Soyez dévoués (vol. 2) • Warren W. Wiersbe

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ISBN 978-2-910246-28-0

Texte de Parole vivante inclus 80% 80% 80% 80%

Matthieu 15 à 28 commentaire

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W. Wiersbe

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

En tant qu’ambassadeurs du Roi, soyez dévoués à votre Seigneur ! Que l’attente de son retour vous motive à travailler fidèlement et à veiller ! « Puisque Jésus-Christ dispose des pleins pouvoirs aujourd’hui, nous pouvons lui obéir sans crainte. Où qu’il nous mène, quelles que soient les circonstances auxquelles nous sommes confrontés, il est le Maître. Par sa mort et sa résurrection, Jésus a vaincu tous ses ennemis et s’est acquis tous les pouvoirs » (W. Wiersbe). L’Évangile selon Matthieu présente Jésus-Christ comme le Roi qui accomplit les prophéties de l’Ancien Testament. Dans ce second volume, W. Wiersbe commente les 14 derniers chapitres de l’Évangile : les instructions et les jugements du Roi, son retour, ses souffrances et sa victoire sur la mort. « Jésus comparut devant le gouverneur qui procéda à son interrogatoire : “C’est toi le roi des Juifs ?” lui demanda-t-il. “Tu le dis toimême”, répondit Jésus » (Matthieu 27 : 11 – Parole vivante).

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Matthieu 15 à 28 • Soyez dévoués • Volume 2 COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

Matthieu 15 à 28 • Soyez dévoués • V.2

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Lisez vrai.

Volume 2

dévoués Warren W. Wiersbe

2 Mon chemin du Calvaire

Biographie sans complaisance d’un évangéliste poussé à vivre le réveil qu’il prêche. Bouleversant!

BLF Europe Rue de Maubeuge 59164 Marpent France Tél. 0327671915 Fax 0327671104 info@blfeurope.com

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En tant qu’ambassadeurs du Roi, soyez dévoués à votre Seigneur ! Que l’attente de son retour vous motive à travailler fidèlement et à veiller !

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

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« Puisque Jésus-Christ dispose des pleins pouvoirs aujourd’hui, nous pouvons lui obéir sans crainte. Où qu’il nous mène, quelles que soient les circonstances auxquelles nous sommes confrontés, il est le Maître. Par sa mort et sa résurrection, Jésus a vaincu tous ses ennemis et s’est acquis tous les pouvoirs » (W. Wiersbe).

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L’Évangile selon Matthieu présente Jésus-Christ comme le Roi qui accomplit les prophéties de l’Ancien Testament. Dans ce second volume, W. Wiersbe commente les 14 derniers chapitres de l’Évangile : les instructions et les jugements du Roi, son retour, ses souffrances et sa victoire sur la mort.

Warren W. Wiersbe

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« Jésus comparut devant le gouverneur qui procéda à son interrogatoire : “C’est toi le roi des Juifs ?” lui demanda-t-il. “Tu le dis toimême”, répondit Jésus » (Matthieu 27 : 11 – Parole vivante).

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Matthieu 15 à 28 • Soyez dévoués • Volume 2

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Soyez dévoués • Volume 2 • Matthieu 15 à 28



Matthieu

Warren W. Wiersbe

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Matthieu 15 à 28 Texte de Parole vivante inclus

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ELB est un département de BLF Europe Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France www.blfeurope.com

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Loyal © 1980 SP Publications, Inc. © 2004 Cook Communications Ministries Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View Colorado Springs • Colorado 80918 • USA Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Édition en langue française : Soyez dévoués • Volume 2 • Warren W. Wiersbe © 2007 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Couverture et mise en page : BLF Europe Imprimé dans l’Union européenne. Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission. ISBN 978-2-910246-28-0 Dépôt légal 3e trimestre 2007 Index Dewey (CDD) : 226.2 Mots-clés : Bible – N. T. – Matthieu – Commentaire


Dans ce second volume du livre Soyez dévoués, Warren W. Wiersbe commente les chapitres 15 à 28 de l’Évangile selon Matthieu. Comme il l’a exprimé dans sa préface (premier volume), l’auteur souhaite « que l’étude de ce livre important puisse nous conduire tous à mieux aimer et à servir plus loyalement Jésus-Christ, le Roi des rois » (N.D.E.).


Suggestion de plan de l’Évangile selon Matthieu Ce plan nous aidera à saisir la biographie de Jésus-Christ, le Roi, tel qu’il est présenté dans cet Évangile. Note de l’éditeur : Les chapitres 1 à 14 sont commentés dans le premier volume, les chapitres 15 à 28 dans le second.

I. La révélation du Roi – Matthieu 1 à 10 1. Sa personne (1 à 4) 2. Ses principes (5 à 7) 3. Son pouvoir (8 à 10) II. La rébellion contre le Roi – Matthieu 11 à 13 1. Rejet de son messager (11 : 1-19) 2. Négation de ses œuvres (11 : 20-30) 3. Refus de ses principes (12 : 1-21) 4. Attaque contre sa personne (12 : 22-50) 5. Résultat : les « mystères du royaume » (13) III. Le Roi se tient à l’écart – Matthieu 14 à 20 1. Avant la confession de Pierre (14 : 1 à 16 : 12) 2. La confession de Pierre (16 : 13-28) Première mention de la croix (16 : 21) 3. Après la confession de Pierre (17 : 1 à 20 : 34) Deuxième mention de la croix (17 : 22) Troisième mention de la croix (20 : 17-19) IV. Le rejet du Roi – Matthieu 21 à 27 1. Sa présentation publique en tant que Roi (21 : 1-16) 2. Ses controverses avec les chefs (21 : 17 à 23 : 39) 3. Son message prophétique (24 à 25) 4. Ses souffrances et sa mort (26 à 27) IV. La résurrection du Roi – Matthieu 28 6


1 Matthieu 15

Les préoccupations du Roi Comme dans Matthieu  14, nous voyons ici le Seigneur s’opposer à ses ennemis (15 : 1-11), enseigner ses disciples (15 : 12-20) et s’occuper des foules nécessiteuses (15 : 21-31). C’est là son programme durant toute cette période où il restera plus à l’écart. Les grandes préoccupations de notre Seigneur sont la vérité et l’amour. Il enseigna la vérité aux autorités juives, révéla leur hypocrisie et montra de l’amour aux foules non juives en s’occupant de leurs besoins. En étudiant ces deux préoccupations, nous comprenons mieux le message de ce chapitre.

La vérité : Jésus rejette la tradition juive (15 : 1-20) Cet événement dramatique comprend trois requêtes et trois réponses. Les scribes et les pharisiens (1-11). Le fait que les scribes et les pharisiens se soient unis dans cette attaque et qu’ils aient fait le long chemin de Jérusalem pour parler à Jésus, montre l’aspect sérieux de leur demande. Il est probable que ce comité représentait les chefs du sanhédrin à Jérusalem. Leur accusation concernant le lavage des mains n’a rien à voir avec la propreté. Ils faisaient allusion aux ablutions rituelles des Juifs extrêmement orthodoxes (Marc 7 : 1-4). À leurs yeux, c’était déjà grave que Jésus 7


Soyez dévoués • Volume 2 et ses disciples côtoient des marginaux, mais ils ne cherchaient même pas à se purifier ! Bien sûr, en portant cette accusation, les chefs religieux forçaient Jésus à prendre position sur le fondement même de leur foi religieuse. Si Jésus rejetait les traditions sacrées de la nation, alors il était un hérétique ! D’où venaient ces traditions ? Elles avaient été transmises par les docteurs de la loi des générations précédentes. Ces traditions étaient à l’origine la « loi morale » que, selon les rabbins, Moïse aurait donnée aux anciens et qu’ils transmirent au peuple. Cette loi transmise oralement fut finalement mise par écrit et porta le nom de Mishnah. Malheureusement, la Mishnah acquit progressivement plus d’importance et d’autorité que la Loi originale donnée à Moïse. La réponse de notre Seigneur à leurs attaques commença par une accusation (v. 3). C’étaient eux qui violaient la Loi de Dieu en obéissant à leurs traditions ! Il leur donna ensuite un exemple (v. 4-6) : leur pratique du corban (Marc  7 : 11). Le mot hébreu corban signifie « un don ». Si un Juif voulait se dégager d’une responsabilité financière, il déclarait que ses biens étaient corban (c’est-à-dire « un don à Dieu »). Il était alors libre de ses autres obligations, telles que celle de subvenir aux besoins de ses parents. Mais, ce faisant, il dénigrait la Parole de Dieu qui perdait alors toute son efficacité dans sa vie, il compromettait son intégrité et passait à côté de la bénédiction de Dieu. Jésus conclut avec une application (v. 7-11) en citant Ésaïe 29 : 13. Il affirma clairement que l’obéissance à la tradition rend désobéissant à la Parole de Dieu ; ceci prouve que la tradition est fausse. Exode 20 : 12 enseigne à l’homme d’honorer son père et sa mère. Mais celui qui obéit à la règle du corban déshonore ses parents et, par la même occasion, désobéit à Dieu. La tradition est externe, alors que la vérité de Dieu est interne, elle s’applique au cœur. On obéit à la tradition pour plaire aux hommes et acquérir du prestige 8


Matthieu 15 (Gal. 1 : 14), mais on obéit à la Parole pour plaire à Dieu. La tradition est faite de rituels, tandis que la vérité parle de réalités. Les traditions mettent des mots vides sur les lèvres, tandis que la vérité pénètre le cœur et change la vie. En fait, les traditions privent une personne de la puissance de la Parole de Dieu. Malheureusement, les traditions évangéliques sont nombreuses dans nos églises. Des enseignements élaborés par des hommes ont souvent autant d’autorité que la Parole de Dieu, même s’ils contredisent sa Parole. En obéissant à ces traditions, les chrétiens se privent de la puissance de la Parole de Dieu. Dieu veut que nous lui donnions notre cœur, plutôt que de l’adorer du bout des lèvres. Car c’est de notre cœur que nous croyons (Rom. 10 : 9-10), de notre cœur que nous aimons (Matt. 22 : 37), de notre cœur que nous obéissons (Éph. 6 : 6) et de notre cœur que nous donnons (2 Cor. 9 : 7). Il n’est pas étonnant que David ait prié : « Ô Dieu ! crée en moi un cœur pur » (Ps. 51 : 12). Jésus déclara avec force devant la foule que le péché vient du cœur et non de ce que l’on mange. Ce qui sort de la bouche rend impur et non ce qui y entre. Les disciples (v. 12-14). Les disciples étaient abasourdis par ce que Jésus avait enseigné concernant la nourriture. Car, après tout, leur éducation avait été totalement juive (Actes 10 : 14 pour le témoignage de Pierre). Ils connaissaient la différence entre des aliments « purs » et « impurs » (Lév. 11 : 1ss). Mais les disciples avaient aussi une autre préoccupation : cet enseignement avait choqué les pharisiens et ceci allait sûrement créer de graves problèmes. Jésus, lui, ne se préoccupait pas des pharisiens. Ni eux ni leurs enseignements n’avaient été plantés par Dieu, ils ne dureraient donc pas. Bien qu’il y ait encore de nos jours quelques groupes qui cherchent à maintenir les traditions, dans l’ensemble, le pharisaïsme a disparu. Toutefois, l’esprit du pharisaïsme (les traditions, le légalisme, l’hypocrisie, les rites extérieurs) se retrouve encore parmi nous, c’est là ce que Jésus appelait « le levain des pharisiens » (Matt. 16 : 6). 9


Soyez dévoués • Volume 2 Jésus montra également que les pharisiens étaient aveugles et ne pouvaient conduire leurs adeptes que dans une fosse. Dans Matthieu 23 : 24, Jésus les appelle des « conducteurs aveugles », une description très frappante. Pourquoi avoir peur de plantes sans racines qui meurent, ou de guides aveugles qui ne peuvent voir où ils vont ? Pierre (v. 15-20). Pierre n’était pas satisfait avant d’avoir eu une explication plus complète au sujet de la nourriture. Patiemment, notre Seigneur lui expliqua de nouveau la leçon. Son sens nous semble tout à fait clair, mais pour les Juifs orthodoxes de l’époque, c’était révolutionnaire. Tout ce qui entre dans la bouche va finalement dans l’estomac puis est évacué. La nourriture n’entre jamais en contact avec le cœur. Mais ce qui sort de la bouche commence dans le cœur et rend impur. Bien sûr, les actes sont inclus dans les paroles, car les actes sont souvent plus révélateurs que les paroles. Le Seigneur dut répéter cette leçon sur la nourriture à Pierre quelques années plus tard, quand il l’appela à prêcher aux non-Juifs (Actes 10). Paul la répète dans 1 Timothée 4 : 3-6. Il la traite aussi dans Romains  14 : 15.

La compassion : Jésus répond aux besoins des non-Juifs (15 : 21-39) Jésus a non seulement enseigné qu’aucun aliment n’est impur, mais il l’a montré en pratique en se rendant dans un territoire non juif. Il quitta Israël et se retira de nouveau, cette fois dans la région de Tyr et Sidon. Pour les Juifs, les non-Juifs étaient impurs. En fait, les Juifs les qualifiaient de « chiens ». Il n’est pas surprenant que Jésus se soit occupé des non-Juifs (Matt. 12 : 17-21), bien que pendant cette période, il se soit occupé d’Israël en priorité (Matt. 10 : 5-6). La possédée (v. 21-28). Jésus voulait rester caché (Marc 7 : 24), mais cette femme cananéenne apprit malgré tout où il se trouvait et vint à lui avec sa requête. 10


Matthieu 15 N’oubliez pas que notre Seigneur lui répondit de cette manière pour développer sa foi et non pour la détruire. Les réponses de la femme montrent qu’elle grandissait dans la foi et qu’elle ne voulait pas qu’il parte sans lui avoir donné de réponse. Le pieux Samuel Rutherford exprima parfaitement ce principe : « C’est l’œuvre de la foi que de réclamer et de faire apparaître la bonté et l’amour qui se cachent même dans les coups les plus durs de Dieu ». Quand la femme cananéenne s’approcha de Jésus en l’appelant « Fils de David », elle se mettait clairement du côté juif, alors qu’étant non-Juive, elle n’avait pas le droit de le faire. Bien sûr, ce titre révèle aussi sa foi en lui en tant que Messie de Dieu, car « Fils de David » était un nom donné au Messie (Matt. 22 : 42). Comme elle était venue à lui comme une Juive, il resta silencieux. Bien sûr, il connaissait son cœur, et même le silence de Jésus l’encourageait à continuer à demander. Rendus impatients par ses appels persistants, les disciples dirent : « Renvoie-la ! » Nous ne savons pas s’ils voulaient dire : « Donne-lui ce qu’elle veut pour qu’elle parte » ou simplement « Débarrasse-toi d’elle ! » Dans les deux cas, ils ne montraient pas beaucoup de compassion pour elle ni pour sa fille possédée. La réponse de notre Seigneur au verset 24 montre qu’ils voulaient probablement que Jésus réponde à sa demande. Nous ne pouvons qu’admirer la patience et la persistance de cette mère non juive. « Seigneur, viens à mon secours », implore-t-elle ensuite en évitant cette fois tout titre messianique. Elle se présente simplement comme une pécheresse qui implore. Dans sa réponse, Jésus ne l’appelle pas un « chien » de la même façon que les pharisiens l’auraient fait. Le mot grec qu’il utilise signifie « un petit chiot domestique » et non les bâtards crasseux qui courent les rues et mangent les ordures. « Les enfants » sont, bien sûr, les membres d’Israël. Jésus ne jouait pas à cache-cache avec cette femme, il n’essayait pas non plus de rendre la situation plus difficile. Il suscitait en elle une foi grandissante. Elle reprit 11


Soyez dévoués • Volume 2 immédiatement son illustration au sujet du pain des enfants et c’était précisément ce qu’il voulait qu’elle fasse. Nous pouvons transposer sa réponse comme suit : « C’est vrai que nous, les non-Juifs, ne sommes pas assis à table comme les enfants pour manger du pain. Mais même les chiens sous la table peuvent manger les miettes ! » Quel formidable témoignage de foi ! C’est cette foi que Jésus reconnut et il guérit immédiatement la fille de cette femme. Remarquez que les deux personnes dans l’Évangile selon Matthieu qui avaient une « grande foi » étaient non juives : cette femme cananéenne et le centurion romain (Matt. 8 : 513). Dans les deux cas, Jésus guérit la personne de loin. Spirituellement parlant, les non-Juifs étaient « loin » tant que la mort de Jésus n’avait pas eu lieu. Au Calvaire, Jésus mourut pour les non-Juifs aussi bien que pour les Juifs et rendit une réconciliation possible (Éph. 2 : 11ss). La foi de cette femme était grande car elle persévéra avec confiance dans sa demande quand tout semblait contre elle. Elle n’était pas juive et le fait d’être une femme ne jouait pas en sa faveur, car la plupart des rabbins juifs ne prêtaient que peu d’attention aux femmes. Il semblerait également que les disciples la repoussaient et les mots de Jésus auraient pu lui faire croire que lui aussi était contre elle. Mais tous ces obstacles ne firent que l’encourager à demander. Les malades et les handicapés (v. 29-31). Jésus quitta la frontière de Tyr et Sidon pour la région de la Décapole. Cette région comprenait dix villes qui étaient alliées et avaient l’autorisation des Romains de frapper leur propre monnaie, d’avoir leurs propres tribunaux et leur propre armée. C’était un territoire à majorité non juive. C’est là que Jésus guérit un homme sourd et muet (Marc 7 : 31-37). Bien que Jésus ait recommandé à l’homme de se taire, lui et ses amis répandirent la nouvelle du miracle. Ceci contribua apparemment à rassembler toute une foule, y compris des aveugles, des estropiés, 12


Matthieu 15 des muets et des boiteux. Jésus les guérit et la foule des non-Juifs « glorifiait le Dieu d’Israël » (Matt. 15 : 31). Nous ne pouvons que nous étonner devant le contraste entre ces non-Juifs et les dirigeants juifs qui connaissaient les Écritures de l’Ancien Testament. Les non-Juifs glorifiaient le Dieu d’Israël, mais les chefs juifs prétendaient que Jésus était l’allié de Satan (Matt. 12 : 2224). Les miracles que Jésus accomplissait auraient dû convaincre les Juifs qu’il était le Messie (Matt. 11 : 1-6 ; Ésaïe 29 : 18-19 ; 35 : 4-6). Jésus admira la foi du centurion et de la femme cananéenne, tous deux non juifs. Pourtant il était étonné devant l’incrédulité de son propre peuple (Marc 6 : 6). Les affamés (v. 32-39). Les critiques ont accusé les auteurs des Évangiles d’avoir délibérément faussé les documents pour gonfler le nombre de miracles de Jésus. Ils affirment que cette multiplication des pains pour 4 000 personnes est simplement une adaptation du miracle précédent où 5 000 personnes avaient été nourries. Un examen sérieux du texte nous montre que cette accusation est fausse et que les critiques ont tort. Le tableau suivant montre les différences entre les deux événements.

5 000 personnes

4 000 personnes

Galilée près de Bethsaïda (Marc  6 : 45 ; Jean  6 : 1)

Décapole (Marc  7 : 31)

Principalement des Juifs

Principalement des nonJuifs

5 pains, 2 poissons (Marc  6 : 38 ; Luc  9 : 13 ; Jean  6 : 9)

7 pains, quelques poissons (Matt. 15 : 34 ; Marc  8 : 5, 7)

12 paniers de surplus (Marc  6 : 43 ; Luc  9 : 17 ; Jean  6 : 13)

7 paniers de surplus (Matt. 15 : 37 ; Marc  8 : 8) 13


Soyez dévoués • Volume 2

5 000 personnes

4 000 personnes

La foule accompagne Jésus depuis un jour

La foule accompagne Jésus depuis trois jours (Matt. 15 : 32)

C’est le printemps (« herbe verte », Marc  6 : 39)

C’est l’été

La foule veut le faire roi (Jean  6 : 15)

Aucune réaction de la foule (Matt. 15 : 39 ; Marc  8 : 10)

Comme ces 4 000 personnes accompagnaient Jésus depuis trois jours, elles avaient épuisé leurs propres réserves de nourriture. Jésus, le cœur rempli de compassion, ne voulait pas les renvoyer sans nourriture, de peur qu’ils ne tombent en chemin. Le premier but de ce miracle était simplement de subvenir à un besoin naturel. Les gens avaient déjà vu ses miracles et glorifié Dieu, le but du miracle n’était donc pas de prêcher un sermon ou de confirmer son ministère. Ce miracle avait toutefois un but particulier pour les disciples. Nous sommes étonnés de voir qu’ils ont oublié la première multiplication des pains (lisez attentivement Matt. 16 : 6-12). Les douze étaient indécis alors qu’ils auraient dû se dire : « Jésus peut multiplier le pain et les poissons, nous n’avons donc rien à craindre ! » Bien sûr, ils ont peut-être pensé que Jésus n’accomplirait pas ce genre de miracle en territoire non juif, ou peut-être que la réaction de la première foule qui avait voulu couronner Jésus le conduirait à ne pas répéter ce miracle. Comme lors de la multiplication pour les 5 000, ce miracle se produisit dans ses mains. Alors que Jésus rompait le pain et le donnait à ses disciples, le pain se multiplia. Tous mangèrent et tous furent rassasiés. Une fois de plus, Jésus fit ramasser tous les morceaux afin que rien ne soit gaspillé. La capacité d’accomplir des 14


Matthieu 15 miracles ne donne pas le droit de gaspiller les dons de Dieu. Le mot traduit par corbeille au verset 37 est le même que pour la corbeille qui fut utilisée pour faire passer Paul de l’autre côté du mur de Damas (Actes 9 : 25). Il caractérise donc un objet très volumineux. Alors que le mot panier dans Matthieu 14 : 20 signifie « un petit panier en osier », du genre qu’on utilise pour porter de la nourriture ou autre chose. Le fait que ces deux mots différents aient été utilisés est une preuve supplémentaire que ces deux miracles étaient différents. Jésus ne prêcha aucun sermon au sujet du « pain de vie » à cette foule, comme il l’avait fait aux Juifs de Capernaüm après la première multiplication des pains (Jean  6 : 22ss). Les allusions à la manne de l’Ancien Testament et au « pain de Dieu » n’auraient pas été comprises par ces non-Juifs. Jésus adaptait toujours son enseignement aux besoins et aux connaissances des gens auxquels il parlait. Avant de quitter Matthieu 15, revoyons rapidement les leçons spirituelles qui nous y sont présentées : 1. Les ennemis de la vérité sont souvent des gens religieux qui vivent selon des traditions humaines. Satan utilise souvent la « religion » pour cacher aux yeux des pécheurs les vérités claires de la Parole de Dieu. 2. Nous devons nous méfier de tout système religieux qui nous donne une excuse pour pécher et désobéir à la Parole de Dieu. 3. Nous devons aussi nous méfier de toute adoration qui est faite des lèvres seulement et qui ne vient pas du cœur. 4. Si nous développons notre être intérieur, l’être extérieur sera ce que Dieu veut qu’il soit. La vraie sainteté vient de l’intérieur. 5. Se libérer des traditions n’est pas facile. Quelque chose en nous veut toujours s’accrocher au passé et refuse les changements. Même Pierre a dû apprendre cette leçon à deux reprises ! 15


Soyez dévoués • Volume 2 6. Ne limitons pas Christ à un seul pays ou peuple. L’Évangile fut annoncé en premier lieu aux Juifs (Rom. 1 : 16) et ensuite aux Gentils. Mais aujourd’hui il s’adresse à toutes les nations : « Car quiconque l’invoquera comme Seigneur sera sauvé » (Rom. 10 : 13).

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2 Matthieu 16

La surprise du Roi Les événements relatés dans Matthieu 16 constituent un tournant dans le ministère de notre Seigneur. Pour la première fois, il mentionne l’Église (v. 18) et parle ouvertement de sa mort sur la croix (v. 21). Il commence à préparer ses disciples en vue de son arrestation, de sa crucifixion et de sa résurrection. Mais comme nous le verrons, ceux-ci auront du mal à apprendre cette leçon. Le thème de la foi est le fil conducteur dans ce chapitre. Au travers des événements, nous voyons quatre différents degrés dans la foi en Christ.

Pas de foi – tenter Christ (16 : 1-4) Le désir de réduire Jésus au silence avait conduit les deux partis religieux opposés à s’unir dans un commun effort. Ils l’attendaient à son retour en Galilée. Les pharisiens étaient bien sûr les réactionnaires de l’époque, alors que les sadducéens avaient des idées relativement libérales (Actes 23 : 6-10). Ils s’unirent pour lancer un défi à Jésus et « lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel » (v. 1). Le mot traduit par signe signifie bien plus qu’un simple miracle ou une démonstration de puissance. Il s’agit d’« un prodige qui permet de reconnaître une personne ou de confirmer son identité ». C’était la quatrième fois que les chefs religieux demandaient un signe à Jésus (Jean  2 : 18 ; Matthieu  12 : 38ss ; Jean 6 : 30), et ils recommenceront encore plus tard (Luc 11 : 14ss). Mais les miracles ne produisent aucune conviction ni désir de salut (Luc 16 : 27-31 ; Jean 12 : 1017


Soyez dévoués • Volume 2 11 ; Actes 14 : 8-20). Si les miracles confirment une foi existante, ils ne la suscitent pas là où existe une incrédulité volontaire. Pourquoi le Seigneur parla-t-il du temps ? Pour révéler à ses ennemis leur propre malhonnêteté et leur aveuglement obstiné. Ils pouvaient examiner eux-mêmes les preuves dans la Parole de Dieu et en tirer des conclusions valables, mais ils ne voulaient pas accepter les preuves que Jésus leur fournissait. Ses ennemis ne voulaient pas croire et ils ne pouvaient donc croire (Jean 12 : 37ss). Les pharisiens et les sadducéens ne manquaient pas de preuves, ils manquaient seulement d’honnêteté et d’humilité. Leur demande d’un signe révèle le triste état dans lequel se trouvait leur cœur : vil et adultère. Il ne les accusa pas d’être coupables d’adultère physique, mais d’adultère spirituel (Ésaïe  57 : 3ss ; Jac. 4 : 4). Ces hommes adoraient un faux Dieu de leur propre invention et ils commettaient ainsi l’adultère spirituel. S’ils avaient adoré le vrai Dieu, ils auraient reconnu son Fils quand il est venu. Jésus avait déjà mentionné le signe de Jonas (Matt. 12 : 38-45), le signe de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection. La crucifixion, la mise au tombeau et la résurrection de notre Seigneur étaient en fait un signe pour montrer à Israël que Jésus était son Messie. C’est au sujet de ce signe que Pierre prêcha à la Pentecôte (Actes  2 : 22ss). La fin du verset 4 relate le troisième départ de notre Seigneur de la Galilée. Il était parti pour éviter Hérode (Matt. 14 : 13) et ensuite les pharisiens (Matt. 15 : 21). C’était certainement un jugement prononcé contre eux.

Peu de foi – mal comprendre Christ (16 : 5-12) Les disciples n’avaient qu’un pain avec eux (Marc 8 : 14). Nous ne savons pas ce qui est advenu des nombreuses corbeilles de nourriture en surplus lors de la 18


Matthieu 16 multiplication des pains accomplie peu de temps auparavant. Ils les ont peut-être données. Jésus utilisa cette situation embarrassante pour enseigner une importante vérité spirituelle : la nécessité de se méfier des faux enseignements des pharisiens et des sadducéens. Les disciples ne comprirent pas ce qu’il disait ; ils pensaient qu’il parlait littéralement de pain. Souvent, au cours du ministère de Jésus, les gens interprétaient mal ses paroles car ils les comprenaient littéralement plutôt que spirituellement. Nicodème pensait que Jésus parlait d’une vraie naissance physique (Jean 3 : 4) et la femme samaritaine pensait qu’il faisait allusion à l’eau matérielle du puits (Jean 4 : 11). La foule juive dans la synagogue pensait que Jésus parlait de réellement manger de la chair et du sang (Jean 6 : 52ss) alors qu’il décrivait une expérience spirituelle (Jean 6 : 63). Comme nous l’avons noté dans notre étude du chapitre 13 de Matthieu, le levain était pour les Juifs un symbole du mal. Tant les pharisiens que les sadducéens avaient imprégné de fausses doctrines les croyances religieuses d’Israël. Les pharisiens légalistes enseignaient que seule l’obéissance à la Loi et aux traditions pouvait plaire à Dieu et amener son règne en Israël. Les sadducéens libéraux niaient qu’il y ait un jour un tel royaume sur la terre, ils niaient la réalité de la résurrection et l’existence des anges. Pourquoi les disciples commencèrent-ils à discuter du manque de pain quand le Seigneur mentionna le levain ? Ils avaient probablement l’intention d’acheter du pain de l’autre côté de la mer ; ils pensaient donc que Jésus les avertissait de ne pas acheter de pain impur que les Juifs ne peuvent manger. S’ils s’étaient rappelé comment Jésus avait multiplié les pains à deux reprises, ils ne se seraient certainement pas inquiétés. Leur « petite foi » les empêcha de comprendre son enseignement et de compter sur sa puissance pour subvenir à leurs besoins. « Hommes (ou gens) de peu de foi », c’est ainsi que notre Seigneur désignait souvent ses disciples (Matt. 6 : 30 ; 8 : 26 ; 14 : 31). Bien sûr, « peu de foi » vaut 19


Soyez dévoués • Volume 2 mieux qu’aucune foi. Les disciples avaient beaucoup de leçons à apprendre avant d’avoir une « grande foi ».

Une foi qui sauve – confesser Christ (16 : 13-20) Jésus dirigea ses disciples vers le territoire non juif de la région de Césarée de Philippe. Cette ville était éloignée d’environ 190 kilomètres de Jérusalem et se trouvait dans la région septentrionale de la Palestine. Plusieurs religions étaient étroitement associées à cette région : autrefois, c’était un centre pour l’adoration de Baal ; le dieu grec Pan y avait aussi des temples et Hérode le Grand y avait construit un temple en l’honneur de César Auguste. C’est au milieu de cette superstition païenne que Pierre déclara que Jésus est le Fils de Dieu. Et c’est probablement à l’ombre du temple de César que Jésus annonça une surprise : il n’établirait pas encore son royaume, mais il construirait son Église. Si quelqu’un d’autre que Jésus demandait : « Qui dit-on que je suis ? », nous le trouverions soit fou, soit arrogant. Mais pour Jésus, une juste identification de sa personne est fondamentale au salut (Rom. 10 : 910 ; 1 Jean 2 : 18-23 ; 4 : 1-3). Sa personne et son œuvre sont unies et ne devraient jamais être séparées. Qu’il est étonnant de voir la confusion qui régnait à son sujet (Jean 10 : 19-21) ! Peut-être, comme Hérode, pensait-on que Jésus était Jean-Baptiste ressuscité. Les prophéties annonçaient le retour d’Élie (Mal. 3 : 23) et certains pensaient que cette prédiction s’accomplissait avec Christ. Pourtant, Jésus n’exerça pas le même ministère qu’Élie ; c’est Jean-Baptiste qui vint « avec l’esprit et la puissance d’Élie » (Luc 1 : 1317). Jérémie était le prophète en pleurs dont le cœur était brisé à la vue de la décadence de la nation. Cette attitude était certainement présente chez Jésus, l’homme de douleur. Une chose est claire : nous ne pouvons nous faire une juste opinion de Jésus-Christ sur la base d’un sondage 20


Matthieu 16 (bien que certains acquièrent leurs « connaissances spirituelles » de cette manière). L’important n’est pas ce que d’autres en disent, mais ce que vous et moi disons personnellement. Les décisions de la foule, qu’elles soient justes ou fausses, ne peuvent remplacer une décision personnelle. Pierre avait la bonne réponse : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (16 : 16). Cette déclaration de Pierre était sa réponse à la révélation que Dieu le Père lui avait faite. Jésus lui-même explique cette expérience dans Matthieu 11 : 25-27. Cette révélation n’est pas le résultat des investigations personnelles de Pierre, mais un acte de grâce de Dieu. Dieu avait caché ces choses aux pharisiens et sadducéens orgueilleux et les avait révélées aux « enfants », les humbles disciples. Notez qu’il y avait déjà eu d’autres confessions de foi avant celle-ci. Nathanaël avait reconnu en Christ le Fils de Dieu (Jean 1 : 49) et les disciples l’avaient déclaré Fils de Dieu après qu’il eut calmé la tempête (Matt. 14 : 33). Pierre avait fait une confession de foi après que la foule eut quitté Jésus après son sermon au sujet du pain de vie (Jean 6 : 68-69). En fait, quand André conduisit son frère Simon à Jésus, il le fit à cause de sa foi (Jean 1 : 41). Pourquoi cette confession-ci est-elle donc différente des autres ? D’abord, Jésus a clairement demandé cette confession. Ce n’est pas une réponse émotionnelle de la part de ceux qui ont vu un miracle, mais l’affirmation sincère et réfléchie d’un homme qui a reçu l’enseignement de Dieu. De plus, Jésus accepta cette confession et l’utilisa pour leur enseigner de nouvelles vérités. Il a dû être réjoui d’entendre les paroles de Pierre. Le Seigneur savait que Pierre pouvait maintenant être conduit vers des vérités et un service plus profonds. Tout le ministère du Seigneur auprès de ses disciples avait préparé la voie pour cette expérience. Examinons successivement ces grandes paroles et ces concepts importants. Rocher (ou roc). Les Juifs, versés dans les Écritures de l’Ancien Testament, reconnaissaient immédiate21


Soyez dévoués • Volume 2 ment que le rocher est un symbole pour Dieu. « Il est le rocher ; son œuvre est parfaite » (Deut. 32 : 4). « Éternel, mon roc, ma forteresse » (Ps. 18 : 2). « Car qui est Dieu, si ce n’est l’Éternel, et qui est un rocher, si ce n’est notre Dieu ? » (Ps. 18 : 32). Mais examinons les mots grecs que le Saint-Esprit conduisit Matthieu à écrire. « Tu es petros (une pierre), et sur ce rocher (petra, un grand bloc de rocher), j’édifierai mon Église ». Jésus avait donné à Simon le nom de Pierre (Jean  1 : 42) qui signifie « pierre » ou « caillou ». Le terme araméen est cephas. Tous ceux qui croient en Jésus-Christ et le confessent comme étant le Fils de Dieu et Sauveur, sont des « pierres vivantes » (1 Pi. 2 : 5). Jésus-Christ est le rocher de base sur lequel l’Église est construite. Les prophètes de l’Ancien Testament l’ont affirmé (Ésaïe  28 : 16 ; Ps. 118 : 22). Jésus lui-même l’a dit (Matt. 21 : 42) ainsi que Pierre et les autres apôtres (Actes 4 : 10-12). Paul affirme également que Christ est le fondement de l’Église (1 Cor. 3 : 11). Ce fondement fut posé par les apôtres et les prophètes qui prêchèrent Christ aux perdus (Éph. 2 : 20 ; 1  Cor. 2 : 1-2 ; 3 : 11). En d’autres mots, quand nous examinons les textes, l’enseignement total des Écritures est que l’Église, le temple de Dieu (Éph. 2 : 19-22) est bâti sur Jésus-Christ et non sur Pierre. Comment Dieu aurait-il pu construire son Église sur un homme faillible comme Pierre ? Plus tard, ce même Pierre qui avait confessé Christ, devint un adversaire qui conçut les pensées de Satan (16 : 22ss). « Mais c’était avant que Pierre soit rempli du SaintEsprit » argumentent certains. Alors notez les faux pas doctrinaux de Pierre rapportés dans Galates 2, faux pas que Paul dut régler. Cet événement se produisit après que Pierre fut rempli de l’Esprit. L’Église. C’est la première fois que ce mot important est mentionné dans le Nouveau Testament. C’est le mot grec ekklesia duquel est dérivé le mot français « ecclésiastique » qui se réfère aux choses qui concernent l’église. Le sens littéral d’ekklesia est « une assemblée appelée hors de… ». Le mot apparaît 114 fois dans 22


Matthieu 16 le Nouveau Testament et dans 90 cas s’applique à l’assemblée locale de l’église. Pourtant, dans cette première mention, il semblerait que Jésus ait en vue l’Église entière. Il ne bâtissait pas seulement une assemblée locale, mais une Église universelle, composée de tous ceux qui feront la même confession de foi que Pierre. Le mot ekklesia était nouveau pour les disciples. Il s’appliquait à l’assemblée populaire des citoyens grecs qui aidaient le gouvernement d’une ville ou d’un district (Actes 19 : 32, 39-40). De plus, la traduction grecque de l’Ancien Testament (la version des Septante) utilisait ekklesia pour décrire l’assemblée d’Israël réunie pour des activités religieuses (Deut. 31 : 30 ; Juges  20 : 2). Ceci ne veut toutefois pas dire que l’assemblée d’Israël dans l’Ancien Testament était une « église » dans le même sens que les églises du Nouveau Testament. Jésus introduisait plutôt une notion nouvelle. Jésus parle de « mon Église » par opposition à ces autres assemblées. C’était quelque chose de nouveau et de différent. Car dans son Église, Jésus-Christ unira tous les Juifs et non-Juifs croyants et formera un nouveau temple, un nouveau corps (Éph. 2 : 11 à 3 : 12). Dans son Église, les différences humaines perdront leur importance (Gal. 3 : 28). Jésus-Christ sera le bâtisseur et la tête de son Église (Éph. 1 : 22 ; Col. 1 : 18). Chaque croyant dans cette Église est une « pierre vivante » (1 Pi. 2 : 5). Les croyants se rencontreront dans des assemblées locales pour adorer Christ et le servir ; mais ils appartiendront aussi à l’Église universelle, un temple construit par Christ. Il y a une identité commune à tous les enfants de Dieu (Éph. 4 : 1-6) qui sera révélée au monde par l’amour et l’unité de l’Église (Jean 17 : 2026). Les portes du séjour des morts. Une meilleure traduction serait « portes de l’enfer ». L’enfer est la destination finale de tous les inconvertis, après le jugement du grand trône blanc (Apoc. 20 : 11-15). « Le séjour des morts » retient les esprits de tous les incroyants décédés et il les rendra à la résurrection (Apoc. 20 : 13). Selon la 23


Soyez dévoués • Volume 2 Parole, le « séjour des morts » se trouve en bas, et c’est une prison dont Jésus détient les clés (Apoc. 1 : 18). Sur la base de Luc 16 : 19-31, certains pensent que tous les morts allaient au séjour des morts avant la mort et la résurrection de Christ, les croyants dans une partie paradisiaque et les incroyants dans une partie de punition. Nous sommes sûrs que tous les croyants depuis la résurrection de Christ vont immédiatement dans la présence de Christ quand ils meurent (Phil. 1 : 23 ; 2  Cor. 5 : 6-8). Dans la Bible, les portes représentent l’autorité et la puissance. Les portes de la ville étaient pour les Juifs l’équivalent de la mairie. Des affaires importantes y étaient conclues (Ruth  4 : 1 ; 2  Sam. 19 : 8). Les « portes du séjour des morts » symbolisaient donc les pouvoirs alliés de la mort et de Satan. Par sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ allait vaincre la mort qui ne serait plus capable de retenir ses enfants. Christ allait prendre les portes d’assaut et délivrerait les captifs ! Cette déclaration est certainement confirmée par Héb. 2 : 1415, 1 Cor. 15 : 50ss et d’autres passages. Les clés du royaume des cieux. Une clé est un signe d’autorité (Ésaïe  22 : 15 ; Luc  11 : 52). « Le Royaume des cieux » n’est pas le ciel, car aucun homme sur la terre ne possède les clés du ciel ! (Toutes les plaisanteries au sujet de « Saint-Pierre et les clés du paradis » proviennent de ce malentendu. Elles ne sont pas bibliques et de plus sont de mauvais goût.) Nous utilisons des clés pour ouvrir une porte. Pierre reçut le privilège d’ouvrir « la porte de la foi » aux Juifs à la Pentecôte (Actes 2), aux Samaritains (Actes  8  :  14ss), et aux non-Juifs (Actes 10). Mais les autres apôtres partagèrent cette autorité (Matt. 18 : 18) et Paul eut le privilège « d’ouvrir la porte de la foi » aux non-Juifs habitant en dehors de la Palestine (Actes  14 : 27). Nulle part dans ce passage, ni dans le reste du Nouveau Testament, il n’est dit que Pierre ou ses successeurs auraient une position spéciale ou privilégiée dans l’Église. Certainement Pierre lui-même, dans ses 24


Matthieu 16 deux épîtres, ne revendiquait aucun titre supplémentaire à celui de simple apôtre (1 Pi. 1 : 1), d’ancien (1 Pi. 5 : 1) et de serviteur de Jésus-Christ (2 Pi. 1 : 1). Lier et délier. C’était une phrase très courante chez les Juifs, car leurs rabbins parlaient souvent de « lier et délier », c’est-à-dire d’interdire ou de permettre. La déclaration de notre Seigneur dans le verset 16 : 19 s’adressait à Pierre, mais son affirmation ultérieure dans le verset 18 : 18 inclura tous les apôtres. En tant que représentants de leur Seigneur, ils exerceront l’autorité selon sa parole. Les verbes grecs du verset 19 sont très importants. Une traduction plus correcte serait : « Ce que tu interdiras ou permettras ici-bas aura déjà été sanctionné par l’autorité divine ». Jésus ne dit pas que Dieu obéira à tout ce qu’ils auront fait sur la terre, mais qu’ils feront sur la terre ce que Dieu aura déjà voulu. L’Église n’accomplit pas la volonté de l’homme au ciel, mais elle obéit à la volonté de Dieu sur la terre. Les apôtres devaient attendre sa résurrection et son ascension pour annoncer cette vérité que Jésus est le Fils de Dieu. Alors le « signe de Jonas » sera accompli, l’Esprit aura été accordé et le message pourra être proclamé. Le peuple en général et les chefs religieux en particulier n’étaient pas encore prêts pour ce message. Lisez le sermon de Pierre à la Pentecôte (Actes 2) pour voir comment il proclama que Jésus est le Christ.

Une foi de serviteur – suivre Christ (16 : 21-28) Après avoir déclaré qui il était, Jésus déclare maintenant ce qu’il va faire ; car ces deux choses doivent être liées. Il ira à Jérusalem pour y souffrir, mourir et ressusciter des morts. C’est ici la première affirmation claire concernant sa mort, bien qu’il y ait déjà fait allusion auparavant (Jean  2 : 19 ; 3 : 14 ; 6 : 51 ; Matt. 12 : 39-40 ; 16 : 4). Jésus dit tout cela très clairement et ouvertement. 25


Soyez dévoués • Volume 2 La réponse de Pierre à cette affirmation choquante reflète certainement la pensée des autres disciples : « À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas ». Jésus lui tourne le dos et dit : « Va-t’en ! Arrière, Tentateur ! Porte-parole de Satan ! Tu es une pierre d’achoppement pour moi ! » (traduction littérale). Pierre, la « pierre » qui venait d’être bénie (v. 18) devient Pierre, la « pierre d’achoppement » qui n’est pas une bénédiction pour Jésus ! Quelle est la faute de Pierre ? Il pense comme un homme, car tout homme veut échapper à la souffrance et à la mort. Il ne se conforme pas à la pensée de Dieu à ce sujet. Comment découvrir la pensée de Dieu ? Dans sa Parole. Jusqu’à ce que Pierre soit rempli de l’Esprit, il aura tendance à contester la parole de Dieu. Pierre a suffisamment de foi pour confesser que Jésus est le Fils de Dieu, mais il n’a pas assez de foi pour croire que Jésus doit souffrir et mourir. Bien sûr, Satan est d’accord avec les paroles de Pierre, car il avait utilisé la même approche pour tenter Jésus dans le désert (Matt. 4 : 8-10). Aujourd’hui, la croix est un symbole universel d’amour et de sacrifice. Mais à l’époque, la croix était un horrible moyen d’infliger la peine capitale. Les Romains ne mentionnaient pas la croix en bonne société. D’ailleurs, aucun citoyen romain ne pouvait être crucifié ; cette horrible mort était réservée à leurs ennemis. Jésus n’avait pas encore clairement dit qu’il serait crucifié (il le fit dans Matthieu 20 : 17-19). Mais les mots qui suivent mettent en évidence la croix. Il présente aux disciples deux manières de vivre :

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Renoncer à soi-même

Vivre pour soi-même

Prendre sa croix

Ignorer la croix

Suivre Christ

Suivre le monde

Perdre sa vie pour lui

Garder sa vie pour soi


Matthieu 16 Abandonner le monde

Gagner le monde

Préserver son âme

Perdre son âme

Partager sa récompense et sa gloire

Perdre sa récompense et sa gloire

Renoncer à soi-même ne signifie pas renoncer à certaines choses, mais se donner entièrement à Christ et partager son humiliation et sa mort. Paul décrit cela dans Romains  12 : 1-2, Philippiens  3 : 7-10 et Galates  2 : 20. Prendre sa croix ne signifie pas porter des fardeaux ou avoir des problèmes. (J’ai un jour entendu une femme dire que son asthme était la croix qu’elle devait porter.) Prendre sa croix signifie s’identifier à Christ, à l’indifférence dont il fut l’objet, à son humiliation, à sa souffrance, à sa mort. Mais souffrir pour Dieu mène toujours à la gloire. C’est pourquoi Jésus acheva ce court sermon en faisant référence à son glorieux royaume. Cette affirmation se réalisera quelques semaines plus tard sur le mont de la transfiguration et sera décrite dans le chapitre suivant.

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3 Matthieu 17

La gloire du Roi Le chapitre commence par une glorieuse scène sur la montagne et se termine avec Pierre qui doit pêcher un poisson pour payer ses impôts. Quel contraste ! Pourtant, Jésus-Christ le Roi est le thème de tout le chapitre. Les trois événements dans ce chapitre nous donnent trois images du Roi.

Le Roi dans sa gloire (17 : 1-13) Matthieu et Marc affirment que la transfiguration eut lieu « six jours plus tard », alors que Luc dit « huit jours environ après » (Luc 9 : 28). Ce n’est pas une contradiction, car la déclaration de Luc est l’équivalent juif d’« environ une semaine plus tard ». Pendant cette semaine, les disciples ont dû méditer et discuter ce que Jésus voulait dire par sa mort et sa résurrection. Ils se demandaient sûrement ce qui allait advenir du royaume promis dans l’Ancien Testament. Si Jésus allait construire une Église, qu’en était-il du royaume promis ? Ce texte ne cite pas l’endroit où ce miracle eut lieu. Probablement était-ce le mont Hermon, près de Césarée de Philippe. La transfiguration révéla quatre aspects de la gloire de Jésus-Christ, le Roi. La gloire de sa personne. D’après les textes, c’est la seule fois que Jésus a manifesté sa gloire de cette façon pendant qu’il était sur la terre. Le mot grec traduit par transfiguré a donné le mot « métamorphose ». Une métamorphose est un changement extérieur qui pro29


Soyez dévoués • Volume 2 vient de l’intérieur. Quand une chenille tisse un cocon et émerge ensuite en papillon, c’est le résultat d’une métamorphose. La gloire de notre Seigneur ne reflétait pas une lumière extérieure mais rayonnait de l’intérieur. Le changement externe se produisit alors qu’il permettait à sa gloire intrinsèque de rayonner (Héb. 1 : 3). Cet événement aura certainement renforcé la foi des disciples, et surtout celle de Pierre qui avait si récemment confessé que Jésus était le Fils de Dieu. Si Pierre avait fait sa confession après la transfiguration, elle aurait certainement perdu de sa valeur. Pierre a cru, a confessé sa foi et a ensuite reçu une confirmation (Jean 11 : 40 ; Héb. 11 : 6). Des années plus tard, Jean se remémorait cet événement alors que l’Esprit le conduisait à écrire : « La Parole […] a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père » (Jean 1 : 14). Dans son Évangile, Jean met l’accent sur la divinité de Christ et sa gloire (Jean 20 : 31 ; 2 : 11 ; 7 : 39 ; 11 : 4 ; 12 : 23 ; 13 : 31-32). Jésus-Christ abandonna sa gloire quand il vint sur la terre (Jean 17 : 5). À cause de son œuvre accomplie sur la croix, sa gloire lui fut rendue et il la partage maintenant avec nous (Jean 17 : 22, 24). Mais nous ne devons pas attendre d’être au ciel pour partager la « gloire de la transfiguration ». Quand nous nous soumettons à Dieu, il « transfigure » notre esprit (Rom. 12 : 1-2). Alors que nous nous soumettons à l’Esprit de Dieu, il nous transforme (transfigure) et « sa gloire devient la nôtre » (2  Cor. 3 : 18 – Parole vivante). En examinant la Parole de Dieu, nous découvrons son Fils et nous sommes ainsi transfigurés dans la gloire de Dieu par l’Esprit de Dieu. La gloire de son royaume. À la fin de son sermon au sujet de la croix qu’il faut porter, Jésus promit à ses disciples que certains d’entre eux verraient « le Fils de l’homme venir dans son règne » (Matt. 16 : 28). Il choisit Pierre, Jacques et Jean pour être les témoins de cet événement. Ces trois amis et collègues (Luc 5 : 10) avaient accompagné Jésus chez Jaïrus (Luc 8 : 51), et ils iraient 30


Matthieu 17 aussi avec lui au jardin de Gethsémané avant sa crucifixion (Matt. 26 : 37). Le Dr G. Campbell Morgan a signalé que ces occasions se rapportent toutes les trois à la mort. Jésus enseigna à ces trois hommes qu’il était victorieux sur la mort (il ressuscita la fille de Jaïrus) et qu’il devait se soumettre à la mort (dans le jardin). La transfiguration leur enseigna qu’il serait glorifié par sa mort. La présence de Moïse et d’Élie est significative. Moïse représente la Loi et Élie les prophètes. Toute la Loi et toutes les prophéties convergent vers Christ et ont été accomplies en lui (Héb. 1 : 1 ; Luc  24 : 27). Aucun mot de l’Ancien Testament ne restera inaccompli. Le royaume promis sera instauré (Luc 1 : 32-33, 68-77). Comme les trois disciples virent Jésus glorifié sur la terre, de même les enfants de Dieu le verront dans son glorieux royaume sur la terre (Apoc. 19 : 11 à 20 : 6). Pierre comprit ce message et ne l’oublia jamais : « nous avons vu sa majesté de nos propres yeux ; […] Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention… » (2 Pi. 1 : 16ss). L’expérience de Pierre sur cette montagne ne fit que fortifier sa foi dans les prophéties de l’Ancien Testament. L’important n’est toutefois pas de voir des choses magnifiques, mais d’écouter la Parole de Dieu : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Écoutez-le ! » (Matt. 17 : 5). Tous ceux qui sont nés de nouveau appartiennent au royaume de Dieu (Jean 3 : 3-5). C’est un royaume spirituel qui n’est pas lié aux choses matérielles de ce monde (Rom. 14 : 17). Mais un jour, quand Jésus reviendra sur la terre, un royaume glorieux sera établi et durera pendant mille ans (Apoc. 10 : 1-7) et Jésus-Christ régnera en Roi. Ceux qui se seront confiés en lui régneront sur la terre avec lui (Apoc. 5 : 10). La gloire de sa croix. Les disciples devaient apprendre que la souffrance à cause de Christ et la gloire vont de pair. Pierre s’était opposé à ce que Jésus aille à Jérusalem pour mourir. Le Seigneur a donc dû lui ensei31


Soyez dévoués • Volume 2 gner que sans sa souffrance et sa mort, il ne pouvait y avoir de gloire. Pierre a certainement appris la leçon car dans sa première épître, il insiste à plusieurs reprises sur la souffrance et la gloire (1  Pi. 1 : 6-8, 11 ; 4 : 12). Moïse et Élie parlèrent avec Jésus de son « départ » – ou exode – qu’il accomplirait à Jérusalem (Luc 9 : 31). Ses souffrances et sa mort ne seraient pas accidentelles, mais seraient un accomplissement. Pierre utilisera aussi le mot exode pour décrire sa propre mort imminente (2 Pi. 1 : 15). Pour le croyant, la mort n’est pas une porte ouverte sur le néant, mais un exode – une libération – de l’esclavage de cette vie vers la glorieuse liberté de la vie céleste. Parce que Jésus est mort et a payé le prix, nous avons été rachetés – achetés et libérés. Les deux disciples d’Emmaüs avaient espéré que Jésus libérerait la nation d’Israël de l’oppression romaine (Luc 24 : 21). En mourant, il n’accorda pas une liberté politique mais spirituelle : une libération de la mentalité du monde (Gal. 1 : 4), une libération d’une vie vaine et vide (1 Pi. 1 : 18) et de l’iniquité (Tite 2 : 14). Notre rédemption en Christ est finale et permanente. La gloire de la soumission. Pierre ne pouvait comprendre pourquoi le Fils de Dieu devait se soumettre à des hommes vils et souffrir volontairement. La transfiguration fut le moyen choisi par Dieu pour enseigner à Pierre que Jésus est glorifié quand nous renonçons à nous-mêmes, quand nous prenons notre croix et que nous le suivons. La philosophie du monde est « sauve-toi toi-même ! », mais la philosophie de Dieu est « soumetstoi à Dieu ! » Alors qu’il se manifestait dans sa gloire, Jésus prouva aux trois disciples que la soumission à la volonté de Dieu mène toujours à la gloire. D’abord la souffrance, ensuite vient la gloire ; d’abord la croix, ensuite vient la couronne. Chacun de ces trois disciples aura besoin de cette importante vérité. Jacques sera le premier des disciples à mourir (Actes 12 : 1-2). Jean sera le dernier à mourir, mais il devra subir des persécutions atroces sur l’île de 32


Matthieu 17 Patmos (Apoc. 1 : 9). Pierre devra endurer de nombreuses souffrances et donnera finalement sa vie pour Christ (Jean  21 : 15-19 ; 2  Pi. 1 : 14). Pierre s’opposa à la croix quand Jésus mentionna sa mort pour la première fois (Matt. 16 : 22ss). Dans le jardin, il utilisa son épée pour défendre Jésus (Jean 18 : 10). En fait, même lors de la transfiguration, Pierre essaya de dire à Jésus ce qu’il devait faire. Il voulait construire trois tentes pour Jésus, Moïse et Élie – pour qu’ils puissent tous rester là et profiter de la gloire ! Mais le Père interrompit Pierre et donna d’autres directives : « Écoutez-le ! » Le Père ne permettra pas que son Fils bien-aimé soit mis sur le même rang que Moïse et Élie. « Jésus seul » (17 : 8), voilà la volonté de Dieu. Alors que Jésus et ses trois disciples descendaient de la montagne, il avertit les disciples de ne pas révéler ce qu’ils avaient vu, même aux neuf autres disciples. Mais les trois hommes étaient encore perplexes. On leur avait enseigné qu’Élie viendrait d’abord pour établir le royaume. La présence d’Élie sur la montagne était-elle l’accomplissement de cette prophétie ? (Mal. 3 : 23-24) Jésus leur donna une réponse en deux volets. Oui, Élie devait venir comme l’avait promis Malachie. Mais spirituellement parlant, Élie était déjà venu dans la personne de Jean-Baptiste (Luc  1 : 17 ; Matt. 11 : 10-15). Le peuple avait tacitement permis le meurtre de Jean et mettrait Jésus à mort. Et pourtant le programme de Dieu s’accomplirait malgré les actes des dirigeants pécheurs. Quand Élie viendra-t-il pour remettre toutes choses en ordre ? Certains pensent qu’Élie sera un des « deux témoins » dont le ministère est décrit dans Apoc. 11. D’autres pensent que la prophétie s’est accomplie par la venue de Jean-Baptiste et qu’Élie ne reviendra plus.

Le Roi dans sa puissance (17 : 14-21) Nous passons de la montagne de gloire à la vallée du besoin. L’apparition soudaine de Jésus et des trois disciples étonne la foule (Marc 9 : 15). Un père troublé 33


Soyez dévoués • Volume 2 avait apporté son fils épileptique aux neuf disciples en les suppliant de le délivrer, mais ils ne purent réussir. Les scribes avaient remarqué leur échec et l’utilisaient comme nouvel argument. Et pendant que les disciples se défendaient et que les scribes accusaient, le démon était pratiquement en train de tuer ce pauvre enfant. Quand nous comparons les différents récits de cette scène dramatique dans les quatre Évangiles, nous découvrons que ce fils unique était vraiment dans une situation tragique et dangereuse. Matthieu affirme que ce garçon aux tendances suicidaires était épileptique, très malade, attiré par le feu et l’eau. Marc le décrit comme un muet qui se jette souvent à terre, l’écume à la bouche, en grinçant des dents. Après quoi l’enfant tombe dans une sorte de torpeur. Le docteur Luc ajoute qu’il est fils unique et qu’il pousse des cris en ayant ces convulsions. Bien que ces symptômes puissent avoir une cause naturelle, le garçon était sous l’emprise d’un démon. Les disciples de Jésus n’avaient pas eu de succès. Il n’est donc pas étonnant que le père ait couru se jeter aux pieds de Jésus. La première réaction de notre Seigneur fut la tristesse. En voyant les disciples embarrassés, les scribes en colère, le père et le fils dans le besoin, il gémit intérieurement et s’exclama : « […] jusques à quand seraije avec vous et vous supporterai-je ? » (Luc 9 : 41). Leur incrédulité et leur aveuglement spirituel étaient un fardeau pour lui. Que doit penser notre Seigneur en voyant la faiblesse des croyants d’aujourd’hui ? Jésus délivra le garçon et ordonna à l’esprit de ne plus jamais revenir en lui (Marc 9 : 25). Le démon assena « un dernier coup » pour que la foule pense que le garçon était mort (v. 26). Mais Jésus le ressuscita et le donna à son père, pendant que la foule s’étonnait et rendait gloire à Dieu (Luc 9 : 43). Les neuf disciples auraient dû pouvoir chasser ce démon. Jésus leur avait donné sa puissance et son autorité (Matt. 10 : 1, 8). Mais ils avaient perdu leur puissance ! Quand ils demandèrent à Jésus la cause de leur échec lamentable, il leur répondit qu’ils manquaient 34


Matthieu 17 de foi (Matt.  17  :  20), qu’ils manquaient de prière (Marc 9  :  29) et qu’ils manquaient de discipline de « jeûne » (Matt. 17 : 21, bien que ce verset ne figure pas dans beaucoup de manuscrits). Les neuf étaient peut-être jaloux parce qu’ils n’avaient pas été choisis pour aller sur la montagne avec Jésus. Pendant l’absence du Seigneur, ils se laissèrent aller. Ils négligèrent la prière ; leur foi s’affaiblit. Et quand vint la crise, ils n’étaient pas prêts. Comme Samson, ils partirent à la bataille sans remarquer qu’ils avaient perdu leur force (Juges 16 : 20). D’après leur exemple, nous voyons l’importance de rester en bonne santé spirituellement. « La foi comme un grain de moutarde » (Matt. 17 : 20) suggère non seulement une idée de taille (Dieu honorera même une très petite foi), mais aussi de vie et de croissance. La foi, comme un grain de moutarde, est une foi vivante qui est nourrie et qui grandit. La foi doit être cultivée pour qu’elle grandisse et fasse des exploits encore plus grands pour Dieu (1 Thes. 3 : 10 ; 2 Thes. 1 : 3). Si les neuf disciples avaient prié, s’ils avaient jeûné et avaient médité la Parole, ils auraient pu chasser le démon et sauver le garçon. Cette scène illustre également ce que Jésus fera quand il quittera la gloire du ciel et reviendra sur cette terre pour vaincre Satan et le lier pour mille ans (Apoc. 20 : 1-6).

Le Roi dans son humilité (17 : 22-27) Pour la seconde fois, Jésus mentionne sa mort et sa résurrection. Les disciples étaient très affligés et avaient peur de l’interroger à ce sujet. En fait, les disciples ne croiront pas ceux qui leur annonceront sa résurrection, parce qu’ils auront oublié ses promesses (Marc 16 : 14). Mais l’ennemi se souviendra de ce qu’il avait dit (Jean 2 : 19) et il agira en conséquence (Matt. 27 : 62-66). Quel paradoxe : un roi trop pauvre pour payer la taxe annuelle du temple d’une demi-drachme seulement ! Il vaut la peine de noter les caractéristiques uniques de ce miracle. 35


Soyez dévoués • Volume 2 Il n’est rapporté que par Matthieu. Matthieu, un ancien collecteur d’impôts, écrivit l’Évangile du Roi, et ce miracle confirme la royauté de notre Seigneur. Les rois de la terre n’exigent pas d’impôt de leur propre fils. Jésus déclare être libre de cette taxe parce qu’il est le Fils du Roi, le Fils de Dieu. Et pourtant, le Fils de Dieu était trop pauvre pour payer même une demi-drachme et ses disciples étaient aussi pauvres que lui. Il exerça donc sa souveraineté sur la nature pour fournir ce qui était nécessaire. Dieu donna à Adam et Ève le pouvoir de dominer la nature, y compris les poissons de la mer (Gen. 1 : 26 ; Ps. 8 : 6-9). L’homme perdit ce pouvoir à cause du péché, Pierre n’était donc pas capable de donner des ordres au poisson et de trouver l’argent. Jésus-Christ exerça sa domination sur les poissons, les animaux (Matt. 21 : 1-7) et les oiseaux (Matt. 26 : 34, 74-75). Ce qu’Adam perdit par sa désobéissance, Jésus-Christ le regagna par son obéissance (Héb. 10 : 5-10 ; Rom. 5 : 19). Les chrétiens d’aujourd’hui ne dominent pas complètement la nature, mais un jour nous régnerons avec Christ et nous exercerons cette domination avec lui. Entre-temps, Dieu prend soin des siens et fait en sorte que toute la nature agisse en faveur de ceux qui se confient en lui et lui obéissent. C’est le seul miracle qu’il accomplit pour subvenir à ses propres besoins. Satan avait tenté Christ d’utiliser ses pouvoirs divins pour lui-même (Matt. 4 : 3-4), mais il avait refusé. Toutefois, dans ce cas, il n’utilisa pas sa puissance égoïstement, car d’autres étaient touchés par ce miracle. « Ne choquons pas ces gens-là et ne leur causons pas de difficultés » était l’explication de notre Seigneur pour ce miracle. Il ne voulait pas qu’on soit offensé parce que lui, un Juif, ne contribuait pas au ministère du temple. Bien que Jésus n’hésitât pas à enfreindre les traditions élaborées par des hommes, il obéissait scrupuleusement à la Loi de Dieu. En tant que chrétiens, nous ne devrions jamais utiliser notre liberté en Christ pour blesser ou attaquer quel36


Matthieu 17 qu’un. Théoriquement, Jésus ne devait pas payer l’impôt ; mais pour des raisons pratiques, il le paya. Il inclut aussi Pierre dans son miracle pour ne pas nuire à leur témoignage. C’est le seul miracle qui concerne de l’argent. Puisque Matthieu était percepteur d’impôts, ce miracle a dû l’intéresser. Cette taxe avait été instaurée du temps de Moïse (Exode 30 : 11ss). À cette époque l’argent contribua à construire les socles en argent sur lesquels s’élevaient les poteaux du tabernacle (Exode 38 : 25-27). Les taxes ultérieures furent utilisées pour le ministère du tabernacle et ensuite du temple. L’argent devait rappeler aux Juifs qu’ils avaient été rachetés de l’esclavage égyptien. En ce qui nous concerne, nous avons été rachetés par le précieux sang de Christ (1 Pi. 1 : 18-19). C’est le seul miracle où n’intervient qu’un seul poisson. Jésus avait déjà multiplié les poissons pour Pierre (Luc 5 : 1-11) et il le fera encore plus tard (Jean 21 : 1ss). Mais dans ce cas-ci, il n’utilisa qu’un seul poisson. Quand nous examinons la complexité de ce miracle, nous sommes étonnés. D’abord, quelqu’un a dû perdre une pièce dans l’eau. Ensuite un poisson a dû happer cette pièce dans sa bouche et l’y garder. Ce même poisson a dû mordre à l’hameçon de Pierre – avec un objet encombrant dans la bouche – et être pris. Ceci ne peut être expliqué d’une manière naturelle. Tout est trop complexe pour être un accident, trop difficile pour avoir été organisé par un homme. Il a été accompli pour Pierre. Nous ne savons pas comment les autres disciples payèrent leur impôt. C’est un des nombreux miracles que Jésus accomplit uniquement pour Pierre. Il avait guéri sa belle-mère (Marc 1 : 29-34), il l’avait aidé à pêcher (Luc 5 : 1-11), il lui avait permis de marcher sur l’eau (Matt. 14 : 22-33), il guérira encore l’oreille de Malchus (Matt. 26 : 47-56) et délivrera Pierre de prison (Actes 12 : 1ss). Il n’est pas étonnant dès lors que Pierre ait écrit : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous » (1  Pi. 5 : 7). 37


Soyez dévoués • Volume 2 Jésus connaissait le besoin de Pierre et il put y subvenir. Alors qu’il entrait dans la maison où se trouvait Jésus, Pierre pensait pouvoir résoudre le problème. Mais avant qu’il puisse dire à Jésus ce qu’il devait faire, Jésus dit à Pierre ce que celui-ci devait faire ! Dieu le Père avait interrompu Pierre sur la montagne (17 : 5) et maintenant Dieu le Fils l’interrompit dans la maison. Si seulement nous laissions Jésus donner les directives, nous le verrions subvenir à nos besoins pour sa gloire. C’est le seul miracle dont nous ne connaissons pas le résultat. Nous nous attendons à un verset suivant qui dirait : « Et Pierre alla à la mer, jeta l’hameçon, pêcha un poisson ; et quand il ouvrit sa bouche, il y trouva une pièce qu’il utilisa pour payer la taxe du temple pour luimême et pour Jésus ». Mais le verset 28 ne s’y trouve pas. Comment savons-nous que le miracle s’est accompli ? Parce que Jésus a dit que ce serait fait ! « De toutes les paroles favorables qu’il avait dites, aucune parole n’est restée sans effet » (1 Rois 8 : 56). Nous devons féliciter Pierre pour sa foi. Les gens sur la rive avaient l’habitude de le voir avec un filet dans la main, mais pas avec une canne à pêche. Pourtant Pierre avait foi en la parole de Dieu et Dieu honora cette foi. Si nous faisons confiance au Roi, il subviendra à nos besoins quand nous obéissons à sa Parole.

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4 Matthieu 18

La réprimande du Roi Pourquoi certains enfants de Dieu ont-ils tellement de mal à vivre en harmonie ? Avec tant de divisions et de désaccords entre ceux qui se prétendent chrétiens de nos jours, nous avons désespérément besoin de l’enseignement de Matthieu 18. Jésus reprend ses disciples pour leur orgueil et leur désir de grandeur et leur enseigne trois qualités essentielles à l’unité et à l’harmonie entre les enfants de Dieu.

L’humilité (18 : 1-14) Quelqu’un a un jour défini l’humilité comme ceci : « Une vraie humilité ne consiste pas à avoir une piètre opinion de soi, mais simplement de ne pas penser à soi du tout ». Le besoin d’humilité (18 : 1). « Lequel est le plus grand d’entre nous ? » était un sujet de discussion fréquent parmi les disciples, car il revient souvent dans le récit des Évangiles. Des événements récents ont aggravé le problème, particulièrement en ce qui concerne Pierre. Car, après tout, Pierre avait marché sur l’eau, il avait assisté à la transfiguration et avait payé ses impôts par un miracle. L’annonce faite par Jésus de ses prochaines souffrances et de sa mort ne les touchait pas. Ils ne pensaient qu’à eux-mêmes et au rang qu’ils occuperaient dans son 39


Soyez dévoués • Volume 2 royaume. Ils étaient si absorbés par cette question qu’ils se disputaient même ! (Luc  9 : 46). L’égoïsme et le manque d’unité entre les enfants de Dieu sont un scandale pour la foi chrétienne. Quelle est l’origine de ces problèmes ? L’orgueil, c’est-à-dire se considérer comme plus important qu’on ne l’est. C’est l’orgueil qui poussa l’homme à pécher au commencement (Gen. 3 : 5). Quand les chrétiens vivent pour euxmêmes et non pour les autres, les conflits et les divisions sont inévitables (Phil. 2 : 1ss). L’exemple d’humilité (18 : 2-6, 10-14). Les disciples attendaient, impatients, que Jésus désigne le plus grand parmi eux. Mais il les ignora et appela un petit enfant qu’il plaça au milieu d’eux. Cet enfant était un exemple de vraie grandeur. Une vraie humilité signifie se connaître, s’accepter et être soi-même – son meilleur soi – pour la gloire de Dieu. C’est éviter deux extrêmes : se mésestimer (comme Moïse quand Dieu l’appela, Exode 3 : 11ss), ou se surestimer (Rom. 12 : 3). Une personne réellement humble ne méprise pas les dons que Dieu lui a donnés, mais les utilise pour la gloire de Dieu. Un enfant non gâté présente les caractéristiques de l’humilité : la confiance (v. 6), la dépendance, le désir de rendre les autres heureux, une absence de vantardise ou d’un désir égoïste d’être plus grand que les autres. Par nature, nous sommes tous des rebelles qui aspirent à être des célébrités plutôt que des serviteurs. Il nous faut beaucoup d’enseignement pour apprendre les leçons d’humilité. Les disciples voulaient savoir qui était le plus grand dans le royaume. Mais Jésus les avertit que sans humilité ils ne pourraient même pas y pénétrer ! Ils devaient se convertir – changer de direction dans leur façon de penser – ou ils n’y entreraient jamais. Il semble que Jésus associe deux idées dans ces versets : l’enfant humain, exemple d’humilité, et l’enfant de Dieu, quel que soit son âge. En tant que chrétiens, nous devons non seulement accepter les petits enfants 40


Matthieu 18 à cause de Jésus ; mais nous devons aussi accepter tous les enfants de Dieu et exercer un ministère auprès d’eux (Rom. 14 : 1ss). C’est une chose grave de faire tomber un autre chrétien à cause de notre mauvais exemple (Rom. 14 : 13ss ; 1  Cor. 8 : 9ss). Une vraie humilité fait penser aux autres et non à soi. Jésus explique que nous pouvons avoir quatre attitudes différentes envers les enfants et donc envers la véritable humilité. Nous pouvons chercher à devenir comme des enfants (v. 3-4) dans une humilité sincère, comme pour le Seigneur. Ou nous pouvons simplement les accueillir (v. 5) parce que Jésus nous le demande. Si nous ne faisons pas attention, nous les ferons tomber (v. 6), et nous finirons par les mépriser (v. 10). Une attitude condescendante à l’égard des enfants est très dangereuse, car Dieu leur accorde beaucoup de valeur. Quand nous accueillons un enfant (ou un chrétien), nous accueillons aussi Christ (v. 5). Le Père s’occupe d’eux et les anges veillent sur eux (v. 10). Comme le bon berger, Dieu cherche les perdus et les sauve, et nous ne devons pas les faire périr. Si le berger part à la recherche d’une brebis adulte, il protège d’autant plus les agneaux ! À notre époque où les enfants sont maltraités et abandonnés, nous devons tenir compte de l’avertissement de Christ. Il vaut mieux se noyer avec une meule autour du cou, que de maltraiter un enfant et subir le jugement de Dieu (v. 6). Le prix de l’humilité (18 : 7-9). Celui qui est réellement humble édifie les autres et ne les abaisse pas. Il est un marchepied et non une pierre d’achoppement. Il faut donc que tout ce qui me fait tomber soit retiré de ma vie, sinon cela pourrait faire tomber quelqu’un d’autre. Jésus a dit des paroles similaires dans le sermon sur la montagne (Matt. 5 : 29-30). Paul utilise l’œil, la main et le pied pour illustrer la dépendance mutuelle entre les membres du corps de Christ (1 Cor. 12 : 14-17). L’humilité commence par un examen personnel et continue par le renoncement à soi. Jésus ne suggère pas 41


Soyez dévoués • Volume 2 ici que nous nous mutilions, car en estropiant notre corps physique nous ne pourrons jamais changer la condition spirituelle de notre cœur. Il nous demande plutôt de subir une « opération chirurgicale spirituelle », de retirer de notre vie tout ce qui pourrait nous faire tomber ou faire tomber autrui. Celui qui est humble vit d’abord pour Jésus, ensuite pour les autres et il se met en dernier lieu. Il est content de se priver même de bonnes choses pour que d’autres soient heureux. Le meilleur commentaire à ce sujet se trouve sans doute dans Philippiens 2 : 1-18.

L’honnêteté (18 : 15-20) Nous n’avons pas toujours une attitude empreinte d’humilité. Parfois, délibérément ou inconsciemment, nous offensons et blessons. Même la loi de l’Ancien Testament reconnaissait les «  péchés involontaires  » (Nomb. 15 : 22), et David priait pour être délivré de ses « fautes involontaires » (Ps. 19 : 13). Que devrions-nous faire quand un chrétien a péché contre nous ou nous a fait tomber ? Notre Seigneur nous a donné plusieurs instructions. Garder l’affaire secrète. Approchez la personne qui a péché et parlez-lui en tête-à-tête. Il se peut qu’elle ne se soit même pas rendu compte de ce qu’elle faisait. Ou, même si elle l’a fait délibérément, votre attitude de soumission et d’amour l’aidera à se repentir et à demander pardon. Avant tout, allez vers elle avec l’intention de gagner le frère ou la sœur et non d’avoir le dernier mot. Il est possible de l’emporter dans la discussion et de perdre son frère ou sa sœur. Nous devons être plein d’humilité et de douceur quand nous essayons de redresser un frère ou une sœur (Gal. 6 : 1). Nous ne devrions pas condamner l’offenseur, ni répandre des ragots, mais simplement essayer de l’aider avec amour comme nous voudrions qu’un autre nous aide si la situation était inversée. Le mot redresser dans Galates 6 : 1 est un terme médical grec qui signifie 42


Matthieu 18 « réduire une fracture ». Pensez à la patience et la tendresse que cette opération nécessite ! Demandez de l’aide. Si l’offenseur refuse de rétablir les choses, alors nous pouvons nous sentir libre de partager le problème avec un ou deux chrétiens dignes de confiance. Nous devons leur présenter les faits comme nous les voyons et demander leur conseil et leurs prières. Après tout, peut-être avons-nous tort. Si les témoins pensent que la cause est juste, alors ensemble nous pouvons aller vers l’offenseur et essayer une nouvelle fois de le gagner. Ces personnes peuvent nous assister dans la prière et la persuasion, mais aussi être des témoins fiables de l’entretien devant l’église (Deut.  19  :  15  ; 2  Cor. 13 : 1). Quand le péché n’est pas confronté avec honnêteté, il se répand toujours. Ce qui concernait au départ deux personnes touche maintenant quatre ou cinq personnes. Il n’est pas étonnant que Jésus et Paul aient tous deux comparé le péché au levain, car le levain gonfle et se répand. Demandez l’aide de l’église. Souvenez-vous que notre but n’est pas de gagner un procès, mais de gagner un frère. Le mot gagné du verset 15 est utilisé dans 1 Cor. 9 : 19-22 où il s’agit de gagner les perdus ; mais il est tout aussi important de gagner les sauvés. C’est la deuxième fois que notre Seigneur mentionne l’église (Matt. 18 : 17), et ici elle représente l’assemblée locale des croyants. Les disciples de notre Seigneur avaient grandi dans la synagogue juive, la discipline d’une assemblée leur était donc familière. Ce qui était au départ un conflit entre deux personnes est maintenant dévoilé devant toute l’église. La discipline de l’église est un ministère souvent négligé de nos jours, pourtant la Bible l’enseigne ici et dans les épîtres (1  Cor. 5 ; 2 Thes. 3 : 6-16 ; 2 Tim. 2 : 23-26 ; Tite  3 : 10). Comme les enfants ont besoin de discipline dans la famille, de même les enfants de Dieu ont besoin de discipline dans l’église. Si, à partir du moment où l’affaire parvient à la connaissance de l’église, l’offenseur n’a 43


Soyez dévoués • Volume 2 toujours pas changé d’avis et ne s’est pas repenti, alors il doit être discipliné. Il ne peut être traité comme un frère spirituel, car il a renoncé à ce statut. Il ne peut être traité que comme un étranger à l’église, il ne doit pas être haï, mais il ne peut être maintenu en communion étroite avec les autres chrétiens. L’église locale doit rester spirituelle (18-20). Il est important que l’église locale soit saine spirituellement avant d’essayer de discipliner un de ses membres. Quand une église exerce la discipline, en fait elle s’examine elle-même et se discipline elle-même. C’est pourquoi notre Seigneur ajouta ces paroles concernant l’autorité, la prière et la communion. Nous ne pouvons discipliner si nous ne sommes pas nous-mêmes disciplinés. Tout ce que nous permettons (délions) dans l’assemblée doit d’abord être permis par Dieu (voir les commentaires sur Matt. 16 : 19). L’église doit être soumise à l’autorité de la Parole de Dieu. La discipline de l’église ne signifie pas qu’un groupe de policiers chrétiens joue aux shérifs. Au contraire, cela signifie que Dieu exerce son autorité dans et au travers de l’église locale, pour redresser ses enfants égarés. Non seulement l’autorité de la Parole est essentielle, mais aussi la prière (v. 19). Les mots « se mettre d’accord » en grec ont donné le mot « symphonie ». L’église doit d’abord se mettre d’accord dans la prière alors qu’elle tente de discipliner un membre rebelle. Par la prière et la Parole, nous déterminons quelle est la volonté du Père en la matière. Finalement, l’église doit être en communion (v. 20). L’église locale doit être une communauté d’adoration, qui reconnaît la présence du Seigneur au milieu d’elle. Le Saint-Esprit de Dieu peut convaincre de péché tant l’offenseur que l’église, il peut même juger le péché au milieu d’eux (Actes 5). L’église a désespérément besoin d’honnêteté aujourd’hui. Maintenir fidèlement «  la vérité avec amour » est le critère de Dieu (Éph. 4 : 15). Si nous prati44


Matthieu 18 quons l’amour sans vérité, c’est de l’hypocrisie. Mais si nous professons la vérité sans amour, cela peut devenir de la brutalité. Jésus enseignait toujours la vérité avec amour. Si la vérité blesse, c’est parce que « les blessures d’un ami sont dignes de confiance » (Prov. 27 : 6). Mais souvenez-vous que l’humilité doit précéder l’honnêteté. Un chrétien orgueilleux ne peut dire la vérité avec amour. Il utilisera les fautes d’un frère comme arme pour le combattre et non comme outil pour l’édifier. Le résultat ne sera qu’une plus grande discorde et un plus grand désaccord. Le premier problème interne auquel fut confrontée l’église du Nouveau Testament fut la malhonnêteté (Actes 5). Ananias et Saphira voulaient passer pour plus spirituels qu’ils ne l’étaient vraiment. Ils se mentirent à eux-mêmes en pensant qu’ils pourraient s’en tirer avec leur mascarade. Ils mentirent à leurs frères chrétiens et aux dirigeants de l’église ; ils essayèrent même de mentir au Saint-Esprit. Leur mensonge entraîna finalement le jugement et la mort. Dieu ne tuera certainement pas chaque hypocrite dans l’église aujourd’hui, mais l’hypocrisie tue certainement l’église. Le deuxième problème interne (Actes 6) concernait les personnes dans le besoin. Les membres et les dirigeants de l’église affrontèrent ce problème dans la vérité et avec amour. Le résultat fut une bénédiction. La vérité est tout aussi nécessaire que l’amour, et tous deux doivent être utilisés avec humilité.

Le pardon (18 : 21-35) Quand nous commençons à vivre dans un climat d’humilité et d’honnêteté, nous devons prendre certains risques et nous attendre à rencontrer certains dangers. Si l’humilité et l’honnêteté ne débouchent pas sur le pardon, les relations ne peuvent être restaurées et renforcées. Pierre reconnut les dangers qui pouvaient apparaître et il demanda à Jésus comment il devait agir à l’avenir. 45


Soyez dévoués • Volume 2 Mais Pierre commettait de sérieuses erreurs. D’abord, il manquait lui-même d’humilité. Il était sûr que son frère pécherait contre lui, mais que lui ne pécherait jamais contre son frère ! La seconde erreur de Pierre était de demander des limites et des règles précises. Là où règne l’amour, il ne peut y avoir de limites ou de règles (Éph. 3 : 17-19). Pierre pensait qu’il faisait preuve d’une grande foi et d’un grand amour en proposant de pardonner au moins sept fois. Après tout, les rabbins enseignaient que trois fois suffisaient. La réponse du Seigneur « 70 fois sept fois » (490 fois) a dû troubler Pierre. Qui pourrait comptabiliser tant d’offenses ? Mais c’est exactement ce que Jésus voulait montrer : « l’amour ne tient pas des comptes au sujet des torts des autres » (1 Cor. 13 : 5 – traduction libre). Quand nous aurons pardonné tant de fois, nous aurons pris l’habitude de pardonner. Mais Jésus ne conseillait pas un pardon superficiel ni irréfléchi. L’amour chrétien n’est pas aveugle (Phil. 1 : 910). Le pardon exigé par Christ se base sur les instructions qu’il a données dans Matthieu 18 : 15-20. Si un frère est coupable d’un péché répété, il trouvera certainement la force et la puissance pour vaincre ce péché par l’encouragement, l’amour et le pardon de ses frères. Si nous le condamnons, nous faisons ressortir le pire en lui. Mais si nous créons une atmosphère d’amour et de pardon, nous pouvons aider Dieu à faire ressortir le meilleur de lui. Cette parabole illustre la puissance du pardon. Il est important de noter que cette parabole ne concerne pas le salut, car le salut est une pure grâce et est accordé inconditionnellement. Faire du pardon de Dieu un acte occasionnel va à l’encontre de la vérité énoncée dans l’Écriture (Rom. 4 : 8 ; Éph. 2 : 8-9 ; Tite  3 : 3-7). La parabole traite du pardon entre frères, et non entre un pécheur perdu et Dieu. L’accent dans ce chapitre est mis sur le pardon entre deux frères (18 : 15, 21). Le personnage principal de cette parabole traversa trois étapes dans son expérience du pardon. 46


Matthieu 18 Il était débiteur (18 : 23-27). Cet homme avait dérobé des fonds au roi, et quand la comptabilité fut vérifiée, son crime fut découvert. La somme totale des impôts prélevés en Palestine s’élevait à environ 800 talents par an. Avec le pouvoir d’achat actuel, cela pourrait correspondre à environ 9 millions d’euros. Mais cet homme pensait qu’il pouvait s’en sortir. Il dit au roi qu’avec suffisamment de temps, il pourrait lui rembourser sa dette. Nous voyons deux péchés dans son attitude : l’orgueil et l’absence de repentance sincère. L’homme n’avait pas honte d’avoir volé, mais il avait honte d’avoir été pris. Et il pensait réellement qu’il était assez fort pour gagner suffisamment d’argent pour rembourser au roi son dû. Vu la situation économique de l’époque, un homme devait travailler 20 ans pour gagner un seul talent. Son cas était désespéré, sauf pour une chose : le roi était un homme compatissant. Il supporta la perte et pardonna au serviteur. L’homme était donc libre, et sa famille et lui ne furent pas jetés dans la prison des débiteurs. Le serviteur ne méritait pas ce pardon, c’était purement un acte d’amour et de miséricorde de la part du maître. Il était créditeur (18 : 28-30). Le fonctionnaire quitta la présence du roi et alla trouver un autre serviteur qui lui devait 100 deniers. Un travailleur moyen gagnait un denier par jour, cette dette était donc insignifiante comparée à ce que le fonctionnaire devait au roi. Plutôt que de partager avec son ami la joie de sa propre délivrance, le fonctionnaire maltraita son ami et exigea de lui le paiement de la dette. Le débiteur utilisa la même tactique que le fonctionnaire : « Accorde-moi un délai et je te rembourserai ! » Mais le fonctionnaire injuste refusa d’accorder ce dont lui-même avait bénéficié. Il avait peut-être légalement le droit de jeter l’homme en prison, mais moralement il n’en avait pas le droit. Il avait été pardonné lui-même, ne devait-il pas pardonner à son collègue ? Sa famille et lui avaient été épargnés de 47


Soyez dévoués • Volume 2 la honte et de la souffrance de la prison. Ne devait-il pas épargner son ami ? Il devint un prisonnier (18 : 31-34). Le roi avait au départ délivré le fonctionnaire de la prison, mais ce dernier s’y mit lui-même. Il avait exercé la justice et jeté son ami en prison. « Tu veux donc vivre selon la justice ? » demanda le roi. « Alors tu auras la justice ! Jetez ce vaurien en prison et faites-le souffrir ! Je le traiterai comme il a traité les autres ». (La famille entière ne fut pas punie, car après tout, c’était le père qui avait abusé l’autre serviteur et ignoré la bonté du roi.) La prison la plus atroce au monde est la prison d’un cœur qui refuse de pardonner. Si nous refusons de pardonner, nous nous emprisonnons nous-même et nous nous faisons nous-même souffrir. Certaines des personnes les plus malheureuses que j’aie rencontrées dans mon ministère étaient des personnes qui refusaient de pardonner. Elles ne vivaient que pour imaginer des moyens de punir ceux qui leur avaient fait du tort. Mais, en fait, elles se punissaient elles-mêmes. Qu’est-ce qui n’allait pas chez cet homme ? La même chose que chez de nombreux soi-disant chrétiens : ils ont reçu le pardon, mais ils n’ont pas vraiment expérimenté le pardon au fond de leur cœur. Ils sont donc incapables de partager le pardon avec ceux qui les ont offensés. Si nous vivons selon la justice, nous essaierons toujours d’obtenir ce qui nous est dû, et nous nous emprisonnerons. Si nous vivons selon le pardon, partageant ce que Dieu a partagé avec nous, alors nous jouirons de la liberté et de la joie. Pierre demandait à Jésus une règle précise. Mais Jésus lui dit de pardonner et d’oublier la règle. L’avertissement de notre Seigneur est sérieux. Il n’a pas dit que Dieu ne sauvait que ceux qui pardonnent. Le thème de cette parabole est le pardon entre frères, et non le salut pour les pécheurs perdus. Jésus nous avertit que Dieu ne peut nous pardonner si nous n’avons pas un cœur humble et repentant. Nous révélons la condition réelle de notre cœur par la façon dont nous traitons les 48


Matthieu 18 autres. Quand notre cœur est humble et repentant, nous pardonnons volontiers. Mais quand il est plein d’orgueil et d’un désir de revanche, alors il ne peut y avoir de repentance réelle, et Dieu ne peut donc pas pardonner. En d’autres mots, il ne suffit pas de recevoir le pardon de Dieu, ou même le pardon des autres. Nous devons expérimenter ce pardon dans notre cœur, pour que cela nous humilie et nous rende doux et généreux dans notre pardon. Le fonctionnaire de la parabole n’avait pas une expérience profonde du pardon et de l’humilité. Il était simplement content d’avoir « sauvé sa peau ». Il ne s’était jamais vraiment repenti. « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, faites-vous grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ » (Éph. 4 : 32). « Supportezvous les uns les autres, et faites-vous grâce réciproquement ; si quelqu’un a à se plaindre d’un autre, comme le Christ vous a fait grâce, vous aussi, faites de même » (Col. 3 : 13).

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ISBN 978-2-910246-28-0

Texte de Parole vivante inclus 80% 80% 80% 80%

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Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale. Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau Testament de la collection « Soyez ».

En tant qu’ambassadeurs du Roi, soyez dévoués à votre Seigneur ! Que l’attente de son retour vous motive à travailler fidèlement et à veiller ! « Puisque Jésus-Christ dispose des pleins pouvoirs aujourd’hui, nous pouvons lui obéir sans crainte. Où qu’il nous mène, quelles que soient les circonstances auxquelles nous sommes confrontés, il est le Maître. Par sa mort et sa résurrection, Jésus a vaincu tous ses ennemis et s’est acquis tous les pouvoirs » (W. Wiersbe). L’Évangile selon Matthieu présente Jésus-Christ comme le Roi qui accomplit les prophéties de l’Ancien Testament. Dans ce second volume, W. Wiersbe commente les 14 derniers chapitres de l’Évangile : les instructions et les jugements du Roi, son retour, ses souffrances et sa victoire sur la mort. « Jésus comparut devant le gouverneur qui procéda à son interrogatoire : “C’est toi le roi des Juifs ?” lui demanda-t-il. “Tu le dis toimême”, répondit Jésus » (Matthieu 27 : 11 – Parole vivante).

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Matthieu 15 à 28 • Soyez dévoués • Volume 2 COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU. À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.

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Matthieu 15 à 28 ISBN 978-2-910246-28-0

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