Qu’ils célèbrent l’Éternel (pour) sa bienveillance et pour ses merveilles en faveur des humains ! » (Ps. 107 : 2, 20-21). Certains, dans la foule, entendirent sûrement ses paroles et crurent au Sauveur, et lorsque la femme regagna sa maison, elle savait déjà ce que voulait dire témoigner pour le Christ.
La victoire sur la mort (5 : 35-43) Ce ne fut pas chose facile pour Jaïrus de se rendre publiquement auprès de Jésus et d’invoquer son aide. Les chefs religieux qui étaient opposés à Jésus n’allaient certainement pas l’approuver, pas plus que certains chefs d’autres synagogues. Les choses que Jésus avait faites et enseignées avaient suscité la colère des scribes et des pharisiens, dont certains étaient des amis de Jaïrus. Mais Jaïrus, comme c’est souvent le cas de ceux qui se rendent auprès de Jésus, était désespéré. Il préférait perdre ses amis et garder sa fille. Il est merveilleux de voir Jésus s’occuper de Jaïrus et le mener à une joyeuse victoire. Tout au long de cet épisode, ce furent ses paroles qui changèrent tout. Regardez les trois déclarations qu’il fit.
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Marc 4 : 35 à 5 : 43
La parole de la foi (5 : 36) Arrivé à ce point, Jaïrus devait croire soit ses amis, soit Jésus. À l’annonce de la mort de sa fille, il fut sans doute écrasé de tristesse. Mais Jésus le rassura. « N’aie pas peur, continue à croire, cela suffit » (traduction littérale). En d’autres termes : « Tu avais une certaine mesure de foi lorsque tu vins vers moi, et ta foi fut encouragée en voyant ce que je fis à cette femme. Ne baisse pas les bras ! Continue à croire ! » Il était facile pour Jaïrus de croire au Seigneur tant que sa fille était encore vivante et que Jésus marchait avec lui vers sa maison. Mais lorsque Jésus s’arrêta pour guérir la femme et que des amis vinrent lui annoncer la mauvaise nouvelle, Jaïrus perdit sa foi. Ne soyons pas trop sévères envers lui. Il nous est sans doute aussi arrivé de laisser place au doute lorsque les circonstances nous dépassaient. Il est arrivé que Dieu tarde à répondre et nous nous sommes demandé pourquoi. C’est alors que nous avons eu cette « parole de la foi » du Seigneur, et cette parole, nous la recevons lorsque nous passons du temps à lire sa Parole. La parole d’espoir (5 : 39) Lorsque Jésus et Jaïrus arrivèrent à la maison, ils virent et entendirent les pleureurs professionnels que l’on appelait en cas de décès. Ceux-ci avaient l’habitude de gémir bruyamment, de pleurer et de pousser les amis et les membres de la famille à se lamenter. La présence de ces pleureurs dans la maison était la preuve que la jeune fille était bien morte, car la famille ne les aurait pas appelés s’il y avait eu le moindre espoir qu’elle soit toujours vivante. « L’enfant n’est pas morte, mais elle est seulement endormie » fut la parole d’espoir que le Seigneur adressa à Jaïrus et à sa femme. Pour le croyant, la mort n’est qu’un sommeil, car le corps repose jusqu’au moment de la résurrection (1 Thes. 4 : 13-18). L’esprit, lui, ne dort pas, car après la mort, l’esprit du croyant quitte le corps (Jac. 2 : 26) et va demeu59
Soyez appliqués rer avec Christ (Phil. 1 : 20-23). C’est le corps qui dort, attendant le retour du Seigneur et la résurrection (1 Cor. 15 : 51-58). Cette vérité est un puissant encouragement pour tous ceux d’entre nous qui ont perdu des amis et des parents. C’est la parole d’espoir que le Seigneur nous adresse.
La parole d’amour et de puissance (5 : 41) L’incroyant se moque de la Parole de Dieu, mais celui qui croit s’en saisit et fait l’expérience de la puissance de Dieu. Jésus ne fit pas un spectacle de ce miracle. Il était sensible à la tristesse des parents et affligé par l’attitude méprisante des pleureurs. Talitha koum signifie « Jeune fille, lève-toi » en araméen. Jésus ajouta « Je te l’ordonne » (avec l’accent sur le je) car ce fut par son autorité que l’esprit revint dans le corps (Luc 8 : 55). Ces paroles n’étaient pas une formule magique que n’importe qui pourrait utiliser pour ressusciter un mort. La jeune fille fut non seulement ressuscitée mais aussi guérie de sa maladie. Nous la voyons en effet se lever de son lit et marcher. Toujours médecin plein d’amour, Jésus demanda aux parents stupéfaits de la nourrir de peur qu’elle n’ait une rechute. Les miracles divins ne remplacent jamais le bon sens humain ; agir autrement, c’est tenter Dieu. Comme lors des miracles précédents, Jésus demanda aux témoins de se taire (Marc 1 : 44 ; 3 : 12). Peut-être les pleureurs avaient-ils répandu le bruit selon lequel la jeune fille n’était pas vraiment morte, mais qu’elle était « dans le coma ». Selon eux, il n’y avait pas eu de miracle ! Mais des témoins avaient assisté à la scène. La Loi exigeait la présence de deux ou trois témoins seulement pour confirmer la vérité (Deut. 17 : 6 ; 19 : 15), mais dans le cas de ce miracle, il y en avait cinq ! Bien qu’ils ne soient plus mentionnés dans la suite de l’Évangile, nous avons tout lieu de croire que Jaïrus et sa femme crurent en Jésus-Christ. La jeune fille, elle, resta toute sa vie un témoin de la puissance de Jésus-Christ. 60
Marc 4 : 35 à 5 : 43 Oui, le Serviteur de Dieu a vaincu le danger, les démons, la maladie et la mort. Ces divers miracles montrent comment Jésus vint en aide à toutes sortes de personnes, depuis ses disciples jusqu’à un démoniaque, et nous donnent l’assurance qu’il peut nous aider nous aussi. Cela ne veut pas dire que Dieu doive toujours sauver son peuple du danger (voir Actes 12) ou guérir toutes les afflictions (voir 2 Cor. 12 : 1-10), mais qu’il détient l’autorité dernière et que nous ne devons jamais avoir peur. « Mais dans tous ces combats, celui qui nous a tant aimés est près de nous ; avec lui nous restons vainqueurs et nous allons de victoire en victoire » (Rom. 8 : 37).
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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
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Warren W. Wiersbe
Marc • Soyez appliqués
Tel est l’héritage réservé aux disciples de Jésus, afin que l’Église poursuive son ministère sur la terre. Quelle tâche, à la fois privilège et exigence ! « Y a-t-il une récompense pour le véritable disciple ? Oui, il y en a une : il devient plus semblable à Jésus-Christ et un jour, il prendra part à sa gloire. Satan vous promet la gloire mais, à la fin, c’est la souffrance que vous recevrez. Dieu vous promet la souffrance mais, à la fin, cette souffrance sera transformée en gloire » (W. Wiersbe). Que ce commentaire vous encourage à être appliqués dans votre engagement envers Dieu et votre prochain !
commentaire
W. Wiersbe
biblique
Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».
appliqués biblique
La compassion ! Notre société a cruellement besoin de retrouver le sens du sacrifice pour son prochain. Dans son récit de l’Évangile, Marc ne cesse de mettre en avant le modèle suprême : le Messie en action, répondant sans relâche aux besoins physiques et spirituels de la multitude. Il est le Serviteur dévoué de Dieu, plein de bonté, allant jusqu’à donner sa vie sur la croix pour les péchés du monde.
Marc • Soyez appliqués
« Car le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour se faire servie, mais pour servir et donner sa vie pour payer la rançon de beaucoup d’hommes » (Marc 10 : 45 – Parole vivante).
commentaire
Marc Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-34-1